What's going on? • Aisling

Invité Invité

Ah le jeudi, le retour du "week end" enfin... Parlons pour les danseuses et les serveuses du sous sol. Depuis Mardi j'étais revenu, j'avais pu de jour off, et je sais que ça me porte à défaut mais de toute façon, j'ai que ça à faire de ma vie. Mais bon qui dit nouvelle semaine, dis nouveaux contrats à signe pour être tranquille par rapport à la loi. Et oui c'était des cachets de danses même pour les strip c'était réglementés après tout, ça reste du spectacle. Je pense faire des contrats indéterminées pour certaines mais pour ça faut des fixes. Et c'est compliqué car pour la plus part elles sont étudiantes, ou alors juste là de passage pour avoir assez d'argents pour aller ailleurs ou trouver dans leur vrai métier. La gestion du club était compliqué, je ne sais pas ce que peux en penser notre cher rival. Il doit avoir les même soucis, je pense... M'enfin, alors que je regarde la listes des filles présentes aujourd'hui, par rapport au planning je vois le prénom de Aisling. Ca faisait quelques semaines, voir même quelques mois que je voyais une de mes danseuses être dans un moment assez douteux. Elle arrivait en retard, elle parlait pas beaucoup. Elle me semblait enfermé comme si elle voulait me dire quelques choses mais j'ignore quoi. Après c'est toujours plus compliqué de discuté avec son patron, j'étais laxiste sur les bords et le bonheur de mes filles étaient le plus important. C'était pour cela que j'avais décidé de lui envoyer un SMS, il est resté sans réponse, du moins jusqu'à ce jour. Le service allait commencé et bien sur comme chaque soirs d'ouverture, les filles passent dans mon bureau pour signer leur contrat mais un seul reste sans signature encore.. Celui de Aisling. justement celle que je veux chopper C'était compliqué il y a plusieurs jours car elle arrivait en même temps que les autres et pour moi c'était impossible de la prendre à part. Mais cette fois-ci c'était la bonne. J'attendais en regardant mes mails sur les commandes du bar et en faisant rapidement un inventaire avant la soirée. Puis des baskets se sont entendre, la porte s'ouvre et la jeune femme apparait. Je l'a regarde en souriant. "Bonsoir Aisling. Dis moi.. Tu peux t'asseoir deux minutes? Je pense qu'il faut qu'on discute." Je l'a regarde en lui montrant le siège en face de moi, je ferme mon ordinateur en me redressant. C'était pas toujours facile c'est vrai, il ya avait une position de supériorité tout de même du fait que j'étais de l'autre côté du bureau mais je n'ai jamais eu de soucis. Je pense juste dans son regard c'est qu'elle n'ose pas en discuter. Elle semblait assez perturbée et je détestais ça. Comme si elle n'avait plus d'envie de danser pourtant elle aimait ça a un moment donner. Après on peut toujours trouver des arrangements si elle veut continue de travailler ici au Candy Club, ce n'est pas un soucis, clairement pas. Je suis à l'écoute. "Déjà.. ton week end c'est bien passé?" Et oui on reprenait un peu le jeudi soir, c'est vrai, c'était le premier jour de la semaine, et bien sur tout le monde vivait en décalé c'était compliqué mais j'avais laissé pas mal de repos à mes danseuses puisque nous avions fermés pendant une semaine, la semaine dernière justement pour tout remettre en place et pour faire ce putain d'inventaire qui m'a pris la tête avec une de mes serveuses, la responsable bar. Bon après le pub était ouvert, je ne veux pas perdre le chiffre d'affaires non plus.

@Aisling Hayes

what's going on?

Artémis & Aisling

L’angoisse qui coule dans les veines, l’acide qui dissout les tripes. Bringuebalée au grès des virages rapides que prend le bus dans le centre-ville, Aisling agite nerveusement sa jambe, enfonce ses ongles si profondément dans la paume de ses mains qu’elle y grave huit petits croissants de lune. Je rentre, je danse, je repars. Je rentre, je danse, je repars. Elle se répète en boucle pour ne pas penser à l’angoisse qui la ronge, à l’envie de s’enfiler une boite de calmants comme elle le faisait avant. Ses grands yeux opalescents fixent les lumières de la ville à travers les grandes fenêtres qui vibrent à chaque irrégularité de l’asphalte. Ce chemin, elle le connait par cœur. Avant, elle en profitait pour décompresser, laisser les drogues agir sur son système et la préparer à devenir Ivanna Rose, la stripteaseuse coquine aux grands yeux enfantins capable d’attendrir les hommes d’affaires les plus radins pour amasser un sacré butin. Mais sans la drogue, elle n’est plus rien. Ou plutôt si, elle est juste elle et c’est bien ça le problème. Aisling Hayes, Nord-Irlandaise au passé bouffé par les bombes, junkie repentie, fervente catholique rongée par la culpabilité, et la peur, et les regrets. Aucun doute, c’est sacrément moins vendeur, et la somme d’argent qu’elle amasse dans ses sous-vêtements diminue à mesure que son malaise augmente, que son regard se voile, que ses gestes deviennent mécaniques, chorégraphiés, distants. Et pourtant, c’est mieux que rien ; certainement mieux que ce qu’elle gagnerait en trimant quarante heures par semaines dans un job de caissière ou de serveuse. Cet argent, elle en a besoin, encore plus maintenant que les cerbères du club exigent d’elle un pourcentage, pour rembourser la dette de sa trahison. Les factures grignotent le reste, et Aisling ne voit pas le bout du tunnel. Il serait tellement plus facile de replonger, de tout oublier, et pourquoi pas d’en profiter pour crever. Une petite overdose bien préparée et hop tout est oublié. Elle ferme les yeux, serre les dents et secoue la tête en gonflant ses poumons. Elle pense à Sid qui est beaucoup moins présent ces derniers temps, au chevet de sa sœur qui se remet doucement de ce terrible accident. Qu’importe, elle puise la force dans le souvenir de son visage, de ses mots, de sa présence réconfortante. Elle peut pas lui faire ça, elle a promis. Le bus s’arrête et la recrache sur le trottoir en face du Candy Club. Je rentre, je danse, je repars. Un soupir pour rassembler son courage, un sourire à Harvey, le videur sympa qui la fait toujours se sentir plus en sécurité, et elle pénètre dans la pénombre luxuriante de l’établissement.

