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défaites de famille

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Maman avait été très claire sur ce sujet, il était hors de question qu’il rate l’anniversaire de la grande tante Donna et cela même si la mort elle-même en vient à l’en empêcher, elle lui avait promis de trouver un moyen de le ramener à la vie pour le tuer à nouveau. Maman ne plaisantait jamais avec les menaces et Tad avait appris très jeune à les prendre au sérieux. Tous les ans, le même cinéma se jouait à la période de l’anniversaire et tous les ans, même en trainant des pieds, il s’y rendait. Tanta Donna n’était pas réellement sa tante mais elle était la femme qui avait accueilli maman quand elle avait quitté l’Italie et surtout, c’est elle qui s’était occupé de Tad quand elle avait divorcé et qu’elle s’était retrouvée obligée de travailler. Pour maman, cette femme est sa famille et Tad a le devoir d’honorer chacun de ses anniversaires de sa présence, quand bien même que ça ne soit pas toujours l’éclate. Il avait toujours du mal avec les innombrables neveux de la tante Donna avec lesquels il s’entend que trop peu. Une chance pour lui, maman avait accepté qu’il invite Justine à la petite fête. La blonde faisait partie de son entourage depuis toujours et tout le monde avait appris à connaitre son existence et à l’apprécier. Elle est le soutien dont il a besoin. Jean ne pouvant pas réellement faire acte de présence dans ces réunions dû au fait qu’elle n’est peu appréciée. Il avait donné rendez-vous à Justine chez sa mère pour que ce soit bien plus simple de se retrouver. Elle était partie plus tôt les bras chargé de plat, Tad n’a que Justine à attendre et alors qu’il patiente, il se décide à au moins chauffer le moteur de la voiture. « Oh quel beau timing monsieur ! » C’était sans compter qu’il tomberait sur elle au moment où elle s’avancerait vers la porte pour le trouver. « Alors, prêt pour célébrer ce bel anniversaire ? » demande-t-elle après lui avoir dit bonjour. Comme première réponse, il émet un soupir. Disons qu’il aurait préféré faire autre chose de sa journée. Comme seconde réaction, il plonge ses mains dans ses poches. « Psychologiquement, ça va. Je propose qu’on établisse un code, un sujet de conversation à traiter quand l’un veut partir, genre le canal du panama ? » Parce que Tad n’aimait pas être coincé et que la mission de Justine aujourd’hui était de le sauver. « En tous les cas, tu es d’une graande âme que de m’accompagner. Fais moi savoir si je peux te retourner la pareille. » Dit-il en marchant à ses côtés alors qu’ils arrivent à la voiture. « Au moins, on va bien manger. » dit-il avant de mettre le contact. Ça, c’est vrai. Donna, maman, c’est la cuisine italienne typique dans toute sa splendeur.

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Malgré les protestations de Tad et ses blagues un peu piquantes sur le sujet, la famille reste – comme pour tous les italiens – une valeur importante et dans le fond, même s’il prédit déjà un ennui certain, l’obligation qu’il s’impose d’aller sur les lieux n’en est pas tellement une et dans le fond, il a déjà un peu hâte de retrouver cette petite ambiance communautaire. Il souhaite juste que ça ne dure pas trop longtemps. Justine l’avait rejoint et parce qu’être un peu médisant l’amuse, il ne tarde pas à proposer qu’ils trouvent des portes de sortie au cas où une tante viendrait à en raconter des anecdotes gênantes et totalement lourdingues dont ils devraient se sauver. Justine était bien vue au sein de sa famille et quelque part, à ses yeux, elle en fait partie. « Tu es sûr que ce n’est pas un sujet qui va intéresser ta famille et lancer un débat interminable ? On n’a pas forcément envie de rester bloqués à devoir débattre de ça pendant une heure alors qu’on voulait juste se barrer… » demande t-elle avec une perspicacité qui le cloue sur place, c’est qu’il suffirait qu’ils abordent le sujet devant un des vieux qui n’aura pas trouvé autre chose que de mater la chaine histoire et là, ils seront coincés. C’est le moment où il doit penser à un plan de repli et alors qu’ils s’installent en voiture, il tient tout de même à la remercier de sacrifier son samedi après-midi pour ça. « Oh voyons c’est avec plaisir, tu sais à quel point j’aime tante donna… et je te prends au mot pour l’histoire de me rendre la pareille… » Il sait que là, il devrait un peu craindre pour sa vie parce qu’elle est capable de l’inviter à tout, mais Tad a vraiment très peu de fierté et une tempérance qui lui permet de supporter tout. « Est-ce que je viens de m’engager sans le savoir à t’aider à cacher un cadavre si jamais tu tues quelqu’un ou ça ne fait quand même pas partie des petites lignes du contrat qui entourent « la pareille » » demande t-il, curieux de savoir ce que Justine pourrait lui demander en retour. « Je te demande, mais c’est pour savoir si je dois garder une pelle dans le coffre ou non. » Parce que si ce cas de figure arrivait, elle aurait tort de se priver. Tad en sait quand même un rayon sur les morts. « Pourquoi tu