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 eaten alive. [Lily&Jo]

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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 4:38


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Lily & Joseph
Il est là, l’hôpital. Ses murs se dressent droits et hauts devant la silhouette nonchalante de Joseph. Il s’est trouvé une courte façade sur laquelle il a décidé de poser son dos, répondant à l’appel du tabac. La clope coincée entre ses lèvres, il observe les allées et venues des usagers de l’hôpital, incapable de laisser l’émotion submerger son cœur refroidi par le temps. Il n’a pas l’impression d’être à sa place, et il tire une longue latte pour ensuite souffler la fumée vers le ciel, se débarrassant en même temps d’un long soupir qui lui chatouillait la gorge. Ses pensées sont apathiques comme s’il n’arrivait pas à croire la vérité : sa mère est mourante et ça ne l’affecte pas du tout. Cette femme, il ne l’a pas revue depuis trente ans. Il n’est jamais venu aux nouvelles de ni elle, ni son père – plutôt mourir –  et il n’écoutait pas sa sœur à chaque fois qu’elle tentait d’apporter le sujet sur la table. Il avait bâti un mur entre lui et son passé et il détestait l’idée de le démolir aujourd’hui. Mais Lily a besoin qu’il soit présent. Et, sa sœur, il ne l’abandonnerait pas peu importe quel obstacle la défie. Alors il laisse tomber son bâtonnet de poison sur le sol et l’écrase avec la semelle de ses vieilles chaussures usées pour franchir un premier pas en direction de ce lieu qui lui donne déjà la nausée. La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas meilleur endroit pour s’évanouir qu’à l’hôpital.        

Il est quatorze heures et quart quand il pose ses deux coudes sur le comptoir d’une des trois secrétaires. « Je viens pour Marie Keegan. » Sa gorge se noue à l’énonciation de ce nom. Quelques paperasses se froissent, se soulèvent, et la jeune femme pointe une direction à Joseph : « Au fond du corridor, à droite, près des machines distributrices. » Il hoche la tête, la remercie d’un signe de la tête puis se dirige vers les salles de chimio, les deux mains enfoncées dans les poches de son jean troué : réflexe pour se protéger de l’atmosphère étouffante des lieux blancs. Avant de pénétrer la grande salle, il s’arrête à l’entrée en inspirant doucement, le cœur étrangement affolé. Il ne se sent pas prêt de sentir des yeux maternels rivés vers lui. Il sait qu’il n’est pas devenu un enfant que des parents catholiques souhaiteraient présenter à tous leurs proches. Il traîne avec lui une odeur de tabac et il n’a pas passé un peigne dans ses cheveux depuis des semaines. Sa simple présence dans une Église provoquerait un incendie. Malgré toute cette hésitation qui fait vriller ses tripes et qui blanchit légèrement son teint, il pose sa main sur la poignée de la porte pour la faire tourner, signalant sa présence à tous les patients branchés à des bouteilles de liquide médicinal. C’est sa sœur qu’il voit en premier, assise sur un fauteuil près d’un autre, et il ancre ses deux yeux dans les siens, refusant de poser son regard sur la seconde silhouette féminine à droite de Lily. Il lui offre un minuscule signe de la main en guise de salutation avant de la rejoindre, volant un siège au passage. Il le place près de la jeune femme et il y pose ses fesses pour finalement courber son dos vers l’avant, les deux coudes posés sur ses genoux, la posture « ingrate ». Son attention se dirige vers l’une des machines distributrices et, incapable de lancer une conversation normale, il demande : « T’aurais pas une pièce pour un sac de chips ? J’crève la dalle. » Son talon s’agite, tape le sol au rythme d’une chanson qui n’existe qu’entre ses deux oreilles et il passe nerveusement sa main dans son cou en se raclant la gorge pour garnir ce silence qu’il déteste. Il savait que, en acceptant de venir ici, il perdrait tous ses moyens. Lui qui est d’habitude d’un naturel déconcertant, dans cette pièce, à quelques centimètres de sa mère, il se transforme en bloc de glace incapable de supporter l’air ambiant. Il fond, goutte par goutte, seconde après seconde. Même la curiosité n’arrive pas à lui faire jeter un regard en direction de Marie pour compter le nombre de rides qui décorent son visage après toutes ces années. Sa mère était morte bien avant qu’un cancer ne s’attaque à sa chair.        
     
