J’étais venue la veille, me promener dans le village arc-en-ciel pour faire le tour des associations et voir ce qui se faisait dans le domaine associatif pour les LGBTQ+. J’y ai même croisé mon cousin Austin et le temps a filé à une de ces vitesses… ca faisait longtemps que j’étais plus venu à la Pride de Brisbane, depuis trois ou quatre ans, je saurai plus dire exactement mais j’avais juste pas la tête à ça l’année dernière et pas dispo les fois d’avant non plus.

Au court d’une conversation sms avec Andy, j’ai fini par lui proposer qu’on revienne ensemble aujourd’hui. Il avait accepté à la condition que je l’oblige pas à mettre une corne de licorne et des ailles de papillons pour se déguiser aux couleurs de la Pride. Cette remarque qui m’avait bien fait marrer, j’avais promis qu’il était obligé de rien et que de mon côté, comme j’adorai me déguiser, je resterai très sobre et très chic.

J’avais du coup optée pour une tenue très simple avec mon t shirt blanc qui me tombait sous les fesses et un pantalon moulant imitation cuire. Soft mais classe. Et j’avais trouvé un maquillage sur internet imitant des griffures sur mon visage, colorées de paillettes aux couleurs de l’arc en ciel. J’adorai l’effet rendu et j’étais assez fière du résultat.

Andy était passé me chercher chez moi et on s’était rendu à la parade ensemble. J’avais oublié comme l’ambiance était bon enfant et que tout le monde aimait tout le monde. On avait croisé des dizaines et des dizaines de personnes et encore, ca se comptait plutôt en milliers et tout le monde avait l’air d’être sur un petit nuage pour la marche des fiertés.

« J’vais nous chercher à boire ! j’reviens ! » un bisous et je me faufile dans la fouler pour aller prendre deux pintes de bières à un stand où ils font que des boissons locales. Quand je retourne vers Andy ou du moins, là où je pensais qu’on s’était quitté, il n’était plus là. Je regarde partout, fini par lui envoyer un message mais le réseau semble être saturé tant il y a de monde, impossible d’envoyer quoi que ce soit. Il manquait plus que ça… Mais je suis emporté à mon tour, happée par une foule et un groupe de deux nanas et trois mecs qui sont bien plus jeunes que moi. Me complimentant sur mon maquillage et moi je suis fascinée par leurs costumes si beaux représentant des anges et des dieux de la mythologie grecque. Ils m’expliquent que c’est le thème du bal de ce soir et que je dois absolument y aller avec eux. Je leur explique que j’suis pas venue seule, que j’suis avec mon copain et que j’ai aucune idée d’où il peut être. Je leur ai donné une description de lui, même une photo en fait et si l’un d’eux le voyait, il me ferait signe. Ca m’allait comme deal. Il y avait tant de monde que je pouvais pas passer mon temps à chercher Andy, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin et clairement, je savais qu’il allait finir par se lasser aussi. On se retrouverait tôt ou tard.
La journée se passe si bien, divinement bien, et on fini au fameux bal. Je suis époustouflée par la décoration, la mise en scène, tout ce qu’il se passe. Je n’avais jamais participé au bal et j’allais bien le noter sur mon programme des années suivantes.

Je guette de temps en temps mon téléphone et je vois que mes messages sont enfin partis mais sans réponse en retour. Tant pis… j’irai chez Andy ce soir au cas où. J’avais déjà bien bu, j’étais déjà bien saoule et presque incapable de mettre un pied devant l’autre maintenant. J’étais toujours avec ces jeunes, l’un d’eux n’arrêtait pas de me faire des compliments. Me flattant avec ses discours. «  tu sais bella, j’suis gay, depuis toujours, toute ma vie je l’ai été. Mais pour toi… j’suis prêt à tout. » et je ris, n’importe quoi. « Va falloir me donner la preuve de ça ! » que je m’amuse, persuadée que soit c’est une grande gueule, soit c’est en menteur et que c’est un moyen pour lui de chopper des nanas. « Okay beauté ! » il s’approche et après avoir posé ses mains généreusement sur mes fesses, m’embrasse comme c’était pas permis. Je recule et toujours en riant. «  c’est trop facile ça ! » On me tappe sur l'épaule et c'est Dounia qui me fait une tête bizarre. «Ton mec de la photo, il arrive!» Andy? Ou? Je me tourne et regarde partout et le vois arriver près de nous, si proche. Je vais ou je tente d'aller vers lui.  « Babe! J't'ai cherché PAR TOUT!»

