J’étais partie comme une voleuse. Depuis que j’avais revu Artémis, un flot de souvenirs était remonté à la surface. Il aurait pu être heureux, je sais que nous aurions pu. Si j’avais été faible, si je lui avais pardonné. Je savais d’avance que s’il était venu à l’enterrement, j’aurai pu retomber dans ses bras. Peu de temps après que je n’ai vidé mon sac auprès d’Artémis, j’ai appelé mon frère. Nous étions une famille soudée que la mort de nos parents avait divisée. Chacun avait sa propre mission. La mienne était de réunir cette famille brisée. Nous avions chacun nos torts avec Artémis, lui de ne pas avoir su m’aimer et moi d’être partie pour oublier. Le juge avait été clair. En l’absence d’Artémis et vu son métier, la garde me revenait de droit. Lucy n’avait pas bronché. Elle avait tout simplement compris. Au début, ce ne fut pas facile car à l’âge de cinq ans, on pleure, on fait des caprices et on apprend des choses qui nous font grandir trop vite. Voir son père dévêtu sur une autre femme, le voir l’embrasser, la toucher. Mais qu’as-tu donc fait Artémis ? Ma fille savait tout du sexe désormais. Fouineuse, elle a cherché et elle a trouvé. De nous voir en pleine dispute avec Lukà, elle savait que j’avais désormais des sentiments pour lui. J’avais peur. Peur de tomber amoureuse à nouveau. de me laisser aller à une nouvelle histoire d’amour. « Mama, tu vas le dire à Artémis que tu as un nouvel amoureux ? Me demanda ma fille alors que j’étais en train de la coiffer. » Elle était rancunière, un trait qu’elle tenait de moi. Ne plus appeler son père « Papa » fut un déclic. Au départ, je mentirais si je disais que cela ne m’avait pas réjouie et puis, j’ai tenté de rectifier le tir. « ça ne le regarde pas et je pense qu’il s’en fiche. » Après tout, les sentiments étaient morts. Je restai convaincue qu’il ne m’avait jamais réellement aimée car dans le fond qui serait capable de faire une telle chose ? Je coiffais ma fille avec une très longue natte de ses cheveux bruns qu’elle tenait de moi. Elle avait les yeux sombres de son père par contre. Mais dans le caractère, c’était bel et bien une Khaan. Baba et Mama y avaient veillé lors de mon séjour à l’hopital. « Je veux pas le voir. » Moi non plus. je caressai cette natte trop longue avant de poser ma tête sur son épaule. « C’est ton père et nous sommes venus pour ça. » Je la regardai à travers le miroir avant de la tourner vers moi. « Ce sont nos histoires à ton père et moi, ça ne te concerne pas. » Je ne cessai de lui faire cette litanie depuis que j’avais décidé de la laisser avec lui. Je n’étais pas sereine car à mon sens quand on tenait un endroit pareil, on demeurait irresponsable. Elle ouvrit la bouche. Je savais que dans sa tête d’enfant, mon coma était de la faute de son père mais nous étions séparés depuis bien longtemps. Je pris une inspiration avant de lui tendre sa veste et de lui nouer son écharpe autour du cou. « J’peux pas venir avec toi chez Lukà ? » J’éclatai de rire avant de secouer la tête. Certainement pas. La rencontre nocturne avait largement suffi. Je la regardai mettre ses chaussures, toute contente de me montrer qu’elle savait faire ses lacets. Puis, je lui pris la main et mis la laisse à Persée avant de sortir de la maison pour aller jusqu’au parc. Le fameux lieu de rendez-vous. Nous étions en avance. Coiffées de la même manière, je fixai le ciel alors que nous venions d’en franchir le seuil. Je me baissais pour défaire la laisse de ma chienne avant de laisser mon enfant et le canidé se courir après. Le sourire aux lèvres. Le calme avant la tempête. « Mama viens jouer avec nous. » Je levai les yeux au ciel, remerciant le ciel d’avoir mis des chaussures plates avant de m’élancer à leur poursuite. C’était devenue une habitude depuis que nous faisions du sport ensembles. Une véritable fusion même si elle m’en faisait voir de toutes les couleurs. Elle sauta enfin dans mes bras et je la réceptionnai surprise avant de tomber au sol en riant. Je la vis relever la tête avant de se tendre alors que Persée vint nous voir. Je devinai qui venait d’arriver à la réaction de Lucy qui venait de nous rejoindre. Je me redressai avant de chasser une brindille que j’avais dans mes cheveux pour tourner la tête et voir Artémis. Mon cœur s’emballa sous le coup de la colère alors que Lucy vint me voir. Elle ne bougeait plus. Puis, elle tourna vers moi. « J’suis obligée, dit-elle en ourdou. » Forcément, en vivant avec des pakistanais pendant deux ans, elle avait pris nos habitudes langagières. Je me relevai avant d’épousseter mes vêtements. « J’veux pas le voir, bougonna-t-elle en lui jetant un œil venimeux. Je veux aller avec toi chez Lukà, ajoute-t-elle en anglais. » Petite peste. Quand je pense à cette pilule du lendemain que je n’ai pas voulu prendre. « Non mon cœur, rétorquai-je dans une langue qu’Artémis comprenne, c’est un rendez-vous pour le travail. » Je grimaçai en coulant un regard à mon ex-mari pour lui demander une minute. « J’ai pas envie, tapa-t-elle du pied en criant. » Je caressai son visage avant de sourire. « Ok donc Persée dormira avec moi ce soir. » Elle me regarda avant de faire claquer sa langue dans un mouvement sonore. « C’est de l’estorsion Mama. » Je levai les yeux au ciel. « De l’extorsion. Viens, on va dire bonjour à Artémis. » Je la portais avant de m’approcher de lui. Elle colla sa tête contre la mienne. Cette scène me semblait bien familière. « J’t’aime pas. Mama elle a fini à l’hotal par ta faute. » Génial, manquait plus que ça. J’eus un sourire désolé auprès de mon ex-mari, plus douce que notre dernière rencontre avant d’attendre qu’il dise quelque chose. Après tout, il y avait un peu de son ADN en elle.
