Je n’ai aucune envie d’y aller. Alors que j’accroche mes boucles d’oreilles, je me regarde dans le miroir. Cheveux longs, bruns. J’étais revenue au naturel. Je ne voulais plus d’artifices et surtout pas devant lui. Je ne voulais pas qu’il interprète mal ma venue. Aussitôt ma main s’attarde sur mon pendentif. Avec la photo de Mama et de Papa dedans. Je ferme un instant les yeux avant de prendre une profonde inspiration. Je n’étais pas prête mais le serais-je un jour ? Je n’en avais aucune idée. Deux ans. C’est long deux années mais assez pour se désintoxiquer d’une drogue nocive. Je m’en suis rendue compte lorsque j’ai su qu’il me trompait depuis un certain temps. Les premières semaines, je les ai passés en boule dans mon lit avant que Dev et Ibrahim ne viennent me tirer de force de mon lit. mes ainés n’avaient pas digéré mon cocufiage. Et moi non plus. je l’avais encore en travers de la gorge. Je le haïssais non seulement lui mais également moi. Car dans le fond, c’était un peu de ma faute. Je m’étais laissée aller, je n’avais pas fait attention aux signes. Aux effluves de parfum différentes. Aux regards. Aux gestes qui ne se voulaient plus tendres. Dans un sens, cette expérience fut bénéfique pour moi car j’avais tout laissé derrière moi. Le passé nocif, Artémis et notre mariage qui n’avait aucune raison d’exister. Je ne comprenais pas encore pourquoi il avait voulu m’épouser. Si c’était pour me tromper quelques années après. Alors que j’applique une généreuse couche de rouge à lèvres couleur carmin, je ferme mon sac à main pour regarder ma petite robe blanche. Elle tombait parfaitement sur mon corps bronzé. Mettant des talons de quinze -au cas où je devrais lui mettre dans les parties- je quittais mon loft pour embrasser le chien et Lucy qui dormait dans son lit. j’avais réussi à me trouver une babysitter fiable. Je sentis mon téléphone vibrer dans mon sac avant de le sortir pour voir un sms de Dev. Ils se montraient particulièrement protecteurs depuis le décès de nos parents. Étant la seule femme de la fratrie, c’était normal dans un sens surtout dans notre culture. J’avais décidé de marcher. Avec mon long manteau de fourrure blanche, je flânai dans les rues, une cigarette à la main pour retarder au mieux l’échéance. L’envie de me retrouver face à mon bourreau ne ferait que raviver des souvenirs plus que douloureux. La tromperie, le mensonge, l’avortement. Tout ceci mêlé à une bonne dose de lâcheté, je ne serai jamais prête. Je tirai longuement sur ma cigarette avant de me placer devant le pub. Qui cachait autre chose en-dessous. Je regardai les gens qui s’agglutinaient pour entrer avant de secouer la tête négativement. Puis, après un profond soupir de lassitude, je pénétrai dans les lieux. C’était bondé. Ça ne m’étonnait pas. les gens n’étaient que péchés et luxures. Je retirai mon manteau pour le poser dans un coin. De toute façon, il ne valait rien. ce n’était pas parce que j’avais hérité d’une partie de la fortune familiale que j’avais changé mon mode de vie. J’avais été habitué à un train de vie fastidieux au contact de mon bourreau mais en le quittant, j’avais quitté cette ambiance. Je n’aimais pas l’argent et ses odeurs. Je n’aimais pas la corruption qu’il transpirait. Alors, j’avais tiré une croix pour me refaire une nouvelle vie. Et j’en profitais à fond depuis mon agression. Je fis claquer ma langue de manière sonore avant de m’approcher du bar à coups de coudes. Après tout, je ne faisais qu’un mètre soixante-cinq avec mes talons. Le barman passa une fois devant moi sans me voir avant de se stopper alors que son regard croisa le mien. « Madame Goldsmith ? » Je haussai un sourcil. « C’est mademoiselle Khaan maintenant. Je prendrai une eau pétillante avec une rondelle de citron. » Je lui glissai un clin d’œil avant de m’éloigner en sautillant presque sur place pour rejoindre les gens qui essayaient de s’adonner à l’art de la danse. Avec mon verre à la main, je commençai à onduler des hanches tout en secouant mes cheveux de manière sensuelle. Un homme ne tarda pas à venir me trouver et je lui offris un large sourire avant de danser avec lui, profitant de mes quelques minutes de répit avant que le diable en personne ne vienne m’arracher le peu de bonheur que j’avais.
