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 Artist on work ~ Freya Doherty

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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyJeu 15 Aoû 2019, 10:54



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FEATURING @Freya Doherty & Heïana Brook


Dire que le dernier SMS de Freya avait été une surprise tenait de l'euphémisme.

Déjà, peindre, dans le cimetière ? Voilà une proposition à laquelle la métisse franco-australienne ne se serait jamais attendue, et qui la fit réfléchir un bon moment. Ce n'était pas trop... bizarre ? Oh, elle n'avait que faire du regard d'autrui, là n'était pas le souci. Les yeux l'inquiétant se trouvaient bien plus haut dans les cieux, bien plus imposants et bien plus omniscients que ceux de n'importe quel être humain. Dieu lui en voudrait-il de se livrer à un jeu artistique dans le cadre d'un cimetière ? La jeune femme cogita longuement, plusieurs heures durant, suite à la proposition de l'artiste. Elle finit par conclure que c'était ok. Elles ne feraient après tout rien de dégradant dans ce lieu de repos et de recueillement: ni poses suggestives, ni scènes tendant vers des notions violentes, polémistes ou autre. Donc ça irait. Cela pourrait même amener un peu d'ambiance dans le silence feutré et mélancolique de cette plaine aux morts. Il faut dire que, ce n'était peut-être pas commun, mais il y existait de magnifiques cimetières dans certains endroits du monde, parmi lesquels on pouvait trouver agréable de se balader, de se ressourcer. Ainsi, son père, de culture protestante, lui avait montré il y a des années de ça des photos du cimetière anglais de Rome, dans le quartier Testaccio; les tombes semblaient avoir poussé d'elles-mêmes entre les arbres, les buissons et les parterres de fleur. Bien ornementées pour la plupart, et même sublimes pour certaines, l'une d'entre elles avait même été reprise pour servir de cover à l'un des albums du groupe de métal symphonique Nightwish ! Alors, en partant de cette idée-là, il n'était pas "mal" de participer à une séance de peinture au cimetière de Brisbane.

Une fois ce premier aspect évacué, une autre zone d'ombre étonna Heïana: la blonde, au cimetière ? Elle y travaillait apparemment, de ce que la maïeuticienne comprit. Bon, ce n'était peut-être pas si étonnant en soi, Timothy ne pouvait pas y être H24 après tout mais... Tout de même, jusque-là, elle n'avait jamais vu d'autre gardien que lui, que ce soit tôt le matin, comme en début de soirée ou en plein après-midi. Peut-être était-il malade ? La brune se promit d'éclaircir se mystère, et espéra dans un petit coin de sa tête que tout allait bien pour son ami de banc d'église. C'était là qu'ils s'étaient connus, à la messe; rapidement, ils devinrent inséparables ou peu s'en faut, et rares furent les fois où les deux bruns ne se retrouvaient pas ensemble pendant les offices.

Quoiqu'il en soit, Heïana accepta la proposition de la demoiselle et elles mirent un horaire de rendez-vous. Là aussi, la Tahitienne se retrouva bien perdue. A la dernière minute, la sage-femme réalisa qu'elles n'avaient pas discuté du "thème" de la séance. Devait-elle s'habiller d'une certaine manière, amener quelque chose ? Bonne question, et il était trop tard pour le demander à Freya puis pour préparer ce qu'elle demanderait; quinze heures de l'après-midi, grand temps de partir. Tant pis, la Polynésienne irait dans la tenue qu'elle portait à cet instant: une robe bleue assez simple, remontant jusqu'au cou et au dos-nu, très légère et constituée de multiples voiles bleus qui donnaient l'impression de croiser un oiseau lorsqu'elle avançait ou tournait sur elle-même. Oui, ça irait. Un petit perfecto par dessus pour ne pas attraper froid, son sac... Une fois qu'elle eut vérifié que tout était à sa place, la métisse quitta sa maison et se rendit donc vers le lieu de rendez-vous prévu. Il ne fallut pas bien longtemps pour arriver au cimetière, et moins de temps encore pour voir Freya se distinguer dans celui-ci. La Tahitienne se rapprocha, un sourire ravi sur les lèvres, et une fois assez prêt de la blonde, elle la salua: Bonjour ! Je suis contente de vous revoir. La jeune femme regarda autour d'elle, connaissant bien ces lieux, autant parce qu'elle venait y voir Tim' de temps en temps, sur le retour du travail, que parce qu'elle avait ses propres défunts ici. Je ne savais pas que vous travailliez ici, je voyais Timothy habituellement. Il va bien ? demanda-t-elle d'un air soucieux, voulant s'enquérir de la santé de son partenaire de Foi.

Spoiler:


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyVen 16 Aoû 2019, 10:02


Déconcertante. Voilà ce que Freya a pensé qu’elle a envoyé le lieu de rendez-vous à Heïana. Elle n’avait vu que la jeune femme une fois, au détour d’un malheureux hasard, dans des conditions qui furent bien dans leurs veines sur le moment. S’en était suivie une promesse de placarder ce joli visage polynésien sur papier parce que franchement, les yeux de Freya sont comme ça. Ils s’accrochent à quelque chose, à un petit truc en plus et ils n’en délogent plus.
Heïana ne lui a pas tapé dans l’oeil seulement parce qu’elle est jolie. Elle a aussi cet aura réconfortant autour d’elle, chose qui a déstabilisé Freya plus d’une fois lors de leur première rencontre. Elle est totalement différente d’elle, Heïana semblant être solaire alors qu’elle n’est qu’une demi lune à peine finie. C’est le ying et le yong, le noir et le blanc et franchement, Freya est intriguée par son contraire. Voir l’autre côté d’une pièce est toujours grisant, surtout quand on s’y attend le moins.

Mais Freya ne put s’empêcher de plisser les yeux tout en fronçant un sourcil quand elle a informé la jeune femme du lieu où elle souhaite la voir. C’est plutôt déconcertant quand une semi étrangère – parce qu’après tout, elles n’ont discuté qu’une fois – vous invite dans un cimetière pour vous faire le portrait. Mais Heïana ne s’est pas laissée démonter pour autant et c’est avec un grand sourire que la blonde eut confirmation qu’elle sera là dans l’après midi.

Doherty eut donc tout le loisir de s’occuper à arracher des fichues mauvaises herbes qui traînent ici et là – l’hiver pointe son nez et ça se sent. Elle jongle comme elle le peut entre le casino et le cimetière, tentant d’accorder son emploi du temps de nuit avec celui de la journée. Autant dire qu’elle est heureuse qu’une bouffée d’adrénaline la tient éveillée depuis quelques jours – même si elle sait que c’est tout sauf naturel et surtout, un mauvais présage pour les jours à venir.
Mais là n’est pas sa pensée du moment. Freya n’a jamais été aussi bien et être recluse dans son petit monde ne la dérange pas outre mesure. Alors qu’elle se trouve toujours assise à genoux par terre, absorbée par son ouvrage, Doherty n’entend pas la personne qui arrive derrière elle. « Bonjour ! Je suis contente de vous revoir. » Elle eut un sursaut de surprise avant de se retourner vivement. Puis elle lâche un léger rire tout en posant sa main sur un cœur bien trop aux aguets depuis un moment. « Bordel, j’vous avais pas entendu arriver. » Freya se relève avant d’ôter ses gants et d’épousseter son jean avant de relever son visage sur celui souriant d’Heïana. « J’suis contente de voir que vous avez pas fui en voyant c’te proposition bizarre, quand même. Pas mal de personnes m’auraient prise pour une tarée… Pas votre cas, j’espère ? » La blonde lui fait un léger clin d’œil – franchement, elle ne se vexera pas si elle lui confirme qu’elle l’est.
Parce qu’elle doit bien l’être quelque part au fin fond de ses tripes.

