Les sujets de discussion sont tous aussi peu intéressants les uns que les autres et Charlie ne dit rien, la tête posée dans la paume de sa main, son coude sur la table, sa fourchette occupée à triturer la nourriture dans son assiette. Elle ressemble au stéréotype typique de l’adolescent boudeur, elle qui va pourtant fêter son vingt quatrième anniversaire dans quelques jours. Tout le monde sait qu’elle déteste ces repas dominicaux mais pour d’obscures raisons elle continue de toujours s’y rendre et de feindre quelque chose s’apparentant à de la bonne humeur ou au moins un sourire sur son visage. En théorie. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est trop compliqué. Elle a passé la nuit à vomir et la matinée avec, n’a donc plus aucune force dans son corps et est d’une blancheur cadavérique. Charmante jeune fille dont les seuls espoirs reposent une fois de plus sur son oncle jouant avec les humeurs changeantes de sa soeur, évitant de s’énerver à chacune des nombreuses piques qu’elle lui lance. La blonde ne répond rien non plus mais aucun de son soupir bruyant ou de son rolling eyes ne passent inaperçu auprès de sa famille. Le repas continue dans cette ambiance tendue, ce qui n’a rien de différent de tous les autres dimanches passés à Bayside. Heureusement au moins a-t-elle passé l’âge qu’on lui demande comment se passe sa vie amoureuse, parce que si elle devait réellement tout leur résumer elle s’assurerait avant que tout le monde soit déjà assis. Sa mère vient mettre son grain de sel dans sa vie, à nouveau, comme toujours, de manière inopiné. La blonde avait donc gardé bien trop d’espoirs dans le fait que sa mère soit soudainement malade et qu’elle n’ose pas émettre une de ses nombreuses idées branlantes. Et elle le fait, elle exige du vin pour accompagner la viande, questionne la tablée pour savoir s’il faut du rouge ou du blanc. La barmaid ne répond pas, n’ayant aucune connaissance en oenologie. Elle refuse poliment le verre que sa génitrice lui tend mais cette dernière tient quand même à le poser devant son assiette tout comme elle tient quand même à la servir quand bien même elle avait à nouveau refusé. “Ouais bah tu dis pas non à un verre quand t’es avec des amis là hein.” Les yeux bleus de l’étudiante se lèvent du bout de la chaise qu’elle fixait jusque là. Une remarque comme une autre venant de sa mère, elle en a l’habitude. Il n’y a rien de nouveau là dedans. Rien de nouveau dans le fait qu’elle lui reproche de boire avec ses amis tout comme elle lui reproche de ne pas boire ce midi. Tout est normal dans la tête d’Erin, malheureusement. La patience de sa fille arrive cependant à bout lorsqu'elle commence à verser le vin dans son verre malgré toutes ses demandes pour ne pas le faire. "Non maman, j'en veux pas." L'alcool rouge continue de monter dans le récipient hyalin, Charlie se prend la tête entre ses mains et souffle un long moment. "Allez Charlie, t'es au régime ou quoi ?" Oh, bordel. "J'suis enceinte." Elle marmonne pour elle même, pas assez fort pour que quiconque n'entende cet aveux encore classé secret d'état. La blonde est amer face à sa génitrice ne reculant devant rien pour une simple histoire de vin. "Parle plus fort Charlie Leah Atwood." Cette manie de l'appeler Atwood alors qu'elle porte le nom de son père depuis vingt quatre ans. La goutte d'eau faisant déborder l'océan.
"Je. suis. enceinte."
Ses yeux bleus font enfin face à ceux de sa mère horrifiée pendant de longues minutes. Non, Charlie ne fait pas un régime. Peut être que cela aurait été préférable. La blonde finit par prendre congé du reste de sa famille maintenant que plus personne n'ose rien dire. Elle se relève, laisse sa chaise grincer sur le carrelage. Cette révélation lui offre sans doute une après midi de congé. Son sac à main reposé sur ses épaules, elle n'attend personne pour quitter la salle et la maison dans le seul but de prendre l'air marin et se poser sur le perron. Dos au mur, genoux repliés sur sa poitrine, elle se contente de regarder les voitures passer dans la rue d'en face dans le seul but de calmer ses nerfs.
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
Du coin de l’œil, je fixe Charlie depuis quelques minutes. Je suis arrivé en retard au repas de famille dominical et elle ne m’a presque pas dit bonjour. J’ai longtemps hésité à venir, j’aurais préféré aller voir Eavan à l’hôpital ou tout simplement prendre du temps pour moi, pour y voir plus clair. Mais ma nièce m’avait prévenu de sa présence et je lui ai toujours promis que si je n’étais pas en mission, je ne la laisserais jamais seule dans cette épreuve. Alors, je suis venu. On m’a immédiatement reproché mon retard et pour une fois, j’ai gardé mes remarques pour moi, parce que j’ai de suite compris que ma nièce était différente. Je ne l’ai pas vu depuis un moment et en l’observant, je commence à sérieusement m’en vouloir. Je n’étais pas en mission à l’autre bout du monde, j’étais en ville et pourtant, je me suis laissé submerger par mon quotidien et je n’ai pas pris de temps pour elle. On a échangé quelques messages bien entendu, mais déjà, là, je trouvais qu’elle restait vague. Elle m’a parlé de son nouveau petit ami et je comptais bien la taquiner un peu là-dessus aujourd’hui, mais je crois que je vais m’astreindre. Elle joue avec sa nourriture et lève les yeux au ciel toutes les trente secondes. Je tente de capter son regard, mais comme pour nous punir, on nous a séparé, chacun à un bout de la table et pas dans le champ de vision de l’autre. Alors, je l’observe tout en tentant de participer à la conversation même si je me fiche parfaitement du fait que mon père n’arrive pas à tenir ses fleurs dans le jardin. Charlie a envie d’être tranquille et cela se voit comme le nez au milieu de la figure, alors pour une fois, je fais véritablement un effort pour discuter avec les autres membres de la famille afin d’attirer l’attention sur moi et non pas sur elle. Je parle de ma dernière mission oubliant bien de mentionner le fait que j’ai assisté à un accouchement il y a de cela deux jours. Accouchement de mon ex petite amie d’un bébé qui n’est pas le mien. Il ne faudra que quelques minutes pour que je me perde à nouveau dans mes pensées qui sont toujours diriger vers Eavan et sa fille. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi perdu dans ma vie et j’ai beau faire le malin, je suis en train de perdre pied petit à petit. Je suis tellement absorbé par mes pensées que je ne remarque pas qu’Erin est en train de chercher sa fille et que soudainement tout va exploser.
Ma sœur ne sait pas laisser sa fille tranquille. Elle ne sait pas interpréter les signes que renvoi Charlie. Non. Elle veut juste l’embêter, elle cherche la petite bête et un soupire s’échappe d’entre mes lèvres. « Erin… » Mais ma sœur ne m’écoute pas. Elle s’entête à vouloir faire parler Charlie. Son ton m’exaspère et pour retenir les répliques sanglantes que j’ai en tête, j’enfourne ma fourchette de salade dans ma bouche. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que Charlie perde patience. Elle a toujours tenu tête à sa mère, mais jamais je ne l’ai vu poser un regard aussi noir sur Erin. Et ces quelques mots qui sortent de sa bouche. Je suis enceinte. Un silence de plomb s’abat sur la table tandis que j’avale de travers et commence à m’étouffer. Je vois Charlie fuir la table et mon père me tendre un verre d’eau pour pas que je crève à table. Je tente de respirer correctement, mais remarque que ma sœur est prête à courir après sa fille et me lève d’un bond pour m’interposer. « N’y penses même pas. » - « C’est MA fille Cian ! » Je tousse une dernière fois et la fusille du regard. « On parle pas comme ça à SA fille, Erin. Tu voyais pas qu’elle voulait juste que tu lui foutes la paix merde ? » Je cri alors que ma mère se lève déjà. « Allons, les enfants calmez-vous. » Je soupire et finis par quitter le salon pour ne pas péter un câble.
Je m’attendais à devoir chercher ma nièce dans toute la ville et pourtant, je la trouve assise sur le perron. C’est en silence que je viens m’asseoir près d’elle. Je ne veux pas la brusquer. Dans mon dos, j’entends Erin gueuler à propos de moi et je tente de faire abstraction. « Celle-là tu nous l’avais jamais fait. » Je lâche un petit rire. « Ça a fait son effet en tout cas. » Le silence qui continue commence à me faire flipper un peu. Charlie fuit mon regard comme depuis le début du repas. J’ai l’impression qu’elle me fuit complètement, que nous sommes plus du tout proche comme nous avions pu l’être et je ne sais plus trop quoi dire ou quoi faire. J’ai soudainement peur que cela n’était pas qu’une vaste blague. « Charlie ? » Et toujours aucune réaction de sa part. « Tu disais ça pour faire rager ta mère hein ? » Je pose mon regard sur elle sans aucun jugement. J’aimerais juste comprendre.
