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 Comme un million de papillons noirs | shay

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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyMer 4 Sep 2019 - 12:45

Comme un million de papillons noirs


Le soleil brille, les oiseaux chantent. Une des nombreuses raisons pour lesquelles elle aime tant son pays, l’Australie là où il ne fait jamais froid. Le pays de tous les superlatifs, le pays dans lequel elle a grandi en apprenant à aimer tout ce qui l’entoure. Le pays de ses désillusions, aussi, mais cela reste anecdotique dans son esprit. La blonde a décidé qu’ajourd’hui allait être une belle journée dans laquelle il ne se passerait que de bonnes choses - si seulement cela pouvait s’avérer être réalité dès qu’on énonçait un tel souhait. Pourtant Charlie y croit dur comme fer, se décide de sortir de chez Kane pour aller se promener au lieu de rester seule et de tourner en rond. Elle a déjà testé toutes les positions pour au mieux abîmer le canapé, les pieds en haut et la tête regardant la télévision à l’envers. Elle a absolument tout essayé comme un bambin l’aurait fait à sa place mais pourtant rien n’y fait, elle est toujours incapable de rester dans une même pièce plus d’une minute, encore moins quand elle est seule. Il travaille aujourd’hui alors qu’elle non. Ni à l’université, ni au bar. Elle n’a absolument rien à faire et même si elle prend cette journée off en solitaire à la rigolade, elle est en réalité en train de la consumer à petit feu. Elle va mourir si elle reste ici, ce qui fait que l’air frais de l’extérieur devient une bouffée salvatrice et régénératrice.


Le parc, les cris de joie, le grincement de la balancelle, les enfants qui s’amusent, les parents qui s’impatientent. C’est un environnement qui lui plait, au milieu des arbres et des joggeurs - cette espèce humaine toujours motivée pour courir sans but précis, un véritable mystère. Musique dans les oreilles, Charlie chantonne au rythme de Deaf Havana en souvenir du concert auquel elle a assisté avec son petit ami. Les paroles sont dépressives à souhait mais la mélodie fait illusion. Tout n’est qu’illusion et ça, ça lui convient parfaitement. Ses yeux bleus se perdent vers le parc de jeu, là où il devient rapidement difficile d’y perdre sa chère tête blonde au milieu de toutes les autres. Ses pieds foulent les graviers et elle s’en veut de ne pas avoir pris de chaussures avec une semelle plus épaisse puisque l’inconfort est au maximum. Cette pensée lui sort rapidement de la tête lorsqu’elle sent un choc bref mais bien réel au niveau de sa jambe droite et de son ventre. Sa main se repose aussitôt sur son bas ventre, plus par instinct que parce qu’elle a réellement eu mal et ses yeux se portent sur la cause de la douleur : un enfant. Incapable de se mettre en colère, Villanelle s’accroupit plutôt pour arriver à sa hauteur et aider le petit être humain à se relever. Prenant même ses minuscules poignets entre ses mains, elle s’active à lui essuyer la paume et laisser retomber au sol les petits graviers s’y étant retrouvés collés.
La jeune fille ne se confond pas en formalités et repart à l’opposé, toujours en courant. Charlie se relève et tente de regarder où elle va, surveillant par la même occasion qu’elle ne rentre pas dans une autre personne aussi distraite qu’elle avait pu l’être. Tout le soucis qu’elle se fait pour cet enfant ne fait que grandir au fond de son âme et c’est bien pour cela qu’elle se décide de la suivre jusqu’au banc où elle se retrouve devant une femme. “Désolée c’est de ma faute je regardais ailleurs et je ne l’ai pas vu.” Charlie s’empresse de parler, ne voulant pas qu’aucune faute ne soit rejetée sur cet enfant plein de vie. Ils sont tous passés par cet âge là durant lequel la vie ne peut être vécue qu’en courant et en hurlant à tue tête ; certains même n’ont jamais quitté cette tranche d’âge. “Tu vas bien ?” Elle s’accroupit à nouveau devant l’enfant, se tenant au dossier du banc pour palier à son équilibre inexistant. Elle a espoir que l’enfant lui réponde mais sûrement que cela n’arrivera jamais. La voix de la blonde est aussi douce que la condition humaine le permet, pourtant. “C’est votre fille ?” Ses prunelles se lèvent à nouveau vers l’inconnue aux longs cheveux noirs, cette même inconnue qu’elle trouve magnifique. Malheureusement pour elle ce n’est pas une raison suffisante pour faire taire la blonde. “Question bête, elle vous ressemble trop pour que ce ne soit pas le cas.” Un simple rire, léger, s’échappe de sa bouche. “Elle a quel âge ? Huit ? Neuf ? Non, huit.”