Une soirée comme une autre, après avoir fait le tour de mes dossiers, et des contrats enfin rangés je me décide descendre pour retrouver mes barmaids, mes danseuses tranquillement. Je regarde tout le monde alors que j'étais encore dans mon bureau derrière la vitre en mettant mes mains dans mes poches. Il y avait du monde ce soir, ça faisait du bien, une bonne soirée en perspective. L'argent coulait à flot, les filles étaient toutes occupées ou quasiment. Je souris en hochant la tête assez fier tout d même de tout cela. Comme tout bon patron vous me direz. Je prend ma veste de costume avant de la mettre sur mes épaules, c'est partit.Je descend en prenant l'ambiance de ce soir. Je fais dessines à mes mecs de la sécurité avant de rejoindre le bar sagement. Je demande un bon verre de whisky comme toujours. Je ne laisserais jamais mes origines anglaises au placard. J'étais fier de ce que j'étais devenu et de cet empire qui était mien aujourd'hui. Une danseuse passe devant moi en me faisant un clin d'oeil, puis repars vers un client. Une cible! D'un coup je sors de mes pensées un des serveur se penche vers mon oreille pour me chochotte et me dit qu'il vient de voir ma femme ici, enfin mon ex suivant ce qu'elle lui a dit. Je fronce le regard en secouant la tête. C'était absolument pas possible. "Ma femme? Mon ex femme? Ici? T'es sur?" Il hoche la tête en me pointant la piste du doigt. Mon regard se tourne alors pour chercher la jeune femme en question. Mais il m'a fallu très peu de temps pour que mes yeux se posent sur elle, celle qui a fait battre mon coeur il y a des années, celle que j'ai absolument brisé. Malgré que tous les deux, je pense qu'on avait largement pu refaire notre vie, moi je suis resté ici, elle, elle était partit loin de moi... Avec ma fille, mon tout, ma vie, la prunelle de mes yeux. Ca je lui en voudrais toujours mais dans le fond je le comprenais pas. J'avais merdé et le pire c'était devant elle. Donc c'est entièrement normal qu'elle ne me fasse pas confiance pour la garde de sa petite. Mais bon, savoir que ma fille grandit sans moi, c'est dur. Puis comme elle était mineur, elle ne pouvait pas venir me voir ou autre. Elle avait que 7 ans cette puce. Bref.. Je m'avance sur la piste de danse en souriant à mes danseuses qui étaient occupé avec les clients. Un homme s'était rapproché d'elle, pensant qu'elle devait être aussi une de mes filles. Je n'aime pas ça. Possessif? toujours. Je le regarde avec un regard noir alors que je pose ma main sur son épaule. "Dégage." Je le pousse, puis j'attrape mon ex femme par Le Bras. "Toi viens là." On sort de la foule avant de finir dans un coin un peu plus calme. "Qu'est ce que tu fous ici?" J'étais entre choqué, surpris et surtout énervé en faite. Pourquoi est-ce qu'elle vient dans mon club? Me narguer? Elle s'attendait à quoi? Que je sois dans les bras d'une nana? Que j'aille la voir en lui disant "salut ça va?" là non clairement pas, enfin si mais plus tard. Pourquoi elle ne m'a pas prévenu? Ca aurait été la moindre des choses.
J’étais nerveuse à l’idée de me retrouver en face d’Artémis. Allais-je craquer ? Fondre en larmes ? J’ai toujours été la femme modèle. qui disait amen à son mari. Gentille, aimante et fidèle. Sauf que visiblement les sacrements du mariage ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Lorsque je l’avais vu dans les bras de cette femme, il avait piétiné mon cœur et la confiance que j’avais en moi. donc je pourrais picoler pour oublier et lui cracher ma haine au visage. Sauf que la dernière fois que j’avais fait ceci : j’ai fini à l’hôpital avec cinq semaines de coma à mon actif, un corps brisé et un profond traumatisme. Donc une eau pétillante ferait l’affaire. Je peux constater que le barman me regarde de manière un peu plus appuyée. On pourrait remonter