Remi avait ce matin décidé que son lit était plus intéressant que le reste du monde et sa tête était présentement enfouie dans son oreiller moelleux. Mais bien vite le boulot qu’elle adorait la plupart du temps se rappelait à elle. Elle avait un rendez vous avec sa source. C’était si loin, trop loin. Un message envoyé pour demander si c’était possible un rendez vous skype et hop là. Il acceptait, miracle, peut être lui aussi aimait bien trop sa couette et son oreiller ? Ou il aimait le fric qu’elle lui donnait pour ses informations, qu’elle ne donnait que si l'information était donnée bien sur. Une fraude importante qu’il avait dit et elle avait salivé d’avance. Elle avait une certaine attirance pour tout ce qui n’était pas politiquement correct. Le chaos était sa jam. Elle frétillait presque avant même qu’il ait installé son skype. Elle se mit à rire toute seule pensant à tous les problèmes de son que beaucoup expérimentait avec ces logiciels, pour elle, ça changeait pratiquement rien, en fait le son était pire en général. Et puis ça forçait les gens à faire attention à leurs mots, et faire chier, elle aimait par dessus tout. On les lui avait brisé son enfance, elle avait décidé de give back. Non elle avait inversé le principe et elle s’en félicitait. c’était assez dur de l’insulter, elle aurait dit merci, si on l’insultait, c’est qu’elle avait réussi son coup, se faire aimer ? Quelle importance, elle perdait pas de temps à plaire, plus depuis petite où l’amour de ses parents avait un quelconque intérêt. Un message des parents adoptifs de sa fille apparut C'était la rentrée de la petite, un sourcil froncé, un autre soulevé, elle pouvait pas plus s’en moquer. Elle répondit aussitôt. “Ok great.” Elle pouvait pas être full her quand elle leur parlait ou elle aurait sans doute aucune nouvelle et elle restait curieuse de la façon dont son morpion évoluerait, mais ça s'arrêtait là. Le logiciel cracha une image claire - elle avait payé cher pour qu’il n’y aucun soucis ni de débit ni de qualité - et la tête affreuse de sa source apparut. - So ? What’s up ? - Le tact, la politesse, la façon de s’adresser à quelqu’un, c’était secondaire à ses yeux. A peine le type avait formulé le tout qu’elle fermait le capot du portable - l’ordinateur - et envoyait la somme promise. Un tit monsieur véreux, elle se mordit la lèvre. elle faisait des recherches approfondies normalement, mais là, il n’en était plus question, tout était là, noir sur blanc et elle avait très envie de rencontrer ce monsieur. Elle nota l’adresse, prit ses affaire et grimpant sur sa moto fonça vers l'appartement du dit monsieur. Une fois arrivée, elle y aperçut une jolie villa, humm, ok, sympa la crèche. Elle s’avance vers la porte, et sourit aussi sincèrement qu’un arracheur de dents. A peine la porte ouverte, elle commençait son ptit speech. - Hello dear ! You don’t know me but i am. You’re a dirty little guy. - imagine the dirty curious gaze -  That’s ok, i like that. - imagine the flirty gaze and a wink - We have to talk right now cause, i think some people shouldn’t know what I saw and know. Right ? You have alcoohol ? Something like whisky ? - Remi ne s’embarassait pas des convenances, on se souvient, donc pénétrer dans la villa d’un type dont elle peut, soyons réaliste, détruire la carrière, c’est une habitude. Mais elle le fait avec classe, voyons !

Une nouvelle journée à ajouter à toutes celles pendant lesquelles Caelan et Silk continuent de partager la même maison alors qu’ils ne sont plus mariés ni même en couple. Ils s’évitent, s’apprivoisent, toussent avant d’entrer dans une pièce. Elle a gardé la chambre principale, il se contente d’une d’amis (qui aurait pu être une chambre pour un enfant) et ne s’en plaint pas. Tant que le roux peut encore sentir la présence de sa blonde dans les pièces, il ne se plaindra pas. Il souffre sans ne jamais rien dire parce qu’il sait qu’au fond tout est de sa faute. Il n’a aucune idée de la raison précise mais il sait qu’il a du faire une connerie à un moment donné comme il l’avait fait avec Calie à l’époque. Il gâche toujours tout, même quand sa vie est parfaite avec une femme parfaite. Comme si la bague qu’ils portaient à l’annulaire allait empêcher leur tour d’ivoire de s’effondrer. Ca n’a aidé en rien, la chute n’en a seulement été que plus longue.
