| | | (#)Mer 11 Sep 2019 - 18:12 | |
| I like digging holes hiding things inside them When I grow old I won't forget to find them@remi delgado Elle est venue à pieds. Une distance raisonnable, depuis le bas de son immeuble, mais elle a marché sans s'arrêter, la nervosité en guise de carburant pour traverser la ville. En fait, elle a fait trois fois le tour du quartier, s'est arrêtée dans deux magasins pour repartir sans avoir même regardé les étalages, a repoussé quatre fois la tentation de demander une clope a quelqu'un et a fini par s'installer dans une terrasse pour prendre une bière qu'elle a descendu en une minute avant de repartir. Le diable au corps, qu'on dirait.
Le doigt sur la sonnette, hésistante - ça n'lui ressemble pas, cette anxiété dévorante, le tremblement imperceptible de sa main, son talon qui ne cesse de battre le trottoir, les bonbons qu'elle garde pour contrer ses envies de nicotines avalés l'un après l'autre. Putain. Quinze ans de dommages, ça fait beaucoup, mais pour elle d'habitude si chill, si cynique vis-à-vis de sa propre tragédie, c'est une première. Et elle n'aime pas ça. Elle regarde encore une fois sur son téléphone le nom, l'adresse, c'est bien le bon bâtiment et c'est bien le bon patronyme là sur la porte, alors qu'est-ce qu'elle attend? Un signe du destin, peut-être. Qu'on lui dise que c'est une mauvaise idée (elle le sait), que ça ne résoudra rien (elle s'en doute), qu'elle va se faire du mal? Oui, mais inexplicablement, elle en a besoin.
Alors profitant des deux secondes de calme que lui offrent ses deux neurones encore actifs après avoir finalement cédé et presque arraché une cigarette au premier passant pour la fumer comme une malade, elle sonne, et la porte s'ouvre. Plus le temps de paniquer. Elle jette le mégot par terre qu'elle écrase du bout de sa Doc. Pas écolo, elle fait pas ça d'habitude puisqu'elle ne fume pas (plus) mais ça la détend, alors elle se l'autorise.
Trouve la bonne porte, l'ouvre d'un geste ferme. Ce n'est pas le fait d'être là qui la stresse, qui fait remonter les sentiments cruels qui la gangrènent depuis si longtemps. C'est le contenu de sa demande, qu'elle sait toujours pas formuler. Pas l'temps d'y penser: une femme apparaît dans l'encadreur de la porte. Mince, les cheveux d'encre, le regard acéré. Remi Delgado, détective privée.
"Salut." C'est une entrée en matière. Pourtant rarement déstabilisée, Ariel fait de son mieux pour paraître à l'aise. "C'est toi la détective privée, j'imagine?" Question rhétorique. Duh. Elle en a vu, des films et séries avec leur lot de pseudo Sherlock Holmes, de nouveaux Hercule Poirot. Dans la réalité, comme beaucoup de choses, c'est moins glamour, c'est moins facile. Y'a ni la musique ni le suspense: on se doute toujours que la personne qui arrive consulter va lancer le détective sur la piste folle d'un meurtrier fou, d'un complot international ou que ce sera l'évènement déclencheur qui va changer la vie du héros. Ici, rien de similaire... sauf si on aime la chasse aux fantômes. "J'suis Ariel James. J'aimerais que tu retrouves quelqu'un." Voilà, comme ça, c'est fait. Et si y'a un protocole à respecter, des politesses à faire, un code, des présentations, une fiche à remplir. c'est trop tard. Au moins, elle a l'avantage d'être directe.
Et elle ne peut s'empêcher de se dire que, putain, la vie c'est quand même mieux dans les films.