@Shay Khaan
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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyDim 8 Sep 2019 - 1:46

Comme un million
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« Maman, on peut aller au parc ? » Je me masse les tempes alors que ma fille hyperactive saute autour de moi comme un lapin sous ectasy. Quand je repense à cette pilule du lendemain que je n’ai pas voulu prendre. Non j’aime ma fille mais des fois, je me dis qu’elle tient un peu trop de son père. Hyperactive, impatiente, ce n’est pas du tout moi. Et comme j’avais passé la nuit courte -merci Lukà- j’avais la tête dans mon bol de céréales. « MAMAN ON VA AU PARC CE MATIN, hurle ma fille. » Je lui lance une œillade ennuyée avant de hocher la tête. Pourquoi les enfants se croient-ils obligés de nous faire la conversation à sept heures du matin ? Je soupire avant de prendre une cuillère. Qui vole dans la pièce. Merci la chienne qui s’accroche à ma jambe pour sortir. Je suis épuisée. J’ai envie de mourir. Énième soupir avant de descendre de mon tabouret pour aller mettre la laisse au chien sans avoir décoller les yeux. Sauf que je lui colle mon écharpe au lieu de son collier. Putain. Punaise. Journée qui s’annonçait très bien. Je mets enfin le collier avant de me tourner vers Lucy qui avait une couette plus haute que l’autre. On s’en fout, elle est belle quand même. je lui fais signe de me suivre avant de quitter notre loft pour aller au parc. Trop de verdure tue la verdure. Une fois sur place, je décide d’aller me chercher une bonne grosse dose de caféine je n’en buvais pas d’ordinaire mais j’avais un petit ami - ?- qui demandait beaucoup d’énergie. Donc caféine oblige. Persée tenue en laisse, Lucy sur les balançoires, je prends un grand café noir ainsi que deux beignets pour voir que mon enfant décide de se barrer en courant. QUAND JE REPENSE À CETTE PILULE BORDEL. Je tire sur la laisse pour me lancer à sa poursuite, le café bouillant dans une main avant de voir ma fille rebondir sur quelqu’un comme un ballon. Une rasade de. Café comme si je m’attends à une quelconque potion magique et je me dirige vers la personne fautive qui tient ma fille par la main. Elle veut l’enlever ou quoi ? Froncement de sourcils, je constate que Lucy sourit avant de filer vers moi. « Je t’avais dit de rester près des balançoires, je crois ? » Ma petite fille me regarde avec son puppy eye avant d’attendre que je ne lui file le beignet pour repartir. Je fouille dans mon sac pour constater que j’ai zappé le paquet de clopes et me poster de la jeune fille qui semble accablée par son geste. « Y’a pas de mal, elle ne regardait pas où elle allait, répondis-je du tac au tac. » Puis, je me baisse pour défaire la laisse de Persée qui part à la poursuite de Lucy qui revient vers nous en grignotant son beignet. « Voui madame. » Je hausse un sourcil en la regardant. « Et on dit quoi ? » Lucy se tourne vers la demoiselle qui semblait toute jeune. Je l’envie presque. « Merci madame. » Je lui fais un signe de tête alors qu’elle donne le restant de sa nourriture au chien. A ce rythme-là, cette chienne va devenir obèse. Lorsqu’elle me pose la question de ma maternité : j’ai envie de répondre une connerie. Genre, c’est une banane mais je n’en ai pas le temps que la jeune femme recommence à bavasser comme une pie. J’aimerai bien pouvoir en placer une mais à la place, je me contente de siroter mon café. « J’ai sept ans d’abord, crie Lucy en tapant des pieds. » Tiens, un caprice pour démontrer son âge. Ça faisait longtemps. « Lucy ! La grondai-je en lui faisant les gros yeux, désolée elle a quelques soucis de comportement. » je m’étais tournée vers la demoiselle : fort jolie tiens. Avant de lui sourire. « Je m’appelle Shay et voici Lucy, ma fille. » Lucy soulève le batard que nous avions adopté pour le montrer à l’inconnu. « Et Persée, ajoutai-je, Lu’ va jouer avec Persée et laisse maman parler à la dame. » La petite fille hoche la tête alors que je m’installe plus confortablement sur le banc avant de tendre mon beignet. « Mangez, vous êtes pale comme un linge. Je ne suis pas assez forte pour vous porter jeune demoiselle. » J’eus un sourire convaincant avant de reporter mon regard sur mon enfant. Des fois qu’elle se casse le bras. Ou celui d’un autre enfant…

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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyJeu 12 Sep 2019 - 16:01