« Je ne savais pas que vous travailliez ici, je voyais Timothy habituellement. Il va bien ? » Ah. Freya attrape son attirail de jardinière en herbe tout en secouant la tête. « Z’êtes pas la première à m’poser la question. J’vais finir par mettre une affiche à l’entrée du cimetière si ça continue. » Contrairement à la dernière fois qu’elle l’a vu, Heïana pourra noter avec surprise que Freya n’a pu son air froid et renfermé d’il y a quelques mois. Aussi, la blonde fit un grand sourire à la brune. « Tim va bien, pour le peu que j’sache. Il est parti un peu précipitamment et j’avoue que j’ai pas très bien compris. Une histoire de camp militaire ou je ne sais quoi. »
Elle ne l’avait rencontré que quelques semaines plus tôt et franchement, Freya avait été bien trop sonné qu’il lui laisse son cimetière entre les bras que par sa vie personnelle. Elle fait un signe de la tête vers la petite bâtisse à l’entrée, à quelques pas de l’église, pour qu’Heïana la suive. « Vous l’connaissez bien ? » Après tout, la jolie brune semble véritablement soucieuse du devenir du maître des lieux.

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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyVen 16 Aoû 2019, 18:20



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Eh bien, quel bouleversement en quoi, un ou deux mois ? Heïana eut l'impression de ne pas avoir à faire à la même personne que lors de leur première rencontre. Dans la rue piétonne, il y a plusieurs semaines de cela, la blonde s'était montrée... Très introvertie, renfermée même. Bien qu'elle soit restée aux côtés de la Tahitienne plus longtemps que la brune ne s'y serait attendue - et probablement plus que Freya ne l'aurait cru aussi - et qu'elle ait souhaité qu'elles gardent contact, elle avait été assez... distante, presque froide parfois, bien que pas méchante, et assez avenante malgré tout. Mais alors là ! C'est comme si la lumière solaire avait fini par pénétrer l'épaisse carapace de protection de la jeune femme pour lui ramener un peu de joie de vivre, de sociabilité, de facilité dans son rapport aux autres. Voilà moins d'une minute trente que la maïeuticienne avait salué la nouvelle gardienne du cimetière, et celle-ci avait déjà été bien plus expressive qu'en presque une heure l'autre fois. En tout cas, la métisse ne se priva pas de rire lorsque la femme au teint pâle porta ses mains à son coeur, ayant apparemment manqué de mourir sur-le-champ. Désolée, je ne pensais pas vous surprendre, s'excusa ensuite la Tahitienne avec un rictus amusé. Cette différence de comportement interpella une seconde ou deux la sage-femme, qui n'y vit que deux potentielles explications rationnelles: soit Freya avait une espèce de trouble dissociatif de la personnalité - elle ne s'y connaissait pas des masses mais bossant en structure hospitalière, elle avait pu en rencontrer et en gérer en collaboration avec des psychiatres parfois, en coup de main - soit sa vie avait radicalement changé, et avec sa manière d'être. Ou peut-être un peu des deux, qui sait.

Un clin d'oeil. Freya venait de lui faire un clin d'oeil ! Dans le genre marque de complicité, on a du mal à mieux faire, notamment pour une deuxième rencontre. La brune se sentit ravie et touchée de cette marque amicale, et répondit, à la fois sincère et taquine: J'ai été... surprise ? Mais après réflexion, je me suis dis que ça pouvait être super intéressant. Et j'ai hâte de voir ce que vous produisez. Elle haussa les épaules par rapport à la santé mentale de la blonde, et ajouta: Donc non, je ne crois pas que vous soyez tarée. Juste innovante ! Elle lui fit un clin d'oeil à son tour avant de laisser trainer son regard sur tout le cimetière. La tombe de ses parents était plus loin, direction nord-ouest. Une belle dernière demeure, épurée, noir profond et décorée de quelques fleurs fraîches; la brune avait eu le temps de passer il y a une semaine, et avait ramené des bouquets étant capables de tenir dans le temps. Mais d'ici quelques jours, il faudrait remplacer le tout, sans doute. A voir en fonction du temps qu'elle aurait. Peut-être que Freya avait vu cette tombe ? Ou pas. Peut-être ne regardait-elle pas les noms inscrits sur les pierres. Ou au contraire, elle était curieuse et essayait de se renseigner, de connaître et de comprendre l'histoire des défunts, qui sait.

En parlant de pierre, ce fut l'effet que lui firent les paroles de la gardienne du repos des morts. Au point d'ailleurs que la brune ne lui répondit pas, dans un premier temps, interloquée et inquiète. Timothy était partit dans un camp d'entraînement militaire ? Disparu comme ça, dans la nature, sans rien dire ? Étonnant, et cela ne lui ressemblait pas. Le coeur de la douce Tahitienne se serra à l'entente de cette nouvelle; sa première pensée fut d'espérer que son compagnon de messe allait bien; la seconde fut la décision de s'informer auprès de lui directement, si elle le pouvait; la troisième était de se questionner sur ce départ précipité. Cela ressemblait énormément au leur, à Moana et elle-même, quelques années plus tôt. Donc ce serait potentiellement un événement traumatisant qui l'aurait amené à cette décision. Elle suivait de manière assez automatique la blonde lorsque les derniers mots de celle-ci la ramenèrent à la réalité. Avec un sourire soucieux, Heïana répondit: Nous nous voyions presque tous les dimanches, à la messe. Je passais le voir ici aussi, au point de passer parfois près d'une heure ou deux en sa compagnie dans le cimetière. D'un hochement de tête allant de droite à gauche, la métisse décida de passer à un autre sujet, sachant qu'elle ne pourrait pas en dire ou en apprendre bien plus autrement qu'auprès de Timothy lui-même. Alors il vous a laissé à charge le cimetière. Vous vous y adaptez bien, à ce que j'en ai vu. Vous vous plaisez ici ?


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptySam 17 Aoû 2019, 14:38


« Désolée, je ne pensais pas vous surprendre. » Freya secoue la main distraitement, parce que dans le fond, ce n’est rien. « Mon coeur s’en remettra, vous inquiétez pas. » Après tout, il a déjà subi pire que ça, comme surprise et étonnement. « C’est juste que quand j’suis concentrée sur quelque chose, pouf !, j’oublie tout ce qu’il y a autour de moi. Et tant que vous êtes pas un type venu pour le kidnapper, ça va, j’en survivrai. » Elle parle, elle commence à ouvrir les vannes et son fond intérieur lui dit déjà de se taire. Mais c’est plus fort qu’elle, la Doherty. Elle blablate, elle en rajoute, elle développe, parce qu’elle a mille et un mots à la minute qui défilent dans sa tête. C’est déconcertant, aussi bien pour elle que pour les personnes autour d’elle. Mais parait-il qu’on finit par s’habituer, une fois qu’on connaît la raison. (Pas que Freya le dit à tout le monde et n’importe qui, ceci dit. Rares sont les personnes avec qui elle cause de sa maladie. Parce qu’elle préfère l’oublier et ne pas y penser. Peut-être que ça finira par se calmer si elle n’y pense pas, non?)

