Une semaine difficile pour Duncan commençait à prendre fin puisque nous étions vendredi soir. Le soleil se coucherait dans une heure environ. Sirotant une bière sur sa terrasse, il prit des notes sur son agenda y programmant quelques rendez-vous et autres interventions pour la semaine prochaine. Le refermant il replaça la photo que lui avait laissé Chloë avant de quitter sa maison, il y a six jours entre deux pages de son agenda. La jeune femme avait disparu de sa vie aussi vite qu’elle n’y était apparu. Suite à cette nuit qu’ils avaient passée ensemble, comme prévu il l’avait inondé de messages la première journée se confondant en excuses puis le deuxième jour et le troisième, il avait arrêté n’ayant plus aucune nouvelle d’elle. Parfois, il passait devant sa maison pour aller travailler mais il ne la voyait plus, c’était comme si elle avait simplement disparu. C’était surement le prix à payer pour sa bêtise bien idiote et sa conscience lui avait assez rappelé maintenant qu'elle était de retour dans sa tête. Le mieux était surement de tirer un trait sur tout cela.
La perspective de penser à autre chose ce soir semblait compliqué mais se levant dans un soupire, il ferait au moins l’effort d’essayer. Il alla chercher un de ses appareils photos, celui qui avait un bon objectif pour prendre des paysages en photo comme ce fameux couché de soleil qui allait pointé le bout de son nez dans très peu de temps. Suite à ça, il referma la porte baie vitré derrière lui filant sur la plage, son esprit était toujours ailleurs. Parfois, laissant son esprit vagabondait, il s'était surpris à ressentir un frisson juste en repensant à la façon dont les mains de Chloë glissaient sur sa peau. Heureusement qu’il était plus concentré au travail sinon le chef de l'hôpital ne l’aurait surement pas accepté dans son équipe mais maintenant c’était chose faite et il en était ravi.
Marchant doucement sur le sable pieds nus, il sentait la chaleur partir peu à peu laissant l’air frais prendre le dessus sur la plage. Il se stoppa prenant quelques clichés du ciel, des vagues et même les rochers que l’on distinguait au loin. La vue était superbe cela ne faisait aucun doute. Son cœur eut un raté quand l’objectif de son appareil photo se stoppa sur une personne mais pas n’importe qui puisque c’était Chloë. Elle était bien là, à quelques mètres de lui. Il prit cette photo baissant son appareil et leurs regards se croisèrent, il fut divisé entre deux sentiments. Celui de fuir pour la laisser tranquille à tout jamais et celui de courir vers elle pour lui dire combien il était désolé et surtout à quel point elle lui avait manqué. Mais il ne bougea pas complètement incapable de faire le moindre mouvement avec ses jambes. Après tout, c’était elle qui lui avait donné le sentiment de ne plus vouloir le voir, mais c’était tellement légitime. Lui ne regrettait rien de ce qui c’était passé mais là, à ce moment même, il regrettait le mal qu’il était entrains de lui faire. C’était presque égoïste de sa part de la vouloir pour lui alors qu’elle était mariée. Jamais auparavant, il ne s’était senti aussi bien avec quelqu’un aussi rapidement mais hélas pour lui, cela était impossible. Il fallait qu’il vive avec cette idée que plus jamais il ne pourrait la toucher de nouveau. Duncan devrait se comporter désormais en adulte s’il voulait pouvoir espérer un jour qu’elle lui pardonne son acte déplacer.
Pourquoi la vie devait être aussi compliquée ? Pourquoi les gens ne pouvaient pas simplement vivre l’instant présent sans se soucier des conséquences ? Pourquoi vouloir une vie bien parfaite et bien ranger dans une maison parfaite avec un travail parfait. L’Afrique avait bien démontré une chose à Duncan et c’était que même avec tous les efforts du monde, la vie, n'arrivait jamais parfaite.
Il m'avait manqué toute la semaine. Il me manquait. À chaque fois que j'avais le malheur de me réveiller, je pensais à lui. À chaque fois que je mettais un pied devant l'autre, je pensais à lui. Dès qu'Alex m'énervait je pensais à lui et je me surprenais à vouloir courir jusqu'au numéro quarante-quatre. Je ne l'avais pas fait. Pourquoi? Parce que j'avais pris conscience. Et aussi parce que le boulot m'avait pris beaucoup de temps. Du moins assez que pour m'empêcher d'avoir du temps libre. J'avais également décidé de me remettre au sport. J'avais acheté un vélo elliptique et je m'obligeais, après avoir promené Diana, à en faire une bonne trentaine de minutes tous les soirs. Alex m'avait aussi fait le plaisir d'aller promener notre chienne deux jours de cette semaine, lorsque j'avais été contrainte de faire des heures supplémentaires. Mais même malgré tout cela, je ne pouvais m'arrêter de penser à lui. Je me demandais ce qu'il faisait quand il rentrait de garde, s'il avait des collègues qui lui tournaient autour et surtout je me demandais s'il pensait également à moi. À vrai dire, je l'avais remarqué puisqu'il m'avait envoyé une bonne dizaine de messages après la nuit que nous avions passé ensemble. Et le jour d'après. Et même le jour suivant. J'étais restée accrochée à mon téléphone, scrutant la moindre trace d'une pensée et l'effaçant aussitôt. J'avais maintes fois voulu craquer en voulant prendre de ses nouvelles mais ma conscience était mystérieusement réapparue et m'en avait empêchée. Je n'osais même plus passer devant chez lui, ayant peur de croiser son regard. Car je savais que si ça arrivait, j'allais craquer de nouveau. Dans la seconde. Parce que ça ne pouvait être autrement. Parce que ma conscience et toutes mes valeurs s'en allaient en sa présence, comme si elles savaient tout, comme si elles savaient qu'on ne pouvait lutter contre le destin. Nous étions vendredi, la