« Non, je n’irai pas. » Je suis assise tranquillement devant mon ordinateur, lunettes sur le nez avec deux pages ouvertes simultanément. Mon frère aîné, Dev est sur l’une d’entre elle alors que ma dernière idée est sur l’autre. Lucy était de sortie avec la nounou que j’avais trouvé et j’avais rendez-vous dans une heure avec un éditeur qui était intéressé par mon histoire. Enfin par celles de Shayleen Ka. Me concernant, les gens ne sont intéressés par moi que pour deux choses : ma plastique et me sauter. Après, je n’ai rien contre le fait de me faire passer pour une pomme de terre qu’on mettrait dans une sauteuse mais des fois, c’était fatigant. J’ai trente-quatre ans et les courbatures me rappellent que faire le kama sutra, ce n’est plus pour moi. J’apporte les dernières rectifications à mon dernier chapitre avant de le balancer sur Wattpad sans écouter Dev. « Tu vas y aller ou je te fous un coup de 46 dans la tronche. » Je grimace. Étant la seule femme d’une fratrie de douze enfants, je peux dire que d’être entourée que d’hommes, je fuyais la gente masculine comme la peste. Déjà parce que mon mariage fut aussi brillant que le cerveau d’une Kardashian et ensuite parce que j’en avais assez que l’on me prenne pour une poupée sans cervelles. La cicatrice que j’avais à la mâchoire était un rappel constant de ce que j’avais subi et de ce que je ne voulais plus voir. Je soupirai avant d’embrasser Dev pour me mettre sur mes pieds et retirer mon pyjama. Je sais que je devrais aller voir mon ex pour lui dire que je suis revenue. Mais rien ne presse. J’ouvre donc le mail que m’a envoyée le fameux Lukà avant plisser les yeux pour noter le lieu de rendez-vous. Un restaurant. Donc ça sera une robe et pas un pantalon. Je ne voulais pas me faire publier mais celui qui avait lu mon histoire il y a quelques mois m’avait donné la foi. Le succès était à portée de main, il fallait juste s’en saisir. Je quitte la flanelle pour une robe moulante, noire et assez basique. Je choisis d’attacher mes cheveux en chignon assez lâche pour me maquiller tout en subtilité. Dans ma tête le Lukà était soit moche, soit vieux. Les personnes qui deviennent éditeurs ont rarement en-dessous des cinquante ans. Une couche de rouge à lèvres nude pour ne pas faire trainer et je pars chercher mes talons de douze. L’inconvénient quand on est petit, c’est que l’on doit constamment se rehausser. Merci Mama de m’avoir donnée un mètre cinquante en guise de taille. Clac, clac font mes talons sur le carrelage du loft. Je me baisse pour embrasser le gros -le canidé obèse- et je quitte mon appartement avec mes écouteurs dans les oreilles. L’écouteur est une arme dissuasive. Car lorsqu’un homme voit que nous avons des écouteurs, ils ne nous abordent pas et la femme passe son chemin. Je consulte le plan pour voir que le lieu de rendez-vous n’est pas trop loin. je pourrais donc y aller à pieds. Heureusement que j’ai pensé à prendre le manteau. Jamais je ne ferai au fait que tout est inversé ici et que nous ne sommes pas en été. ma chère Angleterre me manquait cruellement. Je ne me suis jamais faite à la vie dans cet hémisphère. Je ne rêvai que de retourner chez moi mais je devais d’abord faire face à Artémis et sortir victorieuse de notre tête à tête. Je jette donc ma clope (enfin le mégot) dans la poubelle avant de chopper un bonbon pour me regarder un instant dans la vitre avant de m’avancer dans le restaurant. L’endroit était sympa quoiqu’un peu calme pour moi. J’ôte mes écouteurs avant de m’avancer doucement vers l’hôtesse. « Bonjour, je suis mademoiselle Ka pour monsieur Petterson, annonçai-je avec mon fort accent. » Un mélange d’anglais et de pakistanais. Je triture mon collier alors que la demoiselle me sourit et me fait signe de la suivre. Je l’insulte mentalement car elle a non seulement les dents blanches mais également un fessier superbe. Pourquoi toutes les femmes que je ne rencontre ne sont-elles que des pâles copies des anges de Victoria Secret ? Elle m’invite à prendre place à une table vide avant de m’annoncer que l’homme en question aurait dix minutes de retard. Je hausse un sourcil désapprobateur avant de soupirer. « Je prendrai une eau pétillante en attendant, murmurai-je avant de fouiller dans mon sac. » Le dernier Stephen King attendait patiemment au fond et je m’attelais à la lecture avant d’attendre l’homme qui s’était arrêté sur mes écrits. En espérant que cela ne soit pas encore une mauvaise blague. C’est que je n’avais pas que ça a faire !
En allant emmener ton fils ce matin, chez la nounou, tu te sentais tellement heureux. Depuis le temps que tu attends de pouvoir enfin voir et profiter de ton fils, tu peux enfin le faire. Anna est revenue à Brisbane. La revoir n'a pas été facile pour voir, tu peines à prendre tes marques depuis que tu as la garde de ton fils. Heureusement que ta cousine te file un coup de main. Lorsque Jayden ne peut pas aller à la garderie, tu trouve toujours quelqu'un pour le garder. Freya ou ta mère qui se fait une joie d'être enfin grand-mère. Elle le gâte comme c'est pas permis, tu ne peux rien lui dire puisque tu le fais également. Anna ne cesse de te réprimander, lorsqu'elle le fait ta réponse est toute prête. C'est elle qui t'as privé de ton rôle de père depuis six ans. Tu compte bien en profiter au maximum quitte à faire de lui un enfant pourri, gâté. Jayden déposé chez la nourrice, tu te rends à ce rendez-vous de dernière minute. Il s'agit d'une jeune auteure qui a besoin de conseil pour écrire son roman. C'est toujours un plaisir d'aider les écrivains de demain. C'est un premier rendez-vous, dans un café. Une première prise de contact afin de voir si le feeling passe bien entre vous, d'échanger vos idées également. Il y a quelques jours de cela, t'es tombé sur l'un des plus beaux textes que tu n'as jamais entendu. C'était une merveille, écrit avec une plume parfaite. Tu as cherché qui était cette auteur, on a finalement terminé par te donner les coordonnées d'une femme. Vous avez discutés durant deux jours avant de convenir de ce rendez-vous. T'angoisse un peu de la voir, tu ne sais pas du tout à quoi t'attendre. Avec une plume pareille, elle ne peut que te plaire. Est-elle âgée ? Jeune ? As-t-elle des enfants ? Un mari ? Tu ne connais rien d'elle. Et elle ne sait rien de toi. Faire de nouvelles rencontres t'es toujours partant, néanmoins tu reste assez mal à l'aise en la présence d'un inconnu devant toi. Un comble quand on sait que ton travail consister à rencontrer de parfaits inconnus et de les convaincre de te faire confiance, que tu réussis à les faire connaitre à ton investissement. Si c'est un homme en face de toi, t'arrive à te contenir. En revanche, lorsqu'il s'agit d'une femme, tu perds tous tes moyens. Tu bégaie, , tu parviens toujours à réussir à te tourner en ridicule face à la gente féminine. Depuis qu'Anna est partie, les femmes te font peur. Ou plutôt, tu as peur de t'attacher à quelqu'un d'autre et de souffrir à nouveau. Chaque histoire est différente, qui te dis que tu souffriras à nouveau ? C'est une possibilité, il faut savoir prendre des risques dans la vie. Te voici arrivé sur le lieu du rendez-vous, à première vue, tu semble être le premier à être arrivé. L'hôtesse t'installe à la table que tu as réservé un peu plus tôt dans la journée. Tu n'as pas pour habitude de venir dans cet endroit, t'aurais pu lui donner rendez-vous au Death Before Decaf, ton café préféré, mais ce lieu n'est pas très approprié pour un rendez-vous d'affaire autour d'un déjeuner. T'as très faim en plus de ça, tu te vois déjà te jeter sur les morceaux de pain afin de patienter en attendant ton entrée. Quelques minutes plus tard, l'hôtesse d'accueil vient s'occuper de toi et te conduis à une table où une jeune femme d'une trentaine d'année est déjà installé. Tu ne savais pas à quoi t'attendre avec elle, tu n'es clairement pas déçu. La jeune femme est ravissante, on dirait un ange descendu du ciel. Elle est assise à la table, un livre de Stephen King entre ses mains. Elle marque un point déjà. Tu n'es pas un grand fan des ouvrages de Stephen King, cela dit tu respectes énormément son travail ainsi que sa plume. Tu t'installe en face d'elle. "Un verre d'eau plate s'il vous plait !" Demandes-tu au serveur qui va donc s'occuper de vous tout au long de ce déjeuner. Ton regard se pose sur la demoiselle assise en face de toi. Elle est vraiment belle. N'importe quel homme présent dans cette salle à cet instant précis doit être en train de te jalouser. "Shay Khaan, je présume ? Enchante de te rencontrer enfin. Appelle-moi Lukà !" Tu souris en lui tendant la main pour la saluer. L'odeur de son parfum arrive jusqu'à ses narines, une odeur délicate exactement comme elle.
Généralement, j’évite d’aller aux rendez-vous avec des éditeurs. J’écris depuis mon adolescence et j’ai eu trop souvent des déceptions. Le mec qui ne vient pas, la femme qui juge mon travail inapproprié, quelqu’un qui me juge sur mes origines. Il y avait tant d’obstacles, tant de « on dit » que je n’en pouvais plus. Et Mama m’avait demandée de faire de hautes études, les études qu’ils n’avaient eu la chance de faire avec Papa. Alors que je me tenais non loin de la table, j’eus un moment d’hésitation. Je ne savais pas si je devais rester ou non. J’ouvris le pendentif que j’avais autour du cou pour regarder la photo de mes parents. Mama à droite, papa à gauche. Il me dirait de ne pas aller au bout de cette folle entreprise. Déjà pour mon mariage avec Artémis. Ma mère s’y est farouchement opposée car elle voulait que j’épouse un Pakistanais. Une mésalliance. J’ai failli être reniée à cause de ça. Déjà parce que j’étais tombée enceinte hors mariage et ensuite parce que j’ai épousée un étranger. Mes frères m’ont longuement mis en garde mais j’étais ivre de bonheur. Sauf que comme toute bonne gueule de bois, l’amour a une fin. Et j’ai pris la poudre d’escampette. Je ne voulais pas revenir à Brisbane. Car lorsqu’on rompt avec quelqu’un, les mauvais souvenirs entérinent sur les bons. Je ne voyais que cet oiseau de mauvais augure partout. Je pouvais le voir flâner avec ses maitresses, je me demandai aussi ce que cela aurait donné si j’étais restée. Quelle tête aurait mon fils. Serait-il comme son père ou comme moi ? Je pris une profonde inspiration avant d’avancer. Le travail de médiateur, les études, mes parents, je voulais tout laisser derrière moi. surtout quand on sait que la dernière chose que j’ai dite à Mama fut de s’en aller. On peut regretter souvent ses paroles, on se les repasse en boucle jusqu’à ce que tout ne devienne que des souvenirs. Je pris place à table avant de demander une eau pétillante. Je ne buvais de l’alcool que lorsque je désirai séduire l’homme en face de moi. Ou la femme. Mais je manquai un peu de testostérone dans ma vie. Je sortis l’Outsider de Stephen King pour reprendre mon chapitre là où je l’avais stoppé. Les gens autour arrivaient, prenaient place et commandaient. Mon téléphone vibra et je le sortis pour voir que c’était un sms de la nourrice. Lucy voulait manger des pâtes. Encore ? Quand on est mère célibataire, notre temps libre se réduit de moitié et les rencontre aussi. Tout n’est qu’une question de timing. Je sortais pour coucher, je déjeunais en travaillant et je dormais en réfléchissant. Je sentis que quelqu’un était en face de moi et je levai les yeux pour marquer un temps d’arrêt. Mon livre glissa de mes genoux pour atterrir lourdement sur le sol et ma bouche s’assécha. Je le connaissais. Mais pour comprendre la chose, il faut remonter trois ans en arrière. Lorsque j’étais encore mariée à Artémis et dans un bar. Les souvenirs étaient un peu flous mais je me suis retrouvée à lui faire du charme de manière peu subtile avant de me ressaisir. Je passais une main dans mes cheveux avant de hocher la tête. il était très beau, plus beau que dans mes souvenirs embrumés à cause de l’alcool. Des yeux noisette, des cheveux bouclés et une belle barbe. Tout à fait mon type. Je pouvais sentir mon pouls s’accélérer et je me calmai mentalement de ne pas prendre mes jambes à mon coup. Les bruns au regard ténébreux, je les fuyais comme la peste. Il avait l’air immense en plus. « Oui, Mais vous… tu… » Bordel, je ne comprends rien avec cette langue. « Tu peux m’appeler Sh… Shay. » Je me mordillai la lèvre nerveuse avant de lui serrer la main. Une main ferme, chaude contrairement à la mienne qui ressemblait à celle d’un enfant. « Désolée je suis arrivée en avance parce que… j’avais peur d’être en retard en fait. Ce qui est stupide je suis d’accord. Et je parle très vite quand je suis nerveuse. » Ok, on se calme. On se ressaisit. Visiblement il ne se rappelait pas de moi ce qui était mieux car j’étais blonde -couleur grotesque- et un peu trop empâtée. Et puis rendez-vous d’affaire donc couché vagin !
