| the big things stay the same until we make little changes (jessian) |
| | (#)Dim 18 Aoû 2019 - 15:50 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Si ses deux sœurs avaient en commun d'aimer lui tenir la jambe pendant une heure quand ils étaient au téléphone et s'imaginaient souvent à tort qu'il avait assez de temps devant lui pour ça, c'était encore avec la plus jeune que les conversations avaient le plus tendance à s'éterniser, et Dimitri avait appris quels étaient les sujets de conversation à éviter pour ne pas que l'échange dure encore un peu plus longtemps. Ne pas l'interroger sur ses amours, c'était la règle d'or dans ces cas-là mais il valait aussi généralement mieux ne pas parler des siens, parce que Lena avait toujours des conseils bien au chaud pour celui qu'elle se plaisait à qualifier de cause désespérée depuis maintenant un paquet d'années. Ils le savaient tous les deux, les filles et Dimitri c'avait souvent été une histoire compliquée et s'il y avait des choses dont il ne parlait pas souvent et qui tendraient à expliquer ses réticences à s'engager, sa sœur lui reprochait surtout de se complaire dans cette vie d'aventures passagères et autres histoires pas plus destinées à faire l'objet d'une présentation officielle à sa famille. Les remontrances étaient courantes et il s'estimait heureux quand elles étaient prononcées à l'autre bout du fil et qu'il pouvait lever les yeux au ciel sans que sa sœur le voit. Mais même s'il l'adorait et que ses conseils ne tombaient pas toujours dans l'oreille d'un sourd contrairement à ce qu'il prétendait, il n'avait pas pour autant envie de passer une heure de plus à évoquer les mêmes sujets pour les mêmes résultats, raison pour laquelle il avait convenu avec elle qu'ils en reparleraient la prochaine fois qu'ils se verraient. Et c'est au moment où il avait raccroché qu'il s'était rendu compte qu'à force de parler, il avait marché jusqu'au centre de Fortitude Valley, trop occupé à grommeler et à arrêter son regard sur deux-trois filles qui passaient par là, comme s'il savait que si sa sœur avait été là ça ne lui aurait pas plu non plus. La plupart du temps pourtant, Dimitri se donnait un genre mais n'était pas que le type attaché aux détails superficiels et aux occasions faciles qu'il laissait entrevoir quand on le connaissait encore peu, mais c'était souvent plus facile de se conformer au cliché que certaines personnes aimaient voir. Parce qu'il était forain et que ça se savait plutôt bien en ville, qu'il avait la dégaine type du mec qui retrouvait sa garçonnière une fois sa journée de travail terminée quand il ne partait pas au bar le plus proche, on imaginait qu'il n'avait pas grand chose de plus à offrir et ça facilitait les choses. Et aujourd'hui, avec les cernes qu'il se traînait, toujours un peu trop tracassé par ces soucis d'argent que le stand n'arrivait pas complètement à régler pour faire des nuits complètes, il ferait mieux de faire escale dans le premier café qu'il verrait avant de repartir bosser. La devanture lui apparaissait à moins de cinq mètres, mais très vite c'est autre chose qui capta son regard. Juste devant lui, absorbée par le portable qu'elle tenait entre ses mains, il reconnut un visage familier et qui le ramenait plusieurs jours en arrière, jusqu'à cette soirée au parc d'attractions qui avait conduit à cette rencontre agréable avec une jeune femme dont la compagnie ne l'était pas moins. Jessian. Il se souvenait de son nom, mais aussi du son de sa voix lorsqu'elle l'avait remercié de lui avoir ramenée sa fille après qu'elle se soit perdue près de son stand. Il se souvenait aussi de cette carte qu'elle lui avait glissé et qui comme beaucoup d'autres choses avait d'abord été un mystère pour lui, finalement résolu avec l'aide de ses sœurs. Jessian, c'était peut être bien la dernière personne sur qui il pensait tomber au détour de cette promenade hasardeuse, mais il mentirait s'il disait que ça ne lui faisait pas plaisir. « Jessian ? » Il énonça au moment d'arriver à sa hauteur, pensant l'espace d'une seconde qu'il aurait pu se tromper avant d'admettre intérieurement qu'elle n'avait pas non plus le physique le plus commun qu'il ait connu. Et pas seulement parce qu'il avait appris entre temps qu'elle était mannequin. « Je sais pas si tu te souviens de moi. Dimitri, le type du stand d'auto-tamponneuses, qui sent toujours les churros. » Dimitri n'avait jamais trop de mal à s'en amuser, le sourire aux lèvres, bien conscient que pour une fille probablement habituée à côtoyer des stars montantes de la mode, le type qui bossait au parc d'attractions ne payait pas forcément de mine. Et pourtant, la dernière chose qu'elle lui inspirait depuis leur rencontre, c'était bien un quelconque dédain pour les gens comme lui. « Ta fille va bien ? Morgane, c'est ça ? » Il y avait peu de risques qu'il ait oublié, mais il préférait demander. Les enfants captaient souvent son attention plus longtemps que les adultes, leur insouciance lui rappelait qu'à une époque lui aussi était loin de ces galères, et on était aussi rarement déçu par un enfant. « Au fait, j'ai toujours ta carte, j'ai voulu t'appeler l'autre jour mais je... » Mais j'ai déjà du demander à mes sœurs de m'aider à lire ce qui y était inscrit, et après ça j'ai du essuyer un vrai interrogatoire parce que j'avais croisé la route d'une jolie fille, mannequin de surcroît, et étais reparti avec sa carte. Non, clairement, il n'allait pas lui dire ça. « Enfin bref, je suis content de tomber sur toi. T'as le temps de prendre un café ? » Il avait encore un peu de temps avant de retourner au parc, mais surtout il y avait cette chose dont il avait envie de lui parler depuis plusieurs jours et il semblerait qu'aujourd'hui on ne lui laisse plus l'occasion de reculer.
Dernière édition par Dimitri Horowitz le Jeu 22 Aoû 2019 - 15:31, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 19 Aoû 2019 - 16:56 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Ce matin, tu avais ta matinée de libre. Ce n’était pas tous les jours le cas et tu profitais de ces occasions rares. Après avoir déposé Morgane à l’école, tu avais enfilé ta tenue de course avant de partir courir pour une bonne heure et demie. C’était pour toi un excellent moyen de t’entretenir et de recharger les batteries. Tu étais dans une période de ta vie où tout allait plutôt bien. Si l’on mettait de côté la nuit que tu avais passée avec Abel, ta carrière allait très bien, ta fille se portait comme un charme et tu arrivais à balancer ta vie privée et de mère célibataire à peu près correctement. Rien n’était parfait et cet équilibre était très précaire mais tu l’appréciais à sa juste valeur vu qu’il était sans nul doute voué à disparaître rapidement. Une fois de retour chez toi, tu t’étais douchée et habillée d’une robe avant de répondre à quelques mails et de t’occuper de documents administratifs. Une fois cela terminé, tu avais regardé ton téléphone et tu avais remarqué que la baby shower d’une de tes collègues arrivait en fin de semaine. Tu avais complètement oublié cet évènement et tu te précipitais donc sur la liste des cadeaux fournie par la future maman pour voir ce qu’il restait. Tu décidais d’opter pour un ensemble de bodies et serviettes qui lui permettraient de ne pas faire de machines tous les jours. Tu remontais dans ta chambre te maquiller légèrement et attraper tes petites bottines avant de quitter la maison en direction de Fortitude Valley. Malgré des températures plutôt fraîches pour la saison, le soleil qui brillait dans le ciel était très agréable. Tu trouvais assez facilement une place de parking et tu te mis à faire tous les magasins pour enfants pour tu trouvais sur ton chemin. C’était ridicule mais tu voulais quelque chose de bien précis. C’est dans le quatrième magasin que tu trouvais ce que tu cherchais. La jeune maman avait refusé de savoir à l’avance le sexe de son bébé alors tu évitais les clichés du bleu et du rose pour prendre des bodies de toutes les couleurs avec des petites phrases rigolotes dessus. Tu ne sais pas combien de temps tu passais dans le magasin mais tu finis par faire une sélection de bodies et de bavoirs que tu confiais aux vendeuses pour qu’elles t’en fassent un paquet cadeau. Quand tu sortis du magasin, tu te sentis de suite bien mieux, voilà une bonne chose de faite ! Ton téléphone vibra dans ton sac et tu le sortis pour tomber sur un mail de ton agence te proposant un photoshoot d’une semaine et demie en Italie pour des sous-vêtements fin septembre. C’était exactement ce qu’il te fallait et ce que tu leur demandais de te trouver depuis quelques temps. Tu appuyais sur répondre, le nez toujours dans ton téléphone quand tu entendis quelqu’un prononcer ton prénom : « Jessian ? » Tu levais la tête pour te retrouver devant un homme que tu ne reconnus pas au premier coup d’oeil. Pourtant, une fois que tu fis le lien, il était évident que tu aurais dû le reconnaître de suite. « Je sais pas si tu te souviens de moi. Dimitri, le type du stand d'auto-tamponneuses, qui sent toujours les churros. » Un petit sourire se dessina sur ton visage à ces paroles. Tu ne trouvais pas qu’il sentait le churros actuellement mais tu n’allais pas le lui faire remarquer. Tu repensais au week-end dernier où tu avais amené Morgane à la fête foraine et où tu l’avais perdue la quittant des yeux une petite seconde. Une panique sans précédent s’était emparée de toi et c’était Dimitri qui te l’avais ramenée saine et sauve en train de lui raconter son dernier tour de manège. Tu lui en étais encore extrêmement reconnaissante. « Je me souviens très bien ! Tu vas bien ? » Lui demandas-tu légèrement étonnée qu’il vienne te parler. Tu te souvenais lui avoir laissé ta carte avec ton nom et tous les moyens digitaux de te contacter. Cela ne te surprenait pas qu’il ne l’ait pas fait, tu ne voyais pas trop ce que tu pourrais lui apporter mais si un jour il avait besoin d’un coup de main, tu le lui donnerais sans aucune hésitation, tu lui devais bien ça. « Ta fille va bien ? Morgane, c'est ça ? » Tu fus étonnée qu’il se souvienne du prénom de ta fille. Combien de prénoms devait-il entendre dans la journée ? Des dizaines très certainement. Mais ta fille avait une manière bien à elle de marquer les esprits et cela te toucha beaucoup qu’il s’en souvienne. « Morgane va très bien, elle est à l’école en train de raconter ses exploits à ses copines. » Lui dis-tu avec un sourire en coin sur les lèvres. « Je sais que je te l’ai déjà dit mais merci encore de l’avoir retrouvée et de me l’avoir ramenée. Ça n’a duré que quelques minutes mais c’était terrifiant. » La panique qui t’avait alors envahie te donnait encore des sueurs froides et tu préférais ne pas y repenser. Tu espérais que Morgane n’en parlerait pas à son père sinon Abel allait te tuer mais tu avais juste tourné la tête une seconde, tu n’avais même pas été prise par ton téléphone ou quoi que ce soit de ce genre. Autant dire que Morgane s’était pris un savon en rentrant. « Au fait, j'ai toujours ta carte, j'ai voulu t'appeler l'autre jour mais je... Enfin bref, je suis content de tomber sur toi. T'as le temps de prendre un café ? » Il avait voulu t’appeler ? Tu étais surprise de l’entendre mais pas dans le mauvais sens. Tu étais désormais curieuse de savoir pourquoi et tu regrettais qu’il ne l’ait pas déjà fait mais mieux vaut tard que jamais non ? Un sourire sur les lèvres tu lui dis : « J’ai le temps, je ne bosse qu’en début d’après-midi. » Vous prîtes la direction du café le plus proche. Une fois dans la file pour commander, tu lui dis : « Ça me fait plaisir de te voir aussi et j’avoue que je suis curieuse de savoir pourquoi tu voulais m’appeler. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Quand ce fut à votre tour de commander, tu demandais un café laissant Dimitri choisir ce qu’il voulait. « Tu bosses à la fête foraine depuis longtemps ? » Lui demandas-tu curieuse. Autant dire que tu ne t’étais jamais demandée dans ta vie comment les personnes animant les manèges étaient arrivées à exercer cette profession, c’était un milieu bien éloigné de celui dans lequel tu avais grandi.