 
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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 12:07

Elle était déjà à la ferme Lily. Elle donnait vie à cette maison macabre et sordide par son sourire et sa bonne humeur afin de changer les idées à sa mère pendant que Cyril râlait de ne pas trouver sa canne à pêche. La jeune femme l’aidait à la trouver et une fois fait, elle retournait auprès de sa mère pour lui prendre la main. « On va devoir y aller maman. C’est l’heure. » Elle n’avait aucun espoir en la venue de Joseph, tant pis. Elle avait fait son devoir de sœur et même si l’envie de le voir était plus qu’important pour elle, le stress n’était pas l’émotion à ramener lors d’une séance de chimiothérapie. Elle aurait pu le prévenir bien plus tôt que ça, Lily. Ca faisait au moins deux voire trois mois qu’ils étaient au courant de sa pathologie et que la fille parfaite emmenait sa mère à chacun de ses rendez-vous, nombreux étaient-ils quand Cyril ne daignait pas lever un petit doigt pour l’aider ne serait-ce qu’à transporter les courses dans ses plus grands moments de fatigue. Et malgré tout, Lily continuait à parler au père, à lui sourire et à jouer les modèles quand à l’Eglise, le pater était invité à prendre la parole. Lily se lève pour rejoindre son manteau et celui de sa mère, direction son pick-up où elle aide sa mère à s’installer et elle démarre enfin. Les conversations se font rares, ne tournent pas autour du frère disparu, elle augmente le volume de la musique pour briser le silence et chaque bonne intention allait trop loin malgré tout. Elle avait demandé à sa supérieure des jours de congés pour soutenir Marie et elle avait accepté sans problème. La famille catholique Keegan, bien trop connu pour être décrié.

Elle tenait le bras de sa mère qui avait du mal à marcher, Lily et elle souriait à toutes les infirmières, aides-soignants, médecins qu’elle avait fini par connaître à force de venir en ces lieux. Elle installait sa mère et son oncologue approchait pour lui faire part d’une mauvaise nouvelle. « Ce sera le traitement de la dernière chance, madame Keegan.. Je suis désolée, le cancer grandit bien trop vite. » Des mots faciles à comprendre et Lily se fige. Et si elle devait se retrouver seule avec son père ? La mère était cette petite lumière quand elle était trop terrifiée des regards paternels et il était déjà quatorze heures, Joseph n’était pas là. Tant pis. Elle ne le rappellerait pas à l’ordre, c’était inutile. La main de Marie dans celle de Lily, la séance commençait enfin et la conversation tournait autour du tournoi de carte que l’association catholique de belote allait organiser. Des banalités inutiles. Puis soudainement, sans attendre, un bruit infernal qui déboulait dans la salle de chimio et un Joseph qui détonait avec le cadre très calme. Lily se fendit d’un sourire immense mais aucun signe pour leur mère. Un peu de peine malgré tout, elle était au milieu des deux membres de la même famille qui ne se parlaient plus. « Salut Jo. Commence au moins par la politesse. » Et elle leva les yeux au ciel en plongeant sa main dans sa poche pour en sortir son portefeuille où l’échographie de son fils perdu s’y trouvait en ouvrant l’accessoire. Elle cachait rapidement le cliché en le retournant et ouvrait le compartiment à pièce pour lui en offrir. « Ca sera un café noir pour moi. Sans sucre. » Il lui pompait du fric, elle pouvait bien réclamer quelque chose. Puis elle se tournait vers sa mère. « Tu veux quelque chose maman ? A boire, à manger ? » - « De l’eau, chérie s’il te plait. » Lily se tournait alors vers Joseph. « Et une bouteille d’eau. » Et elle reprenait la lecture de son bouquin.