semaine touchait à sa fin. La plus dure semaine de ma vie, je me devais de le dire. Cela faisait presque sept jours que je venais de passer l'un des plus beaux moments de ma vie, le moment où je m'étais laissée emportée par l'authenticité, par une passion qui portait un nom, celui de Duncan. Je venais de rentrer du boulot et Diana pleurait pour que je la promène. Alex n'était pas encore rentré, je pensais même qu'il avait un dîner de prévu entre collègues. Je lui envoyai un texto pour m'en assurer et surtout pour savoir si je devais préparer le repas. Il me répondit très vite qu'effectivement, il avait prévu d'aller au restaurant avec ses plus proches collègues. Je lui souhaitai de s'amuser et le prévins que j'irai promener Diana avant de commander quelques sushis. Je déposai alors mes affaires et allai rapidement me changer pour enfiler quelque chose de plus confortable. La journée était fort chaude, j'optai donc pour quelque chose de léger. J'enfilai un minishort en jean et un teeshirt Ralph Lauren en col V qui faisait ressortir ma poitrine sans pour autant que cela ne choque. J'appelai Diana et lui attachai sa laisse. Je décidai de changer d'endroit de promenade et optai pour la plage, lieu assez calme lorsque le soleil se couchait, surtout à cette période de l'année. Je marchai quelques mètres sur le sable encore chaud et observai les vagues. Je repensais à lui. C'était incessant, comme le flux de la mer venant se jeter sur le sable. Cela revenait, cela me hantait. Je lâchai la laisse de Diana et la laissai gambader dans le sable. Soudain, une ombre au loin attira mon regard. La plage étant presque vide, le moindre mouvement m'interpellait. J'aperçus un jeune homme en train de prendre une photo de moi visiblement. Un paparazzi, sérieux? J'y avais droit quelques fois, mais jamais dans le quartier où j'habitais, jamais durant mes promenades. Je me mis alors à imaginer le pire. À ce qu'un paparazzi m'ait surprise lors de mon incartade. Une expression d'horreur prit place sur mon visage avant que je ne me rende compte que le photographe en question n'était nul autre que…Duncan. L'horreur fit place au choc, puis le choc fit place au doute. Que devais-je faire? Visiblement, le jeune homme était dans le même état que moi, ne sachant pas s'il devait venir me saluer ou non. Je réfléchis un instant puis me rappelai que c'était moi qui ne lui avait pas laissé de nouvelles, moi qui l'avait laissé en plan sans plus jamais lui donner signe de vie. J'étais la garce qui ne rappelait pas. Sauf que j'étais mariée. J'appelai Diana et lui fis signe de me suivre en direction du jeune homme. Elle gambadait toujours ça et là sur la plage en prenant soin de toujours regarder où je me dirigeais. Arrivée à hauteur de Duncan, je lui fis un sourire timide, ne sachant que faire, que dire. J'étais quasiment tétanisée. « Salut Duncan... » Je passai ma main dans mes cheveux, visiblement mal à l'aise. Je cherchai quelque chose à dire afin de détendre l'atmosphère. « T'étais en train de terminer notre album photo? » Il savait très bien de quel album photo je parlais. J'émis un petit rire et remarquai qu'il se détendit également.
Duncan ne pu s’empêché de déglutir difficilement en la voyant venir vers lui se demandant bien ce qu’elle allait lui dire. Soit elle ferait comme si rien ne s’était passé, soit elle lui dirait simplement d’oublier son numéro et son adresse. Y avait-il vraiment une autre option ? Celle où elle se jeter à son cou l’embrassant avec toute la passion qu’il avait pu avoir, il y a six jours. C’était impossible. C’était un moment de folie, qu’il fallait tout de suite oublier. Elle se rapprochait de plus en plus et il était étrangement calme après l’avoir aperçu quelques secondes plus tôt. Qu’est ce qui pouvait être pire que l’ignorance après tout ? Duncan avait lu une fois sur un de ces petits papiers glissé dans un biscuit chinois que l’on cassé pour découvrir son contenu que « L’ignorance était le pire des mépris », et quand quelle sorte, le silence faisait plus mal que les mots qui pouvaient être pourtant parfois horribles. Mais il ne lui en voulait pas, monsieur débarquait dans sa vie comme une fleur parmi un par terre recouvert uniquement d’herbe. Elle était surement partagée entre laisser la fleur ou l’arracher pour toujours comme on ôtait les mauvaises herbes. Bientôt, elle serait arrivée auprès de lui, qu’elle était belle, il n’avait oublié aucun trait de son visage. Sa chevelure légèrement ondulé bougeait au rythme du vent et il pouvait sentir son parfum qui venait chatouiller son nez. Ca y est, il était une autre fois, complètement sous son charme.
-Salut Chloë…
Il était dans le même état qu’elle, peut-être pire, cela était difficile à dire, il ne savait pas non plus quoi dire et fut ravi de l’entendre ajouter quelque chose à sa phrase pour qu’aucun blanc gênant ne vienne se mettre entre eux deux. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres et il passa l’appareil en mode lecture pour qu’elle puisse constater par elle-même, ce qu’il faisait ici en fin de soirée.
-En partie oui, je suis venu prendre le couché de soleil en photo, mon objectif t’a ensuite trouver tout seul.
Posant l’appareil entre ses mains pour qu’elle regarde, il en profita pour venir caresser sa chienne qui était venu jusqu’à ses pieds. Il adorait les animaux, la seule raison qu’il l’empêchait d’en avoir un c’était son boulot. L’animal passerait plus de temps enfermer dans sa maison cas profiter des extérieurs et ce n’était pas du tout ce que voulait Duncan. Il se mit à rire doucement échappant de justesse à un coup de langue de sa chienne se redressant.
-Alors c’est ta fameuse chienne ? Comment se prénomme cette princesse ?