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| | | | (#)Jeu 22 Aoû 2019 - 14:38 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. La rencontre était aussi inattendue qu'elle était agréable, compte tenu du souvenir que Dimitri gardait de son premier contact avec la brune qu'il n'avait pas tardé à reconnaître comme étant Jessian, cette jeune femme que quelques jours plus tôt il avait rencontré au parc d'attractions lorsqu'il lui avait ramené sa fille qui avait réussi à échapper à sa surveillance. L'instant aurait pu être bref, mais le dialogue s'était rapidement engagé et Dimitri avait été touché par la réaction de cette mère qui n'imaginait pas à ce moment-là combien d'enfants il voyait se perdre tous les jours au parc et combien de parents même attentifs avaient juste à détourner les yeux une seconde pour que leurs gamins partent explorer les environs. Tous ces manèges, il les avait connu tout petit lui aussi et savait combien il pouvait être tentant de déambuler seul dans les allées du parc, et cette petite fille très vive lui avait un peu rappelé ses sœurs. Et ce n'est qu'une fois qu'il avait eu la carte de Jessian entre les mains et qu'il s'était fait aider pour en lire les inscriptions que Dimitri avait réalisé que sa route n'avait pas seulement croisé celle d'une fille jolie et sympathique, mais que c'était aussi une mannequin sûrement plus habituée aux soirées cocktail qu'aux discussions hasardeuses avec le gérant du stand d'auto-tamponneuses. Il n'irait pas jusqu'à dire que c'était un milieu qui lui était complètement inconnu, mais le tableau que son esprit avait peint contrastait avec le milieu dans lequel lui avait grandi. L'insistance de ses sœurs lorsqu'elles avaient découvert l'existence de cette carte n'avait elle pas arrangé l'embarras qu'il avait ressenti à l'idée que Jessian l'aurait peut être regardé autrement si leurs routes ne s'étaient pas croisées sur son lieu de travail mais dans un bar ou ailleurs. C'était idiot, parce qu'il n'avait jamais éprouvé la moindre honte, mais généralement quand il croisait une jolie fille pendant qu'il tenait son stand il ne pensait pas à lui faire la conversation ou ne se faisait pas d'illusions sur l'intérêt qu'il était susceptible de représenter à ses yeux quand il lui rendait la monnaie. Or ici, non seulement il avait trouvé Jessian intrigante, mais en plus cette carte lui avait donné une idée qui pourrait lui valoir de se ridiculiser si elle ne gardait pas le même souvenir de leur première conversation ou n'avait pas le temps d'écouter les propositions du premier type venu. Elle aurait aussi très bien pu ne pas le reconnaître, c'est pourquoi Dimitri avait pris la peine de resituer le contexte de leur rencontre, étirant un sourire à moitié surpris et légèrement soulagé quand elle parut se replacer son visage. « Ça va, j'avais un peu de temps avant de retourner au parc alors je me suis dit que j'allais sortir me promener un peu. » D'habitude il était plus surf ou balade en vélo, mais il ne regrettait pas d'avoir finalement marché jusqu'aux magasins et cafés de Fortitude Valley, et pas seulement parce que le coin était plutôt bien fréquenté. « Et toi ? T'as eu une matinée plus productive que la mienne, on dirait. » Il releva avec une pointe de curiosité lorsque ses yeux s’échouèrent sur les quelques sacs que portait Jessian et qui provenaient certainement de la boutique d'où il lui avait semblé la voir sortir un peu plus tôt. Finalement, Dimitri prit des nouvelles de Morgane, la fille de Jessian, qu'il n'avait pas oubliée non plus et qu'il avait trouvé attachante quand ils avaient pu parler un petit peu en attendant d'aller retrouver sa mère. « J'ai pu noter qu'elle était effectivement du genre bavarde. » Il répliqua dans un léger sourire amusé et parce que venant de lui c'était presque ironique, et peut être aussi la raison pour laquelle la petite et lui s'étaient tout de suite assez bien entendu. « C'est normal, t'as pas à me remercier. Je sais ou du moins j'imagine combien ça a du être un moment angoissant, et j'étais content de pouvoir faire en sorte que ça se finisse bien. » Et Dimitri devait reconnaître que ça n'était pas tous les jours qu'on prenait autant la peine de le remercier pour une chose qui lui avait paru non seulement naturelle mais qui lui avait aussi fait songer que s'il avait du avoir des enfants et qu'ils s'étaient retrouvés dans cette situation, il aurait aimé que quelqu'un les lui ramène. « J'imagine qu'elle a du en entendre parler ensuite, mais en tout cas c'est une gamine extra. Si je connaissais sa mère, je lui dirais qu'elle a bien travaillé. » Il retrouva un fin sourire et lui adressa un clin d’œil, toujours un peu plus habile avec ce genre de choses quand il pouvait se planquer derrière une certaine légèreté, et parce que Dimitri avait le sentiment que Jessian continuait de s'en vouloir alors qu'elle n'avait aucune raison. Elle n'avait pas pu empêcher sa fille de se sauver l'autre soir, et si elle imaginait une seconde que Morgane l'avait importuné il aimait mieux restaurer la vérité pour qu'elle se rassure, car c'était loin d'être le cas. Sa prochaine confession franchit la barrière de ses lèvres avant même qu'il réalise ce qu'il était entrain de lui avouer, toujours gêné à l'idée qu'en en disant un peu trop quelqu'un à qui il ne tenait pas forcément à apprendre qu'il ne savait pas tout à fait lire le déduise de lui-même, et tentant de se rattraper non sans réaliser que Jessian savait maintenant qu'il avait pensé à l'appeler pour une raison précise. Et c'était vrai, seulement il ne savait pas de quoi ça pouvait avoir l'air, alors c'était sans doute l'occasion de lui proposer d'aller boire un café, pour profiter d'être tombés l'un sur l'autre et continuer à discuter, et parce qu'il trouverait peut être ainsi le courage de lui faire part de sa proposition. Jessian accepta pour la plus grande satisfaction de Dimitri, et ils rentrèrent à l'intérieur du café pour y passer commande. « J'aurais peut être mieux fait de me taire, si ça se trouve tu seras déçue. » Il se pinça les lèvres d'un air faussement anxieux, parce qu'en réalité s'il se lançait il ne lui en voudrait de toute façon pas de décliner son offre. « J'ai repris le stand que gérait mon père il y a une dizaine d'années, quand sa santé s'est dégradée et qu'il a du passer le flambeau. Je dirais pas que c'est exactement ce que je m'imaginais faire y'a encore quelques temps, mais c'était important pour moi que le stand reste dans la famille. » Et pour son père, à qui il n'avait pas pu refuser de prendre sa suite, quand bien même certaines fois Dimitri avait le sentiment d'être passé à coté de ses propres aspirations. Ça n'en était pas moins un boulot qu'il aimait, mais il n'avait pas vraiment eu le choix. Récupérant leurs cafés et s'installant à une table, la conversation se poursuivit. « Et toi, tu poses depuis longtemps ? Tu dois beaucoup voyager grâce à ton boulot, j'espère que je vais pas me retrouver en première page des magasines. » Demanda-t-il en laissant échapper un léger rire, se demandant tout à coup s'il n'était pas entrain de discuter avec une fille habituée à voir son portrait s'afficher dans la presse, ou si sa notoriété était un peu plus discrète que ça. Non pas que ça irait le gêner, il n'avait pas de petite-amie que ça irait rendre jalouse, et on avait vu plus racoleur pour les médias qu'une discussion autour d'un café. « A vrai dire, je fais moi-même pas mal de photo sur mon temps libre. Je suis sûrement pas le prochain Helmut Newton mais je me fais la main et je, enfin, si ça se trouve tu vas trouver ça ridicule... » Dimitri prit une inspiration, but une gorgée de café et finit par demander. « Mais ce que je voulais te demander, c'est si tu accepterais de poser pour moi, à l'occasion. C'est comme qui dirait pas tous les jours que ma route croise celle d'une fille habituée à tout ça, qui risquerait pas de prendre peur et avec qui le courant passe bien, alors c'est l'idée un peu bête qui m'est venue quand j'ai vu ta carte. » Bête, c'était peut être bien le mot étant donné qu'une mannequin reconnue avait sûrement mieux à faire que de se faire shooter par un photographe amateur dont ça n'était même pas le métier, mais il savait qu'il s'en mordrait les doigts s'il gardait ça pour lui. « Te sens pas obligée de dire oui, t'as sûrement l'habitude de pas accepter n'importe quel shooting, et on peut faire comme si j'avais rien dit. » Dimitri déglutit, gêné. Elle n'avait aucune obligation d'accepter, Dimitri savait bien que dans la vraie vie les filles comme Jessian ne posaient pas souvent pour les types comme lui, et il préférerait qu'elle refuse honnêtement plutôt qu'elle se sente forcée de lui faire la moindre faveur et à contre-coeur.
