Duncan avait fait un léger signe de la main en guise d’au revoir à Chloë de sa terrasse, du moins, c’était plutôt « à bientôt », même dans pas très longtemps. Il entra rapidement chez lui pour préparer un peu près toutes les choses qu’il avait à faire avant de pouvoir aller se changer et prendre une douche. D’abord, il sortit une nappe blanche pour recouvrir la table du salon, il était hors de question, qu’ils mangent sur le plan de travail de la cuisine comme il le faisait habituellement. De là, il installa la table en y mettant le couvert et les assiettes. Hésitant un bref instant à mettre des bougies, il trouvait ça un peu trop pour leur premier repas et opta plutôt pour des fleurs de saison, qu’il s’empressa d’aller cueillir dans le jardin de sa maison. Il les disposa dans un petit vase sur le bord de la table entre les deux assiettes. Il se posa droit comme un piquet face à cette table. Duncan n’avait aucune idée de si c’était bien ou non, en réalité, il n’avait jamais préparé une table pour un repas de ce genre.
Soupirant doucement, pas d’agacement mais plus de peur de déplaire, il monta à l’étage pour prendre une douche. En sortant de celle-ci, il se rendit dans sa chambre, une serviette passait autours de sa taille se demandant bien où il avait rangé ce costume qui sortait pour les occasions qui méritait d’être bien habillé. Si sa mère savait ça elle rigolerait bien du petit Duncan qui ne voulait jamais plaire à une femme par l'apparence mais il ne lui dirait surement pas, du moins pas pour l’instant car il se prendrait surement le plus gros serment de toute une vie pour avoir flashé sur une femme mariée. Il enfila son costume face au miroir de sa chambre qui était intégralement noir. Il était simple mais au moins il n’avait pas peur de faire juré les couleurs ainsi, le noir s’accordait très bien avec le noir. Il regarda sur son réveil et une demi-heure s’était déjà écoulé à vitesse folle. Descendant les escaliers, il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire à manger. Cela s’annoncer compliquer mais il opta pour quelque chose d’assez simple, qu’il pourrait faire sans risquer l’intoxication alimentaire. Comme un bon garçon, il mit une sorte de tablier pour ne pas tacher son costume et sortit tout ce qu’il lui fallait pour faire deux assiettes d’une entrée à base de légumes, une sorte de petite salade composé. Pour le plat, il ferait des pâtes à la carbonara mais une recette maison et pour le dessert… Il se mit à sourire en coin en imaginant que le dessert se serait lui, mais elle avait dit pas d’écart pour le repas, pour que se soit sérieux comme dans un vrai restaurant. Alors il lui demanderait simplement si elle voulait quelque chose et il improviserait une pâte à crêpe ou quelque chose dans ce genre là.
Bon, tout était presque fini, il rangea deux, trois petites choses qui trainaient et repassa devant le miroir pour se coiffer correctement, un petit coup de parfum et le tour était joué. Il fallait vraiment qu’elle lui plaise cette chère Chloë pour qu’il fasse autant d’effort pour bien paraitre devant elle. Il essayait d’imaginer quelle robe elle pourrait porter mais en vain, elle serait sublime, c’était certain. Pour finir, il posa un objet sur la table puisque cela devenait presque un petit rituel entre eux. C’était un appareil photo, pour immortaliser chaque instant qu’il passerait en sa compagnie. Cette fois, tout était plus ou moins près, il remit sa cravate en place, qui avait décidé d’aller faire un tour sous sa veste et attrapa son téléphone portable pour lui envoyer un message : « Je crois que tout est prêt, ne t’attends pas à un repas quatre étoiles, j’ai tout perdu quand je suis parti en Afrique. A tout de suite. -D. »
Reposant son téléphone dans sa poche, il se mordilla la lèvre inférieure attendant patiemment qu’elle arrive. Depuis quand il n’avait pas ressentit une telle impatience ? Il était complètement fou ce soir mais en même temps, cela faisait une semaine qu’il n’avait pas pu la voir, et une semaine c’était extrêmement long. La sonnette de la porte retentit enfin dans toute la maison et il s’empressa donc d’aller vers la porte d’entrée, ralentissant au dernier moment pour qu’elle ne puisse pas voir à quel point il était pressé de commencer cette soirée. Une fois de plus en ouvrant la porte, il fut complètement émerveiller par Chloë.
Je fais un signe de main timide en direction de Duncan et pousse la porte de ma maison. Je fais entrer Diana et l'emmène directement dans le jardin où elle y passera la fin de sa soirée. Je ne manque pas de la câliner, la félicitant de s'être tenue tranquille à la plage. Je regarde l'énorme horloge de style minimaliste de la cuisine. Nous nous sommes donné rendez-vous dans une heure chez lui. Je me mets alors à réfléchir à ce que je m'apprêtai à faire. Est-ce vraiment raisonnable? Ne ferais-je pas mieux de rester chez moi à faire ce que j'avais prévu de faire à la base? Je me résigne, finalement si le destin a encore mis Duncan au travers de mon chemin, c'est pour une raison. Je vais vraiment finir par y croire, à toutes ces histoires de karma, d'avenir tracé, de tarot. Je devrais peut-être envisager d'aller consulter une voyante, afin notamment de voir ce qu'elle prévoit de la suite de ma relation avec Duncan… et avec Alex. Je chasse ces pensées néfastes de ma tête et monte d'un étage, direction la salle de bains. Je file dans ma douche, juste histoire de me rincer le corps. J'en ressors quelques minutes plus tard et me dirige ensuite vers mon immense dressing, qui possède une pièce à lui tout seul. Je dois à présent faire face à l'un des choix les plus durs de mon existence. J'essaye quelques tenues: une combinaison légèrement transparente de couleur noire, une longue robe bordeaux qui me paraît vraiment too much et d'autres ensembles de grands créateurs. Je finis par opter pour une robe bustier de couleur bleu électrique, en prenant grand soin d'enfiler des sous-vêtements assortis. Je choisis ensuite une pochette noire et un gilet simple, afin de ne pas attirer trop de soupçons de la part du voisinage. Je n'aimerais pas que mes voisins me voient rôder trop souvent près de chez Duncan, surtout en tenue de soirée. Je ferme mon gilet afin de ne laisser apparaître aucun signe qui pourrait laisser à penser que je vais chez mon cher voisin afin de lui demander autre chose qu'un peu de sel. L'excuse officielle de tout voisin qui se respecte, c'est bien connu. J'enfile néanmoins une paire d'escarpins assortis à ma robe, faut bien que je reste classe en toute circonstance. Et puis les talons, ça fait partie de moi. Satisfaite du résultat, je décide de descendre et de m'asseoir sur mon confortable sofa en attendant le feu vert du jeune homme. Je me demande ce qu'il m'a concocté. En si peu de temps en plus de cela. J'imagine une table bien dressée, un repas qui vient chatouiller mes narines et surtout un Duncan on ne peut plus élégant, on ne peut plus irrésistible. A vrai dire, je me suis lancée un défi plus à moi-même qu'à lui en lui prohibant tout contact physique durant le repas. Je vais avoir du mal à résister, je le sens. Mon smartphone se met à vibrer. Il est prêt. Une boule vient s'installer dans mon ventre, je ne sais pas pourquoi. Cela me rappelle les premiers rendez-vous quand j'étais au lycée. Je suis stressée de le revoir alors que je viens de le quitter, quelle ironie. Je laisse un mot sur le frigo, prévenant Alex que Lilith était venue me chercher. Il ne relèvera pas, ni ne verra le mot. Cependant, il est important pour moi de lui laisser une trace, pour ma conscience personnelle. Même si en compagnie de Duncan elle disparaissait complètement. Enfin. J'attrape ma pochette et la bouteille de vin que j'ai préparé au préalable. Un rouge, grand cru. Il aimera surement s'il est amateur. Le rouge est mon vin préféré. Il me monte directement à la tête et me rend presque euphorique. Comme si j'avais besoin de ça. Je sors discrètement de chez moi et me dirige vers le numéro quarante-quatre. La petite maison est toujours la même, rien n'a changé depuis la première fois. J'appuie sur la sonnette. Il ne faut pas moins de dix secondes à Duncan pour venir m'ouvrir. Il semble surpris en me voyant, voire émerveillé. Il me réchauffe le cœur de compliments et me dévore littéralement des yeux. Je lui rends la pareille. « Bonsoir, monsieur Wilde » Il sourit face à tant de politesse. Il m'invite à rentrer et je m'exécute. Je le suis ensuite vers la salle à manger, située en face de la cuisine. Je remarque qu'il a fait l'effort de dresser la table et d'y installer quelques fleurs. Je pose mon regard sur lui et lui fais un grand sourire. « Très belle table, félicitations » Je manque de lui taper légèrement l'épaule mais me retiens à la dernière seconde. Pas de contact physique. Je lui tends la bouteille de vin. « Voilà pour ma part du contrat » Je lui fais un clin d'œil et il attrape le précieux nectar pour le déposer sur la table.
