| (yasmine & edge) so if i call you, don't make a fuss... |
| | (#)Mer 25 Sep 2019 - 1:37 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Yasmine Khadji est une véritable énigme ambulante. Tu n'as pas vraiment d'autres mots pour décrire la jeune femme et dans d'autres circonstances, cela aurait été une très mauvaise chose, sauf qu'avec l'infirmière, tu ne sais pas vraiment. Tu ne sais même pas du tout, ce qui est un bon changement de rythme. Pour toi, probablement pas pour elle. Tu es le gars qui sait toujours, toujours ce qu'il veut et comment faire pour l'obtenir et ce même si cela implique d'y aller avec tes gros sabots justement et de te faire remarquer. Et la première erreur de la brune a sans doute été de rire à une de tes blagues vaseuses, te donnant toute la validation dont tu as besoin... Et maintenant, vous sortez ensemble depuis environ un mois. Enfin... En théorie. Tu as posé la question de vive-voix, te moquant bien de passer pour un adolescent qui se fait insistant avant de tenir la main de sa bien-aimée dans la cours de récréation, mais bien parce que tu as eu besoin de savoir. Mais peut-être que la pause que l'infirmière a marqué avant de te répondre a été de trop, peut-être que tu aurais dû un peu plus insister, justement, et lui faire remarquer qu'une absence de limites et de vraies barrières n'est probablement pas une bonne chose pour un début de relation... Sauf que les mots n'ont pas quitté tes lèvres. Parce qu'il serait tellement hypocrite de lui reprocher ce genre de choses quand toi-même, tu n'as pas la moindre idée de comment tout ça fonctionne, de la monogamie à l'engagement, tous ces mots-là te sont étrangers. Et pourtant, tu essayes, vous essayez, pourtant, tu lui as assuré que ce n'était pas grave, qu'il ne servait à rien de précipiter les choses et que vous pouviez être un couple, loin de tout et de tous, sans aucune pression, et voir ce qui se passe. Faire en sorte qu'elle soit confortable est la chose la plus importante, pas vrai ... ? Donc pas besoin de grands mots, pas besoin de grande déclaration, vous êtes des adultes tous les deux et vous savez que les romances comme dans les films, ça n'existe tout simplement pas. Tout le monde a ses propres bagages et il faut un certain temps pour se faire à la nouveauté, c'est juste ça, voilà ce que tu te répètes depuis un mois, très certain que tout passera et tout ira mieux dans le futur. Est-ce mal d'imaginer un futur avec la brune ? Tu n'aurais jamais cru que c'était possible avant de la rencontrer et pourtant... Pourtant, tu retrouves à froncer les sourcils quand ton téléphone vibre la seconde d'après, tu venais juste de le fourrer dans ta poche en sortant de la station de police -encore une journée à laquelle tu ne veux pas penser- et tu arrêtes tes foulées vers ta voiture, en voyant, justement, le message de ta petite-amie. "Just cleared the ER, it was a mess. Could really use a hug, missing you." En lisant la dernière partie de son message, un véritable sourire apparaît sur ton visage et tu oublies soudainement les plans que tu avais pour la soirée, à savoir aller à la salle de sport et montrer aux nouveaux membres comment font les professionnels. Rien que ça oui... L'occasion de passer du temps avec Yasmine est trop belle pour être ignorée, et ce simple message est un petit pas en avant. Et sert également à gonfler ton ego et à te dire que la brune sait déjà qu'elle peut t'appeler en cas de besoin, un très bon point pour elle. Tu grimpes rapidement dans ta voiture, roulant rapidement dans les rues de Brisbane pour te rendre à un de tes restaurants préférés, car si tu sais bien une chose des longues heures de travail, c'est qu'elles doivent être récompensées et tu connais assez la brune pour savoir qu'elle n'a pas dû s'arrêter pour boire ou manger. Oui, elle travaille trop, comme toi au final, chose que tu peux comprendre et admirer mieux que personne. Tu optes pour quelque chose de gras et calorique au possible pour vous deux, et une boite de donuts en dessert car tu sais que la brune en raffole... C'est donc les bras chargés que tu prends le chemin de l'hôpital, certain d'avoir trouvé la bonne chose pour lui remonter le moral et d'être sur la voie du petit-ami parfait. Tu te gares à une distance certaine du bâtiment hospitalier cependant, pas besoin d'encombrer ou même de bloquer le service avec ta voiture, surtout quand tu n'es pas là pour une affaire urgente et pressante alors... Les urgences sont étrangement calmes en ce début de soirée, et tu ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose, une opportunité rare oui, alors autant en profiter. Tu aperçois Yasmine avant qu'elle ne te voie, la brune en pleine conversation avec une de ses collègues, une jeune femme rousse, qui elle te remarque rapidement, te lance un sourire et fait signe à Yasmine de se retourner. "Hey, surprise!" Tu annonces cela sur un ton tout aussi joyeux, levant un de tes bras chargés pour joindre le geste à la parole. Avec quelqu'un d'autre, tu te serais permis de la prendre dans tes bras ou encore de l'embrasser, mais pas avec Yasmine et certainement pas sur son lieu de travail. "Je viens à ta rescousse... Je réponds au S.O.S que tu m'as envoyé..." Que tu dis en toute modestie, seulement pour voir un air de surprise et de confusion se dessiner sur le visage de Yasmine. Sa collègue choisit ce moment précis pour s'éclaircir la gorge et dire qu'elle va vous laisser tranquille. Aurais-tu loupé quelque chose ...? Tu sors ton téléphone portable de ta poche, montrant le fameux message à Yasmine, certain qu'elle ne possède pas de jumelle ou a soudainement perdu la mémoire. "À en juger par ta mine surprise, quelque chose me dit que ce n'est pas toi qui as envoyé ce message, mais quoi qu'il en soit je suis là, et ça serait vraiment dommage que tout ça finisse à la poubelle." Peu importe pourquoi ou comment, tu es là, et tu as envie de passer du temps avec elle, on ne peut pas te blâmer pour ça, non ? |
| | | | (#)Jeu 26 Sep 2019 - 20:55 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price Le ressort du siège dans lequel Yasmine s'affaissa émit un couinement suffisamment sonore pour faire détourner l'attention de Molly. Pourtant, extrêmement concentrée, cette dernière garda les yeux rivés sur son écran d'ordinateur. Les paupières plissées, la bouche entrouverte et fronçant le haut de son nez, un petit pli disgracieux sous son menton lui donnait un profil cocasse ; elle aurait aussi bien pu gober une nuée de mouches qu'elle ne se serait aperçue de rien "Tu fais quoi ?" lui demanda Yasmine en s'avançant de quelques centimètres dans sa direction. Elle fit rouler son siège jusqu'à elle en s'accrochant au comptoir d'accueil pour s'aider dans sa manœuvre, déterminée à voir ce qu'elle trafiquait exactement. Au courant que la jeune femme passait le plus clair de son temps à ne rien faire d'autre qu'à flâner, et tout ça en étant payée, un career goal que nombre de gens lui envieraient, elle se posait la question à propos de la raison pour laquelle elle paraissait si appliquée pour une fois "Molly, tu fais quoi ?" répéta-t-elle en lui pinçant doucement l'intérieur du coude pour qu'elle daigne lui accorder au moins une œillade, très peu habituée à subir l'inattention de la jeune femme avec qui elle avait bien sympathisé au cours de ces dernières années. Molly finit par tourner la tête dans sa direction. Elle lui adressa un sourire, remplacé aussitôt par un examen fugace de la silhouette de sa collègue qu'elle jugea d'un regard qui signifiait clairement qu'elle ne s'attendait pas à la voir encore ici "Qu'est-ce que tu fais encore là ? T'étais pas censée avoir terminé depuis genre un quart d'heure ou quelque chose comme ça ?" Avant que Yasmine n'eut le temps d'enregistrer sa question et d'émettre l'idée de lui répondre qu'elle jouait les pièces rapportées après le désistement d'un membre de l'équipe dont le petit garçon était tombé malade, elle attrapa le téléphone portable qu'elle venait subitement de lui lancer "J'ai trouvé ça tout à l'heure." fit-elle sur le ton usuel de la conversation. Yasmine reconnut aussitôt le téléphone comme étant le sien et cette fois, ce fût elle qui fronça les sourcils.
