« One drink. » Levi sur mes talons, et la soirée au DBD improvisée comme à chaque fois où il sentait qu’il allait bien, qu’il allait mieux. C’était pas tant fréquent que ça depuis la dernière semaine, je tentais pas de le dénoter, McGrath savait autant que moi que c’était mauvais signe. Mais à force on devenait si doués à jouer à l’autruche que ce serait plus forçant d’arrêter de le faire pour un instant que de se foutre lâchement la tête dans le sable. Y’avaient des bons jours, y’en avaient des mauvais. Y’avaient des nuits blanches comme celles qu’il cumulait depuis quelques temps, y’avaient des journées où il se sentait de jouer les super-héros comme s’il en avait la force, vraiment.

« And then we’re out. » mais autant je tentais de jouer à l’adulte avec lui, autant que je savais que j’avais pas la moindre chance de gagner. Il me prenait pas au sérieux, moi-même j’y arrivais plus. Si Levi décide qu’on sort, on sort. Si Levi décide qu’il l’échappe et qu’il vit de conneries et de plans de merde, on vit de conneries et de plans de merde. J’avais pas d’autorité, encore moins la patience ni même l’envie de lui couper les ailes dans des moments où je nous faisais beaucoup trop penser à ceux qu’on était avant l’annonce du retour de son cancer pour être horrible au point de balayer le tout du revers de la paume.      

« Ok maybe two. » quand on passe la porte du DBD, y’a Matt qui s’exclame avec sa voix d’idiot de service qu’il s’ennuyait de son cousin, que c’était bon de le revoir dans le coin avec son planning de fou qui laisse plus la place à la famille. Et je soupire, roule des yeux, la totale comme d’habitude avec le proprio, faut dire. Un coup d’œil noir commun et exagéré qu’on file aux tabourets avant d’aller se poser dans le booth libre près de la terrasse, celui qui à force était devenu le nôtre. Faut dire que de graver des insultes en vieil anglais de sa main et en vieux français de la mienne – la droite, celle que je tente encore d’apprivoiser depuis que la rapace de connard de Jet m’a bousillée la gauche et qu’elle tente de survivre sous mon horrible et puant plâtre – avait fait le travail.

« Three if he insists. » Matthew qui a pas dit son dernier mot quand fidèle à lui-même, il vient poser entre nous de quoi me convaincre d’arrêter d’être une rabat-joie sans potentiel aucun. Le plateau de toutes les couleurs qu’il éparpille sur la table entre Levi et moi, les verres qui se multiplient, le choix du chef en plusieurs camaïeux d’arc-en-ciel et mon regard qui en choisit un au hasard, même pas étonnée que je capitule aussi vite.

Matt qui crie, c’est chose courante. Il crie pour tout et surtout pour rien, alors à force cela ne fait même plus sursauter Charlie qui passe son temps derrière le comptoir à nettoyer des verres et les ranger. Certaines soirées vendent plus de rêves que celle ci, c’est vrai. Au moins elle peut toujours rigoler avec lui ou avec n’importe quel client qui n’est pas un abruti. Ca l’occupe. Les soirées passées au DBD lui font penser à autre chose, l’éloignent de sa vie de tous les jours qui n’est pas vraiment trépidante ces derniers temps. Cette fois ci Matt ne s’arrête pas seulement à un simple cri mais improvise toute une tirade derrière pour vanter les mérites de son cousin (sûrement parce qu’il lui doit de l’argent, Charlie ne voit aucune autre raison à cela) et ce n’est qu’à ce moment là qu’elle relève les yeux vers la salle. Il y a le fameux cousin, oui, en effet. Et la rousse. La rousse avec son bras dans le plâtre, parce que cette soirée n’était finalement pas un mauvais rêve et que tout est réellement arrivé.
Elle tourne sur elle même derrière son comptoir, pèse le pour et le contre pour savoir si oui ou non elle devrait aller les voir. C’est pas son boulot, de servir les clients. Elle ne le fait que quand Asher a décidé qu’il allait faire la gueule ce soir et ne pas travailler - ce qui arrive assez souvent - ou que Yoko a renversé trois fois de suite le contenu du verre sur un même client. Elle se la joue roue de secours des serveurs, préférant largement corser les doses des clients qui l’ennuient en coulisses. Là, c’est différent. Ce ne sont pas juste des clients normaux et elle trépigne d’impatience à l’idée de leur parler (surtout à Levi, en fait ; essentiellement). La blonde rage quand on leur amène déjà à boire, perd la seule carte sur laquelle elle aurait pu jouer, d’autant qu’ils ont le droit à la version premium arc en ciel à choix multiple. Impossible de rivaliser. Impossible de se souvenir qu’elle doit apprécier la rousse alors qu’elle a cet air si hautain quand elle choisit son verre.

“He made me promise not to break it. Just so you know, I hate you.” Le foutu mug de pigeon qu’elle amène à Levi et fait glisser sur la table, comme s’il allait réellement en avoir besoin alors que tout l’alcool est déjà contenu dans des verres colorés. D’accord, elle a totalement paniqué et improvisé au dernier moment. Elle est nulle en improvisation, Charlie. “Do you want to drink anything else ? A mojito ? Without mint, lemon and sparkling water. Only a glass of rum, actually.” Ses yeux ne se posent que sur Levi et si elle avait pu ériger un mur pour totalement ignorer la présence de la rousse, elle l’aurait sûrement fait. La vérité c’est qu’elle n’a aucune idée de comment réagir face à elle maintenant qu’elle sait beaucoup trop de choses sur sa vie sans jamais ne lui avoir adressé un seul mot. Et qu’une partie d’elle ne l’aime pas. Pas du tout.

Tu tournes au ralenti, maintenant que tu as capitulé aux traitements et recommandations de l'équipe médicale qui t'est référente dans ta lutte contre le cancer. Cela ne t'empêche certainement pas d'imposer l'ajout de nombreuses autres substances hors curriculum à ton organisme et tu te réjouis du fait que depuis quelques jours, ton corps te fait beaucoup moins souffrir qu'au cours des dernières semaines. Tu as l'impression d'être dans du coton, de ne pas avoir totale possession sur ton organisme ni contrôler entièrement tes gestes, toutefois, tu octroies le qualificatif de salutaire à cet engourdissement innovant. Les nausées et vomissement te traquent perpétuellement, mais tu n'as pas l'impression de te briser violemment quand tu te précipites vers un récipient quelconque.

Ce jour étant défini comme "bon", Ariane et toi avez décidé de célébrer ce point en vous rendant au DBD. C'était devenu une tradition, comme s'il était nécessaire de souligner le fait que tu te portais relativement passablement en quittant Cadence et accessoirement retrouver la société au café/bar de ton cousin. Tu n'allais certainement pas t'en plaindre, tu aimais particulièrement l'ambiance y régnant et la marchandise proposée. Le seul gros défaut de l'enseigne reposait en les tabourets sataniques que Matt s'entêtait à conserver. Tu convoitais ériger un feu de joie avec ceux-ci.
Le gérant vous accueille en fanfare, tu tapotes amicalement l'épaule du brun pour le saluer. « What's up, bro? »

Un arc-en-ciel de boissons est déposé rapidement sur la table qu'Ari et toi investissez. « Three if he insists. » Tu souris sincèrement, analysant chacune des boissons tel un enfant découvrant ses présents sous le sapin de Noël. « You put a Levi, » tu t'enthousiasmes, attrapant le verre dont le cocktail était d'un bleu océan. Ce dernier avait été initialement concocté spécialement à l'occasion de ta première prestation sur la scène de The Voice Australia. « Come take one with us? » Tu invites le McGrath, mais celui-ci décline avec des raisons professionnelles plus que barbantes. Tu tires la langue, dégoûté, et fracasses ton verre contre celui d'Ariane si bien que quelques gouttes de vos rafraîchissements se mélangent, sans oublier celles qui coulent sur vos doigts. « To Lukà. » Tu annonces, sourire carnassier et pernicieux aux lippes. « Who gave us such great presents. » Les deux alliances se faisant écho.