Duncan ne croyait pas en la voyance. Comment une personne ou même plusieurs pouvaient-elles prédire l’avenir ? C’était impossible, sinon des guerres auraient été évitées et les erreurs n’existeraient pas. Les âmes sœurs, si elles existaient vraiment, se trouveraient immédiatement et personne n’aurait de problème de cœur. Il pensait que les voyantes étaient en réalité la plus grosse arnaque jamais créer depuis des millénaires et encore pire aujourd’hui maintenant qu’il y avait internet. C’était tellement facile de se renseigner sur les gens que lui-même aurait pu se lancer dans une carrière s’il n’avait pas déjà son chemin tout tracé dans la médecine. Cependant, il y avait bien des choses en lesquelles il croyait comme le destin. Il aurait pu habiter n’importe où puisque c’est sa mère qui était chargé de lui trouver une maison pour que son retour se fasse plus en douceur et qu’il n’est pas à dormir à l’hôtel. Il n’aurait jamais rencontré Chloë, car il était loin d’être un dingue de mode et n’aurait jamais mit un pied à Logan City, car c’était un quartier habitué aux couples et aux enfants. Peut-être que Duncan aurait été acheté le journal et aurait aperçu sur une couverture de mode Chloë, en restant figée quelques secondes en se disant qu’elle était magnifique et il serait reparti à l’hôtel jusqu’à temps de se trouver une simple maison ou pire un appartement en ville. Mais le destin en avait décidé autrement et Duncan habitait bien à Logan City et Chloë était venu littéralement à lui car encore une fois, ils auraient pu vivre tous les deux dans le même quartier sans jamais se croiser. Enfin vous connaissez la suite, les personnes destinées à se rencontrer, se rencontre et ça aucune voyante ne pouvait le prédire.
Un léger stress se faisait ressentir dans le corps du jeune homme, il avait peur de faire quelque chose de mal ce soir. Quelque chose qui lui enlèverait toutes ses chances. Mais toutes ses chances en quoi au juste ? Comme s’il pouvait en avoir une seule, minuscule, impossible. Cette inquiétude s’évapora tout de suite quand il découvrit sa jolie voisine derrière sa porte d’entrée. Il l’invita tout de suite à passer le seuil de sa porte pour refermer ensuite la porte et pouvoir profiter de l’intimité qui leur était alors donner. Un doux sourire bienveillant se dessina sur ses lèvres.
-Je ne savais pas que j’avais à diné ce soir, une princesse. Je vais être un peu plus sérieux, mais tu es vraiment très belle ce soir, comme toujours…
L’accompagnant jusque dans le salon, il l’observa du coin de l’œil, observant elle-même toute la maison à cherché surement toutes les petites choses qu’il avait mit à exécution pour ce soir. Il ne pu s’empêcher d’avoir un petit rire à sa remarque sur sa table, car c’était assez simple mais elle était très gentille envers lui. Duncan suivit sa main du regard jusqu’à la voir s’arrêté à quelques centimètres de son épaule, il sourit en coin attrapant ensuite la bouteille de vin entre ses mains. Il se pencha venant murmurer à son oreille.
-Attention à ne pas déraper ce soir… Je vais nous cherché deux verres… Merci pour le vin…
Se redressant, il contourna Chloë pour se rendre derrière le plan de travaille et ouvrir la bouteille. Elle le suivit bien entendu et il en profita pour lui montrer tout ce qu’il allait faire à manger. Bien sur c’était assez simple mais il espérait que cela lui plaise. D’ailleurs, il insista bien sur le fait que la carbonara serait faite maison et qu’elle n’en aurait surement jamais mangé qui avait ce gout là, dans le bon sens du terme bien sur. Duncan continua à lui montré ce qu’il avait fait en cuisine comme si tout cela était d’un naturel tout à faire normal. Comme s’ils se connaissaient depuis toujours. C’était étrange de ressentir tout ça pour une personne qu’il vienne de rencontrer. On ne pouvait pas dire qu’il connaissait tous les détails de la vie de la jeune femme mais il ferait son maximum aux fils des jours pour que cela deviennent le cas. A commencer par ce soir, s’il ne pouvait pas la toucher alors il lui parlerait. Il lui demanderait les choses les plus banales comme des questions qu’on ne lui avait sans doute jamais demandé parce que la plus part du temps les gens ni verraient aucun intérêt, mais lui, il voyait des choses importants partout. Ayant fini sa petite visite « Qu’est ce qu’on mange ce soir ? » , il remplit alors les verres à pieds de moitié et en tendit un à son attention. Pour la première fois de la soirée, il la regarda franchement dans les yeux.