Depuis quelques temps maintenant, Yasmine préférait prendre ses pauses en compagnie de Molly plutôt que de rejoindre la salle de pause des infirmières. Sortant d'un triage éprouvant, c'était de nouveau le cas cette soirée-là ; un moyen comme un autre d'en profiter pleinement pour se couper du rythme infernal du service et d'optimiser ses capacités. Elle était efficace dans sa façon de gérer son énergie au travail, mais elle avouait sans détour qu'elle avait tendance à se négliger pour répondre au manque d'effectif qui sévissait entre les murs du St-Vincent – comme partout ailleurs, là n'était pas la question. Elle faisait des heures supplémentaires qu'on lui reprochait, aussi bien dans l'équipe que dans son entourage proche, seulement elle avait toujours été comme ça, à travailler beaucoup, y trouvant un équilibre qui lui permettait de garder la tête sur les épaules et de ne pas se laisser démoraliser par les petits tracas qu'elle connaissait. A son sens, ils étaient moindres, à quelques exceptions près, mais ils étaient tout de même-là. Ainsi se perdre dans la travail était une astuce maligne pour ne pas y penser et elle s'en félicitait, même si ce n'était qu'en secret. De ce fait, elle n'avait pas hésité à rassurer sa collègue dépitée par le coup de fil de son mari qui dépassé par les événements, lui avait appris que leur fils était mal en point en ce début de soirée. Alors oui, ça rallongeait son temps passé dans les couloirs des urgences, et ça lui donnait des airs d'accro au travail, mais elle aimait vraiment être ici. Se demandant encore un moment où Molly avait déniché son téléphone, elle finit par hausser les épaules. Elle avait depuis longtemps arrêté de chercher à comprendre la jeune femme, son grain de folie faisant partie des raisons pour lesquelles elle préférait sa compagnie à celle de ses autres collègues. Se levant doucement de son siège, Yasmine glissa son téléphone dans la poche de poitrine de sa blouse "Les gens normaux trouveraient ça étrange que tu connaisses mon emploi du temps sur le bout des doigts, t'as conscience de ça ?" répondit-elle enfin tout en contournant le comptoir de d'accueil, puis en s'y appuyant de tout son poids pour poser son regard rieur sur la crinière rousse de la jeune femme. Prétendre qu'elle, Yasmine Khadji, n'était pas normale, ça faisait la blague : Molly passait son temps à pointer du doigt à quel point elle pouvait être ennuyeuse et routinière, aussi le sourire goguenard qu'elle laissa poindre, elle ne le prit pas mal au contraire. Cela dit, ces gentilles remarques, Molly avait cessé de les disséminer depuis qu'elle côtoyait Edge. Jamais elle ne l'aurait cru capable de braver le règlement de l'hôpital en sortant avec un patient dont elle s'était occupée… et pourtant, c'était exactement ce qu'elle avait fait.
Le mois qui venait de passer lui semblait s'être déroulé dans un autre espace-temps tant elle n'avait toujours pas réalisé qu'effectivement, elle avait osé se départir d'un soupçon de son éthique professionnelle pour accepter de revoir plusieurs fois cet homme. Elle ne le regrettait pas du tout, elle avait juste le sentiment étrange parfois qu'elle ne le faisait pas pour les bonnes raisons. Elle avait beau beaucoup l'apprécier, la manière avec laquelle elle restait toujours sur ses gardes l'embarrassait un peu et la tourmentait plus qu'elle ne voudrait lui avouer, à lui ou à qui que ce soit d'autre. Mais ils avaient été plutôt clairs l'un envers l'autre, et laisser les choses se dérouler selon leur propre rythme lui convenait finalement. Yasmine ne se projetait pas beaucoup, elle ne se projetait même pas du tout, mais elle devait être honnête avec elle-même et accepter qu'il lui faisait du bien – une conclusion qu'elle n'émettait pas souvent à voix haute, craignant les remarques graveleuses de Molly qui, à la seconde où la voix d'Edgerton se fit entendre dans le hall d'accueil des urgences, ne manqua pas l'occasion. Elle se leva de son siège à son tour, se penchant en face de Yasmine pour que son nez touche presque le sien "N'oublie pas de faire pipi juste après." Déjà, Yasmine était restée interdite face à la présence de son petit-ami sur son lieu de travail – un fait pas si exceptionnel que ça, mais qui la laissa perplexe lorsqu'elle prit sens de l'entame avec laquelle il l'alpagua. Sans doute que Molly jugea nécessaire d'expliciter ses conseils, confrontée à la mine de profonde réflexion qu'elle emprunta en se retournant, les reins contre le comptoir d'accueil "Pour éviter la cystite, Yasmine. Suis un peu aussi." Les yeux gros comme des soucoupes à l'instant où elle croisa ceux de Yasmine qui avait tourné la tête vers elle pour la fusiller d'un regard étonnement autoritaire, Molly lui adressa un clin d'œil, puis en laissa échapper un autre qu'elle réserva à Edgerton. Le raclement de gorge dont elle usa pour ponctuer son départ – beaucoup trop soudain pour être honnête –, c'est ce qui l'obligea à reprendre vie.
Dans la foulée, elle fit un grand sourire au jeune homme, avant de jeter un œil au message – que non, elle n'avait ni rédigé, ni envoyé, elle ne pouvait pas prétendre le contraire, elle était bien trop surprise – qu'il lui fit lire. Ouvrant légèrement la bouche, elle finit par lui dire "Mais j'aurais pu l'envoyer." Franchement, elle ne s'était pas encore acclimatée à son nouveau statut de femme indisponible, elle connaissait les usages toutefois, et elle aurait pu y penser si elle n'avait pas rallongé cette garde éprouvante "Tu sais, je crois que j'y ai pensé si fort que ça a dû activer une fonction cachée de mon téléphone… on n'arrête pas le progrès, c'est fou." C'était Sohan qui le lui répétait sans cesse, enfin elle avait trouvé un contexte pour s'autoproclamer experte en matière de haute-technologie, même si ce n'était que pour rire ; tout le monde savait qu'elle ne se servait que des fonctions basiques de son téléphone et qu'elle avait encore du mal à utiliser son ordinateur sans voir poper des fenêtres d'erreurs qui lui donnaient envie de hurler. Mais là, hurler ne faisait pas partie de ses priorités. Encore que si elle n'était pas aussi convaincue que c'était Molly qui avait orchestré tout ça, elle aurait sans doute été tenté de s'agacer un chouïa, mais ce n'était pas dans ses habitudes et tout compte fait, c'était une très bonne chose qu'il soit là. Ce fût après s'être redressée, puis après avoir resserré l'élastique de sa queue de cheval haute, qu'elle lui demanda en prenant une mine un peu suspicieuse "Tout ça quoi ?" Les coudes appuyés en arrière contre le comptoir de l'accueil, elle posa son regard sur lui, la tête penchée, retenant un sourire qui termina en biais. Les urgences étaient calmes, la salle d'attente était presque vide, il n'y avait aucun membre de l'équipe de garde à l'horizon, et quand bien même quelqu'un passerait par-là à cet instant précis, elle venait tout juste d'entamer sa pause. Une fraction de seconde lui suffit pour décider qu'elle ne dépassait aucune limite, pas une des siennes en tout cas, et elle s'avança d'un pas vers lui pour lui planter un petit baiser sur le bouche, puis un autre un peu plus long "Salut." Elle pinça les lèvres pour estomper les restes de baume qu'elle s'était appliquée avant sa garde, puis chassa une poussière invisible sur celles du jeune homme avec son pouce. Elle baissa doucement le regard sur ce qu'il tenait à la main pour mieux réaliser qu'une odeur de nourriture s'en dégageait. Elle ouvrit grand la bouche et les yeux, un enthousiasme certain illuminant ses traits lorsqu'elle le regarda de nouveau "J'ai pas beaucoup de temps, je remplace une collègue." Mais le peu de conviction qu'elle mettait à se retenir d'être ravie qu'il soit venu, même si l'idée lui avait été soufflée par quelqu'un d'autre qu'elle au final, était si flagrante qu'elle en devenait un poil comique. Le murmure précipité qui fila entre ses lèvres pendant qu'elle tachait de contenir un autre sourire traduisit la victoire qu'il venait de décrocher sans même s'en apercevoir… jusqu'à ce qu'elle le lui dise tout en commençant à opérer un mouvement pour quitter l'accueil des urgences. A quelques pas devant lui, elle lui lança un regard par-dessus son épaule "Ne crois pas que je compte les points, hein… mais tu viens peut-être d'exploser le compteur. D'ailleurs, c'est presque de la triche." |