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| | | | (#)Jeu 19 Sep 2019 - 22:50 | |
| Ce matin, elle s’attendait pas à être réveillée par quelqu’un. Oui elle s'octroyait des pauses, elle en avait un peu ras le cul de bosser tôt, alors de temps en temps, elle se levait tard et emmerdait ceux qui disaient qu’il fallait se lever tôt pour avoir du succès. Fuck you, i’ve succes. C'était complètement dans le paté, hagarde, la gueule de bois et furax qu’elle se rendit à la porte où la sonnette continuait de faire vibrer sa montre qu’elle avait réglée pour être avertie. Elle regrettait franchement. Elle se trainait à la porte, l’ouvrait et découvrait une jolie brune, bien foutue, qu’elle aurait bien emmené dans son lui pour se recoucher. Peut être pas pour dormir par contre. Elle avait un sacré débit et à ce moment là, elle aurait pu chanter une chanson que remi aurait pas vu la différence. Enfin, c’était pas tant le débit, peut être l’articulation ? Ou c’était elle le souci. - Hum, not so fast, i was not asleep at 20, me. - Aimable, adorable, je vous présente Remi dans toute sa splendeur. Elle comprenait pas, c’était une farce, une envie de crever ? Une sdf ? Pourquoi venait on la chercher et la réveiller, elle voulait quoi la dame qu’elle aurait bien goûté ? Voilà que ça parlait, moins vite et plus clairement, elle se nommait Ariel, elle s’en foutait royal, et elle voulait lui donner du taff. Bon, si c’était pour lui donner à faire et la payer, elle pouvait faire un effort, enfin, faire comme si. Les efforts c’était tout de même pour ceux qui en avaient quelque chose à foutre. Mais bon, si yavait du cul à la clé ? Fallait pas se pointer aussi sexy et penser que Remi ne penserait pas à ça de toute la conversation. Elle aurait pu aussi bien dire blablabla, elle aurait concentré ses yeux sur la plastique de la personne qui lui parlait. - she's lost his voice the little mermaid ? She has some cash i hope ? I don't work for free. No charity eather. It make me alergic. - Au moins, elle tournait pas autour du pot, c’était un bon point, un discours à cette heure et elle aurait pris la dame par le col et l’aurait fait taire. - Get in now ? Or you stand there like a freaking moron ? - Qu’elle balance, parce que bon elle a pas que ça à faire.
@Ariel James |
| | | | (#)Sam 26 Oct 2019 - 19:06 | |
| La nervosité d'Ariel fond comme la neige au soleil devant l'énergie positivement décontractée de Delgado. En deux phrases, dont les premiers mots sont suffisants pour faire passer Ariel du statut de "fille paumée stressée" à "fille hargneuse énervée", la détective est déjà en bonne position pour obtenir une place de choix dans la liste de ses ennemis. L'australienne ne s'est jamais considéré comme un cadeau. Elle n'est pas spécialement avenante, et rarement polie. Mais l'enquêtrice en face d'elle l'est encore moins, et pour Ariel qui s'attendait à un minimum de professionnalisme, la déconvenue est grande. Sérieusement, qui accueille de potentiels clients de cette manière? Avec un regard méfiant, elle toise son interlocutrice. Techniquement, elle pourrait juste tourner les talons. D'un autre côté, elle détesterait perdre la face, et sait au fond qu'il est trop tard pour renoncer. "Do I look like a fucking mermaid? Also, no, obviously, I'm a dumbass hobo with no cash who's just raising money for the good cause - are you high?" Alors, elle réplique d'un ton sec, intimement vexée de ne pas être prise au sérieux. Si la brindille en face pense avoir l'avantage, elle aussi risque d'avoir une surprise: Ariel n'est pas ici pour perdre son temps, ni pour se faire prendre de haut par quelqu'un dont les yeux et la mauvaise foi trahissent le réveil brutal. Elle a beau ne pas être une fan des conventions sociales, elle-même trace des limites lorsqu'elle se sent agressée. Et Delgado est clairement une agression personnifiée.
