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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyLun 2 Sep 2019 - 22:48




< let me in your fortress >
Let me see where you get your power
Tears of joy like a meteor shower
feat. @Joanne Keynes


Sophia attendait ce jour depuis que Joanne et elle avaient longé le fleuve dans le sens opposé. Si depuis, elle avait laissé à Joanne le temps de digérer leur rencontre et de s'occuper de ses affaires les plus pressante -elle-même ayant trouvé bien des bénéfices à pouvoir faire le point de son côté-, elle était forcée d'admettre que l'excitation avait atteint un nouveau climax lorsqu'elle avait apprit la naissance de Louise, qui rejoignait la petite famille et égalisait le quota d'homme et de femme dans la maisonnée des Keynes, et un bout de chou qu'elle était bien impatiente de rencontrer. Dans l'attente, elle s'était attelée, entre autres, à préparer sa visite prochaine, réfléchissant à d'éventuels cadeaux à amener lorsque Joanne lui donnerait le feu vert. Faisant ainsi d'une pierre deux coups, amadouant les rejetons Keynes tout en respectant l'une des leçons que ses parents lui avait inculqué, celle de ne jamais se présenter chez autrui les mains vides, Sophia sacrifia même sa séance quotidienne de jogging pour s'occuper pleinement des derniers préparatifs. Quelques jours plus tôt, Joanne et elle avaient convenu d'une date, et chaque tic et tac de l'horloge la rapprochait de l'heure des retrouvailles. Jetant un regard furtif à cette dernière, elle s'approcha de son chevalet, qui, au lieu de supporter une toile, supportait une mallette en bois poli. Sur la boîte rectangulaire scellée d'une clé en argent plaqué, peinte de sa propre main, lisait ''Le Trésor de Daniel'' dans un tourbillon de couleurs et de motifs qui rappelait de vieilles affiches de cirque. A l'intérieur se trouvait ce que Sophia considérait comme étant l'une des choses les plus précieuses au monde : un médium pour la créativité, un nouveau mode d'expression. Si Daniel était un tant soit peu comme sa mère, il ferait bon usage de son contenu. Un sourire nostalgique sur les lèvres, elle finit les derniers détails au crayon, avant d'emballer la large malle sous une épaisse couche de papier bulle, se rassurant que si par malheur le gosse ne voyait aucune utilité à son cadeau, au moins pourrait-il s'amuser pour un temps en éclatant les bulles, source de divertissement universel et intemporel. Et puis quand elle eut fini, elle se pencha sur le présent de la petite Louise, enveloppa un petit boîtier dans un bout de satin bordeaux qu'elle scella avec un bout de ficelle couleur or. Qu'en déplaise à ses détracteurs, personne ne pouvait affirmer que Sophia Caldwell faisait les choses à moitié. Si elle avait conscience d'en avoir trop fait, cette idée ne l'outrait pas autant que celle de se présenter à la porte de Joanne les mains vides. Et puis, elle avait ainsi l'impression de rattraper le temps perdu. Délicatement, elle glissa la mallette en bois dans un sac en papier marron, et enfonça la petite boîte au fond de la poche de son manteau, car elle n'avait pas confiance en un lieu autre que la paume de sa propre main pour transporter le présent de la petite Louise. Une bouteille de vin rouge dans son sac, couchée avec la connaissance qu'elle ne serait pas bue aujourd'hui, mais placée là comme offrande, et comme bon prétexte pour se retrouver à une date ultérieure pour lui faire son affaire, et une bouteille de whisky anglais pour Jamie dans un autre sac en papier, elle s'assura une nouvelle fois qu'elle n'oubliait rien en effectuant une checklist silencieuse, puis tourna la clé deux fois dans la serrure.

Quand elle arriva enfin à l'adresse communiquée, elle posa délicatement ses sacs sur le palier, et s'arrêta devant l'entrée. La porte qui lui faisait face cachait son lot de mystère qu'elle appréhendait de découvrir, et elle avait l'impression d’avancer au cœur d'une énigme, un bandeau sur les yeux. En terrain inconnu, elle tenta furtivement de surprendre des sons de l'intérieur, des pleurs d'enfants, une odeur de cookie, des idées qu'elle associait à cette idée de maternité, n'importe quoi qui pourrait l'assister à se créer une idée de ce qui se cachait derrière cette grande façade. Mais quand le silence seulement répondit à ses prières, elle se décida à franchir le pas et annoncer son arrivée en pressant le bouton qui surplombait l'entrée. Elle s'était de nouveau retournée pour admirer les alentours quand son ouverture la prit par surprise, et qu'elle obtint par la même occasion un indice quant à ses précédentes interrogations, car c'est le vide qui l'accueillit au sein de l'antre des Keynes, ou du moins fut-il ce qu'elle crut pour un court instant seulement, avant qu'elle n'abaisse le regard sur la silhouette juvénile qui la regardait avec confusion. « Oh ! » fut-tout ce qu'elle réussit à dire, rejoignant son hôte dans une stupeur embarrassante, qu'il lui fallut quelques secondes pour secouer. « Tu dois être Daniel. » Quelle perspicacité ! Elle consacra beaucoup trop de temps à le regarder de haut sans rien dire, incertaine sur la marche à suivre, hésitante sur ses paroles. Ou peut-être s'était-elle simplement perdue dans les traits de son visage dans lesquels elle pouvait si aisément reconnaître sa créatrice. Seulement alors la réalité la frappa au visage, que le fils de Joanne se tenait devant elle, si grand sur ses deux jambes, et que c'était la première fois qu'elle le rencontrait. Alors seulement un sourire plus chaleureux craqua ses rides nerveuses. Elle s'agenouilla pour rencontrer son regard face à face. « Je m'appelle Sophia. Est-ce que ta maman est dans le coin ? » Elle se demanda si Joanne lui avait jamais parlé d'elle, en profondeur ou juste au détour d'une conversation, si il avait la moindre idée de qui elle était, ou si elle n'était qu'un nom perdu dans le vent. Et puis, avec la même gravité dans le cœur, elle se demanda si il allait aimer son cadeau. Heureusement, une ombre bienveillante les enveloppa tous les deux, la mère et son bambin, et peignit devant ses yeux le tableau d'une petite famille forte heureuse, qui chassa toutes ses frivoles craintes.


Dernière édition par Sophia Caldwell le Lun 9 Déc 2019 - 0:27, édité 1 fois
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyDim 8 Sep 2019 - 19:07

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Les doigts hésitants de Joanne avaient fini par tapoter un message qu'elle n'aurait pas songé envoyer quelques mois plus tôt. Elle n'avait plus eu de nouvelles de son grand frère depuis son passage express en Australie, à croire que les Etats-Unis étaient bien trop intéressants pour prendre des nouvelles de sa famille. Elle ne ressentait pas de la rancoeur, mais surtout une déception qui grandissait au fil du temps, alors qu'elle avait d'abord passer des années à le dédouaner et lui trouver des excuses. Le premier coup dur était son absence à leur mariage, le deuxième, qu'il ne soit jamais venu faire connaissance de son neveu. Alors sa frilosité à lui envoyer un message pour lui prévenir qu'il était oncle pour la deuxième était compréhensible. Mais elle le lui avait envoyé. Joanne espérait qu'il s'agisse toujours du bon numéro de téléphone, qu'il ne l'ait pas changé entre temps. Les accusés de réception n'étaient plus vraiment d'actualité, elle n'avait plus qu'à espérer que tout arrive à bon port. Mais à ce jour, elle devait se concentrer sur une autre personne de son passé, désireuse de faire partie de son présent. En dépit de tous les changements induits par les années écoulées, Sophia avait la ferme détermination de refaire partie de la vie de Joanne, quitte à partir de zéro. Et de la détermination, la rousse sulfureuse en avait. C'était même l'une de ses qualités principales. Parfois, cela virait même à des extrêmes, mais rien qui n'ait jusqu'ici poussé la belle blonde à bout. Sophia désirait faire les choses, prête à assumer de front l'énormité de son erreur et ne semblait pas avoir perdu de son enthousiasme. Toujours ayant eu la volonté d'être une bonne hôte, la petite blonde avait l'intention de pâtisser quelques cookies noisettes et chocolats. Des délices qui étaient toujours la bienvenue et qui attirait les papilles de son fils aîné. Daniel était désireux de voir ce qu'il se passait sur le plan de travail et Joanne le portait à l'aide de l'un de ses bras et tentait de faire de son mieux avec sa main libre. Le petit commençait à faire son poids, du haut de ses trois ans et Joanne finit par lui proposer de se chercher une chaise pour qu'il puisse grimper dessus et observer sa mère cuisiner. Une fois les cookies sortis du four, elle en mettait quelques uns de côté pour Jamie, qui pourra les savourer une fois qu'il sera rentré du travail le soir. Son fils avait eu le droit d'en manger un qui s'était malencontreusement cassé en deux. Louise, quant à elle, restait pour une fois plutôt calme dans son transat, bercé par un mobile musical perché juste au dessus de ses yeux déjà bien curieux. Quoi qu'elle agitait déjà beaucoup ses bras et ses pieds et riait de trois fois rien. La sonnette retentissait alors que Joanne avait les mains dans l'eau, en train de faire la vaisselle. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de s'essuyer les doigts avec le torchon, son garçon se précipitait déjà vers la porte d'entrée avec la ferme intention de l'ouvrir, seul comme un grand. C'était l'une de ses grandes lubies du moment, avec le fait de vouloir répondre au téléphone lorsqu'il sonnait. En se mettant sur la pointe de ses petits, il parvenait à atteindre non sans difficulté la poignée de la porte. Pour la première fois, il faisait la connaissance de Sophia. Celle-ci se présentait simplement au garçon, qui, dès que Joanne sortait de la cuisine, se précipitait vers elle, l'air filou sur son visage angélique. "Tu es timide toi, maintenant ?" lui dit-elle avec un léger rire, en le prenant ensuite dans ses bras. Il n'attendait pas bien longtemps pour se coller à elle et lancer des regards discrets mais charmeurs à la Caldwell. "Hello." lui dit-elle avec un sourire, à la fois ravie et rassurée de savoir que Sophia avait tenu son engagement de venir. Elle s'approchait d'elle tout en caressant délicatement le dos de Daniel. "Je vois que tu as déjà fait sa connaissance. Il fait son timide là, mais il est très sociable, tu t'en rendras rapidement compte." Une constatation plus qu'évidente. "Viens, entre." lui dit-elle afin qu'elles ne s'éternisent sur le seuil de la porte. La petite Louise commençait à gémir. Il était évident qu'elle n'était véritablement calme que dans les bras de ses parents, plus particulièrement ceux de son père. "Je vais aussi faire un câlin à Louise, trésor." dit-elle en s'adressant à son fils. L'air soudainement boudeur, elle secouait négativement la tête, les sourcils froncés, jaloux comme tout. "Daniel, tu ne commences pas." dit Joanne d'un ton ferme, mais calme, sans avoir à hausser la voix. Le petit ronchonnait, son pouce en bouche, un brin contrarié. "Tu te rappelles ce que j'ai dit ? Je suis d'accord que tu ne fasses pas de sieste aujourd'hui, à condition que tu sois sage. Sinon tu files au lit. Est-ce que je suis claire ?" S'il y avait bien une chose qu'il n'aimait pas, c'était d'énerver sa Maman. Sa voix étant naturellement douce, on n'avait pas trop l'habitude de l'entendre parler plus fermement. Par dépit, il finit par acquiescer d'un signe de tête, peu enclin à devoir passer par la case sieste. C'était mieux de rester debout, avec les grands. Daniel était dans une période où ils cherchaient les limites qu'il n'y avait pas à franchir, ne facilitant pas le temps passé en famille, surtout depuis la naissance de Louise. Joanne la prenait d'ailleurs dans ses bras afin de la dodeliner, tout en s'installant à côté de la belle rousse. "Et voici Louise, qui va bientôt avoir trois mois, le 16 septembre." Déjà trois mois. Le temps passait à vive allure et il fallait qu'elle commence à songer à quand est-ce qu'elle allait reprendre le travail. Pour le moment, elle n'en avait pas vraiment envie, si elle s'écoutait. "La famille est loin d'être au complet comme tu n'as pas encore fait connaissance de nos quatre chiens." dit-elle avec un rire nerveux, en regardant la porte de la baie vitrée ouverte à l'arrière de la maison, vers le jardin. "Ils ne devraient pas tarder à arriver d'ailleurs."  Un golden retriever, un teckel, et deux bergers suisses : il allait être difficile de les louper une fois qu'ils auront compris qu'un nouvel être humain était sous ce toit, ce qui était souvent pour eux synonyme d'arrivage d'une nouvelle machine à câlins. Daniel, assis à côté de sa mère, regardait Sophia avec curiosité. "Daniel, tu te rappelles ? Je te racontais que Maman avait une copine qu'elle adorait, qu'elle avait rencontré à l'école. Eh bien c'est elle, c'est Sophia." dit-elle au petit garçon. "Il voulait à tout prix que je lui explique qui allait venir aujourd'hui." expliqua-t-elle ensuite. "Il a déjà fait la connaissance de Rhett aussi, il y a quelques mois." Il était étrange qu'en l'espace de quelques mois, Joanne renoue avec des amitiés datant de l'université. En dépit des épreuves traversés par chacun d'entre eux, elle avait été sincèrement heureuse de les avoir à nouveau dans sa vie. Il y avait du travail à faire, des choses à réapprendre pour être sûrs de se connaître et de se reconnaître. Et c'était bien pour cela que Sophia était présente chez elle ce jour-là. Il était grand temps de rattraper un tant soit peu tout le temps perdu.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyLun 14 Oct 2019 - 12:28