« J'ai été... surprise ? Mais après réflexion, je me suis dis que ça pouvait être super intéressant. Et j'ai hâte de voir ce que vous produisez. Donc non, je ne crois pas que vous soyez tarée. Juste innovante ! » Freya eut un grand sourire. Heïana est tellement solaire, tellement élégante, il y a vraiment quelque chose chez elle. Quoi, elle l’ignore. Peut-être que ses futurs portraits pourront mettre la main dessus. Après tout, Doherty a toujours eu du mal à mettre des mots sur les ressentis, les émotions, les apparences. Alors elle gribouille, elle dessine, elle courbe et elle envahit le blanc par du noir ou de gris, selon son humeur, selon sa persistance, selon son état. « Innovante, v’là que j’aime beaucoup ce terme. C’est rare qu’on me le dise. » Il y en a qui se seraient barrés pour moins que ça.

« Nous nous voyions presque tous les dimanches, à la messe. Je passais le voir ici aussi, au point de passer parfois près d'une heure ou deux en sa compagnie dans le cimetière. » Donc Heïana – et Tim par conséquence – est une fervente pratiquante. Noté dans un coin de sa tête, éviter de la froisser sur le sujet de sa foi. Ne pas évoquer qu’on n’y croit pas. Ne pas rétorquer que c’est pourri de passer son dimanche dans un église, pour prier quelque chose – quelqu’un ? – qui n’a jamais été vu. Franchement, les gens n’ont rien d’autre de mieux à faire ? Mais Freya se tait, elle ravale tous ça et elle sourit tout en hochant la tête. Parce qu’elle ne veut pas froisser la jeune femme, parce qu’elle veut être polie et que, après tout, Heïana fait ce qu’elle veut de sa foi et de son dimanche.
Ce ne sont pas ses oignons.
« Vous devez bien l’connaitre, alors. » Mieux qu’elle, en tout cas. Mais après réflexion (courte et brève), elle se dit qu’elle ne devrait même pas être étonnée que le jeune homme soit un religieux. Mais ça encore, ce ne sont pas ses affaires.

« Alors il vous a laissé à charge le cimetière. Vous vous y adaptez bien, à ce que j'en ai vu. Vous vous plaisez ici ? » La jeune femme ouvre la porte du bâtiment où se trouve le bureau avec son dos et s’y plaque un peu pour laisser entrer Heïana. « Bah, écoutez, je peux pas dire que ça me déplaît. J’fais du mieux que j’peux. J’veux pas que Tim rentre et découvre un bordel pas possible dans son cimetière. Même si franchement, c’est plutôt osé de me laisser une telle charge sur les épaules. » Freya sourit d’un air amusé tout en posant son matériel dans le casier adéquat. Tout est tellement bien rangé qu’elle met un point d’honneur à ne pas foutre le fameux bordel, que ce sont dans le jardin, dans l’église ou dans le bureau.
« Bon, j’vous avoue que j’ai pas trop réfléchi à la question quand j’vous ai demandé de venir ici. J’sais pas où vous seriez le plus à l’aise pour vous faire tirer le portrait – surtout si vous êtes une religieuse, j’veux pas vous vexer ou je n’sais quoi. » Doherty se masse la nuque avant de récupérer son crayon et son carnet. « Mais ça s’rait quand même plus sympa si c’est dehors ou dans la maison du seigneur. Il nous en voudra pas, hein ? »

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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyLun 19 Aoû 2019, 11:34



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Je ne fais pas encore dans le kidnapping, répliqua Heïana avec un air pensif totalement théâtralisé, comme si c'était une option à considérer. Elle rit un peu, contente que la jeune femme se livre autant à elle aujourd'hui. Voilà un scénario qu'elle n'avait pas du tout prévu, imaginant se retrouver face à la même personne assez revêche et introvertie que la première fois; en un peu plus décontractée, peut-être, mais pas plus. Et en fait, quelle surprise ! Voilà que Freya faisait des blagues, parlait à coeur ouvert. Tant mieux, la Tahitienne ne risquait pas de s'en plaindre, ce serait plus simple de l'appréhender ainsi sans risquer de la froisser, de faire une boulette. En tout cas, elle admire la capacité de concentration de son interlocutrice, sachant à quel point une activité prenante pouvait occulter tout le reste alentours; elle était plus ou moins comme ça aussi. Par exemple, mettez-la à lire un bouquin qu'elle adore, ou à cuisiner, et elle fera abstraction de tout ce qui n'est pas immédiatement nécessaire à son occupation ! Elle sourit lorsque la blonde la remercie pour son compliment, et répond assez naturellement, en haussant les épaules: Les gens sont souvent trop fermés d'esprit. Prendre du recul permet souvent de mieux percevoir les choses, de se détacher des préconçus et souvent elles apparaissent plus belles et plus attractives qu'au premier abord. Voyant qu'un des outils portés par Freya menaçait de tomber du carton qu'elle portait, la jeune femme le rattrapa in-extremis et le garda en main alors qu'elles avançaient vers le bureau.

Disons que je m'entends bien avec lui !
répondit la Polynésienne avec un sourire léger. Elle ne pourrait pas dire qu'elle connaissait vraiment le gardien en titre du cimetière jusque-là; ils discutaient un peu de tout et de rien, mais pas spécialement de leurs familles, de leur vie quotidienne ou de ce genre de choses. Si, à la limite, Heïana avait dû mentionner qu'elle vivait avec sa petite soeur qui allait en études de droit, et plusieurs fois elle avait annoncé avec force détails à Timothy des naissances qu'elle avait présidé, les yeux du jeune homme brillant en écoutant les récits de ce miracle de la vie. Mais sinon, leurs conversations étaient assez.. spirituelles, discutant de la foi, des dogmes, de ce qu'on respecte ou non des obligations dictées par l'Eglise en son âme et conscience. Du cimetière aussi, de la manière d'appréhender la Mort. Des discussions semblant à première vue bien morbides ou prises de tête, mais pas du tout. Il régnait toujours entre eux une tranquillité propice à l'échange serein de points de vue, sans combats, sans que l'un cherche à dominer l'autre de son opinion. C'était vraiment agréable de discuter avec lui. La maïeuticienne rit lorsque Freya déclare qu'en effet, bien qu'elle fasse de son mieux pour tenir le cimetière en état, c'était sacrément culotté de la part du brun de la laisser ainsi. En effet, approuva la métisse dans son hilarité. Mais dans un sens, cela l'inquiétait d'autant plus: qu'est-ce-qui avait bien pu causer un départ aussi précipité ? Elle ferait de son mieux pour savoir où il se trouvait, comment le contacter. Il vous a donné le nom de l'endroit où il est parti ? Demanda-t-elle avec espoir, on ne sait jamais après tout.