"Wow, you're really a fucking ray of sunshine aren't you?" Un rictus, une lueur de mépris dans le regard. Avec une démarche volontairement provocante, elle emboîte le pas à la brune, pour pénétrer dans ce qui semble être son logement - un loft bien trop grand et bien trop classe pour une personnalité aussi peu aimable. "Well, I hope you're a brighter detective than you let on..." Elle hausse les épaules, une pointe de défi dans sa voix - mais aucun doute, elle pense ce qu'elle dit. Elle n'est pas du genre à juger sur les apparences, mais il faut bien avouer que les premières minutes ne jouent pas exactement en la faveur de Delgado. Et pourtant, si elle doit payer le loyer, c'est que ses affaires doivent marcher... somehow. "Just to be sure, isn't it your goddamn job to help people? I mean are you gonna help me or should I find someone else? You're cute in a Wednesday Addams kind of way but I'm here for something specific. Tell me if you'd rather go back to sleep to ease your hangover, just don't make me waste my time." La boule d'anxiété dans son ventre se noue un peu plus, parce-qu'après avoir perdu le sommeil et presque la raison en réfléchissant à sa quête, se faire rembarrer par une détective paresseuse ne serait pas bien venu.
D'un autre côté, elle n'a pas de plan de secours. Il n'y a pas d'autre détective, d'autre solution, et Ariel a juste vraiment besoin que sa mission soit prise en compte. Autrement, c'est un retour à la case départ, et après toute l'énergie déjà consumée simplement pour venir sonner à la porte de Delgado, elle doute être capable de recommencer pour un autre enquêteur. Elle en est bien consciente: c'est ça, ou rien. Et simplement en quelques minutes, les choses semblent dangereusement s'acheminer vers le rien.
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| | | | (#)Mar 12 Nov 2019 - 22:29 | |
| Cette fille avait tout pour me plaire, et tout pour s’en prendre une aussi. Fallait choisir entre les deux, j’étais pas sûre d'avoir encore la réponse là de suite. Surtout que dormir était un doux rêve qui m’attirait vers mon cher petit lit. Mais je doutais qu’elle avait pas fait tout ce chemin pour abandonner sans avant m’avoir fait chier. Elle voulait mes services et avait de quoi payer. Elle faisait de l’humour, mais j’étais pas encore assez réveillée pour piger tout ce qu’elle racontait à la vitesse de la lumière. Un rayon de soleil, elle en aurait ri. On l’avait pas traité de ça depuis, en fait jamais. - humm - C’était tout ce qui sortit de ma bouche, ça aurait pu être autre chose mais je me foutais bien de ce qu’elle avait envie de dire tant qu’elle avait une affaire juteuse qui m’occuperait. Elle continuait et petit à petit j’arrivais à comprendre deux trois bribes. La dernières phrase fut bien plus compréhensible, un sourcil fut levé, un sourire s'affiche. - Je préfère dormir pour le coup. Mais bon à présent que je suis réveillée, si tu peux payer, je peux travailler. Mais s'il te plait tais toi le temps que je prenne mon café. Avant ce serait à tes risques et périls. - elle était chiante as sexy, elle était ennuyeuse, mais avait du répondant, ce serait pas du temps perdu, mais c’était plus fort que moi, j’étais de mauvaise humeur quand on me parlait pire que je ne parlais moi même aux gens. Je me dirigeais vers la cafetière, enfin, le truc automatique qui fait du café, je sortais le lait et le sucre - je sais, certains le prennent noir et j’emmerde ceux qui pensent que le sucre et le lait gâche tout et attendais tout en observant la femme qui me faisait face. Je lui fis signe de s’assoir, tout en prenant la tasse, versant le lait et prit place à mon tour. Face à elle. - Donc, à part me les briser, c’est quoi ton “truc spécifique” ? A savoir, plus l’affaire est chiante, plus je demande cher. plus on me fait chier, plus ça augmente. - Et j’aurais presque pas ajouter, si tu couches avec la détective, tu as un bonus en nature. On me disait souvent qu’il fallait pas tout mélanger, mais j’étais tellement occupée par le boulot qu je risquais pas de tomber sur des gens hors taff, alors je prenais sur place et à emporter dans ma chambre ou tout endroit propice. Généralement, c’est pas chez moi que les gens se pointent, ils viennent à mon local en ville, mais elle semblait avoir trouvé mon adresse à la place et c’était en partie ça qui m’avait mit de travers. - Comment tu as trouvé cette adresse ? Les gens viennent au local, pas chez moi. D’où le fait que je sois pas a priori aussi charmante que d’habitude. - Je pris une gorgée et sourit, moi, charmante, bien sur et des frites avec ça madames ? Fallait pas pousser mais elle savait pas qu j’étais légèrement moins hargneuse en temps normal, elle.