Pris entre deux effluves du repas qu’il est en train de préparer, Caelan se sèche rapidement les mains à l’aide d’une serviette et crie dans la maison qu’il va ouvrir la porte. C’est toujours lui qui va ouvrir, de toute façon, il ne sait pas pourquoi il ressent toujours le besoin de le préciser. Sans doute que parce que c’est au moins un sujet sur lequel ils s’entendent et que ce sont quelques mots qui ne démareront pas une Troisième Guerre mondiale. Il actionne délicatement la poignée de la porte en verre - un geste qu’il prend toujours tout son temps à effectuer, pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Un simple sourire naît sur son visage alors qu’il n’a toujours aucune idée de la raison de la venue de la grande femme aux cheveux de jais. Elle ne met pas longtemps avant de le mettre au courant, cependant, et il lève un sourcil à la fois joueur et interrogateur. Un rire bref mais franc s’échappe de sa bouche et l’océanologue reste appuyé sur la porte, ses doigts tapotant le verre en rythme. Il n’est pas du genre à s’inquiéter pour rien Caelan, plutôt à tout prendre à la légère et aviser ensuite de savoir si c’est vraiment sérieux ou non. “Alcohol parties are on number 506, SM are 508’s. Great neighborhood, uh ? And If you wanna talk I’m sure a psychologist lives nearby.” Ses fines lèvres restent toujours étirées dans un sourire polit, parce que cette femme s’est sûrement trompée de porte et il ne lui faudra que quelques secondes pour s’en rendre compte maintenant qu’il vient de lui prouver qu’il n’a rien à voir avec toutes ces choses qu’elle vient de lui annoncer.

Tous les types  que remi prenait la main dans le sac étaient semblables, du moins pour elle. Ils faisaient comme s'ils n’avaient rien à se reprocher, ou se justifiait, mais jamais elle n’avait eu des gens qui assumaient leurs conneries face on. Elle ne s’en formalisait pas, pour elle, les gens étaient ainsi, et elle travaillait avec les pires. Pourquoi se poser des questions ? pourquoi ressentir quoi que ce soit, pour des gens dont ce dégoût ne changerait absolument rien, c’était une perte de temps. Bon, pour elle tous les sentiments l’étaient mais c’était encore une autre histoire. Voilà qu’il la prenait pour une alcoolique ou pour une dépravée. Un sourcil soulevé fut la seule réaction de la jolie brune. Elle aurait presque rit, mais il ne la laisserait pas entre si elle se moquait de lui de suite, ça pouvait attendre. Elle ne jugeait pas, elle se foutaient bien de ce qu’ils faisaient pour bousiller leur propre vie, en revanche, se moquer, les mettre devant le fait accompli, c’était très distrayant. - Huhh what ? Don’t know what you talking about , i’m here for Caelan Leckie. And i didn’t want to say out loud what you did. But i can if you prefer. I could tell the autorities too. Now i’m confused. What i’m gonna do, maybe your ex wife wants to know ? You know what, if you let me in, maybe i won’t destroy your entire career. Or not, depends of what you’re gonna say. I just can’t wait ! - Qu’elle dit se frottant les mains comme si elle avait quinze ans et que le bal arrivait à grand pas. Elle avait toujours pas compris que se réjouir des problèmes des gens n’était pas vraiment ce qu’on était censé faire. Qu’il fallait faire attention, qu’il..oh well, elle en avait rien à battre de tout ça, elle avait quelque chose sur lui et contrairement à son petit manège, elle n’avait aucune intention de le dénoncer, au contraire. Mais ça, il ne le savait pas et s’il continuait de faire l'idiot, elle risquait de le faire juste par dépit. Elle voulait du croustillant, et les arrestations ne l’étaient pas assez. Le chaos était comme un but irrésistible qui ne cessait de la teaser jusqu'à ce qu’elle succombe et le crée. Parfois, hell yeah, il venait à elle, mais on pouvait pas toujours compter sur les autres pour être heureux, n’est ce pas ? Même si on pouvait pas tout à fait dire qu’elle l’était, ou qu’elle ait une notion de ce que happiness voulait dire. Elle était pas non plus malheureuse. quand on se laisse vivre, on apprécie bien plus qu’en suivant toute ces règles arbitraires que les gens ne suivaient que lorsque ça les arrangeaient.