crois que j’ai accepté tad… la bouffe italienne c’est mon premier amour ! » dit-elle alors qu’il trouve un premier point positif « Je savais que tu avais quelque chose derrière la tête. » dit-il en riant avant d’arriver dans l’allée, le trajet en voiture étant assez court dans les faits. Les communautés ont tendance à vivre ensemble. « Bon. le canal du panama ? » « ça ou les conséquences du réchauffement climatique sur les saumons en Alaska, je te laisse le choix. » dit-il en souriant, toujours en espérant qu’en plus de la chaine histoire, nature & découverte ne fasse pas partie des abonnements au câble. « Tu es prêt pour les questions du style « alors toujours pas de fiancée ? Les enfants c’est pour quand ? » ? Parce que personnellement moi non. ». Il éclate de rire, s’il y’a une chose qu’il avait bien faite, c’est qu’en passant cinq années (et plus) avec une française insupportable, sa famille n’allait plus jamais lui demander de se mettre en couple. « Tu sais, ils sont tellement contents que cette sociopathe d’Ariane ne fasse plus partie de ma vie qu’ils me posent plus aucune question sur mon célibat. Donc, je suis serein. » dit-il en haussant les épaules. « En revanche, toi, tu as cinq minutes pour matcher sur tinder l’homme de ta vie si tu veux avoir de quoi répondre. »

« Est-ce que je viens de m’engager sans le savoir à t’aider à cacher un cadavre si jamais tu tues quelqu’un ou ça ne fait quand même pas partie des petites lignes du contrat qui entourent « la pareille » ». Justine fit mine de réfléchir, les yeux légèrement plissés et les lèvres pincées « C’est une possibilité… Bien que je n’ai actuellement personne dans mon viseur, donc ne t’inquiète pas, c’est pas pour tout de suite ! ». Elle sourit à son ami. Justine était le genre de femmes qui avait très peu de rancœur, elle pardonnait facilement et ne restait quasiment jamais en froid avec un proche. Elle détestait très peu de monde, pour ne pas dire personne, et il fallait vraiment la pousser pour l’énerver. Alors commettre un crime n’était pas inscrit dans sa to-do list du moment « Je te demande, mais c’est pour savoir si je dois garder une pelle dans le coffre ou non. ». La blondinette hocha légèrement les épaules « Une pelle c’est toujours utile si je veux que tu viennes m’aider à jardiner… ». L’infirmière n’avait pas de jardin, et Tad le savait très bien. Mais c’était la seule utilité qu’elle avait trouvé à la présence d’une pelle dans le coffre de son ami « Je savais que tu avais quelque chose derrière la tête. ». La jeune femme ne put s’empêcher de sourire, quand il s’agissait de nourriture, elle était toujours à l’affût et il  ne fallait pas grand-chose pour la combler de bonheur. Les deux marchèrent dans l’allée, prêts à commencer ce repas familial. La blonde s’interrogeait quand même sur l’échappatoire qu’ils allaient pouvoir utiliser si jamais l’évènement venait à s’éterniser, ou qu’ils venaient à sacrément s’ennuyer « ça ou les conséquences du réchauffement climatique sur les saumons en Alaska, je te laisse le choix. »« Je pense que je te ferais la surprise de ce que j’ai choisi entre les deux… En espérant que tu n’aies pas oublié entre temps ! Si le vin te créait une nouvelle passion pour ces deux sujets je suis bien emmerdée ! ». Les bons vins italiens étaient toujours présents dans les repas de la famille de Tad. La blonde adorait ces saveurs et elle se moquait de son ami alors qu’elle serait sans doute la première à en abuser. Histoire d’oublier les remarques sur son célibat, ou le fait qu’elle approche dangereusement de la ménopause. « Tu sais, ils sont tellement contents que cette sociopathe d’Ariane ne fasse plus partie de ma vie qu’ils me posent plus aucune question sur mon célibat. Donc, je suis serein. ». Elle afficha une moue boudeuse sur son visage, elle serait donc la seule embêtée pour ce qui était de ces questions gênantes « En revanche, toi, tu as cinq minutes pour matcher sur tinder l’homme de ta vie si tu veux avoir de quoi répondre. ». Elle grimaça légèrement. Les applications de rencontre, elle avait donné, mais elle était très souvent tombé sur des hommes qui avaient seulement besoin de tirer un coup, quand elle rêvait d’amour avec un grand a « T’inquiètes, je suis prête, je pense que je peux inventer un copain imaginaire en 5 minutes ! ». Elle sourit, et la porte s’ouvrit, laissant place à la mère de Tad « Je me disais bien que j’avais entendu parler à l’extérieur ! ». Justine sourit à pleines dents à la femme, qu’elle appréciait énormément, et lui fit une accolade avant de rentrer dans la maison. Elle enchaîna les bises sonores avec chaque membre de la famille, et lutta pour éviter la main du vieil oncle sur sa taille. Une fois les politesses effectuées, tout le monde alla s’installer dans le jardin pour commencer l’apéro.  La blonde déposa sa veste sur un porte-manteau et jetta un dernier regard discret accompagné d’un « Puisse le sort vous être favorable » murmuré à Tad avant de sortir. Elle s’installa sur un canapé d’extérieur et saisit en remerciant la coupe de champagne qu’on lui tendit.

