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 james e. + retrouvailles

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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyMer 10 Juin 2015 - 0:28

Ayant laissé Joanne en la très bonne compagnie de Sophia et Ben à la maison, je m'accorde une fin d'après-midi pour souffler à l'extérieur de ces murs. Habitué à passer mes journées au bureau, je me retrouve à travailler depuis chez nous afin de rester auprès d'elle. Et malgré la taille de la maison et du jardin, je me sens assez rapidement étouffer. Bien sûr, je suis heureux de pouvoir passer autant de temps avec ma compagne, la laissant se reposer pendant que je garde mon ordinateur sur les genoux et mon téléphone greffé à l'oreille. Je préfère être auprès d'elle plutôt qu'à la radio à m'inquiéter de la savoir seule toute la journée. Cela n'empêche pas mon besoin de prendre l'air. C'est ainsi que je me suis retrouvé à accepter l'invitation d'une amie styliste, bonne connaisseuse de mes goûts en matière de mode, organisant le défilé de quelques uns de ses poulains les plus prometteurs pour un comité réduit. Un bain de foule minimal, ainsi qu'un agréable spectacle pour les yeux, histoire de montrer que je suis toujours en vie après le long silence que j'ai maintenu pendant l'hospitalisation de Joanne. Le rendez-vous est donné dans un de ces endroits étranges que les organisateurs événementiels ont le chic de dénicher pour ce genre d'occasion : une sorte d'entrepôt laissé à l'abandon depuis quelques temps, non loin de la côte, les baies vitrées laissant voir l'océan à perte de vue ; la rouille luisant du sol au plafond, les vieux câbles et tuyaux jonchant le sol bétonné, le moindre son se répercutant en échos dans ce vaste espace haut de plafond. Très grunge, très « hype », le genre qu'aiment bien se donner tous les jeunes qui débutent dans n'importe quel domaine artistique. A mon arrivée, je ne peux pas m'empêcher de rire, amusé par ce décor fort naïf à mes yeux. Mais on ne peut pas en vouloir à des personnes ayant tout à prouver que de vouloir jouer la carte de l'originalité. Au milieu de l'endroit, un simple tissu blanc posé au sol figure le podium. Un autre immense drap clair est tendu d'un bout à l'autre de l'entrepôt, le divisant en deux. De l'autre côté, les ombres se mouvant à contre-jour laissent deviner les mannequins enfilant leurs tenues et les stylistes effectuer les dernières retouches dans une folle effervescence -une agitation contrastant terriblement avec la tranquillité de ce côté du tissus, les uns et les autres parlant à peine en s'installant sur les bancs de fortune placés de part et d'autre du chemin blanc. Nous sommes une cinquantaine de personnes présentes, dont un certain nombre de journalistes envoyés par des revues de mode. Mon amie styliste, Donna, me fait signe, et je m'assied auprès d'elle, au premier rang. Place de choix, enviée, dont j'avoue me délecter. Quelques unes des pièces présentées présentent un réel intérêt, la plupart laissent deviner l'amateurisme qui se cache derrière les coutures, d'autres arrachent d'irrespectueux -mais irrésistibles- rires quelque part dans l'assemblée. A mon oreille, Donna ne cesse pendant tout le défilé de me glisser remarques et détails au sujet des habits. Sa conversation est toujours d'un enthousiasme frôlant l'euphorie permanente, mon sourire ne me quitte pas. Mon regard, lui, passe de mon amie aux mannequins. Et, suivant le passage d'une pièce dont il me vient immédiatement l'idée de faire l'acquisition pour Joanne, mes yeux tombent sur une silhouette familière de l'autre côté de la piste en tissus. Je sais que je ne rêve pas, pourtant je doute ; cela pourrait-il vraiment être mon ancien ami James, juste en face de moi ? Le défilé ayant prit fin, nous sommes invités à passer de l'autre côté du rideau, dans les loges et dressings improvisées des mannequins où nous attend un buffet. C'est au milieu des jeunes femmes longilignes, pour la plupart encore en sous-vêtements, ôtant la pièce présentée ou enfilant leurs tenues de tous les jours, que nous sommes supposés discuter tout naturellement. J'ai l'impression d'être le seul coincé d'aristocrate anglais que cet environnement met mal à l'aise. Je ris nerveusement à à peu près tout ce qu'on me dit, faisant mon possible pour rester focalisé sur mes interlocuteurs plutôt que sur les demoiselles à moitié nues qui circulent comme si de rien n'était. Comme toujours, on me propose du champagne une demi-douzaine de fois, et c'est autant de refus essuyés avec politesse. En pleine discussion avec Donna, je remarque le retour de la silhouette familière près du buffet. Décidé à savoir s'il s'agit bien de James, je pose une main sur l'épaule de mon amie et me penche à son oreille afin de terminer notre conversation à son oreille. « Est-ce que tu pourrais m'avoir la robe blanch- « Ecru. » « Oui, pardon, ''écru''. Celle que j'avais remarqué au début du défilé. » « Avec les épaules dénudées et la jupe rouge ? » « Exactement. Je compte sur toi pour me négocier ça, d'accord ? Tu me la mets de côté, je la récupérerai avant de partir. Maintenant, je te prie de m'excuser, je dois t'abandonner. » Elle acquiesce d'un signe de tête et ne tarde pas à trouver la créatrice en question. Pour ma part, je rejoins le jeune brun à l'autre bout de la salle. « James ? » Il se retourne. C'est bien lui. Plus âgé, bien entendu, les cheveux plus longs qu'à l'époque de notre dernière rencontre. Mais il n'a pas réellement changé. « Je pensais avoir vu un fantôme, mais c'est bien toi. » dis-je avec un sourire timide, sachant que je n'ai pas de quoi faire le fier face à lui. Je ne sais même pas à quel accueil je dois m'attendre de sa part. « Tu es la dernière personne que je n'attendais à voir ici, à Brisbane. » Pour ne pas dire « à voir en vie » tout court. Je l'ai abandonné dans un sale état après la mort d'Emma. Abandonné, il n'y a pas d'autre mot. « Qu'est-ce que tu fais si loin de Londres ? » je demande, tentant d'engager la conversation naturellement, comme si de rien n'était. Je ne suis pas à l'aise, pour sûr, mais j'ai bon espoir que le passé est passé aux yeux de mon vieil ami.


