| Oliwell#2 - Don't let the memory fade |
| | (#)Sam 10 Aoû 2019 - 23:49 | |
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Don't let the memory fade
Il ne réalise pas tout de suite qu'il n'est pas seul dans son lit, Terry, la tête contre une surface pourtant chaude et douce et le cerveau qui prend son temps pour émerger. Ce n'est pas son oreiller sur lequelle repose sa joue mais un torse, celui de l'homme qui a passé la nuit avec lui, collé contre son corps, ses bras musclés autour de son buste. Et quand il ouvre les yeux il le voit, paupières encore fermées et souffle rauque, cheveux blonds en pagaille, le drap partiellement défait découvrant son corps parfait. Il a du mal à émerger mais il ne lui faut que quelques secondes pour sourire, Terry, pour inspirer profondément ce bonheur infini qu'il avait toujours songé inaccessible et il pense qu'il n'a jamais eu droit à un matin si beau. Parce qu'il est là. A quelques centimètres. Et qu'il a passé la nuit dans ses bras. Après six longs mois à l'observer de loin, à s'imaginer ce que ça pouvait faire de lui parler et d'entendre sa voix, à fantasmer sur ses lèvres et sur son air mystérieux, il est là. Il ferme à nouveau les yeux, Terrence, et son épiderme se réveille alors qu'il sent la main d'Harvey posée négligemment contre sa hanche, les doigts doucement agrippés à sa peau malgré son sommeil. Il frissonne, inspire et expire lourdement parce que ça le comble tout entier et il sourit plus fort, les dents qui viennent s'emparer de sa lèvre. Il est si beau, Harvey, là, allongé dans son lit, endormi. Il est beau parce qu'il respire, parce que son visage est parfait, pour la simple et bonne raison que c'est le sien, parce qu'il pourrait être brun roux ou chauve, les yeux marrons ou être aveugle, être petit, gros ou avec un bras en moins, il le trouverait beau. Et même si effectivement il le trouve physiquement magnifique, il sait au fond de lui, Terry, que s'il avait été un parfait connard il aurait fini par le trouver laid. Il sursaute en l'entendant grogner un peu et se retient de rire parce qu'il est empli de béatitude et que son estomac fait des bons, incapable de contenir le bonheur excessif qu'il ressent. Il autorise une main à venir remettre quelques mèches blondes en arrière et laisse la pulpe de ses doigts s'attarder sur sa mâchoire et contre ses lèvres.
Il ne réalise pas tout de suite l'heure qu'il est ni quel jour on est parce qu'il s'en fout, parce qu'il est là... Harvey. il est là et tout se modifie, tout prend un sens et une forme, et Terrence, lui, il reprend consistance. Combien de fois s'était-il réveillé en soupirant, déçu d'être encore là? Combien de fois il avait dû se trainer en dehors de ses draps pour faire les trucs que le commun des mortels devaient s'astreindre à faire, comme manger ou prendre une douche. Combien de fois avait-il dû faire semblant que tout allait bien en grimaçant pour feindre un sourire alors qu'il hurlait de désespoir à l'intérieur. Mais pas là. Pas ici, pas avec lui. Il ne veut pas pleurer, Terry parce qu'il a au contraire envie de rire, de réveiller son amant et de le remercier d'être resté, d'avoir dormi avec lui et d'avoir partagé sa nuit. Il a envie de rire et de l'embrasser, de le serrer et de sauter partout. Mais il se contente de le couver du regard pendant de longues minutes, les prunelles vertes qui tentent de retenir chaque détail, chaque relief, chaque dégradé dans les teintes des couleurs de sa peau. Il le regarde et il réalise qu'il est là, et qu'ils l'ont vraiment fait. Il comprend que c'était réel, que ce n'était pas qu'un rêve. Et il est obligé de poser une main contre son ventre pour calmer le volcan qui semble vouloir s'emparer à nouveau de lui. Il y a quelques heures, Harvey lui avait fait l'amour comme jamais personne ne lui avait fait l'amour. Il avait touché son coeur au centre de la cible, avec profondeur et sagacité, lui avait offert un morceau de lui en échange de ce que Terry lui avait donné et ils s'étaient compris, reconnus, unis. Et tandis qu'il se lève pour rejoindre la douche il sent son corps trembler d'émotion, encore endolori par leurs ébats. Il se dirige vers la salle de bain et tombe nez à nez avec la table éclatée et il rigole doucement, le souvenir de ce moment gravé en lui. Sous la douche, alors que l'eau chaude défroisse doucement ses muscles il ferme les yeux, se laisse porter par l'instant, le coeur léger et les émotions en bourrasque. Il pourrait presque se pincer pour vérifier qu'il ne rêve pas, que tout était bien réel et qu'il avait peut être enfin droit à un petit bout de stabilité dans une vie si chaotique. Il se sèche et regarde l'heure. 18h35. Ils avaient terminé le travail à 5h ce matin, avait pris deux heures de trajet aller-retour jusqu'à gold coast, étaient restés une heure là bas et avait surement été se coucher vers onze heures du matin. Tandis qu'il chope son téléphone pour commander à manger (il a bien conscience que si c'est lui qui touche aux fourneaux ils risquaient de ne rien avaler), il réalise que c'était surement la première fois qu'il avait dormi d'une traite, sans se réveiller le front moite et le coeur en cavalcade, des scènes horribles gravées sous les paupières. Peut être qu'il n'était pas le seul d'ailleurs, à avoir un sommeil agité parce que soudain il tourne vivement la tête en entendant Harvey grogner encore, les sourcils froncés cette fois. Spasme contre les épaules et les mains qui agrippent les draps, il le voit hocher la tête, murmure des "non" en rafale et Terry raccroche sans réfléchir au nez de son interlocuteur alors qu'il prenait sa commande et accourt pour le rejoindre. Il s'allonge et vient poser sa tête contre son torse menu, les mains dans ses cheveux et le corps qui le berce. Chuuut. Ca va. J'suis là. Harvey j'suis là. Il continue de le bercer en espérant qu'il sorte rapidement de ce cauchemar parce qu'il le sent fiévreux. Il ajoute tendrement t'es pas tout seul, tout va bien. Il dit ça mais à vrai dire il n'en sait rien, si tout va bien, ignore tout d'Harvey et de ses sombres secrets et alors qu'il en a un léger aperçu là tout de suite, il comprend qu'il s'en balance, parce qu'il ne se préoccupe pas de ça mais focalise toute son énergie sur lui, le reste, il le garde pour plus tard, il improvisera. Reflexe animal il le ressert contre lui, la main qui vient caresser machinalement ses cheveux et sa bouche qui se colle à son front. Il murmure. Réveille-toi Harvey, c'est qu'un cauchemar, tout va bien. Oui, tout irait bien, pas vrai?
Dernière édition par Terrence Oliver le Sam 15 Fév 2020 - 14:04, édité 5 fois |
| | | | (#)Dim 18 Aoû 2019 - 22:46 | |
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Don't let the memory fade Je me suis endormi en serrant le corps parfait de Terrence contre le mien, sa douce chaleur répandant une sensation extraordinaire de bien être en moi et sa respiration calme et régulière me berçant lentement pour m’entraîner progressivement vers le sommeil. Et je me suis senti bien, apaisé et tranquillisé comme si je me trouvais dans une bulle de douceur à l’intérieur de laquelle absolument rien ne pouvait m’arriver. Je n’ai pas beaucoup bougé aussi, j’ai dormi d’une traite, d’un sommeil de plomb, savourant avec delice le corps de Terrence contre le mien. C’est sûrement ça le bonheur : s’endormir en serrant dans ses bras celui qui nous fait vibrer, celui qui arrive à faire ressortir le meilleur de nous et qui ne s’enfuis pas au moindre écart de conduite. Car il aurait pu prendre peur Terrence, il aurait peut-être même dû, qui sait ? Peur de la violence qui émanait de moi par moment et qui pouvait rapidement devenir incontrôlable, peur de la noirceur qui m’habite constamment et qui pouvait être effrayante, peur de mon haleine si souvent parfumée au whisky, peur de la douleur, vivace, violente, inscrite au fond de mon regard pâle... il aurait sans aucun doute eu raison d’avoir peur, mais il n’était pas parti pour autant. Était-ce la folie ? Un manque certain de jugeote ? Une envie de se perdre ? Je ne peux pas prétendre le savoir, ni le comprendre. Tout ce que je sais c’est qu’il a agi, Terrence, et que ses actions m’ont fait du bien. Il est passé outre la barrière de mes propres inhibitions, il a balayé d’un simple geste du bras tous mes doutes et il s’est jeté, à corps perdu dans l’eau glaciale de Gold Coast. Il s’est jeté à l’eau, sans pudeur et sans honte, et c’est à ce moment là qu’il a réussi à me pousser hors de ma zone d’inconfort. J’ai décidé de rejoindre la chaleur de ses bras, la douceur de sa peau et la caresse de ses lèvres si parfaites, si délectables... ses lèvres que j’avais déjà observé longuement alors qu’il grillait une clope durant sa pause... les petites œillades en coin, fugaces mais tellement importantes malgré que j’ai feins de les ignorer durant tant de temps... Cette nuit, je l’ai regardé droit dans les yeux en lui faisant l’amour et le bonheur m’a submergé, je me suis laissé porter par la houle enivrante de la tendresse, son corps frêle s’adaptant parfaitement au mien, plus robuste et nous avons vogué ensembles sur les vagues du plaisir, dans un tourbillon d’extase et de jouissance intense, exceptionnel. C’est le souvenir de cet instant qui berce mes songes et me comble de bonheur. Je suis heureux car je touche du doigt le bonheur auprès de lui, mais l’inquiétude est aussi présente malgré tout. Ses pleurs m’ont touchés, sa peinture m’a bouleversé et même si je n’en ai tien montré, sa souffrance a fait écho en moi. Et la crainte de ne pas être celui qu il faut, pas assez bien, pas assez charmant, ni délicat - comme on me l’a fait remarqué tant de fois - refait surface et vient troubler la plénitude qui m’envahit. Mon corps redevient froid, je me met à trembler alors que le doute m’assaille, que la peur panique m’envahit et le bruit sec d’une ceinture de cuir qui claque le fait sursauter. Il revient. Je sens son regard bovin qui me transperce dans le noir, son haleine putride et alcoolisée alors qu’il approche et sa voix qui vocifère les sempiternels mêmes insultes « bon à rien, t’es qu’une merde Harvey, j’aurai dû vous abandonner aux chiens toi et ton frère, sales gosses de merde » Et tous les bienfaits de la nuit passée avec Terrence s’effacent, ils s’effacent à cause de cette voix qui m’horripile, cette voix qui me fait encore trembler alors que ce vieux connard est mort et enterré, cette voix qui me tétanise, me terrorise jusqu’à ce que retentissent les trois coups de feux fatidiques. Je me relève brusquement, en sueur, les yeux exorbités et la peur qui me serre le ventre. Je tremble. Je tremble et j’ai peur. De tout. Comme dans mon cauchemar je suis tétanisé, ma respiration se bloque dans ma gorge et je m’étrangle presque.