« Ah Ivanna mon chou, tu tombes bien, le boss te cherche. » A ces mots, le cœur d’Aisling a un raté. Le boss, Artémis, a essayé de la contacter quelques jours plus tôt. De tous les hommes avec qui elle a travaillé dans cette industrie de dépravés, c’est certainement le plus sympa. Il semble même trop respectueux pour tenir un club de strip-tease. Et pourtant, la danseuse fait de son mieux pour l’éviter, arrivant juste avant sa performance pour ôter son gros hoodie, changer de fringues et se maquiller, repartant juste après. Mais aujourd’hui, elle est un peu avance comme tous les jeudis, parce que le bus suivant l’amènerait trop en retard pour sa performance. Une boule dans la gorge, elle se dirige vers le bureau du boss. Elle sait ce qu’il va lui dire dans le fond. Elle a manqué trop de jours au boulot, et même si elle se montre tous les soirs pour son service désormais, elle n’y est pas, elle n’y est plus. Il va gueuler. Il va me virer. Il va me mettre de la drogue sous le nez pour me motiver à danser. Ses converses traînent sur le plancher, sa main tremble presque quand elle pousse la porte. Derrière son bureau Artémis lui offre un sourire qui semble sincère. Elle le salue d’un petit signe de la main, essaie de ne pas s’effondrer en se dirigeant vers le siège qu’il lui indique en lui disant qu’ils doivent discuter. La gorge serrée, elle s’exécute. Ces mots, elle les connaît, et ils ne signifient jamais rien de bon. La dernière fois qu’un dealer lui a sorti ça, il l’a tabassée au milieu d’un hangar près du vieux port, et elle a dû se cacher derrière des containers en attendant qu’ils partent et que Sid vienne la récupérer. Mais il n’y a pas de molosse dans la pièce pour lui grignoter les mollets, pas de poing américain dans les mains d’Artémis, ni même de la colère dans ses yeux. Non, ses gestes sont calmes alors qu’il ferme son ordinateur, et il y a presque… de la bienveillance dans ses paroles quand il lui demande si son weekend s’est bien passé. Mais il ne peut pas vraiment vouloir savoir ce qu’elle a fait, pas vrai ? Elle connait cette méthode, c’est celle que son père utilisait avec les types de l’UVF en Irlande du nord. Un truc pour leur faire croire qu’ils étaient en terrain ami, juste avant de passer à la torture physique et psychologique. Pour elle qui n’a jamais connu que l’abus, difficile de concevoir que quelqu’un puisse réellement vouloir son bien. Surtout un homme. Surtout un qui a de l’autorité sur elle. SURTOUT un anglais... « Euh… bien… j’ai euh… » Elle bredouille piteusement, tirant les marches de son gros pull informe, arrachant les petites peaux autour de ses ongles sur ses genoux. Puis la boule d’angoisse remonte dans sa gorge et s’échappe tout d’un coup : « Ecoute Artémis je suis désolée. J’ai oublié de répondre à ton texto et je sais que j’aurais dû passer plus tôt et que j’ai pas été une employée modèle y’a quelques semaines mais tu vois je me rattrape et puis ça arrivera plus et ça je te le promets. » Elle lâche d’une traite sans respirer. Puis elle gonfle ses poumons tout serrés à la fin de sa phrase, risque un coup d’œil dans la direction de son boss. « Je vivais un truc difficile. Mais c’est derrière. Je crois. J’espère. Dans tous les cas maintenant j’suis là, j’fais mon job. » Elle affirme avec un aplomb qu’elle est loin de ressentir. Sur le papier c’est vrai, ça fait trois semaines qu’elle est de nouveau à l’heure, qu’elle fait ses heures comme elles sont indiquées sur le planning, sans rechigner, sans chercher à changer avec une autre danseuse pour s’arranger. Mais dans le cœur elle n'est plus là, et elle a vraiment peur que ça se voit… et de la décision qu’Artémis prendra si c’est ça la vraie raison pour laquelle ils sont tous les deux là.

And now I'm right back where I started. Sober and miserable.

Pando

you feel like heaven

Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.

F R I M E L D A

:

Invité Invité

L'adminitratif du club me prenait beaucoup de temps clairement on va pas changer, heureusement que j'aime ça puis j'aime me prendre la tête avec la paperasse mine de rien. J'avais des classeurs avec les contrats bien rangé par filles, j'étais toujours organisé il fallait au moins cela, sinon ça serait compliqué de s'y retrouver n'est ce pas? Surtout que j'ai un gros turn over pour mes danseuses et surtout mes barmans et mes serveurs. C'était affolant. C'est toujours un petit taf qu'on fait de côté avant retrouver ou de trouver un véritable travail dans le domaine qu'on recherche, donc je peux comprendre que les gens font que de passé dans la boite. Même si leur passage fait du bien. M'enfin j'avais besoin de voir une de mes danseuses ce soir, justement je vais en profiter qu'elle soit arrivé à l'heure pour pouvoir discuter avec elle et comprendre. Elle arrive dans mon bureau et son langage corporel parlait pour elle. Je l'a regarde alors qu'elle essayait clairement de s'exprimer, elle baissait les yeux, je ne veux pas qu'elle fasse ça, je ne veux pas la mettre mal à l'aise c'est clairement pas ce que je souhaite pour aucune de mes danseuses. Je veux juste comprendre pourquoi ce changement de comportement si soudain, malgré que là oui j'ai vu une différence, elle revient enfin aux heures normales, elle a repris du poil de la bête mais malgré tout j'ai besoin de lui parler, de comprendre. C'était comme ça que j'agissais que ça plaise ou non. La jeune brune me répond et j'hoche la tête. "Je sais bien Aisling et même très bien et d'ailleurs je ne te fais pas de reproches. Sache que je ne te stalke pas, que je note pas tes horaires à la minutes prêt. Je sais que maintenant tu reviens plus tôt, à l'heure. J'ai vu le changement. Mais j'ai aussi remarqué qu'une étincelle est morte dans ton regard." Je l'a regarde dans les yeux en me redressant, puis je me lève de mon bureau pour fermer la porte en regardant les autres filles. "En piste dans 15 minutes les filles!" Je ferme la porte pour être plus tranquille, car les rigolades des filles dans leur loge, et en plus de la musique qui commençait à résonner dans la grande salle ainsi que les verres qui commençaient à être mis sur le bar pour l'ouverture ce n'était pas rien. Je voulais vraiment prendre un peu de temps avec Aisling, même is elle devait loupé son passage, elle le fera plus tard, sinon elle sera directement avec les clients elle est connu ici et très demandé justement. Je le vois bien. Je m'installe alors sur le siège à ses côtés, comme ça il n'y a plus la proximité et la froideur du bureau entre eux pour la suite de la conversation. Tu crois.. Tu espères que ça soit derrière toi? Je comprend si tu ne veux pas en parler. Mais si c'est pour quelque chose qui a avoir avec le club directement ou même indirectement, je veux au moins en être au courant. C'est un client? Une des danseuses?" Je ne veux absolument pas que mes filles viennent travailler dans un atmosphère comme ça, que ça soit dure pour l'une d'entre elles. Il peut y avoir des tensions, bien sur, il y en a certaines qui ont beaucoup plus de show que d'autres et plus de demandes pour des fulls. Mais ça s'est comme partout n'est ce pas? "Tu peux tout me dire tu le sais ça? Malgré que je sois anglais. " Je pose ma main sur la sienne, j'essayais d'être rassurant à la fois et en même temps je tente de comprendre. Oui j'avais ajouté une petite touche marrante, peut-être, même si pour elle c'était pas trop cela, surtout sachant très bien qu'elle venait de Belfast. Je connais cette ville, mes grands parents sont de la bas, mes parents sont partit y vivre en quittant Brighton. Donc c'était l'atmosphère, les personnes, les tensions encore présentes, je les vois très bien. Mais bon c'était pour détendre un peu l'atmosphère, pour lui montrer qu'elle pouvait me faire confiance.

what's going on?