Bien évidemment que tu vas sortir faire la fête pour la pride. C’est genre ton évènement. T’es tellement queer Andy. Tu te sens bien entouré de tous ces gens qui sont sensés être les plus tolérant. Sensé. Parce que c’est pas toujours le cas. Y’a des gros connard partout même s’ils aiment se faire prendre, tu en connais ton rayon là dessus. T’en as tes traumatismes là dessus. C’était suite à une soirée spécial pride qu’on t’avait piégé. T’étais jeune, mais tu t’en souviens comme si c’était hier. Pas le moment en lui même parce que t’étais tellement drogué que non, ça, t’as pas souvenir. Et tant mieux d’une certaine manière. Vu comme t’es marqué, t’ose pas imaginé comme ça aurait été si en plus tu avais encore les sensations en plus des images dans ta tête. Tu t’es fringué simple mais hot. Un jeans qui te va comme un gant, un t-shirt noir qui fait un peu genre maillot de foot et derrière il y a le numéro 69 avec écrit en rose « Princess » au dessus.

Tu pensais pas qu’après ce baiser et sa proposition de vous prendre à boire tu ne retrouverais pas Noa pour de longues heures. C’est vrai c’est super grand. C’est vrai le réseau est pourri. C’est vrai. Mais t’avais pas pensé à cette possibilité. C’est grave relou que tu l’aies attendu presque 1h sans la voir revenir. C’est grave relou que t’as du te résoudre à t’amuser sans elle parce que vraisemblablement tu vas pas la retrouver de si tôt. Et puis tu tombes sur tes potes à toi. Dont Ashley. Tu restes avec eux. Tu essaies de faire en sorte de rester dans le coin là au cas où Noa est toujours à ta recherche en retour. Parce que la vérité c’est que tu t’amuses pas des masses. Tu la cherches dans tous les gens qui sont dans ton champ de vision. Trois heures plus tard faut que tu te rendes à l’évidence. Le réseau n’est toujours pas là. Noa non plus. La fête sera définitivement sans elle. Dommage.

Tu suis donc tes potes sans vraiment réfléchir, tu la cherches plus. Tu gâches ta soirée. Sauf qu’elle est dans ton champ de vision deux heures plus tard encore. Elle est en train d’emballer un gars. Ok. Tu pensais pas qu’elle voyait d’autres gens mais t’es content de voir qu’elle se gêne pas. Et tu lâches tes potes parce qu’elle est là et tu l’as cherché trop longtemps pour pas aller jusqu’à elle.  « Babe! J't'ai cherché PAR TOUT!»

« Je t’ai cherché partout aussi. »

Et t’es vraiment bizarre comme type parce que tu t’empresses d’aller l’embrasser pour voir si y’a encore le goût de l’autre gars sur elle. Pour voir si tu kiffes. Pour voir si elle kiffe. Surtout pour qu’elle voit que je suis là. Serais-tu jaloux Andy? Non. Ouais ouais. Et ta main qui va se mettre sur les fesses de Noa parce que t’as rien loupé de l’autre gars qui l’avait sur elle juste là quelques secondes plus tôt.

« Tu t’amuses bien on dirait. »

Ton visage tout contre le sien. Ton souffle qui se retrouve sur ses lèvres. Ton sourire en coin qui est très nettement dessiné sur tes lèvres.

« Ca m’a donné chaud de te voir avec lui. »

Y’a tout qui te donne chaud Andy. Ta main sur ses fesses se glisse un peu plus entre ses cuisses… Et tu vas doucement lui mordre la lèvre inférieure. T’es super chaud.

