Family is here for you✧ Brisbane avait toujours été une ville que j'adorais. C'était la ville où j'étais né. Où quasiment toute ma famille était née et était encore présente, pour la plupart.
La ville ne dormait jamais. C'était aussi calme que mouvementé, dépendant de la zone dans laquelle on habitait. Et après le désastre de ma propre famille, le seul endroit où je pensais être apte à me reprendre correctement, c’était Brisbane. Durant les deux mois précédents, j’avais passé plus de temps à me morfondre qu’à me tirer vers le haut.
Si je ne travaillais pas, j’aurai sûrement fini par rester cloitré chez moi. En soit, ce n’est pas le fait de me sentir mal qui m’empêcherait de sortir. Mais c’est le regard des autres. Ma famille a toujours été l’une des seules fiertés que je possédais. Maintenant ? J’ai l’étiquette du cocu divorcé à qui on a pris ses enfants. Et je déteste cette image de moi.
Entre Toowoomba et Brisbane, il n’y avait qu’une heure trente de route. Aussi, je n’avais pas à conduire pendant longtemps. Je n’avais plus beaucoup d’affaire. Quelques cartons étaient entreposés dans ma voiture. Il me restait mes vêtements, quelques affaires personnelles. J’avais décidé de retourner à Brisbane depuis quelques temps. Et pour pouvoir redémarrer à zéro, j’avais rendu mon appartement et donné la totalité de mes meubles.
Je savais que j’allais pouvoir retrouver un appartement assez facilement et mes économies pourraient me permettre d’aller à l’hôtel si jamais Edge n’avait pas la possibilité de me prendre quelques temps. Même si j’étais persuadé du contraire. Je n’avais pas tellement de fierté. Pas avec Edge. Je savais que je pouvais être suffisamment honnête avec lui. Que je pouvais être plus bas que terre, il serait toujours là pour moi. Comme je le serais pour lui.
J’étais dans ma voiture depuis quelques temps. Je n’avais pas forcément regardé mon temps de route. Non, j’essayais surtout de ne pas l’embêter en plein milieu de la journée et pas trop tard si celui-ci travaillait. De mon côté, la rentrée n’était pas avant Septembre. Alors mes horaires étaient relativement libres pour le moment.
Mais j’ignorais comment lui expliquer tout ça. Ça allait être compliqué pour moi. Mais d’autant plus à comprendre de son côté. Ma dignité en avait quand même prit un coup. Et j’avais besoin de ma famille pour pouvoir m’aider à remonter correctement. Ils étaient tout pour moi. Demander de l’aide n’avait jamais été mon fort de toute manière.
Edge habitait Toowoong. Un quartier relativement normal. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je me garais devant chez lui. Revenir à Brisbane allait me faire du bien. C’est certain. Et la vie continue, je suppose.
Je me détachais et poussais la portière de la voiture pour l’ouvrir. Il n’était que 17h30 et les rues étaient encore mouvementés. Quelques passants. Jeunes, âgés, rien de bien important en soit. Je laissais mes affaires dans la voiture et fermait celle-ci derrière moi.
Je soupirais et me dirigeais vers la porte. Peu de personne était au courant de ma situation. Parce que l’ébruité n’était pas mon genre. J’avais fait une croix sur la plupart des amis que je possédais à Toowoomba parce que savoir mon ex-femme avec l’un d’eux m’avait profondément miné. Au final, je me disais que les amis n’étaient peut-être pas une aussi bonne chose qu’on ne pense. Enfin, on ne peut pas mettre tout le monde dans la même catégorie, je suppose. Je fini par frapper à la porte d’Edge, écrasant la cigarette sur mon talon avant de la mettre dans la poubelle à proximité. Je dois arrêter ce truc. Je dois essayer.
La porte ne mit pas bien longtemps avant d’ouvrir. Edge, devant moi. Mon dieu, la dernière fois que je l’avais vu... eh bien, c’était l’année dernière puisque le repas traditionnel familial... Je n’étais simplement pas venu, prétextant pour la première fois une excuse bidon. Parce que j’avais déjà tout perdu et voir tout le monde d’un coup. Non, ce n’était simplement pas possible.
Je souris gentiment à Edge, incapable de maintenir une façade morne.
- Salut Edge. Je suis désolé, je débarque un peu à l’improviste…
A l’improviste. Oui. Je n’étais pas venu comme ça sans raison depuis longtemps. Je glissais les mains dans mes poches et ajoutait finalement.
- Je ne t’embête pas, au moins ?
Parce que bon, s’il était en plus en compagnie de quelqu’un, loin de moi l’envie de faire cockbloquer quoi que ce soit. Je savais que ce n’était pas vraiment une bonne idée et puis, c’est assez frustrant.