C'était le jour J, le jour où j'allais revoir enfin ma fille. Je ne savais pas comment réagir, j'étais entre deux chaises, mon cerveau d'un côté était excité à cette idée mais de l'autre, j'avais peur. Je n'avais pas dormi de la nuit, je réfléchissais à comment réagir une fois devant elle. Elle avait tellement changé, grandit depuis ce temps. Je l'avais tellement blessé surtout, et je ne pourrais jamais réussir à trouver les mots pour qu'elle me pardonne car ce n'est pas pardonnable en faite. J'ai toujours tout regretter et je n'arrêtera jamais de regretter mes faits et gestes de cette époque. Mais maintenant je ne veux que le bonheur de Shay et surtout de Lucy. Mais j'étais son père et je devais montrer à Lucy que maintenant j'étais là de nouveau et à Shay aussi que j'avais changé, que j'avais compris mes erreurs, malgré ma fierté de merde. Je suis qu'un pauvre homme avec son égo de merde, et sa fierté qui ne veut pas s'avouer vaincu, mais je le suis. Je suis devant ma glace dans mon loft, je prend une grande respiration, j'avais laissé mes lunettes de vue sur mon nez, ma barbe avait poussé un peu plus et on voyait un peu plus mes poils blanc apparaitre mais tant pis, j'ai quasi 40 ans c'est des choses qui arrivent. Je met un pentalon noir puis un T-Shirt blanc, simple. On avait rendez vous au parc, dans un endroit neutre. C'était le mieux qu'on avait trouvé, puis je sais que la discussion est assez compliqué avec Shay malgré que cela me fait chier maintenant qu'elle est revenu. J'aurais aimer retrouver quand même quelque chose avec elle, je ne parle pas de sentiments ou je ne sais pas quoi, mais juste une légère amitié. Sans prise de tête, je déteste tout ça. Je me dis qu'un jour elle remarquera que je ne suis plus le monstre égoïste que j'étais. J'avais pris mon temps avec des psychologues lors de mon séjour en maison de repos les dernières semaines et je me sens plus fort maintenant, plus grand. J'avais décidé de changer de vie, et de me calmer sur les femmes. Essayer de trouver la bonne, essayer de reprendre du temps pour moi et de laisser vivre le club tout en restant là pour qu'il n'y ai pas de bordel. Je monte dans ma voiture, direction le parc. quelques minutes après, je me gare, je soupire à nouveau, c'était partit pour faire fasse à ma fille, et à Shay. Je me redresse en regardant le rétroviseur intérieur, je me répète que j'ai changé et que maintenant je suis mieux. Je sors de celle-ci puis je marche. Je les repère non loin de la, elle avait tant grandi Lucy c'était fou, comment elle était devenue une magnifique jeune fille. Je souris en les voyant, c'était comme retrouver quelque chose que j'avais détruit. Un bout de moi. Le nombre de fois où j'étais mal en pensant à tout ça, au fait que ma fille grandissait sans moi. Je m'approche d'elles, alors que Shay l'avait dans les bras. Avant même que j'ai ouvert la bouche, ma fille dit qu'elle ne m'aime pas car j'ai envoyé sa mère à l'hôpital. Ah ba ok... C'était sur, je m'attendais à quoi en faite? Ca faisait mal certes mais je veux lui prouver que tout cela, je ne voulais pas. "T'as raison de ne pas m'aimer, avec tout ce que j'ai pu vous faire. Mais je n'ai jamais cessé de penser à toi Lucy. Je regrette tout. Et j'aimerais qu'aujourd'hui marque le premier jour du nouveau départ." Je les regarde mais je regarde surtout Lucy. C'était elle que je devais motivée, que je veux retrouver. Je veux être le père qu'elle n'a plus eu, lui faire des bêtises, la chatouiller, qu'elle me prenne pour son confident. Il y aura du chemin avant d'arriver à tout cela mais on y arrivera du moins j'espère. "En tout cas t'as vraiment bien grandi et je suis content de voir que ta maman t'as fais de toi une magnifique petite fille." Je souris. Elle avait ce petit accent qu'elle avait toujours eu, elle avait ce regard fourbe de sa mère, ce regard qui m'avait fait craqué il y a 10 ans. Mais elle devait aussi avoir un peu de mon caractère et du sien alors les deux mélanger ça va faire du beau bordel. Enfin je le prend en pleine face là. "Sinon Shay, tu vas bien depuis la dernière fois? Encore désolé pour mon comportement." Seulement les connards ne changent pas d'avis n'est ce pas?
