On me lèche le visage. Je grimace dans mon sommeil, alors que les coups de langue continuent. Avant d'ouvrir les yeux, je prie pour ne pas être dans le lit d'une psychopathe. Je prends mon courage à deux mains et entrouvre un oeil... C'est Luna, mon adorable carlin. Je souffle de soulagement, je ne sais pas du tout comment j'aurais réagi si c'était une femme qui me réveillait ainsi. Cela ne m'était jamais arrivé, encore heureux, mais on ne sait jamais, il y a de tout dans ce monde.... Je m'assois dans mon lit et attrape ma chienne pour la câliner tendrement. Tu es contente ? Tu as réveillé papa ? Je ne peux m'empêcher d'être attendri en la regardant, je l'adore. Cela fait maintenant environ six mois que je l'ai, depuis décembre. C'est encore un bébé, pleine de vie et joueuse. Un bâillement me déchire la mâchoire et je me frotte les yeux. Au fait, quelle heure est-il ? Je tourne la tête vers le réveil posé sur la table de nuit, près de mon lit. 07h13. C'est tôt, trop tôt. D'un coup, je n'aime plus autant Luna. Je la regarde pour la réprimander, mais elle me fait les yeux doux en me léchant la main. Ça va, ça va. T'as gagné, j'me lève. Je sais qu'elle ne me laissera pas tranquille de toute façon. Je me lève et prends la direction de la cuisine, elle me suit. Je bois mon café et prends mon petit-déjeuner en lisant les informations sur mon smartphone. Que faire si tôt ? Et si j'allais au marché ? C'est une habitude que j'ai depuis que je suis tout petit. Il y a plein de marchés à Paris, et mes parents avaient l'habitude de m'y emmener tôt le matin. Je ne suis pas encore allé à celui de Brisbane pour l'instant, il faut dire que je ne suis pas souvent debout aussi tôt. Ce sera l'occasion de croiser du monde, voir des spécialités locales, et acheter des fruits & légumes frais. Un esprit saint dans un corps sain. Pour l'esprit saint c'est raté, mais pour le corps je me démerde pas trop mal. Hop, c'est décidé. Mais d'abord, une petite douche rapide s'impose. Il est presque huit heures lorsque je suis fin prêt. J'ai décidé de m'habiller simplement, après tout je ne vais qu'au marché : un jean et un t-shirt blanc. Je ne met pas de veste, il fait plutôt bon même à une heure si précoce de la journée. Et je ne prends pas mes lunettes. Luna tourne autour de moi, je sais qu'elle aimerait venir. Mais je ne trouve pas ça très hygiénique de trimbaler mon chien au milieu de toute la nourriture. Et avec le monde qu'il y aura, si c'est pour qu'elle se fasse marcher dessus, non merci. Je lui caresse le haut du crâne et part en lui promettant de la promener cette après-midi.
Je préfère prendre ma voiture puisque je ne sais pas si le marché est loin ou pas. J'habite dans le centre ville, à Pine Rivers. Le marché se situe à l'ouest si je ne me trompe pas, dans le quartier de Toowong. Je n'y ai jamais vraiment mis les pieds, on trouve surtout l'université, le cimetière et l'hôpital. Rien de bien intéressant. Ah si, il y a le musée. Je me rends assez souvent au musée, une amie y travaille. Mais je n'ai jamais remarqué de marché à côté, il doit donc se trouver ailleurs dans le quartier.Je roule plusieurs minutes, j'ai bien fais de prendre la voiture, et arrive enfin à proximité du marché, qui est couvert. Je trouve une place pour me garer pas trop loin de l'entrée. Enfin, j'y suis. Il y a déjà beaucoup de monde, et je souris. C'est une ambiance que j'apprécie particulièrement. Je suis quelqu'un de très sociable, j'aime les endroits où il y a du monde et où le contact est facile. Il y a majoritairement des personnes âgées, comme dans tout marché, mais aussi des personnes de mon âge. Très peu de jeunes par contre, c'est logique. Mais des enfants, qui accompagnent leurs parents. Je remarque à l'entrée une pancarte indiquant qu'une brocante est organisée ce matin. Tant mieux, ça fera plus de choses à voir. Je marche lentement, regardant tous les stands sur mon chemin. Il y en a de nombreux qui vendent des produits artisanaux. Certains ont beaucoup de talents, c'est indéniable. Il y a bien sûr aussi des stands de vêtements. Je dois avouer que ça m'intéresse un peu moins. J'ai les moyens de m'acheter ce que je veux, et ce n'est pas ici que je ferais mes achats. Mais j'ai conscience que tout le monde n'a pas mes moyens, et que c'est par conséquent très pratique. Je ne vois pas encore les produits alimentaires, ils doivent se trouver plus loin dans le marché, tout comme la brocante. Je continue mon avancée, quand un stand m'interpelle plus que les autres. C'est un vieil homme qui vend des décorations qu'il a sculptées dans du bois. Je m'approche de l'étalage et observe les objets. Il est très talentueux. J'hésite à en acquérir un mais je ne suis pas sûr de savoir où le mettre chez moi. Finalement, je décide de ne pas en prendre. J'ai encore le temps de réfléchir jusqu'au bout du marché, je pourrai toujours revenir sur mes pas si je change d'avis.