️ nightgaunt
Dernière édition par Paul Price le Lun 26 Aoû 2019 - 17:50, édité 1 fois
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La journée avait été longue, plus que longue d'ailleurs. Tu as dû te lever aux alentours de six heures du matin, pour te rendre en urgence sur une scène de crime plus que récente. Tellement récente que le témoin qui a ouvert la benne à ordure et trouvé la victime du jour était toujours présent au moment où toi et le reste de a technique judiciaire êtes arrivés sur place. Autant dire qu'il y a mieux comme façon de commencer sa journée, il t'a fallu plusieurs cafés pour réussir à calmer ton estomac et t'emparer de ton appreil photo et commencer à faire ce que tu fais de mieux. Et tu adores ton métier, de tout ton cœur et tu révèles toujours ta profession avec une certaines fierté mais... certains jours sont plus difficiles que d'autres, comme celui-ci, et pas de doute, que tu aurais préféré passer plus de temps dans ton lit et moins à te demander qui dans Brisbane est l'auteur d'un crime aussi sanglant. Peu importe ans le fond, tu as dû passer à autre chose, pour ton bien et celui de ton esprit et le reste de ta journée tu l’as passée devant ton écran dordinateur, à récupérer plusieurs fichiers et à te masser vigoureuseuement les temped et à attendre le moment fatidique où tu pourrais enfin rentrer chez toi. Moment qui a fini par arriver en début de soirée et tu n'as pas eu besoin qu'on te le dise à deux fois avant de t'emparer de ta veste en jean et de tes clés de voiture. Tu aurais adoré emprunter le chemin de la salle de sport et te défouler une heure ou deux sur un sac de sable, et oublier les images qui vont sans aucun doute hanter ton esprit pendant les prochaines nuits mais non... tu as promis à une certaine brune que tu te ménagerais, et ta tendinite ne va pas disparaitre toute seule. Donc au lieu de rejoindre la salle de sport et ses vestiaires rassurants, tu finis directement chez toi, tu ne prêtes pas vraiment attention au courrier qui s'est accumulé devant ta porte, tu abandonnes d'abord ton costume pour un pantalon en coton plus que confortable et une bière que tu siffles un peu trop vite pour en apprécier le goût , les yeux rivés sur l'écran de ta télvision qui est éteinte. Tu es épuisé, autant émotionnellement que physiquement et tu es certain que ta tête va exploser dans les dix prochaines secondes si tu ne te concentres pas sur autre chose. Tu maudis intérieurement ton poignet droit et sa faiblesse latente avant d'ouvrir ton frigo et voir ce qu'il te reste à manger. Cuisiner est toujours un bon moyen de se détendre et de ne penser à rien, et cela occupera tes mains et ton esprit assez longtemps en fonction de la recette que tu choisis. Tu en es là dans tes reflexions, et sur le point de sortir ta planche à découper quand la porte d'entrée se manifeste. Tu roules des yeux, et songes un instant à ignorer ton nouveau visiteur, oui, tu es mal élevé quand tu le veux vraiment, et tu vas en trainant des pieds ouvrir la porte d'entrée. Et tu passes de la faible irritation à de la surpise à l'état pure quand tu reconnais ton cousin, Paul. "Paul... Paul? Mon dieu, comment ça va ? Impossible de le confondre avec quelqu'un d'autre, ces yeux bleus et cet air un peu perdu. Perdu? Tu remarques plusieurs choses et ce en l'espace de quelques secondes, la mine légèrement défaitiste de Paul et le fait qu'il soit seul. Pas de Mrs Price à son bras, pas de neveux ou de nièces qui sautent au cou de leur tonton Edge qu'ils n'ont pas vu depuis des mois. ... Et que fabrique t-il ici, à des heures de chez lui alors que vous n'avez aucun repas de famille prévu de si tot? "Qu'est-ce que tu fais là et tout seul....?" Tu poses la question à voix haute, désormais convaincu qu'il s'est passé quelque chose de grave et que Paul n'est pas là pour une simple visite de courtoisie. Tu fais un pas vers lui, posant ta main droite sur son épaule. Le geste se veut rassurant, histoire de rappeler à l'autre Price que tu es là pour lui et que tu peux tout entendre. Car après tout, c'est bien à cela que sert la famille, non? "Ça va? Il s'est passé quelque chose? Tout le monde va bien au moins?"
Family is here for you✧ @Edge Price Pour le coup, je ne peux que le comprendre face à la surprise que je peux lire sur son visage. J’étais venu à l’improviste, à plus d’une heure de chez moi. Enfin, de ce qui était mon chez moi jusqu’à il y a deux mois. J’aurai pu appeler avant. Mais tout expliquer par téléphone ne m’avait pas semblé être la meilleure des idées. Comment ça va. Eh bien, je ne sais pas trop. Je suis un peu perdu dans mes propres émotions. Entre la colère, l’envie de se mettre sous une table en position fœtale et de ne plus bouger et l’envie de rester au lit, c’est un peu compliqué pour moi.
Alors, je ne savais pas trop comment lui répondre. Est-ce que j’allais bien. Je glissais lentement la main dans mes cheveux, frottant ceux-ci comme si la réponse allait me venir comme ça.
- Je … Je vais bien, j’imagine. Ça va.
Je glissais la main dans ma veste, à nouveau. J’étais tout seul, oui. Et ça devait être assez surprenant pour lui. Habituellement, je ne venais jamais seul. Il y avait toujours une bande de sauvage avec moi. Ils me manquent tellement. Et plus les questions s’enchainent, plus ma langue semble vouloir rester bien au chaud dans ma bouche, incapable de venir donner la raison de ma présence ici. Au final, je n’aime pas cette situation. Pas parce que je demande de l’aide. Mais parce que l’échec me rend malade. Je hais l’échec et j’en ai quasiment une phobie démesurée.
- Je suis tout seul parce que … On a divorcé, ma femme et moi. Il y a ... deux mois de ça maintenant.
Déjà deux mois. A ne voir mes enfants qu’une fois. J’ai beau leur parler tous les jours. Ce n’est pas pareil. Mais en soit, de ce que je comprenais, tout le monde allait bien. Les enfants n’avaient pas l’air bien affectés et elle. Parlons-en, d’elle. C’est un peu comme si rien n’avait existé entre nous.
- Elle va bien… avec un de mes amis. Donc, je pense que oui. Quant à mes enfants, ils vont bien aussi.
C’est sorti tout seul. De toute façon, je n’ai rien à lui cacher. Mais ça me fait mal au bide de l’avouer comme ça. Je soupire avec lenteur et viens frotter mon visage. La vérité. C’est que j’aimerai réellement pouvoir trouver une certaine simplicité de vie pour quelques temps.
- Je suis désolé de t’embêter comme ça … Je suis revenu à Brisbane et en attendant de trouver … Un appartement. Je voulais savoir si je pouvais rester chez toi quelques jours.
Inutile de prendre des pincettes. Je pouvais aller à l’hôtel. Mais au-delà du fait d’économiser de l’argent, je voulais être un peu épaulé et être entouré des gens en qui j’ai confiance. Autant dire qu’Edge était l’une des personnes en qui ma confiance était aveugle. Enfin, pour mes amis aussi, c’était le cas.
- C’est une longue histoire, tu sais..
Longue histoire qui devra bien être raconté. Parce qu'Edge ne va pas forcément comprendre dès le début que je me suis fais poignarder dans le dos par un de mes meilleurs amis mais aussi par ma propre femme au final. Je soupire finalement. J'ai retiré mon alliance il y a quelques temps. Et bêtement, je l'ai gardé. Parce que je ne savais pas vraiment me résoudre à la jeter. Je patience un peu le temps qu'il me fasse rentrer.