Voir la détresse de Lucy me faisait mal. Quand on est mère, on cherche à tout prix à protéger son enfant. Lorsque j’ai quitté Artémis, j’ai pleuré. Longtemps. Mais je ne pouvais pas me laisser choir comme un vulgaire déchet car j’avais une petite fille de cinq ans à élever. Lorsque j’ai envoyé les papiers du divorce, je mentirai si j’attendais un déclic. Je m’attendais à ce qu’il vienne en personne pour soit qu’on s’explique ou qu’on trouve un accord. Je m’attendais à quelque chose d’autre que son silence. Mais je n’ai eu aucune réponse. Comme s’il avait tourné la page bien plus vite que prévu. J’avais mes yeux et mes oreilles à Brisbane, je savais que lui s’amusait. Qu’il allait d’une fille à une autre et qu’il nous avait rayé Lucy et moi de sa vie. J’ai laissé deux chances supplémentaires. La seconde fut pour statuer de la garde. J’aurai pu adopter une garde partagée mais il n’est pas venu à nouveau. Je me suis retrouvée seule au tribunal. Son absence fut comme un nouveau martèlement dans mon cœur. Fut comme un coup de grâce. Mes frères étaient tous là et j’ai dû relever la tête car Lucy me regardait. Enfin la dernière était l’année dernière : lors de l’enterrement de mes parents. J’ai tout fait pour qu’il soit au courant mais encore une fois… Quelle conclusion en tiriez-vous à ma place ? Que dans le fond, dix ans furent balayé d’un coup de rein et que dans le fond, je n’étais rien. Je me suis effondrée à ce moment-là. Je me souviens encore de la scène. Je tenais la main de ma fille, dans nos robes blanches puisque chez nous, le blanc signifiait le renouveau. Et lorsque j’ai regardé les environs pour voir mon frère faire non de la tête. Je suis tombée à terre. J’ai compris que tout était définitivement terminé. J’ai regardé ma bague de fiançailles que j’avais toujours à mon doigt avant de m’approcher du dos. Je ne me souviens plus si les larmes ruisselaient encore mais elles furent présentes. Puis d’un geste, j’ai jeté la bague. Et le restant de mon cœur. Je ne pensais pas que retrouver l’amour serait possible. J’ignorai encore où cette histoire avec Lukà allait me mener mais rester à Brisbane était une torture. Tout dans cet endroit me rappelait ce que j’avais perdu. Je voulais quand même tenter. Après une longue discussion avec Lucy, nous en sommes venues à un accord. Accord caduc puisque j’ai senti sa petite personne se tendre lorsqu’Artémis est entré dans notre champ de vision. Tout comme moi. Ma mâchoire s’est contractée et nous avons commencé à converser dans ma langue natale. J’aurai dû prendre le chien avec nous car Persée calmait Lucy. Elle allait mieux depuis que la chienne avait fait son entrée dans notre vie. Et moi aussi. Nous dormions souvent toutes les trois dans mon lit. Je déglutis alors qu’elle parla d’Artémis de mon séjour à l’hopital. Encore une fois, mon ex-mari était trop centré sur lui-même pour faire le lien avec mon agression. Egoïste de merde. « Ouais c’est ça, rétorqua ma petite fille en colère, je te déteste. T’as cassé Mama. T’as fait du mal à Mama. » Là-dessus, elle n’avait pas tort mais je me contentai d’être silencieuse. Pâle comme un linge alors qu’elle gesticula dans mes bras. « T’es pas mon Baba. Mon Baba, il est mort. » Ok, là elle allait un peu loin. je poussais un grognement avant de la poser à terre pour me mettre à sa hauteur. Elle avait le même regard hargneux que moi. « Tu arrêtes