| | | (#)Mar 3 Sep 2019 - 23:56 | |
| « Fuck you, Jet. » et il était là, bien sûr qu’il était là. Il savait parfaitement par où grimper sur le mur de briques dehors, par quelle fenêtre entrer. Il connaissait par cœur le chemin, l’avait fait tellement de fois que j’avais arrêté de compter. La façade de la maison qu’il grimpait avec une agilité parfaite, la serrure de ma vitre qu’il arrivait à déverrouiller de l’extérieur sans que j’ai jamais réussi à comprendre comment. Il est là, il se tient bien droit dans ma chambre, il m’attend quand je rentre à pas d’heures, que j’ai passé la soirée avec Levi à fumer des joints dans le parc en diagonale de chez moi, quand j’ai tout fait sauf penser à lui pendant une bonne poignée d’heures, tout au plus.
Je demande, agressive, ma veste de cuir – sa veste de cuir, tu la lui a volée Ariane, et depuis tu la fais passer comme tienne – que je tire sur mon lit, mes cheveux que je rattache distraitement sans même porter attention à ce qu’il dit, s’il dit quelque chose. « Vraiment, tu fous quoi ici? » on s’était disputé, comme on se dispute toujours. On s’était crié dessus, on savait faire que ça. Y’avaient eu des claques aussi, je savais pas qui de nous deux l’avait initié en premier, mais je savais juste que j’avais frappé plus fort que lui cette fois-là, suffisamment pour qu’il se tire, pour qu’il mette fin à la dispute avant même que j’ai dit mon dernier mot. Connard.
« Dégage. » j’improvise le chemin, fais comme si je devais absolument aller à la commode qui est derrière lui alors que j’ai rien à aller y chercher, juste, je veux être à proximité de lui pour le pousser, pour plaquer avec violence mes mains sur son torse le temps qu’il esquisse trois pas derrière, qu’il dégage justement. « Faut que je te jette dehors moi-même ou? » il est encore là, il est toujours là, il bouge pas et je le chasse de mes mots et je le déteste bien sûr que je le déteste. Mais au final, il reste et il part pas et c’est ça qui me déstabilise, c’est ça qui me bousille à chaque fois. |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 4:57 | |
| No halo
Ça faisait quelques heures déjà que je m'étais encore engueulé avec Ariane. Cette fille me pourrie la vie, elle est aussi hargneuse que moi, elle n'a aucunes limites. On s'était encore hurler dessus, c'était amusant mais je me souviens même plus de la raison, on avait encore fini par se gifler avant que je parte. Si j'étais resté, je lui aurait mis une claque si impressionnante qu'elle serait resté dans le coma deux semaines. J'avais pas vraiment envie de faire un séjour en taule parce que cette folle serait forcément aller porter plainte pour me faire chier.
J'ai décidé à mon tour d'aller la faire chier en rentrant par effraction dans sa chambre, c'était pas la première fois. Je savais exactement par où passer pour pouvoir entrer sans avoir de problèmes et elle adorait ça au fond. Elle devait savoir qu'après chaque grosses engueulades je finissais dans cette chambre et j'avais toujours ce que je voulais. Elle ne pouvait pas se passer de moi peu importe ce qu'elle pouvait dire. « Fuck you, Jet. », je me mets à rire alors que je suis resté devant sa fenêtre que j'ai pensé à fermer pour pas qu'elle me pousse pour que je tombe, elle en serait capable. « Salut à toi aussi Ari. ».