Dernière édition par Jamie Keynes le Ven 12 Juin 2015 - 12:24, édité 1 fois
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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyMer 10 Juin 2015 - 13:25




Retrouvailles

feat. James Evans & Jamie Keynes


Mon portable sonne. J'émets un grognement en ouvrant difficilement les yeux. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est de me faire réveiller par un appel. A tâtons, j'essaye d'attraper l'objet qui est censé se trouver sur ma table de nuit. Je m'en saisis et décroche sans même vérifier de qui il s'agit. Si c'est quelqu'un à qui je ne veux pas parler, je n'aurai qu'à raccrocher. Je suis plutôt du genre franc, que ça plaise ou non. C'est mon agent, cela me fait soupirer. Il me harcèle depuis des semaines. Il faut dire que depuis que je suis ici, ma carrière est au point mort. Et ça, il ne le comprend pas. Pourquoi croit-il que j'ai tout quitté, Paris, Londres, les Etats-Unis, pour venir m'enterrer ici à Brisbane ? J'ai besoin de repos, j'ai besoin de me couper de tout cela, de fait le point. D'un autre côté c'est son boulot de s'occuper de moi. Et il est devenu un ami depuis le temps qu'il travaille pour moi. Je décide de l'écouter, peut-être a-t-il quelque chose d'intéressant à me dire. Une de ses connaissances à Brisbane organise un défilé ici-même. Et, ayant eu connaissance de ma présence, elle souhaite m'inviter. Je souffle. J'avais beau ne pas avoir accepté encore de travail ici, cela n'avait apparemment pas suffit pour empêché de savoir que je suis ici. Je lui dis que je le rappellerai pour lui donner ma réponse, puis je raccroche. Si j'avais dit non de but en blanc, il m'aurait harcelé. Autant lui faire croire que j'allais y réfléchir, alors que ma décision est déjà prise : c'est non, je ne veux plus traîner dans ce monde.

La journée passe, trop lentement à mon goût. Je ne sais pas pourquoi, mais je repense souvent à ce défilé. Savoir que je suis désiré me fait étrangement plaisir. Je me frotte les yeux et me reconcentre sur ce que je fais : essayer d'écrire. Avoir vu Kaleb m'avait fait du bien, et il avait raison, je devais essayer de réaliser mes rêves et de faire ce qui me plaisait. Je suis encore jeune, et je ne peux pas être mannequin toute ma vie, la beauté n'étant pas éternelle. Je pense que je vais rédiger une autobiographie. C'est peut-être le choix qui me mettra le plus sous les critiques, mais j'en ai besoin. Besoin d'exprimer mes sentiments, de raconter mon passé, d'expliquer le chemin que j'ai pris. C'est une sorte de thérapie pour moi, j'en suis certain. Mais, dois-je vraiment sacrifier le mannequinat pour écrire ? Depuis que je suis arrivé ici, c'est ce que je pensais. Je ne peux pas faire les deux, j'abandonne l'un pour l'autre. Au final, je me rends compte que mon métier me manque. Je prends mon téléphone et appelle mon agent : je serai présent ce soir. Il est fou de joie, moi aussi. Je regarde l'heure. J'ai intérêt à me dépêcher. Je me lève et prends une douche, puis je me prépare. C'est la première fois depuis des mois que je vais participer à un tel événement, je veux être irréprochable. Je me taille la barbe, et décide de m'habiller classe : costume-chemise-cravate. Après m'être coiffé, je me rends à l'adresse que m'a donnée mon agent.

J'arrive sur place et constate qu'il s'agit d'un entrepôt abandonné. Cela me fait sourire, je me remémore quelques souvenirs de mes débuts. C'est un lieu plutôt commun pour des petits défilés en comité restreint. Sauf que ce soir, je ne serai pas sur le podium, je vais me contenter de regarder et de profiter. Je suis de plus en plus excité alors que je m'approche de l'entrée. Enfin, je pénètre dans le bâtiment. A l'intérieur, il y a une cinquantaine de personnes. Je remarque le tissu blanc servant de podium, et un autre permettant de cacher les mannequins qui se préparent et les stylistes qui s'affairent. Je regarde rapidement autour de moi, le décor est sympathique. Les immenses baies vitrées nous permettent de voir l'océan, c'est très beau. Presque immédiatement, des personnes s'approchent de moi. Les organisateurs de ce défilé qui me remercient, mais aussi des journalistes. Je me doutais bien qu'il y en aurait. Je souris et me prête au jeu des photos, je serre quelques mains. Toutefois, je refuse toute interview. Je n'ai pas envie de parler et je ne sais même pas quoi dire. Je sais très bien les questions qu'ils vont me poser. Je les préviens que peut-être j'accepterai à la fin de soirée, mais je précise que ce n'est pas moi la star ce soir, mais les jeunes qui vont défiler et que ce sont eux qui méritent leur attention. Enfin, c'est l'heure de prendre place. Je suis l'un des organisateurs qui me place au premier rang et qui s’assoit à mes côtés. Que le show commence.

Les mannequins défilent, et je suis le plus sérieux possible. J'observe aussi bien les tenues que les professionnels. Si l'un me tape dans l’œil, j'en parlerais à mon agent. C'est un métier très fermé, si je peux aider je ne m'en priverai pas. Mon voisin ne me parle pas, je ne lui en laisse pas la possibilité. Je suis dans ma bulle, je me rends compte que ça m'avait manqué. Tout m'avait manqué. Il est peut-être temps pour moi de reprendre du service, avant de le regretter. Certains vêtements sont particulièrement beaux et bien travaillés, d'autres, la grande majorité, laissent à désirer. Malheureusement, c'est toujours le cas dans ce genre de situation. Je ne fais pas attention aux regards qui se posent sur moi, je savais très bien que ma présence ne passerait pas inaperçue. C'est pourquoi je ne fais pas attention lorsqu'un jeune homme me regarde un peu plus intensément, de l'autre côté de la piste. Le défilé se termine, et on nous invite à changer de pièce pour profiter du buffet. Les personnes affluent vers moi, et je dois avouer que je me sens comme un poisson dans l'eau. Je reprends mes habitudes, je me sens parfaitement à l'aise. Je fais la conversation, je bois quelques coupes de champagne, je prends des photos, je suis bien et me sens bien. Mais je commence à avoir faim, c'est pourquoi je m'excuse et me dirige vers le buffet.

Il y a du choix, ça a l'air bon. Je me rends compte que ça ne va pas être facile pour me servir avec une coupe dans la main. Je la termine et la pose sur le plateau du premier serveur qui passe. Soudain, on m'interpelle. James. Je me retourne en souriant, mais curieux de savoir de qui il s'agit. Le ton employé est familier, la personne a utilisé mon prénom alors qu'on m'a appelé M. Evans depuis mon arrivée. Je me retrouve face à un homme un peu plus grand que moi de quelques centimètres, brun, les cheveux courts, l'air gêné. Je le regarde avec attention, je ne le reconnais pas. Devrais-je ? « Je pensais avoir vu un fantôme, mais c'est bien toi. » J'hausse un sourcil. Apparemment, on se connait. Pourquoi parle-t-il de fantôme ? Et soudain, c'est le choc. Je le reconnais, du moins je crois que c'est lui. Jamie. Jamie Keynes. Mon sourire se fige, je comprends pourquoi il parlait de fantôme, j'ai l'impression d'en avoir un en face de moi à cet instant. Jamie ?! Ma voix laisse transparaître ma surprise. « Tu es la dernière personne que je n'attendais à voir ici, à Brisbane. » Et moi donc, je ne pensais même pas le revoir un jour. Je ne sais pas comment réagir. On a notre passé, notre histoire. Il était parti au moment où j'allais le plus mal dans ma vie, sans me dire pourquoi, sans plus jamais me donner de nouvelle ou en prendre. Je lui en ai voulu, terriblement. Mais... En ce moment, je suis content. Choqué, mais content. C'est un vieil ami. Je finis par lui sourire en me décrispant un peu. Et moi donc ! Merde quelle surprise ! J'ai sûrement l'air con en ce moment, je ne sais pas comment agir. D'un côté j'ai envie de le prendre dans mes bras, de lui donner une accolade chaleureuse. Il était parti dans une mauvaise passe, mais je l'avais connu à un moment important. J'étais un jeune français qui arrivait à Londres, je commençais ma vie seule, j'entrais à l'université, et il s'était occupé de moi. Je ressentais trop de sentiments contradictoires en ce moment. Enfin, il n'a pas l'air franchement mieux dans ses baskets.

