Le nouveau spectacle de la compagnie était enfin en marche. Les premières représentations avaient eu lieu et le travail de tous les employés était triplé. Sky, elle, n'était qu'une stagiaire parmi tant d'autres, une jeune femme qui assistait le professionnel du son avant et pendant la représentation des comédiens. Cela ne l'empêchait pas de courir à droite à gauche pour répondre aux requêtes des uns et des autres et d'être tout aussi fatiguée que le reste des personnes qui traînaient au théâtre jusqu'à des heures indécentes. Ce soir-là, il y avait encore eu une sacrée ferveur autour du show et pas mal de danseurs étaient partis tôt après le final parce que la fatigue se faisait ressentir, déjà. Sky, elle, aidait à ranger dans les coulisses parce qu'elle était payée pour faire un peu tout ce que d'autres ne faisaient pas et même si ça l'emmerdait pas mal, elle savait que c'était important pour sa carrière de se montrer docile et appliquée... Tout ce qu'elle n'était pas sur le papier, forcément. Reed était plutôt un véritable ouragan, toujours enragée et prête à détruire les faces de gens qui faisaient preuve de condescendance envers elle, ou bien le sexe féminin en règle générale. Au moins, là, il n'y avait plus grand monde puisqu'ils avaient tous vite déguerpi et Sky se croyait seule à nettoyer le reste du bordel foutu par les comédiens dans les loges. Elle aurait pu sursauter au moment où elle entendit du bruit derrière elle. Elle se retourna vivement et aperçut Lizzie qui traînait des costumes sous le bras et bien vite, Reed vint à son secours avant qu'elle ne finisse par terre avec tout un tas de paillettes sur la joue. Sky refusait catégoriquement qu'il arrive quelque chose d'aussi honteux à une jolie femme comme Potter. Elle la regardait, souvent, parce qu'on ne pouvait pas passer à côté d'une brune fougueuse comme elle, de ses yeux pétillants et de ses courbes désirables. Alors, oui, Sky se rinçait l'oeil quand elle passait à côté d'elle, question de principe et puis, elle ne s'empêchait jamais de lui faire un ou deux compliments, en attendant que la brune réponde à ses avances. Ce n'était pas une envie de finir avec elle ou quoi, avec Skylar, il était plutôt question de prendre du bon temps vu la peur terrible qu'elle vouait à l'amour mais peut être qu'elle était du même bord qu'elle... Peut être qu'elle aurait envie de s'amuser, qui sait. "Porter tout ça toute seule? Tu veux te ruiner ton corps de rêve, Lizzie? Faut pas déconner avec ça, donne moi ça et je vais t'aider à ranger ça sur les portants!" Elle attrapa une bonne moitié du fardeau et se dirigea vers le fond des loges pour remettre en place les costumes, en souriant à sa camarade d'infortune de la soirée. "Je pensais que tu serais déjà partie et que j'étais seule à remettre en place tout ce cirque là. Pas de plan pour la fin de soirée, alors?" Forcément, ça l'intéressait et Sky ne le cachait pas vraiment en s'adossant à un mur avoisinant, ses yeux noirs portés sur la silhouette de Potter. Avec elle, il n'y avait jamais autre chose que de la franchise, et pas mal de débordements. Clairement.

Le rythme est frénétique en ce moment. Charles beugle à tout va, les comédiens courent dans tous les sens et le pauvre petit personnel du théâtre n’en peut déjà plus. Tout le monde met du cœur dans son ouvrage et même dans celui du voisin. C’est en tout cas ce que Lizzie tente de faire. Elle est à la fois l’habilleuse, la psychologue, celle qui essaie de détendre les nerfs. On passe entre ses doigts pour changer de peau, changer de costume et il faut rapide, agile et ne pas se laisser perturber par autre chose. Et pourtant, la jeune femme essaie toujours d’avoir une parole d’encouragement ou d’apaisement quand il le faut. Même si franchement, elle donnerait tout pour être à leur place. Même en simple figurante. Juste apparaitre dans le décor, ça serait déjà énorme. Mon dieu qu’elle est ridicule. Elizabeth n’a pas réfléchi à deux fois quand elle a vu l’annonce en début d’année. Et parfois, elle se dit qu’elle aurait dû. Faire travailler ses neurones. Non, elle n’a pas su faire et elle s’en mord les doigts quand elle rentre à la colocation. Est-ce qu’elle avait espéré que ça lui fasse bouger le cul ? En tout cas, ça n’a pas l’air de fonctionner pour l’instant. Elle n’est qu’une lâche, de toute façon. Elle a beau faire le tour du monde trois fois, visiter les coins les plus dangereux, les plus reculés, les plus étranges, elle restera lâche. Baisser les bras parce qu’elle a peur, parce qu’elle ne sait pas si elle est vraiment faite pour ça. Le spectacle, les lumières. C’est tellement loin derrière elle. Et pourtant, Lizzie jouit encore d’une certaine notoriété en mère patrie. On peut remercier les réseaux sociaux et son habilité à se cacher derrière un écran digital pour avoir un semblant de vie. Pas que Lizzie en vient à se plaindre de son existence. Mais il y a toujours un goût d’amertume qui se planque sur sa langue et qui a dû mal à passer dans la gorge. Mais la jeune femme a la capacité automatique de toujours savoir sourire, de tout cacher derrière un visage doux et rassurant. Parce que même si elle est lâche, elle n’en reste pas moins une bonne comédienne.

Et donc ce soir, comme tous les autres soirs, quand le calme revient dans les locaux et que tout est sens dessus dessous, Lizzie se cale deux minutes dans la loge des costumes, juste le temps de boire son thé fumant en tenant son mug de façon crispée. Comme à chaque fois, elle ne s’habitue pas au stress et à l’énergie que tout ce bazar provoque. Mais elle doit être un peu masochiste car non, elle ne changera pas de travail demain. A vrai dire, le concept du mot travail lui était encore étranger en début d’année. Alors Lizzie se réconforte en se disant que ça doit être ça. Elle n’est juste pas encore habituée au rythme des représentations – qui viennent tout juste de commencer. Le thé, c’est le moyen le plus sain qu’elle a pour se recomposer. Parce que sinon, elle se ferait bien un petit joint s’il n’y avait pas un risque de déclencher l’alarme incendie. C’est dans un effort surhumain que Lizzie finit par se lever sur deux cannes peu certaines pour aller chercher les vêtements et autres accessoires qui trainent ici et là. Elle n’aime vraiment pas cette sensation d’être au deuxième plan. Celle qui range tout, celle qu’on ne voit pas, celle qui n’a pas d’importance. Lizzie attrape les vêtements qui se trouvent dans son passage sans prendre soin de les accorder ensemble. Elle le fera demain. Ou plus tard. Quand elle aura dormi. Parce qu’elle est claquée. « Porter tout ça toute seule? Tu veux te ruiner ton corps de rêve, Lizzie? Faut pas déconner avec ça, donne moi ça et je vais t'aider à ranger ça sur les portants! » Mmh ? Lizzie tourne la tête sur le côté pour voir une crinière brune lui prendre la moitié de ce qu’elle porte dans les bras. « Je pensais que tu serais déjà partie et que j'étais seule à remettre en place tout ce cirque là. Pas de plan pour la fin de soirée, alors? » La jeune Potter suit Sky – bénit soit-elle – vers mes loges en souriant légèrement. Elle pose les vêtements qui lui restaient dans les bras avant de se tourner vers la plus jeune. « Ce n’est pas quelques bouts de tissu qui vont abîmer la marchandise mais c’est gentil de t’en inquiéter. », dit-elle en faisant un sourire de coin avant de foutre ses mains dans les poches arrière de son jean. « Tout le monde vient pour le fun mais ne reste jamais pour le rangement, je ne comprendrai jamais. » Evidemment qu’elle comprend totalement. Ils n’ont pas le temps de penser à ranger, remettre à la place les choses. Mais donner un petit coup de main en fin de soirée, ce n’est pas de refus. « Si, le plan merveilleux de rejoindre mon lit tout en espérant que ma coloc ne se décide pas à foutre un boucan monstre dans l’appart. » Parce qu’avec Remi, on ne sait jamais à quoi s’attendre. « Et toi, alors ? Me dis pas que t’as rien d’autre à faire de ta soirée que du rangement parce que ça serait triste à mourir. » Parce que Sky est bien plus jeune, qu’elle est mignonne et qu’elle a un tempérament qui devrait l’amener à faire autre chose que du ménage. Autant dire que Lizzie ne s’était pas attendue à la voir elle trainer encore ses pattes à cette heure-ci. « Ou alors t’es tellement dévouée à ton job que tu dors ici… C’est ton secret, c’est ça ? »

