| The sun will shine on us again || Allan |
| | (#)Sam 31 Aoû 2019 - 16:35 | |
| Myrddin qui m’annonce son départ une semaine après avoir péter les plombs lors d’une remise de médaille, allant jusqu’à remettre en question mon engagement militaire, a été la goûte qui a fait débordé le vase. J’ai envoyé un message à Cian ce matin pour lui dire que je serais parti ce week-end, que ce n’était pas contre lui mais que j’avais besoin de me retrouver un peu seul et qu’une randonné sur deux jours me ferait le plus grand bien. C’est ainsi que je suis parti avec mon sac à dos, suivant un chemin qui devrait mener vers une cabane que les randonneurs peuvent utiliser pour être à l’abri des intempéries et de l’humidité. 30 km aujourd’hui, 30 km demain et une dizaine le jour d’après puis retour à la maison et au quotidien.
Quotidien et routine auxquels je décide de ne pas penser, alors que je marche sous les goûtes d’eau qui fouettent mon visage, trouble ma vue et alourdis mes pas dans la boue. La tête rentrée dans mes épaules, essayant ainsi de me protéger de la pluie qui souhaite s’infiltrer dans ma nuque, je suis obligé de redoubler d’effort et d’attention étant donné que le chemin escarpé devient glissant. Soupirant, je m’aide des branches qui se trouvent sur mon passage pour maintenir mon équilibre et continue de descendre vers le chemin qui se trouve en contre bas et qui marque les derniers 5 km jusqu’à la cabane. Lâchant une branche, je lance un coup d’œil sur ma montre et remarque que je suis encore bien dans les temps. Me détendant un peu, je relâche mon attention.
Je n’aurais jamais du. Un faux pas, mon pied qui se pose une pierre rendue glissante par la pluie torrentielle, je glisse, essaie de me rattraper, mais c’est sans compter sur ma cheville qui se prend tout le poids de mon corps alors que je me retrouve un peu trop rapidement à plat ventre dans la boue à côté du chemin. Mon cœur pulsant l’adrénaline dans mes veines, je reste quelques instants allongé, le temps de retrouver mes esprits avant de me redresser. Retirant mon sac à dos, je l’envoie un peu plus loin afin de ne pas être gêné et me relève. Me maintenant à une pierre, je soupire doucement, testant la mobilité de ma cheville avant d’essayé d’y mettre un peu de poids. Elle me supporte, certes, mais elle est loin d’être très stable. Prenant une profonde inspiration, je m’installe sur la pierre et me penche en avant pour récupérer mon sac à dos, le fouillant, dès fois que j’y trouverais quelque chose qui pourrait m’aider.
@Allan Winchester |
| | | | (#)Sam 31 Aoû 2019 - 18:19 | |
| Parc national de Lamington, à seulement une heure trente de Brisbane: il en faut peu pour s'évader d'une grande ville lorsque vous commencez à suffoquer. Ma personnalité est très paradoxale, je le conçois. Habituellement, je n'ai aucun souci avec les bains de foule, ni avec la pollution; je suis même du genre à apprécier être le centre de l'attention et à sentir dans les rues les plus fréquentées l'odeur si caractéristique des pots d'échappement avec un nez urbain affiné. Je ne suis pas né à Montréal pour rien après tout. Mais à côté de ça, régulièrement, j'ai besoin de grands espaces, de me retrouver seul au monde, perdu face à l'immensité de la nature. A sortir du train-train quotidien qui a tendance à tous nous lobotomiser, à quitter le cercle infernal de la surconsommation dans lequel nous sommes tous agréablement englués jusqu'au cou sans même le réaliser - moi le premier d'ailleurs - . Ces opposés de mon caractère s'additionnant à ma passion pour la photographie, à mon talent pour capter et transmettre l'émotion d'un paysage, d'un visage ou d'un objet, et mon intérêt certain à choquer, étonner, émerveiller ou faire débattre selon les cas, ne pouvaient que me prédestiner à devenir ce que je suis aujourd'hui. Quoi ? Comment ça, quoi ? Un génie, milliardaire, playboy, philanthrope (les jours où je m'ennuie; sinon, je suis plus du style balec'). L'avantage de venir randonner en début d'hiver, c'est qu'on ne croise personne, ou presque. Et ce même si les températures sont particulièrement douces, on se croirait en plein été québécois sérieusement ! Au point même que je n'ai pas pris de tente pour dormir, décidant de crécher à la belle étoile. Enfin, ça c'était jusqu'à hier: aujourd'hui il pleut. Mais ce n'est pas un souci pour moi, j'ai de quoi me changer dans mon sac à dos spécial trek. En plus, j'ai repéré une cabane pour randonneurs pas bien loin hier: je pourrais donc y dormir cette nuit, à l'abri des intempéries.
Ah oui car je ne viens pas d'arriver !Hors de question de faire l'itinéraire le plus simple non plus, fait d'une soixantaine de kilomètres environ : je veux pouvoir passer près d'une semaine dans ce parc. Ça fait déjà trois jours que je suis arrivé, et j'ai eu largement le temps de me perdre en forêt et de croiser quelques bestioles. Rien de bien impressionnant cependant, juste de quoi me permettre de prendre de beaux clichés. Bref. Cet après-midi, c'est objectif bain au pied de l'une des cascades de cet écrin de verdure. Bah ouais, après trois jours passés à marcher, faire de la photo, pister des animaux, pêcher quelques poissons et les faire griller avec son propre feu de bois, un petit nettoyage est de rigueur ! J'arrive d'ailleurs vers quinze heure à l'endroit désiré et sourit avec joie: à moi la baignade ! J'adore barboter, et j'ai de la chance que notre catastrophe en Thaïlande de 2004 ne m'ait pas créé la moindre once d'hydrophobie.
Après m'être douché comme il faut avec un savon de marseille authentique - plus naturel et biodégradable dans l'eau tu meurs - je me prélasse donc, la température clémente de cet hiver n'empêchant pas du tout de faire trempette, et ce même avec les averses régulières. Soudain, un "BOUM" se fait entendre, ainsi qu'un cri étouffé. Tiens, je ne suis plus seul on dirait, et sûrement en meilleure forme que l'autre randonneur. J'hésite un instant: aller voir et quitter mon bain, ou rester à se prélasser en ignorant ce que j'ai entendu ? Allez Allan, tu peux être con, mais pas à ce point-là. Tu te sentiras bien débile si la personne meure alors que tu aurais pu y faire quelque chose. Je soupire et sors de l'eau dans mon plus simple appareil; chopant ma serviette de bain dans mon sac, je m'essuie aussi rapidement que faire se peut, je me rhabille rapidement - boxer, short long et rien de plus, mes pieds se sont habitués aux larges pierres de ce coin de forêt - et je remets le reste dans mon sac à dos, qui reprend sa juste place. Allez, go.
Je me fie aux bribes de son que j'ai entendu pour me diriger à travers l'épaisse forêt dans laquelle je randonne depuis trois jours. Hey, toujours vivant ? Que je crie à la ronde, histoire autant de marquer ma présence, que dans l'espoir que l'on me réponde. Mais pas besoin, en fait; une ou deux branches écartées plus tard, je trouve le blessé, assis quelques mètres plus loin, fouillant dans son sac à dos. Avec un sourire narquois, je m'approche, prêt à faire remarquer à l'homme que faut apprendre à regarder devant soi quand on randonne... Quand, à moins d'un mètre de lui, je m'arrête, stupéfait. Ça pour une coïncidence ! Stark ? Que je lui demande, pour être sûr de ma supposition. Il réagirait forcément face à ce surnom, si c'était bien celui que je pensais être. Thomas Beauregard, militaire de son état, venait de se faire mal pendant une basique randonnée en forêt ! Un petit rictus goguenard étira d'autant plus mes lèvres à cette image. Oui, pas de doutes, c'était bien lui. Une vague de souvenirs m'envahit alors que je m'approchais d'autant plus, déposant mon sac à ses côtés. Bah alors, le caporal Beauregard n'a pas été attentif ? Eh oui, déjà six ans que je l'avais connu en mission alors que j'étais reporter photo en zone de guerre... Quelle époque.