Rencontrer des jeunes écrivains est clairement dans tes habitudes. En général, tu les rencontre à ton bureau autour d'un café absolument infecte provenant de machine à café de l'immeuble. Rares sont les rendez-vous qui se transforment en diner d'affaire. Cette semaine, t'as dû faire des pieds et des mains pour concilier ta vie professionnelle et cette nouvelle vie qui s'offre à toi en tant que père célibataire. Toi qui a toujours voulu découvrir les joies de la paternité, t'es servis. S'occuper d'un enfant est un véritable travail à plein temps. Tu savais que tu que de t'occuper d'un enfant n'était pas de tout repos, cela dit t'étais loin de te douter que ça serait si compliqué. Heureusement pour toi, tes amis et ta famille te donnent un coup de main dès que t'en as besoin. Jamais tu ne pourra les remercier de tout ce qu'ils ont fait pour toi depuis qu'Anna t'as lâchement abandonné. Anna était tout pour toi. Elle représentait ton passé, ton présent et ton avenir. Lorsqu'elle est partie, elle a tout emporté avec elle. Tout, absolument tout. Ton coeur, ton sourire, ta joie de vivre. À l'époque, tu voyais toujours la vie du bon côté. Bon vivant, t'étais jamais le dernier à faire la fête. Et d'un coup, du jour au lendemain, tout s'est arrêté et tu es devenu ce névrosé dépressif que la ville entière peut voir jour après jour. Ton travail est la seule chose qui t'as permis de tenir debout, la seule chose qui t'as permis de ne pas craquer. La douleur de la séparation est encore très présente, d'autant plus depuis qu'Anna est renouveau en ville. La douleur ne s'estompera pas mais aujourd'hui, t'es certain de vouloir aller de l'avant. L'heure n'est pas à la drague, tu es ici pour parler travail. T'es réellement intéressant par la demoiselle et par sa plume. Elle a un style particulier, elle sort du lot et c'est ça que tu apprécie chez elle. De plus, elle est très charmante. Tout à fait le genre de filles que tu apprécies côtoyer. Mignonne, jolie comme un coeur. Elle doit certainement avoir une foule de prétendants à sa porte et, peut-être même qu'elle a déjà un amoureux. Assis en face d'elle, tu la contemple un instant. Son livre se referme pour qu'elle puisse concentrer son attention sur toi. Sourire idiot sur le visage, tu ne détache pas ton regard du sien. Son visage te dit quelque chose, tu la connais et pour bien comprendre, il suffit de remonter trois ans plus tôt. Ça ne faisait que deux ans qu'Anna t'avais abandonné, Matt -ton meilleur ami- t'as trainé avec lui dans un bar de Brisbane. Pendant que ton ami était en train de draguer la serveuse, avec une bonne dose d'alcool coulant dans ses veines. Toi, t'es resté planté au bar avec ton verre de cocktails sans alcool posé devant toi. C'est elle qui t'as dragué à l'époque avant de se raviser et de partir en te laissant seul, une nouvelle fois. À l'époque, tu ne lui en a pas voulu. Ce n'était pas ta volonté de te caser mais tu n'aurais certainement pas refuser de passer une nuit en sa compagnie. Soigner le mal par le mal. Trois ans se sont écoulés, jamais tu n'aurais pu penser que tu la recroiserais un de ces jours. Durant les trois années, tu as beaucoup changés. Autant physiquement que mentalement. Toujours des bouclettes dans cette crinière que t'as parfois du mal à dompter, tes yeux noisettes sont parfois cachés par une paire de lunettes -tu n'as plus vingt ans- ou des lentilles comme en ce moment. L'absence de muscles se fait voir sur ton corps, il va falloir que tu te rendes à cette salle de sport. Le dire est une chose, le faire en est une autre. Ta barbe a poussée. Si au début tu avais des doutes, tu ne regrettes pas ton choix de t'avoir laissé pousser la barbe. Elle bégaie, ne sachant pas si elle doit te vouvoyer ou te tutoyer. Tu souris à la jeune femme. "Enchanté Shay. Tu connais déjà mon prénom je crois !" Vous vous serrez la main, t'aurais voulu lui faire la bise. Serrer une main est bien trop conventionnelle et bien plus de circonstances qu'une bise. « Désolée je suis arrivée en avance parce que… j’avais peur d’être en retard en fait. Ce qui est stupide je suis d’accord. Et je parle très vite quand je suis nerveuse. » La jeune femme parle, elle ne s'arrête plus. À la fin de sa phrase, tu laisse échapper un léger rire. "Nous avons un point commun alors. Je parle aussi très vite et souvent pour ne rien dire d'intéressant quand je suis stressé." Ton regard ne la lâche pas. T'as mis un certain temps avant de se souvenir d'elle, à l'époque elle était blonde. Cette couleur brune lui va à ravir et la mets bien plus en valeur. Le serveur arrive afin de prendre la commande de votre déjeuner. "Jvais prendre une salade composée à base de chèvre et euh .. un risotto. On verra après pour les desserts ?" Demandes-tu à la jeune femme assise en face de toi. Tu rends la carte des menus au serveur puis la laisse dicter sa commande. T'es complètement hypnotisé par la beauté de cette jeune femme ça fait bien longtemps que tu n'as pas ressentis de tels sentiments envers une demoiselle. Des papillons dans le ventre, le coeur qui s'emballe. Calme Lukà. T'es ici pour parler affaire.
J’ai toujours un livre dans mon sac. Quand on redevient célibataire, on comprend qu’il faut des boucliers pour parer à des gens passablement toxiques. Les écouteurs, le téléphone qui sonne au bout de quinze minutes et ensuite le livre. J’ai toujours été passionnée de lectures. Seule fille d’une fratrie de douze enfants, j’avais souvent besoin de m’isoler. De me mettre dans ma chambre avec un bon pavé, allongée sur mon lit. et de dévorer un ouvrage. J’ai transmis ce don à Lucy, cette passion. Certes, elle ne lirait pas mes livres avant ses trente-cinq ans car il y a certains passages assez osés. Voire même plus qu’osé. Mais je ne contrôlai pas ma plume. Donc, j’écrivais soudainement prise d’inspiration en pleine nuit le plus souvent avec mon petit rituel. Un bon verre de vin, des gâteaux secs et enfin une cigarette. Je me mettais dans ma bulle pour écrire et j’attendais qu’elle explose. Les premières années, celles avec Artémis, j’attendais qu’il dorme ou qu’il soit absent pour m’adonner à mon passe-temps. Ensuite, étant mère célibataire d’une petite fille de cinq ans, il y avait tellement de choses à faire. Entre les lessives, les cauchemars, les terreurs nocturnes, les repas. J’étais devenue indépendante. Et donc j’écrivais lorsqu’elle dormait. Après l’histoire du soir. Je caressai ses cheveux noirs pour m’isoler sur la pointe des pieds et me plonger dans mes histoires. Les romans pouvaient devenir des parts de nous-mêmes. Raison pour laquelle dans ma première histoire, un infidèle était présent. Dans celui d’après, l’héroïne se retrouvait en Inde après le décès inattendu de ses parents. Et dans le dernier, la romance tournait autour du monde de la nuit. Alors que j’étais perdue dans mes pensées, j’entendis l’hôtesse montrer la table à quelqu’un. Il était temps. J’avais cette mauvaise habitude d’arriver en avance. Trop avance. Je levais donc le nez en refermant le livre. Le pavé que j’avais sur les genoux et qui se retrouva subitement au sol. Je marquai un temps d’arrêt et mon interlocuteur également. Heureusement qu’il ne m’avait pas reconnue car j’étais très laide lors de mon mariage. Certes, ce n’est pas une raison pour tromper sa moitié -car je suis une bombe au lit- mais tout de même, je ne faisais aucun effort. Je déglutis avant de sourire. Mon sourire de professionnel, le colgate blancheur qui essaie de cacher le malaise. « Oui Lukà, très jolie prénom. » Mon sourire s’agrandit et je dodelinai de la tête avant d’avoir une bouffée de chaleur. Mon type d’homme. Non, je ne battrai pas des cils comme une biche énamourée. Certes, ça faisait un moment que je n’avais pas eu de rapports charnels avec un homme mais c’est mon éditeur tout de même. Donc les hormones, au placard. Son rire me réchauffe le cœur et je sens les papillons quitter leur arbre. « Visiblement, ça nous fait un point commun. » J’aurai pu faire un affreux clin d’œil aguicheur mais j’étais trop choquée par mon accent pakistanais qui ressortait sous le coup de l’émotion. et j’avais chaud partout. De la tête aux pieds. On se calme, on respire. D’ordinaire, je fuirai les hommes de la sorte comme la peste mais il y avait des chances que j’ai de bons conseils. Je l’écoutai passer commande. Une voix chaude, une chocolate voice tellement sensuelle. Focus, focus sur le rendez-vous. Alors qu’on s’adresse à moi, je me sens rougir. J’humecte mes lèvres avant de jeter un œil à la carte. « La même chose qu’aaqa. » Merde, me voilà qui parle en ourdou. Oh la catastrophe. « monsieur et je vais prendre une autre eau pétillante. » Je lui tends ma carte avant de me pencher pour ramasser mon livre. Pendant un instant, j’oubliai que ma robe était un peu décolletée mais je me relevai d’une traite. « ça me va pour les desserts. Je ne suis pas très difficile. Quand on est habituée à finir des yaourts pour enfants, on voit le monde différemment. » J’eus un petit éclat de rire avant de prendre une gorgée. « Alors Lukà, comment, comment, comment avez-vous eu vent de mes écrits ? Je ne suis pas très connue et je publie sous un pseudo en plus. » Nouveau rire alors que je me mis à entortiller ma mèche autour de mon index. Ok, j’étais entrain de flirter comme une pétasse. Je me redresse alors pour poser ma main sur la table. « Oh et ne soyez pas stressé avec moi. Je ne mords plus. Seuls mes personnages le font. » Et c’était pile le moment pour fermer ma gueule. Yep !