Elle portait la veste en cuir qu'elle m'avait volé, je lui laisse, elle lui va bien mieux qu'à moi. « Vraiment tu fous quoi ici ? », il la regarde en tentant de se rapprocher de la furie « Bah comme d'hab non, on s'engueule, je reviens et tu me pardonnes ! En plus j'avais envie de m'amuser et quoi de mieux que venir te faire chier pour ça ! ». Elle me regardait avec une haine incommensurable et j'adore ça. « Dégage », je me rapproche encore plus d'elle « Non je crois pas non ». Elle me bouscule comme à son habitude en faisant des allers-retours dans sa chambre, elle devait drôlement se fatiguer. « Faut que je te jette dehors moi-même ou ? », je la regarde dans les yeux avec un sourire aux lèvres, j'ai pas l'intention de lui hurler dessus tout de suite alors autant la faire devenir folle. « Vas y essaye j'attends de voir ! Vas y Ari vires moi, mais tu sais très bien que tant que j'aurais pas décidé de partir d'ici je resterai planter là, et au fond tu sais que toi aussi t'as envie que je reste là ». |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 8:18 | |
| « Salut à toi aussi Ari. » « Fais pas genre t’es poli. » et mon rire est acide, est amer. Mon coup d’œil est noir aussi, s’il avait pu le tuer sur place, s’il avait pu le brûler aussi, il l’aurait fait des dizaines de fois déjà. Mais Jet qui s’éternise et qui ne manque aucun de mes gestes, ses yeux de rapace que je sens sur moi, qui brûlent chaque parcelle de ma peau, qui font mal tellement ils insistent. Je voudrais l’étrangler le gars, je voudrais le pousser par la fenêtre, qu’il se casse la nuque et chaque os de sa silhouette, qu’il souffre à un niveau impossible. Mais il est immobile, il est stoïque, damn qu’il est beau, damn que je suis fucked.
Sa voix qui craque dans le silence de ma chambre, maman endormie depuis bien longtemps dans la pièce d’à-côté, sa conquête du moment qui ronfle en apparté. « Bah comme d'hab non, on s'engueule, je reviens et tu me pardonnes ! En plus j'avais envie de m'amuser et quoi de mieux que venir te faire chier pour ça ! » la roue qui tourne, la routine qui reprend encore et toujours, impossible de s’en sortir, on y est pris au piège moi autant que lui. « J’ai donné pour aujourd’hui. Change de cible. C’est pas le choix qui manque parmi toutes tes traînées de service. » mes paupières battent la mesure, l’attaque facile quand on entend les rumeurs qui courent et toutes les filles avec qui il me trompe à chaque semaine paraît-il.
Mais son ton est calme au con, il s’amuse, il roucoule, il pique, juste assez. Il m’énerve, je finis par lui tourner le dos aussi. « Vas essaye j'attends de voir ! Vas y Ari vires moi, mais tu sais très bien que tant que j'aurais pas décidé de partir d'ici je resterai planter là, et au fond tu sais que toi aussi t'as envie que je reste là » mon t-shirt qui part, mon jeans qui suit. Je le vois pas, je fais exprès, y’a mes fringues qui tombent au sol et mon regard qui fixe le mur devant moi plutôt que Jet derrière. « T’aimerais bien hen. Que je veuille que toi, qu’il y ait que toi. » qu'il soit mon monde, ce qu'il est déjà, ce que j'avouerai jamais à voix haute.
« Ton égo serait ravi, de m’entendre te supplier de rester. » et ma tête que je détourne, le coup d’œil mortel, enragé, que je lui lance par-dessus l’épaule. « Ça arrivera pas. » ça arrivera jamais. Je supplie pas Jet, c’est pas dans mon ADN, c’est pas nous, je veux pas de sa pitié, je veux rien de lui, je veux lui, et ça m’énerve déjà, ça m’horripile assez, c’est bien suffisant. « Retourne d’où t’es venu. T’es pas le bienvenu ici. » t’es plus le bienvenu ici, d’ailleurs.
Un soupir et je file sous les draps, un autre et ma tête se cale dans les oreillers. |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 8:35 | |
| No halo
« Fais pas genre t'es poli. ». Elle me connaissait bien, elle savait que j'étais pas le genre de mec à faire dans les formules de politesse. J'avais juste envie de me foutre un peu d'elle et à chaque fois je sais exactement où piquer pour qu'elle réagisse au quart de tour. Je ne fais que lui sourire et la regarder dans les yeux dès qu'elle cherche un contact visuel et ça la désarçonne à fois. Je ne lui réponds pas, elle n'attendait pas de réponse à cette affirmation. « J'ai donné pour aujourd'hui. », je la regarde en essayant toujours de me rapprocher un peu plus d'elle « Oh je te connaissais plus coriace Ari, je suis déçu ».