@Thomas Owens-Beauregard
Dernière édition par Allan Winchester le Dim 1 Sep 2019 - 16:45, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 1 Sep 2019 - 8:14 | |
| Pour un militaire, je ne tiens pas vraiment sur mes pieds. Voilà ce que Cian me dirait s’il me voyait dans cette posture. Il se foutrait bien de ma gueule, rigolerait sans doute aussi pendant quelques minutes avant de, bien évidemment m’aider. Mais d’abord il se moquerait. Et je ne pourrais pas l’en blâmer ! Mais, alors que je fouille mon sac, je me stop soudainement, me demandant sincèrement pourquoi Cian est la première personne à laquelle je pense. Certes, il est mon meilleur ami, il a été là pour me rattraper –littéralement- le jour du départ de Myrddin malgré que nous ayons été un peu en froid suite à notre dernière mission, mais est-ce réellement une raison pourquoi je devrais penser à lui ? Je soupire doucement et secoue la tête, me notant dans un coin de mon esprit de le prévenir si jamais je ne trouve pas d’autre solution, avant que mon attention ne soit captée par un son de voix puis par un surnom que je reconnaîtrais entre mille mais qui n’est utilisé qu’à de rare occasions.
Vivement, je me tourne et c’est un regard sincèrement étonné que je pose sur nul autre qu’Allan Winchester, le reporter photo qui nous a suivi lors d’une mission en pays de conflits il y a de ça quelques années. Arquant un sourcil en le voyant arriver, mon visage se fend finalement d’un sourire alors que le soulagement se lit sur mon visage. Sourire qui se fini en grimace lorsque l’homme pointe ma maladresse du doigt. «Tout d’abord, c’est Amiral Beauregard maintenant. Et Je n’ai jamais été Caporal, c’est pas un grade qui existe dans la Navy » le reprenais-je sur un ton sérieux, gardant toutefois un sourire amusé sur les lèvres «Le grand Allan Winchester est reporter de guerre et ne sait pas ces quelques truc basique ? Tsss… » je fais claquer ma langue avec désapprobation contre mon palais et secoue la tête avant de rigoler doucement.
«Mais ouais. Je descendais là » je désigne la pente abrupte derrière moi « Et une pierre a décidé d’apparaître comme ça, hop, comme par magie devant moi et …voilà» je soupire doucement «c’est donc ma cheville qui a tout prit » reprenais-je en désignant mon pied « et c’est chiant parce que j’avais prévu plusieurs jours sur place et je …bref je vais m’en sortir» je m’en sors toujours d’une façon ou d’un autre « la cabane de randonneurs n’est plus très loin de toute manière» déclarais-je en désignant le chemin qui semble être en relativement bon état.
@Allan Winchester |
| | | | (#)Dim 1 Sep 2019 - 12:36 | |
| Je souris lorsque Thomas me reprends sur son grade, qui a évolué apparemment. Amiral, rien que cela monsieur ! Mais surtout, il s'amuse à appuyer là où ça aurait pu faire mal: le grade de caporal n'existe pas dans la Navy. Je me doutais qu'il tiquerait là-dessus et me reprendrait: les militaires et leur pointillisme sur des dénominations de classe, c'est bien connu après tout. Dans une imitation grotesque, un peu moqueuse mais pas méchante, je réponds avec franchise: Soldat Winchester au rapport, Chef ! C'était pour vérifier que votre tête n'avait pas pris de choc... Chef ! Avec un sourire goguenard, je défie l'Amiral du regard. Nous avons passé près de deux mois ensemble, lorsque je l'ai rencontré pendant une mission d'escorte de matériel militaire sensible; on en a vu des vertes et des pas mûres cette fois-là. Même seize ans après, même après tout ce qui a pu se passer dans nos vies respectives, on se connait bien. Et Stark sait que je suis le profil type du gars joueur, enquiquinant mais pas foncièrement méchant. Par la suite, il m'explique sa mésaventure; décidément, soit il était bien étourdi, soit l'âge se fait sentir ! Pourtant, il doit avoir une petite dizaine d'années de moins que moi. Pfft, minot va. Il me ferait presque rire lorsqu'il dit qu'il va se débrouiller seul comme un grand. Comme si j'avais quitté le délice de mon bain sauvage, ne prenant même pas le temps de remettre mon tee-shirt, pour laisser tomber la personne que j'étais venu sauver ! N'importe quoi. Laisse-moi regarder. Je me penche et pose un genou à terre, devant lui, et je retire lentement la chaussure qui emprisonne son pied, prenant garde à ne pas lui faire trop mal. Bon c'est un militaire, ok il a été entraîné à la dure, mais ça ne lui retire pas ses qualités d'être humain, dont sa sensibilité. Pour faire la conversation alors que je m'occupe d'enlever la chaussette cette fois, je demande: Comment va ton pote, Atwood ? Si avec Thomas le courant était passé assez facilement, ça avait été autre chose avec Cian. Ce gamin me faisait un peu penser à moi, lorsque je vivais à Montréal: méfiant, toujours sur ses gardes, un peu incisif. Mais nous n'avions rien l'un contre l'autre, c'est déjà ça.
Bon. La cheville était un peu gonflée, mais rien de très handicapant. Je commence à palper le pieds, lentement, sur plusieurs points, et je guette les réactions de Thomas: on appelle ça les règles d'Ottawa, je crois. Je ne suis certes ni kinésithérapeute, ni ostéopathe, mais avec tous les treks que j'ai pu faire en amateur, plus tous mes voyages plus ou moins dangereux de reporter photo, j'ai appris deux-trois trucs pour me remettre de petites blessures qui ne nécessitent pas de prise en charge médicale immédiate. Et de ce que j'en vois, le militaire a du s'étirer les ligaments, mais pas se les déchirer. En tout cas, s'il est capable de marcher plus de quatre pas, ce sera bon; il n'a pas eu l'air d'avoir mal quand je lui ai palpé les os. Tu as de la chance, tu aurais pu te faire plus mal vu la configuration de l'endroit. Je fouille dans mon propre sac à dos, et en retire un pack réfrigérant acheté en pharmacie; une petite merveille pour ce genre de situation. Je lui demande de tenir ça sur sa cheville pendant que je cherche un bandage et du scotch à pansement; une fois trouvés, je lui maintiens le pied de sorte à ce qu'il soit assez stable, cheville vers l'arrière et que la douleur s'atténue. Pas peu fier de moi, je m'assois à ses côtés. En tout cas, tu "tombes" bien - je rigole face à ma propre vanne - j'allais justement à la cabane moi aussi. Alors comme ça t'es Amiral maintenant ? Belle montée en grade.
