| Boulevard Of Broken Dreams • Romy |
| | (#)Sam 7 Sep 2019 - 0:18 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
Voilà plusieurs jours qu'elle avait avoué la vérité à Caleb, toute la vérité. Sur son départ, sur sa grossesse, sur son problème de drogue, et sur ses sentiments pour lui. Elle lui avait absolument tout dit, ou presque (passant sous silence quand même sa vie Londonienne qui n'aurait absolument pas apporté un quelconque intérêt ni pour lui, ni pour elle.) Elle avait été honnête avec lui, et malgré la difficulté des sujets abordés, malgré son état émotionnel, elle avait tenu bon, du moins face à lui. Parce qu'après l'avoir quitté, après l'avoir laissé dans cette rue, elle avait totalement craqué seule dans son appartement. Parce que depuis son retour elle avait redécouvert le plaisir de le voir, le plaisir de passer du temps avec lui. Elle s'était habituée à son sourire, à sa bienveillance, et à sa tendresse. Elle s'était habituée à passer du temps avec lui, des petits temps qui semblaient anodins mais qui ne l'étaient pas. Elle s'était habituée à le voir, à l'avoir prêt d'elle. Jusqu'à cette fameuse soirée, cette illustre nuit, cette incroyable journée. Et elle n'avait pas réalisé à quel point elle avait besoin de lui jusqu'à ce jour. Elle n'avait jamais osé s'avouer à quel point cet homme lui avait manqué dans sa vie. Et elle réalisait à quel point cette tendresse simple de Caleb lui était primordial. Elle le réalisait ou elle finissait enfin par l'accepter ? Mais dans tout les cas, elle avait prit conscience qu'elle souffrait de son absence, qu'elle souffrait sans lui au moment même ou il lui demandait du temps et de l'espace. Et elle en venait à regretter le déni dans lequel elle avait réussi à se plonger pendant des années. Parce qu'il ne pouvait pas raviver autant de sentiments en elle, autant de désir et d'envie pour lui demander ensuite de partir c'était beaucoup trop dur, trop cruel et pourtant c'était sa faute à elle. TOUT était de sa faute. Et à jouer avec le feu, elle avait finit par se brûler. A trop se rapprocher de lui, elle avait finit par en oublier de se protéger de l'imprévisibilité des sentiments, et désormais, elle souffrait et elle savait que lui aussi allait souffrir. Encore. A cause d'elle. Alors ce soir là, loin de lui elle avait craqué parce que c'était bien trop dur. Parce qu'enfin elle avait osé se détacher du lourd fardeau qu'elle portait en elle, et pourtant elle ne se sentait pas plus légère. Parce qu'il y a des secrets qui même une fois révélés restent ancrés en soit et continuent de vous peser. Et elle sentait que ce passage de sa vie n'avait pas fini de venir lui gâcher l'existence, encore et encore. Et elle continuait à culpabiliser, parce qu'au moins la culpabilité c'était quelque chose qu'elle connaissait, presque quelque chose de rassurant au fond, parce qu'elle était plongée dans ce sentiment depuis des années et que ça lui permettait de se concentrer sur quelque chose de concret, quelque chose qu'elle pouvait contrôler. Ou pas. Mais ça lui permettait au moins de ne pas réfléchir à ces putains de sentiments qu'elle avait pour lui. A cette putain de distance qu'il avait réclamé. A ce temps dont il avait besoin. Sans pouvoir quantifier ce temps, sans pouvoir apporter de précisions. Et l'attente finirait sans doute par la tuer, il ne le savait pas mais il avait ravivé en elle tellement de chose. Cette soirée qu'ils avaient passé ensemble, cette journée durant laquelle ils avaient vécu dans une bulle de bonheur et de légèreté. Ces moments passés avec lui avaient été plus qu'une simple parenthèse pour Alex. Ça avait été une révélation, elle était encore vivante. Elle était encore capable d'aimer, de désirer, d'être désirée. Elle était encore capable d'exister et d'être heureuse grâce à lui. Il avait réveillé son corps et son âme. Et maintenant qu'elle osait se l'avouer, il la repoussait. Et elle n'avait plus la force de se mentir à elle même, elle n'avait plus la force de lutter contre ses sentiments, plus la force de faire taire son cœur. Parce qu'il lui avait donné de l'espoir, celui d'un possible pardon. Et elle devait y croire, elle devait se rattacher à cette idée et y croire jusqu'au moment ou il viendrait détruire cet infime espoir. Mais en attendant elle devait lever la tête et vivre, survivre avec ses faiblesses et ses putains de problèmes, parce que l'espoir faisait vivre, l'espoir repoussait les pensées les plus sombres. L'espoir lui donnait un semblant de force et d'énergie. L'espoir pouvait faire tenir, c'était quand l'espoir disparaissait que les corps s'effondraient. Et elle avait besoin de tenir parce qu'il lui avait demandé. Respecter ses mots, sa demande, arrêter de faire n'importe quoi, faire attention à elle. Il lui avait demandé tout ça mais il n'imaginait pas à quel point ça pouvait être compliqué pour elle. A quel point ce qu'il lui demandait, semblait impossible à ses yeux, encore plus avec cette distance qu'il lui imposait. Et elle le comprenait pourtant, elle comprenait son besoin mais elle en souffrait. Et elle savait que lui aussi souffrait. Mais qu'ils ne pouvaient rien faire l'un pour l'autre, parce que c'était ainsi que les choses étaient faites. Elle était la raison de la souffrance de Caleb. Souffrance qui avait induite cet éloignement. Éloignement qui faisait souffrir l'Anglaise. Alors le constat était simple, elle souffrait par sa faute et elle n'avait pas d'autres choix qu'attendre et accepter le choix de Caleb. Attendre et souffrir. Attendre et éviter de laisser ses doutes prendre le dessus. Attendre et dépendre de Caleb, sans pouvoir influer sur sa décision, parce qu'elle devait lui laisser ce temps dont il avait besoin. Elle avait tenu huit ans loin de lui, elle pouvait bien tenir encore quelques mois non ? Elle pouvait le faire, mais elle savait que la crainte de le voir débarquer un jour en lui disant qu'il ne voulait plus la revoir n'allait jamais réellement la quitter. Cette crainte de voir tout s'effondrer après qu'elle ait osé espérer, cette crainte serait toujours là, l'invitant à sombrer dans la noirceur de son esprit ... Alors elle essayait de focaliser tout son énergie, toute sa force, toute sa concentration sur des choses simples et tangibles, pour s'empêcher de penser à lui. Pour éviter de penser à ce que son silence pouvait signifier. Pour s'empêcher de ressentir ce manque et cet envie de le voir. Et plus vous privez un humain d'une envie, plus l'envie se renforce non ? Elle devait oublier de penser à lui, elle devait s'occuper l'esprit et se fatiguer tellement qu'elle n'aurait plus la force de se poser cent milles questions sur lui. Alors il y avait le travail, cumulant deux journaux, deux fois plus de boulots, de reportages, de rencontres, de sujets à traiter, de recherches à faire, d'analyse à apporter. Parce qu'il fallait épuiser son cerveau, le garder occupé toujours. Et puis, il y avait à coté la boxe. Ce nouveau passe-temps qui lui permettait de dépenser ses dernières forces, d'évacuer sa frustration et de sentir son corps douloureux mais vivant. Parce que cette adrénaline avant de se retrouver face à un autre boxeur, lui apportait une décharge d'émotion tellement forte qu'elle avait l'impression d'exister, de vivre et non pas uniquement de survivre. Et dans son mode de vie, elle ne se laissait plus de place aux questionnements, du moins elle essayait mais elle était une putain de droguée et parfois elle ne pouvait résister. Trop souvent encore elle devait se laisser happer par les excès de sa vie, par les conséquences d'une vie mal gérée. Parce que son corps lui rappelait qu'elle était en manque, et qu'elle n'avait pas la force de lutter contre elle même. Pas toujours. Parce qu'elle avait besoin de sa dose, parce qu'elle avait besoin de s'enivrer jusqu'à l'oubli. Oublier qu'elle ne pouvait pas résister à l'appel, oublier qu'elle était faible, oublier qu'elle était incapable d'être forte. Oublier qu'elle était une usine à problème, que sa vie lui avait échappé depuis huit ans, et qu'à l'aube de ses trente ans, elle semblait déjà avoir réussi à foutre en l'air toute sa vie. Oublier cette douloureuse constatation. Oublier ses erreurs, ses mauvais choix, sa culpabilité. Oublier au fond qu'elle se détestait d'avoir tout gâché. Oublier qu'elle avait besoin de boire parce qu'elle était incapable de gérer autrement. TOUT OUBLIER … Et finalement elle se rendait peu à peu compte que son plus gros problème n'était peut être pas la drogue qu'elle consommait pour se donner une illusion de bonheur et de bien-être dans sa vie, dont elle arrivait encore à se passer si elle évitait les situations à risques. Mais bien la drogue qu'elle consommait presque quotidiennement pour oublier sa douleur ; l'alcool. Pour l'oublier lui. Le portable sonnait sur la table basse, sortant Alex de ses pensées, de ses luttes internes. Numéro inconnu d'une pas si inconnue. Et dès le huitième mots de ce message, l'esprit de l'Anglaise s'était quelque peu perdu, emballé de voir son nom inscrit. A croire que la vie voulait l'aider à se rappeler sans cesse à lui, comme si elle avait besoin de ça. Et comment pouvait-elle réussir à arrêter de penser à lui constamment alors que tout lui rappelait Caleb. Les photos, les souvenirs, les lieux, et voilà que sa cousine débarquait dans la vie d'Alex, pour parler de … Caleb bien-sur. Quelques jours plutôt c'était Jasper qui s'était retrouvé, malgré lui, mêlé à leur histoire, par Caleb. Et après Jasper, c’était un autre membre de la famille qui venait rappeler à Alex la réalité de la situation. Mais cette fois c’était un membre de la famille de Caleb. Quelqu’un qu’il avait mit dans la confidence, quelqu’un qui connaissait l’existence de Nathan. Et c’était terrifiant pour Alex. Terrifiant de voir le nom de Nathan inscrit au détour d’un sms. Terrifiant de savoir que ce n’était plus que son secret mais aussi celui de Caleb et qu’il commençait déjà à le partager avec le reste du monde. C’était réellement terrifiant parce qu’elle avait peur de devoir rendre des comptes, de se sentir jugée et elle n'avait clairement pas besoin de ça en ce moment. Parce qu’elle était déjà bien assez paumée. Et elle n’avait que peu de force à consacrer à une autre personne voulant des explications ou voulant l’insulter (ou pire) pour les choses horribles qu’elle avait faites. « Caleb va mal » Et au moment de répondre à cette Romy cousine de Caleb. De tout le texto. Elle n’avait retenu que ça. Il allait mal. C’était en soit pas étonnant. Pas réellement un fait nouveau mais le lire rendait la chose bien trop réelle. Il allait mal au point d’inquiéter sa cousine. Il allait mal au point que cette cousine contacte directement Alex. Et rien que pour ça. Pour lui. Alex savait qu’elle répondrait positivement à cette invitation. Pas qu’elle en avait envie, c’était même tout l’inverse. Elle avait gardé son secret pendant 8 ans, avant d’en parler à trois personnes à Brisbane. Et sur les trois, un seul était réellement un choix volontaire de sa part. Un choix réfléchis. Une discussion qu’elle avait réussi à maîtriser. Les deux autres fois avaient été calamiteuses. Alors parler de tout ça avec une inconnue c’était loin d’être un moment réjouissant. Mais elle savait déjà... Il avait contacté Jasper pour avoir de ses nouvelles, alors elle utiliserait Romy pour obtenir elle aussi des nouvelles de Caleb. Et si elle fallait qu’elle accepte le regard lourd de jugement de cette fille pour avoir un peu de Caleb dans sa vie, qu’il en soit ainsi. Alors, Alex avait donné rendez-vous à Romy au Starbucks, un choix pas anodin. Pas d’alcool, pas de tentations. Juste du café en trop grande quantité, du monde autour et des témoins en cas de tentatives de démolitions ou pire de meurtre. « Je veux limiter la casse » voilà ce que Romy lui avait envoyé. Mais quelle casse ? De leur couple ou juste de Caleb ? Elle n'était pas une ennemie, c'était ce qu'elle avait envoyé dans son premier message, mais ça ne faisait pas d'elle pour autant une alliée. Et c'était une sensation étrange pour l'Anglaise qui avait l'impression d'être un animal blessé qui se dirigeait tout droit vers un combat perdu d'avance. Sans protection, sans support, juste elle face à une inconnue qui connaissait le pire de sa vie, c'était sacrément étrange comme sentiment parce que ça l'obligeait à accepter ce rapport de force inégal entre les deux. Et elle se sentait profondément vulnérable et coupable, parce qu'au fond, elle l'était. C'était elle qui faisait souffrir Caleb, elle qui était la cause de tout ce merdier entre eux. Elle qui l'avait quitté y'a huit ans, elle qui avait abandonné son fils sans lui dire. Elle encore qui était revenu dans sa vie. Elle qui l'avait embrassé la première et détruit toutes leurs barrières. Elle qui était en tord, tout le temps. Alors même si elle allait mal, même si elle avait mal, elle était là, en avance (important à signaler!) à attendre la cousine de Caleb. Elle était là, pas pour elle. Pas pour Romy, mais pour lui. Parce qu'il allait mal. Et parce qu'au fond, si elle était la responsable de son malheur, peut être qu'elle pouvait aussi être celle qui l'aiderait à aller mieux ? Mais il avait imposé cette fichue distance, et elle ne pouvait pas l'aider, pas directement. Alors, elle accepterait le jugement de Romy, elle accepterait la haine de cette fille, si c'était un moyen pour elle de se sentir un peu proche de Caleb, elle le ferait. Grand mal lui fasse. Elle accepterait de parler de Nathan, de Caleb, de ses sentiments pour lui, elle accepterait parce qu'elle n'avait finalement plus grand chose à perdre ? Elle accepterait cette discussion à cœur ouvert, en espérant qu'elle arriverait à ne pas tout gâcher. Elle était sobre, clean, et c'était déjà un bon point pour elle. Elle terminait sa cigarette, au moment ou une blonde se posta devant elle. Première constatation, elle n'était pas imposante et n'apparaissait pas comme étant quelqu'un de potentiellement menaçante. Et c'était pas ce qui suffirait à mettre à l'aise Alex, mais c'était la première chose que l'Anglaise avait remarqué, c'était que ça devait compter quand même un peu à ses yeux. « Romy ? Tu es là pour le café ? Je t'invite. » Non, elle n'était pas là pour le café, mais comme entrée en matière, c'était bien plus simple et moins froid qu'un '' bon parlons du goss de Caleb que j'ai lâchement abandonné et qui fait souffrir Caleb maintenant.'' Elle se voulait neutre, elle tentait de paraître neutre avant de réellement comprendre les intentions de Romy et le but de cette rencontre. Ni agressive, ni avenante. Juste froide et neutre.