Il m'invite à entrer en me complimentant de princesse et je m'effectue, sur la pointe des pieds. Je le remercie pour cette gentille attention et le suit dans la salle à manger en prenant soin de ne pas faire claquer mes talons trop fort. Je n'ai pas envie d'abîmer son beau parquet en chêne vieilli. Enfin, avec des Jimmy Choo ce ne serait pas un dommage mais plutôt un honneur. Enfin, je me perds. Je sens tout le poids de son regard me scruter de derrière. Il doit surement être en train d'analyser comment il pourrait enlever ma robe, ou quels sous-vêtements je pourrais bien porter. Je souris du coin des lèvres en imaginant ses pensées. Il m'attrape ensuite la bouteille des mains, la regarde d'un air plutôt satisfait et se rapproche ensuite de mon oreille. Frissons. Je ne peux pas tolérer une telle proximité entre nous, il le sait très bien. C'est dangereux. « Attention à ne pas déraper ce soir… Je vais nous chercher deux verres… Merci pour le vin…» Ah, mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité. J'espère qu'il parle plutôt pour lui, car c'est plutôt dans ses habitudes de déraper. Je repense à la première fois qu'il a osé franchir le cap. J'ai juste eu le malheur de lui frôler la main, il en a lâché le verre qu'il tenait et a ensuite cédé à ses pulsions. Un autre sourire vient se poser sur mes lèvres. Non, la faute est partagée, je ne peux pas lui faire porter tout le poids de notre passion. À vrai dire, c'est plutôt la faute à l'alchimie ambiante. C'est quelque chose de métaphysique, quelque chose qui nous dépasse. Qui nous fait nous rapprocher de plus en plus, jusqu'à céder. Après tout, l'être humain est descendu du ciel avec tous les défauts du monde. Le bien et le mal sont des notions particulièrement liées à la condition humaine et nous en sommes les plus beaux exemples. Enfin, tout est relatif. Théoriquement, être infidèle est considéré comme étant une faute quant à l'institution du mariage. Cependant, cette infidélité m'apporte beaucoup plus de choses positives, elle me rend meilleure, plus avenante, plus souriante. Comme si elle m'avait revigorée, redonné un nouveau souffle de vie. N'est-ce pas ça, la quête ultime de l'être humain? Être heureux? Je me perds dans mes pensées et ne remarque pas que Duncan m'attend derrière le comptoir pour me présenter son repas. J'accoure à ses côtés et prends soin de me poster à un bon mètre de lui, histoire de ne pas réveiller certains démons. J'hoche la tête au fur et à mesure qu'il me décrit le menu du jour. Quand il me parle de carbonara, je ne peux m'empêcher d'hausser les sourcils. « Tu as des origines italiennes? » Après tout, je ne sais rien de lui. Il pourrait même être à moitié japonais que je ne le saurais pas. Je remarque qu'il n'y a pas de dessert de prévu et me surprend à imaginer ce que cela sous-entend. Je baisse les yeux en rigolant légèrement. Il se demande ce qu'il me prend mais ne relève pas. Il me tend ensuite un verre que j'attrape avec grand plaisir. Je le porte à la hauteur du sien en le regardant dans les yeux avec insistance, sans défaillir. « À quoi trinquons-nous ce soir ? » Je réfléchis l'espace d'un instant. On pourrait trinquer à tellement de choses… Je détourne le regard afin d'analyser ce qui nous entoure avant de reporter toute mon attention sur mon interlocuteur. « Mmmh…à notre premier rencard? » Un air amusé se dessine sur mon visage. J'oublie un instant que je suis une femme mariée. Il hausse les épaules, visiblement satisfait de la proposition et nous tapons légèrement nos verres l'un contre l'autre. Je sens ensuite mon ventre gargouiller. Il est l'heure. Je m'approche un peu plus du comptoir afin de repérer l'entrée et pose ensuite une nouvelle fois mon regard vers Duncan, en prenant mon air le plus mignon qu'il existe dans ma palette d'émotions. « Alors, par quoi on commence? »
Ses sous-vêtements, ils étaient bleus bien sur, en parfaite harmonie avec la robe, il en était sur. Il aurait presque pu ouvrir un pari avec lui-même se mettant au défi de le vérifier plus tard dans la soirée… Mais ce soir, il ne devait pas faire d’écart par principe sur le fait qu’un premier rendez-vous ne finissait jamais ou presque dans une chambre et qu’ils se l’étaient promis comme une sorte défi pour apprendre à se connaitre et cela lui convenait très bien ainsi. Il n’avait pas de doute sur le fait qu’elle était surement un peu trop bien pour lui mais pour le moment, il n’était pas prêt a renoncer à cette attirance qu’il avait pour Chloë. A plusieurs reprises cette semaine, Duncan avait pensé à cette nuit qu’ils avaient passé ensemble en se disant que c’était la chose la plus égoïste qu’il avait pu faire durant sa vie. Depuis toujours, il ne pensait qu’aux autres mais quand elle avait passé le seuil de sa porte alors il ne pensait cas lui, à ce désir qui l’habitait et se contre fichait qu’elle soit mariée. Que c’était mal et vilain de sa part, n’importe quelle personne qui ne connaissait que se fait là de lui penserait de lui d’horrible chose. Il en était conscient mais son corps tout entier penser le contraire donc… Ils étaient bien là tous les deux derrière ce plan de travail à contempler tout ce qu’il avait préparé pour cette soirée. Il ne pu s’empêcher de rire quand elle lui demanda pour ses origines, c’était une toute autre histoire.
-Non pas vraiment. Ma mère est d’origine roumaine et mon…Il eut beaucoup de mal à dire le mot « père », Père est d’origine Australienne. Pour ce qui est des pâtes, comme tous les petits garçons je suppose que j’ai eu ma période où je ne voulais manger que ça alors ma mère faisait beaucoup de recherche sur la façon de m’en faire à toutes les sauces ! Génial n’est ce pas ? J’aurais préféré être italien, je suis sur que cela m’aurait tout de suite donné un peu plus de charme.
Pour le dessert, si toute fois elle en voulait un, il comptait improviser une petite balade sur la plage où ils se seraient arrêtés acheter une glace surement de façon italienne pour finir cette soirée sur une petite pointe d’humour, mais ils n’en étaient pas encore rendus là. Duncan leva son visage pour croiser son regard, que dis-je, son magnifique regard. Il se mordilla la lèvre inférieure en souriant puis fit retentir un petit bruit à la rencontre de leurs deux verres à pied.
-A notre premier rancard…
Il bu une légère gorgée de son verre quand il vit qu’elle commençait à s’impatienter tout en cherchant les entrées. Elle se retourna ensuite vers lui prenant une expression qu’il n’avait encore jamais vu sur son visage et il savait très bien pourquoi. C’était impossible d’y résister. Duncan avait une envie dingue de l’embrasser mais il garda tant bien que mal le contrôle en souriant de façon assez timide. A ce moment précis, elle l’intimidait beaucoup et il sentait même ses joues chauffaient un tout petit peu, chose qui lui arrivait presque jamais, car aucune femme ne lui avait jamais fait un tel effet. Il lui fit comprendre d’une façon douce, de rejoindre la table et qu’il s’occupait du reste. Que ce soir, il était son hôte, son serveur et son amant mais ça, il le garda pour lui. Rejoignant ensuite la table à son tour, il posa l’assiette devant elle puis il prit ensuite place devant elle. Il avait également prit soin d’apporter les deux verres de vin, du sel et du poivre. Encore une fois, il releva son visage vers le sien.
-J’espère que cela va te plaire, bon appétit.
Une fois, qu’ils commencèrent tous les deux leurs plats alors ils se mirent à parler et c’était fabuleux puisque c’était presque d’un naturel qu’il n’aurait surement jamais eu à un premier rancart avec une autre personne. D’habitude il n’aimait pas vraiment parler de lui et la dernière femme avec qui il avait eut un « rancard » ne faisait que de parler de son chiwawa, Paris qu’elle emmenait partout. Bonjour l’angoisse, une soirée à parler d’un petit chien aux yeux globuleux et à la langue pendante. Autant dire qu’il n’avait pas cherché à la revoir.