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Le service rendu par Justine dépasse de loin le stade de la simple faveur. Si Tad avait prétexté qu’il avait besoin d’elle comme diversion, il l’avait aussi invité par plaisir de passer du temps avec elle. Les Hudson était des membres de la famille et il ne se voyait pas passer un après-midi de fête sans au moins l’un d’entre eux dans son périmètre. « C’est une possibilité… Bien que je n’ai actuellement personne dans mon viseur, donc ne t’inquiète pas, c’est pas pour tout de suite ! » dit-elle, l’amenant à lever la main pour lui indiquer de ne pas parler trop vite. Quand il s’agit de meurtre, il suffit en général d’une connasse qui nous grille la priorité ou d’un môme trop bruyant à la caisse d’un supermarché pour changer d’avis et envisager de passer à l’acte. Justine est douce mais Justine est aussi humaine. « Une pelle c’est toujours utile si je veux que tu viennes m’aider à jardiner… » « C’est ce que je dirais à la police quand ils m’interrogeront. » Rétorque Tad, comme si l’alibi du jardinage était imparable alors qu’il suffit de sonner à la porte de la jeune femme pour savoir que cette activité est impossible en raison de l’absence d’un jardin. Il a ce petit sourire en coin montrant qu’il s’amuse, les joutes verbales, ça a toujours de quoi détendre. Alors qu’ils avancent vers la porte, il leur reste à définir le sujet qui permettra leur fuite loin du jardin de la tante. Le problème, c’est que les sujets choisis peuvent intéresser vu que de ce qu’il sait, certaines personnes présentes l’auraient presque connu la construction de ce canal. « Je pense que je te ferais la surprise de ce que j’ai choisi entre les deux… En espérant que tu n’aies pas oublié entre temps ! Si le vin te créait une nouvelle passion pour ces deux sujets je suis bien emmerdée ! » Disons plutôt que le vin lui éveille une passion qui consiste à uriner dans les fleurs donc, ça devrait aller du côté du Panama. En revanche, l’incident diplomatique serait bien présent. « Je conduis, sois sereine. » assure t-il, même si la vérité, c’est que sa mère le tuerait s’il osait lui faire honte. Une chance que Tad soit un italien en carton qui préfère la bière. « T’inquiètes, je suis prête, je pense que je peux inventer un copain imaginaire en 5 minutes ! » « Bien, si jamais on me demande à quoi il ressemble, je décrirais Matt Dillon jeune, pour brouiller les pistes. Tu gagneras des points auprès de ma mère. » Parce que c’est drôle aussi quelque part que d’avoir à inventeer un tout nouveau personnage. Ils n’ont pas le temps de définir d’autres infos sur le petit ami de Justine que la porte s’ouvre déjà. « Je me disais bien que j’avais entendu parler à l’extérieur ! » Ouais, le début des festivités en somme. Mettant leur conversation en suspens, il claque les bises à toute personne de la famille avant de serrer les mains à ses oncles qui ne manquent pas de lui verser un ou deux remarques sur son bides de trentaine qui commence à marquer. Après un quart d’heure de bonjour, il retrouve Justine dans le jardin, non sans avoir manqué de fourrer tout un tas de p’tit fours dans sa bouche. « Puisse le sort vous être favorable » « A toi churtout ! » dit-il alors qu’il n’a pas terminé de mâcher. « Bilan de ces retrouvailles, je suis gros. Et toi ? » demande t-il en se marrant avant de songer à aller repiocher dans la coupelle.

Passer du temps avec Tad était toujours agréable. Les deux se connaissaient depuis toujours, et la blondinette ne se lassait pas de le voir et de profiter de quelques moments passés ensemble. Elle avait accepté l’invitation autant pour être avec lui que pour lui rendre service. Et en grande majorité par l’appel de la nourriture italienne, il fallait le reconnaître. La conversation tournant autour d’un éventuel meurtre auquel Tad pourrait être complice afin de cacher le corps, le jeune homme fit signe à Justine qu’un tel évènement était vite arrivé. Il est vrai que si on osait toucher à son chat par exemple, elle n’aurait aucune pitié envers la personne concernée « C’est ce que je dirais à la police quand ils m’interrogeront. ». L’infirmière hocha la tête, un sourire sur les lèvres. Elle pourrait compter sur l’aide son ami si un jour elle en venait à provoquer la mort de quelqu’un. Et il serait capable de mentir aux policiers, le plan était donc imparable. Les deux amis s’avancèrent vers l’entrée de la demeure, s’échauffant les méninges à trouver un plan de fuite si jamais ils en ressentaient le besoin à un moment donné « Je conduis, sois sereine. ». Un homme responsable ce Tad, elle pourrait donc sereinement aborder le sujet du canal du Panama sans avoir peur qu’il n’ait absolument pas la réaction attendue et qu’il commence à lancer une discussion endiablée « Tu m’en vois extrêmement rassurée… ». La blondinette commença à appréhender les questions sur son célibat et verbalisa cette peur à son ami. Elle lui assura qu’elle était capable de monter de toutes pièces un petit ami imaginaire qui tiendrait la route, la famille n’y verrait que du feu « Bien, si jamais on me demande à quoi il ressemble, je décrirais Matt Dillon jeune, pour brouiller les pistes. Tu gagneras des points auprès de ma mère. ». Justine hocha la tête en pouffant légèrement, elle allait rétorquer qu’elle ferait tout pour gagner des points auprès de sa mère quand cette même personne ouvrit grand la porte. C’était parti, plus de retour en arrière possible. Les deux amis se séparèrent pour dire bonjour à chaque invité. La jeune femme alla s’asseoir dehors avec le reste des invités et fut rapidement rejointe par Tad, qui avait les joues bombées, probablement remplies de nourriture « A toi churtout ! ». Justine sourit et plaça ses doigts au niveau des côtes de son ami, pour le chatouiller « J’espère que tu as pensé à me ramener quelque chose ! Et que tu n’as pas manqué à ton devoir d’homme galant. ». Elle rigola et but une gorgée de la coupe qu’elle avait dans les doigts « Bilan de ces retrouvailles, je suis gros. Et toi ? ». Justine posa le verre sur la table basse devant elle et se tourna vers Tad « Effectivement j’osais pas te le dire Tad mais t’as pris du bide… ». Elle sourit, amusée et répondit à sa question « Je rigole bien-sûr ! Et pour moi le bilan est terrible… Apparemment j’ai des cheveux blancs… ». Justine leva les yeux au ciel, même si elle avait réellement des cheveux blancs, ils ne devaient pas se voir à travers sa chevelure blonde « Tu veux que je te dise, c’était plutôt une façon détournée de me dire que je commençais à être âgée… ». Elle saisit une poignée de gâteaux apéritifs qui étaient posés devant elle, les engouffrant en tentant de garder un air un minimum distingué. Une fois tous les invités réunis autour de la table de jardin, la tante Donna leva son verre « Merci à tous d’être là aujourd’hui ! A votre santé, à la famille, à l’amour… ». Elle dédia ce dernier mot à son mari avec un regard dégoulinant d’amour dans sa direction. Justine leva son verre et but une gorgée en même temps que tout le monde. Elle le reposa et se tourna vers Tad, lui murmurant discrètement « Ok l’alcool va commencer à couler dans les veines, on va donc avoir droit aux mains baladeuses des vieux oncles, aux blagues sexuelles à tout va, et éventuellement, si on est chanceux, aux petits potins révélés ! ». Justine but une gorgée de son champagne et rigola « Imagine si on a le droit à un petit drame… Je te remercierai pour ça… ».