Enfin, je retrouve Andy, j’suis contente de le voir, qu’il soit là après tout ce temps. Il me dit qu’il m’a cherché aussi.  J’retrouve aussi enfin ses lèvres et son contact près de moi.  C’est marrant, comme il s’agrippe à moi. Soit je lui ai manqué, soit il montre bien que je suis chasse gardée, soit c’est juste comme ça  et en fait, il en avait rien à faire que j’ai ma langue dans la bouche de ce mec juste avant qu’il arrive et c’est obligé qu’il m’ait vu ! « mais pourquoi t’as disparu ? » que je demande, persuadé d’être retournée exactement là où je l’avais laissé plus tôt, au début de la parade. « t’as vu tous les chars ? C’était trop beau ? » et j’en oublie presque ce petit groupe d’ami que j’ai rencontré et avec qui j’avais passé tout le reste de la journée jusqu’au bal.
Il me maintien contre lui et en même temps, ca m’empêche de tituber et de perdre l’équilibre, j’ai définitivement trop bu ce soir mais j’ai encore envie de boire quelques verres, au moins jusqu’à l’annonce de Miss et Mister pride. « Tu t’amuses bien on dirait. » je hoche la tête. « Oh oui ! » et son visage si proche de moi, j’me pince les lèvres pour l’embrsasser à mon tour. « Ca m’a donné chaud de te voir avec lui. » je lève les yeux, regarde ce mec à côté de nous, regarde à nouveau Andy.  J’sens sa main qui glisse, j’vois ses lèvres qui s’approche encore des miennes. Okay, Andy a chaud, alerte, appelez les secours. « Babe… » je recule doucement, c’est pas que j’ai pas envie de l’embrasser mais j’crois que de savoir que c’est ce mec qui m’embrassait qui lui a donné chaud, ca m’gonfle. Il peut pas avoir une réaction normale et se dire que c’est chiant de voir sa meuf se faire galocher par un autre ? Non, lui il trouve juste ça hot. « Il est gay. Pas intéressé et moi non plus. » et qu’il me sorte pas que lui le serait peut être. « T’as fais quoi cet après midi ? » et je choppe un verre au passage d’un jeune qui trimballe quelques gobelets sur un plateau. « c’est pas pour v… » et je le laisse pas finir que la totalité de la boisson se trouve dans ma gorge. «  pour qui ? » tant pis. « Il va y avoir les résultats bientôt ! »

Elle s’amuse bien, elle te le confirme. Ca se voyait très clairement et t’es bien content de la voir comme ça. Elle est rayonnante et ça te donne encore plus envie d’elle. « Babe… » Quoi ? Elle veut t’arrêter ? Elle veut vraiment pas de tes lèvres sur elle ?  « Il est gay. Pas intéressé et moi non plus. » Surpris d’entendre ces détails là. Alors elle embrasse des gays pour passer le temps. Ok, t’es into that. Ca te donne encore plus chaud c’est super con. J’ai juste très chaud. Ouais absolument n’importe quoi va amplifier cette sensation. Tant qu’elle est là sous tes yeux à être si hot. Sérieux faut qu’elle arrête.

« Moi ça m’intéresse… »

Et le sourire en coin sur tes lèvres prouve que tu plaisantes. Parce que tu sais qu’elle va pas aimer. Tu la connais maintenant. Mais là, elle s’est mis dans cette situation toute seule alors tu veux jouer dessus. Ta main sur ses fesses toujours, ta lèvres que tu mords beaucoup trop aussi. Tu la bouffes des yeux et la vérité se lit dans ton corps. C’est elle qui t’intéresse le plus dans l’histoire. I want you. « T’as fais quoi cet après midi ? »

« Tu veux dire à part te chercher partout ? »

Ta main qui retourne plus au creux de ses jambes au fur et à mesure. I really want you. Mais elle a pas l’air dans le moo parce qu’elle est plutôt occupé à se prendre un verre alors que tu veux ses mains libres pour qu’elle te fasse plein de choses avec. « c’est pas pour v… »   «  pour qui ? » Oh my god. Elle te donne beaucoup trop chaud à faire sa basic bitch. I REALLY want you. « Il va y avoir les résultats bientôt ! »