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| | | | (#)Mer 11 Sep 2019 - 12:23 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
Dire que Romy avait été bouleversée par les révélations de son cousin était peut-être en deçà de la réalité. Un enfant. De huit ans. Qui venait de se greffer à leur équilibre familial précaire. Rien que ça. La petite blonde avait ruminé l’information des jours entiers, avait tenté d’apporter son soutien au brun du mieux qu’elle l’avait pu tout en essayant de se faire elle-même à l’idée (un exercice compliqué) mais alors qu’elle n’arrivait pas à se sortir le prénom « Nathan » du crâne, le « Alex » qui suivait systématiquement lui apparaissait toujours ensuite comme celui de la parfaite ingrate qui rouvrait des plaies à peine cicatrisées dans le cœur de ce cousin qu’elle aimait tant. Si la blondinette ressentait beaucoup de colère, il y avait aussi chez elle une grande part d’incompréhension ainsi qu’une profonde volonté de vouloir arranger les choses. Pas tant pour leur idylle que pour l’équilibre émotionnel du brun. Caleb méritait d’aller mieux, et il était hors de question de voir tous les efforts qu’il avait fourni depuis deux ans voler en éclat à cause d’une fille qui avait mis aussi longtemps à comprendre qu’un enfant avait deux parents et que la mère n’était pas la seule à prendre les décisions ; déni de grossesse ou non. Elle n’avait pas mis longtemps avant de voler le numéro de cette Alex dans le téléphone téléphonique de son cousin, et si d’ordinaire elle l’aurait laissé gérer ses problèmes (et quels problèmes) sans intervenir, la stabilité sentimentale toute relative de Caleb depuis la mort de LV déclenchait chez elle des alertes en gros spots lumineux et une volonté de venir mettre son grain de sel. Romy avait laissé quelques jours passer avant de proposer à Alex de la rencontrer, usant d’un simple sms tant elle se disait que l’appeler ne ferait que la mettre devant le fait accompli et risquerait de la braquer. Ce n’était pas tant qu’elle souhaite la ménager, mais quand même. Elle s’était montrée la plus transparente possible, ne serait-ce que pour montrer patte blanche, et alors qu’elle s’attendait à un refus, Alex accepta. Le rendez-vous avait été pris dans le lieu le plus commun qui soit et qui la surprenait un peu : un Starbucks. Beaucoup de monde, des cafés à la chaîne, un choix qui devait peut être rassurer la journaliste en fin de compte. Elles discuteraient d’un sujet ô combien délicat dans une ambiance ô combien banale ; la recherche d’un équilibre qui se casserait la gueule sans aucun doute possible. Ponctuelle (pour une fois) Romy s’était pointée à l’heure, jetant un coup d’œil à la devanture du café avant de lâcher un profond soupir. Elle devait dénoter des clients habituels d’ordinaire si pressés (et qui n’avaient pas l’air de se rendre à une exécution sur place publique, accessoirement) et c’était peut-être ça qui la trahissait puisqu’un : « Romy ? Tu es là pour le café ? Je t'invite. » la sortit de ses pensées. Sursautant presque, elle posait son regard sur cette inconnue, comprenant immédiatement qui elle était, et rapidement la surprise laissait place à un sentiment qu’elle ne connaissait pas. Un mélange de rancœur, d’appréhension, de froideur et de tristesse. « Salut, Alex. » lâcha t-elle, ne relevant pas le fait qu’elle n’était pas vraiment là pour un café. Quoique ce dernier serait le bienvenu. Elle hochait la tête, faisant quelques pas pour inciter la blonde à la suivre à l’intérieur pour se poster dans la file d’attente des commandes. ‘‘ Bon parlons du gosse de Caleb que j'ai lâchement abandonné et qui fait souffrir Caleb maintenant.'' D’accord. Une entrée en matière sur les chapeaux de roue. Romy secouait doucement la tête, croisant les bras contre sa poitrine en balayant du regard la carte devant elle pour éviter de croiser le regard de cette femme. Elle n’était pas prête. Pas encore. Pas après ces mots qui lui tournaient encore dans l’esprit. « Nathan. » commentait-elle, plaçant d’emblée les mots justes. « Je cherche à comprendre pourquoi il s’est passé huit ans. Et pourquoi tu lui dis maintenant. » Parce que c’était trop (bien trop) long, et qu’elles en étaient toutes les deux conscientes.
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| | | | (#)Jeu 12 Sep 2019 - 21:41 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
« Ne prononces pas son prénom. » Une réponse bien trop froide, mal maîtrisée à l'entente du prénom de cet enfant qu'elle avait abandonné à la naissance. Personne ne connaissait ce prénom, personne à part Caleb. Et maintenant cette fille qui osait parler de lui. Qui prononçait son prénom comme une provocation, comme un moyen d'enfoncer un couteau dans une plaie encore béante. Et Alex sentait que cette fille cherchait peut être à mettre en avant une certaine vérité, de mettre en avant la réalité de la situation. Comme un moyen d'humaniser cet enfant, de le rendre réel. Mais ce qu'elle ne savait sûrement pas, c'était qu'Alex n'avait pas besoin d'entendre son prénom être prononcé à haute voix, pour avoir conscience de la réalité. Elle avait porté cet enfant, elle l'avait senti bouger en elle, elle l'avait senti lorsqu'il avait quitté son corps un 5 Novembre. Elle l'avait entendu pleurer ce jour là. Et même encore maintenant, il occupait une place bien trop présente dans ses nuits, venant perturber son sommeil. Alors elle n'avait pas besoin d'entendre son prénom pour avoir conscience de sa présence étonnamment étouffante dans sa vie pour un enfant qu'elle avait fait le choix d'abandonner. Ce prénom c'était la seule chose qu'elle avait pu choisir pour lui. C'était la seule chose qu'elle avait pu garder de cet enfant, de son enfant. Un prénom. Et il était utilisé contre elle, pour la blesser. Il ne lui appartenait plus uniquement, et l'entendre être prononcé à haute voix lui faisait bien trop mal, sans qu'elle ne puisse réellement comprendre la raison de ce malaise. Mais ce prénom en apparence anodin, ne l'était pas du tout. C'était son choix, un choix réfléchit pour un enfant non désiré qu'elle n'avait pas l'intention de garder. Un prénom qui lui rappelait à la fois cet enfant dont elle avait longtemps tenté d'oublier l'existence, mais aussi cet homme qui lui avait pendant longtemps ignoré l'existence de cet enfant. Un prénom qui liait deux personnes qu'elle avait fait le choix d'abandonner. Nathan et Caleb Jonathan Anderson. Et de ces deux personnes, elle ne pouvait en aider qu'une seule, et c'était Caleb. « S'il te plaît. » La voix moins brute, elle ajoutait cette marque de supplication, se soumettant à la volonté de cette fille. Réalisant peu à peu que si Romy voulait continuer à utiliser ce prénom, elle ne pourrait rien faire contre ça. Elle ne pourrait rien faire contre les attaques de cette fille, elle avait accepté de venir à ce rendez-vous et elle avait conscience du risque assez élevée de se retrouver confrontée à une telle situation. Des jugements, des questions dérangeantes, des regards froids et durs, des reproches. C'était ce qu'elle craignait mais elle était prête à ça, alors elle ne devait pas craquer à la première évocation de cet enfant qui était le centre de la discussion. En acceptant ce rendez-vous, elle avait accepté aussi de se retrouver dans une position de vulnérabilité, parce qu'elle était en tord, parce que c'était ses choix qui étaient à la base de tout. Alors, même si elle n'appréciait pas l'attitude de cette fille, elle tentait de se contenir. Recentrant son énergie sur la commande qu'elle était en train de passer, qui lui donnait quelques secondes de répit. « Je cherche à comprendre pourquoi il s’est passé huit ans. Et pourquoi tu lui dis maintenant. » Et finalement quand Romy reprit la parole, pas de Nathan, pas de question sur l'abandon, mais une question à laquelle l'Anglaise ne s'était pas préparée à répondre. Pourquoi maintenant ? Pourquoi huit ans après ? Question au combien intéressante à laquelle elle n’avait encore pas eu à répondre. Mais avait elle au moins une réponse à cette question ? Une réponse satisfaisante ou une réponse tout court à apporter à cette question ? Sa dernière discussion avec Caleb, lui avait fait prendre conscience qu'elle devait accepter que ses réponses ne soient pas satisfaisantes pour le commun des mortels. C'était une réalité, personne ne pourrait réellement la comprendre, même elle semblait parfois avoir du mal à comprendre certains de ses propres comportements. Et à cette question là précisément, elle n’était même pas sur d’avoir une réponse à lui donner. Même une réponse imparfaite. Et elle avait aussi comprit, grâce à Caleb, que les '' Je ne sais pas.'' n’étaient pas des réponses attendues dans ce genre de circonstances donc elle devait trouver autre chose à répondre. Convaincants ou non. Elle n’avait pas à convaincre cette fille du bien fondé de son choix mais elle avait accepté de venir à ce rendez-vous alors elle devait au moins faire un effort. Et répondre à cette première question ressemblait déjà un effort pour elle. Et elle devait y répondre autrement que par un je ne sais pas où un pourquoi pas. « S'il s'était passé, deux ans, quatre ans ou huit ans finalement ça change pas grand chose non? » Ça ne répondait pas du tout à la question et elle le savait. Mais dans la réalité, elle avait accouché sans tenir informé Caleb. Elle avait décidé d’abandonner leur enfant sans le concerter pour cette décision. Et une fois chose faite, quelque soit le moment qu'elle aurait choisi pour lui annoncer une telle vérité, ça aurait de toute façon était considéré comme étant trop tard. Parce que c’était