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Dim 1 Sep 2019 - 16:36 | |
| Quelles étaient les chances que ce soit Allan Winchester qui viennent à mon secours ? De toutes les personnes présentent à Brisbane, c’est sur lui que c’est tombé. D’ailleurs, la première question qui me vient à l’esprit est ‘pourquoi est-il ici ? Que fait-il en ville ?’. Si je l’ai rencontré lors d’une mission au départ de Brisbane, il a été tout de suite très claire quant au fait de ne pas vouloir se fixer dans une ville, ne pas rester plus de deux ou trois semaine en place et de ne jamais revenir deux fois au même endroit. Toutefois, au lieu de lui poser cette question là, je le reprends sur le fait que j’ai monté en grade et que Caporal n’est pas un terme utilisé dans la navy. Allan se met à faire une imitation grossière de l’armée qui me fait doucement rigoler. « Repos, soldat» dis-je comme si je faisais, effectivement, face à un sous grader. « merci de vous en inquiétez mais ma tête va bien»
Je lui explique alors qu’en vrai c’est ma cheville qui a flanché et j’avoue que, lorsque je le dis, c’est avec une pointe d’inquiétude. Cette articulation a, de toute manière, gardé une certaine fragilité depuis mon accident de voiture il y a quelques années, ce serait bien ma veine de me blesser à nouveau. Lorsqu’Allan me demande le laisser voir, je ne résiste pas, tendant simplement un peu la jambe vers lui et l’observe retirer ma chaussure avec une certaine douceur avant de me demander des nouvelles de Cian. Arquant un sourcil, j’incline légèrement la tête sur le côté, interrogeant Allan du regard. Je sais parfaitement que leur entente n’est pas des meilleures, ce qui fait que je me questionne sincèrement quant à la légitimité de cette question.
« ça va» répondais-je en haussant les épaules alors qu’Allan se met à palper mon articulation «Y a quelques problème de nature sentimentale dans sa vie, mais il reste toujours le même connard, borné et idiot qu’il a toujours été » je laisse échapper un petit rire « Mais ça fait 20 ans qu’on se supporte et je dois avouer que je me suis quand même pas mal attaché à lui depuis le temps » je me fend d’un sourire « T’sais, Cian c’est un vrai chat : mignon, adorable, demandeur d’attention, mais dès qu’il en a assez ou que quelque chose ne lui plait pas, PAF il t’attaque, te mord, te griffe et te fait savoir violemment que t’es allé trop loin» je n’ai jamais évoqué cette comparaison face à mon meilleur ami, mais je dois avouer que ça lui va plutôt bien. «et toi, ta famille ? » lui retournais-je la question.
Après quelques instants de plus, Allan fini par se redresser, fouille dans son sac et en sort une poche de glace que je maintiens sur mon pied tandis qu’il sort de quoi bander la cheville pour lui offrir une certaine stabilité. Je le laisse faire, grimaçant simplement lorsqu’il atteint les endroits un peu sensibles, mais est assez étonné de savoir que la douleur est plutôt soutenable. Se redressant ensuite, il vient s’asseoir à côté de moi, m’informe que j’ai eu de la chance et que je tombe bien –et il est fier de sa vanne de merde- parce que lui aussi s’y dirigeait justement, vers cette cabane. « Ah ben parfait, tu vas pouvoir me soutenir hein !» déclarais-je en rigolant doucement alors que je remet délicatement ma chaussette puis ma chaussure avant de me pencher pour une bouteille d’eau «Ton t-shirt s’est dissous sous la pluie ou quoi ?» demandais-je en désignant son torse nu. Allan il a quoi, 10 ans de plus de que moi, non ? Faut dire que pour son âge il est quand même encore vachement bien conservé.
@"Allan Wicnhester" |
| | | | (#)Dim 1 Sep 2019 - 21:17 | |
| Tom entre dans mon jeu, et me permet de me mettre au repos. Tant mieux pour lui, car sans ça, je n'aurai pas pu l'aider avec sa cheville en vrac ! Alors que j'analyse sa blessure puis que je la soigne avec les moyens du bord, je l'écoute parler d'Atwood, son camarade de la Navy. Un large sourire étire mes lèvres devant la description qu'il m'en fait. Les adjectifs "connard, borné et idiot" lui correspondent parfaitement bien, et je pense ça sans avoir particulièrement de rancoeur envers ce gars. Juste, c'est tout à fait lui. La comparaison avec un chat est très bonne aussi, et à la réflexion, je l'imagine bien avec un cosplay de neko japonais. Ce serait hilarant, et d'ailleurs je ne contiens pas mon rire, alors que je réplique : Je le vois bien en chat. Normal qu'on ait du mal à s'entendre alors; je suis bien plus porté chien. Ou loup, plus exactement. Le chien, c'est bien, c'est mignon, ça aime les papouilles et c'est fidèle. Mais un peu trop pour moi. J'ai besoin de la liberté qu'offre l'alter-ego sauvage du meilleur ami de l'homme, ça me va bien mieux. Je termine juste de bander sa cheville lorsqu'il me demande ce qu'il en est pour ma famille. Je soupire, puis relève les yeux vers lui. On ne s'est pas parlé depuis quoi, 2006 ? La question est plus rhétorique que réelle. Je m'assois donc à ses côtés, et je réfléchis quelques instants sur la manière d'aborder la chose. Thomas sait la catastrophe que nous avons vécu en Thaïlande pour le Noël 2004, ce maudit cataclysme qui a bouleversé - pour ne pas dire bousillé sur certains points - nos vies. Il est au courant aussi de la phobie de l'abandon de ma femme, de l'hydrophobie de Clément et de sa mère, ainsi que de la tendance qu'a eu Stephan à se droguer. Eh ouep. En dehors de ma famille, il est sûrement celui qui en sait le plus sur mon entourage, alors qu'on s'est pas vus depuis des années. Comme quoi, un mois en zone de guerre et les péripéties en découlant, ça soude. Il connait même mon syndrome post-traumatique et mes insomnies répétées pour l'avoir vu de ses yeux, même si à l'époque je n'étais pas décidé à poser des mots sur ce dont je souffrais, niant totalement les conséquences du tsunami sur ma psyché.
Je regarde l'horizon d'arbres qui nous entoure, et je lui raconte. Je n'ai aucun soucis à lui en parler bizarrement, alors que j'ai tendance à ne pas m'étaler sur ma vie privée. Mais avec Thomas, c'est différent, et après tout, pourquoi pas ?Stephan est mort en 2011. Accident de voiture sous influence de stupéfiants. Je soupire. Sûrement la chose dont je me sens le plus coupable dans ma vie, ne pas avoir réussi à arrêter mon gamin sur sa consommation de drogues, et donc d'avoir laissé cet accident me l'arracher. J'ai quitté ma femme en 2012. Je... ne pouvais plus rester. Je reprends une inspiration, le plus dur est dit, direction le futur. J'ai vagabondé à travers le monde pendant plus de cinq ans; depuis 2017, je suis arrivé à Brisbane. Je voyage encore pas mal, mais j'ai un pied-à-terre régulier. J'y suis revenu pour retrouver mon petit dernier, Clément. Fin de l'histoire, en gros. Je me tourne vers lui, avec un air un peu gêné et suffisant à la fois, c'est ma manière de m'exprimer quand quelque chose d'intime me dérange et que ça m'arrive auprès d'une autre personne, ce qui est bien rare. Voilà, voilà... Et toi, quoi de neuf ?
Je ricane cependant lorsque, quelques instants plus tard, Thomas me demande si mon T-Shirt s'est dissous sous l'eau. Je lui montre mes pieds nus en les surélevant un instant. Un vrai vagabond moi monsieur ! Ce qui n'était pas si faux, dans un sens: vu le temps que je pouvais bien passer en pleine nature, loin de toute civilisation ou en tout cas de toute société moderne, m'y fondre aussi facilement que je pouvais le faire et aimer ça malgré tout tient du miracle. Je repose mes orteils au sol avant de reprendre: Nah, en fait je me baignais quand je t'ai entendu tomber. Je ne me suis pas embarrassé de superflu pour ne pas perdre de temps, c'est tout. Je le regarde, goguenard: Pourquoi, la vue te plaît ?
