Let the old ways die (Raelyn & Jillian #2)

Let the old ways die
Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Assise à une table et entourée de gens que je connais à peine, depuis plusieurs semaines mais en surface, parce qu’approfondir ne m’intéresse pas, je termine mon verre. Le cinquième ? Le sixième ? J’ai arrêté de compter, je n’ai pas commencé en fait parce que cela n’a aucune sorte d’importance, parce que je ne suis pas de ceux qui s’imposent des limites. Je ris aux blagues, je lance des sourires et parle en faisant de grands gestes, j’adresse des clins d’œil et de grand sourires aguicheurs, mais il y a plusieurs heures déjà que je ne maîtrise plus rien. Que l’alcool qui s’amuse dans mes veines a pris le contrôle de mes pensées, de mes gestes et de mes paroles, exacerbant mes pires côtés. Mon côté mesquin, mon côté sans limite, me rejet des règles et mon côté aguicheur.

Plus tôt dans la journée j’ai fait défiler les contacts de mon téléphone, pour me constituer une assemblée, une cour, pour trouver des compagnons de soirées. Mes doigts se sont arrêtés un instant sur le prénom de Jill, et j’ai hésité quelques secondes avant de faire l’impasse sur l’invitation de la demoiselle. Parce que Jill m’ennuie, Jill m’ennuie comme tout le monde fini par m’ennuyer. Ceux qui n’ont pas de caractères trop vite, et ceux qui en ont trop trop intensément. La demoiselle fait clairement partie de la dernière catégorie, et sa versatilité, son exubérance et son besoin de briller – faisant compétition au mien – ont fini par me faire passer à autre chose. Alors je ne l’invite pas, comme je le fais depuis plusieurs semaines déjà, ignorant les invitations de la demoiselle et fréquentant de nouvelles personnes. Je suis comme ça, je l’ai toujours été. Je ne laisse pas graviter les gens bien longtemps autour de moi, et une fois que je suis familière d’une fleur j’ai besoin d’aller butiner plus loin. Sans réel attachement pour qui que ce soit, en tout cas pas pour tous ceux que je rencontre et fréquente en soirée je me fiche bien des conséquences, je me fiche bien de froisser l’égo de certains et d’en blesser d’autres, Jill n’est pas la première pour laquelle je disparais sans un mot et ne sera pas la dernière, et j’ai confiance en la jeune femme et en ses capacités : elle s’en remettra. En sortant les gens de ma vie et de mon quotidien de la sorte, je ne leur laisse pas le choix de le faire. Je me détache d’eux avant qu’ils ne se détachent de moi, et sans trop de difficultés finalement puisqu’Alec est la seule personne à posséder réellement mon amitié.

J’écoute d’un air distrait les gens autour de moi, le regard absent, soudainement prise d’une certaine mélancolie sous les effets conjugué de l’alcool et du joint que j’ai fumé dans la soirée. Je ne suis pas dans l’ambiance et n’arrive pas à me mettre dedans, et les verres que j’ai enchainés n’y changent rien. Finalement je me lève, attrape mon paquet de cigarette dans mon sac à main et mon briquet, avant de me lever de la table. « Je vais fumer, je reviens. » Personne ne me retiens parce qu’ils me connaissent et savent l’entreprise vaine. Remettant en place ma jupe en cuir noire je quitte le carré pour me diriger vers l’arrière de la boite de nuit et ouvre la porte. Je salue les quelques fumeurs déjà présents d’un signe de tête, d’un regard avant d’allumer ma cigarette, de prendre une première bouffée et de lever les yeux, profitant de l’air frais. Le grincement de la lourde porte en fer me tirer de mes pensées et attire mon attention, et un visage familier apparait dans l’encadrement. Jill. La brune capte mon regard, et je croise mon bras droit sous mon coude gauche, la regardant d’un air amusé, presque provoquant. « Salut Jill. » La situation pourrait être gênante pour n’importe qui. Parce que je l’ai laissée en plan la dernière fois que nous nous sommes croisées et parce que je ne donne plus signe de vie depuis. Mais j’ai toujours eu une façon bien à moi de voir les choses, et là, la situation m’amuse. Cruellement même. « Ça fait plaisir de te voir, je commençais à me demander si t’étais encore en vie. » Sourire au coin des lèvres je provoque. Technique d’approche assez surprenante lorsqu’on sait que c’est moi qui ai disparue de sa circulation.

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Jill a passé une journée affreuse. Ses parents avaient organisé un grand repas de famille, barbant comme à chaque fois mais elle avait été obligé d'y aller. Encore une fois, il n'y en avait eu que pour la petite protégée des McGrath, madame parfaite. Matt était là aussi et les parents McGrath avaient décidé que Jill et Matt en prendraient pour leur grade.Matt étant un raté et Jill la pauvre folle incapable qui faisait honte à le famille. Elle n'a pas pu retenir une crise que Matt a réussi à calmer comme toujours. Elle était partie de chez elle pas tout à fait remise, épuisée et énervée. Très mauvais mélange pour Jill. Elle avait décidé de passer la fin de sa journée et sa soirée seule, à boire jusqu'à en oublier son prénom comme elle savait si bien le faire.