le cas. Alors huit ans après, finalement, le nombre d’année n’importait pas tant que ça. La seule réalité c'était que c’était trop tard. Leurs commandes arrivaient enfin, mettant un léger blanc entre eux, laissant le temps à Alex de réfléchir autant à la question, qu'à sa réponse incomplète. Et elle réalisait que sa réponse floue et l’absence d’explication n'allait pas suffire. Alors, elle avait reprit en essayant d’être plus clair. Parce que la question portait plus sur pourquoi elle avait trouvé le courage de lui annoncer maintenant, pas vraiment sur les huit années passées. « Je pensais ne jamais lui dire pour être toute à fait honnête. Jusqu’à l’année dernière je pensais ne jamais revoir Caleb. Je pensais partir et oublier tout ça. Autant pour lui que pour moi. Je pensais que c’était la solution la plus simple. C’était la décision que j’avais prise et je voulais m’y tenir et laisser Caleb vivre sa vie. Je ne voulais pas le faire souffrir ni à l’époque, ni maintenant même si je sais que c’est difficile à croire. Alors pourquoi maintenant ? Je sais pas parce que je pense que j’étais arrivée à un point où je ne pouvais plus vivre avec ce secret. Et que j’avais besoin d’être honnête.» Elle aurait pu lui dire qu’elle s’était détruite avant de se rendre compte que sa dernière option était de tenter de se pardonner et que pour ça elle avait besoin d'être honnête avec Caleb. Elle aurait pu lui dire que le suicide de sa mère avait été l’élément déclencheur. Mais elle n’avait pas cherché à s’étendre plus sur sa vie. Elle était et resterait la fille qui est partie huit ans plus tôt avec un lourd secret et qui était revenu pour gâcher la vie de Caleb. C’était la seule vérité et la seule chose importante. Une égoïste du début à la fin qui n’avait pensé qu’à elle. Et pourtant elle n’avait jamais eu l’intention de blesser tout le monde. Juste elle même. Et maintenant, elle cherchait juste à trouver une solution pour tenter de vivre, pour survivre.
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| | | | (#)Sam 28 Sep 2019 - 16:59 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
Si Romy ne venait pas en ennemie, elle ne venait pas non plus en amie auprès de cette femme qui avait brisé le coeur de son cousin et écorné le bonheur de sa famille de la voir s'agrandir d'un bébé qui aurait eu sa place si on lui avait laissé l'opportunité de l'avoir. Elle avait souhaité vouloir rétablir les choses en l'appelant par son prénom, Nathan, mais visiblement ce n'était pas du goût d'Alex qui répliquait : « Ne prononces pas son prénom. » d'un ton qui glaçait la petite blonde. Elle fronçait les sourcils, se demandant bien comment se poursuivrait cette conversation si les premiers instants étaient déjà si tendus, puis par la suite elle s'adoucissait d'un : « S'il te plaît. » qui sonnait davantage comme une supplique qu'un ordre. Romy hochait doucement du menton, soufflant : "Si c'est ce que tu veux." pour désamorcer la situation et montrer qu'elle n'avait pas l'intention de tout envenimer d'entrée de jeu. Qu'elle n'en avait pas l'intention tout court d'ailleurs ; le but était qu'elles discutent l'une et l'autre et s'amènent de la matière à y voir plus clair. Venant ensuite se placer dans la file d'attente du Starbucks, la conseillère entrait ensuite dans le vif du sujet. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d'en parler à Caleb ? Pourquoi l'avoir laissé dans l'ignorance tant d'années ? Il lui semblait qu'Alex laissait des secondes interminables s'égrainer, puis finalement après que les deux personnes devant elles ne se décident à passer commande, elle se lança. « S'il s'était passé, deux ans, quatre ans ou huit ans finalement ça change pas grand chose non? » Romy haussait les épaules. "Non. Mais ça n'arrange pas les choses." et elle aurait sûrement du lui dire dans les neufs mois, mais c'était un autre débat et elle ne se permettrait pas de juger. « Je pensais ne jamais lui dire pour être toute à fait honnête. Jusqu’à l’année dernière je pensais ne jamais revoir Caleb. Je pensais partir et oublier tout ça. Autant pour lui que pour moi. Je pensais que c’était la solution la plus simple. C’était la décision que j’avais prise et je voulais m’y tenir et laisser Caleb vivre sa vie. Je ne voulais pas le faire souffrir ni à l’époque, ni maintenant même si je sais que c’est difficile à croire. Alors pourquoi maintenant ? Je sais pas parce que je pense que j’étais arrivée à un point où je ne pouvais plus vivre avec ce secret. Et que j’avais besoin d’être honnête. » D'accord. Intégrant une à une les informations fournies par la petite blonde, Romy hochait la tête, croisait ses bras contre sa poitrine, puis comme providentielle, la voix de la serveuse les interpella en leur demandant de prendre leur commande, amenant une pause à cet amas de sentiments contradictoires qui lui naissaient dans la poitrine. "Un Latte, s'il vous plaît." Sûrement avait elle l'air stupide avec cette tête de six pieds de long, cette voix comme dans un souffle, mais ... en toute honnêteté, plus Alex Clarke parlait et plus le sol se dérobait sous ses pieds. Toute cette histoire était bien trop réelle et pourtant si cauchemardesque. Elle osait à peine imaginer ce que ressentait son cousin, et malgré toute la bonne volonté du monde elle peinait à croire qu'elle pourrait encore arranger quoique ce soit. Les deux ayant désormais passé commande, elles patientaient sur le côté, de nouveau plongées dans un silence que Romy brisait à voix basse : "Alex, tu ne pouvais pas vivre avec ça tout en gardant ce secret. Et même si Caleb avait le droit de savoir avant ... les choses sont ce qu'elles sont et on ne peut pas revenir en arrière. Maintenant j'ai besoin de savoir ce qu'il en est. C'est quoi tes intentions vis à vis de votre enfant ? C'est quoi tes intentions vis à vis de mon cousin ? Tu peux pas lui larguer une bombe dans ce genre et attendre que les choses se tassent en pensant avoir fait le job." Non, plus maintenant, et surtout pas après huit années.
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| | | | (#)Mar 1 Oct 2019 - 3:06 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
La situation n'avait rien de plaisante, c'était même tout l'inverse. Alex se retrouvant dans un café à devoir donner des explications sur sa vie, sur ses erreurs à la cousine de Caleb. C'était tout sauf une situation à laquelle Alex s'était préparée et elle ne pouvait pas vivre le moment sans se sentir déboussolée et complètement perdue. Elle devait faire face aux questionnements personnels et se montrer honnête et sincère, et c'était pas un exercice qu'elle appréciait, pas un exercice qu'elle gérait avec aisance. Et quand la serveuse lui avait demandé ce qu'elle voulait boire, elle était restée presque muette, perdue. Heureusement Romy avait commandé et Alex s'était contentée de commander la même chose que l'Australienne, sans réellement avoir conscience de ce qu'elle venait de commander. Comment pouvait-elle surmonter tout ça ? Comment pouvait-elle continuer à gérer cette rencontre si ça lui demandait autant d'effort à chaque fois que Romy osait un questionnement ? Et c'était loin d'être fini pour l'Anglaise, Romy ayant visiblement d'autres interrogations en stock qu'elle ne comptait pas garder pour elle. Visiblement épargner Alex ne faisait pas partie de son plan. Tant pis et en même temps bien fait pour l'Anglaise, qui devait assumer un peu. Quelque soit ses états d'âmes, ses douleurs, sa peine, Romy était là pour Caleb, Alex aussi, alors ni l'une, ni l'autre, ne semblaient prendre le temps de s'arrêter sur les souffrances provoquées par ses révélations. C'était pour Caleb qu'elles avaient cette discussion, et pour Caleb, Alex acceptait de souffrir parce que c'était qu'un juste retour des choses. "Alex, tu ne pouvais pas vivre avec ça tout en gardant ce secret. Et même si Caleb avait le droit de savoir avant ... les choses sont ce qu'elles sont et on ne peut pas revenir en arrière. Maintenant j'ai besoin de savoir ce qu'il en est. C'est quoi tes intentions vis à vis de votre enfant ? C'est quoi tes intentions vis à vis de mon cousin ? Tu peux pas lui larguer une bombe dans ce genre et attendre que les choses se tassent en pensant avoir fait le job." Et Romy lui demandait ses intentions? Au fond elle n’y avait pas vraiment pensé quand elle lui avait dit la vérité. C’était la drogue qui lui avait fait avouer ce secret. Peut être que si elle était restée clean elle n’aurait jamais eu le courage de tout lui dire? Mais elle ne pouvait décemment pas dire ça à Romy. Alors elle devait réfléchir, se souvenir de ce qui l’avait poussé à revenir à Brisbane. L’espoir fou d’obtenir le pardon de Caleb et ainsi pouvoir un jour se pardonner elle même. Juste l’idée folle de trouver la paix et d’apaiser cette culpabilité qui la rongeait depuis trop d’années. Mais son plan était tombé à l'eau. Et, désormais c’était une toute autre histoire qu’elle vivait parce qu'elle n'avait pas prévu qu'en revenant à Brisbane elle retomberait amoureuse de Caleb. Elle ne pensait pas qu’il bouleverserait encore une fois tout son monde. Elle ne pensait pas se lier de nouveau avec cet homme, elle n'avait pas l'intention de le laisser reprendre sa place dans son cœur. Elle ne pensait pas coucher avec lui et ressentir autant d’émotions. Elle n’avait pas prévu ça. De l’aimer encore. De le désirer encore. D’avoir besoin de lui pour se sentir entière. ELLE N'AVAIT RIEN CALCULE. Et c’était peut être pour ça qu’elle avait eu autant de mal à lui avouer la vérité. Parce qu’elle s’était liée à lui. Elle avait laissé leur complicité se recréer et elle était paniquée