maintenant, tonnai-je, tu lui fais du mal. Excuse-toi. » Elle releva le menton alors que je fis la même chose. En deux ans, elle avait attrapé plus de mimiques de moi que celles de son père et je savais que c’était notre faute. Non, sa faute. « Il s’est pas excusé pour toi, Mama. Il est pas v’nu te voir à l’hôpital pendant le comate. » Je levai les yeux au ciel. « Il ne m’aime plus. Et ça n’avait rien à voir lui. Baba n’est pas le méchant monsieur qui m’a fait du mal et tu le sais. » Je la saisis par le bras alors qu’elle voulait s’enfuir. « Tu arrêtes tes caprices. On en a déjà discuté. Tu vas rester avec Baba car il est ton père que tu le veuilles ou non. Est-ce clair ? » Je pris ma grosse voix. Celle que j’ai dû adopter durant la rupture avant de me redresser. Elle me mettait dans des états en ce moment. « J’vois pas pourquoi t’aime plus Mama. Elle est belle et toi, t’es qu’un con. » Je vis les gros yeux alors qu’elle prit ses jambes à son cou. Je savais où elle allait. Je pris mon vissage à deux mains avant de pousser un hurlement étouffé pour me tourner vers Artémis qui semblait vouloir me faire la conversation. Je n’eus même pas le temps de répondre que ma main s’abattit avec violence sur la joue. « T’as brisé ma fille espèce de… » Ne pas dire de gros mots avec Lucy à proximité. « Et elle a raison. Je n’ai pas compris pourquoi tu ne t’es pas battu pour nous. Sans doute parce que sauter tout Brisbane était sans doute mieux que d’assumer ta bêtise. Ouais, je suis au courant, j’ai toujours des amis ici. » Je n’étais même pas désolée pour la gifle. Il la méritait. Depuis deux ans. « Je t’excuse pas. Va te faire foutre avec tes putes. Parce qu’on faisait souvent l’amour mais je t’ai pas suffi. Et Lucy n’était pas assez importante pour que tu viennes en personne te battre pour la garde. J’ai failli y passer l’année dernière. Six semaines dans le coma. Elle m’a vu à l’hopital et t’étais pas là. Alors va te faire foutre. Et sans moi mais je pense que ça te fera le plus grand bien » J’entendis des pleurs que j’identifiais comme étant ceux de ma fille. Je le laissais sur place pour courir vers Lucy qui était assise près d’un arbre et qui pleurait. Je vins la prendre dans mes bras pour me poser sur un banc et la bercer. « J’veux pas le r’voir Mama. J’veux aller chez Lukà. » Je caressai son dos. « C’était la volonté de Mama Isis. Que tu revois ton baba. Essaie pour elle mera pryar. » Je la forçai à me regarder avant de sécher ses larmes en souriant. « Il nous a adonné. » Abandonné, oui c’est le mot. Je me mordillai la lèvre inférieure. « Il n’est pas parfait. Pas comme moi. Va lui parler. Pour Mama Isis. » Elle posa sa petite main sur ma joue et je lui souris. Elle m’imita. Même sourire que moi. « Tu restes avec moi ? » Je hochai la tête, consciente que j’allais devoir reporter mon rendez-vous avec Lukà. Je me tournais vers Artémis pour lui faire signe d’approcher sans un sourire pour sa personne. « Je t’aime plus que trois fois milles. » Cette citation d’Avengers qu’on avait vu ensembles. Puis, elle partit jouer et je pris une profonde inspiration. « Elle accepte de rester à tes côtés. » Ma voix s’étrangla. « Pour ma Mama. Pour honorer sa dernière volonté. » Je sortis mon téléphone pour envoyer un sms à Lukà avant de sourire à Lucy qui me faisait de grands signes. C’était ma fille. Et je ne savais pas si j’étais prête à la partager avec lui.
