| Du sang des cris des larmes • Charlie |
| | (#)Mar 30 Juil 2019 - 21:13 | |
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Elle avait replongé et elle se détestait. Elle se haïssait même. Elle était faible, c'était tout ce qu'elle était. Elle n'avait jamais pu faire face à la moindre épreuve sans plonger, sans se détruire et pire. Elle avait la fâcheuse tendance à entraîner les autres avec elle dans sa chute. Elle était pitoyable, seule dans ce bar, devant un verre qu'elle n'avait pas encore fini, mais qui ne resterait pas plein longtemps. Il allait subir le même sort que les deux autres avant lui. Et que les suivants après lui. Elle avait jeté dès le lendemain les pilules qu'elle avait acheté quelques jours plus tôt à cette soirée. Mais l'alcool elle était incapable d'envisager son quotidien sans en ce moment. C'était la seule chose qui lui permettait d'alléger la tension qu'elle ressentait constamment. Cette douleur, cette peur, cette haine qui la consumait bien plus que tout l'alcool qu'elle pouvait ingurgiter. Alors elle s'était jurée de ne pas retoucher à la drogue, du moins pas encore. 'Une promesse qu'elle s'était déjà faite une fois, et qu'elle n'avait visiblement pas respecté. Alors, elle savait bien que ses promesses ne valaient pas grand chose. Mais quand même. C'était le geste qui comptait.' Une rechute c'était déjà bien assez et elle devait lutter contre tout ce que son corps lui envoyait comme message. Contre cette envie folle et irrépressible de se laisser sombrer dans la douce folie des pilules. Elle devait se faire violence, être forte et elle ne l'était pas. Définitivement pas. Elle le savait et prétendre le contraire lui était impossible. Alors elle devait combattre ses peurs, ses doutes, par un moyen aussi lâche qu'elle, à son image. L'alcool. C'était mauvais, c'était dangereux, c'était fourbe, mais ça lui correspondait encore plutôt bien. C'était elle, c'était ce qu'elle était devenue. Une alcoolique, faible et sur le point de laisser l'obscurité la consumer, seule. Parce qu'il était parti, parce qu'Alex n'avait pas pu le retenir. Parce qu'elle était morte, enterrée dans un cimetière ou il n'était plus pour venir consoler l'Anglaise quand elle allait mal. Parce que miss Clarke n'était plus capable de le regarder dans les yeux, pas après avoir recouché avec lui. Parce qu'il y avait tant de choses qu'Alex était incapable de dire, incapable d'avouer, et parce qu'elle était seule sans eux. Parce qu'elle se sentait abandonnée dans une ville ou elle avait pourtant toujours trouvé du soutien, des fondations qui lui avait permis de se construire. Mais tout autour d'elle s'écroulait et elle tombait, encore et encore, réussissant à creuser de plus en plus profondément. Sa chute semblait sans fin, elle avait commencé le jour ou elle avait apprit le décès de Rachel. Et ça n'avait été qu'un long chemin parsemé de moments de calme pour lui donner de l'espoir. Pour faire naître en elle, la folle idée que le bonheur n'était jamais loin. Mais tout ça, l'espoir, le semblant de quiétude, tout ça avait été piétiné le jour ou Tim était parti. Quelques jours après qu'elle ait laissé son cœur s'ouvrir à Caleb. Quelques jours après qu'elle ait eu la sensation de vivre pleinement pour la première fois de sa vie. Tim était parti. La joie du garçon, sa bienveillance, sa compréhension, sa patience, et son sourire n'éclairait plus la vie d'Alex. Et à ce moment, elle avait comprit que rien ne lui serait jamais pardonné. Qu'elle était seule, et qu'il n'y avait qu'une seule fautive ; et c'était elle. Elle et elle seule.
Et alors qu'elle se noyait dans son verre tout autant que dans les reproches internes qu'une voix intérieure prenait bien trop de plaisir à rappeler sans cesse, en boucle. Dans l'unique but de déstabiliser encore un peu plus l'Anglaise, qui entendait encore et encore « c'est de ta faute ma cocote. » ; « tu mérites tout ce qui t'arrive. » ; « tu vois tu fais souffrir tout le monde. » ; « tu gâches la vie de tes proches. » ; « tu récolte ce que tu sème. » ; « Alexandre Mary Clarke, même ta mère a préféré se suicider plutôt que devoir te supporter. » ; « tu penses vraiment que quelqu'un peu aimer un déchet comme toi ? ». Et elle ne pouvait pas faire taire cette putain de voix, qui lui envoyait des reproches comme un boxeur enverrait des uppercuts. Elle ne pouvait pas non plus s'en protéger, et elle devenait folle sans eux. Sans personne pour lui dire qu'elle méritait d'être heureuse, qu'elle avait droit au bonheur. Et elle ne pouvait pas crier à cette voix de la fermer, de se taire, parce qu'elle n'était pas réelle, seulement issue de sa culpabilité et de sa faiblesse. Et peu à peu, elle gagnait du chemin, devenant de plus en plus crédible et renforçant encore ce sentiment d'échec permanent chez l'Anglaise. Et le rire de ce couple à quelques mètres d'elle semblait venir la narguer un peu, beaucoup, beaucoup trop. Elle ne pouvait pas entendre le bonheur des autres, elle ne pouvait pas voir le sourire sur le visage des autres. Ils ne pouvaient pas être heureux dans ce monde, pourquoi eux le pouvait et pas elle ? Alors les rires des clients autour devenaient insupportables. Elle releva la tête de son verre et elle l'avait vu. Heureuse, souriante, amoureuse aux bras d'un homme, d'un autre que Tim. L'autre sans doute. Elle l'avait reconnu tout de suite, aucun doute possible pour l'Anglaise qui avait scruté les réseaux sociaux à la recherche de la personne qui avait détruit son lien si fort avec Tim. Et elle l'avait trouvé. Elle avait maudit cette fille à travers son écran et cette fois, elle était là devant elle. A rire, à embrasser un homme, à infliger au reste du monde son bonheur et son amour. Et toute la haine qu'elle ressentait, toute la colère qu'elle avait contre elle, s'était automatiquement reportée sur cette fille. Cette inconnue dont elle avait entendu parler, et qu'elle avait détesté à la minute ou Tim avait prononcé son prénom. Cette fille qui avait osé briser son ami et dont les gestes, les choix avaient causé le départ précipité de Timothy pour l'armée. Elle était là dans ce bar, vivant sa meilleure vie, heureuse et amoureuse. Et s'en était trop pour Alex qui souffrait bien trop intensément pour seulement partir, se retirer et les laisser vivre leur bonheur gerbant. Partir et ne rien faire lui était impossible alors qu'elle sentait ses muscles se tendre de colère et de haine. Elle était littéralement en train de bouillir de haine pour cette fille qui osait s'afficher avec un mec, qui osait en toucher un autre, qui osait en embrasser un autre. Et elle se souvenait de cette insulte, qui avait tout fait basculer, qui avait transformé son Timi. Salope. Elle avait osé l'insulter devant Tim et il l'avait défendu, elle. Mais c'était ce qu'elle était une salope, qui s'affichait avec un mec après avoir brisé un autre mec.
Alex avait finit son verre, encore trop rapidement, le faisant claquer avec un peu trop de force sur le bar devant elle en le reposant Et elle, s'était levée de son siège avec la ferme intention de dire le fond de sa pensée à cette fille. Elle avait juste besoin de se passer les nerfs et elle était la cible parfaite sur qui faire retomber toute sa colère et sa douleur. C'était puérile et pas digne d'elle, mais c'était bien le dernier de ses soucis, être digne ça faisait longtemps qu'elle ne l'était plus. Alex se rapprochait du couple tentant de canaliser sa colère qui montait à mesure qu'elle distinguait de mieux en mieux les traits du visage de cette fille. Qu'elle découvrait le visage si angélique de celle qui avait fait de son Tim, une coquille vide. L'homme venait de se lever et dans un dernier baiser qui semblait durer une éternité, il était parti laissant seule la fille qui ne s'attendait pas à voir débouler une tornade de reproche et sans doute d'insulte.
« Alors c'est toi ? » Agressive, sans doute bien trop, elle s'était plantée devant cette fille. Debout, pour garder un sentiment de supériorité. « C'est à cause de toi tout ça ? » C'était pas clair, et la fille devait sans doute prendre Alex pour une folle, une dégénérée et c'était sans doute un peu ce qu'elle était là sur le moment. « Je vois que tu n'as aucun problème de conscience, t'es vraiment une salope. » Voilà c'était dit, l'insulte qui avait entraîné une réaction en chaîne entre elle et Tim, au point de déchirer une amitié qui avait supporté l’absence, le silence. Mais elle avait Charlie devant elle, elle avait une personne à blâmer autre qu'elle même et il fallait qu'elle puisse extérioriser ses émotions. Et c'était tombée sur Charlie ! Il lui fallait une coupable, parce qu'elle avait trop de colère et reproches à se faire. Trop de remords avec lesquels apprendre à vivre, elle ne pouvait pas être aussi la responsable de la fin de son amitié avec Tim. Il y avait des choses avec lesquelles elle pouvait apprendre à vivre, mais pas ça. Alors ce soir, ce serait Charlie la responsable. De tout !