Je me retourne tout en reculant, pour reprendre mon avancée. Malheureusement, j'heurte une personne qui passait au même moment. Désolé, je n'ai pas fait attention en reculant ! Instinctivement, je pose ma main sur le bras de la personne qui me fait face. Ça va ? Il s'agit d'une jeune femme. Ou plutôt, une très jolie jeune femme. Elle est brune, les cheveux longs, plus petite que moi. Je la regarde étrangement. Elle me dit quelque chose. Euh... On se connaît ? J'ai cette impression de déjà-vu en la voyant. Et plus je la regarde, plus j'ai l'impression de la connaître.
Le sommeil semblait se faire désirer, Madison n'arrivait plus à dormir alors qu'il n'était que six heures, ce qui ne lui ressemblait pas puisqu'elle faisait toujours des grâces matinées lorsqu'elle ne travaillait pas. Elle avait pourtant bien besoin de dormir avec toutes les heures supplémentaires qu'elle avait fait cette semaine, mais elle n'y arrivait pas, elle pensait beaucoup trop pour cela. C'était la première fois qu'elle était aussi stressée depuis son arrivée à Brisbane, le fait que la bonne saison ne faisait que commencer n'arrangeait rien, le téléphone n'arrêtait pas de sonner et les clients de défiler, elle ne savait plus où donner de la tête. En plus de cela elle se sentait seule, elle croisait de moins en moins son associée et voyait bien que celle-ci en faisait de moins en moins, mais elle n'osait pas lui dire quoique ce soit puisque c'était grâce à elle que la boîte existait et avait une bonne base de client, le mérite était donc à elle, du moins pour l'instant puisque maintenant c'était grâce à elle qu'elles ne prenaient pas trop de retard. Savannah avait bien de la chance d'avoir une collègue aussi compréhensible qu'elle, la brunette ne se sacrifiait pas uniquement parce qu'elle l'admirait et se sentait redevable de l'avoir choisi comme associée, mais aussi parce que la blondinette avait un compagnon et semblait prête à fonder une famille, ce qui n'était pas son cas alors elle la laissait vaguer à ses occupations sans lui faire le moindre reproche. Si elle continuait longtemps ainsi il était certain qu'elle allait rester célibataire encore un sacré bout de temps puisqu'elle n'avait pas suffisamment de temps libre pour faire des rencontres, elle voyait toujours les mêmes têtes... ou presque, son premier amour venait de revenir dans sa vie, chose dont elle n'avait pas besoin puisqu'elle était déjà suffisamment mouvementée. Il était loin d'occuper toutes ses pensées - encore heureux d'ailleurs - mais, ça serait mentir que de dire qu'il n'en occupait pas une seule, le revoir lui avait donné une sorte d'électrochoc puisqu'il avait ravivé plein de vieux souvenirs dont un dont elle se serait bien passée. C'était en partie pour cela qu'elle n'arrivait pas à dormir, elle faisait des cauchemars sans cesse, des cauchemars qui la réveillaient de manière brusque à chaque fois, elle n'arrivait pas à fermer les yeux après cela. Madison pensait pourtant en avoir fini pour de bon avec ses vieux démons, mais son comportement montrait tout le contraire, elle avait refait son stock de bouteilles d'alcool, il était plus rempli que jamais, étant donné qu'elle cherchait à oublier elle en buvait plus qu'à son habitude alors il y avait beaucoup de chance qu'il ne tienne que quelques semaines voir moins.
Ce matin il était hors de question d'y toucher, la dernière fois qu'elle avait trop forcé elle avait passé toute la journée sur son canapé, cette fois-ci elle ne voulait pas gâcher sa journée de repos, sa fatigue n'étant pas aussi handicapante qu'une gueule de bois alors elle se leva. Madison passa devant la chambre de son cousin, elle ouvrit doucement la porte, il dormait encore à poings fermés, à quoi pensait-elle il n'allait pas être réveillé à une heure pareille. Elle soupira, elle allait encore prendre son petit déjeuner toute seule, elle trouvait ça dommage de ne pas pouvoir le prendre avec quelqu'un alors qu'elle avait enfin un colocataire, mais elle ne voulait pas l'attendre alors elle se dirigea vers la cuisine. L'organisatrice d'événementiel s'arrêta devant son frigo, elle s'attarda sur le calendrier qui y était accroché, elle remarqua qu'à la date du jour elle avait inscrit un M, ce qui voulait dire qu'il y avait le marché aujourd'hui. Elle l'avait totalement oublié à force de ne se réveiller qu'à dix ou onze heures, mais du coup elle était contente de savoir qu'elle pourrait y aller, cela faisait bien trois mois qu'elle n'y avait pas mis les pieds il devait y a voir un tas de nouveautés. Sachant qu'elle avait de la marge, elle prit tout son temps, elle se prépara un repas bien plus copieux que ce qu'elle se faisait avant d'aller travailler, comme si cela lui ferait gagner assez de force pour tenir toute la matinée. Elle s'occupa de la vaisselle avant d'aller se rendre dans sa salle de bain. Ne se trouvant pas assez réveillée, elle se prendra une douche bien froide, cela ne lui faisait pas peur au contraire elle savait que cela avait de nombreux bienfaits, bien plus que l'eau tiède ou chaude. Une fois qu'elle se jugeait revivifiée elle s'occupa de son teint, elle s'appliqua une bonne couche de maquillage pour cacher ses cernes mais ne s'occupera pas du reste, elle ne trouvait pas cela utile de bien se farder lorsqu'elle ne travaillait pas, encore moins pour aller au marché où elle ne croisait que des personnes inconnues. Elle enfila un combishort rose framboise et une simple paire de claquettes avant de sortir de chez elle.