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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 19:54


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Lily & Joseph
Pas un seul regard, pas la moindre envie de lorgner la vieille femme épuisée dans le fauteuil à côté de Lily. Il l’a bien fait savoir à sa sœur lorsqu’elle l’a contacté avant-hier : il viendrait pour l’accompagner elle, et pas leur mère, même si elle est celle qui les rassemble aujourd’hui dans ce lieu puant. L’odeur des médicaments, il la déteste. Elle lui rappelle que, un jour ou l’autre, lui aussi il se retrouvera branché à une potion magique s’il continue de bousiller sa vie seringue après seringue. Confronter la réalité hisse le poil sur ses bras : c’est la raison pour laquelle le seul sujet qu’il arrive à apporter est celui de la nourriture. Un paquet de chips sera parfait pour couvrir le silence. « Salut Lily. » qu’il répond en l’observant du coin de l’œil, lui offrant un minuscule sourire digne du malaise qui s’en est pris à son estomac. Il tend la main, ouverte vers le haut, pour récolter les quelques pièces que lui donne sa sœur en échange d’une simple faveur : celle de rapporter un café et une bouteille d’eau. Il acquiesce en hochant la tête avant de se relever brusquement pour se diriger vers le trésor de sa quête. Il l’a entendue, la voix de sa mère. Elle n’a presque pas changé : elle est simplement plus rauque, comme si un chat s’était installé dans sa gorge. Devant les machines distributrices, Joseph fait éterniser le moment, faisant mine de longuement réfléchir à la sorte de chips qu’il désire – alors qu’il n’y a qu’une seule saveur disponible, sel et vinaigre. Les pièces de monnaie chantent et dansent entre ses doigts tandis que ses yeux observent le reflet de Lily et de Marie par la porte vitrée de la machine. Il tente de déchiffrer les traits du visage vieilli de sa mère, mais il ne voit qu’une image obscure, sans détails. Il abandonne donc, glisse un deux dollars circulaire dans l’orifice à cet effet et récupère son sachet de croustilles, s’abaissant de manière nonchalante pour enfoncer sa main dans le cœur de la machine. D'ailleurs, il est fort possible qu’il fait exprès de paraître mal élevé, car il tire un certain plaisir à montrer à sa maternelle qu’elle a fait un mauvais boulot en décidant de laisser Cyril l’élever. Il recommence le processus pour finalement se retrouver avec une bouteille d’eau entre les mains, et ses pas le guident finalement vers la machine à café, où il fait couler un café bien noir, bien corsé, dans un verre en carton. Il n’ajoute rien au nectar amer, incapable de s’empêcher de penser que, cette commande de café, il l’a connait. « Tu l’prends comme Cyril. J’espère qu’c’est la seule chose qu’t’as hérité d’lui. » dit-il en tendant le verre brûlant à sa sœur, les yeux suppliants qu’elle fasse vite, parce que ses doigts commencent à s’incendier. Enfin débarrassé de cette charge, il hésite une petite seconde avant de faire glisser ses yeux le long du fils de perfusion branché à sa mère, et ses yeux se figent sur l’aiguille plantée dans son poignet, enroulée de bandages. Il préfère regarder cet endroit plutôt que son visage qui lui rappellerait trop de mauvais souvenirs. Il lui tend la bouteille d’eau à bout de bras, refusant de faire un pas en sa direction pour faciliter le transfert de la marchandise. Quand elle récupère sa bouteille, il retourne immédiatement s’asseoir dans son siège, ouvrant bruyamment le sac de chips pour avaler ses émotions à coups de bouchées trop grosses. Jugeant que ce vacarme ne le calme pas assez, il scrute la pièce à la recherche d’un divertissement et ses deux yeux s’arrêtent sur le livre que lit sa sœur. « C’est quoi qu’tu lis ? » Avec un peu de chance, il aura déjà tourné les pages de ce roman et pourra en discuter un peu, le temps que les aiguilles de l’horloge tournent. Mais, avant que Lily ne puisse répondre à sa question, Marie pose sa main fragile sur le poignet de sa sœur pour attirer son attention. Le cœur de Joseph trébuche dans sa poitrine alors qu’il croise pour la première fois le regard de sa mère. Il ne peut entretenir le contact bien longtemps, il replonge rapidement son attention sur sa collation. « Vous vous ressemblez tellement. » murmure la vieille dame en offrant un doux sourire à sa fille. « La magie de l’ADN. » que chantonne Joseph, dénué d’intérêt, mâchant une chips trop vinaigrée.                
     
