| The crack in the wall | karlie #4 |
| | (#)Mar 6 Aoû 2019 - 10:25 | |
| The crack in the wall
4:05. L’heure indiquée en chiffres rouges par le réveil de la chambre de Kane. 4:06, maintenant.
A cette heure-ci les gens normaux se réveillent quelques secondes avant de retomber dans les bras de Morphée aussitôt. Pas cette fois là. Cela n’a rien à voir avec son petit ami qui vient de se retourner et de lui voler le peu de couette qu’elle avait réussit à grappiller au fil des heures de sommeil. Si seulement ça aurait pu être aussi simple. Elle aurait aimé le maudire quelques secondes, tirer de toutes ses forces sur le tissu et nier l’existence de cette bataille acharnée le matin venu. Elle n’a même pas la force de se retourner, n’a même pas conscience d’avoir perdu le drap qui protégeait son corps du monstre de dessous le lit. La douleur dans son ventre la paralyse, elle se fait ressentir par à-coups ; le nouveau toujours plus douloureux que l’ancien. Rien de tout ça n’est normal, bien sûr, elle n’a pas eu besoin de passer des heures sur les forums de futurs mamans pour le savoir. Elle n’en est pas une, de toute façon. Charlie ne sera pas mère, elle ne veut pas, ne peut pas. Ses doigts tentent de dévier la source de la douleur, enfonçant le bout de ses ongles dans la fine peau de l’intérieur des cuisses. L’idée est stupide mais c’est la chose la moins stupide qu’elle ait fait ce week end, alors qu’elle a déjà menti à Kane en le regardant droit dans les yeux. Elle ne digère pas l’avocat qu’elle a mangé. La seule excuse qui soit venue, la moins incongrue de toutes. C’est passé, il l’a cru (normalement ?) puisque de toute façon il ne lui a pas reposé de questions alors qu’elle établissait domicile près de la cuvette des toilettes pour quelques minutes. Pas très glamour, en effet, mais elle était simplement soulagée qu’il n'insiste pas, lui et son passé d’ambulancier. De tous les métiers du monde, il a fallu que le sien ait rapport à la santé. Parmi toutes les choses qui effrayent la jeune femme en ce moment, celle ci est dans le trio de tête. Kane ne doit pas savoir, il ne doit jamais savoir. La première raison, c’est que de toute façon elle ne le restera pas très longtemps. Elle doit voir des psy, leur dire que cette idée est motivée par le seul désir d’avoir sa vie entre ses mains, et puis se rendre à l’hopital un jour pour les pires heures de sa vie. La seconde raison, c’est qu’elle aura beau lui dire “ce n’est pas le tien” avant d’ajouter “je suis enceinte”, il n’entendra que les trois derniers mots et se fera bien trop d'idées et de plans sur la comète. La troisième raison, c’est qu’il pourrait avoir envie de cet enfant et cela semble vraiment, vraiment, vraiment incongru - surtout qu’elle pourrait être tentée de le suivre dans cette folle aventure. La quatrième raison, la plus logique, la plus effrayante : il pourrait la laisser tomber. De toutes ses peurs, celle ci est la pire. Lorsqu’elle y repense, cette quatrième raison lui tord parfois l’estomac. Ils sont ensemble depuis six semaines seulement (ce qui correspond à la durée de la grossesse de la blonde, ironiquement) mais déjà trop fusionnels pour qu’elle imagine à nouveau sa vie sans lui. Sans Kane, sans Tim, sans Léo à qui elle ne dit rien. Elle serait seule. Une pauvre femme en cloque laissée sur le bord du chemin sans qu'elle ne puisse en vouloir à son blond. Elle a joué sur des tableaux, et même si finalement l'un des deux a fuit a des milliers de kilomètres il reste une part de lui en elle. Une part qui grandit d'heures en heures, de jour en jour. Les nausées grandissent elles aussi, depuis quelques jours déjà. Si ce n'étaient