Son livre attérit sur le sol. Tu te baisses pour le lui ramasser pour venir le poser sur la table devant elle. "Très bon choix de livre !" Stephen King n'est pas l'un de tes auteurs préférés, cela dit tu respectes beaucoup son travail, sa plume et sa notoriété. Si un jour, tu pouvais publier le futur Stephen King, t'en serais tout euphorique. Clairement, ce n'est pas encore le cas. Tu n'as publié que des petits auteurs qui ont bien souvent décrochés dès leur premier ouvrage. C'est dommage mais certains ne supporte pas la pression d'écrire un livre. C'est beaucoup de travail et t'estime ne pas être un patron trop chiant, chacun écrit à son rythme. Certains auteurs même un an voire deux à écrire leurs bouquins. T'espère que ça ne fera pas la même chose avec Shay. Tu crois en elle, tu porte beaucoup d'espoir sur ses écrits. T'es prêt à attendre le temps qu'il faudra mais tu veux réellement la publier. Ses écrits sont interdit aux moins de dix-huit ans, voire même aux moins de vingt-cinq ans. Même toi, le passage que tu as lu de son oeuvre sur Wattpad t'as un peu choqué. Il t'en faut plus que cela pour t'effrayer. Tu ne connais rien d'elle. Tu ne connais pas son histoire, son passé et son présent. Tu ne la connais pas mais tu as envie d'apprendre à la connaitre. Après tout, elle n'est pas une inconnue. Votre première rencontre date d'il y a trois ans pourtant, t'as l'impression que ça date d'hier. Comme si les trois dernières années étaient passés en un claquement de doigts. Shay est belle. Elle te plait beaucoup, elle t'attire, elle t’obsède. Sa chevelure brune légèrement ondulé tombe à la perfection de part et d'autres de sa tête. Ses yeux noisettes se perdent dans les tiens. Soudainement de bien impures pensées te traversent l'esprit. Tu te vois l'emmener chez toi, dans ton lit. Tu t'imagine la déshabiller, collant ton corps dénudé contre le sien puis, tu lui ferais l'amour. Sauvagement ou non, c'est comme elle veut. Tu reprends tes esprits soudainement ton regard toujours plongé sur la demoiselle. Sa voix mélodieuse résonne tout près de toi, tu souris lorsqu'elle complimente ton prénom. Tu le porte avec fierté. Ta mère l'a parfaitement choisis, ne pas l'assumer serait comme avoir honte du choix que ta mère a fait. Tu l'estime beaucoup ta mère. Pour toi, elle représente beaucoup de choses. La force, tu te bats pour elle a quotidien. Pour qu'elle soit fière de toi et de l'homme que tu deviens au fur et à mesure que le temps passe. "Merci !" Réponds-tu en affichant toujours ce sourire idiot sur ton visage. Sa beauté est telle qu'on dirait une déesse. Elle t'obsède, tu ne parviens pas à décrocher ton regard de son si joli minois. C'est la voix du serveur qui te sort de tes pensées. Shay et toi passaient commande, le serveur s'en va avec et n'en reviendra que quelques minutes plus tard. Vous êtes à nouveau seul. "J'espère que le lieu de rendez-vous te convient. J'ai un emploi du temps ultra serré aujourd'hui." T'aurais pu l'inviter à déjeuner chez toi mais tu n'as pas eu envie de l'empoisonner. T'es un très mauvais cuisinier. Elle vient se pencher et, tu as le droit à une superbe vue sur le décolleté de la demoiselle. Tu te sens légèrement excité soudainement. T'entends déjà les remarques déplacées de la part de ton meilleur ami ou bien de ta cousine, cette même fille qui te botte les fesses pour que tu rencontre une fille depuis six ans déjà. Tu secoues la tête de droite à gauche afin de reprendre tes esprits. Tu t'arrête net, bloquant sur ses derniers mots. "T'as un enfant ?" Mère célibataire ? Serait-il possible qu'elle est quelqu'un dans sa vie ? Et merde ! Tu regrettes tout ce que tu as pu penser d'elle ou faire avec la jeune femme. Mieux vaut reprendre son sérieux et reporter ton attention sur le but de ce rendez-vous ; ces écrits. "J'ai pu lire un extrait de tes écrits sur wattpad. J'ai adoré. C'est osé, très osé. Ça sort de l'ordinaire et ça me plait. De plus, ta plume est parfaite." Comme toi, tu as envie de lui dire mais tu te retiens. "J'aimerais beaucoup te publier. Jsuis certain que t'as un immense potentiel. Bien sûr, tu peux garder ton pseudonyme, personne ne saura que ces livres viennent de toi." Il n'y aura qu'elle et toi qui seront au courant. T'éprouve une réelle envie de travailler avec elle. "T'écris en ce moment ? Je serais honoré de te lire !" Le serveur revient apportant une carafe d'eau plate ainsi qu'un verre d'eau pétillante pour elle. Il ne s'absente qu'une minute avant de revenir avec vos salades.
Je lui fais mon plus beau sourire alors qu’il me rend mon livre. Nos doigts s’effleurent légèrement et je le sens. Ce courant électrique. Comme si on venait de me foudroyer sur place. Mon cœur s’accélère un peu. « Merci. J’aime beaucoup sa plume mais celui-ci n’est pas son meilleur, dis-je avec un petit rire. » Soudainement, je me détends un peu. Je tire sur la pince qui retenait mes cheveux pour les détacher sans quitter son regard. je suis comme hypnotisée par ses yeux bruns. Ce regard chaleureux qui semblait me caresser sans oser. Je pourrais le dévisager sans vergogne mais à la place, je me ressaisis car c’est un déjeuner d’affaires. Alors pourquoi est-ce que je me mords la lèvre et que je me penche légèrement pour lui faire mon plus beau sourire. le sourire charmeur. On dirait que l’ambiance de ce repas qui n’a pas commencé est en train d’évoluer. Mais je n’ai pas envie que ça parte dans ce sens. Je ne connais rien de lui. juste son prénom et son nom. Pourtant, je peux me revoir trois ans en arrière en train de lui caresser distraitement la main, hypnotisée par son regard. Naturellement un compliment sort de ma bouche. Et je pourrais le faire également avec son corps. Je me demande ce qu’il y a en-dessous de ses vêtements. Est-ce aussi chaud que sa main ? ça devait faire des années, voire même une décennie, que je n’avais pas ressentie quelque chose de la sorte pour un homme. Après mon divorce avec Artémis, je me suis plus tournée vers les femmes, explorant une autre facette de ma sexualité. Mais j’aimais également la force brute masculine. Je hochai la tête alors qu’il vint à me remercier pour sourire à nouveau. « Et vous… » Je fronçai un peu le nez. « Tu as également un sourire très charmant. » Déroutant même. Je me tourne vers le serveur qui fait éclater notre bulle. Je prends une profonde inspiration. J’avais chaud d’un coup. Et cette robe me semblait trop serrée. En parlant de serré, je tourne la tête vers lui. « Hm. Pas de problèmes. Je suis de retour à Brisbane depuis quelques semaines et je ne connaissais pas cet endroit. » Je me demandai s’il se souvenait. Le fait que j’avais failli l’embrasser à pleine bouche trois ans plus tôt. Je me penche donc pour me décider à ranger mon livre. Je pourrais couvrir ma poitrine mais je décide que non. Je surprends son regard alors qu’il lorgne ma poitrine. Célibataire ou infidèle ? Il avait un si joli visage. On avait envie de lui faire des câlins à ce grand nounours, je pencherai pls pour célibataire et parce que ça m’arrange dans le fond. « Oui, j’ai une petite fille de sept ans. Je l’élève seule, c’est pour ça que j’ai ce besoin de publier de manière anonyme. » Je me penche un peu pour venir mettre une certaine intimité entre nous. Je lui fais un sourire complice alors que mes doigts effleurent doucement les siens. De nouveau cette étincelle. « Même si entre nous, Shayleen est mon prénom de naissance. Je l’ai changé à ma majorité. » Je le trouvais très moche. J’avais opté pour un diminutif malgré le fait que ma mère était choquée. En profond désaccord comme toujours. « Bah c’est ça quand on est maman. On a toutes sortes de fantasmes qu’on ne peut assouvir. Donc j’ai décidé de m’adresser aux femmes dans le même cas que moi. Célibataire et frustrée. » Je rigolai avant de venir jouer avec mes cheveux. J’avais envie de passer ma main dans les siens car je voulais vérifier s’ils étaient doux qu’ils en avaient l’air. « Oh oui, je t’ai amenée un extrait de mon dernier chapitre. Sauf que je te conseille de le lire chez toi. Ils sont plus ou moins… » Je fus interrompue par le serveur qui vint nous apporter nos boissons et nos entrées. Je pris donc ma chaise pour me rapprocher de lui. Mon genou frôla doucement le sien. « Ils sont en train de faire ça dans la douche. Et si le précédent t’a choqué, tu ferais mieux de t’en abstenir. » Je ris à ma remarque avant de me pencher à nouveau pour me saisir du feuillet de quelques pages que j’avais imprimé dans la précipitation du départ. Je le glissai sous la table, effleurant sa jambe de ma main avant de la retirer vivement. Il ne fallait pas tomber dans ce genre de travers. Donc, je me décidai à m’intéresser à mon assiette. Même si pour le coup, je n’avais pas très faim de nourriture.