| | | | (#)Mer 2 Oct 2019 - 1:47 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Si tu devais te pencher quelques secondes sur ta vie amoureuse, et vraiment, ça ne serait que quelques secondes, sinon tu finirais avec une migraine; tu pourrais constater, de toi-même, que peu de femmes ont compté à tes yeux. Ce n'est pas que tu t'en fiches, ce n'est pas que tu es un connard fini, ou que aimes briser des coeurs, des espoirs ou même des histoires non; c'est différent. Oui, il en faut peu pour avoir ton attention, pour quelques minutes, quelques heures et même une nuit, mais il en faut beaucoup plus pour te donner envie de voir au delà de cela et t'intéresser vraiment à la personne en face de toi. Et pour le moment, personne ne t'en a voulu, personne ne t'a demandé d'en faire plus, surtout pas ces dernières années et tu t'es contenté de cela, sans chercher autre chose que des relations purement physiques car elles ne sont pas compliquées et que tout le monde y gagne au change. Sauf qu'avec Yasmine, c'est différent, vous n'avez pas encore franchi cette limite, et ce même si parfois tu franchis la dite limte quelques heures après un simple bonjour, et tu sais déjà que c'est pour le mieux. Tu es incapable d'expliquer pourquoi, tu ne sais même pas si cela fait du sens, encore une fois, tu suis ton instinct et celui-ci ne t'a jamais fait défaut pour le moment... Pourquoi douter maintenant ? Un simple message de la jeune femme et tu es là, tu ne suis qu'à moitié l'échange avec sa collègue, tes yeux concentrés sur la brune et ses mouvements à elle. Tu remarques le sourire qu'elle essaye de cacher, probablement pour se donner un peu plus contenance et tu souris, intérieurement, quand elle ressere sa queue de cheval, sûrement pour avoir un meilleur contrôle sur toute la situation. Oui, il ne t'a fallu qu'un simple coup d'oeil pour remarquer que les coupes de cheveux de Yasmine ne sont qu'un reflet de son humeur et dès que la moindre émotion se fait ressentir, si son visage ne trahit absolument, ses mains trouvent tout de suite les mèches brunes, parfois bouclées, parfois raidies, pour laisser transparaitre ce qui se passe vraiment dans sa tête... C'est adorable dans un sens, ou un signe que tu as passé un peu trop de temps à le fixer. "Hmm... Un téléphone magique, c'est ça ? ... You're lucky you're so cute." Que tu finis par répondre, un peu pour te moquer d'elle, et aussi parce qu'il y a du vrai dans tes paroles. Dans le fond, tu te moques bien de savoir qui, pourquoi et comment tu as reçu ce message, tu es là c'est l'essentiel et Yasmine ne t'a pas demandé de faire demi-tour. Donc tu ne vas pas te plaindre. Lui faire regretter son optimisme ? Un peu. Tu ne la quittes pas du regard tandis qu'elle s'approche de toi et tu es le premier surpris par son prochain geste, elle se penche vers toi, pour déposer un baiser sur tes lèvres, le geste est trop rapide pour que tu puisses y répondre et tu comprends rapidement que ce n'était pas vraiment l'intention de Yasmine. "Hey." Le mot est murmuré rien que pour Yasmine, en réponse à son geste précédent, et tu as probablement un sourire idiot sur le visage mais franchement ... Tu t'en moques complètement à cette seconde précise, la seule chose qui a de l'importance c'est qu'elle soit contente de te voir et c'est tout. Oui, c'est un peu cliché mais un bon changement de rythme en ce qui te concerne, tu ne vas pas chercher à analyser plus ce moment, non, tu vas juste l'apprécier. Tant pis si cela fait de toi un idiot fini, ou que tu passes pour un adolescent qui en est à sa première romance. Tout a des allures de premières fois avec Yasmine, c'est la première fois que tu essayes autant, la première fois que tu as envie que cela fonctionne, que tu songes à un futur où tu n'es pas en train de courir ou de regarder ce qu'il a par dessus ton épaule... Tu respires vraiment quand la brune est dans les parages, alors forcément, ça doit compter pour quelque chose. Pour l'heure, autant sortir de tes pensées et te concentrer sur elle, justement, et le visage de Yasmine qui vient de s'illuminer alors que tu lui montres tout ce que tu as apporté. "Eh bien, j'essaye de faire de mon mieux. Ce n'est pas de ma faute si je vise toujours juste hmm ? Ou alors c'est toi qui devrais revoir tes critères mais hein, je ne me plains pas." Du tout, car qui sait si elle aurait accepté de sortir avec un de ses patients ? Tu n'as pas envie de connaitre la réponse à cette question, tu ne veux en revanche pas déranger la brune plus qu'outre-mesure, tu sais que son métier a une place particulière dans sa vie, une place très importante, tu le sais car tu fonctionnes de la même manière avec ton propre métier. Tu as bossé trop dur pour en être là où tu es, et tu n'as pas vraiment envie d'oublier ça, c'est certain. Mais, tu as également envie de faire remarquer que la salle d'ordinaire remplie de patients est présentement vide et qu'une telle occasion ne se représentera pas, c'est elle l'infirmière et elle doit en avoir encore plus conscience que toi. "Je me doute bien que ce n'est pas très pratique de prendre une vraie pause... Surtout ici, mais je suis certain que tu as bien une demi-heure et si ce n'est pas le cas, je ne jouerais pas les petits-amis envahissant hein, ce n'est pas trop mon style." Tu ajoutes cela rapidement tout en suivant Yasmine qui vous guide loin de l'accueil et du bureau où elle était installée. Tout le monde a le droit à une pause, cependant, quand c'est une question de vie de mort, on ne peut tout simplement pas dire aux gens de patienter quelques secondes. "Mais sinon oui, c'est tout toi de remplacer un de tes collègues, je suis certain qu'ils n'ont même pas eu besoin de demander et que tu t'es portée volontaire..." Tu fais remarquer cela avec un sourire aux lèvres, finissant par t'installer dans ce qui a des allures de cafétéria ou du moins de salle de repos, qui est tout aussi calme et tu ne perds pas de temps, te délestant de tes sacs sur la table et de ta veste sur le dossier de la chaise. Tu mets un temps à réaliser que la brune te fixe et tu hausses un sourcil, la mettant presque au défi de remettre en question ton affirmation. "Je me trompe ?" Tu ne penses pas que ce soit le cas dans cette instance alors tu n'insistes pas plus, divisant la nourriture que tu as ramené pour ce rendez-vous improvisé. "Tiens, celui-ci est pour toi." Tu pousses un hamburger et une portion de frites dans sa direction, sans oublier la boite entière de donuts, sa récompense personnelle.