Artémis & Aisling

« Je sais bien Aisling et même très bien et d'ailleurs je ne te fais pas de reproches. » La voix est calme, le regard droit. Aisling sent un soupir de soulagement s’échapper de ses poumons, et un petit rire nerveux parvient même à franchir ses lèvres. Ses mains glissent entre ses cuisses croisées, une posture qui lui apporte toujours un peu de réconfort quand elle est stressée. Son soulagement est pourtant de courte durée car Artémis lui avoue avoir remarqué le néant dans ses yeux. La gorge serrée, elle se force à soutenir son regard au moins un tout petit peu, se dit qu’elle aurait l’air encore plus louche et bonne à rien si elle se détournait. Elle déglutit lorsqu’il se lève, s’écarte du bureau et somme aux danseuses d’être prêtes dans 15 minutes. Aisling devrait être avec elles, à finir ses préparatifs pour la soirée. Elle voudrait se lever mais l’angoisse la cloue à la chaise. Ça et la bienséance aussi, car elle sait que le boss n’en a pas fini avec elle. Lorsqu’il revient, Artémis ignore son fauteuil de l’autre côté du bureau pour venir s’installer à ses côtés, un geste qu’elle ne sait pas comment interpréter. Si une femme avait eu ce mouvement, elle se serait sentie rassurée. Mais Artémis est un homme (et un anglais !), qui sait ce qu’il souhaite faire de cette proximité ? Mon Dieu faites qu’il n’essaie pas de mettre sa main sur ma cuisse, qu’il ne me propose pas de coucher avec lui pour garder mon poste… Ses mains s’accrochent à l’accoudoir comme aux dernières bribes de son courage. Même dans la peau d’Ivana, elle n’avait jamais pu se résoudre à accepter ce genre de marché. Ce serait dépasser une de ses ultimes limites, l’envoyer à coup sûr au purgatoire ou au moins dans son enfer personnel. Mais non, il garde ses distances, continue de lui parler d’une voix agréable, creuse ce qu’elle vient de lui dire, comme s’il en avait réellement quelque chose à cirer de ses états d’âme. Comme s’il voulait… l’aider. Aisling relève les yeux vers lui et sent qu’elle aimerait bien y croire. Ce serait trop beau ! Quand Artémis lui parle du club, son cœur à un raté. Immédiatement elle pense à Mitch et à Raelyn qui la surveillent, à Lou qui veut probablement sa mort, aux cerbères qui surgissent une fois par semaine des plus sombres ruelles pour lui réclamer le pourcentage qu’elle leur doit. Mais alors qu’Artémis lui parle de clients, de danseuses, l’irlandaise comprend qu’il fait allusion au Candy club. Son club à lui, dans lequel elle travaille. Sa respiration lui revient doucement, mais, encore en état d’alerte, elle sursaute lorsqu’il pose sa main sur la sienne et se dégage nerveusement par réflexe. Ce n’est qu’après coup qu’elle se rejoue les paroles rassurantes : « Tu peux tout me dire tu le sais ça? Malgré que je sois anglais. » Sa bienveillance et sa touche d’humour lui font comprendre à retardement que son geste n’avait rien de contrôlant ou de déplacé, c’est seulement comme ça que les gens se témoignent leur soutien et leur amitié. Je suis trop nulle, trop nulle, trop nulle ! Elle panique mentalement, rigole à retardement en faisant mine de remettre ses cheveux derrière ses oreilles pour justifier sa fuite et ne pas le vexer. N’importe qui aurait compris, seulement voilà, Aisling ne supporte pas qu’on la touche, surtout les hommes. Seules les mains de Sid trouvent parfois grâce à ses yeux, et encore, c’est parce que depuis le temps qu’il la connaît, il a appris à décoder ses humeurs, sait quand et comment il peut l’approcher. « Désolée, désolée, désolée… je suis un peu sur les nerfs. » Elle explique maladroitement. « C’est pas le Candy Club. Les autres filles, les videurs… tout le monde est adorable ici… même les anglais, c’est dire. » Elle tente avec un petit sourire, pour tenter de se rattraper, de lui montrer sa bonne volonté. « Les clients... » Elle marque une pause, pense à leurs rires et leurs blagues un peu grivoises, leurs mains qui s’attardent parfois trop sur sa peau lorsqu’ils glissent les billets dans ses vêtements, leurs regards lubriques qui lui donnent envie de crever. Mais ça c’est normal, ça fait partie du métier. Elle sait très bien qu’elle est là pour les faire fantasmer, pour attiser leur désir en dansant sous leur nez, et l’espace d’une nuit leur donner l’impression qu’ils pourraient la posséder, ou au moins leur donner un peu de quoi rêver. « Les clients sont comme ils ont toujours été et les videurs savent très bien calmer ceux qui dépassent les bornes. » Elle se résigne avec sincérité, ses yeux baissés à moitié couverts par sa grosse frange brune. « Je… » Les mots se coincent dans sa gorge, la peur et la honte libèrent l’acide dans son estomac. « J’sais pas si tu savais… mais avant, j'prenais deux ou trois trucs avant de monter sur scène. » Elle lui jette un coup d’œil en biais comme pour jauger sa réaction, et devant son air concerné, elle trouve la force d’ajouter. « Des euh… trucs pour me mettre d’humeur… tu sais ? Quelques uppers, un peu d’alcool. » Elle bafouille sans pour autant pouvoir se résoudre à dévoiler l’arsenal des drogues qu’elle avait pris l’habitude de s’enfiler avant ses performances. C’est pas surprenant dans le milieu, beaucoup d’autres filles ont tendance à se "poudrer le nez" avant de se lancer. Mais pour Aisling c’était différent, l’habitude était là depuis trop longtemps, cachant une addiction qu’elle a mis longtemps à s’avouer. « J’ai un peu trop déconné, ça a mal tourné, un ami m’a fait comprendre que je devais arrêter. C’était pas facile, surtout au début. Et puis ici c’est dur parce que l’humeur, sans tout ça, bah j’ai du mal à la trouver. » Explication bancale, et pourtant Aisling ne pourrait pas être plus sincère. Les drogues lui donnaient la force d’être Ivana Rose, de se montrer taquine, drôle et sensuelle, de jouer avec le désir de ses clients en restant bien protégée sur sa scène, loin de leurs mains mais proches de leurs regards. Ses gestes étaient souples, ses sourires francs. Mais Aisling… l’angoisse la raidit, la honte crispe les traits de son visage. Même la musique ne parvient plus à la transporter comme elle le faisait avant, rythmant les battements de son cœur. Car Aisling aime danser, elle a ça dans le sang. C’est même l’une des raisons de sa popularité ici. De formation classique, elle utilisait sa souplesse, son sens du rythme, s’abandonnait à ces gestes si naturels pour elle, ces gestes qui la rendaient presque heureuse. Mais aujourd’hui ils lui semblent intouchables, inaccessible, comme enfouis derrière une montagne de glace que son corps et son esprit brisés ne parviennent plus à franchir. « Faut que je m’habitue, c’est tout. » Elle affirme avec fermeté. « Artémis je… j'peux pas perdre ce job. J’ai des dettes, de grosses dettes, et les gens à qui je dois de l’argent c’est pas vraiment le genre avec qui tu peux négocier. » Elle avoue en osant enfin relever les yeux vers lui. Elle ne sait pas pourquoi elle lui raconte tout ça. Jusque-là, c’était un secret qu’elle gardait bien férocement. Même à Sid, elle n’avait pu l’avouer qu’à demi-mots, de crainte qu’il cherche à l’aider, se mette dans la merde lui aussi. Bon sang elle ne pourrait jamais se le pardonner s’il lui arrivait malheur à cause d’elle. Mais Artémis… elle croit lire dans son regard qu’elle peut lui faire confiance. Qu’il a les épaules pour la soutenir sans pour autant vouloir fouiner trop loin dans ses affaires. « J’aurais dû venir t’en parler plus tôt, j’ai mal géré, je suis désolée. » Elle soupire. « Je… je pensais pas que tu t’en soucierais… merci. »

And now I'm right back where I started. Sober and miserable.

Pando

you feel like heaven

Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.