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Tout arrive un peu trop vite à ton goût, toutes les informations que te livrent Paul sont un peu comme des coups qui sont assénés directement sur ton coeur et tu dois faire de ton mieux pour te concentrer sur les paroles de ton cousin. Qui parait plus perdu que jamais, et c'est compréhensible, il semble bien qu'en l'espace de quelques semaines, tout son monde se soit effondré et qu'il ne lui reste plus aucun repère. Cela rendrait n'importe qui fou, au bord du désespoir, tu n'en as pas le moindre doute. Et pourtant, Paul est encore debout, de tous les membres de ta famille, tu as toujours admiré sa détermination et la façon dont il a toujours écouté son coeur et pas les autres, quand on lui a dit qu'il se mariait un peu trop tôt, quand on lui a conseillé de faire un autre métier car il a toujours eu beaucoup de potentiel. Mais pas Paul, avec lui il n'a jamais été question de trop en faire ou de vouloir impressionner les autres, non, il s'agissait toujours de suivre ses tripes et son instinct. Une chose que tu as toujours admiré et qui régit ta vie depuis des années. Paul et l'image parfaite que sa famille renvoyait ont toujours été une source de réconfort, vous portez le même nom de famille après tout, vous partagez le même sang alors tu t'es toujours dit que si lui avait réussi, à tout avoir, toi aussi tu pouvais le faire. Ce n'était qu'une question de logique à tes yeux. "Ta femme et toi. Vous avez divorcé. Il y a deux mois de cela." C'est plus fort que toi, tu ne peux pas t'empêcher de répéter ses mots à lui, juste pour que l'information rentre. Juste pour t'assurer qu'il ne s'agit pas d'un mauvais rêve dont tu pourrais te réveiller à tout moment. Mais non, il s'agit bien de la réalité, car tu aurais bien était incapable d'imaginer l'air de tristesse qui se dessine de seconde en seconde sur le visage de ton cousin, non, tu n'as jamais été aussi cruel. "Paul je..." Les mots, l'air, tout semble te manquer et tu marques une pause, pour prendre une profonde inspiration. Avant de décider que vous ne pouvez pas avoir une conversation aussi sérieuse sur le pas de ta porte, comme si... Comme si Paul était le livreur de pizza et que tu lui refilais un billet de 20 avant de retourner chez toi, non, c'est important, il est important, alors tu ouvres davantage la porte, lui faisant signe de rentrer. "Okay ne restons pas sur le pas de la porte déjà, rentre, rentre." Tu le laisses te dépasser avant de jeter un bref coup d'oeil à sa voiture garée devant chez toi, et de refermer la porte. Il connait bient ta demeure, de nombreux repas de famille ont été passés ici depuis que tu es devenu propriétaire et tu retrouves le chemin de la cuisine, tirant une des chaises autour du plan de travail pour lui. Tu réalises que tu étais en train de décider ce que tu allais manger avant que ton cousin ne débarque avec son coeur brisé. Se remplir l'estomac semble toujours être une bonne idée dans ce cas précis. "T'as mangé ou tu t'es contenté de rouler sans vraiment regarder où t'allait?" Ton ton est un brin accusateur mais tu aurais bien dû mal à lui en vouloir, tu comprends qu'il ait ressenti le besoin de s'éloigner de Toowomba et de tout ce qui lui rappelle sa femme et ses enfants. Sans vraiment y penser, tu continues d'attraper des ingrédients dans le frigo, plus pour t'occuper les mains et l'esprit, si tu ne fais rien, tu vas probablement te mettre à faire les cent pas devant lui. Et il n'a probablement pas besoin de cela à cette seconde précise, définitivement pas, décides-tu alors que tu mets de l'eau à bouillir, plus par habitude qu'autre chose. "J'ai le temps et j'ai une chambre d'amis, donc tu peux rester ici autant de temps que tu le souhaites, hors de question que tu ailles dans une chambre d'hôtel, non, pas après tout ce qui s'est passé." Tu te doutes que les autres membres de la famille ne sont pas encore au courant, ou alors juste ton oncle Allan, le père de Paul, et encore... Tu n'en es pas certain. Les bonnes nouvelles vont vite dans votre famille, le reste, c'est toujours un peu plus problématique, il faut le dire. Et il s'agit de Paul encore une fois, personne n'aurait pu prédire ce revirement de situation, surtout pas pour lui, c'est le type qui a la tête sur les épaules, que ses enfants adorent... Ton coeur semblent se serrer de lui-même en pensant à tes neveux, à Marc et Emma, la seconde paire de jumeaux de la famille Price, et le dernier Denis, un enfant adopté mais qui a tout de suite trouvé sa place sous le toit des Price. Toi tu as grandi sans père, tu sais ce que cela fait, l'absence a été douloureuse certes, moins car tu n'as jamais connu ton géniteur, mais ce n'est pas le cas pour tes neveux et nièces. "Et moi qui pensais que tu ne décrochais plus ton téléphone parce que tu étais occupé avec le boulot, ou même prévoir tes prochaines vacances en famille." Tu réalises l'ironie de toute la situation et tu te retournes simplement pour vider la moitié d'un paquet de pâtes dans l'eau bouillante et y ajouter un peu de sel. Tes mains trouvent d'elles-mêmes une planche à découper et un couteau, te gardant en mouvement dans la cuisine. "Je suis désolé, je me doute que ça n'a pas dû être facile, surtout si elle est partie avec un de tes amis proches et... Je suppose qu'elle a eu la garde des enfants aussi? " Tu viens juste de réaliser ça, une seconde trop tard; Paul a probabement perdu un peu plus que tu le réalises. Tu finis par pousser un soupor, tes yeux couleur noisettes rencontrant ceux un peu plus bleus de Paul. "Désolé je te bombarde de questions, on peut en parler, ou alors on peut juste essayer de passer à autre chose. J'ai assez d'alcool dans le garage pour nous faire oublier nos noms de famille." Et non, ce n'est pas surement la meilleure façon de faire face à la situation, mais tu ne sais pas vraiment pas quoi dire ou faire d'autre à cette seconde précise.
Family is here for you✧ @Edge Price Je peux comprendre le choque sur le visage d'Edge. Il répète mes mots et les entendre me fait plus de mal que je n'aimerai vraiment lui avouer. Je le vois s'approcher et je me doute qu'il veut essayer de me réconforter. Et je ne serais pas là si je ne voulais pas qu'il le fasse. Au fond, j'ai l'impression d'être le seul triste. Mon ex-femme semble être mieux que jamais. Et mes enfants, je ne sais pas. Mais ils me manquent. La porte s'ouvre un peu plus et je fini par rentrer. Je retire mes chaussures et me débarrasse de ma veste. Autant dire que je ne voulais pas non plus salir son chez-lui. Je me dirige instinctivement vers la cuisine pour pouvoir m'installer sur l'une des chaises.
J'adore cette endroit. Parce que je m'y sens autant chez moi que si j'y avais toujours habité. Les repas qu'on a pu passer ici avait toujours été réussi. Je me souviens encore de mes petits bouts qui couraient un peu partout. Je cligne des yeux, quittant quelques secondes mon esprit pour me concentrer sur la petite accusation d'Edge. Je pince mes pulpes avant de sourire de façon coupable.
- Ais-je besoin de te répondre ? J'ai roulé sans regarder.