Jill se retrouve dans un bar qu'elle a déjà fréquenté auparavant et se met à boire bien plus que de raison sans aucune compagnie, il valait mieux que personne ne vienne passer la soirée avec elle aux vus de son état. Elle décide de sortir pour aller prendre l'air et fumer, quand elle ouvre la porte elle voit petite blonde qu'elle connaît bien mais qu'elle n'a pas vu depuis quelques temps, Raelyn. Jill soupire, elle n'avait vraiment pas envie de voir une tête connue ce soir et encore moins d=celle de Raelyn qui a pour passion de la piquer. « Salut Jill. », « Au revoir Rae », elle essaie d'expédier cette conversation le plus vite possible pour repartir danser et boire seule. Mais Raelyn continue de lui parler, « ça fait plaisir de te voir, je commençais à me demander si t'étais encore en vie. ». ça faisait plusieurs semaines que Raelyn n'avait plus donné de nouvelles et avait même ignoré certains messages de Jill quand elle lui proposait des soirées . Jill ne s'attachait pas aux gens qu'elle utilisait pour les soirées et elle avait vite fait de trouver de nouveaux partenaires pour la remplacer mais quand même, ce n'est pas Jill qui a coupé le contact. « Si seulement je pouvais mourir ça m'arrangerait », l'alcool était monté et les quelques joints qu'elle avait fumé lui faisait aussi de l'effet. « Et si t'avais voulu savoir si j'étais en vie t'aurais envoyé un message, en l’occurrence tu l'as pas fait ». Elle finissait son joint à la hâte pour pouvoir retourner dans ce bar et continuer la soirée comme elle l'avait commencée, seule, fatiguée et sur les nerfs.

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Jill affiche une moue défaite, visiblement peu ravie lorsqu’elle croise mon regard. Il faut dire qu’elle a mauvaise mine et n’a pas l’air au sommet de sa forme. Qu’à t-il pu se passer dans la vie de celle qui se fout de tout pour que tout d’un coup elle renvoie l’image de quelqu’un dont le ciel est tombé sur la tête ? Une curiosité presque malsaine me pousse à avoir la réponse à cette question, même si cela veut dire que je risque de la froisser, ou en tout cas de remuer des souvenirs désagréables. « Au revoir Rae. » Oh, et cerise sur le gâteau, elle m’en voulait visiblement. Elle boudait parce que je n’avais pas donné de nouvelles ? Je ne la pensais pas si dépendante de moi, il va falloir qu’on ait une sérieuse discussion. Raelyn, you mean. Elle soupire et ça me tire un soupir, avant de finalement continuer. « Si seulement je pouvais mourir ça m'arrangerait. » Je n’arrive pas à ne pas sourire en entendant ça, tellement cela me semble mélodramatique. Jill a de l’argent, du succès avec les hommes, elle sort tous les soirs en se fichant des conséquences. Pourquoi ai-je du mal à croire que d’un coup elle est prise de ce genre de pensées ? « Oh là doucement Jill, je suis pas ta psy et j’ai aucune envie de le devenir. » Comprends donc : ce genre de choses, t’en parle à tes parents, t’en parle à tes amis, t’en parle à tes plans cul si ça te chante ou tu le garde pour toi, mais tu ne viens pas m’emmerder avec. J’ai toujours été légèrement insensible, et ce genre de cas de figure en est le parfait exemple. Mais on n’est pas des confidentes, on ne l’a jamais été et Jill le sait aussi bien que moi.

« Et si t'avais voulu savoir si j'étais en vie t'aurais envoyé un message, en l’occurrence tu l'as pas fait. » Ah ça… Effectivement, je n’ai pas grand-chose à répondre à ça, parce qu’effectivement, je ne me suis pas sentie très concernée ces derniers temps. J’ai essayé de me détacher d’elle en fait, mais c’est peut-être un peu violent de l’avouer en ces mots non ? « Et t’étais triste ? Désemparée ? Je t’en prie Jill, te fous pas de ma gueule, je suis juste un distributeur de drogues gratuites pour toi. » Et ça me va très bien. Je n’ai jamais aspiré à ce que nous devenions plus que des connaissances de soirées. Se faire des tresses en regardant des films à l’eau de rose et en parlant de nos problèmes de cœur, très peu pour moi.

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Arrivée au coin fumeur Jill allume un joint et aspire une grande bouffée d'air. Les effets de la drogue et de l'alcool commencent à se mélanger, et Jill apprécie cette sensation qu'elle ne connaît que trop bien. La tête connue de Rae apparaît dans un coin et Jill lève les yeux au ciel, c'est bien la dernière personne qu'elle avait envie de voir ce soir. Elle voulait rester seule ou avec des inconnus et elle savait que maintenant que Raelyn l'avait vu, elle ne la lâcherai pas tant qu'elle n'aurait pas eu les réponses qu'elle voulait. Et Jill a décidé de ne pas faire dans la dentelle ce soir, et si elle doit s'engueuler avec elle elle le fera. « Oh là doucement Jill, je suis pas ta psy et j'ai aucune envie de le devenir », Jill la regarde dans les yeux « Donc tu fais un truc, tu finis ta clope, tu m'oublies, et t'arrêtes de me faire chier avec tes putains de questions ». Elle ne voulait pas parler, elle voulait juste se défoncer jusqu'à ce qu'elle perde totalement pied et que la réalité devienne plus acceptable et moins compliquée.

Raelyn ne lui avait pas donné de nouvelles depuis des semaines et Jill s'en foutait, elle savait très bien que c'était une relation éphémère sans aucune importance. « Et t'étais triste ? Désemparée ? Je t'en prie Jill, te fous pas de ma gueule, je suis un distributeur de drogues gratuites pour toi », Jill se met à rire, un rire nerveux et carrément flippant qu'elle ne peut pas retenir « Parce que je t'ai fais croire un jour que t'avais une quelconque importance pour moi un jour ? », elle lançait des piques, ce soir elle ne se limiterait pas pour passer une bonne soirée avec Raelyn puisque qu'elle n'en passerait certainement plus aucune avec elle désormais. « Un distributeur de drogues gratuit exactement ! Mais ça va c'est pas difficile à trouver dans les environs alors salut ! Passes un bonne soirée ! Bye ». Jill part à l'autre bout du coin fumeur pour finir son joint au calme, jusqu'à ce qu'elle entende encore Raelyn venir à ses côté pour continuer de lui parler, décidément, elle a décidé de ne pas la laisser tranquille.