« Va surtout y avoir ma main dans ton jeans… »

Et tu l’entraines avec toi pour essayer de vous retrouver dans un endroit un peu plus retiré. Attentat à la pudeur, tu veux pas être accusé de ça. Même si t’as confiance en les gens de la communauté LGBT. Ils savent ce que c’est d’avoir des envies et de se trouver n’importe quel coin pour les assouvir. Pas tout le monde. Mais ceux qui font la fête et qui sont là, si. Yeah. Ta main toujours sur ses fesses alors que tu marches vers tu sais pas où. Tout dans ton être hurle combien t’as envie d’elle. T’es pressé. T’es hard.

« Moi ça m’intéresse… » ouais mais Andy, qu’est ce qui t’intéresse pas en réalité ? Je lève les yeux au ciel, ca m’soule ca y est. Il peut pas juste arrêter ses commentaires, tout l’temps. Tout ramener au cul. J’suis sûre que s’il me voyait avec un parapluie dans la main, ca lui donnerait même des idées. J’le regarde, j’allais râler encore mais il ris, ca l’fait juste marrer et il attend que ça, que je râle. Ok, j’me suis faite avoir. Je souris, je tourne la tête, le calcule pas tant que ça. Il abuse. J’lui demande quand même, où il était, ce qu’il a fait, sans moi, pendant tout ce temps. « Tu veux dire à part te chercher partout ? » trop mignon, j’l’embrasse parce que c’est vraiment trop mignon. J’m’en veux, qu’il m’ai cherché comme ça alors que moi j’ai lâché l’affaire au bout de quelques minutes en me disant qu’on se retrouverait jamais. « DE SO LEE BABE ! » et je laisse ma tête se poser sur son épaule. Faites qu’il me pardonne.
J’attrape tout c’que j’vois, des coupes, des verres. « Il fait chaud dans cette salle, j’ai soif ! » et j’veux connaitre les résultats. « j’suis allée votée moi ! » que j’lui dis parce qu’il a l’air d’avoir autres choses en tête. Sa main dans mon jean, l’idée me déplait pas, mais pas maintenant, j’ai pas envie, j’suis bien là et j’ai pas envie de jouer la nympho qui doit aller se cacher dans les chiottes. « Ca peut attendre. » que je souffle, mais Andy, il doit pas m’entendre, ne même temps, y a du bruit, on s’entend pas beaucoup et on est obligé de parler fort. Il m’attire vers lui, il a toujours sa main collé à mon cul et il me pousse vers un coin tranquille. Je marche même pas droit. « Doucement. » parce que j’ai la tête qui tourne quand même. Je fais une pause, j’ai juste envie de l’embrasser, j’ai pas envie de plus là, j’ai envie de retrouver les autres parce qu’ils étaient cool. « Nan, Andy… viens, on y retourne. » que je dis un peu plus fort, pour qu’il m’entende cette fois ci.

Elle les yeux aux ciel et ça te fait sourire parce que tu le fais aussi souvent quand elle t’exaspère. Vous êtes toujours ensemble malgré ça. Vous avez besoin de vous faire rager mutuellement malgré vous on dirait. Vous n’êtes pas parfait l’un pour l’autre. Loin de là. Tous les jours tu t’en rends compte, mais ça te décourage pas. Pas encore. Elle fini par sourire. Ca tu préfères. Ca c’est parfait. Peut être qu’elle est vraiment faite pour toi après tout ? Elle vient t’embrasser. « DE SO LEE BABE ! » Elle sait que t’aimes pas les petits noms. Vous avez déjà eu cette conversation. Mais la vérité c’est que t’adore qu’elle t’appelle Babe. Elle te fait changer cette fille c’est super étrange. Mais dans le bon sens. Elle parle de votes alors qu’elle est contre toi et t’as tout autre chose en tête. « Ca peut attendre. » Je crois pas. « Doucement. » Ouais vu comment elle galère, elle a vraiment profité de tout ce temps sans toi. Elle a bien bu. Elle s’arrête dans votre avancé et tu fais de même parce que tu la tiens par la main. « Nan, Andy… viens, on y retourne. » Tu comprends que c’est mort. Tu fais une moue parce que t’es raide dans ton jeans. Mais tu t’en fais pas pour ça. Tu vas trouver une façon de faire passer cette crampe. Juste sans elle. Tu vas embrasser sa joue.