« Qu'est-ce que tu fais si loin de Londres ? » J'hausse des épaules, pour moi-même plutôt qu'autre chose. Il y a des tas de raisons qui expliquent ma venue à Brisbane, mais je ne me sens pas de lui en parler. On vient de se retrouver, et après son départ soudain et inexpliqué, je ne me vois pas lui raconter ma vie immédiatement comme si rien ne s'était passé. Les surprises de la vie hein. Tu penses avoir un chemin tout tracé, et hop, te voilà à des milliers de kilomètres de chez toi. Je réponds en gardant le sourire, mais je suis incroyablement gêné et plus sec que je ne le pensais. Je ne croyais pas que c'était possible de se sentir si mal. Et toi ? Demandais-je, poliment. J'imagine que sa réponse ressemblera à la mienne. En réalité, j'étais surpris de le voir ici à Brisbane, mais pas qu'il ne soit plus à Londres. A l'époque, j'avais reçu la visite de Kelya, sa psy, qui était venue me voir complètement paumée après le départ de Jamie. Je savais donc qu'il avait quitté Londres, mais je ne savais pas pourquoi. Je ne peux m'empêcher de penser que Jamie est quelqu'un de très mystérieux et qui cache beaucoup de choses. Il m'avait abandonné, vraiment. Et quelques années plus tard, il quittait Londres d'un coup. Je me demande pourquoi, il devait y avoir une raison. Face à lui, je ne peux m'empêché de l'observer. Il a changé, beaucoup changé. Physiquement déjà, il a pris un sacré coup de vieux et semble fatigué. Mais il y a aussi quelque chose de plus profond, dans sa manière d'être, de parler... Ce n'est pas le Jamie que j'ai connu, c'est pour ça que j'ai mis tellement de temps à le reconnaître. J'ai l'impression d'avoir un inconnu face à moi.


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Dernière édition par James Evans le Ven 12 Juin 2015 - 18:58, édité 1 fois
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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyVen 12 Juin 2015 - 13:18

James me dévisage longuement. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, amusé. Je sais que je ne me trompe pas, qu'il s'agit bien du petit français rencontré à Londres il y a des années, mais lui ne semble pas me reconnaître. Je veux bien croire avoir beaucoup changé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Plus âgé, j'ai troqué ma bouille d'adolescent pour une barbe de trois jours sur des traits émaciés, quelques rides précoces, et le regard fatigué par la vie professionnelle. Je suis le genre de personnes qui marquent facilement les années qui passent. Au delà de cela, je ne suis plus l'automate d'autrefois, figé dans une moue éternelle. J'ai renoué avec l'humanité, les émotions, l'intérêt pour le monde. Je ne suis plus un mort-vivant. Et pour quelqu'un qui m'a connu avant mon arrivée à Brisbane, ce genre de choses peut se sentir. Finalement, James me remet. Ce fut laborieux. Mon sourire s'étire un peu plus. « Lui-même. » je réponds, ces deux petits mots ayant plus de sens qu'ils n'en ont l'air. J'avoue être ému par ces retrouvailles. Hormis Madison, je ne pensais pas revoir qui que ce soit de mon ancienne vie londonienne ici. Et il s'avère que les deux personnes qui refont surface depuis le passé sont les deux seules pour lesquelles j'avais un réel sentiment d'amitié dans cette époque très sombre et étrange de ma vie. L'un comme l'autre ont été, à deux périodes différentes, des jeunes largués dans un monde qui n'était pas le leur, et qui avaient besoin d'une main tendue pour les guider. Une fille modeste dans une institution d’aristocrates. Un étranger atterrissant dans un pays inconnu. Deux protégés. Les aider, les prendre sous mon aile et réussir à les faire s'en sortir était une sorte de rédemption pour moi, après avoir failli à sauver mon propre frère. James a été mon nouvel échec. Lorsqu'il a perdu Emma, je n'ai pas réussi à lui faire garder la tête hors de l'eau. Alors, il a également perdu mon soutien. A l'heure à laquelle il avait le plus besoin de moi, je lui ait tourné le dos. Je ne pouvais pas endurer sa souffrance à ses côtés. Non seulement parce que cela m'affectait énormément, mais parce qu'il mettait en péril tout ce que j'avais passé des années à construire. Mon existence de fantôme. Entre lui et moi, le choix avait été rapide. Et les ponts brisés en un claquement de doigts. Au vu de cette soupe étrange d'émotions qui me traversent alors que j'ai James de nouveau sous mes yeux, je me rends compte que je ne me suis pas pardonné cela. Et je doute qu'il m'ait pardonné, lui aussi. « J'ai eu envie d'autre chose que ce que Londres pouvait m'offrir. Arrêter de suivre le chemin tout tracé et… faire le mien, me retrouver. » je réponds à sa question, restant vague, tout comme lui. Si je n'avais pas décidé de radicalement changer d'existence, de tout lâcher, je sais que je serais encore le navire hanté d'autrefois, suivant sans réelle résistance le destin décidé par mes parents. A un moment donné, j'aurais été enrôlé en politique malgré moi. Et je serais devenu le clone de mon père. C'était le seul avenir que Londres me proposait. « Et quitte à changer de vie, je me suis dit que je pouvais aussi changer d'hémisphère. » j'ajoute, plus légèrement, retrouvant mon sourire. Je ne pourrais jamais regretter cette décision, et je ne me vois pas faire marche arrière. Ma vie est à Brisbane désormais, même si mon accent suffit à me faire détonner dans le décor. J'aime la ville de ma renaissance. Notre conversation est interrompue pr une main posée sur mon épaule visant à capter mon attention. Je me retourne pour faire face à une jeune femme armée d'un appareil photo si grand qu'il peine à tenir dans ses deux petites mains. Elle nous fait signe de nous rapprocher, James et moi, afin de prendre un cliché. Habitué à jour le jeu, je me place à côté du jeune homme sans oser le toucher. Moi qui suis d'habitude terriblement tactile, je ne me permets pas de rapprochement de ce genre avec mon vieil ami. La situation est déjà assez étrange comme ça. Deux ou trois cliquetis et un flash plus tard, la demoiselle s'enfuit déjà. Mon attention se recentre sur James. Toujours mal à l'aise, je fouille dans mon esprit afin de trouver un sujet de conversation aussi quelconque que possible et qui puisse lui éviter de penser à Londres. A la manière dont nous avons perdu le contact. Chose difficile pour cet expert du pieds-dans-le-plat que je suis. « Je t'ai vu passer sur quelques couvertures de magazines. Je t'avoue que j'ai suivi ta carrière de… très loin. » Quelques milliers de kilomètres, pensez-vous. « Tu joues toujours les mannequins ? » Le verbe est très mal choisi, mais il est toujours difficile de prendre au sérieux le métier de mannequin. C'est plus un job de passage, tant que le beauté et la jeunesse sont là. Mais pas une réelle carrière. Pour la énième fois, un serveur vient me proposer une coupe de champagne, que je refuse d'un geste de la main. Il y a des choses qui ne changent pas, comme l'interdiction de boire que je m'impose depuis la mort d'Oliver. Ce qui fait de moi l'homme tenant le moins bien l'alcool de toute la création. « Tu as l'air en forme. Tu vas visiblement mieux. » je me décide à glisser, la voix basse.
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Message(#)james e. + retrouvailles EmptySam 13 Juin 2015 - 1:10