 
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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 22:36

C’était des tensions qui étaient inutiles à Marie, la mère Keegan. Elle n’avait pas l’occasion de retrouver ses enfants réunis, cela fait des années même et voilà qu’ils se retrouvaient enfin pour un moment triste et de peine. Lily, en attendant, continuait à lire son petit bouquin qu’elle lisait au moins une fois par semaine. En une heure, il était torché et c’était tellement enivrant qu’elle ne le lâchait jamais, comme un mantra explicatif de ce qu’elle souhaitait faire de son cerveau et ses désirs. Elle regardait sa mère du coin de l’œil qui ne cessait d’admirer, parce que c’était le bon mot, son fils perdu à tout jamais. Lily ne savait pas quoi penser de cette situation, ni ne savait comment appréhender son frère et elle n’avait pas envie de le faire fuir d’une manière ou d’une autre mais ce dernier revenait avec le café et la bouteille d’eau et Lily l’enleva rapidement de ses mains afin qu’il évite de se blesser plus qu’il ne l’était déjà. Intérieurement, songeait-elle. La respiration normale, il ne se gênait pas pour être impoli en balançant le fait qu’elle le buvait comme leur père. Enfin… son père, vu que Joseph avait l’air de croire qu’ils ne faisaient pas partie de la même famille. Mais que pouvait-elle dire, elle, la sœur qui avait tout vu sans lever le petit doigt ? Elle n’avait pas le droit, trop honteuse, alors elle subissait les attaques sans les contrer trop violemment. Elle méritait ce traitement, elle l’avait abandonné et il avait pris la décision de partir. Elle était seule fautive de tout ça. Elle se tournait vers lui, parlait bas, ne voulait pas contrarier sa mère. « Oui, c’est la seule chose. » C’était faux. Elle avait récupéré son mauvais caractère, ses manies à vouloir un endroit de vie impeccable aussi et ce café noir. Exactement comme Joseph le décrivait. Comme Cyril. Mais elle ne voulait pas de tension. Pour que ça se passe bien, pour que Marie ne soit pas envahie par de mauvaises ondes. Le placebo avait une part importante dans la guérison d’un patient. Elle se redressait légèrement pour venir ralentir l’arrivée de produit dans le corps de Marie car elle voyait sa mère fatiguer trop vite et elle se rasseyait en tentant de reprendre sa lecture. Elle ne lisait plus les mots, elle les survolait en tentant de garder son calme. Ca allait durer au moins quatre heures, heureusement qu’elle avait récupéré d’autres bouquins. Et en parlant de livre, Joseph l’interrogeait sur sa lecture. « Le livre du voyage de Bernard Werber. Tu connais ? » Son livre de chevet. Et quand elle fermait les yeux, elle partait dans un hangar à avion, sur une plaine verte et fraîche où la journée, il ne faisait pas plus de vingt-cinq degrés. Il était là, son paradis mental. Mais seuls les lecteurs avertis de ce bouquin pouvaient comprendre cette référence ce petit monde dans l’esprit. Puis finalement, maman Keegan prit la parole pour justifier de leur ressemblance, avec le regard pétillant de tendresse. Elle avait une femme soumise, Marie. Comme Lily avec Joshua. Alors au final, elle comprenait la position dans laquelle elle avait été. Sauf que personne n’était au courant et ce n’était pas ni l’endroit ni le lieu pour en parler. Lily serrait les doigts de sa mère avec amour et gentillesse, sans trop lui faire mal puis elle se tournait vers son grand frère qui semblait d’humeur à faire du sarcasme. Sauf que Lily ne voulait pas l’être, sarcastique. « Désolée d’être ta sœur hein. » Et tristement, elle s’en voulait. Elle culpabilisait comme jamais. Il aurait aimé ne jamais avoir fais partie de cette famille, ça la comprenait elle aussi, non ? Elle soupirait légèrement en fermant son bouquin. « Ca va durer au moins quatre heures, Joseph. Tu comptes être sarcastique pendant tout ce temps ? »