que les nausées elle aurait pu s'en sortir, sauf que désormais elles se sont alliées aux vomissements allant avec. Avant-hier déjà, hier aussi. Et maintenant. Elle avait l'espoir que ce n'était qu'un malentendu, que ce genre de chose n'allait arriver qu'une seule fois pour lui dire "ouais, t'es bien enceinte et dans la merde". Son corps se traîne au dehors du lit, se presse dans la salle de bain. Son premier réflexe n'est pas d'aller directement vomir dans la cuvettes des toilettes mais de verrouiller la porte ; preuve ultime de son besoin que ce secret reste intact. Peut être qu'il n'entendra rien. Peut être qu'il ne l'a pas senti rabattre le peu de couverture qu'elle avait vers lui. Peut être cependant qu'il aura entendu ses genoux cogner le carrelage sans aucune délicatesse. Elle ne s'est pas assise, elle est tombée. A bout de fatigue, a bout de nerfs - déjà. Tout le contenu de son estomac se retrouve dans l'eau et Charlie tire aussitôt la chasse pour éloigner toutes ces pensées de son esprit. S'il n'y a pas de preuve il n'y a pas de faute. C'est plus facile ainsi. Elle se traîne sur un mètre encore avant de s'adosser un mur, les genoux revenus sur elle même, ses mains et sa tête posés à leur tour dessus. Ça va revenir, elle va vomir à nouveau. C'était comme ça les fois d'avant, ça va devenir routinier. La routine en temps normal est effrayante, mais la routine de ce genre l'est intensément plus. Tout ce qu'elle désire c'est que Kane ne l'apprenne pas parce que cette nouvelle les détruirait tous les deux. @Kane Williamson |
| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 2:10 | |
| Charlie est pas dans son assiette ce soir. Je l’ai vu quand on était posé dans le canapé à chiller. Elle était pas trop là. Alors j’ai arrêté de la sollicité et j’ai juste mis une série au lieu de faire le relou à encore parler musique. A vouloir écouter certains nouveaux albums ou titres qui sont sorti ces derniers jours. Ou encore pire, à regarder pour la 400 000e fois les dernières vidéos que j’ai pris de Trophy Eyes au dernier festival y’a quelques semaines. Et puis elle est allé vider ses tripes et j’ai fait mon possible pour la mettre à l’aise pour la suite de la soirée. J’ai sorti quelques cachets qui devrait l’aider mais en vrai, une fois qu’elle a tout rendu, ça devrait aller naturellement mieux.
Je la sens bouger dans le lit. Je la sens sortir du lit. Je regarde l’heure. 4h06. Je referme les yeux parce que je me dis qu’elle a juste besoin d’aller aux toilettes. Mais les bruits que j’entends ensuite ne me disent rien qui vaille. Hmmm. Parce qu’il faut savoir que j’habite dans un studio et que la salle de bain est minuscule mais aussi très proche de la localisation de mon lit. Dur de se faire discret. J’allume la lumière de ma table de nuit et je me redresse légèrement dans le lit. J’attends de la voir apparaître. Sauf… Qu’elle apparaît pas. Et j’entends plus rien. Hmm… Alors je me lève, je me colle à la porte.
« Charlie ? »
Je tente d’ouvrir la porte parce que ce silence me plaît vraiment pas du tout. C’est fermé. Fuck. Comment ça ?
« Charlie ? Say something please. »
Ma voix est assuré. Si elle a fait un malaise et qu’elle est froide sur le carreau ça va pas aller du tout. Je commence à sentir l’adrénaline. L’inquiétude aussi mais à un degré qui me met pas en emotional mess. Non. Là j’ai l’impression d’être en alerte. Comme quand je bosse. En intervention. Sauf que c’est chez moi et qu’elle n’a pas appelé les secours. Y’a juste moi. Au bon moment au bon endroit. Maybe she’s alright. Maybe she’s just very silent because it’s night time. Mais je ne le sens pas trop bien…
« Charlie… »Answer me.