« He made me promise not to break it. Just so you know, I hate you. » Le mug pigeon glisse jusqu'à tes mains. « Hey Red, » Tu adresses à la silhouette sur laquelle tu n'as eu nul besoin de poser les yeux afin de reconnaître son propriétaire. Un rictus songeur étire tes lippes. Tu fais face à un dilemme cornélien : casser le mug en le faisant glisser de la surface ou le faire disparaître autrement ? Dans tous les cas, en aucun cas tu ne deviendras un moyen de pression auprès de Charlie. That's you being the worst bitch on earth. « Do you want to drink anything else ? A mojito ? Without mint, lemon and sparkling water. Only a glass of rum, actually. » « 'Cause I'm a pirate? Arrrrrrrrgh! » Tu menaces de trancher la barmaid avec une paille ornée d'un parasol. « D'you know what's pirates' favorite country? » Tu questionnes avec entrain, autant à Ariane qu'à Charlie. Des blagues vaseuses, tu en as en stock. « I'd like this. » Tu saisis la tasse arborant un sublime pigeon, l'agites devant la Villanelle. « I want to buy it. How much is it? » Puis, comme si Charlie venait de disparaître, sautant prodigieusement du coq à l'âne comme à ton habitude, tu te penches sur la table, faisant face à Parker. « Well, I got an idea. » Avant de laisser sa langue acérée la démonter, tu enchaînes : « What if we made vows. To fit 'em and us. Not normal vows, though. Vows according to our rules, our style, our reign. » Tu sous-entends les alliances, bien que ne les désignes pas pour ne pas attirer l'oeil de la blonde. Par ailleurs, techniquement, vous ne pouvez pas renouveler vos vœux, puisque vous vous en êtes jamais faits. Vous n'en avez pas besoin non plus, mais l'idée d'une fête hors norme te séduit. « Stupid, crazy, little vows for an insane, big, party. What do you say? »

Tu t'adosses précautionneusement contre la banquette par la suite, puis voues ton entière attention à l'étudiante. « We finished our story. » Tu l'informes, comme promis. « Are you still interested in it? »

« To Lukà. Who gave us such great presents. » les verres qui cognent, les alliances qui font pareil, j’ai même pas la décence de me sentir le moindrement coupable pour les centaines de dollars que le pauvre gars a investis en Auden, Jill, Levi et moi quand on y pense. Ça doit aider son karma d’un sens ou de l’autre, grand bien lui en fasse. « What a good soul. » je renchéris, la voix exagérée, le battement de paupières qui jure tout autant.

Et y’a la poupée de Kane qui s’incruste. Et y’a toute ma silhouette qui lui fait dos, qui la regarde même pas, qui en a rien à faire. Elle parle qu’à Levi de toute façon, c’est même pas jugé impoli de l’ignorer donc, et je me complais dans mon cocktail, mes doigts collants du cheers précédent et mes iris qui suivent le proprio de l’endroit, lui occupé à bomber le torse à chaque nouvelle blague de merde qu’il hurle pour s’assurer que tout le monde dans le bar l’entende bien clairement.

Only a glass of rum? J’étire la nuque, lui accorde de l’importance, là. Mais Levi vole la vedette, et sa fausse intonation chantée de pirate qui m’arrache un rire désespéré pour la peine. « 'Cause I'm a pirate? Arrrrrrrrgh! »  mes yeux roulent, je me cale dans mon siège, l’écoute proposer une blague que j’ai entendue mille fois et dont je laisse à la nouvelle venue toute la lourdeur comme cadeau de bienvenue. « Not playing that game again. » même si mon sourcil se hausse de voir si elle va la dénoter ou s’il elle se laissera avoir par la subtilité (not) de la chose.

« Well, I got an idea. » do you now? Ma nuque s’arque devient la potentielle connerie qu'il proposera, mais Levi me laisse pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’il rétorque, se répond presque à lui-même. « What if we made vows. To fit 'em and us. Not normal vows, though. Vows according to our rules, our style, our reign. » « You got me at our reign. » il sait que tant qu’il flatte dans ce sens, j’ai rien d’autre à ajouter qu’un grand sourire de conquérante et le plus de condescendance envers le petit peuple que possible. « What do you have in mind? » « Stupid, crazy, little vows for an insane, big, party. What do you say? » en soi, on n’avait pas vraiment de voeux à se dire l’un l’autre, on s’en foutait limite. Parce que les mots comptent pas entre nous, que les gestes sont beaucoup plus forts à nos yeux anyways. Actions speak louder than words.

« I say you’re so cheesy everyone here who’s lactose intolerant will have a violent diarrhea cause of your words. » alors je m’amuse, laisse mon sourire orner un peu plus mon visage, joue avec la paille dans mon cocktail du bout des doigts avant de la sortir du verre pour la lancer vers le visage d’un Levi ravi de sa suggestion de plan pour la soirée. « So let me get this straight. I think about my vows, you think about yours, we apply them for a few minutes, we totally forget about it the next, and then we party all night? » je pouffe en sachant très bien quelle bonne/mauvaise idée est en train de se placer maintenant, avant de gober le reste de mon verre. Puis, c'est la tasse qu’il a toujours dans les mains sur laquelle je jette mon dévolu. « It’s empty. » que ma voix se plaint à Levi. « She said rum. » j’accuse l’autre, la grande blonde toujours là à nous regarder, un dernier coup d’œil dépité au pigeon vide.

Ils parlent de la nouvelle que j’ai écrite avec le McGrath, j’ignorais qu’il en faisait la promo ici, qu’il m’en voit aussi étonnée que ravie. À mon tour, je me hisse sur la banquette, prends appui sur mes mollets le temps de me grandir un peu, alors que mes mains s’alignent vers la potiche pour voir si elle a de quoi faire. « Do you have a pen, Red? » j'ironise, je roucoule, lui adressant la parole pour la première fois de ma vie sans même le réaliser, sans même m’en soucier. « If you play nice I’ll write something for you too. » que je finis par conclure, dérobant de sa poche le stylo duquel elle doit se servir pour noter je sais pas quoi je m’en fous, m’en servant à l’instant pour gratter maladroitement de la main droite – thanks to you Jet – le brouillon de mes vœux de merde à Levi, à même l’intérieur de mon plâtre.