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| | | | (#)Mer 31 Juil 2019 - 23:03 | |
| Du sang des cris des larmes
La vie semble si parfaite aux côtés de Kane. Il n’y a jamais de problèmes, tout se passe de manière fluide et naturelle. Elle passe énormément de temps avec lui, sans doute plus que de raison ; mais impossible de faire marche arrière désormais. Charlie ne souhaiterait rien changer dans leur relation quoi qu’il en soit parce qu’elle ne se sent que trop bien aux côtés du blond. Il est sien et elle est sienne depuis seulement quelques semaines mais ils s’entendent trop bien pour envisager d’autres scénarios possibles. Il n’y a qu’une seule ombre au tableau qui sera rapidement effacée et ils pourront être heureux pour longtemps ensuite. Ils feront plaisir à Levi et appelleront leur enfant Adélaïde ; ça semble être un bon plan pour l’avenir ça. Parce que Charlie croit réellement en un avenir avec son pompier, elle croit réellement que leur histoire les mènera quelque part et elle veut leur laisser une chance. Ca peut marcher entre eux, parce qu’il est réellement l’homme parfait à ses yeux. Elle est loin d’être suffisante pour tout ce qu’il lui offre au quotidien mais elle fait au mieux. Elle fait avec lui tout ce qu’elle n’a pas pu faire avec Tim. Il n’est même pas au courant de toute cette histoire et elle espère qu’il ne le sera jamais. Si jamais il venait à savoir que son coeur bat pour deux hommes différent cela le briserait tout comme ça a brisé Tim. Le français l’a abandonné, il est parti à l’autre bout du pays pour deux long mois. Tant pis pour lui. Kane, lui, n’est pas parti. Kane était là quand le brun ne l’était plus. Il est parti, il l’a abandonné, il l’a laissé seule et elle lui a dit adieu. Désormais il ne reste plus que Kane pour remplir son coeur, lui et seulement lui. Elle est avec lui aussi ce soir, et bien trop comblée pour laisser son esprit divaguer ailleurs, surtout pas dans un camp d’entrainement pour former des soldats obéissants et bien rangés. Il sait pourtant qu’elle déteste l’armée plus que tout. Il le sait. Alors ce n’est pas lui qu’elle embrasse : c’est sur le visage du pompier qu’elle laisse traîner une main amoureuse, c’est dans la chair de sa nuque qu’elle laisse ses mains s’enfoncer légèrement, ce sont sur ses lèvres à lui que celles de la blonde viennent se poser. C’est lui qu’elle aime, oui, lui et seulement lui. Alors leurs yeux bleus se croisent toute la soirée, ils rigolent de toute et de rien, elle laisse traîner ses mains dans ses cheveux et lui les siennes sur ses hanches. Leur front se pose l’un contre l’autre, leurs yeux se ferment. Ils vivent totalement dans leur bulle, loin, si loin du monde des hommes. Ils sont seulement les deux messed up que le destin a décidé de réunir, les deux qui s’étaient supplié de ne pas s’approcher pour ne pas se faire de mal. Ils l’ont fait, stupides êtres humains qu’ils sont. Ils se sont promis des choses qu’ils n’ont pas su tenir, se rapprochent pour mieux s’éloigner ensuite. Ils auront mal, si mal. Finalement son petit-ami doit partir, il est de garde ce soir, il a des chatons à sauver dans les arbres. Des vies à sauver. Elle accepte de le laisser s’envoler pour sauver des gens, elle est jalouse mais pas stupide. Alors elle le laisse partir à contre coeur, lui demande déjà quand est ce qu’elle pourra le revoir et surtout quand est ce qu’elle ne sera plus seule à nouveau. Son coude sur la table, sa tête vient se poser contre son poing et elle le regarde s’éloigner après un dernier baiser, le sourire aux lèvres. Elle retourne chez Léo après son verre, un dernier verre avant de rentrer. Elle devrait avoir commencé à chercher des colocations depuis le temps mais la peur la paralyse encore, la peur de tomber sur un homme qui pourrait laisser traîner ses poings et la peur de tomber sur une femme qu’elle se mettrait à jalouser dès la première seconde parce que Charlie est la pire emmerdeuse de l’univers. Elle est une enfant qui n’a jamais appris à faire confiance, surtout pas aux gens qu’elle aime, encore moins aux inconnus. Ses lèvres se posent sur la paille offerte avec le cocktail à base de jus de fruit et elle se retrouve rapidement à terminer celui que son petit-ami n’a pas eu le temps de finir. Ce n’est pas perdu pour tout le monde, ce n’est qu’un verre. Elle aurait pu repartir chez son meilleur ami à ce moment là, le coeur léger, des papillons dans le ventre. C’aurait été si parfait. Comme toujours la réalité est bien loin d’être aussi belle et rien ne se passe jamais comme prévu. Ca ne serait pas amusant sinon, hein ? Où seraient le sang, les cris et les larmes si tout se passait toujours comme prévu, si on avait le droit d’être avec l’être qu’on aime ? Heureusement qu’une figure étrangère vient bousculer les plans de la soirée, alors. La jolie jeune femme aux cheveux lisse qui se poste devant elle la mine fermée, les sourcils froncés. Charlie qui ne comprend rien, bien sûr, comme si ça allait changer de d’habitude, et elle termine les dernières gorgées de son virgin cocktail. Elle se dit qu’elle a dû se tromper de cible, qu’elle est seulement une paumée. Sauf que la paumée ne s’écrase pas, ne revient pas sur ses pas non plus. Au contraire. Elle hausse le ton, ajoute des insultes, crache sa haine. Et la blonde qui ne comprend pas, qui laisse ses yeux bleus divaguer tantôt sur sa pupille droite et tantôt sur la gauche à la recherche du moindre indice. La situation est incompréhensible, Charlie est trop douce pour s’attirer les foudres d’inconnus sans le savoir. Elle ne comprend pas, ne veut pas réellement comprendre non plus, espérant que cela n’a rien à voir avec ce qu’elle pense. Alors que ça a tout à voir. Alors la blonde joue à la plus conne, elle commence à vouloir en découdre elle aussi alors qu’elle n’est au courant de rien. Elle se laisse choir de sa chaise haute, fait face à l’inconnue qu’elle dépasse fort heureusement de quelques centimètres. Sa taille est la seule chose qu’elle pourrait utiliser à son avantage, parce qu’elle se sait bien incapable de répliquer à quoi que ce soit. Pourtant elle continue de jouer avec le feu, de rapprocher sa tête de celle de l’inconnue, de lever les épaules pour se faire imposante (un peu, au moins). Oh tout ceci est une très mauvaise idée, oui, mais que serait Charlie sans ses erreurs ? « Tu m’expliques le problème ou je t’éclate avant ? » Elle pourrait sûrement lui casser une phalange sur un malentendu, oui.
Dernière édition par Charlie Villanelle le Dim 4 Aoû 2019 - 1:22, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 3 Aoû 2019 - 3:18 | |
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Alex se tient devant cette fille qui la toise du regard. Elle finit par descendre de sa chaise, et elle ne semble pas prête à se démonter. Provoquant même Alex, au risque d’envenimer une situation déjà bien électrique. Et l'Anglaise n’a pas prévu ça, elle n’a rien calculé, rien anticipé. Elle a juste laissé sa colère et sa souffrance s’exprimer sans réfléchir. Parce qu’elle laisse encore son coté émotive prendre le contrôle. Comme trop souvent dans les situations compliquées, elle se laisse submerger et dépasser par le trop pleins d’émotions en elle. Comme avec Tim. Comme avec Caleb. C’est toujours avec intensité qu’elle se lâche. Et dans ce bar, il n’a pas fallu longtemps pour que la situation ne dérape réellement. Deux caractères face à face, qui se confronte par le regard, mais qui sont bien trop engagées émotionnellement pour que la situation se calme d'elle même.
Elle est légèrement plus petite que cette femme, et le fait de devoir lever un peu les yeux pour lui parler n’a pas calmé Miss Clarke. Elle n’a pas peur, elle ne craint pas de pouvoir se prendre une baffe pour son insolence. Ou même de se faire éclater par cette fille comme elle prétends pouvoir le faire. Et peut être qu’elle n’attends que ça finalement ? Une réaction de cette fille pour pouvoir répondre avec légitimité et avec violence ? Et pourtant Alex n’est pas du genre bagarreuse, pas une violente avec les gens. Pas physiquement du moins. Elle peut volontairement passer ses nerfs sur les objets qui l’entoure, en cas de crise de nerfs, mais elle ne se bat pas, pas en vrai du moins. Elle a bien des notions en self-défense mais ce n’est clairement pas de la défense dont il est question, du moins pas de la défense physique. Elle est pourtant, celle qui attaque, qui insulte une inconnue dans un bar. Parce qu'elle a bien trop mal pour comprendre que cette confrontation ne résoudra aucun de ses problèmes. Mais elle s'en fout, elle veut pouvoir crier sur quelqu'un. Crier sa haine et sa colère. Elle est celle qui dépose le baril et l’allumette, reste désormais plus qu'à savoir laquelle des deux va allumer la mèche qui fera tout exploser.
Et elles sont sans doute beaucoup trop pathétiques, se toisant du regard, se dévisageant l’une et l’autre, visage contre visage. Insultes pour l’une, menace pour l’autre. Mais Alex n'en démords pas, elle ne recule pas, elle ne sa calme pas. « Le problème c’est toi. » Quelle repartie Alex, c’est sur qu’avec ce genre de phrase, elle va clouer le bec de cette fille... Trop de colère en elle, trop de haine dans ses yeux et elle n'arrive même plus à s'exprimer. « C’est toi qui détruit les gens. C’est toi qui fait fuir les gens à des milliers de kilomètres. Tu es nocive comme fille. » Alex a le regard noir, déterminée. Elle cherche à s'expliquer, elle cherche à mettre des mots sur ce qu'elle ressent mais c'est douloureux et avoir le visage de cette fille si prêt, trop prêt, ça ne fait que ressortir encore un peu plus sa haine. « Tu utilises les gens et tu les jettes après sans te soucier des dégâts que tu provoques. Tu prends, tu utilises, tu jettes sans penser aux autres, sans penser à la douleur.» Alex repense à Tim, au regard vide de son ami. A ses mots, à la souffrance qui se dégageait de lui. Et c'est de sa faute. Alex dévisage Charlie, elles sont très proches l'une de l'autre, trop proche pour Alex qui repousse sans grande délicatesse Charlie. Premier geste d'humeur de L'anglaise qui continue de déverser sa colère sur une fille qui semble totalement détachée. « Et si tu veux m’éclater et bien va s’y fais toi plaisir, donne moi une raison pour venir me défouler sur toi comme tu t’es défoulé avec Timi. » Elle a brisé Tim, et Alex se retrouve sans son soutien à faire conneries sur conneries. Et même si elle sait que frapper Charlie, n'est pas une bonne idée, elle ne peut pas songer que c'en soit une mauvaise non plus. Et c'est une connerie qu'elle est prête à faire et prête à assumer. Après tout, elle mérite une leçon pour ce qu'elle a fait. Quelqu'un doit lui faire comprendre que son comportement n'est pas acceptable. Et, après tout ce qu'elle a fait, elle continue à vivre comme si de rien n'était. Comme si elle n'a pas brisé le cœur de Tim, comme si sa vie à lui ne comptait pas. Et Alex ne peut pas supporter cette idée.