La demoiselle s'immobilisa une fois qu'elle se retrouva devant sa voiture, elle se mit à réfléchir, il y allait certainement avoir beaucoup de monde, il y avait fort à parier qu'elle aurait du mal à se trouver une place de stationnement alors elle fit demi-tour afin de gagner les transports en commun. Le quartier de Madison n'était pas le plus proche du marché, mais cela ne lui coutait rien de perdre une vingtaine de minutes, surtout qu'elle avait de quoi s'asseoir puisqu'il n'y avait presque personne. Une fois arrivée à destination elle tira la grimace, elle pensait faire partie des toutes premières personnes à se balader par là, mais il y avait déjà foule. Malgré tout ce n'était pas suffisant pour arrêter la brunette alors elle se fraya un chemin. Étant une fana de décoration, la demoiselle chercha principalement des stands d'artisans mais elle tomba plutôt sur des vêtements, chose qui ne l'intéressait pas puisqu'elle aimait avoir des vêtements de qualité quitte à y mettre un peu plus cher. En regardant au loin elle repéra un marchand vendant des tableaux, voyant qu'il n'y avait que deux personnes devant elle accéléra la cadence, une accélération qui ne durera pas longtemps puisqu'elle se fit heurter par quelqu'un, sûrement un petit vieux qui ne regardait pas où il mettait les pieds. Cette personne lui toucha le bras, n'aimant pas se faire toucher par des inconnus elle chercha immédiatement à la retirer avant de se retourner. « Ça va, je ne suis pas en sucre malgré ma petite taille. »Elle n'était même pas tombée par terre alors la question l'avait quelque peu agacé, elle n'aimait pas qu'on la prenne pour une pauvre petite chose fragile. Celui qui l'avait bousculé lui était loin d'être un minimoys, il était suffisamment grand pour être mannequin et en avait d'ailleurs le physique puisqu'il avait une belle gueule et une bonne musculature. Lorsqu'il lui demanda s'ils se connaissaient elle fronça des sourcils et le fixa, cela était-il une ridicule tentative de drague ? Madison s'attarda sur une de ses fossettes sur laquelle se trouvait une cicatrice pas du tout commune, un détail qui lui rafraîchit la mémoire. « Oui on s'est connus, très intimement d'ailleurs je crois. ». Elle n'avait pas franchement besoin de préciser de quelle manière ils s'étaient connus, mais elle l'avait fait, cela avait de l'importance pour elle puisque peu hommes pouvaient se targuer de l'avoir connu charnellement, encore plus en dehors d'une relation exclusive, ce qui voulait dire qu'il lui avait fait un effet bœuf, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'elle allait lui faire les yeux doux à nouveau.
Après avoir malencontreusement bousculé la personne, je me retourne vers elle et dépose ma main sur son bras. Je ne le fais pas volontairement, c'est plus un réflexe, pour m'assurer que la personne va bien. Maintenant que je lui fais face, je peux voir qu'il s'agit d'une jeune femme. Elle est brune, a les cheveux longs et est plus petite que moi. Elle me fait rapidement regretter mon geste en dégageant son bras. « Ça va, je ne suis pas en sucre malgré ma petite taille. » Je retire donc ma main pour éviter de m'en prendre une, elle ne me semble pas de super humeur. Je tente toutefois de la détendre en levant les mains en l'air, un petit sourire au coin des lèvres. Encore pardon. La jeune femme est à présent tournée vers moi, ce qui me permet de l'observer. Première chose : elle est belle, très belle. Elle possède de magnifique yeux bleus. J'évite cependant de trop la regarder. Après tout je viens de la bousculer, si en plus je la regarde comme du bétail, je risque de me retrouver avec une jolie trace de main sur la joue.
Cependant, je ne peux m'empêcher d'être troublé en la regardant. J'ai l'impression de la connaître. Je ne suis pas sûr, son visage ne me revient pas entièrement. Si c'est quelqu'un que j'ai connu il y a longtemps c'est normal, elle devait avoir changé. Cependant c'est très embêtant de ne pas savoir la situer dans ma mémoire. Je me risque donc de jouer franc jeu et lui demande si on se connaît. Ma question semble la troubler à son tour puisque je la vois froncer des sourcils et me dévisager. Face à ce comportement, je ne peux m'empêcher de sourire, dévoilant la fossette que je possède sur la joue gauche. Après quelques secondes de réflexion, la belle brune m'avoue qu'on se connaît, intimement de surcroît. J'hausse des sourcils, surpris par cette révélation. Mince, j'avais couché avec cette beauté et je ne m'en souvenais même pas ! Je devais vite retrouver la mémoire, sinon je sens qu'elle me fera regretter ce moment gênant pour nous, et insultant pour elle. J'ai beau avoir couché avec de nombreuses femmes depuis mon arrivée à Brisbane, j'ai bonne mémoire et je m'en souviendrais si c'était le cas. Ce devait donc être une ancienne conquête. Ce qui est plus problématique, si je l'ai connue dans la période où j'étais au plus bas, je n'avais pas souvent l'esprit clair et là ce sera dur de m'en souvenir... Toutefois, si c'était le cas, je n'aurais pas cette impression de déjà vu. C'est donc qu'elle s'était démarquée des autres, d'une façon ou d'une autre. Elle se pince les lèvres et je fronce des sourcils. Cette chevelure brune, ces yeux incroyablement bleu, cet air sur le visage... Soudain, le flash. Mad... Madison ? Je plisse des yeux. Si ce n'est pas elle, je risque gros. Mais j'en suis sûr, plus je la regarde et plus mes doutes s'évaporent.