Finalement, Freya lui annonça qu'elle avait bien prévu de la dessiner dans le cimetière ou même dans l'église, mais ne lui cacha pas son hésitation maintenant qu'elle savait la franco-australienne croyante. L'aînée des Brook eut un petit rictus d'amusement face au terme de "religieuse", elle n'était pas entrée dans les ordres, merci bien ! Elle expliqua finalement : Justement, c'est à ça que j'ai réfléchi avant de répondre à votre SMS. Est-ce-que c'était ok pour moi, pour le respect que je dois envers ma paroisse, ma religion ? Et j'ai considéré que oui, tant que vous ne me demandez pas de faire un nu sur l'autel bien sûr, conclut-elle avec un rire légèrement ironique, type humour décalé. Ainsi, une fois la gardienne du lieu de repos éternel prête, Heïana lui rouvrit la porte et elles sortirent du petit bureau. Vous avez une idée particulière où l'on pourrait se mettre ? Elle avait beau assez bien connaître le cimetière pour y venir régulièrement depuis son retour à Brisbane, nul doute que Freya le connaissait bien mieux encore qu'elle, vu qu'elle l'entretenait désormais. En plus, le soleil était radieux, alors autant en profiter. Par contre je vous préviens, je n'ai jamais été modèle ! Il faudra me guider pour la position à prendre et tout ça.


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyMer 21 Aoû 2019, 20:02


Freya eut une expression surprise. « Vraiment ? Pourtant, c’est exactement c’que vous inspirez. Le kidnapping, la cave à torture, les menottes et tout ça… » Puis elle rigole de sa propre bêtise parce que non, Heïana ressemble à tout sauf à une personne glauque. Cela se voit qu’elles ne partagent pas le même monde, que si elles n’avaient pas eu cette sordide affaire de voleur et de cheville foulée, elles ne se seraient jamais rencontrées ni parlées. C’est marrant comme les choses peuvent être faites parfois. C’est comme des petites planètes qui se tournent autour et qui parfois se touchent et se frôlent. Et dans le pire des cas, elles explosent entre elles, dévastant tout sur son passage.
Mais ce n’est pas comme ça avec Heïana. Pour une fois, elle a le droit à une pause et en plus, elle va pouvoir se détendre en dessinant. Elle ne peut rêver de mieux.

« Les gens sont souvent trop fermés d'esprit. Prendre du recul permet souvent de mieux percevoir les choses, de se détacher des préconçus et souvent elles apparaissent plus belles et plus attractives qu'au premier abord. » Freya se mord la lèvre tout en lui jetant un regard de coin. « Vous avez un sacré esprit, quand même. Vous êtes une optimiste ou une idéaliste, pas vrai ? Toujours voir le bon côté des choses et tout le blabla. En tout cas, j’aimerai croire que les gens sont juste fermés d’esprit. Mais bon, je leur donne matière à débattre sur le sujet. » Elle a un sourire vers Heïana. « Les psys m’adorent en tout cas. » De ça, au moins, elle n’a pas vraiment à s’en cacher. Il n’y a pas vraiment de honte à avoir, juste une simple banalité. Depuis le temps, Freya s’est faite à l’idée que de se faire aider n’est pas une tare en soi.
Même si cela fait un moment qu’elle n’en pas franchi le seuil du cabinet. Mais elle n’en a pas besoin, merci beaucoup pour elle.

Bon, visiblement, Heïana ne s’étale pas sur les détails mais elle semble plutôt bien connaitre Tim. Alors, quand elle lui demande où il est parti, Freya se permet de froncer le nez tout en se grattant l’oreille. « Je crois que c’est Kapot- Kopak- » Elle a un léger soupir avant de sourire à Heïana tout en sortant son téléphone. « Attendez. Il me l’a dit mais je retiens jamais ce genre de trucs. » On lui a souvent dit qu’elle a une mémoire sélective et c’est tout à fait vrai. Alors le nom d’un camp d’entraînement militaire et même si elle s’est révélée d’une grande affection pour Tim le mois passé, il n’empêche que ça lui ait complètement sorti de la cabosse. Elle pianote rapidement sur son portable avant de pousser une exclamation de surprise. « Voilà ! Kapooka, c’est là qu’il est. » Elle remet son téléphone dans sa poche tout en grimaçant légèrement. « J’espère qu’il m’en voudra pas que j’l’ai dit à quelqu’un. Vous êtes une amie, t’façon, pas vrai ? » Non parce que s’il fuit Brisbane pour les beaux yeux de quelqu’un et que c’est Heïana, Freya n’aura plus que le mur pour aller se taper la tête et une pioche pour aller creuser sa propre tombe.

« Justement, c'est à ça que j'ai réfléchi avant de répondre à votre SMS. Est-ce-que c'était ok pour moi, pour le respect que je dois envers ma paroisse, ma religion ? Et j'ai considéré que oui, tant que vous ne me demandez pas de faire un nu sur l'autel bien sûr. » Sur ça, Freya ne peut s’empêcher d’éclater de rire de nouveau. « Vous inquiétez pas, j’attends qu’il fasse plus nuit pour ce genre de propositions, dit-elle tout en faisant un clin d’œil avant de secouer la tête, amusée. Moi j’dis que des lieux comme ça, ça a un côté bien trop beau et mystérieux pour ne pas les graver quelque part. Vous imaginez même pas les croquis que j’peux faire depuis que j’suis arrivée ici. » Parce que le cimetière et l’église possèdent une aura mystérieuse qu’elle adore. Et quand le soleil se couche, avec les arbres à moitié nu, il y une atmosphère qui serait qualifiée peut-être de morbide mais à ses yeux bruns, c’est presque magique.
« Vous avez une idée particulière où l'on pourrait se mettre ? Par contre je vous préviens, je n'ai jamais été modèle ! Il faudra me guider pour la position à prendre et tout ça. » Freya tapote son crayon contre son menton, les yeux balayant les environs. « Y a un banc par là bas, un peu plus loin. Tim a mis des plantes grimpantes sur le muret et bizarrement, on a beau arrivé en hiver, c’est encore fleuri. » Freya se lance dans la marche vers l’endroit en question tout en balayant le vide de la main. « No worry. Franchement, vous avez juste à être vous-même et ça me suffira. Et puis, j’ai pas l’habitude d’avoir des modèles en face des yeux non plus. On sera deux en apprentissage alors, finit-elle en souriant. » Doherty dessine les gens, oui, mais de loin. Et puis, la plupart du temps, ses modèles finissent par ressembler à autre chose, à des créatures plus que des êtres humains.


Dernière édition par Freya Doherty le Sam 31 Aoû 2019, 14:23, édité 1 fois
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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptySam 31 Aoû 2019, 12:14



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Décidément, quel sens de l'humour ! Voilà un trait de caractère que révélait Freya aujourd'hui, et que la brune n'aurait pas forcément deviné chez elle. Mais elle ne risquait pas de s'en plaindre, s'imaginant déjà avec une cagoule sur le visage, des menottes et un pistolet, cherchant à kidnapper son interlocutrice... Ouais nan, jamais elle ne saurait faire un dixième de tout ça. Ça ne collait tellement pas à sa nature ! Même en cas d'apocalypse, elle n'était pas certaine qu'elle saurait réagir avec assez de violence instinctive pour se protéger d'autrui, alors dans un contexte quotidien, c'était plus que peu probable. Un petit sourire étira ses lèvres lorsque l'artiste lui demanda si elle était du style optimiste, ou idéaliste. Elle haussa les épaules, ce qu'elle allait dire lui semblant être la chose la plus naturelle du monde, et déclara: On peut dire ça, oui. Je considère que c'est en voyant le verre à moitié plein qu'on se sent encouragé à remplir la partie vide. Freya mentionna ensuite le fait que les psychologues l'adoraient, confirmant alors les hypothèses de la maïeuticienne sur de potentiels maux mentaux. Mais elle ne risquait pas de juger la blonde là-dessus, ayant en la personne de sa cadette une grande habituée des cabinets de psychologie et de psychiatrie. Elle-même n'y était jamais allée, et se refusait à y aller, considérant qu'elle n'en avait pas besoin. Personne n'aurait d'ailleurs pu la contredire: la Tahitienne semblait être l'incarnation même de l'équilibre, de l'harmonie, de la responsabilité comme de l'innocence. En ce cas, quel besoin d'aller la consulter ? Pourtant, rien n'était moins sûr que cette absence de nécessité; mais la métisse gardait ça soigneusement de côté dans un tiroir fermé à quadruple tour dans un coin de son cerveau, ne souhaitant pas y penser. Vous connaissez de bons psys ici, à Brisbane ? demanda-t-elle cependant à la nouvelle gardienne du cimetière; ça pourrait toujours servir pour Moana.