Ça l'emmerdait d'être là, pour changer. A la base, Sky était présente pour travailler sur le son, pas sur la remise en place des décors et des costumes une fois que tout le monde était parti à la buvette du coin pour se prendre une bonne cuite avant de recommencer le spectacle le lendemain. Heureusement pour la troupe, il y avait des courageux pour ranger tout ce bordel quand une flemme généralisée se faisait ressentir. En l'occurrence, il n'y en avait que deux. Lizzie et Sky. Apparemment, aucune d'elles n'avait eu envie de rejoindre la compagnie pour fêter les premières réussies mais la jeune Reed ne se sentait pas suffisamment légitime dans son rôle de stagiaire pour oser se taper l'incruste dans ce genre d'événements. Non, il valait mieux se la jouer profil bas et ne pas s'enfler les verres de vodka devant le big boss ou les danseurs. Après tout, elle avait une réputation de jeune femme sage et innocente à préserver, le cliché typique de la stagiaire en fait. Pas la peine de préciser que ça la faisait chier de paraître gentille quand elle avait juste envie de faire un "fuck" à tout ce beau monde pour calmer leur joie parce qu'il ne fallait pas déconner non plus, il y en avait quelques uns qui pétaient sévèrement plus haut que leur cul. C'était le prix de la notoriété, qu'on lui avait, mais Sky, elle, s'en foutait pas mal de la gloire et des paillettes sur une scène. Elle voulait juste briller derrière des platines, dans un studio mais pour ça, il fallait qu'elle prenne son mal en patience et qu'elle se mette des paillettes plein la gueule en passant le balai sur les estrades. Joie et bonheur dans son coeur. Heureusement, tout n'était pas noir -enfin, presque parce qu'elle luttait pour voir ce qu'elle faisait de manière générale-, il y avait Lizzie dans le coin et elle était vite venue l'aider. On ne laissait pas une fille comme elle dans la panade parce qu'elle en jetait la brune, elle avait tout pour elle et Sky ne pouvait qu'admirer. Sagement ou presque. "Ton dos? T'as pensé à ton dos? Ça fait partie de la marchandise ça, bêta!" Non, on n'abîmait pas Potter. Elle était douce, elle était généreuse et elle était douée, enfin bon, on avait compris Sky la trouvait canon, si on voulait résumé le plus fidèlement possible sauf qu'elle n'allait pas l'aborder en mode "bon, ok, meuf, t'es bonne, on baise?", elle avait tout de même des limites et un minimum de bienséance... Même si ça ne se voyait pas la plupart du temps. "Oh moi, si, les gens sont des connards égoïstes en fait." Toujours aussi philanthrope, on n'allait pas la changer. "Ca a l'air sympa comme plan, tu m'invites?" Elle n'allait pas lui faire un clin d'oeil en plus, hein? Merde, aucune idée, Sky abusait parfois. "Je sais pas trop, j'avais pas spécialement envie de rejoindre les autres flambés du cerveau qui ont rien branlé pour nous aider mais j'avais pas envie non plus d'aller me coucher alors..." Ne pas finir ses phrases, ça aussi, c'était sympa, tiens. "Ouais, en fait, c'est ça mon secret, je dors dans ton armoire à costumes, trop confortable!" Elle se mettait à rire et merde, reprends toi Reed ou ça allait être moche. "Du coup, tu veux faire un truc ou bien? Ce que tu veux!" Boire un verre, fumer un joint, manger des sushis ou des algues, ouais, n'importe quoi parce que Sky avait juste envie de passer un petit moment avec Lizzie. Elle n'en demandait pas des masses, finalement.

« Ton dos? T'as pensé à ton dos? Ça fait partie de la marchandise ça, bêta! » Lizzie lâche un rire franc devant le commentaire de Sky. « Je suis bonne à foutre à la poubelle, déjà, t’imagines pas. Alors un peu plus ou un peu moins. » Puis elle rajoute, l’œil brillant et amusé. « Il faudrait que j’arrête les activités nocturnes. Ça me fout dans des mauvaises positions. » Parce que Lizzie a deux yeux et qu’elle voit parfaitement bien comment Sky la traite – la regarde ? Peut-être. Il faut dire que la jeune métisse ne passe pas inaperçue. D’abord, elle n’a pas l’air d’avoir sa langue de sa poche. Clairement, il y a des éclairs de tempête qui brûlent derrière son regard sombre et Lizzie la soupçonne fortement de se retenir avec force et vigueur dans le théâtre. Ensuite, elle est jeune mais déjà le physique d’une grande – si ça a du sens. Encore une fois, Lizzie ne fait que constater que Sky doit en faire tourner, des yeux. D’ailleurs, les siens ne lésinent pas sur l’observation de ses jambes, scandaleusement longues et absolument magnifiques. Et puis, Sky dénote surtout par ses mordants, ses répliques qui peuvent foutre mal à l’aise n’importe qui pour le peu qu’on ne soit pas au courant de son caractère ni de sa façon d’être. Si Lizzie en a été un peu déstabilisé au début, elle s’y est vite faite. Avoir une colocataire comme Remi a dû l’aider pour ce genre de situation. Aussi improbable qu’imprévisible. Potter semble être parée à toutes les possibilités qui lui tomberont sur la tête.

« Oh moi, si, les gens sont des connards égoïstes en fait. » Lizzie arque un sourcil mais dans le fond, est-ce qu’elle est vraiment surprise par cette réplique provenant de sa jeune collègue ? Il faut croire que non puisque la jeune femme hausse les épaules en secouant la tête. « Pour le coup, je suis d’accord. Mais s’il te plait, ne me dis pas que c’est ton idée déjà préconçue de l’espèce humaine. Parce que c’est lugubre comme vision du monde. » Pour avoir pas mal voyagé, Lizzie sait que l’humain peut être surprenant. Mais pour avoir aussi côtoyé le monde des paillettes sans jamais vraiment l’abandonner, elle sait aussi que la vision de Sky n’en est pas loin. « Mais si tu comptes taffer dans ce type de milieu, vas falloir t’y faire, ma belle. » Crois-en l'expérience.