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| | | | (#)Jeu 3 Oct 2019 - 9:31 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price Yasmine en avait côtoyé beaucoup, des patients bien trop motivés à l'idée de se laisser soigner par ses doigts de fées et qui en plus, s'imaginaient que leur soudaine proximité avec elle était une raison valable pour lui demander son numéro de téléphone. Ça ne l'était pas, et pas seulement parce que ça mettait à mal l'éthique professionnelle avec laquelle on les bassinait à longueur de temps durant leurs années de formation. Elle avait tendance à penser qu'il y avait mieux comme premier rencard que de se retrouver penchée sur une plaie béante et purulente, quand bien sûr, ce n'était pas autre chose de plus gênant qui lui donnait assez peu envie d'approfondir la furtive relation de confiance qu'elle entretenait avec ses patients ; c'était l'un des seuls bémol à son devoir d'infirmière… celui de devoir supporter l'humour graveleux des hommes ronds comme des queues de pelles qui débarquaient comme des fleurs fanées aux urgences histoire de faire soigner leur gueule de bois. Devoir leur rappeler, avec le sourire évidemment, que le soin appliqué d'une petite coupure au front ou ailleurs n'avait rien à voir avec une caresse engageante, c'était un exercice auquel elle préférait échapper. Malheureusement, c'était ça aussi son métier : être confrontée à la misère humaine dans sa forme la plus dégoûtante et serrer plus fort le bandage pour que ça ne se répande pas de trop sur le linoléum. Alors certains se sentaient pousser des ailes dans ces cas-là, se permettant des gestes déplacés et criant au scandale lorsqu'on les remettait à leur place en énumérant les peines encourues pour harcèlement sexuel – oui, des patients lourds et insistants, il y en avait trop qui se faisaient admettre au St-Vincent's Hospital. Edge ne faisait pas partie de cette catégorie-là, c'était une certitude. Qu'est-ce qui l'avait contrainte à le considérer d'un meilleur point de vue que ceux qui avaient lourdement essayé avant lui ? Yasmine ne le savait pas tout à fait. Toutefois, elle y songeait souvent ces derniers temps, assez pour admettre que c'était probablement le bon esprit de ses compliments qui lui avait laisser croire qu'il n'était pas comme les autres, qu'il avait quelque chose en plus. Molly aimait répandre – telle la bonne parole – sa théorie à ce sujet, affirmant farouchement que c'était aussi le physique du jeune homme qui lui avait fait marquer une courte pause lorsque leurs regards s'étaient croisés pour la première fois. La vérité, c'était qu'elle ne pouvait pas s'en défendre. Yasmine l'avait trouvé beaucoup trop beau pour que ça ne la trouble pas un peu et pour que ses mains ne cherchent pas à coincer cette mèche récalcitrante qui lui était tombée dans les yeux quand elle était rentrée en salle de soin. Il suffisait de le toiser pour comprendre que cet homme-là avait du succès, et ça lui avait timidement laissé supposer qu'elle n'avait absolument rien à faire avec lui en réalité ; mais elle n'avait pas pu s'empêcher de saisir la perche qui lui tendait, même en s'avouant en son for intérieur qu'il aurait pu trouver mieux ailleurs.
Au-delà de ça, c'était son humour qui avait fini par remporter – temporairement du moins – le trophée des raisons qui l'avaient retenues de lui tourner le dos lorsqu'il l'avait abordé en dehors des murs de l'hôpital. Mettant son manque de confiance de côté, elle l'avait écouté avant toute chose, essayant tout de même de garder la face en s'intimant de ne pas le fixer avec trop d'insistance, et de ne pas se laisser bercer par sa voix qu'elle avait entendu d'une toute nouvelle oreille, départie du brouhaha des urgences qui rendaient tout moins évidents à appréhender. Pendant quelques minutes, elle avait fait mine de résister en lui donnant le change, répondant avec une bonne répartie à ses propositions… juste le temps de juger si c'était aussi dangereux que ça de se lancer dans ce genre d'aventure sans être un minimum consciente que ça dérogeait à tous les principes derrière lesquels elle se cachait subtilement pour ne pas avoir à expliquer qu'elle n'avait jamais pris le temps de s'occuper de sa vie amoureuse alors qu'elle approchait dangereusement des 30 ans. En fin de compte, c'était son regard qui avait définitivement terminé de la convaincre que ce serait une bonne chose pour elle ; parce qu'elle avait beau ne pas avoir beaucoup d'expérience en la matière, ses histoires de cœur se résumant à deux petits amis qui répondaient plus au moins aux critères de sa communauté, et donc aux critères de ses parents, et qu'elle avait côtoyé assez longtemps pour s'enfoncer dans la routine, elle savait lire entre les lignes néanmoins… et en l'occurrence, deviner quand des compliments étaient sincères rien qu'en sondant le regard de la personne qu'elle avait en face d'elle et qui se donnaient les moyens de viser le point sensible sans dissimuler d'autres intentions que celles d'apprendre à la connaître davantage. Elle avait aimé ça chez Edge, ce contraste entre son attitude désinvolte et les choses qu'elle réussissait à lire en s'attardant plus longtemps sur son visage et en laissant travailler son sens de la déduction pour comprendre pourquoi il était ce qu'il était, et ce sans avoir à jouer les curieuses patentées en lui demandant ouvertement d'où venait cette cicatrice-ci, ou d'où venait cette cicatrice-là ; ça, et la façon qu'il avait de la reprendre sur l'usage de son prénom complet. Il était sincère, et elle tachait de l'être aussi… la plupart du temps.
"Une demi-heure, ça me semble parfait." C'était la plage horaire à laquelle elle avait droit. D'habitude, elle ne la comblait pas, mais il y avait des moments qui le méritaient. La présence d'Edgerton en faisait partie "Sauf si une plaie traumatique débarque entre le plat et le dessert. Là, je devrais te fausser compagnie." fit-elle en se retournant dans un tourbillon qui fit crisser les semelles de ses chaussures sur le lino du couloir qu'ils empruntèrent, et valdinguer sa queue de cheval de part et d'autre de son visage. Opérant le reste du chemin à reculons, elle replaça ses cheveux attachés entre ses omoplates tout en penchant la tête sur le côté, explicitant le fond de sa pensée en ajoutant sur le même ton "T'as de jolis yeux, mais rien ne sera jamais aussi beau qu'une plaie sanguinolente un jeudi soir… ça n'engage que moi, évidemment." Les priorités de Yasmine se répertoriaient par ordre de gravité des interventions sur lesquels on la plaçait durant ses gardes ; mais inutile de se lancer dans la liste de ses cas de figure préférés au risque de perdre toute crédibilité lorsqu'elle serait contrainte d'admettre que oui, elle adorait le sang. Quelque chose lui disait que ça ne faisait pas partie des petits secrets qu'il fallait partager avec son cher et tendre après un mois de relation, encore qu'il devait bien avoir deviné qu'elle avait une affection particulière pour les sutures, s'étant occupée de superviser les siennes avec une attention décuplée, presque surjouée, tant elle s'était inquiétée que ça gâche l'harmonie de ses traits qu'elle avait eu tout le temps de contempler depuis. "Par ici, on sera plus tranquille." D'un petit signe du menton, elle lui montra un coin de la cafétéria des urgences qui était presque vide à ce moment-là. Elle décrocha son badge professionnel de sa blouse, retira son téléphone portable de sa poche de poitrine pour les poser sur la table, puis se glissa sur la banquette en parallèle de celle sur laquelle Edge s'installa pendant qu'il faisait des suppositions sur le pourquoi elle faisait des heures supplémentaires. Très sérieusement, elle lui répondit "Tu te trompes." Mais elle ne tint pas la distance, le fixant avec une certaine détermination en se demandant si elle était aussi transparente pour qu'il eut aussi vite appris à remettre les pièces dans le bon ordre à son sujet ; lui non plus, il ne posait pas beaucoup de questions, mais elle avait déjà remarqué la façon dont il la regardait… alors au fond, ils devaient avoir la même méthode pour s'apprivoiser sans se montrer trop insistants et trop intrusifs – ça lui