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| | | | (#)Dim 4 Aoû 2019 - 2:27 | |
| Du sang des cris des larmes
L’australienne ne comprend rien à la situation pourtant elle continue de se grandir, de décoller légèrement ses talons du sol sans même s’en rendre compte pour gagner des centimètres vitaux. Elles sont pathétiques à se toiser de cette manière ci sans avoir même échangé quelques mots avant. Charlie ne sait pas pourquoi l’inconnue lui en veut et espère au fond d’elle qu’elle aura une raison valable. Elle aurait mille raisons de se faire frapper à nouveau. Bien sûr que c’est elle le problème, la source de tous les maux ; elle le sait elle aussi. L’indice est trop vague pour qu’elle puisse comprendre quoi que ce soit à la discussion mais cela n’empêche pas la blonde de rapprocher encore un peu plus son front de l’inconnu et de souffler avec grand bruit. Elle est douce mais elle ne se fera pas non plus marcher dessus par qui que ce soit. Plus jamais, du moins. Elle a appris à répliquer, à répondre avec force aux assauts sur sa personne. Elle n’a pas appris à arrêter de pleurer pour un rien mais elle est plus forte qu’elle ne l’a jamais été et ce de manière assez paradoxale. Les épreuves qu’elle a traversé ont fait d’elle qui elle est aujourd’hui, pour le meilleur et pour le pire. De tous les reproches auxquels elle s’attendait, celui ci est le pire. Elle vient à peine de laisser Kane partir après un dernier baiser amoureux, elle n’a pas le droit de parler de Tim à nouveau, pas après tout ce qu’elle a fait pour tenter de l’oublier et tourner la page. Ses pupilles s’agitent, scrutent tantôt l’oeil droit de l’inconnue et tantôt le gauche. Sa mâchoire se serre au point de lui faire mal. Elle n’a pas le droit de parler de ce sujet là. Elle n’a pas le droit de tout lui reprocher au détour d’un bar alors qu’elle ne sait rien. Peu importe les informations qu’elle a pu glaner, elle n’était pas là. Elle ne les a pas vu pleurer dos l’un à l’autre toute une nuit durant. La pire nuit de sa vie. Ce n’est pas elle qui a senti son cœur s’arrêter, qui a vu sa vie prendre un tournant décisif. Ce n’est pas elle qui a menti droit dans les yeux à l’homme qu’elle aime. Alors oui, elle est novice, elle est paumée, elle fait du mal à ceux qu’elle aime, elle détruit ses proches. Oui. Oui elle fait fuir l’homme qu’elle aime à des milliers de kilomètres. L’homme qu’elle aimait, à vrai dire. Puisqu’il n’est plus là désormais. Ce n’est pas Tim qu’elle vient d’embrasser, ce n’est pas dans ses bras à lui qu’elle se laisse bercer. Les mains de la jeune femme se posent sur elles, forçant Charlie à reculer. Elle a envie de laisser éclater sa colère, d’être celle qui donne les coups au lieu de les recevoir pour une fois dans sa vie. Mais elle n’a pas encore assez de raisons, elle a encore trop espoir que tout ne soit qu’un horrible malentendu, que toutes les blondes de Brisbane utilisent les gens avec de les laisser s’en aller à des milliers de kilomètres. Tout le monde fait ça sûrement. Ça la rassurerait beaucoup en tout cas, elle se sentirait peut être un peu mieux dans ce monde trop grand pour elle. Ce mon trop grand, trop noir, trop dur ; inadapté. Finalement elle lui donne la dernière impulsion, elle l’invite à la frapper comme elle même l’avait fait avec John. Les rôles s’inversent. Si au moins elle était resté avec son agresseur elle n’aurait jamais fait de mal à Tim. Elle aurait pu prendre de nouveaux poings égarés mais elle ne serait pas allée aussi loin avec son triton. Elle n’aurait pas connu ces quelques heures de joie en sa présence non plus, tant pis. Elle ne pourrait pas regretter ce qu’elle n’aurait jamais connu. Sauf qu’elle a fait le mauvais choix, elle s’est libérée de son joug, elle a aimé Tim, elle aime Kane. Et elle, elle va vraiment la cogner. Par pure jalousie. Au delà de tout ce qu’elle a pu dire, elle réagit à cause de la jalousie du surnom qu’elle lui a donné. Cela n’a aucun sens. « Ne prononce pas son nom. » Ça fait encore trop mal. Elle la repousse du bout des doigts une première fois. « Tu ne sais rien. » Elle n’a pas traversé tout ce qu’ils ont traversé, n’a pas vu le visage tuméfié de Charlie ni les marques sur le cou de Tim. Elle n’était pas là quand il s’est effondré au sol, quand il s’est autorisé un moment de faiblesse en sachant qu’il était enfin enterré. Pourquoi n’est-il pas allé la voir elle, s’ils sont si importants l’un pour l’autre ? « Tu sais quoi à propos de la douleur ? » Rien, elle ne sait rien. Elle n’est pas celle qui a vu l’âme de Tim quitter son corps quand elle lui a dit qu’ils ne pourraient pas être ensemble. Ce n’est pas elle qui a vu ses yeux se voiler en une fraction de secondes. « T’étais pas là. Tu ne sais rien. Tu n’es personne. » Parce que si elle était vraiment importante dans la vie de Tim, il lui en aurait parlé comme il l’a fait pour son colocataire ou son frère, comme elle elle l’a fait pour Léo. « C’est toi la salope. » Ces mots qui résonnent comme une sentence, les deux mains de Charlie qui se positionnent au dessus de sa clavicule pour la faire basculer. Ses muscles la démangent et elle aimerait réellement lui coller son poing dans la figure, mais elle est encore trop faible pour ça. Elle est la seule chose qui la rattache à Tim désormais. « T’as pas le droit de débarquer dans ma vie maintenant. » Elle a des semaines de retard, des semaines pendant lesquelles elle a été réellement heureuses auprès de Kane et pendant lesquelles elle a essayé d’oublier son passé. Pour le bien de tous. « T’étais où quand il avait besoin de toi ? T'étais où tout ce temps ? »
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| | | | (#)Mar 6 Aoû 2019 - 3:56 | |
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« Ne prononce pas son nom. » Et cette fille pose ses doigts sur elle, elle la repousse. Et Alex donne un violent coup de bras dans sa main pour l'éloigner, pour l'empêcher de poser ses mains sur elle. Parce qu'elle n'a pas a lui dire ce qu'elle peut faire ou non, parce qu'elle n'a rien à recevoir d'elle. Et personne ne peut l'interdire de parler de Tim. Personne, pas Caleb, pas cette fille, personne. « Tu ne sais rien. » Et Alex rie jaune, un rire nerveux. Elle ne sait rien ? Et bien heureusement pour Charlie alors parce que ce qu'elle sait lui suffit déjà bien assez pour avoir envie de lui exploser sa tête trop angélique qui permet de berner les gens et de les blesser. « Tu sais quoi à propos de la douleur ? T’étais pas là. Tu ne sais rien. Tu n’es personne.» Et cette fille continue à parler, à provoquer. Elle ne semble pas prendre au sérieux Alex, elle ne semble pas voir à quel point l'Anglaise se contient, à quel point elle est proche d'exploser, mais quelque chose l'empêche de coller son poing dans la figure de cette fille. Sa haine ne fait que grandir à chaque fois qu'elle ouvre la bouche, à chaque fois qu'elle parle de Tim, ou qu'elle parle de chose qu'elle ne connaît pas. C'est elle qui blesse les gens et elle ose parler de douleur, elle ose faire croire qu'elle est touchée par tout ça. C'est trop. Alex veut lui dire de la fermer, Alex veut qu'elle se taise parce qu'elle n'a même pas envie de l'entendre se plaindre ou s'expliquer ou critiquer qui que ce soit. De toute façon, Alex s'est déjà fait son avis sur cette fille, elle l'a déjà catalogué et ses émotions sont claires pour une fois. Elle déteste cette fille. « C’est toi la salope. » Et Alex sent les deux mains de Charlie qui tentent de la faire basculer et elle vacille un peu, légèrement. Surprise par le geste autant que par les paroles de Charlie. Après Caleb qui l'avait traité de pute, voilà qu'elle se faisait traiter de salope. Et si jusque là, la colère était palpable, cette fois c'est encore à un degrés supérieur. La mâchoire serrée, les veines de ses tempes sont presque visibles tant l'Anglaise est crispée. Elle est plus petite que Charlie, mais elle ne va absolument pas reculer quelque soit les gestes de la blonde devant elle. Et l'autre en face qui ose se plaindre du timing de leur rencontre. Et si elle savait comme Alex aurait préféré ne jamais avoir à débarquer dans sa vie. Et si elle savait comme pour elle, le départ de Tim avait été horrible et l'avait précipité un peu plus vite dans une chute libre dont elle semble ne pas pouvoir se remettre. Et Alex souffre, parce qu'elle a besoin de Timothy, la tout de suite. Égoïstement, elle a besoin de lui et il est pas là, parce que la fille face à elle s'est joué de lui. Parce que cette fille a abusé de la confiance d'un homme trop bon pour se méfier. Et Alex va la frapper, elle va vraiment la frapper, parce qu'elle n'a pas le droit de parler de Tim. « T’étais où quand il avait besoin de toi ? T'étais où tout ce temps ? » Cette fois elle va vraiment trop loin, elle ne le sait sûrement pas, mais c'est la phrase à ne pas dire. Le reproche à ne pas faire à l'Anglaise qui finit par serrer son poing si fort que ses ongles s'enfoncent un peu dans sa paume de main. Elle ne frappe pas les gens, non, mais elle, elle va le faire. Parce qu'elle a pas le droit de dire ça. Elle a pas le droit de juger la relation qu'elle a avec Tim, parce que sans elle, c'était Alex et Tim contre le reste du monde, c'était eux. C'était lui qui l'avait dit. Et le poing qui se serre encore, elle regarde fixement Charlie, elle