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 4:48 | |
| The crack in the wall
Dans le silence pesant du studio, il est aisé d’entendre les bruits de pas sur le parquet grinçant. Il est encore plus aisé de les entendre quand le but premier de la jeune femme était de ne plus faire aucun bruit, quitte à bêtement retenir sa respiration. Elle se croit dans un remake de film d’horreur de seconde zone, à tenter d’échapper à un démon ressuscité après une incantation. Elle l’aime ce démon ci qui ne ressemble en rien à un méchant tout court. Il ne veut que son bien et elle continue de le repousser sans raisons. C’est bien parce qu’elle l’aime qu’elle le repousse finalement. Toutes les menaces, tout ce qu’elle avait pu dire pour tenter de le garder éloigner d’elle n’étaient rien face à la vérité. Elle même n’aurait jamais cru sombrer dans un tel enchevêtrement de problèmes. « Charlie ? » Sa mâchoire se serre, son pouls s’accélère. Elle jurerait qu’il est capable d’entendre son coeur battre de l’autre côté de la porte, comme le narrateur du Tell tale heart. Il ne l’a pas tué (pas encore) mais elle entend le sang circuler dans ses tempes. Il fait chaud, si chaud en plein milieu de l’hiver australien alors qu’elle n’a qu’une nuisette sur elle. Trop courte qui plus est, mais personne ne s’en était plaint. La jeune femme ne répond pas et garde espoir qu’il retourne dormir, qu’il oublie qu’elle était là ce soir, qu’il se croit en train de faire un rêve tout pourri. Un rêve tout pourri, oui, c’est pas mal. C’est l’espoir le moins bête qu’elle ait pu trouver alors qu’il enlenche à nouveau la poignet. Fermé Kane, c’est fermé. Elle ne ferme jamais rien mais cette nuit c’est différent. C’est la seule barrière qu’elle créée entre eux depuis le début, alors qu’elle lui donne vraiment tout. Elle se livre corps et âme et ne cherche pas à se protéger puisque de toute façon il est déjà trop tard. « Charlie ? Say something please. » La gorge nouée, l’intestin noué, elle est bien incapable de dire quoi que ce soit. Elle a recommencé à respirer pourtant et son souffle haletant est la seule chose qui empêche la pièce de se remplir d’un silence pesant entre chacun des mots prononcés par Kane. Pourquoi est ce qu’il doit être si parfait ? Pourquoi est ce qu’il doit rendre les choses si difficiles par sa présence rassurante et ses gestes tendres ? Il n’a jamais levé la main sur elle, jamais osé le ton, jamais laissé ses yeux divaguer ailleurs. Il n’en a pas eu le temps, peut être, mais au fond elle sait que si leur histoire dure dix ans il ne fera toujours rien fait de tout ça. Si. « Charlie … » « Kane ... » Impossible de dire lequel emploie un ton plus suplliant que le deuxième. « I’m fine. Go back to bed. » Tel un gros doigt d’honneur contre elle même, son corps la rappelle à l’ordre et la fait vomir à nouveau. Elle est pathétique à se tenir les cheveux sur la cuvette des toilettes dans un silence pesant. Il va comprendre de toute façon, il n’est pas bête. Et s’il ne la pense pas enceinte il la croira mourante d’une quelconque horrible maladie. « I’m sorry … » Pour le vomi, pour les mensonges, pour tout. « You’re not gonna leave, right ? » Bien sûr que non, elle le sait déjà et n’attend pas sa réponse pour tirer une nouvelle fois la chasse d’eau et s’excuser mentalement pour la planète. Dans un dernier effort elle relève sa main vers la serrure et arrive à la tourner une ultime fois dans le bon sens pour laisser Kane rentrer. N’osant pas le regarder, elle reste ainsi à même le sol, les genoux désormais repliés sur le carrelage. « He’s not yours. » Charlie ne pouvait pas lui donner l’excuse de l’avocat, pas à nouveau. Le putain d’avocat est dans son ventre maintenant. « It happened before we became a us. » Parmi toutes les peurs qui la paralysent, celle qui se pense trompé est la première. Parce qu’elle ne l’a pas trompé et qu’elle sait ce que ça fait que de l’être. Il ne mérite pas ça. Il ne mérite rien de tout ça. Elle lui avait dit, pourtant, de se trouver quelqu’un de mieux.
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 9:57 | |
| « Kane… » Hmmm. J’aime pas son ton. Pas du tout. Il se passe un truc maintenant je suis sûr. J’essaie de pas me faire des films. De pas imaginer le pire. J’essaie vraiment. « I’m fine. Go back to bed. » No you’re not. Et ça me fait mal qu’elle me prenne pour un con elle aussi. You were right not to trust her. Je saute sur les conclusions super rapidement mais c’est parce que ça fait mal de voir que quelqu’un qu’on aime nous laisse dans l’ignorance comme ça alors que clairement, quelque chose va pas là, parce que je l’entends vomir de nouveau.
« Charlie… »
Je vais pas lâcher l’affaire. Elle a sûrement ses raisons de pas vouloir me mettre dans la confidence. Mais je peux pas m’empêcher de penser à tous les scénarios possible. Je peux pas m’empêcher de vouloir la prendre dans mes bras. De vouloir l’aider. De vouloir faire quelque chose. D’être utile. C’est juste horrible de l’entendre de l’autre côté de cette porte en train de se vider et de ne rien pouvoir faire.