Ils ne se seront écoulées que trente secondes avant que Levi ne lui pose la première colle de la soirée et bon sang que Charlie déteste ne pas connaître la réponse aux blagues. Heureusement qu’il l’appelle Red et que ça au moins le mérite de la faire sourire, même si ce surnom est associé au festival et qu’il n’y a pas vraiment quoi que ce soit de joyeux là dedans. Mais ce soir il y a Levi et ses surnoms, Levi et ses blagues de merde mais qui garde toujours espoir - ou qui fait très bien semblant. ”Only know that floating islands are their favorite desserts.” Elle tente de s’en sortir, un sourire sur le coin des lèvres pour tenter de rendre le tout à peu près crédible. Et bien sûr qu’elle aurait pu laisser couler la blague comme l’a fait la rousse, mais elle est bien trop gentille pour ne pas lui répondre ; surtout qu’il se propose d’acheter le mug et la voilà qui se sent déjà libérée d’un énorme poids. ”It’ll cost you the promise not to break it. And keep it away from the bar.” Elle déteste ce machin, oui, mais c’était la promesse de Kane. La promesse tient toujours, même si le mug change de propriétaire.

La suite, elle ne comprend pas trop. Pas du tout même. Ils parlent entre eux comme si elle venait de se volatisier dans un nuage de paillettes (parce que la fumée, c’est démodé) et elle ne leur en veut même pas parce que leur discussion pique sa curiosité au vif. Oh bien sûr qu’elle ne comprend pas un traître mot de tout ce qu’ils racontent, de ce ’em, de ces voeux sortis de nulle part. Pour la première fois de sa vie elle arrive cependant à s’accorder avec la rousse, parce qu’elle aussi a vraiment été attirée par le “our reign” - même s’il n’est pas question d’elle. Ca claque, c’est intriguant, ça veut tout et rien dire à la fois. Et il l’a eu à “big party”, aussi, c’est vrai. Le coup de grâce. Le sourire qu’elle laisse planer sur eux alors qu’ils se regardent dans le bland des yeux et qu’elle fait office de statue de marbre. Elle n’est pas comprise dans les plans de voeux et tout le tralala (et ce n’est pas ce qui l’intéresse, de toute façon), mais impossible qu’ils teasent une fête juste devant elle et qu’elle ne puisse pas y entrer. « So let me get this straight. I think about my vows, you think about yours, we apply them for a few minutes, we totally forget about it the next, and then we party all night? » La rousse hoche la tête en silence, se fait arbitre de la soirée autoproclamée et donne tous les points à Ariane. Elle n’est pas douée pour compter alors elle donne tous ses points à l’un ou à l’autre, comme ça le gagnant sere rapide à trouver. Et parce que ça lui fait mal que de laisser gagner la rousse aussi facilement, au moins répond elle à ce qui semblait être une accusation à propos du mug vide. ”She said rum and you said party. Not my fault. Peut être que si. Peut être qu’elle est justement payée à remplir les verres des clients. Mais eux deux c’est pas pareil, ils ne comptent pas de la même façon.

Elle tent un stylo sorti de sa poche sans aucun mot, veille à ce que leurs doigts ne se frôlent pas parce que faut pas déconner non plus. La blonde finit par s’adosser à la table vide derrière elle - et hésite longuement avant de réellement s’asseoir dessus parce que cette commande risque d’être très longue. Levi parle de leur nouvelle et son attention revient alors qu’elle n’était jamais partie. Il ne fait que la renouveller. ”Still interested, yes.” Elle ment même pas pour lui faire plaisir, pour une fois elle arrive à dire la vérité. ”That’s very gracious of you.” Elle ironise face à la remarque d’Ariane qu’elle pense être pour elle. Mais ça pourrait autant être pour Levi vu qu’apparemment elle ne prend pas de gants avec personne. Elle sait pas ce qu’elle est supposée jouée finement mais qu’importe. Ca sera sûrement fun quoi qu’il arrive.

Elle s’en va, elle revient, elle fait vite mais sans courir parce qu’elle aurait vite fait de tomber et de laisser le verre exploser en mille morceaux. Y’en aurait partout, y’aurait son sang avec, y’aurait du rum sur le sol et ça collerait comme pas permis - le scénario catastrophe par excellence. Heureusement que tout se passe bien et qu’elle ramène son plateau empli de deux verres de rum, leur mojito à eux sans tout ajout superflus. Personne n’a accepté mais personne n’a protesté non plus alors merde, elle les sert quand même. Ils ont le droit à la dose que personne n’aurait normalement servi en bar, un truc qui dépasse largement les dix grammes d’alcool pur. Largement. Les deux verres se retrouvent face aux deux protagonistes, les deux mêmes qui sont apparemment en train d’écrire des voeux alors qu’ils sont pas mariés mais bref. Elle a abandonné. Elle subit toutes leurs histoires invraisemblables sans même plus chercher à comprendre. ”I have no idea what you’re doing and you’re really weird. And it’s cool, very cool. I wanna be your best person, I’ll be your Kane. A blonde in exchange for another.” L’argument est plus que bancale alors elle ne leur laisse pas vraiment le temps de répondre. ”Ok actually I want the party in first place. I invite myself to it.” Appuyée contre le meuble, elle garde son sourire enfantin parce qu’entendons nous biens que si jamais on lui refuse l’entrée elle ne se cherchera aucun argument pour forcer le tout. Elle occupe simplement sa soirée comme elle le peut et les deux amis de Kane sont parfaits pour ça. ”You can’t say no because I’ve served you the best mojitos in the country.” Les verres de rum. Elle parle des verres de rum.

Une pensée pour Lukà, involontaire généreux donateur des moyens alimentant vos travers, désirs, nécessités et outils à entrer dans la norme. Tu éprouves une certaine fierté à arborer une alliance faite de métal et détenant une certaine valeur en plus de s'accorder à une jumelle façonnée au féminin et exhibée sur l'épiderme livide d'une chroniqueuse excentrique. Tu sais que Parker a conservé la bague que tu lui avais artisanalement réalisée et d'une certaine manière, elle possède cette tonalité émotionnelle que jamais vos alliances industrielles n'obtiendront ; cependant, pour une fois, tu apprécies être entré dans le moule : tu te moques ainsi de l'institution en grandes pompes et ça te fait jubiler.

Red apparaît, munie de la précieuse mug à l'effigie d'un valeureux pigeon. Tes doigts la saisissent, y pressent de l'alcool y ayant coulé lors de ton action de trinquer avec la roadie quelques secondes plus tôt. Tu ne te retiens pas d'user de ton répertoire de blagues sur les pirates, Charlie se mêle à la partie avec un ”Only know that floating islands are their favorite desserts” qui te fait sincèrement rire, Ariane stipule un « Not playing that game again. » qui te met davantage au défi que brise ton enthousiasme. « But you love it! » Tu persifles, provocateur à l'adresse de la trentenaire. Réorientant ton regard cerné, tu gratifies par la suite la culture humoristique de la Villanelle : « Arrrrrrrgentina! » Tu fais tourner la tasse entre tes doigts, déclares : « But I love the floating islands one. Can we make a floating island with rum? » Tu questionnes, ton regard passant de Charlie à Ariane, la masterchef de ton quotidien.