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Elle me fait rire Jill, avec ses sautes d’humeur qu’elle ne contrôle pas. Je commence à penser qu’il y a plus tout ça qu’un simple sale caractère, qu’une envie de se montrer, comme si une sorte d’étrange folie la bouffait de l’intérieur et cherchait à sortir, tiraillant sa peau par tous les pores pour s’enfuir. Parce que clairement, dire devant quelqu’un comme moi, qui va en profiter pour se foutre de sa gueule, elle le sait, que sa vie serait plus simple si elle était morte, c’est inconscient. Suicidaire. Evidement cela l’agace, évidement elle s’énerve, parce que la brune n’a jamais été capable de cacher les émotions qui traversent son esprit, surtout lorsqu’il est question de rage. Nos caractères n’ont jamais été compatibles sur le long terme à elle et moi, et elle m’a toujours donné l’impression de ne pas trop savoir si quel pied danser avec moi.
« Donc tu fais un truc, tu finis ta clope, tu m'oublies, et t'arrêtes de me faire chier avec tes putains de questions. » Oh repousser quelqu’un parce qu’on se sent délaissé ? Bonne technique, un peu classique, mais qui fait ses preuves. Cela pourrait marcher si j’en avais quelque chose à foutre.

« Parce que je t'ai fais croire un jour que t'avais une quelconque importance pour moi un jour ? » Ça c’et le monde à l’envers. Je prends une remarque parce que je n’ai pas pris ou donné de nouvelles depuis plusieurs semaines, et maintenant elle me répond ça. Mais qu’est ce qui ne tourne pas rond chez elle ? A quel moment peut-elle pensé que ce que je dis, je le dis parce que cela me fait de la peine ? Nous ne sommes pas amies, mais je pensais qu’elle me connaissait mieux que ça, qu’elle savait que tout ce que je dis, je le dis dans un seul but : piquer et faire preuve de sarcasme. J’espère qu’elle comprend l’ironie, parce que je n’en ai pas terminé avec elle. « Bien sûr, et tu brises mon cœur. Dans ma tête on était le genre à se faire les ongles ensemble en regardant un film à l’eau de rose, à se tresser des bracelets de l’amitié, à écrire des acrostiches avec nos prénoms dans l’agenda l’une de l’autre. » Je simule mon meilleur air outré, avant de faire mine de réfléchir et de reprendre. « D’ailleurs j’avais fait le tiens. J pour Jobarde, I pour… Hum, Intenable, le premier L pour carrément lassante... Laisse-moi réfléchir. Ah oui, vu ta remarque de pleurnicheuse, je vais pencher pour L pour larmoyante. Voilà, J.I.L.L. » Je porte ma cigarette à mes lèvres avant d’expirer la fumée de mes poumons et de secouer la tête. « Non Jill, je m’en fous. Mais c’est toi qui me reproche de pas t’avoir envoyé de message. » J’observe Jill, qui me semble lui point d’exploser, et qui choisit finalement la solution qui semble la plus sage : la fuite. Malheureusement pour elle, c’est aussi celle qui me semble clairement la moins drôle. « Un distributeur de drogues gratuit exactement ! Mais ça va ce n’est pas difficile à trouver dans les environs alors salut ! Passes une bonne soirée ! Bye. » Oh elle joue si mal les demoiselles outrées, que c’en est presque drôle. Je l’observe s’éloigner pour terminer son joint, de quelques mètres puisque c’était tout ce que la terrasse permet. « T’es consciente que je te vois encore là ? » Je finis par lever les yeux au ciel. « C’est bon détends toi Jill, je sais pas ce qui t’arrive mais y’a pas mort d’homme, j’ai vu d’autres gens c’est tout. » Et j’avais envie de voir d’autres gens surtout, mais chut.

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Elle la suit, elle a décidé qu'elle allait la coller pour la faire chier pendant une partie de la soirée alors que c'est pas le moment. Jill veut juste rester seule, elle ne se contrôle plus quand elle est dans cet état, elle pourrait commettre un meurtre sans éprouver le moindre remord. Elle s'imagine d'ailleurs battre Raelyn à mort pour se défouler, mais elle ne voulait pas passer sa vie en prison pour avoir éliminé la blonde, alors elle s'abstient et essaie de se retenir tant bien que mal. Jill essaie juste de la faire fuir, de l'obliger à partir mais Raelyn s'accroche comme une moule à son rocher. « Bien sûr, et tu brises mon cœur. Dans ma tête on était le genre à se faire les ongles ensemble en regardant un film à l'eau de rose, à se tresser des bracelets de l'amitié, à écrire des acrostiches avec nos prénoms dans l'agenda l'une de l'autre. », Jill tire sur son joint en regardant dans le vide la laissant parler comme si ça pouvait blesser Jill d'une quelconque manière. « D'ailleurs j'avais fait le tiens. J pour jobarde, I pour... Hum, Intenable, le premier L pour carrément lassante... Laisse-moi réfléchir. Ah oui, vu ta remarque de pleurnicheuse, je vais pencher pour L pour larmoyante. Voilà, J.I.L.L. ». Jill se tourne vers elle « C'est dingue, je pensais pas que t'étais allée assez longtemps à l'école pour connaître ton alphabet et savoir épeler un prénom, bravo je suis fière de toi ! », elle utilise le ton le plus condescendant qu'elle trouve avant de s'éloigner d'elle. « Non Jill, je m'en fous. Mais c'est toi qui me reproche de pas t'avoir envoyé de message », « Oula je t'ai jamais rien reproché, j'ai juste dis tu veux des nouvelles, tu m'envoies un texto, tu crois quoi que j'étais accrochée à mon téléphone à attendre un pauvre petit message de Raelyn, non je suis désolé ma chère, t'es importante pour personne et tu l'as probablement jamais été, désolé de te l'apprendre. ».