Retrouvailles

feat. James Evans & Jamie Keynes


L'homme qui me fait face semble amusé alors que je tente désespérément de le reconnaître. Je fronce des sourcils. Ce n'est pas quelqu'un que j'ai rencontré ici à Brisbane, sinon je m'en souviendrais. J'ai plutôt bonne mémoire, même avec les visages des personnes auxquelles j'ai à peine adressé la parole. Ça ne peut donc qu'être quelqu'un de mon passé. Je fouille dans ma mémoire, quelques secondes tout au plus. Et un visage me revient d'un coup : Jamie Keynes. Mon regard s'agrandit alors que je prononce son prénom, il faut que je sois sûr. Je vois son sourire s'élargir alors qu'il me confirme son identité. A mon visage, il doit voir à quel point je suis sous le choc. Jamie, Jamie, Jamie... Je le trouve tellement changé. Physiquement tout d'abord, c'est ce qui frappe le plus, c'est ce qui se voit en premier. Il a des rides qu'il n'avait pas, le visage marqué et fatigué. J'ai l'impression qu'il subit de nombreux choses et est passé à travers de nombreuses épreuves. Il a le teint halé aussi, l'avantage d'être à Brisbane et non plus à Londres. Mais ce qui m'interpelle vraiment, et qui me met mal à l'aise, c'est ce qu'il dégage. Sa façon de parler, de me regarder, de sourire. Je n'arrive pas à mettre un mot précis, mais c'est différent du souvenir que j'ai de lui. En bien, en mal ? Il est trop tôt pour le dire.

Finalement je me relâche et me permets de sourire tout en exprimant une nouvelle fois ma surprise. Je pense sans vraiment y penser à la fin de notre relation, de notre amitié. Ce qui me revient surtout, ce sont les bons souvenirs, les bons moments. Quand il a commencé à me parrainer, quand on a commencé à sortir boire des bières, enfin surtout moi, lui ne buvant pas d'alcool aussi loin que mes souvenirs pouvaient remontés. Nous étions amis, vraiment. J'avais toujours pu compter sur lui, jusqu'à... Jusqu'à que je ne le puisse plus, tout simplement. Est-ce que je lui en veux ? Je ne sais pas. Je lui en ai voulu, oh oui. Les premiers jours, les premières semaines. Il ne répondait pas à mes appels ni mes sms, il ne prenait pas de nouvelle. Je l'ai maudit, je l'ai pleuré. Mais c'était il y a six ans maintenant, j'ai réussi à relever la tête, à m'en sortir, à avancer. Aujourd'hui nous avons la trentaine, dois-je encore lui en vouloir ? Je ne pense pas, je ne sais pas. Ce qui m'embête le plus, c'est l'inconnu, ne pas savoir pourquoi, ne pas comprendre ce qu'il c'était passé. Rien ne m'avait permis de prévoir qu'il me lâcherait, et au fond c'est quelque chose qui me blesse encore aujourd'hui. Peut-être que nos retrouvailles ne sont pas le fruit du hasard, peut-être que le destin nous permet de repartir à zéro. Lorsqu'il me demande ce que je fais si loin de Londres, il n'a le droit qu'à une réponse imprécise et bateau. Je ne peux pas faire mieux pour l'instant, mes sentiments contradictoires me chamboulent beaucoup trop. Je me sens tellement exposé à cet instant, faible. C'est un sentiment que je n'ai pas connu depuis des années et cela me met mal à l'aise. Par politesse, je lui retourne la question.

« J'ai eu envie d'autre chose que ce que Londres pouvait m'offrir. Arrêter de suivre le chemin tout tracé et… faire le mien, me retrouver. » Je m'en doutais, il n'avait aucune raison de plus se dévoiler que moi. J'hoche la tête même si au fond, je ne le comprends pas. Se retrouver ? A l'époque, il n'avait pas l'air perdu. Je me demande vraiment quels sont ses secrets, ce qu'il a connu, ce par quoi il est passé. Était-ce après qu'il ait rompu nos liens ? Ou bien avant ? Je réfléchissais beaucoup trop, comme bien souvent. « Et quitte à changer de vie, je me suis dit que je pouvais aussi changer d'hémisphère. » Sa réplique m'arrache un sourire. Cette fois je le comprends, pour repartir à zéro on cherche à s'éloigner de tout. C'est pour les mêmes raisons que je me retrouvais moi aussi à Brisbane. J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort. J'ai envie de lui parler, de prendre la parole, mais je n'y arrive pas. Quelque chose me bloque. Je sors de mon état de transe quand une jeune femme souhaite nous prendre en photo. J'en avais oublié que nous n'étions pas seuls. Je croise le regard de l'anglais et lui souris, alors que nous nous positionnons côte à côte. Je n'ose pas le toucher, et cela semble être de même pour lui. Cette situation est de plus en plus étrange. Déformation professionnelle oblige, je souris face à l'objectif. Quelques instants plus tard, la femme est repartie, nous laissant à nouveau seuls.

Mon attention se reporte sur Jamie, cette fois je vais essayer de sortir de mon mutisme pour éviter de le faire fuir. « Je t'ai vu passer sur quelques couvertures de magazines. Je t'avoue que j'ai suivi ta carrière de… très loin. Tu joues toujours les mannequins ? » Je tilte à l'emploi du verbe " jouer ", ça ne me plait pas. Mais je ne pense pas que son intention soit de me blesser ou me rabaisser, je préfère penser que c'est une maladresse de sa part. A mon avis, il ne doit pas se sentir beaucoup mieux dans ses baskets que moi. Et au moins il a le mérite de parler, lui. Merci de t'y être un peu intéressé. Et oui, toujours mannequin. Je souris. J'aimerais approfondir mes propos, lui dire que j'essaye d'écrire un livre. Peut-être une autre fois, si l'occasion se présente. Et toi ? Ça a donné quelque chose tes études de journalisme ? Tu fais quoi maintenant ? Je me passe la main dans les cheveux, un peu gêné. Je n'ai jamais fais attention à un article signé Jamie Keynes ou quoi. De toute façon, je ne lis pas vraiment la presse. Un serveur s'approche de nous pour nous proposer du champagne. Je m'empresse de saisir une coupe. Merci. Oui, j'en ai bien besoin. Je bois une gorgée puis remarque que Jamie n'en a pas pris une. Je vois que certaines choses ne changent pas. Mes lèvres s'étirent en un grand sourire. Depuis le premier jour où j'ai rencontré Jamie, il n'avait jamais été intéressé par l'alcool et n'avait jamais bu une boisson alcoolisée. Cela me rassure de voir qu'il n'a pas changé sur ce point, je perds peu à peu l'étrange impression d'être face à un inconnu.

