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 one more night (eva)

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Message(#)one more night (eva) EmptyVen 13 Sep 2019 - 4:15

« Je dois vous laissez… » et elle s'évapore, et elle lui glisse entre les doigts. Mais il n'oppose aucune résistance Jack, il assiste à sa piqûre de rappel, il a joué avec le feu, il a tenté d'être plus mystérieux, plus entreprenant qu'il ne l'a été depuis longtemps.

« Je suis venue pour le travail et à présent, il est temps pour moi d’être raisonnable, Jack. » la façon dont elle prononce ce semblant d'excuse, de justification, ça lui brise le coeur. L'élan d'adrénaline qui la fait se lever de son siège et quitter la silhouette du Epstein. Il enregistre, il réalise, il est perdu aussi, presque plus que d'habitude, parce qu'il ne comprend pas, parce qu'il ne capte pas à quel jeu il jouait là. Lui qui est en berne depuis que Jude est partie, lui qui n'a plus séduit, lui qui s'est isolé volontairement. Cruelle ironie d'avoir été celui qui charmait ailleurs quand elle était là, et qui lui est fatalement fidèle depuis qu'elle n'est plus.

« Bonne soirée à vous, Jack… » et elle répète une dernière fois son prénom. Elle le dit dans un souffle, il sent la chair de sa nuque qui frissonne, il sent sa peau qui se contracte, son coeur qui interroge. Mais elle s'est déjà enfuie qu'il ne sait plus quoi dire, quoi faire. Alors il la suit. Bien sûr, qu'il mime ses pas, monte à son étage, et toque trois coups, fins, indicibles, effrontés, sur sa porte close depuis de longues minutes déjà. Si elle l'ignore il partira tout de suite, si elle refuse son intrusion, il disparaîtra de sa vie en un claquement de doigts.

Et le visage appuyé sur sa porte, la voix qui s'y cogne dans un murmure. « Qui travaille si tard? » il est bourré de questions Jack. « Qui a envie d'être raisonnable? » et c'est Eva qui semble détenir les réponses.


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Message(#)one more night (eva) EmptySam 14 Sep 2019 - 20:45


J’avais fui, me rappelant qui j’étais, me rappelant que j’étais mariée et que même si la vie n’était pas toute rose, ça ne me permettait pas de faire n’importe quoi. Je jouer la jeune femme sans défense devant un étranger, le premier étranger qui me plaisait, qui me perturbait. Non, Roman ne méritait pas que je soit si faible devant la première difficulté que nous devions surmonter ensemble. Il ne méritait pas que je me laisse aller à mes envies, mes désirs que je n’assumais pas. Pour le meilleur et pour le pire avais-je dis. Je lui était promise pour la vie. Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Que pouvait-il me prendre ? Et ensuite quoi ? Vivre dans le mensonge, dans le remord… Je ne voulais pas de cette vie-là.
Arrivée dans ma chambre, je fermais la porte derrière moi sans soupçonner un seul instant que Jack avait pu me suivre, sans me douter une seconde qu’il pouvait être derrière cette porte là. On frappe, je pense avant tout au room service mais rapidement cette idée est chassée de mon esprit en réalisant l’heure si tardive qu’il était. Me laissant aller avec quelques verres de vin au bar, quelques mélodies poussées sur un piano, quelques foules sentimentales… « Qui travaille si tard? » je l’entends, sa voix, derrière la porte. Je reste de marbre dans ma chambre, juste à quelques dizaines de centimètres de cette portes, suffisamment proche pour l’entendre. « Qui a envie d'être raisonnable? » et je souffle, un instant, fermant les yeux… milles et unes choses traversent mon esprit. « Moi, Jack... » que je finis par répondre en m’approchant de cette porte. Je l’avais bien reconnu, sa voix qui perçait mon être tout entier, provoquant vagues de frissons. Je pose mon front contre la porte, mes deux paumes appuyées contre. « Je dois travailler, demain… Il est suffisamment tard pour qu’il soit temps pour moi d’aller dormir… » Ma main glisse contre la poignée de la porte. Me stoppant, bataille interne, ouvrir ou le laisser dans ce couloir. « Je suis quelqu’un de raisonnable avant tout… » j’en suis convaincu, je l’ai toujours été, toujours été droite dans mes bottes. La raison c’est ma ligne de conduite, le respect de mes valeurs et de tout ce qui a toujours dicté mes faits et gestes. Mais quelles sont mes valeurs lorsque ma propre mère décédée se moque ainsi de moi ? « Ne restez pas là. » le vouvoiement et la fermeté sont de rigueur. Qui pourrais-je tromper ainsi ?
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Message(#)one more night (eva) EmptyMar 24 Sep 2019 - 2:26