Le sourire levé de l’inconnu laisse Caelan sourire. Il n’est pas un mauvais bougre et un rien laisse ses lippes s’étirer, parce qu’il ne fait pas le difficile et qu’il sait toujours se contenter de peu pour être heureux ; même une inconnue atypique sonnant à la porte de chez lui. Cette jeune femme manque certainement de subtilité mais il serait bien incapable de lui en tenir rigueur pour si peu. Elle a certainement dûe se tromper de porte, de toute façon, hein ? C’est en tout cas ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’elle précise sa pensée. Qu’elle lui précise qu’elle est là pour Caelan Leckie et qu’il fronce brièvement les sourcils. Qu’est ce qu’elle pourrait bien lui vouloir, cette inconnue ? Il n’a rien contre les nouvelles rencontres mais n’est pas friand de contact humain, encore moins quand on le lui impose à sa propre porte. La suite du discours de la jeune femme lui fait froid dans le dos. Elle semble savoir des choses, beaucoup trop de choses. Ce n’est pas une caméra cachée (Caelan laisse sortir sa tête hors de la maison pour s’en assurer) et il sait que rien de tout ça n’a pu être inventé. Personne ne sait pour son divorce avec Silk, si on exclut l’avocat. Aucun des deux n’en a parlé à personne et il sait qu’elle ne l’aurait jamais trahi. Ils sont dans le même marasme. Et même si toute cette idée de divorce provient d’elle, il ne lui en veut aucunement. Il est trop doux, trop délicat pour en vouloir à qui que ce soit, même à cette femme qui semble le menacer. Il est doux mais pas bête ; il ne sait pas exactement ce qui est en train de se dérouler sous ses yeux mais il sait que quelque chose se passe. Quelque chose de grave. Parce qu’il n’est pas seulement question de Silk mais aussi de parler aux autorités. Un seul de ses actes pourrait avoir quelque chose à faire avec les autorités et pour ce dernier il est aussi question de portéger Jasper. Quelle journée de merde. ”Come in.” Il concède, ouvre plus largement la porte pour qu’elle puisse se faufiler dans la villa. Il ne lui demande pas d’enlever ses chaussures, se doutant bien qu’elle ne fera rien de ce qu’il lui demandera. Il ne cherche pas à envenimer les choses entre eux, puisque rien de toute cela n’a l’air simple. Heureusement que Silk n’est pas là. ”Tea ? Coffee ?” Est ce qu’il continue de se voiler la face ? Oui absolument. Il fait comme si de rien n’était, comme si elle était une vieille amie qu’il n’avait pas vu depuis des années. Il fait comme si tout allait bien dans sa vie et qu’il n’y avait absolument aucun problème. Quel problème ? Les neufs mois qui se sont écoulés depuis son divorce avec sa femme et le fait que personne ne soit au courant ? Ou le fait qu’il ait falsifié des données et s’est mis en travers d’une grand groupe pour tenter de préserver l’environnement ? Non, bien sûr, aucun problème. ”What do you know ?” C’est tout ce qui importe.