Enfin, sans regarder l'heure. Je commençais à avoir faim mais ce n'était pas vraiment la priorité sur le moment. Le but, c'était d'arriver aussi vite que possible chez Edge. Ensuite, c'était à voir la façon dont j'allais lui parler. Finalement, ça avait été plus simple que ce que je pensais. Mais surtout de voir qu'il n'était pas là pour me juger, c'était la raison aussi principale de mon arrivée ici. Il réponds finalement à l'une des premières questions que j'avais posé. J'en étais persuadé mais je souris doucement. Je me rends même compte que la plupart de mes sourires commencent à passer de façon assez automatique. Je n'ai pas envie de sourire. Et pourtant.
- Merci beaucoup, Edge.
Je glisse déjà le coude sur la table pour poser ensuite mon menton sur ma paume. Il est vrai que ces derniers mois, j'avais coupé les ponts avec tous. Avec tous, sauf à mes enfants et à l'avocat qui s'occupait de mon divorce. Ce que je pouvais hier ce con. Incapable de comprendre ma situation et encore moins de vouloir se battre pour la garde de mes enfants. La société d'aujourd'hui donne les droits sur la mère plus facilement qu'on ne pourrait le penser. Et je ne peux pas y aller à l'encontre. Parce que ça reste une bonne mère. Elle reste à la maison pendant que l'autre bosse, au final. Quand à mon emploi, je faisais comme si tout allait bien. Inutile de faire empiéter mon mal-être sur mon travail. Je sais encore séparer les choses.
- Je suis désolé. La procédure à été plus longue et douloureuse que je ne l'aurai pensé à l'origine.. J'avais besoin d'être un peu seul pour avaler les choses, je suppose.
Papa m'avait aussi appelé. Mais je n'ai pas eu le courage de décrocher. Personne à part Edge n'est au courant de tout ça. Enfin, sauf les personnes qui remarque ma main sans alliance. Je ne sais même pas comment je vais annoncer ça au reste de la famille. Tout devait être parfait, tout devait aller dans le bon sens. Et je faisais tout pour. Je ne savais même pas vers quelle zone j'avais échoué. Je pince mes lèvres de façon plus forte quand il parle de mes enfants. Je hoche alors la tête, soutenant son regard comme je peux.
- Ils estiment que leur mère, qui reste à la maison, serait plus apte à éduquer nos enfants. Si c'était moi, il aurait fallu une nourrice à chaque fois que j'allais travailler... Je pense qu'ils me prennent pour un incapable.
A moins que j'ai juste une tête de con, c'est encore fort possible. Je le vois faire des efforts et je souris gentiment. Je me redresse pour rejoindre la fenêtre et l'ouvrir. Une habitude désormais alors que je sors mes cigarettes. Je devrais arrêter cette merde à nouveau. Et il va me le dire. Mais tant pis. Je la glisse entre mes lèvres et ajoute.
- Ça reste une bonne idée. Mais.. Je ne sais pas où j'ai loupé mon coup... Je sais pas ce que j'ai pu faire de mal pour tout gâcher. Encore moins ce qu'il a de plus que moi.
Je tire sur le cylindre et souffle la fumée par la fenêtre. J'ai beau essayer de me remémorer les quelques disputes qu'on a pu avoir, ce n'était pas vraiment violent. Elle était plus distante, c'est sûr. Je n'étais pas suffisamment bête pour ne pas l'avoir vu.
- Encore moins comment je vais le dire à la famille. Je vois déjà la plupart. "Je te l'avais dit que c'était trop jeune. Tu aurais du m'écouter."
Je te l'avais dit. C'est bien la phrase que je préférerais éviter d'entendre. Ce n'est pas les années qui a tout bousillé. Je soupire avec force. Ça me vrille le cerveau.
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Son ton est différent et même la façon qu'il a de se tenir. Ce n'est plus le Paul que tu connais, et oui, la dernière fois qu'il s'est tenu dans cette cuisine, les choses étaient bien différentes, il avait un sourire sur le visage pour commencer, un de ses enfants au bras et en train de persuader ce dernier que oui, manger des légumes comme le reste de la famille Price allait vraiment le faire grandir. Tout est différent à présent, il est seul et... Rien que ça, pour quelqu'un comme lui, c'est quelque chose de majeur. D'aussi loin que tu t'en souviennes, Paul est le père de famille parfait, il est fait pour ça, il a presque ça dans le sang, il est fait pour être le mari de quelqu'un, donner des conseis, aider à faire partir les petits bobos et autres bleus du quotidien... Une nature protectrice telle qu'il a fini par en faire son métier en tant que professeur, et maintenant quoi? Tout ça part à la poubelle parce que sa femme est parti ailleurs? Comment repartir de zéro après des années d'une assurance folle? Tu n'en as pas la moindre idée et rien que regarder Paul et y songer te donne le tournis, oui, tu as l'impression que c'est ta tête à toi qui va imploser et tu te contentes de regarder la situation d'un oeil extérieur; alors tu n'oses même pas imaginer comment il doit se sentir. "Paul tu n'as pas besoin de t'excuser, encore une fois... J'imagine que tu n'avais pas prévu tout ça." Que tu finis par lâcher sur un ton compatissant, ne trouvant pas d'autres mots réconfortants. Car oui, il semble bien que depuis des mois, tout ce qui se passe et tout ce qui se l'entoure se contente de lui échapper et qu'il n'a absolument aucun contrôle. Sur sa vie, sur celles de ses enfants... Tu pousses un profond soupir, pour toi et un peu pour lui au final, avant de froncer les sourcils face à la cigarette qu'il porte à ses lèvres. Ça c'est nouveau, définitivement nouveau. "Et je vais rien dire pour la cigarette ce soir, tu en as clairement besoin mais je ne pense pas que c'est une habitude que tu veux prendre maintenant. On va éviter d'ailleurs, et interdiction de faire ça dans la maison." Ton ton se veut un brin autoritaire, mais la règle ne change pas, même pour ton cousin, tu as bien des vices mais la cigarette n'en fait pas partie, n'en a jamais fait partie et tu aimerais éviter de te noircir les poumons ou ceux de tes proches, alors pas de ça chez toi. Ce n'est pas une habitude saine... Un peu ironique quand on sait que tu viens de lui proposer de boire son poids en alcool, oui, sauf que boire un verre pour toi, c'est ponctuel et il est facile de passer à autre chose, sans vraiment