à l’idée de le voir partir précipitamment. De le voir l’abandonner comme elle l’avait abandonnée huit ans auparavant. Et pourtant c'était tout ce qu'elle méritait. Et si elle pensait une telle chose, comment lui ne pouvait pas y penser aussi ? Mais Romy lui avait demandé ses intentions vis à vis de Caleb, et ce qu'Alex voulait se résumer en quelques mots. Elle voulait son pardon, elle voulait son amour, elle le voulait lui tout entier finalement. C’était des intentions simples mais impossibles. Alors peut-être qu'elle ferait mieux de les garder pour elle, après tout, c'était de Caleb dont elles devaient parler, pas des intentions d'Alex. « Je n'ai aucune intention envers Caleb et puis de toute façon ce que je veux ça n'a pas d'importance. J'ai perdu le droit de vouloir quelque chose de Caleb. Et, je n’ai pas d’intentions vis à vis de cet enfant. Je n’ai aucun droit sur lui, je ne suis rien pour lui. » Outch finalement ces mots étaient bien plus douloureux à avouer que ce qu’elle pensait. Elle ne parlait jamais de sa grossesse, préférant oublier qu’elle avait été enceinte. Préférant oublier qu’elle avait donné naissance à un garçon qu’elle n’avait pas vu grandir par choix. Mais les mots étaient douloureux tout de même parce qu'ils mettaient en avant une vérité qu'elle tentait de refouler. Et, ce n’étaient pas tant les mots mais la façon dont son corps réagissait quand elle parlait de cet enfant qui lui faisait mal. Le ventre qui se serrait et qui faisait se dessiner un léger rictus de douleur sur le visage de l’Anglaise. C’était une douleur invisible, inexistante mais qui était pourtant ressentie avec intensité par l’Anglaise. Il y avait les douleurs réelles qu'elle avait ressenti durant sa grossesse, durant l'accouchement et il y avait cette douleur, sans cause réelle, qui venait lui tirailler les entrailles quand elle parlait de ce fils qui vivait loin d’elle et dont elle ne savait rien. Elle subissait le moment, comme elle subissait la vie depuis quelques temps. Et sans laisser de répit à ses émotions ou à son corps, elle avait enchaîné pour apporter les réponses que demandaient Romy, acceptant de se confier à la seule qui semblait en mesure de lui donner des nouvelles de Caleb. « Tu sais qu’il ne veut plus me voir ? Alors qu’est-ce que je peux faire concrètement ? Il m’a demandé de lui laisser de l’espace je respect sa demande. J’ai répondu à ses questions, du moins j’ai essayé. Je voudrais pouvoir être là pour lui mais c’est pas ce qu’il veut alors je suis censé faire quoi ? » Elle se montrait vulnérable et elle n’aimait pas ça. Mais elle l’était tellement qu’elle ne pouvait réussir à le cacher même à cette inconnue qu’elle n’avait même pas envie de voir mais qu’elle acceptait de rencontrer dans l’unique but d’en apprendre davantage sur la situation actuelle de Caleb. Et elle voyait avec ce questionnement de Romy l’opportunité d’en savoir plus sur Caleb. Après tout, c’était pour ça qu’elle était là. « Qu’est-ce que je peux faire pour l’aider ? » Et elle s’attendait à quoi ? Que Romy lui amène le manuel de la réconciliation en cas d’abandon d’enfant et de mensonge ? « Comment il va ? Tu ne le laisse pas trop s’enfermer dans sa cuisine seul ? J’ai besoin de savoir que quelqu’un est là pour lui. » Elle était la cause de l’état émotionnel catastrophique de Caleb et elle ne pouvait pas l’aider. Elle était impuissante, coupable et inquiète. Elle ne pouvait pas demander à ce que, quelqu’un repart les dégâts qu’elle avait causé mais elle s’inquiétait réellement pour Caleb et par cette demande elle voulait s’assurer qu’il n’était pas seul. Elle ne le supporterai pas. Il souffrait et c’était elle la responsable alors elle souffrait aussi. Parce qu’elle l’aimait et qu’au lieu de lui montrer cet amour, elle n’avait fait que le blesser encore et encore. Elle était une personne horrible mais une horrible personne qui aimait sincèrement Caleb. Et qui s’inquiétait pour lui. Et on pouvait douter de beaucoup de choses avec elle. Ses intentions, ses actions, sa morale. Beaucoup de chose étaient ambiguës, énigmatiques chez elle. Mais pas son affection et son inquiétude pour Caleb.
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| | | | (#)Mer 9 Oct 2019 - 10:52 | |
| Romy était une habituée des discussions bancales et décousues. Elle en avait fait son métier (en partie) et ne se formalisait pas vraiment à l’idée d’entrer directement dans le vif du sujet sans laisser à Alex l’opportunité de se dérober où de se murer dans le silence. Dans cette file d’attente où autour d’une table dans un cadre plus officiel, qu’est-ce que ça changeait dans le fond ? D’ici quelques minutes elles auraient une boisson chaude pour panser les mots les plus durs, et bien que la petite blonde sente que la journaliste n’était pas des plus à l’aise, son rôle aujourd’hui n’était pas vraiment de la ménager. Elle avait besoin d’y voir plus clair, d’y voir plus clair pour Caleb mais aussi pour leur famille. Consciente que la culpabiliser n’arrangerait rien, Romy avait entamé le dialogue en parlant de l’après. Qu’avait-elle en tête pour la suite ? Il était bien trop simple de larguer cette bombe pour ensuite attendre que la situation ne s’apaise d’elle-même. « Je n'ai aucune intention envers Caleb et puis de toute façon ce que je veux ça n'a pas d'importance. J'ai perdu le droit de vouloir quelque chose de Caleb. Et, je n’ai pas d’intentions vis à vis de cet enfant. Je n’ai aucun droit sur lui, je ne suis rien pour lui. » La blondinette ne pouvait pas vraiment lui donner tort bien que sur l’instant, elle pouvait ressentir une pointe de compassion pour cette femme. Elle avait brisé le cœur de son cousin et avait brisé cette famille qu’ils auraient dû former, mais avec tout le recul dont elle était capable, elle se doutait bien que cette décision n’avait pas été prise à la légère, qu’elle avait dû en souffrir, alors elle ne remuerait pas le couteau dans la plaie. Sans se rendre compte qu’elle interrompait une discussion des plus importantes, l’une des serveuses beugla un « Romy » puis un « Alex » afin qu’elles viennent récupérer leurs cafés, ce que les deux jeunes femmes firent sans trop tarder. « Viens on va s’asseoir là-bas, près de la fenêtre. » Dans un coin à l’écart et confortable. C’était purement psychologique, mais Romy avait besoin de lumière, de ne pas parler de son neveu entre deux brouhahas au fin fond d’un starbucks, alors sans trop attendre la réponse d’Alex elle s’installa sur une banquette, se délestant de sa veste et de son sac à main pour être plus à l’aise. Essayer du moins. « Tu sais qu’il ne veut plus me voir ? Alors qu’est-ce que je peux faire concrètement ? Il m’a demandé de lui laisser de l’espace je respecte sa demande. J’ai répondu à ses questions, du moins j’ai essayé. Je voudrais pouvoir être là pour lui mais c’est pas ce qu’il veut alors je suis censé faire quoi ? » la petite blonde pinçait les lèvres, alternant entre le sentiment de compassion et celui du jugement. Bien sûr que Caleb ne voulait plus là voir. A sa place elle aurait fait pareil, mais là il y avait un enfant en jeu. « Déjà, tu n’es pas rien. Crois bien que je ne suis pas ton alliée dans cette bataille mais … c’est pas en allant noircir ta vie que ça va blanchir la nôtre. » Celle de notre famille, celle qui avait déjà bien trop souffert à la mort de LV et qui ne supporterait pas de perdre Caleb une seconde fois. « Lui avoir laissé de l’espace c’est une bonne chose. » Bien qu’elle ne se permettrait pas de parler en son nom et de dire ce qui était le mieux pour lui. « Mais si tu disparais tu peux être sûre que je te retrouverais. Tu peux pas le laisser, même si pour le moment il ne veut pas de toi. Parce qu’à un moment il aura besoin de réponses. Quand les choses se seront tassées. » Et ça pourrait prendre un peu de temps. Romy se montrait très (trop, sans doute) protectrice avec son cousin, mais c’est qu’il était arrivé chez elle de la façon la plus vulnérable qui soit l’autre jour, et après l’avoir aidé à remonter la pente suite à la mort de sa fiancée elle se voyait mal rester les bras ballants. Il fallait limiter la casse d’entrée de jeu. « Qu’est-ce que je peux faire pour l’aider ? » La petite blonde cessa de s’agiter un instant, saisie par cette question. C’était la première fois qu’Alex faisait un pas vers elle. « Comment il va ? Tu ne le laisse pas trop s’enfermer dans sa cuisine seul ? J’ai besoin de savoir que quelqu’un est là pour lui. » Elle ouvrit la bouche un instant, mais les mots ne sortaient pas, alors à la place elle attrapait son gobelet du bout des doigts, prenant une gorgée de son latte pour se redonner contenance. « Bah, il va pas trop bien. » Ce qui était une évidence, mais ça la journaliste le savait. « Je passe le voir tous les deux jours à peu près. Je le sors de sa cuisine pour le traîner sur le canapé, mais j’imagine que vu les circonstances je peux pas faire mieux. » Et elle passait sous silence les longues soirées à se regarder l’intégrale de destination finale pour ne pas qu’elle la prenne pour une sociopathe venant la démembrer. C’est que pour panser les plaies d’un cœur brisé, Bridget Jones ne faisait pas vraiment l’affaire. « Alex » demanda t-elle finalement après de longues secondes de silence. « Pourquoi t’as fait ça ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? » pour que t’abandonnes Caleb, pour que tu lui caches ta grossesse, pour que tu prennes la fuite. Elle n’était pas là pour juger, en témoignait la douceur avec laquelle elle avait posé la question, mais même si Caleb lui avait fourni quelques éléments elle avait besoin d’avoir toutes les pièces du puzzle.