La maman rejette toute la faute sur sa propre fille et rassure Charlie, dans un sens. Il n’y avait que deux solutions possibles : qu’elle accuse la blonde de tous les maux de la Terre ou que ce soit l’enfant qui prenne tout et que ça ne fasse que rebondir sur sa peau si douce. La deuxième solution est actée et elle plaît davantage à Charlie, pour qui un reproche aurait été mortel en ce moment. Ne serait-ce que l’idée d’avoir pu faire mal à cette enfant la met mal à l’aise, alors si en plus la génitrice lui était tombée dessus … Misère. Pourtant il n’en est rien et elle peut déjà supprimer tous les scénariosn catastrophes de sa tête ; tout va bien dans le meilleur des mondes (presque). La petite fille finit par remercier Charlie pour d’obscures raisons et la voilà déjà repartie à l’assaut d’une nouvelle partie de jeu avec le canidé fraîchement détaché. Villanelle aussi aurait aimé avoir un chien, si seulement ce simple souhait n’avait pas viré à la dispute de trop avec son petit ami. Elle se contente de les voir s’éloigner ensemble et de partager un bien maigre repas, la queue du chien se tortillant en même temps que les cheveux de la petit fille volent dans les airs. Ils forment un joli duo qui l’émeut bien plus que prévu, parce que le chien et l’enfant c’est tout ce qu’elle avait prévu avec Tim. Maintenant il n’y a plus de Tim, toujours pas de chien, et un enfant imprévu en route. Cette inconnue a réussi là où la blonde a échoué et, sans la connaître, elle se met déjà à l’envier. Ses pensées se perdent en même temps que ses mots affluent et elle ne prend même pas le temps de se rendre compte de la situation. Les questions s’entassent mais elle ne laisse pas le temps à la dame du banc de lui répondre, c’est l’enfant qui doit prendre les devants avec leur naturel qui leur est propre. Ils parlent sans avoir peur de couper leurs aînés et ce n’est pas Charlie que ce geste offensera, encore moins lorsqu’elle lui apporte des précisions sur son âge. Zut, elle n’avait pas deviné le bon. Cela viendra sûrement quand elle aura son propre enfan et qu’elle ne pourra pas s’empêcher de le comparer à tous les autres bambins qu’elle verra de près ou de loin. L’enfant qui tape des pieds porte apparemment le prénom de Lucy et la jeune femme se fait la remarque que c’est un très joli choix. Bien mieux que le prénom toujours inexistant de son enfant à elle, même s’il n’est supposé naître que dans sept mois elle aime un peu trop tout prévoir à l’avance. ”Ce n’est rien.” Charlie s’empresse de répondre dans un sourire franc alors que la mère s’excuse pour sa fille à qui elle colle des problèmes de comportement. A ses yeux elle n’est qu’une enfant débordant d’énergie comme il en existe tant mais la blonde se retient de tout commentaire. ”Vous avez toutes de jolis prénoms. Moi c’est Charlie.” Plus commun, plus neutre, bien moins joli. Pas comme Shay, pas comme Lucy et toujours pas comme le nom de leur chien, lui aussi original. Les muscles de la traductrice se crispent alors qu’elle l’appelle “madame”, la voilà qui vient de prendre dix ans dans la figure. Vaut mieux peut être ça plutôt qu’on la confonde encore et toujours avec une adolescente, sûrement. Cela ne l’empêche pas de s’asseoir dans le fond du banc, pourtant, et de laisser les muscles de son dos se reposer un instant en même temps qu’elle dépose son sac à côté d’elle. Cette pause n’était pas prévue mais cela ne l’empêche pas d’être grandement appréciée. Ses réflexes la poussent à attraper le beignet qu’on lui tend, mais sa politesse et sa timidité nouvelle ne la laissent pas le manger pour autant. ”Non, c’est ... ça a quelque chose à voir avec la grossesse ? ma carnation naturelle, j’ai été livrée avec les yeux bleus et le teint blafard.” Son ancienne couleur rousse permettait d’apporter un peu de chaleur à son visage mais maintenant qu’elle est blonde à nouveau, tout est bien trop clair. ”Elle a l’air d’avoir beaucoup d’énergie en tout cas, ça fait plaisir à voir. Mais sa langue bien pendue doit vous jouer des tours, non ? Les enfants ne savent pas vraiment ce qu’ils disent.” Elle sait de quoi elle parle, elle cette grande enfant habituée des frasques à répétition. ”Le chien … Persée ? Il a quel âge ?” Elle parle sans regarder Shay dans les yeux, obnibulée par le spectacle de ces deux petits êtres jouant ensemble, un sourire aimant et attendri sur le coin de ses lèvres. Elle ne peut pas s’empêcher de penser à sa propre histoire à travers les traits de ces inconnus, et ça lui fait plaisir autant que ça la blesse.
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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptySam 21 Sep 2019 - 2:09