plaisait, cette délicatesse, se calant sans complaintes sur le temps dont elle lui disait avoir besoin. Fronçant le haut de son nez qui remonta légèrement, elle se défendit derechef, repliant une jambe sous ses fesses en même temps "Maaaais… son fils est tombé malade en plein milieu de la soirée. Elle avait l'air tellement désespéré par l'incompétence de son mari que j'ai trouvé ça normal de lui proposer de prendre sa place, au moins le temps qu'elle aille s'assurer que c'est rien de trop grave." Ca expliquait tout – mais pas vraiment son besoin vital de porter tout le malheur du monde sur ses épaules. Tendant les avant-bras sur la table et opérant un mouvement pour triturer ses bagues qu'elle avait laissé dans son casier avant son service, elle finit par joindre ses doigts entre eux et poursuivit avec la même intention "J'aimerais qu'on fasse ce genre de choses si ça m'arrivait, et puis c'est pas la dernière à rendre service quand elle le peut… arrête de sourire, je suis trop prévisible et c'est pas drôle, Edgerton." Pourtant, elle laissa échapper un petit rire en même temps qu'elle s'éparpillait en gestes, ne laissant aucun doute sur ses origines méditerranéennes. "Tu sais, je te soupçonne souvent d'essayer de me faire grossir." lâcha-t-elle après s'être remise de son petit rire, recensant du regard les éléments qui composaient son repas du soir. Tout ce qu'elle aimait au demeurant, même si en soulevant le couvercle en carton de la boîte de donuts qu'il glissa devant son nez, elle sut qu'elle commencerait par en engouffrer un ou deux en premier lieu ; il savait y faire, décidément "Ma mère a déjà tenté tout ce qui est en son pouvoir. Je vais t'épargner les détails pour que tu ne prennes pas peur, mais ça a été sa mission pendant trèèèès longtemps." Elle essayait toujours, d'ailleurs, se satisfaisant à peine que sa fille eut gagné plusieurs kilos depuis la fin de son adolescence, répondant parfaitement au cliché des étudiants qui se goinfrent plus qu'ils ne se nourrissent entre deux séances de révisions. Ça avait harmonisé sa silhouette que de toute façon, Fatima trouvait toujours trop maigrichonne pour ses standards "Je suis désolée de briser tous tes efforts, j'ai un bon métabolisme" Comme si elle n'était pas déjà assez agaçante avec ses beaux cheveux, sa peau dorée, et ses yeux clairs. Elle croqua dans le premier donut qu'elle harponna du bout des doigts, posant son regard sur Edge pendant quelques secondes avant de lui dire dans un léger plissement de paupières "Je suis contente que tu sois venu – quoi ?" Elle n'était pas avare avec ce genre de choses, Yasmine. Elle avait été élevée dans l'idée que les gestes valent plus que les mots, alors elle était plutôt réservée à ce sujet – au sujet de beaucoup de choses en vérité. Sans doute que ça étonna le jeune homme qu'elle ose exprimer à voix haute ce qui faisait briller ses yeux sous la lumière chaude qui éclairait le coin dans lequel ils s'étaient retirés, aussi ajouta-t-elle en faisant mine de rouler des yeux "Sois pas si surpris. Je suis trop mignonne, tu te souviens ?" Et après avoir glissé une mèche échappée de sa queue de cheval derrière son oreille, elle croqua une seconde bouchée de son donut qu'elle se hâta d'avaler pour mieux lui demander "Tu faisais rien de trop important au moins ?" La personne qui lui avait envoyé ce texto à sa place ne s'était sans doute pas inquiétée qu'il eut autre chose à faire à ce moment donné. Cependant, elle avait du mal à cacher que ça lui était un peu égal finalement, parce qu'effectivement, elle était vraiment ravie qu'il soit venu jusqu'ici.
Dernière édition par Yasmine Khadji le Ven 11 Oct 2019 - 11:50, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 7 Oct 2019 - 21:38 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Qu'on se le dise, si ce petit rendez-vous improvisé ne dure qu'une trentaine de minutes, ou beaucoup moins et que Yasmine doit retourner à son poste, tu ne le lui en voudras pas. Pas du tout d'ailleurs, vous êtes tous les deux des adultes et vous avez passé l'âge de vous en vouloir respectivement si vos carrières passent avant ... Eh bien avant tout le reste, y compris cette relation naissante. Okay, tu ne te qualiferais pas d'accro du travail, mais tu ne vois pas vraiment passer les heures à la petite station de police de Brisbane et on t'a plusieurs fois renvoyé chez toi en te faisant remarquer qu'il se faisait tard ou même très tôt dans certains cas. Et puis il y a les cas extrêmes, où on t'a explicitement fait comprendre que tu devrais prendre tes vacances car l'éloignement à parfois du bon; chose que tu sais mieux que quiconque, la liste des pays que tu as visités est aussi longue que ton bras, et pourtant c'est bien Brisbane que tu considères comme ta maison. Tu n'es certes pas né ici, tu es une pièce rapportée en quelques sortes, et pourtant tu as bien du mal à imaginer ton existence ailleurs. La raison principale étant ton travail et ensuite tes amis proches, et oui, dans cet ordre précis, quelque chose de triste pour certains mais plus que réaliste pour toi. Bon, maintenant tu peux ajouter Yasmine à la liste des raisons pour rester à Brisbane de manière définitive, cependant, c'est beaucoup trop de pression pour un début de relations alors autant ne pas imposer tout ça à la brune. Ça ne serait pas très juste de ta part. Quoi qu'il en soit, quand il s'agit de faire passer sa carrière avant tout le reste, au point de se retrouver seul à presque trente ans dans le cas de la brune, et après le fameux cap de la trentaine pour toi... Tu comprends mieux que quiconque, tu ne peux pas juger et tu peux être plus que compatissant. D'autant plus que Yasmine a dû partir avec plus de handicap que toi dès le départ, certes vous avez tous les deux le teint plus mat que blanc, mais c'est une femme ce qui signifie qu'elle a dû pousser un peu plus de portes que toi pour en arriver là où elle est et gagner un minimum de respect au passage. Tu aimerais dire que c'est derrière toi dans ton cas, sauf que c'est loin d'être la vérité et que les remarques, qui sont toujours tournées en plaisanterie la seconde suivante ou qui ne sont pas là pour t'offenser, finissent toujours par arriver, même après toutes ces années passées avec un appareil photo dans les mains. Tu as juste appris à ne pas le prendre personnellement et extérioriser ta colère d'une autre façon. "Au moins on est tous les deux d'accord sur un élément crucial : je suis très agréable à regarder. Donc hein... Si tu dois partir sans me dire au revoir, je suis au moins fixé sur ce point." Que tu te contentes donc de répondre, gratifiant Yasmine d'un clin d'oeil au passage, car son compliment n'est définitivement pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Tu acceptes toujours, humblement bien entendu (or not, it depends) les compliments sur ton physique, parce qu'il serait hypocrite de ne pas le faire et que tu sais que tu as une très belle personn... Non, il serait hypocrite de le faire car tu ne fais pas autant d'exercices pour que cela passe inaperçu, oh que non. Et puis tu as toujours su que ton physique était pratique pour te sortir de quelques situations, avoir des cafés ou des verres gratuits, ou réussir à attirer l'attention d'une certaine infirmière par exemple... La même infirmière qui est en train de confirmer tes dires tout en essayant de te prouver que tu as tort. "... Tu es certaine de connaitre la définition du verbe se tromper ? Nah? Just checking." Et il est hors de question que tu arrêtes de sourire, non, Yasmine n'est pas prévisible, loin de là, il est juste facile de deviner ce qui lui tient à coeur. Et encore plus facile de l'imaginer offrir son aide et ce avant même qu'on lui pose la question de manière explicite. Tu as vu juste il semble, et tu ranges l'information dans un coin de ta tête avant de te concentrer sur ton repas, te rendant soudainement compte que tu as très faim, et non tu n'as pas sauté de repas aujourd'hui, quand on fait ta taille et ta carrure, ce n'est pas vraiment une option. Tu manques d'éclater de rire quand Yasmine semble se plaindre de ton choix de repas, oui, c'est plus calorique que diététique mais elle te remerciera dans quelques