Je l'écoute attentivement me parler de ses parents. Sa mère est roumaine, intéressant. Je réfléchis alors à ce que je sais de la Roumanie. Et à vrai dire, je ne connais pas grand chose. Peut-être un mannequin ou deux qui travaillent pour Vogue originaire de là-bas. Dans mon imaginaire, la Roumanie est un pays assez pauvre. Je ne connais pas énormément de choses à propos de l'Europe, juste les grandes capitales que je foule lors de diverses fashion week. Je ne connais que les beaux quartiers, les beaux hôtels, les bons champagnes et autres mets locaux. Je ne connais rien des habitants de ce continent, rien de leurs coutumes, leur culture. L'Australie, c'est vraiment loin quand même. Je remarque ensuite l'hésitation de Duncan avant de prononcer le mot "père". Tiens… a-t-il des problèmes avec ce dernier? Ou bien est-il mort? Il ne m'en dit pas plus, se contentant de me préciser qu'il est originaire d'Australie. Bien. Je reviendrai là-dessus en temps et en heure. J'écoute le reste de son histoire. Quand il en vient à me parler de charme, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. « Ah non hein, pas trop de charme non plus! » Nous rigolons tous les deux. Se remettant de nos émotions, nous trinquons à notre premier rencard, comme je le propose. Il me fixe de son regard de braise et je ne peux m'empêcher de frissonner. Faudrait qu'il arrête de me faire fondre comme ça. Et vite. Sinon je vais finir comme le Titanic, je vais sombrer. Il m'indique ensuite que nous pouvons passer à table. Ouf. J'expire un bon coup en attrapant mon verre. J'en bois une gorgée et m'installe timidement. Je pose mes mains délicatement sur la table en chêne massif et regarde le jeune homme. Il amène les deux assiettes et nous commençons à manger en silence. En silence, parce que j'ai tellement faim que je dévore littéralement le plat. Il me regarde avec amusement et me fait une réflexion sur ma gloutonnerie, ce qui a le don de me faire rire. « Ben quoi? J'ai trop faim moi! » Je termine l'assiette et mon verre par la même occasion. En temps normal, je n'aurais mangé que la moitié, voire le tiers du repas proposé. C'est que travailler chez Vogue ça met une pression certaine sur son physique. Mon seul objectif valable dans la vie est de garder ma taille trente-six jusque la toute fin. Du coup, je me vois bien souvent obligée de réduire les quantités que j'ingère ou bien tout simplement me nourrir de thé glacé détox et de salades. L'éternel cliché. Sauf qu'avec Duncan, c'est différent. Je me lâche, je ne ressens aucune pression, je suis comme un véritable poisson dans l'eau. Assez comique sachant que je ne le connais que depuis quelques semaines. On va mettre ça sur le coup de la passion. Je le regarde manger, il lui reste encore plus d'une demi-assiette à manger. Il prend son temps, dosant chacun de ses gestes avec minutie. Je l'imagine alors exécuter le même genre de mouvements au bloc opératoire, de ses longs doigts fins et si doués. Je souris, me délectant de la scène. Afin de briser le silence, je décide de lui poser quelques questions personnelles. « Alors, ça se passe comment au boulot? » Je lui laisse tout le temps de me répondre avant de rajouter: « Si j'ai un petit bobo au cœur, j'espère que tu pourras me soigner. J'adore jouer au docteur » Je lui fais un clin d'œil. C'est vrai que je jouais beaucoup à cet éternel jeu de gamins quand j'étais petite. Cela me rappelle de doux souvenirs. De l'innocence surtout. « Et tu as de la famille? Ici à Brisbane? » L'interrogatoire est lancé.
Effectivement, il ne pu s’empêcher de rire quand il la vit dévoré littéralement son assiette. Mais après tout, n’était-ce pas là, un compliment sur le plat qu’il avait préparé ? Surement qu’elle n’aurait pas tout mangé si ça avait eu un gout affreux. Duncan mangeait assez lentement son assiette peut-être pour changer du peu de temps qu’il avait à l’hôpital ou pour faire durée un peu plus longtemps ce repas. Surement un peu des deux. Quand elle lui demanda comment se passé son boulot, il redressa son visage vers le sien pour la regarder dans les yeux. Un léger sourire se dessina sur sa bouche alors qu’il avalait la dernière bouchée de son assiette.
-Et bien plutôt bien pour le moment. J’ai fini ma semaine d’essai, normalement cela peu durée plus longtemps mais comme j’ai fais mon internat à l’hôpital Saint-Vincent, j’ai surement gagné quelques points ! Le personnel est plutôt sympa et je bosse avec un chirurgien que j’ai rencontré en Afrique, on est parti et rentré en même temps.
Un petit rire franchit immédiatement la barrière de ses lèvres. Jouer au docteur ? Cela lui inspirer beaucoup de chose surtout en ayant la perspective de jouer avec la charmante Chloë face à lui. Mais il fallait être lucide, ce n’est pas parce qu’ils avaient eu un écart tous les deux un soir que cela se reproduirait une autre fois. Il bu une gorgée de son verre avant de lui répondre.
-Bien sur, compte sur moi pour soigner ton cœur même si j’espère vraiment n’avoir jamais à le faire. Pour ce qui est de jouer au docteur alors là c’est une tout autre histoire...
Se levant de table, il ne résista pas à l’envie de lui lancer un petit clin d’œil un peu aguicheur. Il retira les deux assiettes pour aller dans sa cuisine juste à coté et en ressortit rapidement avec le plat principal qu’il posa sur la table. Reprenant sa place, il acquiesça doucement la tête pour répondre. Il avait de la famille c’était certain, un demi-frère, une demi-sœur, sa meilleure amie était presque pour le coup sa « demie » belle sœur. Son père trainait surement par ici à moins qu’il est prit la fuite hors de la ville, mais la plus importante rester sa mère.
-J’ai très peu de famille, juste ma mère. Nous avons toujours été tous les deux. Je ne préfère pas en dire plus, tu vas penser que je suis un fils à maman. Une légère grimace prit place sur son visage et il ajouta. Et toi, dis-moi. Qu’est ce qui t’a donné envie de venir frapper au quarante quatre Logan City
Le destin ? Ca aurait bluffé Duncan que le destin est mit une femme comme Chloë sur sa route. Si elle n’avait pas été mariée, elle aurait surement été l’une des seules qui auraient pu lui redonné un peu d’espoir sur un point de vue sentimental. Mais ça c’était autre chose. Duncan commença ensuite à manger les fameuses pâtes « maison », qui été tout bonnement une invention de sa mère finissant par conclure.
-Pour le dessert je n’avais pas d’idée… Oh il en avait bien une mais elle se déroulait à l’étage, il continua. Alors j’ai pensé qu’on pourrait aller sur la plage, il y a toujours un vendeur de glace le soir, qu’en penses-tu ?
Je n'avais jamais mangé quelque chose d'aussi délicieux, à vrai dire. La plupart du temps, quand j'essaye de faire l'effort de cuisiner quelque chose, cela tourne au véritable désastre. Rien que la dernière fois, j'ai voulu rôtir un poulet au four et le four a quasiment pris feu. Un désastre, je dis. Pourtant, c'est pas faute d'essayer. Alex n'ose jamais me critiquer sur mes non-talents culinaires, tant qu'il mange, c'est ce qui compte. Mais la plupart du temps, je dois dire que l'on commande à l'extérieur. Mon point faible? La cuisine asiatique. Je pourrais me gaver de sushis jusqu'à ne plus pouvoir marcher. Pareil pour les nouilles et autres plats thaïlandais épicés. Alex, quant à lui, raffole des pizzas. Il adore se poser dans le canapé devant la télé, à regarder un film avec moi ou bien un match de rugby avec sa bande d'amis. Le tout devant une bonne margherita et quelques bières. Enfin, là je dois dire que Duncan s'est surpassé et son repas express est on ne peut plus délicieux. Je manque de me lécher les doigts mais résiste. Ben oui, ça pourrait lui donner des idées. J'entreprends d'en apprendre un peu plus sur lui, sur son métier, sa passion, sa vie. « Et bien plutôt bien pour le moment. J’ai fini ma semaine d’essai, normalement cela peu durée plus longtemps mais comme j’ai fais mon internat à l’hôpital Saint-Vincent, j’ai surement gagné quelques points ! Le personnel est plutôt sympa et je bosse avec un chirurgien que j’ai rencontré en Afrique, on