sait que ce n'est pas la chose à faire, mais c'est la seule chose qu'elle VEUT faire. Alors, dans un mouvement désordonné mais assez précis, elle vient cogner la pommette gauche de Charlie. « Et toi t'étais ou y'a dix ans quand il ne parlait pas, quand il était si vulnérable, si seul ? » Alex est une furie, une furie que Charlie a réveillé. Et les voilà à juger elle même le rôle qu'elle ont eu dans la vie de Tim. Chacune visiblement jalouse de l'autre. « Je sais rien selon toi ? C'est toi qui sait rien ma petite, rien sur la douleur, rien sur moi, ou sur ma relation avec Timi. » Et elle insiste sur le Timi, parce qu'elle voit comme ça l'énerve. Et elle a quand même un sacré avantage sur cette fille. Parce qu'Alex sait les tords de cette fille envers Tim. Elle connait la relation entre les deux, alors que Charlie ne sait rien d'Alex, ne sait rien des erreurs que l'Anglaise a pu faire avec Tim. Et Alex ne se prive pas pour utiliser ce fait à son avantage. Mais elle regarde Charlie et Alex s'en veut d'avoir oser sourire quand Tim lui avait parlé de cette fille, la toute première fois. Alex aurait du le protéger, le tenir éloigner de ce genre de fille, mais elle l'avait vu heureux. Foutaise. « Tu es arrivé dans sa vie et tu as profité de sa gentillesse, de tout ses espoirs, tu l'as utilisé pour le jeter. Tu étais la première a qui il donnait son cœur, à qui il livrait ses émotions amoureux et tu l'as détruit. » Et c'est vrai qu'Alex ne sait pas tout, elle ne sait que ce que Tim a bien voulu lui lâcher, avant que leur amitié ne se rompe le veille de son départ. Mais Alex en sait assez pour savoir que cette fille ne vaut rien. Pour savoir que cette fille ne mérite aucun respect. « Alors je veux bien être une salope, parce que venant de toi, ça doit être un compliment. » Et Alex la provoque, elle a donné le premier coup, mais sûrement pas le dernier. Mais si les poings font mal, les mots aussi, la culpabilité est une chose qu'Alex connaît, et elle sait que ça peut être bien plus destructeur que les douleurs physiques. « Tu sais que s'il lui arrive un truc à l'armée ce sera entièrement ta faute. Tu devras vivre avec ça. Tu l'as détruis. Tu lui as fait si mal, qu'il n'était plus capable de ressentir quoique ce soit. Tout ça c'est toi, uniquement toi. Et bravo je dois dire que tu as réussi la ou sa mère a échoué. Tu l'as détruis. Et on l'a tous perdu à cause de toi. »
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 17:54 | |
| Du sang des cris des larmes
La haine envers cette inconnue est facile, gratuite et sans conséquences. Elle pense qu’il n’y en aura pas, du moins. Tim est sorti de sa vie et n’y rentrera plus jamais ; elle le pense aussi. Tout ce qui a rapport à lui est sans conséquences sur sa vie ; ô si seulement. Les coups qu’elles se rendent sont animés par la seule volonté de ne pas se faire toucher par l’autre, mais cela ne dure pas. L’inconnue est celle qui frappe en premier et la blonde en est presque soulagée. Sa tête bascule en arrière, elle titube légèrement à cause de l’étonnement avant de rapidement reprendre ses esprits. Le premier réflexe que son corps lui offre est de venir tâter du bout des doigts sa pommette avant de vérifier qu’il n’y a pas de sang. Qu’est ce que ça aurait changé de toute façon ? Elle l’a frappé et la blonde n’est même pas en colère. Elle le méritait et par dessus tout elle a maintenant l’opportunité de répliquer, puisqu’elle ne sera pas la première à user de ses poings. « Et toi t'étais ou y'a dix ans quand il ne parlait pas, quand il était si vulnérable, si seul ? » L’argument bancal, l’argument qui n’en est pas vraiment un à tel point qu’il ne signifie rien. Il était seul quand elle l’a rencontré aussi et même s’il parlait, il n’était pas moins en détresse pour autant. Il était un enfant paniqué dans un monde qui n’est pas le sien et cette fille n’a pas le droit de lui dire qu’elle n’a rien fait pour lui, qu’elle ne l’a pas aidé toutes les fois où ils se sont rencontrés. « Et toi t’étais où la dernière fois qu’il est allé voir sa mère et qu’il en est ressorti avec la marque de ses mains sur le cou ? » Elles sont deux “amies” déplorables, chacune remettant tous les torts sur l’autre sans connaître aucune histoire dans leur intégralité. Tim aurait honte d’elles. Il aurait honte qu’elles se battent sur sa dépouille qui n’a même pas eu le temps de refroidir. « Je sais rien selon toi ? C'est toi qui sait rien ma petite, rien sur la douleur, rien sur moi, ou sur ma relation avec Timi. » Ce surnom qu’elle continue d’utiliser et la haine qu’il accentue encore plus chez Villanelle. Même elle ne l’appelait pas comme ça. Il était son triton, son amour, son preux chevalier mais pas son Timi. Et elle, la salope de l’histoire, elle n’a pas le droit de se prétendre aussi proche de lui alors qu’elle ne connaît pas toute l’histoire. Ce n’est pas parce qu’elle était présente il y a dix ans qu’elle l’est encore aujourd’hui. Le temps ne veut rien dire et le temps efface beaucoup de choses. « Tu es arrivé dans sa vie et tu as profité de sa gentillesse, de tout ses espoirs, tu l'as utilisé pour le jeter. Tu étais la première a qui il donnait son cœur, à qui il livrait ses émotions amoureux et tu l'as détruit. » Le cœur de la blonde manque un battement. Elle sait beaucoup plus de choses que prévu et la dureté avec laquelle elle lui renvoie tout à la figure est incomparable. Qu’elle le veuille ou non, c’est réellement ce qu’il s’est passé. Elle n’avait rien planifié de tout ça et encore moins voulu que cela n’arrive pourtant il s’agit des faits. Il était doux, naïf, innocent et maintenant il est un homme qui apprend à se battre à l’autre bout du pays. Si elle pouvait changer quoi que ce soit elle serait rentrée chez elle après leur dernier cinéma, elle lui aurait envoyé des messages à propos de tout et de rien et cela aurait fait qu’il serait encore à Brisbane aujourd’hui. Cela aurait tout changé, elle ne l’aurait pas utilité ; elle ne l’aurait pas jeté non plus. Pourtant il a quand même choisi d’en parler à cette fille et il lui a dit quelque chose d’une importance capitale. Ses sentiments amoureux. Ils étaient vrais, alors. Il ne lui a pas dit ça sous le coup de l’émotion ou parce qu’ils venaient de faire l’amour et qu’il sentait qu’il devait dire quelque chose. Il le pensait réellement. Charlie aussi le pensait, même si elle n’en a fait part à personne d’autre que lui. « Qu’est ce que tu veux ? Me faire payer ? Me frapper ? M’en vouloir pour tes erreurs ? Te défouler ? Tu connais apparemment beaucoup de choses sur moi mais l’inverse n’est pas vrai. » Elle n’a aucune idée même de son prénom. Charlie a l’impression de se battre contre une ombre. On ne peut pas combattre une ombre alors qu’elle nous suit constamment, tapie, patiente, toujours prête à nous asséner le coup de grâce. « Tu sais que s'il lui arrive un truc à l'armée ce sera entièrement ta faute. Tu devras vivre avec ça. Tu l'as détruis. Tu lui as fait si mal, qu'il n'était plus capable de ressentir quoique ce soit. Tout ça c'est toi, uniquement toi. Et bravo je dois dire que tu as réussi la ou sa mère a échoué. Tu l'as détruis. Et on l'a tous perdu à cause de toi. » « Pourquoi tu ne l’as pas empêché de partir, toi ? » Les deux femmes monopolisent toute l’attention du bar à cause de leur bataille d’égo. Charlie réplique aussitôt avec la seule question qui lui vient en tête, consciente qu’elle n’en obtiendra sûrement aucune réponse. Elle ne pouvait pas le retenir parce qu’il aurait aussitôt recommencé à avoir de l’espoir en elle et en eux. Pourtant si cette fille est aussi proche de lui qu’elle le dit, elle aurait pu tout changer. Elle aurait pu le raisonner. Maintenant il est trop tard et Charlie ne laisse aucun espoir reposer sur les épaules de l’inconnues. Dans ce moment là elle aurait aimé être une de ces personnes capable de laisser échapper sa colère par le biais de ses poings puisque la comparaison avec la mère Decastel la brise réellement. Il lui a tant parlé de sa mère, elle l’a tant déteste pour mieux prendre sa place aujourd’hui. Pourquoi est ce que la connasse d’en face doit toujours avoir si raison ? « Je ne suis pas sa mère, je ne suis pas sa petite amie et maintenant je ne suis plus rien du tout pour lui. Arrête de le prendre pour un enfant. Tout ce qu’on l’a fait on l’a fait à deux, il savait ce qu’il faisait, il savait dans quoi il s’embarquait. » Elle confond tout puisque Tim ne savait rien, il n’avait jamais été mis en garde contre l’aspect destructeur de la personnalité de Charlie. C’était Kane tout ça. Elle confond les deux. Elle confond son petit ami avec l’homme qui est parti et l’a abandonné. « Vous l’avez tous perdu parce que personne n’a jamais été à la hauteur de tout ce qu’il avait à vous offrir. Personne ne l’a apprécié à sa juste valeur. J’ai été la première et la seule, comme vous aimez tous si bien le rappeler. » La blonde n’a jamais demandé à tenir ce rôle et si elle avait su elle aurait pris peur et aurait fui avant que lui ne le fasse sûrement. Cela ne faisait pas parti du contrat passé dans les toilettes du cinéma et scellé par un entechoquage de M&Ms. Rien de tout ça ne faisait parti d’un quelconque contrat. « J’espère qu’il restera là bas. Tant pis s’il y meurt. » Elle mourra elle aussi là où elle est ; un mal pour un bien.