When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine
Je cours, je me raccroche à la vie. Je me saoule avec le bruit des corps qui m’entourent.
Cian qui arrive, Cian qui reste là. Cian qui n’est jamais parti, qu’elle a seulement éloigné un peu de sa vie sans même le vouloir. Il n’aurait pas accepté qu’elle le laisse en dehors de tout ça et de toutes ces épreuves tout comme elle n’aurait pas aimé l’y associer parce qu’il a beaucoup de choses à gérer, lui aussi. Il a Eavan, il a Ailis. La blonde n’a aucune rancoeur envers elles même si elle ne pourra jamais totalement pardonner le mal qu’elle a fait à son oncle. S’il leur a pardonné alors elle peut le faire aussi. Il est père par procuration maintenant, père de coeur. Il prendra soin de ce petit bout d’être humain comme si elle était la chair de sa chair et il sera bon dans ce rôle, très bon même. Ce ne sera pas facile, le chemin est long et pentu, mais il y arrivera. Parce que c’est son oncle et que, contrairement à elle, il n’abandonne jamais rien et il réussit tout ce qu’il entreprend. Il a la hargne de réussir et d’atteindre des sommets toujours plus hauts, toujours plus escarpés. Il y arrive. Il réussit. Elle est tellement fière de lui et elle le regarde avec ces yeux attendris et ce quasi sourire. Heureusement qu’elle l’a entendu négocier (sans laisser sa mère argumenter) qu’il serait le seul à aller voir l’ado rebelle, parce qu’elle n’aurait pas supporter qui que ce soit d’autre assis à ses côtés contre le mur crépis plus qu’inconfortable. Ils sont bercés par le doux bruit des vagues et la douce voix de sa génitrice jurant de tous les tuer. La routine. « Celle-là tu nous l’avais jamais fait. » Rire gêné des deux côtés. Charlie aurait dû jouer la carte de la femme enceinte plus tôt, ça a eu un certain effet sur l’assemblée même si elle aurait aimé ne pas étouffer son oncle au passage. Il semble être le seul à s’en être vraiment soucié, le reste de la famille doit être heureux de pouvoir prendre plus de viande maintenant qu’il y a deux bouches en moins à nourrir. « Ça a fait son effet en tout cas. » Un petit sourire naît sur le visage de Charlie parce qu’il a ce don particulier de la faire rire même quand rien ne semble aller. Il ne se doute de rien, pourtant, mais il prend encore le temps de venir panser ses plaies. Il panse son corps entier, ne sachant réellement où cibler. Son coeur, son âme. Voilà où se trouve la plaie béante, enfouie au milieu de son corps. Pourtant même si c’est avec lui qu’elle se sent le plus à l’aise, elle n’en est pas encore au stade de pouvoir tout lui raconter sans aucun filtre. Elle a encore et toujours besoin de ce moment pendant lequel il la rassure et lui dit que rien de mal ne pourra leur arriver. C’est faux, oui, mais elle se complaît à le croire. Encore et encore. Cette fois ci au moins elle sait que Cian ne voudra pas aller casser la gueule de qui que ce soit et cela la rassure infiniment. « Charlie ? Tu disais ça pour faire rager ta mère hein ? » Les yeux de la jeune femme se posent dans ceux de son oncle un instant alors qu’il commence réellement à paniquer. Il comprend. Il sait qu’elle aime pousser sa mère à bout mais qu’elle a des limites. Il sait que partir ainsi du repas de famille équivaut à une lapidation pour la semaine prochaine, qu’il ne faut le faire qu’en cas de force majeur. Comme une grossesse, par exemple. La jeune femme attrape un bras de son aîné, pose la tête sur son épaule, laisse sa mâchoire s’enfoncer dans son os sans se plaindre de l’inconfort évident de la chose. “On l’appelle comment du coup, l’oncle de la mère ? Du point de vue de l’enfant ?” Elle réfléchit sérieusement à cette question soudainement cruciale à laquelle elle n’avait jamais osé penser. “Je suis vraiment enceinte, Cian.” la sentence tombe, la jeune femme tente de l’adoucir au maximum en prenant un ton aussi doux que possible. “C’était pas supposé être annoncé comme ça. J’en suis à neuf semaines.” Cette manie incorrigible de compter en semaines lorsqu’il s’agit de grossesse, tout ça pour faire d’innombrables calculs. Elle en est à deux mois et des brouettes, voilà ce qu’il faut retenir. Deux mois et des brouettes pendant lesquels elle n’a pu voir Tim qu’une seule et unique fois. C’est peu. Bien trop peu. “Je ne voulais pas t’en parler avant parce que je n’étais pas certaine de vouloir le garder. T’es un des premiers au courant, je suis pas encore rodée à l’exercice de l’annonce, désolée je crains.” Elle rigole doucement mais franchement cette fois ci.
Atlas Siede
la chute du capitaine
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
Cela fait des années que la relation entre ma sœur et sa fille ne cesse de se détériorer. Petit à petit, de manière presque sournoise, parce qu’Erin ne cherche pas à comprendre Charlie. Jamais. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’elle reproche à sa fille. Ce qui ne va réellement pas entre elles. Mais aujourd’hui, je crois que l’on a atteint un nouveau palier dans cette relation explosive. Erin a été trop loin et comme par esprit de vengeance, ou tout moins ce que je crois l’être, Charlie annonce qu’elle est enceinte. Comme cela. De but en blanc. Une énième provocation. Une énième preuve du fait que notre famille est bien trop bancale. Charlie s’enfuit et encore une fois, je m’interpose. Hors de questions qu’Erin aille la chercher après ce qu’elle a pu lui dire. Et bien entendu, ma sœur s’emporte, elle s’enflamme. Jamais elle ne supportera l’idée que je sois celui qui réussit à comprendre sa fille, celui qui est si proche d’elle. Alors, on se hurle dessus, le temps que notre mère intervienne. Comme si nous étions deux adolescents. Cela a toujours été comme cela entre nous, mais c’est de pire en pire depuis quelques années. On ne se comprend plus, mais pour nos parents, on continue à venir aux repas de famille, à faire semblant. Et comme toujours, je la laisse crier préférant partir chercher Charlie.