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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 23:28


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Elle se veut rassurante en lui répondant que le café noir est la seule chose qu’elle partage avec son père, mais Joseph n’est pas naïf. Elle a été son trésor, son ange, sa fleur. Il l’a traitée comme une reine parce qu’elle lui ressemblait davantage. Dieu est entré dans son cœur si facilement pour ne jamais en sortir, et c’est le désir de confronter toute autorité qui est entré dans celui de Joseph. Il n’a jamais pensé qu’un être puissant dirigeait les nuages par-delà le bleu du ciel, il n’a jamais apprécié de se faire dicter des ordres – bien qu’il appréciait étrangement les ordres d’Adrian, parce qu’il savait qu’il commettait un acte mauvais quand il l’écoutait. Le goût du danger s’est trop rapidement attaché à ses tripes et ça n’avait jamais plu au paternel. Malheureusement, il n’a jamais réussi à le transformer en un garçon dont il serait fier un jour. Et, aujourd’hui, même s’il daigne regarder sa mère dans les yeux, il ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait préféré que ce soit Cyril à la place de Marie : branché à cette pochette de médicament, les membres maigres, la tête complètement nue et le dos courbé vers l’avant par la fatigue. Lily répond à sa question, lui présentant la lecture à laquelle elle s’attarde pour faire passer le temps plus vite, il répond en secouant négativement la tête. Lui, il aime la science-fiction, les aventures, les histoires qui racontent l’action aussi bien que le font les films. « Nah. Pas mon truc. » Il renifle et enfonce une énième croustille salée dans sa bouche avant de croiser, soudainement, le regard de Marie qui s’accroche au sien. Elle leur fait part de l’évidence et c’est par le sarcasme qu’il répond, se cachant derrière l’humour pour ne pas souffrir : c’est ce qu’il a toujours fait. « Désolée d’être ta sœur hein. » Il se retourne rapidement vers sa sœur, les sourcils froncés. « Commence pas ce p’tit jeu, Lily. » Il aimerait ajouter qu’il ne la déteste pas, contrairement à ses parents, mais il se retient, pensant que c’est la faute à ne pas commettre à ce moment précis. Il soupire en même temps qu’elle puis il serre la mâchoire à l’écoute de ses reproches. Arborant un air indifférent, il hausse les épaules : « J’t’ai dit que j’partirai quand j’en aurai envie. J’te rappelle que c’est pour toi que j’suis venu. » Il froisse son sac de chips vide et le laisse tomber au sol, près de lui, dans l’intention de le jeter quand il sortira de l’hôpital. « Et, moi, je suis contente que tu sois venu, Joseph. » La voix beaucoup trop douce de Marie se fraie un chemin jusqu’à ses tympans. Il se crispe automatiquement, détestant l’entendre parler. Il se revoit plus jeune, encore et encore, et c’est un passé qu’il a préféré oublier depuis longtemps. « Tant mieux, tu crèveras heureuse. » Honnêteté et franchise : deux mots qui caractériseront Joseph même dans les moments où il devrait simplement garder ses lèvres collées – il est effectivement le mec à ne pas inviter à un enterrement. Il croise le regard noir de sa sœur et secoue la tête pour lui signifier qu’il n’est pas ici pour leur offrir des fleurs. « Vas-y, dis-moi d’partir, ça m’fera plaisir ! J’ai bien mieux à faire. » Ça, c’est un mensonge. Il est nerveux et s’il sort d’ici, ce sera pour s’envoyer en l’air et pour oublier qu’il ressent toutes ces émotions contradictoires dans sa tête.
   