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| | | | (#)Ven 9 Aoû 2019 - 14:00 | |
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Elle a donné le premier coup, mais elle ne se sent pas soulagée pour autant. Ce n'est pas elle, ce n'est pas comme ça qu'elle réagit normalement, elle ne frappe pas les gens dans un bar. Et elle ne se sent même pas mieux d'avoir envoyé son poing dans le visage de cette fille. Elle ne se sent pas mieux parce qu'elle a beaucoup trop mal et que frapper cette inconnue ne fera pas revenir Timothy. "Et toi t’étais où la dernière fois qu’il est allé voir sa mère et qu’il en est ressorti avec la marque de ses mains sur le cou ?" Et l'autre en face continue, elle rappelle avec violence l'absence d'Alex. Elle lui rappelle quel genre d'amie elle a été pour Tim. Celle qui l'a abandonnée pendant huit ans, celle qui l'a laissé seul dans ce monde trop cruel pour lui. Il fut un temps ou elle aurait été celle que Tim serait venu voir, mais elle avait perdu ça quand elle était partie, quand elle avait fuit. Et, Alex ne veut pas ressentir encore plus de culpabilité, elle ne veut pas que cette fille puisse avoir un quelconque pouvoir, elle ne veut pas lui donner raison ou la laisser croire qu'elle est meilleur qu'elle. Ce n'est pas l'Anglaise que l'on juge aujourd'hui, mais Charlie. C'est elle et elle seule qui a poussé Timothy dans le gouffre, il avait prit sa décision de partir avant même qu'Alex entre en scène, alors pour ça au moins, l'Anglaise n'avait pas sa part de responsabilité. Alors Clarke a remit les choses en place, elle a rappelé les tords de la blonde face à elle, parce que c'est elle la salope, elle la fautive, elle a qui elle veut faire du mal. « Qu’est ce que tu veux ? Me faire payer ? Me frapper ? M’en vouloir pour tes erreurs ? Te défouler ? Tu connais apparemment beaucoup de choses sur moi mais l’inverse n’est pas vrai. » Qu'est-ce qu'elle veut ? Très bonne question au fond. La frapper sûrement mais pourquoi ? Pour soulager sa propre culpabilité ? Pour reporter toute sa haine sur quelqu'un de réel, de présent ? L'Anglaise est si énervée, si en colère qu'elle ne sait même plus pourquoi elle fait ça. Parce qu'il n'y a pas de but précis, son seul besoin, serait que Tim revienne et frapper cette fille ne changera rien à cette réalité. Et Alex la regarde, elle sait que cette situation n'a rien de normale, que tout ce qu'elles sont en train de faire est honteux mais elle ne peut pas reculer, elle ne peut pas s'enfuir. Pas avec toute la colère qu'elle ressent. Elle est là devant elle, celle qui peut matérialiser tout ce qui cloche dans sa vie actuelle. Tout ce pourquoi l'Anglaise est en train de partir en vrille. C'est elle qui a fait fuir Timothy, c'est à cause d'elle qu'Alex cherche en vain une lueur d'espoir dans sa vie, ce petit rayon de soleil qu'était Decastel. Et elle n'avance plus, parce qu'elle est perdue, parce qu'elle l'a perdu. Par sa propre faute, par sa faute à elle surtout. « Pourquoi tu ne l’as pas empêché de partir, toi ? » Et que cette réflexion fait mal. L'Anglaise se prends de plein fouet la remarque de la blonde face à elle. Pourquoi ? Parce qu'il avait fait son choix, parce qu'il était finalement déjà plus avec eux. Ni à l'armée, ni avec eux, mais coincée dans son piège à elle. Et que c'est impossible à accepter pour l'Anglaise, mais c'est pourtant la vérité. Cette fille est la cause de son départ, mais c'est aussi celle qui détient l'avenir de Tim, la seule pour qui il pourrait revenir, elle le sait, et c'est une réalité qu'elle ne veut pas accepter. Qu'elle ne veut pas avouer, elle ne veut pas donner cette satisfaction à cette fille. « Je ne suis pas sa mère, je ne suis pas sa petite amie et maintenant je ne suis plus rien du tout pour lui. Arrête de le prendre pour un enfant. Tout ce qu’on l’a fait on l’a fait à deux, il savait ce qu’il faisait, il savait dans quoi il s’embarquait. » Et non justement, Tim, son Tim ne savait pas. Parce que tout était nouveau pour lui... Et si elle pense le contraire c'est que finalement elle ne le connaît pas. Tim s'était protégé à outrance toute sa vie, regardant le monde tourner autour de lui. Et lorsqu'il s'était ouvert, il l'avait fait avec tout son cœur, sans protection, sans retenue et cette fille lui avait tout prit, sans rien lui laisser. Ni espoir, ni amour, parce qu'elle n'avait pas prit soin de le ménager. Et elle minimise ses actions, elle minimise sa responsabilité, elle n'assume pas et ça énerve Alex. Elle s’attend à quoi l'Anglaise ? Que Charlie s'excuse ? Que Charlie se montre elle aussi touchée par toute cette histoire ? Qu'elle lui montre qu'elle n'a pas brisé Timothy juste par plaisir ? Mais elle n'a rien à lui donner, rien à attendre d'elle et puis elle pense à quoi la Clarke ? Elle croit vraiment qu'une inconnue va lui livrer son désespoir juste parce qu'elle le veut ? C'est insensé, impossible et pourtant elle le voudrait. Elle voudrait comprendre pourquoi elle a fait ça à Tim. Pourquoi lui ? Pourquoi Charlie. « Non il ne savait pas justement. Parce que Tim quand il donne c'est jamais avec retenu. Tu lui as fait croire qu'il pouvait tout te donner pour le jeter derrière. Et si pense qu'il savait tout ça, alors tu le connais finalement bien mal. »
« Vous l’avez tous perdu parce que personne n’a jamais été à la hauteur de tout ce qu’il avait à vous offrir. Personne ne l’a apprécié à sa juste valeur. J’ai été la première et la seule, comme vous aimez tous si bien le rappeler. » Mais pourquoi elle doit toujours avoir des mots qui sonnent comme un rappel des erreurs d'Alex ? Elle ne sait rien de sa relation avec Tim, elle ne sait rien de leur histoire. Des sentiments du garçon pour Alex quand ils étaient jeunes. Elle ne sait rien, de quelle amie horrible elle a été pour le Français mais elle a si juste dans ses reproches. Alex a perdu Tim, parce qu'elle n'a pas été là pour lui, parce qu'elle n'a pas su le soutenir assez. Parce que finalement, au delà des mots, ce n'est plus vraiment eux contre le monde. Et l'Anglaise a perdu sa place dans la vie de Tim, elle a perdu ce rôle si particulier que même son ex a eu du mal à accepter. Elle n'est plus si importante, elle n'est plus celle capable de le consoler, et elle n'a pas pu le retenir, et pire elle a même réussi à être horrible avec lui. Alex est une amie horrible, et Charlie lui rappelle douloureusement qu'elle ne peut pas sauver Tim, qu'elle même n'est pas à la hauteur de tout ce que Tim offre à ses proches, à elle. Et c'est une constatation bien trop cruelle, parce qu'elle a besoin de Tim pour être heureuse, mais elle n'a finalement jamais réussi à le rendre heureux lui. « Parce que tu considères avoir été à la hauteur toi ? Tu es fière de toi peut être ? Tu veux qu'on te remercie aussi ? » Le ton sarcastique, les poings serrés, Alex ne supporte plus cet échange, trop de reproches, trop de méchancetés, trop de tensions et de souffrances. Les souvenirs de sa dernière discussion avec Tim, les mots échangés, la colère du Français quand Alex avait insulté Charlie. Réaliser qu'elle ne serait jamais en mesure d'apporter à Tim ce dont il a besoin pour être heureux. C'est beaucoup trop pour l'Anglaise qui n'a pas besoin de ça. En venant se confronter à Charlie, elle voulait se soulager la conscience, extérioriser sa haine d'elle même, la concentrer sur cette fille qu'elle déteste. Mais pourtant, elle ne se sent pas mieux, et plus la conversation avance et plus cette fille réussi à titiller les failles de l'Anglaise, ravivant des souvenirs et des émotions qu'elle ne veut pas accepter, pas supporter. « J’espère qu’il restera là bas. Tant pis s’il y meurt. » Et cette fois ce n'est pas un poing qui vient frapper la pommette de Charlie, mais plusieurs qui viennent déverser la rage de l'Anglaise sur le visage de la blonde face à elle. Peu importe le monde autour, peu importe le lieu ou elle se trouve et ce qu'il peut arriver ensuite. Ces mots, le ton qu'elle emploi, elle est horrible et Alex ne peut pas entendre ça. Pas de Tim. Il ne peut pas rester là bas, et il ne peut sûrement pas mourir et si cette fille se contre fous du sort du Français, c'est qu'elle est encore pire que ce qu'Alex avait imaginé. Elle est froide, elle ne semble même pas se préoccuper de lui, elle ne ressent pas de culpabilité et Alex ne peut pas garder son sang-froid devant autant de cruauté. C'est de la colère pure, de la rage même qui prends possession d'Alex, elle ne sait pas se battre et ses gestes sont désorganisés, incertains il n'y a aucune maîtrise mais elle frappe. Parfois dans le vide, parfois les poings trouvent sa cible, elle ne sait pas ce qu'elle fait, mais elle ne peut pas entendre parler de la mort de Tim avec autant de froideur. « Tu ne peux pas penser ça, tu ne peux pas dire ça, tu peux pas parler de lui comme ça. Tu ne peux pas être aussi irrespectueuse de lui. Comment il a pu t'aimer ? Comment quelqu'un peut même t'aimer ? Tu n'es qu'une salope sans cœur, froide. Inconsciente, égoïste. Il t'a donné son cœur et ça ne t'a pas suffit, tu voudrais qu'il y laisse sa vie ? Mais pourquoi lui ? Pourquoi Tim ? Pourquoi ? Visiblement, tu peux avoir tout les mecs que tu veux, alors pourquoi lui ? » Et Alex hurle, se moquant du regard des gens autour qui doivent la prendre pour une folle. Elle a besoin de comprendre, besoin de savoir qu'elle n'avait pas fait tout ça juste pour s'amuser. Elle a besoin de trouver un sens à cette histoire, parce que c'est beaucoup trop douloureux. Elle veut savoir pourquoi ! Pourquoi elle a choisi de briser Tim ? Pourquoi ? Elle doit être entouré de mecs prêt à vivre des aventures sans lendemain, sans sentiments alors pourquoi elle a choisi Tim ? Pourquoi lui !
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| | | | (#)Lun 12 Aoû 2019 - 22:25 | |
| Du sang des cris des larmes
« Non il ne savait pas justement. Parce que Tim quand il donne c'est jamais avec retenu. Tu lui as fait croire qu'il pouvait tout te donner pour le jeter derrière. Et si pense qu'il savait tout ça, alors tu le connais finalement bien mal. » Pourtant la blonde est certaine de l’avoir prévenu à un moment, elle est certaine d’avoir fait planer le doute au moins une seconde et pour elle c’était le maximum qu’elle puisse faire. Elle n’aurait pas pu le mettre en garde verbalement en lui expliquant qu’aimer ça fait mal parce qu’elle avait trop peur qu’il revienne finalement sur ses pas et qu’ils retournent au statut d’inconnus. Si elle n’a pas l’amour de Tim alors elle n’a plus rien. Contrairement à Alex elle ne peut pas compter sur plusieurs années d’amitié. Même s’ils ont connu des hauts et des bas, ils ont quand même connu quelque chose. Pour Tim et Charlie tout a été bien trop rapide et bien trop intense pour qu’aucun des deux ne soit capable de s’arrêter dans leur course effrénée ni même de penser un seul instant aux conséquences. Tim a utilisé un code triche au dernier moment, il s’est retrouvé sur la ligne d’arrivée alors que Charlie prenait à peine son élan. Il l’a laissé derrière et c’est toujours bien trop difficile à accepter pour la blonde. Lui rejeter toute la faute dessus est encore aujourd’hui la solution de facilité. « Ouais, je le connais mal. » Elle avoue à demi mots entre ses dents, amère. Le Tim qu’elle connait ne serait jamais parti. Celui qu’elle connaît serait revenue vers elle cette nuit là, il aurait posé sa main sur son épaule et ce simple geste aurait suffit pour qu’elle renonce à toutes ces affreuses paroles qu’elle a eu envers lui. Elle les aurait repoussé d’un geste de la main et aurait fait comme si elles n’avaient jamais existé, aurait dormi lovée dans les bras protecteurs et sûrement engourdis de Tim. Si tout s’était passé ainsi alors la nuit aurait réellement été merveilleuse. Les rêves fous d’une jeune femme encore plus folle cessent aussitôt qu’un nouveau poing s’abat sur son visage. Il était prévisible, elle l’avait cherché celui là. Si l’inconnu ne le lui avait pas offert alors elle se serait infligé l’équivalent pour avoir osé espérer la mort de Tim un instant de sa vie. Elle n’avait cependant pas prévu l’amas de colère qui s’abat sur son visage et son coeur fatigué ne peut le supporter alors qu’elle titube sur les sièges et sa retrouve par terre. L’inconnue ne lâche rien, continue de frapper en manquant sa cible à de nombreuses reprises à cause de la colère qui l’aveugle. Charlie aurait fait pareil. Elle aurait réagit pareil. Alors pourquoi est ce qu’elle retrouve par terre, les mains sur les visages à essayer de se protéger contre sa propre haine ? « Je suis enceinte ! » Un simple aveu pour que la douleur cesse, un mot qu’elle gardait pour elle depuis bien trop de temps déjà. Seul Kane est au courant. Kane et la fille qui l’a frappé. Un beau duo de deux personnes qui la détestent sûrement autant qu’elle pour ses choix hasardeux. Alors que les coups de l’inconnue cesse elle recommence à l’attaquer avec ses paroles malheureusement trop véridiques. « Si on parle vraiment du même Tim alors tu sais pourquoi je l’aime. Tu te crois bien placée pour me juger ? T’es juste une amie épleurée dont je ne connais même pas le prénom. T’es juste une autre qu’il a abandonné en partant et ne me dis pas que ça a été difficile pour toi parce que t’étais pas là lors de sa dernière nuit ici. T’étais pas là alors qu’il pleurait dans ton dos et que je pouvais rien faire parce que j’étais aussi mal que lui. C’est pas toi qui porte son enfant non plus et qui ne peut pas l’en avertir ni même aller le voir parce que j’ai aucune idée d’où se trouve sa base militaire. T’es pas celle avec qui il parlait d’adopter un chien et d’avoir des enfants. Tu ne sais pas ce que ça fait que de porter tous ses maux en plus des miens alors que j’ai jamais eu les épaules pour ça. J’ai jamais rien fait pour le rencontrer ni pour gagner son coeur ; c’est juste arrivé. » Les mots s’enchaînent alors qu’elle reste à terre, se tenant seulement à un barreau d’une chaise rempli de microbes en tout genre. Comme si les microbes avaient une quelconque importance à ses yeux pour le moment. Comme si elle ne venait pas de déballer toute sa vie à une parfaite inconnue et à tout le reste du bar qui est tourné vers elles. Cette inconnue connaît désormais mieux Charlie que Charlie elle même et ce ne sera qu’une raison de plus pour qu’elle puisse la détester sans difficulté. « Tu voulais la vérité, tu l’as. Y’a besoin d’ajouter qu’éloigner Tim était la seule raison de le protéger de moi ? Que s’il était resté il aurait été encore plus détruit au bout de quelques mois seulement et ce même ci j’ai jamais aimé quelqu’un de la façon dont je l’aime lui ? » Elle pourrait lui avouer tant de choses encore mais sa gorge se serre et son corps en décide autrement. Il en a marre de souffrir, il a eu sa dose pour la soirée. Désormais elle devra vivre avec ces confessions là pendant que Charlie vivra avec tous ces mots tapis au fond d’elle. Tous prêts à détruire sa vie à tout moment.