Lorsque tu viens ramasser son livre, qui a attérit sur le sol un peu plus tôt, afin de le poser à ses côtés, la jeune femme te lance un sourire. Tu craques, littéralement. Une femme qui lit a beaucoup plus de chances de te plaire mais ce n'est pas un critère de sélection. Anna en lisait quelques uns, cependant elle était loin d'être aussi passionnée que toi par les livres. Tu la complimente sur son choix de livre même si cet auteur n'est pas ton préféré. "T'en as d'autres que tu adore ? Peut-être qu'on aura l'occasion de discuter littérature un de ces jours." Bien évidement que tu comptes la revoir, tu tiens vraiment à travailler avec elle. Une femme qui lit suscite un réel intérêt pour toi et elle, la femme en face de toi, ne fait pas exception. D'autant plus que vous vous connaissez déjà. Certainement qu'elle se souvient de toi, cela expliquerait sa bouche grande ouverte et ses yeux sortant presque de ses orbites. Tu reviens t'assoir en face d'elle, ton regarde ne la lâche pas. Elle est belle. Ses cheveux sont maintenus par une pince dans ses cheveux. Shay se détache ses longs cheveux bruns qui tombe à la perfection de part et d'autres de sa tête. Tu te mords la lèvre inférieure. Ton regard tombe sur ses lèvres, tu as envie d'y poser les tiennes et de gouter à ses lèvres, lui offrant un baiser digne de ce nom. Comme ceux que l'on voit dans les films au cinéma. Doucement Lukà, il ne faudrait pas effrayer la demoiselle. Ce repas ne ressemble pas trop à un déjeuner d'affaire, plutôt à un déjeuner entre deux membres de Tinder se voyant pour la première fois. Site sur lequel tu n'y as jamais mis les pieds et qui ne te recrutera jamais. Ce n'est pas ainsi que l'on rencontre quelqu'un. Il faut sortir, aller à la rencontre des gens. C'est toi qui dit ça ? Toi qui a passé six ans enfermé chez toi, dans ta petite bulle ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Elle a un peu de mal à te tutoyer, ça te fait sourire lorsqu'elle se reprend pour te complimenter sur ton sourire. "Merci !" Dis-tu d'une voix suave, calme et posé à la fois. Tu n'as pas pour habitude de sourire ainsi, à une femme. Pourtant, ce soir, tu sors de ta zone de confort. Après cette soirée au bar, il y a trois ans, tu ne l'as plus jamais revus. Brisbane est une très grande ville, plus de deux millions d'habitants, il est aisé de ne pas parvenir à se croiser. Mais trois ans, c'est long tout de même. Tu te souviens d'elle, à l'époque tu l'avais trouvé vraiment très belle. Peut-être aurait-il pu se passer quelque chose entre vous mais, tu étais bien trop meurtri et blessé par l'abandon de ton ex femme. Ton coeur souffrait, ça ne faisait que deux ans. C'était trop tôt pour sauter le pas avec une autre femme. Trop tôt selon toi, car d'après ton meilleur ami, t'aurais dû le faire. Le serveur arrive avec vos assiettes de salades, une carafe d'eau plate et un verre d'eau pétillante pour elle. "ça fait très longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans cet endroit, j'aime bien !" Comme tous les endroits, à peu près de Brisbane, tu es très fier de ta ville. Tu ne déménagerais sous aucun prétexte. La jeune femme te parle de sa fille, un autre point commun entre vous. Tu lui souris et commence à déguster ta salade. "Je comprends oui. C'est même mieux pour préserver ta fille. Comment s'appelle-t-elle ?" Demandes-tu à la jeune femme qui vient de piquer ta curiosité. "J'ai moi aussi un fils de six ans. Je viens tout juste de le retrouver .. je n'en ai la garde qu'une semaine sur deux, il est chez sa nourrice là d'ailleurs !"Parfois, lorsqu'il n'a pas école, tu l'emmène avec toi au bureau. Tu lui as aménagé un petit coin exprès avec des livres, de quoi dessiner et quelques jouets. Un vrai papa poule, comme dirait ta cousine. Shaylee, Shay. Ce prénom sonne merveilleusement entre ses lèvres. Elle le porte très bien. Célibataire et frustrée ? Rencontrer quelqu'un n'est pas facile en étant sans enfants, mais avec un enfant ça doit être plus compliqué. Ça effraie beaucoup de gens de devenir beau-père ou belle-mère. Heureusement que ça n'a pas effrayé le tien, ta mère rayonne de bonheur avec lui. "Je comprends oui et c'est tout à ton honneur de vouloir leur offrir un petit moment de répit dans leur folle journée de maman débordée. "Tu souris. Lorsqu'elle vient se coller à toi. Un frisson te parcoure la colonne vertébrale. Son genou touche le tien. Tu prends la feuille entre tes doigts, ils viennent effleurer ceux de la jeune femme. Légère décharge électrique qui te déclenche des frissons le long de l'échine. "oh je vois ! Je le lirais ou le dévorerais plutôt. Je suis certain de ne pas être déçu de ta plume !" Elle écrit parfaitement bien, chaque mot semble être choisis avec soin. Elle pique une nouvelle fois ta curiosité, sourire en coin tu t'approche de ton oreille. "je le lirais quand même. Je sens que je vais adorer. Toi aussi, tu l'as le fantasme de la douche ?" Tu te recule d'elle un instant afin d'admirer son joli visage. Il y a une certaine attirance entre elle et toi, tu ne peux pas le nier et elle non plus. Elle te plait beaucoup, elle t'attire. Tu ne fais pas partis de ces hommes morts de faim, prêts à sauter sur n'importe quelle femme pour se satisfaire. Tu termine rapidement ton assiette de salade et la regarde manger la sienne. Tu pourrais l'observer durant des heures tellement sa beauté t'envoûte. T'éprouve même ce besoin de la dessiner. Tu grave chaque trait de son visage, de ses cheveux dans ta tête afin de t'en souvenir à la perfection.
Je n’ai pas l’habitude de faire du charme à un homme de la sorte. Généralement, je ne suis pas intéressée par eux. Par ce qu’ils dégagent et le souvenir d’Artémis s’impose légèrement à mon esprit. A chaque fois. Je souris alors avant de rougir sans réellement le vouloir. Il est vraiment très séduisant et j’apprécie la présence d’une petite barbe qui lui donne un côté un peu plus sauvage. « Je suis anglaise donc je suis plus tournée vers ce genre de littérature. Jane Austen, Thomas Hardy, George Orwell. Enfin je lis un peu de tout et toi ? » Je lui retournais la question car il est vrai que j’avais toujours un livre dans mon sac. J’avais redécouvert la littérature alors que j’étais enceinte de Lucy. Ma grossesse ayant été pénible, j’ai dû me replonger dans mes livres. Je n’étais alors pas encore mariée et j’ai pris plaisir à me plonger dans des livres un peu érotiques. A cause des hormones, de mes envies inassouvies car il avait peur de faire mal au bébé. Les hommes. Et puis dès lors, les livres ne m’avaient plus quitté. Seulement, je n’écrivais que depuis deux ans. que depuis que j’avais quitté Artémis. Et après mon divorce, je m’étais sentie comme un oiseau qu’on venait de libérer d’une cage. Comme si je venais de déployer mes ailes. Je reportais mon attention sur mon interlocuteur. Il avait une voix rauque, chaude. Comme si on m’enveloppait dans une couverture chaude. Je déglutis pour me ressaisir avant de venir détacher mes cheveux sans le quitter du regard. Le sien était brûlant. Ma robe semblait de trop mais je ne suis pas du genre nudiste. Je le soupçonnais même de se rappeler. De se souvenir de notre rencontre mais je ne mettrais pas les pieds dans le plat. Je n’étais plus la même. du moins, je ne cessai de me répéter que j’avais changé pour mon plus grand bien. Mais je me rappelai de chacun des gestes, des regards et de mes verres. J’étais légèrement trop saoule. Heureusement, j’avais stoppé mes conneries et maintenant, j’avais des amantes occasionnelles sans pour autant m’attacher. Je ne voulais plus souffrir. J’avais cru qu’on m’arrachait le cœur et une part de moi-même. j’avais désiré cet enfant mais je ne pouvais plus. je n’aurai pas supporté vivre cette grossesse seule. je n’aurai pas supporté de devoir m’occuper d’un nouvel enfant. Et le cacher au père. Pourquoi ? Certes, je ne voulais plus qu’il voit Lucy car à mon sens, il était complètement irresponsable. Et le fait qu’il ne vienne pas en personne au divorce l’avait prouvé. J’éloignai cependant ses pensées avant de me tourner vers mon interlocuteur. Il dégageait quelque chose. sexy mais à la fois doux. Une sorte de peluche avec des griffes. « C’est vrai que c’est sympathique. Ça change des fast-food en tout cas. » Je ris légèrement à ma remarque avant de revenir à Lukà. Un très beau prénom. On n’en voyait plus. Je remercie le serveur d’un très beau sourire avant d’en venir à mon assiette. « Elle s’appelle Lucy. Je voulais lui donner un prénom qui rappelait mes origines mais le père a posé un véto. Donc c’est Lucy. » Je commence à manger ma salade qui n’était pas mauvaise. En même temps, j’ai dû faire un régime drastique donc manger de salade, je connaissais. « Mais… tu l’avais déjà vu avant ou tu viens juste de le rencontrer ? » Je fronçai les sourcils avant de faire un sourire désolé. « Je suis navrée, je suis un peu curieuse. J’ai la garde exclusive de Lucy. Et non, je ne te parlerai pas de son père. Sujet sensible. » Je minaude un peu avant de passer une mèche de mes longs cheveux derrière l’oreille. « Et ça va ? Tu t’en sors ? Il s’appelle comment ? Enfin, je sais qu’on ne se connait pas mais si t’as besoin d’un ou deux tuyaux, je peux t’en donner. » C’est tout moi ça. Mon côté généreux qui ressort. Mais je savais ce que c’était que d’avoir un enfant à temps plein. Lucy n’avait que cinq ans lorsque j’ai quitté mon mari et je me suis retrouvée toute seule. parce que ma mère m’avait reniée suite à l’avortement et mes frères avaient tous des occupations et leurs vies de famille. « Oh je n’ai pas forcément que des femmes qui me lisent. Mais je le fais surtout pour moi. j’aime bien donner… » J’eus un rire gêné avant d’évoquer cette partie niaise. « Une fin heureuse à mes histoires mais de manière un peu plus sensuelle. » Je pose mes couverts ayant fini mon assiette avant de me pencher pour récupérer les feuillets. Puis, je décidais de venir me rapprocher un peu de lui. Histoire que personne ne tombe sur notre conversation. Ce rendez-vous tournerait-il à un rencard non désiré ? « Je n’écris pas si bien que ça, dis-je en rougissant de plus belle, ce n’est pas tous les jours qu’on me fait des compliments. » Enfin ce n’est pas un homme qui m’en ferait vu que je les fuyais comme la peste. Lorsqu’il se penche à mon oreille, je ne peux réprimer un frisson. Je sens une bouffée de chaleur monter en moi. Je le laisse s’éloigner avant de me tourner vers lui pour venir poser ma main sur son genou. C’est à mon tour de me pencher à son oreille. Mes cheveux effleurent son torse. « Je l’ai déjà fait sous la douche. Raison pour laquelle mes écrits sont si sensuels, Lukà. Mais ce ne sont que de vagues souvenirs maintenant. » Je me retiens de faire un autre geste avant de m’écarter. Cette situation devenait un peu plus torride à mesure que l’on discutait. Et ça me donnait une nouvelle idée. Comment rendre une situation érotique en toute circonstance. J’ôte donc ma main de son genou pour venir la reposer sur la table. De ma main vacante, je rejette mes cheveux en arrière avant de me tourner à nouveau vers lui. « T’avais pas de barbe il y a trois ans. J’aime bien le changement. Ça te donne un aspect plus mature, plus sauvage. » Il est peu de dire que j’ai toujours eu un faible pour les hommes à barbe. Je picore encore un peu avant de reposer mes couverts. Je peux le voir qui m’observe alors je me tourne vers Lukà à nouveau avant de sourire. « J’ai un truc sur le nez ? Demandai-je avec un petit rire en touchant ce dernier. »