Il y a les mains de Terrence qui encadrent mon visage et sa voix qui se veut rassurante. Il y a la brusque lumière du jour qui m’aveugle et m’empêche de reconnaître les lieux qui m’entourent. Il y a cette pression sur mon cœur qui m’empêche de respirer correctement et me donne la nette sensation d’étouffer. Il y a les peurs, toutes mélangées et celle, indiscible, que le passé vienne entacher à jamais l’avenir, la peur tenace et cruelle de ne jamais réussir à dépasser tout cela, de rester constamment prostré et meurtri comme je le suis depuis toujours, aux souvenirs du paternel et de sa cruauté. J’ai du mal à respirer, mes lèvres entrouvertes laissent échapper une respiration sifflante, saccadée, haletante. Mes poumons peinent à se remplir d’air, une épaisse couche de honte les recouvre et lorsque mon regard terrifié croise celui, inquiet, de Terrence, c’est une nouvelle peur qui s’ajoute aux précédentes : celle de lui faire peur, de ne pas assurer, de ne pas lui offrir le réveil tant attendu et de me montrer dans un si piteux état. Ressaisis toi, Harvey bordel ! Tu crains ! Quel mec voudrait de toi ainsi ? Quel image renvoies-tu ainsi ? Animal apeuré, enfant perdu, adulte désœuvré, je n’ai absolument rien du mec parfait. Rien. Je ne le sais que trop bien. Mon regard tombe, devient flou et se noie brusquement en parcourant son corps nu. - Je .. J’suis désolé. Je peine à articuler, balançant mon bras devant mon visage pour essuyer grossièrement les larmes qui viennent de couler, honteux et fébrile. Je m’assois sur le lit, repousse les mains de Terrence et cherche à m’éloigner de lui, bafouillant - Je... j’vais me lever... j’veux.... pas que tu vois ça. Mais les mots se bloquent au fond de ma gorge et je ne les prononce pas. Car tout ce que je veux à cet instant, c’est que ses bras se glissent autour de moi et qu’il me serre fort fort fort contre son cœur.
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| | | | (#)Dim 18 Aoû 2019 - 23:26 | |
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Don't let the memory fade
Il reste un moment dans le lit contre lui, tente de garder jalousement sa chaleur, l'observe dormir en détaillant chaque parcelle de son visage, se nourrit de chaque respiration en calquant son souffle sur le sien, le dévore de ses yeux verts aux paupières encore alourdies par la nuit comme pour imprimer au fond de son crâne cette image qu'il refuse de voir s'effacer. Désir incandescent de la faire exister pour toujours quelque part. Et quand il se lève finalement, il lui manque aussitôt alors il se retourne pour le regarder encore un peu, vérifier qu'il est toujours là, que ce n'était pas qu'un rêve. Il fini par entrer dans la salle de bain, va se doucher sans lui et pourtant il a encore l'empreinte de son corps contre le sien, Terrence. C'est incrusté, ça ne s'en va pas et ça le fait sourire parce qu'il veut garder sa marque partout partout partout, la garder pour lui, ne jamais l'effacer. Il sourit parce qu'il est heureux, parce qu'aucune pensée triste ou noire ne vient traverser son esprit, rien pour parasiter l'instant. Il sourit parce que c'est probablement la première fois qu'il se réveille sans se laisser envahir par la panique, le premier réveil où il n'a pas peur, où il ne se traine pas, le premier réveil où il ne pleure pas, roulé en boule sous ses couvertures. Il sourit parce qu'il a probablement vécu l'instant le plus intense de toute sa vie et il réalise qu'il a follement aimé ça, faire l'amour, faire l'amour en acceptant de recevoir le plaisir comme un cadeau, faire l'amour en s'offrant tout entier sans se forcer une seule seconde pour une fois, s'offrir avec en retour un partage total, sans condition, sans violence, sans contrepartie et à cette pensée il y a quelque chose qui s'allume derrière son nombril, c'est chaud et tendre, ça fait du bien. Il sourit parce qu'il n'a pas subit, parce qu'il a osé, parce qu'il s'est laissé aspirer par la vie. Par lui. Il sourit parce qu'il tremble en repensant à ses yeux bleus posés sur lui comme s'il avait su lire les lignes, les interlignes et les petits caractères en bas de page, comme s'il avait su décrypter tout, comprendre tout, aimer tout, comme s'il était précieux, Terrence, comme s'il était important. Pour lui.
L'eau chaude qui coule sur son corps réveille doucement ses muscles et il ne bouge pas, la tête baissée, les cheveux collés un peu partout, les bras recroquevillés contre son torse. Et pour la première fois il se trouve beau il pense, laisse ses doigts courir lentement la peau de son bras, les laisse faire leur chemin vers l'épaule puis sur la clavicule et enfin dans un soupir, il pose sa paume contre son torse, se mord la lèvre et rit doucement en fermant les yeux. Il est heureux. Et c'est dur à croire mais c'est vrai. Il est heureux. Ca en ferait presque mal tant son coeur bat fort contre son torse, il le sent bondir, là, sous sa main. Ca frappe frappe frappe et il ne peut plus le calmer. Le veut-il vraiment de toute façon ? Il aime se sentir aussi vivant, si entier, enfin. Incapable de bouger il reste un instant là à profiter de ce moment de flottement, cet instant enivrant durant lequel rien de mal de peut arriver et il fini par se laver rapidement, sortir de la baignoire, se sécher et quand son ventre grogne, il se décide à passer par la cuisine. Il aurait pu s'emparer d'une poele et faire chauffer encore un truc dedans, il aurait pu essayer. Mais il n'était vraiment pas doué dans cette discipline alors il soupire, réfléchit et finalement se souvient qu'il y a un resto indien à quelques rues d'ici et qu'il a encore une réduction de 15 pourcents sur les naan au fromage. Il compose le numéro et avant même qu'il n'ait eu le temps de commander quoi que ce soit il le voit. Harvey. Il voit son front moite, ses spasmes, ses poings qui s'accrochent aux draps et il n'est pas dupe, Terry, il sait. Son coeur vacille parce qu'il connait ce genre de sursauts nocturnes, il réalise que ce qu'il avait cru voir chez Harvey depuis le premier jour n'était pas sans fondement. Si on lui avait demandé ce qu'il avait remarqué en premier chez lui, il aurait répondu son regard triste. Ses sourcils affaissés, ses yeux empreints d'une douleur inqualifiable, il s'était laissé happé par son regard un peu perdu. Au travail, tout le monde l'appelait l'ours, parce qu'il grognait beaucoup contre les clients malpolis, parce qu'il ne parlait jamais, se contentait de faire son regard intimidant pour dissuader quiconque de sortir des rangs. Mais personne ne le voyait comme il était, ours peut être mais au coeur tendre, empli de doutes et de peurs lui aussi. Peut être qu'il n'y avait que Terrence qui savait le voir comme ça et il était intimement persuadé d'avoir les clés pour le comprendre, d'avoir raison et que tous les autres avaient tord. Il ne faisait pas peur, Harvey. Il ne lui ferait jamais peur.