F R I M E L D A

:

Invité Invité

Je n'ai jamais aimé quand quelque chose ne se passait pas bien parfaitement dans mon club, surtout quand mes danseuses sont appliqués dans cela. Les clients pouvaient le remarquer et puis même entre elles. C'est vrai que ce n'est pas toujours facile, on ne va pas se mentir, il y avait des choses plus compliqué que d'autres oui, il y a des compétitions entre filles mais dans tout cela, il restait quand même le fait qu'elles étaient collègues. Et puis elles restent des femmes par la même occasion. C'est pour cela que je suis ici, pour les aider, pour les écouter et prendre les bonnes décisions pour elles. Il y a des mois j'avais même dit une danseuse de partir car elle ne sentait plus apte pour le rôle, mais elle continuait pour le club. Sauf que ça se voyait elle faisait moins de danse privée ou autre, elle était juste au bar à attendre et ce n'est pas ce que je souhaite. Je leur ai toujours dis, si vous êtes assise c'est seulement quand vous êtes avec un client, sinon on est debout et on cherche le client. Mais je ne leur impose pas non plus un cadence infernale bien sur que non. Je ne suis pas fou. En tout cas j'avais demandé rapidement à la jeune femme de passer dans mon bureau car on devait parler de tout cela, puisqu'elle n'était pas revenu. Au moins mettre les choses à plat. Elle me dit que ce n'était pas la faute au club, ni aux filles, ni aux videurs, en clair à personne même si certaines personnes sont anglaises. Je rigole, la elle parle de moi, car oui c'est vrai, elle est une fille de Belfast et ça ne changera pas, mais elle voit bien que même moi l'anglais, je suis là pour elle pour comprendre. Elle me dit que c'était les clients, je fronce le regard, c'est vrai qu'on a des cas, mais tout de même. "Développe..." Je l'écoute sagement cherchant à comprendre aussi. Elle se droguait pour tenir le coup du coup, pour tenir ses prestations. C'était ça le soucis? La drogue? Je sais que ça peut arriver dans le milieu, je ne suis pas non plus le plus clean, je ne vais pas le cacher, quand j'ai perdu ma femme suite à mes conneries, je suis tombé dans ces merdes mais c'est fini tout ça, car je suis me relever. Il faut qu'elle le fasse à son tour, et ça ira mieux. "Tu ne veux plus être danseuse t'as perdu la joie de le faire c'est ça? Voir des clients etc?" Elle veut nous quitter? C'est dommage car c'était vraiment une jeune femme pleine de vie et qui aimait ça malgré tout, elle me rétorque que non, elle aimait son boulot mais que maintenant elle avait de grosses dettes et qu'elle ne pouvait pas arrêter. Et qu'elle devait de l'argent à des mecs assez costauds d'après ce que je comprend. "Ecoute... Des dealeurs? Ils sont déjà venus ici? Me cache rien Aisling.." Je dois en avertir la sécurité pour la prochaine fois. Je vais la protéger et elle ne va pas quitter mon club comme ça. Elle était si jeune, elle peut pas continuer à détruire sa vie et à avoir des dette plus grandes qu'elle. Je me lève pour m'asseoir à ses côtés. "Aisling, je me soucis de tout ce qu'il se passe dans le club parce que je veux vraiment que tout le monde soit bien avec soi même et à l'aise. C'est pour ça, je remarque rapidement les changements de comportement car je vous observe toutes." Je souris, je suis la, je suis toujours assez rassurant pour le monde. C'est pas un métier facile et pour cela il faut être bien dans son corps, dans sa tête. Je ne l'avais jamais caché à mes danseuses que j'étais un vrai papa poule pour elle. "Je ne t'en veux pas que tu ai voulu caché tout cela. Mais pour la prochaine fois sache que je suis pas le méchant, malgré que je suis le patron. Je suis là pour t'aider, vous aider." Je souris en posant ma main sur son épaule.

(#)Sam 21 Sep 2019 - 0:46

what's going on?

Artémis & Aisling

Son gros secret révélé, Aisling risque un regard par-dessous sa frange pour essayer de lire l’expression d’Artémis. Elle voit bien qu’il est préoccupé par ses histoires, le boss. Immédiatement, il lui demande si les types à qui elle doit de l’argent sont des dealers, s’ils sont déjà venus ici. Il la prie de ne rien lui cacher et elle pince les lèvres, honteuse des problèmes qu’elle traîne partout comme un boulet. « Des dealeurs ? Euh… oui en quelques sortes on peut dire ça. » Elle bafouille, bien incapable de décrire le Club. La vérité c’est que ça lui fait peur de tout avouer, qu’Artémis sache les affaires louches dans lesquelles elle traînait avant de venir travailler ici. Sans compter qu’elle ignore toutes les activités auxquelles se livre le club. Une chose est sûre c’est que drogue, prostitution et intimidation font définitivement partie du programme. « Ils sont venus y’a quelques mois dans un autre club où je travaillais. Le Confidential, tu connais ? Ils se sont fait passer pour des clients et ont demandé une danse privée pour m’isoler et me menacer. » Elle hausse les épaules, secoue la tête. Ce type de coup de pression, elle y est malheureusement habituée. N’empêche que ça ne cesse jamais de la traumatiser. « J’y danse plus maintenant, j’ai pas envie de les recroiser. Puis j’dis pas ça parce que c’est toi mais j’me sens mieux ici de toutes façons. » Même si Terry lui manque, et puis Harvey aussi, avec qui elle aimait bien griller une clope dehors avant de filer dans la nuit. Avec eux, elle se sentait toujours en sécurité… du moins jusqu’à ce fameux soir où tout a basculé. « J’crois pas qu’ils sont venus ici. Ils sont plutôt du genre à m’envoyer une adresse par texto où j’dois me pointer avec l’argent. Ils comptent et pis ils foutent le camp fissa. » Elle explique en croisant les bras sur son torse comme pour se réchauffer. C’est que l’idée de voir passer leurs sales trognes ici lui fiche une sacrée frousse qui serait pas loin de la faire frissonner. « J’suis désolée, j’veux pas te causer de problèmes. » Elle bredouille, embarrassée à l’idée de mettre les autres danseuses en danger si jamais les cerbères décident de venir la trouver jusqu’ici. Heureusement, Artémis se montre bien compréhensif - pour un anglais. Avec un sourire, il lui dit qu’il remarque tout ce qu’il se passe dans le club parce qu’il veut que tout se passe bien. Ce serait même pour ça qu’il observe toutes ses danseuses avec attention. Aisling sent un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Mi attendri par cette révélation, mi amusée par son choix de mots. Il se rend compte que ça fait un peu prédateur, non ? Apparemment pas, le boss du Candy Club est tellement aux petits soins envers ‘ses’ filles qu’il ne remarque pas à quel point certains pourraient se méprendre sur son attitude protectrice. Mais elle commence à bien vouloir y croire, elle, qu’il ne leur veut que du bien. Même si son accent la fait toujours bondir chaque fois qu’il la prend par surprise. Avec un air compréhensif, il lui dit enfin qu’il ne lui en veut pas, et Aisling sent un poids énorme s’envoler de sa poitrine. Elle était persuadée qu’il voulait la virer, et maintenant en regardant dans le fond de ses yeux elle découvre un allié inattendu. Un sourire reconnaissant s’affiche sur ses lèvres et elle hoche la tête. « Promis, la prochaine fois je te dirais. » Elle trésaille encore lorsque la main se pose sur son épaule. Bon sang qu’ils sont tactiles ces anglais ! Elle essaie de dissimuler l’angoisse qui grandit en elle à ce contact, se répète inlassablement que c’est un geste censé la rassurer et se flagelle un coup de ne pas ressentir les choses comme les autres, d’être trop tordue, trop cassée, trop compliquée. « Merci… d’être là pour nous. » Elle reconnaît dans un souffle, puis relève timidement les yeux vers le patron. « Alors tu... tu voulais pas me voir pour me virer ? » Elle demande pour confirmer, un peu surprise mais tout de même sacrément soulagée. « Non parce que je croyais, à cause de mes absences et tout ça, tu sais. » Elle déballe d’une traite, le débit un peu trop rapide trahissant les pensées qui l’avaient assaillie avant leur discussion. Dehors, le show va commencer et Aisling devrait vraiment rejoindre les filles. Tout à l’heure, elle voulait s’enfuir de ce bureau et se cacher parmi les froufrous des autres danseuses pour échapper à la colère d’Artémis. Mais maintenant qu’elle le découvre si à l’écoute et attentionné, elle aurait presque plutôt envie de rester là à ses côtés à siroter un thé bien chaud et à discuter, de préférence de tout sauf de ses emmerdes. Mais elle sait bien qu’elle n’est pas payée pour faire la conversation et qu’il va lui falloir se remettre dans la peau d’Ivana si elle compte garder son job. Son estomac se tord d’angoisse à l’idée de se pavaner sur la scène comme si de rien n’était. Sans les drogues pour brouiller ses sens, la honte la ronge de l’intérieur. « Euh… Artémis ? » Elle se risque d’une petite voix, encouragée par la compréhension dont il a fait preuve quelques minutes plus tôt. « Tu t’es jamais dit que… euh… ce qu’on fait les filles et moi c’est… mal ? » Elle s’éclaircit la gorge, se redresse pour essayer d’expliquer. « C’est que j’suis catholique tu vois, et ces derniers temps j’arrête pas de me demander… si c’est un péché. » Elle soupire et secoue la tête avec un petit rire sans joie. « C’est idiot, non ? Une stripteaseuse avec ce cas d’conscience. »