« I’m sorry. » What the fuck.
Sorry de quoi ? De quoi elle parle ? Désolé de pas me dire ce qu’il se passe ? Désolé pour ce qu’il s’est passé ? Désolé je suis en train de rompre ?
« You’re not gonna leave, right? » She needs me.
Ok. Y’a quelque chose d’important. Elle est pas bien, je l’avais compris. Mais elle est vraiment pas bien et elle a besoin de moi. Ok.
« I’m not gonna leave. »
Ma main est posée sur la porte comme si je pouvais la sentir plus proche de ce simple geste. Je suis inquiet. Je veux juste la prendre dans mes bras comme si ça allait l’aider en quoi que ce soit. J’ai juste envie de la sentir contre moi avant qu’elle s’en aille elle. Pour essayer de la retenir. Pour profiter d’elle encore un peu.
« Charlie, what’s going on? »
Et la porte qui s’ouvre. Ok. Ouf. J’entre dans la salle de bain même si elle est minuscule. Elle est par terre. J’aime pas ça. Je me mets à sa hauteur et je vais glisser ma main dans ses cheveux, les lui enlevant de devant le visage.
« He’s not yours. » Hm ?
De quoi elle parle ?
« It happened before we became a us. »
Oh my god. Je fais 1 + 1 et je comprends. Et je suis soulagé. Je laisse l’air sortir de mes poumons. Je m’étais pas rendu compte que j’avais arrêté de respirer.
« Oh my god I thought you were dying. »
Et je vais la prendre dans mes bras la serrant contre moi parce qu’elle a besoin de moi. Parce que j’ai besoin de ça aussi. She’s not dying. She’s fine. She’s ok. She’s not dying. She’s not sick. Le temps de traiter un peu plus cette info, un silence s’installe avant que je reprenne la parole avec des paroles un peu plus sensé de son point de vue à elle.
« How are you ? I mean… A part from the whole morning sickness thing. »
Je veux vraiment savoir comment elle va parce que je veux bien comprendre que c’est le gros bordel du coup. Je pense pas qu’elle ait prévu d’être enceinte. Ca doit être une angoisse sans nom. Je n’arrête pas de la garder au plus près de moi. Tous les deux par terre à côté des toilettes. L’image est si belle (not). Mais c’est la vie.
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 15:45 | |
| The crack in the wall
De toutes les réactions qu’elle avait pu imaginer, celle ci n’en faisait pas partie. Celle ci était supposée n’arriver que dans les comédies romantiques, que dans les films à défaut de pouvoir rendre ça réel dans la vraie vie. Charlie n’avait pas osé s’imaginer qu’il allait être aussi avenant envers elle puisque si ça n’avait pas été le cas la chute aurait été mortelle. La main qu’il passe dans ses cheveux la rassure par sa délicatesse et sa bienveillance. Les yeux de la jeune femme se relèvent enfin, fatigués, et osent toiser ceux de son petit ami. Ils ne sont pas très fiers, assis sur le carrelage froid d’une pièce peu séduisante à une heure aussi tardive de la nuit. « Oh my god I thought you were dying. » La blonde rigole pendant un bref instant. Ce n’est pas le moment, pas l’endroit non plus. Elle rigole parce que ça la rassure, qu’il s’était inventé quelque chose de bien pire alors finalement être enceinte ce n’est pas si mal. Elle se sent mourir de l’intérieur alors que la vie apparait ; mais ça c’est un autre détail. Son rire s’arrête quand il vient la prendre dans ses bras et qu’elle n’attend pas une seule seconde avant de l’enlacer à son tour. Ils s’enlacent tout le temps, souvent sans raison particulière si ce n’est que leur dernière étreinte remonte déjà à bien trop longtemps, mais cette fois ci ils s’accorderont sûrement sur le fait que c’est différent. Cette fois ci ils en avaient réellement besoin. « How are you ? I mean… A part from the whole morning sickness thing. » La question à un million. Il veut la réponse dans laquelle elle est enfin franche avec lui, mais elle veut continuer à prétendre que tout va bien et que le pire reste les nausées. « I feel like I’m dying. » Pour le côté rassurant, on repassera. Kane a besoin de l’entendre dire la vérité et de son côté elle a aussi besoin d’en parler à quelqu’un, surtout si ce quelqu’un est son petit ami en qui elle a une confiance aveugle. Son souffle se perd dans le cou de son compagnon avant qu’elle ne rassemble ses esprits et vienne à nouveau poser son dos sur le mur de la pièce. La main osseuse de Villanelle se repose sur son bas ventre, proche de cet enfant qu’elle déteste tant mais qui reste pourtant le sien. « I don’t want to keep him. Don’t want to raise him. Don’t want anything from him. » Le him devient un pronom bien pratique pour parler d’une seule personne puis d’une deuxième. Elle ne veut pas élever l’enfant et ne veut rien recevoir de Timothy, tel est l’état actuel des choses. « You ain’t mad ? »
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 19:14 | |
| Ca la fait rire que j’ai pensé au pire. Mais ouais. Ca aurait pu. Ca me fait pas trop rire encore. C’est trop frais dans mon esprit là. J’ai relâché la soupape mais j’ai encore un léger frisson dans le dos d’avoir vraiment cru un moment que l’issue aurait pu être fatal. Elle répond à mon étreinte et ça me fait du bien. She’s here. She’s alive. She’s not sick.