« Tu as l'air en forme. Tu vas visiblement mieux. » Voilà, on y est. L'allusion me gêne et je bois à nouveau. On atteint déjà le sujet délicat. Je le regarde dans les yeux. Merci. En même temps, je pouvais difficilement faire pire. Je ris légèrement. A l'époque, j'étais vraiment au fond du gouffre, au plus bas de l'échelle. Heureusement que j'avais trouvé les ressources nécessaires pour remonter la pente. Ma famille m'avait beaucoup aidé aussi, ainsi que certains amis. Dont Jamie ne faisait pas partie, à mon grand regret. Toi aussi ça a l'air d'aller. Bien qu'un peu vieux. Je me détend de plus en plus et me montre souriant. Je n'avais jamais imaginé le retrouver, et ne m'était jamais fait de scénario. Cela me permettait de ne pas être aigri et de profiter simplement du fait de retrouver un vieil ami. Tu as pris du muscle. Ma main tapote gentiment son épaule. Il était déjà bien bâti à l'époque mais beaucoup moins baraqué que maintenant. Tu es à Brisbane depuis longtemps ? Je tends ma main vers la buffet pour prendre quelque chose à manger, c'était pour ça à la base que je m'en étais approché. Anticipant sa future question, je reprends la parole. Moi depuis quelques semaines, deux mois tout au plus.


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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyMer 17 Juin 2015 - 18:49

Ni James ni moi ne sommes particulièrement à l'aise. Pour ma part, je ne sais pas à quoi m'attendre de lui. S'il me sourit avant de se jeter sur ma gorge pour mettre fin à mes jours, qu'importe le nombre de témoins, ou si son amabilité est sincère, sans rancoeur, et qu'il accepte de m'offrir son pardon en m'adressant la parole. Je sais qu'à sa place, je serais capable de passer l'éponge, mais pas sans une longue période de méfiance. C'est peut-être ce qu'il se passe, lorsqu'il ose à peine ouvrir la bouche pour entretenir une conversation plutôt gênante. Néanmoins, l'atmosphère se détend peu à peu, doucement, alors que nous retrouvons nos marques l'un vis à vis de l'autre. N'ayant pas vu James sur un shooting photo depuis quelques mois, je le pensais en train de prendre sa retraite de mannequin, mais il m'assure que cela n'est pas le cas. « Attention, tu vas commencer à te faire vieux pour ça. » dis-je pour le taquiner, me réfugiant toujours dans l'humour lorsque je ne suis pas des plus à l'aise. Cela m'aide à me décontracter. Certains diraient qu'une coupe de campagne y participerait aussi, mais faire un écart n'est pas dans mes plans ce soir. James le remarque lorsque je congédie poliment le serveur passant près de nous. « Ca et quelques détails. Le reste est tout neuf. » dis-je avec un sourire. Une des rares choses qui n'aient pas changé depuis des années. Entre autre, je ne fume toujours pas -je n'ai jamais fumé-, et je ne mange toujours pas de viande. Mon corps est le seul que j'ai, et il est précieux. Du reste, certains aspects de mon caractère ont retourné leur veste. J'ai perdu en patience, en calme, en docilité, en tact -en toutes ces qualités qui me caractérisaient autrefois. A la réflexion, tout est devenu plus sauvage et insurgé. Reprenant la question de mon ami au sujet de ma propre carrière, je lui réponds enfin ; « Eh bien, je t'avouerai que je n'ai pas vraiment eu à forcer pour que ça marche pour moi. Maintenant je bosse chez ABC, dans leur branche radio. Comme rédacteur en chef. » La dernière phrase a eu plus de mal à être articulée. Même si je ne suis pas peu fier de ce titre, il reste une source de gêne pour moi. Il est si formel, solennel, presque autoritaire, sans oublier cet air supérieur qu'il confère à n'importe qui le prononçant. Nerveux, un rire m'échappe pour cacher ma gêne. « J'ai horreur de ce mot, ça me met toujours mal à l'aise. » j'avoue tout de même. En général, on me trouve encore trop jeun pour ce genre de poste. Les journalistes ont plus tendance à voir des rédacteurs chevronnés à leur tête, grisonnants, bedonnants, qui racontent leurs immersions sur les champs de batailles ou leur interview de tel ou tel président. Pas quelqu'un de leur âge. Pour cela, on peut penser que mon nom m'a encore une fois été un peu trop utile. Mais j'estime avoir mérité ma place malgré tout. J'ai l'avantage de faire plus vieux que mon âge, cela adoucit les jugements. James n'hésite pas à me taquiner à son tour à ce sujet, trouvant que j'ai pris un coup de vieux. Depuis l'université, que vouslez-vous. « Peut-être, mais pas encore de cheveux blancs. Par contre je pense que les 35 ans l'année prochaine vont vraiment me déprimer. » C'est un cap que je ne suis pas prêt à passer. J'ai une année pour m'y faire. Autant j'avais hâte d'avoir trente ans, cet âge où absolument plus rien ne nous rattache à l'enfance ou l'adolescence, où les fondations de l'être sont posées. Les trente-cinq ans, eux, deviennent un pas vers une période plus mûre de la vie. Et pourtant, seulement cinq années les séparent. La conversation plus engagée, James et moi semblons réussir à nous détendre, à plaisanter. Vu la période difficile que je traverse chez moi, j'avoue que j'apprécie ce moment. Je ne suis pas sûr que j'aurais accepté une confrontation avec lui, en ayant largement assez à la maison. « J'aimerais pouvoir en dire autant, mais tu es toujours aussi maigrelet. » je réponds à ce que je crois être un compliment, le titillant un peu plus. L'humour incisif est à ajouter à la liste des changements, mas je crois que je dois cela aux Australiens. D'ailleurs, James me demande depuis combien de temps je suis installé ici. Lui-même est arrivé il y a peu de temps. Après une courte réflexion, je réponds ; « Ca fait… bientôt quatre ans. Juste après mon divorce. Je pense que ça a été le déclic pour moi. Avoir trente ans, me séparer d'Enora, et me rendre compte que je n'avais absolument rien réussi à construire dans ma vie... » Je ne pense pas que James se souvienne d'Enora. Pourtant, celle qui était devenu ma femme étudiait dans la même université que nous. C'est là que je l'ai rencontré. Fille populaire de famille aisée, brillante mais à l'allure hautaine formant une solide carapace autour d'une nature d'une grande gentillesse et de beaucoup de sensibilité. Une bonne amie qui n'a jamais été plus que cela à mes yeux, et que je me suis retrouvé à mettre la bague au doigt malgré moi. Mais Oliver l'aurait vraiment aimé. Cela n'a duré que trois ans. Nous ne nous aimions pas, tout simplement. « Si tu cherches du boulot, j'ai pas mal de contact dans le milieu. Tu sais que je n'hésiterai pas à te conseiller après d'eux. A moins que tu sois seulement de passage. Tu penses rester ici ? » je demande par curiosité. Après tout, il s'est peut-être accordé de longues vacances. Le genre de choses qui ne me ferait pas de mal.
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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyMar 23 Juin 2015 - 15:55