Je n’ai pas à la chercher bien longtemps, pour une fois je la trouve simplement assise sur le perron. Et si habituellement, elle se met immédiatement à rire en me proposant que l’on se tire de là, aujourd’hui tout semble si différent. C’est en m’asseyant à ses côtés que je réalise, véritablement, que je ne l’ai pas vu depuis si longtemps. Quelque chose d’anormal pour nous. Et petit à petit la panique commence à me gagner. Et si ma nièce m’avait délibérément évité ? Et si l’annonce qu’elle venait de faire n’était pas uniquement pour faire rager sa mère, mais que cela n’était que la stricte vérité. Je vois bien qu’elle est mal à l’aise. Ses yeux finissent par rencontrer les miens et doucement, je sens que ma crainte est en train de se confirmer. Sans un mot, Charlie s’accroche à mon bras et pose sa tête contre mes épaules. Un silence et elle annonce. Elle est véritablement enceinte. Je sens mon corps tout entier se tendre. Ma nièce est enceinte… Soudainement, un million de questions me traverse l’esprit, mais je reste calme. Je ne dis rien. Peut-être pendant trop longtemps car Charlie finis par s’excuser, mais ce n’est pas ce que je retiens. Elle ne voulait pas me le dire, parce qu’elle ne comptait pas le garder. Elle ne voulait pas me le dire. « Tu pensais avorter seule ? » C’est plus fort que moi, je suis obligé de poser la question. Je nous pensais plus proche que cela. Je pensais qu’elle me faisait réellement confiance. Une nouvelle claque en pleine gueule, comme si je n’en avais pas assez pris en ce moment. Puis je réalise… Je me rends compte que ce n’était pas la première chose à dire. Mais que dire ? Je dois la féliciter ? Lui demander qui est le père ? Lui dire que je serais toujours là pour elle ? Je n’en sais trop rien et je commence à flipper sans savoir pourquoi. « Je… Je sais même pas comment on appelle l’oncle de la mère du point de vue de l’enfant… » dis-je doucement et presque bêtement. C’est vrai ça. Ça va faire de moi un grand-père ? Gosh, non. Absolument pas. Surtout pas. Dans la maison, je n’entends plus aucun bruit. Ils sont repartis à leur repas, comme si de rien était. Puis je sens Charlie qui s’accroche encore à moi sans avoir décollé sa tête de mon épaule. Je soupire quelque peu et viens embrasser le haut de son crâne. « Tu sais que je serais toujours là pour toi, hein ? Sans jugement, jamais… » J’ai besoin de lui répéter cela, pour qu’elle s’en rappelle, qu’elle ne l’oublie jamais. « Je… Je sais pas réellement quoi te dire là de suite, je… J’ai un million de questions et en même temps, je m’inquiète déjà beaucoup trop pour toi et pour… Pour ce bébé. » Je souris un peu et serre sa main dans la mienne. « On se tire ? »
When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine
Le bras qu’elle tient qui se tend subitement et la culpabilité qui envahit la blonde aussitôt. Elle a tout arrêté avec cette grossesse, du début à la fin, et elle continue de tout faire foirer. Cian va se faire mille idée qui seront toutes fausses et pourtant il aura raison de les croire. Elle aura beau tenter de le raisonner et de lui expliquer son point de vue à elle, cela semble peine perdue et elle n’a aucune raison de lui en vouloir. Elle ne pourrait pas lui en vouloir alors qu’elle vient de lâcher cette bombe en plein milieu d’un repas de famille, aux prémices d’une prise de tête avec sa génitrice. Il l’a appris à la volée, en même temps que tout le monde, toutes ces personnes pour qui elle ne ressent rien de positif. Cian est là pour elle depuis vingt quatre ans et voilà comment elle le remercie ; en faisant comme s’il n’avait pas une place si particulière dans son coeur. Il est son heros et son confident de la première heure et la jeune femme qu’elle est devenue ne cesse de continuer à le tourmenter, encore et encore et encore. Il mériterait bien mieux qu’elle comme nièce, parce qu’elle est vraiment nulle dans ce rôle et qu’elle n’arrive jamais à doser ses révélations. “Oui.” Elle annonce, répond avec franchise. Oui, elle pensait avorter seule et ne jamais mettre personne au courant de cet enfant qui aurait grandi un simple instant dans son corps. Seul Kane l’aurait su, parce qu’il a été impossible pour elle de cacher ses vomissements journaliers pendant plusieurs semaines. Léo n’aurait pas su. Tim n’aurait pas su. Cian n’aurait pas su. Ni eux, ni personne d’autre, parce qu’elle pensait naïvement que cette expérience n’allait rien changer pour elle et qu’il n’y avait donc nullement besoin de les importuner à nouveau avec tous ses problèmes. Charlie ne voulait pas les ennuyer à nouveau alors qu’elle s’est déjà tant confiée à propos de ses problèmes avec John. Il avoue ne pas savoir quoi lui répondre à propos du titre que lui donnera cet enfant à venir et elle se contente de rigoler doucement, dans un souffle. Il est certainement gêné et se raccroche à ce qu’il peut, c’est à dire à pas grand chose. “On te créera un super surnom de toute pièce, alors.” Parce qu’il n’a pas besoin de s’exprimer par des mots pour savoir qu’il n’a pas envie d’être le papi de l’histoire. Il ne peut pas être le père par procuration de l’enfant d’Eavan et le grand père de celui de Charlie. Ca fait beaucoup d’enfants à gérer, tout ça, et peut être que cela facilitera tout ce qu’il pourrait se passer dans les années à venir. Le simple baiser sur le haut du crâne de Charlie la rassure et elle se permet de fermer les yeux un instant pour souffler. “Je sais Cian, ne t’en fais pas. C’est bien pour ça que tu es le premier que je mets au courant et … j’aurais voulu que ça se passe autrement, oui.” Sans toutes ces personnes autour d’eux, tous ces inconnus à qui elle ne confierait jamais sa vie. Ses doigts osseux s’enfoncent une ultime fois dans l’avant bras de son oncle, sans jamais lui faire mal. Elle a simplement besoin de le savoir proche d’elle parce qu’il est le premier à être mis au courant et elle n’a aucune idée de comment se passent ce genre de choses, ni même si elle est en train de lui annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle. “J’ai aussi un million de questions et de l’inquiétude pour deux, alors je crois qu’on est dans le même bateau.” Plus ou moins. A peu près. Elle a envie de croire qu’il y a toujours espoir pour qu’elle ne coule pas. Quelle folie cet espoir. “Mais, ouais, on s’tire.” Elle n’attend pas qu’il la force à partir puisque c’est tout ce dont elle avait envie, quitter cette maison de malheur et ces personnes de malheur ; partir pour ne jamais revenir parce qu’ils sont tous néfastes pour elle. “Je viendrai plus. Ca sert à rien, ça finit toujours comme ça et j’en ai marre.” Voilà au moins une bonne résolution qu’elle ne risque pas encore de regretter aussitôt. Ne plus aller à la rencontre de cette famille qu’elle déteste et ce de manière hebdomadaire, c’était beaucoup trop lui demander. Maintenant qu’elle se sait à vif, elle ne pourra pas en supporte davantage. “Mais on continuera à se voir, hein. Une journée ça ne va pas suffire pour répondre à ton million de questions.” Elle ose sourire à nouveau, redevenir elle même maintenant que plus personne ni aucun secret ne l’étouffe. “Mais on va bien. Lui et moi. Ou elle, je ne sais pas vraiment. Mais bref, on va bien.” Un nez qui s’allonge et les mensonges qui recommencent aussitôt.
Atlas Siede
la chute du capitaine
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
Assis sur ce perron, j’ai l’impression de prendre un coup de vieux monumental. Charlie s’accroche à moi comme à une bouée de sauvetage tandis qu’elle énonce une vérité crue et brutale. Oui. Un oui qui me secoue de l’intérieur. Elle pensait vivre ça seul, sans jamais m’en parler. Je sais qu’elle a ses secrets. Jamais je ne lui imposerai de ce confié à moi, mais savoir qu’elle ne m’aurait jamais parlé de cela… C’est un coup de dur. Je ne sais que je n’ai pas réellement été présent pour elle ces derniers temps. Je sais que j’aurais pu faire mieux, que je n’aurais pas dû me renfermer dans mes problèmes. Je pensais trop à moi et pas assez aux autres. Aujourd’hui, je m’en veux plus que jamais. Je n’avais rien vu. Bien sûr que j’avais trouvé Charlie distante, un peu secrète, mais je m’étais ça sur le compte de son âge, de ce qui s’était passer avec son ancien petit ami. Je la laissais vivre sa vie. Si j’avais su… Elle s’accroche à moi et je fais tout pour ne pas flancher, pour rester à flots. Pour elle.
Elle s’excuse, ma nièce. De m’avoir annoncé cela au milieu d’une dispute avec sa mère. Je le sens dans ses paroles, dans son regard, elle ne voulait pas que ça se passe comme ça. Et comme pour détendre un peu l’atmosphère, on plaisante sur la manière dont ce bébé pourra m’appeler. Une nouvelle claque pour moi. Je viens de rencontrer un petit bébé qui aurait pu être mien, mais qui se contentera probablement de m’appeler tonton. Voilà que déjà, il faudra me trouver un nouveau surnom. La nouvelle a du mal a passé. Ma nièce est enceinte. « Qu’importe comment ce bébé m’appelle, je serais toujours là pour vous. » Je me dois de lui rappeler, en boucle s’il le faut. Je ne suis pas comme eux, je ne suis pas sa mère. Je ne la jugerai jamais et elle pourra toujours venir sonner à ma porte, quoiqu’il arrive. Toujours. Je lui en ai fait la promesse le jour de sa naissance et je compte bien faire la même chose avec son enfant. « Je te l’ai promis le jour de ta naissance et je ferais exactement la même chose quand ce petit bout viendra au monde. » Je viens de le faire pour Ailis également. Je ne suis pas le père de Charlie. Je ne suis pas le père d’Ailis. Je serais toujours l’oncle un peu fun. Le rôle de ma vie, il semblerait.
Les questions fusent dans mon esprit, mais je ne veux pas évoquer tout cela sur ce perron. Non. Erin pourrait débarquer à tout moment et vu ce que je viens d’apprendre, je ne suis pas prêt à l’affronter elle aussi. Une chose à la fois. Alors, on se lève, tournant le dos à cette maison. Charlie finis par prendre une décision… Définitive. L’espace d’un instant, je serais tenté de lui dire que c’est une mauvaise idée, que cela finira par passer. Puis je pense à tous ces repas ratés, au fait que l’on s’oblige toujours à venir et que l’on finit toujours par tous se prendre la tête. Je jette un coup d’œil à cette maison qui est si loin d’être ma maison d’enfance, si loin de mon pays. Je crois que Charlie est en train de prendre une sage décision, une décision que l’on aurait dû prendre depuis bien longtemps. « On reviendra plus. » Je lui tends ma main, un sourire rassurant sur les lèvres. Et elle me rassure elle aussi, à sa façon. « J’espère bien que l’on continuera à se voir. Bien plus régulièrement d’ailleurs. » Mais je ne dis rien de plus. On verra tout cela plus tard. Lorsqu’on sera tous les deux dans un endroit où l’on se sent bien.