« Ça a l'air sympa comme plan, tu m'invites ? » Lizzie croise les bras tout en levant ses sourcils, une expression songeuse au visage. « Ça dépend. J’ai quoi en retour ? Parce que j’ai une coloc à faire bouger du loft pour éviter d’avoir une crise sur les bras et c’est un tel risque qui me faut une compensation pour ça. » Même si franchement, Potter sait qu’elle n’aurait qu’à battre des yeux et insister un peu plus fermement à Remi pour qu’elle déguerpisse et lui laisse les lieux vides pendant quelques heures. Pas qu’elle a des arrière-pensées, mais juste parce qu’elle ne préfère pas imposer une collègue à sa colocataire – si tu le dis. Sky lui confie ne pas être très motivée d’aller rejoindre les autres qui les ont salement abandonnées et Lizzie lui donne raison. De toute façon, elle a eu son quota de monde et de bruit pour le reste de la soirée. Sociabiliser avec autant de personnes est clairement au-dessus de ses forces. « C’est toi qui fout en l’air mes plumes alors ! Et t’y as jamais vu Narnia en rentrant dedans ? » Ne la jugez pas, elle ne peut pas s’en empêcher.  « Du coup, tu veux faire un truc ou bien? Ce que tu veux! » Du coup, le plan initial de retrouver son lit est repoussé de quelques minutes – heures ? Sa mine songeuse revient en force avant d’avoir l’œil qui brille. « Un petit tour sur le toit du théâtre, ça te dit ? Je sais pas si t’y as déjà été mais parait qu’y a une vue imprenable de là-haut. J’aimerai bien y aller. Dommage que j’ai pas mon appareil sur moi. » La dernière phrase est plus pour elle-même qu’autre chose alors qu’elle se tâte les poches – bien sûr, comme si une caméra peut y être rangée ici. Mais Lizzie sort autre chose à la place, un petit sachet, qui prend moins de place mais qui rend un peu plus léger. « Et j’ai de quoi détendre les nerfs après cette soirée intense. » Franchement, ce n’est pas Sky qui va dire non, quand même.

Certaines personnes étaient juste nées pour briller et aux yeux de Sky, Lizzie faisait définitivement partie de cette catégorie de personnes. Elle avait un truc en plus, le fameux truc qui changeait tout et qui pouvait rendre les gens dingues en un clin d'oeil. Pas étonnant donc que Reed ait le béguin pour la brune aux yeux ébène, elle avait bien trop d'atouts pour qu'elle passe à côté. Sky était humaine après tout et quand elle voyait une fille bien gaulée, elle la matait de A à Z, avec le peu d'yeux en état de marche qui lui restait. Merde, elle espérait ne pas perdre ce plaisir de sentir son coeur qui battait en remarquant un postérieur bien armé ou un regard expressif. Reed en perdrait son intérêt de vivre mais elle n'avait clairement pas envie de penser à ça, là, tout de suite. Elle voulait juste profiter du fait qu'elle était seule avec Lizzie, sans qu'il y ait une cohue autour d'elles pour une fois. Personne pour leur hurler dessus en leur disant de se bouger le cul pour les costumes et la musique du deuxième acte, autant dire que c'était appréciable. En plus, Lizzie en jouait un peu de leur face à face, comme si elle savait que Sky avait envie de se la faire. Bon, elle ne le cachait pas des masses et Reed n'avait jamais été du genre discrète quand une nana lui plaisait mais Potter avait pourtant l'air d'être le genre de filles qui ne captaient pas forcément les regards qu'on portait sur elle, c'était certainement dû au fait qu'elle avait été une célébrité pendant pas mal d'années. On s'habituait au regard d'autrui, sûrement, ce que Sky n'arriverait certainement jamais à faire. "T'entendre dire ça à même pas trente ans, tu m'attristes... Ah ouais, quelles positions te mettent aussi mal à l'aise? Faudra que tu me montres ça pour que j'évite de me bousiller le dos moi aussi." Ou juste parce que ça la tentait bien elle aussi les activités nocturnes que la brune pouvait suggérer. Là, clairement, elle manquait de subtilité mais peu importait au fond. Elle était jeune, elle avait envie de s'éclater et Lizzie était réceptive en plus d'être drôle et jolie, que demander de plus? Peut être à ce que le bordel dans les coulisses se range tout seul cela dit, mais là, c'était sûrement trop demandé. Sky, au fond, en avait rien à foutre des décors qui traînaient, ça leur apprendra à tous ces cons à ne pas ranger leur barda avant d'aller picoler. Elle aussi, elle avait envie de profiter de sa soirée, avec Potter de préférence. "Tu savais pas que j'étais lugubre à souhait? Non, mais je sais, je m'habitue, ça se voit parce que j'ai encore envoyé chier personne dans le coin, comme quoi tu vois..." Fait avéré. Sky prenait énormément sur elle pour ne pas exploser et ce n'était pas facile tous les jours pour elle. La métisse avait toujours eu ce caractère explosif et elle détestait qu'on la commande. Néanmoins, elle écoutait son maître de stage sans rechigner, peu importe le nombre d'insultes qui virevoltaient au fond de son esprit dans le même temps. Enfin, là, tout de suite, rien de tout ça. Elle souriait comme une niaise en entendant la réponse de Lizzie face à sa proposition de continuer leur soirée toutes les deux. Le jeu était lancée et Reed adorait ça, bordel. "Un massage? Faut bien qu'on s'occupe de ton dos." Ce n'était pas une légende, les messages dérapaient toujours, non? Enfin, l'image qu'avait Sky, c'était celle-là, allez savoir où était la vérité. "Jamais, c'est décevant... Enfin, juste un peu parce que c'est un peu cool de sentir ton parfum avant de s'endormir dans les paillettes." La vieille drague, putain, honteux, mais bon Lizzie envisageait tout de même qu'elles aillent se promener sur le toit du théâtre donc, c'était plus ou moins déjà oublié. Good. "Ouhh, mais c'est la soirée du Graal que tu me proposes. Un toit et de la drogue, je pourrais rien te refuser, Lizzie. Allons y, tiens." Elle était tellement lancée dans son délire qu'elle chopa Lizzie par la main et l'entraîna dans les couloirs du vieux théâtre sans faire attention au bordel ambiant. Elle emprunta l'escalier de service, Potter sur les talons et après une petite escapade, elles se retrouvèrent sur le toit, seules au monde. "Tu crois qu'ils ont installé un matelas depuis le temps? Parce qu'après la coke, je te dois un massage donc..." Elle allait peut être trop loin, send help.