Il les connait les cauchemars qui s'accrochent et ne lâchent pas. Alors il accourt, oublie tout, abandonne le monde entier pour se jeter doucement prêt de lui. N'aies pas peur Harvey, je suis là. Et je te lâcherais pas. J'suis pas très fort mais pour toi, je le deviendrais. Le redeviendrait. Il l'encercle, l'enlace, forme une muraille de douceur, un chateau fort, un cocon, homme-loup qui déploie ce qu'il peut d'instinct pour le protéger. Il ne veut pas qu'il ait peur, parce qu'il mérite de rire Harvey, pas de pleurer. Pas d'avoir peur. Pas d'avoir mal. Il le berce, lui caresse le front et quand il émerge enfin il panique, le souffle court, les yeux qui tentent de restituer le contexte, de remettre un ordre à l'univers, de trouver le sens. Tout s'effrite dans ses yeux, Terrence le voit. Alors il ne dit rien, lui laisse le temps de se replacer ici, dans son lit, contre lui. C'est compliqué de le voir dans cet état parce qu'il voudrait pleurer, surement, voudrait le bercer encore et encore en lui répétant qu'il n'avait rien à craindre mais au lieu de ça, il l'entend s'excuser, l'observe se redresser, le sens le repousser et il a le coeur qui sursaute, qui se brise un peu. Mais il comprend. Il comprendre qu'il a l'enfant blessé, l'enfant meurtrit et mutilé en face de lui. Il a ce gamin qui a dû grandit trop vite, étouffé sous des responsabilités qui n'étaient pas les siennes et il le repousse, Harvey, l'éloigne de lui mais tout dans son corps hurle l'inverse et il n'est pas con, Terry, il le comprend. ll le comprend parce qu'il le sent aussi, ce besoin presque péremptoire de repousser pour vérifier que l'autre revient, qu'il ne part pas, qu'on pourra lui dire va t'en sans avoir peur qu'il ne s'échappe vraiment. Il l'observe s'assoir en tailleur sur le bord du lit, le regard triste. Je... j’vais me lever... j’veux.... pas que tu vois ça. Non, ne te lève pas, je t'en prie laisse moi te montrer que je vais rester, laisse-moi une chance de te montrer que t'es pas rien et que tu vaux le coup. Tu vaux tellement le coup, Harvey. Et dans son dos il pose ses lèvres, les mains contre ses épaules chaudes et douces. Il l'embrasse, picore et remonte vers la nuque, le bassin qui s'avance et les bras qui s'enroulent autour de lui, la tête contre ses cheveux blonds. Que je vois quoi? Je te vois toi. Il laisse sa bouche dériver vers son cou et puis finalement il se redresse sur les genoux et penche la tête d'Harvey vers l'arrière, la sienne au dessus, le sourire jusqu'aux yeux. J'ai rien envie de voir d'autre que toi. Il lui embrasse le bout du nez, laisse ses lèvres aller trainer vers les siennes et finalement il le retourne à lui et l'enlace de toutes ses petites forces, l'enlace comme si l'équilibre de l'univers ne résidait que dans cette simple étreinte. Et son coeur se remet enfin à battre la chamade, le souffle qui s'accélère et sans réfléchir il pousse Harvey sur le matelas en riant, le chevauche avant de lui pincer les côtes pour le chatouiller. Aller avoue, t'as rêvé de moi tout nu et ça s'est transformé en cauchemar. J'ai raison? Il donnerait tout, tout tout pour le voir sourire, entendre son rire venir s'éclater contre lui et contre les murs, lui changer les idées parce que c'est pas le moment de plonger dans les confessions obscures, pas le moment de peindre le tableau en noir alors qu'il reprenait des couleurs, pas le moment d'enfoncer le bras dans la rivière pour aller remuer la vase et la troubler. Parce qu'il se dit qu'Harvey a dû assez morfler pour que son visage tout entier n'exprime que la détresse et la solitude. Il ferait tout tout tout pour chasser ces putains de cauchemars, Terrence, alors il continue de le chatouiller, les boucles qui valsent dans tous les sens et les mains qui farfouillent partout partout. Puis les rires s'estompent et les chatouilles cessent, leurs yeux qui se croisent et Terry qui réalise qu'il a surement de nouveau envie de lui. Probablement qu'il aura envie de lui de toutes les façons possibles à chaque fois qu'ils se trouveront dans la même pièce, peut être même que ce n'est pas que sexuel, que c'est ça, et tout le reste. Je veux tes mains sur moi, ton souffle sur ma peau, je veux que ta bouche cherche la mienne parce que la mienne meurt sans tes lèvres, je veux que tu m'enfermes dans tes bras puissants, je veux ouvrir mes yeux chaque matin et te voir. Je veux t'embrasser, t'offrir de quoi rêver à nouveau, je veux que tu me fasses vibrer tout entier.
Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 8 Sep 2019 - 17:28, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 20 Aoû 2019 - 14:03 | |
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Don't let the memory fade
Je crois que je serais toujours cet éternel enfant effrayé qui se réveille en sursaut en plein milieu de la nuit, terrifié par les hurlements, les injures qui claquent dans l’air, les bousculades, les cris et les pleurs. La terreur inscrite au fond du ventre, je suis resté cet enfant prostré sur lui-même qui se terre au fond de son lit en attendant que l’orage passe. Et je me répète que les orages doivent éclater, qu’ils sont essentiels à la vie, que la foudre et les éclairs permettent de réguler l’électricité sur Terre et que sans eux, tout s’effondre. Je me convaincs que c’est ainsi que ça doit se passer, que l’orage vient réguler pour laisser une tension moindre, une atmosphère moins chargée, plus apaisée ; que ces cauchemars sont là pour m’aider à réguler la peur, pour m’aider à avancer et à garder la tête haute. J’ai tellement envie de m’effondrer aussi, la fin est si attirante ! Ne plus ressentir la douleur, ne plus vivre avec ce noeud coulant autour de ma gorge qui se resserre inexorablement et m’étouffe. Je m’asphyxie moi-même parfois, tirant sur la corde avec désespoir. Mon corps cri, mon corps hurle : J’ai mal ! Pas assez, boy. Tu ne souffres pas assez. Tu n’as pas le droit d’échapper à tout ça, vaurien. Assis en tailleur sur le matelas posé au sol au milieu de l’appartement de Terrence, je me remémore peu à peu la nuit exceptionnelle que j’ai passé en sa compagnie et ça me fait mal au cœur de penser que c’est déjà terminé. Car je vais forcément tout foirer désormais. Je porte la honte sur mes épaules et elles ont beau être larges, elles ne soutiennent plus grand chose. Je suis abattu, fatigué de lutter, usé par la corde de la vie. Je m’effrite, me meurs, et j’ai peur. Peur que les brefs instants lumineux de vie ne m’offrent qu’un court sursis que je vais gaspiller dès que j’en aurais l’occasion. Car c’est comme ça que je fais, non ? Je détruis tout ce qui est bien dans ma vie. Je n’ai pas envie de te détruire, Terrence. Ça me terrifie. Il y a une boule qui grandit au creux de mon ventre à l’idée que je puisse te faire du mal. Je m’en voudrais tellement. Tu ne mérites pas qu’on te fasse du mal, toi. Tu mérites qu’on te cajole, qu’on t’embrasse, qu’on te sert précieusement contre son cœur. Tu mérites de recevoir de l’amour car tu donnes tellement de toi. J’ai reçu tellement de toi... j’en veux plus. Je suis accro. Déjà. C’est arrivé si vite. Je ne t’ai pas vu venir, Terrence. Pourtant tu es là depuis plus de six mois, tu es là autour de moi et je te vois. Oui je te vois virevolter entre les tables, illuminer la pièce assombrie rien qu’avec ton sourire, je vois tes yeux briller dans la pénombre et pas toujours de bonheur, non. Bien souvent, les perles de pluie accumulées sous tes paupières révèlent une grande tristesse, un peu lancinante que tu abrites entre tes cotes. Car je la perçois aussi cette souffrance que tu t’efforces de cacher pour bien faire ton travail, je les vois ces regard avides et pervers sur ta personne, qui lorgnent ton physique atypique et qui te voient comme un trophée de plus à ajouter sur leur liste. Liste de la honte. Je sais que ça fait de la peine d’être aussi peu considéré. Je sais que ça tue à petit feu d’être ainsi rejeté. Je sais que ça brise d’être si peu estimé, quand on nous résume à un corps, à de simples envies, comme du bétail, de la viande dont on se nourri sans éprouver de honte coupable à gaspiller et user de sa supériorité. Vils, médiocres, abjects... ces êtres qui prennent et profitent de la vulnérabilité et de ce qui s’apparente à de la faiblesse. Qu’on ne s’y trompe pas, il n’y a pas de faiblesse. Du renoncement, de l’abaissement, de la lassitude. Mais pas de faiblesse. Car il faut beaucoup de force pour affronter la vie d’en bas, il faut porter une charge considérable sur ses épaules tout en faisant face à la montagne, aux amas de difficultés et de problèmes. Il faut être fort pour lever la tête et observer le monde qui tournoie au-dessus, comme un manège désenchanté aux rouages usés mais manifestement bien huilés. Il n’y a aucune faiblesse chez toi, Terrence, je ne me méprends pas.