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Malgré une conversation tournant autour d’un hypothétique meurtre montrant une absence totale de maturité chez eux, Tad garde le réflexe de montrer qu’il sait parfois se conduire en adulte en soutenant qu’il ne fera pas de folie du vin dans la mesure où c’est lui qui sera au volant de la voiture pour les ramener. Il avait le défaut d’être détaché de beaucoup de chose à en être un peu dangereux mais plus pour lui-même que pour les autres. En cela, maman Cooper pouvait être fière. « Tu m’en vois extrêmement rassurée… » assure Justine, recevant pour toute réponse qu’un genre de révérence de remerciement avant d’entrer dans la fosse aux lions et s’adonner à ce qu’il pourrait appeler la danse des bisouilles, qui consiste juste à dire bonjour à l’énorme famille qui l’attend et de prendre le temps de saluer chaque aîné en lui montrant son intérêt annuel. Ça ne parait pas comme ça mais c’est un exercice très long et épuisant. Raison suffisant pour se gaver et remplir ses poches de petits fours. « J’espère que tu as pensé à me ramener quelque chose ! Et que tu n’as pas manqué à ton devoir d’homme galant. » demande t-elle alors qu’il revient vers elle la bouche pleine, il s’arrête un instant. La vérité : Il n’avait pas du tout pensé à elle. Mais, vu qu’il avait gardé ses réserves, c’est le cœur partageur qu’il tend une poche de sa veste pour qu’elle s’y serve avant qu’il n’en vienne à la conclusion de ces retrouvailles familiales : il a grossi. « Effectivement j’osais pas te le dire Tad mais t’as pris du bide… » Elle le dit pour rire et s’il suit en riant à son tour, il sait que le constat est là. Le célibat et la trentaine n’avait pas été sa silhouette en plus des excès en tout genre qu’il est capable d’avoir. « Je rigole bien-sûr ! Et pour moi le bilan est terrible… Apparemment j’ai des cheveux blancs… » Il grimace ne sachant si pour une femme, la remarque est aussi terrible qu’elle le serait pour lui (Quoique, mieux vaut les cheveux blancs que pas de cheveux du tout) « Tu veux que je te dise, c’était plutôt une façon détournée de me dire que je commençais à être âgée… » Il y’a des chances même si Tad ne voyait pas trop d’où pouvait provenir cette remarque gratuite. Justine ne fait tout simplement pas son âge et malgré deux-trois cheveux blancs qui restent inévitable, elle n’est pas encore bonne à passer ses après-midi au bridge et à la broderie. « Ou alors, elles sont jalouse parce qu’à ton âge, elles avaient déjà leur double menton. » dit-il, un peu méchant, un peu taquin surtout alors que sa maman est dans le lot mais il n’appréciait les remarques du genre même en vérité, elles font parties de l’exercice. La conversation fût interrompue par le toast de la tante en leur honneur. Toast auquel il se devait bien de répondre en levant son verre. « Merci à tous d’être là aujourd’hui ! A votre santé, à la famille, à l’amour… » dit-elle en offrant un regard particulièrement mielleux à son mari, le genre de regard qui rend un peu jaloux parce que malgré la nature de la tante Donna, elle avait trouvé sa perle rare et pouvait vieillir à ses côtés. « Ok l’alcool va commencer à couler dans les veines, on va donc avoir droit aux mains baladeuses des vieux oncles, aux blagues sexuelles à tout va, et éventuellement, si on est chanceux, aux petits potins révélés ! » annonce Justine telle une maitresse de cérémonie. « C’est pour ça, j’ai demandé à maman de mettre l’oncle Ezio à côté de la cousine Clara » dit-il en montrant du doigt les deux énergumènes composé de l’oncle tripoteur et de la cousine qui jacasse. « J’ai bon espoir que de les mettre ensemble conjure le mauvais sort » explique avant de s’enfoncer dans sa chaise. « Imagine si on a le droit à un petit drame… Je te remercierai pour ça… » suggère Justine à Tad pas du tout réceptif. « Je crois que tu n’as pas compris que s’il se passe un truc par ma faute, je vais avoir droit aux neuf enfers de Dante en rentrant à la maison. Puis, on a pas commencé à manger. » Alors qu’elle avait précisé qu’elle avait faim justement. Son regard ne peut s’empêcher de se tourner à nouveau vers le couple en bout de table et Tad, pensif, ne peut s’empêcher de faire la remarque. « N’empêche, elle a de la chance la tante Donna. Elle vieillit entourée. Je me dis que mes soixante-huit ans risquent d’être moins festif. »