Tu soulèves la tasse, l'agites devant Charlie en clamant ta volonté de l'acquérir. Il est hors de question que tu accordes le maintien d'un outil, sponsorisé par ta maladie, générateur de stress et de pression pour la barmaid. Cette tasse n'est qu'une tasse, qu'elle se brise ou qu'elle disparaisse ne signifiera pas que tu en feras autant. Tu refuses être lié ainsi à de la vaisselle et rejettes le fait que la jeune femme pâtisse de cette drôle de superstition. ”It’ll cost you the promise not to break it. And keep it away from the bar.” ”Deal,” tu répliques, intransigeant. ”One last coffee though?” Tu sollicites, tendant le contenant, même s'il y avait assez à boire pour dix personnes à votre table.

Tu te retournes lentement de manière à faire totalement face à Ariane, idée de génie animant ton regard. Tu désires fêter, marquer le coup, faire écho à 2017. Vous marier t'avait porté chance deux ans plus tôt, renouveler vos vœux sous vos conditions ne sera aucunement dommageable. Puis tout le piment que ceci invoque t'envoûte inexorablement. « I say you’re so cheesy everyone here who’s lactose intolerant will have a violent diarrhea cause of your words. » Tu lèves les yeux au Ciel, attires un verre d'alcool vers toi, n'évites même pas la paille que te lance Ariane si bien qu'elle finit plantée dans ta tignasse. Tu la glisses derrière ton oreille, épousant le portrait d'une nouvelle sorte d'ouvrier. « So let me get this straight. I think about my vows, you think about yours, we apply them for a few minutes, we totally forget about it the next, and then we party all night? » « Perfect, right? Pure genius. » Tu vantes, dos soutenu précautionneusement par la banquette tandis que le triste constat de l'absence de rhum s'érige. Parker s'approche dangereusement de Villanelle, un stylo est dérobé avant qu'il ne griffonne ce que tu devines être une partie des vœux à transmettre sous peu - tu ne comptes effectivement pas attendre très longtemps pour débuter cette fête particulière.

Charlie s'appuie sur une table désertée, tu la renseignes sur la finalité de la nouvelle que tu as rédigée en collaboration avec Ariane. N'ayant manifestement qu'une seule parole à ce sujet, tu renouvelles ton offre de lui fournir un exemplaire. ”That’s very gracious of you.” ”I know. I'm very gracious.” Tu prends le compliment, sourire complice en coin adressé à la blonde qui se volatilise quelques minutes plus tard en quête du tant attendu alcool. Lorsqu'elle revient avec deux verres, tu ne te prives pas de t'indigner : ”Only two? Are we not good enough for you to toast to my unfailing health and her ardent reign, Red!?” Tu prends toutefois un des verres, vides son contenu dans le mug pigeon, regard faussement courroucé et honnêtement reconnaissant à l'attention de Charlie.

La barmaid approuve le plan naturellement déjanté, s'invite à la célébration imminente, se propose de remplacer un Kane peut-être trop occupé à sauver des chatons pendant votre folie perpétuelle. Il faut bien un élément stable dans tout trio. Une sorte de pilier pour que rien ne s'effondre et que les deux autres puissent partir en live sereinement. ”You can’t say no because I’ve served you the best mojitos in the country.” ”That's right. But I won't allow you to our unique ceremony if you don't toast to us. What's the point in having the best mojitos if I can't share them with my good people?” Tu abuses de la commande n'ayant que deux mojitos au lieu de trois. Tu hausses les sourcils, figurant que tu joues avec elle et n'es que très peu sérieux - comme à l'accoutumée. ”Are we doing it here?” Tu questionnes Ariane, ton entière attention rivée sur elle désormais. ”Will you make vows with me tonight?” Tu demandes solennellement, cœur battant. ”Should I have bent the knee to ask so?” Tu agrémentes de la touche de plaisanterie acide essentielle à toute composition de votre duo.

”I know. I'm very gracious.”  il fait exprès Levi, d’être le con de service, celui qui m’exaspère autant qu’il me fait rire, et s’il était pas devenu maître dans l’art depuis toutes ces années, je m’en étonnerais plus autant. Ça parle de la nouvelle que j’ai écrite avec lui, j’en profite pendant qu’ils font leur catching up pour boire un verre en trois gorgées top chrono tout en improvisant des notes pour mes vœux à même mon plâtre. I know I’m good.  ”I have no idea what you’re doing and you’re really weird. And it’s cool, very cool. I wanna be your best person, I’ll be your Kane. A blonde in exchange for another.” sa mention me fait sourire, assez pour que je lève la tête vers elle et pense à l’ajouter aux vœux rien que parce que ça continuerait d’être dans sa vague de weird, et parce que je me sens bizarrement inclusive ce soir.

”Ok actually I want the party in first place. I invite myself to it. ” elle part pour mieux revenir, ses mojitos comme elle l’appelle qui résultent en deux verres de rhum bien pleins, et Matt derrière le bar qui est toujours occupé à faire un concours de celui qui est le plus beauf dans l’endroit – je comprends jamais pourquoi il se statut pas comme le roi incontesté des cons, ça me sidère – avant que Levi ne s’insurge de nouveau.  ”Only two? Are we not good enough for you to toast to my unfailing health and her ardent reign, Red!?” ma silhouette qui danse sur son siège, il sait comment garder mon attention en lâchant des p’tits mots qui m’intéressent à travers un blabla complètement dédié à faire sentir coupable la pauvre serveuse, quand moi, je veux juste passer une soirée ailleurs qu’à me ronger les ongles au sang à l’hôpital. Sue me. “You can’t say no because I’ve served you the best mojitos in the country.” leur dispute bonnasse continue, je les ignore, songe à texter Auden parce que ça fait longtemps que je l’ai fait chier. ”That's right. But I won't allow you to our unique ceremony if you don't toast to us. What's the point in having the best mojitos if I can't share them with my good people?” ma main file dans la poche arrière de mon jeans, en ressort mon téléphone, mais aussi un sachet de poudre blanche qui apparemment me donne la meilleure idée du siècle in the meantime. « Maybe she wants to celebrate in a more festive way. Can’t blame her. » et la cocaïne ensachée que je lève sous ses yeux pour l’agiter, nouvellement heureuse, nouvellement à ma place au titre de celle qui, avec Levi, s’assure de foutre la merde partout où elle passe avec lui.

”Are we doing it here?” de retour au programme principal. « Of course we are. » de toute façon, on est toujours rendus ici anyways, autant en faire notre quartier général officiel. Je suis sûre qu’on peut arriver à tirer une larme de la part de son cousin – et à se gratter nos noms sur le menu comme les deux légendes qui se sont dits I do en plein DBD au beau milieu de la semaine. ”Will you make vows with me tonight?” il répète, il s’assure, il me fait rire je sais pas trop si c’est par amusement ou par désespoir, mais je ris tout de même. « Will you let me have the first dance? » je renchéris, il me double. ”Should I have bent the knee to ask so?” « Should I look for something to throw away at the end, like a bouquet or an empty glass? » parfait timing, je finis le 2e verre déjà commencé devant moi, et continue d'écrire mes voeux.