« I feel like I’m dying. »
Et là, là par contre, je souris. Vraiment j’ai un gros soucis dans ma tête. Mais c’est pas de ma faute elle m’a juste trigger une de mes chansons préférées et je crois que par miracle je ne lui ai pas encore mentionné Amity Affliction. On a été beaucoup trop occupé avec Deaf Havana et Trophy Eyes. Mais ouais. Amity, c’est clairement toute ma vie. Je me reprends parce que ça se fait carrément pas de sourire quand on nous dit ça. Mais de toute façon elle me voit pas. Je la garde bien contre moi. Je ne la lâche pas. Not going anywhere. Et puis elle se détache, passe une main sur son ventre. Hmmm. Ca rend les choses beaucoup plus réel d’un coup de la voir faire ce geste. C’est étrange.
« I don’t want to keep him. » Thank god. « Don’t want to raise him. » You’re allowed. « Don’t want anything from him. » Feeling that.
J’ai bien compris ses mots. Ca me brise le coeur. Je ne sais pas son histoire avec son ex mais pour qu’elle en vienne à là, ça doit pas être joli. Ca me rappelle beaucoup trop moi. Si j’apprenais que j’étais enceinte de Wendy après qu’elle m’ait largué comme une veille merde… Je voudrais rien d’elle non plus. Je voudrais pas de gosse tout seul non plus. Je sais pas si je serai capable. Mais ça serait beaucoup trop pour mon esprit. Je pourrais juste pas garder un gosse dans une situation pareil. Je me sens pas assez adulte pour avoir un gosse. J’ai déjà du mal à me gérer moi, je veux pas de gosse. Je pourrais juste pas. Stop thinking like you have a vagina Kane.
« You ain’t mad? »
« Mad ? »
Je fronce un peu les sourcils. Je réponds mais en même temps je suis en train de me demander pourquoi j’aurai dû être en colère d’après elle.
« This situation is fucked up for you, but I don’t see why I should be mad… Not like you planned all this. Not like you are embracing it also… And I mean… Even if you wanted to keep him. We would have see how to make things work. But no need to think about that. »
Et je rebondis bien vite, parce que la vérité c’est que je vois pas bien loin l’avenir avec Charlie. Je vais un jour après l’autre. J’aurai pas été dans la vie de ce gosse quoi qu’il arrive. Je le sais. Parce qu’on sera plus ensemble d’ici qu’il aurait été né. So pessimist it hurts.
« Do you have an appointment already? »
For the abortion. Not forgetting the important things.