Justine réclama sa part du butin quand Tad revint la bouffe pleine vers elle. Elle avait lancé ça en rigolant, elle pouvait très bien se lever et aller elle-même sustenter à ses besoins. Son ami ouvrant cependant sa veste, dévoilant une petite réserve de petits fours en tout genre. La blonde pouffa légèrement en s’emparant d’un gâteau fourré au fromage et à la sauce tomate « Merci Tad, t’es un amour ! ». Elle croqua dans le petit morceau tandis qu’ils faisaient le bilan des retrouvailles, bilan plutôt négatif. Le seul positif qu’il y avait eu avait été la plus petite fille de la journée qui avait dit à Justine qu’elle était « trop jolie », et la vérité sortait de la bouche des enfants n’est-ce-pas ? Justine plaisanta sur la soi-disant prise de poids de Tad. A ses yeux le jeune homme était loin d’être en surpoids, et il restait un homme très attirant. Elle ne voyait aucune bedaine dépasser de ses hauts, aucun double menton en vue, alors c’était la raison pour laquelle elle se permettait d’en rire, car à ses yeux c’était totalement exagéré de dire que Tad s’était empâté. De son côté, la famille lui avait juste fait une piqûre de rappel annuelle sur son âge. Elle trouvait ça incroyable de voir que les gens étaient tous persuadés qu’avoir un enfant était le but ultime d’une femme, et qu’à partir d’un certain âge, si elle était célibataire et pas encore maman, ça en devenait presque un échec. Justine voulait des enfants, mais elle refusait de se précipiter, elle voulait trouver la bonne personne, et jusque ici la vie ne l’avait pas amené à elle « Ou alors, elles sont jalouse parce qu’à ton âge, elles avaient déjà leur double menton. ». La blonde pouffa, en secouant la tête « C’est probable tiens, j’avais pas pensé à cette hypothèse ! ». Elle était tout de même persuadée que certaines femmes de la famille étaient magnifiques dans leurs jeunes années, elles avaient juste mal vieillies. Les verres se levèrent ensemble pour le toast et Justine regardait ce couple, qui malgré tout ce qu’on pouvait dire, avait l’air heureux et comblé. Elle espérait qu’à son âge, elle aurait également trouvé une personne avec qui passer le reste de sa vie, et qu’elle pourrait célébrer les fêtes de famille de la même façon, rassemblant sa famille et celle de son conjoint. L’infirmière évoqua les spécimens qui allaient commencer à se manifester une fois que l’alcool aurait bien imprégné leurs esprits « C’est pour ça, j’ai demandé à maman de mettre l’oncle Ezio à côté de la cousine Clara ». Justine tourna son regard vers les personnes concernées. L’homme était celui qui lui avait fait la bise un peu trop enthousiaste et elle espérait qu’il n’abuserait pas aujourd’hui, au risque de se faire mettre dehors « J’ai bon espoir que de les mettre ensemble conjure le mauvais sort ». Justine hocha la tête en haussant les épaules, la technique pouvait se montrer efficace effectivement, ou alors la situation serait d’autant plus ingérable « Judicieux comme choix… J’attends de voir ce que ça donne avant de te féliciter quand même. ». Un sourire sur les lèvres et elle évoqua l’éclatement d’un drame familial « Je crois que tu n’as pas compris que s’il se passe un truc par ma faute, je vais avoir droit aux neuf enfers de Dante en rentrant à la maison. Puis, on a pas commencé à manger. » . Elle secoua la tête, Tad avait mal compris ses intentions, loin d’elle l’idée de vouloir le mêler à quelque histoire que ce soit « Oh non ne provoque rien, je pense que ta famille n’a pas besoin de toi pour ça… Je voulais juste dire que je te remercierai d’avoir égayé ma journée en m’emmenant à un dîner spectacle ! ». Elle sourit de nouveau, ne voulant pas que son ami ne se fasse sermonner par sa mère si une embrouille éclatait « N’empêche, elle a de la chance la tante Donna. Elle vieillit entourée. Je me dis que mes soixante-huit ans risquent d’être moins festif. ». Elle suivit le regard de Tad et soupira légèrement, bien trop concernée également « Ouais, faudrait que je songe à lui demander ses secrets… ». Elle se tourna de nouveau vers son ami et saisit sa main libre en la serrant légèrement « T’inquiètes pas, à tes soixante-huit ans je serais là pour te sortir faire la fête… ». Elle lui sourit et continua « On a qu’à se dire qu’à nos cinquante ans, si on est toujours pas casés, on se marie ensemble… ». Elle espérait quand même être casée avant, parce qu’une fois passée la cinquantaine, le projet d’enfants tomberait à l’eau « En plus on connaît déjà nos familles respectives ! ». Elle rit légèrement, l’humeur taquine et but une nouvelle gorgée de sa coupe.

