Elle a fuit le bureau, Bee, trouvant un tant soit peu de réconfort dans son canapé, observant la jolie vue qu'elle a sur la mer depuis son salon. Elle s'avachit un peu, tournant son regard noyé de larmes sur le plafond la surplombant. Son cœur s'agite dans sa poitrine et ses pensées valsent dans son esprit. Sur ses joues, les larmes se succèdent en même temps qu'elle se demande vis à vis de qui, l'homme pourrait sentir comme des barrières. Parce que n'avoir personne dans sa vie ne l'empêche pas d'avoir quelqu'un à l'esprit. Comme elle. Et ça la ronge, Bee, d’imaginer qu’une femme hante ses nuits. La voix de Zara Larson s’échappe de son téléphone et la blondinette se recroqueville sur elle-même, passant ses bras autour de ses genoux qu’elle a ramenés contre son buste. Prostrée, le regard qui fixe un point invisible, elle laisse les larmes s’écouler sur ses joues, en même temps qu’elle passe en revu les visages de ces femmes avec qui elle l’a déjà vu, se demandant chaque fois si c’est elle, la fille aux barrières. Cette chanceuse, qu'Alexandre désire, sans pouvoir l'avoir toutefois, apparemment. Mais ça ne la rassure pas même un peu alors que, pensant à cette fille, il ne peut penser à elle, quand elle voudrait s'immiscer dans son esprit et dans son cœur, y faire sa place, pour n'en plus jamais disparaître. Peut-être que c'est trop tard. Qu'on l'a vraiment doublé. Peut-être, ce n'est pas certain. Mais c'est bien assez pour tourmenter un cœur amoureux. Même si tout n'est pas vraiment perdu. Pas encore. Elle doit juste continuer. Ne pas baisser les bras pour ne pas s'en mordre les doigts plus tard. Tant qu'il n'est pas avec, tout n'est pas perdu ? C'est c'qu'elle se dit, en essayant de se calmer, en vain. Et elle sent juste comme un vide dans sa poitrine pour l'instant.