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| | | | (#)Ven 18 Oct 2019 - 22:25 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
« Viens on va s’asseoir là-bas, près de la fenêtre. » Le café dans les mains, Alex avait suivis Romy sans rien dire, s'installant face à la blonde et alors qu'elle se mettait à l'aise, Alex avait plongé son regard dans le café avant de parler de Caleb. Elle était vulnérable, elle l'était toujours quand elle devait parler de Caleb, de ses sentiments pour lui et de ce qui entourait leur histoire. Elle l'était tellement que pendant des années elle s'était interdite d'en parler. Interdit d'évoquer Caleb, interdit d'évoquer sa grossesse, interdit même d'évoquer sa vie à Brisbane. Elle avait même coupé tout liens avec Rachel, parce qu'elle était intimement lié à tout ce qu'Alex essayait d'effacer de son esprit. Mais là elle se retrouvait devant la cousine de Caleb et elle savait tout. Elle connaissait une vérité qu'ils étaient très peu à savoir et Alex ne pouvait pas juste détourner la conversation et oublier. Romy était là pour ça, uniquement pour ça. Parler de ça. Ça la grossesse, pas ça l'enfant. Nathan elle n'en parlait pas, et elle ne voulait que personne n'en parle, jamais. Et à défaut de parler de Nathan, les deux filles pouvaient parler de Caleb, parce qu'il était finalement celui qui liés les deux femmes. « Déjà, tu n’es pas rien. Crois bien que je ne suis pas ton alliée dans cette bataille mais … c’est pas en allant noircir ta vie que ça va blanchir la nôtre. Lui avoir laissé de l’espace c’est une bonne chose. Mais si tu disparais tu peux être sûre que je te retrouverais. Tu peux pas le laisser, même si pour le moment il ne veut pas de toi. Parce qu’à un moment il aura besoin de réponses. Quand les choses se seront tassées. » Une grimace était née sur le visage d'Alex alors que la première idée de Romy était d'annoncer à Alex qu'elle n'avait pas intérêt à disparaître. Quelle délicatesse. Mais Alex ne voulait pas fuir, elle voulait être là pour Caleb, mais elle ne pouvait pas à la fois avoir le rôle de bourreau et de sauveur. Elle ne pouvait pas prétendre pouvoir soigner les blessures de Caleb alors qu'elle était celle qui les lui avaient faites. C'était une situation inextricable qu'elle avait du mal à gérer, émotionnellement parlant. Ses doutes venaient se mélanger à sa culpabilité. Ses craintes alimentaient son besoin en alcool, et elle se retrouvait incapable de ne pas sombrer. « Si je pouvais faire quelque chose pour rendre la situation plus simple pour Caleb je le ferai, je t'assure. Mais je n'essaye pas de noircir le tableau de ma vie, je suis juste réaliste et je t’assure que je ne suis rien pour personne. Ni pour cet enfant, ni pour Caleb, ni pour personne d’accord. Et c'est peut-être mieux ainsi finalement. Et je n’essaye pas de te faire pitié ou quoi, je n’ai que ce que je mérite mais la vie n’est pas blanche Romy, pas avec moi. Regarde le mal que je fais à Caleb alors que je tiens à lui. » Et elle continuait, elle se dévalorisait encore et toujours, et si elle pensait réellement tout ce qu'elle disait, ça n'allait apporter aucune réponse aux problèmes de Caleb. Le problème c'était elle, elle en était persuadée, mais elle tenait trop à Caleb pour laisser tomber. Ce qu'elle aurait pourtant du faire pour lui éviter cette souffrance. Elle souffla un coup, arrêtant de s'auto-flageller, pour se concentrer sur Caleb. C'était lui le seul pour qui elles devaient s'inquiéter, le seul qui méritait d'aller mieux. Alors Alex avait demandé, elle avait osé questionner Romy sur l'état du cuisinier. « Bah, il va pas trop bien. » La journaliste aurait tellement aimé entendre une autre réponse et pourtant c'était la seule réponse à laquelle elle s'attendait réellement. Il n'allait pas bien, elle le savait, elle s'en doutait, et elle culpabilisait. Pourquoi avait-elle été incapable de garder son secret ancré en elle ? Bien au fond d'elle ? Il était en train de la ronger mais au moins c'était elle qui se détruisait et elle ne l'imposait à personne d'autre. Elle se laissait consumer par les regrets et la culpabilité, par le poids d'un choix avec lequel elle n'arrivait pas à vivre en paix. Mais c'était sa douleur, sa responsabilité. Mais non, elle n'avait pas su mentir, elle n'avait pas su le protéger et maintenant il souffrait aussi. Par sa faute, c'était toujours sa faute. C'était toujours elle la coupable. C'était ses actes, ses choix, ses décisions, sa façon de vivre, c'était elle la cause de la douleur que ressentait Caleb. Et c'était quelque chose avec lequel elle allait devoir apprendre à vivre. Encore un autre poids à porter, une autre réalité à digérer. Elle n'était pas comme lui, elle était la responsable des blessures des autres, alors que lui, était bienveillant. Alors que lui ne méritait pas ça, toute la souffrance qu'elle ramenait dans sa vie. C'était injuste de sa part et elle regrettait de ne pas l'avoir compris plus tôt. Avant qu'elle ne revienne dans sa vie par exemple. Avant qu'elle ne l'embrasse, avant qu'elle ne couche avec lui, avec qu'elle ne se défonce et qu'elle débarque chez lui. Avant qu'elle ne revienne à Brisbane finalement. « Alex. Pourquoi t’as fait ça ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? » Alex était ramenée à la réalité de la discussion par Romy, par sa question. Et la douceur avec laquelle elle avait amené cette question dénotait complètement de la violence avec laquelle Alex la recevait. Elle n'avait rien de réellement violente en soit, il n'y avait pas de reproche, pas de jugement, pas même de colère dans cette question. Il n'y avait que la puissance des mots. Des mots simples qui replongeait Alex dans la souffrance de cette période. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? Et c'était amené avec une certaine bienveillance qu'Alex ne comprenais pas. Parce que quand elle parlait de cette période, il n'y avait jamais de place à la douceur. C'était toujours un torrent d'émotions qui la submergeait. C'était des pleurs, des reproches, des cris aussi parfois. C'était de l'alcool, de la drogue, de la culpabilité. C'était tout un tas de chose, mais jamais de la douceur, jamais du calme. Parce qu'Alex était incapable de rester calme, tout faisait trop mal, tout était encore si vif en elle finalement. Et Romy, apportait un calme à la situation qu'Alex ne savait pas gérer. Les mains qui serraient le gobelet auquel elle n'avait même pas touché, se contentant de le serrer fort pour ressentir la chaleur du liquide qui chauffait les parois du gobelet, puis les doigts de l'Anglaise. Romy était calme, du moins elle donnait cette apparence calme et Alex voulait pouvoir être aussi calme que la blonde face à elle. Alex voulait aussi être à la hauteur du temps que cette fille prenait pour tenter de comprendre une situation qui dépassait même les principaux concernés. Elle devait lui apporter des réponses, enfin elle ne lui devait rien réellement, mais Alex sentait que Romy avait besoin de réponses et elle sentait aussi que peut-être il était temps pour elle de lâcher prise. Maintenant, les gens allaient le savoir, Caleb le savait, Romy le savait, et elle n'avait plus à porter seul ce secret, puisqu'il n'en était désormais plus vraiment un. « Y’a des jours ou même moi je ne peux pas répondre à cette question. Parce que je sais pas, c’est comme si cette décision c’était la décision de quelqu’un d’autre. » Et elle ne pouvait sans doute pas faire pire comme réponse finalement. Répondre à une question en avouant ne pas avoir la réponse à cette question précisément ? C'était nul et pourtant c'était une partie de la vérité. Et si elle n’était pas tombée sur cette lettre qu’elle avait elle même écrite à la maternité, elle serait sans doute toujours en train de chercher des explications à ses propres choix sans réellement les comprendre. Mais elle avait 21 ans, elle venait de découvrir qu’elle était enceinte de 5 mois et elle avait juste cherché le moyen le plus simple pour se protéger et protéger le plus de monde possible. Cet enfant, Caleb. Et elle. Mais parfois elle avait beau chercher à se souvenir, à se remémorer les événements, c’était comme si, même elle n’avait pas accès à ces réponses dont elle avait besoin. Mais grâce à la lettre elle avait pu reconstituer certaines choses, comprendre un peu comment son cerveau encore immature émotionnellement (l’était-il toujours immature?) avait pu rationaliser, penser que c’était le meilleur choix à faire et surtout comment elle avait fait pour réussir à ne pas craquer. Et elle fermait les yeux, cherchant en elle même les réponses importantes pour répondre à Romy. Cherchant à répondre à cette question que tout le monde se posait, enfin ceux qui savait. Pourquoi ? « Je sais que je n’ai pas fais les choses correctement, que je n’aurais pas du le tenir à l’écart. Je le sais, mais c’était pas aussi simple à l’époque et même si c’est dur à croire j’avais mes raisons, enfin je crois. Bonne ou non, je n’avais aucun recul. Ça a été trop vite pour moi, j’ai paniqué, j’ai essayé de trouver un moyen de me protéger et de le protéger de cette vie. Je ne me cherche pas d’excuse, je te dis juste les choses comme elles étaient. J’avais 21 ans, j’étais une fêtarde qui vivait grâce à l’argent de ma famille. Pas d’études, totalement immature. Alors quand j’ai découvert que j’étais enceinte de cinq mois ça a été un choc. Je sais pas si tu peux imaginer. En même pas deux jours mon corps a totalement changé. » Elle faisait une pause, soufflant un coup, portant son verre à sa bouche, soufflant sur le liquide encore fumant. Elle restait là quelques secondes, fixant le vide, le verre à porter de lèvres mais sans boire une gorgée de ce liquide. Elle se souvenait, elle revivait ce moment, son corps, totalement transformé en deux jours. Sa silhouette sportive, qui ne laissait place à aucun doute, plus aucun vêtement à se mettre, et son corps qui ne lui permettait plus de nier l'évidence. Il était là, prenant la place dont il avait besoin, mettant fin à cinq mois de cache-cache. Et alors que quatre jours plus tôt elle terminait un jogging plutôt rapide avec Jasper, elle se retrouvait devant chez lui, valises posées au sol et la sensation de ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre. Il n'avait pas changé, le bébé n'avait pas grossi d'un coup, c'était son corps qui s'était totalement transformé et elle n'avait pas pu gérer cet élément. Comme si l'annonce du médecin n'avait pas été assez violent, il fallait que son corps se charge de lui asséner un dernier coup. Et une fois l'espace libéré, il avait bougé et Alex avait pleuré. Son corps n'était définitivement plus le sien, il ne lui appartenait plus, du moins plus totalement. Elle reposait le gobelet sans même avoir prit une gorgée de café. Elle n'en avait pas envie et elle ne pouvait de tout manière rien boire. Sa gorge était serrée, retenant l'émotion qu'elle ne voulait pas laisser s'exprimer. « Ma vie a changé et je n’avais plus contrôle sur rien. C’était la panique totale, tout allait trop vite et j’étais prise dans ce tourbillon. Caleb continuait sa vie comme si de rien était. Il était loin de s’imaginer ce que j’étais en train de vivre, lui il était toujours souriant, épargné par cette révélation et le soir quand j'ai appris la vérité, je te jure que j'ai essayé de lui dire, mais il était joyeux. Heureux et j'ai tellement envié sa légèreté. Je voulais tellement pouvoir oublier la vérité. Mais je ne pouvais pas, moi je ne pouvais pas m'enfuir et oublier, c'était quelque part en moi. Et je crois que j’ai tout simplement paniqué. Et dans ma tête, dans mon esprit m’éloigner de lui c’était la seule chose à faire. Pour me laisser le temps de digérer la nouvelle et pour le protéger