And now I'm right back where I started. Sober and miserable.

Pando

you feel like heaven

Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.

F R I M E L D A

:

Invité Invité

Je croise les bras en l'écoutant, elle me parle maintenant du confidentiel club là où elle travaillait avant de venir bosser chez moi. Oh oui je connais bien ce club bien sur qui ne le connait pas et surtout qui ne connait pas son patron. C'était mon concurrent direct, bien sur que je le connaissais, mais elle avait des soucis là bas aussi et les mecs y étaient venu et lui avait demander une danse privée pour la menacer. Il ne faut pas que ça se passe ici car je ne vais pas du tout supporter que des hommes quel qu'ils soient fassent des menaces à mes filles. Les danseuses se respectent toutes, c'était des femmes avant tout et elles avaient confiance dans leur corps, les hommes sont souvent les plus relou. Mais j'étais là pour veillez à tout cela. "Tu me dis si un jour tu les vois ici d'accord? Même pas qu'ils osent toucher une autre fois à toi." Je me suis déjà battu avec des mecs, et je pourrais continuer. Elle me dit qu'elle était mieux au Candy Club de toute façon, ça me rassure d'un côté et ça me conforte dans les choix que je prend pour les danseuses et toutes les personnes qui y travaillent. Mais cette histoire quand même n'était pas net. Depuis le temps elle ne doit plus avoir autant de soucis que ça avec eux et l'argent elle a du largement le rembourser? "Tu ne me causes aucuns problèmes, mais.. Tout ce que j'aimerais que tu me dises combien il te reste de dettes pour être tranquille et ne plus avoir affaire à eux? " Je veux l'aider à sortir de la merde dans laquelle, elle a pu se mettre à un moment donné de sa vie, puis je voyais que ça lui prenait la tête. Cela se ressentait dans ses danses, elle n'était plus vraiment là, elle était dans ses pensées, ses peurs, ses craintes surement puis tout cela doit jouer. Bien sur. Je veux l'aider, lui proposer des solutions. Comme je pourrais faire avec toutes mes filles mais je ne sais pas, je me sens proche d'Aisling, surement car c'est la plus ancienne de mes danseuses, car elle avait tellement de vie et d'un coup je l'a sens tellement vide. "Je serais toujours là pour vous. Et non je ne veux pas te virer, qui t'a mis ça dans la tête?" Je secoue la tête en la regardant, je passe pour le méchant ou quoi? Pourtant j'essayais d'être un patron cool, ça doit pas fonctionner comme j'aimerais. "Non... JE veux chercher à comprendre, les absences c'est pas un soucis, tant que tu vas mieux maintenant tu peux être absentes autant de fois que tu veux, mais préviens histoire que je puisse gérer d'autres nana entre deux." Je lui fais un clin d'oeil, si elle ne vient pas, je dois appeler des remplaçantes et ce n'est pas toujours facile... Je l'écoute par la suite, elle se pose beaucoup de questions mais au moins on change de sujets, et je préfère. "Bien sur... C'est mal, on joue avec le péché. J'ai ouvert ce club pour vendre du plaisir à des hommes célibataire ou pas. Montrer que les femmes peuvent être des déesses et surtout désirer. Je voulais faire de ce club un endroit pour gentleman." Je souris, c'était bien sur ma première vision de la chose, après ça ne peut pas plaire à tout le monde, certaines personnes vont chercher à dire que les filles qui montent sur scène et qui ensuite se déshabillent sur les genoux des clients en privée ou pas, sont des vulgaires prostitués mais ce n'était pas le cas. Aucunes ne couchaient avec le client, et les filles étaient leur propre maître. Si elles ne sentent pas des hommes, elles ne vont pas en danse privée avec eux. C'est facile de repérer ce genre d'hommes. Moi je les regarde, je les stalke du haut de mes marches ou simplement derrière le bar. Je fais attention mais je ne peux être partout. Elle m'explique qu'elle était catholique, et qu'elle se demande si ce n'était pas un péché. J'étais protestant, ce genre de chose, c'est bien différent, c'est pour cela qu'on ne s'entend pas avec les catholiques sur certains points, pour cela qu'il y a eu des guerres de religion et aussi pour cela qu'elle ne me fait pas tout à fait confiance suite aux histoires avec Belfast.. Je suis anglais. Et elle est nord irlandaise. Mais on a toujours trouvé un moyen de parler, et je lui montre que malgré que je sois anglais, je suis de son côté. "On a deux visions différentes sur la religion... Déjà les fondations, on a le même Dieu, mais pas la même Marie. Tout commence de là. Et pour le péché c'est pareil. Surtout qu'est ce le péché veut dire pour toi? Simplement... Tu n'es plus cierge? Tu as eu des petits amis, tu as fais l'amour avec eux... Cela veut dire que tu as aussi péché non? Il y a plein de péchés dans la vie. Le sexe, l'alcool, la drogue. Le désir. Justement... Le Candy Club est le temple du péché, où l'alcool et le désir coulent à flot." Je rigole, j'étais fier de mon établissement et de ce quoi il était devenu mais... C'était grâce surtout aux filles qui y travaillaient, à la sécurité, aux barmans et barmaids. Moi j'étais que le décor, celui qui payait les commandes, qui signaient les contrats... Mais je vis dans son regard quelle cherche à me dire quelque chose. "Veux tu arrêter?" J'étais direct, mais elle avait des remords et il ne faut pas continuer ainsi ce n'est pas bon.

(#)Mer 2 Oct 2019 - 3:29

what's going on?