heures, quand elle sera obligée de retrouver son poste aux urgences et ce jusqu'à très tard dans la nuit. Mais tu ne te voyais pas vraiment lui ramener de la salade et de l'eau minérale pour lui remonter le moral, non, cela aurait été tout simplement stupide, d'autant plus que tu ne vois pas la brune se plaindre bien au contraire. Certes, tu ne comprendras jamais son amour pour les pâtisseries sucrées mais tu peux la soutenir dans ses choix, pas de doute là dessus. "Ouais, tu peux manger des tonnes sans prendre un seul gramme, ta vie est tellement dure Khadji. Tu devrais écrire un bouquin, t'es mignonne, ça se vendra." Car oui, à cette seconde précise, tu seras le petit-ami qui se moquera un peu d'elle car son problème n'en est pas vraiment un et tu sais déjà que beaucoup rêverait d'être à sa place et d'avoir son métabolisme, non pour le moment Yasmine doit se contenter d'avoir une taille de guêpe et d'être très jolie. Pas de doute que tu vas la soutenir dans cette épreuve et l'aider à assumer son physique, qui n'a jamais été un problème à tes yeux. Tu mords dans ton propre burger tandis que la brune te demanque si tu étais occupé avant la réception de son fameux message, et tu ne peux pas t'empêcher de hausser les épaules, signe que ce n'était rien d'important. Et même si c'était le cas, tu aurais probablement tout laissé tomber pour venir la rejoindre. Sauf que tu ne vas pas avouer ça à voix haute, du moins pas tout de suite. "Nan, je faisais rien de particulier, je venais juste de finir le boulot, j'étais en route pour la salle de sport, mais ce n'est pas comme si les sacs de sable allaient disparaitre donc, ce n'est pas super important." Pas important du tout, et tu peux bien faire une pause, surtout quand on sait que le ring de boxe eh bien... C'est un peu ta seconde maison, ou la principale, tu ne sais plus, tu passes tellement de temps là bas que ta relation la plus stable et la plus longue de ta vie est avec tes gants de boxe. "Et je suis content d'être là également. Bon on repassera niveau glamour mais..." Tu observes l'endroit où vous vous trouvez, comme beaucoup avant toi, tu n'es pas un grand fan des hôpitaux et tu as probablement passé un peu trop de temps dans ces couloirs aseptisées. Que ce soit au cours de ta jeunesse où le moindre de tes écarts signifiait qu'il fallait se rendre à la salle des urgences, ou même maintenant quand tu dois venir faire panser tes blessures après un combat particulièrement violent. "Ce n'est pas ça qui compte pas vrai ?" Tu finis ta phrase après une courte pause en te disant que non, ce n'est définitivement pas le décor qui compte mais bien la personne en face de toi, c'est bien pour Yasmine que tu es là et pour personne d'autre. Ton regard se pose d'ailleurs sur la brune, tandis que tu reprends la parole. "On se rattrapera, la prochaine fois on fera un truc cliché à souhait, du genre cinéma et resto... Ou alors on peut manger sur mon lieu de travail, mais ça sera un peu plus mort... No pun intended of course." Ton trait d'humour est mauvais à souhait, surtout quand on sait le métier que tu fais et que celui-ci n'a absolument rien de gratifiant ou de drôle, sauf que si tu n'en ris pas ou que tu ne tournes pas ça à la dérision, les questions risquent d'arriver et quelque chose te dit que Yasmine pourrait rapidement poser les questions que tu évites depuis des années... Depuis le temps que tu ballades de scène de crimes en scène de crime en fait. "Ça serait juste glauque en fait, donc on va éviter, crois-moi, ta stabilité mentale me remerciera grandement." Tu ponctues ta phrase par un haussement des sourcils plus que prononcé, tu ne devrais probablement pas parler de ton boulot à ta petite-amie, la dite petite-amie que tu essayes d'impressionner depuis des semaines et des semaines. "Sinon à la salle de sport mais ce n'est pas très romantique... Although... I wont have my shirt on so you tell me." |
| | | | (#)Ven 11 Oct 2019 - 11:58 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price "Je remarque que t'en reviens toujours au fait que je sois mignonne. Tu dirais quoi si je t'annonçais que… je sais pas, que j'ai une prose exceptionnelle ?" Ce qui reviendrait à débiter un mensonge aussi gros que la bouchée de donut qu'elle engouffra en faisant mine de ne pas y toucher, battant presque des cils pour faire un peu dans la théâtralité. Elle était infirmière pour une raison simple, autre que cette façon intuitive qu'elle avait de faire passer le bien des autres avant le sien : Yasmine adorait la science. Elle avait beau être une lectrice aguerrie, et ce depuis sa plus tendre enfance, sa table de chevet toujours embellie du dernier bouquin qu'elle lisait lorsqu'elle avait un peu de temps devant elle, si on l'avait poussée à épouser une carrière plus lettrée que celle qu'elle avait choisi de son plein gré, elle n'aurait pas été si épanouie professionnellement qu'elle l'était aujourd'hui. Mais la question n'était pas vraiment là à ce moment précis, c'était plutôt la dérision qu'elle employa pour répondre au jeune homme sur laquelle il fallait s'arrêter un tout petit instant. Elle faisait partie intégrante de son mécanisme de défense lorsqu'elle sentait poindre le compliment. Une chose était certaine, Yasmine n'avait jamais été très à l'aise avec son physique. Ça lui valait parfois d'être taxée de fausse modeste, et ça la rendait secrètement malade qu'on puisse penser qu'elle surjouait ce manque de confiance qui faisait pourtant entièrement partie de sa personnalité. Alors, elle tachait d'amoindrir les détails de cette beauté que certain lui trouvait, impressionnés par le contraste de ses yeux clairs et de son teint plus foncé – un héritage familial qu'elle chérissait assez pour ne pas le renier, mais qui attirait immanquablement le regard et qui la gênait, c'était fatal. Elle avait toujours été pudique à ce sujet, mais les choses s'étaient davantage accentuées depuis quelques temps ; considérant à tort que ses tenues n'étaient pas toujours adaptées, le souvenir de son agression restant trop frais pour ne pas observer dans l'intimité de son raisonnement fragile qu'elle était sans doute un peu fautive de ce qui lui était tombé dessus sans prévenir, elle était plus nuancée dans sa façon de se vêtir lorsqu'elle prévoyait de sortir de chez elle. Ainsi, la jolie petite robe qu'elle portait ce soir-là, le soir de son agression, avait été expressément remisée dans un coin de son placard qui depuis, débordait d'une collection impressionnante de sweats beaucoup trop grands pour sa taille, mais qui la préservait suffisamment du regard des autres pour qu'elle se sente plus à l'aise avec l'image qu'elle renvoyait. Cette étiquette de jolie femme lui avait causé quelques remarques désobligeantes au début de sa jeune carrière. Visiblement, on ne pouvait pas être jolie et entreprendre des projets aussi ambitieux que celui de travailler au service des urgences d'un hôpital ; on s'était vite attendu à ce qu'elle laisse tomber, personne n'en avait fait un secret dans les rangs de l'équipe qu'elle avait rejoint à cette époque. Aussi, il s'agissait d'une légende urbaine qu'elle avait eu tôt fait de démonter de ses petites mains habiles, s'en donnant à cœur joie pour briser tous les espoirs machistes de ses collègues haut-gradés, majoritairement persuadés que la couleur de ses yeux, la forme de sa bouche et les courbes de sa silhouette influaient considérablement sur ses capacités mentales et sur son professionnalisme. Sans jamais se départir de sa douceur, Yasmine en avait envoyé plus d'un au tapis en leur apprenant que se fier aux apparences était une maxime que leurs chers parents auraient dut inclure dans leur (mauvaise) éducation ; la sienne avait été prônée de façon à ce qu'elle ne démontre aucune espèce de vanité à l'encontre de sa propre personne, force était de constater que certains seraient ressortis grandis en constatant que la personnalité de quelqu'un ne se résumait pas qu'à sa musculature et à son grain de peau et que faire preuve d'un peu de curiosité pour percer la carapace faite d'apparence de qui que ce soit était une bonne façon, une façon plus saine en tout cas, d'apprendre à les connaître pour de bon.