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Dim 1 Sep 2019 - 22:10 | |
| Non vraiment, la comparaison avec un chat ça lui va plus que parfaitement bien à Cian. Il a cet aspect mignon et doux, mais hargneux. Quoiqu’il tienne peut-être plus du chien pour le côté pas très indépendant. Mais le chat est définitivement son animal totem. Je souris doucement lorsqu’Allan confirme mes paroles, disant que c’est sans doute la raison pour laquelle lui et mon meilleur ami ne se sont jamais vraiment bien entendu –ou plutôt qu’ils avaient du mal à communiquer. «Ouais, il est pas évident à suivre et comprendre » confirmais-je les paroles d’Allan « Et puis entre nous, je suis bien plus chien que chat » j’hausse les épaules avant de rigoler doucement «Non mais en vrai je l’aime vraiment beaucoup Cian. On se complète bien lui et moi et …ouais, on n’est pas meilleurs amis pour rien » je conclus avec un sourire sincère. Car malgré tout, Cian est et restera la personne en qui j’ai le plus confiance au monde et de laquelle je ne pourrais jamais me séparer.
Après avoir parlé de moi, c’est donc assez naturellement que retourne la question à mon interlocuteur, lui posant des questions sur sa famille. Sujet que je remarque bien rapidement, est un sujet très sensible. Je vois bien qu’Allan hésite, réfléchit et je suis sur le point de retirer ma question, mais il fini par prendre la parole. Et ce qu’il dit me fait froid dans le dos. Décès de Stephan dans un accident de voiture, divorce de Sara puis plusieurs années de vadrouille avant de s’installer à Brisbane pour y rejoindre Clément. «C’est vrai que t’es son père » dis-je en hochant la tête « J’oublie toujours» je pose un regard sincèrement désolé sur Allan « Désolé pour Stephan» soufflais-je, grimaçant « J’ose même pas imaginé ce que ça fait que de perdre un enfant dans de telle conditions …» note à moi-même : câliner fortement et deux fois plus longtemps mes trois crapules quand elles reviendront. « Et j’t’avoue que vu ce que tu m’as raconté de Sara, ce ne devait qu’être une question de mois avant que tu ne la quittes.» je soupire doucement « C’est horrible, sincèrement, mais ça reste …je sais pas, je peux te comprendre» je lui offre un doux sourire.
« et je connais pas mal Clément en vrai » reprenais-je j’ai conseillé sa coloc qu’il avait avec Sybbie et Ambroise Mcleod à une jeune fille de laquelle je m’occupe régulièrement. Elle s’est retrouvé à la rue au moment où Ambroise a quitté le pays donc une place s’est libéré» je secoue doucement la tête «Enfin bref, peu importe. C’est un chouette gamin ce Clément » assurais-je avant d’hausser les épaules lorsqu’Allan souhaite connaître des nouveautés pour moi «eh bien …j’ai 3 enfants. Alex qui a 11 ans et Clara qui en 3 que j’ai eu avec mon ex-femme et Arthur qui est le fils de mon mari et que j’ai adopté officiellement l’année dernière » je souris doucement, guettant les différentes réactions d’Allan.
Et, tandis que je l’observe, je remarque rapidement qu’il n’a pas de t-shirt et me permet donc une petite blague sur laquelle il réagit instantanément. Après avoir annoncé être un vrai vagabond il m’avoue la vérité : celle qu’il se baignait avant de m’entendre tomber et donc venir le plus rapidement possible à la rescousse. Et bien sûr, connaissant Allan, je savais qu’il ne pourrait pas s’empêcher de faire une remarque : celle où il souhaite savoir si la vue me plait. « elle est plutôt sympas je dois l’avouer » dis-je en hochant la tête en l’observant de plus près avant de me redresser «Bon, faudrait peut-être reprendre la route avant que la pluie ne revienne à la charge » Aussitôt dit, aussitôt fait. J’attrape mon sac à dos que j’épaule avant de me lever. Doucement, je mets un peu de poids sur ma jambe gauche avant de faire quelques pas. Remarquant que ma cheville reste stable et tient facilement, je me tourne vers Allan «Allez venez docteur, faudrait pas que vous restiez là à attendre de vous faire attaquer par un kangourou » lançais-je en rigolant de bon cœur avant de me mettre en route.
@Allan Winchester |
| | | | (#)Lun 2 Sep 2019 - 15:56 | |
| Tiens, Thomas connait mon fils ? Cette révélation me fait hausser un sourcil, je ne me rappelle pas que Clément m'en ai fait mention. Ou alors j'ai oublié, ce qui n'est pas impossible; j'ai tendance à avoir une mémoire très sélective, et ce n'est même pas moi qui fait le tri ! Certaines choses que certains - dont je fais partie - considéreraient comme essentielles sont jetées à la poubelle de ma mémoire, tandis que des détails futiles voire inutiles restent gravés dans ce qui me sert de cerveau. Je suis vraiment exceptionnel. Cependant, je n'ai pas le temps de le questionner là-dessus qu'il revient sur le cas de Stephan; il est mal à l'aise et désolé pour moi, ça se voit. Y a de quoi en même temps; comme je le lui dis ensuite, Il n'y a pas de pire douleur pour un parent de voir son enfant partir avant lui. Et si jeune, en plus. Il avait la vie devant lui, mais ses démons l'avaient fait plonger dans un monde dont seule la mort l'avait délivré. Si on peut vraiment parler de libération... Ce n'est pas comme s'il était mort à soixante-quinze ans et que moi, par je ne sais quel miracle, j'avais survécu jusqu'à l'aube de mes cent ans, non ! Mon pauvre petit garçon nous a quitté dans sa fraîche vingtaine. Mais on ne s'attarde pas sur le sujet, et ça m'arrange bien. Je ricane lorsque le militaire parle de Sara, et je réplique avec aplomb: Eh bien tu vois, tes pronostics étaient faux. Tu pariais quelques mois, j'ai tenu cinq ans entre notre discussion là-dessus et mon départ de la maison familiale. D'ailleurs, il n'avait pas s'agit des années les plus faciles pour moi, vraiment. Si le poids de mon choix de tout quitter sans rien dire, sans prévenir, avait parfois été dur à porter, le sentiment de liberté qui l'avait accompagné permettait de largement contrebalancer ce côté négatif. En tout cas, je suis soufflé lorsqu'il me dit qu'il me comprend. T'es bien le premier, je rétorque avec un brin de sarcasme dans la voix. Bon, j'avais pas fait les choses de la meilleure façon qui soit, mais même si j'avais agi "dans les règles", beaucoup se seraient plus mis du "côté" de mon ex-femme que du mien. Mais ça me passait bien au-dessus maintenant. Déjà que de manière globale, je me laisse peu atteindre par les réflexions des autres, alors là... Je suis rodé. Voyant en tout cas mon intérêt dans notre discussion, j'ajoute en lui lançant un regard narquois : Du coup, tu devras me payer un verre. Oh, nous n'avions rien parié à l'époque, on avait même pas parlé de potentielle séparation entre Sara et moi. Mais au vu de la confession du presque quarantenaire à mes côtés, j'en profite hein, je vais pas me priver.