se prendre la tête, la cigarette, en général, reste dans l'air et une devient rapidement deux, puis trois, puis quatre... Aucun moyen de s'y fier. "Comme je t'ai dit, la chambre d'amis est là, elle est libre, reste autant de temps que tu le veux et ne t'inquiète pas pour le reste. Pour ce qui est de le dire au reste de la famille..." Tu hausses les épaules, tes mains s'activant cette fois-ci avec le couteau et la planche à découper, tandis que tu cherches la fin de cette phrase. Tu n'as jamais vraiment compris ce qu'on reprochait à Paul, en quoi tomber amoreux était quelque chose de mauvais? Oui, il a décidé de se ranger assez tôt et de construire une famille. Beaucoup pourrait pointer l'ironie de la situation car désormais, il se retrouve seul, mais pas toi. Il n'avait aucun moyen de prédire le futur et tout ce qui allait potentiellement lui tomber dessus et ensuite, ce n'est pas vraiment une façon de vivre, se contenter d'attendre ou de ne rien faire car on pourrait éventuellement finir blessé avec le coeur en miettes. Souffir n'est pas la meilleure solution non, mais tu ne veux même pas songer à l'alternative qui est juste d'attendre. "Non, il n'y a pas de solutions miracles et ce sera forcément une conversation désagréable... Surtout pour toi. Mais je dirais rien, si on me pose la question, je dirais juste que tu es de passage et c'est tout mais ouais..." Le secret sera bien gardé, Paul l'annoncera quand il sera prêt et selon ses propres termes, ce n'est pas quelque chose que tu prends à la légère ou que tu peux décider à sa place. Oui, vous avez une famille tolérante et aimante, cependant, les mauvaises nouvelles restent tout de même des mauvaises nouvelles. Ce qui manquera le plus pendant les repas de famille, ce sont les enfants de Paul, pas de doute là dessus, être éloigné d'eux ne doit pas être un exercice facile pour quelqu'un d'aussi tourné vers la famille. "C'est vraiment injuste. On est en 2019, tu peux autant éléver tes enfants qu'une femme, je ne comprends pas trop l'argument de la nourrice, il y a des tonnes de parents célibataires qui s'en sortent bien... il suffit de voir ma mère." L'incompréhension est lisible sur ton visage, Paul est tout à fait capable d'élever ses enfants, s'occuper d'eux, s'assurer qu'ils ne manquent de rien et avoir un boulot à temps plein pour pouvoir soutenir toutes ses dépenses. Ce n'est pas incompatible à tes yeux, ta mère l'a fait avec brio pendant des années et cela n'a absolument rien avoir avec le fait qu'elle soit de sexe féminin, c'est beaucoup de détermination et de la volonté. Et elle a très bien réussi car tu n'en serais pas là aujourd'hui sans elle, c'est certain. Ton père a toujours été absent du tableau et avoir deux parents présents n'aurait pas de toi quelqu'un de plus équilibré, tu en es certain. Tu finis par jeter un coup d'oeil à Paul, et tu lui offres un maigre sourire: "Mais ouais... Je vais nous faire à manger, si tu veux, tu peux commencer à t'installer dans la chambre d'amis en attendant que ça soit prêt." Il doit avoir quelques valises et même cartons dans son s'il a tout quitté pour Brisbane et tu te dis qu'il vaut mieux qu'il fasse ça ce soir pour pouvoir passer à autre chose.
Family is here for you✧ @Edge PriceJe n'avais rien prévue, c'est vrai. Quand je me suis marié et que nos premiers enfants ont pointés le bout de leurs nez, j'étais tellement heureux. Je ne voyais rien à l'horizon qui aurait pu me permettre de ne pas me sentir bien. Et plus les années avaient passé, plus je me sentais chanceux. Puis au moment où elle est venu m'avouer que ça ne fonctionnait plus, tout m'a échappé. Ma femme, mes enfants, ma famille et ma confiance en moi. Tout au fond du lavabo. Je me met à sourire quand il parle de la cigarette. Je me doutais que ça n'allait pas passé. Je viens tirer une dernière fois sur celui-ci et l'éteint avant de jeter celui-ci dans la poubelle.
- Il faut que je trouve un substitue. Mais jusqu'à présent, ça ne s'est pas présenté.
Depuis deux mois, j'avais repris cette habitude. Ça et l'alcool à foison même si je limitais l'apport d'alcool quand je devais travailler. Il faut dire qu'en semaine, je n'y touchais pas. Parce que j'aime beaucoup trop mon travail pour pouvoir risquer ma place. Maintenant, c'est la seule chose que je ne veux pas perdre. Je viens me réinstaller sur la chaise, en face de lui occuper à faire à manger. Je glisse la main sous mon menton et le regarde faire. Conversation désagréable. Tu m'étonnes. Je ne sais pas comment le dire à mes parents, ni au reste de la famille. Parce que ça veut dire que je n'étais juste pas suffisant pour mon ex-femme et ça fait mal. Ça crève.
- Je n'ai pas compris plus que toi.. Je suppose qu'on favorise toujours les mères, de toute manière. Ce qui me fait mal, c'est que je ne peux les avoir que.. qu'une fois par mois. Je comprends pas comment tu peux garder une relation normale une fois par mois. Je les appelle tout les jours mais ce n'est pas pareil..
Je crois qu'au final, c'est le plus douloureux. Parce qu'ils me manquent énormément. Je suis le genre de père à aller les voir une fois coucher, à leurs dire bonne nuit et à ne sortir que lorsqu'ils ont fini de me parler. Le genre à toujours être là même si je suis occupé. A sortir avec eux s'ils en ont l'envie. A les laisser seuls s'ils le veulent.
- Je pourrais faire un recours à cette décision mais je ne veux pas déchirer un peu plus la relation. Au delà de moi, ça à du être difficile pour eux.. De voir leurs père partir, un nouveau arriver et tout accepter comme ça...
Je m'excuse quand même auprès de lui. Parce que je ne fais que m’apitoyer sur mon sort, parce que je ne suis pas marrant. En temps normal, je suis quelqu'un ayant une personnalité relativement légère. Je souris, rigole, raconte des blagues aussi graveleuses que bêtes. Maintenant, j'ai l'impression d'avoir plus de négatif que de positif chez moi. Je lève les yeux mais son visage quand il me dit que je peux commencer à m'installer. Je n'ai pas grand chose mais suffisamment pour pouvoir tout sortir maintenant.
- Tu as raison. Je reviens. Merci encore pour ce que tu fais pour moi.