Elle est jalouse et ça je le sais, et je m'en sers pour qu'elle soit toujours plus accrochée à moi, je la trompe et c'est pas nouveau. Les sentiments c'est pas fait pour moi, j'ai juste besoin de faire chier les gens, ça c'est ma passion. « Change de cible. C'est pas le choix qui manque parmi toutes tes traînées de service ». Je la regarde avec une mine faussement attristée, « Mais tu sais Ari, t'es ma traînée de service préférée », et je me mets à rire en voyant son regard noir me transpercer une nouvelle fois. Cette situation est absolument hilarante.
Elle m'attaque aussi et au fond elle sait où cibler, « T'aimerais bien hein. Que je veuille que toi, qu'il y ait que toi ». Je sers les dents, ne pas lui hurler dessus même si j'ai actuellement envie de l'égorger. « Pourquoi ? T'es la traînée de service de beaucoup d'autres personnes ? », je suis jaloux mais je ne le montre pas, elle en serait bien trop contente, et puis je sais qu'elle ne couche pas vraiment avec 3 tonnes de mecs. Elle se déshabille devant moi, ce n'est pas comme si c'était la première fois, mais j'aime regarder son corps et ses courbes, elle est super sexy, mais je ne risque pas de le lui dire. « Ton égo serait ravi, de m'entendre te supplier de rester. Ça arrivera pas. Retourne d'où t'es venu. T'es pas le bienvenu ici. ». Elle s'allonge dans son lit, comme si le fait qu'elle me fasse croire qu'elle dort allait me faire partir. Je m’assois de l'autre côté du lit et effleure son bras du bout de mes doigts « Arrête un peu Ari, pas besoin de supplier regarde, ton corps le fait pour toi », je cherche à la rendre folle et hystérique, je suis tellement fort à ce jeu. « Oh non tu me vexe Ari chérie ». Je lui rit une nouvelle fois au nez avant de m'allonger à côté d'elle. « Tu peux dire ce que tu veux, je bouge pas de là ». |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 8:44 | |
| Il est encore là lui? Il brûle encore mon air, il vole encore mon oxygène? Et chacun de mes geste que j’allonge rien que parce que je sais qu’il me regarde, je me déteste et je me trouve horriblement conne et pourtant j’arrête pas, j’arrête plus, je cambre toujours un peu plus ma silhouette, j’arque toujours un peu trop la nuque quand je sais qu’il voit, que la lueur de la lune complète le tableau. « Mais tu sais Ari, t'es ma traînée de service préférée » un énième soupir qu’il m’arrache et la couverture que je tire rageusement sur mon menton sans même faire l’effort de le regarder à nouveau. « Exactement ce que toutes les filles rêvent d’entendre depuis gamines. » je suis blasée, je suis cynique, je suis fatiguée, il m’ennuie et il se rapproche, je grogne.
« Pourquoi ? T'es la traînée de service de beaucoup d'autres personnes ? » « Depuis quand ça t’intéresse? » ah, voilà qui est mieux. « Arrête un peu Ari, pas besoin de supplier regarde, ton corps le fait pour toi » son ton qui tangue, sa voix qui pique, je sais que j’ai appuyé exactement là où il faut, je le connais autant par cœur qu’il sait lire à travers moi, et ça y est, le jeu est enfin équilibré, on va enfin pouvoir s’amuser à deux. Mieux. « Mon corps en a rien à chier de toi ce soir. Il a été épuisé ailleurs plus tôt déjà, désolée mon gars va falloir que t'attendes que je me refasse des forces. » et je chante, et je soutiens son regard avec défi. Il a pas à savoir la vraie issue de ce que j’ai bien pu foutre avec Levi, il a pas à savoir quoi que ce soit d’autre que ce que je veux qu’il sache. Et ce que je veux qu’il sache, c’est que je peux lui faire du mal autant qu’il arrive à m’en faire.