J'écoute ensuite ce que Thomas me raconte sur mon propre fils, et un sourire sincère se forme sur mes lèvres lorsqu'il me dit que c'est un chouette gamin. J'espère bien, oui ! Si la rumeur qu'il se comporte mal sans justification remonte un jour jusqu'à mes oreilles, je lui ferai vivre le trek le plus dur, le plus éprouvant de toute sa vie. Parole d'Allan Winchester. Clément, si tu m'entends, tu sais à quoi t'en tenir; j'espère que tes oreilles sifflent, je pense avec un amusement non-dissimulé. Tu l'as connu comment mon p'tit loup ? Curiosité naturelle oblige, d'autant plus si ça concerne mon fils. Puis le mec aux beaux yeux bleus que j'ai pour interlocuteur me dresse le portrait de sa famille: trois enfants, dont un adopté mais parce qu'il est marié avec le père de celui-ci. Eh bien, voilà une belle tribu. Tes premiers enfant ont bien vécu le fait de voir leur père avec un homme plutôt qu'avec leur mère ? Je demande ceci sans aucune animosité, juste intéressé par son histoire personnelle. Clément lui-même ne sait rien de ma sexualité; peut-être a-t-il des suppositions, mais rien de plus. Pas que ce soit tabou pour moi, loin de là; juste, le sujet n'est pas encore venu sur la table. C'est pas comme si je lui avais présenté officiellement quelqu'un depuis que j'ai quitté sa mère.
Nous décidons de partir de là finalement, sur des paroles bien plus légères qui, si Thomas n'avait pas été marié, auraient éveillé un vif intérêt en moi. Mais j'ai beau être un coureur de jupons et de kilts, je ne fais pas dans la provocation à l'infidélité. J'ai moi-même été tout à fait clean pendant toute ma relation avec Sara, hors de question que j'amène quelqu'un sur la piste glissante des disputes conjugales. Je pouffe de rire face à la blague du militaire, et reste derrière lui pour ce qu'il nous reste de marche. Au moins s'il tombe, il aura le confort de se rattraper sur moi plutôt que sur une pierre. Quelle bonté moi. Je devrai noter cet acte dans mon carnet de mes BA mensuelles. Oui, j'ai un carnet de BA, et alors ? Hey, tu connais la blague du bûcheron ? Il va à un entretien, donne son CV à l'employeur. "Ah oui en effet, vous êtes très quali... Comment ça, vous avez travaillé au Sahara ? Il n'y a pas d'arbres !" s'exclame le recruteur. "Il n'y en a plus", répond le bûcheron.
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Lun 2 Sep 2019 - 17:51 | |
| « il n’y a pas pire douleur que de vois son enfant partir avant soit » Cette simple phrase m’enserre le cœur alors que je sens que ma respiration se bloque dans ma gorge. Rien que l’idée de perdre un des miens m’est insoutenable, mais alors en plus dans ces conditions désastreuses. Je ne dis rien, autant parce que je ne sais pas quoi répliqué que parce que je pense que, peu importe les mots, rien ne pourra consoler Allan et lui faire oublier la douleur de la perte de cet enfant. Je décide donc de rebondir sur le sujet de Sara, lui avouons que, vu ce qu’il me racontait à l’époque, je ne l’imaginais pas rester encore bien longtemps avec son ex femme. «eh bien, bravo » dis-je, souriant, lorsqu’il m’avoue qu’il a encore réussi à rester 5 ans en plus. J’espère juste qu’il ne regrette pas sa décision. «Et je te paye un verre si on sort vivant de ce parc » assurais-je.
Par la suite je lui parle du fait que je connais Clément «Il travaille avec mon mari » je grimace « enfin, il travaillait avant que Myrddin ne décide de quitter la compagnie» pour partir à l’étranger «mon mari a plus d’expérience dans le monde de la comédie étant donné qu’il est déjà professionnel depuis de très nombreuses années et pas mal connu en Angleterre, du coup c’est tout naturellement qu’il a prit Clément sous son aile et l’a un peu guider lorsque lui-même est passé pro l’année dernière » continuais-je, ne voulant absolument pas partir sur le sujet du départ de l’amour de ma vie « Il a aussi été invité à notre mariage l’année dernière et …voilà» j’hausse les épaules « Ah et Cian s’est prit d’affection pour lui aussi» que je précise, sans réellement savoir pourquoi.
«les débuts, ces mois qui ont suivit le divorce ont été compliqué » répondais-je à la question d’Allan qui, curieux comme à son habitude, souhaite savoir si les gamins ont accepté le fait que je sois en couple avec un autre homme «C’est surtout Alex qui nous a causé pas mal de souci. Il a toujours été adorable et très gentil, mais il a une certaine sensibilité et intelligence qui fait qu’il analyse tout, tout le temps. L’année scolaire dernière était compliqué. Cette année on a l’a mit dans une autre école et ça semble allez mieux. Mais il reste toujours assez colérique et impulsif. Pas par méchanceté, mais par frustration parce qu’il veut tout comprendre mais n’y arrive pas encore à cause de son jeune âge et …bref, c’est compliqué » je soupire doucement «Clara par contre c’est un vrai rayon de soleil. Elle est mignonne, adorable et tout. Bien que ses débuts n’ont vraiment pas été faciles. Elle est prématurée, née avec un mois d’avance, il y a eu plusieurs complications, des crises d’épilepsies et une crise cardiaque assez sérieuse qui fait qu’elle a une insuffisance cardiaque maintenant » j’hausse les épaules «Mais elle s’en sort plutôt bien en vrai. Elle prend elle-même ses médicaments et sa condition physique ne l’arrête pas pour courir partout et de suivre ses amis » je souris doucement, attendrit, comme à chaque fois lorsque je parle de ma fille chérie.
Après quelques instants, je décide finalement qu’il est grand temps de tester cette articulation et voir si elle me soutient assez, au moins le temps qu’on aille à la cabane. Une fois debout, j’indique à Allan de me suivre et nous nous mettons lentement en route. Afin de combler le silence, le photographe décide de raconter une blague tellement mauvaise et nulle qu’elle me fait rire, plus par dépit qu’autre chose « non … non ! Allan, non» soupirais-je «Je pensais qu’en plus de dix ans ton humour s’était un peu amélioré ! » je secoue la tête, faussement dépité, puis rigole doucement «Rien ne vaut la blague de celui qui n’aime plus sa grand-mère et qu’il doit la laisser de côté et manger ses petits pois » reprenais-je, amusé « Tu me l’as raconté à ton réveil dans notre infirmerie et je la ressors encore très régulièrement tellement elle est nulle »
@Allan Winchester
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| | | | (#)Lun 2 Sep 2019 - 19:32 | |
| Comme si un parc national allait nous effrayer ! Mon exclamation était presque outrée et revêche, c'est qu'il se faisait un affront autant à lui-même qu'à moi, ce militaire qui ne sait pas regarder devant lui ! Nous, deux hommes plus que rodés par nos parcours de vie et de métiers aux terrains à risque. Non vraiment, il avait du prendre un coup sur la tête. Je le regarde, nul doute que mes yeux doivent être traversés d'une large lueur amusée et moqueuse en cet instant. Je le reprends d'ailleurs, taquin: Moi je suis en parfaite forme, merci bien. On a pas tous un côté Tarzan inné, dommage pour toi. Bon j'abuse peut-être un peu là; je ne me vois clairement pas sauter d'arbre en arbre et de voler à travers la forêt, perché sur une liane. Alors quoi? Un Hobbit, à la limite. Et NON, ce n'est pas un parallèle entre leur taille et la mienne. Je fais un respectable mètre soixante-quatorze, ce qui est tout à fait dans la moyenne. Enfin bref, toujours est-il qu'aucune partie de mon corps n'est blessée jusque-là, et rien que pour avoir mon verre, je vais faire en sorte que Stark sorte de là en un seul morceau. Quoi qu'il n'a pas parlé de pourcentage de perte acceptable. Hm. A méditer.