Lizzie n’est pas du genre à se plaindre pour une douleur ou une contrariété. Non, elle essaie de passer au-dessus en se disant que moins elle en parlera, moins elle y pensera et plus vite ça partira. Un peu comme les gens qui essaient de s’attacher à elle. Elizabeth s’attache à beaucoup de gens mais il y a toujours une ligne de sécurité à ne pas franchir. Une ligne qu’elle ne laisse plus personne dépasser parce que sinon, les choses deviennent vite trop compliquées. Que Sky la regarde avec appétit, elle en aurait presque l’habitude mais elle ne dit rien. Elle observe en retour, elle sourit légèrement du coin des lèvres, elle remet sa mèche en place derrière son oreille. L’attraction physique, elle sait faire. Étrangement, pas mal de ses amis les plus proches sont passés dans son lit. A croire que c’est un rite de passage. Mais Lizzie ne sait pas vraiment ce que Sky vient chercher – même si elle se doute que la plus jeune n’est pas en quête d’une relation allant au-delà de ce qu’elle est capable de donner. Mais pour l’instant, Elizabeth se contente de rire légèrement. « Je te les montrerai si on a l’occasion. » Et elle lui fait un clin d’œil bourré de sous-entendus avant de passer la main dans ses cheveux. Dire qu’elle a de la merde dans les yeux et qu’elle ignore ce qui est en train de se passer serait un mensonge encore plus gros que le globe entier. « Pourtant il y en aurait des personnes à envoyer chier, je suppose. » Parce que Lizzie n’envoie jamais chier personne. Elle ne sait pas faire et même quand ça l’agace, elle réussit toujours à prendre sur elle. La colère n’est pas quelque chose dont elle est habituée, étant une personne relativement calme et surtout qui sait relativiser. Avec ce qu’elle avait vu dans le monde, l’australienne considère qu’elle n’a pas de raison de se plaindre. Après, si ça touche une personne qu'elle aime, considérez-vous comme déjà mort et enterré.

Quand Sky lui propose un message, Lizzie hausse les sourcils tout en croisant les bras, le nez relevé d’un petit air entendu. « Okay, c’est gentil de vouloir prendre soin de mon dos. J’approuve totalement l’idée. Tu fais les jambes aussi ? Parce qu’être debout aussi longtemps, ça finit aussi par tirer en bas. » Et ce n’est qu’une vérité implacable qu’elle lui sort là. La jeune femme a les pieds et les jambes qui crient de douleur à force de rester raides et debout toute la moitié de la journée. Encore une fois, pas qu’elle se plaint mais c’est une constatation physique qu’elle ressent parfaitement bien et dont elle ne peut vraiment échapper. Lizzie pourrait presque se sentir gênée de la tentative de moins en moins masquée de Sky de lui faire du rentre dedans – mais à vrai dire, non. Elle le vit parfaitement bien, même. C’est toujours plaisant comme jeu et se sentir désirée, c’est aussi très flatteur. Surtout par une fille comme Sky qui a l’air de vouloir faire juste un doigt d’honneur à la population humaine entière. Trouver grâce à ses yeux, ça doit être une victoire en soi. « Si ce n’est que mon parfum que t’as besoin, t’avais d’autres moyens de l’obtenir. T’aurais pu venir me demander. » Un nouveau sourire amusé accompagne ses propos. Parce que quémander le parfum d’autrui est absolument quotidien et banal, n’est-ce pas. « Je n’aime pas le terme ‘drogue’. Je préfère voir ça comme une opportunité d’observer le monde différemment. » Parce que les joints, c’est clairement ce qui la fait supporter le monde dans lequel elle vit. Depuis plus de dix ans, Lizzie n’a jamais arrêté. Elle ne se considère pas comme accro – mais il doit y avoir une dépendance certaine qu’elle refuse de voir. Parce que ça lui permet de se mettre sur pause. Toute la pression qu’elle peut ressentir, le sentiment d’oppression qu’elle peut avoir, toutes ses ondes négatives, tout part quand elle fume. Elle se sent plus apaisée et sur une autre dimension. Une vision plus spirituelle s’offre à elle et Lizzie l’embrasse avec plaisir, cette vision.

Elle n’a pas le temps de s’épancher sur le sujet que Sky l’entraine à travers les coulisses, les câbles, le bazar, l’arrière de l’arrière du décor. L’escalier de service, des pas qui tapent dans un bruit retentissant dans la nuit noire, malgré la rue animée qu’est le Grey Street. Une fois arrivées sur le sommet, c’est le vent qui les accueille en faisant virevolter leurs cheveux sans ménagement. Lizzie s’applique à regarder où elle met les pieds tout en souriant à Sky. « T’es déjà venue ici, toi, pas vrai ? Est-ce que les massages font parti d’un plan bien élaboré pour pouvoir me tripoter, Sky ? » Autant aller dans le vif du sujet. Lizzie lève les yeux vers elle alors qu’elle pose son fessier et sort de ses poches de quoi pouvoir élaborer le précieux engin qui les fera un peu oublier la soirée pourrie qu’elles ont vécu. « On partage ou t’en veux un rien qu’à toi ? J’ai de la réserve, tu peux te faire plaisir. »

Sky n'était pas facile à vivre, c'était le moins que l'on pouvait dire. Ses parents s'arrachaient les cheveux avec elle depuis le premier jour mais son caractère de chieuse notoire l'emportait toujours sur les principes de catholiques oppressifs comme les Reed. Elle refusait de plier sous les prérogatives d'une famille qui ne l'avait jamais acceptée telle qu'elle était alors, Skylar ne disait rien sur son mode de vie. Elle ne se ramenait pas aux dîners en famille avec ces histoires de cul et de drogue parce qu'elle savait fort bien que ses géniteurs la renieraient, peut être plus parce qu'elle aimait les filles que le fait qu'elle fumait des joints, un comble. Au final, la métisse ne les respectait plus vraiment et de jour en jour, elle s'éloignait plus encore de ses origines. La jeune femme voulait s'assumer, vivre sa meilleure vie avant que sa vision ne la quitte pas toujours. C'était aussi pour cette raison qu'elle se refusait de consulter des médecins car elle ne voulait pas gâcher son état d'esprit toujours festif, ses manières de jeune femme qui emmerdait le monde et qui agissait comme bon lui semblait pour obtenir ce qu'elle désirait. A l'heure actuelle, justement, Sky désirait plus que tout passer le reste de la soirée en compagnie de Lizzie et pour arriver à ses fins, tous les moyens étaient bons, comme lui proposer un massage ou répondre à ses taquineries avec un regard espiègle. "Quand tu veux. Je libère mon emploi du temps pour toi, tu le sais." L'idée de parler desdites positions avec la brune lui plaisait énormément, forcément puisque Skylar n'était qu'une faible femme quand elle fréquentait des canons de beauté comme l'habilleuse de la compagnie de théâtre. Depuis six mois, Sky rongeait son frein, se disant qu'elle devait agir de manière professionnelle étant donné qu'elle n'était que stagiaire et ce n'était pas spécialement bien vu de se taper une employée juste parce qu'on avait des pulsions ingérables. Et puis, avec du recul, elle se disait qu'elle n'en avait rien à foutre, qu'elle devait profiter de la vie et si Lizzie répondait à ses avances, tant mieux pour elle. La brune faisait peut être mieux encore, elle la relaçant et dans ces moments là, Reed se sentait poussée des ailes, la sans limite. "Ouais, je fais toutes les parties du corps, je suis pas difficile en la matière, au contraire." Elle aurait pu oser un clin d'oeil pour marquer le coup mais Sky se doutait bien que Potter savait de quoi il en retournait. Ce n'était pas comme si elle était la jeune femme la plus discrète quand elle draguait quelqu'un et là, elle manquait cruellement de délicatesse mais sa jolie partenaire n'avait pas l'air de vouloir la fuir pour autant alors, elle avait peut être ses chances. "Ouais, j'aurais pu mais tu m'aurais filé le nom de la marque et ça aurait eu moins de cachet, tu vois... J'aime beaucoup cette appellation, ayons une opportunité dans ce cas." Fumer des joints faisait de toute façon partie de son quotidien depuis l'adolescence et ce n'était pas une proposition qu'elle était en mesure de refuser alors qu'elle embarquait Lizzie sur le toit. L'air était un peu frais mais rien de dramatique pour la saison. Sky regarda Lizzie s'asseoir et préparer le fagot, réagissant encore aux propos de la belle métisse. "Je dirais pas que c'est un plan très élaboré mais t'as parlé d'opportunités tout à l'heure alors... Après, la vraie question, est-ce que t'aimes qu'on te tripotes sur un toit pendant un massage?" Autant y aller jusqu'au bout puisque, apparemment, les limites n'étaient pls d'actualité entre elles, en témoignait le joint qui était prêt pour la consommation. "Ah mais on le partage, ma chère. Comme ça, j'aurai ton parfum sur mes lèvres et ça, c'est aphrodisiaque, je te ferais dire." Elle chopa le fagot et l'alluma avant d'en prendre une taf, le posant délicatement entre les lippes de Potter en guise de réponse. Avec ce regard là, il n'y avait pas beaucoup de doutes sur ses intentions mais Lizzie avait toujours une porte de sortie, c'était l'essentiel.