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tad & justine

C’est malheureux mais Tad était issu d’une famille purement italienne et très accrochée aux mœurs d’antan. Si ces gens-là n’étaient pas tout à fait sa famille parce que maman avait émigrée seule en laissant les siens sur la grande botte, ils étaient sa communauté et Tad y était attaché malgré le fait que des fois, il fallait laisser entrer un peu de vingt-et-unième siècle dans leur vie. Il était assez désolé que Justine arrive encore à se prendre des petits discours dès qu’elle venait. Pour lui, elle était de la famille depuis toujours et il n’aimait pas qu’on lui mène la vie dure alors qu’elle vit simplement sa vie comme n’importe quelle femme d’aujourd’hui. Son explication à tant de jugement, c’est simplement la jalousie parce que de mémoire, à l’âge de Justine, les tantes étaient très loins d’être aussi attirantes et jolies. « C’est probable tiens, j’avais pas pensé à cette hypothèse ! » dit-elle alors qu’il formule sa pensée à haute voix. Après tout, elles avaient été coincées dans un monde où leur parent les ont conduit à avoir des enfants jeunes alors que peut-être avaient d’autres projets. Il ne serait pas étonné que leur logique soit que si elles n’ont pas pu décider pour elle, les jeunes filles d’aujourd’hui ne devraient pas disposer de ce droit non plus. « La méchanceté est toujours motivée par de la jalousie. » Il philosophe mais à y penser quelques minutes, c’est toujours leitmotiv qu’il a vu pour justifier certains agissements qu’il ne cautionne pas du tout. Quand on se fout des gens et qu’on ne manque de rien, on a pas de raison d’être méchant. C’est tout ce qu’il en dit. La conversation est très vite interrompu par le toast de la tante et de la démonstration de ce que c’est que l’amour après des années de mariage auprès de l’oncle. Tad ne peut s’empêcher d’être un peu envieux en les observant. Pas que le célibat le pèse mais des fois, il aimerait vraiment pouvoir trouver celle sur laquelle il poserait ce même regard. Son attention est détourné par la nouvelle qu’annonce la présence de l’alcool à table. C’est le moment de faire tourner la fiesta comme n’importe quel repas de famille, c’est-à-dire en un moment de gênance extrême. Ce sera bientôt le moment de trouver comment placer le canal du panama. « Judicieux comme choix… J’attends de voir ce que ça donne avant de te féliciter quand même. ».Tad lui répond d’un clin d’œil, l’air de lui faire savoir de ne pas s’inquiéter, il a géré et il le sait. Rien n’est mieux que les histoires ennuyeuses de la cousine pour calmer la libido de l’oncle. « Oh non ne provoque rien, je pense que ta famille n’a pas besoin de toi pour ça… Je voulais juste dire que je te remercierai d’avoir égayé ma journée en m’emmenant à un dîner spectacle ! » Il exprime un soulagement parce qu’il avait mal compris et que s’il pouvait s’en vouloir d’avoir coincé Justine avec lui, il avait bien plus peur de sa mère et de tout ce qu’elle pourrait lui faire. Après tout, elle lui avait donné la vie, elle peut très bien la reprendre. « Ah, punaise, je t’avais pas compris. » dit-il en portant sa main au cœur comme un bon italien en plein drama. « Si j’ai égayé ta journée écoute ! » dit-il en éclatant de rire parce que lui, il pense tout l’inverse. Un énième qu’il re-pose sur son oncle et sa tante l’amène à les admirer. « Ouais, faudrait que je songe à lui demander ses secrets… » « La sorcellerie, je vois que ça. » dit-il de but en blanc, l’air pas du tout sérieux en rebondissement à toutes ces histoires d’enfants qu’ils se racontaient où la tante donna étaient effectivement une sorcière. En même temps, ses remèdes de « grand-mère » fonctionnait toujours assez pour éveiller les soupçons. « T’inquiètes pas, à tes soixante-huit ans je serais là pour te sortir faire la fête… ». dit-elle avant d’ajouter « On a qu’à se dire qu’à nos cinquante ans, si on est toujours pas casés, on se marie ensemble… » « Deal, mais je veux du twerk en guise de danse de mariage, sinon le projet est annulé. » Parce que c’est pas parce qu’il aura cinquante piges qu’il ne pourra plus avoir le rythme dans la peau. « En plus on connaît déjà nos familles respectives ! ». Certes, elle marque un point. « Mon dieu, ne dis jamais ça devant ma mère, elle pourrait vraiment être fan de l’idée et demander à la tante de faire du vaudou sur nous. » Il déconne pas.