de cette situation complètement inconcevable.» Elle avait beau répéter encore et encore, que c'était pour le protégé lui, mais elle n'en était même pas réellement certaine. Était-ce réellement pour lui ou uniquement pour elle, qu'elle avait fait ce choix ? Celui de quitter son appartement au milieu de la journée, l'embrassant une dernière fois alors qu'il partait pour une journée ordinaire tout en sachant au fond d'elle qu'elle ne serait pas là quand il reviendrait le soir ? Étais-ce réellement pour lui qu'elle avait fait ça ? Pour le protéger de toutes les souffrances d'une grossesse non désirée ? Elle devrait assumer jusqu'au terme, elle n'avait pas le choix, elle était prise au piège de son corps mais lui n'était en rien obligé de souffrir aussi. Alors étais-ce réellement pour lui ? Pour lui éviter d'avoir à dire adieu à son enfant, pour lui éviter une séparation déchirante ? Elle voulait y croire qu'elle avait fait ça pour lui, mais elle n'en était pas persuadée finalement. Elle ne savait plus grand chose. Huit ans à vivre avec ce secret, huit ans à vivre avec des non-dits, à enfouir au fond d'elle cette partie de sa vie. Huit ans à tenter de nier la vérité, à mentir aux autres et à soit même. Huit ans à refouler ses pensées, à refouler cette partie de sa vie, à refuser d'évoquer cette histoire. Alors là devant Romy, alors que les pensées remontaient à la surface, alors que les mots venaient chercher à donner un sens à tout ça, Alex se lâchait. Elle s'était tue pendant très longtemps. Trop longtemps. Et les mots sortaient enfin. Et elle ne donnait guère de sens à ceux là, elle ne cherchait plus à contrôler, elle se lâchait. Elle se libérait de ce qu'elle avait sur le cœur, sur ce qu'elle avait traîné pendant des années sans pouvoir mettre des mots dessus. Juste subir la souffrance, la culpabilité et le poids du passé. Romy voulait comprendre, ce qu'Alex n'arrivait même pas à comprendre. C'était le bordel dans sa tête autant que dans sa vie, mais ça finissait par sortir et c'était Romy qui se retrouvait à subir les paroles trop longtemps refoulées d'Alex. « Je n'ai pas réalisé que j'étais enceinte, pendant cinq mois. Cinq mois à vivre normalement et ma notion de normalité à l'époque n'avait rien de réellement normal. Je l'ai tellement malmené sans le savoir, et même si je savais que je ne pouvais pas le garder, ça ne voulait pas dire que je voulais qu'il lui arrive du mal. Je ne peux pas t'expliquer ce qu'il s'est passé dans ma tête, dans mon esprit, je ne peux pas répondre à toutes vos questions, parce que je n'ai même pas toutes les réponses à mes propres questions. Je me suis renfermée sur moi même, concentrant mon énergie et mon quotidien pour qu'il puisse se développer normalement. J'ai tout simplement arrêté de vivre ma vie, repoussée tout le monde, je me suis enfermée chez mon cousin et j'ai attendu le terme pour me réveiller de ce cauchemars dans lequel je ne voulais pas être. » Un cauchemars c'était exactement ça. Le jour ou elle avait apprit la vérité, elle avait supplié Rachel du regard pour qu'elle lui annonce que c'était pas vrai. Mais tout était vrai, bien trop réel. « Je sais que rien n’est clair Romy et que ce que je te dis ne dois pas t'aider à comprendre. Mais je ne peux pas t'apporter plus de clarté. Je peux t’assurer que rien n'était clair à ce moment de ma vie et que ça ne l’est toujours pas aujourd’hui. J’ai pas pris cette décision de gaieté de cœur. Mais je l’ai fais avec les moyens que j’avais à l’époque et j’ai fais comme j’ai pu pour tenir et ne pas sombrer, parce que j'avais ce bébé, je le sentais et tout était bien trop réel, bien trop rapide pour que je comprenne tout ça. J'étais déconnectée de la réalité de ma vie, parce que moi enceinte, c'était pas la réalité, ça ne pouvait pas l'être. Et si personne ne le savait, les choses ne devenaient pas réelles, pas vraiment.» Elle ne pouvait plus mentir parce que son corps l'aurait trahis, elle ne pouvait pas cacher la réalité parce qu'elle était devenue visible aux yeux du monde. Alors puisqu'elle ne pouvait pas dissimuler la vérité, elle avait fait en sorte que le reste du monde ne puisse pas voir cette vérité. Si personne n'apprenait pour sa grossesse, personne n'aurait à savoir pour l'enfant. Elle n'aurait pas à intégrer ce fait comme étant réel, comme faisant réellement partie de son histoire. Elle avait tout bonnement et simplement cru, qu'il suffirait qu'elle accouche pour que toute cette histoire disparaisse. Pour que cet enfant sorte de sa vie et de son esprit. Elle l'avait cru oui sans doute, et c'était une belle preuve de connerie et d'immaturité de la part de l'Anglaise. Une larme roulait sur son visage, une larme qu'elle essuya du revers de la main, elle ne voulait pas craquer. Pas pleurer. Elle parlait avec émotion mais aussi avec un certain calme finalement. Elle ne contrôlait pas ce qu'elle disait mais elle contrôlait le reste, son intonation de voix. Son débit de parole. Son attitude. Elle contrôlait ce qu'elle pouvait contrôler alors qu'elle se laissait enfin le droit de parler de cette période de sa vie. « Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise de plus Romy. Tu veux que je te dise que je regrette ? C’est le cas. Tu veux que je te dise que je m’en veux ? C’est le cas aussi. Mais rien de tout ça ne va aider Caleb et c'est pour ça que tu es là. Pour l'aider lui. Je voudrais faire quelque chose pour l'aider mais je crois que j'en ai fais assez. J'aimerais avoir une excuse qui en soit réellement une, une implacable, mais j'en ai pas. Enfin j'en ai des tas mais qui n'expliquent pas pourquoi j'ai fais tout ça. Alors pourquoi j'ai fais ça ? Pourquoi j'ai tout abandonné comme ça ? Parce que j'avais honte, j'avais peur, et j'avais mal. Je crois que c'est la seule façon de résumer les choses. Et ça n'aide absolument personne. Tu voulais savoir Romy et maintenant, tu me détestes ? Comme Caleb me déteste ? » Pour la première fois depuis qu'elle avait commencé à se livrer, l'Anglaise avait regardé Romy dans les yeux, soutenant son regard. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle n'en avait aucune idée. Pour la première fois, elle venait de se livrer sans fondre en larmes. Sans s'énerver. Sans trembler. Elle ne cherchait pas du réconfort, ni même de la compassion, et elle arriverait sans doute à survivre à la haine ou au jugement dans les yeux de Romy. Elle l'avait fait, elle avait accepté de partager une partie de son histoire. Et la seule chose qu'elle aurait peut-être du se demander avec de vider son sac, c'était de savoir si la jeune femme face à elle était réellement prête à entendre tout ça. Mais tant pis, c'était elle qui avait demandé à savoir après tout.
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| | | | (#)Mar 5 Nov 2019 - 21:35 | |
| A défaut de faire preuve de tact, Romy avait au moins le mérite d’être honnête. Face à Alex, à cette fille dont le comportement (bien qu’elle ne le jugeait pas) lui était incompréhensible et avait causé de nombreux pots cassés, la petite blonde ne cachait rien de ce qu’elle avait en tête. Les intérêts de son cousin passaient avant tout, et elle sortirait certainement les crocs si la petite blonde venait à leur faire une nouvelle ellipse de huit ans. Hors de question, et qu’importe la grimace qu’elle lui voyait naître au coin des lèvres. « Si je pouvais faire quelque chose pour rendre la situation plus simple pour Caleb je le ferai, je t'assure. Mais je n'essaye pas de noircir le tableau de ma vie, je suis juste réaliste et je t’assure que je ne suis rien pour personne. Ni pour cet enfant, ni pour Caleb, ni pour personne d’accord. Et c'est peut-être mieux ainsi finalement. Et je n’essaye pas de te faire pitié ou quoi, je n’ai que ce que je mérite mais la vie n’est pas blanche Romy, pas avec moi. Regarde le mal que je fais à Caleb alors que je tiens à lui. » Elle fronçait les sourcils, sans trop savoir comment réagir. Dans les faits, l’envie de l’étrangler jusqu’à ce que mort s’en suive lui était déjà passée en tête, tout comme celle de remonter le temps et de lui intimer de recouvrer la raison en laissant Caleb prendre sa place de père. Dans tous les cas elle ne pouvait rien faire maintenant qui ne lui vaille pas la prison, et pour une conseillère pénitentiaire ce serait de mauvais goût. Elle n’arrivait pas à ressentir de la compassion, et bien qu’en tant que femme, elle intégrait le choix de la journaliste, dans les faits elle ne pouvait s’empêcher de la juger pour avoir brisé le cœur de son cousin et refaire surface dans sa vie pour lui briser le cœur une seconde fois. « On peut plus rien changer maintenant. Alors fais en sorte qu’il aille bien. Remonte-toi, sois forte pour lui, et donne-lui les réponses qu’il a besoin. » Parce que non, le brun n’allait pas vraiment bien, comme Romy l’expliquait brièvement avant de chercher à comprendre ce qui avait bien pu passer dans la tête de la blondinette pour causer un foutoir pareil. C’était peut-être un peu cavalier de sa part de poser cette question, et pourtant elle en avait besoin pour aider Caleb à mieux cerner la situation. Elle en avait besoin pour elle aussi, pour intégrer le fait qu’elle avait un neveu quelque part dont elle ne connaissait rien si ce n’est son nom. « Y’a des jours ou même moi je ne peux pas répondre à cette question. Parce que je sais pas, c’est comme si cette décision c’était la décision de quelqu’un d’autre. » Ce n’était pas une réponse, mais les lèvres pincées, la petite blonde tentait d’intégrer les choses et d’attendre la suite avec patience. Alex fermait les yeux, et sans doute avait-elle besoin de temps pour se canaliser, ce que Romy pouvait comprendre. Elle portait son gobelet à ses lèvres, profitant de la chaleur de son café pour s’apaiser les nerfs, et finalement, la petite blonde prit la parole à nouveau. « Je sais que je n’ai pas fais les choses correctement, que je n’aurais pas du le tenir à l’écart. Je le sais, mais c’était pas aussi simple à l’époque et même si c’est dur à croire j’avais mes raisons, enfin je crois. Bonne ou non, je n’avais aucun recul. Ça a été trop vite pour moi, j’ai paniqué, j’ai essayé de trouver un moyen de me protéger et de le protéger de cette vie. Je ne me cherche pas d’excuse, je te dis juste les choses comme elles étaient. J’avais 21 ans, j’étais une fêtarde qui vivait grâce à l’argent de ma famille. Pas d’études, totalement immature. Alors quand j’ai découvert que j’étais enceinte de cinq mois ça a été un choc. Je sais pas si tu peux imaginer. En même pas deux jours mon corps a totalement changé. » Romy penchait la tête sur le côté. Un déni de grossesse donc. Merde. Elle qui n’avait pas l’habitude de laisser des blancs dans la conversation se retrouvait à apprécier le silence imposé par l’anglaise, comprenant un peu mieux son point de vue. « Ma vie a changé et je n’avais plus contrôle sur rien. C’était la panique totale, tout allait trop vite et j’étais prise dans ce tourbillon. Caleb continuait sa vie comme si de rien était. Il était loin de s’imaginer ce que j’étais en train de vivre, lui il était toujours souriant, épargné par cette révélation et le soir quand j'ai appris la vérité, je te jure que j'ai essayé de lui dire, mais il était joyeux. Heureux et j'ai tellement envié sa légèreté. Je voulais tellement pouvoir oublier la vérité. Mais je ne pouvais pas, moi je ne pouvais pas m'enfuir et oublier, c'était quelque part en moi. Et je crois que j’ai tout simplement paniqué. Et dans ma tête, dans mon esprit m’éloigner de lui c’était la seule chose à faire. Pour me laisser le temps de digérer la nouvelle et pour le protéger de cette situation complètement inconcevable.» Elle avait reposé son gobelet sans y toucher, et Romy la regardait sans trop savoir quoi