Elle était dans la branche des fouineurs, des fouille merde comme disait d’autres.  Celle qui cherchait ce que tu voulais cacher, ce qui n'aurait jamais dû sortir, mais pourtant, ça finissait toujours par se savoir, un jour. Elle accélérait juste la cadence. Elle n’avait rien contre ce type, ni contre les autres, il n’avait pas fait quelque chose d’aussi répréhensible que d’autres qu’elle avait dû interroger. D’ailleurs, souvent, elle prenait du cash ou une “faveur” pour enterrer ce qu’ils ne voulaient pas au grand jour et elle disait que c’était réglé pour ses clients ou autre. Mais, elle devait l’avouer, voir son visage changer, voir les réactions des gens prit en faute, c’était jouissif. Elle aimait désarme les gens, les voir mal à l’aise, avoir la main. Pourtant, quand c’était elle qui perdait pied, elle haïssait cette sensation, comme quoi. mais l'égoïsme, on lui en donnait depuis petite, c’était son tour, et peut être un jour elle cesserait de se venger de ce qu’elle avait subi ou subissait encore parfois. Il avait l’air normal, pas d’un criminel endurci, alors, elle serait peut être clémente, pas certain, mais un espoir était permis. Elle aurait ri quand elle devine qu’il cherche si c’est une farce, une caméra cachée, mais elle reste de marbre, blasée devant les réactions des gens qu’elle “visite”. Il finit par comprendre et la fait entrer. Il lui propose du thé, du café. Comme si elle était pas là pour briser sa carrière, si elle avait pas des preuves pour détruire ce qu’il a surement de plus cher. Chaque personne a une façon de gérer sa venue à sa façon, certains fuient en courant, d’autre en niant l'urgence ou le problème, d’autres mentent comme des arracheurs de dent, mais elle vient rarement sans être sûre de ce qu’elle avance, ou parfois pour créer ce genre de réaction. Elle sait, il peut essayer de prendre la fuite, les faits ne changeront pas. - No thanks.But, i’m curious. What you have to say about all this.  - Voilà qu’il lui demande de but en blanc ce qu’elle possède, ce qu’elle sait. Un sourire s’affiche sur son visage. - Really ? You want to say out laud ? You falsified some. My sources had trouble to find proof but i’m good at this. Uncover secrets. You have done well, but that not enough, i’m afraid. Sorry man.-  Elle trouve un fauteuil et y prend place, pas fan de rester debout la Remi. - May i know why ? I should know before destroying you carreer, right ? Was it worth it ? - Question importante pour la suite, parce que Remi ne le dit pas, mais elle put changer d’avis et cacher tout ça, après tout ses sources ont eu leur fric, ils s’en foutent de ce qu’elle fait du reste. Mais il va falloir des paroles en béton pour qu’elle accepte.

Peut être qu’elle ne veut ni thé ni café mais lui, en attendant, il en a sacrément besoin. Ca lui permet de lui tourner le dos un instant, de prendre le temps de souffler sans qu’elle ne le remarque, de reposer un peu du poids de son corps sur la table de la cuisine en attendant que la bouilloire fasse son job. Il ne va pas prendre de café, ce serait une mauvaise idée du début à la fin. Mais du thé, ça, par contre, il serait incapable de dire non. Il va sagement tenir la tasse dans sa main et souffler dessus pour ne pas faire autre chose de ses mains comme, au hasard, se triturer les cheveux et le visage encore et encore. La jeune femme n’en démord pas et ne souhaite pas le délivrer de ses maux, bien au contraire. Elle se joue de la situation et peut être même qu’elle commence à avoir raison de la patience infinie du roux. Il a deux jeunes neveux, il sait gérer beaucoup de situations, mais ça, là … non. C’est une première et il n’aime pas vraiment ce qui sort de son quotidien. Laisser entrer une folle chez lui, ça sort clairement de son quotidien. Fort heureusement, la partie introvertie de lui (c’est à dire lui, tout court) le pousse à ne rien dire, à la laisser continuer à le titiller encore un peu pour tenter d’extrapoler quelques maigres informations. Il est un scientifique après tout ; l’esprit de synthèse fait parti intégrante de sa façon de penser. Malheureusement pour lui elle utilise quelques mots clés qui laissent de moins en moins de doutes compte à la raison de sa visite “falsified”. Fuck. Oups, non, pas de F word. Mais fuck quand même. Il pensait leur secret bien gardé. Il les pensait encore en sécurité pour les trente à venir, qu’ils allaient être virés deux semaines avant l’âge de la retraite et que ce serait tout. Il pensait pouvoir jouer avec le feu sans jamais se brûler.
Il la regarde s’installer chez lui et ce n’est toujours pas cette insolence là qui arrive à le faire sortir de ses gonds. Aurait-il du sang anglais ? Parce qu’il a leur flegme, leur tolérance à toute épreuve. Tant qu’elle continue à s’attaquer à lui et seulement lui, il y a fort à parier qu’il arrivera à garder son calme et sa retenue. ”Are we playing the game called “let’s talk in codified language and pray a lot that the other is gonna understand everything ?” Cos I’m a better Monopoly player, actually.” Son thé prêt, il plonge quelques secondes ses lèvres dans la tasse. Il tente toujours de rigoler, mais tout ceci n’a plus rien de drôle. Cela ne l’amène même pas à sourire, son visage reste neutre, concentré. Il s’accoude au plan de travail de la cuisine, proche mais pas trop de cette inconnue. Elle est dangereuse pour lui, éminemment dangereuse. ”May I know what do you want ?” Peut être qu’elle répondra à ses questions sur un malentendu. Car lui n’a jamais répondu aux questions de qui que ce soit et cela ne risque pas de changer aujourd’hui.