Elle s'éloigne en tirant une nouvelle taf, et essayant de l'ignorer au mieux mais au fond, elle avait envie de s'engueuler avec quelqu'un et Raelyn était la personne parfaite pour ça, elle avait un sale caractère et aucune des deux n'avait de l'importance pour l'autre. « T'es consciente que je te vois encore là ? », Jill parle sans la regarder « Wahou c'est dingue, t'es pas aveugle non plus ? J'apprends pleins de nouvelles choses ce soir ! ». Elle continue de regarder au loin, de toute façon elle n'a aucune issue sur cette terrasse. « C'est bon détends toi Jill, je sais pas ce qui t'arrive mais y'a pas mort d'homme, j'ai juste vu d'autres gens c'est out. », Jill rit légèrement, décidément, Raelyn était encore plus égocentrique qu'elle « Non mais tu crois quoi ? Que t'es le centre du monde ? Que c'est à cause de toi que je suis dans cet état ? Mais redescends sur terre ma pauvre, dans deux semaines j'aurais oublié ton prénom. Donc fais moi plaisir, vas te faire sauter par le premier venu pour combler ton manque d'affection et me contact plus, ce sera tellement mieux comme ça ! ». Elle n'a pas crier, elle garde un ton calme et assuré pendant qu'elle la regarde dans les yeux. « Peut-être que si t'as de la chance tu te trouveras un mec assez con pour rester plus d'une nuit et t'arrêteras de venir me faire chier », elle clôt sa phrase en lui faisant un clin d’œil et se tournant de nouveau pour regarder dans le vide.

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Jill devient agressive, Jill devient condescendante, le soucis c’est que Jill n’a jamais réellement fait dans la subtilité, et que pour arriver à me blesser il faudrait qu’elle en sache plus sur moi, qu’elle connaisse mes démons que j’enfoui précautionneusement, qu’elle connaisse mon histoire et mes fêlures, et ce n’est pas le cas. « C'est dingue, je pensais pas que t'étais allée assez longtemps à l'école pour connaître ton alphabet et savoir épeler un prénom, bravo je suis fière de toi ! » Elle attaque, elle attaque sur des choses qui n’ont aucune importance, tapant au hasard dans les failles les plus communes en espérant en trouver une qui soit aussi la mienne. L’éducation n’en est pas une. J’ai terminé mon lycée mais n’ai pas entamé d’études supérieures, mais ne m’en sens pas plus idiote pourtant. Parce que contrairement à elle, je sais manier l’art du langage sans m’enflammer. Cette pique là je n’y réponds donc pas, parce qu’il n’y a rien de constructif à apporter, parce qu’elle a tapé un coup d’épée dans l’eau et j’ai au moins la classe de ne pas la laisser s’enfoncer. Je l’observe s’éloigner, de quelques dizaines de centimètres comme si ça allait changer quoi que ce soit avec un sourire non dissimulé, et ma cigarette au coin des lèvres. « Oula je t'ai jamais rien reproché, j'ai juste dis tu veux des nouvelles, tu m'envoies un texto, tu crois quoi que j'étais accrochée à mon téléphone à attendre un pauvre petit message de Raelyn, non je suis désolé ma chère, t'es importante pour personne et tu l'as probablement jamais été, désolé de te l'apprendre. » Je secoue la tête, déjà fatiguée par son manque de cohérence. « Très bien, c’était une formule de politesse, t’as raison, je me foutais bien de savoir si t’étais envie ou si t’avais pas quitté le pays. Tu me fatigues Jill. » Et c’est le cas, elle m’a souvent fatiguée, parce qu’elle en fait trop, parce qu’elle contrôle mal ses réactions et si au début c’était la chose qui m’amusait chez elle cela a fini par profondément me lasser. « Wahou c'est dingue, t'es pas aveugle non plus ? J'apprends pleins de nouvelles choses ce soir ! » Je porte à nouveau ma cigarette à mes lèvre inspirant sa fumée nocive, la conserve quelques secondes et expire l’air de mes poumons. Qu’y a-t-il à répondre à ce genre d’attaque puérile ? Rien, alors je ne réponds rien, préférant la laisse s’enfoncer. « Non mais tu crois quoi ? Que t'es le centre du monde ? Que c'est à cause de toi que je suis dans cet état ? Mais redescends sur terre ma pauvre, dans deux semaines j'aurais oublié ton prénom. Donc fais-moi plaisir, vas te faire sauter par le premier venu pour combler ton manque d'affection et me contacte plus, ce sera tellement mieux comme ça ! » C’est bien ça le problème de Jill. Je me fous de savoir pourquoi elle est dans cet état, vraiment, mais quand on a deux sous de jugeote on ne sort pas de chez soi dans ces moments là, on n’impose pas sa présence au monde pour cracher sa colère. On va voir un psy – ou on se fait interner dans son cas – et on fou la paix aux gens. « Peut-être que si t'as de la chance tu te trouveras un mec assez con pour rester plus d'une nuit et t'arrêteras de venir me faire chier. » Je lève un sourcil devant ce ton calme et mesuré, parce que ça n’est pas Jill. C’est Jill qui essaye de se maîtriser, mais qui donne mal le change puisqu’à côté ses arguments et ses attaques ne sont qu’une fois de plus que du vent. « Tu cherches à faire quoi exactement là, me faire me sentir aussi minable que toi ? » Elle a pas l’air en forme, je chercherais bien à savoir pourquoi si j’en avais pas rien à foutre. Si elle pense que c’est sur le terrain de mes conquêtes qu’elle trouvera de quoi m’atteindre elle se trompe, et un sourire mauvais se dessine sur mes lèvres. « Parce que tu penses être mieux que moi ? Jill la fille à papa maman qui ne ramène jamais un seul type chez elle et préfère aller se faire sauter à l’hôtel comme une pute ? Ton besoin d’attention est pathologique, et si tu veux pas que ces types voient l’intérieur de ton appartement, c’est certainement parce que t’as peur qu’ils comprennent que t’es juste bonne à interner. » Elle veut viser en dessous de la ceinture ? On va viser en dessous de la ceinture. J’écrase ma cigarette contre le mur avant de jeter le mégot par terre et de tourner les talons, me dirigeant vers la porte pour regagner l’intérieur. C’est clairement pas cette dingue qui va me gâcher la soirée.