Artémis & Aisling

L’anxiété d’Aisling baisse au cours de la discussion. Petit à petit, elle se détend, comprend qu’Artémis est vraiment de son côté. Autrefois effrayée à l’idée de lui parler de cette histoire, elle est maintenant soulagée qu’il soit au courant. Au lieu de la virer comme une vieille chaussette usagée comme l’auraient fait beaucoup d’autres patrons bien moins compréhensifs ou conciliants, il se montre plein de bonté, lui demande de le prévenir si les types qui la menacent se pointent au Candy, laisse entendre qu’il ne les laissera pas l’approcher. Touchée, Aisling hoche la tête. « Promis, je te dirai. » Elle souffle, profondément soulagée à l’idée qu’il puisse ainsi vouloir veiller à sa protection. Elle voit à son regard qu’il est sérieux, ne doute pas une seconde qu’il soit habitué à gérer des mecs plutôt louches étant donné sa position de pouvoir dans les métiers de la nuit. Cependant, Aisling sait bien qu’affronter les mecs du club, c’est pas tout à fait comme de foutre une baigne à un connard mal intentionné. Non, ces types-là sont dangereux, nombreux, organisés et puissants. Elle espère qu’ils ne viendront jamais au Candy, qu’ils se contenteront de lui vider les poches une fois par semaine à quelques rues de chez elle, comme ils en ont pris l’habitude. Toujours aussi investi dans cette histoire, Artémis lui assure qu’elle ne lui pose aucun problème, mais voilà qu’il s’inquiète de la dette qu’elle doit rembourser. La gorge serrée, Aisling baisse la tête. « C’est… c’est pas le genre de dette que tu rembourses à taux fixe… J’ai merdé Artémis, vraiment merdé… » J’peux déjà m’estimer heureuse de pas avoir fini étranglée dans un ravin… « J’faisais partie d’une sorte de gang, j’ai brisé les règles, j’dois en payer le prix. La dette… c’est pas qu’une question de thunes. C’est un moyen de pression, ça dure autant qu’ils veulent. » Elle explique maladroitement. Elle ne peut pas trop en dire, dévoiler la totalité de son histoire la mettrait en danger, et risquerait d’avoir des répercussions sur Artémis, le Candy Club et les autres danseuses, s’il essayait d’utiliser ses contacts pour régler la situation. Elle sait que la moindre intervention de sa part ne ferait que déclencher la colère du grand méchant loup, qui n’hésitera pas alors à faucher les danseuses et semer des cadavres. C’est ce qui a commencé à se produire autour de Lou, qui s’est visiblement montrée moins docile. « J’t’en prie, parlons plus de ça. Y’a rien à faire. » Elle supplie car elle sait bien qu’il n’y a pas d’issue. Sa trahison est trop profonde, et elle connait trop de choses sur le club pour qu’on la laisse partir comme ça. Elle devra rembourser sa dette jusqu’à gagner à nouveau la confiance de Mitchell et Raelyn… et si elle n’y parvient pas, elle ne donne pas cher de sa peau. « Mais t’inquiète, je gère… l’air de rien j’ai plus de thunes depuis que je claque pas tout en drogues. » Elle essaie de plaisanter pour faire redescendre la pression, changer de sujet surtout, car la simple pensée du club la plonge dans une panique palpable.

Enfoncée dans le siège confortable, Aisling se gorge du sentiment de soulagement qui monte en elle quand Artémis lui confirme qu’il ne cherche pas à la virer. « Qui t’a mis ça dans la tête ? » Qu’il demande, et elle hausse les épaules, parce qu’elle ne sait pas trop. Aisling, elle n’a besoin de personne pour détruire son optimisme, son saboteur à l’intérieur s’en charge bien tout seul. Lorsqu’elle a reçu le texto d’Artémis, ça lui a fait comme un coup de jus dans le cœur et elle s’est mise en tête de l’éviter pour retarder le moment où il allait la convoquer pour la virer. Elle est comme ça tout le temps, c’est épuisant. Si Sid met plus de temps que d’habitude à lui répondre, elle se persuade qu’il est en colère contre elle. Si Robin ne like pas son commentaire sur Instagram, elle s’imagine aussitôt l’avoir blessée. Le pire c’est que la plupart du temps, elle réalise bien que ces scénarios catastrophe ne se basent sur rien du tout… seulement impossible d’arrêter la machine de l’angoisse et de l’abandon lorsqu’elle est lancée. « Je sais, j’étais trop bête, j’aurais dû t'dire dès le début que j’essayais de décrocher des drogues plutôt que de disparaître. C’est stupide vraiment, j’avais trop peur d'ta réaction. Trop peur qu’tu veuilles plus t’embarrasser de moi… » Elle marmonne en jouant avec ses manches trop longues, comme le ferait une adolescente. C’est qu’elle a beau s’effeuiller avec la sensualité d’une petite femme consciente de ses charmes, Aisling se comporte souvent comme une môme timorée lorsqu’elle n’est pas sur scène - ou sous l’influence des drogues… Une pensée en amenant une autre, elle se questionne sur sa culpabilité, sa sensation de faire quelque chose de mal, de sale, lorsqu’elle se dénude pour les yeux de ces hommes qui paient pour la voir se trémousser. Elle fait part de ses doutes à Artémis et la réponse qu’il lui fournit lui fait froid dans le dos : c’est mal, qu’il dit. On joue avec le péché, on vend du plaisir à des hommes, on montre les femmes comme des sortes de déesses du désir. Un frisson parcourt le corps d’Aisling et en même temps elle a l’impression que les flammes de l’enfer cherchent à lui lécher les orteils. Artémis, ça ne semble pas le déranger, au contraire, il voit plutôt de la beauté dans tout ça. C’est peut-être leur différence de religion comme il l’explique. C’est étrange, mais elle aime l’entendre parler de ça, l’origine de leurs croyances, leurs racines. Ça l’apaise, l’aide à comprendre que les protestants qu’elle a longtemps considéré comme ses ennemis jurés ne sont au final que des personnes comme elle avec une vision différente du même Dieu. « Je savais pas. » Elle avoue alors qu’il lui parle de Marie qui est différente pour eux. Ensuite il évoque le pécher, demande ce que ça signifie pour elle, et Aisling sent le rouge lui monter au visage alors qu’il la questionne sur sa sexualité. Brusquement mal à l’aise, elle laisse échapper un petit rire nerveux et baisse les yeux encore, cherche le refuge derrière sa frange. « Bah… » Elle commence, le visage brûlant de gêne. « Te fous pas d’ma gueule ok ? » Elle demande en lui jetant un regard en biais. « Mais j’ai jamais eu de petit ami. Et… euh… en fait si j’le suis… vierge… Mais personne le sait alors garde ça pour toi, ok ? » Elle soupire, ramène ses jambes contre son torse, les pieds posés sur le bout du siège et les bras enroulés autour de ses mollets. Elle n’arrive pas à croire qu’elle vient de lui avouer un truc pareil. Sa sexualité (ou plutôt l’absence de) est un sujet qu’elle n’aborde avec personne, qu’elle se contente soigneusement d’éviter en posant plutôt des questions à ses amies pour les faire parler à sa place. Même avec Sid, elle ne l'a jamais abordé… bien qu’elle ne serait pas surprise d’apprendre qu’il ait deviné tout seul. « Quant à l’alcool et la drogue, ça m’aidait un peu à oublier cette impression de faire quelque chose de mal en jouant de mon corps comme d’un instrument de désir… tu vois ? » Oui, il voit, il voit trop bien même. Il lit tellement loin dans son cœur qu’il met en lumière son dilemme et lui demande si elle veut arrêter. Oui, je suis pas faite pour ça, le regard lubrique de ces hommes ça me rend malade. La pensée fuse dans son esprit, la déstabilise de sa clarté, mais immédiatement une autre la bombarde en sens inverse. Non, j’aime danser, les mecs j’arrive à les oublier. Ce job, c’est ma liberté. J’suis encore moins faite pour croupir derrière un bureau de 9 à 5 à classer des papiers ! « Je peux pas arrêter. » Elle répond alors avec assurance en soutenant son regard. « Danser, comme ça, c’est le seul truc que j’sais faire. » Elle hausse les épaules met une mèche de ses cheveux noirs derrière ses oreilles. « Et puis j’aimais ça tu sais ? Ça me donnait l’impression de flotter hors de la réalité, loin des emmerdes, de me perdre dans les étoiles et les projecteurs… » Elle s’en souvient de cette sensation de légèreté et de liberté, de ces gestes qui occupaient son esprit, rythmaient son cœur, faisaient circuler le sang dans ses veines. Seulement depuis qu’elle s'interdit de prendre un rail de cocaïne pour se mettre d’humeur, elle n’est qu’une boule de nerfs et d’angoisses. Impossible alors de toucher à cette grâce qui la transportait avant. « Ça m’manque tellement... Mais j’sais pas comment retrouver ce sentiment sans consommer, et j’peux pas replonger, j’ai promis d’rester sobre. » Elle avoue en pinçant les lèvres, luttant contre les émotions qui menacent de la submerger, joli cocktail de peur et de tristesse.