Alors je m’éloigne bien que j’ai envie de hurler « retiens-moi». Ne me laisse pas m’éloigner, Terrence. Tu sais, si tu ne me retiens pas, je partirais. Je partirais car c’est ce que je fais, je fuis dès que ça me prends aux tripes, je fuis car je ne me crois pas capable d’accomplir quelque chose de bien dans ma vie, je fuis car je ne pense pas pouvoir apporter quoi que ce soit aux autres à part une part d’ombre. Je ne suis qu’une ombre, Terrence. Qui a envie d’aimer une ombre ? Mais si tu me retiens.... Retiens moi et donne moi de la consistance, aide moi à rebâtir ce qui s’est écroulé avant d’avoir pu se construire. J’ai besoin de quelqu’un dans ma vie qui saura me guider à travers la brume de mes cauchemars, de quelqu’un qui ne prendra pas peur face à mes démons, de quelqu’un qui restera stoïque, fort face aux tempêtes à venir. T’en demande trop, boy. Ton égoïsme atteint des limites extravagances, tu n’as pas le droit de demander à un autre de réaliser ce que tu es incapable de faire par toi-même. Crétin. Son souffle sur la peau, ses lèvres posées sur mon dos qui s’attardent et font exploser des milliers de papillon dans mon ventre. Ça pétille, ça pulse et ça frappe contre les cotes. J’inspire profondément et ça tambourine dans mon thorax. Ai-je le droit d’y croire ? Ses bras m’enlacent et mon corps s’abandonne automatiquement, mon dos vient buter contre son torse et je ferme les yeux, paralysé par l’envie démesurée qui me bouffe les tripes. Décide pour moi, Terrence. Pour nous. Mes mains se posent sur ses avant-bras, glissent sur sa peau duveteuse et ma tête bascule vers l’arrière doucement, reposant sur son épaule alors que la douceur et la béatitude m’envahissent. Chasse mes pensées noires, chasse les loin pour qu’elles ne viennent pas s’immiscer entre toi et moi. « Que je vois quoi ? » La brume, le noir, la terreur, le désespoir. Les morceaux éparpillés tout autour qui errent, sans vie. Ses lèvres dans mon cou me font frissonner, sa voix douce est comme une caresse et je penche légèrement la tête, pour qu’il continue, invitation subtile, pleine de douceur. Et je me laisse faire, je me laisse entraîner par sa douceur, par sa tendresse qui apaise les tourments de mon cœur. Lorsque ma tête se penche exagérément en arrière, je rouvre les yeux et découvre son visage rieur à l’envers. Alors je souris. Je souris en écho. Je souris à la vie. A lui. « J’ai rien envie de voir d’autre que toi. » Je ne vois que toi, moi aussi. Que toi. Tu es entré brutalement dans ma vie, je n’ai plus envie que tu en partes. Je serais tellement vide sans toi, tellement vide. Tu me remplis de vie, d’espoir, d’amour... Mes lèvres accueillent les siennes avec délice, mordillant légèrement ces dernières car j’ai envie de toi, Terrence. J’ai envie de te posséder entièrement et de toucher ton âme, j’ai envie d’entrer en communion avec toi, de combler ton corps d’amour et de t’entendre jouir sous les assauts du plaisir que je pourrais te procurer. Mais j’ai aussi envie de partager bien plus avec toi, de te livrer une partie de mon âme, et tous les petits bouts cassés et éparpillés de mon cœur abusé. Je sais que tu sauras quoi en faire, Terrence. J’ai confiance en toi. Et si tu n’en veux pas, ce n’est pas grave, je ne t’en voudrais pas. Moi-même je ne voudrais pas de moi. Et puis je bascule. Sur le matelas, car il m’a poussé Terrence. C’est ce qu’il fait de toute façon : il me pousse. En dehors de ma zone d’inconfort, en dehors de ma salle de torture, il me pousse et j’adore ça. Je ris. Il me chatouille et je me tord faiblement sous les assauts de ses mains qui s’agitent sur mes cotes. « Aller avoue, t’as rêvé de moi tout nu et ça s’est transformé en cauchemar. J’ai raison? » Et je pouffe devant cette théorie absurde qui a le mérite de me faire rire mais qui me pousse à parler enfin à mon tour. Je bloque ses mains habiles, ses longs doigts fins délicats, ses mains d’artistes... j’enroule les miennes, calleuses et bien moins belles, autour de ses poignets pour le faire stopper et la, les yeux dans les yeux je lui dis, essoufflé par la bataille qui a eu lieu dans les draps « Si t’es dans mes rêves, ce ne peut pas être un cauchemar, Terrence. Un cauchemar c’est moche et ça fait peur. Toi t’es beau et tu me fais pas peur. » Et je me redresse, mes mains relâchent ses poignets et viennent se poser sur ses cuisses de part et d’autre de mon corps. Sur les coudes, je l’observe et poursuis en disant « Tant que t’étais contre moi, je n’avais pas peur. Pourquoi t’as quitté le lit ? Il est quelle heure ? Tu faisais quoi ? » Et je m’en rends compte alors, en posant toutes ces questions, que j’ai réellement envie de connaître les réponses. J’ai envie de tout savoir de lui, absolument tout. Quel est son rituel du réveil ? Qu’est-ce qui le passionne ? Le fait vibrer ? Mes mains remontent sur son corps, effleurent son torse nu et je prends plaisir à le dévorer du regard. Je fais marcher mes doigts sur sa peau, remontant lentement vers sa clavicule tout en lui souriant... « T’en as déjà marre de mes bras ? » Et je ne sais pas pourquoi je dis ça, pourquoi je me cache derrière la taquinerie pour qu’il me rassure, moi qui d’ordinaire vais toujours droit au but, me voilà en train de tortiller pour obtenir les réponses que je veux entendre. T’es bête, boy. Trop bête. On dirait un adolescent face à son crush du moment. Tu crains, boy. Et alors, je me redresse brusquement, d’un coup. Mes mains se posent plus fermement sur sa taille fine et nos souffles se mélangent à nouveau. Mon visage si proche du sien, la tension sexuelle monte d’un cran et mes lèvres s’emparent avidement des siennes. Une main plaquée sur sa nuque, les doigts qui s’entortillent dans ses boucles folles, je l’embrasse avec passion, laissant parler mes envies puissantes. Je les laisse me posséder, entièrement, totalement. « J’ai envie de toi, Terrence. » Que je murmure, essoufflé, les mains qui se plaquent a prèsent sur son visage, les lèvres qui effleurent sa mâchoire, viennent grignoter son oreille doucement. « Terriblement, ça me bouffe a l’intérieur tu sais. » J’ai besoin de ne faire qu’un avec toi, besoin de sentir ta chaleur, besoin de me lier à toi, de vibrer avec toi, d’aimer ton corps, ton esprit et ton âme... encore et encore... |
| | | | (#)Jeu 22 Aoû 2019 - 13:17 | |
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Don't let the memory fade
Ca le bouleverse de voir Harvey dans cet état. Ca le bouleverse parce qu'il se voit, jeu de miroirs, mais surtout parce qu'il parvient facilement à déceler la terreur au fond de ses yeux bleus et que ça lui fait mal. Qui est-ce qui t'a fait tant souffrir, Harvey? Je sais me battre, tu sais? Je peux te défendre. Il réalise qu'il serait prêt à le faire, vraiment, à aller défoncer des bouches et des dents de mecs bien plus imposants, juste pour lui. Mais il ignore que ce démon là, tout comme le sien, ne se combat pas avec les poings. Parce que le démon d'Harvey n'est plus qu'un tas de cendres qu'on a laissé pourrir au fond d'une vulgaire caisse en bois, trois mètres au dessous du sol. Il est pétrifié, Terry, pense qu'il ne sert pas à grand chose dans un instant comme celui là mais instinctivement il agit, ne se laisse pas démonter, redouble de tendresse comme on rassurerait un enfant, le console comme il peut en lui montrant qu'il ne part pas, qu'il reste, affronte les bourrasques les bras tendrement enroulés autour de ses épaules. Il lui montre qu'il ne connait peut être pas son histoire, son passé ou la raison de ses cauchemars mais qu'il l'accepte lui, tout entier. Sans condition. Sans explication. C'est peut être fou, con, naïf, trop soudain pour certains mais en réalité ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Harvey et Terrence, c'est six mois à se frôler des yeux d'un bout à l'autre du bar en espérant que l'autre le remarque sans s'autoriser à espérer quoi que ce soit, c'est six mois les coeurs suspendus dans le vide à tenter de se capter quelque part avant la chute, c'est six mois de fantasmes refoulés, les pensées inavouées et l'envie réprimée et contenue d'aller parler à l'autre. Harvey et Terrence, c'est l'évidence; ils étaient faits pour se rencontrer.
Quand Harvey abandonne son dos contre son torse il inspire fort, Terry, parce que ça lui fait quelque chose qu'il se libère comme ça contre lui. Il se sent fort avec Harvey, Terrence, se sent vivant et beau, se sent important, indispensable peut être, même. Et quand il l'embrasse il sent un vertige l'emporter. C'est l'effet Harvey. C'est grand et doux, et ça fait du bien. Harvey lui fait du bien et n'il n'a qu'à être là, sans rien dire, pour y arriver. Et il veut l'aider Terry, être là pour lui et lui changer les idées alors il le pousse, le chatouille et soudain il l'entend doucement rire. Il se demande même si ce n'est pas la première fois qu'il l'entend rire comme ça et il ne peut s'empêcher de le trouver beau, son rire. Harvey lui bloque les poignets pour qu'il arrête, lui fait comprendre qu'il ne pouvait pas associer Terry à un cauchemar mais les paroles glissent, parce qu'il est persuadé d'être aussi laid que le reflet qu'il perçoit dans son miroir chaque jour, Terry, reflet déformé au fil des ans par les mots blessant de son père, celui qui aurait dû l'aimer mais qui l'a finalement brisé. Et comme il n'y croit pas il ne répond rien, laisse la remarque se perdre dans l'air. "Tant que t’étais contre moi, je n’avais pas peur. Pourquoi t’as quitté le lit ? Il est quelle heure ? Tu faisais quoi ?" Il sourit, Terrence, tendrement, alors qu'il le surplombe. Il sourit parce qu'il sent beaucoup de choses dans ces mots, beaucoup d'inquiétude, beaucoup de doutes aussi. Harvey libère ses poignets pour aller poser ses mains sur ses cuisses et à leur contact il frémit, se mord la lèvre sans parvenir à se contrôler puis lui répond J'ai été prendre une douche et il est... il se contorsionne pour regarder la pendule et souffle "18h47" en revenant se placer sur lui. Le contact de leurs corps nus ne le laisse pas indifférent et il doit bien l'avouer, il se retient comme un fou pour ne pas dire à Harvey à quel point il a envie de lui, là, tout de suite, encore. Et il pense que partout où il sera, partout où il le verra, il aura envie de lui. De l'enlacer, de s'allonger sous son corps puissant, de l'embrasser, qu'ils défoncent d'autres tables sous le poids de leur fougue s'il le fallait. Il se foutait de tout, Terry, tant qu'Harvey était là. C'est étrange cette sensation d'ailleurs, c'est nouveau, étonnant, ca mord le ventre et coupe le souffle. Ce qu'Harvey provoque en lui est au delà de tout ce qu'il avait jamais espéré, imaginé, au delà des pensées qu'il avait pu nourrir quand il songeait à ce que ça pouvait faire d'être allongé contre lui, c'est au delà de tout.