« Tu peux dire ce que tu veux, je bouge pas de là » et il s’allonge, et je sens le poids de son corps se lover contre le mien, j'en bouille, j’en tremble presque. Son parfum unique de merde qui monte à mon nez, son souffle chaud qui se casse hargneusement sur ma nuque. Fuck you, Jet. « T’avises pas de toucher quoi que ce soit. » je souffle entre mes lèvres fermées, conclus en y croyant à peine, sachant que mon maigre « Creve Jet. » a très peu, très, très peu, de pouvoir, quand mon pied va d’abord et avec violence assener un coup sur son mollet pour finir par dériver autour de sa cheville, de laquelle il s’enlace comme un con. |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 9:29 | |
| No halo
Et elle s'énerve, exactement ce que je voulais. J'aime la voir hargneuse et pas collée à mes bask comme n'importe quelle fille qui veut coucher avec moi. Elle elle aime me tenir tête et ça rend les choses encore plus drôle et intéressantes. J'aime jouer avec elle. J'arrive à trouver ses points sensibles, je sais qu'Ari est jalouse et qu'elle sait que je la trompe régulièrement. Enfin, si on peut appeler ça de la tromperie vu que je sais même pas si elle pense qu'on est ensemble. C'est pas un sujet que j'aime aborder. « Exactement ce que toutes les filles rêvent d'entendre depuis gamines. ». Et je me mets à rire de nouveau, elle déteste ça. « J'avais oublié que tu étais exactement comme toutes les gamines débiles que je me tape ». J'aime la faire partir au quart de tour même si elle essaie encore de se contrôler, je sais que je finirai par avoir ce que je veux.
Mais elle aussi elle me connaît bien et elle sait que je suis possessif, j'aime pas qu'elle aille voir ailleurs. « Depuis quand ça t'intéresse ? », je la regarde allongée dans son lit à moitié nue. « Je m'intéresse à ce que je veux Ari. ». J'étais aussi sec qu'elle dans ses réponses mais je restais amusé par la situation. « Mon corps en a rien à chier de toi ce soir. Il a été épuisé ailleurs plus tôt déjà, désolée mon gars va falloir que t'attendes que je me refasse des forces. ». Je serre de nouveau les dents et me sens bien moins amusé par la situation. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle veut dire par là. « Quoi ? J'espère que tu dis ça parce que les trois pauvres petites claques que tu m'as donné t'ont trop fatiguées parce que t'es bien trop fragile ». Plus on discute et plus on fait monter la pression en se faisant mal.
Je décide de m'allonger à côté d'elle en me rapprochant le plus possible de son corps qui est sous le drap. « T'avises pas de toucher quoi que ce soit », je souffle dans son cou, mes lèvres son tout près de sa peau et quelques frissons apparaissent. Je sais exactement ce que je fais et ça va encore plus l'énerver. Elle arrive à souffler un « Crève Jet » et je pouffe de rire toujours aussi proche de son cou. « Tu serais si déçue si je mourrais maintenant ! ». Je sens son pied frapper violemment dans mon tibia et avant qu'elle puisse ramener son pied vers elle je l'enlace pour qu'elle ne puis plus le bouger et dans la foulé j'attrape son poignet avant qu'elle ai l'idée d'essayer de le frapper. « Vas y réessaye de me frapper maintenant que je t'ai coincé ! ».
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| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 9:44 | |
| « Je m'intéresse à ce que je veux Ari. » ça, ça pique. Parce que Jet était une merde égoïste de première, et que je savais bien que c’était pas moi qu’il voulait. C’était clairement pas être avec moi qu'il voulait, c’était juste le fait de pouvoir l'être, d'avoir la possibilité. Le fait de m’avoir, de me voler de précieuses minutes de vie, d’être le seul quand il était là. Il serre les dents autant que je souris, il est mauvais autant que je l’assassine du regard. « Et c’est moi que tu veux, Jet? » je doute, cynique, blasée. C’est jouer qu’il veut. C’est faire mal qu’il veut. C’est avoir le contrôle, juste et rien que ça, encore et toujours.
Ma silhouette qui se redresse dans les draps, la couverture qui tombe volontairement le long de mon épaule quand je sais que la lumière de la lune reflète sur ma peau bien trop blanche pour que je passe pour australienne de naissance. « C’est ça que tu veux? » les parcelles dénudées qu’il a déjà vues mais que je lui refuse maintenant, qu’il a absolument aucune chance d’avoir ce soir, et si j’arrêtais d’être conne, si j’arrêtais de jouer avec le feu, ce serait pour toujours que je lui retirerais ce droit. À d’autres. « Parce que tu m’auras jamais complètement, et tu le sais très, très bien. » j’avais encore la décence de garder une retenue, j’avais encore la maigre intelligence de le repousser plus souvent que je le laissais entrer dans ma bulle ; autant prendre les détails pour acquis.