Madison, ça n'a pas été l'histoire que d'un soir. Non, ça a été plusieurs moments, plusieurs fois. C'était peu de temps après Emma, je commençais à sortir du trou mais commençait à déconner d'une autre façon. Je ne buvais plus seul le soir mais sortait pour ça, et rentrais donc accompagné. Madison, c'était cette jeune fille timide, qui ne tenait pas très bien l'alcool et qui ne semblait pas dans son élément dans ces fêtes. Je l'avais remarquée rapidement, elle était différente. Mais ça n'avait pas duré, je ne pouvais pas me permettre de m'attacher à ce moment, c'était impossible. Peut-être qu'en d'autres temps, d'autres circonstances... Wow Madison, regarde-toi ! Je ne t'ai presque pas reconnue. m'exclamai-je en souriant. Elle avait changé, vraiment. Ce qui est normal, nous étions jeunes à l'époque. Maintenant elle faisait beaucoup plus mûre, femme tout simplement. Je ne pensais jamais la revoir, encore moins à Brisbane. Comment tu vas depuis le temps ? Et qu'est-ce qui t'emmène si loin de Londres ? Je suis en présence d'une personne que je connais, qui m'est familière, ce qui me met tout de suite à l'aise. Je ne suis pas du genre à me mettre des barrières dans mes relations avec les autres. Toutefois, si je garde un agréable souvenir de la jeune femme, je ne sais absolument pas ce qu'il en est de son côté. Je le saurai bien assez tôt.
Être bousculé de bon matin n'avait rien d'agréable, même si c'était plutôt prévisible puisque tout le monde n'était pas forcément bien réveillé, Madison n'était pas contente, son mécontentement avait considérablement grandit lorsqu'elle sentit la main de son bousculeur puisqu'elle avait horreur de se faire toucher par des inconnus, encore plus lorsqu'il s'agissait d'hommes. L'organisatrice d'événementiel restait sur ses gardes même si elle n'était pas censée risquer grand-chose dans un endroit aussi peuplé, il valait mieux être trop méfiante que pas assez, certains messieurs avaient la main baladeuse ou se frottait aux femmes même s'il y avait plein de monde à côté d'eux. Avant de s'excuser une deuxième fois l'homme avait levé ses deux mains et lui souriait, cela ne la détendra que de manière très légère puisque son visage resta assez fermé. Généralement lorsqu'elle se faisait bousculer elle passait vite à autre chose une fois qu'elle avait fait part de sa contrariété et reçu des excuses, mais en lui demandant s'ils se connaissaient il avait été malin puisqu'il avait réussi à garder son attention malgré que la question soit assez bateau. Le fait qu'elle ne soit pas particulièrement pressée et que son visage lui disait quelque chose y étaient aussi pour beaucoup. Ce type était bizarre, il lui avait demandé s'ils se connaissaient alors qu'il avait l'être d'être dans le flou le plus total, il n'avait pas l'air de savoir d'où il pouvait bien la connaître alors qu'elle si, preuve qu'il l'avait plus marqué qu'elle ne l'avait marqué lui. Si elle avait eu des sentiments amoureux pour lui dans le passé cela l'aurait énormément vexé, mais étant donné que dans le peu de souvenirs qui lui revenaient ce n'était que purement physique entre eux elle n'était pas touchée plus que cela par cet oubli. Enfaite elle ne pouvait même pas lui reprocher d'avoir mis du temps avant de retrouver son prénom puisqu'elle même avait du mal à retrouver le sien, comment s'appelait-il déjà ? Jonah, Jesse, Jules ? ... Elle était quasiment certaine que son prénom commençait pas un J, mais étant donné qu'elle avait des doutes elle ne préférait pas prononcer un seul prénom.« Oui c'est bien moi. » Plus elle le regardait et plus sa mémoire lui revenait, elle l'avait connu dans un moment particulier de son existence, celui de la fin de ses études et de son début de picolage, c'était sûrement pour cela qu'elle avait du mal à se souvenir de son pseudonyme, lorsqu'elle venait de commencer de boire elle perdait facilement toute sa tête. Madison la considérait comme une des périodes les plus honteuses de sa vie, elle avait donc cherchée à oublier un maximum de choses dont ses escapades nocturnes, un objectif pas tout à fait atteint puisqu'elle n'avait pas oublié avoir eu une aventure avec son interlocuteur.« Presque pas ? Pourtant on me dit souvent que j'ai toujours un visage poupin. » Il était vrai qu'elle faisait plus jeune que son âge, mais de là à dire qu'elle avait encore l'air d'être une étudiante ou pire une lycéenne il ne fallait quand même pas pousser le bouchon, d'un côté ses paroles la rassuraient puisque pour une fois elle n'avait pas l'impression de toujours ressembler à une gamine.« Toi par contre tu as pris un coup de vieux. » Ça avait l'air d'être un pic dit comme ça, mais elle rattrapa le coup :« Mais tu as vieilli en bien, les filles ça doit toujours autant y aller. »Madison n'était pas très intéressée par ce genre de détails, après tout cela ne la regardait pas alors en lui disant ceci elle ne cherchait pas à savoir s'il était volage, c'était juste une hypothèse qu'elle émettait comme ça, sans arrière-pensées. Il cherchait à savoir comment elle allait et ce qu'elle pouvait bien faire ici, elle lui répondit en toute franchise : « Je suis tout simplement venue ici pour des opportunités professionnelles... enfin pour le soleil aussi même si je ne suis pas bien bronzée pour une anglaise expatriée depuis deux ans. »Elle avait répondu à la deuxième question avant de répondre à la deuxième, mais la réponse lui paraissait évidente.« Hé bien comme tu as pu le voir il y a deux minutes je suis un peu tendue mais sinon tout va bien. »La brunette ne tenait pas à lui donner tous les détails, après tout elle n'était pas proche de lui et ne l'avait pas non plus été par le passé, s'ils l'avaient été elle se serait remémorée de son prénom tout de suite et ils auraient gardé un quelconque moyen de contact.« Et toi qu'est-ce qui t'a fait venir ici ? Tu te fais un petit tour du monde ? Tu viens draguer les petites australiennes ? Ou bien pour autre chose ? »