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Sophia observa le théâtre familial avec cette drôle d'impression d'être dans un rêve fiévreux, un air inconfortablement ébahie sur le visage, cette vitre lui donnant un aperçu sur une facette de Joanne qu'elle n'avait jamais réellement côtoyé. Elle ne la pensait pas du genre autoritaire, mais elle semblait mener sa petite famille d'une main de fer enveloppé dans un gant de velours, un parfait mélange de douceur et de fermeté, et qui semblait fonctionner, puisque le bonhomme s'était enfui des jupes de sa mère et observait désormais ses pieds d'un air penaud. Tenue à l'écart de la querelle, la rouquine ne se garda pas d'humourer la scène en appuyant les menaces de siestes -la pire punition entres toutes- de sifflements impressionnés, à la fois fascinée et amusée par la démonstrations à laquelle elle venait d'assister. « Oh non, pas la sieste ! lança-t-elle à Daniel. Je détestais ça aussi, quand j'avais ton âge. C'est toujours le cas d'ailleurs. » Pour une drôle de raison, l'idée de s'accorder quelques heures de calme pour se ressourcer ne l'attirait en rien, les journées étant déjà suffisamment courtes. Lui glissant un clin d’œil pendant que sa mère récupérait sa dernière création, Sophia en profita pour se soulager de son long manteau et s'installer dans l'espace de vie, ses sacs sous les genoux. Quand Joanne lui présenta Louise, elle fut frappée par la ressemblance entre la mère et la fille. « Un travail fort réussi, Mlle Prescott. » Les mots lui manquaient : voilà une chose peu commune. Pourtant, même après trois mois -trois mois déjà qu'elles s'étaient vues, au bord du fleuve-, elle avait toujours du mal à se faire à tous ces changements, et couplés à cela le simple fait qu'elle ne se considérait pas comme étant une personne très à l'aise quand entourée d'enfants, ses paroles sonnaient beaucoup plus impersonnelles qu'elle l'aurait souhaité. Elle était toutefois sincère : Louise était ce qui se rapprochait le plus d'une œuvre d'art, une véritable petite beauté, sculptée à l'image de sa très jolie créatrice. « On a dû te le dire cent fois déjà, mais elle te ressemble. » Forcément, rencontrer les concernés rendait les choses beaucoup plus réelles. Et avec cette réalisation s'accompagnait la sensation d'être entrée dans une univers parallèle qui, certes la fascinant, mais dans lequel elle craignait de ne plus avoir sa place. Pour cette raison, son regard doux-amer revenait sans cesses vers le premier de la fratrie, le petit Daniel, dont l'image seule suffisait à pincer le cœur de la Caldwell. Elle trouvait simplement intolérable le fait qu'il soit si grand, et que ce soit la première fois qu'elle le rencontrait. Elle trouvait inacceptable le fait que Joanne ait dû lui expliquer qui elle était. Que l'heureux événement qui l'avait convaincu de tout laisser derrière elle se tenait fièrement en face d'elle lui semblait impensable. Et quand bien même la liste de ce qu'elle avait à se reprocher était longue, celle-ci faisait mal d'une manière bien plus vicieuse. « Je suis heureuse de pouvoir enfin te rencontrer, Daniel. J'espère que ta mère ne t'as pas dit trop de mal de moi. C'est que je lui ai attiré bien des soucis, à l'époque. » Ponctuant sa plaisanterie d'un clin d’œil destinés à sa partenaire de crime, ses paroles humoureuses semblaient quand même lourdes de sens.

Et en lui annonçant que même Rhett l'avait devancé, Joanne aurait tout autant pû lui asséner un coup de poing en plein poumon. « Oh, tu reparles à Rhett ? » De nouveau. Avait-elle attendue qu'elle soit partie pour pouvoir s'autoriser à raviver son amitié avec son ami d'antan ? Voilà une pensée bien injuste, pensa-t-elle après les faits. « Désolé. Je ne devrais pas être étonnée. Je suis passée voir Hassan à l'université, et il m'a dit que vous travailliez tous les trois là-bas maintenant. » Elle s'était promise d'approcher le sujet avec un peu plus de délicatesse, mais elle avait ressenti le besoin de surenchérir. Au moins jouaient-elles cartes sur table. « Vous devriez vous croiser plus souvent. C'est bien, que vous vous soyez retrouvés après toutes ces années. » Sans vraiment préciser de qui elle parlait, bien consciente que ses mots pouvaient être interprétées de deux façons différentes -parlait-elle de Rhett, ou d'Hassan?-, et sans préciser qu'elle était heureuse pour eux non plus, elle trouva cependant un maigre réconfort dans le fait que s'il n'avait rencontré Daniel que quelques mois auparavant, leurs retrouvailles devaient être tout aussi récentes. Pour autant, l'idée même que Joanne entretienne ce genre de relation avec cet homme lui laissait un goût amer dans la bouche. Ou peut-être était-ce l'idée qu'ils soient tous les trois réunis et cordiaux qui lui faisait cet effet. Après le divorce, Sophia avait fait une croix sur Hassan, estimant qu'éprouver la moindre compassion pour lui reviendrait à cracher sur la douleur de sa meilleure amie, et elle avait plus ou moins attendu la même chose de sa part vis-à-vis de Rhett, même si cela revenait à lui imposer une malice qui ne lui correspondait pas du tout. Ou peut-être était-ce l'idée qu'ils soient tous les trois réunis et cordiaux qui lui faisait cet effet. Malaise qu'elle tenta de contrer en souriant, d'un air intéressé, sans trop espérer que la nuance échappe à son interlocutrice. Après tout, elle n'avait jamais été très douée pour faire semblant, et si quelqu'un avait toujours su lire en elle comme dans un livre ouvert, c'était bien Joanne. « Félicitations d'ailleurs, pour ce nouveau poste. » Enchaîna-t-elle, guidant la conversation vers un terrain plus neutre et tentant légèrement de noyer le poisson. Et puis, elle-même avait revu Rhett entre temps, même si elle désirait passer cet épisode sous silence pour le moment. Pas mal de choses s'étaient passées depuis son retour en ville. Elle n'avait jamais imaginée son amie devant une assemblée d'élève, mais elle semblait se glisser dans ces nouveaux rôles avec aisance. En outre, elle était heureuse de découvrir à quel point elle avait évoluée depuis son départ.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyVen 18 Oct 2019 - 21:22