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| | | | (#)Lun 26 Aoû 2019 - 2:46 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Vu que tu n’avais pas croisé Dimitri pendant les vingt-sept premières années de ta vie, tu t’étais demandé si vos chemins allaient se recroiser après que tu lui aies laissé ta carte quand il t’avait ramené Morgane. Vous aviez discuté quelques minutes, pas très longtemps finalement mais lui devait travailler et ta fille commençait à fatiguer même si elle ne voulait pas l’admettre. Alors laisser ta carte t’avait paru être la meilleure solution. Tu avais appris dans ton métier que quand les gens ont réellement besoin de quelque chose, ils n’hésitent pas très longtemps avant de décrocher le téléphone et de passer un coup de fil. Tes parents t’auraient certainement dit que c’était une très mauvaise idée de laisser ta carte et ton numéro traîner mais cela faisait bien longtemps que tu n’écoutais plus religieusement tes parents. Et puis au final, Dimitri n’avait pas appelé, c’était le hasard qui faisait que vous vous recroisiez. Tu ne l’avais pas vu, bien trop absorbée par ton téléphone et tu avais mis quelques secondes à le reconnaître en dehors de la fête foraine mais c’était bel et bien lui. De par votre rencontre, tu avais eu une première impression très positive de Dimitri mais tu n’avais aucun mal à imaginer que cela ne devait pas toujours être le cas. Peu habituée à juger les personnes que tu rencontres au premier regard, cela ne te dérange pas et s’il y a bien une chose que tu as gardé de tes parents, c’est leur idée que tout le monde a droit à une chance. Et l’homme qui t’a ramené ta fille en un morceau la mérite bien plus que d’autres. « Ça va, j'avais un peu de temps avant de retourner au parc alors je me suis dit que j'allais sortir me promener un peu. Et toi ? T'as eu une matinée plus productive que la mienne, on dirait. » Tu laissais échapper un petit rire alors qu’il désignait le sac que tu avais au bras. Productive n’était pas vraiment le mot que tu aurais choisi mais en effet, tu as pu te débarrasser de cette tâche qui ne sera plus à faire. Tu ne pus t’empêcher de te demander ce que ça devait être que de travailler dans une fête foraine. Le bruit serait sans doute ce qui te demanderait un temps d’adaptation. Le volume sonore y était toujours élevé entre les cris, les rires, les musiques, les manèges … Pas vraiment étonnant que Dimitri cherche un peu de calme avant d’y retourner. « Je vais très bien merci. J’ai une collègue qui organise bientôt une baby shower et ce n’est pas très bien vu de se montrer sans cadeau. » Dis-tu en désignant le sac. « D’où ma grande productivité. » Ajoutas-tu un sourire sur les lèvres. Dimitri prit ensuite des nouvelles de Morgane. Tu fus étonné qu’il ait retenu son nom mais peut-être que ta fille faisait une forte première impression ? Les manèges devaient toutefois être un peu où les prénoms finissaient par se mélanger. « J'ai pu noter qu'elle était effectivement du genre bavarde. » C’était en effet le moins que l’on puisse dire. Mais comme elle le tenait sans doute de toi, tu n’allais pas le lui reprocher … « C'est normal, t'as pas à me remercier. Je sais ou du moins j'imagine combien ça a du être un moment angoissant, et j'étais content de pouvoir faire en sorte que ça se finisse bien. J'imagine qu'elle a du en entendre parler ensuite, mais en tout cas c'est une gamine extra. Si je connaissais sa mère, je lui dirais qu'elle a bien travaillé. » Ce fut plus fort que toi, tu sentis le rouge te monter aux joues. Ce n’est pas souvent que tu entends ce genre de choses. Tes parents sont très avares de compliments quand il s’agit de Morgane ou de son éducation à laquelle ils adhèrent qu’à moitié. Alors cela fait plaisir à entendre, ça veut peut-être dire que malgré ton jeune âge, tu n’es pas un cas désespéré, Morgane a des chances de s’en sortir ! « Elle en a entendu parler en effet. Il faut qu’elle comprenne qu’elle ne peut pas disparaître toute seule. La plupart du temps, il n’y a que moi pour l’accompagner, une paire d’yeux ce n’est pas toujours suffisant. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu décidais de ne pas le remercier de nouveau vu qu’il pensait que ce n’était pas nécessaire mais tu le referas certainement plus tard lors d’une autre conversation si vous veniez à vous voir de nouveau ou à la fin de celle-ci. Dimitri te proposa d’aller boire un café, prétexte pour qu’il te demande quelque chose. Tu ne pouvais pas nier être intriguée mais il fut clair assez rapidement qu’il n’en parlerait pas tout de suite, du moins pas avant d’avoir récupéré son café. « J'aurais peut être mieux fait de me taire, si ça se trouve tu seras déçue. » Tu laissais échapper un petit rire en secouant la tête. « J’en doute fortement, je suis surtout intriguée. » Lui dis-tu alors que vous vous rangiez dans la queue du café. Tu en profitais donc pour lui demander depuis combien de temps il travaillait à la fête foraine. « J'ai repris le stand que gérait mon père il y a une dizaine d'années, quand sa santé s'est dégradée et qu'il a du passer le flambeau. Je dirais pas que c'est exactement ce que je m'imaginais faire y'a encore quelques temps, mais c'était important pour moi que le stand reste dans la famille. » La famille c’était extrêmement important pour toi même si tu ne t’entendais pas toujours très bien avec tous les membres de cette dernière. Chez les Reed aussi il y a l’entreprise familiale mais clairement ce n’était pas pour toi. Tu laisses ça à Kate qui semble ravie d’avoir repris le flambeau et tu sais à quel point cela compte pour ton père. « C’est très admirable de ta part. Tu faisais quoi avant de reprendre le stand ? Je suppose que ça n’a pas été une transition facile. J’ai eu de la chance de mon côté, ma soeur aînée a toujours été intéressée par la reprise de l’entreprise familiale ce qui me soulage d’un poids car je n’aurais jamais pu bosser dans des bureau ou sur des chantiers. » Dis-tu le plus sincèrement du monde. Si Dimitri semblait être satisfait de cette situation, tu savais que cela n’aurait jamais été ton cas si les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi. « Et toi, tu poses depuis longtemps ? Tu dois beaucoup voyager grâce à ton boulot, j'espère que je vais pas me retrouver en première page des magasines. » Cette fois tu laissais échapper un éclat de rire, touchée malgré tout que Dimitri pense que tu étais ce genre de mannequin. Ceux qui sont connus et se retrouvent dans les magazines people. Il n’avait aucun risque d’y faire une apparition car même si ton nom a sa place dans ton milieu, tu ne montes pas sur des podiums, tu te contentes de poser pour des publicités ce qui te plaît mais ne donne pas un statut pareil. « Aucune chance ne t’en fait pas, je n’ai pas accès à ce genre de notoriété pour mon plus grand bonheur. La seule personne qui finit dans les magazines c’est moi mais sur les pages de publicité j’en ai bien peur. » Dis-tu avec un clin d’oeil avant d’ajouter : « Je pose à plein temps depuis mes dix-sept ans soit dix ans. C’est une vraie passion pour moi. J’ai beaucoup voyagé par le passé, aujourd’hui avec Morgane je travaille avant tout sur Brisbane et dans les environs mais j’ai un contrat à l’international tous les trois mois en moyenne donc je continue de bouger. » C’était de toute manière essentiel pour toi, tu ne pouvais pas rester bosser à Brisbane jusqu’à la fin de ta vie. Finalement, Dimitri et toi récupérâtes vos cafés et allâtes vous asseoir à une table où Dimitri te dit : « A vrai dire, je fais moi-même pas mal de photo sur mon temps libre. Je suis sûrement pas le prochain Helmut Newton mais je me fais la main et je, enfin, si ça se trouve tu vas trouver ça ridicule... Mais ce que je voulais te demander, c'est si tu accepterais de poser pour moi, à l'occasion. C'est comme qui dirait pas tous les jours que ma route croise celle d'une fille habituée à tout ça, qui risquerait pas de prendre peur et avec qui le courant passe bien, alors c'est l'idée un peu bête qui m'est venue quand j'ai vu ta carte. Te sens pas obligée de dire oui, t'as sûrement l'habitude de pas accepter n'importe quel shooting, et on peut faire comme si j'avais rien dit. » Un sourire se dessina sur ton visage. Il était évident que Dimitri était nerveux en te demandant cela. Tu pouvais comprendre car c’était toujours un risque de demander une faveur à quelqu’un d’autre. Peut-être que certains auraient ri, peut-être pas mais toi tu étais surtout encore plus intriguée qu’auparavant. Il avait raison, tu n’acceptais pas n’importe quel shooting mais ça c’était vrai pour ceux qui étaient gérés par l’agence, pas pour les autres. Tu doutais que Dimitri décide de se faire de l’argent sur ces photos de toute manière, ce serait la seule chose qui serait rédhibitoire car ton agence te taperait fortement sur les doigts voire pire si tu les trahissais ainsi. « Tu fais de la photos depuis longtemps ? » Lui demandas-tu très curieuse avant de prendre une gorgée de ton café. « Si tu me promets de ne pas commercialiser tes photos, il n’y a aucun souci de mon côté, je le ferai avec plaisir ! » Lui dis-tu un grand sourire sur les lèvres. Tu adorais poser, c’était toujours un moment particulier et peu importe que tu sois photographiée par de grands professionnels ou des amateurs. « Moi ce que j’aime c’est me retrouver derrière l’objectif, c’est devenu addictif. Et puis qui sait ? Tu seras peut-être le prochain Helmut Newton et j’aurais été ta première modèle. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil pour plaisanter.
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| | | | (#)Sam 31 Aoû 2019 - 12:58 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Si Dimitri n'avait pas osé appeler Jessian une fois qu'il avait eu sa carte entre les mains, c'était peut être bien autant parce que le petit interrogatoire qui avait suivi le moment où ses sœurs l'avaient aidé à lire ce qui y était écrit l'avait sur le coup légèrement embarrassé que parce qu'une partie de lui s'était certainement convaincue que selon toute vraisemblance, il y avait peu de chances qu'elle ait gardé de leur rencontre un souvenir aussi impérissable que le sien. Il avait beau voir passer des dizaines et des dizaines de clients tous les jours à son stand, il n'oubliait jamais certains visages et les occasions de réellement discuter avec certains clients étaient suffisamment rares pour qu'il s'en rappelle un long moment ensuite. Pour Jessian, c'était certainement différent, il l'avait peut être aidé à retrouver sa fille lorsque celle-ci s'était perdue mais Dimitri n'avait à ce moment-là pas eu la prétention de penser qu'il marquerait son esprit au-delà d'un ou deux jours, parce que c'était souvent comme ça que ça se passait, au parc il faisait essentiellement partie du décor et de ces personnes qu'on saluait le plus souvent sans vraiment faire attention à eux. Elle avait beau lui avoir donné l'impression d'être différente de la plupart des gens qu'il croisait, il se doutait que son métier l'amenait souvent à distribuer sa carte autour d'elle et il s'était alors dit que s'il l'appelait, il y avait un risque pour qu'elle ne se souvienne de lui que partiellement. Une hésitation qu'il regrettait maintenant qu'il retombait sur elle par hasard, comme si quelqu'un s'était agacé de sa tendance à reculer un peu trop souvent devant l'inconnu et avait décidé de ne pas lui laisser le choix. C'était idiot, mais ça avait un coté amusant d'imaginer que le destin ou le hasard étaient parfois plus doués pour faire les choses que son courage et sa volonté réunis. D'autant plus quand on savait le nombre de boutiques qu'il y avait à Brisbane et combien d'entre elles étaient spécialisées dans les cadeaux de naissance. « Je sais ce que c'est, ma meilleure amie entre dans sa dernière semaine alors j'ai comme qui dirait commencé à passer pas mal de temps dans des boutiques comme celle-là. » Dimitri confessa dans un sourire en coin, forcé d'avouer que si ces mois de silence avaient été bénéfiques pour une chose, c'était la motivation qu'il avait ensuite montré à écumer les magasins à la recherche de ce genre de cadeaux. « Une fois sur deux, je crois que les vendeuses me prennent pour un futur père un peu dépassé au milieu des rayons. Je dois avoir la tête de l'emploi. » Son regard rieur s'échoua sur le sol comme si le constat avait quelque chose d'un peu embarrassant quand comme lui on avait, d'après ses proches, largement dépassé l'âge de fonder une famille. D'autant plus face à une mère comme Jessian, qu'il avait trouvé touchante l'autre soir quand sa fille avait échappé à sa surveillance et qu'elle l'avait remercié pour son coup de main comme peu de gens l'auraient sûrement fait à sa place. Si l'absence d'alliance au doigt du forain sous-entendait déjà qu'il n'était pas marié, maintenant elle pouvait plus ou moins en déduire le reste. « Si ça peut te rassurer, j'ai du dire à Morgane que je travaillais dans le parc et lui montrer mon badge pour qu'elle accepte de me suivre. Je crois qu'elle a très bien retenu qu'il faut rester méfiante à l'égard des inconnus. » Peut être bien qu'il essayait là encore de l'aider à déculpabiliser pour ce qui s'était passé l'autre soir, mais ce qui est sûr c'est qu'il voyait souvent des gamins moins prudents s'aventurer dans le parc. Mais un détail avait attiré son attention, à la façon dont Jessian avait mentionné le fait qu'elle était souvent toute seule pour veiller sur sa fille, croyant comprendre qu'elle n'était plus avec le père ou que celui-ci n'était pas souvent présent. Il aurait pu poser la question, mais ça faisait partie des questions un brin trop indiscrètes pour une première vraie conversation, alors il refoulerait sa curiosité encore un peu. Il retrouva un plus fin sourire quand elle lui avoua être intriguée par cette chose dont il lui aurait peut être parlé s'il l'avait appelée, puis se confia sur son boulot au stand et la façon dont les choses s'étaient un peu enchaînées sans qu'il ait vraiment pu contrer la volonté de son père, étant donné son état. « Merci. Avant, je faisais pas mal de petits boulots et je cherchais encore un peu dans quoi me réaliser. J'avais suivi une formation pour être agent de sécurité, et finalement ça s'est pas fait pour plusieurs raisons... De toute façon, faire le guet dans un costume, c'était pas vraiment quelque chose qui me ressemblait. » Dimitri admit en haussant les épaules, convaincu que ça n'aurait pas été une mauvaise idée de continuer s'il n'y avait pas eu ses difficultés en expression écrite et le stand, mais la rigueur derrière ce boulot aurait fini par lui déplaire. Dimitri était un esprit libre, tôt ou tard il aurait étouffé sous son costume. « Mais je comprends, je crois qu'au fond mes sœurs ont du un peu ressentir la même chose lorsque j'ai repris le stand. Dans ces cas-là, on apprécie souvent de pas être l’aîné(e). » Il nota dans un rictus amusé, bien placé pour savoir que c'était généralement celui à qui on proposait de confier les rennes en premier quand il était question d'une affaire familiale. Ses sœurs aimaient le stand mais pas au point de le tenir, et en tant qu’aîné et seul garçon de la fratrie Dimitri avait rapidement senti un double poids peser sur ses épaules. Particulièrement intéressé par le boulot il est vrai un peu plus passionnant de Jessian et cette notoriété qu'on associait souvent au mannequinat, il comprit qu'il y avait peu de