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| | | | (#)Mar 13 Aoû 2019 - 8:44 | |
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« Je suis enceinte ! » Et Alex s'arrête net, le poing qui reste en l'air et qui se serre mais qui ne bouge plus. Elle regarde la fille allongée au sol, par sa faute. Elle regarde cette fille qu'elle déteste au plus profond d'elle même, cette fille sur laquelle elle vient de déverser sa colère et sa haine et elle réalise peu à peu qu'elle vient de se défouler sur une femme enceinte. « Putain, putain, putain. » Elle s'est relevée et est désormais debout se répétant ce mot en boucle alors qu'elle passe sa main dans ses cheveux pour les remettre en place. C'est la seule chose qu'elle peut faire, alors qu'elle réalise ce qu'elle vient de faire. Son poing droit est toujours serré, prêt à frapper une cible, n'importe qui, n'importe quoi parce qu'elle a été arrêtée en pleine action et qu'elle a encore bien trop de haine en elle. Et qu'alors qu'elle ne voulait que se défouler sur la salope responsable du départ de Tim, voilà qu'elle doit composer avec l'idée qu'elle vient de se défouler sur une femme enceinte. Mais pourquoi faut-il toujours qu'elle se mette dans les situations les plus compliquées ? Pourquoi doit-elle y aller avec autant d'entrain ? Et elle réalise peu à peu qu'au delà même du fait qu'elle s'en soit prit à une femme enceinte, cette fille devant elle, est enceinte. Elle est enceinte et Alex espère au fond d'elle que cet enfant n'est pas de Tim. Elle ne veut pas l'entendre, elle ne veut pas le savoir, elle ne veut pas devoir supporter un autre secret. Elle n'ose plus regarder cette fille, d'abord parce qu'elle la déteste et parce qu'elle a peur de réaliser l'ampleur des dégâts de son déferlement de haine et de violence gratuite. Et elle ne tape pas d'habitude, non jamais. Et elle se sent coupable, coupable de s'en être prit à cette fille alors qu'elle a tout fait pour pousser à bout l'Anglaise. C'est de sa faute, c'est de sa faute, et Alex essaye de se convaincre qu'elle n'est pas responsable, mais c'est elle qui a frappé, c'est elle qui s'est jeté sur cette fille. Elle est pitoyable, debout, le poing serré et l'autre main qui serre sa nuque comme pour tenter de concentrer sa colère. Et elle écoute Charlie parler, elle l'écoute sans la regarder, sans même s'inquiéter de savoir si elle se relève ou non, parce qu'elle ne veut pas avoir à réaliser qu'elle ait pu faire du mal à un futur enfant. Et elle l'entends lui révéler la douleur qu'elle a ressenti devant les larmes de Tim et elle continues de parler encore et encore alors qu'Alex ne veut plus rien entendre. Depuis le « je suis enceinte » de cette fille Alex semble comme perdue. Parce qu'elle a peur de découvrir la vérité, parce qu'elle a peur de ce que cette fille peut encore sortir comme bombe. Et parce qu'elle a encore bien trop de haine en elle pour rester calmer. Sa tension est montée d'un coup et elle n'arrive plus à se calmer, ses muscles sont bien trop tendus et ses phalanges deviennent blanches à force de serrer le poing avec toute la force qu'il lui reste.« C’est pas toi qui porte son enfant non plus et qui ne peut pas l’en avertir ni même aller le voir parce que j’ai aucune idée d’où se trouve sa base militaire. T’es pas celle avec qui il parlait d’adopter un chien et d’avoir des enfants. Tu ne sais pas ce que ça fait que de porter tous ses maux en plus des miens alors que j’ai jamais eu les épaules pour ça. J’ai jamais rien fait pour le rencontrer ni pour gagner son coeur ; c’est juste arrivé. » Et alors qu'elle n'a rien demandé, qu'elle ne veut pas savoir, Charlie lui annonce une vérité qu'elle n'est pas prête à entendre. Le poing d'Alex part d'un coup et il vient s'écraser avec violence contre le bar. L'Anglaise grimace de douleurs, mais elle ne se focalise pas sur sa main. Elle se concentre sur les mots qui sortent de la bouche de la blonde, parce qu'elle ne veut pas entendre mais que pourtant, elle ne peut s'empêcher d'écouter. Elle ne veut pas entendre ça, elle ne veut pas entendre tout ça, parce que c'est de Tim dont elles sont en train de parler, d'un élément dont il n'est pas au courant et Alex ne veut pas savoir, elle ne veut pas avoir à porter d'autres secrets, d'autres mensonges. Mais Clarke reste debout face à cette fille encore au sol, elle reste là, incapable de partir, incapable de dire à cette fille de se taire. Et l’Australienne se plaint de ne pas pouvoir en parler avec Tim, parce qu'il est parti. Mais il est parti à cause d'elle, et l'ironie de cette situation énerve encore Alex, ses nerfs sont mis à rude épreuve. « Je veux pas savoir, je veux rien entendre de toi. Je ne veux pas d'un autre secret. Je ne veux pas savoir à quel point c'est dur pour toi, à quel point tu es perdue. Je ne veux pas d'accord. » Et Alex pourrait avoir un peu d'empathie pour cette fille, elle pourrait ne serait-ce qu'être un tout petit peu sympathique pour cette âme perdue, mais elle ne peut pas. Elle est incapable d'éprouver une once de sentiment positif pour cette fille. Qu'elle soit enceinte ou pas, de Tim ou pas, qu'elle soit seule, perdue, c'est au dessus des forces de l'Anglaise. Elle déteste cette fille, elle déteste tout ce qu'elle représente et elle déteste son histoire. Une femme enceinte, seule qui n'est pas prête à vivre une telle aventure. « Et tu veux peut être que je te plaigne d'être seule pour gérer ça aussi ? » Et Alex lâche un rire nerveux, alors que Charlie continue de parler, continue d'évoquer sa relation avec Tim, se cherchant une excuse à son comportement. « Mais merde Charlie arrête de parler, ferme la. » C'est la première fois qu'elle utilise son prénom, et elle se demande même pourquoi. Elle ne veut pas entendre ses raisons, et elle ne veut surtout pas avoir la possibilité de comprendre cette fille, de compatir. Non. Il en est hors de question. On ne repousse pas quelqu'un qu'on aime non ? Personne ne fait ça. Non personne … Sauf elles visiblement. Non, elle n'est pas Charlie. Caleb n'est pas Tim. Elle n'est pas cette fille enceinte perdue. Non, elle déteste cette fille parce qu'elle est horrible, et elle ne veut pas être aussi horrible. Elle ne veut pas compatir pour elle, elle ne veut pas la comprendre, elle ne veut pas. Elle veut la détester et c'est tout. Pourquoi tout doit être compliqué, toujours compliqué ? Cette fille a brisé le cœur de Tim, elle l'a brisé au point qu'il est parti à l'armée. Et maintenant, elle lui annonce qu'elle est enceinte de lui. Non, non, non et non ! « Tu l'aimes et bien tu as une bien drôle façon de lui prouver. Tu vas le détruire Charlie, quoique tu fasses, tu vas le détruire et le pire c'est que personne ne peut t'en empêcher. Parce que tu as déjà son cœur et maintenant y'a ça. » Et Alex se déteste d'avoir prononcé ça, et pourtant elle le pense sincèrement et ça lui fait atrocement mal. « Si tu l'aimes laisse-le, ou avoues-lui fais ce que tu veux, dans tout les cas il va encore souffrir et je te déteste. Parce qu'il mérite pas ça.» Et l'Anglaise déteste cette fille, elle déteste cette annonce, elle déteste l'idée d'être au courant, elle déteste se retrouver au milieu de cette histoire. Elle déteste tout ce qu'elle voit devant elle, cette fille, les gens qui les regardent, sa main qui lui fait atrocement mal et cette question qui lui torture l'esprit et qu'elle tente en vain d'oublier. « Tu comptes faire quoi ? » Et merde, elle l'a posé. La question, et non, elle ne veut pas. Elle ne veut rien savoir, elle ne veut rien avoir à cacher à Tim. Même si son amitié avec Tim s'est éclatée la veille de son départ, elle lui a trop menti ses derniers temps pour pouvoir supporter un nouveau mensonge. « Pourquoi Charlie ? Pourquoi tu me dis ça à moi ? Tu me connais pas, tu sais rien de moi. Pourquoi tu me dis ça, je voulais juste quelqu'un sur qui passer ma colère pas ça. » Charlie est assisse au sol encore, et Alex se tient la tête les coudes appuyés sur le bar. Elle souffle bruyamment, mais comment elles en sont arrivées là. Pourquoi elle n'est pas restée à sa place ?