Sa propre mère n’a jamais vraiment accepté que sa fille joue sur plusieurs bords à la fois. Non, rectification : maman n’a jamais accepté que sa fille puisse s’intéresser au sexe tout court. Quelle débauche, ma fille, que de franchir cette ligne ! Le physique est quelque chose dont Lizzie apprécie. La danse de deux corps, homme ou femme, qui s’écoutent et qui fonctionnent au même rythme, ça a quelque chose de beau. A ces yeux, ce n’est pas forcément un acte d’amour mais un partage, une communion entre deux âmes. Elizabeth prend toujours le soin de séparer son corps du reste, de donner un peu de son esprit, d’accord, mais pas plus. Ligne de sécurité, quelque chose qui reste toujours inatteignable. Et si les gens cherchent plus, elle prendra peur, la brune, et elle se tirera aussitôt. Une lâcheté sentimentale dont elle n’est pas prête de se défaire de sitôt. Lizzie considère qu’elle a autre chose à penser avant d’écouter son cœur. Ça, ça sera pour plus tard. Ou pour jamais, elle peut faire aussi éternellement ce qu’elle est déjà en train de faire. Jouer, partager, écouter. Ne jamais s’attacher parce qu’elle n’a pas l’envie ni le temps. Enfin, Lizzie finit toujours par s’attacher d’une façon ou d’une autre, ses amis étant la prunelle de ses yeux, les membres de la famille qu’elle s’est construite elle-même. Mais elle, elle reste dans son sas de sécurité, dans sa zone de confort, sans chercher à plus.
« Je suis honorée que tu puisses faire une petite place pour moi dans ton planning. » Les Reed ont vraiment de bons gènes, il n’y a pas à dire, pense-t-elle en dévisageant les traits du visage de Sky. Cet air fougueux, cette peau mate, ses yeux sombres mais qui pétillent et qui s’illuminent malgré les propos plutôt négatifs de la jeune femme. Une petite merveille humaine au franc parler mais qui a quand même l’intelligence de se montrer docile quand il le faut. Même si ça en coûte à Sky un effort énorme de se courber sans rien dire. « Okay, je prends note que tu peux faire l’intégrale. Ça peut toujours servir. »

« Parce que je lui donne du cachet ? Tu me flattes trop, Sky. » Lizzie finit par tenter de retenir ses cheveux en arrière et elle regrette de ne pas avoir pris quelque chose pour les attacher. Mais une fois un peu plus sur le toit, le vent semble se calmer, juste de quoi pouvoir préparer tranquillement leur divertissement du soir tout en continuant à discuter. Lizzie s’applique – du genre, à en coinçant sa langue entre ses dents – alors que ses doigts font preuve d’une dextérité sans faille. Des années d’expérience derrière elle, elle pourrait presque finir par tenter un record mondial de préparation de joint, à ce rythme. Si ça peut lui amener un peu de projecteur, voilà qui n’est pas con, comme idée. « T’as capté qu’il faut savoir prendre les opportunités quand elles arrivent, alors. » Puis Lizzie hausse les épaules tout en levant les yeux vers Sky en souriant. « Je sais pas, j’ai jamais essayé. Mais ça peut pas être désagréable, si ? » La plus jeune jouait clairement avec elle et Potter ne va pas tenter de l’arrêter en quoique ce soit. Elle pourrait presque se mettre à faire un tableau comparatif des sœurs Reed mais elle a bien trop de respect envers les deux femmes pour ce genre d’idée. Alors Lizzie observe silencieusement et le cerveau (presque) éteint sa compagne du moment ouvrir le joint, prendre une bouffée et le lui mettre entre les lèvres. La brune ne la quitte pas du regard alors qu’elle sourit tout en tirant sur l’engin à son tour. « Là encore, y a un moyen plus simple pour avoir ledit parfum. » Ouverture des vannes toute délicatesse. Putain que ça fait du bien. Après une soirée aussi épuisante, Lizzie sent déjà la fumée l’engourdir de partout. Expire, inspire, expire. Elle détache son regard de la contemplation de la plus jeune pour le poser sur l’étendu de la ville devant elles. « Je serai quoi prendre en photo la prochaine fois. » Parce que même si elle a l’impression d’y étouffer, Brisbane reste une ville magnifique. « J’ai deux sujets très intéressants à immortaliser. », ajoute-t-elle en tournant la tête vers Sky en souriant, tirant une nouvelle fois sur le joint et le lui tendant. Parce que Sky mériterait d’être immortalisée aussi, même si ses talents de photographe restent encore à prouver.