Par habitude, je nous conduis au bar où l’on terminait souvent nos dimanches. Je manque presque de m’engouffrer dans le parking avant de réaliser que si c’était déjà moyen d’y emmener sa nièce bien plus jeune, c’est encore plus contestable d’y emmener une femme enceinte. Alors, je continue ma route, prenant une toute autre direction. Je finis par garer ma voiture sur le parking de mon immeuble. Ici, on sera bien, je le sais. C’est en silence que l’on monte jusqu’à mon appartement. Une fois à l’intérieur, je me tourne vers Charlie. « Tu veux manger quelque chose, t’a pas touché à ton assiette tout à l’heure. » Et je suis un peu paternaliste, mais c’est tout simplement plus fort que moi. « Ou une tasse de thé ? » J’aurais bien besoin d’un bon verre de whisky, mais je vais me retenir. Je verrais ça plus tard. Il va me falloir une bouteille, je le sens. On s’installe sur mon canapé et je regarde Charlie un instant. Ma nièce qui est devenue une femme sans que je ne m’en rende réellement compte. « Je… Je suis tellement désolée Charlie. » Et je vois bien qu’elle ne s’attendait pas à cela, mais lui fais signe de ne pas me couper. « J’ai… J’ai pas été vraiment présent pour toi ces derniers temps, trop obnubilé par ce qui se passait de mon côté. Et je suis désolé si t’as eu l’impression que tu pouvais pas te tourner vers moi. » Je me devais de lui dire ça, de lui dire que je vais faire mieux, que désormais, je serais véritablement là pour elle. « Tu veux me raconter un peu ? »
When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine
La jeune femme écoute les mots de son aîné avec autant d’attention que d’émotion alors qu’elle ne souhaite surtout pas le quitter. Ses mains frêles se resserrent encore un peu plus autour de son bras, son nez s’enfonce dans sa clavicule. Il est sa bouée de sauvetage en cet énième repas dramatique chez sa mère et le dernier. Sa décision est prise et c’est quelque chose qu’elle aurait dû décider bien avant. C’est beaucoup plus facile que d’éloigner Tim de sa vie ou de laisser entrer Kane dans la sienne. C’est la décision la plus naturelle qu’elle ait eu à prendre ces derniers temps, la meilleure aussi sûrement. Cian lui promet en parallèle d’être présent pour la naissance de cet enfant et elle sait qu’il est sincère, il peut même sentir les muscles de ses joues s’actionner et glisser sur sa peau. Elle a l’impression d’être revenue dix ans auparavant, de se sentir si petite face à ce tonton si grand et si fort. Certaines choses ne changeront décidément jamais. Elle n’a aucun mal à paraître faible face à lui, aucune honte non plus. Sa tête finit par se relever et elle tend sa main pour attraper la sienne, encore incertaine de ce qu’il vient de lui dire. Charlie s’attendait à toutes les négociations du monde pour qu’elle continue de venir, elle s’attendait à ce qu’il repousse cette discussion à plus tard ou à quoi que ce soit d’autre. Tout sauf ça. Pas à ce que sa décision devienne leur décision, qu’au delà de la soutenir il allait la suivre. Il sourit et elle fait de même. Ils seront ensemble. Éloignés de leur famille, mais ensemble, comme ils l’ont toujours été. Il n’a toujours été question qu’eux deux contre tout le reste de ces êtres humains partageant le même sang. La frontière a toujours été visible et la plaie béante. Ils ne font qu’acter les choses, enfin. Ils auraient dû le faire plus tôt, arrêter cette mascarade, cesser de se faire autant de mal. ”Bien sûr. On se verra sans que personne ne s’insulte ou ne reproche quoi que ce soit à l’autre. Et même pas une seule insulte. Ca nous changera de d’habitude.” Il lui a donné une force nouvelle, et peut être qu’elle est éphémère mais au moins elle lui permet d’ironiser à propos de leur situation et de leurs centaines d’horribles repas de famille et de leur hypocrisie à peine voilée. Au moins tout ceci est terminé maintenant et Charlie se contente de suivre Cian peu importe où il souhaite les amener. N’importe où sera toujours mieux que cette maison de malheur, laquelle elle ne veut plus rien avoir à faire avec. La jeune femme devient un stéréotype à elle même, sa tête posée sur la vite de la voiture et son regard perdu dans le vide. Il ne manque que la pluie et une musique triste et là elle serait a summum de la dépression ; si ce n’est pas déjà le cas. Cian sait désormais beaucoup de choses mais il est loin de tout savoir, et bien sûr qu’elle ne lui en veut pas du tout. La seule faute repose sur elle qui a décidé de vivre la plupart de ces épreuves seules sans jamais en parler à personne. Elle rigole dans un léger souffle lorsqu’elle reconnaît le parking de son immeuble puisqu’elle aurait dû se douter qu’il ne l’aurait pas amené dans le même bar que la dernière fois. Ou dans aucun autre bar du tout. Ce n’est pas parce qu’elle est enceinte qu’elle devient allergique aux bars (et pour cause, elle travaille dans l’un d’eux) mais pour aujourd’hui elle n’a pas la force de lutter. Aller chez lui est une toute aussi bonne idée, même si le chemin se fait dans un silence pesant qu’elle ne remarque quasiment pas. Ses pensées sont bien trop encombrées pour se soucier de si peu. C’est Cian. C’est elle. Ils se comprennent quoi qu’il se passe et ce bien au delà des mots. Son appartement lui fait respirer la sécurité et elle sent enfin ses muscles se détendre maintenant qu’elle est loin de Bayside et de tous les problèmes qui y sont liés. ”Je veux bien un thé, oui.” Qu’elle répond presque timidement en omettant de lui notifier ce qu’elle veut manger ; comme si elle pouvait encore avoir faim de quoi que ce soit maintenant. Peut être qu’il oubliera lui avoir posé cette question (très peu probable) et qu’il se contentera de lui faire un thé qu’elle mettra plusieurs dizaines de minutes à boire (très fort probable). Elle n’avait même pas envie de boire mais elle sait qu’elle doit lui concéder des choses pour que cette journée fonctionne. Au moins finit-elle par se laisser tomber lourdement sur le canapé, son oncle et son regard inquiet à ses côtés. Il s’excuse et seul son geste de la main incite Charlie à ne rien dire, elle qui voudrait pourtant lui crier qu’il n’a aucun tort. ”Cian … J’ai … J’ai jamais eu cette impression là. Je sais que je peux tout te dire, mais parfois j’ai simplement pas envie d’en parler. A personne. Et ça n’a rien à voir avec ce que tu as fait (parce que tu n’as rien fait de mal), tu ne peux pas t’excuser pour tout ce qu’il s’est passé avec Eavan ou le bébé, au contraire … T’étais là pour elles et c’est le principal, vraiment. Je ne t’en veux pas alors ne sois pas aussi dure avec toi même.” Elle a adopté une voix plus douce et quasi maternelle, a tenté de faire au plus court alors qu’elle aurait pu lui faire un discours interminable. Elle ressent le besoin de lui dire tant de choses, le même besoin de lui prouver qu’il est le meilleur membre de sa famille sur lequel elle puisse compter.
Il donne à Charlie l’opportunité de tout lui résumer et elle garde la bouche ouverte un instant sans qu’aucun mot ne puisse en sortir. Outch. ”C’est … compliqué.” Et elle n’a pas le droit de se contenter de ça, pas après tout ce qu’il a déjà fait pour elle. ”Il y avait cet homme que j’aimais beaucoup, cet hiver. Et … il y en avait un autre que je pensais beaucoup aimer aussi. Le premier m’a fait comprendre qu’il aimerait qu’on tente quelque chose et je sais pas, j’ai paniqué. Je l’ai fait fuir, il est parti à l’armée, pendant deux mois … A cause de moi. Seulement à cause de moi. Je lui en ai énormément voulu pour ça et entre temps Kane est devenu mon petit ami. C’est assez compliqué entre nous, souvent, mais je l’aime énormément.Mais alors, quel est le problème, Charlie ? ”Sauf que … le bébé … n’est pas de lui. Et c’est pour ça que je pensais avorter, au début. Je n’aurais pas été capable de l’élever sans savoir ce qu’il en est de son père, tu vois … Mais il est revenu il y a quelques semaines. Et ça a été difficile, mais maintenant je sais qu’on pourra l’élever ensemble ; même si ça sera toujours compliqué. Il est avec une fille, de toute façon, et moi avec Kane. Chacun vit sa vie maintenant.” Chacun vit sa vie parce qu’il ne l’a pas choisie et qu’il l’a abandonné, voilà pourquoi chacun vit sa vie et pourquoi elle a tant de mal à être heureuse maintenant. Même si Kane reste toujours là. Il n’est pas Tim. Il ne pourra jamais le remplacer et ce peu importe à quel point elle l’aime. "Voilà. Tu sais tout."