Je ne peux pas le nier, je suis d'ôté d'une grande gratitude. Surtout envers Edge, il faisait et avais toujours fait beaucoup pour moi. Comme je pouvais le faire pour lui s'il en avait le besoin. Je viens me diriger vers la porte et reprend mes chaussures, je les enfile et ouvre la porte. Je viens ouvrir ma voiture et sors deux valises. Je les fais rouler jusqu'à la chambre. Il s'agit d'une jolie pièce, les tables de nuit et le tapis aussi. Je posais les valises aux sols et fis quelques allers et retours. Les cartons comportaient surtout mes papiers importants, quelques bibelots et les quelques cadeaux que j'avais pu recevoir des enfants lors des fêtes des pères. Je pose tout sur le sol et vais refermer ma voiture. Je retire mes chaussures et rejoins la chambre. Je m’assois sur le lit et regarde autour de moi. Il y avait beaucoup de changement dans ma vie. Et je trouvais ça de plus en plus effrayant. Je regardais les cartons devant moi. Je suppose que tout le monde réagit différemment face au divorce. Quand bien même j'avais tenté de faire bonne figure, une fois tout seul, j'ai l'impression que je ne contrôle plus rien. Je suis partagé entre l'envie de fondre en larme comme un gamin et de me trouver un sac de boxe pour frapper dedans jusqu'à l'épuisement. Je laisse retomber le haut de mon corps sur le lit et fixe le plafond, frottant mon visage avec force.
Je me redresse après de longues minutes et m'occupe de défaire mes valises pour ranger mes vêtements. Je repose les valises vides dans un coin pour que tout soit tout de même ranger. Je m'assois ensuite au sol devant les cartons. Je récupère une emprunte de main en argile. Mains appartenant aux jumeaux. Mon pouce touche les empruntes de doigts et je soupire à nouveau en reposant l'objet.
- J'aimerai quand même savoir où j'ai merdé à ce point..
Je laisse les papiers dans un coin et met quelques objets importants pour moi sur la table de nuit. Des photos principalement. Je pose le dernier carton près de l'autre et sors de la chambre. Je viens me rasseoir sans un mot.
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Tu ne peux que hocher la tête quand Paul te dit avoir besoin d'un substitut, de quelque chose auquel se raccrocher pour ne pas tout simplement sombrer et dans un sens, tu comprends mieux que quiconque ce qu'il essaye de te dire. Certes, tu ne t'es jamais retrouvé dans une position similaire, mais tu sais ce que ça fait de tout perdre, ou du moins avoir l'impression d'avoir tout perdu et ne plus avoir le moindre contrôle sur sa vie et regarder cette dernière partir en fumée sans pouvoir rien dire ou faire. Ce n'est pas quelque chose de particulièrement agréable et encore moins quelque chose que tu souhaiterais à ton pire ennemi, et c'est généralement à ce moment précis que tes poings entrent en jeu. Oui, ça serait dans une situation comme celle-ci que tu te rendrais à la salle de sport pour laisser toutes les émotions les plus négatives t'envahir et ne penser à rien pendant que tu frappes sur un sac de sable, et ce de toutes tes forces. Ainsi, tu sais que tu ne fais de mal à personne mais au moins de cette manière, tu ne te retrouves pas dans le même cas que Paul qui a plus que l'air paumé dans ta cuisine, à chercher des réponses qui ne viendront probablement jamais et à se demander pourquoi. C'est un peu cela la beauté du sport que tu pratiques, pas besoin de te poser de questions, c'est plus mécanique qu'autre chose, c'est brutal, dangereux et honnête dans un sens. Oui, quand tes deux mains sont enfin recouvertes par des gants, tu ne peux pas vraiment te cacher ou prétendre comme tu essayes de le faire parfois, pour paraître un peu plus propre ou même un peu plus lisse, c'est presque libérateur dans un sens. Tu écoutes Paul, qui doit plus se parler à lui-même qu'à toi au final, hochant de nouveau la tête, tes mains s'activant toujours pour préparer le repas du soir et au moins l'aider à se remplir l'estomac. "Une fois par mois ? Non, je confirme, ce n'est pas assez pour établir une vraie relation ou les voir grandir c'est... C'est ridicule, il n'y a pas d'autres mots en fait." S'il y a bien quelque chose qui peut détruire un bon père comme lui, c'est l'éloignement et tout ça pour quoi...? Laisser les enfants à la charge d'une femme qui n'a pas eu le courage de divorcer avant d'aller voir ailleurs ? Non, tu ne peux décidément pas être objectif dans cette histoire, Paul et toi vous partagez le même sang alors il est bien impossible pour toi de vraiment être objectif au final, et en plus, tu as déjà trompé quelqu'un toi-même. Tu n'en as pas été particulièrement fier, loin de là, et tu as admis depuis longtemps que ce n'était qu'un acte facile et lâche. Car oui, il a été beaucoup plus facile d'aller voir ailleurs et tromper Yasmine, plutôt que de faire face à vos véritables problèmes... Vous avez rompu après tes aveux, bien évidemment, tu n'aurais jamais envisagé de rester en couple avec elle après avoir trahi sa confiance de cette manière, mais dans le cas de Paul, les choses sont d'autant plus compliquées, il n'était pas juste en couple depuis quelques mois avec sa compagne, non, ils étaient mariés, avec des enfants... Et si même lui n'est pas à l'abri d'avoir son cœur brisé, tu te demandes bien si tu as la moindre chance de fonder une famille toi aussi. Tu sors de tes pensées au moment où il te remercie et t'indique que oui, sa voiture est bien remplie et qu'il faut qu'il s'installe. "T'as pas besoin de me remercier Paul vraiment... T'es de la famille, je ne vais pas te mettre à la porte." Que tu ajoutes avec un léger sourire, tu es fils unique oui, mais tu considères tes cousins et cousines comme aussi importants que tes frères et sœurs et il ne te serait jamais venu à l'esprit de suggérer à Paul de trouver un hôtel ou d'aller ailleurs, non pas avec toi. Vous échangez un dernier regard avant que le brun n'emprunte le chemin vers la porte d'entrée une fois de plus et tu lâches enfin le soupir que tu retenais depuis quelques minutes déjà, te passant une main sur le crâne et réfléchissant à toute vitesse. Déjà, le repas est presque prêt et tu ferais mieux de retirer la casserole du feu si tu ne veux pas que tes pâtes soit trop cuites... Ce que tu fais immédiatement avant de te dire que Paul devrait définitivement venir en vacances avec Tamara et toi dans quelques semaines, il a besoin d'un changement d'air et de réaliser que non, sa vie ne vient pas de complètement s'effondrer et qu'il y a toujours des gens sur lesquels il peut compter. Oui, tu vas appeler ta mère dans les prochains jours et lui faire comprendre qu'il est impératif que Paul vous suive dans votre prochaine virée, et peut-être que tu peux l'aider à trouver un avocat ou encore plaider son cas en indiquant qu'il est le meilleur père que tu connaisses... Et cela ne te dérange absolument pas de jouer les nounous pour tes neveux et nièces de temps à autre, non, cela n'a jamais été un problème alors pourquoi commencer maintenant ? Quelques minutes s'écoulent avant que Paul ne refasse son apparition dans l'espace commun et tu lui fais signe de s'installer sur le canapé tandis que tu remplis deux assiettes et les poses sur la table basse. Tu vas ensuite chercher des couverts et deux bières -autant commencer avec un alcool assez léger pas vrai- et tu t'installes ensuite à côté de lui sur le dit canapé. Tu n'as jamais été doué avec les mots, mais c'est Paul, alors pour lui, tu peux bien faire un effort et essayer. "On va dire que tu n'as pas besoin de penser à ça ce soir ou même pour les prochains jours. Tu peux rester ici autant de temps qu'il le souhaite, si tu veux de mon aide ou pas, tu sais où me trouver mais je ne suis vraiment pas du genre envahissant comme coloc, promis." La dernière partie de ta phrase est dite avec un léger sourire et tu pousses une bière dans sa direction histoire de détendre l'atmosphère. "Mais je ne vais pas te mentir et te sortir un cliché comme quoi le temps répare toutes les blessures ou... Quand une porte se ferme une autre s'ouvre, non... Non, tu sais très bien que ça ne fonctionne pas comme ça et que tout ne va pas s'effacer d'un simple claquement de doigts, ça sera difficile, il y aura des jours avec et des jours sans et ça non plus, Paul ne pourra pas le contrôler. "... La seule chose que je peux te dire c'est que... Ça ne peut pas être pire que maintenant." Tu ponctues ta phrase par un très léger haussement d'épaules, avant de t'emparer de ta propre bière. Toi optimiste ? Toujours.