Voila ce qui était mieux, parlé d’un sujet hors de propos sur une plage publique où rien ne pouvait se passer. Ils étaient simplement deux voisins qui prenaient des nouvelles de l’autre se croisant dans un lieu commun et pourtant… En regardant son visage, il mourrait d’envie d’embrasser de nouveau sa bouche qui avait presque l’air de l’appeler même si cette sensation étrange n’était surement que dans sa tête. Il reporta son attention sur la chienne, histoire que ses fantasmes n’aillent pas plus loin mais sa conscience ne pu lui empêcher de sortir cette phrase, donnant n’importe quoi pour passer un peu de temps avec elle, après ce manque qu’il avait ressentit. « Qui ne tente rien n’a rien. », ce n’était pas un autre dicton chinois ça ?
-Tu rentrais chez toi ou tu aurais un peu de temps de venir te balader vers les rochers ?...
La peur me gagnait au fur et à mesure que je me rapprochais du jeune homme. De mon amant d'un soir plus précisément. La gêne que nous ressentions tout deux était palpable et également explicable. Comment faire comme si de rien n'était alors que nos bouches s'étaient retrouvées maintes fois l'une contre l'autre? Comment faire comme si de rien n'était alors qu'il m'avait vu nue, contre lui, qu'il avait pu profiter de chacune des parcelles de mon corps et de mon intimité? Non, vraiment, je crois que c'était le pire type de rencontre que je pouvais faire aujourd'hui. Même si au fond j'étais heureuse de le revoir. Heureuse de revoir son regard qui me faisait tellement chavirer, ses traits durs et pourtant si attendrissants, sa légère barbe que j'avais adoré embrassé, bref, son tout qui ne me laissait finalement aucune chance. Je fus soulagée lorsqu'il me salua en retour, signe qu'il n'allait pas forcément lancer les hostilités. Il aurait pu m'en vouloir d'être partie, comme une lâche, comme ce que j'étais finalement. La lâche qui ne peut pas résister au fruit défendu et qui le laisse une fois la nuit tombée. Aussi confiante que je pouvais paraître avec mon boulot, il n'en était vraiment pas de même concernant mes sentiments. J'avais toujours eu du mal avec ces derniers. Il m'avait d'ailleurs fallu des mois avant d'accepter de sortir avec Alex, il y a de cela déjà presque huit ans. Enfin, je reportai mon attention sur mon beau Duncan. Je ne pus m'empêcher de le regarder de haut en bas, devinant son corps caché si cruellement sous ses vêtements. « En partie oui, je suis venu prendre le coucher de soleil en photo, mon objectif t’a ensuite trouvé tout seul » Je baissai les yeux. C'était fou comme il arrivait à me toucher même sans le vouloir. Je lui fis un sourire léger et repassai une nouvelle fois ma main dans mes cheveux. J'avais lu dans un magazine que lorsqu'une fille passait sa main dans ses cheveux, c'était pour inconsciemment séduire son interlocuteur. Était-ce le cas? « Faut croire que tes appareils photos m'apprécient… » Je lui fis un clin d'œil en jouant avec le sable sous mes pieds. J'avais opté pour des tongs en sortant, ne voulant pas m'encombrer de sandales de luxe qui auraient pu être abîmées en moins de deux. Diana vint à notre rencontre, ou plutôt à celle de Duncan. Elle avait l'air de déjà fort l'apprécier, même s'il n'était pas difficile d'attirer ses faveurs. Cependant, elle semblait quelque peu différente avec le jeune homme, comme si elle comprenait tout l'effet qu'il me faisait, comme si elle se sentait à l'aise, en sécurité. « Alors c’est ta fameuse chienne ? Comment se prénomme cette princesse ? » Elle manqua pratiquement de l'inonder avec ses babines remplies d'amour. Je la repoussai légèrement et lui jetai la balle que j'avais pris soin de mettre dans la poche arrière de mon minishort avant de quitter ma maison. Elle courra évidemment après, s'amusant comme une folle avec ce nouveau joujou. Je reportai mon attention sur Duncan, les yeux pétillants d'amusement. « C'est le cas de le dire…Elle s'appelle Diana, comme la princesse » Le jeune homme rit de la coïncidence. Un léger silence s'installa, alors nous nous décidâmes tout deux à poser notre regard sur la chienne qui s'amusait un peu plus loin, histoire de ne pas devoir s'affronter, affronter tout cela. Le "nous" éphémère qui pourtant nous avait laissé une trace marquante. « Tu rentrais chez toi ou tu aurais un peu de temps de venir te balader vers les rochers ?... » Je marquai un temps de pause, sentant son regard me brûler. Je venais d'arriver à vrai dire et vu que, comme d'accoutumée lorsque je devais voir Duncan, Alex était de sortie, je ne pouvais que me résoudre à l'accompagner. J'en mourrais d'envie, bien entendu. « Non, non. Je viens d'arriver. J'ai tout mon temps, alors pourquoi pas une balade, oui… » Je lui fis un sourire encourageant, rappelai Diana à l'ordre et nous nous dirigeâmes un peu plus loin, vers les rochers où les vagues venaient déposer leur écume. Arrivés près des vastes pierres, je m'assis et il me rejoignit, sans un mot. Diana s'était couchée un peu plus loin derrière, jouant toujours avec sa petite balle. Je posai délicatement mon regard sur Duncan, estimant que je me devais de prendre la parole en premier. « Je…je suis désolée de pas t'avoir donné de nouvelles… » Je marquai une légère pause en inspirant un grand coup. « C'est juste que… c'est pas facile... » Les larmes me montèrent aux yeux, malgré moi. Je les séchai rapidement avec mon bras nu et regardai les vagues au loin quelques secondes avant de reporter mon attention sur le jeune homme. « Je ne suis pas une fille comme ça… » J'avais du mal à mettre des mots sur ce que je ressentais. « Mais tu exerces un effet sur moi…c'est inexplicable » Je marquai une pause définitive, ne voulant pas alarmer le jeune homme…
Le jeune homme l’observa du coin de l’œil. Et si seulement il n’y avait que son appareil qui était attiré par elle et non tout son être entier. Se serait tellement plus simple ainsi. Un sourire par réflexe vint prendre place sur sa bouche quand elle lui fit un clin d’œil, elle était tellement adorable qu’il avait envie de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui pour sentir la chaleur de son corps contre le siens. Il reprit ses esprits en suivant la chienne du regard qui courait vers la balle amusé. Il pensait qu’avoir un animal était une responsabilité énorme mais en voyant cette chienne on ne pouvait que craquer. Il se mit à rire également en entendant son prénom.