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Ce n'était qu'à la naissance de son premier enfant que Joanne s'était découverte une certaine autorité. Elle avait de nombreuses armes pour se faire entendre, mais gonfler le torse et avoir plus de fermeté dans sa voix était une nouveauté, en soi. Oui, la petite blonde qu'elle était avait su user de ses charmes (sans véritablement se rendre compte du pouvoir qu'elle avait) de façon bien différente. Elle n'avait jamais été très demandeuse, et lorsque c'était le cas, ni Hassan, ni Jamie, ni Sophia ou ses proches n'avaient su résister à cette paire d'yeux brillants et presque suppliants. Son époux actuel ne la trouvait pas très crédible le peu de fois où elle s'énervait. Au lieu de ne pas se sentir à l'aise face à sa dulcinée horripilée, il ne la trouvait que plus adorable en la voyant les sourcils froncés. Cette paire d'yeux irrésistibles, Daniel en avait bel et bien hérité. Sophia ne résistait pas longtemps, prenant rapidement son camp pour cette histoire de sieste. Toujours est-il que le petit n'avait jamais aimé contrarié sa mère, ce pourquoi il s'asagit très rapidement. "A dire vrai, c'est même plutôt un gros dormeur." rebondit Joanne en passant une main dans les cheveux bruns de son garçon. "C'est assez fréquent qu'il vienne réclamer de lui-même d'aller dormir, parfois c'est même très tôt, je suis un peu réticente. Mais il fait le tour dans l'horloge dans ces cas-là, la première fois, j'étais si inquiètes que j'allais le voir toutes les dix minutes pour m'assurer que tout allait bien." reconnut-elle avec un rire nerveux, ayant encore le souvenir bien ancré de son coeur de maman serré au possible par une inquiétude pour laquelle elle aurait pu se ronger les ongles à sang. Depuis, elle avait bien compris qu'il sentait quand il était fatigué et ne se faisait pas prier pour se glisser sous la couette après son histoire du soir. "Sa petite soeur, c'est une autre histoire." Elle laissait la rousse prendre ses aises en se débarassant de son manteau avant que le second enfant de sa meilleure amie ne lui soit présenté. Joanne esquissait un sourire timide mais teint de fierté lorsqu'elle glissait un compliment. "Ca ne s'est pas tout à fait passé comme je le voulais, mais l'essentiel, c'est qu'elle soit là." dit-elle à demi-mot en rivant son regard débordant d'amour sur Louise. Difficile pour Joanne de ne se concentrer que sur le positif, elle faisait des efforts considérables à ce sujet. La césarienne n'en était pas moins traumatique pour elle, mais elle n'en parlait quasiment pas, persuadée qu'elle en faisait bien trop pour ce que c'était. Mais la finalité était là. La beauté de Louise faisait déjà son unanimité alors qu'elle n'avait que trois mois, et Sophia était également tombée sous le charme de la petite. "On me l'a déjà dit quelques fois, oui." admit-elle avec un rire nerveux. Joanne avait toujours été un peu gênée qu'on la complimente, et même lorsque l'on passait par le biais de sa fille, ça l'embarrassait tout autant, même si cela venait d'une amie qui ne faisait que des éloges de son physique depuis la nuit des temps. "Pour le plus grand bonheur de Jamie." Il avait toujours rêvé d'avoir une fille, et, si possible, qu'elle ressemble au maximum à sa mère. Voilà chose faite. Malgré ces rencontres qui se passaient au mieux, la petite blonde ressentait une tension qui flottait au-dessus d'elles pour une raison qu'elle ne parvenait pas à encore à s'expliquer. Elle espérait que cela finisse par se dissiper à force de discussion et de sourires sincères. Malgré son clin d'oeil complice et son sourire, il y avait quelque chose qui n'allait pas. La cerise sur le gâteau était certainement le fait que Joanne ne cache pas ses retrouvailles avec Rhett. "J'ai coupé les ponts avec lui le jour où Hassan m'avait demandée le divorce, ce n'était pas juste, pour lui." Bien qu'il avait compris que sa simple présence lui rappelait son ex-mari. Son amitié avec lui était des plus précieuses. Joanne n'ayant de base que très peu d'amis proches, elle s'était éloignée de ceux pour qui elle aurait pu compter durant toutes ces années. Cela faisait partie de ses nombreux regrets qu'elle tentait désespérément de réparer. Cela dit, Sophia avait aussi discuté avec Hassan à l'université. "Tu l'as déjà revu, Rhett ?" lui demanda-t-elle alors avec précaution. Joanne restait convaincue que son amie éprouvait encore de vifs sentiments à l'égard du blond, et que c'était réciproque. Sinon elle ne serait pas dans cette attitude quasi défensive depuis que Joanne avait mentionné son nom. "C'est plutôt compliqué de se croiser, à vrai dire." précisa-t-elle. "Nous n'enseignons pas dans les mêmes recoins du campus et dès que j'ai fini, je dois assez rapidement retourner au QAGOMA." Les journées de Joanne étaient particulièrement bien remplies, c'était même souvent la course pour qu'elle puisse respecter les délais qu'elle s'imposait pour chaque tâche de la journée. "De qui parles-tu ? De Rhett, ou d'Hassan ?" finit-elle par lui demander, n'étant pas sûre de comprendre le véritable sens de sa phrase. Tentant d'apaiser cette atmosphère devenant lourde de rancœur, la belle rousse tentait de la dissiper par un sujet plus neutre. "Merci beaucoup." Mais difficile pour Joanne de balayer d'un revers de la main un début de conversation mi figue mi raisin. Elle restait la première à le plus ressasser des situations inconfortables. "Qu'est-ce qu'il y a, Sophia ?" finit-elle par lui demander, avec toujours la même douceur dans sa voix. "Je peux comprendre que... Ca puisse paraître bizarre, tout ça." Les retrouvailles, la voir soudainement avec deux bambins à gérer au quotidien, avoir appris qu'elle avait renouée avec d'anciennes amitiés. "C'est par rapport à Rhett ?" Leur rupture avait été compliquée, difficile. Elle avait affecté tout le monde. Songeant à cela, Joanne ressentait une certaine nostalgie de leurs années universitaires, de la naïveté de leur bonheur de l'époque. Une insouciance et une légèreté de vivre qui lui manquait de temps en temps, c'était certain. "Je n'aime pas trop être celle qui vient crever l'abcès s'il y en a un, ça ne me réjouit pas, ça ne me met pas plus à l'aise, mais..." L'air de Joanne était sincèrement désolé. "Je ne voudrais pas que l'on commence des conversations comme ça, en laissant des non-dits de côté en pensant que ça passerait. Je sais d'avance que ça ne passera pas, de mon côté." Et au fond, la petite blonde rêvait de retrouver la même complicité qu'auparavant avec Sophia. "Je... Je suis vraiment heureuse que tu sois revenue. Que tu sois là, maintenant, ici. A découvrir la vie que j'ai réussi à construire et, malgré tout, je me réjouis de pouvoir le partager avec toi. J'arrive enfin à regarder Hassan dans les yeux sans avoir honte de tout ce que j'ai pu lui faire. Et Rhett... Je suis heureuse de pouvoir parler avec lui. Tout prend du temps,  c'est, ça nous demande des efforts, mais..." La voix de Joanne était tremblante, émue. "Ca fait des années que je n'ai plus eu les amis les plus proches que j'ai pu avoir à mes côtés, en même temps." Ses yeux brillants se levaient un moment vers le plafond, afin de ravaler les larmes discrètes qui étaient venus humidifier le bord de ses paupières. Joanne n'avait jamais eu beaucoup d'amis, ce n'était un secret pour personne. Elle était pourtant gentille, sociable, une femme à qui on s'attachait rapidement. C'était plutôt elle, qui avait du mal à accorder sa confiance à quiconque. Le fait qu'elle ait aussi peu de monde à proposer pour le parrain et la marraine de Louise était le triste reflet de cette évidence et elle ne le vivait pas très bien. "Nous avons tous vécu des situations, des événements pour lesquels nous nous remettrons jamais. Nous nous sommes déchirés, nous avons perdu des années entières à être fidèle à son ou sa meilleur(e) ami(e), nous avons tous fait d'énormes sacrifices pour des raisons plus que justifiées." Et Joanne était épuisée. Lassée d'avoir gâché tant d'années qu'elle aurait pu passer en leur compagnie, à solidifier de jour en jour un quatuor qui faisait beaucoup d'envieux durant leurs années universitaires. "J'ai vu ton regard quand tu m'as vue enceinte l'autre fois, celui de Rhett, d'Hassan. J'ai vu celui que tu as fait en voyant Daniel et Louise." Joanne avait beau être la plus naïve de toutes, elle n'était pas moins observatrice et trop réceptive à ce genre de choses. "J'ignore ce que ces regards veulent dire, mais j'ai ressenti quelque chose de... doux-amer. C'est un petit peu angoissant." reconnut-elle en baissant finalement ses yeux en direction de la belle Sophia. "Et... Je ferai n'importe quoi pour que nous parvenons tous de remettre toute cette rancœur, toutes ces souffrances de côté. Je veux juste retrouver mes amis." Des personnes vers qui Joanne se tournerait sans même se poser de questions, sans douter de l'aide qu'ils apporteraient. Elle avait conscience que le fait qu'elle soit mariée, que son ex-mari fasse partie de ces amis avec qui elle tenait à renouer, Rhett et Sophia qui avaient leur propre passif, n'allaient pas les aider. Mais elle tenait bien trop à eux pour laisser passer cette chance de pouvoir à nouveau tous les côtoyer sur une même période.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptySam 23 Nov 2019 - 10:20