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Elle était très belle comme femme. Elle avait cette grâce qui me ferait passer pour une boite de thon à ses côtés. je regardai la jeune femme avec un sourire doux sur le visage. Elle semblait confuse alors que ma fille ne cessait de courir autour de nous comme une souris sous cocaïne. Des fois, je songeai à contacter les fabricants de boites de céréales pour qu’ils me disent ce qu’ils mettaient dedans. Non mais parce que les gosses sont comme les piles duracell, ils ne meurent jamais. Toi, le soir, tu ronfles avec de la bave aux lèvres et de la purée dans les cheveux pendant que ton gosse te retourne la baraque. La maternité, ça fait rêver. Fort heureusement, je suis la seule fille d’une fratrie de quatorze enfants. Le plus vieux ayant eu quarante ans cette année et le plus jeune : quatorze. Donc Lucy fut assez bien entourée pour une fille qui n’avait pas de modèle paternaliste. Mais je n’étais pas pressée de reprendre contact avec Artémis. Alors que je courrai derrière, précédée par le chien, je la vis entrer dans une jeune femme. Je fronçai les sourcils avant de voir la jeune demoiselle porter la main à son ventre. Un réflexe qui ne m’était pas inconnu mais je ravalai ma salive pour ne pas la mettre mal à l’aise. Lucy comme à son habitude, décide de faire sa peste. Depuis que nous étions revenues à Brisbane, elle faisait sa crise des sept ans. Quand je pense à cette pilule du lendemain que je n’ai pas voulu prendre. Cela m’apprendra à vouloir absolument un enfant avec un irresponsable doublé d’un nymphomane. Le désavantage quand on a les oreilles qui trainent, c’est que l’on sait quand son ex a la queue qui traine. Je me tourne vers la jolie blonde avant de lui sourire pour voir Lucy repartir de plus belle avec le chien. J’étais exténuée et je tuerai pour une nuit de sommeil complète. « C’est très joli Charlie. C’est parce que je suis pakistanaise. Mon prénom complet est Shayleen mais je le trouve très laid. » Je l’avais changé dès ma majorité. Et la chose voulait que je le reprenne dès l’âge adulte pour publier mes histoires. Je ne voulais pas que l’on me retrouve, que l’on sache qu’une mère d’une petite fille écrit des histoires érotiques. Certes, le livre qui serait publié par Lukà serait plus sérieux. Mais tout de même, je voulais préserver ma vie privée. Alors, je me suis servie du fait que l’on n’ait écorché mon nom de famille toute ma vie. Kaa comme le serpent dans The Jungle Book. Dans le fond, étais-je pleine de venin pour me réduire à cette créature grotesque et imaginaire ? Je n’en avais aucune idée. L’anonymat était ma marque de fabrique et je me doutais que tôt ou tard, je déboulerai dans le bureau de mon patron pour y poser ma démission. Mais cela voudrait dire retourner en Angleterre et laisser Lukà. Lukà qui avait pris une place trop importante dans ma vie en l’espace de quelques jours, de quelques caresses et de quelques baisers. Je me pose donc sur un banc après un échange musclé avec ma fille pour me tourner vers la demoiselle qui faisait office d’interlocutrice improvisée. Elle avait raison. Une carnation claire, des yeux d’un bleu similaire à de l’eau et des cheveux blonds comme le soleil. Le parfait cliché de la mannequin d’un mètre soixante-quinze, parfaite. Je m’en voulais presque pour ça parce que j’étais loin d’avoir cette beauté froide que m’inspirait la jeune femme. « Vous en êtes à combien ? » Je tapotai mon nez comme pour lui signaler que j’avais du flair avant d’insister. « Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour le petit être qui grandit en vous. » je me sens très vieille sur le coup. Un peu comme Dumbledore mais cette jeune femme semblait aussi perdue et seule que moi. Je ne connaissais rien de sa vie et dans le fond, cela ne me regardait pas. mais je ne pouvais pas la laisser dans cet état de faiblesse physique alors que j’avais le moyen d’y remédier. « Oh elle sait très bien ce qu’elle dit. Elle n’a pas eu la chance de grandir comme les autres petites filles. Elle l’a fait trop vite et je ne l’ai pas choisi. » Non, mais Artémis oui. En invitant une autre femme dans le domicile conjugal, en se faisant surprendre par sa femme -moi donc- et son enfant en plein acte. Alors que sa fille qui n’avait que cinq ans a compris que les bébés ne naissaient pas par le biais des oiseaux comme dans Dumbo mais bel et bien avec du sexe. Je soupire avant de la regarder qui joue avec le chien. « Elle a sept ans. Je viens de l’adopter pour justement permettre à Lucy d’avoir un peu de stabilité. Nous sommes revenues ici sur les der… par la volonté de ma mère et de réunir Lucy avec son père. Mais Brisbane la perturbe. Tout comme moi d’ailleurs. » Ne disait-on pas que l’on a plus de facilité à se confier à une inconnue ? Je me tourne vers elle avant d’avoir un petit sourire. « Désolée, je parle trop. On peut dire que ma fille tient de moi, pas vrai ? » J’ai un rire léger avant de voir que le chien courait à toute allure pour attraper un bâton et pour une fois : je me sentais en paix.

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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyDim 29 Sep 2019 - 1:00