Elle n’ouvre pas la porte. Il la sent bouger derrière, il sait qu’elle est là, mais elle ne dit rien. Jusqu’à ce qu’il dénote une inspiration, une seule, qu’il se rapproche à son tour, le bois vernis entre eux deux qui lui semble être de bonne augure, le bouclier qu’elle se met elle-même contre les barrages qu’il érige depuis bientôt quatre ans. « Moi, Jack... »

Et il les entend, les doigts d’Eva, qui grattent les rainures de la porte, qui dansent, qui défilent, qui nient. Il les entend qui descendent, qui brusquent la poignée, la tournent pour mieux la garder fermée, verrouillée. Il n’opposera aucune résistance, il restera là à attendre, il n’a rien d’autre à faire que de tester ses propres limites, mais jamais il ne bafouerait les siennes.

« Je suis quelqu’un de raisonnable avant tout… » son sourire s’agrandit au Epstein. Parce qu’elle lui parle tout de même, parce que malgré le fait que la porte reste close, elle est encore de l’autre côté, elle le garde toujours à portée, elle ne l’a pas totalement chassé. « Ne restez pas là. » et la voilà qui sonne le glas. Il s’y attendait pour être honnête. Monter à l’étage, tenter de la rejoindre, la déranger chez elle dans son propre cocon ; il l’avait laissée entrer dans le sien, mais elle n’avait pas à lui rendre la pareille. Elle ne lui devait rien.

« C’était déplacé. » qu’il inspire, réalisant sa connerie, esquissant un pas comme une piqûre de rappel l’éloignant de la porte sur laquelle il prenait plus tôt appui. « Bonne soirée, Rose. » elle lui a très clairement fait comprendre qu’il ne pouvait rien se passer, ni même une chance laissée. Elle lui a très clairement fait savoir que la femme qu’elle jouait il y a une poignée de secondes s’est fait ramener à l’ordre, qu’elle a dû retrouver sa voie, qu’on lui a arraché ses ailes – il le voit ainsi, il ne lui en tiendra pas rigueur. Alors il s'imagine Rose. Il s'imagine le personnage qu'elle jouait, comme Eva a quitté le navire, comme Eva ne veut plus de lui.

Et son silence qu’il laisse comme un au revoir, quand il fait demi-tour et laisse ses pas le guider doucement vers l’ascenseur.
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Message(#)one more night (eva) EmptyMar 24 Sep 2019 - 21:58

Je lui somme de partir, persuadée que sa présence derrière cette porte n’est pas une bonne idée, persuadée qu’il ne fallait pas que j’ouvre car, j’ignore bien quelles pourraient être les conséquences d’un tel acte. Pour moi, je connaissais la suite : culpabilité, remords, mensonges. Pour lui, je n’en avais aucune idée, sans doute pas grand-chose. J’ignore s’il était mariée, s’il était accompagné, s’il était seul, j’ignore tout de lui comme il ignore tout de moi. Et pourtant il est derrière cette porte, dans le couloir de l’hotel et j’attends. J’attends juste un signe, peut être qu’il s’accroche, qu’il tente encore, bien que je lui somme de partir, en d’autres mots. « C’était déplacé. » je n’aurai pas dis mieux. Déplacé de me suivre dans ces couleurs, de me suivre jusqu’à ma porte, de quoi était-il bien capable d’autres ? Je me le demandais, j’étais curieuse et Jack derrière cette porte, je le sens me filer entre les doigts, qui m’échappe. Ma tête qui me dit de le laisser s’en aller, que c’est aussi bien comme ça, que ca m’éviterait bien des problèmes. « Bonne soirée, Rose. » et ce prénom qu’il emploi, qui me fait fermer les yeux un instant et ce pincement de lèvres, pincement au cœur. Je l’entends qui s’éloigne, je ne sens plus cette présence derrière la porte. Et mon corps qui n’écoute plus. J’ouvre cette porte, je passe la tête dans le couloir, regardant à droite, il n’y est pas. A gauche, il est là. « Jack… » Je sors de ma chambre, posant mes deux pieds sur le sol en moquette qui atténue tous les bruits. Je n’attendais plus qu’une chose, il revienne vers moi, qu’il me retrouve. J’étais si effrayée mais si excitée de revoir ses yeux si bleus, si percutants. « Je pense avoir encore un peu de temps… avant d’être vraiment raisonnable... »
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Message(#)one more night (eva) EmptyLun 7 Oct 2019 - 23:35