« Quoi ? J'espère que tu dis ça parce que les trois pauvres petites claques que tu m'as donné t'ont trop fatiguées parce que t'es bien trop fragile » il se rapproche, il est comme une rapace Jet, il prend toute la place d’un seul petit pas, d’une simple inspiration. « Continue d’espérer, si ça peut te faire partir plus vite je m’en plaindrai certainement pas. » ma langue claque, mon corps retourne se planquer sous les draps, j’y crois presque. Mais il vient se coucher Jet, il m’enlace et attaque à coup d’expirations brûlantes, de mains agressantes. « Tu serais si déçue si je mourrais maintenant ! »
Un coup qui part, il immobilise mon poignet, il s’amuse, il me dégoûte et pourtant je bouge pas d’un millimètre. « T’aurais pas assez souffert. Ce serait du gâchis. » « Vas y réessaye de me frapper maintenant que je t'ai coincé ! » mon rire est mauvais, presque aussi effrayant que le sien. C’est qu’il est ma référence en sadisme apparement. « J’ai encore un pied du con, et ma tête. » et mon autre pied qu’il n’a pas monopolisé frappe de toutes ses forces sur sa jambe à portée, ma tête cogne vers l’arrière en espérant casser un truc, son nez, son orgueil, n’importe quoi.
Mais y’a pas de craquement, y’a qu’un soupir, long, las, qui franchit mes lèvres quand il bouge pas, quand je me maudis d’être encore là, dans ses bras, comme à toutes les autres fois. « Pourquoi t’es là Jet? » |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 9:58 | |
| No halo
Ari était plus fragile que ce qu'elle laissait paraître et je savais exactement comment utiliser ça. Elle était beaucoup plus attachée à moi que ce qu'elle voulait l'admettre, c'est ce que était fou, j'étais horrible avec elle mais elle ne me poussait jamais vraiment à partir. « Et c'est moi que tu veux Jet ? ». Je la regarde toujours aussi assuré, je ne laisse jamais paraître aucune réelle émotion ou faiblesse. Là, ce soir, dans cette tenue quand elle est proche de moi, bien sûr que c'est elle que je voulais, mais elle serait bien trop satisfaite si je lui disais. « Pourquoi je te voudrais toi Ari ? », je lui dis ça avec un grand sourire et en la regardant toujours dans les yeux en avançant vers elle.
Et elle joue elle aussi, elle se relève pendant que je la regarde attentivement. J'observe chacun de ses mouvements avec intensité même si c'est un corps que j'ai déjà pu observer à plusieurs reprises. Elle laisse volontairement des parties de son corps. La lumière de la lune éclaire suffisamment pour que je puisse voir son expression satisfaite. Elle savait que j'avais quand même quelques faiblesses. J'aimais voir sa peau nue et elle me montrait exactement ce que je voulais voir. « C'est ça que tu veux ? », « ça commence bien mais tu pourrais montrer plus de chair quand même ». Elle est excédée et je suis amusé, c'était souvent comme ça que ça se passait. « Parce que tu m'auras jamais complètement, et tu le sais très bien ». Je la regarde surpris, est ce que c'est un défi ? Son ton me laisse penser que ça en est un. Je me rapproche petit à petit « T'es sûre de ça Ari ? ».
« Continus d'espérer, si ça peut te faire partir plus vite je m'en plaindrai certainement pas. », je m'approche du lit où elle s'est allongée et que je connais déjà bien, « Pourquoi tu mens ? Et en plus tu sais très bien que rien de ce que tu pourras me dire me fera partir d'ici ! C'est peine perdue ! ». Je me glisse dans son lit pour la rendre folle, je la touche et mon souffle glisse dans son cou. « J'ai encore un pied du con, et ma tête ». Elle n'aurait jamais dû me faire part de ses plans puisque ça me permet de reculer ma tête assez rapidement pour qu'elle n'arrive pas à me toucher. Mais son deuxième pied tape plus fort dans mon autre jambe ce coup ci. Je ne peux retenir un léger grognement et un soupir. Je ne lâche pas mon emprise sur une de ses jambe et son poignet, si je la lâche, elle va s'acharner sur moi et je serai obligé de répliquer. Alors je me contente de rire en la voyant essayer de se débattre pour me faire mal "C'est encore loupé".