Thomas se met alors à me parler de son lien avec mon fils, et je suis surpris de savoir qu'au final, c'est par le biais de sa troupe de théâtre qu'il l'a connu. Je réfléchi quelques secondes, essayant de replacer un visage sur le nom de Myrddin; quand soudain, j'ai une illumination, et tout s'imbrique dans mon esprit tel un tetris parfaitement réalisé. Oh oui, je vois ! J'ai déjà vu ton mari de loin, quelques fois, et j'ai même dû lui dire bonjour une fois ou deux. Ce que le monde est petit quand même. Je rencontre Thomas et Cian il y a de cela quatorze ans, je retrouve le premier aujourd'hui lors d'une ballade en forêt, et lui-même fréquente mon fils par le biais de son mari que j'ai déjà vu dans l'entourage théâtral de Clément... A ce rythme-là, c'est étonnant qu'aucun homme de Montréal ne soit venu me descendre ces trente dernières années. Un frisson me parcourt, c'est du passé de toute façon. Tous ceux étant à l'origine de la mort de mon meilleur ami de l'époque devaient eux aussi pourrir six pieds sous terre, aujourd'hui. Malgré le tsunami en Thaïlande, le reportage photo en solitaire en Syrie qui m'avait valu une balle perdue - dont je porte encore l'impact sur mon pectoral droit d'ailleurs - et la mission d'escorte où j'avais rencontré Thomas, j'étais sûrement le seul ayant survécu jusqu'à aujourd'hui. Ironie de la vie, quand tu nous tiens. Si jamais l'occasion se présente en tout cas, nul doute que je remercierai moi-même Myrddin pour avoir épaulé mon fils dans ce monde si particulier qu'est celui du jeu sur les planches.
J'écoute par la suite Thomas me parler de sa petite famille. Je souris face aux anecdotes qu'il me raconte, et je commente: C'est pas pour te faire peur, mais ça fait que commencer pour ton aîné. L'adolescence est une période de folie pour les pauvres parents. Pour ma part... Je dirais que j'ai pas mal galéré avec Stephan de ses quinze ans à sa majorité; Clément lui, était un peu plus calme et réservé, mais plus mâture aussi, alors si crise d'adolescence il y a eu, elle était plus tôt. Apparemment, sa petite fille elle, est bien plus tranquille et douce, si ce n'est qu'elle en a vu des vertes et des pas mûres niveau santé. Je grimace, ne pouvant que trop bien imaginer ce que c'est, d'avoir un enfant dont on s'inquiète chaque jour de son état physique. J'aime beaucoup le prénom Clara. N'empêche, j'ai l'impression que le premier de famille a toujours plus de caractère que le cadet; peut-être que c'est le fait d'être l'aîné qui fait ça. J'y réfléchis un instant, cherchant d'autres exemples que ceux de la famille qu'avait fondé Thomas et la mienne, mais hormis des connaissances un peu trop vague pour me prononcer sur le comportement de leurs enfants, rien ne me vient de très probant. J'hausse alors les épaules, concluant: Enfin, je ne peux me prononcer pour mon cas; je suis fils unique. C'est du moins ce que j'imagine; je n'ai jamais eu de contact avec mon géniteur, et n'en aurait jamais. Peut-être avait-il une tripotée de gamins, et donc que j'avais une famille bien plus nombreuse que je ne le croyais. Mais je ne le saurais jamais, je n'ai jamais pu connaître cette partie-là de mon arbre généalogique, ce n'est pas maintenant que ça va arriver. Et je n'ai pas particulièrement cherché à en savoir plus, à vrai dire. Dans un sens, heureusement que je suis mon propre aîné: qu'est-ce-que ça aurait été, un moi avec un tempérament encore plus trempé ! Hahaha.
Alors que l'on marche, direction de la cabane, je jette une de mes fameuses blagues à la figure de Thomas... Qui rigole mais dénigre ma vanne en même temps. Quel culot ! Je ris avec lui et réplique : Mais elles sont géniales mes blagues ! Tu rigoles à chaque fois que je t'en sors une. Et qu'importe qu'elles soient de bon ou mauvais goût, tant que ça déclenche l'hilarité chez mon interlocuteur. Quelle mauvaise foi il a quand même: être amusé par mon sens légendaire de l'humour, et essayer de l'enterrer en même temps. L'amiral enfonce même le couteau dans la plaie, en parlant de la blague de la grand-mère. Au souvenir de celle-ci, je ricane et réplique: La meilleure de toutes, ça va sans dire. Bon alors, s'il la raconte encore aujourd'hui autour de lui, c'est qu'elle déchire, non ?! Mes pensées divaguent un court instant lorsqu'il mentionne l'infirmerie. J'avais pris cher, ce jour-là. Pas de quoi laisser de grosses séquelles physiques aujourd'hui, heureusement. Mais je reviens à moi plus vite que l'éclair et profite de la fin de la montée pour revenir aux côtés de Thomas. Je n'en ai pas fini avec lui. Attends attends ! J'en ai une autre. Regarde-moi, j'ai besoin de faire un geste pour celle-ci. J'attends qu'il se retourne vers moi, et soulève ma main droite, lui faisant un salut style princier. Pourquoi la reine d'Angleterre ne salue-t-elle pas de cette main .... ? Je laisse planer quelques secondes adaptées à la réflexion. Beauregard me dévisage d'un air à la fois curieux et presque craintif, comme se préparant au pire. Haha, il ne sait pas ce qui l'attend. Voyant bien qu'il a donné sa langue au chat, je donne le point d'orgue de ma vanne: Parce que c'est la mienne ! Et je lui accorde un large sourire, fier de moi.
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Mar 10 Sep 2019 - 20:27 | |
| Je souris doucement puis laisse échapper un rire lorsqu’Allan s’insurge sur le fait qu’un parc national ne lui fait pas peur et que lui est en parfaite forme. « Oui, c’est vrai que c’est pas toi qui vient de te taper une chute dans les sous bassement hein » répliquais-je, alors que je remet ma chaussure, testant en même temps la mobilité de ma cheville. Ça ne semble pas être trop grave en vrai. Peut-être que c’est juste une simple entorse qui n’aura aucune conséquence ? Je décide toutefois de changer de sujet, évoquant le fait que je connaisse Clément qui joue dans la même compagnie que mon mari. Et c’est là, lorsque le photographe me dit qu’il a déjà vu plusieurs fois Myrddin et lui a glissé quelques bonjours, que je me rends compte que le monde est vraiment petit. C’est avec amusement que je lui souris « J’ai l’impression que Brisbane est en fait un petit village de campagne où tout le monde connaît tout le monde» dis-je, laissant échapper un petit rire.
Nous parlons ensuite de nos familles respectives et je grimace lorsqu’Allan ne me rassure pas en disant que la crise d’adolescence va être plus violente avec les années à venir avant de donner l’exemple de ses fils et finir par rigoler lorsqu’il émet l’hypothèse que l’aîné est toujours celui au caractère le plus trempé. « Faut croire que chez les Beauregard on fait tout à l’envers» dis-je en souriant «C’est chez Ezra que la crise d’adolescence a été la plus violente » je secoue doucement la tête «Et je ne saurais te dire si c’est lui ou moi qui a le plus de caractère. Nous sommes diamétralement opposé à vrai dire» haussais-je les épaules.
Je fini par me relever afin que nous nous remettions lentement en route. Une fois engagée sur le chemin, Allan commence à me sortir une blague si idiote que je ne peux m’empêcher de rigoler. Je lui fais, évidemment une remarque, mais ça ne fait que l’encourager et recommence. Je roule des yeux et secoue la tête « heureusement que ton fils n’a pas hérité de ton talent de comédien parce que sinon il serait pas professionnel à l’heure qu’il est» rayais-je avec un demi sourire amusé sur les lèvres avant de me tourner à nouveau et me remettre en route.