« T’en as déjà marre de mes bras ? » Terrence laisse s'échapper un rire attendri tout en fermant les yeux, la tête qui se penche doucement, lascive, au contact de ses doigts contre sa clavicule. Son ventre qui se tord dans tous les sens. Courant électrique. Tourbillon fou. Il souffle dis pas de bêtise, Harvey, accompagne ses mots par des gestes, ses paumes qui passent contre ses biceps puissants et quand Harvey se redresse pour le prendre par les hanches et le rapprocher de lui, quand leurs visages se font face dans un souffle commun et qu'un désir encore muselé leur brûle les pupilles, il lâche un gémissement de surprise et le fixe, le thorax au bord de l'implosion, les poumons bâillonnés. Harvey..? Question sans réponse parce qu'elle est réthorique, c'est l'évidence et il suffoque d'attendre qu'il l'embrasse. Embrasse-moi embrasse-moi embrasse-moi embrasse-moi embrasse-m.. Et il s'execute enfin avec une passion non retenue, cheval sauvage lancé au galop.« J’ai envie de toi, Terrence. » Moi aussi.. Il aime quand il pose ses mains sur son visage et quand son souffle se fait lourd contre sa peau. Il aime parce qu'il réalise que c'est lui qui lui fait ça et que ça n'a rien de mauvais, rien de triste, rien de mal. C'est naturel et c'est bon. Et il le désire, Terrence, il le désire si fort qu'il pourrait lui hurler de l'aimer encore, fort, dans les draps, ou il veut. Parce qu'avec lui il se laisse aller, Terry, mais il ne devient pas une poupée de chiffon ou un bout de viande qu'on a oublié de respecter. Avec Harvey, il ne subit rien. Bien au contraire et c'est surement ce qu'il trouve le plus émouvant; il donne et reçoit. Avec Harvey, les barrages cèdent de tous les côtés et ce sont des torrents d'émotions qui se déversent sous ses côtes. Il ne contient plus rien, Terrence, ne comprend pas ce qui se passe mais tant pis ça n'a pas d'importance parce que pour lui, il s'offre sans réfléchir, sans harnais ni parachute. Il saute dans le vide et ferme les yeux parce qu'il sait que la chute sera douce, que l'impact sera indolent, il saute sans s'imaginer une seconde que dans quelques heures tout allait voler en éclat, cruel destin. Il ne le sait pas et c'est ce qui fait qu'il s'abandonne totalement dans ses bras, inconscient, insouciant, le coeur léger et l'espoir incrusté partout sur sa peau comme des diamants sur un collier. Il brille, Terry, parce que son amant lui offre de la lumière. Il respire aussi, parce qu'il reçoit plus d'air qu'il ne lui en faut et il tremble doucement alors que la bouche d'Harvey lui frôle la mâchoire pour échouer sur le lobe de son oreille. Point qu'il découvre érogène, il frissonne et laisse s'échapper des sons discrets, yeux fermés, corps en attente, souffle coupé. Il aime ça, quand Harvey prend le contrôle sans jamais lui manquer de respect, il aime ça découvrir qu'il avait raison toutes ses nuits à le fantasmer, que tout en lui est différent des autres, aime déchiffrer son corps et savoir que les mots qu'il prononce sont pour lui, et rien que pour lui. « Terriblement, ça me bouffe a l’intérieur tu sais. » Il ouvre la bouche pour parler mais il se sent soudain terriblement ému alors il baisse la tête et observe le torse d'Harvey sur lequel il pose sa paume de main, sur le coeur. Là? Il prend la main d'Harvey et la place sur son propre torse, son palpitant qui défonce tout et qui pulse contre les doigts de son amant. Tu sens? Ca, c'est à cause de toi. Il s'approche et lui embrasse le coin droit des lèvres. C'est grace à toi. Et il lui embrasse le coin gauche avant de laisser ses baisers glisser le long de sa mâchoire jusqu'à la clavicule puis jusqu'aux pectoraux qu'il s'autorise à découvrir complètement, les dents qui s'accrochent mollement sur le téton et son corps qui s'enflamme. Il pousse Harvey doucement pour qu'il s'allonge et continue de descendre encore, les mains posées sur ses flancs et les sillons de sa langue qui arrivent jusqu'à l'aine. Il étouffe un gémissement contre sa peau alors qu'il s'apprête à le goûter comme il mourrait d'envie de le goûter, la bouche qui s'ouvre et sa tête qui commence une valse tendre et sensuelle, du haut vers bas puis du bas vers le haut, les boucles qui se balancent, les gémissement étouffés et le ventre transformé en volcan. Il aime ce qu'il ressent, ce qu'Harvey lui fait ressentir. Il aime ce qu'il devient quand il est avec lui, comme s'il le poussait au meilleur, comme s'il faisait bouclier contre l'ombre, repoussant ses peurs les plus profondes. Il ne comprend pas pourquoi il lui fait tant d'effet mais il ne veut pas savoir, il ne veut pas parce qu'il s'en fout finalement de trouver un parce que aux pourquoi, il perd pieds et pour la première fois de sa vie ça ne l'effraye pas. Il sait que les abimes sont proches pourtant, toujours quelque part à l'attendre parce qu'il est fait de noir, Terrence, plutôt conscient de l'obscure brouillard qui l'habite mais pour le moment il a le coeur bercé de soleil à s'en cramer les veines, ça brûle brûle brûle et c'est une douce brûlure qu'il souhaiterait éternelle, délicate brûlure qui ne fait pas souffrir et sur laquelle il n'y a pas besoin de souffler. Ou alors si, mais pour attiser les braises, les faire rougir, les faire flamber, jusqu'à disparaitre dans un gigantesque brasier. Il flambe oui, se consume sous le souffle de leur passion, la langue qui parcourt tout, les joues qui aspirent, les lèvres humides, les yeux fermés. Et puis d'un coup il ne tient plus, se redresse dans une grande inspiration et s'allonge sur Harvey, ses lèvres qui se raccrochent à la peau de son cou et ses mains qui le caressent de partout. Il souffle fort, frotte son nez contre sa barbe et frissonne. Et il aurait envie de le formuler. De lui dire "fais-moi l'amour, fais-moi hurler ton prénom" mais lui aussi a besoin qu'on lui prouve qu'il est important, petit être bourré d'insécurités qu'il ne montre pourtant jamais, alors il ne dit rien et se redresse, ventre contre ventre et bras tendus, les boucles qui lui tombent de chaque côté du visage et il le regarde, la respiration lourde, le coeur qui implose. Aller Harvey, retiens-moi toi aussi, montre-moi. Prends-moi. Prends-moi tout entier.