dire ou faire. Il était évident qu’elle se disait que dans sa position, elle n’aurait pas agi de la même façon, quand bien même elle ne pouvait pas vraiment en être certaine, alors elle se taisait. Elle se focalisait sur le présent, sur les faits, et même si cela l’aidait à y voir plus clair de connaître l’origine de toute cette histoire, elle voyait bien que cela peinait Alex, et ce n’était pas le but recherché, bien qu’elle ne lui portait pas d’affection particulière. « Je n'ai pas réalisé que j'étais enceinte, pendant cinq mois. Cinq mois à vivre normalement et ma notion de normalité à l'époque n'avait rien de réellement normal. Je l'ai tellement malmené sans le savoir, et même si je savais que je ne pouvais pas le garder, ça ne voulait pas dire que je voulais qu'il lui arrive du mal. Je ne peux pas t'expliquer ce qu'il s'est passé dans ma tête, dans mon esprit, je ne peux pas répondre à toutes vos questions, parce que je n'ai même pas toutes les réponses à mes propres questions. Je me suis renfermée sur moi même, concentrant mon énergie et mon quotidien pour qu'il puisse se développer normalement. J'ai tout simplement arrêté de vivre ma vie, repoussée tout le monde, je me suis enfermée chez mon cousin et j'ai attendu le terme pour me réveiller de ce cauchemars dans lequel je ne voulais pas être. » Une nouvelle pause, et un discours que Romy n’interrompait pas. Elle avait peur qu’en intervenant, Alex se ferme comme une huître, alors sans le moindre mot elle l’invitait tacitement à poursuivre, d’un mouvement de la tête et d’un regard (un peu) compréhensif. « Je sais que rien n’est clair Romy et que ce que je te dis ne dois pas t'aider à comprendre. Mais je ne peux pas t'apporter plus de clarté. Je peux t’assurer que rien n'était clair à ce moment de ma vie et que ça ne l’est toujours pas aujourd’hui. J’ai pas pris cette décision de gaieté de cœur. Mais je l’ai fais avec les moyens que j’avais à l’époque et j’ai fais comme j’ai pu pour tenir et ne pas sombrer, parce que j'avais ce bébé, je le sentais et tout était bien trop réel, bien trop rapide pour que je comprenne tout ça. J'étais déconnectée de la réalité de ma vie, parce que moi enceinte, c'était pas la réalité, ça ne pouvait pas l'être. Et si personne ne le savait, les choses ne devenaient pas réelles, pas vraiment.» D’accord. Romy prit une nouvelle gorgée de son café, sans trop savoir quoi dire ou faire, puis finalement, après de longues secondes, elle se décidait à ouvrir la bouche. « Je dis pas que je te comprends, ni que je ne te comprends pas. » Elle ne prenait jamais parti. Jamais. « Mais ce que tu as fait à l’époque on ne pourra plus vraiment le changer. Mais si tu ne trouves pas de réponse à apporter à Caleb, si tu n’arrives pas à lui expliquer pourquoi tu lui as volé une partie de sa vie, ça va être compliqué de réduire le sentiment d’injustice qu’il ressent. Je ne vais pas juger tes choix, t’avais droit de ne pas garder cet enfant, mais lui avait le droit d’être informé, et si tu n’as pas su le faire il y a huit ans, maintenant que tu as dit la vérité tu n’as pas le choix. Il faut qu’il sache pourquoi son fils ne sait même pas qu’il existe. » Caleb n’avait pas son mot à dire sur la grossesse et la façon dont Alex l’avait gérée, mais il avait droit de savoir, et il n’avait pas su. Il ne savait toujours pas. « Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise de plus Romy. Tu veux que je te dise que je regrette ? C’est le cas. Tu veux que je te dise que je m’en veux ? C’est le cas aussi. Mais rien de tout ça ne va aider Caleb et c'est pour ça que tu es là. Pour l'aider lui. Je voudrais faire quelque chose pour l'aider mais je crois que j'en ai fais assez. J'aimerais avoir une excuse qui en soit réellement une, une implacable, mais j'en ai pas. Enfin j'en ai des tas mais qui n'expliquent pas pourquoi j'ai fais tout ça. Alors pourquoi j'ai fais ça ? Pourquoi j'ai tout abandonné comme ça ? Parce que j'avais honte, j'avais peur, et j'avais mal. Je crois que c'est la seule façon de résumer les choses. Et ça n'aide absolument personne. Tu voulais savoir Romy et maintenant, tu me détestes ? Comme Caleb me déteste ? » Alex avait délaissé du regard la surface de son café pour la regarder enfin, et si la conseillère soutenait son regard, ce n’était en aucun cas de la colère que l’on pouvait y lire. Au fil des années elle avait appris à se forger une carapace plus solide mais ne jugeait pour autant pas. La journaliste avait beau ne pas lui attirer la sympathie elle n’avait pas demandé ce rendez-vous pour la lyncher. « Je ne te déteste pas, et peut être que lui si, mais c’est son droit. Et honnêtement je ne peux pas lui jeter la pierre, comme lui ne peut pas le faire éternellement dans la rancœur vis-à-vis de toi. Il est trop tard pour rattraper certaines erreurs, mais pas toutes. Alex, il faut que tu te reprennes, et que tu te secoues. Parce que ça fait mal, et t’es dans un état lamentable, mais ça n’ira pas en s’arrangeant si tu continues à te faire pénitence en t’auto flagellant. » Elle hochait la tête pour appuyer ses paroles, bien que sa posture demeurait identique. Il lui en fallait beaucoup pour perdre son calme, les discussions compliquées étant son lot quotidien à la prison, et pourtant celle-ci la touchait personnellement.
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| | | | (#)Jeu 7 Nov 2019 - 3:07 | |
| Alex & Romy ⊹ My shadow's the only one that walks beside me. My shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me. Till then I walk alone [...] Read between the lines of what's. Fucked up and everything's alright. Check my vital signs to know I'm still alive. And I walk alone.
« On peut plus rien changer maintenant. Alors fais en sorte qu’il aille bien. Remonte-toi, sois forte pour lui, et donne-lui les réponses qu’il a besoin. » Les réponses dont il a besoin ? Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir savoir ? Qu’est-ce qui pourrait l’aider à aller bien ? Ou au moins mieux ? Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire de plus ? Il avait la lettre, il avait eu ses explications, il savait la vérité, il savait tout. Les erreurs de l'Anglaise, mais aussi ses sentiments encore présents pour lui. Il avait les réponses, elle lui avait apporté au prix d'un effort incroyable pour elle. Elle lui avait parlé de sa grossesse, du moins du jour ou elle avait découvert la vérité. Elle avait déjà répondu à ses questions, à toutes sauf celles concernant la naissance de Nathan, mais elle avait été honnête avec lui. Pour une fois. Et, maintenant qu’elle avait secoué toute la vie de Caleb pour toujours, Alex était persuadée que plus jamais il ne voudrait la revoir. Que plus jamais il ne serait en mesure de la regarder sans la haïr. Plus jamais et c’était impossible à admettre pour elle. Alors Quand Romy avait dit qu’il fallait qu’elle fasse en sorte que Caleb aille bien elle l’avait regarde avec un regard interrogateur. Comment pouvait elle l'aider s’il refusait de la voir ? Comment apporter des réponses à des questions qu’il ne lui avait pas posé. Ou peut-être l’avait il fait mais l’état global de l’anglaise l’avait rendu incapable de répondre à tout ça ? Et puis si Caleb avait besoin d’aide, avait besoin de quelqu’un pour le relever Alex ne pouvait définitivement pas être cette personne. Elle qui était déjà bien incapable de se relever elle même. Elle blessait tout le monde, assumait que dalle. Et se laisser choir sur le sol de son salon tout les soirs à pleurer sur son sort et sur sa vie. À ruminer ses erreurs et à trinquer avec sa culpabilité. La fille qu’elle était ne pouvait assurément pas être un soutien pour quiconque ni pour Caleb, ni pour personne. Elle pouvait faire semblant, mentir au monde entier, mais elle ne pouvait pas se voiler la face elle même. Elle n’avait plus grand chose qui valait la peine qu’elle se batte et qu’elle avance parce que tout, autour d’elle semblait vouloir lui rappeler que sa vie était pourrie. Définitivement gâchée par ses propres actions. Jasper lui avait pourtant dit qu’aimer Caleb était impossible. Et peut être que finalement l’épée était tombée sur elle et qu’il était temps qu’elle renonce. Renoncer à quoi ? À Caleb ? Au bonheur ? A la vie ? Renoncer de se battre ? Arrêter de souffrir surtout. Et elle avait déjà replongé dans la drogue alors elle était sans doute sur le bon chemin. Le bon chemin pour tout abandonner. Elle tentait de rester impassible, se refusant de ressentir des émotions. Ou du moins de les montrer à cette fille. Elle aurait voulu anesthésier son corps et son cœur pour ne plus jamais avoir à souffrir, ou à aimer. L’un comme l’autre tout était trop douloureux de toute façon. Et elle souffrait mais personne ne pouvait lui donner les réponses à ses propres questions. Personne ne pouvait la protéger de ses propres démons. C’était elle et à défaut de savoir comment se sauver, elle devait empêcher les gens autour de sombrer avec elle. Alors face à Romy elle tentait au prix d’un effort intense de ne pas trop se montrer vulnérable et faible, tout ce qu’elle était pourtant la plupart du temps, ou tout le temps enfaîte. Une petite chose prête à succomber à la moindre merde qui pouvait lui promettre une dose de tranquillité, quelque soit la forme, quelques soient les risques. Une femme faible, faible dans sa vie, faible face aux drogues, faible tout simplement. Elle était et avait toujours été cette petite chose faible, alors pourquoi tout le monde voulait qu'elle se montre forte ? Pour qui devenait-elle être forte ? Pas pour elle même, sa vie n'ayant finalement que peu de valeur pour elle même. Et pour les autres. Pathétique pensée, pathétique à la hauteur de ce qu'elle faisait de sa vie. Elle avait littéralement tout perdu. Rachel son amie, son ange gardien devenue ange tout court. Ses bras si réconfortants n'étaient plus là, et Alex ne pouvait pas s'accrocher à ses ailes, pas encore même si l'idée lui avait parfois effleurée l'esprit. Timothy son confident, celui qui la comprenait, qui avait fuit à l'armée servir de chair à canon en claquant la porte entre eux, faisant exploser le cœur d'Alex. Sa mère, si imparfaite, mais qui avait été son seul parent capable de lui porter un peu d'attention et d'amour, elle s'était tuée sous le poids d'une vie qu'elle avait jugé bon d'abandonner, laissant derrière elle une Alex seule au monde, suffoquant alors qu'elle revoyait dans ses cauchemars sa mère se passer la corde au cou et expirer son dernier souffle, dans un sourire presque satisfait. Et puis il y avait Caleb. Sa dernière déchirure, peut-être celle de trop. Elle repensait à leur dernière nuit, elle se raccrochait à ce moment, à cette sensation avec lui, à ses sentiments revenus avec puissance alors qu'elle se sentait revivre allongée sur le lit de l'Australien. Elle repensait à ce baiser qu'il avait déposé sur son front avant qu'ils ne se quittent, avant que leur chemin ne se sépare. Elle repensait à ses sentiments pour lui, qu'elle ne pouvait plus ignorer et qui semblaient se renforcer à mesure que tout lui prouvait qu'elle n'avait plus aucun espoir avec lui. L'Anglaise n'avait jamais été forte, elle n'avait jamais fait les meilleurs choix, mais la vie semblait se jouer d'elle avec un plaisir sadique. Mais finalement, elle était encore debout, enfin assisse face à Romy dans ce café. Et c'était peut-être sa seule réussite. Ne pas avoir finit dans une ruelle défoncée. Oui c'était finalement positif. Elle était une droguée qui se réjouissait de ne pas avoir fait d'excès au point d'avoir consommé sa toute dernière pilule. C'était donc ça, sa vie désormais ? Se satisfaire de survivre et de se relever après s'être défoncée ? Et finalement, à coté de cet introspection, parler de sa grossesse