@Ariel James
Dernière édition par Remi Delgado le Sam 4 Jan 2020 - 15:25, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 20 Nov 2019 - 16:21 | |
| Elles échangent un regard, et la détective finit par émettre ce qui ressemble à une mimique d'approbation. Mais au lieu de se sentir soulagée, Ariel reste sur la défensive: une fois érigés, surtout vu le sujet, elle aura du mal à baisser la garde. Pourtant, ça ne semble pas dérouter son hôte et la jeune australienne ne retient de sa réplique que trois mots qui eux, apaisent un peu ses réticences. I can work. "Good." Et puis, "J’en prendrai un aussi. De café. Ce serait dommage, un double meurtre." Un faux sourire pour accompagner son commentaire ; mais y’a pas de raison que seule la détective profite des bienfaits de la caféine ce matin. Surtout vu la situation. Alors, sans rien demander à son hôte, Ariel passe derrière elle, prend une tasse et appuie sur le bouton. Facile. Et tant pis pour la politesse, la bienséance: quelque chose lui dit que c’est peut-être pas la chose la plus déplacée à faire que de se servir comme si elle était chez elle. Ça la détend, et surtout, ça l’occupe le temps que Delgado émerge de son brouillard matinal.
L’australienne rejoint la détective à la table, glisse un peu de sucre dans son café, mais pas de lait. Autant continuer sur sa lancée… "Family drama." Deux mots en guise de réponse, un haussement d’épaules et un sourire narquois pour compléter le tout… classic Ariel. "Bah j’espère quand même que ta barre de tolérance est plus élevée que la mienne." Un regard entendu. Peut-être qu’elles pourraient faire un effort pour ne pas trop se rendre la vie mutuellement infernale mais bizarrement, ça semble compromis. Puis, dans un soupir, Ariel se redresse, plonge ses yeux clairs dans ceux de la détective. "Le truc spécifique, c’est mon père. Je n’ai que son nom et des photos qui date d’il y a environ quinze, vingt ans. De son sac à dos, elle sort une enveloppe contentant lesdits documents, et les informations qu’Ariel possède sur Maxwell James. Il s’est barré du jour au lendemain, en 2003. Il est p’têtre crevé, depuis, franchement j’en sais rien, et c’est ça que je veux. J’veux juste savoir s’il est toujours de ce monde de merde… quelque part, j’espère que non." Une gorgée de café brûlant pour dissoudre les états d'âme, la douleur et la nervosité. Tout doit disparaître sous l'amertume de la boisson, jusqu'à se confondre avec la noirceur du liquide. "Je me fous que ça te fasse chier en fait, mais j’voudrais vraiment que tu le retrouves. Vois ça comme un jeu de piste, j’sais pas… ce qui te fait bander pour bosser sur un cas banal. Mais j’en ai vraiment besoin." Et puis, elle ajoute, sur le ton de la conversation: ”Par contre je préfère te prévenir, mes ressources sont pas illimitées. Si t’es trop gourmande, je devrai probablement braquer une banque ou voler les touristes inconscients, ce serait dommage que par ta faute je retombe dans les travers de l'illégalité, tout ça"” Ce n’est qu’en partie un mensonge, puisqu’elle n’en est jamais réellement sortie, de cette vie de petite délinquante… même si maintenant, ce sont plutôt des cycles, des périodes, qu'une continuité.