deux ans en arrière alors que j’avais dix kilos de plus, les cheveux courts et blonds avec un visage bouffi et beaucoup trop maquillé. Superficielle, qui ne tenait qu’au fric et aux fesses musclées de mon mari. Sauf que maintenant, je n’en ai plus rien à foutre de lui. Je regarde avec un certain mépris cet endroit de luxure en m’éloignant du bar. Le caniche de mon ex allait sans doute courir le retrouver le plus vite possible pour lui susurrer que j’étais de retour à son oreille. Il oublierait de dire que je suis belle à tomber et que je suis sûre de moi. j’ai vécu pendant dix ans dans l’ombre de ce sombre crétin et j’avais pris ma fille et mon émancipation. Je bossais, j’écrivais pour moi-même et je savais flirter avec un homme rien qu’en battant des cils. Mais je n’étais pas venue ici pour lui faire face et je devais me blinder. Sauf que les mains d’un inconnu, de cet inconnu, ça gonflait l’égo. Je me contente donc de danser un peu avec lui alors que je vois le mec se figer et regarder par-dessus mon épaule. Le diable a donc fait son entrée. Je soupire avant de me stopper avant de me tourner vers lui. il n’a absolument pas changé en deux ans. là où le salamèche que j’étais avait évolué en dracaufeu. L’autre était toujours le même. sauf que le voile de l’amour n’était plus là. j’eus un mouvement de recul lorsqu’il m’attrapa le bras. Une série de flashs s’imposa à mon esprit et je déglutis. L’autre qui empoignait mon bras pour me plaquer contre le mur et le restant était flou. « Lâche-moi, dis-je de manière perçante avant de dégager mon bras. » Alors que nous étions « dans un coin calme » je lui faisais face. « La prochaine fois que tu poses la main sur moi de la sorte, je te fais manger ta gueule d’enfoiré pleine d’IST. » j’étais furieuse. Véritablement furieuse. Je massais mon poignet avant de retrouver ma contenance. Trente centimètres nous séparaient toujours mais je savais viser les parties. Je mis une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Je venais pour te dire que je comptais te laisser voir Lucy. Je pensais par ailleurs que tu avais évolué. Mais j’avais tort. » Le visage de ma mère s’imposa à mon esprit. « Mais j’avais tort. T’es toujours le même pauvre type irresponsable que j’ai quitté il y a deux ans. » Je croisais les mains sur mon opulente poitrine. La volonté de ma mère ne sera pas mise en action. Rien que d’y penser, j’en avais les larmes aux yeux. Ne pas pleurer devant lui, ça lui donnerait trop d’importance. Une danseuse passa à nos côtés pour lui lancer un regard appuyé. Je levais les yeux au ciel excédée, profitant de cet échange visuel pour prendre mes jambes à mon cou. Je récupérai mon manteau pour aller me poster à l’extérieur et sortir une cigarette de mon sac que je mis dans ma bouche. Sauf que j’avais perdu mon briquet. Je me collais donc contre le mur dans mon imposante fourrure avant de me masser les tempes. Nostalgique, j’ouvris mon médaillon pour regarder le portrait de ma mère. « Je suis désolée, Mama. Je sais que je t’ai déçue avec l’avortement et je viens de le refaire mais c’est au-delà de mes forces. » Je n’avais pas fait tous ses efforts pour me laisser happée par mon ex-mari. Je m’approchai d’un groupe d’hommes et de femmes pour commencer à minauder. « Excusez-moi, vous n’auriez pas du feu ? »
J'avais changé depuis le temps, oui j'étais devenu un plus gros connard, oui j'avais tout fait pour ne plus tomber amoureux, j'avais tout fait pour éviter qu'une femme s'attache de nouveau à moi. Car en effet chose qu'elle ne sait pas là maintenant, c'est que j'ai aussi souffert d'avoir autant merdé mais bon c'est fait c'est fait. Je l'ai trompé je vais pas mentir, c'est arrivé, j'ai pris du plaisir ailleurs. C'est ainsi. Je suis pas du genre à me planquer et à penser à autre chose pour me dédouaner. Après le fait que ma fille ai aussi tout vu c'est ce que je déteste le plus. C'était pas ce que je voulais clairement pas enfin au début je ne pensais pas tromper non plus ma femme. Je l'aimais, c'est vrai, d'un vrai