La jeune femme sortit son portable lorsque Freya se mit à cogiter sur le nom de la base militaire où s'était exilé son partenaire de messe. Après quelques instants d'hésitation, la demoiselle retrouva le dénominateur qu'elle cherchait: Kapooka. Heïana s'empressa de le noter sur son téléphone mobile. Merci, dit-elle simplement; cela lui serait bien utile dans ses recherches pour contacter Timothy. La Tahitienne se doutait bien que lui envoyer un SMS ne serait d'aucune utilité; déjà, elle n'était pas sûre qu'il puisse conserver son portable à l'armée, si tant est qu'il ait le droit de communiquer avec l'extérieur tout court. Mais plus que ça, la brune avait eu un réflexe de fuite similaire, sept ans plus tôt. Et la première chose qu'elle avait fait, c'était changer de numéro pour que ses anciens contacts ne puissent plus lui téléphoner. Si jamais elle avait souhaité garder un lien avec certains, elle leur avait transmis son nouveau numéro. La sage-femme secoua la tête négativement face aux craintes de Freya, et répondit: Je ne pense pas qu'il vous en voudra; et je ne veux que son bien. S'il ne souhaite pas me répondre, je n'insisterai pas.

Heïana ricana à la nouvelle blague de son interlocutrice, qui décidément ne s'arrêtait plus de la faire rire. Lorsqu'elle lui avoua ne jamais avoir fait plus de croquis que depuis qu'elle était en charge du cimetière, la brune déclara avec sérieux: Je comprends. Autant elle était assez pieuse - sans être dévote non plus, elle restait de son temps - autant la descendante de Maoris gardait une part large de spiritualité très libre et fluctuante, liée à l'ésotérisme et aux croyances mystiques. Parfois, même, elle avait cru ressentir ou voir des choses étranges au cours de sa vie; peut-être n'était-ce que son imagination, ou des phénomènes explicables par la science. Elle ne le saurait sans doute jamais, et ne demandait pas forcément à le savoir. Mais oui, le fait que Freya parle d'ambiance particulière était loin de l'étonner. En tout cas, le manque d'expérience de la dessinatrice rassura Heïana autant qu'il aurait pu en effrayer certains. Au moins, elles seraient deux à découvrir l'oeuvre que créerait l'artiste au fur et à mesure de ses coups de crayons, et ça c'était une expérience intéressante. En plus de cela, la blonde ne serait ni du style à juger, ni de celui à être trop exigeante pour une simple séance amatrice. C'est parfait alors, commenta la jeune femme avec un large sourire. Vous dessinez depuis longtemps ?

Spoiler:


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyDim 15 Sep 2019, 16:35


Heïana est pleine de jolies paroles et surtout de bon sens, visiblement. Freya se sent presque ridicule à côté. Mais non, elles ont juste une vision différente de voir les choses et surtout, une philosophie opposée pour savoir comment prendre la vie et ses attentes. L’optimisme d’Heïana est admirable, surtout face au scepticisme persistant de Freya qui se met toujours à douter et remettre en cause la condition humaine, ses blessures, ses faux pas et surtout ses erreurs. Le monde, Freya le refait déjà dans ses carnets. Mais elle a beau critiquer celui qui l’entoure, le sien n’est pas plus rose, pas franchement plus coloré non plus. Déjà parce qu’elle s’en tient quasiment qu’au crayon. Et aussi parce qu’il est à l’image de son état d’esprit. Et her state of mind est clairement parsemé de noirceur, de doute, d’incompréhension, de tâches. Mais Heïana est le genre de personnes avec lequel vous pouvez parler de la plus misérable des vies et qui trouvera toujours quelque chose de positif à sortir. Et il n’y a pas à dire, ça fait du bien de savoir qu’il y a encore des gens avec ce genre d’esprits, aussi ouverts que positifs et optimistes, qui ne laissent pas les gens comme Freya les envahir et engloutir le monde vers une fin certaine.
Enfin, pas que la fin du monde va arriver aujourd’hui ou dans les jours à venir de toute façon.

« Vous connaissez de bons psys ici, à Brisbane ? » Freya hausse les épaules. « S’ils étaient aussi bons, j’aurai pas changé autant d’fois. » A vrai dire, ça fait bien des années qu’elle n’a pas de psychologues. Ils se sont enchaînés sur son cas et celui de son jumeau pendant des années, durant leur adolescence. Ils s’y sont mis à plusieurs et pas un seul n’avait trouvé grâce à leurs yeux. Les jumeaux sont compliqués, ils sont durs et quand on les enferme dans une pièce à la lumière douce pour qu’ils se mettent à parler, c’est un fichu lion en cage qu’on essaie d’amadouer. Si Freya s’enfermait dans le silence, Tobias utilisait la violence. A chacun sa méthode mais le résultat restait le même ; les psys finissaient toujours par jeter l’éponge au bout de deux séances. « Désolé, j’en ai pas vu depuis des lustres mais p’t’être qu’y en a des bons qui sont arrivés depuis. »

Alors qu’elles se dirigent vers l’endroit destiné par Freya, Heïana la réconforte et lui fait évaporer ses doutes. « Je ne pense pas qu'il vous en voudra; et je ne veux que son bien. S'il ne souhaite pas me répondre, je n'insisterai pas. » La blonde hoche la tête tout en se mordant la joue. « Okay, cool. Dites pas que j’ai ouvert un bar clandestin, hein, j’suis pas sûre qu’il apprécierait. » Freya secoue la tête avec un sourire amusé. « Vous dessinez depuis longtemps ? » Elles finissent par arriver à destination et Doherty regarde d’un air absent le mur de fleurs, fleuries et jolies, tout en réfléchissant à la question. « Depuis au moins dix ans. C’est justement en thérapie que j’ai commencé. Vous qui travaillez dans un hôpital, j’pense que vous ignorez pas la technique de donner des crayons pour voir ce qu’il se passe dans la tête des patients. Bah voilà, j’étais ce genre de patients. » Elle sourit légèrement en reposant son regard brun sur Heïana. « Du coup, mon truc, c’est plus l’imaginaire. J’vais essayer de pas vous transformer en créature étrange. » Elle eut un léger rire avant de désigner le banc. « En tout cas, vous vous êtes apprêtée pour l’occasion, c’est gentil. » Freya recule un peu et n’hésite pas à prendre place sur une des tombes pour avoir une bonne vue sur l’ensemble – mais surtout Heïana, qui reste la pièce maîtresse de ce qu’elle compte poser sur papier aujourd’hui. « Vous pouvez parler tant que vous bougez pas le reste. » Doherty plisse les yeux, fait une moue hésitante puis commence à griffonner. « Et sinon, vous avez aussi un talent, à part celui de voir le verre à moitié plein ? » Parce que si la conversation ne se fait pas, le temps risque d’être long pour Heïana.
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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyDim 22 Sep 2019, 18:45