Et puis, avec un ton un peu coupant, Delgado pose une autre question. Ça fait sourire Ariel. "Ah, c’est donc ça? En même temps si je m’étais pointée au local là maintenant je ne t’y aurais pas trouvée… ç’aurait été dommage de passer à coté d’une si belle rencontre, pas vrai?" Un petit rire s’ensuit, avec une pointe d’ironie. Ariel avale une deuxième gorgée, la caféine lui fait du bien et la détend un peu. C’est pas aussi efficace qu’une clope mais nettement plus sain. "Google. J’ai cherché une détective, disons… pas conventionnelle. Pas le genre de pseudo Sherlock Holmes, le raté de la police locale ou quelqu’un qui aurait trop regardé de films. Internet m’a donné ton local, et j’ai vérifié dans l’annuaire: j’suis tombée sur cette adresse. Et comme c’était moins loin, j’ai décidé de commencer par là." La flemme, invitée d'honneur en toutes occasions.
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| | | | (#)Sam 4 Jan 2020 - 15:49 | |
| Certes un double meurtre c’est un peu embêtant et j'acquiesce sans un mot et en prépare un aussi pour la dame. Je dois dire que je m’attendais pas à du répondant, en fait, je m’attend toujours à des gens qui abdique, qui grogne un peu mais qui finissent par se taire, elle semble ne jamais avoir aimé la muselière. Au moins, je peux être moi même et au diable les gentillesses. On perd tellement de temps à les faire de toute façon. Enfin, j’en aurais préparé un si elle s’était pas servie elle même sans mon aide. Mon regard parcours ses formes de plus près. Plus ça va et plus je me dis que cette affaire semble digne d’intérêt. C’est toujours mieux qu’une affaire avec un type que tu aimerais voir porter une cagoule et que tu dois te retenir de vomir. Avoir besoin d’un détective était pas un gage de beauté. J’aurais du faire agent de mannequin tiens. si j’avais eu du temps à perdre et de la patience pour des anorexiques narcissiques bien entendu. Certains vont dire que je généralise et qu’ils sont pas tous comme ça, qu'à cela ne tienne, montrez moi que je teste la marchandise. Elle se réinstalle, met son sucre et continue son histoire. Je me prépare à “écouter”, enregistrer ce qu’elle dit, en laissant ce qui ne me sert à rien et en gardant ce qui va me guider. Elle avertit, elle a un caractère de merde, on espère que ça ne finisse pas en bain de sang, un bain tout court, je ne dis pas non. Donc tout ça c’est pour le papa. Je me retiens de lui dire que les père ne servent pas à grand chose et que ça n’ira pas loin. Je peux pas laisser mon propre avis influer, même si j’en meurs d’envie. Mais je comprends vite que c’est pas aussi limpide. Soit elle sait pas si elle y tient encore, soit elle veut vraiment savoir s’il respire toujours le con. Si c’est de l’amour, ça y ressemble pas. Mais bon, si je savais à quoi ça ressemble, tout le monde serait au courant. - Je bande pas, et c’est pas l’affaire qui me donnera envie de m’amuser ici présent, mais t’inquiète pas, j’ai eu moins pour travailler. Et puis, la plupart des gens sont chiants. Tu aurais commencé à pleurer je pense qu ça aurait changé la donne. - Je regarde les photos, je note le nom du père. J’espère que c’est pas le genre à avoir trois cent homonymes ou je suis parti pour un long truc. Elle me parle, je manque de louper ce qu’elle a dit et de me concentrer. Elle parle de braquer des banques. - Je ferais un forfait. Toute façon tu payes qu’une avance, si je trouve rien, tu payes pas le reste. Par contre, j’ai de bons amis si tu veux quand même braquer une banque. - Faut être pragmatique, ya des gens que ça excite de faire des délits. Puis je sais autant chercher les preuves que les faire disparaître, et si jamais, je sais qui appeler pour le faire. La suite m'arrache un sourire. C'est sur que la rencontre a tout d’un vrai disney, avec le et ils périrent dans d’atroces souffrances à la fin, j’ai du me tromper de dessins animés je crois. Elle me raconte ensuite comment elle m’a trouvée. Mon adresse est si facile à trouver ? Depuis quand ? Faut que je m’en occupe de ça. si quelqu’un a été trop zélé avec mes informations personnelles il va m'entendre, à défaut que moi je le fasse. - Effectivement, c’était le destin. Bon, si on parlait sérieusement, voilà l’avance, c’est dans ton budget ? - Je lui dis en lui avançant le montant sur une feuille. J’ai fait prix d’amis, enfin, j’en ai pas tant que ça mais c’est pour le principe, les prix changent selon le type d’affaire et la personne en face, c’est bonheur de faire en fonction du porte monnaie et de la tête du client. - Avant que je fasse mes recherches il va me falloir tes informations à toi, voilà mon mail. Je peux les récupérer moi même mais disons que ce sera plus légal et rapide si tu me les donnes. Quel métier ? Jveux dire à part petite sirène et braqueur de banque ? - Mon humour laissait à désirer, tant pis le service client était fermé, je pouvais pas en changer.