C'était sans aucun doute ce qui lui donna envie de pousser son avantage à ce moment-là, ce petit rappel mental qui s'imposa à elle quand elle posa son regard sur Edgerton, lui demandant si ce qu'il faisait avant de venir n'était pas trop important pour qu'il le délaisse – pour ses beaux yeux, donc. Ils n'étaient pas assez curieux finalement, et les interrogations se faisaient rares lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux. Ils connaissaient les grandes lignes de leur quotidien, ça ferait l'affaire pendant quelques temps, mais déjà Yasmine avait le sentiment prégnant que ça ne suffirait probablement pas sur le long terme – malgré tout, le long terme était une éventualité à laquelle elle ne croyait peut-être pas assez fort, mais qui restait tout de même envisageable si elle parvenait à s'ouvrir un peu plus, à cesser d'imposer un rythme de croisière au jeune homme, et à assumer l'idée qu'elle le méritait tout autant que celui que son esprit convoitait en secret. Elle, elle avait bien compris qu'il était plutôt avare en détails qui le concernait, mais elle n'était pas très généreuse non plus – ça ne lui ressemblait pas du tout, mais d'une certaine façon, ça la prémunissait de devoir le tenir informé de plusieurs choses à son sujet… un pas à la fois, c'était ce qu'elle se répétait lorsqu'elle se rendait compte qu'elle était un peu trop mystérieuse à certaines occasions, craignant d'en dire beaucoup trop et de l'effrayer. Ça viendrait avec le temps, ils en avaient pas mal devant eux, pensait-elle un peu naïvement. Elle posa son donut à demi-entamé dans la boîte, chassant de ses lèvres les quelques miettes qui les sucraient. Elle chassa sa queue de cheval haute de son épaule en concentrant son regard sur le jeune homme assis en face d'elle, et plissa très légèrement les paupières pour capter son regard avec volonté "Le glamour, c'est surfait." intervint-elle avec un sérieux un peu surjoué pour faire la farce, joignant ses doigts les uns aux autres. Elle pencha la tête sur le côté pendant une longue minute, l'observant au travers de ses longs cils allongés grâce à une subtile et efficace couche de mascara. Elle sentait qu'elle devenait légèrement inquisitrice, parce qu'elle avait hérité ça de sa mère aussi : la curiosité, elle avait beau l'étouffer autant que possible, il n'était pas moins sûr qu'elle aimait tout savoir, sur tout… et là, elle se surprit à avoir envie d'un peu plus que ce qu'ils partageaient d'ordinaire ; des boutades, des regards insistants, des baisers, quelques caresses entreprenantes, mais quoi d'autres sinon ? Une vague hésitation passa sur son visage lorsqu'elle lui demanda enfin "T'as envie d'en parler ? De ton boulot, je veux dire. Je me rends compte qu'on n'en a jamais vraiment discuté avant." Ca l'intéressait beaucoup, pourtant. Enfin. A partir du moment où on préférait l'humour noir pour définir son travail, c'était que la charge mentale était beaucoup trop pesante pour admettre que ça taraude, contrarie ou que ça touche, tout simplement ; elle en savait quelque chose, malgré les fins heureuses des patients qui se faisaient admettre dans le service. Elle avait lu une étude qui expliquait que les policiers étaient souvent attirés par les infirmières, et réciproquement : leurs jobs partageaient des points communs dans un sens, aussi saurait-elle gérer les détails, elle en avait son lot également "Mais te sens pas obligé." se sentit-elle, elle, obligée d'ajouter dans un tout petit sourire qui s'élargit au moment où il mentionna la salle de sport. Elle posa au sol le pied qu'elle avait glissé sous ses fesses, et après une seconde de réflexion, elle lui répondit "Hum… au milieu de l'odeur de chaussettes sales, de celle de sueur et bercés par les gémissements poussifs des adhérents qui se tapent dessus ? Tu sais me parler, c'est définitivement mon genre de rendez-vous… mais l'absence de t-shirt, c'est ce qui fait tout, j'avoue." Elle laissa filer un rire en baissant brièvement la tête sur le reste de son donut, avant de reprendre en se laissant tout doucement tomber dans le fond de son siège "On devrait peut-être essayer le glamour en vrai ; tu sais, sortir de notre zone de confort. Tu verras, c'est pas mal de porter des vêtements de temps en temps." blagua-t-elle en passant rapidement sa langue sur ses lèvres, et en crochetant le regard d'Edge pendant un long instant. Elle se redressa pour venir s'accouder au bord de la table, et le menton posé dans le creux de sa main, elle murmura en grossissant un peu ses yeux "Je mettrais une belle robe, peut-être même du rouge à lèvres." Comme si ça représentait un effort surhumain. En ce moment, c'était un peu le cas quelque part, même si elle avait déjà accepté de faire quelques concessions pour le jeune homme… parce que c'était ce qu'il attendait d'elle, et qu'être constamment sur ses gardes viendrait gâcher cette espèce d'équilibre – du reste un peu précaire – qu'elle croyait avoir trouvé en se laissant porter par cette sensation de sécurité que lui procurait sa présence "Mais je laisserais les talons à celles qui savent marcher avec… t'aurais pas dû prendre deux portions de frites. Passer du coq à l'âne, un talent aussi sûr que tous ceux qu'elle prenait soin d'amenuiser par humilité "Je vais manger les tiennes, elles ont l'air meilleures." finit-elle par l'informer en pointant résolument du doigt la portion de frites posée devant son nez, et qu'elle lui subtilisa en la faisant lentement glisser dans sa direction. |
| | | | (#)Jeu 17 Oct 2019 - 22:30 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji "Eh bien... Je te dirais que je suis surpris et que je voudrais vraiment te lire. Mais je ne vais pas m'excuser, oui, jte trouve mignonne et non, qu'on se le dise, je ne savais pas encore que tu avais une aussi belle personnalité la première fois que je t'ai abordée." Que tu réponds du tac-au-tac, à moitié concentré sur ton repas et à moitié concentré sur Yasmine, sachant que la brune ne prendra pas mal... Eh bien la vérité. Non, la première fois que vos regards se sont croisés, tu ne t'es pas demandé quel était son livre préféré, pas du tout même. Déjà, c'était après un match partiulièrement rude et tu avais été traîné de force aux urgences, que des conditions pour te mettre de très mauvais humeur et te pousser à faire demi-tour, et pourtant, face à la brune, les remarques sarcastiques et acides au possible que tu avais soigneusement préparées se sont tout de suite envolées. Toute ton attention a été tournée vers la brune dès la seconde où elle est apparue à tes côtés, tentant de prononcer ton prénom correctement, et tu as été tellement étonné que tu ne l'as pas corrigée tout de suite, tu ne l'as pas accueillie avec un "c'est Edge, pas Edgerton", non, tu lui as tout de suite offert un sourire en te disant que si toutes les infirmières étaient comme elle... Le fait que les urgences soient souvent bondées était totalement justifié. Oui, Yasmine est jolie, plus que jolie même, il y a quelque chose d'hypnotisant dans son regard, la façon qu'elle a de se tenir, sa peau à la couleur douce et chaude et le fait qu'elle ne semble pas avoir conscience de tout ça... C'est un ensemble que peu de femmes à ta connaissance ont et Yasmine l'a justement, assez pour que tu insistes, assez pour que tu veuilles la prendre en photo et la soumettre à ton objectifr, assez pour que tu fasses des efforts et assez pour que vous en soyez là ce soir. Oui, il serait insultant de dire qu'elle n'est qu'une simple plastique, mais cela a plus qu'aidé à briser la glace et il serait hypocrite de prétendre le contraire. Surtout que tu pourrais lui renvoyer la pareille et lui faire remarquer qu'elle n'a pas juste continué de te parler parce que tu es hilarant ou que tes blagues sont toujours les bienvenues. Tu espères juste pour elle qu'elle ne fixe pas tous ses patients avec autant d'intensité... Et tu es sans doute moins humble que la brune quand il s'agit de ton physique, beaucoup moins humble qu'elle, tu devrais sans doute y travailler dans un futur proche. Pas maintenant et décidément pas quand c'est Yasmine qui prend des nouvelles de ton travail. Vos regards se croisent l'espace d'un instant, et pendant quelques secondes tu es à court de mots, la question est simple et pourtant le sous-entendu est là, la jeune femme sait que tu fais un métier tout aussi prenant, envahissant et éreintant qu'elle... Peut-être qu'elle serait en mesure de comprendre mieux que quiconque ton quotidien, elle doit voir son lot de blessures et de morts tous les jours, moins que toi tu espères, tu es tellement habitué à certaines horreurs que tu dois parfois