Les paroles de ma fille, me blesse, plus qu'elle ne doit s'en douter, je ne savais pas quoi répondre, j'étais sans voix, je ne savais pas par où commencer. Elle me déteste pour tout ce que j'ai pu faire, pour les avoir laisser seules, pour n'avoir jamais été la pour Shay pendant son accident. Pour être rester ici. Elle avait 3 ans, sauf que oui... Tout marque un enfant à cette âge là, et elle sera toujours marqué. J'avais décidé d'avancer et de faire ma vie, mais sans oublier. J'avais en quelques sortes réussis, après oui j'ai baisé la majorité de la ville, bien sur que j'amuse, bien sur que je pense que j'ai 20 ans mais c'est la crise de la quarantaine car oui, j'ai foiré ma putain de vie à avoir penser qu'à moi avec mon membre inférieur. Mais lorsque Lucy dit que son père était mort, j'ouvre la bouche, les larmes montent au niveau de mes yeux, elle pense donc ça? Je suis donc mort pour elle... Je ne compte plus pour elle. Elle doit le dire à ses amies, à tout le monde. Elle part en courant, je regarde Shay, mais bien sur... Comme un con, seulement un "je suis désolé" arrive à sortir. Je me déteste. Je l'a regarde, je l'écoute, je savais pour mes erreurs et je m'en mord des doigts je m'en suis toujours mordu les doigts sauf que oui en effet j'ai fais l'homme fort, celui que ça n'atteignait pas. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment pour faire bonne figure. Certes, je n'ai pas parlé de Shay ou même de Lucy aux personnes autour de moi, seulement mes meilleures amies étaient au courant, et quelques personnes quand des fois je parlais de ma fille, et du fait que je savais ce que ça faisait d'être père. J'ai quasiment 40 ans, bien sur que ça choque personne lorsque je parle du fait que je suis père. C'était normal, j'avais eu une vie avant et c'est toujours ma vie d'à présent, sauf que je l'ai clairement abandonné oui. Donc oui je comprend que Shay m'en veuille et ça c'était normal, et que ma fille m'ait oublié ou alors qu'elle veuille m'oublier. C'est comme ça, j'ai merdé, et j'en suis conscient, je ne suis pas la pour jouer ma victime. "Je sais ce que j'ai fais Shay. Je sais que ça ne sera pas facile. Que ça prendra du temps mais je suis là. Je serais toujours là." Mes erreurs bien sur que je les ai commise et bien sur qu'elles ne seront jamais effacés. On ne récupéra jamais le passé, il est fait et c'est ainsi mais on peut continuer d'écrire le présent et surtout le futur. Même si on ne prévoit jamais rien.
Je les regarde partir parler toutes les deux au loin, je soupire en baissant le regard au sol. C'était compliqué de voir cela, dentendre tout cela. Ca me faisait du mal, mais c'était de ma faute, c'était clairement une réaction normal qu'elle avait. Je les avais délaissé et abandonner pour penser qu'à moi. Et je m'en veux, si elle savait au combien je m'en veux. J'aimerais refaire le passé, tout recommencer, notre histoire. Mais, les sentiments n'étaient plus là, j'avais avancé ma vie, et Shay aussi. On avait tous les deux pris des chemins de vie assez différents et on réussissait dans ce qu'on entreprenait mais on avait toujours un lien qui allait nous unir pour toujours. Cette magnifique petite princesse. Malgré son petit caractère à son âge, elle restait ma fille, elle restait la prunelle de mes yeux. "OK..." Je souris légèrement puis je me met à la hauteur de ma fille, elle me regarde mais dans son regard ça se voyait qu'elle faisait ça pour faire plaisir à sa mère. Mais je voulais quand même essayer, pour elle, pour nous. Je ne l'ai jamais oublié, jamais, quoi qu'elle ne pense. Jamais. Je pensais à elle tout le temps, j'ai encore des photos d'elle quand elle était petite sur mon bureau, dans mon portable. Car c'est ma fille, et je ne peux pas l'oublier. "Repartons sur de bonne bases ok? Sache que je t'ai toujours aimé, et je t'aime toujours, t'es ma fille. Et je ne t'ai jamais oublié. Je me suis toujours demandé ce que tu faisais, comment l'école ça se passait, si tes amis étaient gentils pour toi. Je sais que j'étais pas là pour toi et ta maman, et je m'en veux pour cela. Mais maintenant, je suis là." Je voulais la rassurer mais je ne sais même pas comment m'y prendre, elle avait 3 ans la dernière fois, elle était petite, elle parlait encore très peu et aujourd'hui elle était si grande c'était différent, bien plus compliqué. Il fallait les bon mots puis elle me hait. C'était compliqué. "Parle moi de tes amies, de l'école. Les garçons?" Bon ok, si elle me dit qu'elle a un petit ami, même avec son jeune âge, le mec je le tue. Non mais il n'est pas prêt car le père est de retour. Je suis protecteur envers elle, et ça ne changera jamais même si elle ne veux plus me voir. Je serais le premier à taper le mec si il lui brise le coeur et ça même quand elle sera ado. Ca sera même pire.