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Freya lui fait penser à un tournesol. Comme cette grande et superbe fleur, la jeune femme se dresse en présence du soleil, et est plus belle que jamais. Elle se montre enjouée, pleine d'esprit même si son vocabulaire montre qu'elle ne sort probablement des classes les plus aisées ou les plus favorisées socialement, et elle a beaucoup d'humour. Sans parler de son côté artiste, qui est un véritable don en soi, qu'Heïana espère qu'elle travaillera par la suite. Pour son plaisir tout d'abord, mais après tout, si elle le souhaitait, peut-être pourrait-elle percer dans le milieu ? Cela resterait à voir, mais rien n'était impossible aux yeux de la Tahitienne, qui voyait aussi l'autre côté du tournesol chez Freya. Privée de l'astre chaleureux et rayonnant, la fleur se détourne, baisse un peu la tête, se renferme sur elle-même. Ça, c'était la première version de la nouvelle gardienne de cimetière que la sage-femme avait découvert, quelques semaines plus tôt. Qu'elle soit bipolaire ou qu'elle soit porteuse d'un trouble psychique de ce genre ne faisait plus aucun doute aux yeux verts de la Polynésienne, qui n'en dirait rien cependant tant que Freya ne s'ouvrirait pas à elle sur ce sujet. Si tant est qu'elle veuille lui en parler un jour. Dans tous les cas, la maïeuticienne était heureuse d'avoir rencontré la fille au nom de mythologie nordique, et appréciait pleinement passer du temps avec elle. Elle rougit un peu, confuse lorsque la peintre en herbe lui affirma que si les psychologues / psychiatres de Brisbane étaient bons, elle n'en aurait pas changé si souvent. Pardon, j'aurais dû tourner ma langue dans ma bouche avant de poser la question, répondit Heïana avec un petit rire désolé. Le sujet ne revint plus sur la table par la suite.

Par la suite, les deux jeunes femmes discutèrent du loisir principal de Freya, à savoir la peinture. Son interlocutrice à la peau caramel rit lorsqu'elle lui parla du dessin à visée thérapeutique, et elle avoua de bon coeur: C'est vrai que lorsque j'ai des petits enfants en consultation, je les mets devant des crayons et une feuille blanche parfois. Ça les occupe autant que ça peut être révélateur de bien des choses. En tant que sage-femme, elle ne gérait pas de pédiatrie à proprement parler, mais vu qu'elle naviguait entre la maternité proprement dite et les urgences, il n'était pas rare que pour de la bobologie, elle prenne en charge les petits jusqu'à huit-dix ans, afin de soulager ses collègues. D'ailleurs, la salle de consultation destinée plus particulièrement aux enfants dans le service des urgences se remplissait de plus en plus de dessins, ce qui réjouissait la Tahitienne. Les couloirs et cloisons des hôpitaux étaient souvent froids, bien trop pour créer une ambiance propice à la confiance et à la détente; encore plus pour des enfants. Alors, s'il était possible d'égayer un peu les lieux, pourquoi pas ? Heïana tiqua lorsque sa peintre lui dit qu'elle essayerait de ne pas la transfigurer en quelque chose de trop étrange, et elle la reprit avec un grand sourire: Non, au contraire ! Laissez-vous aller, quoi qu'il arrive, je ne m'en vexerai pas, ou quoi que ce soit. Justement, le but de l'expérience à ses yeux était autant de se faire "tirer le portrait" que de découvrir ce que pouvait sortir de l'imagination de Freya, alors qu'elle ne prenne pas de gants avec elle ! Elle sourit lorsque sa comparse remarqua qu'elle s'était changée exprès pour la séance, et haussa les épaules. Je me suis dit que ce serait mieux de jouer le truc à fond ! J'espère que ça conviendra à votre thème.

Quelques minutes plus tard, Heïana était donc installée, prête à être peinte. Assise sur un banc, ses jambes étaient posées dessus mais légèrement repliées, genoux vers le ciel. Un de ses bras la soutenait, appuyé sur le dos du banc, et son autre main était tendue vers le ciel, son regard suivant celle-ci, comme si elle voyait quelque chose dans l'au-delà. Une pose qu'elle avait trouvé assez naturellement, et que Freya l'avait aidé à corriger pour que le tout corresponde. Heureusement que la maïeuticienne était habituée aux exercices physiques par son métier, car si elle était plutôt confortablement assise et que son bras appuyé l'aidait bien à tenir la pose, celui tendu vers le ciel ne serait pas agréable à garder dans une telle position pendant des heures. M'enfin, ça ne faisait que commencer, alors pas de quoi s'alarmer. La brune rit un peu à la question de l'artiste, et après un instant de réflexion, elle répondit: J'adore chanter, et j'avais appris à jouer du piano il y a longtemps. Sinon, je passe beaucoup de temps en cuisine: j'aime autant préparer de bonnes choses que de les manger. J'aime lire aussi, et faire des activités en plein air. Voilà pour le principal... Et vous, à part la peinture, vous avez d'autres centres d'intérêts ?


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptySam 28 Sep 2019, 20:06


Heïana pense qu’elle l’a vexé mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas le sujet préféré de Doherty mais ça fait parti de son histoire. Les psychologues suite à l’incendie, les psychologues suite à des alarmes lancées par l’équipe pédagogique de ses établissements scolaires, les psychologues quand elle a voulu arrêter de se bousiller la santé avec de la drogue. Et après, il y a les psychologues qui sont arrivés plus tard quand sa maladie a (enfin) été diagnostiquée. Il y en a fallu des dossiers, des analyses, des dessins et des silences pour qu’on mette le doigt sur ce qui ne va pas chez le patient Freya Doherty. Elle n’en a pas été vexé pour un rond, au contraire, elle aurait bien voulu renseigner la jeune femme à ses côtés. Elle n’a pourtant pas l’air d’avoir besoin de voir quelqu’un mais comme quoi, les apparences peuvent être parfois trompeuses. Ou alors Heïana a juste besoin de quelqu’un pour se confier. Pas de raison particulière, juste une envie passagère. Ça serait plutôt étrange, ceci dit. Mais Freya laisse couler le sujet parce qu’encore une fois, ce n’est pas son sujet préféré. Et elle préfère occulter toutes ces heures perdues à regarder ses pieds, ses mains, le plafond, les cadres, à parler de tout sauf de ce qu’on lui demandait. Quand Heïana lui affirme qu’effectivement, le dessin aide, Freya eut un secouement de la tête d’un air compréhensif. « C’est marrant et triste de voir l’évolution de malheureux dessins. » Elle parle en connaissance de cause. Ce n’est pas pour rien qu’on essaie de développer le sens artistique des tout-petits – à en juger par ses propres dessins de gamine haute comme trois pommes qu’elle a retrouvés. A l’époque, bébé Freya réussissait à colorier un monde en couleurs, plein d’optimiste, de sourire en bâtons. Innocente, insouciante, elle partageait un quotidien heureux. Enfin c’est ce qu’elle pense. Parce qu’elle a beau réfléchir, elle ne se rappelle pas que la vie fut si belle que ça. Mais la vérité de ces années-là ne serait jamais vérifiée, pas par elle en tout cas. Parce que sa mère est inerte, elle ne répond plus de rien à personne. Et parce que son ordure de père est derrière les barreaux et qu’elle crèvera avant d’aller mettre les pieds en prison pour le voir.