« Jack… » et elle sort, de la chambre, elle sort de là, elle est pieds nus mais il ne le remarque pas. Il a déjà entamé la marche vers l'ascenseur et il a son briquet dans une main, une clope calée contre ses lèvres. Elle parle encore et à nouveau, il la ressent, la pointe de curiosité, l'intrigue que sa voix amène, les non-dits qu'elle capitule aussi. « Je pense avoir encore un peu de temps… avant d’être vraiment raisonnable... »

Elle regrettera. Il le sait, lorsque le briquet craque et que l'odeur distincte de la nicotine interdite s'élève à ses narines. Elle regrettera demain matin, elle regrettera d'ici une poignée d'heures, même de minutes, s'il est le moindrement réaliste. Elle a ses raisons bien à elle qui l'ont cachée derrière cette porte, qui lui ont soufflé d'être raisonnable. Elle a sa vie et ses secrets, et même si ceux d'Epstein sont tatoués sur sa peau, sur son regard, dans sa voix, ses troubles à elle, elle les garde bien ancrés au creux d'elle-même.

Le bruit distinctif de l'ascenseur qui arrive à l'étage résonne dans le silence feutré du couloir et Jack inspire à nouveau, laisse la fumée emplir ses poumons, noircir tout sur son passage. Et lorsque les portes de métal s'ouvrent sur lui, il fait volte-face, il la regarde une énième fois, il ne voit qu'elle. « Juste ce soir. » qu'il avance, beaucoup plus pour lui que pour elle. La cigarette qu'il lui tend, à moitié consommée, consumée, maintenant qu'il s'éloigne de son plan de sortie in extremis pour réduire les quelques et minimes mètres qui les séparent.

Sa silhouette qui finit par s'installer au sol, jambes allongées devant lui et dos appuyé sur le mur aux tapisseries d'une autre époque. Il n'entrera pas dans la chambre de Rose, d'Eva, il restera là, aussi longtemps qu'elle voudra, niant complètement que c'est lui qui en a le plus besoin. Juste ce soir.
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Message(#)one more night (eva) EmptyJeu 17 Oct 2019 - 23:27