risques qu'un paparazzi déboule tout à coup dans le café, et afficha un air exagérément soulagé. « Tant mieux, je suis pas habillé pour faire la une d'un magazine. Cela dit, compte sur moi pour ouvrir l’œil la prochaine fois que j'en tiendrai un, c'est pas souvent que je risque de reconnaître l'un des modèles. » Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il n'avait jamais apprécié de feuilleter une revue pour les mannequins qui y étaient en photo, mais ce serait différent d'y voir un visage qu'il connaissait. Et en même temps, un poil impressionnant, mais ça elle n'était pas obligée de le savoir. « C'est génial d'être régulièrement amenée à voyager, en tout cas. J'imagine que c'est plus difficile quand on a une fille. Elle vient parfois avec toi, ou c'est trop compliqué ? » Peut être que c'était plus contraignant qu'autre chose de l'emmener sur des shootings à l'autre bout du monde et qu'il y avait une ou plusieurs personnes à Brisbane sur qui elle pouvait compter dans ces cas-là. Dimitri, lui, se fit la réflexion qu'à la façon dont le sujet était maintenant lancé, ce serait idiot de ne pas lui parler de ce qu'il avait en tête depuis l'autre jour. Alors il se lança, un peu à reculons au départ, pour finalement lui confier qu'il faisait lui aussi de la photo et aimerait lui proposer de poser pour lui à l'occasion si ça lui disait, loin de s'attendre à ce que son offre soit aussi alléchante que celle d'un photographe de renom comme elle en connaissait sûrement des tas, mais espérant malgré tout qu'elle ne trouverait pas ça trop étrange. Sa question fit légèrement retomber sa pression cardiaque, tandis qu'il but une gorgée de café. « A peu près sept ans, j'ai toujours voulu travailler dans une vraie chambre noire. Jusque là j'ai fait plus souvent des photos de passants ou de paysages, mais ce qui me branche vraiment c'est les portraits. » Il ne savait pas vraiment de quoi ça avait l'air, peut être d'une lubie comme une autre, mais la vérité c'est qu'il avait toujours eu cette petite fibre artistique qui avait commencé très tôt avec le dessin et s'était peu à peu développée. Il n'avait jamais tellement su ce que valaient vraiment ses photos, mais c'était déjà un immense défi pour lui de lui faire cette proposition, et c'est un sourire teinté de soulagement et d'une pointe de surprise qu'il étira bientôt. « Aucun risque, t'en fais pas, peu de gens savent que je fais de la photo et je le fais surtout pour moi. J'ai jamais cherché à être publié alors tu peux me faire confiance. » Sincèrement, il était le dernier type qui irait chercher à faire de l'argent sur ce genre de photos, et c'était peut être la raison pour laquelle il avait encore peu de contacts dans le milieu, mais il éprouvait encore une certaine pudeur vis à vis de tout ça. Alors ça l'amusait, de l'entendre plaisanter sur l'idée que peut être il finirait par se faire un nom. « Qui sait, je ferais peut être bien de mettre mes meilleures photos de coté pour la postérité. » Après tout, Van Gogh avait vendu le plus gros de ses toiles après sa mort, si le destin avait les mêmes projets pour lui ce serait déjà pas mal. Finalement, Dimitri retrouva un air plus sérieux. « Je... Merci beaucoup d'accepter, j'ai conscience que c'est une proposition un peu inattendue quand on vient de se rencontrer. Je m'adapterai à tes disponibilités, tu n'auras qu'à m'appeler... à ce numéro. » Il dégaina son téléphone, sélectionna son nom dans sa liste de contacts après y avoir rentré son numéro l'autre jour, puis lui envoya un premier message pour qu'elle ait elle aussi le sien. Aucun texte, juste un smiley qui faisait un clin d’œil et un autre en forme d'appareil photo, pour le coté décalé. « Désolé, c'est un peu moins glamour qu'une carte de visite, il faudrait que je bosse sur ce détail. » Dimitri précisa dans un rire, espérant ne pas envoyer le mauvais message en lui proposant de le joindre et songeant qu'à l'avenir avoir quelques cartes sous la main pourrait éventuellement servir.
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| | | | (#)Lun 2 Sep 2019 - 2:11 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Alors que toi tu avais une petite fille de quatre ans, la plupart de tes collègues ou amies commençaient à peine à penser avoir des enfants et pour les plus aventureuses commençaient à tomber enceinte. Les invitations à toutes sortes d’évènements autour de leurs grossesses et de leur bébé validaient le fait que tu n’avais pas eu la meilleure grossesse possible. Certes médicalement, les choses s’étaient déroulées à merveille mais pour tout le reste, ces neuf mois avaient été les plus durs de ta vie. Laisser derrière toi ta carrière, être peu entourée à Londres quand tous tes plus proches amis étaient en Australie, sentir Abel t’échapper, tout cela avait rendu ces quelques mois compliqués à gérer moralement parlant. Voilà pourquoi les baby showers n’étaient pas non plus des évènements que tu adorais. Pourtant, tu aimais déambuler dans les magasins pour enfants, cela te rappelait des souvenirs et puis tu avais toujours besoin d’y aller pour Morgane qui était encore petite. « Je sais ce que c'est, ma meilleure amie entre dans sa dernière semaine alors j'ai comme qui dirait commencé à passer pas mal de temps dans des boutiques comme celle-là. Une fois sur deux, je crois que les vendeuses me prennent pour un futur père un peu dépassé au milieu des rayons. Je dois avoir la tête de l'emploi. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire aux paroles du brun en face de toi. Cela ne te surprenait pas que les vendeurs le prennent pour un futur papa s’il commençait à revenir régulièrement et qu’il s’intéressait de très près aux produits qu’il achetait. Tu ne manquais pas de remarquer le regard fuyant de Dimitri quand il te disait avoir la tête de l’emploi. Tu ne comprenais pas très bien ce qui pouvait être gênant dans ce qu’il venait de dire. Par contre, tu compris qu’il n’avait pas d’enfants, pas encore en tout cas. Pour toi, il n’y avait pas d’âge pour avoir des enfants. Tu avais eu Morgane jeune, trop jeune pour certaines mais tu ne le regrettais pas. Alors si à l’inverse des personnes plus vieilles voulaient des enfants, si c’était possible alors pourquoi s’en priver ? « Ta meilleure amie a beaucoup de chance de t’avoir à ses côtés. Je suis persuadée que tu feras un excellent Tonton Dimitri vu que Morgane ne s’est arrêté de vanter tes louanges qu’une fois à la maison. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu avais envie de lui demander pourquoi il se pensait potentiellement trop vieux pour en avoir s’il en voulait mais ce n’était pas le moment de le faire et c’était surtout une question très déplacée. Ta fille avait tendance à tomber sous le charme des personnes qu’elle rencontrait très rapidement si ces personnes arrivaient à gagner sa confiance ce qui, à quatre ans, pouvait prendre deux minutes top chrono. « Si ça peut te rassurer, j'ai du dire à Morgane que je travaillais dans le parc et lui montrer mon badge pour qu'elle accepte de me suivre. Je crois qu'elle a très bien retenu qu'il faut rester méfiante à l'égard des inconnus. » Cela te rassurait en effet car c’était l’assurance que ta fille avait bien retenu la leçon et qu’elle ne faisait pas totalement n’importe quoi de manière inconsciente. La réprimande qu’elle avait prise quand vous étiez rentrées n’avait pas été inutile très certainement pour jouer le rôle d’une piqure de rappel mais tu n’avais pas été trop dure non plus car tu avais vite compris que Morgane avait eu peur également. « C’est bon de savoir qu’elle a bien retenu la leçon. » Dis-tu simplement à Dimitri avant de changer de sujet et de lui demander comment il en était arrivé à faire ce métier. Tu n’avais encore jamais rencontré de forain avec qui tu avais pris le temps de discuter et un peu comme Kate, tu doutais que cela avait été son job de rêve. Ou peut-être que si finalement … « Merci. Avant, je faisais pas mal de petits boulots et je cherchais encore un peu dans quoi me réaliser. J'avais suivi une formation pour être agent de sécurité, et finalement ça s'est pas fait pour plusieurs raisons... De toute façon, faire le guet dans un costume, c'était pas vraiment quelque chose qui me ressemblait. Mais je comprends, je crois qu'au fond mes sœurs ont du un peu ressentir la même chose lorsque j'ai repris le stand. Dans ces cas-là, on apprécie souvent de pas être l’aîné(e). » Tu as toujours trouvé ça intéressant la manière dont la famille joue un rôle primordial dans la vie que vous allez mener. S’il n’y avait pas eu l’entreprise familiale, qu’aurait fait Kate ? Dimitri avait raison, tu étais bien contente de ne pas être l’aînée. C’était une pression que tu n’avais pas envie de supporter tout simplement. « Reprendre le stand familial est peut-être tombé à pic finalement. Pour toi comme pour tes soeurs. Je me sentirais coupable par rapport à la mienne si elle n’aimait pas son boulot mais je sais qu’elle l’adore et mon père adore travailler avec elle. » Dis-tu en haussant les épaules. Que Kate soit la préférée ne surprenait personne dans votre fratrie, elle était celle qui collait au moule. Mais malgré leurs nombreux tords, vos parents avaient toujours fait leur possible pour vous aimer toutes les trois de la même manière, c’était juste plus difficile pour eux de comprendre Sky que Kate voilà tout. Tu fus amusée par la question de Dimitri qui avait peur de se retrouver dans les magazines people. Avec toi, il n’avait aucun souci à se faire ! « Tant mieux, je suis pas habillé pour faire la une d'un magazine. Cela dit, compte sur moi pour ouvrir l’œil la prochaine fois que j'en tiendrai un, c'est pas souvent que je risque de reconnaître l'un des modèles. » Les gens qui te croisaient et qui t’avaient déjà vue dans un magazine ou sur internet étaient en général plutôt surpris. Quand on pense aux mannequins, beaucoup ne pensent qu’à ceux qui défilent sur des podiums mais il y a aussi les mannequins du quotidien, ceux qui font les publicités que l’on croise tous les jours et tu faisais partie de ceux-là. « N’hésite pas à me donner ton avis si tu tombes sur mes campagnes publicitaires. Je pose pour des marques de lingerie et de maillot de bain. » Spécialité qui t’étaient tombée dessus un peu par hasard quand tu avais commencé et à laquelle tu t’étais attachée. Tu préférais prévenir Dimitri de ce détail. « C'est génial d'être régulièrement amenée à voyager, en tout cas. J'imagine que c'est plus difficile quand on a une fille. Elle vient parfois avec toi, ou c'est trop compliqué ? » Tes voyages plus ou moins réguliers étaient toujours un sujet de discorde avec tes parents même s’ils finissaient toujours par garder Morgane quand tu n’étais pas là. Et tu avais souvent pu entendre ou lire le jugement des gens à qui tu en parlais. La plupart du temps tu laissais Morgane à Brisbane, profitant de ces quelques jours de liberté totale pour faire une pause. C’était en quelques sortes tes vacances à toi. « Ca dépend. Quand Morgane n’allait pas à l’école je l’amenais avec moi dès que c’était possible. Mais maintenant qu’elle est à l’école, c’est plus rare. Mes parents sont ravis de la garder ou je peux compter sur mes soeurs s’ils sont occupés. » Tu n’étais pas certaine que tu laisserais Morgane chez Sky pendant une semaine entière mais tes parents avaient pour l’instant toujours répondu présents. « Ce n’est pas facile mais c’est nécessaire pour moi. J’ai eu Morgane très jeune, je ne le regrette pas mais quand je m’envole pendant une semaine à l’autre bout du monde, je peux redevenir la jeune femme irresponsable et qui s’amuse pendant quelques temps, loin des responsabilités et des reproches auxquels je fais face à Brisbane. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu n’aimais pas te plaindre et tu ne le faisais pas. Tu voulais juste essayer de faire comprendre à Dimitri dans quelle situation tu te trouvais. S’il te jugeait comme l’ont fait avant lui d’autres personnes, tant pis mais tu auras au moins essayé. La conversation se tourne ensuite vers la photographie et ce dont le beau brun voulait te parler, cette proposition qu’il hésite un temps à formuler avant de se lancer. Tu es étonnée de sa proposition mais tu n’hésites pas longtemps à l’accepter te montrant curieuse d’en savoir plus sur cette passion également. « A peu près sept ans, j'ai toujours voulu travailler dans une vraie chambre noire. Jusque là j'ai fait plus souvent des photos de passants ou de paysages, mais ce qui me branche vraiment c'est les portraits. » Tu bois ses paroles comme si elles venaient te déshydrater après une longue sécheresse. Tu aimes entendre les gens te parler de leurs passions. En vérité, tu n’en as jamais vraiment eu une de ton côté. Le sport pourrait être ta passion en quelques sortes mais c’était plus devenu un mode de vie qu’autre chose. Il y avait le piano mais était-ce vraiment une passion ? « Je serai ravie de te permettre de te faire la main sur des portraits alors. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres. Tu avais toujours trouvé cela singulier et intriguant la manière que chaque photographe avait de transcrire une scène à travers une photo. Il te tardait de découvrir le travail de Dimitri car tu espérais qu’il te montrerait le résultat. Du moment qu’il ne les vendait pas, tu acceptais sans hésiter de poser pour lui. « Aucun risque, t'en fais pas, peu de gens savent que je fais de la photo et je le fais surtout pour moi. J'ai jamais cherché à être publié alors tu peux me faire confiance. Qui sait, je ferais peut être bien de mettre mes meilleures photos de coté pour la postérité. » Devais-tu faire confiance à Dimitri ? Tu n’en savais rien mais quelque chose te poussait à le croire sur parole. Après tout, il t’avait ramené Morgane saine et sauve non ? Tu te contentais de sourire à ses paroles le laissant ajouter : « Je... Merci beaucoup d'accepter, j'ai conscience que c'est une proposition un peu inattendue quand on vient de se rencontrer. Je m'adapterai à tes disponibilités, tu n'auras qu'à m'appeler... à ce numéro. » Tu ne parvins pas à cacher ton amusement en le voyant sortir son téléphone. Tu l’imitais et bientôt tu reçus un texto d’un numéro inconnu que tu t’empressais d’enregistrer. « Désolé, c'est un peu moins glamour qu'une carte de visite, il faudrait que je bosse sur ce détail. » Tu étais amusée par cet homme en face de toi qui venait de te confier une partie de lui dont il parlait avec peu de personnes et qui était assez nerveux à cette idée. Tu trouvais cela adorable et c’était assez désarmant parce que c’était bien le dernier adjectif que tu aurais collé à Dimitri en le croisant par hasard dans la rue. Verrouillant l’écran de ton téléphone, tu lui dis : « C’est parfait, l’essentiel c’est que j’ai ton numéro ! Et je ne suis pas aussi peu disponible que tu sembles le penser. Je suppose que le week-end sont les périodes de rush pour toi, j’attends que mon manager me valide quelques shoots la semaine prochaine et quand j’y vois plus clair je te contacte. Tu préfères quel moment de la journée ? » Tu étais habituée aux demandes excentriques de certains photographes qui préféraient une certaine heure pour une certaine lumière donc tu préférais demander si Dimitri avait des préférences. « Tu pourras me montrer certaines de tes photos ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. L’idée d’être l’une des seules personnes à les voir avait quelque chose de grisant.