Justine n’était vraiment plus touchée par les petites piques qu’elle pouvait se prendre, que ce soit dans sa propre famille ou dans celle de Tad. Elle savait que sa mère attendait qu’elle lui fasse un petit enfant, son frère n’étant pas encore dans cette optique et sa sœur ayant disparue de la circulation. Elle mettait tous ses espoirs sur la blonde alors qu’elle était loin d’en être à cette étape de la vie. Elle était toujours célibataire, et ceci depuis de très longues années, alors la question d’un enfant était loin d’être actualité, et il était hors de question qu’elle fasse appel à un donneur de sperme pour élever un enfant seule. Pour une faire un enfant c’était quelque chose qui relevait du partage, du fruit de l’amour de deux personnes, et pour l’instant elle n’avait rencontré personne avec qui elle était prête à sauter le pas, que sa mère soit contente ou non « La méchanceté est toujours motivée par de la jalousie. ». Justine releva un sourcil, assez ébahie par la façon spontanée dont Tad avait sorti ces paroles. Il avait d’ailleurs parfaitement raison à y réfléchir. On détestait souvent ce qu’on ne pouvait nous même pas avoir. On se vantait de détester certains traits de personnalité car au fond on l’était un peu soi –même. Toute cette rancune relevait d’un énorme manque de confiance en soi, qu’on rejetait très souvent sur les autres « C’est bien vrai. ». Elle ne pouvait que confirmer ses propos pour le coup. Les rares fois où Justine avait été vraiment méchante dans sa vie, c’est qu’au fond elle éprouvait une certaine jalousie, certaines insécurités qui étaient enfouies bien profondément en elle. Typiquement, quand Justine voyait la tante Donna et son mari se montrer adorables l’un envers l’autre, elle éprouvait un peu de jalousie. Non pas qu’elle voulait épouser l’un d’eux, mais elle enviait cette stabilité, cet amour qui avait l’air si sincère. Elle avait parfois l’impression que ça ne lui arriverait pas, du moins pas de façon réciproque, et cela lui faisait un peu de peine, elle en venait à se demander ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter ça. Puis parfois elle avait des moments d’espoir où elle se disait que ça viendrait, que tout venait à point à qui savait attendre, et un jour elle aurait quelqu’un qu’elle pourrait aimer de tout son être, et qui lui rendrait la pareille. L’idée de plan de table de Tad pouvait effectivement fonctionner pour éviter les éventuels drames, et elle admirait secrètement son raisonnement futé « Ah, punaise, je t’avais pas compris. ». Elle secoua la tête en souriant « T’en fais pas, ça arrive même aux meilleurs. ». Elle lui sourit et observa Donna se rasseoir sur sa chaise « Si j’ai égayé ta journée écoute ! ». Elle se retourna vers lui, en faisant une légère moue « Mmh attends, j’ai encore le temps de changer d’avis ! ». Ils évoquèrent les secrets de la tante Donna pour avoir réussi à attirer un mari dans ses filets « La sorcellerie, je vois que ça. ». Justine pouffa, portant sa main à sa bouche pour éviter de se faire remarquer par toute la famille. Elle prit un air sérieux, tentant d’imiter Tad quelques minutes plus tôt et se racla la gorge pour se donner une voix plus grave « La méchanceté est toujours motivée par la jalousie. ». Elle rit en chatouillant Tad sous les côtes. Elle le rassure, en lui assurant qu’elle sera là à ses 68 ans et qu’ils n’avaient qu’à se marier s’ils ne trouvaient personne « Deal, mais je veux du twerk en guise de danse de mariage, sinon le projet est annulé. ». Elle fit mine de réfléchir à sa condition, posant une main sur son menton « Ok pour le twerk, et buffet italien, et je veux une lune de miel quelque part sur une île ! ». Les conditions étaient posées, qui n’étaient pas bien compliquées à suivre au final, le buffet italien étant sans doute quelque chose que Tad apprécierait, et qui n’aimait pas les îles ? « Mon dieu, ne dis jamais ça devant ma mère, elle pourrait vraiment être fan de l’idée et demander à la tante de faire du vaudou sur nous. ». Elle rit en levant les yeux au ciel « Pourquoi du vaudou ? Je sais déjà faire des filtres d’amour attends, j’ai pas besoin de la tante Donna moi ! ». Elle sourit et son attention fut attirée par une des tantes qui se leva pour aller vers la cuisine. La blonde se leva pour la rejoindre « Attendez je vais vous aider ! ». Elles revinrent vers la salle à manger, des assiettes d’entrée pleins les bras. Justine en déposa une face à Tad, et continua le tour de table pour que tout le monde soit servi. Elle retourna s’asseoir « T’inquiètes, elle a rien mis dans les assiettes tu peux manger en toute sérénité ! ». Elle lui glissa un clin d’œil.

défaites de famille

tad & justine

C’est qu’il arrive parfois à Tad d’être plein de raison et de sagesse. Des moments encore plus rares qu’une météorite et qu’il vaudrait mieux prendre en photo mais des moments existants quand même. Il ne comprendrait jamais cette manie qu’ont les personnes âgées a sans cesse souligner les défauts physiques des plus jeunes, comme si de le dire allait changer quoi que ce soit au présent et vu que de souligner à son tour l’idiotie du geste aurait le même effet que le premier son cloche (c’est-à-dire aucun) Tad se contente toujours d’aller tout seul en espérant que quand il aura l’âge de saluer les petits jeunes de son clan, il aura plus intelligent à dire qu’une remarque désobligeante. Justine et lui passent malgré tout rapidement à autre chose. Ils préfèrent en rire que d’en pleurer, leur opinion de la chose faisant qu’ils ne sont que trop peu atteint. De toute façon, l’heure de passer à table sonne et tous deux se préparent mentalement pour les heures de repas qui vont suivre. Ils se sont de toute manière déjà habituée eux aussi à cette ambiance-là mais au lieu de déboutonner un cran de ceinture en guise de préparation à ce qui va suivre, ils se perdent chacun dans la contemplation du couple que forment son oncle et sa tante. C’est que c’était un bel objectif de vie que de vieillir avec quelqu’un. Il se rend compte qu’il ne serait pas mécontent que d’être