Dernière édition par Terrence Oliver le Dim 8 Sep 2019 - 17:29, édité 2 fois |
| | | | (#)Lun 26 Aoû 2019 - 18:39 | |
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Don't let the memory fade → J’ignore comment tu réussis cet exploit, Terrence, mais le cauchemar n’est plus qu’un vague souvenir, aussitôt estompé par ta douceur et ta tendresse. Je glisse alors doucement dans notre étreinte et je m’abandonne, le corps qui s’alourdit, en confiance, et qui se laisse dominer sans crainte. Ses lèvres sur ma peau me font frissonner, sa voix telle un doux murmure, mélodieuse et apaisante, caresse mes tympans et ses mots me rassurent. Il n’était qu’à la douche, et nous avons encore quelques heures devant nous. La perspective de devoir sortir du cocon que nous avons créé ensemble la veille me terrifie, j’ai peur de retrouver la vie au-dehors, le monde, les obligations, les exigences, ainsi que la lassitude et la solitude… Vais-je me retrouver seul à nouveau ? Sans tes bras pour me cajoler, sans ta voix pour me bercer, sans ton corps pour me réchauffer, sans ton âme pour me redonner vie, que vais-je devenir ? Sans toi, je vais tellement souffrir… - Dis pas de bêtises, Harvey… Et arrête aussi d’en penser. Laisse-toi aller, profite… De ces quelques heures qui te sont encore accordées, de ce temps en suspens en dehors de la réalité, de cet arrêt momentané qui est en train de t’offrir bien plus que tout ce que tu as pu avoir en trente-trois ans d’existence. Profite… Aime et vis. Je me redresse et les paumes calleuses de mes mains agrippent les hanches fines et la peau douce de mon amant tant désiré, assis nu sur moi, offert à mon regard, suppliant mon toucher, brillant de désir. – Harvey. Mon regard sillonne ses lèvres et mon ventre se tord sous les assauts du plaisir, réponse silencieuse à son gémissement de surprise. Mon souffle s’attarde un instant sur sa peau, se mêle au sien doucement avant que nos lèvres ne s’attachent et s’emprisonnent pour laisser la valse de nos langues, de nos cœurs enhardis et téméraires, tourbillonner et devenir folle. Et ça crépite un peu partout, mon corps s’enflamme et c’est l’envie de le posséder qui me gagne, de le faire mien entièrement, totalement, irrévocablement. Et ce n’est pas une envie brutale, encore moins bestiale, mais intuitive et instinctive, une envie qui me broie les organes, me serre les tripes et écorche ma chair, une envie que je ne peux pas repousser et qui s’impose, impétueuse, prenant le dessus sur tout le reste. Mes baisers dévient sur sa joue, sa tempe et puis son oreille et s’attardent un instant pour lui faire part de ma réalité. Car ça me bouffe, oui. Ça me bouffe, ça me ronge, ça m’inonde, ça m’asphyxie et j’ai la sensation de quémander pour quelques instants de vie. Laisse-moi vivre encore un peu dans tes bras… Au creux de tes reins… Laisse-moi vivre en toi… - Là ? Il attrape ma main, Terrence, pour la poser sur son torse au plus près de son cœur et son geste me touche incroyablement. Oui, là… Je hoche doucement la tête, un petit sourire timide qui s’installe sur mes lèvres alors que mon regard fond dans le sien, ému. – Tu sens ? Ça, c’est à cause de toi. Et sous la pulpe de mes doigts, sous la paume de ma main, je sens les battements frénétiques de son cœur. Merveilleux ‘boom boom’ dont la mélodie harmonieuse pénètre sous mon épiderme, parcours tout mon être pour venir s’accorder sur la même note que les pulsations de mon palpitant qui cogne, cogne, cogne contre ma cage thoracique. Et il menace d’en sortir, car il n’a qu’une envie mon cœur, c’est se lier au sien. Se propulser en-dehors de mon corps, loin de tous mes problèmes futiles, loin de ma tête remplie de brume épaisse ; il veut s’affranchir de tout ça, se propulser pour percuter le sien, et se mélanger pour réparer toutes les cassures, combler toutes les fissures et battre encore plus fort, plus intensément, plus harmonieusement. Il s’approche Terrence, la douce brise de son souffle caresse mes lippes en attente et en demande des siennes, la tension monte d’un cran lorsqu’il murmure – C’est grâce à toi. Et ce murmure me frappe comme une lame de fond, il s’engouffre partout en moi alors que je réalise brusquement qu’il a raison. C’est grâce à toi que je respire, Terrence. Depuis hier, je respire à nouveau, je revis et j’aime celui que je suis en ta présence. Je n’ai pas besoin de me montrer sous un autre visage, pas besoin de me cacher, pas besoin de faire semblant. Tu acceptes mes plaies et mes démons, tu soignes les unes, éloignes les autres, comment réussis-tu un tel exploit ? Je n’en sais rien, et peut-être que je m’en fous aussi de comprendre, de savoir, peut-être que tout ce qui compte c’est ce que je ressens. Cet apaisement, cette quiétude, ce bien-être… Tout ce que j’ai toujours cherché, je le trouve au creux de tes bras, Terrence. – Je me sens bien… avec toi. J’avoue dans un murmure alors que ses lèvres parcourent mon torse, laissant mille frissons sur leur passage ainsi que la saveur exquise de leur douceur. Un doux soupire s’échappe de mes lèvres alors que ma tête bascule vers l’arrière, mes prunelles bleutées découvrant le plafond sans grand intérêt avant que la barrière de mes paupières ne les recouvre, bien trop occupé à ressentir les sensations qui me dévorent intérieurement. J’imagine ses lèvres ourlées sur ma peau, et je tente de deviner leur trajectoire tout en savourant leur moindre mouvement sur mon corps chargé de désir et attentif. Un petit gémissement s’extirpe du fond de ma gorge, roulant sur ma langue pour s’envoler dans un souffle alors que la morsure douce de ses dents sur mes tétons me rend fou. Zone particulièrement érogène chez moi, l’une de mes mains quitte sa hanche pour venir serrer les draps défaits du matelas. Mon corps bascule sur le matelas alors que ses lèvres habiles poursuivent leur route en parcourant minutieusement mon torse, puis mon ventre. Je me cambre et mon torse se soulève plus vite, ma respiration erratique se coince dans ma gorge et mon front se heurte à l’oreiller. Divine torture, les sensations qui me parcourent sont indescriptibles. Des milliers de papillons explosent dans mon bas-ventre et battent des ailes férocement, emportés par la tempête de mes émotions qui déferle, rafales de bonheur, bourrasques de plaisir, je suis complètement soumis au tourbillon de cet ouragan de volupté. Je me crispe, des gémissements s’échappent de mes lèvres entrouvertes alors que je me retrouve submergé, en quête d’air, savourant la noyade sous la déferlante de sensations plus vives les unes que les autres. Puis, il se relève, Terrence. Il se redresse et vient s’allonger sur moi. Aussitôt mes bras l’emprisonnent contre mon torse et mes lèvres viennent à l’encontre de sa peau alors que je me recroqueville autour de lui. Je tremble de désir, mes lèvres frémissantes parcourent son front, ses tempes ; mon nez enfoui dans ses boucles folles au parfum à la noix de coco, l’une de mes jambes s’enroulent autour de ses cuisses pour le bloquer encore plus contre moi. Mes mains agrippent ses fesses, les empoignent et les caressent alors que mes lèvres viennent à l’encontre des siennes. – Terrence… Que je murmure, le cœur à vif, laissant flotter son prénom dans l’air, entre nos deux bouches avides de plus, prêtes à se dévorer avec férocité. Puis, d’un coup de bassin, je fais basculer nos deux corps fiévreux sur le matelas et m’impose au-dessus de lui. Je tends mes bras de chaque côté de son visage et coule un regard de braise sur son corps fin allongé sous le mien, nos bassins collés l’un à l’autre. Un sourire se pose sur mes lèvres, je reviens vers ses yeux, un brin amoureux et totalement séduit, je dis – Je vais te manger tout entier, Terrence. Je le préviens, je compte bien le mettre au supplice car même si je n’ai qu’une hâte c’est de faire qu’un avec lui, j’ai bien l’intention de le rendre fou et de le voir se tordre de désir jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. J’ai envie qu’il soit à la limite de me supplier de le prendre et de l’emmener au septième ciel. Comme un rapace, je fonds sur son cou et mes lèvres aspirent sa peau sensuellement, j’y laisse une trace légèrement rougie pour qu’il se rappelle constamment de cet instant. Haletant, le corps moite de désir, les mains qui découvrent son corps et se serrent dessus, agrippent la peau, je trace une ligne jusqu’à son nombril descendant longuement le long de son corps avant de relever mon visage vers lui. – T’es beau, Terrence, je te jure. T’es beau, nu devant moi… J’aime tellement ce que je vois, t'es... tout en couleurs... Le besoin de lui confier ma pensée m’a arrêté en pleine action, et c’est légèrement ému que je repose mes lèvres sur sa peau douce. Ma main serre sa cuisse, lui fait relever la jambe pour la poser sur mon épaule, alors que je glisse suavement plus bas. Les lèvres qui arpentent les moindres recoins de sa peau, viennent le déguster lentement avec douceur et délicatesse, sans empressement, prenant le temps de savourer le moindre pli de chair avec délice. Mes mains caressent lentement son corps, faisant monter le désir qui s’impose tout autour, pesant et lourd, bienvenu. Et il se tortille, Terrence, il gémit et je redouble d’ardeur, porté par une liesse folle. Lorsque je ne peux plus me retenir, je me redresse enfin et c’est avec un sourire comblé que je le regarde Terrence, fiévreux. Puis mon corps s’aligne au-dessus du sien et tout en douceur, ils se lient et ne font plus qu’un. Et c’est doux, c’est calme au début, le temps de s’habituer l’un à l’autre. Ça bouillonne à l’intérieur, ça me bouleverse et ça pulse dans ma cage thoracique. Je récupère ses lèvres et entre deux souffles erratiques, je murmure son prénom, douce mélodie prononcée du bout des lèvres – Terrence... Et encore une fois, il ne s’agit pas là que de sexe mais de bien plus. Union des corps, communion de l’esprit, ma main vient serrer la sienne et nos doigts s’entremêlent avec un désir d’appartenance encore non-prononcé. Et pourtant, cette idée s’instaure en moi et fait son nid, tandis que poussé par la liesse de nos corps en fusion, je m’abandonne aux douceurs du plaisir et de l’amour. |
| | | | (#)Dim 8 Sep 2019 - 18:01 | |
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Don't let the memory fade
Ils sont loin les réveils pénibles et éprouvants, il est loin le douloureux constat d'être encore vivant matin après matin à se demander pourquoi il est encore là. Elles sont loin les épines de la solitude qu'il avait si souvent senti plantées sous sa peau, loin les aurores noyées sous les larmes. Terry, il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de pouvoir faire l'expérience d'un réveil si doux, n'avait jamais vécu ce que c'était que de s'éveiller avec le sourire épinglé partout partout, le coeur rasséréné, le corps emplis d'un flux tout neuf comme il est en train de le vivre, là, maintenant. Et il ne sait pas mettre de mot sur ce qu'il ressent en observant son amant endormi, assis sur le lit, ou allongé, à respirer ou à parler. Il ne peut pas qualifier l'ineffable alors il ne tente même pas, relâche toutes les barrières qui n'avaient pas encore cédé et se laisse voguer au gré du courant. Je sais pas ce que tu es devenu pour moi, Harvey, mais j'aime ce que je suis quand tu es là. Oui, il est là, Harvey. Bien palpable, dans son appartement, dans ses draps ce n'est pas un rêve et il s'interroge, Terrence, se demande si tous ses réveils ressembleront désormais à celui-ci, s'il l'aura dans ses bras chaque fois qu'il ouvrira les yeux et s'il sera dans les siens en les fermant le soir. Y a mille questions qui lui traversent l'esprit mais ce n'est pas le moment de s'encombrer alors il se laisse simplement porter par l'instant, confie l'avenir au destin et autorise tout à s'envoler, y compris son coeur alors que pour une fois ses pieds à lui sont solidement ancrés dans le sol, fixés sur le présent; Terrence, les pieds sur terre, mais le coeur au fond du cosmos et au plus près des étoiles.