❝Retrouvailles❞


James Evans & Jamie Keynes
Les retrouvailles sont plutôt étranges, et mes sentiments confus. Partagé entre la joie de retrouver un ami et l'incompréhension de notre passé, je mets plusieurs minutes à trouver mes marques. Je le regarde suspicieusement, n'ose à peine prendre la parole. Je pense à beaucoup de choses, à tout et à rien. Finalement, je me détends. Je ne suis plus le jeune homme fragile d'antan, et Jamie a lui aussi changé. Cela se voit, c'est même flagrant. Et très décontenançant pour moi qui l'avais connu à l'époque, j'ai l'impression de ne pas le reconnaître mais en même temps, il semble tellement lui-même. Souriant, taquin, blagueur, il essaye de me mettre à l'aise. Cela me rappelle nos jeunes années, lorsqu'il essayait de faire en sorte que mon arrivée à l'université et mon intégration se passent bien. Il avait réussi, sur ce point là au moins. On aborde plusieurs sujets, assez bateaux finalement, mais c'est logique. Je lui dis que j'exerce toujours comme mannequin, ce à quoi il me répond que je vais me faire vieux. Le sourire qu'il aborde pour accompagner ses propos ne laissent aucun doute quant à la nature humoristique de ceux-ci. Je ne me fais pas de souci pour ça, il y a peu une femme m'a donné à peine 25 ans ! J'ai encore de beaux jours devant moi. dis-je en riant doucement à l'évocation de ce souvenir. On vient nous proposer à boire. J'attrape un coupe sans hésiter, alors que Jamie refuse poliment, comme à son habitude. Je pensais qu'il se décoincerait avec le temps, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas, du moins sur ce point. Je me sens obligé de faire la remarque, juste pour se remémorer du bon vieux temps. Enfin, si on enlève tous les mauvais moments qui encadrent cette période. Il me répond que hormis ça et quelques détails, tout est neuf. Je souris mais ne prends pas la peine de répondre. En fait, cette remarque me fait plutôt réfléchir et confirme ce que je pense depuis le début : Jamie a changé. Ma curiosité oblige, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'il s'est passé dans sa vie durant ces dernières années. Je n'ose pas cependant matérialiser cette question, je sais pertinemment qu'il ne me répondrait pas.

Jamie finit par m'apprendre qu'il travaille dans la branche radio d'ABC, comme rédacteur en chef. Il dit les derniers mots très brusquement, comme si cela le gênait. Je réagis par un petit sifflement, assez admiratif de lui. Il a l'air de s'en être plutôt bien sortit. Il me confirme rapidement qu'il n'aime pas ce titre et je lui souris. Allez, ne fais pas le modeste. Si tu en es arrivé là c'est que tu le mérites, alors savoure. Même si je ne l'ai pas suivi depuis son départ, j'ai le souvenir que Jamie n'était pas du genre à attendre que tout lui tombe dans les bras. Il s'investissait beaucoup dans ce qu'il faisait, pour preuve il était mon parrain. On finit par aborder mon état à l'époque, et je réponds évasivement. J'essaye d'avoir l'air décontracté mais je n'ai pas envie de m'attarder sur le sujet. Jamie semble le comprendre et ne revient pas dessus, je l'en remercie intérieurement. J'en profite donc pour changer de sujet et le taquiner sur son coup de vieux. Nous n'avons que 3 ans de différence, mais lui fais plus vieux et moi plus jeune, ce qui renforce l'impression que de nombreuses années nous séparent. « Peut-être, mais pas encore de cheveux blancs. Par contre je pense que les 35 ans l'année prochaine vont vraiment me déprimer. » J'écarquille légèrement les yeux en entant le chiffre. 35 ans déjà ? Ouah, ça passe à une vitesse. Je sais que ça fait cliché de dire ça, mais j'ai l'impression qu'hier encore nous étions en plein dans la vingtaine. Je complimente l'anglais sur sa musculature, et lui en profite pour me taquiner à ce sujet. C'est vrai que je ne suis pas autant baraqué que lui, je ne peux le nier. Mais je me trouve plutôt pas mal. Tu as du oublié comment j'étais alors, parce que ça n'a rien à voir. dis-je en riant. Si j'avais toujours été fin, j'ai aujourd'hui des muscles que je n'avais pas plus jeune. Mais quand tu es mannequin, tu n'as pas le droit d'être trop musclé. me justifiais-je. Ce n'était pas faux, je devais pouvoir rentrer dans tout type de vêtement et dans des tailles assez fines, je ne pouvais donc pas devenir un tas de muscles.

La conversation suivant son cours, j'en viens à demander à Jamie depuis quand il se trouve à Brisbane. Je lui avoue tout de suite que je suis là depuis deux mois grand max, puis commence à me servir dans le buffet tout en l'écoutant. « Ça fait… bientôt quatre ans. Juste après mon divorce. Je pense que ça a été le déclic pour moi. Avoir trente ans, me séparer d'Enora, et me rendre compte que je n'avais absolument rien réussi à construire dans ma vie... » Je suis désolé mec. répondis-je du tac au tac. C'est ce qui me vient immédiatement à l'évocation de son divorce. Mince, je ne savais même pas qu'il était marié. Il semble s'être passé beaucoup de choses dans sa vie après que nous ayons perdu contact. Cependant, je ne me souviens pas d'une Enora. Si Jamie la connaissait depuis l'université, il ne me l'avait pas présentée. Il faut dire que Jamie avait toujours été très secret sur son passé, sa famille, sa vie privée. Du moins, avec moi. Hormis les moments qu'on passait à l'université ou lorsque nous sortions à deux ou avec des amis, je ne connaissais pas ses proches. Parfois on a besoin de tout quitter, de partir loin, pour se trouver. Ça a l'air de te réussir en tout cas. dis-je en me basant sur la profession qu'il exerce ainsi que sa présence ici. Jamie me propose ensuite de m'aider à trouver du travail, et il en profite pour me demander si ma venue est définitive ou temporaire. Je finis d'avaler le morceau que j'ai en bouche et bois une gorgée de champagne pour le faire passer. Oui je vais rester un moment. Je suis à peu près dans le même état d'esprit que toi il y a quatre ans apparemment. Je souris. Si je suis venu à Brisbane, c'est aussi pour faire le bilan de ma vie et en faire quelque chose. Et j'accepte volontiers ton aide. J'ai rien foutu depuis que je suis arrivé, et même un peu avant de venir. J'avais besoin de repos mais là, en venant ici, j'ai compris que ça me manquait. dis-je en laissant mon regard vagabonder autour de nous.