J’arrive juste derrière lui alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrent déjà. Il ne s’était pas retourné jusqu’à ce que je finisse de lui dire que j’avais du temps, peu de temps sans doute, mais que j’étais prête à lui accorder celui-ci. Au diable la raison pour ce soir. J’en avais bien assez de répondre à ce diktat qui me contrôlait depuis si longtemps. Je fronce les sourcils alors qu’il allume son briquet dans les couloirs de l’hôtel, brûlant ainsi la cigarette qu’il avait entre ses lèvres. Je me raidi, le voyant braver les interdits mais alors que ses yeux se posèrent enfin sur moi, c’est comme si quelqu’un d’autre s’emparait de tout mon être. Au diable les diktats, y compris celui-ci, au diable les consignes de sécurité et au diable les risques pour la santé. Et comme Jack le disait : « Juste ce soir. » et sa voix qui résonne à nouveau dans tout mon corps, qui fait frissonner mon chair et ma peau. Et il me tend cette cigarette, que je regarde un instant. Ca doit faire 15 ans que je n’ai pas tirer sur une cigarette, 15 ans que je n’ai plus bravé aucun interdit et me voilà alors retrouver mes 20 ans. Cette époque même où j’avais voulu tout foutre en l’air, m’autorisant à sortie avec Tommy Warren, rapidement rappelée à l’ordre par les obligations familiales et mes ambitieux plans de carrière, mon avenir professionnel tout tracé qui m’avait conduit aujourd’hui même à être dans cet hôtel pour couvrir un événement politique pour ABC Radio. Comme si finalement, tout était si bien bouclé, une suite logique qui me ramenait à tout remettre en cause, 15 ans plus tard. Une crise ? Pourquoi ? Enclenchée par qui ? Ma mère était-elle l’élément perturbateur de ma vie ? N’en étais-je pas moi-même responsable ? Trouvant le moindre prétexte pour tout envoyer valser ?
Je la saisi cette cigarette, la porte à mes lèvres et tire dessus, toussant aussitôt, lâchant presque prise sur le garrot, que je retiens finalement entre mes doigts. Je retente une seconde fois, mais cette odeur et ce goût que je n’apprécie guère, aucun plaisir, je lui redonne alors qu’il se glisse à ses côtés, laissant son corps entier aller contre le mur, assis par terre à présent. « Qu’est ce que tu fais ? » j’ai bien du mal à saisir ses intentions. Rester dans le couloir de l’hôtel, c’est ça, juste ce soir ? « Je préfère ne pas rester ici… » l’invitant alors à me suivre, je fais quelques pas me dirigeant vers ma chambre. Je n’étais pas seule de ABC à couvrir cet événement, et il était hors de question qu’un collègue ou un salarié me repère par ici, en compagnie d’un homme qui n’avait rien d’un journaliste ni d’un politique. Me rendant compte qu’il ne suivait pas, je m’arrête et revint en arrière, lui tendant alors la main, main tendu que cette fois, il ne pourrait refuser. « Qu’est ce qu’on attend Jack ? »
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Message(#)one more night (eva) EmptyVen 1 Nov 2019 - 1:15

Et elle prend la cigarette, il la lui laisse, la lui lègue. Il ne fait pas exprès pour que leurs doigts se touchent, garde une distance pure et chaste dans le geste. Son épiderme l'évite, mais son regard la dévore. Il sait que cette nuit est la seule, il sait très bien que dans une poignée d'heures, elle n'est plus. Il le sent dans chacun de ses gestes, il la lit de plus en plus facilement, ou alors c'est elle qui s'ouvre un peu mieux à chaque nouvelle inspiration.

La fumée qui monte entre eux dans le couloir tapissé de tapis et de tuiles. Y'a des voix plus loin, il ne pourrait dire si ce sont des gens dans une des chambres qui les longent, ou si ce sont des clients qui arriveront sur l'entrefaite pour les surprendre. Jack qui n'en a strictement rien à faire. « Qu’est ce que tu fais ? » ses lèvres ont pressé la clope qu'elle lui retourne, il y porte si peu d'attention, ses iris toujours vissés, ancrés là où elle le laisse encore étonnamment entrer.  « Je prends le temps que tu me donnes. » rien de plus, rien de moins. Il ne s'imposera pas, elle le sait, il a été clair. À l'instant où elle le chasse, il disparaît, il ne reviendra plus. C'est l'accord, du moins celui qu'elle lui a officieusement imposé.

Et elle se lève. Il s'y attendait. Epstein qui avait tout simplement arrêté de compter les minutes comme les expirations. Epstein qui ne s'attendait à rien de plus, à rien tout court. Sa main qu'elle lui tend, il reste perplexe un moment. « Qu’est ce qu’on attend Jack ? » bien sûr que sa paume rêche vient prendre celle délicate, d'Eva. Bien sûr qu'il se relève sans lui imposer la force de son poids, qu'il s'assure de ne pas la faire tanguer dans le mouvement. Sa tête qu'il penche de façon à bien la voir, sa paume libre qu'il remonte sous le menton de la brune, l'aidant à remonter sur visage, s'assurant de pouvoir contempler ses yeux une dernière fois. « On attend la fin. » ils attendent le petit matin. Ils attendent le réveil empressé de remords comme de regrets, sa silhouette qu'elle lui dérobera quand elle réalisera ce qu'elle a fait. Ils attendent qu'elle cède, qu'elle perde pied, qu'il la rattrape. Ils attendent qu'elle rassemble ce dont elle a besoin pour lui demander vraiment de partir, aussi. Surtout.
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Message(#)one more night (eva) EmptyLun 18 Nov 2019 - 0:36