est parti et rentré en même temps. » J'hoche la tête en buvant ses paroles. Je ne peux m'empêcher de regarder ses lèvres lorsqu'il déguste sa dernière bouchée et qu'il me répond. Je cale littéralement dessus à vrai dire. J'espère qu'il ne le remarque pas. Je relève précipitamment les yeux, voyant que le mouvement de ses lèvres s'est arrêté. « Ah ben, le monde est petit on dirait! C'est cool que tu te sentes déjà bien. Après tout tu dois quand même y rester des heures dans cet hôpital… » Je repense à toutes les fois où je suis passée devant chez lui sans y voir une seule trace de vie. « J'ai peut-être trouvé quelqu'un qui bosse plus que moi! » J'esquisse un sourire et il fait de même. Même si nous exerçons des professions radicalement différentes, cela ne nous empêche pas de nous investir à fond dans la cause qui nous est chère et avec passion. Même si la mode, c'est plutôt relatif comparé au fait de sauver des vies, je me conforte dans l'idée que je fais quand même quelque chose d'important. Je détends ensuite encore plus l'atmosphère en lui lançant une boutade, ce qui a le don de le faire rire. J'adore le voir ainsi, je pourrais écouter le petit son de son rire et regarder son regard s'illuminer des heures durant. « Bien sur, compte sur moi pour soigner ton cœur même si j’espère vraiment n’avoir jamais à le faire. Pour ce qui est de jouer au docteur alors là c’est une tout autre histoire... » Il marque une pause et le rouge commence à me monter aux joues. Après tout, je l'ai cherché ce sous-entendu. Je baisse le regard sur mon assiette vide, il se relève et vient débarrasser la table en ne manquant pas de me glisser un petit clin d'œil qui me fait littéralement fondre sur ma chaise. Je me racle légèrement la gorge, visiblement mal à l'aise. Il revient quelques secondes plus tard, après nous avoir servi le plat principal, ses fameuses pâtes carbonara. J'attends qu'il s'installe avant de démarrer le second round. J'avale timidement une gorgée du vin rouge et lui fais un petit signe de tête avant d'attraper ma fourchette et de goûter son petit plat. J'expérience alors quelque chose qui s'apparente fortement à un orgasme, culinaire cette fois. Je lève les yeux au ciel dans une expression de grâce suprême, ce qui fait rire Duncan. Je le regarde d'un air malicieux. « Ça, ce truc là… » Je désigne le plat de pâtes. « …je pourrais revenir tous les jours pour que tu m'en refasses!» J'avale une autre bouchée en soupirant de plaisir. Duncan ne s'attendait probablement pas à un tel succès. Quelle modestie. Nous recouvrons peu à peu nos esprits, ou plutôt je recouvre peu à peu mes esprits et il décide de me parler un peu de sa famille, après que je lui ai posé la question. « J’ai très peu de famille, juste ma mère. Nous avons toujours été tous les deux. Je ne préfère pas en dire plus, tu vas penser que je suis un fils à maman. » Je lève un sourcil, l'air interrogateur. Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails mais sa situation m'interpelle. Quid de son père? Enfin, il est peut-être un peu trop tôt que pour rentrer dans de telles confidences, je décide alors de passer outre. « Et toi, dis-moi, qu’est ce qui t’a donné envie de venir frapper au quarante quatre Logan City? » Ah ben, il m'en pose une colle. Je me revois arriver avec mon panier de cookies, son air charmeur et charmé sur le pas de sa porte et notre folle nuit qu'il m'arrive de regretter bien souvent. « Oh…ben j'étais au téléphone avec ma voisine, une chouette fille… et elle m'a expliqué qu'un nouvel habitant s'était installé…Curieuse comme je suis, j'ai voulu voir. » Je lui fais un grand sourire. « Et je dois t'avouer qu'elle m'avait dit que tu étais plutôt pas mal comme garçon… » Je remarque son air déstabilisé mais amusé à la fois. Nous terminons tout deux le plat principal et il me ressert ensuite un verre de vin. Je le déguste tout en continuant à discuter avec mon cher voisin. « Pour le dessert je n’avais pas d’idée… Alors j’ai pensé qu’on pourrait aller sur la plage, il y a toujours un vendeur de glace le soir, qu’en penses-tu ? » Je me recule légèrement de ma chaise histoire de bien m'installer. J'ai le ventre un peu lourd après avoir tant mangé, et le vin rouge commence légèrement à me monter à la tête. J'évalue les pour et les contres d'aller faire un tour à la plage, à cette heure tardive. On risquerait de tomber sur Alex s'il rentre. Ou pire, sur le voisinage qui pourrait se poser des questions quant à notre balade. Je joue avec le pied du verre tout en regardant Duncan. « Honnêtement, j'ai beaucoup trop mangé…» Je lui lance un petit regard coupable, comme un petit chien battu. « On pourrait regarder un film en terminant la bouteille de vin…non? » Je me lève ensuite pour l'aider à débarrasser la table et retire mes talons, voulant me mettre un peu plus à l'aise. J'attrape la bouteille de vin à moitié entamée ainsi que mon verre et me poste devant Duncan, occupé à ranger les couverts dans son lave-vaisselle. « Tu vas m'aider à terminer j'espère… » Je titube légèrement, le cerveau véritablement engourdi d'alcool. Le vin rouge, ça ne me réussit pas apparemment.
C’est sans surprise qu’il mangeait ces pâtes car pour lui, elles avaient le même goût que celles que préparer sa mère et même si elle avait surement un livre de recette spéciale « Les pâtes de Duncan », il en connaissait le goût par cœur et il l’adorait. Il fut par contre surpris de voir l’effet qu’elles provoquèrent chez Chloë, c’était carrément un « bingo ! » et il avait bien fait de choisir de faire ce plat ce soir. Il ne pu s’empêcher de rire une nouvelle fois, presque gêné car il ne s’attendait surement pas à cette réaction même si son plat n’était pas non plus médiocre, il se débrouillait même si les derniers plats dans son répertoire étaient des bouillies de céréales.
-Tu me vois ravi que ça te plaise ! Tu peux venir en mangeait quand tu le désires, tu connais le chemin…
Duncan enchaina les réponses selon les questions qu’elle lui posait mais il n’aimait pas vraiment parler de lui, du moins de sa famille. C’était un peu compliquer et même s’il avait fait le « deuil » de ne plus avoir de père, la pilule restait toujours difficile à avaler. Encore plus difficile de devoir raconter qu’il avait tout récemment rencontré son demi-frère qui avait l’air pour le moment, de le détester. Le reste n’était pas mieux et il aurait clairement plombé l’ambiance d’un coup. Il changea alors radicalement de sujet pour lui demander comment elle avait eu l’idée de venir le voir la première fois. Un autre rire encore une fois, il voyait très bien de qu’elle voisine elle parlait enfin si c’était la même, elle avait passé l’après-midi de l’emménagement de Duncan, assise sur sa terrasse à lui faire des signes de la main, très étrange.
-Je vois. Je crois que j’ai eu beaucoup de chance alors que cette fameuse voisine appelle une femme aussi charmante que toi pour parler de moi.
Il fallait bien qu’elle se retrouve un peu déstabilisée à son tour, après tout, il aimait bien jouer lui aussi. Quand il parla de la plage, il comprit assez vite qu’elle ne voulait tout bonnement que personne ne la voit avec lui, ce qu’il pouvait comprendre. Il se releva commençant à débarrasser tout en écoutant ses propositions. Il rangeait soigneusement ses affaires pour ne pas avoir à le faire demain puis il se retourna vers Chloë ; s’apercevant que l’alcool commençait à faire son effet.
-Le film c’est une bonne idée… Mais je crois que tu devrais arrêter le vin, si tu ne veux pas faire de bêtises…
Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et il passa derrière le comptoir pour la rejoindre, il se retrouva d’un coup tout prêt d’elle. Duncan la dévorait du regard tel un félin qui allait bondir sur sa proie. Il resta comme ça un bref instant avant de venir tendre le bras pour attraper la bouteille de vin tout en la frôlant avec son bras. Il aimait peut-être un peu trop jouer, quitte à un jour le regretter. Pour finir, il l’invita à rejoindre le canapé dans le salon avec lui, posant la bouteille sur la petite table en verre devant eux.