And now I'm right back where I started. Sober and miserable.

Pando

you feel like heaven

Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.

F R I M E L D A

:

Invité Invité

Tout ce que je voulais c'est que la jeune femme se sente pour le mieux dans mon club et surtout dans son travail. Et hélas, en l'écoutant j'avais cette impression que cela n'allait pas être si facile que cela. Bon, bien sur, je hoche la tête lorsqu'elle me demande de changer de sujets. Je pouvais le voir, elle ne voulait pas s'étendre un peu plus sur cela, ça avait l'air bien plus compliqué que ce qu'on aurait pu le penser. Ca se voit d'ailleurs. Je n'ai jamais eu de soucis avec la drogue ou autre gangs car simplement, je suis un homme assez clean de ce côté là. Je ne fume pas, je ne me drogue pas. Certes je bois et je baise un nombre important de femmes, c'est vrai, mais dans le reste, je suis calme. Bon ça faisait un moment que je n'avais passer une nuit torride, car je réfléchis beaucoup, et je bosse énormément. Ca me permet de ne pas avoir mon cerveau en ébullition. "Je respecte donc cela. Je te fais confiance si tu dis que tu gères mais bon des fois c'est pas toujours facile. Je serais là. Au pire, je me fais passé pour ton mec où je ne sais pas. J'ai surement 15 ans de plus qu'eux... Ca sera facile." Après tout, j'aurais surement l'âge de leur père. J'ai 40 ans bientôt, il ne faut pas qu'elle l'oublie. Des fois mon âge permet juste de désuader les gens même si des gangs de la drogue c'était pas facile, ils ont leur règles, leur moyen de pression. Bref.. Je l'a regarde maintenant qu'on change de sujet, je secoue la tête. "Tu sais maintenant que je suis une bonne épaule pour pleurer, ou pour discuter. J'aurais même du faire psychologue je pense. Mais j'ai choisis commerce à l'époque." Je rigole. Ba oui, cela allait un peu détendre l'atmosphère, puis j'aimerais qu'elle soit vraiment en confiance avec moi. Malgré le fait que je sois protestant. Je ne vais pas le crier que tous les toits que fut à un moment oui, j'ai été croyant. J'ai fais tout ce que j'avais à faire pour la religion quand j'étais jeune puis j'ai grandi et maintenant je me suis éloigné de tout cela. Mais ça reste quand même ma culture, mon point de vue et surtout comment j'ai grandi. "On est plus proche que tu le crois. Mes parents habitent Belfast ainsi que mes grands parents maintenant. Même si on est originaire de Londres. Cette ville, ces habitants je les connais. Et clairement, je les retrouve en toi." Je souris, elle avait une pèche, une timidité et en même temps une ouverture d'esprits affolante. Comme toutes les personnes habitant cette ville, enfin je parle de la nouvelle génération, celle de l'âge de la jeune femme. La génération de l'âge de ses parents ou des miens, sont un peu plus réfractaire, et sont encore un peu trop dans ces guerres de religions. Qui sont toujours bien présentes là bas. Bien sur. Et surtout avec cette arrivée du Brexit.. Mes parents n'en veulent pas, et je pense que elle c'est pareil. Sauf si elle est du côté des unionistes même si je pense pas. Elle était chrétienne... J'ouvre de grands yeux lorsqu'elle m'avoua qu'elle était vierge. Et beh ça c'est une surprise. "Vraiment? Ce n'est pas une honte après. Tu te préserves et t'as bien raison." Je souris, ses parents devraient être fières d'elle, puis il existe encore des jeunes femmes bien dans ce monde. Elle était jeune, elle avait raison de prendre son temps. Puis les hommes ne sont pas toujours respectueux, moi le premier. Après tout j'ai bien trompé ma femme, et maintenant je couche avec tout ce qui bouge. Au moins, elle prend le temps de faire des connaissances et elle ne se donne pas au premier venu. Mais clairement, je ne pensais pas entendre cette réponse. Elle fait tout de même un travail différent, c'est contre ce qu'elle pense et ce qu'elle croit. "On peut te trouver un autre travail au sein du club, comme tu t'y sens bien." Je souris, on peut y réfléchir ensemble. Je regarde d'un coup l'heure, je me retourne vers le club, les clients étaient arrivés et les filles au travail. Génial, je n'ai même pas vu le temps passé, cette conversation était assez intéressante. Enfin, je me retourne pour faire face à la jeune femme. Là le plus important c'est son bien être à elle. Elle me dit qu'elle aimait danser car mine de rien elle était loin de tout, elle faisait ce qu'elle aimait. "Oui mais depuis quelques temps, ça se voit qu'il y a un blocage et je le comprend maintenant. C'est pour cela, c'est peut-être pas le travail qu'il te faut vraiment." Si elle m'avoue un jour de vouloir quitter le club, je ne lui en voudrais pas, mais si elle veut y rester, je peux envisager de lui faire changer de métier et qu'elle devienne réellement en contrat fixe. Ca lui fera aussi bien d'avoir un métier fixe, un salaire fixe. Je peux faire ça pour elle. Je pourrais faire ça pour toutes mes filles. "Et si tu arrêtes de te prendre la tête sur tout cela et te laisser vivre? Comme t'as dis, tu veux être l'objet du désir de certains hommes, leur montrer l'inaccessible. C'est ce que je vend ici. Contrairement à d'autre club." C'était une jeune femme délicate, et je ne l'avais pas encore assez remarqué. Maintenant que je le vois, et que j'apprend à la connaitre, oui bien sur. Elle était une sorte de poupée de porcelaine des fois et une diablesse les autre fois. Là elle était entre les deux, entre les doutes, la peur de ne plus faire son travail et surtout le fait d'avoir changer. Tout ce qui est dis dans ce bureau, reste dans ce bureau.

(#)Dim 20 Oct 2019 - 1:08

what's going on?

Artémis & Aisling

C’est rassurant d’avoir un homme comme Artémis de son côté. Aisling sent le rouge lui monter aux joues lorsqu’il lui propose de jouer le rôle de son mec pour que les gars du club la laissent tranquille. C’est vrai qu’il est plus âgé que certains, sûr aussi qu’il est assez respecté dans le milieu de la nuit pour au moins les dissuader de venir la faire chier jusque dans son club. Pourtant, l’idée la met mal à l’aise, et elle ne peut s’empêcher de se demander ce que Sid en penserait. Sans trop savoir pourquoi, elle a toujours pris grand soin de le maintenir à l’écart de ce métier de la nuit, se contentant d’en peindre une image brumeuse pour répondre évasivement aux questions qu’il a pu se poser. Néanmoins, elle a rapidement pris l’habitude de lui communiquer le nom des clubs dans lesquels elle danse, rassurée à l’idée qu’il puisse savoir où elle se trouve en cas de problème. Et pourtant, elle a toujours espéré qu’il n’aurait jamais à intervenir, préférant éviter toute rencontre entre son meilleur ami et la vie son alter ego, Ivana. Elle n’a pas le temps de s’interroger davantage sur ce qui lui pose réellement problème dans cette situation qu’Artémis plaisante sur ses talents de psychologue malgré sa formation en commerce. Aisling ne peut retenir un petit rire sincère à ces paroles. Elle doit admettre qu’elle se sent plus à l’aise avec lui maintenant qu’il sait la vérité sur ses absences à répétition et ses problèmes. Artémis lui donne la sensation de la comprendre, d’en avoir quelque chose à faire d’elle et de vouloir la protéger. Une attitude qu’elle n’aurait jamais osé espérer de la part d’un homme, surtout un qui dédie sa vie à un tel métier. Et pourtant, son boss ne cesse de la surprendre ce soir : « On est plus proche que tu le crois. Mes parents habitent Belfast ainsi que mes grands-parents maintenant. Même si on est originaire de Londres. Cette ville, ces habitants je les connais. Et clairement, je les retrouve en toi. » Les yeux d’Aisling s’agrandissent de surprise, se plissent de méfiance (ses souvenirs des anglais de Belfast auraient pu être plus positifs…) et s’adoucissent aussitôt qu’il termine sa phrase sur ces quelques mots qui touchent sans mal son cœur. Elle l’observe longuement, et pour la première fois cherche leurs similitudes plutôt que leurs différences : ils sont marqués par l’histoire d’une même ville, cherchent à faire le bien dans un environnement qui prône le mal, ont échappé à leur histoire pour tenter de construire quelque chose ici, sur la côte Australienne, où ils se retrouvent encore à côtoyer leurs démons de minuits. Un sourire timide mais complice se dessine sur les lèvres roses de l’irlandaise. « Je commence à le réaliser… » Elle admet alors avec un hochement de tête.