Ok, Remi ne s’attendait pas à avoir un des gardes de la reine d’angleterre devant elle. Il a l’air d'être aussi calme qu’un mort et ça Remi, elle aime pas. elle aime les grandes réactions, les personnes qui s’insurgent, qui l’insultent, bref, que ça amène du chaos, pas une partie de tea à l’anglaise. Elle a envie de lui balancer une tasse à la tronche pour être aussi coincé et stoïque. Après elle est pas con, elle se doute bien qu’il n’aime pas sa présence et qu’il ne veut pas perdre son sang froid. Mais elle était là pour qu’il se défendent, qu’il lui donne une raison de pas tout foutre en l’air. Contrairement à ce que pensent les gens, elle n’aime pas bousiller le quotidien des gens, elle aime juste trouver des trucs, c’est son truc, fouiner. Elle préfère tout de même quand on lui demande de retrouver quelqu’un. Mais celui ci n’a pas l’air de vouloir come clean et ça l’emmerde sérieusement. A priori, il trouve le jeu qu’elle joue plutôt chiant. elle ne joue pas, c’est pas son genre, c’est juste naturel, de parler ainsi, et en general, les gens réagissent bien avant qu’elle ait fait un laïus. - So you’re going to say you don’t know about what i said ? Really ? You think i’m here because i “thought” you’ve done something ? I’m never going to a place when i’m not sure. You’re playing, i’m not. It’s not my carreer or my life on the balance. I just want to know why you did that. To know if i use that or not. But if you don’t say a thing, no problem, i just be on my way. I thought that was important to you, guess i was wrong. - Remi n’est pas de celles qui restent quand elle perd son temps, chose qu’elle exècre d’ailleurs. Elle veut surtout savoir si elle enterre tout ça ou si demain, sa vie like he knew was over. S’il ne se réveille pas, il pourrait tout perdre, et c’est pas elle qui serait affectée, donc, c’était à lui de se bouger. elle pose sa carte sur la table en se levant du fauteuil. - I put there you lifeline, if you change your mind. - Et elle se dirige vers la porte, bien décidée à voir s’il bouge enfin ou s’il est aussi mou qu’un escargot neurasthénique. En tout cas, il y ressemble beaucoup.

Peut être que le thé n’était pas une si bonne idée que ça, au final, parce qu’il risque de s’étouffer avec à tout moment. Peu importe que ça sente admirablement bon les fruits rouges, ce ne sont pas des baies qui vont lui permettre d’être réanimé quand la femme aux cheveux noir aura finit de jouer avec son coeur et ses nerfs. Il n’est pas taillé pour ce genre de contextes, Caelan. Cela ne fait parti en rien de ses habitudes. Seule l’expérience aurait pu le former, la mise en situation, ou n’importe quoi ayant rapport à des moments de stress. Il a passé trente cinq années à éviter soigneusement tout ce qui aurait pu froisser son esprit et les rares fois où de telles choses sont arrivées, il ne les avait tout simplement pas vu venir et il en est resté bouche bée. Comme aujourd’hui. Elle connaît le pire secret de son existence et elle ne répond à aucune de ses questions. Il a bien du mal à comprendre pourquoi cela intéresse autant certaines personnes de tourmenter les autres, parce que même s’il déteste regarder les Disney il en a la morale imprégnée dans l’esprit : aimez vous les uns les autres. Le monde trouvera toujours une myriade de moyens pour faire du mal aux Hommes, alors ils devraient tous faire leur possible pour que ce ne soit qu’une étape passagère et rien de plus, qu’ils souffrent pour ensuite revenir à leur quotidien flamboyant et parfait - ou presque ? Bah là c’est un raté. Un gros, gros raté. Monumental. ”I wasn’t gonna say anything actually.” Oh ? Mais ? Caelan aurait-il une langue, finalement ? Ou alors c’est parce qu’il vient d’engloutir sa tasse et qu’il n’a plus rien d’autre à faire si ce n’est répondre à cette étrangère ? Il tente seulement de sauver ses fesses alors qu’il a déjà un pied dans le vide, et que sous lui il n’y a que les vagues de l’océan venant mourir sur les rochers saillants. Il a rêvé de mieux, comme mort. Il a même rêvé de ne jamais mourir, le con. ”You’re a spy or something ?” Est ce qu’elle est ce genre de personnes dont il entend toujours parler, dans ces films qu’il ne regarde jamais ? S’il les avait vu alors il aurait peut être pu trouver une parade à tout ça, utiliser une astuce vue à la télé ou n’importe quoi. Il se serait vraiment contenté de n’importe quoi au moment présent, oui. Un tremblement de terre aurait fait l’affaire, par exemple. Force 5, ça aurait suffit, pas besoin de casser toute la maison non plus.