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Elles sont encore toutes les deux sur cette terrasse pour fumeur, si seulement Jill était sortie cinq minutes plus tard elle ne l'aurait pas croisé et s'en serait très certainement mieux portée. Au final elle lui fait passer une mauvaise soirée. Elle tente de lui échapper à plusieurs reprises ou de la faire partir en lui lançant des piques cinglantes mais elle s'accroche, elle continue de la suivre pour continuer à lui parler sans comprendre que Jill n'en a rien à faire de ce qu'elle peut dire. « Très bien, c'était une formule de politesse, t'as raison, je me foutais bien de savoir si t'étais en vie ou si t'avais pas quitté le pays. Tu me fatigues Jill. », Jill rit de nouveau face aux remarques incohérentes de Raelyn, elle vient la voir et l’interpelle avant de lui dire que Jill la fatigue parce qu'elle continue de lui parler. Elle a déjà certainement beaucoup trop de drogues dans son sang. « Non mais sans déconner Raelyn, pourquoi tu viens me faire chier, va te trouver un nouveau toutou à maltraiter toute la soirée et lâche moi, je t'ai rien demander ! ».

Elle s'éloigne mais elle ne peut pas aller trop loin sachant que la terrasse a une fin. Elle sent Raelyn dans son dos qui continue de la suivre. « Tu cherches à faire quoi exactement là, me faire me sentir aussi minable que toi ? », Jill lui sourit en se retournant vers elle « Oh mais tu te débrouilles très bien toute seule pour te sentir minable. ». C'était toujours comme ça, les personnes qui sortaient et passer des soirées aussi violentes pour leurs corps et leurs esprits étaient toujours des personnes qui voulaient fuir et se sentaient minables au fond. Elle se foutait complètement de ce qui pouvait rendre Raelyn aussi hargneuse, elle voulait juste se débarrasser d'elle.

« Parce que tu penses être mieux que moi ? Jill la fille à papa maman qui ne ramène jamais un seul type chez elle et préfère aller se faire sauter à l’hôtel comme une pute ? Ton besoin d’attention est pathologique, et si tu veux pas que ces types voient l’intérieur de ton appartement, c’est certainement parce que t’as peur qu’ils comprennent que t’es juste bonne à interner. ». Sa remarque fait pouffer Jill. « Elle est mignonne, tu ne connais rien à ma vie Raelyn, comme je ne connais rien à la tienne et que j'en ai absolument rien à foutre », elle le regarde dans les yeux soudainement plus sérieuse, peut-être que si elle se fait passer pour une folle elle partira enfin loin de son champs de vision. « Et qui te dit que ça à pas déjà été le cas hein ? Qui te dit que j'ai pas déjà été internée ? Allez vite, fuis la folle et barres toi dans ce putain de bar ». Elle se retourne pour regarder dans le vide, ses parents l'avait déjà obligé à aller dans des centres depuis qu'ils avaient appris qu'elle était schizophrène, des centres qu'elle avait toujours quitté précipitamment. Quand elle sent que Raelyn s'éloigne elle est enfin soulagée de pouvoir rester seule et arrêter d'écouter ses conneries.

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Être l’exutoire de la brune ça va 5 minutes. Parce que cela me fait rire malgré tout, et que j’ai du mal à la prendre au sérieux. Non pour moi elle ressemble à un chien. Ô pas un gros doberman, non plutôt le genre chihuahua qui vient aboyer de façon difficilement supportable dans mes oreilles alors que sous le coup de l’alcool, je n’aspire qu’au calme et à la tranquillité. J’ai piqué certes, mais comme je le fais actuellement, parce que c’est qui je suis et je pensais que Jill le savait, mais suis-je la première à avoir tapé sous la ceinture ? Suis-je la première à être montée dans les tours et à m’être montée insultante ? Je ne pense pas non. J’ai simplement piqué une Jill qui devait déjà être sous pression, prête à exploser. Et si d’un côté je suis plutôt fière de moi, de la voir ainsi s’énerver et prendre les choses autant à cœur, d’un autre je suis déjà fatiguée de l’entendre ainsi s’égosiller. « Non mais sans déconner Raelyn, pourquoi tu viens me faire chier, va te trouver un nouveau toutou à maltraiter toute la soirée et lâche moi, je t'ai rien demander ! » Qui parle de maltraiter un homme pour le temps d’une soirée ? La spécialiste des relations d’un soir, des hommes qu’elle utilise comme des mouchoirs avant de les jeter ? Je ne réponds pas, parce qu’elle sait aussi bien que moi.

« Oh mais tu te débrouilles très bien toute seule pour te sentir minable. » Je lève un sourcil, assez amusée. Je suis une spécialiste en terme d’excès et de surconsommation, je ne cherche pas à le nier. Mais j’ai trouvé un maître en la matière en la personne de Jill, qui a encore moins de respect pour elle-même que ce que j’en ai pour elle. Je laisse donc échapper un rire amusé avant de lever les épaules. « T’es fait pas pour moi va. » Je suis beaucoup de chose, et malheureuse en fait partie, mais mal dans ma peau non, elle a mal visé. « Elle est mignonne, tu ne connais rien à ma vie Raelyn, comme je ne connais rien à la tienne et que j'en ai absolument rien à foutre. » Jusqu’ici on est d’accord. Pourtant je ne pense pas avoir visé à côté en ce qui la concerne. Je suis restée en profondeur, j’ai grossi le trait, mais je ne pense pas me tromper fondamentalement dans ce que j’avance. « Et qui te dit que ça a pas déjà été le cas hein ? Qui te dit que j'ai pas déjà été internée ? Allez vite, fuis la folle et barre toi dans ce putain de bar. » Arrivée au niveau de la porte et déjà la poignée dans la main je m’arrête, avant de laisser retomber ma main contre me corps et de pivoter pour l’observer, les sourcils froncés. « J’ai aucun mal à y croire, pour tout te dire. J’ai toujours su qu’il y avait quelque chose qui tournait pas rond chez toi. Ce que je me demande du coup, c’est qui a bien pu avoir l’idée de te laisser sortir. » Je me fous de savoir si c’est parce qu’elle souffre d’agoraphobie, de triskaïdékaphobie ou parce qu’elle est complètement schizophrène, de toute façon y’a toujours eu un truc qui tournait pas rond chez elle. Peut-être que c’est une psychopathe, et dans ce cas j’ai du souci à me faire. Ou bipolaire, elle pourrait être bipolaire tant elle semble parfois souffler le chaud une minute et le froid l’instant d’après.