L'un des journalistes qui était venu me demander une interview à mon arrivée s'approche de nous pour me faire la même proposition. Désolé, je suis un peu occupé avec un vieil ami là, on a du temps à rattraper. Mais revenez plus tard. dis-je en souriant poliment. Je me retourne vers Jamie. Merde, je m'attendais tellement pas à te revoir que je sais même pas par où commencer. Tu te plais ici du coup ? T'as l'intention de rentrer à Londres un jour ou ta vie est ici désormais ? En évoquant Londres, je repense à Kelya, qui était venue me voir il y a quelques années en recherchant Jamie. Elle était effondrée. En parlant de Londres, je connais une femme qui était venue me voir il y a quelques années maintenant, elle te cherchait. Kelya, tu connais ? demandais-je en toute innocence. Je n'ose pas lui avouer que je sais qu'elle était sa psychologue.

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Message(#)james e. + retrouvailles EmptySam 27 Juin 2015 - 17:16

Le sifflement de James a le don de me rendre un peu plus mal à l'aise. Un rire nerveux m'échappe. Malheureusement, je n'ai aucun verre à la main pour me cacher. Rédacteur en chef, c'est un sacré titre. Surtout dans une aussi grosse chaîne. Bien sûr que je le mérite. Pour ce que je me démène, même si mon nom a pu aider dans l'obtention de ce poste, j'ose espérer avoir réussi à le faire oublier à force de travail acharné. « Si seulement tout le monde pensait comme toi. » dis-je avec un sourire légèrement triste. Malgré tout, je ne me laisse pas démonter par les mauvaises langues. Il y aura toujours des personnes pour critiquer, sans forcément jalouser-juste pour le plaisir, l'auto-satisfaction produite par le rabaissement de l'autre. Leur donner du crédit est une perte de temps, c'est une chose que j'ai très vite appris et assimilé. Jeunesse ou non. Je me rends compte que les caps passés par l'âge sont vraiment étranges. De trente à trente-trois ans, la jeunesse semble encore pleinement présente. Ces trois premières années d'une trentaine encore irréelle passent terriblement vite. Viens les trente-quatre ans, et là, on réalise qu'une seule année nous sépare des trente-cinq. Cet âge un peu bizarre qui marque l'encrage dans une période de raison. Cinq autres années avant la pleine maturité. Cette idée seule me déprime profondément -paradoxalement, je sais que l'âge bonifie et j'accueille chaque année de sagesse à bras ouverts. Cela m'a toujours fait détester les anniversaires -en particulier le mien. Il n'y a rien de pire qu'une personne vous souhaitant votre anniversaire, et avoir l'impression que la dernière fois remonte à deux semaines. Le temps passe trop vite. « C'est bien trop vrai. Mais ça va, j'ai toute une année pour me faire à l'idée. » je réponds en haussant les épaules. Comme si cela pouvait être suffisant. Surtout lorsque les journées passent comme deux heures, les semaines en deux jours, raccourcissant considérablement les années. C'est idiot, l'âge ne m'avait jamais angoissé avant d'avoir trente-quatre ans.  James me rappelle que le temps l'a tout de même bien amélioré. Je souris, acquiesçant. S'il reste maigre, il n'a rien à voir avec la brindille qui m'a servi de poulain auparavant. Un phasme. Il m'explique que son métier nécessite une corpulence telle que la sienne. « Ou alors tu te retrouve à faire la Une de Têtu. » je lance spontanément. Avant d'amèrement le regretter. James doit forcément connaître ce magasine français. Ce magasine gay français. Je ris nerveusement en passant une main sur mon visage, cherchant à me cacher un temps soit peu. « … Ne me demande pas comment je connais ce magasine. » C'est terriblement embarrassant. Sujet suivant, vite. Quoi que, pas sûr que parler de mon divorce soit vraiment le genre de thème qui puisse, de un, alléger l'ambiance, et deux, ne pas enfoncer des doutes à propos de ma sexualité dans le crâne de mon vieil ami. Surtout lorsque je me surprends à répondre avec un sourire et une bonne dose de je m'en foutisme ; « Oh non, faut pas être désolé. On a jamais été faits l'un pour l'autre. Enora était une bonne amie, mais ça s'arrêtait là. C'est loin d'être dramatique. » Je crois que je suis cuit. James embraye sur le fait qu'il compte rester à Brisbane. Je ne cache pas ma satisfaction en l'entendant dire cela. Je retrouve mes deux anciens protégés sur le même continent que moi, très loin de chez nous, mais c'est une bonne chose. Je me sens un peu moins seul sur ce très gros rocher désertique. Le jeune homme accepte un coup de main pour redémarrer sa carrière sur cet hémisphère. « Pas de problème. Tu sais quoi, tu m'appelles un de ces jours, et j'aurais préparé une liste de contacts pour toi. Ou mieux, passe carrément à la maison, d'accord ? » dis-je en sortant une carte de visite d'une de mes poches, ainsi qu'un stylo afin de noter mon adresse au dos. Je la lui tends avec un sourire avant qu'une jeune femme ne nous approche et aborde mon ami pour réclamer une interview. Je m'efforce vraiment, autant que possible, de ne pas la regarder avec un air trop attendri. C'est qu'il en faut du courage pour s'imposer dans une conversation entre deux personnes pour insister, demander quelques minutes d'entretien. Et encore plus pour essuyer un refus avec panache. « Ah, dur métier que le nôtre. » je murmure en la regardant s'éloigner. Cela fit, ma conversation avec James peut reprendre. Bien entendu, il me parle de Londres. Mes obligations familiales sont si grandes là-bas qu'il n'est pas une personne ne me demandant pas si je compte y retourner un jour. C'est le genre d'exil qui semble difficile de ne pas croire temporaire. « Je me suis accordé une petite semaine de vacances à Londres il y a quelques mois de ça, ça m'a fait du bien. Ca m'a aussi rappelé toutes les raisons qui m'ont poussé à partir. » Et qui ont confirmé ma volonté de rester à Brisbane. Ma nouvelle maison. « Je suis bien ici, je commence enfin à construire quelque chose. Je pense que je vais rester un bon moment. » Peut-être pour toujours, je ne saurais dire. Les opportunités peuvent nous mener dans des endroits inattendus. Mes yeux s'arrondissent lorsque le jeune homme mentionne Kelya. Je serre les dents en apprenant qu'elle est même allée chercher auprès de mes amis de l'époque pour savoir où me trouver. Toute son attitude me laisse de plus en plus estomaqué. Je n'aurais jamais soupçonné tout cela de sa part. « Quelque chose me dit que tu connais déjà la réponse à ta question. » dis-je trop froidement à mon goût. Kelya a cloué Joanne dans un lit d'hôpital pendant une semaine après avoir manqué de la tuer. Je suis incapable de l'évoquer sans ressentir de la colère à sa seule pensée. « C'est une longue et très étrange histoire, je préférerais ne pas en parler. » j'ajoute en fuyant le regard de mon interlocuteur. L'occasion n'est pas très appropriée pour raconter mes dix années de relations sexuelles avec ma thérapeute. Aucune occasion ne l'est, en fait. « Elle est ici, à Brisbane, maintenant. Et plutôt remontée. » Je soupire. « Je pensais pouvoir complètement fuir Londres, mais il semblerait que ce soit Londres qui ne veut pas me laisser partir. » dis-je en désignant mon ami. Je me force à sourire à James. J'ai emporté quelques mauvais aspects de ma vie londonienne dans ma valise, mais aussi des bons.
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Message(#)james e. + retrouvailles EmptyMar 30 Juin 2015 - 16:39