Sky et son charme si naturel... C'était une manière de le dire. D'autres personnes diraient qu'elle avait des manières rustres et qu'elle faisait du rentre-dedans. Reed appréciait les deux appellations et s'en fichait royalement de ce qu'on pouvait dire d'elle, du moment qu'elle arrivait à dormir avec elle-même chaque soir. Bon, ce n'était pas facile tous les jours parce qu'elle n'était pas sa première fan, se trouvant trop ringarde à bien des égards et bien trop violente pour son propre bien. Elle savait que ce n'était pas ce que les gens voulaient voir chez autrui encore moins chez une femme parce que c'était bon connu, les femmes existaient pour faire la popote en chantant des berceuses à leurs mômes en fermant bien son clapet quand on ne lui adressait pas la parole. Voilà que le discours féministe était de nouveau de sortie, une sale habitude ça aussi et qui n'enchantait pas grand monde non plus, dans le genre. Sky allait essayer de se contenir parce qu'elle était sur un gros coup tout de même: Lizzie Potter. Des mois d'attente pour en arriver là, à ce fameux tête à tête sur les toits du théâtre à la draguer ouvertement et il aurait fallu avoir des yeux plus pourris que les siens pour ne pas capter ses allusions sauvages. A priori, la brune n'était pas idiote et avait vite saisi les seconds sens, entrant ouvertement dans la brèche, sûrement pour relancer Reed avec plus de force encore. Tant mieux, elle aimait jouer. "Profites-en, ouais, j'offre cette chance à peu de brunes dans ton genre." Ça et les massages avec des sous entendus salaces, bien entendu. Skylar ne savait pas s'arrêter, pas étonnant que ses parents aient déjà envisagé de la refiler à l'adoption parce qu'elle ne tenait rien d'eux. Elle était un électron libre, une gamine qui refusait de grandir et qui partait dans tout un tas de délires, certainement aidée par la drogue et autres substances qu'elle se mettait dans le cornet pour faire passer l'ennui car, non, il n'était pas question de désespoir mais de ça. D'ennui. Tristesse. "Ouais, tu m'appelleras si t'as un besoin quelconque..." Clin d'oeil. Elle devait avoir compris et Sky n'allait pas rougir d'avoir osé pensé tout ça et le dire à demi mot. Elle n'avait honte de rien de toute manière et certainement pas d'avoir envie de coucher avec une belle femme. Jamais. Plutôt crever. "T'apprécies pas les compliments, peut être? Si c'est le cas, merde, va falloir que je change de stratégie." Revoir tout le plan d'attaque même parce que c'était un peu la base de sa méthode de séduction à l'heure actuelle. Tâcher d'être réceptive aux besoins et aux envies de Potter pour espérer qu'elle craque. C'était en cours, plutôt bien lancé même puisqu'elles allaient se partager un bon joint, de quoi raviver n'importe quelle flamme et lancer les esprits les plus fous dans des aventures grisantes. Tout à fait ce que recherchait la métisse à l'heure actuelle. "Je dirais même que c'est dans la catégorie de l'agréable mais pour en être sûr, faudrait se lancer, tu vois..." S'il y avait encore un doute, il s'était clairement dissipé dans la première taf du joint que venait de prendre Sky avant d'apporter délicatement le fagot aux lèvres de sa partenaire. Elle la tentait là, parce qu'elle en rajoutait une couche, la rendant dingue. Bordel, Lizzie Potter. "C'est vrai que le paysage est pas mal vu d'ici... Sexy, même." Et elle lui rendait son regard, le paysage, c'était elle. Pour Reed. "Mais t'as pas d'appareil sous la main, si? Alors, comment tu vas faire pour immortaliser ça? Je suis curieuse..." Elle s'était plus ou moins rapprochée d'elle, prétextant de récupérer son joint pour laisser ses lèvres traîner à quelques centimètres des siennes avant de se reculer légèrement pour fumer le poison. Sky ne lâchait pas du regard l'habilleuse pour autant. Elle donnerait tout pour la toucher, là, maintenant, merde.

Lizzie est le contraire de Sky. La cadette est une petite tornade, une vraie tempête de la nature. Elle ne semble avoir peur de rien et rien que pour ça, Lizzie l’admire en même temps qu’elle l’envie. Elle qui est constamment freinée par une frayeur interne dont elle n’arrive pas à se débarrasser. Sky est assez maligne pour savoir ce qu’elle veut et faire ce qu’il faut pour obtenir son dû. Encore une fois, tout le contraire de Lizzie, qui préfère se tapir dans l’ombre d’un petit théâtre de Brisbane plutôt que de se retrousser les manches et obtenir ce qu’elle veut. C’est presque déplorable comme portrait et rien que pour ça, Elizabeth tire sur son joint avec un peu plus de frustration. Elle est fatiguée d’elle-même, elle en a sa claque d’être toujours dépendante de quelqu’un ou de quelque chose. Que ce soit à cause de ses envies, de ses pulsions, de ses hobbits, il y a toujours un truc pour la distraire. C’est qu’elle le veut, certainement, mais aussi elle ne peut pas s’en empêcher. Parce qu’en attendant, elle repousse l’échéance, elle repousse le moment où elle devra affronter ses véritables objectifs. Ceux qui lui paraissent tellement haut, tellement infranchissables que ça en est ridicule. Il faut dire que c’est sa mère qui l’a foutu là-dedans et elle n’avait que huit ans. Lizzie ne sait pas comment il faut faire – ou alors elle veut se voiler la face en pensant qu’elle ne sait pas. Parce qu’elle sait très bien par contre vers qui se tourner pour l’aider, mais ça, c’est hors de question.

Lizzie arque un sourcil appréciateur et malicieux. « Pourquoi, t’es plus blonde ou rousse ?... Ou avec un pénis, peut-être ? » Le monde est vaste, les choix sont variés et Lizzie ne va pas s’arrêter juste à un seul genre. En tout cas, elle, elle touche de tout et elle s’en contente fort bien. Choisir n’a jamais été son fort – tant que ça reste physique. Elle peut donner son amitié, offrir son soutien, laisser son corps à autrui mais le reste, c’est fermé à double, voire à triple tours. Pas une once de regret dans ce choix, c’est un bien pour un mal, et il n’y a jamais vraiment eu d’ambiguïté de ce côté-là. D’ailleurs, plusieurs de ses plus proches amis sont passés par son lit. C’est une façon comme une autre d’apprendre à se connaitre – ce que Lizzie voit de totalement platonique. Un truc spirituel, une découverte d’un humain supplémentaire, avec tout ce qui fait de lui de beau. Quand Sky lui murmure de l’appeler tout en lui faisant un clin d’œil, Lizzie rigole légèrement. « Tu seras la preuse chevalière de mes membres endoloris alors. Il me faudra ton numéro de téléphone pour ça. » Elle a un sourire de coin parce que même si c’est une réflexion des plus logiques, c’est aussi fin qu’un éléphant qui s’assoit sur vos genoux. Lizzie ne voit pas le mal à ça alors que Sky est clairement en train de lui faire toujours un peu plus de rentre dedans. Ce n’est pas elle qui va lui demander d’arrêter. « Les compliments de personnes séduisantes me font toujours plus plaisir que les autres. » La machine est clairement en route et Lizzie secoue la tête parce qu’elle sent déjà la réaction de Sky venir. Les compliments flattent toujours son égo, ils sont toujours bons à prendre et à apprécier. Et encore plus quand c’est quelqu’un comme Sky qui le dit. « Même si je soupçonne une tentative de charme dissimulée sous lesdits compliments. »