-Je crois que j’ai un don pour reconnaitre les princesses.
Après sa fameuse question pour la balade près des rochers, son regard s’était posé sur Chloë, il suppliait intérieurement le destin pour qu’elle réponde un « oui » et qu’ils puissent passer un peu plus de temps ensemble. Bien sur, il n’imaginait rien dans sa tête, pas vraiment de rapprochement ni de galipette derrière un rocher même si retrouver le goût de ses lèvres, lui aurait drôlement plus. Il ne pu s’empêcher un autre sourire mais satisfait cette fois-ci, il aurait pu sauter sur place tellement il était content d’entendre sa réponse. Il se mit alors à marcher à ses cotés, dans un léger silence mais pas gênant. Quand ils arrivèrent près de la cote, sur les roches, les vagues apportaient de l’eau presque jusqu’à leurs pieds. Elle s’assit alors sur la roche et il fit de même à coté d’elle. Quand elle tourna son regard vers le sien, il en fit de même pour pouvoir la regarder de face après tout, la fameuse discussion sur la nuit passée ensemble était inévitable et elle prit la parole. Son cœur se serra quand elle se mit à parler et encore pire quand il la vu pleuré. Jamais il n’avait voulu ça, jamais il n’avait voulu la voir pleurer ou la rendre triste. Duncan prit à son tour la parole.
-C’est moi qui suis désolé… Tu es mariée Chloë, je n’avais pas à faire ça, je n’ai jamais fait ça auparavant. Ne pleur pas s’il te plait…
Duncan marqua une pause regardant visage recouvert par les larmes. Il se sentait tellement coupable, il serait surement désormais le parfait voisin, poli à l’occasion qui ne ferait aucun grabuge dans le quartier. A l’avenir, il lui ferait surement qu’un geste de la main en souriant pour lui montrait qu’il était le parfait voisin exemplaire.
-Je sais que tu n’es pas une femme comme ça… On devrait tout laisser derrière nous et reprendre sur des bonnes bases. Si tu ne veux plus me voir, je comprendrai. Ce genre de chose ne m’arrive jamais mais… Je ne sais pas moi-même expliquer ce qui c’est passé. Je suis complètement attiré par toi.
La regardant dans les yeux, les siens étaient d’un bleu presque sombre et attristé. Il voulait la prendre dans ses bras mais il n’osa pas de peur qu’elle le rejette. Qu’est ce qu’il se sentait coupable. Il baissa les yeux ne pouvant un instant de plus la regarder en face bien trop honteux de cette situation qui était clairement sa faute. Elle n’avait rien demandé et il lui avait presque sauté dessus pour l’embrasser ou lui proposer une séance photo sous la douche, mais c’était quoi son problème au juste ? Duncan n’ajouta rien, il aurait préféré disparaitre ou ne jamais faire parti de la vie de cette femme plus que sublime, bien trop belle ou intelligente pour lui. Il ne méritait pas le quart de la femme qu’elle était et il le savait.
« C’est moi qui suis désolé… Tu es mariée Chloë, je n’avais pas à faire ça, je n’ai jamais fait ça auparavant. Ne pleure pas s’il te plait…» Plus il me parlait, plus j'avais envie de me laisser aller, de laisser couler les larmes que j'avais trop longtemps gardées en moi cette dernière semaine. J'avais envie de lui dire que je ne regrettais rien. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de me laisser aller contre lui. De créer un nouveau souvenir inoubliable en sa compagnie. De l'embrasser, de prendre sa main. Mon corps me criait de céder à mes pulsions mais mon cerveau m'en empêchait, concentrant plutôt mon attention sur ma culpabilité. Je posai mon regard sur lui et séchai mes larmes. Je respirai ensuite un grand coup pour empêcher ces dernières de revenir. Je ne pouvais pas me montrer faible ainsi, cela ne me ressemblait tellement pas. J'étais la fille forte, le monstre qui inspirait le respect et forçait l'admiration. Or, il se trouvait qu'avec Duncan j'étais devenue une femme différente. Une femme qui avait perdu tous ses repères, qui avait cédé face au poids de nos atomes crochus, une femme perdue tout simplement. « Je sais que tu n’es pas une femme comme ça… On devrait tout laisser derrière nous et reprendre sur des bonnes bases. Si tu ne veux plus me voir, je comprendrai. Ce genre de chose ne m’arrive jamais mais… Je ne sais pas moi-même expliquer ce qui c’est passé. Je suis complètement attiré par toi. » J'avais envie de crier à l'injustice. Je regardai le jeune homme avec une expression de stupéfaction. Je déglutis lorsqu'il plongea également son regard dans le mien. J'avais, encore une fois, du mal à garder mon calme en sa compagnie. Je soutins son regard jusqu'à ce qu'il finisse par baisser les yeux, visiblement gêné de toute cette situation. « Le seul problème c'est que… » Je marquai une pause, ne sachant pas ce que provoquerait la fin de ma phrase. Il releva les yeux en ma direction, une lueur d'espoir parcourant son doux visage. « …j'aurais beau faire ce que je veux, je ne pourrais pas m'empêcher de penser à toi… » Cette fois-ci, c'est moi qui baissai les yeux. Mes joues s'empourprèrent. Mes larmes avaient fait place à une expression d'inconfort. Il ne savait que faire, face à cette presque déclaration. « Je n'avais pas envie de partir l'autre soir… » Je passai ma main dans mes cheveux qui s'emmêlaient à cause du vent soufflant avec une forte intensité. « J'en ai pleuré toute la nuit. Sauf que je ne pleurais pas de l'avoir fait. Je pleurais de t'avoir laissé là » Cette fois-ci, je décidai de m'arrêter de parler. J'avais peur de tout gâcher, de ne pas lui exprimer ce que je ressentais de la bonne manière ou tout simplement de lui faire peur.