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Quand elle lui demanda si elle avait revu Rhett, Sophia n'hésita pas avant de répondre à la négative. « Hassan m'a dit pour l'accident, mentit-elle. Je ne pensais pas qu'il serait revenu à Brisbane. J'ai été prise par surprise, mais à part me donner l'impression que tout ce qu'on a vécu n'est rien d'autre qu'un gros gâchis, rien n'a changé. » Feinter l'indifférence était devenu un talent, mais ses mots transpiraient de rancœur. Qu'importe, tant qu'elle noyait son mensonge. Elle avait passé les derniers jours à jouer l'autruche, à s'enterrer la tête dans le sable pour s'empêcher de penser à leurs retrouvailles, qu'elle se garderait bien d'évoquer à qui que ce soit. Pour cette rencontre avait été une erreur de sa part, un moment de faiblesse auquel elle ne voulait pas succomber de nouveau. Ils avaient fait leur choix, et les épreuves qu'ils avaient tout deux traversé ne devraient pas effacer le passé. Sa réponse avait répondu à toutes les questions que Joanne n'avait pas eu le temps de poser, clôturant promptement cette discussion qu'elle aurait souhaité ne jamais entamer, et sur laquelle elle n'aurait jamais dû riposter. « Les deux, je suppose. » répondit-elle en haussant les épaules quand elle fut mise sur le fait, d'un air nonchalant qui contredisait fort son tumulte intérieur. Si cette découverte s'avérait être une pilule difficile à avaler, elle avait suffisamment de vision pour ne pas douter du manque de légitimité de sa rancœur. D'un côté, ce retournement la travaillait depuis qu'Hassan l'avait mise au parfum, et la brutalité avec laquelle Joanne lui avait annoncé côtoyer Rhett de nouveau ne faisait que renforcer cette impression bête et blessante d'être mise de côté. Or, il lui était impossible de se battre contre ses propres sentiments. Être consciente d'être la seule à blâmer pour cela ne rendait pas la chose plus facile à digérer et, laissant ressortir son côté vindicatif, elle se laissait, sur la défensive, aller aux jeux malsain des sous-entendus. Ne disait-on pas, après tout, que la meilleure défense restait l'attaque ? Une réaction pour laquelle Joanne lui ferait rapidement sentir bien coupable, la confrontant d'emblée sur ses paroles provocatrices. Écoutant son amie comme un enfant se faisant réprimander, Sophia nota qu'elle n'avait pas seulement gagné en autorité parentale. La voix tremblante et les yeux humides, mais une conviction certaine dans ses paroles, son message était ferme et clair : elle ne s'abaisserait pas à cela. Sophia, revêtant l'habit de la jeunesse rebelle, bloqua la tendresse que la réaction de son interlocutrice suscita en elle, et exigea d'elle-même qu'elle reste de marbre. « Non, ce n'est pas à propos de Rhett. » démentit-elle en roulant des yeux, comme s'il s'agissait de la plus absurde des suggestions, une idée si incongrue qu'elle ne pouvait qu'être moquée. « … Et ''bizarre'' n'est pas le mot que j'aurais utilisé. » Il ne faisait pas justice à la situation. Les cartes posées sur la table, Sophia prit le temps de soupirer, déçue de la rapidité à laquelle ce rendez-vous avait tourné au vinaigre. Une partie d'elle aurait préféré faire l'autruche, consciente que les liens unissant les deux femmes étaient trop fragiles pour être tirés de la sorte, et pas encore prête à faire face à ces problèmes qu'elle n'avait pas encore eu le temps de digérer, tandis qu'une autre répugnait de choisir de nouveau l'option de facilité. « Ce n'est pas ce que j'espérais de ce rendez-vous, mais puisque tu veux absolument en parler ... » Posture droite, torse redressé, main enserrant ses genoux croisés, regard acier, mais voix coulante de regrets. « C'est effectivement plutôt ''bizarre'', de revenir après toutes ces années et d’apprendre tout ça, bouts par bouts. Qu'Hassan et toi êtes redevenu courtois, que Rhett est revenu à Brisbane, boiteux et sans carrière, et maintenant que vous deux êtes redevenus amis aussi … Bref, que presque toute la bande est réunie. » Presque toute la bande. Sophia secoua la tête, une grimace sur le visage. « Non pas que je souhaitais nécessairement que les choses restent comme elles l'étaient avant que je parte. Je n'ai juste jamais vraiment considéré la possibilité qu'elles s'arrangent. Probablement car c'est quelque chose dont je serais sans doutes incapable. Faut croire que je suis la plus rancunière et la moins indulgente de la bande. Je sais pas pourquoi j'attendais une telle chose de vous. » Surtout de Joanne. Plus elle y pensait, et plus la trajectoire qu'elle avait empruntée faisait du sens. Quant à Sophia, même si l'idée de retrouver ses amis ne lui déplaisait pas, elle avait du mal à envisager une réalité où une telle chose pourrait se produire, rendant le souhait de son amie naïf et illusoire, ce qui l'attristait tout autant qu'elle l'agaçait. « Même si j'ai essayé de rectifier les choses avec Hassan, je doute qu'on puisse un jour retrouver notre complicité. Je ne sais même pas si c'est quelque chose qui m'intéresserait, pour être honnête : on a beau avoir mis les choses à plat, on a beau s'être dit pardon, ça n'a pas effacé les horribles choses qu'on s'est dites ou tout le mal qui t'a fait. Et c'est tout ce à quoi je serais capable de penser à chaque fois que je le verrais. » Confie-t-elle, comme pour la convaincre de ne pas attendre d'elle qu'elle se comporte autrement que comme une vieille sorcière têtue au cœur de glace. Pourtant, la rancœur quitta peu à peu ses paroles, faisant place à l'incertitude. « Alors peut-être que vous serez capable de voir les choses différemment, mais en l'état des choses, et à tous vous écouter, entre Hassan, Rhett et toi, et eux deux qui sont toujours copains comme cochons … très franchement, je ne sais pas où ça me place. » Son air miroitait celui de Joanne : sincèrement désolé. En revenant, ce qu'elle espérait le plus était de pouvoir renouer avec son amie, or, elle n'avait pas anticipée qu'elle vienne dans une sorte de package deal, qui la placerait en face de vieux démons qu'elle n'avait aucune intention de réveiller. Le sujet de leur ancien quatuor étant revenue si naturellement sur le tapis qu'elle se demandait si une telle amitié était devenue impossible. Devrait-elle se contenter d'être devenue l'amie laissée de côté, et était-elle seulement en mesure d'exiger de la jeune mère une certaine discrétion quant à ses autres fréquentations ? « Alors quand tu dis vouloir mettre tout notre passif de côté … Eh bien, disons seulement que c'est enthousiaste, comme souhait. Aller de l'avant est une chose, ça n'en rend pas moins notre amitié entachée. Corrompue. » Du moins, c'était ainsi qu'elle voyait ses rapports avec les deux hommes. Avec Joanne, leur amitié était si importante à ses yeux qu'elle ne s'était pas donné la permission d'envisager cette possibilité. Et puis, elles avaient moins de bagage. Difficile, certes, mais pas condamnée. Et pourtant … Sophia se pinça les lèvres, inquiète d'en avoir trop dit, et d'avoir laissé sous entendre ce qui la tracassait depuis le début de leur conversation.

Et si c'était également vrai pour elles deux ?


Dernière édition par Sophia Caldwell le Lun 9 Déc 2019 - 1:01, édité 1 fois
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyDim 1 Déc 2019 - 23:13

LET ME IN YOUR FORTRESS
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Les retrouvailles au sein du quatuor ne manquaient pas d'amertume et d'étrangeté. Ainsi, Sophia avait déjà entendu parler des mésaventures de son ex-petit-ami par le biais d'Hassan. Cela avait beau être un mensonge, la rousse connaissait suffisamment Joanne pour savoir user de sa naïveté quand ça l'arrangeait. "Ca n'a pas été facile pour lui non plus." avait-elle soufflé d'un air triste. Il était vrai que le Destin n'avait pardonné aucun des quatre : Hassan, Sophia, Rhett et Joanne avaient vécu leurs mésaventures individuellement et tout semblait s'être mis en marche pour les séparer de l'un l'autre, ce qui fut, durant un temps donné, ce qu'il s'était vraiment passé. "Je pense que ce serait chouette que vous vous revoyiez. Ca serait bien de... de pouvoir discuter." Peut-être que le temps avait adouci les rancoeurs, avait permis de prendre du recul sur la situation. La tension qui régnait entre les deux jeunes n'allaient guère en s'améliorant quand Joanne décidait de percer un abcès qui grandissait depuis bien trop longtemps. Ce n'était pas agréable d'appuyer là où ça faisait mal, mais à force de laisser ses idées noires la nécrosait petit à petit, elle avait déjà eu l'occasion, à maintes reprises, de comprendre que tout garder pour elle et de prétendre que tout allait bien était bien plus délétère qu'autre chose. Et à en voir la réaction de son amie, celle-ci n'était pas enchantée que Joanne commence leur rencontre par ça, plutôt que par des mondanités dans la plus grande des insouciances. Ses paroles étaient directes, fermes, presque sèches. Joanne ne répondait pas à ses attentes et la blonde le ressentait immédiatement : elle savait qu'elle la décevait, à cet instant précis. Cela ne l'empêchait pas d'être attentive à tout ce que Sophia avait à raconter, ses ressentis face à toutes ces informations accumulées depuis son retour en ville. C'était beaucoup à rattraper. Beaucoup trop. Joanne avait toujours connu Sophia directe dans sa manière de penser, d'un réalisme et d'un fatalisme qui parfois ne la mettait toujours pas très à l'aise. Mais son pragmatisme, à cet instant précis, l'attristait plus qu'autre chose. Joanne savait qu'au fond, elle n'avait pas tort. Il n'y avait rien qui allait pouvoir effacer leurs contentions entre les quatre amis. Rien qui n 'allait permettre que tout soit exactement comme avant. Leur passif était trop lourd pour effacer l'ardoise et prétendre qui rien ne s'était passé. Et plus la rousse parlait, plus la petite blonde sentait sa gorge se serrait, ses paupière porter des larmes qu'elle s'efforçait de ne pas laisser échapper avec un battement de cils. La déglutition de la salive en était même difficile. Elle se disait que Sophia avait raison et était d'autant plus peinée d'entendre qu'elle ne s'y retrouvait plus au milieu de tout cela. Perdue, elle ne trouvait pas sa place désormais, ni comment renouer avec ses relations passées. Sans qu'elle ne s'en rende compte, ses doigts jouaient nerveusement entre eux, comme à chaque fois qu'elle se trouvait dans une situation durant laquelle elle n'était pas à l'aise. Une de ces choses qui n'avaient jamais changé chez elle. Joanne restait longuement silencieuse, le regard bas. "Vous êtes mes seuls amis." finit-elle par souffler. Elle était sociable une fois qu'on l'abordait, mais Joanne avait toujours été de nature réservée, avec des difficultés à accorder sa confiance. Ce trait là ne s'était pas amélioré suite à son divorce, la disparition de Sophia... Elle était tout aussi entourée qu'isolée, car parmi ses collègues, elle ne considérerait aucun comme étant proches. Elle s'entendait bien avec eux, mais ça n'allait jamais vraiment au-delà. "Et ça peut paraître horriblement égoïste dit comme ça, mais je ne veux plus vous perdre." ajoutait-elle en relevant ses iris humides vers Sophia. Elle secouait négativement la tête. "J'ai sûrement la naïveté de croire qu'il y a cette possibilité que nous puissions rapprocher de ce que nous avions pu avoir avant. Il y a encore cette partie de moi qui espère que ça puisse encore se faire." Naïvement, sûrement. "J'ai beau l'espérer autant que je le peux, je continue à me souvenir de tout ce qu'il s'est passé. Comme toi, je suppose. Quand je vois Hassan, bien sûr que je me souviens de toutes nos années ensemble. J'ai encore le souvenir très clair du jour où il m'a demandée le divorce, même jour où je me suis sentie incapable de le retenir." Parce que le raisonnement premier de Joanne avait été que s'il avait voulu se séparer d'elle, c'était que sa vie à ses côtés ne lui convenait plus, et qu'elle ne voulait pas être un frein à son bonheur. "Je suis toujours pétrifiée à savoir qu'il aurait pu mourir, je m'en veux encore de ne pas avoir les premiers symptômes. Je m'en veux encore de ne pas avoir su garder l'enfant que nous aurions pu avoir. Je me reproche toujours la façon dont j'ai pu me comporter avec lui quand nous nous sommes retrouvés après tout ce temps." Joanne avait été incapable de se positionner. Les sentiments qu'elle avait pour lui avait rejailli, et elle ne l'avait connu jusque là que comme l'homme dont elle était éperdument tombée amoureuse au premier regard. "J'ai été amoureuse de deux hommes en même temps, et j'ai failli les perdre tous les deux. Hassan et Jamie. Je leur ai fait tellement de mal, Sophia." Ca n'avait jamais été l'intention première de Joanne, de blesser ses proches de cette facçon-là. Sa maladresse, son incapacité à prendre des décisions l'avait mené à ce désastre dont elle essayait encore de refixer tous les morceaux. "Alors oui, peut-être que c'est bien trop optimiste de croire que nous arriverions à mettre tout de côté, j'échoue moi-même à cet exercice parce qu'à chaque fois que je croise ton regard, celui d'Hassan, celui de Rhett, il y a tout qui reviet d'un coup." Il aurait été plus facile d'être un robot que de se prendre à chaque fois cette claque d'émotions et de souvenirs. "Mais je refuse de croire que ça rend nos relations, notre amitié, obsolètes, ou corrompues." Car si c'était le cas, Joanne se verrait perdre les amis les plus proches qu'elle ait jamais et elle n'était certainement pas prête à vouloir nouer un lien aussi fort avec quelqu'un d'autre. Jamie avait fait depuis longtemps le constat de cette sorte d'isolement qu'avait son épouse. Il suffisait de voir la très petite liste de proches à qui elle aurait confié le rôle de parrain ou de marraine. On s'approchait du néant. "Mais je t'assure que tu as à ta place." finit-elle par répondre alors que ses larmes s'étaient frayés un chemin sur ses joues depuis quelques secondes. "Juste là, avec moi." Aux yeux de la jeune femme, ce n'était pas parce qu'elles avaient une conversation désagréable, qui leur faisait peut-être plus de mal que de bien, que cela anéantissait les restes de leur précieuse amitié. "J'ignore ce qu'il en est pour Rhett et Hassan, j'ignore la façon dont ils voient les choses. Je sais que Rhett était heureux de voir que nous nous parlions à nouveau. Ce n'était pas correct de ma part d'avoir coupé les ponts au moment du divorce. Mais dès que je le voyais lui, je ne voyais qu'Hassan." dit-elle dans un soupir, accompagné d'un haussement d'épaules. "Et Hassan... Nous n'avons pas encore abordé le sujet et je ne pense pas pouvoir me le permettre. Et... Je veux être là pour lui autant que possible. Ce n'est vraiment pas facile depuis qu'il s'est remis de sa maladie et je n'ai rien fait pour arranger les choses, alors je fais au mieux pour... pour être une meilleure personne. Je veux être là pour lui." Le regard de Joanne s'était échappée de celui de la rousse. Ses doigts étaient toujours aussi agitées, ils tremblaient, presque. "Et je le suis pour toi aussi. Je l'ai toujours été." En dépit des circonstances de son départ, de la durée de son absence et du manque de nouvelles donnés, il était très probable que Joanne aurait répondu présente si Sophia venait lui quémander de l'aide. "Pourquoi est-ce que tu n'envisageais pas le fait que nous puissions tous aller mieux ?" finit-elle par demander. La manière dont Sophia avait présenté son ressenti, c'était comme si les séparations et le scindage de leur petit quatuor était devenu pour elle la norme, l'habitude. Là, l'élément perturbateur, était le mouvement de ces liens qui les unissait d'une façon ou d'une autre, qui évoluait au fil du temps. "Ca ne te manque pas ?" dit-elle en relevant ses yeux bleus vers elle, presque suppliants. "Je veux dire... Par exemple, je comprends la rancune que tu peux peut-être avoir envers Hassan par rapport à notre séparation et je vois que tu es apparemment résolue au fait que l'échange que vous aviez pu avoir laisse des marques indélébiles. Et même si vous aviez pris un certain temps pour vous entendre tous les deux, ça ne te manque pas, d'être son amie ?" Joanne avait beau bien la connaître, elle n'était pas dans sa tête et se posait souvent des questions sur le fonctionnement de la machinerie qui constituait son esprit. Elle cherchait simplement à comprendre, comme toujours. Et même si leur discussion était pénible, épuisante et éprouvante, il y avait une pointe de sensation de libération de pouvoir enfin mettre dans des mots des songes que l'on avait gardé pour soi depuis bien trop longtemps. Un peu comme une épine qu'il fallait retirer du pied.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyLun 9 Déc 2019 - 1:13