Lorsque je parviens à resituer la jeune femme qui me fait face dans mon passé, son prénom me revient presque immédiatement : Madison. C'est plutôt étrange, mais j'ai bonne mémoire et j'associe facilement un visage à un prénom, même plusieurs années après. Par contre, ce n'est pas la même histoire avec les noms de famille que j'ai beaucoup de mal à retenir. M'enfin, j'en suis un peu plus sûr à chaque seconde maintenant, c'est Madison qui se tient devant moi. Je bafouille son prénom, cherchant à se ce qu'elle me confirme son identité afin de lever le moindre doute qui pourrait subsister. « Oui c'est bien moi. » me confirme-t-elle. Je souris, agréablement surpris de la revoir. Non pas que nous étions particulièrement proches par le passé, mais c'est toujours plaisant de croiser une tête connue. C'est James, tu te souviens ? dis-je pour lui remémorer mon prénom. Je devine aisément que tout le monde n'a pas ma mémoire des prénoms, et qu'elle peut avoir par conséquent du mal à se souvenir du mien. Cela ne me vexe pas, je me souviens des conditions dans lesquelles nous nous fréquentions, nous n'étions jamais très frais.
Une fois les présentations faites, une nouvelle fois, je me détends et me permet d'être familier avec la jeune femme. Après tout, nous avions couché ensemble, c'est quelque chose de très intime donc ça ne servait à rien de faire les timides ni les inconnus. Je lui avoue que je ne l'avais presque pas reconnue. « Presque pas ? Pourtant on me dit souvent que j'ai toujours un visage poupin. » Je la fixe pour mieux l'observer. A mes yeux, elle est vraiment différente. Mais, peut-être est-ce dû au fait que mes souvenirs ne sont pas très précis, cela remonte à plusieurs années et nous étions toujours alcoolisés. J'hausse finalement des épaules sans répondre, je n'allais pas débattre sur mon ressenti. En face, elle me confesse que j'ai pris un coup de vieux. Aïe, dans les dents. Mais elle semble se rendre compte de sa maladresse et se rattrape en précisant que c'est positif et que je dois toujours plaire. Je souris, elle n'a pas tort. Je n'ai pas de problème c'est vrai. Je pense que toi non plus. dis-je en faisant glisser mon regard le long de son corps.
Curieux, je m'empresse de prendre de ses nouvelles. Elle m'apprend que ce sont des raisons professionnelles qui l'ont amenée à Brisbane, il y a deux ans. Je ris quand elle fait remarquer qu'elle n'est pas bronzée, ce n'est pas faux. Contrairement à moi qui ai un teint halé après à peine quelques semaines. Et le climat londonien ne te manque pas ? Tout le monde ne recherche pas forcément le soleil, et je me dis que Londres peut manquer à Madison, surtout si c'est pour le boulot qu'elle est venue et non pas par envie. « Hé bien comme tu as pu le voir il y a deux minutes je suis un peu tendue mais sinon tout va bien. » Je souris en la regardant, c'est sur que sa réaction avait été un peu excessive. Je vois ça. C'est le fait de te lever tôt pour le marché qui te met dans cet état ? demandais-je sur le ton de l'humour. « Et toi qu'est-ce qui t'a fait venir ici ? Tu te fais un petit tour du monde ? Tu viens draguer les petites australiennes ? Ou bien pour autre chose ? » me retourne-t-elle. J'hausse des sourcils, un peu surpris par le ton froid employé. Madison a l'air mal à l'aise en ma compagnie, comme si elle avait honte de ce qu'il y avait eu entre nous. A l'entendre, je vis une vie de rêve dans le monde des bisounours. Besoin de changement. Je suis venu habiter ici voilà un peu plus de deux mois maintenant. Je n'entre pas dans les détails, si je ne suis pas mal à l'aise avec elle, nous n'avons jamais été amis non plus. Et tu te plais ici ? Tu travailles dans quoi au fait ? demandais-je poliment.
L'unique enfant des MacAllister n'avait pas une mémoire de poisson rouge alors elle était un peu gênée de ne pas réussir à s'en souvenir, mais elle pensait que c'était normal avec une vie comme la sienne de ne pas se souvenir de tous les prénoms, après tout elle rencontrait énormément de monde en travaillant dans l'événementiel, elle voyait de nouvelles têtes toutes les semaines, sans compter qu'en plus de ça elle était quelqu'un d'assez social alors elle faisait également pas mal de rencontres en dehors de son travail. En réalité elle essayait juste de se convaincre que c'était normal, elle se cherchait un tas d'excuses pour expliquer qu'elle ne s'en souvienne pas, cela la rendait moins... honteuse en quelque sorte. Si James ne s'était pas souvenu de comment elle s'appelait cela lui aurait enlevé une épine du pied mais, étant donné qu'il avait réussi à coller un nom à son visage c'était embêtant. Fort heureusement il avait compris qu'elle ne s'en souvenait pas alors il lui rafraîchit la mémoire : « Oui ! Heureusement que le deuxième James que je connais ne te ressemble pas ou je finirais par m'embrouiller. »Enfaite avec Jamie elle en connaissait trois mais comme il ne se faisait jamais appeler de cette manière ce n'était pas un soucis. L'autre James quant à lui elle ne le croisait plus puisqu'il s'agissait du compagnon de son ancienne associée, enfin elle pensait toujours qu'il était son compagnon, mais si ça se trouve ils n'étaient même plus ensemble à l'heure qu'il était.