Assis nu à califourchon sur lui, il réalise qu'il n'a jamais aimé autant le contact d'un autre contre sa peau, qu'il n'a jamais frémit si fort à des mains qui l'effleurent, n'a jamais eu envie si copieusement que ça dérape encore et encore jusqu'à s'en déchirer le coeur. C'est si simple avec Harvey, si indolent qu'il n'a pas à réflechir, pas à se demander ce qu'il doit faire ou pas. Il fait, et il sait qu'il ne sera pas nul, parce qu'il le lui dit – Je me sens bien… avec toi. . Il est bien avec lui. Il est bien avec lui. Vraiment, Harvey? T'es bien avec moi? Tu sais, j'suis tout pété, j'ai peur de pas savoir comment faire moi, avec tous ces sentiments qui débordent de partout, j'suis pas doué avec ça, je risque de tout faire voler en éclat.. Mais ces pensées sont vites chassées alors qu'il redécouvre son corps de sa langue jusqu'à arriver contre son intimité.
Il ne sait plus où sa bouche commence et où Harvey se termine, les parois de ses joues contre la peau de son sexe et il s'active, se rapproche et s'éloigne en ponctuant ses allers-retours de gémissements étouffés, il met ses inquiétudes au placard parce qu'il croit qu'il aime ça, l'avoir au creux de sa bouche. Non il ne croit pas, il en est certain et c'est probablement cette confiance en lui que ce constat dépose qui le fait glisser le long de sa hampe pour aller découvrir avec délice ce morceau de peau plus tendre et chaud. Dans une inspiration lascive il s'éloigne finalement, les lèvres humides de sa salive et il le regarde, les yeux brillants ça te fait du bien, dis, Harvey? Je fais ça bien? et sans attendre de réponse il y retourne parce qu'il en veut encore, incapable de contrôler les vagues de désir qui lui mordent le corps. Il n'a pas besoin de réponse en vérité, Terry, parce qu'il le sent gonfler un peu plus à chaque seconde, il les sent, les coups de bassins légers et les frissons sur sa peau, il les entend, les sons qui sortent de la bouche d'Harvey qui ressemblent à des "encore". Et quand il stop tout pour venir s'allonger sur lui il sent que ce dernier le retient, que son corps entier réagit à tous les signaux qu'il envoie et ça allume quelque chose de tendre au fond de son bas vendre parce qu'il a envie de lui, Terry, terriblement. Et il brûle, il brûle. Incandescent. C'est la première fois tout ça et il se demande si cette passion dévorante finira pas s'éteindre un jour ou si le feu les cramera avec autant de force longtemps encore. Il a si peur que ce ne soit qu'un feu de paille, un feu de joie, un truc éphémère qui ne tiendra pas, qui s'essoufflera aussi vite qu'il a pris vie et s'il devait être honnête, il dirait qu'il espère férocement continuer à brûler quitte à être réduit en un petit tas de cendres, parce que ce qu'il ressent à son contact n'a rien de comparable, et qu'il ne veut pas que ça s'arrête.
La jambe d'Harvey qui le retient, son prénom murmuré qui résonne contre les murs de l'appartement et le corps qui bascule pour finalement s'offrir avec fièvre, il gémit, Terrence, ferme les yeux, parce qu'il est là où il doit être et que ça le rassure quand Harvey prend les devants, pas encore prêt sûrement à le faire lui-même. Le dos contre le matelas, Harvey entre ses cuisses et les avant bras de chaque côté de sa tête, mollement déposés, il le sent, le regard de son amant parcourir son corps et ça ne le dégoûte pas parce qu'il le contemple plus qu'il ne le reluque, le caresse des yeux plus qu'il ne le toise et quand il lâche un sourire plein de tendresse y a comme une morsure qui le force à ouvrir les paupières et il sourit en retour, Terrence, la respiration lourde, les poumons en apoplexie et le ventre en flammes. Je vais te manger tout entier, Terrence. Il ouvre la bouche, rit doucement en attirant Harvey contre son torse, les mains sur son dos, à parcourir doucement sa peau et les reliefs de ses muscles du bout des doigts comme on toucherait un papier précieux qu'on aurait peur de salir ou d'écorner. Ah ouais? Et c'est lancé sur le ton du jeu, les pupilles espiègles et la lèvre qu'il se mord fort Bah vas-y.. Il ne veut pas que ça soit rapide, il veut que le plaisir monte graduellement, que sa cage thoracique le supplie de reprendre de l'air et il provoque doucement, Terry, ah ouais lâché comme un t'oserais? et il ne se connaissait pas comme ça mais il va de surprise en surprise avec Harvey comme s'il servait de révélateur. Grâce à sa présence, Terry devient Terrence. Bouffe-moi. Et c'est ce qu'il fait, Harvey, il lui dévore d'abord le cou, l'aspire pour laisser un suçon dans son sillage, les mains qui touchent son corps et il se tortille, Terry, les os qui roulent sous la peau de ses hanches tandis qu'il cambre le bassin. T’es beau, Terrence, je te jure. T’es beau, nu devant moi… J’aime tellement ce que je vois, t'es... tout en couleurs... Il a la souffle court, il halète, il n'en peut plus. Il aime ce qu'il lui dit et il aurait presque envie de pleurer s'il n'était pas grignoté par le désire. Il relève la tête du matelas pour l'observer puis la relâche d'un coup dans un soupir, les yeux qui se ferment et les mains qu'il s'autorise à venir se perdre dans ses cheveux blonds. Tu dis encore... des bêtises.. le souffle chaud. Tu me rends beau, Harvey. Tu ne t'en rends pas compte. Mais c'est ton oeuvre, tout ça. Et moi là, j'suis à toi. Et puis ça le prend d'un coup, cet espèce d'éclair qui lui zèbre le corps, ce frisson monumental qui lui arrache un gémissement langoureux. Harvey prend possession de sa peau, la découvre à nouveau, relève une de ses jambes pour mieux le dominer et il n'en peut plus, son âme qui le réclame et son corps qui bouge dans tous les sens, une main qu'il remonte pour venir agripper ses propres cheveux, la nuque arquée vers l'arrière. Il prononce son prénom, une fois, deux fois, mille fois il croit. Et quand il pense exploser dans un torrent de chaleur il le sent revenir à sa hauteur et entrer en lui sans préavis, en douceur et dans le respect. Ca lui arrache un cri qu'il étouffe contre son épaule, le dos qui se voûte pour le retrouver, les dents qui se plantent dans sa peau avant de se laisser aller. C'est un tourbillon qui l'emporte et il ne se retient pas, l'accueille, l'invite, incline son bassin pour qu'il aille tout au fond. Entre deux baisers brûlants il ponctue ses respirations erratiques de encore et de t'arrête pas.. et il réalise qu'ils font l'amour, du sexe avec sentiments, une fusion éphémère de deux âmes qui s'étaient trouvées et qui ne savaient plus être séparées. Les minutes passent, le temps s'égrène et leurs peaux moites se percutent, les positions s'enchainent et les respirations s'intensifient au rythme des coups de plus en plus secs. Allongé de nouveau sur le dos, c'est dans un cri qu'il atteint le climax, Terrence, le corps tout entier qui vibre et qui explose, les joues roses, le front humide et les mains qui tentent de s'accrocher au dos et àa la nuque d'Harvey dans l'espoir de ne pas perdre pieds. Mais c'est trop tard et il tremble, tente de reprendre son souffle mais c'est impossible car l'air est lourd et ses poumons compressés par le désir. Il fini par l'attirer contre lui, enroule ses jambes et refuse de le laisser s'en aller alors qu'il reprend doucement ses esprits. Harvey.... Et il n'a pas d'autre mot, rien qui ne puisse décrire avec quelle folie il s'était inconsciemment épris de lui. Il tremble, il tremble et ses jambes ne répondent plus, coton, chewing gum, brûme. Il lui a fait l'amour pour la troisième fois depuis ce matin et il pourrait en redemander encore s'il n'était pas si chancelant et que le temps ne les rappelait pas à lui. 19h32. Il garde la tête d'Harvey posée contre son torse, la paume qui caresse machinalement ses cheveux, ses doigts qui les replacent derrière son oreille. Puis après quelques instants passés dans un silence rassurant, les corps se séparent et Harvey roule sur le côté tandis que Terrence reste là, encore offert, la main sur le ventre pour essayer de conserver sous sa paume la chaleur qu'il avait répandu à l'intérieur de lui. Il fixe le plafond, la respiration qui se calme et il lance on commence dans une heure. J'ai pas envie d'y aller.. Mais ils n'ont pas le choix et il se redresse, la respiration qui se coupe, le corps lourd. Il n'a pas envie d'y aller mais tout est différent désormais et il a le sourire jusqu'aux oreilles, le coeur en fleur, ses boucles folles emmêlées autour de son visage encore un peu fievreux: il est heureux. Il s'approche, l'embrasse doucement sur les lèvres, fini par se mettre debout et s'allumer une clope, toujours nu comme un ver. Je vais commander un truc à bouffer, j'ai des réductions sur les naans au fromage chez l'indien au bout de la rue, tu veux quelque chose en particulier? Et tout en choppant le téléphone et en composant le numéro il ne se rend pas bien compte qu'il est en train de vivre un truc normal, parfait, un morceau de vie banal, singulier. Deux amoureux qui commandent à manger après avoir fait l'amour dans des draps défaits sans se douter de l'ombre qui planait déjà au dessus d'eux et qui n'allait pas attendre plus de quelques heures avant de refermer ses griffes acérées sur ce qu'ils étaient en train d'essayer de construire, eux les gosses abimés, château de carte bien trop fragile encore et qui n'allait pas résister à son souffle puissant, celui de la peur, celui des agonies du passé et des morsures de l'avenir.