Le fait qu’Artémis change aussi rapidement de discours me laissait perplexe. Lui qui a toujours été un parfait abruti. Un brin macho, un peu surprotecteur, je ne m’attendais pas à le voir s’aplatir de la sorte. Ma main sur sa joue aurait normalement déclenché sa fureur et non ce genre de réactions. En somme, nous avons tous les deux changés. J’étais plus douce et plus délicate avant lui. J’ai grandi dans une famille nombreuse. A notre mariage, il n’y avait quasiment que des Khaan. Mes parents eurent du mal à l’accepter car cela ne se faisait pas d’épouser un étranger. Ma mère a toujours souhaité que j’épouse un pakistanais, un musulman mais j’ai décidé de suivre une autre voie. Et une voie qui m’a coûté cher. Je l’ai attendu pendant un an le fameux « je te l’avais dit ». Personne n’a osé me le dire. « C’était il y a deux ans qu’il fallait être là. quand nous avions besoin de toi. » Mon fils, sa fille et moi. Je ne digérai pas le fait qu’il ne soit jamais venu voir Lucy. Et il espérait quoi ? Que ma fille allait le laisser revenir avec la bouche en cœur sans lui tenir rigueur de son absentéisme ? Lucy a pleuré, longtemps avant de se relever. Avec l’aide ses nombreux cousins. Elle a compris qu’elle n’aurait jamais de petit frère, que son père ne serait plus présent dans nos vies. « Nous sommes passés après tes conquêtes, après ton club de merde. Pour moi, tu ne vaux plus rien. » Mon regard se fit perçant alors que j’entendis un pleur. Celui de ma fille traumatisée qui ne voulait pas faire face à son bourreau. Je m’approchai d’elle pour venir la bercer contre moi. C’est difficile en deux ans de devoir assumer la charge de mère et de père. De confidente, de meilleure amie, de mère. J’ai dû assumer tous les rôles. Alors je la berçais, j’eus un pincement au cœur. Si seulement j’avais pu le passer à tabac, lui faire ressentir la douleur qu’il avait pu nous causer. Et qu’il nous causait encore. Lukà m’avait apaisée, m’avait amenée une parcelle de bonheur. Je laisse Lucy retourner jouer alors que je fixe l’horizon. La présence d’Artémis me mettait dans une colère sourde et noire. Mais je devais prendre sur moi. Je le vis s’approcher de ma fille et j’eus envie de lui hurler de ne pas le faire. Qu’elle allait encore contrattaquer. Mais puisqu’il voulait être son père, il en subirait les conséquences. « Je préférerai que tu ne sois plus là, lâcha mon enfant en le défiant du regard. » J’eus un sourire car elle avait réellement hérité de mon caractère. Elle planta son regard dans le mien et je haussai un sourcil comme pour lui dire de faire attention. Je sortis mon tricot de mon sac alors que mon téléphone bippa. Je levai le doigt pour dire à Lucy de répondre à son père. « J’ai perdu tous mes amis par ta faute. Parce que mama a été obligée de revenir ici. » Ouais, là-dessus, elle n’avait pas tort. « Parle-lui de Jayden au lieu de dire n’importe quoi l’invitai-je. » Elle revint se mettre sur mes genoux pour virer mon tricot. Jamais je ne parviendrai à le terminer ce pull. « C’est le fils de mon conjoint. Et elle l’aime bien. Hein ma chérie que tu aimes bien Jayden ? » Je lui pinçai le nez alors qu’elle se mit à rire. Puis, elle se tourna vers Artémis. « Je veux des sous. » Ok, on remerciera Dev pour ce pan de personnalité. « Ouais techniquement tu lui dois deux noëls, deux anniversaires aussi. » Bon, on ne fête pas noël mais ça, il l’ignorait puisque j’ai toujours réprimé mes traditions pour lui. « Et j’ai été forcée de venir effectivement. Sinon je ne toucherai pas l’héritage et crois-moi, j’ai besoin de cet argent si je veux quitter mon boulot. Mais bon, tu t’en tapes de ma vie. » Lucy croisa les bras sur sa maigre poitrine alors que ses cheveux étaient tout décoiffés. « Et de la mienne. »
"J'ai clairement essayé de vous contacter, j'ai jamais eu de retour. Ok, je ne suis pas venu, j'aurais pu faire des efforts, que je n'ai pas pris, car oui mon club est passé en priorité car je n'ose pas délégué des choses et je préfère tout gérer. Donc oui bien sur que je suis fautif, dans tous les cas." Elle pense quoi? Que je ne pense pas cela? Que je ne vois pas les choses comme elle? Mais elle est pas dans ma tête, elle n'était pas dans ma vie, elle ne voit pas au combien je pensais à ma fille tous les jours car je sais qu'elle grandit sans moi. Lorsque je regarde ma fille, sa voix et sa réaction me ramène à la raison. Je me recule en fronçant le regard. Ah quoi