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Et elle continue de s'accrocher, elle ne s'arrête pas de parler pour raconter n'importe quoi. Comme si elle connaissait Jill dans ses moindres détails alors que la seule chose qu'elle connaît d'elle c'est son prénom. Elle rabâchait à Jill à quel point elle était minable et qu'elle avait besoin d'attention, Jill était minable, peut-être, sa famille lui rabâchait ça depuis des années maintenant et elle avait très certainement fini par accepter cette information, mais en manque d'attention, jamais de la vie. Elle aimait s'amuser avec les gens et les manipuler, et les hommes qu'elle rencontrait en soirée étaient des proies faciles. « T'en fais pas pour moi va. », Jill sourit légèrement, au moins, une engueulade avec Raelyn était plutôt divertissante. « Pour ce que j'en ai à foutre de ton état ».

Raelyn se dirige vers la porte pour rentrer dans le bar avant de faire volte face quand Jill lui fait une nouvelle réflexion. Elle aurait dû se taire et la laisser rentrer pour enfin avoir la paix et pouvoir fumer son joint tranquille sur cette terrasse. Jill essaie de la faire fuir en évoquant une folie probable et un séjour en hôpital psychiatrique, mais ça ne freine pas la blonde à revenir à la charge en tentant de nouveau de toucher Jill avec quelques remarques assassines. Mais, ce soir, il en faudrait bien plus pour ne serais-ce que vexer Jill. « J'ai aucun mal à y croire, pour tout te dire. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose qui tournait pas rond chez toi. Ce que je me demande du coup, c'est qui a bien pu avoir l'idée de te laisser sortir », Jill se met à rire nerveusement en repensant à ses séjours courts qu'elle avait passer dans ces hôpitaux, certainement ses pires souvenirs. « J'ai besoin de l'autorisation de personne pour sortir de là-bas, mais je peux peut-être te filer l'adresse, ils te trouveront une super chambre tu verras. Et vas savoir, peut-être que j'ai tué tous les gardiens pour m'échapper et que ma prochaine proie c'est une petite blonde teigneuse qui ne s'arrête pas de faire chier les gens ! ». Voilà qu'elle passe à la menace de meurtre, elle voulait vraiment la faire fuir, plus elle se ferait passer pour une folle, plus Raelyn voudrait se barrer et c'est exactement ce qu'elle voulait/

Let the old ways die
Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

« Pour ce que j'en ai à foutre de ton état » Sa voix vient chatouiller mes oreilles et je me contente de hausser les épaules, n’ayant aucune envie de continuer ces gamineries. J’aime les piques constructives, j’aime quand les gens en face de moi ont du répondant, mais Jill est beaucoup trop instable pour ce genre de chose, beaucoup trop instable pour pouvoir jouer avec elle. Alors oui, elle m’a amusée un temps et je ne cherche pas à le cacher, si elle m’avait salué sans esclandre et avait tracé sa route, comprenant que partager mes soirées avec elle ne m’intéressait plus, j’aurais même gardé un bon souvenir de toute cette époque. Pourquoi fallait-il qu’elle vienne gâcher ça en agissant comme si elle était complètement cinglée ? En me faisant une réflexion puis en inversant les rôles ? Mais alors que j’ai presque quitté la terrasse, elle fait une dernière réflexion qui pique à nouveau mon intérêt. Parce que si j’ai toujours su qu’elle avait une façon de voir le monde bien à elle, j’étais loin de me douter à quel point. « J'ai besoin de l'autorisation de personne pour sortir de là-bas, mais je peux peut-être te filer l'adresse, ils te trouveront une super chambre tu verras. Et vas savoir, peut-être que j'ai tué tous les gardiens pour m'échapper et que ma prochaine proie c'est une petite blonde teigneuse qui ne s'arrête pas de faire chier les gens ! » Je pousse un sifflement pour feindre l’air impressionné, mais une lueur amusée dans le regard. Si j’avais encore un doute, si je pensais qu’elle avait sous-entendu être réellement cinglée, cinglée dans la catégorie internement et pas juste mode de vie décadent, juste pour la beauté de la joute verbale, cette fois-ci le doute n’était plus permis. Elle était complètement malade. Sauf qu’elle ne menaçait pas la bonne personne la demoiselle. Parce que j’étais peut être une petite blonde teigneuse, mais il y avait tout un pan de ma vie qu’elle ne soupçonnait pas, comme des relations qu’elle n’imaginait pas non plus. « Crois moi, j’aimerais vraiment beaucoup te voir essayer. » Je marque une pause, avant qu’un sourire féroce ne se dessine sur mes lèvres. « Un conseil princesse, profère pas ce genre de menace quand tu sais pas à qui t’a à faire. » Je me croyais invincible, me pensais intouchable, parce que dans une certaine mesure, et une certaine mesure seulement je l’étais. Et si ma confiance en moi était exagérée, je ne craignais par contre effectivement pas grand-chose d’une demoiselle comme Jill. Pas avec ma famille, le gang à mes côté. C’est surement ça, qui me donnait l’impression d’avoir le droit de me conduire en parfaite peste. « Ecoute, on s’est bien marrées, vraiment, mais je m’amuse plus de mon côté. Si toi aussi t’en as plus rien à faire, pourquoi tu fais un tel scandale ? » Alors qu’il aurait été tellement plus simple qu’elle m’ignore – quand bien même j’étais difficile à ignorer quand je l’avais décidé – prenne sur elle le temps de sa pause clope et que chacune reparte de son côté. Qu’est-ce qu’il se passait dans sa tête et sa vie pour qu’elle explose de la sorte, incontrôlable ?