Lizzie passe son doigt sur son sourcil tout en mordillant sa lèvre avant de tirer sur le joint. Ce n’est franchement pas ce qu’elle avait prévu de faire pour le reste de sa soirée mais ce n’est pas elle qui va s’en plaindre. L’australienne sent ses muscles se détendre agréablement et les mots de Sky viennent adoucir encore un peu plus les paroisses de son cerveau. Elle la flatte, la gamine, elle est en pleine tentative de charme comme elle l’a évoqué et putain, ça fonctionne. Lizzie n’a jamais une grande résistance. Si on lui tend la perche, elle s’y accrochera avec les mains et les pieds. Et Sky s’approche, son corps en premier puis les lèvres en deuxième et Lizzie a perdu tout contact avec le paysage urbain en face d’elle. Nope, ses yeux bruns dérivent un instant sur les lèvres de la métisse avant de les reposer sur ses yeux. « Il y a d’autres façons d’immortaliser quelqu’un. » Elle passe sa langue sur ses lèvres avant de lever la main pour dégager doucement le visage de Sky de mèches rebelles et les coincer derrière son oreille. « Il y a la vue, évidemment. » Comme une évidence même. S’abreuver de ses traits qu’elle voit bien plus proche, bien plus dessiné. Attrayants, captivants, ravissants. « Il y a le toucher. » La même main se dirige vers son bras pour y frôler sa peau foncée, magnifique, douce. « Il y a l’arôme. » Lizzie glisse son visage dans son cou, son nez frôlant sa mâchoire. « Il y a aussi le goût. » Et là, elle l’embrasse délicatement sur sa veine palpitante. Une fois, puis deux. Peut-être aussi trois et quatre parce que ça devient vite addictif. Lizzie remonte sa bouche vers son oreille pour lui susurrer chaudement. « J’ai hâte de savoir les sons que tu peux offrir. » Ironique quand on sait dans quoi bosse la métisse. Et un sous-entendu qui n’en est plus vraiment un quand elle tourne le visage de Sky vers sa direction pour attraper ses lèvres et assouvir pleinement ce qu’elles cherchent toutes les deux depuis presque un quart d’heure.

Avoir les yeux fermés sur ses envies, ce n'était pas du tout Sky Reed. Elle avait beau avoir des soucis de vision qui s'aggravaient peu à peu, la jeune métisse restait toujours en communion avec ses désirs du moment. Impulsive à souhait, la jolie brune n'avait aucunement envie de changer de devise, elle avait déjà l'impression de perdre bien trop de temps à ne pas agir dans la minute où une pensée l'attaquait. Là, maintenant, c'était la belle Potter qui retenait toute son attention et ça faisait déjà près de six mois que Reed attendait pour agir. Trop long. Beaucoup trop long pour une femme comme elle. Habituellement, Skylar se lançait dans la mêlée, toujours droit au but, lançant à qui voulait bien l'entendre qu'elle avait des besoins immédiats. Alors, six mois auparavant, elle aurait très bien pu se présenter face à Lizzie pour lui dire qu'elle rêvait de la déshabiller, là, tout de suite, derrière deux portants pour profiter de son corps toute une nuit durant, histoire de faire disparaître cette frustration qui l'empêchait de respirer. Elle n'en avait rien fait parce qu'elle avait mis son professionnalisme au premier plan, même avant ses besoins physiologiques, une première pour Sky. Elle avait tenu le choc pas mal de temps au final mais après une soirée comme celle-ci, le naturel ne pouvait que revenir au galop. Sur ce toit, après une représentation des plus intenses, la métisse n'avait pas envie d'attendre six autres mois avant d'agir, pas quand elle avait une chance d'avoir Lizzie Potter rien que pour elle pour plusieurs heures d'affilée. Elle avait donc effacé toutes ses appréhensions pour lui faire du rentre-dedans, pas une once de subtilité mais, de toute façon, ça n'avait jamais été sa spécialité. La brune ne mit pas longtemps à repérer le pot aux roses mais au lieu de fuir, ou au moins de redescendre dans le théâtre vide et froid, elle restait là, fermement ancrée aux côtés de Skylar à répondre à ses attentes. Et plus encore, peut être. "Ah non, les pénis, c'est pas mon truc. Je suis plus brune mais j'ai rarement eu la chance d'être avec une brune aussi sexy que toi, je t'avoue, je suis presque intimidée." Et là dessus, c'était sûrement vrai. Lizzie n'était pas la brune classique qui accaparait les pensées de Reed. Elle avait le petit truc en plus, ce machin dingue qui la rendait fébrile dès qu'elle était proche d'elle, l'envie d'elle était débordante et Potter ne devait pas en prendre la mesure. Pourtant, ça se lisait dans les yeux de Sky, ça se respirait dans l'air qui l'entourait, c'était partout entre elles deux même. "Tu me files ton téléphone et je me crée dans ton répertoire. Dans la case contact d'urgence en cas de besoin physique." Les massages, le sexe, tout ça, c'était lié dans le cerveau embrumé de Skylar. Et puis, ses manières étaient claires depuis plusieurs minutes alors Lizzie ne serait pas choquée de telles dires, peut être même qu'elle s'y attendait et qu'elle en voulait plus. Reed ne saurait le dire, elle souhaitait juste profiter de leur proximité, de la magie de l'instant, de sa respiration qui se faisait plus forte à mesure que la conversation se déroulait parce que le tout allait vriller, c'était inévitable. "Moi, te faire du charme? Qu'est-ce que tu fais dire ça, sexy?" Elle lui faisait un clin d'oeil, s'amusant de tout, les yeux déjà convulsés par les tafs du joint mais son intérêt était ailleurs que dans la drogue proposée par sa partenaire. Celui-ci était totalement ancrée sur Lizzie, sur ses réactions parce que Sky s'était rapprochée d'elle, dangereusement mais elle n'avait pas franchi la limite, c'était à elle de le faire. A elle de jouer. Et bordel, qu'elle jouait bien puisque Reed ferma les yeux pour écouter ses propos, sentir sa main dans ses cheveux puis sa respiration au creux de son cou, de doux baisers y furent déposés qui lui procurèrent un tas de frissons incontrôlés. Et elle ne put que rouvrir ses pépites ambrées au moment où la main de Lizzie la força à la regarder, lui contant des mots qui la happèrent totalement. Elle allait vite le savoir a priori, ce qu'elle était capable de laisser échapper de ses cordes vocales en présence d'une jolie femme. Elle commença même dès maintenant, lorsque les lèvres de Potter se posèrent sur les siennes et Sky se perdit dans l'intensité du moment, sa langue cherchant la sienne, sa main la tenant fermement par la nuque pour approfondir un peu plus cette quête de satisfaction totale. Sa main glissa dans ses cheveux et Sky vint attaquer la peau de son cou à la suite, déraillant totalement parce que le désir était trop grand, trop contenu depuis longtemps. "Et moi dont, ça fait six mois que j'attends ça, Lizzie. Six mois que j'ai envie de toi." Et elle lui indiquait en relâchant sa nuque pour que ses deux mains se posent sur sa poitrine par dessus ses vêtements, la massant délicatement. "Je te devais un massage, non?" Elle se mordait la lèvre la petite et elle laissait échapper un râle de satisfaction de ce simple geste. Bordel, elle allait avoir ce qu'elle voulait et elle allait se faire plaisir en faisant basculer Lizzie sur le dos pour la surplomber et venir l'embrasser à pleine bouche, ses mains passant cette fois sous son haut pour toucher cette peau si lisse. Elle devenait folle et Sky adorait ça, cette sensation de perdre tout contrôle. De n'être plus rien qu'un apparat de désir. Brûlante.