Sauf qu’à nouveau, un flash me happe dans l’élan. « Classic fours are missing. » du bouquet je passe à faire un examen étudié et attentif de mon environnement. « Something old. » j’allonge ma silhouette par-dessus la table pour attraper le chapeau de Levi que je pose sur ma tête, chapeau assez vieux pour marcher tout seul si on le laisse par terre j’en suis persuadée. « Something borrowed. » la fameuse tasse pigeon qui était vedette d’un épisode de négociation entre eux deux auquel j’ai pas porté la moindre attention, que je prends entre mes paumes. Elle est lourde du rhum que Levi y a foutu, doublement lourde maintenant quand j’y verse un Levi, mon « Something blue. » qui fait office du cocktail signature The Voice que Matt a ressorti ce soir.

Puis, vient le dernier et non le moindre. La coke me sourit, je joue avec l’ouverture du sachet une seconde, deux autres, avant de tourner la tête lentement vers Charlie qui apparemment a pas bougé de notre table. « Always said I’m only enjoying that with my friends. » mes paupières qui battent la cadence, et le sous-entendu qui glisse sur mes lèvres. « Something new? » like a new friend? Are we friends now?

Elle admire leur dynamique, leur capacité à faire abstraction de tout ce qui va mal pour mieux se laisser aller à parler de choses qui semblent bien fantaisistes. Des voeux. De mariage. Pour deux amis. La blonde est perdue et à force elle ne cherche plus à trouver une quelconque logique là dedans, ils se suffisent à eux même. Elle se contente d’observer, de sourire aux remarques de Levi, de soulever les épaules pour lui signifier qu’ils n’auront qu’à essayer de faire une île flottante avec du rhum pour en avoir le coeur net. Ca pourrait devenir une des recettes du DBD, qui sait. Un nouveau souvenir éternel de Levi (parce qu’il peut mourir à tout moment). Seulement voilà, tout le monde sait que mariage rime avec célébrations et Charlie a elle même sauté à pied joint dans ce piège là, s’invitant d’office à l’after party.

”Only two? Are we not good enough for you to toast to my unfailing health and her ardent reign, Red!?” Un sourire gêné en guise de réponse. ”That's right. But I won't allow you to our unique ceremony if you don't toast to us.” Un deuxième sourire gêné en guise de réponse. Si elle avait pu creuser son propre trou et s’y enterrer rapidement, elle l’aurait fait. Sa grossesse n’est pas un secret, ceci dit les conditions de la paternité sont assez particulières et il n’y a aucun doute qu’ils se hâteront de poser la question en leur qualité de deux meilleurs amis de Kane. Alors elle ne dit rien pour le moment, repousse encore un peu plus l’inévitable en pensant naïvement qu’ils l’oublieront peut être sur les cartons d’invitation. « Maybe she wants to celebrate in a more festive way. Can’t blame her. » Ariane qui s’en mêle et qui pique toujours encore plus fort, ce qui semble être une habitude pour elle. Et Dieu sait que Charlie aurait partagé l’alcool et le sachet de poudre blanche avec joie, dans d’autres circonstances. “Maybe she …” Qu’elle entame, pas assez fort, pas assez rapidement, et voilà le sujet qui dérive sur la manière dont Levi aurait dû lui proposer de rédiger leurs voeux. D’accord, oui. Bonne idée. Faîtes la taire.

N’empêche qu’elle aurait bien aimé qu’il ploie le genoux, tout le monde se serait tu et leur auraient souhaité du bonheur, des paillettes et des petites fleurs. Ca aurait pu être drôle. Il aurait fallu qu’ils cachent ce paquet transparent trainant comme si de rien n’était, mais ça aurait pu être drôle quand même. L’attention de la blonde ne quitte pas les deux principaux antagoniste et elle les regarde surenchérir à chaque proposition de l’autre avec un véritable amusement. La quête des quatre objets est palpitante, jusqu’à ce que Charlie devienne un objet elle même et qu’elle doive faire face au regard piquant de la rousse. Son bras s’étend jusqu’à un pichet d’eau derrière elle et c’est avec ce même liquide fort peu amusant qu’elle remplit son verre. Elle pourrait être le nouvel objet, la nouvelle amie. Mais elle a mieux à proposer encore. “A baby ? Is that new enough ?” Parce qu’elle est une enfant qui s’amusait du jeu de surenchère des adultes ; elle a aussi eu envie d’y jouer à son tour. Elle met sa carte maitresse sur la table, boit quelques gorgées d’eau parce que tout ça n’a rien de rassurant et se permet de brièvement reprendre le sous entendu d’Ariane. “A friend’s baby. Counts double. And not gonna steal the show.” Un bébé qui ne se voit pas encore, ça ne peut pas vraiment voler la vedette et tant mieux.

“So ? You’re gonna write your vows or what ?” Son regard passe de l’un à l’autre sans discontinuer, sans rester trop longtemps sur un seul des deux pour qu’il se sente soudainement apte à faire un grand discours inutile. “Maybe I can’t celebrate for now, but I can prepare the festivities.” Meaning servir des verres d’alcool et pourquoi pas faire de jolies lignes avec la poudre. Rien d’incroyable mais ça lui permettrait de vivre ce moment par procuration, parce qu’elle aurait donné beaucoup pour pouvoir en profiter pleinement.

Charlie approuve vos plans déjantés, candidate au rôle de témoin, s'invite à la célébration imminente. Un large sourire étire tes lèvres, tu croises le regard malicieux d'une Parker qui semble valider les ambitions de la barmaid avant de retourner à l'écriture de ses vœux. Pour ta part, ils sont déjà tous soigneusement rédigés sur les parois de ton crâne. Tu les connais par cœur, pour les avoir construits au fil des années et te les avoir répétés bon nombre de fois. Tu ne t'es pas toujours considéré comme son époux, parfois uniquement comme un témoin, régulièrement au grade du pote récalcitrant qui aurait imposé son toast au moment de la fête. Mais peu importe le rôle que tu endossais, tes sentiments et ta vision de Parker restaient foncièrement inchangés.

Ton sourire disparaît quand Charlie revient avec seulement deux verres de rhum. Ils sont certes remplis généreusement, tu ne te fais pas prier pour souligner le fait qu'il en manque un. Tu remarques péniblement le sourire gêné qu'elle t'adresse, la réplique d'Ariane attirant toute ton attention, doublée du sachet de cocaïne qu'elle exhibe sous ton nez. Tu tends la main pour l'attraper mais la rouquine est plus rapide que toi - ou a développé de très bons réflexes contre tes attaques. « Yes yes yes yes yes, now, » Tu sollicites, tes yeux fatigués passant d'une femme à l'autre, prêt à altérer - volontairement cette fois-ci - davantage ton état.

Les modalités des vœux sont actées, exagérées, solidifiées. ”Are we doing it here?” « Of course we are. » ”Will you make vows with me tonight?” « Will you let me have the first dance? » ”Should I have bent the knee to ask so?” « Should I look for something to throw away at the end, like a bouquet or an empty glass? » Tu ris face à l'image de cette scène, suggères : « You could throw a bottle of rhum. » Tu hausses les sourcils, provocateur, songeant à une certaine bouteille d'alcool qui avait roulé sur le pont lors de votre dernier baiser échangé. « Can it be our ring bearer? » Tu désignes affectueusement la tasse à l'effigie du volatile avant de l'attirer vers tes lèvres, boire une gorgée du rafraîchissement offert.