« Le film c’est une bonne idée… Mais je crois que tu devrais arrêter le vin, si tu ne veux pas faire de bêtises… » Gloups. Démasquée. Je fais une moue triste tout en fixant le jeune homme. « Je t'assure que ça va… » Je me déplace tant bien que mal avec la bouteille, chacun de mes pas se faisant de plus en plus incertain. Mon rapport avec l'alcool n'a jamais été très fabuleux. Je suis une raide dingue des cocktails et il ne me suffit que d'un pour être complètement jetée, ce que j'évite la plupart du temps. Sauf lorsque je suis avec mes meilleures amies, là je me permets de faire une entorse à la règle. Quant à la vie de tous les jours, il m'arrive de boire un verre de vin de temps en temps, aussi bien à table lorsque je dîne avec Alex que lorsque j'ai un rendez-vous d'ordre professionnel, me limitant dans la quantité ingérée bien entendu. Mais je dois dire que le vin rouge, si on ajoute en plus de ça Duncan et tous les souvenirs qui s'y rapportent, c'est pas vraiment une bonne combinaison pour mon calme personnel. Il a l'air amusé. C'est que les bêtises dont il vient de parler risquent d'arriver, et plus vite que prévu si ça continue. « Faut encore qu'on trouve quel film on va regarder! » Et ce n'est pas une mince affaire, sachant que je suis une très grande amatrice de cinéma. Il va être dur de trouver un film que je n'ai pas déjà vu, ou que je n'aime pas. Duncan me chipe littéralement la bouteille et me frôle le bras, ce que je pris pour une caresse. Ben oui, j'amplifie tout lorsque j'ai un verre dans le nez. « Hééééé… on avait dit pas de contact phys…gloups…désolée » Je déglutis et lui sers mon plus grand sourire. Faut vraiment que j'arrête de parler. Il doit déjà me prendre pour une ivrogne. La honte. Il me fait signe de le rejoindre dans le canapé. Je m'exécute tant que je peux, déviant légèrement sur la trajectoire linéaire, ce qui a pour don de faire rire Duncan. « Arrête de te moquer de moi! » Je m'affale dans le fauteuil, juste à côté de lui et un silence s'installe. Je me rends compte après quelques instants que l'on n'a toujours pas choisi le film. Ce qui n'a pas l'air de le déranger. Il m'observe, toujours du coin de l'œil et l'air amusé. Je reste tout de même maître de mes mouvements, ceux-ci m'entraînant ensuite vers la tour de DVDs, impressionnante soit-dit en passant, postée à côté de la télévision. Je pose un bras sur ma taille et cherche ce qui rythmera notre soirée durant les prochaines minutes. Je prends mon air le plus concentré possible. « Voyons voir… » Je scrute avec attention les différentes pochettes. « Nul… Nul…et encore nul » Au quatrième navet, je me retourne vers Duncan l'air énervé. « Va falloir que je t'aide à refaire toute ton éducation cinématographique! » Je crois que j'ai zappé quelques syllabes au dernier mot puisque Duncan se met à rire aux éclats. Le rouge me monte aux joues et je replonge aussitôt dans ma recherche. J'en ressors le précieux sésame après quelques secondes d'investigation effrénée. « Alléluia ! » Je danse littéralement avec le DVD en regardant Duncan. Le pauvre, je dois être tellement pathétique. Je lui tends la pochette et viens m'installer à côté de lui. J'ai choisi Eyes Wide Shut, un classique que je n'ai pas vu depuis des années et dont j'ai oublié la plupart des scènes. Je sais juste que c'est un film terriblement sensuel et qui demande réflexion, chose dont je ne serai certainement pas capable. Duncan me précise qu'il ne l'a pas encore vu et que ça tombe bien avant d'allumer la télévision et de lancer le DVD. Avant qu'il n'ait eu le temps de bouger, j'attrape la bouteille et nous ressers un verre. J'avale la première gorgée de celui-ci en regardant Duncan avec défiance. Je me poste alors à l'extrémité du fauteuil et tend mes jambes, en prenant grand soin de ne pas toucher le jeune homme. Je le regarde une nouvelle fois avant de poster toute mon attention sur le film, un petit sourire au coin des lèvres.
Le jeune homme avait déjà pris place sur le canapé alors que Chloë n’avait pas encore décollé de la cuisine, il tourna son regard vers elle légèrement amusé de la situation, il n’était pas stupide et voyait bien qu’elle en avait déjà un petit coup dans le nez. C’était la raison ultime pour ne pas profiter d’elle ce soir, mais aurait-il ce courage de ne pas la toucher ? Il pouvait au moins la regarder et elle était terriblement belle et plus petite sans ses talons qu’elle avait retiré quelques temps plus tôt. Elle se dirigea vers sa pile de dvd’s et il la laissa chercher. Duncan n’avait pas vraiment de film préféré, en fait il n’avait jamais vraiment le temps de regarder un film en entier. Tous les films qu’il avait remonté à son époque fin d’adolescence puis internat. Il n’en avait pas vu la moitié et c’était que des films qu’on lui avait donné mais il n’en fit pas part à sa charmante voisine qui brandissait déjà un boitier dans sa main. Le titre ne lui disait rien alors il la laissa mettre le film en route. Il se mit à rire une nouvelle fois quand elle fit demi-tour vers lui puisqu’elle manqua de trébucher tout en contrôlant son atterrissage sur le canapé. Depuis quand une femme ne l’avait pas fait rire ? Depuis quand une femme n’avait pas été d’un ennui mortel en sa présence ? Parce qu’il était docteur toutes les femmes se sentaient obliger de déballer leur science, d’avoir un langage très fourni et surtout de se sentir obliger d’expliquer à quel point être chirurgien ne devait pas être facile et qu’elles admiraient toutes son travail et blablablabla. Duncan était loin d’être de ce monde là rempli de faux semblant et Chloë était bien la seule depuis des années qui ne voyait que Duncan et pas seulement le docteur.
-Ce sera avec plaisir ! Tu pourras peut-être me prêter certains films de ta collection ? Juste pour que je puisse voir ce qu’une femme regarde le soir avec un bol de crème glacée… Bon le bol c’est peut-être un peu cliché…
Duncan tourna son visage vers elle, souriant doucement. Le film se lança mais il n’avait pas vraiment envie de s’attarder sur ce qui aller se passer ou non entre les deux « héros » de l’histoire. Tout ce qu’il voulait, c’était la toucher encore et encore, sur ce canapé ou n’importe où d’ailleurs. Elle faisait attention à ne pas le toucher et tout cela rimer comme un nouveau jeu. Il attrapa son verre de vin buvant une autre gorgée. Il lui fallait beaucoup pour devenir un peu pompette jusqu’à ne plus sentir ses cheveux. Ah par contre, la vérité sortait de sa bouche, c’était incontrôlable. L’alcool était pour Duncan égal à un sérum de vérité. Bien sur jamais il n’avait fait part de ce détail à quelqu’un, personne ne devait savoir ça.
-J’ai envie de t’embrasser…
Même pas un regret dans ce qu’il venait de dire. Même pas une légère gêne, Duncan continuait de fixé Chloë tout en attendant sa réaction. Décidément même s’il n’avait jamais vu ce film ce ne serait pas demain qu’il pourrait en faire le résumer à un de ses collègues par exemple. Il en serait incapable car toute son attention était prise par la jeune femme assise à coté de lui. Sa main sans le vouloir, effleura sa cheville. Si la folie prenait possession de son corps alors Chloë n’aurait plus aucun échappatoire.