< LET ME IN YOUR FORTRESS >
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TEARS OF JOY LIKE A METEOR SHOWER
FEAT. @JOANNE KEYNES
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Sophia avait toujours vu en Joanne une personne de confiance absolue, à laquelle elle ne pouvait rien cacher, et vers qui elle pourrait toujours se tourner. Pendant leurs longues années d’amitié, la jolie blonde avait été une oreille attentive, et une épaule sur laquelle pleurer. Elle avait écouté bien des doutes, consoler bien des chagrins. Joanne était celle à qui elle pourrait toujours tout dire, tout confier, sans peur d’être moquée ou jugée. Elle pensait leur lien profond et honnête, capable de résister à tout. Désormais, sa confiance s’ébranlait, et sa propre confusion lui mettait des bâtons dans les roues. Car là où Joanne souhaitait continuer dans cette lancée, la rouquine lui opposait résistance. Mentir n’avait jamais été son genre, pourtant en cet instant, admettre avoir revu Rhett avait été au-dessus de ses forces. Elle voulait éviter les complications, et s’épargner le bias de celle qui n’avait que le pardon à la bouche. Cacher la vérité à cette dernière n’était cependant pas naturel, et devoir s’y résoudre lui brisa le cœur. Elle avait l’impression de sabotager elle-même leur réconciliation, de creuser un peu plus le fossé qui les séparait, et qu’elle tentait paradoxalement de remplir. Mais toute la sympathie que la blonde avait à l’égard de l’athlète lui tirait la grimace. Ça n’a pas été facile pour lui non plus. Ces paroles faisaient écho à ceux du professeur, mots pour mots ce qu’il avait dit à propos d’elle. Cette parallèle soutira à Sophia un soupir étouffé. Tout le monde en avait bavé donc, la belle affaire. Il semblerait cependant qu’ils se soient tous mis d’accord pour le lui faire remarquer. « Pour se dire quoi ? » contra-t-elle à la suggestion de Joanne en haussant les épaules. « Je regrette ce qu’il lui est arrivé, vraiment. Mais je ne suis pas en mission pour me rabibocher avec toutes les personnes avec qui j’ai coupé les ponts. Je veux simplement m’amender du mal que j’ai causé, et réparer ce qui peut l’être. En ce qui concerne Rhett, je ne pense pas avoir quoi que ce soit à me reprocher. Certaines choses sont très bien là où elles sont. » Déjà ceci était débattable, mais Sophia, elle, n’en démordrait jamais : Rhett avait fait son choix. Si elle croyait en ce qu’elle venait de dire avant tant de ferveur, ça, rien n’était moins sûr. Ce qui était en revanche certain, c’était qu’une telle finalité décevrait grandement son amie. Ses plaintes tirèrent sur sa corde sensible, et elle se surprit rapidement à culpabiliser de se tenir entre elle et son rêve aussi doux que chimérique. Mais elle avait souvent dû endosser le rôle de celle qui brisait les rêves de l’innocente ingénue, et elle fut contrainte une fois de plus de revêtir la robe de la méchante : car à la différence de Joanne, la rouquine n’arborait aucun espoir. Et comme à chaque fois, elle dut faire preuve d’un énorme sang-froid pour résister à ces gros yeux ronds, à ce regard qu’elle chérissait autant qu’elle haïssait, cet air douloureux sur le visage angélique de ce petit bout de femme qui lui donnait toujours l’impression d’avoir été trop loin, d’avoir brisé quelque chose à l’intérieur, d’avoir arraché une plume à une colombe. Le silence était pesant, mais Sophia n’avait pas besoin de se faire entendre dire qu’elle était en train de briser un rêve pour le comprendre, les perles parsemant les pupilles de son interlocutrice étant suffisamment explicites. La gorge nouée, elle tenta d’y faire face, pour finalement détourner son regard vers le sol lorsque Joanne relâcha sur elle un tsunami d’émotions qu’elle n’avait pas vraiment anticipé. Hassan avait essayé de la prévenir, se souvint-elle. Du point de vue limité qu’elle avait de la situation, et de par les informations modérées et cryptique que son ex-époux lui avait délivré, elle avait cru à tort que Joanne était celle qui avait su le mieux rebondir après les successions de drames ayant miné leur réseau. Et pourquoi aurait-elle pensé le contraire ? Elle était revenue après quatre ans d’absence et l’avait découverte la bague au doigt, enceinte de son deuxième enfant. Elle l’avait invité dans sa belle maison, tout en lui expliquant leur projet pour une nouvelle maison familiale. Daniel jouait dans un coin, inconscient que l’inconnue qui venait de pénétrer dans sa vie faisait pleurer sa maman, Louise dormait paisiblement dans son landau et une odeur de cookies fraîchement cuisinés flottait dans l’air. Mais tout ceci n’était que de la poudre aux yeux, des artifices, une vision superficielle de la vie de Joanne, que cette dernière était confortable à montrer à tout le monde. Et en cet instant, Sophia réapprenait à connaître son amie de longue date. C’était donc ce que Hassan entendait par ‘’ des hauts, mais surtout des bas ‘’, et être un pansement dans le drame du couple Keynes, et ce qui expliquait la rancœur dans sa voix, l’amertume, l’animosité et le dédain qu’il semblait éprouver pour Jamie. Sophia s’en retrouva estomaquée, complètement prise de court par l’idée que le couple qu’elle avait vu naître, grandir et mourir ait put resurgir des cendres, mais plus encore par la révélation choquante que Joanne avait laissée échapper malgré elle.

Hassan était mourant ?  