Il lâche sa seule ancre (sa tasse, on parle de sa tasse) et la repose sur le comptoir de la cuisine avant d’attraper le bras de la jeune femme pour l’inciter à rester. Il ne serre pas, ne cherche pas à la surprendre ou encore moins à lui faire peur non plus. Ses doigts effleurent à peine son avant bras. Il cherche seulement à la faire rester sans avoir à la supplier par les mots. ”I did what I had to do. That’s it. Why are you there ? Why do you care about my career or even my life ? I don’t know who you are but I guess this whole thing has nothing to do with you. Tell me I’m wrong.” Le voilà presque inarretable, le roux. Il redécouvre que lui aussi a appris à parler un jour.

Ca aurait pu être un épisode étrange de doctor who. Ca aurait pu être une caméra cachée. Elle ne s’était pas présentée. Ca ne lui était même pas venu à l’esprit, ni qu’il prétende, ni qu’il pige pas, ou encore, qu’elle ait besoin de dire qui elle était. Remi était du genre à foncer sans se demander ce qu’il aurait dû être fait. Et pourtant, elle en aurait ri, il est déstabilisé, ça y est. Et elle jubile. Il était temps, elle l'aurait immédiatement présenté à la reine. Mais quand il parle d’espion, elle ne peut s’en empêcher et elle se met à hurler de rire. Si elle avait loupé ce mot là, elle aurait été déçue. Ok, elle était pliée, elle, une espionne. Bon certes son job avait des airs mais non, elle avait pas leur entraînement, chose qu’elle aurait plutôt aimé. Elle du se calmer pour lui répondre, mais avant qu’elle ait dit un mot il prenait son bas et heureusement pour lui qu’elle était du genre à anticiper parce que c’était toujours le truc qui pourrait la faire sursauter n’entendant pas de dos bien entendu. Il voulait savoir qui elle était, ce qu’elle voulait et tout le tintouin et elle, elle essayait de pas rire. - No, not spy. But thanks for the laugh. I’m always counting on friends for infos and you were gonna make me richer. I don’t know who’s gonna like the informations i get, but it’s always good to have some. If you aren’t forthcoming, i am gonna tell. I’m not gunning for you, i could not be less interested. I just want to know why and you’re not giving me anything to help you. I’m a PI. People get me info or i get them for them. Or i find people lost. You’re just info to me, so you’re gonna say more or what ? And don’t try to be scary, you’re a cute kitten for me. So ? Am i losing my time ? - qu'elle ajoute, persuadée qu’il va se bouger, parce qu’elle a pas tellement envie de tout lui retirer, juste de savoir, elle a une viscérale envie de savoir ce que cachent les gens, c’est sans doute pour ça qu'elle fait ce travail, le savoir est vital. Elle aime pas être dans le noir, ou agir sans savoir où elle va et pourquoi. Quand c’est des pourritures, elle n’hésite même pas, ne vient pas leur parler, elle les jette aux lions, mais lui il cache quelque chose, et elle veut savoir quoi. Elle sait que les gens sans menaces, ne disent rien.