Vient le sujet de la religion, des doutes, du péché. Aisling lance un regard embarrassé en direction d’Artémis qui semble tombé des nues en apprenant qu’une de ses strip-teaseuses les plus convoitées est vierge. Elle guette l’éclat de rire ou la moquerie, mais elles ne viennent pas. S’il est surpris, son boss ne semble pas trouver la situation honteuse et suggère au contraire qu’elle a bien raison de se préserver. « Euh… ouai… on peut dire ça. » Elle baragouine sans trop rentrer dans le détail. Tu sais, le truc c’est qu’j’en ai jamais vraiment ressenti l’envie en fait. Les mecs, en vrai ça me fait carrément flipper. Alors quand ils essaient de me draguer j’ai plutôt tendance à courir dans la direction opposée. Forcément, de telles révélations amènent Artémis à se questionner sur la place d’Aisling dans le club. Et même lorsqu’elle proteste pour garder son gagne-pain, il semble déterminé à lui trouver un autre boulot au Candy. Un nœud se forme dans la gorge d’Aisling alors qu’il lui dit avoir remarqué son blocage. Elle a tout fait pour éviter d’attirer son attention là-dessus, terrifiée à l’idée qu’il puisse vouloir mettre fin à son contrat. Evidemment, il en vient à la conclusion que les danses ne lui conviennent plus et Aisling sent une panique acide se répandre dans son estomac. Je peux pas perdre ce job, je peux pas perdre ce job ! Elle sait bien qu’aucun autre métier ne pourra lui rapporter la même somme d’argent, et que si Artémis décidait de la retirer des danses, elle n’aurait plus qu’à traîner sa carcasse tremblotante jusqu’au Confidential Club en espérant qu’ils acceptent de la reprendre. Ses dettes sont trop importantes pour être réglées avec un salaire de serveuse ou de barmaid, même si elle s’y esquintait la santé cinquante heures par semaine. Quant à la proximité de l’alcool, ça la rendrait complètement cinglée, alors c’est sûr qu’elle replongerait ! « J’vais faire mieux, j’te le jure. Faut juste que je retrouve le truc… que je m’habitue à faire sans les drogues. » Elle promet, la gorge sèche, une supplication dans ses grands yeux gris. Elle s’attend au pire, comme toujours, mais une bride d’espoir lui revient quand Artémis reprend la parole. « Et si tu arrêtes de te prendre la tête sur tout cela et te laisser vivre? Comme t'as dit, tu veux être l'objet du désir de certains hommes, leur montrer l'inaccessible. C'est ce que je vends ici. Contrairement à d'autres clubs. » Me laisser vivre ? Montrer l’inaccessible ? Surprise, elle relève les yeux vers Artémis et considère la signification de ses mots. Est-ce vraiment mal de se laisser aller à la musique, de danser comme si elle était seule, de sentir le sang affluer dans ses veines et de se laisser porter par le rythme ? Est-ce mal de suggérer, sans jamais succomber ? Assurément, ça reste tout de même limite avec ses principes religieux puisqu’elle est toujours une instigatrice du désir… Mais c’est peut-être un compromis avec lequel elle peut composer pour l’instant. « Je… j’avais jamais vu ça comme ça… » Elle avoue en sentant ses joues se colorer légèrement. Et pourtant, elle aurait pu s’en douter, car contrairement à d’autres patrons de club, Artémis n’a jamais forcé ses filles à dépasser leurs limites pour satisfaire quelques gros poissons. Chaque stripper gère sa soirée et ses clients comme elle l’entend, et n’hésite pas à référer à d’autres danseuses si jamais elle n’est pas à l’aise avec le service demandé. Aisling par exemple, si elle accepte les danses privées qui rapportent gros, refuse systématiquement le lap-dance, qui s’apparente trop à l’acte sexuel. Une liberté qu’elle n’avait pas au Confidential, où elle devait inspirer des montagnes de cocaïne pour éviter la crise de panique et trouver le courage de faire la performance demandée. La défonce, c’était encore le meilleur moyen d’anesthésier sa honte, d’effacer sa culpabilité, d’oublier les gestes parfois déplacés que les clients se permettaient. Elle n'a pas ce confort maintenant que sa sobriété nouvelle lui confère une conscience aiguë imprimant chaque regard, chaque parole, chaque contact dans sa tête et dans son corps de façon indélébile. Mais tant qu’elle reste sur scène… Elle peut être insondable, intouchable, inaccessible. Exactement comme le préconise son boss. « Tu sais, si j’suis bonne strip-teaseuse, c’est parce qu’à la base j'faisais de la danse classique. » Elle raconte avec un sourire empreint d’une pointe de nostalgie. « Ma prof disait que c’était la danse des anges, qu’on cherchait à échapper à l’apesanteur, à monter vers le ciel. » Ça se ressent dans ses mouvements : Aisling, elle est toujours accrochée aux barres, aux anneaux, n’importe quoi pourvu que c’est aérien ; tandis que d’autres danseuses ondulent plus près du sol, d’une manière sensuelle et viscérale. Ce sont leurs personnalités qui s’expriment à travers leur danse, et qui attirent différents types de clients avec différents fantasmes. « Au final, c’est un peu c’que tu dis, non ? Faut qu’j’arrête de m’prendre la tête. J’fais mon truc, ça va m’revenir. Pis j’sais que j’peux compter sur les videurs et sur toi aussi si y’a des clients dépassent les bornes… » Elle prend une inspiration et hoche la tête avec détermination. Elle ne pourra pas empêcher les clients de glisser les billets dans ses sous-vêtements, ça fait partie intégrante du jeu. Mais ce n’est que ça justement : un jeu, dans un environnement protégé où elle peut être une représentation du désir inaccessible plutôt qu’une proie terrifiée. « J'vais aller me préparer, mon set commence dans une dizaine de minutes… » Elle murmure après avoir jeté un coup d’œil à l'heure sur son portable. Y’a toujours le club qui pèse sur sa poitrine et sa culpabilité emmêle encore un peu ses tripes mais quelque part Aisling se sent beaucoup plus sereine que lorsqu’elle est entrée dans cette pièce, et pour une fois elle a l’espoir de peut-être retrouver dans la danse cet échappatoire qu'elle ne trouve plus vraiment par ailleurs. « Merci, pour les conseils, tout ça… ça m’a fait du bien d’te parler. »

And now I'm right back where I started. Sober and miserable.

Pando

you feel like heaven

Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.

F R I M E L D A

:

Contenu sponsorisé