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| | | | (#)Mer 14 Aoû 2019 - 21:11 | |
| Du sang des cris des larmes
L’enfant qu’elle porte, la carte ultime pour la protéger des coups de l’inconnue. Ce joker qui lui sauve la vie autant qu’il la lui rend infernales. Ce code de triche à double tranchant. Il la sauve maintenant pour mieux la tuer ensuite, sans aucun doute. Le poing de la brune reste en l’air, tremblant, pointé vers le visage d’une Charlie au sol. Ses mains se sont enlevées de son visage maintenant qu’elle sait qu’elle n’abattra pas sa force sur elle à nouveau. La carte de joker change tout. Elle est peut être à terre mais elle vient d’être immunisée et désormais seul un bar rempli d’inconnus est au courant de sa grossesse alors que le père n’en sait toujours rien. Le monde continue de tourner à l’envers et la blonde ne peut rien y faire, s’accrochant seulement aux injures que l’inconnue prononce pour elle seule. Oui, putain semble être un terme approprié pour qualifier tout ce bordel. Putain de bordel de merde en est la version longue. Charlie continue toutes ses révélations et une immense partie d’elle est fière de les partager avec cette femme qui lui en veut tant, de lui donner un peu de toute la douleur qu’elle garde en elle depuis tant de temps. Elle lui dit à quel point elle aime Tim et à quel point cet amour les a détruit tous les deux. Elle lui dit tout ce que ça fait que de devoir composer ses journées avec un fantôme. Elle lui dit tout ce que ça fait que d’avoir à porter l’enfant d’un père absent et d’être incapable de prendre des décisions pour lui. Elle lui dit toutes ces choses que personne ne voudrait entendre et elle les lui annonce avec un sourire caché. Qu’elle souffre elle aussi, qu’elle vive avec tout ça, elle qui voulait tant connaître la salope qui a fait fuir Timy. La salope lui dit tout sans aucune retenue et la conséquence directe est le poing de la brune terminant sa course sur le comptoir du bar. La douleur ne peut pas effacer la souffrance, désolée Alex. Le monde ne marche pas comme ça pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé d’y croire pendant des années. Pendant vingt trois années. L’étrangère nie tout, la supplie presque d’arrêter de parler. Elle ne veut ni secrets ni confessions, elle voulait seulement la frapper et défouler sa rage sur quelqu’un qui passait par là. Une chevelure blonde, cela ne passe pas inaperçue. Une chevelure blonde accompagnée de son petit copain blond ; encore moins. Elle ne l’a pas rencontrée par hasard après avoir vu sa photo quelque part, elle connaissait bien son sujet. Le prénom de la blonde est lancé dans un nouvel excès de rage. Pour elle, les mots de l’inconnus se ressemblent tous mais son prénom la fait relever les yeux vers elle à nouveau. Elle sait plus de choses que prévu. Elle sait infiniment plus de choses sur Charlie que la blonde n’en connaît sur elle et c’est dangereux. L’étudiante a lancé un nombre incalculable de révélations sans savoir entre quelles mains elles atterrissaient. Si Kane avait entendu tout ce qu’elle a dit, le peu de confiance qu’elle avait réussit à gagner serait perdue pour toujours. La folle se reconvertit en psychologue de couple, lui donne des conseils pour faire moins de mal à Tim tout en continuant à lentement briser la confiance qu’aurait pu avoir Charlie envers elle même. Elle fait face à une gamine perdue et terrorisée et continue de s’acharner sur elle encore et encore, comme si cela allait changer quoi que ce soit à tout le mal qu’elle a déjà infligé à l’homme qu’elle aime. Elle va le détruire (elle a déjà commencé) et il en fera de même. Ils sont dans une tragédie et la définition même de la tragédie est l’absence d’happy ending. Ils auront des hauts et des bas mais jamais de fin heureuse parce qu’ils continueront de se blesser sans le vouloir. Les blessures seront surtout mentales, invisibles et incurables. Personne n’a la solution pour réparer un coeur brisé et personne ne l’aura trouvé lorsqu’il reviendra de l’armée. Elle n’a aucune idée de ce qui se passera entre eux à ce moment là mais qu’ils fassent une chose ou son contraire cela ne changera rien ; il n’y a pas de solution miracle. Comme le dit Alex, son ami souffrira dans tous les cas. Si Tim souffre, Charlie souffre. Si Tim est avec elle, Kane souffre. Si Tim est avec une autre, Charlie souffre. Tout le monde paye le prix des erreurs des autres dans n’importe quel scénario et elle a bien du mal à le supporter. Elle n’a pas la force pour tout ça. Elle sera incapable de garder le rythme, de tenir la cadence, de laisser les jours s’écouler et continuer à sourire comme si tout allait bien. La question à propos du bébé restera sans réponse parce qu’elle en sait déjà beaucoup trop. Officiellement, elle ne le garde pas. Officieusement, elle attend le retour de Tim pour qu’il lui demande de changer d’avis et elle le fera. « Va-t-en. T’as trouvé quelqu’un sur qui passer ta colère alors maintenant va-t-en. Je te dirai rien de plus, t’auras plus aucun de mes secrets à porter. T’as qu’à vivre avec ceux là. Repose toute la faute sur moi, c’est si facile pour toi apparemment. » Ses mains agrippent aux barreaux métalliques d’une chaise haute et elle se relève en grimaçant, aidée par les mains d’inconnus qu’elle chasse d’un geste de la main. Elle ne supporte plus le contact avec les étrangers depuis quelques temps. « Il n’est plus un enfant. Laisse le vivre sa vie. Laisse nous. Tu nous a déjà fait assez de mal comme ça. » Comme pour souligner ses dernières paroles, sa main encore tremblante se porte sur son visage pour tenter d'analyser les dégâts.
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| | | | (#)Ven 16 Aoû 2019 - 21:20 | |
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« Je veux pas de tes secrets, j'ai déjà assez des miens. Et ne compte pas sur moi pour préserver les tiens. » Et cette phrase sort sans qu'elle n'ait vraiment réfléchit. Elle soupire tout en sentant le regard des inconnus sur elle, qui la regarde avec dédain et honte, tout en devinant le mouvement des mains de ces gens qui prennent en pitié cette pauvre fille au sol. Mais a-t-elle mérité tout ça non ? Personne ici ne connaît rien de leurs histoires, personnes ici n'a entendu la violence des mots de Charlie, la violence des actes de cette fille et leurs conséquences sur un Timothy Decastel bien trop sensible pour survivre face à une personne comme elle. Personne ne sait toute la vérité, pas même à Alex. Mais elle sait au moins pourquoi elle est là devant cette fille. Elle sait pourquoi elle a déversé sa rage sur elle. Et l'Anglaise, sait aussi que Charlie a mérité les coups, elle les a même cherché en la provoquant et en souhaitant presque la mort de Timothy Decastel. Elle est la seule responsable de sa situation. C'est elle et elle seule qui a couché avec Tim et qui est tombée enceinte. Et Alex n'a pas à se sentir coupable pour ça. Alors pourquoi tout le monde dans ce putain de bar la regarde avec un air de dégoût ? Et c'est tellement injuste. Et elle gagne encore. C'est du moins la sensation que ressent Alex. Et pourtant, elles n'étaient pas en train de jouer à un quelconque jeu. Ce n'était pas une compétition entre elles. Elles ne jouaient pas, et elles souffraient réellement toutes les deux. Mais Charlie avait gagné. Elle avait eu Tim, elle l'avait détruit, elle l'avait repoussé, elle l'avait éloigné de sa vie, elle avait gagné. Et dans ce bar, elle gagnait encore. Elle gagnait encore parce qu'elle avait la sympathie des gens (bien qu'au fond Alex en avait rien à faire de ça), mais elle gagnait aussi parce qu'elle était encore la plus à plaindre des deux. Et c'était complètement absurde de comparer son niveau de souffrance, illogique. Mais Alex ne voulait pas que cette fille puisse se plaindre, c'était SA faute, tout ça. Et elle ne voulait pas avoir à ressentir de l'empathie pour cette fille, ou compatir avec elle. Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas. « Que tu sois enceinte m'empêche peut être de te taper dessus, mais si tu penses que ça va me faire changer d'avis sur toi. Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi et tu penses que tout est facile. » Et Charlie parle encore. Elle insiste sur le 'nous' et Alex n'arrive pas à savoir si Charlie évoque le couple, l'enfant ou le tout avec ce 'nous'. Mais ce qui est certain c'est qu'elle n'a pas besoin que cette fille l'ordonne de laisser Tim vivre sa vie, avec elle ou sans elle. Charlie porte sa main sur son visage à la recherche sûrement d'une éventuelle trace de sang qui viendrait encore appuyer ses dires et lui permettre de justifier sa douleur. « Tu crois avoir mal là ? Tu penses réellement que c'est ça la douleur ? Tu ne sais visiblement rien. Tu sais faire souffrir, ça j'en doute pas, mais est-ce que tu sais souffrir seule ? » Et elle sous-entendait qu'Alex lui avait fait du mal ? Que les actions et les mots de l’Anglaise faisaient assez de mal comme ça. « Finalement, tu as peut être pu utiliser ta carte femme enceinte pour que je ne puisse plus te frapper, mais ce qui t'attends va être infiniment plus douloureux que des coups. » Et Alex ne devrait pas se réjouir même de manière sarcastique de l'hypothétique souffrance dans laquelle allait peut être se retrouver Charlie. Parce que cette fille semble bien trop paumée pour savoir comment gérer une grossesse non désirée avec un père loin et en étant en couple avec un autre mec. Et Alex, ne devrait pas trouver que pour une fois le karma avait fait son travail, parce que c'était injuste envers Timothy. Mais Charlie allait souffrir, quoiqu'elle puisse faire, Alex le savait et si ça n'allait pas soulager sa propre souffrance, ça avait au moins le mérite de rendre la situation assez dramatique pour qu'Alex se sente presque un peu soulagée. Elle ne serait pas seule à souffrir, Charlie allait souffrir quoiqu'elle ferait parce que cette fille devant elle, ne lui semblait pas tailler pour le calvaire qu'elle allait devoir vivre. C'était horrible de la part d'Alex mais elle allait bien trop mal pour pouvoir se sentir attristée pour cette fille. Et Alex savait que cette Charlie ferait souffrir Tim, encore et toujours, mais elle aussi elle allait découvrir la souffrance et c'était un petit retour de bâton.