« Va, je te rejoins. »

Tu précises pas dans combien de temps, parce que tu sais pas combien de temps tu vas mettre. Plein de chose peut se passer. Tu veux pas te frustrer alors que t’as juste envie de te faire décoller et que c’est clairement l’ambiance pour s’amuser le plus possible avec plein de personnes ici. Tu vas profiter.

« Va, je te rejoins. » quoi ?  C’est tout ? J'le regarde, du moins j’essaie de le regarder. « ça veut dire quoi ? » je sais ce que ça veut dire mais je pose la question pour être sûre de la réponse mais sa réponse je la lis dans ses yeux, j'la lis à travers son pantalon la devant moi. « putain ! » j’avais pas remarqué qu’il bandait déjà en plus de ça ! Je sais pas si c’est flatteur, si ça m’fait plaisir de lui donner si chaud. En fait j'ai pas l’impression que ce soit moi particulièrement, c'est juste qu’il est toujours en chien et le moindre prétexte lui suffit. « tu vas aller baiser quelqu’un dans les chiottes parce que j't'ai mis un stop ? » il va aller chopper quelqu’un d'autre après que j’lui dise que j’avais pas envie. « à boire… » une dose de plus pour faire passer ça s’il vous plaît. Et j'attends même pas qu’un serveur passe cette fois ci. Je choppé directement le verre de la nana à côté de moi. « t'es même pas majeur. » que je lui lance avant qu'elle ouvre la bouche. « Andy, vas baiser qui tu veux mais t'avise pas à me rejoindre après ça ! » et je lui met le verre vide entre les mains. J'suis dégoûtée, écoeurée. « stop, je jette l’eponge !  C’est pas pour moi et j'en ai ras le cul de voir que ça t'excite des que quelqu’un ose me toucher. J'en ai ras le cul que tu sois pas foutu de passer plus de dix minutes sans avoir envie de baiser. Sans parler de cul. T'es NYM-PHO-MAN !  ET ÇA C’EST UNE MALADIE ! » À croire que j'avais les idées bien plus claires quand j’avais bu et qu’il me faisait vite redescendre tout ça !  Et voila que j’ai de nouveau envie de chialer puissance mille. Parce que merde j'pourrai donner tant pour lui, j'lui consacre tant de temps et d'energie et ça me plaît. J'aime tout ce temps passer avec lui mais finalement j'passe du temps avec un inconnu. « c'est plus facile pour toi de tirer sur ta queue que de parler, j'te connais pas Andy !  J'sais pas qui t'es. Ça m’épuise » et je passe ma main sur ma joue. Consciente d’etre tres dure dans mes paroles et d’etre surement mechante et j'etais en colère parce-que j'etais presque sûre que j'allais finir par m'excuser et revenir vers lui demain ou dans une semaine. Et que tout ça allait recommencer. « je t'aime mais c'est trop. »