 
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Dernière édition par Joseph Keegan le Sam 17 Aoû 2019 - 0:35, édité 3 fois
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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptyVen 16 Aoû 2019 - 23:57

Lily aurait souhaité une vie différente. Elle jalousait son frère depuis tant d’années pour avoir si contrer le système que ça la rongeait mais elle ne pouvait rien dire. Quel genre d’adulte était-elle si elle en était encore à envier les autres pour exister ? Mais c’était il y a plusieurs années qu’elle avait arrêté de vivre en même temps que Max. Et là elle avait décidé de fonctionner comme un robot parfaitement calibré pour que les portes du paradis s’ouvrent à elle, toujours aimable, toujours souriante, toujours invisible, ne jamais attirer l’attention au risque de croiser le chemin d’un démon. Mais le Diable n’était pas sous Terre dans les limbes, il s’était caché dans chaque mot d’amour que Joshua avait pu lui dire et elle l’avait affronté sans jamais réussir à le combattre. C’était peut-être un cadeau de Dieu de l’avoir mis sur la mauvaise route et provoquer l’accident de moto… mais était-ce Dieu qui l’avait envoyé à Lily ? Comme une leçon pour avoir laissé son frère souffrir et accuser des coups d’un Cyril violent et patriarcale au plus haut point ? Lily regardait sa mère et voyait les mêmes traits sur le visage qu’elle avait eu pendant des années. A être partie du domicile familial, elle avait laissé le loup avec la chèvre et Lily s’en voulait. Au final, à quoi cela avait servi ? A part offrir à Marie un cancer dont elle ne survivrait pas ? La jeune Keegan était au centre des conflits et si elle ne recevait pas les coups directement à cette époque-là, elle en était le principal témoin qui ne levait pas le petit doigt. Par peur. Par terreur même. Elle était pétrifiée à chaque fois. Elle s’était dis que les coups à l’école avaient été sa punition mais… l’arrivée de Joshua lui avait confirmé qu’il était là pour la soigner de ses pêchés. Joseph se foutait au final de sa lecture et elle marquait la page de son livre avec un marque-page tout droit venu et tamponné de l’Eglise où elle allait actuellement. Puis finalement, Joseph se braque et elle panique un peu intérieurement, elle ne veut pas de ça et elle tente de garder contenance. « Excuse-moi Joseph, je ne voulais pas être désa… » mais c’est Marie qui prend la parole et Lily sait qu’elle n’aurait pas du parler, la mère. Parce que Joseph ne la voit pas comme elle, elle la voit. C’était une situation délicate et douloureuse pour tout le monde. La réponse de Joseph fuse comme un missile en plein cœur. Si pour Lily, c’était signe de souffrance, pour une mère mourante ça devait être pire. Et elle avait failli l’être, Lily, mère. Son corps parle pour elle et… la claque tape sur le visage de Joseph. Elle ne peut pas. Pas à Marie. Pas à cette femme qui n’a pas eu d’autres choix que de croire qu’elle ne valait rien face à un mari violent. Comme elle. Et bon Dieu qu’elle comprenait sa mère désormais. Elle ne justifierait jamais les actes de Cyril mais excusait les comportements de Marie. Lily se redresse d’un coup. « Dégage Joseph, dégage putain ! On est dans un hôpital ici, pas dans un squat de junkie ! » Et elle reste debout, comme un rempart entre sa mère et son frère. Si elle passait les vacances de Noël, c’était un miracle mais avec Joseph qui l’insultait de cette manière, elle n’allait sûrement pas finir l’été. « Rentre chez toi, Joseph, je n’aurais jamais du te contacter. » C’était faux, bordel. Il lui manquait tous les jours mais là n’était ni l’endroit ni le lieu pour régler des comptes.