Notre avancée est rythmée par les différents sujets de conversations plus ou moins intéressant mais toujours sur un ton léger et agréable ce qui me permet de garder l’esprit occupé et donc de ne plus penser à ma cheville qui commence tout doucement à me tirailler. Fort heureusement, nous arrivons rapidement à la cabane et je soupire en entrant, frissonnant à cause du froid relatif. « Bon, alors ? Suite du programme ? On se fait un petit feu et on se prépare un p’tit repas ?» proposais-je en déposant mon sac au sol « Je suppose que t’as des rations toi aussi ?» demandais-je, tirant une chaise pour m’installer dessus «ça te tente qu’on mette nos truc en commun ? Ce sera peut-être plus gouteux que séparément » me moquais-je gentiment. Car il faut l’avouer, les rations militaire que j’ai piqué à la base ne sont pas ce qu’il y a de meilleur au goût.
@Allan Winchester |
| | | | (#)Dim 15 Sep 2019 - 12:07 | |
| J'opine du chef lorsque Thomas compare Brisbane à un village où l'on retrouve une bonne partie de connaissances communes. En effet, c'est assez dingue comme constatation. Cependant, une théorie s'applique à ce genre de cas, et je ne manque pas d'en faire part à mon nouveau compagnon de randonnée. Il existe aussi une idée selon laquelle, que l'on en soit conscient ou non, on finit toujours par fréquenter des personnes issues du même milieu socio-économico-culturel que le nôtre. Je laisse planer l'information un instant, pensif; je n'y avais jamais trop réfléchi jusque-là en fait, j'en avais juste entendu parler, mais cette hypothèse mérite réflexion. J'ajoute finalement, mitigé: Je pense qu'elle peut être vraie de manière assez globale, car les gens sont souvent enfermés dans leurs systèmes de vie, de pensée. Mais si on fait l'effort de changer radicalement son quotidien, on s'ouvre alors à plus de possibilités, notamment au niveau du cercle social. Il suffit juste de me prendre en exemple en fait. Fils d'une prostituée à Montréal, ayant grandi dans un milieu plutôt défavorisé, où l'argent que l'on gagne est rarement blanc comme neige, et où l'on écoute certainement pas du Mozart, je suis aujourd'hui un de ceux qu'on pourrait appeler péjorativement "bourgeois" ou positivement "entrepreneur à succès", et j'aime autant mordre dans un simple cheeseburger après une journée de randonnée ou de glandouille que les soirées mondaines et les belles bagnoles.
J'écoute attentivement Thomas lorsqu'il me parle de son frère; ah, apparemment c'est le benjamin qui avait été le plus dur chez eux. Pour ma part, je ne saurais pas dire si j'ai de potentiels aînés ou cadets, et donc laquelle de nos réflexions tend vers le plus de justesse. J'hausse les épaules, l'accompagnement dans son mouvement dubitatif, mais je prends une expression totalement outrée lorsqu'il ose critiquer mes talents de comédiens: Tu dis ça, mais tu n'arrêtes pas de sourire depuis tout à l'heure ! Et Toc ! Va répondre à ça, pour voir ! Moi, un gamin ? Naon, pas duuu tout.
On avance encore une petite dizaine de minutes, et finalement nous arrivons à la cabane. Une fois installés juste devant, je pose mon gros sac à dos de randonneur à terre, en ressort mon tee-shirt et le remet sur le dos pour ne pas prendre froid. Il ne manquerait plus que ça, tiens ! Un estropié et un vieux malade ! No way. Thomas me propose alors de s'installer en mode confort avec petit feu et petit repas; un sourire sarcastique étire mes lèvres. L'être humain est vraiment une feignasse et une espèce destinée au confort quand même; au moindre effort, la meilleure de nos récompenses est le plaisir gustatif et la chaleur. Quoi qu'il y a plusieurs moyens d'obtenir du chaud et... Je m'égare. Un rire bref, semblable à un aboiement tellement il est spontané et rapide m'échappe alors que Stark me parle de rations. Militaire un jour, militaire toujours hein ? J'hoche la tête, dépité. Comment tu fais pour manger ces trucs dégueus, sérieusement ? Autant je ne suis pas un gourmet, loin de là même, et les choses les plus simples me conviennent, mais leurs rations asséchées à réhydrater et leurs poudres lyophilisées, non merci.
J'ouvre un peu plus mon sac à dos et fouille dans le fond. Et là, j'en sors tout ce qui nous servira pour faire un bon repas dans le cadre d'une randonnée de plusieurs jours dans un parc national: des champignons, des petites pommes et des baies sauvages que j'ai cueilli hier et ce matin alors que je me baladais; de la viande séchée et du saucisson que j'ai ramené avec moi de Brisbane; une casserole démontable et une cuillère en bois. Je montre tout ça à Thomas, l'air goguenard: Je suis bon prince; on se passera de tes rations de l'armée. Ne se pose plus que la question de faire un feu, ce qui ne sera pas bien compliqué au vu de nos connaissances en matière de survie et de montage de camp.
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Ven 4 Oct 2019 - 22:41 | |
| darkblue] Je pose un regard intéressé sur Allan lorsque celui-ci me dit, avec une certaine philosophie, que de manière général nous finissons toujours pas fréquenter les gens qui ont les mêmes intérêts et sont issu du même cercle économico-social que nous. Inclinant légèrement la tête sur le côté, je fronce imperceptiblement les sourcils puis dévie le regard, réfléchissant un peu plus sérieusement à ce qu’il vient de me dire. Est-ce réellement mon cas ? Fréquentais-je seulement des gens issus du même statut social que moi ? Je ne pense pas. Myrddin, par exemple, il est un artiste et non un gars dur, stricte et autoritaire, rangé, droit, a obéir aux ordres sans contester. Clément pareil, Ida aussi. Il n’y a, au final, que Cian qui est comme moi mais ça peut se comprendre car nous venons tous les deux de l’armée.
« Je ne suis pas tout à fait d’accord» contredisais-je finalement Allan en reposant mon regard sur lui. «Je pense que j’ai toujours été élevé dans cette optique d’élargir mon esprit et mes intérêts. Donc …voilà. Je ne pense pas être du genre avoir des contacts et des fréquentations que dans le même milieu économico-social que le mien » haussais-je les épaules, me demandant quelques peu ce que le cinquantenaire répondra à cela.
Apreès quelques blagues de très mauvais goût de la part de ce dernier, je roule des yeux lorsqu’il me dit que j’ai beau critiquer ses vannes, je ne peux m’empêcher de rigoler de bon cœur. Et il n’a clairement pas tort. «C’est pas faux » répondais-je, demi sourire amusé sur mes lèvres « Mais hey, si je te disais que tes blagues sont trop cool, tu ne pourras évoluer, donc tu stagnerais tout le temps » expliquais-je «alors que si je te dis que c’est nul tu sais que tu peux faire mieux ! » j’hausse les épaules et le regarde, l’air entendu « CQFD » concluais-je tout simplement en rigolant de bon cœur, poussant en même temps la porte de la cabane.
Une fois à l’intérieur, je retire ma veste et propose à l’homme de faire un feu et de partager notre repas. Sauf qu’Allan ne semble pas avoir envie de manger ce que l’armée nous donne et se met à critiquer mes rations « Eh je te fais dire que ces rations font parti des meilleures rations militaire du monde. Certes, les français sont bien loin devant mais c’est pas mauvais» je sors la boîte et fouille à l’intérieur « Tien, c’est bon l’autruche» dis-je en tendant la conserve vers Allan «et pis y a aussi du muesli pour demain, du thé, du café et des barres de céréales. Bref, c’est vraiment pas mauvais» défendais-je mon repas.