  Alors que je l’invite à me joindre, à se lever pour me retrouver, il s’élance, s’aidant de ma main pour me faire face à nouveau et me surplomber. Il est bien plus grand que moi, impressionnant, plongeant mes yeux dans les siens, si clairs et si envoutant. J’en était déstabilisée et il le savait bien. « On attend la fin. » la fin de quoi ? Il a déjà sans doute tout compris. Je suis mariée, il ne peut pas le deviner mais il doit bien se douter que si j’étais si libre, je ne serai pas si fuyante ou hésitante. Que si j’étais si libre, je l’aurai accueilli dans ma chambre d’hotel bien plus tôt, que je ne serai pas obligée d’être après lui, presque le suppliant de me rejoindre parce qu’il semble être frileux à son tour. Lui n’a rien à perdre, je ne pense pas, j’ai cru le comprendre. Moi j’ai bien plus à perdre mais qui pourrait le savoir ? C’était là le jeu dangereux auquel je me prendrai. Garder un secret de plus dans mon jardin, je n’en serai pas à mon premier, bien que les autres furent tous dévoiler un à un, rongeant ma conscience. J’ignorai où j’allais, si de nouveau cette conscience allait me rappeler à l’ordre mais alors que je sentais Roman me glisser doucement entre les doigts, j’avais aujourd’hui la sensation d’être vivante, et de ressentir chaque sensation comme si c’était la dernière.
Souffle saccadé, impressionnée et fébrile, je glissais mes doigts entre les siens, sa peau rêche contre la mienne si douce, loin d’être désagréable. Un pas en arrière, je le tire vers moi, j’ignore de quoi demain sera fait mais là, j’avais cette envie et ce désire qui ne me quittait plus. Jack était pour moi ce soir et je ne le laisserai pas filer. Jack me hanterait jour et nuit s’il devait partir maintenant et le manque qu’il procurerait serait sans doute plus insoutenable que les remords que je pourrais avoir à son égard après ces instants que nous devions partager. Comme un devoir, plus qu’une simple envie, je suis appelée, je suis hypnotisée. Second pas en arrière et cette fois il me suit vraiment, jusqu’à ma chambre à quelques mètres plus loin, j’ouvre la porte en passant la carte magnétique devant le boitier à gauche. Lors que je m’engouffre, je l’entraine avec moi, claquant la porte d’un coup de pied. Je recule encore et maintenant qu’on est comme à l’abris, mon corps s’élève sur la pointe des pieds pour ne répondre qu’à une envie : accéder à ses lèvres et m’oublier complètement.
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Message(#)one more night (eva) EmptyLun 2 Déc 2019 - 18:48

Sa main qui trouve la sienne, elle est douce, toute sa peau de satin qu'il découvre, un contact de plus parmi les dizaines d'autres.

La pression qu'elle met, suppliante, et ses yeux à lui qui assurent, qui rassurent. Il sait qu'elle n'est faite que de contradictions, il la lit un peu trop malgré ce qu'elle lui autorise, et il s'en moque Jack. Parce qu'il n'est pas naïf, il se refuse de l'être, sachant que demain elle l'oubliera, que chaque seconde qu'ils partagent ne sera que lubie au petit matin, dans quelques heures à peine. Il ignore quand le soleil se lèvera, il ignore quand elle le jettera hors de ses draps. Alors il choisit de se fier strictement à sa respiration, à ses yeux qu'elle ne lui dérobe plus, tous ses gestes qu'elle cumule comme autant d'autorisations pour une nuit, pour une vie.