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 19:40 | |
| The crack in the wall
Il n’utilise pas les mots qui fâchent. Il ne parle pas de grossesse, ni de bébé, ni d’avortement ni quoi que ce soit qui pourrait laisser croire Charlie que tout est bien réel. Des it, des périphrases, c’est parfait. C’est ce qu’elle veut, ce dont elle a besoin aussi. Elle a besoin de lui, de ses mots doux, de son regard amoureux même si elle vient de lui écouter sa nuit de plusieurs précieuses heures. Il n’est pas en colère. Il devrait, mais il ne l’est pas. S’il l’avait été ç’aurait peut être été plus simple, il lui aurait dit de reprendre ses affaires et de se casser. Ca aurait été fini. Elle aurait arrêté de lui faire de plus en plus de mal à chaque jour qui passe alors qu’elle voit bien qu’il n’est pas bien lui même. Il n’a même pas parlé de musique et ça ça prouve bien que quelque chose ne va pas. Elle n’a même pas le temps de lui demander, trop occupée par ses propres problèmes. Elle est peut être la petite amie la plus heureuse de monde, mais elle est aussi la pire. Cependant elle essaye de trouver de la lumière là où il n’y en n’a pas, de drédamatiser la situation à sa manière. Elle sourit à nouveau quand il lui dit que c’est surtout la merde pour elle toute cette histoire (no shit Sherlock ?), parce qu’au fond c’est la seule vérité. Elle est dans ce bordel toute seule, lui peut s’en soutirer à tout moment d’un simple claquement de doigts. Il lui dit qu’il serait resté même si elle avait voulu le garder et une part d’elle souhaite croire à ce mensonge. La même part qui repousse encore et encore le jour où elle devra se rendre à l’hopital. « Not yet. I need to wait. They want to be sure I’m not gonna regret anything. » Un rire amer s’échappe de sa bouche. Comment est ce qu’elle pourrait ne rien regretter ? « Guess I’ll be your toilet’s bestfriend for a time. » Quel glamour, quelle impétuosité aussi. Charlie songe réellement à continuer à passer le plus clair de son temps chez Kane alors qu’elle devra jongler avec tous les symptomes de la grossesse et tout cela à cause d’un autre. Elle n’avait pas menti quand elle disait qu’elle était messed up. « We don’t have to talk about it. I can handle it alone. » Elle y arrivait jusqu’à aujourd’hui en tout cas. Ce n’est pas parce qu’il est au courant de tout que cela change quoi que ce soit entre eux. Ce n’est qu’un incident passager, une erreur de parcours. « You’re the only one who knows. » Elle lui avait dit qu’elle avait confiance en lui et cette confession en est la preuve, même si elle a été tardive et forcée par le destin. Si ça avait été n’importe qui d’autre elle n’aurait jamais ouvert cette porte.
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| | | | (#)Mer 7 Aoû 2019 - 20:02 | |
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« Not yet. I need to wait. They want to one sure I’m not gonna regret anything. »
Et elle rit. Ouais. Je comprends bien pourquoi. Moi aussi je trouve que y’a juste pas photo là. La seule solution c’est d’avorter. She’s super young also. Ca va elle est en âge. Mais ouais, ça reste jeune pour se niquer la vie avec un mioche. Salty. « Guess I’ll be your toilet’s best friend for a time. »
« Can be my toilet’s best friend forever. »
Je vais embrasser le dessus de sa tête. Was that a proposal? Non. Je fais mes demandes en mariage beaucoup plus clairement que ça. « We don’t have to talk about it. I can handle it alone. »
« Ariane, get out of my girlfriend’s body. »
Clairement on aurait dit Ari. Ca me fait penser à elle au passage. Elle me manque… Va falloir que je lui parle de cette situation si elle a quelques minutes à m’accorder.
« You’re the only one who knows. »
Ok or not. Du coup je vais garder ça pour moi, non ? Je sais pas. Si elle veut pas le dire. Je devrais le garder pour moi. Mais les meilleurs amis ça compte pas quand on nous demande de garder un secret. Non ? No it doesn’t count. Bien ce qu’il me semblait. Mais je me repasse ses derniers mots dans ma tête et je me rends compte qu’elle a vraiment confiance en moi. Alors je vais tenir ma langue.
« Thank you. For telling me. »
Parce que visiblement elle a pas l’air chaude pour en parler. Elle a pas du prévoir de me le dire aussi. C’est juste arrivé. She’s not gonna tell the father? Apparemment non. C’est son business. C’est son corp. Personne n’a le droit de lui dire quoi faire. Je la garde bien dans mes bras parce que j’ai l’impression qu’on est parti pour passer le reste de la nuit sur le carrelage. Ca me dérange pas, elle a l’air un peu mieux, donc je bouge pas. J'espère quand même qu'elle va pas garder tout pour elle.
« You can count on me. » When it all goes wrong.
Je dis pas la suite, mais je sais qu'elle va comprendre. Qu'elle va y penser. Qu'elle va réaliser qu'elle peut se reposer sur moi si besoin.
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