Le reste, elle n’avait su l’assimiler, son cerveau faisant abstraction de tout le reste pour se concentrer sur cette simple question, qui tambourinait dans sa tête jusqu’à la faire trembler. Pourtant, elle fut incapable de dire un seul mot autre que « Mon dieu, Joanne. » Si autant la façon dont elle avait lâché cette bombe laissait entendre que la nouvelle avait eu le temps de faire le tour du patelin, elle, qui avait été absente tout ce temps, ne put contenir la panique dans sa voix. Car bien qu’elle ait vu le concerné seulement quelques jours auparavant, et que rien ne lui avait indiqué une telle condition, l’idée qu’elle ait pût le haïr de tous ses pores alors qu’il se battait pour sa vie la terrifiait à un point inimaginable. Les paroles réconfortantes de son amie entrèrent dans une oreille pour sortir par l’autre, la touchèrent pour ensuite être balayés par l’effroi. Compassion et colère lui nouèrent la gorge, Joanne lui fournissait des informations plus rapidement qu’elle ne pouvait les assimiler, l’emprisonnant dans un mutisme qui se défit brutalement lorsqu’on la confronta enfin. Pourquoi n’avait-elle pas envisagé la possibilité que les choses puissent s’arranger ? Pourquoi l’aurait-elle fait ? Après ce qu’ils avaient vécu, peu de gens se seraient lancés dans cette entreprise. « Parce que tu t’apprêtais à fonder une famille avec un autre homme, que Rhett faisait carrière à l’autre bout du monde, et que Hassan faisait je-ne-sais-quoi, je-ne-sais-où. Je pensais que nous étions tous passé à autre chose, comme la plupart des gens qui se rencontrent à l’école et qui se séparent ensuite pour x ou y raison. » D’un côté, elle s’en voulait de suggérer que leur amitié n’avait été que passagère, terriblement commune, d’un autre, c’était plus facile qu’admettre avoir foutu en l’air quelque chose de spécial. « Et bien sûr que ça me manque ! » explosa-t-elle. A peu près tout de cette époque lui manquait. Elle regrettait amèrement de ne pas en avoir profité un maximum et d’avoir pris ce bonheur pour acquis. « Mais ce que nous partagions était si … parfait, que je ne pense pas que je voudrais me contenter d’une pâle copie. » Tout ou rien. Elle n’avait jamais été très bonne à faire des compromis. Tout devrait être conforme à sa vision des choses, où être jeté à la poubelle. Une telle situation n’apporterait que plus de déception et d’insatisfaction : elle préférait regretter ce qu’ils avaient partagés toute sa vie et connaître les coupables, plutôt que de passer le restant de ses jours à espérer pour plus. « Excuse-moi Joanne, c’est juste que … tu me fais vraiment peur. » Poursuivit-elle rapidement après avoir remis un peu d’ordre dans ses pensées. Frénétiquement, elle se rapprocha de son interlocutrice, suffisamment près pour pouvoir lui attraper tendrement le bras, trop gênée pour l’étreinte. « De quelle maladie est-ce que tu parles ? Qu’est-ce qui est arrivé à Hassan ? » C’était elle désormais, qui se trouvait au bord des larmes.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyLun 9 Déc 2019 - 23:31

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La virulence et l'opposition de Sophia étaient pour la blonde une claque à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle avait toujours été bornée, c'était un des traits de sa personnalité qui n'avait vraisemblablement pas changé. Elle avait toujours fait face quand on n'allait pas dans son sens et c'était ce à quoi son amie était confrontée à ce moment-là. La jeune mère commençait même à croire que son amie ne voulait pas renouer avec elle, car aucun mot qui traversait ses lèvres tremblantes ne semblaient l'atteindre. Peut-être était-ce sa naïveté, ou l'optimisme qu'elle avait misé sur leur amitié qu'elle pensait être solide, mais qu'importent les causes, la désillusion était des plus brutales. Joanne sentait son coeur se serrer au point d'en être douloureux, d'entendre la dureté de ces mots, le détachement total de la vie qui avait suivi son cours à Brisbane. Son regard embué la suppliait d'arrêter d'être aussi pragmatique et fataliste. Cela la peinait énormément. "Alors tu es revenue pour te redonner bonne conscience ?" la questionnait-elle, la gorge serrée au possible. Parce que c'était ainsi qu'elle comprenait les choses. Elle ne disait pas qu'elle voulait retrouver ses amis, sa famille, elle disait qu'elle voulait se repentir du mal qu'elle avait pu faire autour d'elle. "Je ne pense pas que votre relation soit bien là où elle en est." finit-elle par dire. Les deux femmes ont toujours été très honnêtes et franches l'une envers l'autre. C'était parfois maladroit, peut-être même indélicat, mais elles accordaient toujours un point d'honneur à leur sincérité. Un véritable respect mutuel. "Et que tu te montres aussi contrariée qu'en entendant son prénom, ça prouve que tout est loin d'être réglé." Et que continuer de s'ignorer n'était pas la meilleure des solutions. Mais ce n'était que l'opinion de Joanne – Dieu sait si la rousse y accordait encore beaucoup de crédit ou non. Elle restait tout de même fermement convaincue que leur histoire n'était pas terminée. A défaut d'enchérir sur ce sujet de conversation particulièrement épineux, Joanne tentait de faire comprendre ses désirs quant à ses amitiés perdues. Elle ne se sentait pas capable de faire autant confiance à d'autres personnes qu'avec les trois amis de longue date. Et le silence imposé par Sophia laissait comprendre sa désapprobation, son incapacité à aller dans le sens de la jeune femme. Alors quoi, c'était trop illusoire d'avoir cette espérance là, que de retrouver ne serait-ce qu'un dixième de l'amitié qu'ils avaient tous les quatre ? Inconcevable même, du moins, c'était ce que la blonde pensait lire dans le regard bleu de Sophia. De constater que leurs retrouvailles se compliquaient de minute en minute la peinait de plus en plus. Elle pensait naïvement que ce n'était qu'un mauvais moment à passer et qu'une fois que les choses seront dites, elles pourraient enfin aller de l'avant et retrouver leur complicité d'antan. Mais tout semblait déjà s'enliser et peut-être même empirer, le tout accumulé par le mutisme de Sophia face aux confidences de la blonde. En larmes, Joanne essuyait d'une main ses joues humides en regardant rapidement derrière son épaule afin de s'assurer que son fils ne fasse pas trop attention à cette conversation de grands. Il était déjà trop soucieux et trop inquiet pour son âge et elle ne désirait pas que son chagrin le rende inquiet. Joanne tentait d'être aussi discrète que possible, étouffant de temps à autre un sanglot bouche fermée. Le trop plein de donnée qu'elle émettait laissait Sophia sans voix. Interloquée, elle ne parvenait à articuler que quelques mots dont Joanne ne comprenait pas le sens, ni pour quoi elle les prononçait. "L'amitié que nous avons vaut bien plus que celles qui se fanent à la fin des études, tu ne penses ?" lui demanda-t-elle. "On a continué à se voir, les années qui ont suivi. Tu étais à notre mariage, on a travaillé ensemble toutes les deux dans le même musée..." Non, leur amitié n'était pas comme les autres. Ca, elle en était intimement convaincue. Malgré le fatalisme apparent de Sophia, elle n'en éta, t pas moins nostalgique, regrettant ce qu'elle avait perdu. Et tout ce qu'elle désirait, c'était de retrouver ses liens exactement comme avant. Sinon, rien. Joanne était surprise de la voir s'approcher d'elle, de poser une main délicate sur son bras, qu'elle ne savait pas comment interpréter ce geste bien qu'elle l'appréciait. Fut un temps où elles ne se posaient même plus la question, pour ce genre de signes affectueux. Le visage de poupée de Joanne se décomposée lorsqu'elle compris que Sophia ignorait tout de ce qui avait pu arriver à Hassan. "Hassan ne t'a rien dit ?" lui demanda-t-elle d'une voix étouffée, la dernière syllade devenant quasi inaudible à cause d'une stupéfaction et d'un malaise qu'elle ne parvenait absolument pas à dissimuler. Le regard perdu, Joanne sentait son coeur s'accélérer, se sentant être dans une position plus que délicate. "Il..." Etait-ce vraiment à elle de le raconter ? Hassan ne l'avait-il pas voulu ? Le trahirait-elle si elle lui donnait quelques détails qu'elle méritait de savoir ? Toute cette foule de questions tourmentaient la petite blonde qui partageait ses larmes avec celles de son amie. "Il avait un cancer." Sa voix était faiblarde, tremblante. "Une leucémie. On ne lui avait donné plus que quelques mois à vivre, à l'époque." Mais Hassan avait la peau dure et une volonté de fer parce qu'il avait fini par s'en remettre. Le plus dur pour lui était de vivre alors qu'il n'avait à l'époque plus de perspectives d'avenir. "C'est pour ça, qu'il voulait divorcer avec moi." Honteuse, Joanne croisait les bras. "C'était... son dernier geste d'amour pour moi." Parce qu'il en fallait du courage, de demander à son épouse de partir. Alors qu'il aurait peut-être préféré l'avoir auprès de lui tout ce temps durant, mais il était parfaitement conscient que si ça avait été le cas, Joanne se serait tuée à la tâche pour rester auprès de lui autant que possible, à alterner son quotidien entre son travail et l'hôpital. A cette pensée, Joanne laissait échapper de nouvelles larmes. "Et il n'en attendait pas moins de toi que la réaction que tu as eu." Joanne ignorait toujours l'exactitude des mots échangés ce jour-là, mais ils devaient être d'une extrême virulence. "Et finalement il a su s'en sortir. Je pense qu'il apprend encore à se faire à l'idée qu'il soit en rémission. Ce n'est vraiment pas facile pour lui." L'une de ses mains vint se masser nerveusement la nuque. "J'aurais voulu être là pour lui. Je respecte sa décision, je la comprends." Mieux valait être divorcée que veuve. Du moins, dans le cas de Joanne, elle s'en serait bien plus facilement remise. "Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable." dit-elle après un temps de pause. "Nous vivions ensemble, j'aurais du voir qu'il allait moins bien, qu'il était plus fatigué. J'aurais du." Mais le brun avait pris soin de dissimuler ses moments de faiblesse. D'habitude, dans leur couple, c'était Joanne qui était le plus fréquemment malade, ayant une santé plus fragile. "Et quand il m'a demandée de divorcer, je pensais que c'était parce que je ne lui convenais plus, parce que nous n'arrivions pas à avoir des enfants. Quelle égoïste j'ai l'air maintenant que nous en connaissons les véritables raisons." ajouta-t-elle en sanglot, révoltée contre elle. Joanne se frottait une nouvelle fois les yeux. "C'est injuste pour lui."
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyMar 24 Déc 2019 - 11:14