dans les chaussures du couple à leurs âges même si en s’y imaginant, il ne peut pas s’empêcher de s’y imaginer avec son ex et d’avoir soudainement des envies de se jeter dans le vide pour éviter ça. « La méchanceté est toujours motivée par la jalousie. » lui ressort Justine alors qu’il se montre simplement taquin, ce qui le met bouche bée un instant, surpris de voir sa sagesse ré-utilisée contre lui avant d’admettre. « Honnêtement, ça me parait naturel d’être jaloux d’eux donc, oui. » Et voilà, toc, lui admettrait sans complexe cette petite vérité avant qu’ils se mettent tous deux à trouver leurs propres recettes pour suivre la tante Donna : se marier entre eux. Une possibilité qui ne déplairait pas à Tad dans le sens où même si l’affection qu’ils ont pour l’autre n’a rien d’amoureux, il est très attaché à Justine et ne verrait pas d’objection à devoir être éternellement coincée avec elle. Il y’a des personnes comme ça dont on sait s’entourer éternellement sans problème. « Ok pour le twerk, et buffet italien, et je veux une lune de miel quelque part sur une île ! » ajoute t-elle, l’air de sous-entendre qu’un gros voyage cher s’impose là où il ne trouve qu’à répondre. « L’Australie est une île. » pointe Tad, avec un air très sérieux avant d’ajouter « Aux yeux de tous les autres sur la planète. On ira pas loin. » Ne resterait qu’un autre hic, la mère de Tad, parce qu’elle pourrait être trop fan de l’idée pour ne pas leur coller aux basques. Depuis le temps qu’elle attend d’avoir une belle-fille qu’elle pourrait apprécier. « Pourquoi du vaudou ? Je sais déjà faire des filtres d’amour attends, j’ai pas besoin de la tante Donna moi ! » dit-elle se vanter, donnant l’envie soudaine à Tad de souligner que ça ne doit pas très bien marcher vu l’absence de bague à son doigt mais Justine est trop rapide et lui n’ose pas parce que la vanne serait sèche. « Attendez je vais vous aider ! » annonce Justine avant de filer, laissant un gros blanc autour de Tad qui se retrouve soudainement tout seul. Solitude qu’il comble rapidement par la compagnie de son autre voisine, une de ses tantes, encore, qui ne perd pas son temps avant de lui radoter quelque chose. Justine revient et gère le service, poli, Tad ne touche évidemment à rien en attendant que tout l’monde ait son assiette. « T’inquiètes, elle a rien mis dans les assiettes tu peux manger en toute sérénité ! » assure Justine en revenant s’asseoir à côté de lui, il n’en doute pas mais il ne peut s’empêcher de répondre « Elle non, mais toi peut-être ! » Clin d’œil à ses filtres.

Tad est un peu un pilier dans la vie de Justine. Elle sait depuis toutes ces années qu’elle peut compter sur lui dans toutes circonstances, et inversement. Il l’a connu dépressive à la mort de son père, qui l’a aussi attristé car il connaissait le père Hudson. Il l’a connu studieuse pendant ses études, quand elle ne sortait plus vraiment, préférant se concentrer sur son futur. Il l’a connu amoureuse d’un homme qui n’avait aucun sentiment pour elle. Il a toujours été là, et elle peut facilement dire, hormis sa famille, qu’il est la personne la plus importante à ses yeux. Leur famille ne font plus qu’un aujourd’hui, et Justine se sent vraiment à l’aise entourée de la famille du jeune homme, et elle suppose que le sentiment est réciproque quand Tad est avec sa propre famille à elle. Il a également été témoin du départ de la grande sœur de la blonde, et il a pu constater le vide et l’insécurité naître au plus profond d’elle. Quand les autres n’y voient que du feu, lui sait qu’elle a de gros soucis à faire confiance, qu’elle a constamment peur qu’on l’abandonne. C’est probablement l’une des raisons qui font qu’elle n’est pas en couple, elle n’arrive pas à s’ouvrir car elle ne veut pas voir une personne qu’elle aime prendre la fuite, encore et encore.
Ils se plongent tous les deux dans l’admiration du couple qui leur fait face « Honnêtement, ça me parait naturel d’être jaloux d’eux donc, oui. ». Justine haussa légèrement les sourcils, et sourit, surprise par une telle franchise sur une chose que les gens auraient plus tendance à cacher « Tu as bien raison, et au passage tu m’as fait fermer ma bouche ! ». Elle rit légèrement et boit une dernière gorgée dans la coupe de champagne qui est désormais vide. Ils évoquent leur futur mariage, planifiant les quelques détails essentiels à une bonne entente « L’Australie est une île. ». Justine tourne ses yeux vers Tad, l’air légèrement blasée par sa réponse « Aux yeux de tous les autres sur la planète. On ira pas loin. ». Elle hoche légèrement les épaules, après tout il avait plutôt raison sur la chose « Ok mais au moins à l’autre bout de l’île, histoire de se sentir dépaysés. ». Elle lui glissa un sourire. En regardant le visage familier qu’elle avait face à elle, elle se fit la réflexion que si elle avait des enfants avec Tad, au moins ils avaient de bonnes chances d’être beaux et intelligents. Ils avaient tous les deux un beau parcours, et étaient agréables à regarder, alors leurs éventuelles progénitures commenceraient avec un avantage dans la vie. Elle réalise que le service commence alors elle court à la rescousse, détestant se faire servir, laissant Tad assis en bout de table. Elle se rassoit à ses côtés quand tous les invités ont face à eux une assiette bien garnie, et que l’un des oncles a rempli chaque verre de vin pour accompagner la nourriture « Elle non, mais toi peut-être ! ». Justine lui glissa un sourire en coin, saisissant sa fourchette d’une main et le pointant « T’as qu’à goûter tu verras ! ». Elle lui adresse un clin d’œil et pique dans une tomate cerise pour la mettre dans sa bouche. Elle boit une gorgée de vin et continue à manger. L’alcool commence tout juste à réchauffer ses joues et rendre ses pensées plus légères, un effet qui est très agréable. Les entrées terminées, elle se tourne vers son ami, son verre dans la main, l’autre posée sur la table « Alors verdict ? Est-ce-que j’ai l’air d’une mannequin maintenant que tu as fini ton assiette ? ». Elle sourit et boit une nouvelle gorgée du liquide.