La conversation avait dérivé sur leurs physiques, c'était drôle de les entendre puisqu'on avait l'impression qu'ils ne s'étaient pas vus depuis une quinzaine d'années voir plus, alors que cela devait faire cinq ou six ans tout au plus, ils n'avaient donc pas tant changés que cela, le visage de Madison avait quelque peu muri, ses cheveux étaient juste un peu plus foncés qu'avant tandis que son corps était resté le même, elle était toujours petite et frêle à son plus grand désarroi. Lorsqu'elle avait rencontré James pour la première fois elle n'avait pas compris pourquoi il s'était intéressé à elle, elle était loin de se considérer comme une fille à tomber par terre, la seule chose dont elle était fière c'était la couleur de ses yeux et sa bouche et puis c'est tout, sinon elle se considérait banale. Il fallait croire qu'elle n'était pas si commune que cela puisqu'elle avait attiré l'attention d'un homme grand, musclé, brun aux yeux bleus, le cliché même de l'homme physiquement parfait selon les médias, c'était plutôt impressionnant au début elle était à la limite de penser qu'il se foutait d'elle mais pas du tout, il l'avait mis dans son lit et encore plus étonnant il l'avait fait plusieurs fois au lieu de la jeter comme une vieille chaussette le lendemain matin de la première fois. Aujourd'hui elle n'était plus intimidée par le bel étalon, elle avait gagné suffisamment d'expérience en matière d'hommes pour ne plus avoir à l'être. Elle voyait clairement dans son regard qu'elle lui plaisait encore, il confirma ce qu'elle pensait en lui disant qu'elle ne devait pas non plus avoir de problèmes avec le sexe opposé, ahh s'il savait à quel point elle pouvait s'en foutre d'être aux goûts des hommes, tout ce qu'elle voulait c'était plaire à un seul : Julian.« Si des problèmes j'en ai, mais pas à cause de ça... »Madison ne savait pas pourquoi elle avait fait cette petite confidence, mais il était trop tard pour revenir sur ses propos, de toute façon elle n'avait pas précisé la nature des problèmes alors ce n'était pas si grave que cela.
Contrairement à elle son interlocuteur était parfaitement à l'aise, il rigolait à cause de ce qu'elle avait dit sur son absence de bronzage, il lui demanda si le climat londonien lui manquait, drôle de question. « Non du tout, je préfère mourir de soif ici plutôt que de me retrouver sous la pluie... La seule chose que je regrette c'est de pouvoir tomber sur les bébêtes les plus horribles du monde, toutes ces grosses araignées beuurk... dès qu'il y a une pluie d'araignée je m'enferme à double tour chez moi. »Avant d'emménager sur le territoire australien elle ne savait pas que ce genre de phénomène existait, même dans ses pires cauchemars elle ne se serait jamais imaginée que le pire des insectes migrait avec la technique dite de la " montgolfière ", une technique qui consistait à faire tourner des plusieurs fils de soie en même temps, afin de déployer et former un parachute triangulaire, ensuite le vent se chargeait de les transporter sur plusieurs kilomètres avant qu'elles ne tombent au sol, dans certains endroits cela donnait l'impression que le sol était recouvert de neige, une illusion des plus diaboliques puisqu'on ne s'attendait pas à voir des groupes d'arachnides courir partout une fois qu'on y mettait les pieds, rien que d'y penser cela lui donnait des frissons.« Un peu je n'ai jamais été une lève-tôt. » Il avait dû l'oublier depuis le temps, mais à chaque fois elle trainait toujours dans son lit, il fallait qu'il la réveille s'il voulait avoir son appartement pour lui tout seul ou sinon il pouvait se la coltiner jusqu'à midi, chose qui n'était pas toujours des plus désagréables puisqu'ils leur arrivaient de se lancer dans une deuxième partie de jambes en l'air le matin. James ne s'étalera pas sur la raison de sa venue ici, il se contentera de lui dire qu'il avait besoin de changement, mais elle s'y attendait.« D'accord, enfaite moi aussi je suis plutôt nouvelle à Brisbane je ne suis dans cette ville que depuis janvier, on m'avait proposé un poste très intéressant c'est pour ça que j'ai emménagé ici, à la base j'étais plutôt à Sydney. » Les deux jeunes gens continuèrent d'échanger des banalités, chose qui l'arrangeait puisqu'elle n'avait pas envie s'ils se remémorent les détails de leurs ébats.« Oui je me plais ici les affaires marchent plutôt bien, je travaille dans l'événementiel, ma boîte est spécialisée dans le mariage mais je fais de tout et toi tu fais quoi de beau ? »
La belle brune qui me fait face ne semble pas très à l'aise de me revoir, alors que moi je suis assez content. Serait-ce à cause de la relation intime que nous avions ? Peut-être n'est-elle pas très fière d'avoir vécu ainsi parle passé. C'est compréhensible. Moi, j'ai toujours ce train de vie et il me convient parfaitement. Pourquoi avoir honte de simplement profiter de la vie et de ses plaisirs ? Ou alors son malaise serait lié à mon prénom qu'elle aurait oublié ? Car si moi je l'ai appelée par son prénom, elle n'en a pas fait de même. Au cas où, je le lui rappelle. Cela semble marcher puisque j'ai l'impression qu'elle se détend un peu, est moins gênée. Mais peut-être que tout cela ne se passe que dans ma tête, je prends trop de temps à analyser les gens et leur comportement. C'est un des effets de mon métier, à force de croiser du monde, on apprend à les juger au premier regard, savoir si ce sont des menteurs, des intéressés, des gens honnêtes, etc. « Oui ! Heureusement que le deuxième James que je connais ne te ressemble pas ou je finirais par m'embrouiller. » Je ne sais pas comment prendre ce qu'elle vient de dire, parle-t-elle de notre différence physique ou de caractère ? Et est-ce une sorte de reproche ou une simple constatation ? M'enfin, ça ne sert à rien de se prendre la tête pour ce genre de chose, je pense surtout que sa phrase est maladroitement formulée. Ne perdant pas de mon assurance, je décide de le prendre avec humour. Je suis le plus beau, c'est ça ? dis-je malicieusement. Que ce soit à Londres ou ici à Brisbane, je n'ai encore jamais connu d'autre James donc je ne vois absolument pas de qui elle peut bien parler.