Duncan m'impressionne de par son humanité, sa façon de prendre les choses de manière réfléchie et son côté simple à la fois. Il doit surement inspirer le respect au travail, être chirurgien, c'est quand même le top. Je me demande comment d'autres filles le voient. Peut-être surement comme un super-héros, quelqu'un avec qui on doit soutenir la comparaison… Oui, j'imagine qu'elles ne doivent pas toutes être naturelles en sa présence. Je ne le suis pas non plus à vrai dire, mais ce n'est pas dans le même sens. Je suis enfin moi-même, j'arrête de jouer la fille forte au caractère tranchant. Je suis cette petite boule d'énergie, pleine de vitalité, qui ne demande qu'à s'amuser et à profiter de la vie… Facette que peu de gens de mon entourage connaissent. On peut dire qu'il n'y a que les filles, celles que je considère comme mes sœurs et Alex qui me connaissent comme ça. Et encore, je crois qu'avec Duncan mon naturel atteint son paroxysme. Ce dernier se marre d'ailleurs face à mon ivresse qui gagne de plus en plus de terrain. Quand je lui bafouille qu'il serait grand temps de refaire son éducation cinématographique, il n'hésite pas à surenchérir. « Ce sera avec plaisir ! Tu pourras peut-être me prêter certains films de ta collection ? Juste pour que je puisse voir ce qu’une femme regarde le soir avec un bol de crème glacée… Bon le bol c’est peut-être un peu cliché… » Je lève les yeux au ciel et lui tire la langue. « Et oh, je suis pas Bridget Jones non plus! » J'ai envie de lui rappeler que j'ai un mari à la maison mais ça serait quand même mal échu de placer ça dans la conversation, nous qui nous évertuons à oublier son existence le temps d'un moment. « Tu me rappelles d'ailleurs que ça fait un baaaaail que je n'ai plus mis les pieds au cinéma! » Mes yeux s'écarquillent et il sourit face à ma légère exagération. C'est ça, c'est l'alcool qui me rend comme ça. Et un peu lui aussi. Il lance ensuite le film que j'ai minutieusement choisi et je m'installe dans le canapé en prenant grand soin de ne pas le toucher. Quand je dois me concentrer sur quelque chose avec un petit verre dans le nez, j'y arrive comme une pro. Même encore plus que lorsque je suis sobre, quelle ironie. Ça me donne des idées… Bref. Je le regarde boire une gorgée de son verre, assez importante d'ailleurs et pense ensuite qu'il essaye peut-être d'être aussi saoul que moi. Ça pourrait être marrant à voir, cela dit. « J’ai envie de t’embrasser…» Whaaaaaat. Mes yeux, toujours posés sur le petit écran s'agrandissent jusqu'à presque sortir de leurs orbites. Je n'ose pas tourner la tête dans la direction du jeune homme. Que dire, que faire? Ça c'était cash, il n'y est décidément pas allé par quatre chemins. Enfin, c'est du Duncan quoi, faudrait peut-être que je m'y habitue. Je réfléchis quelques secondes, attrape mon verre pour en boire la dernière gorgée restante et me décide à me tourner vers lui. Là, je lui lance mon regard le plus suggestif, ou du moins j'essaye. La tension ambiante est à son comble, un pas de travers et il me saute dessus. Un vrai prédateur et moi je joue la proie. Mais après tout, pourquoi ne pourrait-on pas inverser les rôles pour une fois? Je ramène mes jambes étendues près de moi et me retrouve à genoux sur le canapé. Il observe le moindre de mes gestes, prêt à bondir au moment voulu. Dans une action millimétrée, j'ondule comme un serpent vers lui pour finir à la hauteur de son visage. Il semble tétanisé, il n'ose plus bouger. Je le surprends et cela me procure une sensation de satisfaction extrême. Je ne le touche pas, j'en prends grand soin. Je ne serai pas celle qui brisera le pacte que nous avions fait quelques heures plus tôt. J'approche doucement mon visage du sien, un peu plus encore, pour que nos lèvres ne soient plus qu'à quelques millimètres les unes des autres. Je sens son cœur palpiter, je sens son corps prêt à convulser. Nous sommes au bord du gouffre, prêts à nous jeter, une nouvelle fois. Sa respiration se fait de plus en plus saccadée, je sens l'air qu'il expire fouetter littéralement mes lèvres. J'approche encore un peu plus…l'instant fatidique arrive. Il ferme les yeux, il va se laisser emporter. Je souris, c'est quand même pas mal d'être le prédateur. Plus que deux millimètres… Et je tourne la tête pour attraper la bouteille de vin posée sur la table en verre. Il rouvre les yeux, l'air hébété. « Je t'ai eu! » Mais quel self-control Chloë! Je m'épate. J'ai presque envie de m'applaudir devant un tel exploit. Je reste néanmoins agenouillée à côté de lui, bouteille en main. Je la brandis comme une coupe en regardant Duncan, toujours sonné par la feinte que je viens de lui faire. Je lui fais ensuite un clin d'œil avant de boire directement au goulot.
Duncan glissa brièvement ses lèvres dans sa bouche pour les humidifier ou alors c’était peut-être juste cette envie grandissante en lui de sauter sur Chloë qui le tiraillait de l’intérieur. C’est sur qu’il n’était pas du genre à tourner autours du pot, sinon il ne l’aurait jamais embrassé cette première fois il y a déjà quelques temps de ça maintenant. Et puis, elle devait surement s’en douter, car même si c’était elle qui avait fait les allusions ce soir, c’est son regard à lui qui la dévorer encore et encore. Le film ne l’intéressait guère, de toute façon, il ne le regardait pas. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres quand elle avala la dernière gorgée de son verre. Décidément il arrivait à la mettre dans un état très douteux. Chloë se redressa d’un seul coup se retrouvant très proche de lui. Ca, il ne l’avait pas vu venir. Se figeant complètement sur place, il se mit à la contempler se demandant bien ce qu’elle allait faire de lui. Elle se rapprocha encore plus, leurs bouches pouvaient presque échanger un même souffle, d’ailleurs Duncan baissa les yeux pour pouvoir voir celle de Chloë. Son cœur s’était presque emballé ressentant quelque chose de nouveau en lui, quelque chose qu’il adorait. Le docteur se sentant si fort habituellement se sentait cette fois faiblir. Il était prêt à recevoir ce baisé qu’il avait attendu patiemment depuis le début de la soirée mais elle n’en fit rien et il comprit immédiatement qu’elle était aussi joueuse que lui, ce qui ne faisait qu’amplifier ce qu’il pensait d’elle depuis le début, qu’elle était parfaite.
Ré-ouvrant les yeux après avoir subit ce petit instant de gloire façon Chloë, un petit rire s’échappa de ses lèvres. Oh oui, elle l’avait très bien eu mais elle ne se doutait surement pas du joueur redoutable qu’elle avait en fasse de lui. Duncan avait comment dire ? Plus d’un tour dans sa poche. Il haussa un sourcil regardant la jeune femme toujours à ses cotés, forcé de constater une chose évidente.
-Effectivement tu m’as bien eu…
Tournant son regard vers sa petite table de salon, Duncan aperçu son verre de vin encore à moitié plein ou vide, à vous de voir selon votre point de vue. Il l’attrapa pour pouvoir en boire une gorgée mais cette maladresse qu'il n’avait surement pas puisqu’il était chirurgien vint renverser le vin sur sa chemise. Le jeu était relancé et la vengeance de Duncan n’était plus quelque chose que l’on pouvait manger froid mais quelque chose qui lui couterait surement un bon pressing. Il prit une mine embêtait mais faussement choqué. Il retira sa veste pour ne pas en salir plus et commença à détacher sa chemise.