amour sincère, sinon je n'aurais pas épouser Shay, je n'aurais pas lâcher l'Angleterre pour venir habiter ici avec elle. Je l'ai suivis par amour, pour notre famille. Mais voila, il y a des choses qui ont fait que notre fin a été plus proche que prévu. Voila, maintenant je pense qu'on est tous les deux un peu plus libre, je peux travailler en paix dans mon club, m'amuser comme un petit fou et profiter de la vie. Même si je dois bouger mon cul, car Oula coucou, j'ai bientôt 40 ans. Bon je ne suis pas encore au point où je fini avec mes 40 chats quoi que.. C'est pas loin tout de même, la vie était compliqué, je rentre chez moi, je dors, ou alors je m'amuse divinement bien avec une jeune femme aux courbes assez intéressante mais c'est pas tous les soirs non plus, je suis assez calme en ce moment. On va dire que je commence à en avoir un peu marre. Puis j'ai déjà fais le tour n'est ce pas? En tout cas ce soir c'était une soirée purement simple, sans l'ombre d'un problème, enfin jusqu'à ce que mon serveur me rapporte la venue de mon ex femme. Je ne le croyais pas avant, absolument pas, qu'est ce qu'elle fouterait ici? Elle m'avait tout prix, enfin d'un côté j'avais merdé donc oui elle avait eu raison. J'assume. Mais voila, ça me faisait bizarre de me dire qu'elle pouvait être ici dans la même pièces que moi après toute ses années en faite. Je me demande ce qu'il va se passer quand on va se voir. Après l'avoir trouvé au regard, je vois un homme s'amuse autour d'elle, bien sur malgré le fait que je ne ressens plus rien pour elle, je saute dans la foule comme un mec possessif. Déjà hier de la prendre à part et lui parler et la virer de ce mec. Il s'éclatera avec quelqu'un d'autre qu'elle surtout sous mes yeux. Bien sur les insultes fuses dans tous les sens. Je lève les yeux au ciel. "IST? Pardon ? Je me suis toujours protégé désolé de te décevoir mais je suis le mec le plus clean. " Jamais de la vie je ne veux attraper tout cela, je fais des tests assez régulièrement de toute façon, car je fais grave attention. Puis elle pense que je couche avec quoi des putes dans les bois? Je secoue la tête, elle était devenue arrogante mais bon ça c'est aussi normal. Je me rappelle de notre dispute et là clairement je ne veux pas y retourner dedans. Ca m'avait assez détruit à l'époque alors que c'était ma propre erreur. "Tu ne sais même pas comment je suis maintenant comme tu peux juger?" Bon j'avais bien entendu qu'elle voulait que je vois Lucy mais je n'ai pas eu le temps de répondre à cette partie que la jeune femme décide de partir. Je soupire encore plus, tapant dans le mur, puis je me retourne, tout le monde me regard, je souris, puis je pars la rejoindre en la suivant. "Shay!" Elle ne m'écoute pas, elle trace sa route pour sortir, je la perds du regard dans la foule qui était devant. Je pousse tout le monde puis je l'a retrouve non loin entrain de fumer sa clope, depuis quand elle fume? Depuis quand elle se gâche sa vie comme ça? Je ne l'a reconnais pas, elle avait changer, quelque chose n'était plus pareil, que ça soit dans son regard, dans son allure. Je ne sais pas quoi, ça me saoule, j'avais besoin de savoir en faite. Mais bon c'était pas le moment de lui en parler, n'est ce pas? Je m'approche d'elle en mettant mes mains dans les poches. "Bon, on peut parler du fait que tu viens de me dire que t'es venue pour que je puisse voir ma fille?" Elle me manque, c'était la prunelle de mes yeux, et la savoir grandir loin de moi c'était dure. Je ne voulais pas y penser et clairement, je ne pense pas que les gens autour de moi était vraiment au courant. Je ne veux pas non plus que tout le monde le découvre, et surtout découvre le connard que je suis. J'ai changé j'ai tout fait pour devenir quelqu'un de mieux, et donc ne plus m'attacher à une femme.