Elle finit par arrêter de gigoter dans tous les sens pour se remettre à parler « Pourquoi t'es là Jet ? », je soupire et sourit de nouveau. Elle pense réellement que je vais lui dire quoi que ce soit qui lui fera plaisir ? J'utilise cette technique uniquement quand elle est vraiment à bout pour la récupérer. Et là, je savais que j'avais encore de la marge avant qu'elle craque. C'était une coriace cette petite rousse. « J'aime bien ce lit il est plutôt confortable ». Ce n'était pas la première ni la dernière nuit que je passerai ici. « Et je débarque toujours dans ta chambre quand je me fais chier et qu'on s'est engueulé dans la journée ! ». Elle était ma meilleure distraction, les autres filles n'étaient pas aussi violentes et donc beaucoup moins drôle à emmerder.
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| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 10:20 | |
| 14 ans, à peine. Et je devrais pas traîner avec un gars comme ça, je devrais pas lui faire une place dans ma vie, dans mon lit, dans mon cœur comme ça. Il est de mauvaise augure et il m’énerve et j’en peux plus, probablement qu’un jour il sera trop tard aussi. Je l’espère presque. Comme ça, je serai à bout. Comme ça, il aura vraiment tout cassé, et ce sera de sa faute bien plus que de la mienne. « Pourquoi tu mens ? Et en plus tu sais très bien que rien de ce que tu pourras me dire me fera partir d'ici ! C'est peine perdue ! » il part pas, il part jamais. Et même s’il part, il revient toujours. Y’a pas une dispute qui s’est finie sans qu’il ne vienne lorgner sur le pas de ma porte, y’a pas eu une bagarre sans qu’il repasse rôder sous ma fenêtre. Valeur sûre de merde.
"C'est encore loupé" et il éclate de rire, il s’éclate tout court, même si je l’entends grogner d’un coup de pied parti au bon endroit au bon moment, qui le contracte juste assez sous la douleur momentanée. « Pas grave. Je vais jamais arrêter d’essayer. » éternelle optimiste que je suis, quand il est question de lui faire payer d’exister, de respirer, de m’obséder comme il sait (trop) le faire. « J'aime bien ce lit il est plutôt confortable » qu’il justifie, et je soupire. Il se colle un peu plus aussi, il envahit mon espace vital, il en prend entièrement possession. « Il change du lit de merde que t’as chez toi c’est sûr. » c’est bas sachant à quel point il a aucune maison, à quel point il est un rejeté de la société qui se retrouve toujours tout en bas de la pile, comment il se récolte des pieux et des familles de merde encore et toujours. Mais j’y peux rien, de sentir le sourire mauvais qui orne mes lèvres à m’entendre piquer. Il fait ressortir le pire de moi Jet, toujours. « Et je débarque toujours dans ta chambre quand je me fais chier et qu'on s'est engueulé dans la journée ! » trop d’honneurs. Jamais je serai assez stupide pour imaginer être sa préférée, jamais je serai assez conne pour m’en persuader. Je suis juste la routine, je suis juste l’habitude, je suis juste la mauvaise herbe qu’il se décidera jamais à arracher de son jardin en ruine. L’inverse est toute aussi vraie.
« De toute façon, peu importe ce que t’aurais répondu, j’aurais rien cru. » on est pas fans des discours larmoyants, surtout quand ça prend un cœur pour les penser, pour les assumer. Et que ça, Jet en a aucun, tout autant qu’en sa présence, je mets le mien en berne. « Tu ronfles, je te cogne. Tu parles, je te cogne. Tu bouges, je te cogne. » que je finis par annoncer, quand c’est clair, évident, sûr et certain qu’il aura rien de plus que mon corps gelé contre lui, immobile, ce soir. J’ai pas envie de lui céder, j’en ai pas la force, il l’a cherché, qu’il m’en tienne rigueur voir si ça m’intéresse. La réponse est claire : non, ça m’intéresse que dalle.