Elle est (littéralement) pliée de rire et bizarrement, ce n’est pas Caelan qui la suit dans cette hilarité tout sauf générale. Il ne voit vraiment pas ce qu’il a dit de drôle cette fois ci, parce que les blagues c’est supposé être son domaine de manière générale mais là, vraiment, il est perdu. Ca existe dans la vraie vie les espions aussi et ça ne l’aurait pas étonné qu’elle en soit une. Ce n’est pas réservé aux blockbusters américains ou aux séries z. Vraiment pas. Il est prêt à lui ressortir tous les documentaires devant lesquels il s’est endormi, parce que ce sont eux qui ont largement contribué à sa peur au ventre depuis la falsification des données de l’entreprise. Quelle idée, aussi. Ce serait comme regarder des films d’horreur se passant dans des cimetières avant de justement passer une nuit dans l’un deux. En résumé : très, très mauvaise idée. ”You’re welcome, uh.” Il commence peut être à devenir amer, oui. Cet humour là n’a plus grand chose à voir avec tout ce qu’il utilise d’habitude, et jamais de la vie il n’aurait osé parler de cette manière à aucune de ses proches.

Il ne sait pas si elle sait réellement ou si elle essaye justement d’avoir les informations directement de sa bouche, c’est ce doute là qui le pousse à ne pas tout déballer - ça et le fait qu’il ne sache pas comment faire pour dévoiler ses secrets à qui que ce soit autre que Norah. ”Not gonna hurt you, I’m not a psychopath. I only wanted to protect … well, everyone.” Elle est littéralement en train de lui en vouloir pour avoir tenté (et réussi) de protéger la santé de tout le monde, parce que cette usine implantée aussi près des côtes les aurait tous tué tôt ou tard. Plus tôt, que tard. Ils en auraient tous pâti et elle monte sur ses grands chevaux alors qu’elle n’en a sûrement rien à faire de la protection écologique. Elle sera sans doute déçue qu’il ne cache rien de plus croustillant derrière son dos, car c’est réellement la seule chose qu’il peut lui offrir. ”You heard my public secret. I have nothing more to offer. Satisfied ? Snowden is shattering, for sure.” Ouh, mais ? Serait-il … piquant ? Incroyable. Où est Caelan et qu'avez vous fait de lui ?

Ok, elle était dans une autre dimension, et ce type lui tapait sur les nerfs à présent. Il voulait protéger des gens ? Elle aussi. Parce que s’il lui donnait pas des arguments en béton, il était une perte de temps et elle en avait marre des gens qui perdait son précieux temps. Comme ce fameux stripper qui se payait sa tronche ouvertement et l’insultait sans réfléchir. Ah oui ça la travaillait encore cette connerie et elle aimait pas que quelqu’un reste dans le coin de sa tête. Plus le ptit roux continuait sur cette pente, plus elle allait songer à tout ça après coup. Et elle voulait pas y penser, rien que dalle, il fallait que ça passe. aU pire, elle donnerait l’information à quelqu’un, se debarasserait de ce fardeau et n’écouterait pas les infos ensuite. Mais pour le moment, elle devait faire son possible pour lui donne une chance. Pourquoi lui ? Parce qu’elle sentait qu’il avait une raison, une vraie, et qu’il tenait à ce que ça reste, ici. Il ne comprenait pas qu’elle était une alliée, et qu’être le contraire ne lui apporterait rien. Elle était soulée par ce qu’l disait et elle avait pas une goutte d’alcool dans le sang. - If you want me doing the same thing, start talking. Give a real reason. And if you think it’s for me, i know what you’ve done. Except the why. So no, it’s not to have anything on you i don’t have already. - Elle savait pas si ça changerait quoi que ce soit de dire ça mais elle perdait patience et si elle sortait de cette pièce sans les données, il serait bon pour répondre de ces actes et le why n’aurait aucune incidence cette fois ci. Il lui avait donné une miette et il osait lui demander si elle était satisfaite, elle aurait bien ri, jaune. - Quit playing, you’re in position to do that. Say why and i’m gone, don’t it and you’re done. Am i clear ? - Elle était énervée et elle n’allait plus faire comme si elle n’avait pas très envie d’aller démonter sa vie brique par brique juste pour l’avoir fait attendre aussi longtemps. Il allait pas la sous estimer, surtout, sa capacité à user de compassion, celle ci étant très limitée, et seulement dans son intérêt à elle. Détruire une vie ne l’était pas, jusqu'à ce qu’on la gave assez pour qu’elle soit tentée.