Atlas Siede
la chute du capitaine
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
Je devrais lui dire de ne pas prendre cette décision à la hâte. Je devrais être le plus raisonné des deux. Lui dire de penser à tout cela une fois calmer, dans quelques heures, dans quelques jours. Je devrais lui dire de penser à sa mère, qu’un jour les choses finiront par s’arranger entre elles. Pourtant, j’en suis incapable. Cela fait des années que je regarde ma sœur enchaîner les faux pas avec sa fille sans jamais chercher à la comprendre. J’ai essayé d’en parler avec elle, de lui demander de prendre le temps pour nouer des liens avec Charlie, mais elle préférait toujours ses chevaux. Je ne voulais pas qu’on en arrive là, mais il faut croire que nous avons atteint la limite. Je devrais retenir Charlie encore un peu, mais je suis tout aussi fatigué qu’elle de ces repas interminables qui finissent toujours en dispute. Il faudrait régler le conflit, mais cela ne se fera pas en une seule fois et je pense qu’on a tous besoin de mettre des distances. On verra plus tard, pour le reste. Au moins, Charlie me promet que l’on continuera à se voir tous les deux. C’est tout ce que je demande, garder le lien avec elle. « On sera au calme, juste tous les deux. » Je lui souris tendrement alors que l’on quitte ce perron sans même se retourner. Je sais que je finirais par revenir, mais cela prendra du temps.
C’est sans un mot que je finis par nous conduire jusqu’à chez moi. Je ne sais pas vraiment si Charlie avait envie de venir ici. Je ne veux pas la forcer, pourtant, on a encore besoin de discuter tous les deux. Chez moi, on sera bien. Personne ne viendra nous déranger et je sais qu’elle aime venir ici. Tout du moins, c’était le cas avant. Je lance la bouilloire pour lui faire un thé et sans rien dire sort un paquet de ses gâteaux favoris. Surtout, je viens m’asseoir auprès d’elle pour m’excuser. Et bien entendu, elle me fait comprendre que je ne devrais pas. Je sais qu’elle ne voulait parler de tout cela à personne. Je le devine et surtout, je le comprends, mais un sourire viens se dessiner sur mes lèvres. « Tu verras quand tu deviendras maman. On pense toujours mal faire, on voudrait toujours pouvoir faire mieux, pouvoir faire plus et surtout, on aimerait vous enfermer dans du coton à jamais. » Je sais que je ne suis pas son père, que je ne devrais la surprotéger comme cela, mais c’est tout simplement plus fort que moi. Je n’ai pas d’enfant, mais j’aime Charlie comme si elle était ma progéniture. Je déteste voir ma nièce aussi triste, aussi mal dans sa peau. Je me déteste de l’avoir si longtemps laisser seule pensant qu’elle pouvait tout gérer. J’ai été trop violent avec son ancien petit ami et je ne voulais pas reproduire les mêmes erreurs, je ne voulais pas qu’elle me renie à jamais, alors je l’ai laissé tranquille. Aujourd’hui, je me dis que j’aurais dû continuer à être chiant même si je sais que cela n’aurait rien changer. Je m’en veux de ne pas avoir été assez présent et quoiqu’elle dise, cette idée ne me quittera pas.
Et elle finit par tout me raconter. Je ne l’interromps pas, je la laisse dire tout ce qu’elle souhaite. C’est un peu brouillon, mais très rapidement, je finis par comprendre que ma nièce se trouve dans une situation qui, sur certains points, ressemble étrange trop à la mienne. Amoureuse de deux hommes, enceinte de l’un d’entre eux, mais en couple avec le mauvais. J’en ai mal à la tête et mal au cœur. Elle pense qu’elle va pouvoir élever ce bébé avec le père et son petit ami actuel. J’en ai la nausée tellement j’ai l’impression d’avoir Eavan en face de moi. « Je… » Et en réalité, je ne sais pas quoi dire. Alors, je me lève et vais lui préparer une tasse de thé, pour gagner du temps, pour faire semblant. Je n’en sais trop rien. J’ai soudainement la sensation que tout va bien trop vite dans ma tête. Si je suis incapable de me sortir de ma propre situation a bientôt quarante ans comment est-ce que je peux être confiant pour ma nièce qui est encore un bébé ? Alors, je me perds dans mes pensées et j’ai l’impression que le silence ne fait que s’étirer avant que je revienne dans le salon avec ma tasse de thé et mon paquet de gâteau. Mon regard croise finalement celui de Charlie et je tente de lui sourire quelque peu. « Fais… Fais attention à toi, Charlie. » C’est stupide, bien trop simpliste, mais c’est tout ce que j’arrive à dire sur le coup. J’ai soudainement très envie de changer de sujet, mais après tout, c’est moi qui l’ai amené ici pour que l’on discute. Je peux pas juste dire que j’en ai marre, que je n’en peux plus de ces situations à la con et que je voudrais ne plus jamais entendre ce genre d’histoire. « Comment tu vas toi ? » C’est le plus important pour moi. « Ne me dis pas que ça va. Je connais ce genre de situation, ça ne va jamais. On essaye de se persuader que tout va bien, que l’on gère parfaitement la situation, mais dans le fond ça va pas… » Non ça va pas. Je transpose probablement un peu trop, mais comment ne pas faire autrement ? Je voudrais lui dire de ne pas se lancer là-dedans, mais c’est déjà trop tard. Je passe une main sur mon visage et soupire longuement. « Pardon. Tu… On est différent. Je mets les pieds dans le plat, mais… C’est… C’est bien trop similaire. » It hits too close to home. Mais, oui on est différent et peut être que pour elle tout se passera à merveille. « Mais tu dis que c’est compliqué avec Kane. Compliqué comment ? » Ça, je suis obligé de demander, il y a eu John et je ne pourrais jamais ne pas m’inquiéter. « Il n'accepte pas la situation, c’est ça ? » Et qui pourrait lui en vouloir ? Qui se sent assez fort pour élever un bébé qui n’est pas le sien avec la femme qu’on aime. Des hommes le font, mais c’est une étape à franchir et ce n’est pas si facile que cela à accepter.
When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine
Prendre cette décision de partir sans ne jamais revenir a été la chose la plus naturelle et la plus sensée que Charlie ait faite ces derniers mois. Elle vient de mettre fin à des mois si ce n’est des années de tourment sans fin et sans objectif aucun. Elle venait parce que c’est ce que font les familles normales, elles se retrouvent autour d’une même table, partagent un repas et échangent d’agréables anecdotes pour continuer à garder ce lien familial si cher à tant de personnes. Charlie, elle, n’a jamais réellement connu ça. Elle n’a pas connu de parents qui s’aimaient, de compliments sortis de nulle part pour lui dire qu’elle est belle et qu’elle est forte et que si elle le voulait elle pourrait accomplir n’importe quoi. On lui disait seulement qu’elle aurait pu faire plus, faire mieux. On lui disait de prendre exemple sur untel ou untel, de faire comme lui au lieu de dessiner des maisons sur des feuilles de papier parce que ce genre de choses ne la mènera nulle part. Elle aura essayé d’être suffisante pendant vingt trois ans mais le stade de la nouvelle année aura été décisif. Il est grand temps de mettre fin à cette mascarade, de ne garder que le seul lien familial qui compte réellement à ses yeux : son oncle. Alors, oui, bien sûr qu’elle continuera à le voir et à lui parler. Plutôt deux fois qu’une. Ils n’ont pas intérêt de s’éloigner, pas eux.