Le jeune homme avait un gros dilemme. Il était partagé entre son envie de lui dire qu’il ne serait plus un problème désormais dans sa vie ou bien au contraire, lui avouer qu’il serait là pour un bout de temps attendant patiemment qu’elle craque de nouveau pour lui. C’était égoïste de sa part mais il ne connaissait pas Alex, son mari. Quelque part ça lui était donc égal, cependant cela faisait du mal à Chloë, et là par contre cela posait un problème. Elle n’avait surement pas envie d’avoir une relation extra conjugale avec le voisin du coin. Duncan n’était pas riche, aucun père de bonne famille ne voudrait de lui pour gendre, certes il était médecin mais préférer travailler dans l’humanitaire que faire des bénéfices dans un hôpital. Il n’était pas non plus le genre d’homme à avoir une vie posée, avec une maison à lui, un chien et surtout une femme. Il était l’extrême opposé de la jeune femme et leur écart ne mènerait surement à rien, il le savait. N’étais-ce pas là, le karma du jeune homme ? Aucune de ses relations n’avaient mené quelque part. Quand elle se remit à parler alors son regard croisa de nouveau le sien. Il ne pouvait pas nié que les mots qu’elle employait lui faisaient plaisir. Duncan prit la parole d’une voix calme alors qu’elle baissa de nouveau son visage.
-J’ai essayé de faire tout un tas de chose cette semaine, prendre pas mal d’opérations, en programmer d’autres… J’ai été courir et j’ai même été acheter des meubles pour ma maison. Tu verrais ça, il y a une bibliothèque immense dans le salon maintenant. J’ai fait du rangement, plusieurs cartons que j’avais laissé à l’abandon mais il y a une chose que je n’ai pas réussi à faire, c’était de ne pas penser à toi. J’ai pourtant essayé, pour toi, parce que tu ne mérites pas que je vienne gâcher ton mariage.
Duncan fut quelque peu surpris d’entendre la suite. Qu’elle avait pleuré toute une nuit pas à cause de lui mais pour lui, parce qu’elle n’avait pas voulu partir. S’il avait su, il ne serait jamais endormis mais cette nuit là, il était épuisé complètement incapable de la retenir et même s’il l’avait voulu, c’était peut-être mieux qu’elle rentre chez elle, si son mari l’attendait ou s’il allait rentrer. Il jeta un bref regard autours d’eux pour vérifier qu’ils étaient seuls. Mais l’endroit qu’il avait choisi était plutôt isolé, comme un creux sur la plage à l’abri des regards. Il osa passer son bras autours d’elle, pour qu’elle vienne basculer son corps et plus ou moins sa tête contre son torse. Au passage il déposa un baisé sur sa tempe avant de se remettre à parler.
-On est deux adultes, on devrait pouvoir surmonter ça…
Son regard se tourna vers la mer, la gardant dans ses bras un instant. C’était un geste naturel et qui ne portait pas à confusion même si une fois de plus, il était partagé avec l’envie de l’embrasser. Ce temps là s’arrêta également, se figeant dans le temps un court moment. Un petit silence s’installa avant qu’elle ne se remette à parler et bouger contre lui. Décidément leur relation quel qu'elle soit, s'annoncer un peu plus compliquer que prévu.
« J’ai essayé de faire tout un tas de choses cette semaine, prendre pas mal d’opérations, en programmer d’autres… J’ai été courir et j’ai même été acheter des meubles pour ma maison. Tu verrais ça, il y a une bibliothèque immense dans le salon maintenant. J’ai fait du rangement, plusieurs cartons que j’avais laissé à l’abandon mais il y a une chose que je n’ai pas réussi à faire, c’était de ne pas penser à toi. J’ai pourtant essayé, pour toi, parce que tu ne mérites pas que je vienne gâcher ton mariage » Les mots du jeune homme vinrent me transpercer le cœur. Il avait l'air aussi mordu que moi, voire même plus encore. Je réfléchis alors à ce qui était le pire… Moi, une femme mariée, qui avait plongé dans les courants tumultueux de l'adultère? Ou lui, fraichement revenu d'une mission humanitaire, qui s'était éperdument épris d'une femme mariée? Lui qui n'avait aucune attache, qui devait quasiment reprendre sa vie à zéro, qui n'avait pas d'amis? Juste cette voisine qui bouleversait son esprit. N'était-ce pas pire pour lui de devoir vivre pareille situation? Je me sentis alors coupable de lui gâcher l'existence, d'être le parasite de ses pensées, de peut-être l'empêcher de draguer d'autres filles, voire même les désirer. Je posai ma main sur mon menton, l'air pensive et décidai à lever mon regard vers lui, afin de lui poser une question qui ne m'était pas forcément plaisante à poser, mais que je me devais de faire. « Et toi tu ne mérites pas que je vienne te troubler dans ta nouvelle vie, dans tout ce que tu es en train de reconstruire… » Je le regardai d'un air sincère. « Je dois être un fameux frein pour toi… » Je lui fis un léger sourire, preuve que j'étais éventuellement capable d'un peu d'autodérision. La question dont je redoutais la réponse arriva, mais je me devais de la lui poser, en bonne âme que je suis. « Tu n'as pas rencontré…quelqu'un d'autre? Au