❝Retrouvailles❞


James Evans & Jamie Keynes
Quand l'anglais m'apprend qu'il est rédacteur en chef, un poste très important, chez ABC, une structure internationalement connue, je ne peux m'empêcher de lâcher un sifflement d'admiration. On peut dire qu'il a réussi ! L'idée du piston ou du nom ou encore de son jeune âge ne m'effleure même pas l'esprit, je ne doute pas un seul instant de sa légitimité. Et pourtant, avec un air triste sur le visage, il me fait comprendre que ce n'est pas tous les jours facile. Je comprends alors qu'il doit très certainement subir certaines paroles, certains regard, de vieux types aigris ayant échoués là où lui réussissait. Cette pensée m'énerve au plus haut point, mais je ne doute pas de la capacité de Jamie à faire face, un grand gaillard comme lui. Les autres on les emmerde. répondis-je le plus sincèrement du monde. Ce n'est pas pour les autres qu'il vit, pour ces types ingrats, méchants, blessants. J'en ai rencontré aussi, oh oui, ils sont partout, prêts à nous cracher et nous baver dessus. La meilleure réponse sera toujours notre réussite, malgré les coups durs, malgré les obstacles. On finit par dévier et parler de nos âges respectifs. Le rédacteur est plus âgé que moins et file doucement vers ses 35 ans. Un sacré âge tout de même, très symbolique. Il nous éloigne définitivement de la trentaine pour nous rapprocher de la quarantaine. Et après notre jeunesse est définitivement enterrée, à oublier. Je ne manque pas de faire remarquer que le temps passe à vitesse grand v, j'ai l'impression qu'hier encore nous traînions sur le campus universitaire. Il confirme mes propos, ajoutant qu'il a encore une année pour se faire à l'idée. J'acquiesce de la tête, il a le temps c'est vrai, mais n'en rajoute pas. On ne va tout de même pas déblatérer plus sur le temps comme si nous étions des vieux croûtons se remémorant le bon vieux temps ! On en vient à parler de nos changements physiques, et je fais remarquer que mon métier m'empêche d'être trop musclé. Je dois représenter un standard parfait, même si j'aurais aimé avoir un peu plus de muscles c'est vrai. Ce sujet semble inspiré Jamie qui rétorque qu'un mannequin trop musclé finit à la Une du magazine Têtu. J'ouvre de grands yeux en entendant cela, comment connaît-il ce magazine ? C'est un magazine français... Et gay. J'ouvre la bouche pour lui demander, mais il s'empresse de me demander de ne pas lui poser cette question qui me brûle les lèvres. Ok... Je ne sais pas quoi dire d'autre, mais autant ne pas aller vers un sujet sensible. Pour changer rapidement de sujet, je lui demande depuis combien de temps il est à Brisbane. Depuis quatre ans, après son divorce, avec une femme qu'il n'a jamais aimé et qui était surtout son amie. Oh. D'accord. Encore une fois, sa réponse me surprend mais je tente de le cacher pour ne pas le mettre dans une position inconfortable. Mon cerveau fait rapidement le lien entre toutes les informations qu'il m'a donné : magazine Têtu, mariage avec une femme qui est son amie, comme si elle lui servait d'alibi... Jamie est gay, c'est obligé. Cela ne me dérange pas, mais ça explique beaucoup de choses d'un coup : le fait qu'il prenne soin de sa musculature, qu'il suive le monde du mannequinat, qu'il soit complexé par son âge et le fait de vieillir, qu'il connaisse le magazine Têtu... Considérer Jamie comme homosexuel c'est bizarre, je n'avais jamais pensé qu'il l'était ou qu'il le deviendrait. Mais bon, je n'ai aucun problème avec cela. Du moment qu'il ne me fait pas des avances. Je ne m'attarde pas sur ça et explique que je compte rester à Brisbane, je suis venu pour prendre un nouveau départ, un peu comme lui il y a quatre ans. D'ailleurs, était-il venu pour ne pas avoir à faire son coming out à Londres ? Je chasse cette idée de mon esprit, je dois arrêter d'y penser. Finalement, j'accepte son aide pour avoir du boulot. Je n'en ai pas forcément besoin, mais il peut avoir des contacts utiles, et au moins comme ça je serai sûr de garder contact avec lui cette fois. Il note son adresse et me tend la carte tout en m'invitant à passer chez lui. Je n'y manquerai pas. Merci. acceptais-je avec plaisir. Nous sommes interrompus par une jeune femme voulant m'interviewer, ce que je refuse poliment. Je suis bien trop heureux de retrouver Jamie pour le laisser maintenant. D'une gorgée, je termine ma coupe de champagne. Profitant qu'un serveur passe à côté de nous, je dépose ma coupe vide sur son plateau puis reporte toute mon attention sur le brun pour prendre de ses nouvelles. Il m'informe qu'il est retourné à Londres il y a peu, ce qui lui a fait du bien mais surtout rappelé pourquoi il était venu. Il continue en disant qu'il se sent bien ici et qu'il compte peut-être y construire sa vie. Si tu es heureux ici je suis content pour toi Jamie, vraiment. dis-je en lui offrant un grand sourire. Je me rends compte que j'éprouve encore beaucoup d'affection pour lui et que, malgré nos différends, je ne souhaite que son bonheur. Puisque nous parlons de Londres, Kelya apparaît dans mes pensées et j'ose la mentionner auprès de l'anglais. Cela a pour effet de le raidir alors qu'il me répond froidement. Je grimace très légèrement, on dirait bien que j'ai merdé sur ce coup... Merci foutue maladresse. Désolé. m'excusais-je, honteux. Il me prévient que c'est une longue histoire dont il ne me parlera pas, ce que je comprends parfaitement. Puis il m'informe qu'elle se trouve ici-même, et apparemment assez énervée. Il faut lui reconnaître qu'elle est tenace. murmurais-je, plus pour moi que pour autre chose. Les derniers mots de Jamie nous détendent et je ris d'amusement. C'est l'ironie de la vie, malheureusement. Ou heureusement. Je suis content de te revoir. Je le regarde dans les yeux pour qu'il puisse mesurer l'entière sincérité de mes propos. Mon portable sonne et je le récupère dans la poche intérieure de ma veste. C'est un message de Soren, il m'informe que ma chienne, Luna, n'arrête pas de vomir et qu'il peut l'emmener chez le vétérinaire pour moi si je veux. C'est très gentil de sa part mais c'est à moi de m'occuper de ce genre de chose, il est déjà très gentil de s'occuper d'elle lors de mes absences. Je lance un regard désolé vers Jamie. Je suis désolé, petit imprévu. Je dois y aller. dis-je en rangeant mon portable et en lui tendant la main pour serrer la sienne. Je passe bientôt chez toi alors. A bientôt. Nous nous serrons la main et nous quittons avec l'espoir de nous retrouver très prochainement. Je me dirige vers la sortie et refuse une nouvelle fois des interviews, m'excusant longuement car je leur avais promis de leur accorder du temps. J'aurais sûrement le droit à quelques critiques sur mon silence demain dans la presse, tant pis. Après un dernier geste de la main en direction de Jamie, je quitte l'endroit.

The End.


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