Elle trouve que c’est un joli prénom, Shayleen, pourtant. Ce côté exotique que son prénom à elle n’a absolument pas, cette touche d’originalité qui le rend magnifique. Si elle n’avait pas la bouche pâteuse et si la fatigue n’avait pas envahi chaque parcelle de son corps alors peut être qu’elle aurait trouvé le courage de dire à voix haute ces quelques pensées. Une partie d’elle aurait aimé être aussi belle et atypique que la jeune mère face à elle, d’être incapable de passer inaperçu au beau milieu d’une foule remplie de milliers d’inconnus tous bien trop semblables. Avant, en tout cas, elle aurait aimé être remarquée - et aimée. Maintenant elle cherche seulement à continuer de vivre de la manière la plus saine (moins nocive) qui soit, en s’éloignant le plus possible du monde et de ses maux ; alors elle a finit par épouser cette douce chevelure blonde qui est celle de sa naissance tout en oubliant le feu qui a caractérisé toute sa vie jusqu’alors. Elle aurait aimé être encore plus transparente au point qu’elle ne remarque pas la main qu’elle avait posé sur son ventre. Ou peut être était-ce à cause du visage joufflu ? De ce teint rosé qu’on pris ses joues ? De l’intonation maternelle de sa voix alors qu’elle est encore bien trop jeune pour tout ça ? Le résultat est le même : elle a été démasquée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et ça lui glace le sang. Au moins, l’inconnue tente d’être la plus chaleureuse possible et Charlie lui rend un mince sourire sur ses lippes étirées lorsqu’elle tapote le bout de son nez. Oui, elle a assurément du flair. "Douze semaines." Déjà. Déjà le premier trimestre de passé et les risques de fausse couche avec, si elle en croit tous les sites divers et variés qu’elle a pu consulter sur internet. Dieu seul sait qu’elle a parcouru un nom bien trop important de ces sites plus ou moins sérieux.
Elle lance un regard quelque peu paniqué lorsque Shay lui dit de le faire pour le bébé à défaut de le faire pour elle et que, sur le coup, elle n’ait aucune idée de ce dont elle veut parler. L’espace d’un instant elle craint que ce flair n’ait flairé trop loin, qu’il ai découvert les quelques clopes, les quelques bouteilles, les quelques rails qu’elle s’est faits durant cette grossesse. Mais non. Non, rien de tout ça. Un beignet, c’est tout ce dont il s’agit. Elle peut au moins faire ça, oui, manger cet amas de gras et de sucre qui lui donne seulement envie de vomir - comme si elle n’avait pas déjà assez vomi ce matin même. Elle finit par attraper la sucrerie du bout des doigts et remercie la jolie inconnue d’un hochement de tête, parce qu’en temps normal Charlie n’aurait jamais partagé sa nourriture avec qui que ce soit.

La jeune femme calme ses - trop nombreuses appréhensions - en même temps qu’elle écoute Shay distiller quelques informations à propos de sa fille et de leur passé, lesquelles ne font qu’attiser la curiosité de la jeune femme blonde. Elle est loin de comprendre tout ce qu’elle lui raconte et sûrement que tout ceci est une manoeuvre totalement délibérée de la part de la pakistanaise. Pourquoi est ce qu’elle raconterait soudainement toute sa vie à une inconnue rencontrée au détour d’un parc, uh ? “Quelque chose ne va pas avec la ville ?” Que Charlie lance naïvement, comme si Shay venait de parler de Derry et qu’un monstre millénaire y avait élu domicile avant même les fondements de l’espèce humaine. Il ne s’agit que de la jolie Brisbane, cette ville côtière dans laquelle on ne s’ennuie jamais. “Ou … ou avec les gens qui y vivent ?” Comme elle, par exemple, qui se mêle de ce qui ne la regarde pas, qui pose un millier de questions inutiles. “Elle a l’air heureuse en tout cas, et c’est ce qui compte le plus, non ? On ne choisit pas forcément comment nos enfants grandissent et le plus important c’est qu’on continue d’être là pour eux quoi qu’il arrive.” Elle n’en sait rien, à vrai dire, de ce que c’est que de s’occuper d’un enfant. Elle ne fait que se remémorer de tous ces moments pendant lesquels Cian a été là pour elle, tous ces mêmes moments pendant lesquels elle sera là pour cet enfant. “Qu’est ce qui m’a trahi ? Pour le bébé ?” Elle finit par demander la seule question qui importe réellement à ses yeux, comme si être enceinte était devenu quelque chose de mal.
Peut être que ça l’est, pour elle.

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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyDim 29 Sep 2019 - 13:01