boulot? Quelqu'un de plus jolie…et de célibataire? » Je remarquai son air dérangé face à mes questions. Il me rassura et me prit ensuite dans ses bras, ce qui eut pour effet de faire battre mon cœur à la chamade. Je n'en pouvais déjà plus. Je me sentais tellement revigorée dans ses bras, comme détendue, apaisée. Je me laissais aller contre lui et frissonnai lorsqu'il me fit un léger baiser sur la tempe. C'était comme si nous étions ensemble depuis des années, quelque chose de naturel, de léger. Diana était à présent couchée derrière nous, se reposant également de son quart d'heure ludique. Elle ne semblait pour le moins du monde dérangée à ce que je sois dans les bras d'un autre homme. À vrai dire, je pensais même qu'elle n'en avait strictement rien à faire, n'étant surement pas capable de ressentir ce genre de choses. Nous restâmes une bonne minute à contempler toute l'étendue de l'océan venant jeter ses vagues au bord des rochers. Le moment était tellement parfait. Je levai légèrement la tête et vins me nicher dans le creux du cou de Duncan. Son parfum, véritable éloge de la virilité, vint chatouiller mes narines et m'empêcha de garder mon calme. C'était comme un insoutenable poison, je ne pouvais résister. Le fruit défendu s'imposa une nouvelle fois à moi et je ne pus l'éviter. Je passai mon bras libre autour de son cou dans un geste tendre et lui déposai un léger baiser, juste en dessous de son oreille. Je remarquai alors qu'il frissonna de tout son corps. J'avais réveillé la bête. Oups.
Aucune idée de si Duncan était mordu ou non de sa voisine. Il la connaissait depuis seulement quelque jour et ce n’était pas vraiment impossible de tomber amoureux de quelqu’un en si peu de temps. A moins que cela soit un coup de cœur parce qu’elle était belle, intelligente et mettait de la joie dans la vie de Duncan depuis qu’il était rentré. Il n’était pas du genre à faire les bars ou boites de nuits dans le seul but de trouver une femme, de toute façon il n’avait plus fait ça depuis ses études. Les bars, il n’y en avait pas vraiment en Afrique. Il avait prit mine de rien et sans le vouloir depuis des années les habitudes d’un homme posé dans sa vie. C’est ce qu’il avait toujours voulu et voilà qu’aujourd’hui il faisait des siennes avec une femme mariée. Si seulement il l’avait rencontré plus tôt, juste après son internat peut-être que tout cela aurait été différent. En entendant ensuite Chloë parlait, il commençait à croire qu’elle cherchait des excuses, juste pour lui dire qu’il n’y aurait plus jamais rien et qu’il ne fallait pas qu’il essaie quoi que se soit. Ce qu’il comprenait même si les raisons qu’elle évoquait n’été pas vraiment le problème.
-La seule chose que je ne mérite pas, c’est une femme comme toi. Il marqua une courte pause avant de reprendre. Le seul frein que je me suis mit pour me construire une quelconque vie ici, c’était à la fin de mon internat quand je suis parti en Afrique. Je ne reconstruis pas ma vie, je la construis tout simplement.
Elle se remit à parler, lui demandant s’il n’avait pas fait de rencontre depuis son retour. Bien sur que si mais ce n’était pas pareil. Il voyait du monde à son travail mais il ne s’était pas arrêté sur le fait qu’une de ces personnes soient célibataires ou non. Duncan haussa doucement les épaules avant de tourner son regard vers elle pour lui répondre d’une voix douce et posée.
-Je n’ai jamais été le genre d’homme à chercher à tout prix quelqu'un. Alors oui je rencontre d’autres personnes mais je ne vois pas un avenir tracer dans ma tête.
C’est là qu’il la prit dans ses bras, il préférait ne plus parler de ça au moins pour un moment. Il profita juste de cet instant la gardant contre lui. C’est vrai que cet instant était parfait puisque rien ne venait le déranger. Tout était en parfait harmonie avec eux. Son cœur se mit à s’accélérer d’un coup quand elle commença à remonter son visage au creux de son cou. C’était un sentiment puissant et irrésistible complètement à l’opposé des discours qu’ils tenaient tous les deux. L’une se disait mariée et l’autre se disait sans cœur. Résultat, ils retrouvèrent tous les deux plus proche que jamais. Elle déposa un baiser, presque innocent pourtant il voulait tellement en dire, juste en dessous de son oreille et un nouvel éclair parcouru son corps dans son intégralité. Duncan était surement le plus faible des deux car il se laissait complètement dévoré par ce désir qu’il l’animait pour Chloë. Il redressa alors son visage croisant le sien, mais cela ne dura que quelques secondes avant qu’il rapproche son visage assez rapidement presque sauvagement du sien pour venir l’embrasser. Leur échange fut court mais le temps prit une nouvelle claque se stoppant pourtant les vagues continuaient de venir s’écrasaient face à eux. Duncan avait passé ses bras autours d’elle, l’attirant au dessus de lui où elle avait pu passer ses jambes autours de sa taille. Leur baisé prit fin et il la regarda dans les yeux.