Je ne sais même pas ce que je viens faire ici à vrai dire. Ce club ne me rappelait pas de bons souvenirs puisqu’Artémis avait pioché ses maitresses dans le lot de ses danseuses. Je me demande pourquoi j’avais accédé à cette requête. Certains pourraient croire pour l’argent car les actions dans la boîte de mes parents ne seront débloquées qu’une fois que j’aurai réuni ma fille avec son père. Mais je n’étais pas motivée par ça. Je voulais donner à Lucy le choix. Ce choix de voir ou non son père. Même s’il était clair qu’elle n’en avait pas envie et moi non plus. alors je commençai à danser pour me détendre un peu. C’est une habitude que j’ai pris depuis deux ans. sortir un peu pour me détendre. M’aérer la tête. il y avait tant de choses que je faisais depuis que j’avais frôlé la mort. je voyais la vie différemment. Je me laisse tomber porter par la musique alors qu’un homme vient rapidement me rejoindre. Mais c’est sans compter sur l’intervention de l’autre abruti. Je garderai mes insultes pakistanaises pour moi. Je me retrouve tirée. Le souci étant que lorsqu’une femme se fait agressée brutalement, elle reste traumatisée. Pas de gestes brusques, avait dit mon psy. Je me dégageai donc un peu abruptement avant de poser un regard à la fois effrayé et tétanisé sur lui. La colère monta en moi comme une vague. Et je n’avais pas le temps de me maitriser pour le coup. « Et pourtant t’es la plus grosse trainée que j’ai connu, rétorquai-je hargneuse. » Je sais bien que si l’on revenait deux ans en arrière, jamais je ne lui aurai parlé de la sorte. Sauf que je n’en avais plus rien à faire de son approbation. Je ne le voyais plus comme l’homme avec qui je terminerai mes jours. Bien au contraire. Si je pouvais ne plus rien avoir à faire avec lui. il faut croire que le self défense, ainsi qu’un bon vieux coma de six semaines saupoudré de la mort de mes parents avaient permis à ce que je m’affirme un peu plus. « Sauf que j’en ai rien à foutre de celui que tu es maintenant espèce d’imbécile. Et s’il n’y avait pas eu ma fille jamais je n’aurai repris contact avec toi. » A la limite, je préférai le voir brûler en Enfer. De nouveau cette boule angoissante vint se saisir de moi. je devais m’éloigner de cette ambiance toxique. Je n’avais pas remis les pieds dans un club depuis un an. Je les évitais au possible à cause de ce qu’on m’avait fait subir. Les cicatrices sur mon corps le témoignaient. Je profitai d’un moment d’inattention d’Artémis pour m’éloigner. je me retrouve donc à l’extérieur, la tête basse en faisant tourner cette cigarette entre mes mains avant de m’approcher d’un groupe. Le briquet avait dû glisser de ma poche. « t’es un joli brin de fille. On ne t’a jamais vu par ici, me rétorque l’un des gars en me regardant de haut en bas. » Je lève les yeux au ciel. « le joli brin de fille il va te faire fermer ta grande gueule si tu continues à me draguer comme un beauf. » Je m’éloignai donc en portant la cigarette à mes lèvres. Le vent vint légèrement ébouriffer mes cheveux et je fermai les yeux. Je devrais être sur une place en Grèce à l’heure qu’il est. Mais non, je me retrouvais dans cette ville que je détestai pour voir un connard qui n’en avait rien eu à foutre de ma gueule. « Ma fille. La seule chose que vous partagez, c’est votre ADN, dis-je avec Artémis en tirant la clope. » Je rejetais mes longs cheveux en arrière pour regarder le ciel un instant. Les battements de mon cœur s’espacèrent et je retrouvai ma sérénité. « C’est une clause dans le testament de mes parents. Réunir la famille que j’ai brisé selon Mama pour que Lucy puisse voir son père » Je pris une profonde inspiration avant de fermer les yeux. Ma main vacante se porta à mon médaillon. Un cadeau que j’avais reçu à ma majorité. Et que je n’avais jamais retiré de mon cou. même s’il avait tenté de m’offrir les plus beaux bijoux. « Je pense que t’es au courant qu’ils sont morts ? J’avais demandé à Dev de te tenir au courant. » j’avais d’ailleurs noté son absence à l’enterrement. La communauté pakistanaise de notre quartier s’était réunie mais lui n’avait même pas daigné se déplacer pour venir en renfort. Pas pour moi mais pour elle. « ça ne m’étonne pas. Que tu ne sois pas venu. Pourquoi te déplacer à l’enterrement de tes ex