bon essayer en faite? Je ne sais même pas pourquoi je suis encore là. Pour me prendre ces reflexions en pleine gueule? Elle me parle ensuite de Jayden. Voial qu'elle me parle de son conjoint, ah mais qu'elle le fasse. JE ne suis pas jaloux, bon ok un petit peu mais je le garde pour moi. "C'est génial que tu t'entendes bien avec lui!" Je souris, c'était génial, vraiment. Quoi de mieux que de voir deux enfants s'entendre alors qu'on est un couple de parents séparés? Enfin ça doit être génial, je n'ai jamais expérimenté cela. Après Shay, je n'ai jamais eu de petites amies, je ne m'attache plus, pour ne plus faire souffrir de femmes. Aucunes ne mérite cela, et Shay non plus Enfin... Je les regarde, bon elles se sont clairement lié contre moi et ça se comprend. J'avais essayé de les joindre, vraiment, mais voila arrivé à un moment oui j'avais abandonné car oui ma vie a fait que tout s'est accéléré dans mon club mais ce n'était pas pour cela que je ne pense pas à ma fille. Ohh non. Elle a toujours une photo d'elle sur mon bureau, même quand elle était petite. Elle aura toujours ses photos dans mon portable. Comment puis-je oublié Lucy? Je l'aime vraiment, je suis un papa poule. Oui je n'ai pas été le plus fabuleux des maris et des pères, très bien, je le conçois mais tout ça me fait mal à entendre mais j'encaisse car je suis comme ça. C'est mon caractère. De toute façon à quoi je m'attendais? Au monde des bisounours? Peut-être mais je ne suis qu'un simple abruti. C'était sur. "Donc.. C'est bon, t'es la, voila t'as fais ta BA. Tu vas pouvoir l'avoir l'argent, ton héritage, ta pension alimentaire. Je vais tout te filer. Et non je ne m'en fous pas de votre vie merde! Arrêtez." Je lève les yeux au ciel. Elles ne voient que l'argent pour avancer, très bien, elles vont tout avoir, les 2 ans de pensions alimentaires, elle va avoir son héritage car voila elle m'a vu, Lucy m'a vu aussi. Elles peuvent partir c'est bon? Je suis blessé oui, bien sur. Vous pensez qu'on peut oublié son premier amour comme ça? Non, quand je l'ai revu ça m'avait fait du bien, mais elle avait mis un mur entre nous pour se protéger et je le comprend. Je n'ai jamais été là. "Il n'y a que l'argent qui vous intéresse vraiment? " Dis je avec un regard assez désemparé. Elles vont me dépouillé mais tant pis. Elles auront ce qu'elles veulent et voila. Je ne veux même plus me prendre la tête. Mes conneries, je les assume et je les ai toujours assumé, oui je suis un coureur de jupons bien sur mais ça n'a jamais empêcher de l'aimer comme un fou. Les choses ont changé et ça arrive. Je veux qu'elle soit heureuse avec son nouveau compagnon et son fils. Le reste peut m'importe. Elle refait sa vie et elle a raison.
Je fronce les sourcils en me tournant vers Artémis. « J'ai clairement essayé de vous contacter, j'ai jamais eu de retour. Ok, je ne suis pas venu, j'aurais pu faire des efforts, que je n'ai pas pris, car oui mon club est passé en priorité car je n'ose pas délégué des choses et je préfère tout gérer. Donc oui bien sur que je suis fautif, dans tous les cas. » Je déglutis. Je devais agir en personne mature même si ma rancœur ne s’effacerait jamais. Je ne supportais pas son air suffisant sur le visage. « Est-ce que tu te rends compte que si j’avais gardé le bébé tu n’aurais jamais eu vent de son existence ? Tu… t’as le don de m’énerver. » C’était vrai. j’évitai de me mettre en colère. J’évitais de me mettre dans des états pas possibles car durant notre relation, j’étais douce et conciliante. Je l’ai encouragé dans chacun de ses projets. Et je l’ai soutenu. Et pour quoi au final ? « Je n’ai jamais été moi-même. Et maintenant que je le suis, je me rends compte que si je l’avais été tu m’aurais sans doute trompé plus rapidement. » Je voulus ouvrir la bouche mais Lucy revint en courant pour nous voir. Elle me fixait alors qu’Artémis prit la parole. "C'est génial que tu t'entendes bien avec lui!" Elle me regarda, comme une hésitation. Devait-elle répondre à son père oui ou non ? Je hochai la tête alors qu’elle fronçait les sourcils. « C’est comme mon ‘ti frère. J’aurai bien aimé en avoir un, chantonna-t-elle. » Je fis la grimace avant de venir me cacher derrière mes cheveux. Heureusement que Lucy ne savait pas pour l’avortement. Je ne sais pas auquel elle en aurait voulu le plus. Artémis ou moi. Je me penchai alors que Lucy revint se mettre sur mes genoux pour regarder son père. Je vins lui