Lorsque mon ami me dit qu’il n’y a pas besoin de mes rations, je suis un instant tenté d’accepté, mais ma fierté m’en empêche et je secoue simplement la tête « non ça ira, je vais me contenter de ça» dis-je «en plus t’as pas surement pas assez pour deux personne. Et je ne sais pas combien de temps tu comptes encore rester dans ce parc. » je souris doucement puis me relève et me dirige vers la cheminée.
J’empile du bois sec à l’intérieur puis attrape une allumette un allume tout et observe les flammes qui jaillissent, mangeant avidement les buches de bois. Je me redressant, je fini par m’asseoir par terre et observe le feu « ça fait plaisir de te revoir en tout cas» dis-je doucement, avec sincérité.
@Allan Winchester |
| | | | (#)Mar 8 Oct 2019 - 20:21 | |
| Je laisse le militaire canon - bah ouais, faut dire ce qui est - essayer de se rattraper. Il lance une explication assez vaseuse sur le fait qu'il dise trouver mes blagues pourries alors même qu'il y rit à chaque fois. Qu'il argumente, qu'il précise, qu'il détaille ! Ça ne donne que plus de puissance à la suprématie de mon humour inratable. Je ris avec lui, l'ambiance est décontractée, ça me plaît. Je ne m'attendais certainement pas à trouver quelqu'un dans ce coin paumé d'un des parcs nationaux d'Australie, et je savourais ma solitude à vrai dire. Mais quitte à se retrouver en compagnie d'un autre être humain, je ne suis pas tombé sur le plus laid, ni le plus chiant, loin de là ! Bref, j'ai de quoi me considérer chanceux. On finit par arriver à la cabane, sûrement la seule à des kilomètres à la ronde, et on déballe nos affaires, notamment de quoi se faire à manger. J'avoue que personne ne pourra jamais faire mieux que les français en termes de bouffe. Sauf pour les cheeseburgers: là, les Canadiens sont indétrônables. Et je sais de quoi je parle, j'en viens après tout ! J'hoche la tête avec approbation lorsque le mot "café" sort de la bouche de Thomas. Au moins quelque chose qui sera potable dans ce qu'il a ramené avec lui. Le reste ne me fait pas franchement envie. Finalement, il dit qu'il ne me piquera rien, ne connaissant ni l'état de mes réserves, ni le temps que je compte passer en trek. J'hausse les épaules: T'inquiètes. Ecoute, on a qu'à tout mettre en commun, et chacun piochera dans ce qu'il lui plait. D'ailleurs, je serai pas contre un café en fin de repas, si tu en as assez.
Je me mets à peler les pommes que j'ai ramené, alors que mon compagnon se met à préparer le feu, qui ne tarde pas à briller dans la nuit tombante. On est vraiment arrivés dans cette cabane à point nommé. Je jette des tranches fines des fruits pelés dans la poêle démontable que j'ai sorti et posé sur les branches enflammées, puis des champignons que je viens de couper en morceaux. Je tends la cuillère à Thomas, alors que je m'applique à trancher le saucisson que je viens de sortir. C'est qu'une journée en pleine nature, à marcher, grimper et se baigner, ça creuse ! Alors que je suis bien affairé, sa voix et plus particulièrement ses mots, me surprennent. Il est rare que l'on me complimente ainsi, comme il est rare que je me montre expansif en termes de sentiments. Enfin, de manière verbale en tout cas; je suis bien plus à l'aise en communication portant sur la rigolade, la taquinerie et la fanfaronnade. C'est ma manière de faire passer mes émotions à mon entourage. Mais là, ses quelques mots m'interpellent autant qu'ils me... touchent ? Qui aurait cru que le grand Allan Winchester se sentirait aussi ému qu'une gamine tout juste pubère devant la gratification d''un beau garçon ? Certainement pas lui-même, en tout cas. Je lève les yeux de ma popote bien simple, et le regarde droit dans les yeux. Moment ineffable, aussi bref et simple qu'intense et inexplicable, pour moi comme pour lui, probablement. Moi aussi, je suis content de te retrouver. Puis je me re-concentre sur ma charcuterie, comme si de rien n'était.
Après quelques minutes, on a préparé une espèce de mini-festin bien assez consistant pour nous deux. Je me sers, dans un bol pliable que j'avais dans mon sac, une louchée de champignons et pommes cuits; j'y rajoute un peu de viande séchée. Sers-toi, que j'enjoins à nouveau à Thomas, en désignant le contenu de la poêle, encore bien assez garnie pour lui. Ça va, ta cheville ? Que je lui demande entre deux bouchées assez savoureuses au vu de la simplicité de la popote effectuée. Au final, on passe une bonne soirée, à la fois étrangement complice et tout à fait tranquille, dans une simplicité que seule la Nature peut offrir. Quelques temps plus tard cependant, la fatigue se fait sentir, et on décide de se mettre au lit. Seule chose: il n'y en a qu'un seul, de lit, ici. Deux places, prévu pour les couples randonnant ensemble, mais rien de plus. Pas de canapé, ni de matelas d'appoint. Je jette un regard vers Thomas; il est en couple, je comprendrais que ça le gêne. Mais c'est bon hein, je n'ai les mains baladeuses qu'envers les personnes consentantes, oh ! Je vais me coucher; tu veux que je te tourne le dos ? Je suis un peu maladroit dans ma manière de lui proposer de se coucher avec moi malgré tout, car je peux envisager les doutes qui peuvent potentiellement l'animer. Ah, rien que pour ça, je bénis mon actuelle situation de célibataire !
@Thomas Owens-Beauregard |
| | | | (#)Dim 1 Déc 2019 - 18:36 | |
| Je crois qu’Allan n’a pas très bien comprit que je parle de ration militaire française et non de leur gastronomie car il me répond que les Canadiens sont les meilleurs en terme de cheeseburger. Et aucune armée de la terre ne servirait ce genre de repas à ses soldats. Mais je décide de ne rien dire, n’ayant pas envie d’engendrer un autre débat inutile avec le photographe. Ainsi, j’accepte simplement sa proposition que je pourrais piocher dans ses rations à condition que je lui offre un peu de café (ce que je ferais avec plaisir, évidemment !)
Le silence qui s’en suit est assez particulier. C’est comme s’il y avait un certain malaise dans l’air mais je me dis que ça ne dois être que mon imagination et que je me fais des films. Alors, m’occupant les mains et l’esprit avec le réchauffement de ma conserve, je dis, sans réellement réfléchir à mes paroles, que je suis heureux de revoir le photographe. Celui-ci, après quelques instants de réflexion me répond que lui aussi, sur un ton qui montre que ça lui est totalement égal. Je pose mon regard sur l’homme et l’observe quelques instants alors qu’il reporte son attention sur sa charcuterie. Soupirant discrètement, je fini par hausser les épaules et attrape ma fourchette pour manger, toujours dans le silence.
Au final, c’est, sans paroles, que nous nous préparons pour la nuit. Je passe rapidement à l’extérieur pour vider ma vessie et me brosser les dents et, en revenant à l’intérieur, je vois Allan déjà coucher dans son sac de couchage à même le sol. Souriant doucement, je me déshabille avant de me glisser à mon tour dans mon duvet. Lorsqu’il me demande si je préfère que je lui tourne le dos, je fronce les sourcils et l’interroge du regard, avant d’hausser les épaules «Comme tu veux » dis-je simplement mais au final c’est moi-même qui lui tourne le dos. Non pas pour la même raison que lui, mais seulement parce que je dors toujours de ce côté donc c’est mieux pour moi, tout simplement.
@Allan Winchester |
| | | | | | | | The sun will shine on us again || Allan |
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