Le déclic de la carte magnétique dans la serrure lui confirme qu'elle attend la fin tout comme lui, probablement depuis même plus longtemps qu'elle ne saura se l'avouer. Il n'en est pas à sa première écartade, il les a cumulées les aventures d'un soir, il sait exactement comment l'histoire de passera pour elle, il a été tant de fois dans son rôle. Celui d'oublier l'autre, celui de ranger la personne à qui on a légué et son annuaire et son futur dans un dossier à part, un livre entier duquel on vole un seul et unique chapitre, dans les bras d'un autre. Ses bras à lui, à Epstein, ils trouvent aisément la silhouette d'Eva, de Rose, de qui elle voudra être ce soir, lorsqu'ils l'attirent à lui, lorsqu'il la fait tourner avec une douceur infinie le temps de sentir sa frêle silhouette contre son coeur. La porte se ferme lourdement derrière eux quand elle pose ses lèvres sur les siennes et qu'il prend le relais de l'initiative, une main qu'il loge instinctivement derrière sa nuque pour l'aider à se soulever sur la pointe des pieds.

Son souffle est chaud, ses gestes sont avenants. Quand il la couve, quand il ne pense qu'à elle, quand il est persuadé qu'elle ne réalise pas l'emprise qu'elle a sur sa vieille âme bohème, bafouée, le souffle de renouveau qu'il va chercher contre sa bouche rosie par l'excitation, contre sa mâchoire découverte qu'il couvre de baisers ardents. S'il la soulève de terre, c'est strictement pour resserrer l'étreinte, c'est assurément pour la garder le plus près possible, douce ironie. Cruelle sentence que de savoir qu'à chaque seconde qui passe, elle s'arrachera bien plus vite à lui qu'il ne le voudrait, qu'il ne l'espèrerait.
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Message(#)one more night (eva) EmptyJeu 2 Jan 2020 - 23:35

Deux semaines, un mois, ou peut être deux… Eva remontait aussi loin qu’elle le pouvait pour se souvenir de la dernière fois où Roman et elle avaient partager des moments intimes, sans que ça ne soit l’obligation d’un devoir conjugal. L’obligation de deux êtres censés s’aimer pour la vie, répondant à des pulsions mécaniques. Depuis quand Eva n’avait-elle pas frissonné sous les caresses de Roman ? Depuis quand son souffle ne serait-il pas coupé sous ses baisers ? De quels baisers parlait-on d’ailleurs ? Ceux déposés sur ses lèvres ou à leurs commissures en guise de bonjour avant de filer au bureau ou encore ceux glissés sur son front en guise de bonne nuit quand il est dans les parages ? Tendre et doux, sans doute sincère mais manquant parfois de passion, d’envie ou de désir. Sans doute trop conventionnels, le parfait petit couple pour qui les relations sexuelles n’avaient plus pour but la procréation que le vrai plaisir charnel. Eva voulait trembler, elle voulait frémir et frissonner, retrouver ces sensations perdues depuis des années, ces sensations qu’elle ne s’était plus autorisée à ressentir depuis bien trop longtemps…
Jack contre sa peau, Jack qui caresse et qui embrasse, qui la frôle, qui effleure, qui joue. Elle sait Eva qu’il n’est pas dupe et c’est sans doute pour cette raison que l’instant est si intense. Qu’il donnerait peut-être tout ce dont il est capable pour ne jamais oublier ce moment. Elle se fait peut-être des histoires, peut-être qu’il joue bien la comédie, qu’il est habitué de ces romances sans lendemain. Peut être qu’il n’est pas plus intense avec qu’elle qu’avec une autre, mais elle a simplement envie d’y croire. Lorsque ses pieds ne touchent plus le sol qu’avec leur pointe, lorsqu’elle se sent légère, libre et vivante. Libre de ressentir tout ce qu’elle veut, libre de se donner à cet inconnu avec qui elle a partagé un air sur un piano. Libre pour un soir, pour une nuit.
Glissant dans le lit, entraînant l’homme avec elle, contre elle, c’est dans ces draps que leurs corps ne feront plus qu’un, dans ces draps qu’Eva trahira, trompera mais se retrouvera.
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