Au moins elle se sent en sécurité chez Cian, elle se sent chez elle. Elle sait que ce lieu pourrait la protéger de tous les maux, qu’il pourrait l’accueillir à n’importe quel moment si elle en ressent le besoin ou simplement l’envie. Elle le sait parce qu’elle serait prête à tout pour lui et que c’est réciproque. Ils sont liés since day one, par les sentiments encore plus que les liens du sang. Au moins, son discours sur la maternité la fait sourire. Jamais elle n’aurait cru parler de ce sujet là avec lui - encore moins aussi tôt dans son existence ; mais il sait toujours trouver les bons mots. Peut être que rien de toute cela ne la rassure réellement mais au moins elle sait qu’il sera toujours là si elle a besoin d’elle, même si elle aimerait lui prouver que pour une fois elle peut se débrouiller seule et élever cet enfant fièrement. Elle aimerait seulement lui prouver qu’elle n’est pas sa mère et qu’elle fera tout bien mieux qu’elle, à commencer par tisser un lien avec la chair de sa chair. Alors oui, bien sûr qu’elle l’enveloppera dans de bien trop nombreuses couches de vêtements en plus d’un peu de papier bulles, mais elle ne manquera jamais de lui prouver à quel point elle l’aime. Ce n’est toujours pas évident pour le moment mais elle a encore sept mois pour apprendre à devenir quelqu’un de mieux. Et Cian aura un nouveau bambin à aimer d’ici peu lui aussi, parce que sa nièce se doute bien qu’il agira non plus en tant que père mais plutôt grand père à part entière - et qu’il détestera qu’elle l’appelle ainsi. Le futur la terrifie mais peut être qu’elle saura y apercevoir la lumière du soleil.
L’histoire enfin racontée, Charlie ne fait même plus attention à ses biscuits préférés posés sur la table. Elle se contente d’attendre la réaction de Cian, un geste de sa part, une parole, un rien qui pourrait lui dire qu’il n’a pas fait un avc en même temps qu’elle énoncait tous les faits. Elle a besoin de savoir qu’il est encore avec elle, même après tout ça. Surtout après tout ça. Alors quand il se lève et laisse sa phrase en suspens, le coeur de la jeune femme manque un battement. Elle prend peur, se dit qu’il va lui aussi l’abandonner parce qu’il en a marre de toutes ses conneries et bon sang qu’elle lui donnerait raison. Elle ne mérite pas d’être autant aimée et supportée alors qu’elle ne cesse de refaire les mêmes erreurs encore et encore. Pourtant, elle a toujours besoin de lui. Son poing se serre maintenant qu’elle ne peut que l’observer de dos, s’éloigner doucement du canapé pour se réfugier dans la cuisine. Elle ne sait pas quoi dire. Elle n’a rien à dire, de toute façon. Tout repose à nouveau sur lui, encore une fois, et e n’est que lorsqu’il revient à nouveau dans le salon qu’elle s’autorise à recommencer à respirer. Elle a ce regard d’enfant qu’elle n’a jamais perdu, celui qui attend les mots de l’adulte pour savoir si oui ou non elle vient de faire une bétise - et généralement, dans ce genre de moments, la réponse est toujours oui. Son oncle lui intime de prendre soin d’elle et la blonde déglutit lentement, comprenant à quoi (qui) il fait allusion. Sa bouche s’entrouve pour répondre le plus naturellement (et faussement) du monde un “ça va” alors qu’il lui demande comment elle va mais il commence à bien trop la connaître et contrecarre ses plans avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit. Fuck. Elle n’avait pas prévu qu’il joue autant la carte de la franchise, parce que quand c’est le cas ça fait toujours infiniment mal. N’importe quoi qui touche à Tim lui fait mal et ce sujet là est étroitement lié au beau brun. “T’excuse pas. C’est vrai que ça ne va pas vraiment pour le moment mais … ça ira. Un jour, tout ira bien.” Ca répond un peu à sa question ça, non ? Comment tu vas ? / J’irai bien. Elle joue sur les temps, elle joue avec n’importe quoi qui pourrait lui éviter de réellement énoncer à quel point elle va mal et à quel point elle ne s’est jamais sentie aussi mal. Elle a encore une fis dit adieu à Tim et cette fois ci les promesses de retrouveilles étaient bien trop lointaines et hypothétiques pour paraître réalistes. Elle est morte de l’intérieur et chaque nouveau jour devient une nouvelle souffrance ; voilà comment elle va. “Kane ?” Sa voix d’ingénue qui devient un peu plus aigue, légèrement surprise qu’il soit la première question de Cian. Il n’a rien d’un problème et bien au contraire, il est devenu son pilier salvateur. Ce sujet là n’a rien de réellement glissant, pour une fois. “Si … Il accepte. Il n’a pas sauté de joie et je le comprends, mais il veut rester.” A son plus grand étonnement. Il lui concède tout alors qu’elle ne tolère aucun faux pas de sa part. Heureusement au moins qu’elle finit toujours par lui pardonner même ses mots les plus blessants, ceux dont il pense chaque syllabe. Ils se blessent pour mieux se retrouver à chaque fois. “C’est juste compliqué parce qu’on est deux cons. Il n’est pas John, tu sais. Je comprends que t’aies peur mais … c’est arrivé une fois, ça ne fait pas de lui le représentant de toute la gente masculine.” Kane est le plus doux des agneaux qu’elle connaisse et elle sait que jamais il ne lèvera la main sur elle. Il l’a fait pour protéger Ariane quand Jet l’a attaqué et à ce moment là Charlie a totalement paniqué, c’est vrai, mais la situation n’avait rien à voir. Le comparatif entre les deux est totalement impossible. “Tu l’aimerais bien, je pense. Il est pompier, c’est un gars bien.” Sûrement un peu trop bien pour elle. Au moins l’argument du pompier devrait calmer les peurs de Cian, parce que c’est bien connu que seuls les bon gars sont des pompiers, pas les connards qui frappent la Terre entière. “Tu vas bien, toi ?” Qu’elle se permet de demander à son tour, espérant avoir distillé assez d’informations à son propos.
Atlas Siede
la chute du capitaine
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
Je ne sais pas vraiment à quoi, je m’attendais. Elle m’avait prévenu pourtant, la situation n’es pas simple. Pourtant, je m’attendais à une histoire de jeune devenu responsable trop tôt. Jamais je n’aurais imaginé que ma nièce se retrouvait dans une situation bien trop similaire à la mienne. C’est avec attention que je l’écoute me parler de son histoire. Comment son cœur balance entre deux hommes. Comment elle a effrayé celui qu’elle aimait, celui qui est le père de ce bébé qui est déjà en train de grandir en elle. Je me prends tout en pleine tête. Ma nièce n’est plus une enfant, elle est devenue une femme et elle semble mener sa barque de main de fer. Elle semble seulement. Je la connais moi Charlie, elle sait prétendre, il faut croire que c’est de famille. Elle garde la tête haute, mais je suis persuadé que dans le fond rien ne va. Je transpose probablement trop, j’en suis conscient, c’est juste plus fort que moi. Je me retiens de dire tout ce qui me passe par la tête, d’allumer toutes les alarmes, de lui dire de ne pas se jeter là-dedans à corps et âme. Je me retiens surtout d’aller fermer ma porte d’entrée à double tour pour la garder chez moi, l’envelopper dans une couverture et ne plus jamais la laisser sortir. Alors, comme pour gagner du temps, je m’éloigne un instant. Pour prendre le temps de réfléchir, pour ne pas laisser mon impulsivité prendre le dessus. Je vois bien que je l’inquiète, mais j’ai besoin de me poser un instant, pour ne pas foncer dans le mur. Je ne veux pas la blesser, pas paraître insensible. J’ai tellement envie de la protéger, de lui dire que tout ira bien même si je ne suis sûr de rien. Même si je sais à quel point, elle va s’abîmer, elle va se perdre. Je ne peux pas la surprotéger, cela ne fera que la faire fuir.