Nous arrivons à parler de nos physiques. Si je lui fais remarquer qu'elle a changé, ce qu'elle contredit, elle est la première à me complimenter en me disant cash que ce doit être facile avec les filles. Je suis un peu surpris par cette franchise qui contraste avec sa gêne d'il y a quelques minutes. Toutefois, elle n'a pas tort. Je n'ai aucun problème avec les filles. Ce n'est même pas n'avoir aucun problème, j'ai en fait des facilités. Quelques regards, quelques sourires, les bons mots et je finis la nuit en bonne compagnie. Je ne compte plus mes conquêtes et il m'est déjà arrivé de voir une fille différente chaque jour. Cet aspect de ma vie ne me gêne pas, et je confirme les propos de Madison. Charmeur, je lui retourne le compliment en ne me gênant pas de la déshabiller du regard. Madison est une très jolie femme, même si je suis persuadé que ce n'est pas le genre à utiliser de son physique. Et pourtant, elle pourrait. Ce qui attire tout de suite ce sont ses magnifiques yeux bleus, et puis il y a sa peau laiteuse, son grand sourire, son corps bien proportionné. Sa petite taille fait aussi partie de son charme, lui ajoutant un côté frêle très plaisant pour un homme. Comme réponse, la jeune femme m'avoue que si elle a des problèmes avec la gente masculine, même s'ils ne sont pas causés par son physique. J'hausse des sourcils de surprise, pourquoi cette confidence ? J'espère que ça s'arrangera alors. répondis-je banalement, après tout je ne sais rien d'elle.
Retrouvailles obligent, nous en venons à prendre des nouvelles l'un de l'autre. Je suis le premier à le faire en lui demandant si Londres ne lui manque pas, ni son climat. « Non du tout, je préfère mourir de soif ici plutôt que de me retrouver sous la pluie... La seule chose que je regrette c'est de pouvoir tomber sur les bébêtes les plus horribles du monde, toutes ces grosses araignées beuurk... dès qu'il y a une pluie d'araignée je m'enferme à double tour chez moi. » Ne m'en parle pas, j'en ai fais des cauchemars. lui dis-je en frissonnant de tout mon corps. Les araignées... Ces putains de bestioles immondes, elles sont mon pire cauchemar. Il y avait eu une pluie d'araignée peu avant mon arrivée et j'avais remercié Dieu de m'avoir épargner cette épreuve, je suis sûr que sinon je ne serais plus de ce monde à l'heure actuelle. Je demande ensuite à la jeune femme si c'est l'heure avancée de la journée qui la tend à ce point, ce qu'elle confirme. En y réfléchissant, cela ne m'étonne qu'à moitié. Madison était du genre à traîner au lit encore et encore les matins que nous passions ensemble, ce qui n'était pas très grave puisque nous trouvions toujours des façons très agréables d'en profiter. « D'accord, enfaite moi aussi je suis plutôt nouvelle à Brisbane je ne suis dans cette ville que depuis janvier, on m'avait proposé un poste très intéressant c'est pour ça que j'ai emménagé ici, à la base j'étais plutôt à Sydney. Oui je me plais ici les affaires marchent plutôt bien, je travaille dans l'événementiel, ma boîte est spécialisée dans le mariage mais je fais de tout et toi tu fais quoi de beau ?» Je l'écoute attentivement pendant qu'elle m'explique un peu plus ce qu'elle fait depuis qu'elle est à Brisbane. Enfin, en Australie puisque j'apprends qu'elle a d'abord été à Sydney. Je suis content pour toi alors si ça marche bien. dis-je sincèrement. L'avoir perdu de vue pendant des années ne m'empêchait pas de l'apprécier et de vouloir sa réussite. Je n'ai jamais été à Sydney, mais j'aimerais bien visiter cette ville une fois. Moi je suis mannequin, ça a bien marché pour moi depuis notre rencontre. Je lui souris. Lorsque nous nous sommes connus, je commençais à peine ma carrière et puis que dans ce métier rien n'est assuré, ce n'était pas sûr que je réussisse. Et pourtant, plusieurs années après, je le suis toujours.