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| | | | (#)Sam 7 Sep 2019 - 20:20 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. C'était une douce ironie, finalement, que leurs chemins aient eu une chance supplémentaire de se recroiser dans l'une de ces boutiques spécialisées dans les cadeaux de naissance où Dimitri n'avait plus mis les pieds depuis la deuxième grossesse de sa sœur, mais où il avait repris du service à quelques jours de la naissance de la fille d'Eavan. Peut être bien qu'en fin de compte cette rencontre ne tenait pas seulement au hasard, et que Jessian et lui auraient fini par retomber l'un sur l'autre si ça n'avait pas été au beau milieu de la rue, parce qu'ils auraient tendu la main vers la même veilleuse ou croisé le regard l'un de l'autre au détour d'une allée. Une idée qui l'espace d'une seconde dessina un sourire légèrement attendri sur les lèvres de Dimitri, alors qu'une partie de lui continuait à se reprocher de ne pas avoir décroché son téléphone pour composer son numéro. Et pas seulement parce que cette anecdote au sujet des vendeuses de ces boutiques pour bébés pouvait sembler un brin pathétique à sa façon de la raconter, et l'embarrassait d'autant plus qu'entre Jessian, Eavan et cette collègue promise à un heureux événement elle aussi, il avait de plus en plus l'impression que l'univers faisait en sorte de mettre un maximum de mères ou futures mères sur sa route histoire de lui rappeler quelles occasions il avait laissé passer au cours des années, et qu'il ne menait pas non plus exactement la vie qu'il faudrait pour que la cigogne pense un jour aussi à s'arrêter sur son pallier. C'était idiot, parce qu'il vivait très bien en gardant de temps en temps ses neveux et nièces et en promettant à Eavan d'être là pour sa fille quand elle en aurait besoin, mais il y avait toujours cette petite part de lui qui souriait dans le vide dans ces cas-là, et cette pointe d'envie qu'il laissait l'envahir une seconde avant de se raisonner. « On parle d'une petite fille qui m'a rencontré dans un parc d'attractions, qui sait que je gère un manège et que j'ai aidée à retrouver sa mère, je suis à peu près sûr que ça ne compte pas. » Dimitri souffla dans un sourire plus amusé, forcé de reconnaître que si Morgane était une petite fille attachante, ses critères pour décréter qu'un adulte était cool et fascinant ne devaient pas être très élevés en raison de son jeune âge et de la capacité d'un enfant à s'émerveiller de tout ce qui était susceptible de l'amuser ou de le rendre curieux. « Mais merci, ma propre sœur n'avait pas l'air si convaincue les deux fois où je suis devenu tonton pour de vrai. » Il faut dire que sa sœur le connaissait assez pour savoir qu'il avait en lui un petit coté adolescent enfoui sous cette apparence d'homme taillé pour les responsabilités qui lui étaient tombées dessus quelques années avant sa trentaine. Un sujet sur lequel dévia justement l'échange après que Jessian eut l'air soulagée que sa fille ait tous les automatismes d'une enfant prudente avec les personnes qu'elle ne connaissait pas, et qui poussa Dimitri à confier que si la relève familiale n'était pas un rêve en soi malgré son attachement pour le stand de son père, ses autres options n'étaient pas pour autant viables à l'époque et le choix s'était donc un peu imposé de lui-même. Une situation que Jessian avait vécu différemment puisque c'est son aînée qui avait pris la suite de ses parents, et sa dernière précision envahit Dimitri d'un sentiment un peu particulier, une sorte de mélancolie qu'il n'avait pas éprouvé depuis un petit moment. « Ta sœur a de la chance, de pouvoir travailler avec votre père je veux dire. Je crois que c'est comme ça que j'imaginais faire mes armes au stand quand j'étais gamin, avec mon père. » A la place il l'avait soulagé en reprenant le stand et son père avait enfin pu lever le pied, ce qui avait rassuré tout le monde et lui le premier, et pourtant ça n'aurait pas eu la même saveur s'ils avaient pu le tenir ensemble, pour les mêmes raisons qui devaient faire que la sœur de Jessian appréciait de travailler avec le sien. « Alors j'ai embauché un assistant qui m'aide pas mal avec les clients, sur ordre de ma famille. Il est facilement distrait chaque fois qu'une jolie fille s'approche du stand, mais tu dois savoir ce que c'est, en tant que mannequin. » Il ajouta, dans un clin d’œil. Et particulièrement jolie forcément, seulement ça il allait éviter de le préciser autant parce que Jessian devait le savoir depuis le temps qu'on devait le lui répéter, que parce qu'il ne voulait pas lui donner l'impression de l'avoir accostée pour les mauvaises raisons tout à l'heure. Sa compagnie était agréable aussi parce qu'il était difficile d'être insensible à quelqu'un qui semblait cacher une personnalité attachante derrière une beauté troublante et naturelle, mais il n'était pas que le type charmeur qu'il savait être certains soirs dans les bars où il faisait des rencontres. Pour autant, il mentirait s'il disait que la vision d'une Jessian en maillot de bain sur la double page d'un magazine serait insoutenable, elle n'avait simplement pas besoin de savoir que ces derniers temps il n'y avait pas énormément d'autres choses qui puissent lui donner le sourire. « Oh. Et j'ai combien de chances de tomber sur une affiche de toi en 4x3 en rentrant tout à l'heure ? Parce que j'imagine que tu dois parfois te retrouver placardée en pleine ville. » Ce qui lui assurait une exposition plus conséquente encore, ce dont les marques n'iraient pas se plaindre et qui risquait de faire son petit effet auprès des conducteurs si une affiche géante d'une jolie fille en maillot de bain ou sous-vêtements se retrouvait en plein centre-ville. Non pas qu'il se pense capable d'avoir un accident pour une seconde d'inattention, le bon coté des choses quand on avait du batailler dur pour avoir son permis dans sa situation c'est qu'on avait tendance à faire d'autant plus d'efforts pour ne pas le perdre, mais autant être prévenu s'il y avait un risque qu'il la voit rien qu'en levant les yeux. Dimitri imaginait en tout cas qu'une vie faite de voyages et d'opportunités à l'étranger n'était pas toujours évidente quand on avait un enfant, bien que Jessian donne l'impression d'être organisée et assez bien entourée pour que ça ne pose pas de problèmes. La fin lui fit pourtant hausser un sourcil. « Des reproches, vraiment ? Je sais qu'on se connaît peu, mais j'ai de mon coté l'impression que tu es le genre de mère à n'avoir pas de mal à tout concilier et à trouver un parfait équilibre entre son boulot et sa fille. Des gens persuadés qu'ils feraient mieux que nous, il y en a toujours, et si tu veux mon avis c'est assez navrant. » Qu'autrui se sente obligé de porter un jugement sur la façon dont les autres menaient leur vie, sur leurs décisions et les compromis qu'ils choisissaient de faire ou non, c'était le genre de choses avec lesquelles Dimitri avait toujours eu du mal. Peut être parce qu'il s'était souvent senti regardé de travers en raison de certains de ses choix, du boulot qu'il faisait, du fait qu'il ne soit pas marié, et d'autres choses encore. On ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais tout le monde pouvait aussi garder son avis pour lui. « Je trouve ça bien moi, que tu puisses aussi t'amuser. » Il souffla finalement, et parce qu'à l'entendre dire qu'elle avait eu sa fille jeune il mesurait combien elle devait aussi parfois avoir besoin de décompresser et penser à elle. Ceux qui pensaient que ça faisait d'elle une mère moins dévouée avaient tout faux, et ne plus vivre que pour ses enfants était le meilleur moyen de saturer tôt ou tard. Il n'imaginait pas une telle chose arriver avec quelqu'un comme Jessian, qui semblait avoir trouvé la bonne recette pour tout concilier. Et si Dimitri avait d'abord hésité à lui parler de cette proposition qu'il mûrissait dans son coin depuis des jours, il comprit à sa réaction qu'il avait eu tort, et qu'elle était décidément loin du cliché de la mannequin trop habituée à signer avec des photographes de renom pour accepter de poser pour un type qui ne s'était pas fait connaître. Est-ce que ça changerait un jour ? Peut être, en attendant il avait surtout plaisir à faire ça dans son coin, à vivre une passion intacte depuis des années avec cet art qui lui permettait d'exprimer bien plus de choses qu'il ne l'avouait. « J'en serais ravi aussi. Flatté, surtout. » Il fit écho à ses paroles dans un sourire qui se faisait le reflet du sien, teinté d'une reconnaissance qui à elle seule laissait transparaître ce que représentait pour lui l'idée de continuer à progresser et de trouver une nouvelle source d'inspiration après que la sienne, celle qui avait longtemps donné un sens à tout ça, ait depuis longtemps disparu. Et parce qu'il ne voudrait pas qu'elle ait le moindre doute sur la confiance qu'elle pouvait placer en lui, Dimitri lui assura qu'il n'avait ni intention de vendre ses photos, ni envie de partager ça avec le reste du monde. Pas maintenant, pas alors qu'elle lui faisait une faveur et que quelque part il avait envie d'envelopper le tout de sa pudeur habituelle. Il lui en avait déjà confié plus qu'à la plupart des gens qu'il connaissait, et c'est pour sceller en quelque sorte cet accord qu'il lui transmit son numéro de téléphone. Ce serait plus simple ainsi, surtout s'il hésitait de son coté à nouveau un jour à composer le sien. « C'est vrai qu'on a toujours plus de monde au parc le week-end, mais s'il fallait je pourrais confier le stand à mon employé sans problème. Aucun souci en tout cas, en fin de journée juste avant que la nuit tombe, je crois que ce serait l'idéal pour ce que j'imagine. Mais si ça se trouve ce sera trop tard pour toi ? » Dimitri demande avec cette lueur passionnée dans le regard chaque fois qu'il plantait le décor dans sa tête et s'imaginait la scène comme s'il réglait déjà chaque détail et donnait vie à ses idées. « A vrai dire j'ai déjà une petite idée de l'endroit où j'aimerais faire les photos, et c'est sûrement un peu plus atypique que ce à quoi t'es habituée... mais voilà, j'ai un van que j'aimerais assez utiliser comme décor. Je sais, c'est un peu moins glamour qu'une plage de sable fin, mais il manque pas de charme pour autant. » Un air rieur s'afficha sur son visage tandis qu'il guettait sa réaction, conscient que si elle avait plus l'habitude des paysages de cartes postales pour poser, ça risquait d'être une proposition étonnante. Et pourtant, c'était l'un des endroits les plus authentiques qu'il connaisse, un petit bijou auquel il était attaché et qu'il avait retapé lui-même pour lui offrir une seconde vie. La requête de Jessian le surprit l'espace d'une seconde, puis le toucha d'une manière qu'il ne saurait pas vraiment expliquer, peut être parce qu'il ne s'attendait pas en lui parlant de tout ça à ce qu'elle montre autant d'intérêt pour ses photos. « Bien sûr... Je te les montrerai à ce moment-là, comme ça si tu trouves ça mauvais tu pourras toujours t'enfuir en courant. » Dimitri émit un rire qu'il cacha derrière sa tasse au moment de boire une gorgée de café, relevant les yeux vers Jessian au moment de demander. « Tu voulais peut être manger quelque chose ? Je peux aller nous chercher une pâtisserie si tu veux. » Ou quoi que ce soit d'autre, il n'avait pas pensé à le lui proposer tout à l'heure parce qu'il était plus tendu que s'il devait acheter une maison, mais maintenant qu'il se sentait plus léger il ne pouvait décemment pas ne pas le faire.