J’ai fini par fermer les yeux bien avant lui, j’suis certaine. Tant pis, tant mieux. Et c’est la petite victoire du jour de réaliser que je suis réveillée quand lui est encore lourd de sommeil. Ma silhouette que j’extirpe de sous son bras toujours lové contre ma taille, probablement ankylosé de pas avoir bougé de la nuit. Son t-shirt que je pique à mes pieds, et la maison complètement vide que je parcours pour descendre à l’étage préparer du café que je sifflerai en silence dans sa presque entièreté avant de remonter à ma chambre quand je l’entendrai distraitement s’y activer. « Dommage, j’ai pris la dernière tasse. » que ma voix chante, mauvaise, alors que je m’appuie nonchalamment contre l’embrasure de ma porte, plantant mon regard dans le sien le temps de gober justement, la dernière gorgée de ma tasse maintenant bien vide. |
| | | | (#)Mer 4 Sep 2019 - 11:34 | |
| No halo
Je suis allongé dans son lit, collé à elle. Mes mains entourées autour de ses poignets et mes jambes immobilisant les siennes. On pourrait presque croire qu'on est enlacé, un vrai petit couple normal et tout mignon, mais non, j'essaie juste d'empêcher cette folle de me faire de nouveaux bleus. Et elle arrive encore à se débattre et tente de me casser le nez, elle est vraiment taré et ça me fait beaucoup rire. « Pas grave. Je vais jamais arrêter d'essayer ». Elle avait de l'espoir la petite, elle pensait encore qu'elle pourrait me faire mal alors qu'elle ne pouvait bouger que sa tête et que j'étais bien assez loin pour être intouchable. Elle me demande une nouvelle fois ce que je fais là, pourquoi je viens l'emmerder comme presque tous les soirs depuis que je la connais. « Il change du lit de merde que t'as chez toi c'est sûr ». Un chez soi. J'avais jamais eu de chez moi, je me retrouvais bien souvent complètement défoncé à décuver sur un banc dans un parc ou un trottoir avant de retrouver une maison. « C'est sûr que c'est plus confortable qu'un banc ou un trottoir ». Elle pensait vraiment m'avoir vexé, mais c'était pas la première fois qu'elle utilisait ça contre moi, et je le sais depuis petit que j'ai et que j'aurais probablement jamais de vrai chez moi.
« De toute façon, peu importe ce que t'aurais répondu, j'aurais rien cru. ». C'était aussi devenu une habitude de venir la voir à des heures tardives et passer bien plus de temps que nécessaire avec cette petite rousse bien plus jeune que moi. Mais plutôt mourir que lui dire quelque qu'elle aurait pu interpréter gentiment. Elle était ma distraction dans cette vie de merde avec la musique, c'était les deux seules choses que j'appréciais un peu dans ce monde. « Tu ronfles, je te cogne. Tu parles, je te cogne. Tu bouges je te cogne. ». Je me mets à rire en faisant les 3 choses en même temps et je l'entends soupirer en essayant de m'atteindre tant bien que mal avec sa tête et je finis par m'arrêter « Loupé ! ». Je sais que je l'énerve mais c'est ce qui est le plus marrant dans cette histoire. Je suis toujours enroulée autour de son corps frêle. Elle s'endort avec moi, elle est bien moins drôle quand elle dort, mais elle est bien moins chiante aussi. Petit à petit je m'endors aussi.
Le soleil passe au travers de la fenêtre et je me réveil, Ari n'est plus dans le lit. Je me relève sur les coudes pour la retrouver dans l'embrasure de la porte une tasse à la main. « Dommage, j'ai pris l dernière tasse. », c'est bien ce que je disais, bien moins chiante quand elle dort. Je me lève en cherchant le tee-shirt et le jean que j'avais enlevé avant de dormir et je me rhabille en vitesse. « Bon bah je vais chez une autre de mes traînées de service pour avoir le droit à un café ! ». Je ne la laisse pas répondre et ouvre la fenêtre, j'escalade en faisant attention de ne pas tomber. Et je retourne à pied vers un endroit que je connais bien, la salle de musique.
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