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| | | | (#)Dim 16 Fév 2020 - 14:49 | |
| Au fond, c’est sûrement une mauvaise idée – mais puisqu’elle est là, assise à la table de la détective et un café entre les mains, autant tenter le tout pour le tout. Trop tard pour reculer. Heads up, Ariel. Elle se dit qu’elle n’a rien à perdre, ignore volontairement la petite voix qui lui prévient qu’elle pourrait tout gâcher, et les scénarios qui s’esquissent dans son esprit façon mille et une manières de foirer sa vie pour les trente prochaines années. Elle tient bon ; les mots glissent sur sa langue, écorchent ses lèvres en en sortant : le prénom qu’elle n’a pas prononcé depuis des lustres – Maxwell – et la date d’une année maudite – 2003. Ses mains se resserrent autour de la tasse, la céramique lui brûle les paumes et la douleur diffuse, physique, immédiate, lui permet de repousser l’autre vague de douleur qui menace de déferler dans son esprit.
Heureusement Delgado n’insiste pas, et les épaules d’Ariel se détendent imperceptiblement. Elle préfère ça. La détective n’est pas faite de sucre et d’arc-en-ciels et c’est tant mieux : elles sont au moins sur la même longueur d’ondes et les piques échangées la mettent plutôt à l’aise une fois les premières hostilités oubliées. Juste de quoi hausser un sourcil lorsque la brune affirme que la plupart des gens sont chiants, une approbation muette qui va de soi. Et puis, une phrase qui suffit à tirer un rire nerveux à Ariel. "Pleurer? Pour ce type? Ou pour une faveur? Oh putain, non, ça risque pas." Elle s’abstient de dire qu’elle a déjà versé toutes les larmes disponibles jusqu’à en assécher son corps, qu’elle aurait pu remplir des ruisseaux et se noyer dans son propre sel – et les larmes qui franchissent ses paupières n’ont depuis longtemps plus rien à voir avec le fantôme de son père. Elle n’a pas honte de pleurer, de rage ou de colère et de tristesse parfois, quand ses yeux verts deviennent limpides comme nettoyés des impuretés, et quand ses traits se froissent, avec son nez et ses joues rougies par l’émotion et le cœur qui explose dans la poitrine. Ce n’est pas fréquent mais ça arrive, et elle ne s’en est jamais caché, même pour les choses qui ne le méritaient pas. Mais là? Une aberration.
Le regard de la détective redevient acéré – now they’re talking business. Ariel acquiesce, soulagée, déjà – une avance c’est bien, elle ne prend pas de risques. Quant au reste… "Ah, je pense qu’en la matière j’ai aussi les connaissances qui vont bien. Mais je prends le tuyau, on sait jamais." Et elle esquisse un demi-sourire, car la plaisanterie légère ne tombe pas loin de la vérité. On ne sait jamais, et pour Ariel, braquer une banque ne serait certainement pas une idée farfelue. Juste, une aventure qui sort de l’ordinaire. Mais pour le moment il n’est pas question de grand banditisme. Remi lui glisse une feuille avec le montant inscrit et, sans broncher, Ariel se saisit d’une deuxième enveloppe dans son sac à dos. La pose sur la table, ses gestes étrangement fermes. Aller jusqu’au bout de la démarche et ne pas regarder en arrière : désormais, le deal est scellé. "Oui." La somme des billets dans l’enveloppe est suffisante : le fruit de son dernier livre – enfin, celui écrit pour un autre auteur, évidemment. Les ventes ont bien marché, les recettes ont été généreuses et ont trouvé à se loger dans le budget dédié à la recherche du saboteur de vie.