Mon portable sonne et nous interrompt. Je le prends en main et remarque que c'est mon agent. Je regarde Madison avec un sourire désolé. En parlant de boulot... Désolé, je dois le prendre. m'excusais-je avant de décrocher. L'appel ne dure pas très longtemps, juste assez pour que mon agent m'apprenne qu'il venait d'arriver en Australie pour m'annoncer une nouvelle, et qu'il était bientôt chez moi. Je raccroche en soupirant, il ne me lâche jamais celui-là. Je suis désolé Madison mais le devoir m'appelle. annonçais-je en gardant le sourire. Ça m'a fait plaisir de te revoir. Peut-être qu'on pourrait boire un café ensemble à l'occasion ? proposais-je sincèrement. Peut-être que notre rencontre ici n'est pas entièrement le fruit du hasard, et qu'après avoir brûlé les étapes en devenant tout de suite des amants, nous pourrions à présent apprendre à devenir des amis.
La pression sociale était quelque chose de très puissant, elle affectait un grand nombre de femmes dont Madison, même si elle ne voulait pas se l'avouer puisqu'elle était contre tout ce que la société dictait à la gente féminine en général. Ayant eu peur d'avoir l'air d'une traînée, elle n'avait jamais parlé de James à son entourage, parce qu'elle savait que si elle l'aurait fait ils auraient cherché à avoir plus de précisions sur les rapports qu'elle entretenait avec lui et donc qu'elle aurait dû mentir. Pourtant l'organisatrice d'événementiel n'avait pas des amis du genre moyenâgeux, ils auraient pu tout à fait comprendre que cette année là elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec une énième relation sérieuse, qu'elle ne voulait pas s'attacher pour éviter d'avoir une nouvelle déception. La brunette se doutait que son interlocuteur n'avait aucunement honte de son passé puisqu'il ne s'était jamais caché d'être un don juan, il ne lui avait jamais fait miroiter des choses et c'était aussi pour cela qu'elle l'appréciait à l'époque, il ne lui avait pas fait une seule promesse, tout était limpide entre eux. En y repensant c'était le seul homme avec qui c'était aussi clair, honnête, mais même si elle avait fortement apprécié cette sincérité elle n'avait pas cherché à rester en contact avec lui, lui non plus. Peut-être que le destin voulait leur donner une seconde chance, la possibilité d'être amis, mais pour l'instant cela semblait compliqué puisqu'elle n'était même pas fichue de se souvenir de son prénom. Elle venait de lui parler des autres James qu'elle connaissait, qu'elle allait finir par s'embrouiller avec tous ces James dans la même ville, il en profita pour lui demander s'il était le plus beau d'entre eux. Madison eut un sourire en coin. « Oui tu es le plus beau d'entre eux. »Si Jamie l'avait entendu il se serait vexé à coup sûr. Cette réponse n'était pas une tentative de drague, même si ça en avait vachement l'air, c'était juste celle d'une femme qui répondait honnêtement à la question qu'on venait de lui poser rien de plus. Lorsque l'unique enfant des MacAllister pu voir la surprise de James, elle se rendit compte à quel point sa confidence avait l'air... étrange, lorsqu'ils étaient à Londres elle ne lui en faisait jamais et puis là, maintenant qu'ils sont presque des étrangers elle lui balance qu'elle a des soucis avec les hommes. Il y avait des jours comme celui-ci où elle n'agissait pas de manière très logique. « L'avenir réserve toujours des surprises. » C'est sur cette phrase qu'elle clôtura la conversation concernant le sexe opposé.
Entre européens venant de se retrouver il était quasiment obligatoire qu'ils parlent de la différence entre leurs régions d'origines et l'Australie, pour Madison la différence la plus notable concernait les bestioles, celles d'Angleterre lui paraissaient bien plus gentilles et mignonnes maintenant qu'elle était en Océanie. James avait l'air d'avoir le même avis qu'elle puisqu'il lui aussi faisait des cauchemars à cause des araignées. « D'accord oublions leurs existences. » Elle n'allait pas s'attarder là-dessus, elle en avait déjà trop parlé à son goût. Il lui disait qu'il était content que ses affaires marchent bien, qu'il n'avait jamais été à Sydney, mais qu'il aimerait bien visiter cette ville et qu'il était mannequin.« En tant que mannequin tu dois beaucoup bouger petit veinard, tu ne devrais pas tarder à découvrir Sydney je pense. » Madison disait cela alors qu'elle trouvait ce métier particulièrement vide et sans intérêt, poser tel une poupée de cire devant des objectifs ce n'était pas du tout intéressant à ses yeux, cela n'apportait aucune excitation ni l'impression d'avoir été utile, d'avoir rendu service à des gens, c'était trop superficiel, mais du moment que cela plaisait à son interlocuteur c'était le principal.« Tant mieux si ça marche pour toi, j'espère que cela durera, c'est tellement éphémère comme travail... et il ne permet pas de travailler toute la vie. »Madison pensait que les mannequins étaient des êtres jetables, que dès le premier cheveu blanc et la première ride ils étaient considérés comme périmes par leurs employeurs, il valait mieux que le beau brun ait une option de secours mais il n'était pas bête il devait déjà en avoir une. Le portable de James se mit à sonner, dès la première intonation la brunette se dit que cela signait la fin de leur entrevue et elle n'avait pas tort puisqu'il finira par lui dire qu'il devait s'en aller. Avant de partir il lui dit qu'ils pourraient peut-être se boire un café, sûrement par politesse plutôt que par réelle envie de la revoir. Elle haussa des épaules.« Oui pourquoi pas, on aura sûrement l'occasion de se recroiser de toute façon. Aurevoir James. » Une fois qu'il s'éclipsa elle reprit aussitôt ses emplettes, à force de lui parler elle n'avait même pas encore regarder les tableaux qui lui avaient tapé dans l'œil, heureusement qu'ils étaient encore là.
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