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Cette jeune femme me semblait bien pâle. Je suis douée pour nouer des relations, pour parler aux gens. La timidité n’a jamais fait partie de ma vie, tout comme le rejet. Et pourtant j’aurai dû avec Artémis. J’aurai dû le rejeter, l’envoyer sur les roses pour qu’il ne revienne plus jamais. Mais quand je posai le regard sur mon enfant, mes regrets s’envolaient. Je n’étais plus qu’une de ses mères, fière de leur progéniture. Même si des fois Lucy me rendait chèvre. Je pouvais voir au teint de la jeune femme ainsi qu’à sa fragilité qu’elle était enceinte. « Oh ce n’est que le début. » Je passais une main dans mes cheveux beaucoup trop longs avant de me tourner vers elle. Je ne savais pas si elle avait le soutien nécessaire. Elle me semblait perdue et bien jeune. « on va vous dire que vous êtes belle et blablabla mais souvent ce ne sont pas ces personnes qui portent le gamin. Et tu vas avoir envie de leur coller un grand coup de pieds dans les burnes. » Autant être cash. Parce que ma grossesse s’était plutôt mal passée. J’ai dû rester coucher toute ma grossesse et l’accouchement… Est-ce qu’on en parle de l’accouchement ? Ou l’on nous dit de rester calme alors qu’on expulse un être humain de notre corps ? Je lui tendis le beignet. Un brin maternel et autoritaire car elle était quand même bien blanche et je ne voudrais qu’elle me claque entre les bras. Je regardai Lucy qui jouait avec les autres enfants, aussi sociable que moi alors qu’un brin de tristesse passa sur mon visage. « J’ai des mauvais souvenirs ici. » même si ma relation tendait vers le positif, je ne parvenais pas à m’ôter de la tête le fait qu’Artémis soit présent. Et qu’il veuille nous coller avec ma fille. Lucy était encore assez perturbée par son père, par le fait qu’il voulait revenir dans sa vie. Mais je tentais de mettre de l’eau dans mon vin. La demoiselle à qui je faisais la conversation sembla deviner que le problème ne venait pas de Brisbane mais plutôt des êtres humains qui y vivaient. « Mon connard d’ex-mari, lâchai-je en serrant les dents. » Je ne parvenais pas à être objective, à ne pas être en colère contre lui. Je regardai ma fille à mesure que Charlie en parlait avec un sourire que seule une mère pouvait avoir. « Elle l’est. Quand son père n’est pas dans les parages. Il l’a brisé. » Je me retenais de lui donner un conseil. Après tout, je ne la connaissais pas. je me tournai vers elle alors qu’elle me posait la question de ce qui l’avait trahi. Car il est vrai que sa grossesse ne se voyait pas encore. et elle avait bien de la chance cette jeune demoiselle. « Quand Lucy t’a percuté, tu as mis ta main sur ton ventre. Un geste que seule une mère ferait. » Je lui fis un petit sourire timide. Je trouvais cette jeune fille magnifique. Elle avait cette beauté nordique qui contrastait à merveille avec les gens qui vivaient ici. « Je vais te donner un conseil de mère à mère. Ne laisse jamais un homme vous faire du mal. Que ça soit à toi et à ton bébé. Vous êtes tous les deux maintenant et tu dois penser à lui. Je sais que c’est dur d’être mère. Mais crois-moi, ça vaut le coup. Et je sais qu’on ne se connait pas mais si t’as besoin d’un conseil, viens me v… » J’entendis un bruit alors que Lucy poussait un jeune garçon pour avoir sa place. « Je reviens. LUCY AMÈNE TOI. » Je me levais d’un pas déterminé pour aller la chercher alors qu’elle faisait un caprice. Quand je pense à cette pilule du lendemain bordel. « Tu vas t’asseoir deux minutes et réfléchir à ce que tu as fait. C’est pas possible ça ! » Elle leva son regard vers moi alors que ses cheveux étaient en bataille. « Mais… » je levai le doigt, sévère. « Y’a pas de mais. Tu t’assois avec le chien et tu te tais. Je ne veux pas t’entendre. » Puis, je retournai m’asseoir près de Charlie. « ça elle le tient de mon ex et de mes frères aussi. T’as de la famille, Charlie ? »

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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyDim 29 Sep 2019 - 14:21