Dernière édition par Terrence Oliver le Jeu 12 Sep 2019 - 20:06, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 12 Sep 2019 - 19:17 | |
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Don't let the memory fade → Ta bouche s’enroule autour de moi et elle me possède. Tendre et voluptueuse, elle est une caresse divine qui s’impose en rythme sur ma peau. Experte et sensuelle, elle provoque en moi mille frissons. Ta bouche, avec ses deux lèvres ourlées dont celle du bas légèrement plus épaisse, accueillante et réceptive. Elle aime autant donner que recevoir cette bouche et le désir roule sur ta langue, et s’échappe dans un murmure vibrant. Que j’aime la sentir sur moi, cette bouche à la fois silencieuse et autoritaire, que j’aime sa caresse tempétueuse provoquée par l’aspiration du creux de tes joues. Chaude et humide, dotée d’une langue agile qui tournoie et se délecte des réactions de ma peau après son passage, car elle y revient sans cesse, là où le plaisir engorgé s’apprête à se libérer. Elle y revient et elle titille, joue comme un funambule qui danse sur un fil et elle maîtrise à la perfection l’équilibre, le fabuleux dosage entre excitation brûlante et frustration piquante. Ô doucereux va et viens qui met tout mon corps en liesse, ô divine brûlure qui transcende tout mon être, ô tes lèvres caressantes qui me mettent au supplice, ô ta bouche, ta bouche merveilleuse qui me sublime et me domine de sa superbe. – ça te fais du bien, dis, Harvey ? Je fais ça bien ? Tu fais ça mieux que personne, Terrence, mais je suis dans l’incapacité de te le dire. Car ma bouche à moi, je ne la contrôle plus vraiment à cet instant. Lèvres entrouvertes pour laisser échapper les gémissements de plaisir qui m’échappent, légèrement tremblante elle est asséchée par l’air qui y entre et en sort si vite, si vite que ses parois sont arides. Tout ce que je peux faire, c’est glisser ma main dans tes boucles brunes, Terrence et y serrer mes doigts. Ils se crispent sous le désir qui s’embrase, sous la chaleur des flammes qui brûlent à l’intérieur de moi et mon bassin bouge légèrement, peinant à suivre la cadence imposée par tes directives avides et délicieuses. Je suis soumis, Terrence, totalement soumis au plaisir que toi seul sait me donner.
Et c’est un râle de frustration qui s’échappe lorsque tu remontes et que ta merveilleuse bouche arpente à nouveau tout mon corps, délaissant mon sexe gonflé de plaisir. Mais je ne t’en veux pas, car mon excitation est à son comble et que j’ai envie de te rendre la pareille. Tu es si beau, Terrence tu sais. Tes grands yeux me regardent comme pour s’assurer que je ne suis pas un mirage. Je suis là, Terrence. C’est bien moi qui suis contre toi, c’est bien mes mains qui te touchent et mes lèvres qui se délectent de la douceur de ta peau. Il n’y a personne d’autre, Terrence. Rien que toi et moi, et tu me rends fou. Je murmure ton prénom, je t’embrasse et nos corps basculent, les positions changent. Voilà que je me dresse au-dessus de toi et que mon regard sillonne ton corps parfait, offert à tous mes sens et j’en profite allègrement. Puisque t’aimer est si bon, Terrence, je vais prendre mon temps. Ma langue glisse dans ton coup et repère chaque détail de ta peau, si tendre, si délicate, si délectable… Clavicule, pectoraux, flanc et abdominaux, je savoure chaque aspérité de ta peau mate qui roule sous la mienne. Tu me sens, là, Terrence ? Car c’est moi qui suis contre toi, c’est ma peau qui se frotte contre la tienne, ce sont mes doigts qui glissent sur tes courbes et écartent tes fesses, c’est ma langue qui vient caresser ton intimité avec langueur et qui s’immisce en toi, plus profondément encore alors que tu te tords sous les assauts du plaisir qui monte. Et je te respire, je te goûte et te déguste avec un plaisir transcendant, le palpitant au bord des lèvres qui s’affairent tant et plus dans les recoins et les plis chaleureux de ton corps si désiré. Et si je dis des bêtises, Terrence, je suis capable d’en faire énormément aussi et toutes ne sont pas déplaisantes, n’est-ce pas ? Je suis sûr que tu aimes mes bêtises dans le fond. Et moi j’aime me glisser en toi, j’aime te sentir là, respirer ton odeur et connaître le goût de ta transpiration, j’aime t’entendre gémir, j’aime lorsque tu prononces mon nom sans t’arrêter, encore et encore… Et lorsque le plaisir est partagé, il est décuplé. Aussi je redouble d’efforts et insiste, par à-coups, à la recherche du point culminant, celui de non-retour, celui où l’extase est quasiment palpable, au bord du précipice. Mais personne ne chute, non pas pour l’instant.
Lorsque je me redresse, le corps en transe, les muscles saillants, la respiration chaotique et les lèvres gonflées, je te prends Terrence, tout entier. Je prends ta force et ta faiblesse, je prends tes joies et tes détresses, je prends tout ce que tu me donnes et tout ce que tu veux garder car c’est moi qui suis en toi. Je te domine avec un plaisir incommensurable, avec une hardiesse pleine de fougue, les corps qui claquent l’un contre l’autre et les va et viens haletants, prometteurs d’une euphorie certaine, d’une joie immense et d’un grand trouble. Je te domine mais lorsque tu ordonnes, je m’exécute car je n’éprouve pas plus grand plaisir que de te voir maître de tes désirs. Et nos corps s’affolent, nos cœurs s’ébranlent, l’amour frappe l’air et embue la pièce, l’atmosphère se charge de désir et devient lourde, suffocante. Je ne respire plus qu’à travers ton souffle, entrecoupé de gémissements lascifs, les lèvres qui tressautent et les regards qui se perdent et se fondent l’un dans l’autre. Et si je le pouvais, je figerais le temps pour que toi et moi puissions revivre cet instant éternellement. Et les vagues de plaisir nous submergent, les corps tremblent et s’accrochent l’un à l’autre, bouleversés et transportés par la houle folle des sentiments ravageurs, jusqu’à l’explosion, le heurt brutal de la jouissance. Et nous échouons sur les plages des délices de l’hédonisme, haletants, transpirants mais remplis de ce bonheur extraordinaire que l’on ressent lorsque l’amour nous transcende. Le front posé contre ta clavicule, je me repose et mon visage écrasé sur ton torse, me délecte de ton odeur. J’aime ta sueur, elle a le goût du bonheur. Je sens tes doigts venir masser doucement mon crâne, alors je ferme les yeux et m’abandonne aux douceurs de tes caresses qui me délassent. Je pourrais m’endormir au creux de tes bras, j’y suis tellement bien si tu savais… Tes bras sont comme un petit bout de paradis pour moi, je n’ai peur de rien lorsque je suis contre toi car plus rien n’a d’importance en-dehors de toi et moi.
Je suis en train de m’endormir d’ailleurs, mais il ne faut pas. Alors je roule sur le côté, et désunit nos corps imbriqués l’un dans l’autre tout en frottant le visage fortement. Je n’ai aucune envie de sortir de cette bulle, notre bulle. La réalité ne me plait pas, je ne veux pas quitter cet endroit. Car j’ai peur au-dehors. Il y fait froid, il y fait noir et je suis seul dehors. Le bras posé sur les yeux, je reste silencieux et essaie de calmer les craintes irrationnelles qui m’envahissent de manière soudaine, bien trop soudaine. – On commence dans une heure. J’ai pas envie d’y aller… Je pousse un long soupire et réponds d’une voix lasse et sans aucun dynamisme – Moi non plus. Je n’avoue pas qu’au-delà du fait de travailler, c’est surtout le fait de devoir me séparer de lui qui me déplait le plus. Tu n’es pas un mirage, Terrence, n’est-ce pas ? Dis, tu ne vas pas t’évanouir dans l’atmosphère sitôt que j’aurais tourné le dos ? Tu vas me laisser Terrence ? Est-ce que toi aussi, tu vas m’abandonner après m’avoir fait croire au bonheur ? Et toutes ces questions restent en suspens, le gamin ébranlé à l’intérieur de moi ignore qu’il est celui qui fera le plus grand mal dans quelques heures. Il ignore que ce sera lui qui sera à l’origine de l’abandon, que ce sera lui qui disparaîtra et ne reviendra pas, que ce sera lui qui brisera la promesse silencieuse de cette magnifique journée. Alors j’hoche la tête, ne dit jamais non à un peu de bouffe et je me lève à mon tour pour m’activer. Prendre une douche et m’habiller, savourer les dernières minutes en sa compagnie et le découvrir un peu plus avec simplicité. Il y a pourtant cette boule qui prend forme dans mon ventre, annonciatrice de malheurs, comme un mauvais présage qui plane au-dessus de nos têtes. Tu les vois venir les problèmes Terrence ? Est-ce que tu crois qu’on va réussir à faire bloc toi et moi ? Est-ce que tu crois qu’on y résistera ? Qu’on est plus forts que ça ? Que les fourberies du maître destin ? Je veux croire que oui. Je veux croire que l’amour est capable de tout affronter. Que toi et moi, c’était écrit et que nous étions destinés l’un à l’autre.
End. |
| | | | | | | | Oliwell#2 - Don't let the memory fade |
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