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| | | | (#)Mer 11 Sep 2019 - 2:41 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Avoir des enfants, cela avait été pour toi un rêve lointain. Au fond, tu n’y avais pas réellement réfléchi avant de tomber enceinte. Tu savais que tu en aurais un jour, un jour lointain, c’est ce que tu aurais préféré. Profiter de ta jeunesse, profiter des opportunités de mannequinat qui s’offraient à toi, voilà ce que tu avais prévu. Mais tu avais rencontré Abel et vous vous étiez mariés. Morgane n’était pas prévue. Tu t’étais retrouvée enceinte au milieu d’une situation matrimoniale pas vraiment très favorable à l’accueil d’une enfant. Est-ce qu’Abel voulait devenir père ? A l’époque, il était évident que non. Aujourd’hui, il était un père attentif et aux petits soins avec votre fille mais cela n’avait pas toujours été le cas. Comment juger de la capacité de chacun à devenir parent ? C’était impossible, pas avant que cette personne ait réellement l’enfant dans ses bras et dans sa vie. C’est l’arrivée de Morgane qui a changé Abel, qui lui a donné envie de changer, d’évoluer. Tu aurais aimé qu’il fasse ce changement pour toi, pour te soutenir mais cela n’avait pas été le cas. Ton seul soutien pendant ta grossesse avait été ton amie Lizzie qui passait à Londres régulièrement et puis ta famille à l’autre bout du monde. Une période de ta vie difficile à laquelle tu n’aimais pas toujours penser. « On parle d'une petite fille qui m'a rencontré dans un parc d'attractions, qui sait que je gère un manège et que j'ai aidée à retrouver sa mère, je suis à peu près sûr que ça ne compte pas. Mais merci, ma propre sœur n'avait pas l'air si convaincue les deux fois où je suis devenu tonton pour de vrai. » Tu laissais échapper un petit rire à sa dernière phrase. Pour toi, l’instinct de Morgane comptait beaucoup parce qu’elle ne s’était pas souvent trompée sur les gens qu’elle avait rencontrés. Les enfants ont ce don de pouvoir voir au-delà des apparences chez les adultes et il était évident que Dimitri aimait les enfants alors tu ne voyais pas comment il pourrait ne pas faire un bon oncle pour l’enfant de sa meilleure amie. Tu étais intriguée de savoir pourquoi il n’en avait pas lui-même vu qu’il était évident qu’il aimerait en avoir mais tu savais par ta propre expérience que la vie ne va pas toujours dans le sens que l’on veut et que certaines occasions ne se présentent peut-être pas. Et comme il ne doit nullement avoir envie d’en parler, tu ne poseras pas la question. « Pourtant elle te les a confiés quand même, c’est ça le plus important. Et j’ai une totale confiance en Morgane, elle a de très bons instincts avec les gens. » Ta fille te surprenait beaucoup d’ailleurs à ce niveau-là et avec toutes les soirées que tu faisais, tu aurais aimé avec un radar aussi puissant que le sien pour savoir rapidement qui éviter. Ton expérience te permettait de le faire mais pas aussi efficacement. La conversation dériva vers la famille et surtout la passation des entreprises familiales. Chez les Reed, c’était Kate qui avait repris le flambeau sans que cela n’ait jamais véritablement été discuté. Ton père la formait tous les jours un peu plus et bientôt, elle serait seule à la tête du navire. Enfin, seule était un bien grand mot, tu ne voyais pas ton père lâcher totalement l’affaire, même à la retraite. « Ta sœur a de la chance, de pouvoir travailler avec votre père je veux dire. Je crois que c'est comme ça que j'imaginais faire mes armes au stand quand j'étais gamin, avec mon père. »Tu fronces légèrement les sourcils à ces paroles. Le père de Dimitri était-il décédé ? Le brun qui te faisait face semblait attristé de la situation mais tu n’arrivais pas à juger à quel point. Pour ne pas poser de questions qui fâchent et peut-être parce que tu avais mal compris, tu lui demandais : « Ton père ne t’a pas aidé à reprendre le stand quand tu as décidé de te lancer dans cette voie ? » Tu trouvais cela un peu brutal et difficile mais si son père n’était plus là, il n’avait peut-être pas eu le choix. Le monde des manèges, le monde forain en général était un monde que tu ne connaissais pas du tout et qui était certainement dans ton esprit rempli de fausses idées et de clichés. « Alors j'ai embauché un assistant qui m'aide pas mal avec les clients, sur ordre de ma famille. Il est facilement distrait chaque fois qu'une jolie fille s'approche du stand, mais tu dois savoir ce que c'est, en tant que mannequin. » Tu secouais la tête en riant aux paroles du beau brun parce que tu n’avais aucun mal à imaginer la scène. Les hommes ne se retournaient pas à ton passage mais il n’était pas rare que des regards soutenus se posent sur toi quand tu te promenais en ville. Tu n’y prêtais plus vraiment attention désormais mais tu pouvais comprendre que Dimitri s’amuse de la distraction de son employé. « Mon but n’est pas de distraire les assistants dans leur travail. » Dis-tu à Dimitri un sourire sur les lèvres. « Je suis habituée aux regards que l’on peut poser sur moi. Cela dérange certaines femmes, moi, j’aime attirer le regard. Tant que ce ne sont que des regards et qu’on ne me touche pas sans permission, ce n’est pas bien méchant. » Dis-tu en haussant les épaules. Pour avoir déjà discuté de ce sujet avec des féministes, tu savais qu’elles seraient déjà en train de s’offusquer mais cela n’avait pas d’importance pour toi. Avec le métier que tu exerçais, reprocher aux hommes comme aux femmes leurs regards appuyés c’était un peu hypocrite quand même. « Oh. Et j'ai combien de chances de tomber sur une affiche de toi en 4x3 en rentrant tout à l'heure ? Parce que j'imagine que tu dois parfois te retrouver placardée en pleine ville. » Les publicités affichées dans les villes attiraient le regard et fonctionnaient vu que vous continuiez à en faire mais les gens ne s’attardaient pas sur le mannequin qui posait ce qui faisait que même si les gens avaient souvent l’impression de t’avoir vue quelque part, peu faisaient le lien quand ils te croisaient s tu ne leur donnais pas ta profession. « Presque nulle aujourd’hui mais j’ai une campagne qui devrait être placardée la semaine prochaine dans tout Brisbane vu que l’été n’est plus très loin. » Dis-tu un petit sourire sur les lèvres. En étant une mannequin à l’international, tu pouvais faire des publicités de maillots de bain toute l’année vu que les saisons étaient inversées dans les hémisphères du globe. Alors que tu partais à l’étranger pour te concentrer sur la lingerie, en Australie et dans l’hémisphère sud en général, c’était le moment d’acheter des maillots de bain. Alors que tu parlais à Dimitri de tes voyages et de comment tu organisais cela pour Morgane, tu lui signifiais que les reproches ne tardaient pas à venir quand tu laissais ta fille à ta famille pour une semaine. « Des reproches, vraiment ? Je sais qu'on se connaît peu, mais j'ai de mon coté l'impression que tu es le genre de mère à n'avoir pas de mal à tout concilier et à trouver un parfait équilibre entre son boulot et sa fille. Des gens persuadés qu'ils feraient mieux que nous, il y en a toujours, et si tu veux mon avis c'est assez navrant. Je trouve ça bien moi, que tu puisses aussi t'amuser. » Même s’il n’était pas la première personne à te le dire, cela faisait du bien à entendre. Tu ne portais pas une attention très importante à l’avis de gens que tu connaissaient peu mais les personnes les plus critiques étaient tes parents pour qui il fallait se sacrifier pour ses enfants, surtout quand on est une femme parce que c’est à la maman de prendre soin de l’enfant. Les idées conservatrices de tes parents ne semblent jamais avoir de limites … Mais Dimitri avait mis le doigt au bon endroit, tu avais besoin de t’amuser, de lâcher prise de temps en temps pour revenir les batteries chargées pour t’occuper de ta fille. « Les critiques de personnes lambdas, j’y suis habituée. Quand les reproches viennent de mes parents très conservateurs, c’est une autre histoire. Ils adorent garder Morgane et le font avec plaisir mais il y a toujours une petite phrase qu’ils laissent traîner … » C’était véritablement insupportable ! Aborder tous ces sujets sembla avoir mis Dimitri en confiance car il finit par te confier le pourquoi il t’avait invité à prendre ce café, la faveur qu’il voulait te demander. Il désirait te prendre en photo et ça, pour toi, ce n’était vraiment pas un problème, ce serait même un plaisir. Il n’y a aucun monde dans lequel tu rechigneras pour cela. Dimitri te donna son numéro de téléphone que tu récupérais et tu lui demandais s’il y avait des jours dans la semaine et des moments dans la journée où il préfèrerait prendre ces photos. « C'est vrai qu'on a toujours plus de monde au parc le week-end, mais s'il fallait je pourrais confier le stand à mon employé sans problème. Aucun souci en tout cas, en fin de journée juste avant que la nuit tombe, je crois que ce serait l'idéal pour ce que j'imagine. Mais si ça se trouve ce sera trop tard pour toi ? » Un photoshoot en fin de journée n’était pas idéal pour toi car tu avais Morgane qui sortait de l’école en fin de journée. Mais ce n’était pas un problème insoluble non plus. Tu pouvais faire garder ta fille ou mieux encore, tu pouvais retrouver Dimitri un soir où ta fille serait chez son père. Ce n’était qu’un week-end par mois, du vendredi soir au dimanche mais cela ferait peut-être l’affaire. Regardant ton calendrier, tu finis par dire à Dimitri : « Morgane est chez son père un week-end par mois, le prochain est dans deux semaines. Est-ce que le vendredi soir pourrait te convenir ? » Comme ça, ce n’est pas tout à fait le week-end et c’est le soir et tu peux profiter d’une soirée sans Morgane sans avoir à déranger tes soeurs ou tes parents pour la garder. « A vrai dire j'ai déjà une petite idée de l'endroit où j'aimerais faire les photos, et c'est sûrement un peu plus atypique que ce à quoi t'es habituée... mais voilà, j'ai un van que j'aimerais assez utiliser comme décor. Je sais, c'est un peu moins glamour qu'une plage de sable fin, mais il manque pas de charme pour autant. » Ta curiosité naturelle venait d’être piquée au vif. Entre les plages de sable fin et les décors luxueux pour la lingerie, tu ne faisais pas de photos dans des décors simples et atypiques. Un van ? Cela promettait d’être amusant et tu sentais déjà l’excitation monter en toi pour ce photoshoot improvisé. « Un van ? Vraiment ? Il me tarde de découvrir ça ! Et changer de décor va me faire du bien à moi aussi. » Dis-tu en souriant. « Il faudra que tu me dises si tu veux que je porte quelque chose de spécial, sinon je pourrais toujours amener plusieurs tenues. » Dans un tout autre contexte, ce que tu étais en train de dire pourrait paraître très suggestif mais c’était vraiment les questions de base que posaient ton métier. Tu ne pus ensuite t’empêcher de demander à Dimitri s’il voudrait bien te montrer ses photos. « Bien sûr... Je te les montrerai à ce moment-là, comme ça si tu trouves ça mauvais tu pourras toujours t'enfuir en courant. Tu voulais peut être manger quelque chose ? Je peux aller nous chercher une pâtisserie si tu veux. » Un sourire amusé se dessina sur ton visage. Le café sucré que tu venais de boire était bien suffisant pour toi aujourd’hui. « Je doute que tes photos me fassent partir en courant. » Commenças-tu avant d’ajouter : « Et c’est gentil mais je mange rarement des pâtisseries. Mannequin c’est glamour dit comme ça mais c’est bien plus difficile que beaucoup le pensent. Je fais attention à ce que je mange depuis mon adolescence. » Dis-tu en haussant les épaules. Pas pour que l’on te plaigne parce que pour toi c’était désormais naturel, une habitude que tu avais prise et qui ne te coûtait plus vraiment.