"Putain, sérieux? Tu t'y mets aussi? Bordel, je déteste cette comparaison." La petite sirène, du vu et du revu, personne n’a donc une once d’originalité? Elle grimace brièvement : si Ariel, la vraie, est aussi à l’aise dans l’eau que sur la terre, pas question d’abandonner sa voix pour deux jambes et un mec. Avec un haussement d’épaules, elle se cale sur la chaise, boit une autre gorgée avant de répondre. "Disons, briseuse de cœurs en série, party girl, surfeuse talentueuse ; journaliste freelance dans le cinéma et prête-plume. Tu choisis ce qui te tente le plus – tout est vrai." Elle se saisit de l’adresse mail tendue par Remi, y jette un coup d’œil. "Okay, dis-moi de quoi tu as besoin, j’t’envoie tout ce soir. Évidemment je suppose que tout reste confidentiel, ajoute-t-elle avec un air qui suggère que ce n’est pas une question. À part un historique internet douteux et un petit casier judiciaire je n’ai rien à cacher, si tu trouves pas quelque chose te prive pas d’fouiller. Et ça, c’est mon numéro, mon adresse – essaie de pas passer à l’improviste, mais, au cas où." Pas que ça lui fasse plaisir de partager ses informations privées, mais c’est un petit sacrifice – et puis, qui sait, peut-être qu’elle pourraient partager autre chose. Éventuellement.
- Spoiler:
désolée pour le retard
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| | | | (#)Jeu 12 Mar 2020 - 22:39 | |
| J’étais d’un seul coup totalement rassurée, elle n’allait pas pleurer. J’aurais été incapable de savoir réagir sans paraître complètement insensible. J’arrivais, presque, à gérer avec quelqu’un de “proche” si tant est que j’en ai beaucoup de ce genre. Mais ça ressemblait plus à un Sheldon apportant une boisson chaude que de quelqu’un très doué pour consoler les gens. Donc, je l’avais échappé belle. Mais je me doutais que la suite allait être croustillante, la demoiselle - canon avait l’air d'apporter du piquant dans mon quotidien. Ca changeait des adultères, des petites frappes et des truc insipides. - Tant mieux, je sais pas quoi faire des gens qui pleurent. Généralement, j’ai l’air d’un pot de fleurs devant eux. - Je n’avais pas anticipé qu'elle rebondisse sur le coup des amis pour la banque, un sourire s'affiche sur mes lèvres à cette idée. Cette nana était surprenante. Elle pose le papier avec le montant, elle dépose à un son tour une enveloppe, elle contient tout ce qu’il faut. Au moins, je sais qu’elle peut payer. C’est déjà ça. De toute façon si je trouve rien, je lui rendrais. Je l’ai encore jamais fait, mais je bosse parfois avec des raclures.
Elle n’aime pas la blague, et c’est vrai, c’était facile. Mais parfois, même les pires blagues sont destinées à être dites. On apprenait beaucoup d’un client, ou d’un suspect, à ses réactions face à ce genre de choses. - Désolée, pas pu m’en empêcher, trop tentant. Si ça peut te rassurer, elle est censée être sexy… Du moins à mes yeux. - Oui j’avais une vision des princesses disney bien à moi. J’en avais pas forcément regardé petite. Mais en tant qu’adulte j’avais adoré la tenue non habillée de la petite Ariel. Je la laissais établir son profil. Elle s'était assise et je fis de même, pas que debout j’étais pas à l’aise mais pour être à la même hauteur qu’elle, pour lire sur ses lèvres ce que je ratais avec l'appareil. La description me donna envie de faire tout autre chose que chercher..chercher quoi déjà ? J’avais complètement oublié, parce que je me focalisais depuis trop longtemps sur ses lèvres, et pas pour lire ce qu’elle disait. J’aurais presque demandé si elle voulait essayer - en vain certes - de me briser le coeur. A défaut, de me débarrasser de ma ptite culotte, là de suite.