T'es totalement chamboulé =, t'as pas pour habitude de draguer des femmes. Anna a été ton grand amour, lorsqu'elle est partie ton coeur fut brisé. Tu as été anéanti, plus le goût à rien. Si tu sortais, c'était uniquement en compagnie de ta cousine ou de ton meilleur ami. T'avais toujours besoin d'une baby sitter avec toi. Aucune femme ne t'as tapé dans l'oeil depuis Anna et puis, elle est arrivée. Shay a débarquée dans ta vie il y a trois ans maintenant. Une rencontre dans un bar, un peu de séduction de ton côté comme du sien et puis plus rien, la jeune femme a disparue aussi vite qu'elle est arrivée. Tant pis, c'est la vie. Et puis, la revoilà à nouveau dans ta vie. Ce n'est certainement pas un hasard. Tu n'y crois pas de toute façon, tout ce qui arrive dans ta vie a une bonne raison de se produire. Ces retrouvailles avec Shay n'arrivent pas sans raison. Tu complimente la demoiselle sur son choix de lecture même si toi, tu n'affectionne pas particulièrement cet auteur. Tous les goûts sont dans la nature. Shay te parle des auteurs qu'elle apprécie lire. Elle te cite de très grands auteurs que tu apprécie également. Tu as au moins lu un livre d'eux, ou plusieurs pour certains. "Je suis comme toi, je lis de tout. Je t'avoue que je n'ai plus trop le temps de lire mes auteurs favoris avec tous les manuscrits que je reçois au quotidien à mon bureau. J'ai une pile de livres monstrueuses à lire chez moi mais je n'en ai pas le temps." Et le temps va grandement te manquer maintenant que tu as la garde alternée de ton fils. Il va te falloir t'adapter et t'organiser mieux que ce que tu ne fais actuellement. Tu as toujours un livre sur toi. Dès que tu as cinq minutes -ce qui est rare- tu prends plaisir à lire. Lorsque tu as le temps, t'aime te poser dans un parc durant ta pause déjeuner pour lire un peu. Anna lisait elle aussi mais bien moins que toi, tu avais donc mis un peu moins d'entrain à lire, après son départ, tu as repris la lecture. Les livres t'ont sauvés de l'ennuie, de la solitude. Tu ne sais pas comment t'aurais ou tenir le coup autrement sans les livres et ton travail, l'un ne va pas sans l'autre de toute façon. Tu as tellement de rendez-vous en ce moment que t'es obligé de voir la jeune femme lors de la pause déjeuner, ce qui est loin de te déplaire. La compagnie de Shay est très agréable. En plus d'être séduisante, elle est intéressante comme femme. Elle n'est pas très grande -du peu que tu te souviennes- mais elle a l'air d'avoir un petit caractère bien trempée, ça ne te déplait pas le moins du monde. À l'époque, tu t'affirmais bien plus que maintenant. Tu as appris à t'effacer, te tenir à l'écart des autres en faisant le moins de bruit possible. Tu te souviens très bien de Shay et de votre rencontre dans ce bar, elle était soûle et elle te plaisait déjà énormément. Ton coeur était encore plus brisé qu'aujourd'hui. À l'époque, tu ne te sentais pas prêt à trouver refuge dans les bras d'une autre femme. Aujourd'hui tout est différent, tu te sens prêt mais rien ne dit qu'il s'agira de Shay. C'est bien trop tôt pour se prononcer. Ton regard brûlant ne la lâche pas du regard et lorsqu'elle se penche pour ranger son livre dans son sac, tu peux avoir une magnifique vue sur son décolleté. Ça ne te déplait pas non plus. "Alors je te préviens, je suis un grand fan des fast food mais j'aime changer mes habitudes aussi. Si on bosse ensemble, peut-être qu'on se fera un fast food dans le milieu de mon bureau !" Tu fais déjà des plans sur la comète alors que la demoiselle ne t'as même pas dit si elle acceptait ou non de devenir ta cliente. Elle vient te parler de sa fille, elle a des étoiles dans les yeux lorsqu'elle en parle. Exactement de la même façon que toi lorsque tu parle de Jayden, ton fils. "C'est un très joli prénom en tout cas, j'aime beaucoup. Et je comprends que tu ne veuille pas parler de son père, on ne se connait pas après tout !" Elle a son jardin secret et tu as le tien. "Non .. Je viens de le retrouver .. Mon ex est partie à Sydney enceinte de six mois et demi .. six ans sans nouvelles d'elle, ni de notre fils.." Tu te retiens de pleurer, tu l'as assez fait comme cela. Ton assiette est vide, tu attends que le serveur vienne vous dé servir pour amener la suite de votre commande. "Il s'appelle Jayden. Je peine à prendre mes marques mais j'ai ma mère et ma cousine qui m'file un coup de main quand il est là. Merci, c'est gentil en tout cas !" Un petit sourire en coin des lèvres, tu l'observe en train de manger sa salade. Viens le moment où tu la compliments sur sa manière d'écrire. T'adore sa plume, de plus elle ose écrire des choses que personne d'autres n'oseraient. Elle a beaucoup de culot, d'audace et c'est qui te plait chez elle, d'un point de vue professionnel bien évidement. "Qu'importe ce que tu écris, tant que ça te plait à toi et à tes lecteurs. J'adore ce que tu écris parce que tu oses ce que beaucoup d'autres n'osent et ça me plait. Je me repéré mais j'adorerais bosser avec toi et publier ton roman. Je te mets pas la pression, on pourra bosser ensemble." Tu ais d'avance que si tu dois la voir quasiment quotidiennement, tu vas craquer de plus en plus pour elle. Tu crèves déjà d'envie de l'embrasser, de poser tes lèvres sur les siennes et de lui offrir un baiser, comme ceux que l'on voit dans les films. Shay se rapprohe de toi, le bout de tes doigts effleurent les siens. Elle te cherche. Sa main posée sur ton genou, tu as bien du mal à rester de marbre. "ah oui ? C'est toujours mieux d'écrire sur un sujet que l'on connait !" Sa manière de parler et d'agir avec toi te donne envie de lui faire l'amour sous la douche, tu ne l'as jamais fait avec Anna. T'as sûrement dû rater quelque chose. Lorsqu'elle se touche ses cheveux, tu deviens fébrile. Tu te mords la lèvre inférieure. "En effet non, j'étais pas très convaincu au début pis j'aime bien en fait. Ravi que ça te plaise !" Ses mots te donnent immédiatement le sourire, c'est con à dire mais elle te plait et t'aimerais tellement la revoir après ce déjeuner, et non pas que pour parler littérature. "Quoi ? Non pas du tout, je te trouve juste très belle.." Oups ! Attention Lukà, elle va croire que tu la drague. Ton visage devient écarlate, tu baisses la tête honteusement. Le serveur arrive et débarrasse vos assiettes vide, il ne mets que quelques minutes pour revenir avec vos assiettes de risotto. T'espère qu'elle ne te tiendra pas rigueur de ce que tu viens de lui dire et te plonge le nez dans ton assiette.
L’étincelle. Elle était rare et pourtant tellement décrite dans les livres. On l’idolâtrait, on la voulait mais on était peu à la ressentir. Alors c’est pour ça que lors de notre poignée de mains, ou même lorsqu’il m’a rendue mon livre, je me suis sentie bizarre. Parce que cette étincelle, je ne l’ai pas eue souvent. Voire même jamais. Souvent, on a cette attirance chimique pour une personne. qu’elle soit de sexe opposé ou non. Cette envie d’assouvir nos envies les plus primales mais l’étincelle, le courant électrique c’était rare. Alors soit, il avait la peau électrique et donc ça avait fait une réaction avec la mienne. soit c’était autre chose. j’allais donc devoir m’armer de ma pelle et commencer à creuser. Car il est rare depuis l’échec de mon mariage et depuis mon agression que je suis attirée par la gente masculine. Et dire que je me pensais lesbienne, je pouvais rire jaune. « Il suffit de le trouver, dis-je avec un petit sourire, tu peux lire dans les toilettes, pendant les pubs de la télé, en transport en commun. Il y a plein de moment où l’on peut se plonger dans une bonne histoire et… ça permet aussi de s’évader. » Bon certes, s’évader avec du Stephen King, il avait mieux. « Tout n’est qu’une question d’organisation. » Et j’étais une pro. Le fait de redevenir mère célibataire me permettait d’avoir un peu plus de temps pour moi. Quand Lucy partait chez des copines ou encore quand elle dormait. Que je m’autorisai un bon bain plein de bulles avec mon verre d’eau pétillante et mon livre. J’ai dévoré les sœurs Brontë de la sorte. Même si j’avais une autre idée en tête concernant un bain avec cet homme. Il dégageait une sensualité nouvelle qui me donnait envie de coucher un personnage comme lui sur le papier. un homme à la fois sexy mais également réconfortant. Il avait l’air d’être assez posé. L’exact opposé de moi puisque je suis une pile électrique. « Oh j’aime bien aussi. Si jamais j’accepte de travailler de concert avec toi, j’espère bien que nous aurons de très longues discussions dans ton bureau. » Même si à l’instant T, ce n’était pas une discussion qui m’imposait dans mon esprit. Mais plus un rapport sur son bureau. On chasse de suite les images érotiques de mon esprit de jeune mère en manque et on se penche sur le sujet. « Par contre je travaille par terre. Souvent, je suis sur mon ordinateur avec cinquante feuilles autour de moi. Et yes, j’ai pris un congé sabbatique à mon boulot donc à moi la vie d’auteure pour mamans frustrées. » Je ris à ma remarque avant de dégager mon visage. Mes cheveux étaient trop longs, il ne cessait de me cacher la vue. « oui mais je pense que l’on va apprendre à se connaitre… » un petit battement de cils. On se calme pétasse, range ta minauderie au placard. « Ah oui effectivement. » je me sens pâlir en imaginant le calvaire qu’il a vécu. Ma main se pose sur la sienne un instant par compassion avant de lui faire un petit sourire. « Tu sais on a très peu de souvenirs avant nos cinq ans donc maintenant tu as juste à faire en sorte de ne plus sortir du paysage. » Ma fille était encore traumatisée du fait d’avoir vu son père avec une autre. Et Lucy n’était pas stupide. Elle m’avait vu pleurer, elle m’avait également vu à l’hôpital branché avec des fils. « C’est joli Jayden. Et s’il ressemble à son papa, je ne m’inquiète pas pour lui. En tout cas, c’est bien d’être entourée. J’avais mes onze frères pour me tenir compagnie. » Bonjour la famille nombreuse. Je recommence à picorer ma salade pour voir qu’elle n’était pas mauvaise. Mais elle ne valait pas celle d’un petit restaurant de Coven Garden. Je pense que c’était le meilleur restaurant de ma vie. J’étais encore assez nostalgique de mon pays. Et j’espérai rentrer assez tôt. « Bah écoute je ne vois pas pourquoi les gens se mettent des barrières avec le sexe. C’est une chose naturelle et décrire la force brute de deux personnes prêtes à succomber à leur attraction, c’est électrisant. Je ne sais pas si tu me suis. Et c’est faux. D’autres personnes ont osé dont une qui a eu sa trilogie adaptée au cinéma. Mais je ne suis pas branchée SM. L’acte sexuel est fait pour se donner du plaisir et non de la douleur. » Et après un accouchement, tu vois les choses différemment. On dit souvent que l’on ne s’en souvient pas une fois qu’on a le bébé poisseux sur sa poitrine. J’ai subi un accouchement et je m’en souviens très bien même sept ans après. Donc me taper un imbécile qui a une érection uniquement en collant des coups de fouet à sa partenaire : no thanks. Même si je saluais l’effort de E. L. James. Je me rapproche donc de lui pour venir glisser mes feuillets. Naturellement, je pose ma main sur son genou avant de venir murmurer des paroles à son oreille. Je plisse un peu le regard avec mon sourire mutin avant de rire. « Ouais enfin je t’ai dit : ce ne sont que des souvenirs. » Ma voix se fit plus rauque et plus sensuelle sans que je ne veuille. « Je pourrais avoir besoin d’une piqûre de rappel à l’avenir. » Et d’ailleurs j’avais une nouvelle idée de situation érotique en tête. je la coucherai sur le papier en rentrant. Je voyais le tableau. Un déjeuner érotique dans un restaurant. Sans forcément en venir à un rapport charnel car l’érotisme ne s’arrêtait pas là-dedans. Mais également dans l’art de séduire. Savoir faire monter la chaleur chez une personne pour le pousser à avoir des pensées impures. Comme mon esprit qui s’égarait vers la peau olive de mon interlocuteur. Mes mains caressant son corps de long en large alors qu’il me soulevait sous la douche. STOP. On s’arrête là. « Moi j’aime bien. Et pour en revenir à mes passages osés, c’est très érotique de sentir la barbe de son amant sur sa peau. Donc, garde ta barbe. Ta future madame appréciera. Parole de femme. » Je lui glisse un clin d’œil avant de me tourner à nouveau vers lui. Et cet échange se fait naturellement. Les phrases s’enchainent, les réponses ne sont pas déguisées. Je me sens rougir à sa remarque alors que mon sourire s’agrandit. Seulement, je peux voir que Lukà s’inflige un malaise interne qui n’a pas lieu d’être. Je pose ma fourchette avant de prendre une inspiration pour venir passer ma main dans son dos avec douceur. « Hé géant barbu, arrête de t’infliger ça. je te trouve très séduisant aussi. » Je pose ma main sur la sienne pour le forcer à poser sa fourchette et me regarder. « Et si tu n’avais pas été mon éditeur… » Un sourire plus grand. « Eh bien, j’aurai mis en application quelques écrits que j’ai fait par le passé. » Ma main glisse sur son genou pour remonter lentement à mesure que j’approche mon visage du sien. « Et je ne parle pas forcément de sexe mais de cette tension qui précède le sexe. Tu sais quand le désir te prend à la gorge et que… » Mes doigts se perdent sur sa joue. « tu brûlerais presque suite à une combustion corporelle. » Je ne voulais pas qu’il doute de son sex appeal ou qu’il se mette des barrières. Je mets fin à la magie avant de lui glisser un clin d’œil. Pour retourner à mon assiette. « Alors sinon je pense que j’aurai besoin de conseils pour rendre ça moins chiant. Tu me plais bien donc je vais te garder un peu dans ma vie. T’es tout mignon avec ta taille de géant, ta petite barbe et tes bouclettes. Et t’as l’air d’avoir ton cerveau dans ta tête, pas dans ton pantalon. » Et dieu que ça changeait parfois.