Je prends un instant, bidouille dans ma cuisine et finis par revenir près de Charlie qui m’attend nerveusement. Je m’assieds à ses côtés et viens doucement poser ma main sur la sienne, lui posant une question simple à la réponse pourtant si compliquée. Bien entendu, elle tente de prendre la gauche, de me faire croire que tout va bien, mais je ne suis pas dupe, loin de là. Malheureusement pour elle, je suis dans la même situation que son petit ami actuel. Malheureusement, je sais, je connais. Lorsqu’elle m’avoue que ça ne va pas, je sens mes doigts qui se resserrent autour des siens. « Je sais ma puce… » J’aime son optimisme malgré tout. Il est déguisé, j’en suis certain, mais pourtant elle sait qu’un jour tout ira mieux. Un jour. Elle ne s’arrête pas à aujourd’hui, contrairement à moi. D’ailleurs, on en vient à parler de son petit ami, le fameux Kane. Je suis obligé de penser à lui, de me mettre à sa place, d’avoir de l’empathie pour lui. Il veut rester. C’est plus fort que moi, un rire s’échappe d’entre mes lèvres. J’aurais aimé le retenir, mais j’en ai été incapable. De suite, je viens plaquer ma main contre ma bouche, surpris de ma propre réaction. Pourtant, je crève d’envie de dire à ce gamin de partir maintenant, de ne pas trop s’attacher et de partir. Pendant quelques secondes, je ne pense plus à ma nièce. Encore une fois, je transpose. « Pardon… » murmurais-je doucement. Je sonde le visage de Charlie. Je vois bien qu’elle l’aime son Kane, mais dans le fond, j’ai la sensation que ce n’es pas lui qu’elle veut à ses côtés, mais plutôt le père de son enfant, celui qui est parti, qui a fui. Eavan m’attend, moi, celui qui n’est pas le père. Charlie attend l’autre, celui qui est le père. C’est déjà une meilleure situation. Je crois. « Pardon Charlie… Je… Ton histoire n’est clairement pas la mienne, j’ai… C’est juste que je sais ce qu’il traverse ton Kane. » Je le sais vraiment. Ça brûle les ailes, ça fait tourner la tête et la chute sera des plus douloureuses. Et je me retiens de lui dire de ne pas se moquer de lui, de ne pas lui briser le cœur. Je me mords la lèvre et me concentre un peu plus sur Charlie, sur ma nièce. « Mais l’important, c’est que toi, tu ailles bien, que tu te sentes bien. » C’est tout ce qui m’importe. Qu’on prenne soin d’elle, qu’on l’aime à sa juste valeur. Pourtant, je panique encore. Je m’inquiète de trop. J’aurais aimé qu’elle n’est pas à vivre cela. « Mais me mens plus Charlie… Je suis là pour toi. Je sais que tu avais besoin de régler ça par toi-même, je le comprends parfaitement. Vraiment. Mais je peux pas m’empêcher d’être le tonton un brin trop protecteur, tu vois ? » Je ris nerveusement. « Je me retiens de te garder près de moi déjà, alors promets moi que tu me diras si tu as besoin de quoique ce soit, pour toi ou pour le bébé. D’accord ? Je maîtrise les nourrissons maintenant, et même les accouchements. » J’en ris, mais cela me serre le cœur. Et bien entendu, elle tente de dériver le sujet pour parler de moi. Perdu pour elle, j’ai encore bien trop de questions à lui poser. Je prends quelques secondes pour ne pas tout déballer en vitesse. « Tu as vu un médecin d’ailleurs ? Tu… Tu m’as dit neuf semaines hein, c’est ça ? T’as eu la première écho alors ? » Celle ou mon monde s'est écroulé. Cette fameuse échographie ou j’ai appris la vérité, que le bébé d’Eavan n’était pas le mien. Cette échographie qui fut mon pire cauchemar. Je frissonne juste en y pensant. « T’as arrêté de fumer hein ? Et le café aussi ! » Et voilà que je m’emballe, c’est plus fort que moi. « Ça va aller financièrement ? Je peux t’aider, tu sais, si t’as besoin. » Respire Cian. Je relève les yeux vers elle et serre un peu sa main dans la mienne. « D’ailleurs… Tu vis toujours chez ton ami-là… Le petit frêle ? »
When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine
La gorge serrée, elle aurait aimé être retournée quinze ans en arrière et avoir le droit de s’effondrer dans ses bras pour y pleurer et ne plus jamais en ressortir. Laisser ses larmes couler est tout ce dont elle rêve pour le moment, parce qu’elle aurait aimé ôter cette carapace à moitié dévorée par tout et rien. Sa carapace n’en a plus que le nom, elle ne la protège de rien et sert seulement à alourdir son corps déjà bien fatigué. La blonde ne s’autorise pas à montrer tant de faiblesse alors elle se contente de serrer encore un peu plus les doigts de son oncle quand les siens, la tête perdue entre ses épaules. Cette discussion n’est certainement pas comme elle l’avait imaginé même si elle sait qu’il fait de son mieux pour la mettre à l’aise. C’est une tâche impossible et son instinct revient à lui lorsqu’il rigole quand elle évoque Kane. Là encore, elle aurait dû apprendre à ne rien dire. Il est le Kane de l’histoire, celui qui est avec une femme qui ne porte pas son enfant, celui qui en aime une alors qu’elle en aime certainement un autre d’avantage. Personne ne devrait jamais avoir à être le Kane de l’histoire.
Les pieds de la jeune femme remontent sur le canapé et elle vient les cacher sous elle, pour prendre le moins de place possible dans cette pièce bien trop grande pour elle. Le monde lui même n’est pas adapté. Trop grand, trop dangereux. Un jeu qui n’en vaut pas la chandelle, une lueur à l’horizon qu’elle ne fait qu’entrevoir. ”C’est moi qui suis désolée Cian.” Pour Kane, pour lui, pour tous les maux du monde et ceux de tous les autres. Elle est sincèrement désolée d’absolument tout. Pour avoir été nulle comme nièce, comme fille, comme petite amie, comme première fois. Pour être nulle comme mum to be.
Cian finit par insister sur l’importance du bien être de Charlie avant tout et elle ne peut pas s’empêcher de rigoler faussement, dans un simple souffle. C’est la fausse vérité qu’elle se doit donc de garder à peu près réaliste face au reste du monde ; c’est vrai. Qu’elle va bien dans le meilleur des mondes, qu’elle va bien, qu’elle se sent bien. Le plus gros mensonge de sa vie, sûrement. Son monde est en train de s’effriter et de partir en lambeaux et elle est supposée amenée la vie dans ce genre de conditions là. ”Je pourrais te promettre n’importe quoi, tu le sais.” Pas sûr pour autant qu’elle tiendra toutes ses promesses, mais au moins elle aura essayé de tout son coeur et de toute son âme. Elle peut bien faire ça. Pour lui. Parce qu’elle lui doit beaucoup, si ce n’est tout. Maintenant qu’elle est adulte elle se doit de le délester d’au moins quelques un de ses fardeaux bien trop nombreux. Il n’a pas à s’occuper de la vie de sa nièce en plus de la sienne, il ne devrait jamais avoir eu à le faire non plus. Il est temps de remettre les choses à leur place.
Tentative de changement de discussion avortée, elle se contente d’afficher un sourire d’apparence alors qu’il recommence sa danse de tonton nerveux. ”Oui … On a entendu son coeur battre.” Qu’elle précise alors qu’il le sait sûrement déjà, parce qu’il a déjà assisté à une échographie avant elle. Elle sourit plus franchement alors qu’elle repense à cette fraction de seconde, après le moment gênant, avant le moment de haine. Résumé de sa vie. ”J’ai jamais fumé Cian … et je ne bois pas de café ni d’alcool non plus.” Ses mensonges s’enchainent avec une aisance déconcertante, les traits de son visages restant parfaitement normaux. Elle devient bien trop habituée au mensonge, décidément. Elle qui n’a jamais fumé a commencé lorsqu’elle a appris pour la grossesse et elle ne s’est pas non plus gênée pour boire sans changer aucune de ses habitudes. Il paraissait moins réel de cette manière là mais aujourd’hui elle s’est rendue à l’évidence et a arrêté de leur faire du mal à tous les deux. Elle voudrait vraiment être une bonne mère. ”Ca va aller financièrement. Ne t’en fais pas.” Son travail au Death before Decaf lui offre au moins quelques avantages en plus des potins sur toute la ville. ”Ouais, euh … Je vis plutôt chez Kane, maintenant … Enfin j’ai des affaires chez les deux et c’est pas très clair mais … Je crois que je vis chez Kane.” Villanelle, la définition même de l’instabilité.
"Tout va bien se passer, tu sais ? Plein de gens ont des enfants à mon âge et n'ont aucun problème. Tout ira bien." "liar" s'écrit peu à peu sur la peau de son front.