« Ca veut dire quoi ? » Oh god… Elle est obligé de prendre la tête. Tu aurais dû le sentir venir mais t’as espéré que non. Elle a pas compris encore comment tu fonctionnes ? Tu fermes les yeux brièvement alors qu’elle commence à faire son monologue. Tu gardes ton calme. Elle est bourrée. Elle est donc très honnête. Elle est très vulnérable. Elle est super conne aussi. Et elle dit tout un tas de truc que tu sais déjà. Tout un tas de truc qui sont vrai. Oui tu vas aller baiser dans les chiottes. Plus sûr là. T’essaies de rester calme mais clairement elle t’a coupé tout ton humeur à tirer un coup. Parce que t’aimes pas la voir comme ça. « T’es NYM-PHO-MAN ! ET CA C’EST UNE MALADIE ! » Tu l’entends bien. Ca fait mal venant d’elle. Parce que bizarrement tu portes de l’intérêt à ce qu’elle pense. Mais elle est bourrée. Donc honnête. On te l’enlèvera pas de la tête celle là. Elle se lâche. Elle est en train de partir en bad trip et t’aimes pas la voir comme ça. Tu soupires. Tu rouvres les yeux parce qu’apparemment tu les avais fermés encore. « C’est plus facile pour toi de tirer sur ta queue que de parler, j’te connais pas Andy ! J’sais pas qui t’es. Ca m’épuise. » Tu sais. Tu sais tout ça. Tu sais pas dire les choses. Elle t’apprend rien, mais tu pensais pas qu’elle serait autant dérangé parce que tu t’es quand même bien ouvert à elle. Ou du moins tu crois. Mais visiblement c’était pas assez pour elle. « Je t’aime mais c’est trop. » Tu vas la prendre dans tes bras parce qu’elle a juste l’air d’un kitten tout triste là et tu supportes pas. Tu la serres doucement. Tu vas plus nulle part. Tu restes avec elle. Mais tu dis rien. Tu sais pas quoi dire. C’est vrai tout ce qu’elle a dit et t’as aucune idée de quoi dire pour arranger les choses. T’es comme ça et tu sais pas si tu peux changer. T’as pas envie de t’excuser non plus parce que t’es honnête avec elle depuis toujours. Vous n’êtes pas exclusif. T’as l’impression que c’est la fin de vous deux là, parce que t’as aucun arguments pour que ça soit pas « trop » pour elle.

Il dit rien, il dit toujours rien. Il se contente de me prendre dans ses bras, je sais pourquoi, je sais qu’il sait que j’ai raison et il arrive pas à s’exprimer. Mais j’ai été si patiente, j’ai attendu, j’lui ai laissé le temps, j’ai pris sur moi. A chaque fois !! A chaque fois que j’tente de lui faire dire quelques chose, il dévie, il trouve une stratégie et sa stratégie c’est le cul. Comme si ca pouvait tout combler, comme si c’était suffisant. J’aime le cul, oui, j’aime faire l’amour avec Andy, peu importe le lieu, peu importe le moment, mais là stop. Non en fait, pas peu importe le lieu ou le moment, parce qu’il faut juste savoir se contrôler ! C’est pas comme ça, quand Monsieur a envie, quand monsieur est décidé ! Quand monsieur a chaud, parce que Monsieur a tout l’temps chaud. C’est les gamins qui sont pas capable de contenir leurs pulsions, c’est les gosses qui sont capricieux et qui savent pas attendre. Et moi j’suis là, à attendre dans ses bras, à commencer à flipper, à pleurer. J’sais pas où on va mais moi j’en ai fini là. J’profite de ces instants, parce que j’ai l’impression que c’est les derniers moments que j’vais passer dans ces bras. Qu’il va me manquer mais faut pas que j’revienne, pas demain, pas dans une semaine. Faut que j’sois forte parce que ca va m’tuer, me détruire à petit feu. Il me fait du bien autant qu’il me fait de mal. J’aurai du le voir venir… je l’ai vu venir ,depuis le début. Il m’a jamais menti, il m’a jamais fait croire quoi que ce soit et moi j’ai toujours été persuadée que je serai capable de le changer, que je serai capable de le focaliser uniquement sur moi. J’ai cru en moi, j’aurai pas du. Il sait autant me redonner confiance en moi qu’il fait m’écraser et sans le vouloir. Il a été si présent une fois que j’suis sortie de prison et j’ai jeté mon dévolu sur moi, j’ai misé mon cœur pour lui, j’suis entrain de perdre la partie. J’me recule, un instant, je m’écarte de ses bras. « Passe une bonne soirée, Andy. » c’est amer et à la fois sincère et hypocrite sans doute. J’recule et j’m’en vais. Assez joué.