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Elle ne part toujours pas et revient vers Jill quelques secondes après avoir atteint la porte. Jill la regarde se prendre pour la reine du monde et se croire intouchable. Très bien pour elle, ça lui retombera très certainement un jour. Jill ne voulait pas avoir de gros problèmes, elle ne savait pas dans quel genre de trucs illégaux traînait Raelyn, mais elle avait l'air assez sûre d'elle pour ne pas ciller devant les menaces folles de Jill. Elle se tournait pour ne plus avoir à faire à son visage qu'elle trouvait terriblement énervante en cet instant. Et elle finissait même par regretter toutes les soirées qu'elle avait passé avec elle. La seule bonne chose qu'elle retient c'est qu'elle lui donnait de la drogue gratuitement. Au fond, elles n'avaient jamais passer une soirée ensemble, elles s'utilisaient mutuellement pour arriver à leur fin et pouvoir repartir avec les hommes qu'elles avaient choisi pour finir la nuit.

« Crois moi, j'aimerais vraiment beaucoup te voir essayer », Jill rit face à cette menace déguisée, elle ne lui fait pas peur loin de là. « Non, je préfère encore garder une chance que tu revois ma tête un jour en soirée et que ça te la pourrisse ». Elle savait désormais que les 2 jeunes femmes ne se reverraient pas, elles avaient atteint un point de non-retour et Raelyn rejoindra vite la liste des potes de beuverie oubliés, qui était très longue chez la McGrath. « Un conseil princesse, profère pas ce genre de menace quand tu sais pas à qui t'as à faire ». Jill sourit et ignore une bonne partie de sa phrase « Princesse, j'aime bien ce surnom ! ». Elle ne s'attardait pas sur la menace que Raelyn ne cachait plus désormais. « T'as qu'à envoyer ces fameuses personnes si terrifiantes, je reste là si tu veux pour pas qu'ils me loupent ». Elle se foutait clairement de se faire tabasser à mort par un groupe de gens, elle n'avait clairement rien à perdre, et il fallait bien y passer un jour non ?

« Écoute, on s'est bien marrées, vraiment, mais je m'amuse plus de mon côté. Si toi aussi t'en as plus rien à faire, pourquoi tu fais un tel scandale ? ». Jill se met à rire de nouveau en terminant son joint avant de l'écraser pour le jeter dans une poubelle, « On s'amusait ? Non je crois pas, je profitais juste d'un distributeur de drogue gratuit ». Elle tourne sa tête vers la petite blonde, elle avait l'air aussi touchée par ce que Jill disait que Jill par ce que Raelyn disait. « et toi si tu t'en fous tant que ça, qu'est ce que tu fous encore là à me parler alors que ça fait 20 fois que je te dis de te barrer ? ». Raelyn tentait de la pousser à bout, mais Jill ne craquerait pas, pas devant elle ce soir, ça lui ferait bien trop plaisir. /

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

Jill et moi nous ressemblions trop pour qu’une quelconque amitié, à défaut de trouver un nom plus adéquat et seyant à la relation que nous avions eue, ne dure réellement. Nous voulions autant briller toutes les deux, autant attirer toute l’attention, autant avoir le dessus l’une sur l’autre lors de nos joutes verbales. Et si Jill s’écrasait généralement, pas par manque de caractère grand dieu non mais parce qu’elle préférait préserver la bonne humeur et entente dans un groupe, là où j’étais généralement la dernière des pestes, n’ayant que faire de vexer ou piquer. Enfin jusqu’à aujourd’hui en tout cas, puisqu’elle semblait avoir décidé que trop c’était trop, et je ne pouvais pas réellement le lui reprocher. Elle avait su garder son calme pendant plusieurs mois, et rien que pour ça elle méritait une médaille, mais ce n’est pas moi qui viendrais la lui donner. « Non, je préfère encore garder une chance que tu revois ma tête un jour en soirée et que ça te la pourrisse. » Je le savais, que cela lui briserait le cœur de devoir se passer de moi. Aheum. « Princesse, j'aime bien ce surnom ! » Grand bien lui fasse. « T'as qu'à envoyer ces fameuses personnes si terrifiantes, je reste là si tu veux pour pas qu'ils me loupent. » Je soupèse son regard un instant, penchant la tête pour essayer de comprendre si elle est inconsciente ou juste suicidaire. Finalement je secoue doucement la tête, avant de lui répondre. « Que de la gueule. » Je n’attendais pas de réponse. Jamais je ne chercherais à nuire à quelqu’un aussi gratuitement. Coup d’éclat à part, Jill ne m’avait pas fait grand-chose, et je n’avais pas encore atteint un niveau de folie assez élevé pour mettre une cible sur sa tête.

« On s'amusait ? Non je crois pas, je profitais juste d'un distributeur de drogue gratuit. » Je pousse un soupir en secouant la tête, peu impressionnée par les piques et attaques de la brune qui commence sérieusement à se répéter. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise Jill ? Très bien écoute. » Plus calme, plus lasse aussi de cette conversation je soutiens son regard sans hausser le ton. Si elle préfère penser qu’elle n’a pas passé de bonnes soirées, qu’elle ne s’est pas amusée, très bien, je n’en ferais pas une maladie. « Et toi si tu t'en fous tant que ça, qu'est-ce que tu fous encore là à me parler alors que ça fait 20 fois que je te dis de te barrer ? » Je laisse échapper un sourire en demie teinte avant de lui répondre. « Tu me connais, je suis plutôt du genre à faire tout l’inverse de ce qu’on me dit. »

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Raelyn réagissait exactement comme Jill l'aurait fait si elle avait été à sa place. Elles se lancent des piques inutiles tour à tour pour que l'autre monte en pression et s'énerve la première. Elles sont toujours sur cette terrasse, si Jill n'avait pas retrouvé Raelyn par hasard sur cette terrasse, ça ferait bien longtemps qu'elle serait de nouveau dans ce bar à boire plus que de raison et danser avec d'illustres inconnus. Elle regrette réellement d'être sortie. Et voilà que Raelyn commence à la menacer d'envoyer des gens lui faire la peau. Elle doit réellement traîner dans des trucs pas nets pour avoir ce genre de relations, Jill ne veut même pas savoir mais ça a l'air dangereux.