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Message(#)eaten alive. [Lily&Jo] EmptySam 17 Aoû 2019 - 0:34


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Elle s’était repliée devant lui, s’était excusée avant que Marie ne s’impose pour clore leur discussion. Il l’avait regardée, les deux yeux ronds et gorgés d’incompréhension, parce qu’il ne comprenait pas pourquoi elle avait abandonné si rapidement leur jute verbale comme si c’est elle qui était dans le tort alors que ce n’est pas vrai. Joseph est orgueilleux mais pas stupide : il sait qu’il agit mal en ce moment, qu’il devrait faire profil bas pour éviter de lancer de la dynamite dans le cratère du volcan. Mais, il ne peut pas prendre le dessus sur son ego pour s’excuser à son tour. Il n’y arrivera pas. Pas aujourd’hui, pas dans cette salle qui pue la mort, pas devant une personne qu’il arrive à peine à regarder et une autre qu’il aimerait tant prendre dans ses bras pour la consoler mais… C’est trop difficile. Il n’arrive pas à se gérer lui-même : comment pourrait-il serrer Lily dans ses bras et lui murmurer des paroles douces, rassurantes, s’il craint de lui souffler des mensonges ? Alors, ce sont des insultes qui s’échappent de ses lèvres comme des animaux trop longtemps encagés, et il n’a pas le temps de regretter d’avoir rappelé à sa mère que la mort lui tend la main que la paume de sa sœur s’écrase vivement contre sa joue. L’impact le déboussole, envoie ses cheveux en vrille – plus qu’ils ne l’étaient déjà –, mais il ne bouge pas davantage : seule sa respiration soulève rapidement sa poitrine. Il garde le silence quand sa sœur lui crache du venin qu’elle ne peut plus contenir, du venin qu’elle aurait dû lui envoyer bien plus tôt, avant qu’il ne se mette à dire toutes ces conneries. Étrangement, ce terme qu’elle emploie, « junkie », lui fait jeter un regard vers Marie, comme s’il voulait voir sa réaction. Il ne sait même pas si ses parents sont au courant pour l’incarcération, pour les erreurs qu’il a faites, pour les mauvaises décisions qu’il a prises. Il se doute que Lily s’est chargée de faire passer le message, mais il n’a jamais pu confirmer sa théorie. Et ce ne sera pas aujourd’hui qu’il aura sa réponse, parce que sa mère a décidé de poser ses yeux sur le sol, incapable d’assister davantage au spectacle. Alors, après avoir difficilement déglutit, Joseph s’abaisse pour récupérer l’emballage de plastique jonchant le sol et il se redresse vivement en replaçant ses mèches rebelles vers l’arrière, d’un mouvement ample de la main. Il cache derrière son visage impassible une colère grondante qui s’est mise à faire bouillir ses veines : il ne veut pas s’afficher comme un garçon violent, parce qu’il n’a jamais été comme ça. « T’as raison. Alors évite de m’déranger pour de telles conneries, la prochaine fois. » Il souffle un juron discret dans sa barbe, remarque que plusieurs paires de yeux sont rivés vers eux, et il balaie l’air du revers de la main en grimaçant avant de conclure dans un murmure : « Putain d’perte de temps. » Et il tourne les talons en se secouant les mains, apprivoisant difficilement l’excès de colère au fond de lui. Il a besoin de se défouler et il se retient de justesse de frapper dans la poubelle qu’il croise à la sortie de la pièce et heureusement pour lui. Il ne voudrait pas perdre davantage la tête devant sa sœur. Il ne jette pas un seul regard vers l’arrière avant de faire claquer la porte assez fort pour décoller les tapisseries laides des murs.  
   
 
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