Family is here for you✧ @Edge Price Je reviens m'installer sur le canapé comme Edge me le fait comprendre. Je vois bien qu'il fait beaucoup d'effort pour moi. Edge a toujours été comme ça avec moi. Et même si j'en fais toujours autant pour lui, aujourd'hui, ça ne sera sûrement pas le cas. J'attends qu'il s'installe et je remarque les bières. Pas mal pour commencer. Je lève les yeux vers son visage quand il ouvre la bouche. Ne rien penser pour ce soir. Je pense que je peux y arriver. Et je me met à rire un peu quand il me parle d'envahissant. Non, il n'est pas le genre de personne a être constamment sur le dos de quelqu'un.
- Qui sait, je suis peut-être un colocataire envahissant, moi ? Tu ne sais peut-être pas dans quel problème, tu t'embarques ?
Je ricane comme un gamin. Je ne suis pas envahissant non plus. Je garde suffisamment de respect et d'intimité pour les autres. Surtout qu'Edge m'aide et je n'irai jamais jusqu'à lui causer du tort ou à l'ennuyeux sur quoi que ce soit en sachant qu'il est chez lui. Pas moi à l'origine. Je glisse la main sur la bière pour ensuite l'ouvrir. Mais il avait raison. Ca allait prendre du temps mais ce manque de contrôle me rend dingue. Je n'aime pas être là à ne pas savoir quoi faire pour avancer. Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis un maniaque du contrôle mais ce trait de caractère est tout de même bien présent chez moi.
- Pas pire que maintenant, je ne peux pas te dire le contraire. Mais je n'aime pas savoir que je ne contrôle rien. Tu comprends ? Pour moi, j'ai toujours voulu millimétré chaque chose. Et savoir qu'au final, je ne peux plus. Ca me fait... Bizarre.
Je viens déjà trinquer ma bière avec la sienne. Autant éviter de parler de ce type de sujet. Après tout, je suis là pour aller mieux. Je viens prendre une gorgée de ma bière. J'avais un peu hésité à l'origine. Je ne voulais être un poids pour personne. Mais je voulais me concentrer sur autre chose que moi pour le moment. La nourriture m'appelait en plus de ça.
- Bon appétit. Et toi ? Comment ça se passe ici depuis la dernière fois que je suis venu ?
Bon, pas sûr que le sujet de conversation lui semble plus engageant que ma vie. Mais bon. On allait pas toujours tourner autour de ma propre vie. Surtout qu'il fallait que j'en construise une nouvelle ici si je ne voulais pas finir par me plonger dans l'alcool et ne rien faire de ma vie. Je n'avais encore même pas réfléchit. Un peu comme si mon cerveau avait décidé de bloquer le tout en attendant que je ne reprenne un peu le contrôle de ce qui m'entourait.
- Je vais travailler à l'école primaire de Brisbane à la rentrée. Je pense que ça va me faire bizarre. Je veux dire, la dernière fois que j'y suis allé, j'étais gosse.
Un bon moyen de nous montrer qu'on a grandit. Tout est passé tellement vite. Je suis sortir de la primaire à mes onze ans pour revenir travailler dans la même à mes quarante ans. Au final, je crois que j'ai du toujours aimer l'endroit. Malgré les circonstances qui ont fait que j'y suis retourné. Je commençais finalement à manger. Je n'avais pas mangé ce matin, pas ce midi alors j'avais clairement besoin de me remplir l'estomac. Surtout que si l'on devait se mettre à boire plus que de raison, il était déjà préférable que je mange correctement. Sinon, j'allais finir à quatre pattes dans les toilettes et je ne qualifie pas vraiment ça d'une bonne soirée. Mais ça reste uniquement mon avis. Et je suis quasiment persuadé qu'Edge serait du même avis que moi. Même si je pense qu'il tient l'alcool un peu plus que moi.