Je ne pouvais non plus dire si j'étais véritablement mordue de lui. Il me faisait ressentir de nouvelles choses, certes, mais pourrais-je apparenter cela à de vrais sentiments? Comme de l'affection, voire même de l'amour? Il était bien trop tôt pour oser penser à cela. Je ne l'avais vu que quelques fois. Nous avions longuement parlé, nous avions échangé plus que quelques regards, allant même jusqu'à tester notre affinité à son point le plus radical. Tout avait été parfait jusqu'alors. Mais il était bien trop tôt que pour mettre des mots sur ce que je ressentais envers lui. Il me faisait me sentir comme quelqu'un de nouveau, une personne plus détendue, plus avenante, plus intrépide, plus sauvage. Quelqu'un que je n'étais assurément pas avec Alex. Quelqu'un que je n'avais surement jamais été. J'ai toujours compartimenté mes sentiments avec Alex, ne lui montrant que des apparences parfaites, lisses, impeccables. J'ai toujours été la petite-amie aimante et conciliante, même si mon fort caractère pouvait reprendre le dessus parfois. Avec mon mari, j'avais appris à être rangée, à vivre de mondanités, de luxe, d'opulence, de soirées au champagne ou de beuverie de jeunes adultes lorsque nous avions quitté l'université. Je n'avais jamais osé être moi-même, cette Chloë taquine, malicieuse, voire même coquine que j'étais en présence de Duncan. Il était mystérieux, je ne savais pas grand chose de lui, à part qu'il était passionné de photographie et qu'il avait effectué un voyage humanitaire en Afrique. Je ne savais pas s'il avait de la famille dans le coin, je ne savais pas s'il avait déjà été marié, je ne savais quasiment rien. C'était peut-être ce mirage qui m'attirait tant, cette fumée voluptueuse et énigmatique qu'il représentait. C'était peut-être pour ça que je m'y jetais corps et âme. Il me rassura en quelque sorte lorsqu'il m'expliqua qu'il avait rencontré certaines personnes ici à Brisbane mais qu'il ne recherchait rien de particulier. Qu'il avançait dans sa vie tout simplement. Ce garçon était décidément incroyable. Je réalisai alors que je l'admirais. J'admirais son état d'esprit, ce carpe diem qui ne m'était pas du tout familier. Il croquait la vie à pleines dents, ou du moins il la prenait comme elle venait, avec son lot de joies et de peines. A contrario, je m'efforçais de la rendre la plus belle possible, essayant de gommer les moindres défauts, allant même jusqu'à les anticiper. Je me rendis compte que je n'étais pas vraie, pas aussi authentique que lui. Je me demandai alors si je ne devrais pas prendre des cours en sa compagnie, des cours de lâcher-prise, d'épicurisme. Je m'enfouis dans son cou et l'embrassa tendrement. Il réagit au quart de tour, un frisson drôlement familier venant lui faire courber l'échine. Il céda à ses pulsions, ne pouvant les retenir à ma présence, ce qui m'arrangeait puisque j'en étais également incapable et il m'embrassa d'un baiser fougueux, long, passionné, dont il avait le secret. Le genre de baiser qui me faisait chavirer, qui faisait battre mon cœur comme celui d'une jeune collégienne. Je me redressai, jetai un rapide coup d'œil dans les environs, remarquai que Diana s'était quasiment endormie un peu plus loin et l'endroit était absolument désert. Il m'attira contre lui et je m'installai alors face à son torse que je devinai sous sa chemise en coton. Je passai mes jambes autour de sa taille. Il avait un avantage car je portais un mini short, il était donc en contact direct avec une important parcelle de ma peau. Il ne se fit pas prier pour caresser mes cuisses pendant que nous échangions un énième baiser. « Qu’est ce qui va se passer maintenant ? » Il passa sa main dans mes cheveux, nos lèvres étaient à quelques centimètres les unes des autres. Son souffle me chatouillait le nez. J'avais tellement envie de remettre le couvert. Je le regardai avec insistance, plongeant littéralement mes yeux dans son regard enflammé. « Vous me rendez folle, Duncan Wilde » J'attrapai sa tête et enfonçai mes lèvres contre les siennes, nous empêchant presque de reprendre notre souffle. Il rendit le mouvement encore plus intense en me rapprochant de plus en plus de lui, réduisant le moindre espace qu'il pouvait rester entre nos deux corps. Après quelques instants passionnés, je décidai de répondre à sa question avec plus de sérieux. « Je ne sais pas ce qu'il pourrait se passer… tu as une idée? » Je déposai un léger baiser sur ses lèvres encore humides, ne laissant décidément aucun doute quant à la suite des événements.
Ce baiser qu’ils échangeaient lui provoqué des sensations inédites. Des choses qu’il n’avait jamais ressentit avant comme s’il découvrait pour la première fois ce qu’était la vraie passion. Comment pouvait-il abandonné cet espoir de l’embrasser encore et encore alors qu’il adorait ça. Ses mains caressaient doucement les cuisses de Chloë remontant doucement jusqu’à sa taille. Duncan était entrains de lâcher prise sur toutes ces idées qu’il s’était fixé depuis de nombreuses années. Que l’amour ne pouvait pas existait puisqu’il faisait toujours souffrir une tierce personne voir deux dans son cas. Qu’il n’y avait surement aucune femme assez courageuse pour le supporter lui et ses défauts ou lui et ses principes. Que la femme parfaite n’était que photographier pour des magasines de modes et faire rêver les petites filles. Et pourtant, il l’avait près de lui la femme parfaite, du moins dans sa tête, elle l’était. Il s’infligeait à lui tout seul, la pire des souffrances en roucoulant avec une femme mariée. Mais c’était trop tard maintenant pour faire semblant qu’il n’y avait rien entre eux puisque visiblement ce n’était pas le cas. Reste à définir quoi et ça, c’était impossible pour le moment. Quand leur dernier baisé s’estompa, Duncan garda son visage très proche du sien, posant son regard un instant sur les lèvres de Chloë encore humide après leur baisé puis il remonta ses yeux pour admirer les siens. Il ne pu s’empêcher de sourire en écoutant sa réponse. Il n’y avait pas qu’elle qui ressentait cela, lui était en admiration totale pour la jeune femme. Duncan voulu répondre mais elle plaqua ses lèvres de nouveau contre sa bouche qui se vue prolongeait rapidement. Elle se rapprochait de lui et pour accompagner son geste, il remonta ses mains jusqu’à ses fesses, la rapprochant en donnant un petit coup pour qu’elle vienne toucher son bassin avec le sien. Reprenant doucement son souffle à la fin de leur échange elle se mit de nouveau à parler avec un air plus sérieux et poser, il comprit que cette fois-ci ce n’était pas pour rire alors Duncan se mit à réfléchir mais il ne savait pas vraiment ce qui pourrait se passer. Toutes les hypothèses étaient possibles après tout. Il ferma les yeux très brièvement quand elle déposa un rapide baisé sur sa bouche se mettant à son tour à parler.