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| | | | (#)Sam 17 Aoû 2019 - 16:28 | |
| Du sang des cris des larmes
Elle ne part pas, pourtant, cette inconnue aux coups bien trop faciles. Elle continue de lui faire du mal, de balancer des paroles qui ont ce petit quelque chose de vérité et qui blessent tant la blonde. Son visage la lance, la brûle, mais elle sait qu’il n’y aura pas de coquard cette fois ci, qu’elle ira déjà bien mieux après une bonne nuit de sommeil. Tout ce dont elle a besoin maintenant, c’est qu’elle dégage de sa vue, qu’elle sorte de son champ de vision et qu’elle n’y rentre jamais un jour. Elle a besoin qu’elle quitte la vie de Tim, aussi, qu’elle le laisse vivre sa vie et respirer. Il a toujours vécu dans sa bulle et n’a jamais eu l’occasion de faire des erreurs. Sa mère lui faisait vivre le pire, il n’a jamais eu l’occasion de tester la vie par lui même. Charlie l’a jeté dans le vide sans même le vouloir, elle lui a dit de déployer ses ailes alors qu’il chutait depuis plusieurs secondes déjà. Maintenant le sol est proche, si proche de lui et elle ne le voit plus, espère sincèrement qu’il a compris qu’il devait se relever de cette histoire parce qu’elle sera incapable de le faire pour deux. Elle est déjà incapable de se relever pour elle seule, de tourner la page alors qu’elle porte son enfant et qu’elle n’est pas assez forte pour le laisser partir avant que Tim ne puisse toucher son ventre. Cette inconnue ne change rien à leur histoire, elle n’est qu’une folle de plus sur leur passage. Maintenant qu’elle a défoulé sa haine sur la blonde, elle ne doit plus vraiment savoir quoi faire. Elle a usé de ses poings, crié, rejeté sa faute sur autrui. Que pourrait-elle bien faire de plus, hein ? Pourtant elle continue, elle clame être celle avoir le plus souffert dans l’histoire, elle ajoute ses problèmes au tas de ceux de Tim et Charlie. Elle fulmine encore plus maintenant que la morale l’empêche de frapper Charlie, que toute l’attention est tournée vers elle et que des vigiles se pressent déjà en sa direction pour la faire quitter le bar. Du brouhaha s’échappent quelques voix plaignant le sort de la blonde et haïssant la brune alors qu’ils n’ont aucune idée de toute l’histoire. Ils ne savent rien, absolument rien, et se permettent de juger. Comme Alex. On lui a dit pourtant, que l’amour de sa sirène envers son triton était bien trop fort et réellement incontrôlable, qu’elle l’aime tant qu’elle fait passer son bonheur avant le sien, qu’elle préfère le voir heureux au loin plutôt qu’elle appose ses griffes sur lui. Elle lui a dit tout ça et la brune n’en a pas tenu compte. Elle la menace de ne pas garder ses secrets ce à quoi la blonde lui répond d’un sourire en coin. Qu’elle le dise donc à Tim, qu’elle ose lui avouer qu’il pourrait être père et qu’elle a frappé la mère qui porte son enfant. Elle ne le ferra pas, bien sûr. Villanelle ne la regarde même plus, se contente de s’asseoir péniblement sur le siège et de reposer ses coudes sur la table. Il n’est plus question de s’approcher d’elle, de grandir ses talents, de gonfler ses joues à cause de l’énervement. Charlie est tout simplement agacée de toutes ces personnes qui se mêlent de sa vie, la prennent pour une enfant et se moquent d’elle. Sans doute ne connait-elle pas la vraie souffrance pourtant cet enfant dans son ventre lui crie qu’elle la connaître sous peu par le biais d’une infinité de manières. « Va. T’en. » Elle répète ses paroles tel un animal blessé, a à peine la force de lui grogner dessus. Ses yeux son menaçants mais le reste de son corps n’est plus capable de suivre. Elle est fatiguée de tout ce qui lui arrive, des malheurs qui persistent à exister alors qu’elle pensait avoir vécu le pire. Ce qui l’attend sera infiniment plus douloureux que les coups ; oui, voilà au moins quelque chose sur quoi les deux femmes sont d’accord. Quoi qu’il se passe, ce sera douloureux. Qu’elle le garde ou qu’elle avorte ; que Tim revienne ou ne revienne pas ; qu’elle soit seule ou entourée. Tous les choix qui s’offrent à elle comportent une grande partie de souffrances à laquelle il est impossible de réchapper. « Casse toi putain, casse toi. » L’animal blessé supplie.
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| | | | (#)Mar 20 Aoû 2019 - 4:55 | |
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« Va. T'en. » Elle devrait partir, elle devrait se retirer, baisser la tête et fuir honteusement. Elle devrait disparaître pour mettre fin à ces murmures qui se font de plus en plus bruyants dans le bar. Tout ces gens sont à l’affût, prêts à juger la situation, prêts à profiter de la distraction gratuite offerte par les deux jeunes femmes. Et Charlie est blessée, elle semble à bout de force mais ça n'émeut pas l'Anglaise. Elle n'est pas touchée par la situation de Charlie, et ce n'est pas la vulnérabilité qu'elle dégage qui changera quelque chose. Elle a beaucoup trop de colère en elle, beaucoup de haine envers cette fille. Et elle lui en voulait maintenant de l'avoir laissé la frapper, de l'avoir provoqué volontairement. C'était inévitable, le conflit entre les deux filles. Et les deux s'étaient retrouvées à se hurler dessus des reproches qui faisaient mal, comme si leurs blessures n'étaient pas assez visibles, pas assez ancrées en elles. Alex ne voulait que crier sa colère envers cette fille, lui crier sa haine et la douleur qu'elle lui avait infligé indirectement lorsqu'elle avait décidé de détruire Timothy. Elle n'avait jamais voulu se retrouver au milieu d'une bagarre avec la femme enceinte de l'enfant de Tim. Un Tim qui ne savait rien. Ce n'était pas ça qui allait soulager sa conscience. Ce n'était pas comme ça, qu'elle allait alléger sa culpabilité, bien au contraire. Et ce qui devait être un moyen d'évacuer sa haine et sa colère, semblait se retourner contre elle. Alex voyait qu'elle avait réussi à blesser Charlie. Elle voyait qu'elle avait réussi à la faire souffrir mais elle ne se sentait pas mieux pour autant. « Ne me touchez pas. » Et elle repousse violemment du bras l'un des videurs qui vient de se poster à ses cotés et qui pose sa main sur le haut de son bras comme pour l'inviter à ne pas résister. Elle n'a pas besoin qu'on lui montre la sortie, elle l'a connaît. Et, elle n'a pas besoin qu'on lui ajoute l'humiliation de la porter jusqu'à la sortie sous le regard jugeant et méprisant des habitués d'un bar dans lequel elle n'est pas prête de remettre les pieds. Elle n'a pas besoin d'entendre les reproches des alcooliques du coin, elle n'a pas besoin d'entendre l'avis de la bonne femme qui s'insurge de voir deux femmes se frapper. Elle n'a pas besoin qu'on lui rappelle à quel point frapper une femme enceinte est pathétique, immoral et indécent. Elle n'a pas besoin d'une dose supplémentaire de culpabilité et de honte. Elle n'a fait que répondre à la provocation verbale de Charlie, elle n'a fait que défendre son ami avec un peu trop de vigueur. Et elle aura beau tenter de se convaincre avec toute la force de persuasion possible, son comportement resterait honteux. Et pourtant elle ne le regrettait même pas. Sa vie était une telle merde, qu'elle en était arrivée à un point ou ce genre de connerie semblait juste normale. Finalement, elle était tombée tellement bas que frapper une femme enceinte, frapper la femme qui avait blessé Tim mais qui portait l'enfant de cet homme si cher à ses yeux, tout cela ne lui semblait finalement pas si grave. Parce qu'elle avait déjà tellement honte d'elle même, elle se détestait tellement, qu'elle n'arrivait plus à être étonnée de sa conduite. C'était juste un autre jour, d'autres mauvais choix, d'autres erreurs à ajouter sur sa longue liste. D'autres raisons de s'attirer la haine des gens, de ses proches. Lorsqu'elle avait reconnu Charlie, elle avait vu l'opportunité de se soulager un peu la conscience, d'alléger sa souffrance en projetant sa propre haine sur cette fille. Et c'était juste en train de lui revenir comme un boomerang en pleine poire avec violence. Et elle repoussait encore la grande main de l'homme qui était chargée de virer la folle, en l’occurrence elle. Son gabarit pouvait faire le poids face à Charlie, mais face à ces deux types elle n'avait aucune chance et pourtant elle ne voulait pas qu'ils ne la touchent et elle refusait le contact physique, la contrainte qu'ils pouvaient lui infliger s'ils le voulaient. « Je me casse mais lâchez moi. » Elle était au summum du pathétique à l'instant présent, mais elle ne semblait même pas réellement être en mesure de s'en rendre compte. Elle était minable, là maintenant, mais finalement elle l'était depuis des années. « Tu ne le mérites pas et je plains ce goss. » Elle avait hurlé ces mots en quittant le bar. Sans se soucier du regard des autres, sans se soucier de prolonger encore un peu plus l'image de folle qu'elle avait montré aux gens de ce bar. Et une fois dehors, la première chose qu'elle avait fait, c'était contacter l'un des supers amis du fréquentable et recommandable Tobias Doherty pour obtenir de quoi se mettre la tête en vrac. Quelque chose de fort, quelque chose qui ne la ferait pas planer pour aller dans un monde de sourire, de fête, non quelque chose de direct pour se mettre minable rapidement, longtemps et oublier. Juste tout oublier. Oublier qu'elle n'avait plus Tim à ses cotés. Oublier qu'elle n'était qu'une droguée, folle, capable de frapper une femme enceinte sans même être surprise de son comportement. Oublier qu'elle était redevenue cette fille à Londres, qu'elle était retombée dans sa noirceur, qu'elle n'était bonne à rien. Bonne à rien, juste à baiser. Une salope qui n'avait plus personne et qui rejetait ses tords sur les premières personnes qu'elle croisait. Une fille égoïste, qui faisait souffrir toutes les personnes qui avaient le malheur de croiser sa route. Elle devait se remplir le corps de ces merdes pour éviter d'avoir à affronter la réalité de sa vie et de réfléchir sur les raisons qui la poussaient à toujours tout rater. A tout saborder ses relations. Elle devait oublier cette discussion, cette journée toute entière. Et elle savait que ce type pourrait lui donner ce dont elle avait besoin. Peu importe les risques, de toute façon c'était son choix, les conséquences ne pouvaient qu'être désastreuses, comme tout ce qu'elle décidait de faire. Mais elle allait faire, elle allait gérer les désastres les uns après les autres, maintenant qu'elle avait replongé, et qu'elle n'hésitait plus à consommer même en dehors des soirées, c'était la chute libre à prévoir … Merci Charlie. Peut-être qu'un jour tu finiras comme moi, et je vais guetter ce jour tapis dans l'ombre attendant ta chute pour venir savourer ta défaite. Parce que quoiqu'il arrive, il n'y avait pas de victoire possible pour moi ...
- Spoiler:
The end
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| | | | | | | | Du sang des cris des larmes • Charlie |
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