Lizzie pourrait presque se sentir gênée mais non, ce n’est pas son genre d’avoir le rouge au feu pour ce genre de compliment. Plus maintenant. Mais il y a toujours des détails qui trahissent son ravissement à recevoir des compliments ; il y aura toujours une mèche à remettre derrière son oreille, une lèvre à mordiller, des yeux brillants à baisser, un sourcil à caresser doucement. Sky n’a pas l’air d’être le genre à être intimidée alors elle n’y croit pas une seule minute. La seule chose dans laquelle elle croit, ce sont les signaux qui sont tous au vert, brillants et clinquants. Des signaux qui vont dans le même sens l’une comme pour l’autre – parce que par contre, le contraire aurait été gênant. Mais le rentre dedans de Sky n’est pas franchement subtile, il est même carrément honnête et assumé, sans passer par de chemin de traverse. Et Lizzie, elle apprécie grandement les gens qui savent ce qu’ils veulent. Même, et surtout, si c’est sa petite personne. Elle apprécie le contact humain, jamais très loin d’une main posée sur une épaule, de doigts dans les cheveux. La jeune femme ne dit jamais non à un peu de jeu, elle n’est jamais la dernière pour essayer de faire entrer son interlocuteur dans ses mailles. Parce que pour elle, ce n’est qu’un vaste jeu, ce n’est qu’une façade, elle se cache derrière ce rôle superficiel, en quête d’une reconnaissance précaire d’un partenaire qui finira par l’oublier quelques heures plus tard. Est-ce que la même va être opérée avec Sky, alors qu’elles viendront à se croiser quotidiennement dans le théâtre ? Seul l’avenir le dira. « Okay, juste en cas d’urgence alors. Les services hospitaliers te remercieront sûrement de ton dévouement pour tes pairs. » A supposer que Sky s’amuse à donner son numéro à quiconque souffre d’une douleur physique. Ou même mentale, ceci dit. Tant que cela reste du domaine de l’amical, où le flou n’est pas permis, où tout le monde sait dans quoi il se lance. Il n’y a rien de pire que les complications, les problèmes de quelqu’un qui s’attache trop, qui demande de trop tout le temps. Lizzie n’est pas comme ça, étant clairement plus relation libre et temporaire que dévouée et fidèle. Pas pour rien qu’elle n’a jamais été en couple. Quasiment. Elle n’a ni l’envie ni le temps, elle qui passait son temps à voyager, à bouger, à découvrir.

« Oh, j’ai quelques indices. Comme m’appeler sexy par exemple. » Lizzie sourit un peu plus et inspire une bonne bouffée de ce joint si tentant. Addictif de sa vie, il lui permet de tenir ses journées intenses tout en la détendant incroyablement. Elle est toujours un peu stone, sur sa planète mais n’en déplaise à autrui, elle a pleinement conscience de ses actes. Ces roulés, ce sont pourtant des reliques d’un passé qu’elle préférerait enterrer et oublier. Mais non, elle persiste pour les sensations que ça ne manque jamais de lui donner.

Des sensations qui montent crescendo en puissance alors qu’enfin, Lizzie savoure les lèvres de sa jeune partenaire sur les siennes. Encore une fois, aucun chemin de traverse mais droit au but. Elles viennent se chercher mutuellement, dans leurs souffles, leurs mains, leurs langues. L’australienne écrase dans un geste sordide le joint avant de le jeter un peu plus loin – se promettant soit de penser à le ramasser soit d’aller parcourir les rues de Brisbane deux heures sac en main pour faire du nettoyage – pour que son autre main puisse se poser sur le corps de Sky. Elle est magnifique, absolument renversante et elle n’a encore rien vu. La cadette lâche ses lèvres pour son cou et son visage est chatouillé par l’amas de boucles que composent la chevelure de Sky. « Et moi dont, ça fait six mois que j'attends ça, Lizzie. Six mois que j'ai envie de toi. » Lizzie arque un sourcil. « T’aurais pu venir me voir avant. Je t’aurai pas résisté. » Elle ne résiste jamais. A quelques exceptions près, la jeune Potter n’est jamais la dernière pour tester d’autres corps, découvrir de nouvelles peaux, observer comment chaque être humain peut réagir différemment aux mêmes gestes. C’est fascinant ; autant que Sky qui pose ses mains sur sa poitrine, qui lui murmure en tentateur « Je te devais un massage, non? » avec ce visage déjà satisfait à plusieurs niveaux et qui la fait basculer vers l’arrière avant de venir l’embrasser. Côté sauvage qui ressort, Lizzie laisse échapper un soupir de contentement alors que Sky entre en contact avec sa peau.

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Elle n'avait pas franchement cherché la discrétion, certainement fatiguée d'attendre pour obtenir son dû. Sky n'avait jamais été de nature très patiente et avec Lizzie, ça faisait six mois qu'elle attendait de se lancer dans l'arène. Six mois pour Reed, c'était très clairement une éternité, peut être même un record puisqu'elle avait toujours eu pour habitude de changer de cible à la vitesse de la lumière, tant pis pour celle qu'elle ne gagnait pas. Pour autant, avec Potter, Sky restait accrochée. Son physique la tentait beaucoup trop, ses mimiques si cordiales, ce sourire angélique et ses jolis yeux marrons. Bordel, pourvu qu'elle garde la vue pour ne pas avoir à oublier un tel spectacle un jour. Sky ne devait pas penser à tout ça maintenant, pas alors que l'instant se chargeait en intensité, par sa faute en premier lieu. Effectivement, Lizzie rentrait dans son jeu avec une aisance déconcertante, comme quoi, si on excluait le contexte professionnel, elle n'était pas aussi sage qu'elle en avait l'air. Tout était un jeu dans ce petit théâtre, personne ne se montrait sous son vrai visage, la métisse en première ligne. Elle paraissait douce alors qu'elle au contraire bien féline, toujours prête à se jeter à la gorge du premier individu qui l'approchait de trop près. Avec la brune à ses côtés, Sky ne se sentait pas du tout menacée, bien au contraire puisque c'était elle qui lui proposait un massage et plus, si affinités. Elle lui fit un clin d'oeil en jaugeant la réaction de la belle Potter, apparemment intéressée par cette affaire, même si elle tournait autour du pot. Elles n'étaient pas si différentes en bout de course, elles aimaient jouer, se laisser aller à leurs instincts sans s'inquiéter du lendemain et là, franchement, Reed n'y pensait pas outre mesure parce qu'elle avait surnommé Lizzie sexy et qu'elle le pensait vraiment. "Et encore, c'est un faible mot, juste sexy." Elle aurait pu dire splendide,véritable bombe atomique et d'autres termes qui allaient de pair avec l'envie qu'elle ressentait en la sachant près d'elle à partager un joint mais Sky tâchait d'être encore sur la retenue... Pour combien de temps? Probablement très peu puisque Lizzie l'embrassait, jouait de ses lèvres sur sa peau et la mèche était finalement allumée. Forte, puissante, irrésistible. "J'aurais très clairement dû faire ça, oui." Et la situation lui échappait complètement après cela.