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| | | | (#)Lun 16 Sep 2019 - 16:12 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Dimitri devait reconnaître qu'il était souvent plus facile de faire bonne impression à un enfant, dont le regard n'était généralement pas empreint du même jugement que celui d'un adulte, et qui le plus souvent ne vous rangeait pas dans une case d'après le boulot que vous faisiez, le nombre de verres que vous aviez bu, la longueur de la barbe que vous aviez décidé de porter ou même la couleur dont vous aviez pu vouloir teindre vos cheveux. Un enfant ne vous mentait pas non plus en vous regardant droit dans les yeux, et quand vous aviez un peu de chance il arrivait même qu'il vous tende un bonbon du paquet qu'il tenait entre ses mains parce qu'il vous avait trouvé un air triste et avait voulu vous consoler à sa manière. C'était pour toutes ces raisons que Dimitri était généralement plus à l'aise en leur compagnie qu'en présence de pas mal d'adultes, probablement aussi parce qu'une partie de lui s'était longtemps refusée à grandir, qu'avoir aperçu très tôt pas mal des pièges que la vie pouvait tendre ne l'avait pas rendu impatient de sauter dedans à pieds joints. C'est pour ça qu'en dépit des quelques regrets qu'il pouvait éprouver aujourd'hui, son boulot au parc d'attractions l'épanouissait plus que beaucoup de jobs ne le feraient probablement jamais, tant ça avait du sens, un vrai sens, de voir les yeux émerveillés d'un enfant qu'on pouvait encore étonner. Ses sœurs lui répétaient souvent qu'il aurait fait un bon père, mais le sujet étant sensible elles ne s'étaient jamais vraiment aventurées plus loin. « C'est vrai, après une courte période d'essai ma sœur a eu l'air ravie de me confier ses enfants. Ou bien c'était la perspective d'économiser sur le budget nounou, j'en sais trop rien. » Dimitri étira un sourire amusé, l'idée n'étant pas si surprenante quand on connaissait sa sœur et les avantages qu'il pouvait y avoir à faire garder ses enfants par un membre de sa famille souvent heureux de dépanner, comme c'était son cas. « Et j'espère à l'avenir vous revoir aux alentours du stand, Morgane et toi, pour tenter de la conforter dans sa première impression. » Une idée plaisante qui il l'espérait ne ferait pas changer la fillette d'avis, tandis qu'à travers un clin d’œil il chercha à faire comprendre à Jessian que ça lui ferait véritablement plaisir si c'était une chose qu'à l'occasion elle avait envie de réitérer avec sa fille. Il ne voudrait pas qu'elle pense qu'il n'y avait que quand Morgane était de la partie qu'il passait un moment agréable en sa compagnie, ce n'était pas le cas et cette virée au café le prouvait plutôt bien, c'était simplement sa façon de lui montrer que cette invitation n'était pas qu'une vaste entourloupe beaucoup plus intéressée s'il y avait le moindre risque pour qu'elle se méfie du type qui avait bondi face à elle tout à l'heure pendant qu'elle faisait son shopping. Une partie de Dimitri se sentait par ailleurs soulagé que quelqu'un puisse comprendre ce que symbolisait le fait d'avoir repris l'affaire familiale pour lui éviter de tomber entre des mains inconnues, peu importe que dans le cas de Jessian ce soit sa sœur qui travaille aujourd'hui avec leur père. Une chance qu'il aurait aimé avoir. « Je pense qu'il aurait voulu, mais ce sont ses soucis de santé qui l'ont contraint à lever le pied. C'est là qu'il a semblé plus raisonnable que je prenne la relève, seul. » Il avait senti qu'il avait pu l'induire en erreur, sans doute parce qu'il avait toujours cet air un peu triste quand il parlait de son père, du stand, du fait que tout ne se soit pas vraiment passé comme il avait pu le rêver à une époque. Se retrouver avec ce genre d'héritage avant ses trente ans n'avait pas été évident, ni pour son père qui avait du renoncer à ce qui avait rythmé toute une partie de sa vie, ni pour lui qui avait d'autres projets que celui de s'occuper du stand, quand il rêvait plutôt de quelque chose qui n'appartiendrait qu'à lui et dans lequel il pourrait se réaliser. Il n'avait pas choisi, mais il n'avait pas refusé non plus. Et puis, aujourd'hui il pouvait compter sur l'aide de Billy qui, quand il n'était pas occupé à faire les yeux doux aux jolies clientes, était un soutien précieux. Une attention qui n'irait sûrement pas embarrasser Jessian qui à force avait sans doute l'habitude de s'entendre dire qu'elle était jolie et de voir succomber pas mal de types sur son passage, quand en effet il semblerait qu'elle ait développé une certaine distance avec tout ça, comme si elle avait apprivoisé les regards qu'on posait sur elle. « Je peux seulement imaginer ce que ça doit être, mon boulot à moi n'a pas pour habitude de déclencher des émules, mais l'important c'est que ça reste toujours un plaisir. Et ça semble être quelque chose qui te plaît. » Il nota après un sourire, croyant comprendre que c'était une chose qu'elle ne faisait pas simplement parce qu'elle avait eu la chance de naître avec des atouts qu'il lui était aujourd'hui possible d'utiliser pour gagner sa vie et de manière tout à fait décente et honorable, mais que c'était aussi une voie dans laquelle elle s'épanouissait, où les contraintes qu'il pouvait y avoir n'en étaient pas vraiment à ses yeux. « La semaine prochaine, tu dis ? Y'a plus qu'à espérer que ça ne créera pas trop d'embouteillages en ville. Parce que si c'est le cas je tiens peut être déjà le nom d'un ou deux responsables. » Dimitri prit un air plus amusé, se moquant un peu de lui-même comme de n'importe quelle personne pourvue de yeux qui pourrait tomber dans les prochains jours sur la campagne d'affichage en question, si comme il l'imaginait ces trucs-là étaient installés à des endroits stratégiques qui n'aideraient pas vraiment à fluidifier la circulation si un gus s'arrêtait tous les cinquante mètres pour se rincer l’œil. Pas trop son genre à lui, surtout pas avec un volant entre les mains, mais il avait bien un ou deux noms qui lui viendraient spontanément à l'esprit et ça l'amusait. Finalement, si la vie de mannequin semblait présenter pas mal d'avantages parmi lesquels de nombreux voyages qui feraient pâlir d'envie n'importe quel amoureux de dépaysement, Dimitri croyait comprendre qu'il y avait aussi un revers à la médaille et que dans le cas de Jessian c'était les commentaires que sa situation pouvait inspirer. « Ils finiront sûrement par comprendre qu'ils n'ont pas d'autre choix que de se faire à l'idée, surtout si ça leur permet de passer du temps avec ta fille. Mes parents ne sont pas si conservateurs mais ils partagent avec les tiens une tendance à remettre en question chacun de mes choix. Et je ne dis pas qu'ils ont toujours été bons, mais qui a dit qu'on n'avait pas le droit de se tromper ? » De faire des erreurs, de stagner, d'échouer, de revenir en arrière, d'arrêter. C'est à force de s'entendre dire qu'il ne suivait jamais la bonne direction qu'il avait fini par éprouver le besoin maladif de les rendre fiers à sa façon, quand l'occasion s'était présentée de ne pas faillir, cette fois, pour eux. Une douce ironie.
Alors la photo, c'était comme une bouée à laquelle il continuait de se raccrocher même après des années à n'avoir vraiment pratiqué que pour lui, sans forcément chercher à ce que le reste du monde voit de quoi il était capable, peut être parce qu'au fond l'idée le tétanisait. Lui, le gamin qui avait longtemps compensé des difficultés d'apprentissage par un trop plein d'assurance, feinte, dissoute une fois devenu un adulte frustré, brisé et incapable de vivre pour lui, avait déjà du redoubler de courage pour proposer à Jessian de poser pour lui. Lui seul savait à quoi cette proposition faisait écho, et quelle était la dernière personne à avoir partagé ça avec lui, mais il avait de faire un peu plus de place à sa passion. Alors qu'elle soit prête à l'y aider, ça comptait pour l'amateur qu'il était, et qui avait sûrement aussi besoin de prendre confiance en son travail. « Parfait alors, faisons ça dans deux semaines. Vendredi soir, c'est d'accord, je te contacterai pour te dire où me retrouver. » Il craignait au moment de lui proposer de faire ça un soir après sa journée de travail que ce ne soit pas pratique pour elle, mais si dans le cas présent la garde partagée avait du bon, c'était en permettant à la jeune femme de s'organiser sur le temps que sa fille ne passait pas avec elle. Une situation qui soulevait forcément quelques questions du coté de Dimitri, mais il ne se verrait pas les lui poser, pas comme ça et encore moins ici, raison pour laquelle il préféra les garder pour lui et étira un sourire. Lui parler de son van, c'était comme une manière de lui ouvrir la porte de son univers un peu singulier, pour voir si ce genre de décors était susceptibles de rebuter une Jessian sûrement plus habituée aux jolies plages. Mais comme il l'avait pressenti, l'idée était loin de lui déplaire, il semblerait donc que la date ne soit pas le seul détail de ce shooting qui soit d'ors et déjà convenu. « Je suis soulagé que tu trouves pas ça trop étrange, j'ai passé ces dernières années à le retaper et je suis pratiquement sûr qu'il a du doubler de valeur, si on aime ce qui est atypique. » Il émit un rire au moment de terminer sa tasse, prenant une seconde pour réfléchir à sa question. « Et je crois que des tenues dans lesquelles tu es à l'aise, c'est le plus important. Je sais que ça n'en aura pas tout à fait l'allure, mais je veux que tu te sentes comme pendant un vrai shooting, sans te mettre plus de pression. » Et il mentirait s'il disait qu'il se pensait aussi légitime pour l'aider dans ses choix de tenues que pour rester derrière l'appareil photo, mais il savait que Jessian avait l'habitude, qu'elle ne se laisserait pas déstabiliser par ce genre de détails et qu'ils improviseraient si c'était nécessaire. Il voulait qu'elle se retrouve dans le même état d'esprit que pendant l'un de ses shootings, le cadre ne pourrait pas être plus informel et il espérait qu'il saurait instaurer une ambiance suffisamment détendue pour que chacun s'y sente à l'aise malgré le fait qu'ils se connaissent encore assez peu et ne sachent sûrement pas ni l'un ni l'autre tout à fait dans quoi ils mettaient les pieds. Il plaisanta sur l'idée que ses photos puissent lui donner envie de fuir, flatté en réalité qu'elle s'y intéresse et un peu moins intimidé sans doute à l'idée de les lui montrer à l'occasion, avant de lui proposer d'aller leur chercher quelque chose à manger. Une drôle d'idée quand on avait à faire à une mannequin, c'est certain. « Bien sûr, oui, je comprends. Et je me rends compte que ça fait un petit moment que je te tiens la jambe alors que t'as sûrement des tas de trucs à faire, je devrais te libérer avant de passer l'après-midi là. » Dimitri passa une main contre sa nuque d'un air amusé, conscient qu'il était sûrement temps de la laisser vaquer à ses occupations, qu'elle avait mises entre parenthèses suffisamment longtemps en acceptant de boire ce café. « J'ai été content de discuter, merci encore de me faire confiance. La prochaine fois promis, j'hésiterai pas à t'appeler. J'hésiterai plus. » Parce qu'à présent il se sentait non seulement plus léger, mais beaucoup moins anxieux depuis qu'elle avait accepté sa proposition et que tout s'était même mieux goupillé encore que ce qu'il espérait. Ils se séparèrent à la porte du café après qu'il lui ait adressé un dernier sourire, soulagé, reconnaissant surtout..