raconter la raison pour laquelle j’étais revenue. On n’avait pas tous les moyens de se payer un costume hors de prix. "Donc.. C'est bon, t'es la, voila t'as fais ta BA. Tu vas pouvoir l'avoir l'argent, ton héritage, ta pension alimentaire. Je vais tout te filer. Et non je ne m'en fous pas de votre vie merde! Arrêtez." Je lui donnai une tape derrière la tête. « Ton langage ! Elle dit assez de grossièretés comme ça. » Et c’était vrai car elle avait grandi avec les Khaan. Et étant proche en âge de Mahomet elle avait pris ses tics de langage. « T’es vraiment un crétin quand tu t’y mets. Tu crois que je peux mettre dix ans de dévotion envers… » Je le montrai tout entier avant de soupirer. « Je suis revenue pour voir si t’avais changé. Dans l’espoir, qu’on puisse… avoir de bonnes relations. » Recoller les morceaux avec mon ex-mari. C’est d’un pathétique. Heureusement que j’ai rencontré Lukà avant car il aurait eu le temps de me tromper au moins quatre fois. "Il n'y a que l'argent qui vous intéresse vraiment? " Mais quel abruti. J’étais blessée. Je vins me lever. « Non, il n’y a pas que ça qui m’intéresse. Sinon, je t’aurai demandé une pension depuis bien longtemps. » Ne pas le frapper. Ne pas le frapper. « Tu m’agaces. » Lucy nous regarde tour à tour avant de rire. « Pour une fois, c’est pas moi qu’elle gronde. » Je darde sur elle mon regard venimeux et elle se barre en courant pour jouer avec les enfants. Je ramassais mon écharpe, mon sac avant de tourner. « je vais chez Lukà. Je passerai récupérer Lucy dans une heure. Contente-toi de lui payer une glace. Ou une gaufre. Ou la paire de chaussures la plus rose et la plus pailleté que tu trouveras. J’en ai assez de toi. Je pensais que tu me connaissais mais t’es qu’un crétin. » Puis, je tournai définitivement les talons pour quitter le parc, furieuse après lui.
Je l'écoute, elle n'avait jamais été elle même, maintenant qu'elle l'était je l'aurais trompé plus rapidement, mais qu'est ce qu'elle veut dire par là? Je ne l'a comprend pas, je ne sais pas ce qu'elle veut me dire. Je l'ai trompé je ne sais même pas pourquoi parce que j'étais heureux, j'étais amoureux, mais voila c'était arrivé très vite et on avait même pas commencé quelques choses qu'elle a débarqué avec ma fille et que tout a été détruit. Oui ça m'a saoulé, je me suis auto saouler, puis les choses ont fait que, je n'ai pas pu vraiment prendre des nouvelles. J'en avais envoyé mais j'ai pas eu de retour. Ca avait du tomber au moment où elle avait eu des soucis dans sa vie, je ne vois que ça. Et ça me désole. "Oui je m'en rend bien compte... Car j'aurais vraiment voulu agrandir notre famille. Je t'aimais Shay. Comme un dingue et même à ce moment là." L'idée de la tromper ne m'avait jamais vraiment traverser l'esprit, sauf durant cette soirée là. Pourquoi je ne sais pas. Peut-être parce que j'ai eu un truc en plus que je n'avais pas avec Shay, un truc que je ne serais expliqué. Elle me comblait ma femme à l'époque, j'étais le plus heureux. Je l'ai épousé, avec cette bague, notre famille, notre maison. Tout pour plaire mais oui j'ai merdé. Oui j'ai fais le con. Lucy dit qu'elle aurait aimé avoir un petit frère. Je baisse les yeux en la regardant, j'aurais aimé lui en donner un, et pas seulement un. J'aurais aimer plus. Bien sur. J'ai de l'amour à donner à une famille. que j'ai tué. Je l'a regarde dans les yeux, c'est vrai que la petite Lucy est dans l'âge pour apprendre les gros mots, et elle doit en utilisé pas mal, enfin j'espère pas quand même. Elle est trop petit pour tous les comprendre. "Je voudrais recoller les morceaux, vraiment. Crois moi. On n'oublie jamais la femme de sa vie." Je soupire, on avait pas eu le temps de bien se revoir, de bien parler de tout cela. Mais elle a raison, elle sera plus heureuse avec ce mec qu'avec moi. Pourquoi ? Car je ne suis plus capable d'avoir des sentiments, plus capable d'ouvrir mon coeur à nouveau car j'ai cette peur de merder encore une fois. Elle me dit qu'elle se barre chez Luka, et que j'ai ma fille pour au moins une heure. C'est déjà pas mal non? Ca va nous permettre un peu de nous retrouver, ce n'était pas une aussi mauvaise idée. "Amuse toi bien. Et pas de soucis. Sinon je te connaissais oui, mais oui t'as aussi très bien changé." On avait tous les deux changés en effet. Enfin bref, je regarde ma fille non loin jouer et je soupire alors qu'elle part. On y arrivera jamais à se parler normalement.