Elle continue de venir lui parler et de la pousser à bout mais Jill est plus forte que ça. Plus forte que cette furie blonde qui a pour seul but pour sa soirée de la pourrir. Elle ne la regarde pas mais ne pas s'empêcher de lui répondre quand elle lui parle, elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds « Qu'est-ce que tu veux que je te dise Jill ? Très bien écoute. ». Elle lève les yeux au ciel, décidément elle n'a rien à dire mais elle reste dans les pâtes de Jill. « Mais rien justement, d'ailleurs tu devrais arrêter de dire quoi que ce soit et partir je m'en porterais que mieux ! ». Elle ne voulait plus jamais la voir, cette conversation était chiante à souhait et lui pourrissait une partie de la soirée. La petite blonde est toujours là et ne retourne toujours pas à l'intérieur du bar. Elle est fatiguée de cette journée et la présence de Raelyn ne fait qu'empirer les choses. « Tu me connais, je suis plutôt du genre à faire tout l'inverse de ce qu'on me dit. ». Jill se tourne vers elle et la regarde avec un grand sourire, « Ok alors recommençons cette conversation. », elle marque une pause en se rapprochant de la porte pour retourner dans le bar « Oh Salut Rae ! J'adorerais passer toute ma soirée avec toi et que tu sois sois ma meilleure amie pour toujours ». Elle se retourne de nouveau pour regarder dans le vide « C'est bon là t'as assez envie de te casser ? ». Elle espérait enfin que Raelyn soit assez lassée de la situation pour partir, sinon c'est Jill qui partirait dans ce bar pour continuer sa soirée. /

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Raelyn Blackwell & @Jillian McGrath #2 – 2009, Brisbane

« Mais rien justement, d'ailleurs tu devrais arrêter de dire quoi que ce soit et partir je m'en porterais que mieux ! » Je lève un sourcil, bras croisé contre ma poitrine, seconde cigarette de la soirée qui se consume dans ma main droite. Parce qu’elle croit qu’elle peut me faire bouger ? Elle serait bien la première à arriver à me forcer la main, parce que me donner un ordre est bien la meilleure des solutions pour que je fasse tout le contraire. J’ai toujours eu l’esprit de contradiction et un vrai talent lorsque je décide – sans forcément de raison au préalable – d’emmerder les gens. Alors ce soir, il n’y a rien qu’elle puisse faire ou dire qui me poussera à lui faire le plaisir de quitter la terrasse. Parce que j’ai décidé que j’allais rester, simplement, parce qu’aussi folle soit-elle, il en faut plus que ça pour m’impressionner, et ce ne sont pas la brune et ses cinquante-cinq kilos qui vont réussir à m’impressionner quand j’évolue dans un monde de brutes épaisses qui frappent et cherchent à impressionner avant, et réfléchissent après.

Je ne comprends pas ce qui la met dans cet état ce soir, ce qui l’a poussée à monter dans les tours aussi rapidement – je doute que ce soit mes seules piques ou mon silence, puisqu’elle les supporte habituellement sans forcément broncher – mais je m’en fiche. Comme je le lui ai dit, je ne suis pas sa psy, même si elle en aurait franchement besoin, et se vie ne m’intéresse pas plus que la mienne ne suscite la moindre curiosité chez elle. Elle a surement des problèmes plus profonds, familiaux ou autre, mais l’idée de chercher à comprendre lesquels ne me traverse même pas l’esprit. « Ok alors recommençons cette conversation. » Je mon bras gauche croisé sous mon bras droit, portant ma cigarette à mes lèvres, et soutiens son regard, un air impassible sur le visage pendant qu’elle continue ses singeries. « Oh Salut Rae ! J'adorerais passer toute ma soirée avec toi et que tu sois ma meilleure amie pour toujours. » Ce coup-ci je reste de marbre, plus franchement amusée par tout ça, j’aime le sarcasme et j’aime les joutes verbales mais sa réponse est trop prévisible, et moi qui suis en mal de sensations, je suis clairement déçue par la brune. Je la pensais folle dans le genre déjantée, pas folle dans le sens bonne à enfermer. « C'est bon là t'as assez envie de te casser ? » Je soupèse son regard, cigarette en l’air, réfléchissant à ce que l’on peut répondre à quelqu’un dont les paroles n’ont plus de sens depuis longtemps. Sa présence ne m’est même plus agréable à vrai dire, elle m’alache depuis plusieurs minutes déjà, mais j’ai toujours eu beaucoup trop d’égo et de fierté pour me laisser faire. « Ecoute, si ma présence te donne envie de te barrer, je t’en prie. » J’écrase ma cigarette contre le mur avant de jeter mon mégot par terre et d’en sortir une autre de mon sac, l’allumant sans quitter la demoiselle des yeux, comme pour la provoquer. « Moi je bouge pas de là. » Et il revient, ce sourire au coin de mes lèvres, comme pour la narguer. Je la lâche finalement du regard et j’appuie mon dos contre le mur avant de fermer les yeux un instant. Avec un peu de chance quand je les rouvrirai, elle ne sera plus là.

Je pense que c’est terminé pour moi Let the old ways die (Raelyn & Jillian #2) 1949770018

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