Pour le grand coup de pied dans les burnes, ce n’est pas l’envie qui lui manque déjà. Elle a envie de cracher à la tête de tous ceux qui lui lanceront des félicitations (félicitations charlie, t’as couché avec quelqu’un et maintenant y’a un lardon dans ton ventre, waw quel exploit). Tout sera encore pire quand son ventre sera rond et apparent et que personne n’aura de doute compte à savoir si elle est grosse ou juste enceinte - c’est la même chose. Elle sera grosse et enceinte, ce n’est vraiment pas un futur qui la fait rêver pour le moment. Ni cette étape, ni tout ce qui se passera ensuite. Elle ne rêve de pas grand chose à propos de son futur maintenant de toute façon. Charlie rigole quand même dans un souffle, parce que le franc parler de cette inconnue lui plait bien. Dans d’autres circonstances elle lui aurait ressemblé comme deux gouttes d’eau, elles auraient peut être même pu critiquer les mamies aigries ensemble avec un sourire narquois au coin des lèvres.
Lorsque le sujet bifurque vers Shay et son mauvais présentement à propos de cette ville, la blonde ne peut être autre chose que désolée pour elle. Il s’est passé tant le meilleur que le pire pour elle ici et nul doute qu’il s’agit de la même chose pour la pakistanaise aussi. "Désolée.” Elle n’a aucune idée de son histoire mais se sent déjà bien trop impliquée dedans et peut être que ses excuses à elles pourraient intimer d’autres (ceux réellement impliqués) à en faire de même. Peut être que si elle s’excuse alors tout ira mieux pour cette maman au coeur si tendre. Charlie laisse tous ses espoirs reposer là dessus mais les mots qui s’ensuivent ne la confortent pas vraiment, surtout quand elle commence à parler de son ex mari, qui n’est pas seulement un “ex mari” mais un “connard”. Et ça, ça change tout. Parce que Charlie n’y connait rien en ex mari, mais en connard par contre, elle commence à en connaître un rayon. Malheureusement. L’idée d’ajouter un enfant dans toute cette équation la terrifie et son coeur s’accélère quand Shay ajoute que ledit connard a brisé sa fille. Et ce mot peut prendre tellement de sens différents, tous plus atroces les uns que les autres.
Alors qu’elle croque timidement la gourmandise au préalablement donnée par Shay, ses yeux se baissent sur l’étrangère, se perdent dans ses yeux marrons et ses longs cheveux noirs. Elles sont deux opposées, littéralement. Shay semble dire tout ce qui lui passe par la tête alors que Charlie ne distille que quelques mots de ci de là. Shay est déjà mère alors que Charlie a un semblant de vie qui grandit encore dans son corps. Mais elles ont un connard en commun ; sans doute pas le même connard, mais ils finissent par tous se ressembler au final. La blonde rigole franchement quand la tirade s’arrête brutalement pour qu’elle puisse disputer sa fille, parce qu’elle a apparemment des yeux de partout tel Big Brother. Elle commence de plus en plus à l’admirer et l’apprécier, bien que les leçons de moral ne soient pas quelque chose que Charlie aime. Il est déjà trop tard pour tous les conseils, de toute façon. On leur a déjà fait du mal, d’une manière atroce et totalement non préméditée, encore moins voulue.
La blonde tente de garder une face sérieuse mais elle garde toujours ses lippes étirées face à le remontrance organisée par Shay, aussi douce que féroce. Elle aurait pu être cette même enfant qui tente de se justifier avant de rapidement abandonner face à la colère de sa mère. Elle est attendrissante, vraiment, et pour le coup ce ne sont peut être pas (que) ses hormones qui parlent. Elles ont leur alchimie à elles, d’une façon ou d’une autre. "Je ... euh, oui. Toute ma famille a emménagé ici maintenant. On vient d'Irlande, normalement. Enfin, eux ... parce que moi j'ai le passeport et l'accent australien. Enfin bref. La réponse courte, c'est que oui. Et si elle lui pose cette question pour savoir si oui ou non elle sera soutenue dans cette grossesse, alors cette fois ci la réponse aurait été bien différente. Mais qu’importe. Elle n’a pas besoin de tout savoir, ni de savoir quoi que ce soit. "Lucy voit toujours son père ... ? Même si c'est un connard et ça je veux bien te croire, parce qu'il faut croire qu'ils sont tous des connards de toute façon." Sans amertume dans la voix, la blonde rigole doucement à ces quelques paroles avec comme but de dédramatiser toute cette situation. "Tu parlais de faire du mal, mais ... le connard là ... il vous en a fait ? A toi ? Ou à Lucy ?" Et cette fois ci son ton est bien différent, bien plus sérieux.
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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyMer 30 Oct 2019 - 18:12

Comme un million
de papillons noirs

« Oh mais t’excuse pas, t’y es pour rien. ça m’agace les gens qui s’excusent alors qu’ils ont rien fait. » je sais que je parle à cent milles à l’heure et que je m’agite dans tous les sens. Mais je suis hyperactive et l’on ne me refera pas. je me tourne vers la jeune fille qui semble prête à s’évanouir. Ça me donne presque envie de la serrer dans mes bras. Mais les conventions ne veulent pas qu’on sert des inconnus dans nos bras. Bien au contraire. Je m’assois sur le banc avec le sac de Lucy alors que cette dernière court avec le chien pour se détendre. La pauvre. Nous étions revenues à Brisbane pour qu’elle puisse le voir. Et que je touche la thune aussi. Mais si au passage je pouvais faire des rencontres, c’était cool. Certes, j’étais en couple avec Lukà mais ma vie ne s’arrêtait pas à un pénis. Bien au contraire. D’un bond, je me lève pour engueuler Lucy qui commence à m’agacer. La fillette s’assoit à côté de nous en boudant mais je ne cédèrai pas. Certes, j’ai eu l’aide de mes frères mais maintenant que j’étais toute seule, j’allais devoir serrer la vis. Alors que cette jeune femme semble si seule, je lui fais un sourire compatissant. La pauvre gamine. Ce n’est jamais évident de se retrouver avec un fœtus alors qu’on ne le veut pas vraiment. D’ailleurs, je ne la félicite pas car ça ne me regarde pas. elle fait ce qu’elle veut de sa vie et de son vagin. Not my business. Alors qu’elle me mentionne sa famille, j’ai un sourire. « Je suis de Londres. Tu parles d’un hasard. » Je ris avant de voir que Lucy me jette un regard noir. Elle tient bien de moi, il n’y aucun doute là-dessus. « J’ai pas de père, dit-elle d’un ton bougon pour répondre à la question de Charlie. » Je me retiens de l’engueuler devant tout le monde. Elle avait été particulièrement grossière avec son paternel. Même si je ne lui en voulais qu’à moitié. « Va jouer et laisse Mama parler avec la gentille dame. » Elle se lève d’un bond, suivie de Persé et je la surveille du coin de l’œil. « Oui elle voit son père. Mais c’est un gros con. » La question de Charlie me prend au dépourvu mais bon la curiosité est un attrait de l’être humain. « Eh bien la chose la plus banale. Il m’a trompé. Je l’ai découvert alors que j’avais la chair de ma chair dans les bras et un fœtus qui grandissait en moi. J’ai foutu le camp après lui avoir fait bouffer mon alliance et avorté. » je n’avais pas dit ceci avec une quelconque douleur dans la voix. Ainsi va la vie. « T’inquiètes ma belle, on va bien elle et moi. Oh et le chien aussi. » J’ai un léger rire avant de prendre une profonde inspiration. Je fouille dans mon sac pour sortir ma carte et noter mon numéro de portable. « Tiens on ne se connait pas mais si tu veux te confier à une inconnue. Je te jugerai pas. Les mecs sont tous des abrutis. Et crois-moi j’ai grandi avec treize frères donc j’en connais un rayon. » Je ne peux m’empêcher de la regarder. Si seule, si démunie. « Le père va assumer ou je dois aller lui foutre un coup dans les balls avec ma batte de baseball ? »