beaux-parents pour une femme que tu n’as jamais aimé. » Le constat est amer. Il a fallu des mois et des mois de thérapie. Je jette le mégot dans le caniveau avant de fouiller dans mon sac, les mains tremblantes pour me saisir de mon paquet. Qui tombe au sol. Je me penche pour le ramasser avant d’en remettre une autre dans mon visage. « Je suis désolée. J’ai ma part de responsabilité dans cette vaste escroquerie. Je n’aurai jamais dû me mettre avec toi alors que je savais qui tu étais. Je pensais juste que tu serais différent avec moi. et au final, regarde où nous en sommes… » Une larme roula le long de ma joue. J’en avais tellement versé pour lui. « Une petite traumatisée qui me coûte une fortune en pédopsychiatre. Moi qui… on s’en tape. Et… » Cet enfant dont j’avais écourté la vie avant même qu’il ne naisse. « Je lui laisserai le choix. » Je m’éloignai pour mettre le plus de distance entre nous et récupérer le briquet de mes nouvelles connaissances. J’avais toujours eu cette facilité à me lier aux gens. Je leur souris avant de me tourner vers Artémis. Attendant sans doute une réaction. Des excuses ? Des remords. Je ne suis pas certaine qu’il s’en veuille à vrai dire. je ne sais pas si c’était cette envie d’enfoncer le clou. Ou alors de lui faire ressentir la peine qu’il m’avait infligé. Mais je ne pus m’empêcher de le dire. « J’étais enceinte. Le soir où je t’ai découvert avec ta maitresse. J’attendais notre second enfant. Et je devrais t’en coller une pour m’avoir forcée de… d’avorter. D’avoir eu à traverser notre rupture, ça et le fait que mes parents ont refusé de me parler jusqu’à la veille de leur mort. Je te déteste. Je te déteste tellement pour ce que tu nous as fait à Lucy, lui et moi. Et le pire c’est que t’as éprouvé aucun remord. Même encore aujourd’hui. Tu vis ta vie comme si nous n'existions pas. Alors que pour moi, chaque bouffée d'air est un supplice, chaque pas que je fais est une torture et chaque fois que je pose les yeux sur mon enfant: je ne vois que l'homme qui a détruit complètement celle que j'étais et mon enfant. » les larmes ruissellent sur mes joues. Trop de ressentiments, trop de non-dits. Je portais la cigarette à mes lèvres, consciente de la bombe que je venais de lâcher. Et sans doute ferait-il son connard ? Sans doute me reprocherait-il à nouveau tout ce que j’avais subi ? Allait-il me flageller en place publique ? la raison étant qu’il avait tout détruit. Et voir que lui se portait comme un charme alors que ma vie était brisée me mettait dans une telle colère. Que mon poing fendit l’air pour s’abattre contre le mur en face de moi. Que je m’empêchai de le mettre sur son visage. Et que pendant l’espace d’un instant, je revivais à nouveau la découverte de ses infidélités, que je devais subir à nouveau cet avortement forcé et que pendant un laps de temps infime, je me retrouvai penchée au-dessus du caveau de mes parents. Consciente que je traversai l’enfer depuis nombres d’années et que mon calvaire… Que ce calvaire qui était le mien… Ne pendra donc jamais fin. Alors pour y mettre un terme, je jette un dernier regard à Artémis avant de m'éloigner dans la nuit le plus vite possible. Sans un au revoir, sans une dernière parole. Je savais qu'il me recontacterait mais je n'avais aucune envie d'être près de lui. Notre histoire était définitivement morte à mes yeux. Tout comme lui.
La voir ici était vraiment la surprise mais à un point. Au moins on ne s'ennuie jamais n'est ce pas. Mais pourquoi est-ce qu'elle était là, en ville sans me prévenir avant? Pour voir ce que je faisais ici? Pour voir le temple de la décadence et au combien, je faisais ma vie? Je ne l'oublierai jamais, elle, notre histoire, le sourire de notre fille, le rire. J'ai des photos, plein de photos, malgré que je cache aux gens que je suis papa. Car je ne veux pas avoir de questions, je ne veux pas penser à ce que j'ai fais surtout. Je m'en mord toujours les doigts. Je ne le cache pas... "J'étais pas comme ça. Vraiment, crois moi j'ai toujours été fidèle avec toi jusqu'au