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Je suis revenue pour bien des raisons. Je m’en suis suffisamment confiée la dernière fois qu’on s’est vue. “ répondit-elle, désormais sur la défensive. Elle percevait ce sous-entendu comme une attaque, invalidant les raisons de son retour et la peignant comme une égoïste pour essayer de faire les choses dans les règles. Elle était revenue car elle n’avait pas été honnête avec ces personnes qui lui étaient chères. Elle était revenue car elle avait commis des erreurs qui méritaient d’être réparées. Elle était revenue car elle avait enfin trouvé le courage de faire face aux conséquences de ses actions. Et si en se faisant, elle parvenait de nouveau à se regarder dans la glace, ce serait d’autant plus une victoire. Alors oui, elle était revenue en partie pour se donner bonne conscience. Qu’est-ce qu’on lui reprochait au juste ? Elle se sentait dos au mur, prise en embuscade. Joanne avait tiré sur une corde sensible, et elle ne fit aucun effort pour masquer sa déception. “ Tu préférerais que je me déteste toute ma vie pour ce que j’ai fait ? “ Sa volonté d’expier ses erreurs était-elle rendue invalide par son refus de suivre la trajectoire toute tracée que Joanne lui avait dessinée. Elle n’était pas d’accord, et elle ne se plierait pas aux souhaits impossibles de la blonde pour quelques bons points. “ Ça, ce n’est pas à toi d’en décider. “ répliqua-t-elle lorsque cette dernière voulut lui assurer qu’elle avait tort. Si elle avait voulu son avis sur la question, elle le lui aurait demandé. Ironiquement, la fin tumultueuse de leur idylle avait monopolisé bien des conversations à l’époque, et alors Joanne n’avait pas défendu le sportif avec tant d’ardeur. Était-ce leur amitié renouvelée qui la poussait à argumenter de la sorte ? Sophia l’ignorait, mais elle réagissait mal aux accusations qui la ciblait. Quand elle se fit entendre que sa réaction prouvait bien que tout n’avait pas été dit, elle ne put s’empêcher de laisser s’échapper un râle dégouté tout en roulant des yeux. “ Bah voyons ! Ça fait combien de temps que nous nous sommes séparés ? Je m’en suis très bien sortie sans lui jusqu’ici. “ Sa contrariété venait de l’imprévu que représentait sa présence en ville, et du sentiment amer qu’avait provoqué en elle la découverte de son accident. Pour autant, elle ne voyait pas en quoi cela changeait la donne. “ Ce n’est pas parce que Hassan et toi avez réussi à reconnecter que nous devrions tous faire de même. ‘’ A chacun son histoire. Elle était heureuse que les ex-époux aient pû trouver une sorte de résolution à cette moche histoire, mais la blonde devrait réaliser que la résolution de l’idylle entre la rouquine et le rugbymen avait déjà été atteinte, il y avait de cela plusieurs années. “ Tu n’as pas besoin de me convaincre de ce que je ressens. Je connais mes sentiments et je sais ce que je veux. “ Une telle insistance la mettait mal à l’aise, surtout qu’elle avait parfaitement cerné la source du problème : Joanne avait besoin de se convaincre que les choses entre Rhett et Sophia puissent s’améliorer un jour afin que sa vision puisse tenir un minimum la route. En la défiant ainsi, la Caldwell avait bien conscience de blesser son amie et de réduire ses faibles espoirs à néant, et quand bien même cette situation lui pinçait le cœur, elle ne nourrirait pas son amie de fausses promesses qu’elle serait incapable de tenir.

Et cette vision, qui lui semblait déjà impossible à atteindre, pourrait tout autant avoir jailli en éclats. Car s'il y avait eu une once d’espoir pour que Sophia et Rhett se réconcilient, elle ignorait si elle pourrait un jour regarder de nouveau Hassan dans les yeux. Devant elle, sa terreur prit vie, animée par les lèvres de Joanne qui lui poignardait le cœur à chaque mot qui s’en échappaient. Son visage était pétrifié en une expression de peur tandis qu’elle écoutait, silencieuse et horrifiée, pendant que Joanne lui expliquait que son ex-mari avait bien failli mourir d’un cancer, et qu’il s’était bien gardé d’en parler à qui que ce soit. Une fois le silence retombé, la rouquine ne sut comment réagir. Finalement, elle se laissa aller à ses émotions les plus primitives, et son masque de terreur se mua en une grimace de colère, le pigment de ses joues se mêlant aux mèches brûlantes de sa chevelure. Joanne semblait résignée, avait accepté cette réalité, et le poids qui lui écraserait à jamais les épaules. Comme d’habitude, elle acceptait le fardeau de la culpabilité sans qu’on ne lui ait rien demandé. Quant à Sophia, elle ignorait ce qui l’énervait le plus : l’égoïsme d’Hassan, ou la complaisance de son amie dans ce rôle qu’elle s’attribuait à chaque fois. “ C’est la chose la plus égoïste que j’ai jamais entendu de ma vie. “ avoua-t-elle après quelques secondes de lourd silence, le temps qu’elle assimile toutes les informations, qu’elle traite le flux d’émotions vives qui lui parcouraient les veines. Elle voulait crier, au lieu de quoi ses mots étaient froids et aiguisés comme des lames. “ Son dernier geste d’amour pour toi ? Quel enfoiré. “ Elle ignorait comment réagirait Joanne à ces insultes, et elle était trop chauffée pour s’en inquiéter. Pour l’instant, elle devait vider son sac. “ Qu’est-ce qu’il voulait au juste ? Crever seul en sachant que ses amis, que sa femme, le détestait ? Non, tu sais quoi ? Ce n’est pas seulement égoïste, c’est aussi la chose la plus stupide que j’ai jamais entendu. “ Cette idée seule suffit à faire couler des larmes sur ses joues. Elle ne pleurait pas souvent, et la colère était un vecteur tout aussi efficace que la tristesse pour lui faire arriver à ce point de craquage. Oh Hassan, quel idiot. Mais quel idiot. “ Ce n’était pas de l’amour. Il n'a pas su te respecter en te cachant la vérité. C’était de la lâcheté. Ne méprends pas les deux. Il s’est défilé de ses responsabilités en tant qu’époux, et il t’a dérobé des tiens. “ Elle ne prétendrait pas en savoir beaucoup sur l’amour et le mariage, mais elle savait au moins que ce n’était pas … ça. Et malgré tous les efforts de Joanne pour expier Hassan de tous ses pêchés, comprendre et respecter cette cruelle décision, Sophia n’y voyait aucune obligation de montrer ce même genre de compassion mal placée. “ Il n’y a que toi pour te sentir coupable d’un truc pareil. “ Parfois attendrissant, ce besoin morbide qu’elle avait de continuellement se jeter des pierres pouvait devenir lassant au mieux, insupportable au pire. “ Tu n’es pas médecin, et tu ne sais pas encore lire dans les esprits à ce que je sache. Tu n’aurais pas voir quoi que ce soit. Il aurait dû te le dire. C’est injuste pour toi, pas pour lui. “ Mais au fond, elle savait que c’était peine perdue, et qu’elle s’était déjà faite à l’idée. Elle revenait de trop loin, portait cela en elle depuis trop longtemps, et sa voix était trop faible pour qu’elle parvienne à lui faire entendre raison. Au moins puisait-elle un lourd soulagement dans le savoir que ce drame était désormais derrière eux, même si la colère brûlait toujours en ses entrailles brûlantes.  Alors, agitant une main dans les airs d’un geste dédaigneux, Sophia se laissa s’écrouler sur le canapé du salon et effaça rageusement les larmes qui perlaient au coin de son œil. “ Quand j’entends des trucs pareils, je me dis que ce n’est peut-être pas plus mal qu’on ait fini par s’éloigner. “ Au fond, elle était terriblement blessée. Elle aurait aimé l’apprendre d’une autre manière. Elle aurait préféré qu’Hassan soit honnête. “ Tu parles d’une amitié.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptySam 4 Jan 2020 - 22:04