Les livres qu'il t'arrive de lire, tu les choisis en fonction de leurs critiques littéraires ou bien parce qu'on te les as recommandés à un moment de ta vie. Sur ton cellulaire, tu as une liste aussi longue que ton bras de livres que tu as envie de lire. Malheureusement, tu n'as pas le temps. Tous les jours, ou presque, tu reçois des manuscrits de personnes désirant que tu les publies. Tu ne peux pas travailler avec tout le monde, c'est dommage. Faire un choix est compliqué, tu déteste faire de la peine en ne choisissant pas leur manuscrit. Tu n'as pas le choix, t'es obligé de faire des choix, tu ne peux pas tous les publier. Parfois, il t'arrive de te planter et parfois non. Ainsi est la vie, c'est le jeu du hasard. Certains livres que tu lis te chamboulent, d'autres pas du tout. Tu es assez difficile à convaincre en matière de littérature. "Ouais je sais que je pourrais lire à différents moments. La vérité c'est que je suis cruellement désorganisé, j'ai l'impression de courir tout le temps après le temps, les choses. C'est pire depuis que j'ai mon fils une semaine sur deux.." C'est ça ton plus gros problème, ton manque cruel d'organisation. Du plus loin que tu te souviennes, tu as toujours été débordé, tu as toujours couru après le temps et ses choses que tu avais à faire. Ça n'a pas changé en grandissant. "S'évader je suis pour, j'essaie de lire au moins quelques pages de mon bouquin le soir, avant de dormir. Parfois, je m'endors dessus et parfois, je suis tellement dedans que j'en oublie de dormir." Tu ne peux t'empêcher de rire lorsque tu repenses à ces instants où tu réalises que le réveil sonne dans deux ou trois heures. Cette femme en face de toi te plait énormément. T'aime parler avec elle, échanger. Tu as réellement envie de travailler avec elle, de la publier et de lui donner sa chance. T'es certain de ne pas te tromper avec elle, que tous les deux vous ferez du bon travail. Il y a des choses comme ça, dans la vie, om tout parait comme une évidence. C'est le cas avec Shay. Il te parait évident que vous puissiez faire un excellent travail sur son bouquin ensemble, même si cela doit prendre un an ou un an et demi. "Sans soucis. Nous pourrons travailler toute la journée et toute la nuit si tu le décides." Uniquement travailler ? Pas sûr, tu as envie de plus avec elle mais tu ne montre rien. Quelques images érotiques, sorties de tu ne sais où, viennent innonder ton esprit. "On travaillera comme tu le veux, ne te fais pas de soucis pour ça. Et où tu veux aussi, on est pas forcé de bosser au bureau. On peut le faire dans un café, chez toi, chez moi." Lapsus révélateur ? Jusqu'à maintenant, tu n'as emmené aucun de tes contacts professionnel chez toi, ni aucun travail. Le travail et la vie privée sont deux domaines bien distints pour toi. À une époque, tu mélangeais les deux, c'est terminé aujourd'hui. Mais si elle veut bosser depuis chez elle ou chez toi, tu accepteras. Toutes les excuses sont bonnes pour passer du temps avec elle. "J'adorerais apprendre à te connaitre.." Aussi bien la personne qu'elle est à l'extérieur mais celle qu'elle est à l'intérieur. "Peut-être qu'un jour, je rencontrerais Lucy et toi Jayden. D'ailleurs, si tu veux l'emmener un jour au bureau, on lui fera un petit coin pour qu'elle s'amuse ou dessine." C'est si elle veut bien évidemment. Tu ne veux pas la forcer la brusquer. Onze frères, t'en reste bouche bée. T'es fils unique toi, n'ayant grandis qu'avec ta mère et les Doherty près de toi. La conversation prend une tournure que tu n'aurais jamais pensé qu'elle puisse prendre. C'est loin d'être désagréable, ça fait longtemps qu'une femme ne t'as pas dragué de la sorte. Le plus souvent, elles te voulaient dans leurs lits mais pas elle, Shay est différente. "C'est la société qui veut ça je pense. Elle ne cesse de nous répéter que le sexe c'est mal, alors qu'en fait pas du tout. C'est la vie, sans le sexe nous ne serions pas là en train de discuter." T'es vraiment en train de philosopher sur le sexe avec une jeune femme ne te laissant pas indifférent ? Ta carapace est brisée, cassée. C'est un plaisir de lire une jeune femme qui n'a pas froid aux yeux de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Je ne suis pas non plus un fanatique du SM. Lorsque je fais l'amour, c'est en douceur. Ce n'est pas brutal." T'es réellement en train de lui décrire comme tu fais l'amour ? Après si ta partenaire veut que tu sois brutal, sauvage, tu le seras. Uniquement si elle te le demande. Elle te cherche, elle essaie de te faire craquer. Tu n'es pas le genre de mecs à sauter sur une femme pour tirer son coup. Plus romantique que toi, il n'y a pas. "ça ne fait jamais de mal une piqûre de rappel en effet." T'aime pas les piqûres mais celle-la, elle ne peut pas faire de mal. Elle ne te laissera pas un bleu visible aux yeux des autres durant un mois. Tu te perds littéralement dans ses grands yeux noisettes, tu rêve de l'embrasser et qu'elle soit tienne. De la tenir contre toi, la garder prisonnière de tes bras. Plaquer ton corps nu contre le sien, être en elle et lui faire l'amour. Sentir son souffle chaud dans ta nuque, entendre ses gémissements de plaisirs se mêler aux tiens. "Ah oui ? Si ça plait aux femmes, je vais la garder cette barbe alors !" Un jeu de séduction s'est installé entre Shay et toi, ça ne te déplais vraiment. T'aime ça. T'aime cette idée de plaire à une parfaite inconnue qui te plait en retour. Elle commence à rougir, tu souris et te laisser te perdre dans ses grands yeux noisettes. La demoiselle se rapproche de toi, toujours plus près. Sa main dans ton dos te fait frissonner. Tu rougis à ton tour. "Ah oui ? C'est vrai ce mensonge ?" Tu as de très gros doute sur ta capacité à plaire à une femme mais si elle te le dit, tu le crois. Elle ne mentirais pas, tu le vois dans ses yeux. "on ne travaille pas avec son éditeur ? C'est dommage, j'aurais sûrement été à même de te conseiller quelques pistes à exploiter, on aurait même pu les tester ensemble." Tu rentres clairement dans son jeu, répondant non sans envie à ce qu'elle te dit. "Je vois très bien ce qur tu veux dire." Tu souris. Ta main caresse la sienne. Sa main vient caresser ta joue. Décharge électrique qui te parcoure l'échine, c'est agréable. "J'irais même en enfer s'il le fallait !" Tu souris à sa dernière phrase, elle te plait bien aussi et tu n'as pas envie que ce rendez-vous soit le dernier. Tu passes ton bras autour de son corps, la tirant un peu plus contre toi. "Je te garde aussi près de moi. Tu verras,on fera du bon boulot ensemble. Tu me plais bien aussi. Tes yeux noisettes, tes cheveux chatains légèrement ondulés, ce corps si parfait. Je n'ai pas envie que ça soit notre dernier rendez-vous." Mélangé travail et sentiments n'est jamais bon mais tu n'y peux rien. T'es comme hypnotisé par cette jeune femme.