« Classic fours are missing. » Tu lèves le regard vers Parker, intrigué. « You're my classic four. » Tu rappelles, assumes, fier. Puis sa coutume s'élabore : un élément vieux, emprunté, bleu, et neuf. Tu es dépouillée de ton chapeau comme de ta mug - quelle aubaine d'être l'époux - et sentimentalement, voilà la roadie qui offre un nouveau rôle à notre compagnie du moment. “A baby ? Is that new enough ?” Elle annonce, justifie son verre remplit d'eau plutôt que d'alcool sous un grognement râleur de ta part. “A friend’s baby. Counts double. And not gonna steal the show.” Tu fronces les sourcils, cherches à dénoter la vérité davantage au regard de Charlie plutôt qu'à un éventuel arrondi sous son nombril. “When is the baby due?” Tu questionnes, à la fois curieux et inventif. Les plans foireux germent promptement dans ton esprit, comme un petit être à proximité, si l'on en croit la blonde.

“So ? You’re gonna write your vows or what ?” Tu t'étires précautionneusement, ton dos toujours mal en point. “So bossy now.” Un rictus en coin apparaît sur ton visage, tu adresses un clin d’œil à Villanelle. “Maybe I can’t celebrate for now, but I can prepare the festivities.” “What d'you suggest?” Tu interroges, aussi intéressé qu'excité. “What else do you need?” Tu questionnes Ariane, prêt à réunir les éléments en vue de mettre en oeuvre cette indispensable fantaisie.

Il fout rien Levi pendant que je donne tout ce que j’ai à écrire mes voeux de la main droite sur un plâtre qui gêne plus qu’autre chose alors que je croyais qu’il se transformerait en arme d’attaque de proximité une fois installé. Jet qui pouvait rien faire de bien d’aussi loin que je me souvienne, même ça. Je sens deux émeraudes piquer mon épiderme, relève la tête pour lui demander d’emblée, lasse, exagérément froissée, trop pour l’être vraiment. « Do your thing and let me do mine. » sous la table, mon pied a sans vergogne frappé son mollet, avant de s’éterniser sur sa cheville la seconde d’après.

Et la cocaïne que je crois être une bonne entrée en la matière, un argument bien plus sexy et valable que des cocktails qu’elle doit être blasée de goûter. Je partage même, rare quand on me connaît, mes griffes acérées qui dérobent le sachet des mains d’un Levi hyperactif comme s’il avait pas fait une ligne avec moi la veille. Sa mémoire faisait défaut, le voilà qui donne l’impression que je le garde des petits plaisirs simples de la vie. « Yes yes yes yes yes, now, » « This is why I’m marrying you. »  j’éclate de rire par contre, la pointe qui part vers Joel sans même que je le réalise, parce qu’à mes yeux ça c'est juste un argument qui se perd à travers mille autres.

On s’enflamme, on extrapole, Charlie assiste à la scène en s’assurant que notre niveau de conneries est bien arrosé par une dose aussi intéressante que prisée de rhum qu’on paiera pas – surtout depuis que j’ai réalisé que Matt mettait toujours la version cheap de ses alcools dans mes verres et celle high class dans ceux de son cousin. Connard, connard, connard.  « You could throw a bottle of rhum. » il teste, hausse le sourcil, je sais exactement où il veut en venir et me contente de boire une longue gorgée de mon propre verre sans quitter son regard du mien. « That's only for specific occasions. »

La tasse comme porteur de bagues, la chasse aux quatre éléments que je mets en place quand ils discutent tous les deux. Levi qui m’immobilise dans mon geste entre son chapeau que je vole et ma mixture improvisée dans son mug. « You're my classic four. » « Keep it for your vows, don’t spoil me yet. » mes paupières battent la mesure, je finalise la phrase qui restait en suspens sur mon bras parce que les derniers mots exacts me manquaient - turns out que ses frasques m’ont filé l’inspiration qui me manquait.

“A baby ? Is that new enough ?”  la bombe qu’elle drop, et le pichet d’eau qu’elle amène pour souligner le fait qu’elle soit sober dans un endroit où je n’ai jamais su l’être finalement. “A friend’s baby. Counts double. And not gonna steal the show.” ça pique à l’intérieur, c’est bizarre parce que de base elle, je m’en fous pas mal, mais ce qu’elle dit ça résonne. Ce qu’elle avance et ce pour quoi Levi questionne, ça garde mon regard de scruter son visage, de pas tomber dans le cliché à descendre sur son ventre encore plat, mais juste de rester là à chercher ses yeux.  “When is the baby due?” on laisse Kane hors de ça, il nous dira en temps et lieux s’il veut en parler. « She’s three months in, look at her glowing! » Matt qui poursuit de loin, hurlant comme d’hab, idiot à son apogée doublé de son sourire de con aussi attendrissant qu’énervant au possible.

“So ? You’re gonna write your vows or what ?”  “So bossy now.” “Maybe I can’t celebrate for now, but I can prepare the festivities.” “What d'you suggest?” je les laisse planifier la cérémonie, la tête ailleurs. “What else do you need?” aucune demande de ma part vraiment, ou du moins, rien qui vaille la peine de surpasser les 4 items rassemblés. La musique est à chier mais je me doute que Levi va la changer au dernier moment, la robe et le voile me semblent totalement superflus et inconfortables. « I won’t say “I only need you”, that’s a cheesy line you’ll rock saying out loud. » je nargue, railleuse, avant de me lever de mon siège prête à lancer les hostilités. « If she’s our best person, who’s the celebrant? » je garde Charlie à part le temps que McGrath se démerde à trouver celui qui officiera le tout le temps d’une cérémonie volée. Un « Ginger tea. Helps loads. » que je chuchote à l’oreille de la blonde avant d’aligner mes pas vers les toilettes pour un rail de célébration pré-marche nuptiale.

C’est leur moment, qu’est ce qu’elle fout là ? La petite barmaid devenue serveuse devenue amie et mum to be, c’est trop artificiel. Pourtant ce n’est pas une raison suffisante pour lui faire décoller ses pieds du sol, elle qui les a fermement ancré et qui ne cache pas son amusement devant la préparation des festivités. Elle préfère bien mieux les voir ainsi plutôt que mal en point à n’importe quel concert de musique. Ce qui fait sens. Elle jauge les réactions lors de l’annonce de la grossesse, les remercie un millier de fois en son for intérieur de ne faire aucun commentaire à propos de Kane. ”The baby due is in an eternity.” Aucune importance du baby due, aucune importance du baby tout court. Ils sont bien plus intéressants, bien plus fun à regarder, à voir s’amuser comme des enfants et oublier le temps d’un instant leur épée de Damoclès. Elle se doute bien que celle de Levi est devenue celle d’Ariane en même temps, admire sa force et son courage - sans pour autant lui dire parce qu’elle le prendrait sûrement trop bien. La voix de Matt, qui annonce (crie) depuis quand elle est enceinte la tire de ses pensées et elle est presque déçue qu’il ne leur donne pas le nombre de jour exact de grossesse et ceux avant les neufs mois pile. Glowing qu’elle aurait changé par throwing up, mais il a la meilleure version des deux, c’est certain.