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La tendance qu'avait Joanne à penser d'être fautive pour à peu près tout ce qui venait de ponctuer son quotidien s'était attenuée au fil des dernières années. Elle ne prenait pas moins les choses à coeur, mais elle admettait peut-être enfin que tous le méfaits n'étaient pas forcément de son dû. Alors oui, elle en voulait à Sophia d'avoir pris la poudre d'escampette et cette dernière s'était justifiée durant leur dernière rencontre, ce qui n'était pas suffisant pour son amie. Pas pour trois ans d'absence sans la moindre nouvelle. Mais à force de se montrer insistante et de chercher à tout comprendre, Joanne faisait désormais face à un mur que Sophia ne comptait pas la laisser franchir, alors que pendant de nombreuses années, la blonde était la seule détentrice de ce passe-muraille. La froideur de la rousse étonnait Joanne. Ses yeux s'écarquillaient face à ses réactions qui devenaient de plus en plus vives. "Non, ce n'est pas ce que je voulais dire..." dit la petite blonde, le regard bas. Elle ne cherchait pas à contrarier davantage Sophia, loin d'elle cette idée. Finalement, la rousse s'opposait à tout ce que Joanne cherchait à lui dire, ce qui poussait de plus en plus la jeune femme à se résoudre de ne plus rien dire. Une politique qu'elle s'était déjà imposée plus d'une fois ces derniers temps, surtout quand ses idées noires reprenaient le dessus et que tout ce qu'elle pouvait dire rendait ses proches tristes, déçus ou en colère, alors que c'était la dernière chose qu'elle souhaitait leur infliger. Elle avait horreur de leur faire du mal, qu'importe la façon dont elle le faisait. Et là, elle se rendait à l'évidence qu'elle blessait Sophia et que celle-ci ne faisait que se protéger en continuant d'établir ce rempart de plus en plus grand entre elles. Alors Joanne gardait le regard bas et ses lèvres scellées. Elle restait malgré tout très attentive à ce qu'elle disait. Sophia ne voulait vraisemblablement pas s'approcher, même de loin, de l'idéal qu'avait la blonde en tête. Une chimère qu'elle avait construite en ayant renoué avec Rhett et en ayant enfin pu enterrer la hache de guerre avec Hassan. L'illusion était parfaite et le retour à la réalité, encore une fois, était bien difficile. La naïveté de la jeune femme s'était certes atténuée, elle n'avait pas pour autant totalement disparu de sa personnalité, loin de là. Elle ne trouvait plus rien à répondre, ou à dire, de peur de s'attirer une nouvelle fois les foudres de Sophia. A la place, ses doigts nerveux jouaient entre eux, ses mains tremblaient légèrement. Et s'il n'y avait que ça. Joanne racontait enfin la vérité, en dévoilant les véritables raisons qui avaient poussé Hassan à lui demander le divorce alors que le couple se portait merveilleusement bien à cette époque. Le silence qu'imposait Sophia après ces révélation était ce qu'il y avait de plus étouffant. Joanne avait un mauvais pressentiment, à raison. Sophia bouillonnait sur place, jusqu'à ce qu'elle n'explose, à la plus grande surprise de la blonde. A ses yeux, il n'y avait rien qui allait. Autant la façon dont Hassan avait géré son couple et sa maladie et que la réaction de Joanne et l'interprétation de son geste. Si les mots de Sophia étaient des lames aiguisées, alors la petite blonde avait l'impression d'être poignardée en plein coeur. En plus de cela, elle voyait devant elle le maigre espoir de voir ses amis réunis devenir poussière sans qu'elle ne puisse rien faire pour y remédier. Les larmes étaient venues bordées d'elle-mêmes ses iris bleus et profondément attristés. Qu'importe à qui était la faute, Sophia ne lésinait pas sur les insultes en leur lançant la pierre sans état d'âmes. Au diable les dommages collatéraux, il fallait que ça sorte. Elle aviserait peut-être plus tard pour voir s'il y avait moyen de réparer les pots cassés, à espérer, peut-être, que ce ne soit pas trop tard à ce moment-là. Joanne restait debout, penaude, impuissante alors que Sophia se permettait de se jeter dans le canapé. La conservatrice se demandait bien de quelle amitié son ancienne collègue faisait allusion : la leur, ou celle qu'elle avait avec Hassan. Vu comment la rousse venait de la jeter en pâture, elle ne serait pas surprise d'apprendre qu'elle tirait un trait sur une amitié que Joanne avait toujours pensé bien plus solide que n'importe quoi. Elle pensait qu'elles étaient invincibles, mais il semblerait que non. D'une main peu délicate, elle essuyait l'une de ses joues bien humides. Elle se sentait démunie, incapable de dire quoi que ce soit qui pourrait la contrarier davantage. Joanne ne trouvait rien de mieux à faire que sangloter silencieusement et de s'assurer que ses lèvres restent autant pincées que possibles. "Ca a été injuste pour tout le monde." se risqua-t-elle à souffle après de très longues minutes lourdes de silence. Joanne n'osait vraiment plus se positionner, continuer à prendre la défense d'Hassan (parce qu'elle aurait certainement continué à le faire). Sophia s'était faite son avis, Joanne avait le sien, les deux jeunes femmes étaient clairement dans une impasse. "Maman, tu es triste ?" demandait Daniel, l'air véritablement inquiet alors qu'il s'était approchée de Joanne. Celle-ci ne l'avait absolument pas vu venir et elle sentait un vent de panique souffler en elle pour lui trouver des explications qu'il puisse comprendre au vue de la situation. "Non non, tout va bien mon trésor." dit-elle en essuyant rapidement ses propres larmes. Elle s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et forçait un sourire dans le but de rassurer son petit garçon qui s'inquiétait déjà beaucoup trop pour sa mère pour si son jeune âge. "Sophia vient d'apprendre une mauvaise nouvelle. C'est moi qui le lui ai dit et... De lui en avoir parlé, ça m'a rendue un peu triste aussi, mais ça va déjà mieux, je t'assure. C'est juste un petit chagrin, comme quand tu en as parfois. Ca va passer, et ça ira mieux, tu verras." Daniel n'était vraiment pas un enfant difficile. Comme tous les petits de son âge, il demandait beaucoup pourquoi et commenter, mais même si parfois l'explication était quelque peu superflue, il savait s'en satisfaire. Ce qui était le cas ici, et Joanne le remerciait intérieurement d'être aussi adorable et conciliant. "Va retourner jouer un petit peu et après on prendra le goûter. Tu veux ?" Le regard du petit s'illumina et il acquiesça d'un vif hochement de tête et prit tout de même le temps de coller un baiser plutôt baveux sur la joue de sa mère avant de retourner jouer et faire comme si de rien n'était. Son sourire s'effaçait dès qu'il était retourné à ses occupations, sans se soucier davantage de la discussion des grands. "Ca va se résumer à ça, désormais, nos conversations ?" lui demanda-t-elle en se redressant. Son regard était attristé. Joanne était blessée, et déçue de la façon dont leur discussion avait tourné au vinaigre. "Tu vas continuer à détester Hassan pour ce qu'il s'est passé, éviter à tout prix de parler de Rhett comme tu ne veux plus jamais entendre de lui, et mettre en avant à chacune les défauts et les erreurs qu'on a pu commises au cours de ces dernières années ?" Parce que fatalement, c'était le tableau que Sophia peignait par sa réaction exacerbée. Voilà à quoi se résumait la bande d'amis qu'ils formaient. Ils étaient déchirés et Sophia semblait peu encline à leur laisser une chance, ce qui brisait le coeur de la petite blonde. "Je suis désolée si mes réactions ne te conviennent pas Sophia." Et elle l'était sincèrement. Ses yeux étaient à nouveau inondés de larmes. "Et au risque de te décevoir davantage, je ne pense pas avoir franchement changé sur ce point." Mais il y avait une très légère amélioration, tout de même. "Et je suis désolée que tu aies appris cette nouvelle de cette façon aussi." Joanne estimait que ce n'était pas à elle de l'annoncer, et pourtant elle l'avait fait. Les deux jeunes femmes n'étaient pas du genre à se dissimuler trop de secrets. Elles n'étaient pas dupes. Démunie, et sentant que ses jambes ne devenaient plus que du coton, Joanne s'installait dans un fauteuil, bien penaude. "Et maintenant quoi ?" demanda-t-elle après une énième pause alourdissant davantage une atmosphère bien pesante. Seulement Joanne ne savait plus comment se comporter, ni quoi dire, ni comment considérer les méandres de leur relation. De par ses paroles, Sophia avait soufflé par ses quelques paroles les nombreux espoirs que Joanne s'était édifiée, mettant même sérieusement en doute celui de retrouver son amie de toujours.
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Message(#)let me in your fortress ☆☆ (joanne) EmptyMar 28 Jan 2020 - 9:51



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Finalement, c’est la voix du petit Daniel qui calma ses ardeurs. Et tandis qu’elle écoutait d’une oreille la conversation entre la mère et le fils, elle se sentit mal pour avoir entraîné une telle discorde dans leur foyer. Réalisant alors qu’il était temps pour elle de se retirer, elle ne ressentit plus le besoin de répliquer lorsque Joanne, après avoir congédié sa progéniture, la confronta à nouveau sur sa réaction. “ Je suppose que oui. “ se résigna-t-elle, dernière once de défi dans la voix. Elle était mal placée pour juger autrui pour leurs erreurs, elle ne se trouvait cependant pas déraisonnable dans ses sentiments envers Rhett et Hassan. “ Et je suis désolé de ne pas être coopérative dans ton rêve que les choses redeviennent comme avant. Au risque de te décevoir. ” Ce n’était juste pas une vision qu’elle pouvait se permettre de divertir. Certainement pas après ce qu’elle venait d’apprendre. “ Je ne suis pas du genre à oublier si facilement quand quelqu’un me fait du mal. Et je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose. “ Elles avaient toujours été différentes sur ce point, mais jamais leur point de vue ne s’étaient si violemment confrontés.

Et maintenant quoi ?

Comme la lave qui se durcit, la colère dans son regard muta en une résilience dure comme de la pierre. L’hostilité s’était dissipée, mais il était clair que la rouquine tiendrait ses positions. En l’occurrence, elle ne voyait pas ce qu’elles gagneraient à poursuivre cette discussion. “ Je devrais y aller. “ Si elle détestait prendre sa révérence sur une note aussi négative, Sophia ne voyait pas de meilleures solutions. Elle avait besoin de s’aérer l’esprit, de se poser et de réfléchir à tête froide à tout ce qui avait transpiré. En l’instant, elle était incapable d’avoir un point de vue objectif de la situation, et suffisamment de dégâts avaient été engendrés. Sans rien dire de plus, dans le silence le plus tendu qu’elle ait jamais connu, elle se leva du canapé et enfila son manteau d’un tour de bras. Réfugiant ses mains crispées dans ses poches chaudes, ses ongles confrontèrent la petite boîte qui y était restée cachée. Stoppée dans sa lancée, comme frappée par la foudre, elle laissa échapper un long soupir. Ses sacs traînaient toujours à ses pieds, refermaient des présents qu’elle avait pris tant de soin à préparer et qu’elle n’avait même pas eu l’occasion d’offrir. Oh well, puisque l'atmosphère ne pourrait devenir plus gênante, le moment était aussi bien choisi que n’importe quel autre. Délicatement, elle déposa la petite boîte enveloppée de velours sur la table. “ Pour Louise. “ brisa-t-elle le silence sans observer la réaction de son amie, déjà penchée vers le sol pour récupérer les autres sacs qui traînaient à ses pieds. Pour la petite dernière, un pendentif doré ornementé des lettres formant son prénom. Offrir pour un bébé s’était révélé plus challenging qu’elle ne l’avait anticipé, heureusement, le présent pour Daniel était plus dans son rayon. Elle espérait que le petit garçon fasse bon usage de ce B.A-BA d’artiste confectionné par ses soins. Posant le sac contenant la mallette à côté du boîtier, c’est quand elle sortit la bouteille de vin rouge qu’elle avait prévu pour elles deux qu’elle sentit sa gorge se serrer. “ Je savais que tu ne pourrais pas la boire aujourd’hui, mais j’espérais que tu la mettes de côté pour une autre fois. “ En bonne amatrice de vin, Sophia savait ce qui enchantait les papilles de son amie. Un instant, elle contempla l’idée de garder la bouteille pour elle, puis convint finalement que partir avec après l’avoir déjà dévoilé serait juste malpoli. A contre-cœur, elle lâcha prise de son précieux, sans oser confronter la possibilité qu’elle ne puisse jamais la goûter. Bien vite, une autre bouteille vint la rejoindre : du whisky pour Jamie. Et avant que Joanne lui refuse ses petites attentions, elle se tourna vers la sortie. En se dirigeant vers la porte de la demeure familiale des Keynes, Sophia ne se fit pas d’illusions. Elle avait la sensation que Joanne et elle avaient atteint un point de non-retour. Elle ignorait combien de temps s’écoulerait avant qu’elles ne s’adressent à nouveau la parole, et elle refusa par ailleurs de faire une quelconque promesse, ou de fixer un autre rendez-vous. Elle l’appellerait, peut-être demain. Peut-être la semaine prochaine. Peut-être le mois suivant. Peut-être jamais. Elle tenta d’ignorer la boule qui bloquait sa gorge tandis qu’elle saisissait la poignée. “ Prend-soin de toi, Joanne. “ dit-elle sans se retourner.  
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