« Je n’ai jamais vu d’hommes organisés tu me diras. Mais après tout est une question d’habitude. Je peux t’aider si tu veux ? » Après tout, j’avais différents emplois du temps à la maison. Celui de Lucy, le mien, celui de Dev pour être certains qu’il aille chercher Lucy au foot. Plein d’activités parascolaires et je courais partout pour m’assurer qu’elle soit correctement remplie. Sauf qu’avec mon métier, je ne m’en sortais pas au début et la psy que je voyais m’avait dit que je devais m’organiser. Auparavant, je comptais trop sur Artémis, j’étais complètement dépendante de lui mais en devenant mère célibataire, j’ai dû faire les choses autrement. Et au final, ce n’était pas plus mal. J’avais passé une décennie avec lui. soit quasiment tout le début de ma vie d’adulte. « Lire est bon pour le sommeil. Ça évite les insomnies. » J’appréciais parler livres avec lui. déjà parce que je n’en avais pas beaucoup l’occasion dans mon entourage. Même si mes frères m’encourageaient à me faire publier. Je n’avais pas senti le feeling avec mon ancien éditeur. Une femme mais qui n’était pas très sympathique. Lukà transpirait une douceur, une patience et une compréhension qui m’attiraient. C’est avant tout une réaction chimique au fait qu’il était séduisant mais je me demandai si son esprit l’était tout autant que son physique. Bien avant de me mettre en couple sur le long terme, j’étais déjà attirée par ce genre d’hommes. le genre immense et un peu barbu. Il avait quelque chose dans le regard. quelque chose qui me poussait à aller vers lui. une sorte de douleur commune à la mienne. « Je pense que tu dois avoir d’autres auteurs quand même. je m’en voudrais d’accaparer tout ton temps. » Je ris légèrement avant de retourner à mon verre d’eau pétillante. Je pris une gorgée avant de constater que l’amertume du citron donnait un goût agréable à cette eau. « Proposition intéressante. Et puis je me demande à quoi peut ressembler ta tanière. » Je me penchai un peu pour plonger mon regard dans le sien. Je ne sais pas si le ramener chez moi serait une bonne idée. il risquerait de croiser Lucy qui s’interrogerait. Quoique nous ne ferions pas de mal. Cette attirance pouvait très bien ne pas être consumée. Elle pouvait rester intacte. Je ne savais même pas si elle était réciproque. Certes, je l’ai vu regarder mes seins mais c’est un homme avant tout. « Tu t’ennuieras vite à mon contact. Je n’ai pas de secrets à cacher. » Sauf le fait que mon ex-mari m’a trompée plusieurs fois, que je l’ai trouvé au lit avec l’une de ses maitresses, que j’ai avorté et que je me suis faite agresser. Oui bon, c’est vrai que j’avais un peu de mystères dans ma vie mais je ne confiai pas ce genre de soucis au premier contact. J’attendais un peu pour délivrer les informations au fur et à mesure. « Oui ou alors ils vont devenir copains et nous laisser en paix pendant qu’ils jouent aux voitures. Et elle va reprendre l’école. Ce qui est mon dieu, très bien. J’aime ma fille mais les congés d’été ont failli me rendre folle. » Entre le départ pour Brisbane, les préparatifs et Lucy qui ne tenait pas en place. Je ne lui avais pas dit pourquoi nous étions venues nous enterrer ici. Parce que je voulais qu’elle ait le choix de voir son père ou non. Je savais qu’elle avait été profondément traumatisée parce que je nous avions trouvé dans son bureau. Tout comme moi. Mais les frais de pédopsychiatres sont plus onéreux qu’un psy pour adultes. Le sujet dérive légèrement sur le sexe et je ne peux que mettre mon idée en avant. « Le sexe est quand même plus banalisée qu’il y a vingt ans. avec l’industrie du porno et les livres adaptés au cinéma. Je pense que si nous serions en train de discuter. Mais disons que la conversation serait moins intéressante. » Je pris un air songeur avant de venir boire une gorgée de mon verre. Je méditais sur ce que je venais de dire. j’avais quelques appréhensions à coucher de nouveau avec un homme. Et si mon vagin les rendait tous infidèles ? Les incertitudes de la femme trompée. j’en avais longuement parlé dans mon premier livre qui n’était pas en ligne. « Tu vas me faire rougir, Lukà, dis-je avec un sourire, personnellement je pense que j’ai oublié comment je fais avec un homme. Je n’en ai pas eu entre mes draps depuis un divorce et avec mon ex, je me laissais plus guider qu’autre chose. » J’eus un petit rire mais plus triste cette fois-ci avant de me projeter mentalement à ce que serait une activité sexuelle avec lui. En douceur. Je ne l’avais jamais fait en douceur. Sauf avec les femmes. « Je trouve la douceur plus érotique que la brutalité et la précipitation. Il faut prendre le temps de savourer l’instant et non le dévorer. » Je me rapproche de lui pour continuer de flirter. C’est comme si ces trois dernières années ne s’étaient pas écoulées et que nous nous retrouvions à nouveau dans ce bar. Au comptoir. Sauf que cette fois-ci, je n’avais plus la barrière de mon mariage et je pouvais me montrer un peu plus tactile. Je plongeai dans son regard chocolaté comme on plongerait dans une piscine sans se saisir. A vrai dire, mes yeux ne voulaient plus se détourner des siens. Même par nos assiettes. J’eus un nouveau gloussement. Je pense que je n’avais pas autant ri depuis longtemps. Ça me rappelait les débuts de mes flirts quand je n’étais qu’une adolescente. Et vu le rythme auquel battait mon cœur : je pense que je devais retrouver une nouvelle jeunesse. Il avait raison de vouloir garder sa barbe. « Tout à fait mon type d’homme pour être honnête, murmurai-je pour moi plus que pour lui. » Si le repas avait été fini, je serai sortie prendre une bonne bouffée d’air frais. « Je ne mens pas là-dessus. Je te trouve charmant, Lukà et très séduisant. » Ma main avait trouvé son genou alors que la bulle se matérialisa à nouveau entre nous. L’atmosphère changea pour devenir étouffante. « On ne mélange pas sexe et travail. Je t’apprécie et je n’ai pas envie que le sexe vienne tout gâcher entre nous. » Des paroles en l’air. J’en mourrais d’envie. Les rougeurs présentes sur mes joues pouvaient en témoigner tout comme mon cœur qui battait la chamade. J’avais peur de me laisser aller sur ce plan par peur d’être déçue. Et s’il préférait la compagnie d’une autre créature plutôt que la mienne. Je ne voulais pas prendre le risque de m’attacher et d’en sortir déçue. Ou dévastée. C’est pour cette raison que je me tenais loin des hommes en général. « T’es quelqu’un de trop bien pour aller en Enfer. » j’étais croyante comme ma famille. Donc je connaissais l’enfer et j’y brûlerais pour avoir divorcé. Mais les circonstances étaient atténuantes. Je me laisse attirer vers lui, le plat principal étant fini pour venir poser ma tête sur son épaule avec un naturel déconcertant. « ça ne sera pas le dernier. » Je levai les yeux vers lui avant de venir poser ma main sur la sienne pour mêler doucement nos doigts. J’étais ainsi faite. « Et mon corps n’est pas si parfait. Tu devrais me voir… » Ok je m’emballe un peu. « … dévêtue, je ne suis pas aussi séduisante que ça. » Je vins mordiller ma lèvre inférieure avant de me rendre compte de ce que je venais de sortir. Shame, shame, shame. Ma main passa derrière sa nuque pour venir la caresser distraitement. Ils vinrent doucement caresser ses cheveux. Et j’avais raison. Ils étaient aussi doux au toucher qu’ils en avaient l’air. « Bon sinon, revenons au boulot car tu m’as dit que t’avais peu de temps. Comment ça se passera globalement ? Je n’ai jamais été publiée auparavant. » et bonjour le petit changement de sujet pour calmer les nerfs de tout le monde.
En franchissant l'entrée du restaurant, tu as éprouvé quelques doutes quant au fait de bien t'entendre avec la jeune femme. La surprise fut à un tel point que tu ne parviens pas à t'en remettre encore. Shay est ravissante, tout à fait le genre de femmes que aime. Shay, elle est belle. On oserait à peine la regarder de peur de la casser, pourtant tu ne cesses de plonger ton regard dans ses grands yeux noisettes. T'es totalement hypnotisé par sa beauté. "M'aider ? Je ne suis pas contre, c'est tout de même un comble pour un mec qui est à son compte de ne pas savoir s'organiser." Tu hausses simplement les épaules. Un jour, il te faudra songer à engager quelqu'un pour t'aider dans la paperasse administrative. C'est vraiment dans ce domaine que tu n'y arrive pas vraiment. "je galère surtout dans l'administrative. Va falloir que je cherche quelqu'un pour me filer un coup de main de temps en temps." Et dans la gestion des plannings aussi. Une fois, tu as réussis à te retrouver avec deux rendez-vous en même temps, tu te demande encore comment tu t'es débrouillé pour que cela se produise. Heureusement qu'ils ont été compréhensif avec toi. Maintenant, tu regarde plutôt deux fois qu'une quand tu place tes différents rendez-vous. Rares sont les femmes que tu as rencontré depuis ces six dernières années, elles sont d"autant plus rares lorsqu'elles lisent un bouquin autre qu'un magazine people. "Oh les insomnies je connais mais c'est parce que je suis tellement pris dans l'histoire que je suis en train de lire que je n'arrive pas à décrocher. J'en oublie de dormir !" Comment peut-on en oublier de dormir ? C'est idiot mais c'est toi. Il t'es déjà arrivé de faire quelques nuits blanches à cause d'ouvrages que tu as dévorés en deux ou trois nuits, parfois même en une seule lorsque le livre t'as réellement plu. Non seulement Shay est magnifique mais de plus, t'aime parler littérature avec elle. Tu sens que vos différents rendez-vous seront loin d'être ennuyeux. Au contraire, ils seront épiques comme ce déjeuner que vous êtes en train de partager. Shay est tellement douce, il ne faut néanmoins pas trop la chercher. Elle a beaucoup de répondant et n'hésiterais certainement pas à mordre s'il le fallait. Au-delà du fait que le courant passe hyper bien entre vous, il y a cette attirance sexuelle entre vous. Tu ne peux pas la nier, elle existe bel et bien. Plus le déjeuner avance, plus Shay se rapproche de toi. Cette faible proximité entre elle et toi te fait du bien. "Oui, j'en ai d'autres. Chacun travaille à son rythme. Certains, je ne les vois qu'une fois par mois voire tous les deux ou trois mois, selon ce qu'ils ont écrits. Certains, je travaille avec eux depuis l'ordinateur, je ne les vois qu'à travers un écran. Et puis, je dois en avoir cinq, grand maximum." Tu as réellement envie de travailler avec elle, la jeune femme semble d'accord puisqu'elle te parle de comment elle travaille. Par terre la plupart du temps. Si tu dois te mettre par terre pour l'aider sur son bouquin, alors tu le feras. "Tu n'accapares rien du tout. C'est moi qui te le propose !" Tu lui souris, t'es toujours aussi proche d'elle. Peut-être un peu trop mais tu ne veux pas la laisser partir. Tu refuse qu'elle s'éloigne de toi. L'odeur de son parfum te plait déjà énormément. "T'es la bienvenue chez moi !" Et t'espère découvrir son habitat assez vite également, t'es curieux de voir comment elle vit avec sa fille de sept ans. Pas de secrets ? Shay est loin d'être ennuyante, tu apprécie sa compagnie. Ton bras autour de sa taille, tu l'approche encore plus de toi. Petit sourire en coin des lèvres, ton regard se perd dans le sien. "Je suis sûr que t'es loin