« Vous êtes parfaite. Je tâcherai de vous rendre plus gentille que méchante, alors, même si c’est pas mon fort non plus. Bizarrement, c’est toujours le plus sombre qui me vient en premier. Mais vous, vous êtes différente. Et j’dis ça avec la plus grande sympathie que j’ai. » Freya n’est pas en train de lui faire du rentre dedans. On lui a fait plusieurs fois la réflexion mais la jeune femme ne fait pas ce genre de choses. Elle dit simplement les choses telles qu’elle les voit et si elle fout des compliments sur le trajet, en quoi ça peut gêner ? « Le thème est toujours vague, vous inquiétez pas non plus. Souvent ça vient après, enfin sur le moment, et après au moins dix mille essais. Pas que j’vais vous tenir la jambe pour faire dix mille croquis, hein, don’t worry. Sinon on y serait encore dans une semaine et on a quand même autre chose à faire. » Elle sourit légèrement tout en regardant Heïana s’installer.
Cette dernière prit une position originale, mais qui allait forcément lui faire mal à un moment donné. Freya fout le chronomètre sur son téléphone : vingt minutes pour chaque pose, ça devrait être largement suffisant. Elle ne compte pas rendre la demoiselle courbaturée à l’hôpital pour de simple croquis, ça serait complètement con. « J’ai fait du piano aussi. Enfin, vraiment pas longtemps. Pas d'oreille musicale. » Brièvement, dans une autre vie. Elle ignore pourquoi elle a balancé ça. La demoiselle resserre son emprise autour du crayon et elle reste les yeux concentrés sur son papier le temps de quelques traits pour éviter de montrer le voile qui passe dans ses yeux. « J’ai peur que mes activités soient moins honorables que les vôtres. » La suédoise relève la tête, plisse un œil, prend son crayon pour y prendre une mesure qu’elle reporte vivement sur son carnet. « Mais j’aime bien le plein air. J’passe pas mal de temps à la plage et j’connais la forêt mieux qu’personne. En faites, j’aime bien tout ce qui demande pas trop de sociabilisation et donc les endroits calmes. » A part les bars. Mais ça, c’est un autre sujet. « En faites, je peux vous dire ce que j’aime pas : le feu et la cigarette. Les gens, l’injustice, l’égo démesuré. Le mauvais café m’irrite aussi beaucoup. » Freya rit sur sa dernière phrase. « Oh et j’aime pas la lecture. Mon copain de l’époque a essayé de me faire lire les Harry Potter mais j’ai jamais pu. » Sérieusement, pourquoi est-ce qu’elle est en train d’amener sur la table la deuxième personne qui lui fout un bourdon incroyable ? La suédoise déglutit légèrement, perdant un peu de son sourire face à ses paroles. Elle se mord la lèvre avant de secouer la tête.

Le téléphone bip, un heureux gong qui la sort de ses pensées. « Vous pouvez changer de position. Ça va, vingt minutes, c’est pas trop long ? Vous avez pas trop mal au bras ? » Parce que Freya se soucie quand même un peu des autres, même si elle ne travaille pas dans le monde médical.
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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyDim 06 Oct 2019, 21:44



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Une petite vague de chaleur s'échappa des mots prononcés par Freya pour venir se poser directement sur le coeur d'Heïana. La nouvelle gardienne du cimetière de Toowong savait manier assez bien les mots pour créer des compliments aussi jolis qu'inattendus, et sa fibre artistique lui permettait de trouver le plus beau - comme le plus moche chez d'autres probablement - émanant de la Tahitienne. Celle-ci rougit de ravissement, heureuse d'apprendre ce ressenti de la jeune femme, qui avait été si lointaine et effacée lors de leur première rencontre ! C'est très gentil à vous de dire ça, déclara-t-elle avec un sourire de réelle joie. Elle écouta par la suite les divagations très axées peinture de celle qui allait manier le pinceau, s'intéressant réellement à cette passion qu'exprimait Freya.

Par la suite, elles s'installèrent et continuèrent à discuter, histoire que le moment soit toujours aussi agréable et qu'il ne semble pas trop long pour la modèle, qui s'étonna d'ailleurs de la capacité de son peintre du jour à pouvoir autant se concentrer sur ses esquisses que sur leur conversation. Lorsque celle-ci lâche avoir fait du piano, mais ne pas avoir l'oreille musicale, Heïana rit. Je suis sûre que si vous vous y remettiez, vous sauriez vous en sortir. Bien sûr, on a tous des affinités avec les différentes formes d'art, mais je crois que la musique est la plus universelle. Avec un peu de travail, on peut réussir à sortir au moins des mélodies simples, mais pas moins agréables. A la condition qu'on le veuille vraiment, bien sûr. La métisse fronça les sourcils lorsque Freya déclara qu'elle avait sans doute des activités moins "honorables" qu'elle: soit elle se dévalorisait véritablement, soit... soit juste ça en fait. Il ne fallait pas se déconsidérer ainsi voyons ! D'une voix douce, mais pas moins déterminée, la brune répliqua: Je suis sûre que non. Elle étira délicatement et de manière imperceptible ses muscles, en les tendant par petits à-coups à l'intérieur même de son corps, les contractant sans bouger plus en apparence. La position commençait à être un peu dure à tenir. En revanche, ce fut une vraie surprise - et un bon moyen de détourner son attention de ses difficultés physiques - d'apprendre que la peintre appréciait la nature au point d'y passer de longues heures en vadrouille. Avec enthousiasme et amusement, elle déclara: C'est étonnant qu'on ne se soit jamais croisées alors ! Je passe aussi pas mal de temps en forêt, à la plage un peu moins.

Heïana faillit mourir d'une syncope lorsque Freya lui annonça ne jamais avoir réussi à lire les Harry Potter. Oh infâmie, oh tristesse, oh cruauté de ce bas-monde ! Mais sachant se tenir, elle n'en montra rien. Beaucoup de monde n'appréciait pas lire, et elle pouvait le concevoir. J'ai joué à une soirée quizz Harry Potter dans un bar récemment; j'ai un concurrent qui m'a tenu la dragée haute pour la première fois ! Déclara-t-elle en se souvenant de ce soir plus qu'agréable et sympa; peut-être reverrait-elle Terry, un de ces jours. Ce fut avec un soupir de soulagement que la Tahitienne accueillit la nouvelle de sa libération, et immédiatement, elle se redressa, se releva en descendant du banc, et s'étira longuement dans plusieurs positions, histoire de ne pas finir la journée véritablement endolorie. Pendant ce temps, elle répondit aux interrogations soucieuses de Freya: Non, ça va ! Il ne faudrait pas plus, mais je suis capable de tenir assez longtemps. Merci.

Elles se décidèrent ensuite pour la pose suivante: Heïana alla s'asseoir devant l'orgue, mais fit style de s'être endormie dessus, étirant toute la partie droite de son corps sur le côté, le bras totalement étalé sur la surface de l'objet de musique notamment. Au vu de la facilité de la position, qui était franchement confortable comparé à la précédente, la Tahitienne précisa: Ne mettez pas de chronomètre cette fois, je pourrai rester ainsi le temps dont vous avez besoin ! Dans cette posture, avec sa longue robe bleue roi dont les pans très légers et voluptueux tombaient en cascade dans son dos, on aurait pu croire un ange tombé des cieux, perdu et exténué devant ce monde si cruel. Ou au contraire, on pouvait y voir le reste d'enfance d'Heïana, la candeur et l'innocence qu'elle dégageait malgré ses vingt-cinq ans et les épreuves qu'elle avait subi, comme tout un chacun sur cette Terre. Et sûrement existait-il encore dix mille interprétations de la scène, selon l'imagination de la personne l'observant.