Le brun lui demande son plan pour la suite des festivités et elle est un peu con Charlie, parce qu’elle parle trop sans jamais n’avoir idée de la suite des évènements. Bien sûr qu’elle n’a rien à suggérer parce qu’elle est trop occupée à les regarder s’envoyer des piques et se faire des private jokes sous son nez sans qu’elle ne se sente mal à l’aise. Le tout est bien trop bizarre pour se sentir mal à l’aise. Ariane le garde une dernière fois et elle fait s’étirer les lèvres de la Villanelle, amusée et maintenant devenue demoiselle d’honneur. Alors qu’elle allait peut être devenir utile pour une fois, la rousse la coup dans ses pensées en venant lui chuchoter quelques mots à l’oreille. « Ginger tea. Helps loads. » Les yeux bleus, grossis et quelque peu effarées, se contente de suivre sa silhouette jusqu’aux toilettes. C’est sans doute la première qu’elle lui parle à elle seule et ce n’est pas une information qu’elle aurait retenue en scrollant Wikihow ou n’importe quelle merde. Ca signifie beaucoup plus que ça.

Son attention tente de revenir vers Levi, toujours quelque peu distraite par les mots de son amie. Fiancée ? Femme ? Un pêle mêle d’un peu tout, un peu trop compliqué à suivre apparemment. ”You need to choose Matt. He’s gonna yell anyways, give him some not-so-dumb things to say.” Feed him, comme un gamin hyperactif qu’il faut toujours occuper. Il serait sûrement ému et au delà de la joke générale, il serait vraiment heureux. Comme il est heureux de commander des habits de bébés et autres choses inutiles par porte-conteneurs entiers. S’ils ne choisissent pas Matt pour célébrer le tout, nul doute qu’il sauto-choisira lui même. ”Should I tell Kane nothing special happened today ?” Elle comprend rien de rien à leur relation, à qui parle à qui, à qui dit quoi à qui. A qui sait quoi, surtout. Autant se préserver d’un énième problème et si le pompier ne doit pas savoir alors il ne saura pas. Il n’y a pas d’ordre de priorité dans les secrets, ils sont seulement cachés de certaines personne et sans doute parfois c’est mieux ainsi. ”I suggest you to live happily ever after and stuff.” Il lui avait posé cette question à propos des festivités et ça en fait parti, dans un sens. Pour les festivités et après, peu importe quel jeu ils sont en train de jouer, tout ça a un arrière goût de réalisme très présent. ”That’s my only demand. As a best person.” La fierté se lit sur son visage alors qu’elle a remporté ce titre on ne sait comment. Maintenant qu’elle l’a, elle compte bien s’en montrer digne. Ses yeux se posent sur le visage fatigué mais enjoué de Levi. Elle sera intransigeante là dessus.

Son pied s'abat sur ton mollet, y laissera une ecchymose significative de sa désapprobation quant au fait que tu n'écris absolument rien quand Ariane a noircit l'intérieur de son plâtre. Sa chaussure se montre par la suite plus douce, tu la fixes avec une nuance de défi malveillante. « Didn't you know? I'm a prodigy. » Et tu mouves tes jambes de manière à t'épargner un autre bleu. Tu aimes les marques causées par Ariane sur ton corps car elle te laisse des traces de son passage qui jouissent de tous leurs avantages quand elle s'absente.

La cocaïne apparaît, ton désir d'en consommer est ardent. « This is why I’m marrying you. » Ça la fait rire, tu aspires à attraper le sachet salutaire non sans avoir une pensée pour toutes les discussions orientées sur les choix d'époux de Parker. Ton attention s'évade ensuite sur les modalités résolues au taquet des imminentes festivités. On repassera pour la bouteille de rhum, même si elle valait bien le coup d'avoir été évoquée.

« You're my classic four. » Tu ne peux t'empêcher de rebondir, l'esprit vif. « Keep it for your vows, don’t spoil me yet. » « It's only foreplay. » Tu provoques, joueur, le regard acéré de la rouquine vissé néanmoins sur son plâtre sur lequel elle inscrit de nouveaux propos. « Are we writing a new book? » Tu interroges, mouvant l'angle de ta tête, passant de la plaisanterie au sérieux. C'est que l'idée ne te paraît pas totalement déjantée, les scénarios germent même déjà dans ton esprit.

Charlie annonce sa grossesse en toute impunité ; les époux se résignent à ne fixer que ses yeux et non pas lorgner sur son ventre possiblement arrondi. “When is the baby due?” Tu ne peux t'empêcher de demander, au moins une part de ta curiosité devant être assouvie. ”The baby due is in an eternity.” Ce que Red te dénie. « She’s three months in, look at her glowing! » Matt ce héros. Tu ris franchement, fais un calcul, puis interroges : « When is your birthday? »  

Retour à la cérémonie. Superstitions d'Ariane: ok. Témoin #1: ok. Porteur des alliances: ok. La musique sera gérée, tu es certain que Matt assurera une bonne partie de l'ambiance comme des clients. « I won’t say “I only need you”, that’s a cheesy line you’ll rock saying out loud. » La malice s'installe dans ton visage, tu assures mystérieusement : « We sure can have cheese. »

« If she’s our best person, who’s the celebrant? » Tu balaies la salle du regard, Ari se lève avec sa marchandise vers les toilettes des femmes. Tu grimaces, faussement blessé de ne pouvoir suivre ; la Villanelle tente de combler le manque que la roadie impose. ”You need to choose Matt. He’s gonna yell anyways, give him some not-so-dumb things to say.” Tu adresses un clin d’œil complice à Charlie, validant l'intégralité de ses propos. ”Maaaaaaaaattie!” Tu appelles ton cousin qui te fait signe de venir dans quelques minutes. Tu lèves les yeux au Ciel face au triste constat qu'il n'y ait aucune discipline dans ta famille. ”Should I tell Kane nothing special happened today ?” Tu fronces doucement les sourcils, étudies le minois de la barmaid quelques secondes. ”No, Red.” Tu prononces, hochant la tête à la négative, le ton si posé qu'il jure avec l'homme effervescent que tu composais quelques secondes plus tôt. ”You can tell Kane whatever you wish.” Parce que tu refuses être source de pression pour Charlie, comme elle avait pu en subir avec la tasse à l'effigie d'un pigeon. Tu rejettes l'idée que la future mère souhaite mentir pour toi, ou que tu contrôles les informations qu'elle véhicule. Charlie est libre et n'est belle et vraie qu'ainsi. Tu ne désires pas altérer sa manière de fonctionner de quelconque manière ; ce serait du gâchis de personne. ”Come here.” Tu tapotes la banquette à tes côtés, l'invitant à s'asseoir. Tu remarques Jillian filer dans les toilettes en arrière-plan. ”I suggest you to live happily ever after and stuff.” ”And stuff.” Tu répètes, tendre sourire arboré, l'ouverture sur la suite te charmant bien. ”What d'you suggest me to do to be happy?” Tu questionnes, curieux. What makes you happy, Red? ”That’s my only demand. As a best person.” Tu approches la vingtenaire de toi, gratifies sa joue d'un baiser amical. ”Will do.” Tu promets. Tu comptes bien être heureux, tu fais tout pour l'être depuis tes seize ans. Et même si la vie te fait avaler de sacrées couleuvres, tu sais valoriser tes bénédictions et continuer de façonner ton bonheur.