Il est pris dans un étau qui se resserre inlassablement sur lui et il ne peut rien faire pour relâcher la pression. Il l’étouffe, le tue à petit feu. Le roux garde les apparences mais son coeur bat trop rapidement pour que rien de tout ça ne soit normal. Chaque parcelle de son corps sait que quelque chose ne va pas et son instinct animal lui crie de s’enfuir - s’enfuir où ? il est chez lui bordel de dieu. Elle est un ennemi, un prédateur. Il pourrait être son prédateur aussi, s’il le voulait réellement, mais ça le ferait tomber dans ses extrêmes qui ne sont pas les siens. Il ne veut pas lui faire de mal et il en est surtout incapable, même si elle est en train de le menacer. Avec les informations qu’il pense qu’elle détient, elle serait réellement capable de briser sa carrière et par extension sa vie, oui. Sa carrière est sa vie, les deux sont bien trop dangereusement liés. Et elle, elle cette petite femme à la peau diaphane et aux cheveux noirs … oh bon sang il n’a aucune idée de la manière dont elle a obtenu toutes ces informations et c’est sûrement ce qui lui fait le plus peur. D’autres vont-ils aussi venir toquer à sa porte, lui lancer des “i know what you’ve done” et finir par se murer dans un silence pesant, lequel il n’y comprend absolument rien ? Elle ne semble animée d’aucune logique scientifique et elle met à mal son esprit bien rangé et ses pensées ordonnées. ”If you know what I’ve done hence you know the why.” Il conclue, catégorique. Quiconque comprendrait rapidement, quiconque ferait bien que personne ne lui a demandé de falsifier tous ces résultats et qu’il s’est mis dans cette panade lui même. Il n’a reçu aucune somme d’argent d’une obscure entreprise non plus. Si seulement. Il a vraiment la tête de ce genre de personnes prêtes à tout pour quelques liasses ? Il a bien assez d’argent pour vivre et ça lui suffit, il ne se complaît pas dans le luxe. Il n’avait aucune autre raison pour faire ce qu’il a fait, elle souhaite le pousser dans ses retranchements que lui même ne connaît pas. ”I’ve already said why. You’re still not gone, tho.” S’il s’épanche plus alors il risque de faire plonger toute son équipe et c’est sûrement ce qui l’effraye le plus. Il n’a rien à perdre, lui, mais Jasper et tous les autres … il ne peut pas leur faire ça. Ils ne peuvent pas tomber pour les erreurs de Caelan, parce qu’il aurait pour une fois trop parlé alors qu’il a généralement la bouche cousue. Non, vraiment. Il ne peut pas faire ça. Il ne parlera pas. Si elle est ici c’est qu’elle a besoin d’informations supplémentaires et il ne lui en donnera aucune.

Ce type avait pas compris qu’elle voulait pas la petite coupure de presse, elle voulait plus, pour être convaincue, pour faire tout disparaître, mais il voulait pas. Il voulait être le plus concis possible. Mais sa patience avait atteint ses limites et elle n’attendrait pas qu’il se décide plus longtemps. - I know you’re protecting people, that’s no information enough. That’s just scraps to make me go. Don’t make me look like a fool please. - Mais il ne semblait pas vouloir en dire plus, même avec son laius. Alors elle n'avait plus qu’une carte à jouer, le temps. Du temps pour qu’il analyse l’idée, qu’il comprenne aussi l’enjeu bien sur. Là où elle aimait prendre des décisions assez rapidement, et ne perdre pas même une minute, lui il avait peut être envie de peser le pour et le contre ? Mais il veut qu’elle parte pour le moment et elle sait quand ça ne sert plus à rien. Ca et le fait qu'elle ait envie de lui en coller quelques unes en fait. Elle préférait les criminels, au moins, elle savait où elle en était et ils étaient plutôt fiers de leur conneries, eux. Un jour elle finirait par se prendre une balle ou des coups pour ses informations, pour le moment, elle était plutôt assez prudente, mais elle savait qu’elle ne finirait pas sa vie à 100 ans. Et elle s’en moquait pour le moment. - Look, i’m wasting my time and yours. You don’t don’t want to convince me to help, ok. I need more to help someone than scraps. You’ve 72 hours. If you want all this to go away, text me. If you don’t, i give the info and, we’ll see. - Et cette fois ci, elle n’attend pas qu’il réponde ou fasse quoi que ce soit, sa carte est toujours sur la table et elle passe la porte, prochain arrête, une bonne bouteille, parce que clairement, il fallait qu’elle calme ses nerfs et vite ou la prochaine personne rencontrée serait très certainement malmenée.