Atlas Siede
la chute du capitaine
ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8493 POINTS : 2140
TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidienCODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09)ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
J’ai soudainement l’impression de complètement échouer dans mon rôle d’oncle. Je suis en train de transposer. Sa vie avec la mienne. Certes, la situation peut paraître semblable, mais nous vivons tous les deux une histoire bien différente. Pourtant, c’est plus fort que moi. Je me mets à la place de son petit ami actuel et mon cœur se serre pour lui alors que je ne le connais même pas. L’espace d’un instant, mon cerveau mélange tout. Ce n’est plus Charlie que je vois en face de moi, mais Eavan. Et pendant quelques secondes, j’ai envie de hurler comme si l’histoire se répétait. Pourtant, je finis par prendre conscience que mon histoire n’est pas celle de ma nièce, bien au contraire. Charlie, elle, n’a rien cacher à son petit ami actuel, elle n’a pas menti, elle ne lui a pas fait miroiter une vie qu’il aurait pu aimer avoir. Vingt-quatre et bien plus intègre et réfléchie que ses aînés. Pourtant, elle s’excuse et je secoue la tête vivement. « Pourquoi tu t’excuses ma puce ? » Je sais pourquoi elle le fait dans le fond. Elle s’en veut de m’avoir rappelé mon histoire, elle s’excuse parce que j’ai été silencieux bien trop longtemps après son aveu et elle s’en veut. Elle s’excuse pour tout un tas de choses qu’elle n’a pas commisse. « Tu n’as rien fait de mal. » dis-je doucement tout en posant ma main sur son genou. Je vois bien que j’ai foiré avec mon silence et surtout avec cette comparaison de nos vies sentimentales. « Je sais que ce que tu vis est clairement différent de ce qui m’est arrivé. C’est… Ça n’excuse rien, mais c’est juste assez compliqué ces derniers temps et il faut croire que j’en garde un peu trop pour moi. » Un peu trop est clairement un euphémisme. Depuis huit mois, je garde tout pour moi. Mes proches sont au courant de l’histoire en général, c’est vrai, mais il est véritablement rare que je parle de mes sentiments, de ce que je ressens réellement. Il faut croire que c’est quelque chose que j’ai transmis à ma nièce. « Je crois qu’on n’est pas de la même famille pour rien. » ajoutais-je en riant un peu comme pour tenter de détendre l’atmosphère.
Je finis par prendre conscience que je ne lui ai même pas posé les questions de base, je ne sais pas si elle va bien, si son bébé va bien. Alors, je reprends mon rôle d’oncle protecteur et je la bombarde de questions. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’elle avoue qu’elle pourrait tout me promettre. Ça, je le sais bien et au fil des années, j’ai fini par apprendre que parfois elle le disait uniquement pour que je ne la questionne pas plus, pour que je la laisse tranquille. « Plus de mensonges alors. » dis-je doucement sans aucun jugement parce que je sais que je suis chiant la plupart du temps. Je suis bien trop protecteur avec elle et je le démontre encore une fois. La preuve, elle tente de me rassurer en quelques minutes avec des phrases qui feront bon genre. Je vois bien que quelque chose ne va pas, mais je n’ai pas envie de la pousser à me parler. Je ne veux pas la braquer. Après tout, elle vient de décider de ne plus voir sa mère, je ne veux pas être le prochain sur la liste. Pourtant, c’est tout simplement plus fort que moi, je sais qu’elle ne me dit pas tout. « C’est marrant… Tu mens aussi mal que ta mère. » Je ris un peu, nerveusement. « Tu fais la même petite moue qu’elle. » Autrement dit, elle est clairement grillée avec moi, que cela lui plaise ou non que je la compare à sa mère. Elles ne s’entendent pas, mais Charlie reste la fille d’Erin et elle a pris des traits de sa mère. Doucement, je viens caresser sa joue la forçant, juste un peu, à me regarder. « Je me doute que tout cela n’est pas facile pour toi ma puce. C’est nouveau, c’est beaucoup de changements d’un coup. » Dans sa vie, dans son corps et dans sa tête. Je n’ose pas imaginer tout ce qui est en train de la chambouler. Alors je tente juste d’être doux avec elle, mon pouce caressant doucement sa joue avant de reposer ma main sur son genou. « Et si tu as besoin de parler, de tout faire sortir, je suis là. » J’ai la sensation d’être un disque rayé, mais cette fois je ne m’arrête pas là. « Et quand je dis que je suis là, je suis là pour tout. Le beau et le moche. Si tu veux me dire que tu détestes être enceinte ou que tu ne sais plus quoi faire, que tu en a marre de tout. Si tu veux hurler sur ta mère, me dire que je suis qu’un gros con. Insulter la terre entière, pleurer toutes les larmes de ton corps ou juste passer un moment devant un film débile. Je suis là. Pour parler, pour me taire, pour te faire des câlins comme quand je rentrais de mission, te laisser dormir chez moi ou te foutre la paix aussi. Ça marche aussi. » Et une nouvelle fois, je ris un peu, pour évacuer un peu le stress et la nervosité. « Tout fonctionne en fait, mais tu n’es pas seule ma Charlie. » Jamais. Je lui ai promis après tout.
Et bien entendu, Charlie étant Charlie, elle m’assure que tout va bien. Tout va toujours bien avec elle, j’aimerais la croire, réellement, mais je m’inquiète tout de même. « Je sais que tu vas t’en sortir Charlie, je n’en doute même pas. » Je m’inquiète pour elle, mais je sais qu’elle fera une très bonne maman. « Ce bébé aura une maman super, je le sais. » Charlie n’a pas eu les meilleurs parents du monde et je sais qu’elle fera tout pour ne pas reproduire ce schéma qu’elle a vécu toute sa vie. Et ne voulant pas relancer le sujet en boucle, ne voulant pas qu’elle m’en veuille de lui être sur le dos constamment, je décide de changer de sujet. « Tu es sûr que tu n’as pas faim ? » Oui le tonton inquiet n’est jamais bien loin après tout. « On se fait une petite fin de journée film ? J’ai tes préférés quelque part dans un placard. » Ses préférés de lorsqu’elle était enfant, mais ça ne nous ferait pas de mal après la journée que l’on vient de passer. Et sans réfléchir, je finis par lui dire. « Tu veux voir une photo d’Ailis ? »
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La mâchoire serrée et les yeux plantés dans ceux de son oncle, Charlie se contente de l’écouter sans jamais n’avoir rien à ajouter à ses paroles rassurantes. Il s’excuse pour être trop investi dans cette histoire et faire les parallèles avec son propre présent mais elle ne peut bien sûr pas lui en vouloir. Elle fait tout ça en bien pire, en bien plus grave. Il s’excuse pour tous les maux qu’elle est la seule à causer et ça la ronge de l’intérieur. La vie de son oncle serait bien plus simple s’il n’avait pas à s’occuper de cette tête blonde là. Peut être même que si elle ne s’était pas mêlée à tout ceci alors il parlerait toujours à Erin. Si elle n’avait pas été là, il ne se serait pas fait mal à la main et il n’aurait pas été privé de vol. Si elle n’avait pas été là, tout se serait bien mieux passé pour son oncle et ce n’est un secret pour personne. Mais il a raison sur une chose : ils ne sont pas de la même famille pour rien. Ils partagent ce même adn les forçant apparemment à s’engouffrer dans de terribles histoires sans être capable de voir la lumière du jour ensuite. Pas pour le moment, du moins. A chaque jour qui passe le ciel est toujours aussi gris, triste, terne et nuageux et rien ne semble annoncer que le soleil réapparaîtra sous peu. Ou réapparaîtra, tout court. Elle est bien loin d’ici, l’optimiste petite Charlie. Bien, bien loin.
« Plus de mensonges alors. » Elle hoche la tête tout en sachant que rien ne changera pour autant. Elle ne lui mentira pas de front mais le ferra par omission, comme elle l’a toujours fait et comme elle continuera de le faire parce que telle est leur dynamique. Telle est la dynamique de Charlie envers toutes les personnes qu’elle apprécie et qu’elle ne veut pas importuner avec sa montagne de problèmes ; un pour chaque nouveau jour de l’année. Il a déjà bien assez à s’occuper de son côté et elle continuera à minimiser les dégâts de sa propre vie parce qu’elle sait déjà que rien n’ira en s’améliorant et elle ne veut pas à nouveau être celle que tout le monde plaint. Ce rôle ne lui convient plus. Même s’il découvre bien assez vite qu’elle est sciemment en train de lui mentir, elle ne se dérobe pas pour autant. Petite moue ou pas. Ses mains s’étendent à côté pour venir trouver une couverture qu’elle vient poser sur ses genoux regroupés sous elle. La jeune femme cherche un peu de chaleur là où elle peut en trouver, esquive les problèmes là où ils en ont marre de l’attendre. Elle hoche une ultime fois la tête lorsqu’il se porte volontaire pour qu’elle lui confie ses problèmes mais ils savent bien que les choses resteront comme elles étaient. Il n’y a plus d’Erin dans l’équation, c’est la seule chose qui a changé.
Pour lui faire plaisir, elle picore quelques biscuits tout en veillant à ne pas en mettre de partout dans son salon ; se sert du thé encore trop chaud alors que sa langue est déjà brûlée. Ses pieds se cachent encore un peu plus sous son corps et elle se fait minuscule sur le canapé, désormais entièrement calmée des événements de la journée. Elle accepte l’après midi films et les photos d’Ailis tout en pensant bien à ne pas lui préciser qu’elle a déjà vu le bambin à l’hopital. L’heure n’est plus aux disputes, seulement à un moment de répit. Et Charlie l’accueille avec grand plaisir, ses mains osseuses venant disparaître autour du bras de son oncle et sa tête se pose sur son épaule avec. Un moment de répit, juste un seul.