J’aurais pu dire que c’était le manque qui parlait, la vérité c’était que le sexe était pour moi un exutoire pour la merde que je remuais et mes propres démons. Autant dire, que c’était plus une formalité récurrente qu’un truc ponctuel. Traduction, j’avais peu de retenue. Et pourquoi en aurais je avec une personne consentante ? Elle se mit à noter son mail pour les infos et à dire ce que, pour le moment, j’avais seulement pensé. Elle demandait que je lui liste ce que j’avais besoin, j’aurais si une douche glacée ou de quoi ne pas en avoir besoin. - Les horaires (chez toi, au travail) adresse du lieu de travail, certificat de naissance, les papiers d’identité de ta mère, les dites photos de ton père, son nom. Honnêtement, si tu ne vois aucun problème, je pourrais creuser plus loin que ce que tu me donneras, mais j’aurais une base. Ok, par contre je suis pas très téléphone, plus skype ou sms si ça te dérange pas. Et de toute façon, j’irais vers toi quand j’aurais quelque chose. Soif ? - Que je dis tout en me versant à moi, un whisky, parce que bon, ça donnait soif de pas sauter sur les clients aussi “bandants”. |
| | | | (#)Mar 24 Mar 2020 - 21:52 | |
| Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle a un bon feeling, Ariel, mais la situation semble moins pire que tous les pires scénarios envisagés. Remi accepte de l'aider, Ariel a la thune, Remi pose des questions, Ariel répond sans trop se faire prier. Reste plus qu'à attendre les résultats, la machine est en route pour retrouver Maxwell fucking James, emmerdeur de son état, père et mari indigne, lâche déserteur. Et ça lui laissait tout le temps de la recherche de Delgado pour ressasser la question la plus importante: quoi faire quand elle aurait enfin le résultat entre les mains. S'il était mort, c'était facile: elle irait cracher sur sa tombe... ou refaire la déco avec une barre de fer. S'il était en vie, les options se multipliaient mais malgré ce qu'elle pensait s'être naïvement promis, une possibilité en particulier luisait d'un doux éclat tentant dans les abysses de son cerveau: faire du mal. Se venger. Ou, comme on dit, rattraper le temps perdu.
Elle lève un regard autrement moins noir que ses pensées sur la brune qui, à ses remarques, répond avec légèreté, et quelque chose qui ressemble dangereusement à une invitation, selon son interprétation. Ça lui cause un sourire, mais Ariel ne va pas plus loin, à la place, hausse les épaules, encore. Elle est venue ici avec un but précis. "Ça fait beaucoup, tout ça," commente-elle simplement. Beaucoup de merde à remuer, en fait, mais c'est le prix à payer. Elle devra sûrement demander la plupart des informations à Jenna sans en avoir l'air: si Ariel ne se sentait pas tellement sûre de vouloir retrouver Maxwell, il est en revanche certain que Jenna s'y opposerait fermement. Et s'il y a bien une personne au monde qu'Ariel ferait de son mieux pour ne pas sciemment contrarier, c'est sa tante. Il faudra un stratagème, dans ce cas, peut-être avoir la maison une heure ou deux pour elle afin de fouiller les placards. Ou trouver une excuse bidon pour mettre la main sur les papiers. Peu importe. Les ressources, Ariel en a, et encore plus lorsqu'il s'agit de se débrouiller. "Par sms c'est très bien." Elle va pour répondre oui, naturellement, j'ai toujours soif à la dernière question de Delgado, mais se reprend, marque une hésitation. "Malheureusement, j'ai des choses à faire. Mais... T'as mon numéro, maintenant. Appelle-moi pour ton prochain verre." Elle sourit, et le regard que Remi pose sur elle confirme ses doutes. "Je ne dis jamais non à un whisky de bon matin."
L'australienne se lève sans un mot de plus, prend ses affaires et avant de disparaître dans la jungle urbaine de Brisbane, se retourne vers Remi une dernière fois. "Et j'espère avoir de tes nouvelles bientôt, détective." Un clin d'oeil, et la voilà partie.
Elle a vraiment besoin d'une cigarette.
• RP TERMINÉ • |
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