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Si quelqu'un t'avait dit un peu plus tôt que tu aurais ton cousin Paul installé sur ton canapé à attendre que tu le réconfortes et trouves les bons mots pour essayer de donner du sens à toute cette soirée, tu n'y aurais tout simplement pas cru, pas tout de doute là dessus. Et pourtant, c'est bien là que tu trouves à présent et tandis que le tintement de vos bouteilles de bières se fait entendre dans le salon, tu finis par pousser un soupir avant de prendre une longue gorgée de ta bouteille. Okay, peut-être que tu bois pratiquemment la moitié de la dite bière pendant cette gorgée, mais il s'agit d'une très longue journée et d'une tout aussi longue soirée. Et tu seras de bien meilleure compagnie avec une ou deux bières dans l'estomac, tu en es certain. Tu as presque envie de dire à Paul d'arrêter de s'excuser, la situation est ... Originale ? Complètement bizarre ? Inattendue ? Un peu tout ça à la fois, il faut l'avouer. Alors oui, vous improvisez tous les deux. "J'ai été à la fac comme tout le monde et j'ai eu des colocs envahissant, crois-moi, si tu vas trop loin je te le dirais, mais ça m'étonnerait que tu puisses faire pire que mes colocs de l'époque hein..." Tu sais déjà que Paul possède les notions d'hygiène de base et qu'il ne viendra pas te réveiller à quatre heures du matin, par exemple, et rien qu'avec ça, il marque déjà des points comparés à certains de tes amis de l'époque donc... Non tu ne vas pas t'en plaindre et tu ne vas pas non plus l'envoyer à l'hôtel, quel genre de cousin tu ferais si tu t'abaissais à ce genre de méthode ? On se serre les coudes chez les Price, dans toutes les circonstances. Tu t'empares de ta fourchette l'instant suivant, attaquant ton assiette tout en considérant ces mots à lui. Oui, ne penser à rien est sans doute une belle illusion et il est impossible de vraiment décrocher pendant quelques heures, surtout pour lui qui avait tout, que ferais-tu à sa place ? Tu serais déjà rentré dans un mur, tout aussi physiquement métaphoriquement que parlant, il faut le dire. "Je vois ce que tu veux dire mais..." Mais quoi ? Oui, tu as connu des déceptions amoureuses, cependant tes petites histoires d'amour paraissent tellement petites et superficielles comparées à la vie de Paul, c'est risible et tu ne peux pas te mettre à sa place ou imaginer ce qui lui passe par la tête là dans l'immédiat. Tu demeures donc silencieux pendant quelques instants, essayant de trouver les bons mots, pour une fois, incertain sur tous les points. "Écoute, je n'ai jamais été marié, je n'ai pas encore d'enfants et peut-être que je ne comprendrais jamais toutes les responsabilités qui te pèsent sur les épaules mais... Je sais quelque chose ou deux à propos du contrôle. Et je peux déjà te dire que c'est impossible de planifier ta vie des semaines ou des mois en avance, ça ne marche pas comme ça malheureusement." Oui, malheureusement, la vie n'est pas un film avec un scénario déjà écrit des mois en avance... Ce n'est pas non plus un long fil qu'on se contente de tirer en sachant qu'il y aura forcément une fin. C'est beaucoup plus compliqué que ça, tellement de facteurs entrent en compte, et surtout les autres, impossible de savoir ce que ressentent vraiment ceux qui sont en face de soit... C'est comme ça tout simplement. "Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas te projeter ou autre, prévoir un minimum, t'as déjà une idée de ce que tu vas faire pour gagner ta vie, par exemple." Il est important d'avoir quelque chose auquel on peut se raccrocher, une bonne raison de se lever le matin et de continuer de pousser et d'avancer. Tu sais que pour Paul, c'était et ça sera toujours sa famille, et il lui reste toujours ses enfants, à élever, à voir grandir et ça, personne ne pourra lui enlever ça, c'est un père avant tout. Toi, c'est surtout la rage que tu as au creux de la poitrine qui te pousse à avancer la plupart du temps, sans vraiment te demander pourquoi ou comment, non, ce n'est pas la chose la plus saine du monde mais c'est ainsi que tu fonctionnes, et ce depuis tellement longtemps que tu n'essayes pas de changer. Donner des conseils de vie ne te ressemble pas, tu te rends compte de secondes en secondes que cela est plus qu'épuisant et tu finis par hausser les épaules, cherchant un autre sujet de conversation. Et non, hors de question que tu répondes aux questions de Paul et que tu parles de toi-même. "Et tu sais quoi... Ma mère et moi on avait prévu des vacances fin Septembre ou début Octobre, en Thaïlande ou dans une destination aussi lontaine et exotique, tu devrais venir avec nous ça te ferait du bien." Tu sais que Tamara adore la compagnie de Paul et qu'en plus elle sera ravie que quelqu'un soit là pour te tenir compagnie quand tu décides d'aller te perdre dans les rues d'une ville inconnue, ta mère elle préfère les visites guidées et les musées, toi, tu es un peu plus aventureux, c'est certain. "Non en fait, je ne te laisse pas le choix, tu viens avec nous." Que tu ajoutes tout simplement, tes yeux se posant de nouveau sur ton cousin. Car si quelqu'un a besoin d'une pause, c'est bien lui.
Family is here for you✧ @Edge Price Ah la fac. Parfait endroit pour pouvoir trouver des colocataires qui sont loin d'être une bonne chose. J'ai pu avoir des colocataires que j'ai voulu étrangler dès la première semaine. Je ne suis pas bordélique mais je ne range pas toujours tout chez moi à la seconde. Mais voir que votre colocataire passe sont temps à réutiliser la même vaisselle sans la laver entre les deux. Non. Il ne faut pas non plus être crade. Je parle de contrôle. Parce qu'aussi longtemps que je m'en souvienne, j'ai toujours eu besoin de contrôler ce qu'il se passait autour de moi. Cette pseudo sensation me réconfortait, dans le sens où rien de négatif pouvait arriver si je prenais soin de tout faire. Malheureusement, ça n'a pas été le cas.
- Le contrôle me rassure. Tu vois ce que je veux dire ? Dans le sens où je sais que tout ira bien si je suis maîtres des cartes. C'est faux mais..
Mais je ne m'en rends compte que maintenant. Je repose les yeux sur son visage. Oui, mon métier ne changera pas. Divorcé ou marié. Mais ça n'empêchait pas la sensation d'échec qui se posait au dessus de ma tête depuis quelques temps. Mais il a raison. Et il est de bon conseil même si je pense qu'il ne le croirait pas si je lui avouais ainsi. J'essaye de détourner la conversation sur lui. Mais c'est raté. Edge a toujours été assez secret sur tout ce qui tourne autour de ses émotions et autres. J'imagine que nous sommes assez différent de ce coté là du tableau. Au lieu de lui, il me parle de vacance. La Thaïlande ? Eh bah. Pas la porte à côté, en effet. Mais il ne me laisse pas le choix de l'accompagner. Je viens sourire avec gentillesse. Il est aux petits soins pour moi et ça fait du bien.
- Puisque je n'ai pas le choix. Je m'en voudrais de me retrouver ligoter dans ta valise. Avec plaisir, Edge.
Je n'avais jamais visiter ce pays. Et pour être loin de tout, j'imagine que c'est l'un des meilleurs endroits. Je n'avais pas vu sa maman depuis quelques temps, non plus. Et puis, ça ne pouvait me faire que du bien. J'avais déjà hâte. Je mange tranquillement. Je me doutais que la soirée allait être plus tranquille. Plus besoin de parler de mes problèmes. Les bières allaient aider à faire passer la pilule. J'étais tout de même heureux d'avoir faire le choix de frapper chez Edge.
A dire vrai, j'aurai pu aller directement à l'hôtel. J'aurai pu aussi rester à Toowoomga, à me lamenter sur mon sort. Mais j'avais choisi le contraire. Et je me doutais qu'Edge n'allait pas me laisser tomber. Et ça me donnait envie de rester aussi droit que possible. J'avais aussi mes enfants. Tout ira bien.
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