©️ nightgaunt
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Message(#)Comme un million de papillons noirs | shay EmptyMer 30 Oct 2019 - 20:23

Désolée. C’est le seul mot qui lui vient en tête alors que Shay vient justement de lui dire quelle déteste les personnes s’excusant pour un rien. Désolée d’être désolée, alors ? Ca pourrait marcher ça, peut être ? Non ? Bon, d’accord, désolée alors.

Elle n’a pas la force de se battre contre qui que ce soit et encore moins l’envie. Cette inconnue là est gentille et sa fille adorable, elle ne veut leur causer aucun tort ni même se mettre en travers de leur route, ou quoi que ce soit d’autre. Elle s’arrête un instant sur ce banc, use de small talk pour rendre la politesse à la jeune maman et elle recommence sa route ensuite, comme si de rien n’était, simplement revigorée par cet échange inattendu. Le plan est bien ficelé et il est parfait, rien ne devrait pouvoir le mettre à mal. La jolie maman lui avoue venir de Londres et bien que Charlie ne perçoive pas réellement de quel sorte d’hasard elle veut parler, elle lui rend un sourire sincère et amical. L’Angleterre et l’Irlande ne sont pas si éloignés que ça, il est vrai. Ces deux pays sont en tout cas bien plus proches l’uns de l’autre qu’ils ne le sont avec l’Australie ; à croire que le monde entier tienne absolument à émigrer ici.

L’enfant se la joue antagoniste et n’a pas peur d’exprimer le fond de sa pensée sans réellement y mettre le forme, ce qui amuse la blonde. Cela l’amusait jusqu’à ce qu’elle avoue de but en blanc ne pas avoir de peur et la voilà qui tend un regard quelque peu paniqué à Shay, ne sachant réellement quoi retenir de cette information. La voilà qui l’appelle dame et Charlie qui prend des années dans la figure, ce qui arrange encore moins sa situation. La description de la scène est crue, c’est typiquement ce à quoi la blonde ne se serait jamais attendue. C’est aussi typiquement ce qui n’arrivera jamais pour elle et fort heureusement. Elle a bien du mal à s’imaginer à quel point la brune a dû se sentir trahie au moment d’ouvrir cette porte alors qu’elle portait littéralement deux enfants en elle et sur elle. “C’est atroce.” Sont les seuls mots qu’elle arrive à exprimer, trop bouche bée pour aller jusqu’au fond de sa pensée. Elle n’aurait rien eu de bien intéressant à ajouter de toute façon. La scène et le fait qu’elle ait avorté donnent des hauts le coeur à Charlie dont la vision se trouble, s’embrume. Son attention se reporte ailleurs, quelque part où rien d’aussi terrible ne pourra lui arriver (elle espère), où rien d’aussi terrible ne saurait arriver à nouveau à Shay non plus parce qu’elle semble déjà avoir traversé bien assez d’obstacles.

La jeune femme coince le bout de papier entre son pouce et la première phalange de son index, remercie la brune d’un fin sourire suivi d’un hochement de tête. Elle ne sait pas si elle aura réellement le courage de se confier à elle à propos de quoi que ce soit (à propos de quoi, en fait ?) mais au moins elle enregistrera précieusement son numéro et sourira lorsque son nom apparaitra sur l’écran de son répertoire. “Non … Non c’est bon, pas besoin de batte pour personne.” Ni pour Kane ni pour Tim, ni pour le petit ami ni pour le père. Ils sont parfaits à ses yeux, tous les deux. C’est un peu (beaucoup) utopique mais c’est réellement ce qu’elle pense, pourtant. Un petit soleil se cache toujours en elle, un autre grandit en son sein. “Il sera là.” Il l’a promis, et il tient toujours ses promesses.

“Je ne veux pas plus vous déranger, merci pour … tout. Le beignet et le numéro. Et bonne journée à vous trois. Appelle moi si tu veux calmer des pulsions à base de coups de batte, hein ?” Elle clôture sur une blague, un nouveau sourire à peine triste sur ses lèvres. Charlie n’était que de passage, de toute façon.
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