-Je suis vraiment maladroit… Je ne peux pas resté comme ça, recouvert de vin…
Son regard croisa celui de Chloë. Il brûlait de désir, encore plus que tout à l’heure. Sa langue glissa par réflexe sur sa lèvre supérieur et après avoir détaché sa cravate et chacun des boutons avec soin, il retira sa chemise, se retrouvant maintenant torse nu. Duncan prenait son temps, histoire de bien lui faire regretter ce baisé qu’il n’avait pas eu. Ce n’était surement pas lui qui briserait leur pacte ce soir…
-Je ferais mieux d’aller tout de suite chercher un autre vêtement…
Je me délecte de ce jeu entre Duncan et moi. Une chose est sûre, je ne serai pas celle qui craquera la première. Je ne suis jamais celle qui craque la première à vrai dire. Je me laisse faire, voilà tout. Bon d'accord, je mens peut-être un petit peu là. Mais je ne suis jamais celle qui fait un pas vers l'autre en premier. Je regarde, je souris, je charme, mais je ne tente pas. En même temps, je suis mariée donc bon, ça la fout mal. Par contre, quand la machine est lancée, plus rien ne peut m'arrêter. Enfin, revenons à nos moutons. Ou nos lions plutôt, à en juger notre situation. Oui, nous sommes de vrais félins, à deux doigts de bondir l'un sur l'autre et à s'engager dans un combat féroce, et plutôt agréable ceci dit. « Effectivement tu m’as bien eu…» Héhé. Je lui fais un autre clin d'œil et trinque ma bouteille de vin dans le vide. C'est qu'elle est presque finie, grand Dieu j'ai la descente facile. Ça ne sent pas bon pour la suite. J'espère juste que je ne vais pas finir malade, ce serait trop la honte. Je repose délicatement le précieux nectar sur la table en lui promettant de revenir bientôt à lui, juste le temps de décuver un tout petit peu. Duncan, lui, attrape son verre. Je le regarde faire d'un air encourageant. Ben oui, c'est beaucoup plus marrant d'être pompette à deux. Soudain, je le vois renverser tout le contenu sur sa chemise. Mais quel gâchis. Je fronce les sourcils en le regardant. « Ah ben c'est du joli! » Je croise mes bras sur mes hanches. Il prend ensuite son air le plus faux et je comprends alors qu'il l'a fait exprès, ce goujat. « Je suis vraiment maladroit… Je ne peux pas resté comme ça, recouvert de vin… » Je souris quand même face à ce jeu d'acteur digne des plus grands studios hollywoodiens. Il est malin quand même celui-là. Oh non, voilà qu'il détache sa chemise. En me regardant en plus. Il a compris, il rentre dans le jeu. Et il est plutôt fort. Il va me falloir beaucoup de sang-froid à présent. Je n'ose pas le regarder mais c'est plus fort que moi. Il est debout, à seulement quelques centimètres de moi et il déboutonne sa chemise. Grand Dieu, sortez-moi de là. Je ne peux m'empêcher d'observer son torse au fur et à mesure qu'il le dévoile. Je lève mon regard un peu plus haut et croise le sien. J'ai droit à tout, aux flammes, au désir, je vois carrément dans ses yeux ce qu'il aimerait me faire. Je respire un grand coup en serrant la mâchoire. Relaaaax. « Je ferais mieux d’aller tout de suite chercher un autre vêtement… » Il continue de me regarder. Qu'est-ce que je fais? Je me lève à mon tour et me rapproche de lui. « Je t'accompagne… j'ai peur du noir » Je lui montre son salon plongé dans l'obscurité et lui fais une moue faussement triste. On était sensé regarder un film apparemment… J'ai l'impression que c'était il y a dix ans. Il acquiesce, en même temps il n'a pas le choix et je le suis dans les escaliers. Nous arrivons dans sa chambre et il reste là à me regarder. Il attend surement mon prochain geste, le prochain mouvement du jeu. « Choisis bien ce que tu vas mettre, on est toujours au premier rencard » Je lui sors mon plus grand sourire. « Je vais vite au petit coin j'arrive » Pas besoin de me l'indiquer, je connais. Je cours jusqu'à la salle de bains en ricanant. C'est que j'ai un plan derrière la tête. Je referme la porte derrière moi et retire ce qui me sert de petite culotte, aussi transparente soit-elle. Je la dépose sur la pile de linge sale que Duncan avait préparée et ressors aussitôt. Revenue dans la chambre, je m'assois sur le lit du jeune homme en croisant les jambes. Il hésite toujours entre deux chemises mais se dépêche maintenant que je suis revenue. Il me demande conseil. Je hausse les épaules, à lui de m'en mettre plein la vue. C'est de la triche si je m'y mets. Il finit par choisir une chemise assez fine de couleur bleue, assortie à ma robe. « Très bon choix » Je l'applaudis légèrement et il la reboutonne en me servant son sempiternel regard aguicheur. Là, voilà, c'est le moment où jamais. Je dois mettre mon plan à exécution, tant qu'il me regarde. Je lui fais les yeux doux et décroise mes jambes. Je les écarte délicatement et puis les recroise, dans un timing millimétré. Un remake de Basic Instinct en somme, en espérant qu'il l'ait vu. Et vu sa culture cinématographique, c'est pas gagné. Enfin, mon petit tour a fonctionné. Il a la bouche bée, encore une fois. Je hausse les sourcils, attendant le prochain mouvement du jeu. À ton tour, mon beau.
Quand elle se leva, il la regarda dans les yeux, elle était très proche de lui et quelque chose lui disait que le jeu commençait juste. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et il passa à coté de Chloë prenant soin de la frôler mais sans vraiment la toucher. Il se hâta dans les escaliers et elle le suivait de près, ce qui l’amusait encore plus. Il entra dans sa chambre et se retourna pour la regarder entrer à son tour. Elle le rendait complètement dingue, c’était incroyable. Il ouvrit sa penderie pour chercher une autre chemise puisqu’il était toujours torse nu quand elle parla de premier rancard. Duncan ne savait pas vraiment ce que cela signifier, il y avait genre un code à respecter ou quelque chose comme ça surtout quand deux personnes comme eux avaient déjà été aussi proche que la dernière fois.
-Il y a des règles à respecter pour un premier rancard ?
Elle quitta ensuite sa chambre pour se rendre soit disant au petit coin, Duncan ne chercha pas à en savoir plus, c’était plus amusant ainsi, il regarda ses chemises sans vraiment en choisir une. En réalité, il pensait à autre chose, à cette soirée et à la tournure qu’elle prenait. Il savait bien qu’au fond de lui-même il ne tiendrait pas son pseudo pacte de ne pas la toucher et il était presque persuadé qu’elle n’attendait que ça, qu’il franchisse la ligne, à moins que ce n’était que pour le provoquer mais il en doutait. Ils avaient une attirance l’un pour l’autre. Perdu dans ses pensés, elle le ramena à la réalité quand elle entra de nouveau dans la chambre. Il ferma la penderie sortant une chemise bleue, demandant son avis au passage, elle le laissa avoir le dernier mot et il enfila la chemise bleue se mettant face à elle pour la refermer. Duncan regardait Chloë dans les yeux. La scène qui suivait le figea sur place. La chaleur monta d’un cran et s’il avait su ça, il n’aurait jamais remit une autre chemise…
C’était simple maintenant, deux options s’ouvraient à lui. La première ? Il pourrait littéralement lui sauter dessus en dévorant chaque parcelle de son corps avec sa bouche. Se serait surement sauvage mais elle l’aurait cherché. Et la seconde option, c’était d’ignorer ce qui venait de se passer pour trouver quelque chose à faire pour riposter et gagner. Mais est ce que cela en valait-il vraiment le coup ? Est-ce qu’il n’était pas temps de la laisser gagner pour pouvoir passer à l’action ? Et puis se serait presque une insulte que d’ignorer ce qui venait de se passer là, non ? Il se pencha venant murmurer à son oreille d’une voix sensuelle.
-Je crois que pour cette fois tu as gagné…
Duncan passa rapidement sa langue sur ses lèvres tout en souriant en coin. Il glissa ses mains au niveau de ses cuisses puis d’un rapide mouvement il la bascula en arrière sur le lit venant se glisser entre ses jambes. Une fois au dessus d’elle, il répondit à cette envie qu’il avait depuis un moment en venant glisser sa bouche contre son cou lâchant ensuite un petit grognement contre sa peau. L’une de ses mains resta accrochait à sa cuisse tandis que l’autre était appuyé contre le lit pour ne pas l’écraser avec son corps. Cette fois, il l’avait laissé gagner et maintenant elle était la maîtresse du jeu. Elle pouvait très bien rester ici à profiter de ce moment avec lui ou tout arrêter pour rentrer chez elle. Duncan n’avait rien le droit d’exiger d’elle, parce qu’elle était mariée et qu’elle ne serait jamais à lui. Ce premier rancard prenait une tournure intéressante, du point de vu de Duncan en tous les cas.