-Je ne sais vraiment pas… J’ai l’impression que tout peut arriver entre nous et même très vite. Que dirais-tu si, je t’emmenais manger dans un restaurant ?... Se serait comme un de ces dîners d’affaire que tu as surement, sauf qu’au lieu de parler vêtements on apprendrait à se connaitre.
Duncan se mordit doucement la lèvre inférieure en souriant, il avait ce petit brin de malice dans les yeux tout en regardant sa belle. Il aurait beaucoup apprécié qu’elle le voit enfin dans des vêtements plus classe que le survêtement de la dernière fois. Ils pourraient aussi parler durant des heures de tout et de rien et quitteraient le restaurant quand la nuit serait tombée… Il garda cependant son corps collait au sien n’étant pas près pour le moment à une séparation. Il espérait une réponse positive de sa part mais ne pouvait pas en être certain car à en croire ce qu’elle avait dit la dernière fois, elle était plutôt connu en ville et elle ne voulait peut-être pas vu avec lui dans un lieu publique comme un restaurant, après il pouvait très bien improvisé quelque chose chez lui mais quelque chose d’organisé juste pour elle et lui.
Je fermai les yeux et m'imaginai un monde meilleur. Un monde où je n'aurais plus de soucis, un monde où je serais libre comme l'air. Un monde où la pression n'aurait pas sa place, où l'amour serait le maître-mot et où je n'aurais aucune attache. Un monde où j'aurais pu être avec Duncan, où j'aurais pu le voir quand il me plaisait, l'embrasser quand je le voulais, tenir sa main dans la rue. Le bruit des vagues vint interrompre le cours de mes pensées. J'ouvrai les yeux. La réalité me rattrapait peu à peu, je perdais presque pied. J'étais tellement bien dans ses bras, comme si ils avaient été forgés pour m'accueillir, pour que je me love comme si ils étaient miens. Sauf qu'ils ne l'étaient pas. Rien n'était à moi. Il n'était pas à moi. Tout comme je n'étais pas à lui. Et pourtant, il était partout dans ma tête, dans mon cœur, dans toutes les parcelles de ma peau. Je décidai alors de profiter de l'instant, mes mains toujours autour de sa tête. Je respirai l'air qu'il exhalait sur mon nez, comme pour me revigorer de son oxygène subtil. Il me pressa de plus en plus contre lui. J'étais à présent collée contre tout son torse et je pouvais sentir tout ce qu'il éprouvait pour moi. « Je ne sais vraiment pas… J’ai l’impression que tout peut arriver entre nous et même très vite. Que dirais-tu si, je t’emmenais manger dans un restaurant ?... Ce serait comme un de ces dîners d’affaires que tu as surement, sauf qu’au lieu de parler vêtements on apprendrait à se connaître… » Je caressai doucement ses cheveux, toujours absorbée par ce qu'il dégageait. Je le dévorais du regard à vrai dire. Il dut attendre que sa phrase arrive à mon cerveau et que je prenne le temps de réfléchir à une réponse. « Un restaurant… mmh… pourquoi pas. Autant faire les choses comme il se doit » Je lui fis un léger sourire. « Et oui, il faudrait qu'on apprenne à se connaître… » Je marquai une pause, la tension était encore insoutenable. Du moins, pour moi. Je l'embrassai à nouveau, ne pouvant me passer de son étreinte. J'essayai de récupérer mes esprits après quelques secondes. « … autrement que comme ça » Nous rigolâmes tout deux en chœur avant de retomber dans ce silence si pesant de tension. Nos regards se défiaient. Je pris ses mains chaudes dans les miennes. « J'irai où tu iras ce soir» Mes yeux plein de malice le poussèrent à m'embrasser une énième fois. Je me dégageai alors de son étreinte et me relevai. Il fit de même et me déposa un léger baiser sur le front, comme s'il ne pouvait s'en empêcher. J'appelai Diana et lui attachai sa laisse. Je marchai ensuite avec Duncan le long de la plage, profitant du bruit incessant du flux de l'océan. Ma vaste maison était la première sur notre chemin. Je réfléchis un instant à son idée de restaurant, qui s'avérait au final n'être pas si bonne que ça. Alex était au restaurant également avec ses collègues, je ne pouvais prendre le risque de me retrouver dans le même coin que lui. Et puis, je lui avais dit que j'allais rester sagement à la maison et commander un repas. Il ne valait mieux pas tenter le diable. J'avais quand même une indescriptible envie de passer la soirée avec mon cher voisin. Je lui proposai alors une alternative. « J'ai autre chose à te proposer… On commande ou tu me cuisines quelque chose et j'apporte le vin. Et tout contact physique sera prohibé pendant la durée du repas. Deal? » Il semblait amusé par la perspective et me signala qu'il acceptait. Nous nous donnâmes rendez-vous dans une heure chez lui, juste le temps pour moi de me préparer et de le laisser peut-être ranger ou prendre une rapide douche. Je poussai la grande porte de ma maison, lui faisant simplement un signe amical pour lui dire au revoir. Il ne faudrait pas attirer les soupçons des autres voisins.