jour où.. Tout c'est déroulé. Car je t'aimais mais à un point impossible. Je ne sais même pas comment j'ai pu merdé à ce moment là. Je ne me souviens plus de comment ça s'est passé avec cette nana. Bien sur, je l'ai viré après cela. Mais ça on s'en fous." Je l'a regarde, les choses ont changé, oui, mais ça n'enlève rien qu'on a été ensemble 10 ans, et pendant ces 10 ans j'étais le plus heureux avec elle. Après oui elle a changé depuis le divorce, elle est brune, magnifique, plus sportive et plus sexy. Elle a repris du poil de la bête et j'en suis heureux pour elle. C'est tout ce que je demande. Qu'elle soit heureuse, et sans moi. J'ouvre de grand yeux quand elle me dit qu'elle était enceinte le soir où j'ai merdé, où elle a tout découvert, le soir où notre vie a pris des chemins différents à cause de moi. "Tu... Quoi?" J'en revenais toujours pas, un deuxième enfant... On aurait pu avoir une magnifique et grande famille, celle que j'ai toujours rêvé mais bien sur j'ai tout gâché. "Je sais pas quoi dire Shay... Je peux pas dire que je suis désolé car c'est bien trop léger. Ca n'enlève pas le fait que je t'aimais à ce moment là. Tes.. Parents sont... Morts? Mais.. Non. " Attendez j'en apprends tellement des choses mais bien sur, elle était sur les nerfs, et oui elle me déteste, elle avait raison. Mais par contre, je n'avais pas été mis au courant pour la mort de ses parents, je courais partout à cette époque je pense, c'était au moment de l'expansion. Je m'en veux d'avoir louper la nouvelle. Ca a du faire partir d'un tas de papier que j'avais retrouvé et que je n'avais pas regardé, j'avais ma vie en brouillon. Enfin... Elle décide de me tourner le dos. Mais je pense que si on se comporte comme des adultes et qu'on arrive à voir au combien, maintenant notre vie à chacune à avancer, on pourra recommencer à se parler normalement. A retrouver juste une complicité sans vraiment non plus penser à revenir ensemble. C'est pas ce que je veux, car je n'ai plus de sentiments pour elle, c'est fini. C'est révolu et elle, comment elle peut pardonner à un connard comme moi, ce qu'il lui ai arrivé? Comme si le karma avait eu lieu. Mais elle s'était bien relevé, ça se voit elle était forte. Je l'a regarde je soupire, il faut qu'on discute il faut qu'on se mette d'accord sur un arrangement, elle était ici, et justement il fallait qu'on mette les choses à plat pour notre fille. Je ne pensais pas qu'elle reviendrait ici, et surtout, j'ai si peur de revoir Lucy. Pourquoi? Car elle a grandit et que je n'étais pas à ses côtés, oui elle doit me détester, c'est normal, je suis un lâche comme père mais c'est pas nouveau. Enfin si, je ne pensais pas agir comme cela, sauf que oui, mon club m'a pris énormément de temps, et la gestion des filles aussi. J'ai réussis ce que je voulais en sortant de l'école de commerce et voila, je profite. Depuis Shay, je n'ai eu personne, elle doit l'ignorer, mais j'ai que des filles d'une nuit et puis voila, je n'ai jamais été encouble, je n'ai jamais pu retomber amoureux. Personne n'arrive à la cheville de la jeune femme, c'est sur. Je ne suis pas fou. Je cours derrière elle. "Shay... On peut au moins discuter en adulte?" Je l'avais brisé et je m'en vois désolé, bien sur je suis un connard, blah blah. Mais aujourd'hui, c'est le moment de voir pour se parler simplement, pour oublier ce moment là, malgré qu'il soit toujours marqué en nous et notre fille est là pour se rappeler de cette histoire qu'on a eu. Mais pour elle, pour qu'elle grandisse avec moi à ses côtés alors qu'elle arrive à son adolescence. Car oui clairement, je vais pas le nier, mais je vais être sur son dos, enfin sur celui des mecs qui lui tournent autour une fois qu'elle va rentrer au collège c'était pas si loin que ça quand on regarde bien. Elle allait sur ses 8 ans cette petite. Et j'ai loupé 3 anniversaires, je ne veux pas louper ce 4ème pas, pas ses 8 ans. C'est un grand pas dans sa vie de petite fille. Mais pour que tout ça aille bien il faut qu'avec sa mère tout se passe mieux.