lui avait semblé être une épreuve pas si redoutable. Qu'avait-elle à perdre ? Plus rien. Que risquait-elle ? Que Romy la juge ? Elle se blâmait déjà assez pour que l'avis du reste du monde n'ait peu de conséquences sur son estime d'elle, qui était pour ainsi dire inexistant. Alors elle parlait à Romy. C'était la chose seule qu'elle était en mesure de faire à l'heure actuelle pour aider Caleb. Elle ne s'y trompait pas. Ce n'était ni elle, ni Romy qu'elle voulait aider, mais Caleb et c'était totalement con, il n'était même pas là. Il ne voulait pas la voir, pas l'entendre, pas lui parler et encore moins la prendre dans ses bras et lui promettre que tout allait bien se passer. Caleb n'était pas là et à défaut d'avoir l'enfant Anderson, Alex se contentait de la cousine Ashby. Lui déballant avec une sincérité brute, la réalité de sa situation. Du moins de sa condition huit ans plus tôt. Déni de grossesse était finalement l'info la plus importante, parce qu'Alex avait certe fait un déni de grossesse, en terme médical, son corps s'était joué d'elle pour la tromper. Elle s'était faite avoir par son corps tout entier, et c'était ensuite elle qui avait continué ce petit jeu, en trompant le reste du monde. Et elle parlait encore et encore, comme jamais elle ne l'avait fait, et se retrouvait confrontée au silence de Romy. Et Alex détestait les silences, qu'elle avait toujours tendance à interpréter comme étant des signes de jugements d'autrui et là, elle en avait donné des éléments pour que le blonde face à elle puisse la juger. Et finalement après quelques secondes de silence, elle avait fait entendre le son de sa voix. « Je dis pas que je te comprends, ni que je ne te comprends pas. Mais ce que tu as fait à l’époque on ne pourra plus vraiment le changer. Mais si tu ne trouves pas de réponse à apporter à Caleb, si tu n’arrives pas à lui expliquer pourquoi tu lui as volé une partie de sa vie, ça va être compliqué de réduire le sentiment d’injustice qu’il ressent. Je ne vais pas juger tes choix, t’avais droit de ne pas garder cet enfant, mais lui avait le droit d’être informé, et si tu n’as pas su le faire il y a huit ans, maintenant que tu as dit la vérité tu n’as pas le choix. Il faut qu’il sache pourquoi son fils ne sait même pas qu’il existe. » Volé une partie de sa vie. C'était donc comme ça que les gens allaient voir le geste d'Alex ? Elle qui avait tout bonnement voulu se faire croire qu'elle l'avait protégé pour lui éviter de gâcher sa vie, se retrouvait dans la position de celle qui lui avait volé sa vie ? Et, elle parlait encore de vérité. De dire la vérité. Mais si la vérité n’a rien à apporter de plus ? Si la vérité c’était juste qu’elle était égoïste, doublée d’une salope qui avait eu peur et qui avait brisé la seule chose qui avait eu du sens pour elle ? Si c’était ça la seule vérité qu’elle pouvait dire à Caleb ça ne valait pas le coup. La vérité ne valait pas le coup. Et elle n’en valait pas le coup non plus. La vérité avait transformé l'amour de Caleb en haine envers elle. La vérité n'avait pas le pouvoir de guérir les blessures, elle n'avait pas de pouvoir thérapeutique, elle n'avait même pas le pouvoir d'alléger le poids de la culpabilité. La vérité était la raison pour laquelle elle se retrouvait seule, parce que la vérité faisait aussi mal que le mensonge. Sauf que le mensonge, on pouvait le créer, le manipuler, le rendre moins cruel, ce n'était pas le cas avec la vérité. C'était finalement peut-être ça qu'elle aimait tant dans le déni, ce n'était ni un mensonge, ni une vérité. Ou c'était un peu les deux à la fois. Mais il y avait quelque chose de l'ordre de la protection dans le déni qui avait quelque chose de rassurant. Parce que tant que le déni était présent, Alex allait bien, Alex vivait sa meilleur vie. Sans se mentir à elle même, mais sans connaître la vérité. Et la vérité n'avait jamais rien apporté de bon. Accepter la vérité de sa grossesse, accepter d’avouer la vérité à Caleb, accepter de voir la vérité sur son problème avec l'alcool. Rien de tout cela n'était positif, rien. « J'aurais jamais du dire la vérité. » Ou comment faire marche arrière en quelque mot. Et c'était une phrase bien inutile, puisque maintenant la vérité semblait se répandre partout, et elle se retrouvait face à la première personne qui lui demandait des explications. La première personne non concernée par tout ça, une autre personne qui ne soit ni elle, ni Caleb, ni Nathan. « Il était heureux avant tout ça ? Je crois que je n'aurais du ne jamais revenir. » Alex avait déjà dit de telles choses à Caleb, et il n'avait pas aimé mais ce n'était pas Caleb devant elle. Et si Romy lui avait déjà annoncé qu'elle n'avait pas intérêt à partir à nouveau, la question était différente là. Et si la blonde venait à lui dire qu'elle aurait du partir et ne jamais revenir, surtout pas huit ans plus tard, alors l'Anglaise serait prête à reconsidérer l'option de partir. Pour aller ou ? De façon plus ou moins définitive ? Les options restaient ouvertes, mais elle aimait trop Caleb pour continuer à le faire souffrir. Et pourtant, elle ne voulait pas l'abandonner, mais elle ne pouvait pas non plus attendre que ce soit lui qui l'abandonne. Parce que ça arriverait un jour. Il la détestait, elle en était persuadée. Après tout, elle se détestait elle aussi donc il en avait tout à fait le droit. Mais, elle n'avait pas encore totalement abandonnée, parce qu'elle lui avait promit de prendre soin d'elle. Elle lui avait promit d'essayer du moins. Mais l'idée de vivre dans un monde ou Caleb la détestait, alors qu’elle, enfin, elle assumait de l’aimer, c'était peut-être lui en demander trop dans son état actuel. Elle l'aimait. Trop tard, sans doute. « Je ne te déteste pas, et peut être que lui si, mais c’est son droit. Et honnêtement je ne peux pas lui jeter la pierre, comme lui ne peut pas le faire éternellement dans la rancœur vis-à-vis de toi. Il est trop tard pour rattraper certaines erreurs, mais pas toutes. Alex, il faut que tu te reprennes, et que tu te secoues. Parce que ça fait mal, et t’es dans un état lamentable, mais ça n’ira pas en s’arrangeant si tu continues à te faire pénitence en t’auto flagellant. » Peut-être que lui si. Romy confirmait du bout des lèvres que Caleb détestait Alex, c'était tout ce qu'elle était en mesure de retenir. Ca et le fait qu'elle était dans un état lamentable, et c'était peut-être encore plus dur à encaisser puisqu'elle était clean et sobre. Elle était juste elle finalement et elle était lamentable. « Tu crois que les gens peuvent changer ? Tu crois qu’on peut tout pardonner ? » Romy semblait connaître toute l’histoire, et elle connaissait Caleb. Elle avait besoin de pouvoir s’accrocher quelque chose. Même un espoir infime de rédemption lui suffirait, ou pas, mais elle devait penser que le pardon pouvait être accordé même à elle. Parce que Romy n'allait sans doute pas se laisser avoir par l'emploi des mots 'les gens' ou du 'on' trop impersonnel. C'était bien d'elle dont l'Anglaise parlait. D'elle et de sa capacité à changer. D'elle et de ses erreurs que Caleb devaient lui pardonner. Elle fixait Romy se raccrochant à cette fille, et elle avait besoin de savoir qu’elle ne venait pas de dévoiler sa vie à une inconnue pour rien. Elle avait besoin de savoir qu'elle ne venait pas de s'infliger le récit de sa vie, sobre et clean, pour rien. Juste pour souffrir, juste pour se sentir vulnérable et lui donner envie de courir vers le premier dealer qu'elle pourrait trouver, pour consommer la première merde qu'elle pourrait acheter, juste pour faire taire cette culpabilité, cette haine qu'elle ressentait contre elle même.
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| | | | (#)Mer 27 Nov 2019 - 21:09 | |
| Romy ne savait plus vraiment quoi dire ou quoi faire pour apaiser la situation, et elle-même se demandait si elle avait vraiment envie que cette dernière ne s’apaise. Alex avait rouvert des plaies encore douloureuses dans le cœur de son cousin, et s’il semblait compliqué de lui en vouloir d’avoir voulu lui expliquer les raisons de son départ, la petite blonde avait du mal à en connaître la cause. Elle essayait de se mettre à la place de la journaliste, de mieux la cerner, mais en son for intérieur elle jugeait de façon trop succincte et refusait de croire que l’on pouvait abandonner son enfant à la naissance. « J'aurais jamais du dire la vérité. » Sans doute. Mais maintenant qu’elle avait éclatée au grand jour, elle semblait essentielle aux yeux de tous, et bien qu’elle soit dure à encaisser, impossible à laisser de côté. Caleb avait un enfant, et elle un neveu dont elle ignorait l’existence jusqu’à il y a encore peu. « Je suis pas d’accord. Et mieux vaut maintenant que sur ton lit de mort. » Oh Romy ne prêchait clairement pas pour son capital sympathie, mais après tout elle n’était pas là pour ça. Bien qu’elle tâche de rester neutre, elle demeurait toutefois crispée et tendue. Cela se ressentait. « Il était heureux avant tout ça ? Je crois que je n'aurais du ne jamais revenir. » Bon. Assez pour les regrets. La cadette Ashby reposait son gobelet de café sur la table, tenant le regard d’Alex en espérant y insuffler un peu de courage. Il fallait qu’elle se remue, qu’elle ait de la force pour deux dans toute cette histoire, parce que Caleb ne méritait clairement pas ça. C’était elle qui avait lancé cette bombe avec huit ans de retard, elle qui était partie, alors non. Elle ne pouvait pas se murer dans les regrets. « Tu crois vraiment qu’il était heureux après avoir perdu LV ? Il l’a été en te retrouvant. Et je te promets que si tu me répètes que tu as tout gâché je vire au rouge. » Une façon douce et gentille qu’elle ne jetterait pas l’éponge et que, qu’elle le veuille ou non, Alex aurait à composer avec sa présence si toutefois elle souhaitait rester dans la vie de son cousin. Ce n’était pas pour autant qu’elle avait envie de faire la vie de la blonde un enfer bien au contraire, et même si sa façon d’agir était peut être un brin maladroite, elle ne la considérait pas comme une ennemie. Ni comme une amie non plus d’ailleurs. « Tu crois que les gens peuvent changer ? Tu crois qu’on peut tout pardonner ? » Ah ça. La petite blonde resta muette quelques secondes, comme interdite. Elle avait croisé les bras contre sa poitrine, sans trop savoir quoi dire ou faire sans se mouiller complètement. Elle ne pouvait pas anticiper les réactions de Caleb sur un sujet qu’elle-même ne savait pas comment intégrer. Malgré tout, après quelques secondes, elle soufflait : « Je pense qu’on peut intégrer les choses et vivre avec sans pour autant les comprendre d’entrée de jeu. Ce qu’il faut c’est que tu tiennes le cap. Il faut que t’ai de la force pour deux sur ce coup là, et même si c’est dur pour moi de me montrer neutre.. » En son for intérieur elle lui avait déjà crevé les yeux à n’en pas douter. « ..tu dois te ressaisir, et tenter de compenser tes erreurs. » Compenser plutôt que de les faire pardonner, car le pardon n’englobait pas certains points, même pour les plus patients. « J’ai rendez-vous pour le travail et je vais devoir te laisser. » poursuivait elle en enfilant sa veste, les lèvres pincées. « … mais appelle moi. Si besoin. » C’était déjà un début, et mieux que rien. Romy laissait ainsi à Alex la porte ouverte, et si cette dernière avait besoin de parler elle préférait que ce soit auprès d’elle qu’en pleine crise existentielle avec Caleb. Se relevant elle glissait une main sur son épaule, y exerçant une légère pression en guise d’au revoir, puis rapidement elle disparaissait. - sujet terminé –
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| | | | | | | | Boulevard Of Broken Dreams • Romy |
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