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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyJeu 10 Oct 2019, 11:07


« Je suis sûre que si vous vous y remettiez, vous sauriez vous en sortir. Bien sûr, on a tous des affinités avec les différentes formes d'art, mais je crois que la musique est la plus universelle. Avec un peu de travail, on peut réussir à sortir au moins des mélodies simples, mais pas moins agréables. » Freya hausse les épaules tout en appliquant ses coups de crayon. « Je suis plus artistique avec mes dessins qu’avec des notes, il faut croire. J’aime bien écouter la musique mais la jouer… Enfin, apprendre les notes, c’est pas mon délire. J’ai jamais été doué avec ça. Et puis, là encore, le piano, ça a été une énième tentative pour me faire sortir la tête de l’eau. C’était plus pour faire plaisir à mon psy de l’époque qu’à moi-même. » Même si au final, elle y a trouvé son plaisir mais pas forcément en créant des sons avec un piano. « Du coup, vous jouez aussi de quelque chose, vous ? Je sais pas pourquoi mais je vous vois bien au violon ou un truc noble comme ça. » Heïana avec un violon, un violoncelle ou quelque chose comme ça, ça doit être joli. Les mélodies sont soigneuses et jolies, comme son modèle du jour.

« Je suis sûre que non. » Mais Freya est bien placée pour savoir que si. Mais elle ne va pas tout dévoiler, ni maintenant ni probablement jamais. Il y a des choses qui méritent qu’on ne s’en vante pas et, ça tombe bien, Freya n’a jamais été une grande vantarde de toute façon. « C'est étonnant qu'on ne se soit jamais croisées alors ! Je passe aussi pas mal de temps en forêt, à la plage un peu moins. » La plage superficielle de Brisbane vend beaucoup moins de rêve que la véritable, c’est sûr. Mais la jeune femme apprécie quand même ce petit coin où elle peut observer le soleil et les nuages se dessiner et se découper à travers les buildings de la ville. « Il faut dire que c’est assez vaste, surtout la forêt. C’est pour ça que j’y vais, en général, pour me perdre, me défouler, me calmer. » Des arbres doivent se rappeler de tentatives de coup de poings qui lui ont fait saigner les phalanges plutôt qu’autre chose. Mais au moins, ça lui permet de ne pas se défouler sur des gens. C’est mieux que rien. « J'ai joué à une soirée quizz Harry Potter dans un bar récemment ; j'ai un concurrent qui m'a tenu la dragée haute pour la première fois ! » La blonde émit un léger rire. « Vraiment ? J’espère que votre égo n’en a pas pris un coup, alors. Je sais que vous autres les fans vous pouvez vite être vexé s’il y a plus fort qu’vous. » Parce que Terrence avait été pareil, il y a déjà plus de dix ans de ça. Dans cette période d’une vie lointaine où il voulait toujours être le meilleur partout et surtout dans un sujet qu’il maîtrisait. Harry Potter pourrait être le symbole de légèreté mais non, ça fait parti d’une boite que Freya essaie tant bien que mal de foutre aux oubliettes. Compliqué quand elle a revu ce même ex deux mois avant. « Et du coup, vous l'avez quand même écrasé, votre concurrent, ou pas ? »

« Non, ça va ! Il ne faudrait pas plus, mais je suis capable de tenir assez longtemps. Merci. » Freya secoue la tête et elles se mettent en route pour la prochaine position. Une fois installée sur l’orgue, Heïana fit sourire l’artiste par son commentaire. « Ne mettez pas de chronomètre cette fois, je pourrai rester ainsi le temps dont vous avez besoin ! » La suédoise a de nouveau un rire qui résonne dans le lieu saint. « Okay mais faites attention de ne pas vous endormir, hein. » Même sa robe est magnifique. Elle est jolie et classe, Heïana, tout le contraire d’elle-même. Elle pourrait presque la jalouser mais ce n’est pas son genre à Freya. « Encore une ou deux positions et je pense que j’aurai de quoi faire quelque chose. » Elle ne sait pas encore trop quoi mais elle finira bien par trouver. Freya a déjà moulte croquis sur son carnet, son esprit reposé se montrant docile et ses doigts coopérants. C’est plaisant de dessiner dans ces conditions.
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Message(#)Artist on work ~ Freya Doherty EmptyJeu 21 Nov 2019, 11:05



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Je ne me vexe pas facilement, mais j'avoue avoir la fibre compétitrice ! Répliqua Heïana en riant, alors que les deux jeunes femmes étaient parties sur le sujet Harry Potter. Et dire que certains catholiques extrémistes considéraient cette saga comme l'oeuvre du diable. Si, si, vraiment ! La jeune femme, un soir qu'elle traînait sur internet, était tombée sur une vidéo d'une illuminée qui déconseillait aux enfants et aux adolescents de ne plus lire ni regarder ce chef-d'oeuvre afin de "sauver leurs âmes"... Quelle farce ! Bien que croyante, Heïana tenait par-dessus tout à sa liberté de penser, à son libre-arbitre, et considérait même que Dieu les avait créé pour cela même: qu'ils apprennent à juger par eux-mêmes du bien et du mal, et que chaque personne agisse en son âme et conscience. Inciter des gens, des enfants en plus, à ne pas faire ceci ou cela sous prétexte religieux était juste idiot et même dangereux ! De quoi faire de belles ribambelles de cerveaux formatés... Hélas non, il a gagné. Mais je me suis inclinée sans mal, il était vraiment très très bon ! Aurait-elle la chance de le revoir, ce doux Gryffondor ? Ce n'était même pas sûr; certaines rencontres sont faites pour tisser des liens profonds, d'autres pour être éphémères, seulement de passage, pour égayer une soirée ou faire réfléchir sur soi... A voir dans quelle catégorie se classerait sa relation avec Terrence.

La Tahitienne ricane lorsque Freya lui demande de ne pas s'endormir, et elle répond avec malice: Et pourquoi pas ? Le dessin n'en serait que plus profond, enfin j'imagine. Les minutes défilent, les quelques poses s'enchaînent. Après la sieste sur l'orgue, Heïana s'était mise à genoux devant l'autel, genoux sur le marbre froid de la première marche menant au centre symbolique du bâtiment, mains scellées, priant. Réellement, même si à la base c'était pour le dessin, autant en profiter. Elles terminèrent par une prise de vue sous un superbe vitrail, et la séance était terminée. Les deux demoiselles y avaient tout de même bien passé deux heures ! C'est avec un mélange d'excitation et d'admiration qu'Heïana contempla les dessins de la blonde; ils étaient certes étranges, mais rien qui ne la fasse bondir en arrière. Vous avez beaucoup de talent, souffla-t-elle, totalement scotchée. Elles repartirent toutes deux vers le cimetière, où la brune prit congé, remerciant encore une fois l'artiste pour cette séance. Se promettant de se revoir, les âmes vagabondes se séparèrent, le soleil tombant derrière leurs pas légers.


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