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| | | | (#)Sam 21 Sep 2019 - 12:40 | |
| the big things stay the same until we make little changes. JESSIAN & DIMITRI. Ta fille avait un certain instinct avec les gens qui ne s’était jamais beaucoup trompé et auquel tu aimais te fier. La perdre dans une fête foraine, cela s’était apparenté à la plus grosse panique que tu aies pu vivre dans ta vie jusqu’à aujourd’hui mais dans ton malheur, elle semblait avoir retenu certaines des leçons que tu lui avais apprises même si s’enfuir quelques mètres plus loin sans rien dire n’était pas encore catégorisé dans son esprit comme une mauvaise idée. Toutefois, elle semblait avoir eu peur elle aussi lorsqu’elle s’était perdue et Dimitri sera à jamais associé dans son esprit au sauveur qui l’a ramenée à sa maman donc il ne pourra jamais être autre chose qu’un super-héros aux yeux de ta fille. Et après les avoir vu converser tous les deux quelques minutes avant que vous n’ayez à rentrer, tu voyais mal comment il pouvait ne pas avoir le feeling avec les enfants en général car aussi mignonne que puisse être ta fille, elle n’avait pas le pouvoir de créer soudainement une aisance avec les enfants. « C'est vrai, après une courte période d'essai ma sœur a eu l'air ravie de me confier ses enfants. Ou bien c'était la perspective d'économiser sur le budget nounou, j'en sais trop rien. » Tu laissais échapper un petit rire à ces paroles. La soeur de Dimitri avait l’air d’être pragmatique et d’avoir un sacré caractère, si tu la rencontrais un jour, tu étais à peu près sûre que le courant passerait bien. « Economiser sur le budget nounou avec des gens de confiance, c’est la base quand tu es parent. Ta soeur a bien raison d’en profiter, je fais pareil. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil car tes soeurs n’étaient pas non plus épargnées par le baby-sitting occasionnel mais elles ne semblaient pas s’en plaindre sinon tu aurais trouvé autre chose. « Et j'espère à l'avenir vous revoir aux alentours du stand, Morgane et toi, pour tenter de la conforter dans sa première impression. » Il n’avait pas vraiment de soucis à se faire de ce côté-là, tu étais à peu près certaine que Morgane te traînera à la fête foraine assez rapidement déjà parce qu’elle adorait les manèges et puis pour vois son nouvel ami. « Fais-moi confiance, dès que ma fille saura que je t’ai vu quand elle n’était pas là, elle me trainera de nouveau au milieu des manèges donc tu devrais nous revoir prochainement. » Lui dis-tu amusée parce que ta fille avait un petit côté jaloux et possessif qui t’amusait pour l’instant. Tu ne comprenais pas d’où elle le tenait car Abel et toi n’aviez jamais versé dans la jalousie même si tu avais des tendances de ton côté. La conversation se déporta ensuite sur la reprise de l’entreprise familiale que Dimitri avait dû assumer seul car son père n’avait pas pu le former contrairement à ce que vivait ta soeur. « Je pense qu'il aurait voulu, mais ce sont ses soucis de santé qui l'ont contraint à lever le pied. C'est là qu'il a semblé plus raisonnable que je prenne la relève, seul. » Tu ne caches pas ton léger soulagement quand tu comprends que le père du beau brun n’est pas mort, il a simplement dû arrêter son activité professionnelle. Ce n’est pas spécialement plus reposant pour l’anxiété mais au moins, Dimitri peut toujours compter sur son père en dehors du cadre professionnel et c’est le plus important. « Ton père a de la chance de t’avoir surtout que les auto-tamponneuses c’est indémodable, tu auras toujours un franc succès. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu te rappelais de tes années adolescentes, de certaines rendez-vous groupés dans les fêtes foraines. Ton date de l’époque qui voulait te montrer qu’il était un homme fort alors que tu sur-jouais la jeune fille terrifiée pour qu’il s’approche toujours un peu plus. C’était ridicule mais c’était une époque et vous aviez surtout beaucoup ri. Dimitri te fait ensuite une petite blague sur son assistant qui est facilement distrait par les belles jeunes femmes et tu n’as aucun mal à le comprendre le pauvre … « Je peux seulement imaginer ce que ça doit être, mon boulot à moi n'a pas pour habitude de déclencher des émules, mais l'important c'est que ça reste toujours un plaisir. Et ça semble être quelque chose qui te plaît. » Son boulot peut-être pas mais il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer que Dimitri est un très bel homme et tu vois mal comment il n’attire pas le regard. Les mamans désoeuvrées qui amènent leurs enfants à la fête foraine ne doivent pas se gêner … Mais peut-être qu’il ne fait tout simplement pas attention à ce genre de choses. « La semaine prochaine, tu dis ? Y'a plus qu'à espérer que ça ne créera pas trop d'embouteillages en ville. Parce que si c'est le cas je tiens peut être déjà le nom d'un ou deux responsables. » Cette fois, tu ne retins pas ton rire, tu le laissais s’échapper. Le but des publicités que tu faisais n’était de créer des accidents mais en effet, quand tu posais en maillot de bain ou en lingerie, même dans des positions peu suggestives, il fallait avouer que ton corps était plutôt bien mis en valeur. « Pour l’instant la police n’est jamais venue toquer à ma porte ou à celle de l’agence pour retirer les publicités mais si jamais je les enverrais vers toi. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Tu aurais peut-être dû être gênée que des inconnus se rincent l’oeil sur ton corps mais cela faisait des années que tu avais accepté que certains faisaient même plus que se rincer l’oeil avec ces photos et que malheureusement, tu ne pouvais pas faire grand chose pour les en empêcher. Et puis pourquoi les en empêcher en vérité ? Tu parlais à Dimitri de tes voyages et de la vision des autres face à ces derniers, en particulier de la vision de tes parents. Tu ne savais pas vraiment pourquoi tu lui confiais tout cela mais tu avais peut-être besoin d’en parler. « Ils finiront sûrement par comprendre qu'ils n'ont pas d'autre choix que de se faire à l'idée, surtout si ça leur permet de passer du temps avec ta fille. Mes parents ne sont pas si conservateurs mais ils partagent avec les tiens une tendance à remettre en question chacun de mes choix. Et je ne dis pas qu'ils ont toujours été bons, mais qui a dit qu'on n'avait pas le droit de se tromper ? » Sa réponse te fit sourire parce que tes parents s’étaient faits à l’idée que tu mènerais ta vie comme tu l’entendais depuis très, très longtemps. Mais cela ne les empêchait pas de te juger et de te le faire savoir. « Oh ils savent qu’ils n’ont pas vraiment leur mot à dire et avec ma mariage éclair ils m’ont bien fait comprendre qu’ils m’avaient laissé me tromper mais ils ont leurs idées, c’est comme ça. » Et finalement tu éduquais Morgane comme tu l’entendais donc c’était toi qui gagnais non ?
« Parfait alors, faisons ça dans deux semaines. Vendredi soir, c'est d'accord, je te contacterai pour te dire où me retrouver. » Le rendez-vous était pris, les numéros avaient été échangés, tu allais pouvoir participer à un shooting non professionnel pour la première fois depuis longtemps et tu étais toute excitée à cette idée. « J’attendrai ton message alors. » Lui dis-tu simplement. Dimitri voulait faire ses photos près de son van ou peut-être à l’intérieur mais où était-il installé ? Etait-ce difficile d’accès ? Tu avais des dizaines de questions qui se baladaient dans ton esprit et auxquelles tu espérais finir par trouver une réponse. Mais les deux semaines allaient être bien longues … En professionnelle que tu étais, tu lui demandais comment il souhaitait que tu t’habilles, c’était peut-être important pour lui et le style de photos qu’il cherchait à faire. « Je suis soulagé que tu trouves pas ça trop étrange, j'ai passé ces dernières années à le retaper et je suis pratiquement sûr qu'il a du doubler de valeur, si on aime ce qui est atypique. » La vérité c’était que tu n’avais jamais mis les pieds dans un van qui n’était pas un dressing ou une salle de maquillage pour un photoshoot et Dimitri semblait y tenir énormément donc cela ne pouvais que t’intriguer. « Et je crois que des tenues dans lesquelles tu es à l'aise, c'est le plus important. Je sais que ça n'en aura pas tout à fait l'allure, mais je veux que tu te sentes comme pendant un vrai shooting, sans te mettre plus de pression. » Comme un vrai photoshoot ? Il réalisait que tu tournais des publicités et faisait des photos pour des maillots de bain et de la lingerie n’est-ce pas ? Un sourire en coin se dessina sur ton visage à ces paroles. Tu allais prévoir deux-trois tenues pour ce photoshoot et vous verrez bien celles que vous utiliserez. « Je devrais pouvoir trouver ça, ce sera une surprise alors. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Il fallait que lui aussi soit surpris, agréablement tu l’espérais par les tenues que tu allais choisir. La mode ça te connaissait, tu trainais autour de beaucoup trop de designers pour ne pas connaître les bases. D’ailleurs, tu n’hésiteras pas à leur demander quelques conseils à l’agence quand tu y passeras. « Bien sûr, oui, je comprends. Et je me rends compte que ça fait un petit moment que je te tiens la jambe alors que t'as sûrement des tas de trucs à faire, je devrais te libérer avant de passer l'après-midi là. J'ai été content de discuter, merci encore de me faire confiance. La prochaine fois promis, j'hésiterai pas à t'appeler. J'hésiterai plus. » Tu te lèves en même temps que Dimitri pour te diriger vers la sortie. Il a raison, en regardant ton téléphone tu vois qu’il est temps que tu files. « Ce fut un plaisir de faire une pause avec toi, je vais peut-être finir par remercier Morgane de s’être perdue. » Lui dis-tu pour plaisanter avant d’ajouter : « N’hésite pas à m’appeler si jamais tu penses à quelque chose d’essentiel pour le photoshoot et merci beaucoup pour le café ! » Lui dis-tu avant de le saluer une dernière fois et de repartir en direction de ta voiture. Il te tardait déjà de faire ce photoshoot, cela allait être amusant et rempli de découvertes à n’en pas douter.
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