Matt passe à quelques mètres, tu siffles bruyamment de manière à le faire ramener à la table. ”Matt. 'Gonna renew my vows. Will you be my celebrant?” Le cousin bugue, ton expression amusée s'élargit sans scrupule aucun, le gérant se faufile en vue de tout mettre en oeuvre afin d'endosser le rôle fraîchement acquis aussi bien que possible. Tu attrapes ensuite ton téléphone portable, annonces à Jill via texto l'imminence et la convies à une place de choix. ”Okay. We just need the lady now.” Tu annonces, rejetant purement l'impression de renouveler tes vœux  à la one again. En réalité, tu n'auras qu'à couper la musique et attraper la guitare quand ce sera ton tour ; ton plan s'établit depuis bien des nuits.

Je sursaute même pas à entendre Jill qui entre dans les toilettes, qui se sert dans ma poudre. C’est devenu une habitude qu’elle rôde surtout dès qu’on est ici, je m’en plains pas. Elle a l’air de bonne humeur, et quand j’essuie la trace blanche sous mon nez, que mes prunelles brillantes trouvent les siennes dans la glace, je me dis clairement qu’elle pouvait pas avoir choisi une meilleure soirée pour s’incruster. Son téléphone vibre, on est attendues, y’a Matt qui tape sur le bar comme un roulement de tambour, même roulement qui se noie dans les bruits ambiants. Je suis prête à parier qu’il va jouer le gros lourd à faire dans ce qu’il se souvient de ses cours de catéchèse à l’école internationale des bourgeois de la haute. God que son sourire de con m’énerve.

La tasse de rhum qui se retrouve dans ma main, je sais pas trop pourquoi, je m’en balance au fond, quand je file la dernière gorgée à Jill, me concentre sur Levi sans que ça étonne personne. Matt a filé à la salle de bain vite fait pour revenir accrocher des rouleaux de papier toilette complets à la va vite un peu partout sur la terrasse, il a poussé des tables de partout pour faire de l’espace, les clients ragent, il rigole le dude. L’instant d’après il s’affaire à empiler des beignets et autres pâtisseries en vitrine les uns sur les autres en guise de gâteau, le plat garni qu’il fout dans les bras de Charlie en l'entraînant dehors, en nous gueulant de le suivre aussi vite. Le gars a rien compris de son poste du soir je suis sûre, mais il se donne comme personne. Aussi idiot qu’attachant. Je crois.

Et il fait froid, dehors. Pas juste frais, froid. Je me dis qu’on va faire un truc en 5 minutes max pour finir par rentrer à l’intérieur et cumuler des shots plutôt que de crever d’hypothermie, mais un coup d’oeil au roman que j’ai écris sur mon plâtre me souffle que non, ça risque d’être un peu plus long. Might as well go on with the program.

La partie sur les shots que Matt a l'air d'avoir anticipée comme un creep télépathe, lui qui nous en file chacun un à Levi et moi, et qui en prend deux à notre suite. Il tousse, il nous place, j’éclate de rire, je soupire aussi, la coke fait pas encore effet, here we go then. « I think I was 12. » j’ai pas fait gaffe à l’âge, je sais juste que ça remonte y’a une vie. « We were at this tiny theater downtown Logan for some horror movie, something really bloody. Kane was asleep on my shoulder – but I’m pretty sure he was just closing his eyes during a gory scary scene. » classique Kane, ça faisait tout son charme jadis. « I don’t remember what you were telling me, see, I wasn’t listening to you talking shit since the beginning of times. I just remember what I was telling myself. » les gens autour commencent à fermer leur gueule, il est pas trop tôt. « “Who’s this guy? Who’s this prick, who comes into our lives, who acts like he belongs? Why does it feel like he was always there?” » j’inspire, ça fait cheesy à souhait, there’s more where that came from. Mais avant, autant clarifier un truc pour le public, pour lui surtout. « That, and “How the fuck can he take SO MUCH SPACE” I mean you had the longest legs back then, you looked like a mutant who was made of mostly legs and oily hair. » je secoue la tête, encore outrée par sa croissance inégale d’adolescent aux jambes d’antilope. « You smelled like coffee and cigarette. » you still do. « We hid stolen beers in my bag. » we still do that too.

« And then you left. You left but you always came back. Not when I wanted you to, of course not. But when I needed it. » et c’est probablement ce qui m’enrageait le plus. Il le sait autant que moi. « You always told me I should not count on you – yet, you just made sure each and every time I could always count on you when I had to. » yep, je retourne sur cette pente-là, cheesy alert and all. Faites pas comme si vous étiez surpris. « I could also count on your annoying habit of putting vinegar on your fries, man change the formula a little this is killing me. What about ketchup? BBQ sauce? Coriander, lime, pepper, no? Cheese? » et je m’emporte et je rage sur un détail, rien que parce que je peux. « Matt you’re in this with me right? » bien sûr qu’il s’essuie les yeux, bien sûr qu’il morve le con. « CAN’T YOU SEE I’M CRYING ARIANE STOP ASKING QUESTIONS. » il pleure et il crie, il est pathétique. « BUT YES TO THE CHEESE THING. » il garde ses priorités au bon endroit toutefois. Good boy.

Et on y arrive, enfin. « So yeah. » là, juste là. « I fell in love with you that day. Took you a cancer, took me a whole bunch of relationships with douchebags & shit shows, took us tons of fights and more to come, but here we are. I’ve always loved you. And I will continue to love you for a very, very long time. » tout ça pour ça. « Deal with it. »

Levi devient son baby sitter d’un temps, lui faisant oublier les mots d’Ariane, la rassurant sans même sûrement le vouloir. Il n’a sûrement aucune idée de l’influence qu’il a sur la blonde mais cette dernière, bien réelle, n’est que positive. Elle se place à ses côtés sur la banquette, accueille le baiser sur sa joue avec un léger sourire enfantin. ”What d'you suggest me to do to be happy?” “You already know what to do.” Il le fait sûrement mieux que quiconque, malgré les obstacles et les embûches. Il est au même niveau que la rousse et aucun deux n’aurait besoin des conseils que Charlie aurait pu trouver sur un malentendu.

Le patron brise le silence, fait grincer toutes les tables au sol, vide le stock de papier toilette et oubliera d’en racheter, crie sur tout le monde mi-excité mi-paniqué. Du Matt en puissance. La blonde se retrouve chargé de la pièce montée faite de bric et de broc mais qui a au moins le mérite d’exister - faut faire vite pour les vœux, par contre, parce que la lui donner à elle n’était sans doute pas l’idée la plus sage du monde et il sous estime sa gaucherie. Mais soit. Elle en prend soin telle la prunelle de ses yeux même lorsqu’ils se retrouvent tous virés du bar.

Et puis y’a le discours d’Ariane. Y’a le discours d’Ariane. Y’a rien qui n’était prévu pour Charlie, y’a son cœur qu’elle n’a pas du tout préparé à toutes ces émotions, aux rires au milieu des pleurs continus et de la pièce montée qui tremble dangereusement. Elle dit des trucs trop touchants, remonte beaucoup trop loin dans le temps pour que cela semble éphémère. En bref, ses larmes en sont au même niveau que celles de Matt et cela n’a rien de gratifiant - heureusement qu’elle n’a pas à répondre à un quizz surprise, elle. Elle doit encore faire face au discours de Levi, il faut prier pour que le gâteau tienne le coup parce que ça ne lui viendra pas à l’idée de le poser où que ce soit.