d'être ennuyante. Je le suis bien plus que toi. Je ne suis qu'un mec lambda, un mec qui s'est privé de vivre durant six ans à cause de son ex !" Tu ne lui raconte pas ça pour qu'elle te plaigne, tu ne te confie que très rarement. Ta cousine, Matt se sont eux qui te connaissent le mieux dans cette ville. Mieux que tu te connais toi-même, c'est pour dire. "Je suis sûr que tu seras toujours canon même si tu rougissais !" Tu souris et colle ton corps encore plus à elle. Les gens autour de vos ne cessent de vous dévisager, tu t'en moque bien. Pour toi, il n'y a que Shay qui compte à cet instant. Il n'y a que vous dans ce restaurant, tout le reste semble s'être évanouis dans la nature. "Encore un point commun, aucune femme n'est venue se glisser dans mes draps depuis que mon ex est partie .." T'as un peu honte de l'avouer habituellement mais pas avec elle. Avec Shay, t'as l'impression que tu peux tout lui dire. Comme si elle était une amie de longue date, t’espère juste qu'elle devienne plus qu'une amie. Vue de l'extérieur, ça en prend bien le chemin. Tu n'es pas contre faire l'amour de manière sauvage, tu 'as jamais essayé donc tu ne peux confirmer que tu n'aime pas ça. Mais faire du mal expressément à sa partenaire, tu ne peux pas le concevoir. "Je suis tout à fait de ton avis Shay." Sourire malicieux sur les lèvres, ta main se pose sur sa cuisse. Tu remonte le long de sa cuisse en faisant des mouvements lents et sensuels. Shay n'est pas qu'une seule cliente, elle est bien plus que cela. Le déjeuner d'affaire se transforme en flirt. Elle te touche, elle te rend fébrile et tu te dépêche de lui rendre l'appareil. Tu veux lui faire ressentir tout ce qu'elle te fait, c'est donnant donnant. "C'est encore mieux alors !" C'est décidé, tu garde sa barbe qu'importe ce qu'on te dira. "Et les hommes qui portent des lunettes et une barbe ?" Demandes-tu assez curieux de connaitre sa réponse. Tu souris lorsqu'elle te confirme te trouver séduisant. Tes caresses deviennent de plus en plus sensuels sur sa cuisse. "Et moi, je te le redis mais t'es magnifique. J'ai peur de te casser si je te touche !" Shay a raison, on ne mélange pas plaisir et travail. Cela dit, il est certainement trop tard pour reculer. Non ? "T'as raison .. Mais rien ne sera gâcher entre nous Shay, je suis capable d'être à la fois ton éditeur et ton amant. Je sais faire la part des choses !" T'es très sérieux, tu veux lui donner toutes les cartes entre ses mains pour qu'elle puisse prendre la décision qui lui semblera le plus juste. En espérant que tu ne sois pas déçu. Shay te promet que ça ne sera pas votre dernier rendez-vous, t'es soulagé qu'elle te le dise. Tes doigts enlacent les siens, tu as envie d'écourter ce déjeuner. "Et si on allait prendre le dessert ailleurs ?" Dans un endroit plus intime bien entendu. "On peut aller se prendre des desserts à emporter je ne sais où et on va les déguster au bureau. Ainsi tu pourras voir si l'endroit te plait !" Tu lui aurais bien proposer ta maison mais c'est trop tôt encore. Shay se dévalorise, elle ne semble pas apprécier son corps. Tu relèves sa tête en posant ta main sous son menton. "Je suis sûr que tu es belle !" Dis-tu le plus sérieusement du monde, ton regard toujours perdu dans le sien. Tes lèvres viennent doucement effleurer celles de la jeune femme, lui offrant un rapide baiser. Tu ne regrettes pas ce geste, t'en avais très envie depuis le début du repas. Shay reprend la conversation du boulot, c'est vrai que ton temps est compté mais tu t'en fiche pas mal. La compagnie de la jeune femme est bien plus intéressante que celle de n'importe qui d'autre. "Franchement, on fera comme bon te semble. Tu peux venir bosser au bureau, moi je suis là pour t'aider si tu en as besoin. Mais c'est ton livre, c'est toi qui décide. Je suis simplement là pour te conseiller ! Et si tu préfère bosser toute seule, dans ton coin, je respecterais ton choix !" Tu sera déçu mais tu n'es pas le genre d'hommes à t'imposer lorsque les autres ne veulent pas de compagnie.
« ça viendra avec le temps, Lukà. Tu apprendras. Personnellement, je n’ai pas eu le choix mais c’est un coup de main à choper. » Je lui fais un petit sourire timide avant de plonger mon regard dans le sien. Il a quelque chose de fascinant. Une facette brisée, une facette douce. Je ne demandai qu’à le connaitre en profondeur ce jeune homme. Je pouvais très bien me mettre à flirter de manière peu subtile mais je ne voulais rien gâcher entre nous. Je voulais prendre mon temps, ne rien précipiter même s’il y avait une certaine alchimie entre nous. Seulement que pouvait-il me trouver ? « C’est chiant. Je suis médiatrice dans une société de courtage et c’est rasoir comme boulot. Je suis en congé pour le moment mais j’espère changer de voie. » Il n’était pas lucratif mon métier et j’avais fait ces études pour faire plaisir à mes parents. Parce que ma mère voulait me voir réussir. Donc j’ai tout fait. Les hautes études, l’enfant, le mariage. Et au final connaitre un échec sur toute la ligne. Je voulais être moi pour une fois dans ma vie. Et je sentais qu’au contact de Lukà, je pouvais enfin être la personne que je désirais. Car il ne me connaissait pas. je n’avais pas besoin de faire semblant, de jouer un personnage. Les personnages, je les écrivais. Je ne voulais plus avoir un costume sur moi et me rendre malheureuse. « Donc, je pourrais venir te voir, je n’aurai pas le souci de trouver une autre jeune femme dans ton bureau, demandai-je sur un ton plus énigmatique. » Petit battement de cils. Je croise les jambes pour venir me mordre la lèvre, un vieux tic et reporter mon attention sur lui. Je n’avais plus tellement confiance en la gente masculine. « Je prends alors. J’ai envie d’apprendre à te connaitre Lukà Petterson. » Il avait l’air plus intéressant qu’il n’y paraissait. Timide, un peu fuyant sur les regards mais dans le fond, je savais me faire mon propre avis dès le départ. Il suffisait de voir mon amitié avec John. Artémis le détestait, il avait une certaine réputation mais j’en ai rien eu à carrer. Bien au contraire, il était intéressant comme garçon. Et je pouvais dire qu’il était mon ami. je croyais en l’amitié homme-femme. Pas forcé de coucher pour s’entendre avec quelqu’un. Je laisse Lukà m’envelopper dans sa douce chaleur avant de venir me coller un peu plus contre lui. Il avait un bras puissant. Pas forcément musclé. Mais c’est surfait la musculature masculine. Ma main se posa sur sa joue alors qu’il vint me parler de la mère de Jayden. « C’est normal quand on aime quelqu’un et que cette personne vous déçoit. Mon ex-mari le fut sur toute la ligne. » je ne m’étais pas privée de vivre, bien au contraire. Je n’ai eu que des amantes. « Tu veux dire que tu n’as pas fait l’amour avec une femme depuis six ans ? » Oh god, paye tes crampes au poignet. Ma main se perdit le long de sa mâchoire pour venir analyser son regard. « Après il faut admettre que je suis… » Je dodelinai un peu de la tête avant de venir de nouveau mordiller ma lèvre inférieure. « Je griffe lorsque j’ai un orgasme. C’est une manière de faire mais mes maitresses ne s’en sont jamais plaintes. » Oups. Il allait me prendre pour une lesbienne. « Je me caractérise comme pansexuelle. Enfin, je pensais être lesbienne et j’ai rencontré un brun barbu qui ne me laisse pas de marbre. » Je glissais un clin d’œil avec mon sourire énigmatique. Après tout, je n’avais pas eu d’hommes depuis deux ans. Je pense que mon corps devait attendre quelqu’un de spécial pour éprouver du désir pour la gente masculine. Et Lukà a débarqué. Je regarde un moment sa main qui commence à caresser ma cuisse. J’avais assez décrit la situation pour voir ce qui était en train de se produire. Ce geste doux mais à connotation érotique. Mon cœur commença à s’emballer un peu plus et je sentis le rouge me monter aux joues, une bouffée de chaleur. Je rapproche un peu mon visage pour instaurer une nouvelle intimité. « Je trouve les lunettes très sexy. Enfin pas sur moi. Lorsque je mets les miennes, j’ai l’air d’un écureuil aveugle. » Je ris un peu avant de passer une main dans mes longs cheveux pour les ramener près de mon visage. « Parce que, susurrai-je d’une voix plus rauque, tu aimerais devenir intime avec moi ? » Lorsqu’on est trompé, on remet en doute nos capacités sexuelles. Je n’avais eu d’hommes depuis si longtemps que je ne sais pas si je serai capable de satisfaire amplement Lukà. Et si j’étais maudite ? Et si un homme ne pouvait pas s’intéresser à moi avant d’en venir à aller voir d’autres femmes ? Ou hommes, je ne juge pas ? Je regarde nos mains entremêlés, surprise par le naturel de la chose. « D’accord. » Etais-je le dessert ? Etait-ce un message caché pour s’adonner au plaisir de la chair ? « Ok ça me va. » Je reste interdite alors qu’il pose une main sur mon menton. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale alors qu’il m’affirme que je suis belle. Naturellement, je me rapproche de lui pour venir passer ma main dans ses cheveux. La sensation sous mes doigts était agréable. Ils étaient doux, soignés. Lorsqu’il en vient à effleurer mes lèvres des siennes, je sens les picotements de sa barbe. Inconsciemment je ferme les yeux pour retenir ma respiration et mon cœur fait une embardée. Je peine même à retourner sur terre un instant mais Lukà ne va pas plus loin. frustrée, je peux sentir mon visage rosir un peu plus. « Ah non, c’est de la triche, rétorquai-je en me dandinant sur ma chaise. » Je bats un peu des cils avant de mettre sa déclaration sur le fait que je pouvais venir travailler à son bureau quand je voulais pour venir coller mon torse contre le sien. « C’est pas très gentil de jouer avec les émotions d’une dame, monsieur Petterson. » Je vins doucement frotter mon nez contre le sien avant d’effleurer ses lèvres. Sauf que je ne suis pas une sadique. Je n’aime pas faire souffrir les personnes qui m’attirent. Je sais à quel point le désir peut devenir douloureux. « Je pense, susurrai-je contre ses lèvres, qu’une piqûre de rappel est nécessaire si tu n’as pas embrassé de femmes depuis six ans. » Et je plonge. D’abord le baiser est doux, timide. Ma main passe derrière sa nuque alors que j’approfondis au fur et à mesure. Je pouvais sentir la chaleur de son corps contre moi. Ma main vacante se pose sur sa cuisse pour remonter un peu sur son torse, m’agrippant à son haut avant de me reculer, sans pour autant mettre de distance entre nous. « Je pourrais accepter tu sais, dis-je d’une voix plus rauque suite au baiser, de venir travailler à ton bureau. Et en venir à mettre en pratique chacun de mes situations érotiques. » Mes lèvres se perdent le long de sa mâchoire pour en venir à se poser dans son cou. Mes bras s’enroulent autour de sa nuque. Alors que mes doigts caressent cette dernière. Une étreinte simple, délicate. « Après tout, je n’ai jamais fait ça sur le bureau d’un éditeur, murmurai-je à son oreille. » Et soudain, j’eus chaud. Très chaud. Et comme une envie de partir d’ici, entrainant Lukà à ma suite en courant pour permettre à mes mains de caresser sa peau si douce, à mes lèvres de goûter à chaque parcelle de son corps et de plonger mes yeux dans les siens alors que nous nous adonnerons à des plaisirs un peu plus intimes et privés.