prendre un peu de recul pour réaliser que non, ton métier n'a rien de normal ou de conventionnel. Tu repenses brièvement à ta journée, tentes d'imaginer son air si tu lui racontais tout et tu décides de ne pas lui imposer ça. Pas parce que tu ne lui fais pas confiance, ou que tu as peur de la choquer, non, l'ambiance est légère et tu ne veux pas être celui qui ruine tout cela parce qu'il partage un peu trop. Et en plus, tu détestes attirer ce genre d'attention-là, en l'ouvrant un peu trop, en parlant de tout ce qui est concret. "Hmm... Pas vraiment." Tu hausses les épaules en répondant, tu réalises avec une seconde de retard que ta réponse peut paraître un peu trop directe ou brutale, ce n'est pas l'intention, tu n'as pas l'habitude qu'on ... S'inquiète ? Oui, quelque chose comme ça; la plupart des personnes de ton entourage ont bien compris que tu ne ferais jamais de grandes révélations sur ton boulot et que ce n'était pas vraiment négociable. Yasmine, elle, elle vient juste d'entrer dans ta vie et elle ne connait pas encore tes habitudes. "Merci pour l'offre, mais ce n'est pas le genre de discussion que j'aime avoir. Que ce soit avec ma petite-amie ou qui que ce soit d'autre. J'en parle hein, ne t'inquiète pas, si ce n'était pas le cas je serais devenu fou depuis très... Très longtemps." Cette réponse est plus mesurée, et vraie dans un sens, tu es obligé d'en parler, avec un professionnel et ce tous les trois mois, sinon tu ne serais pas en mesure d'exercer. Et si parler de toi-même est difficile, tu sais que ces sessions sont importantes et que sans elles, tu aurais déjà perdu pied et ce plus d'une fois. Un mal pour un bien donc, et c'est probablement tout ce que tu diras sur le sujet. Tu laisses la conversation dériver sur autre chose, sur votre prochain rendez-vous loin de tout le monde et dans un endroit un peu plus conventionnel que le lieu de travail de Yasmine. Quoi que... Tu aurais tort de te plaindre, vous avez réussi à glaner quelques minutes et tu lui offres un léger sourire quand elle ose proclamer que tes frites ont l'air meilleur. Ce n'est absolument logique, mais c'est quelque chose que tu laisses passer. "Tiens, on partage." Tu la laisses piocher dans ta portion avant de prendre quelques frites toi-même et de les porter à tes lèvres. Pensif, tu manques d'éclater de rire tandis que tu considères vos idées pour une prochaine rencontre, tu es un type plutôt ennuyeux, quoi que tu pourrais sortir le grand jeu pour Yasmine et venir la chercher avec le carosse, les fleurs et les chaussures de verres qui vont avec. Sauf que ton carrosse est une Mustang, que les fleurs seraient probablement d'autres donuts et des chaussures confortables après ses très long shifts. "Et on sort le grand jeu pour notre prochain rendez-vous ...? Ça veut dire que je fais devoir faire des efforts et tout... Et mettre des vêtements. It's kinda of a big ask I mean... You're lucky I like you already." Une demi-confession dite sur le ton de la plaisanterie ? Ça te ressemble bien et tu ne vas pas plus élaborer. Certainement pas lui dire que d'ordinaire tu n'es pas impliqué aussi vite, non, tu fais tout pour tenir tout le monde à distance et ensuite tu décides si ça vaut le coup ou pas. Avec Yasmine ? C'est tout l'inverse que tu fais. Et que personne ne te demande pourquoi, ni ça en vaut la peine, tu l'ignores toi-même. "On est pas obligés non plus hein, c'était juste une idée comme ça en passant, mais ouais il y a des tas de destinations clichées au possible et pas du tout pratique ici. Genre aller diner au bord de la plage, et se retrouver avec du sable plein l'assiette... C'est beaucoup plus irritant dans la réalité que dans les films." Et non, tu ne vas pas non plus élaborer sur ce sujet-là, mais tu parles en connaissance de cause encore une fois. Ton esprit continue de chercher la solution parfaite cependant, tu penses automatiquement à ta propre maison, certes tu y es depuis un peu moins de deux ans, mais tu commences à être plutôt fier de la décoration. "Sinon mon chez-moi est toujours libre. Et depuis le temps que je te dis que je suis un excellent cuisinier... Faut que tu viennes vérifier par toi-même." Et puis, vous pourriez éventuellement passer du temps sans aucune distraction extérieures... Et parler ? Tu n'en as pas la moindre idée, tu ne sais pas vraiment ce que font les gens en couple, tu ne l'as pas été depuis quelques années, et ta proposition est sans aucun sous-entendu ... Pour une fois. Non, sinon tu aurais trouvé une excuse bien lourde et évidente, comme lui dire de venir voir ta collection de timbres. (And yes, it has worked in the past.) Sauf que Yasmine vaut mieux que ça, que ce n'est pas juste une simple histoire d'une nuit entre vous et tu es certain qu'elle adorerait te voir en action dans ta cuisine. "Mais c'est toi qui vois hein... Juste préviens-moi au moins deux jours en avance histoire que mon frigo ne soit pas vide. Ce qui est très rare, j'ai été élevé par une mère célibataire, faire des courses pour une longue période, ça me connait." Tu ajoutes cela rapidement, essayant de rendre ton offre un peu moins sérieuse et officielle... Le but n'est pas de la faire fuir car tu veux avancer trop vite.
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| | | | (#)Ven 18 Oct 2019 - 21:05 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price "OK, c'est rien." Et le regard de la jeune femme vrilla très subtilement vers la gauche, aussi rapidement qu'elle lui apporta son assentiment en hochant la tête, pendant qu'un tout petit sourire de circonstance fendit son visage. Elle n'était pas tellement surprise par son refus de parler de son travail – en fait, elle l'avait anticipé, lui donnant même tout le loisir de ne pas accepter sa proposition. Elle ne le prenait pas personnellement non plus – elle faisait la même chose, et c'était assez souvent pour ne pas se braquer devant l'échec cuisant induit par sa soudaine curiosité. Dans une certaine mesure, Yasmine le comprenait très bien. L'ambiance était plutôt bonne et sans doute plus propice à la badinerie qu'au reste ; qu'aux confidences larmoyantes sur les affaires et les cas qui les avaient marqués le plus au cours de leur carrière, du moins. Ca viendrait peut-être, ou ça ne viendrait pas… qu'en savait-elle vraiment, finalement ? Elle refusait de rationaliser le ton catégorique qu'il choisit d'emprunter pour éconduire son soupçon d'inquiétude à ce sujet, faisant un léger pas en arrière pour rester dans la zone où il se sentait le plus confortable, le plus en sécurité. Elle ne pouvait pas le blâmer pour ça, et elle n'était même pas tentée de le faire, assez emphatique pour savoir qu'il y avait des choses à garder sous-scellé, au moins le temps de faire connaissance et d'apprendre à s'apprivoiser. En vérité, elle était même plutôt bien placée pour ne pas en faire toute une montagne ; après tout c'était elle qui menait plus ou moins la danse depuis qu'ils étaient ensemble, aussi lui en vouloir de se montrer plus réservé sur ce domaine en particulier serait injuste et puéril. De ce fait, elle accepta de battre en retraite, ce qu'elle exprima timidement et avec toute la diplomatie qu'on lui connaissait, sans insister davantage "Si t'en parles à quelqu'un, c'est tant mieux." Les mains jointes, elle posa à peine son menton sur l'une d'entre elle et fatalement, ses longs doigts trouvèrent la mèche échappée de sa queue de cheval qu'elle entortilla assez pour qu'il se rende compte qu'elle était foncièrement désolée d'avoir osé lui poser la question sans démontrer plus de délicatesse dans sa manœuvre. Un peu contrite, elle marqua un temps d'arrêt, le temps que ses doigts fassent plusieurs fois le tour de sa mèche déjà ondulée… et puis elle la coinça derrière son oreille, reprenant presque dans un murmure, et avec une pointe d'humour "Ma prose est atroce, en vrai." Un aveux furtif, qu'elle eut tôt fait de compléter avec douceur, dans une démarche plus informative qu'autre chose "Mais je suis une oreille attentive d'après quelques-uns de mes amis. Leur avis doit manquer d'impartialité cela dit, ce sont mes amis… c'est juste pour que tu le saches." Si jamais, en se levant le lendemain matin, il décidait soudainement que c'était le genre de discussion qu'il aimerait avoir avec elle… ou pas. Dans tous les cas, ça sonnait la fin de cette tentative maladroite de creuser du côté du jeune homme. Et alors qu'elle ne s'appesantit par sur la question plus longtemps, changeant assez vite de conversation pour ne pas alourdir l'ambiance toujours au beau fixe, elle se laissa tenter par les frites qu'il avait apportées avec lui.
Faire des projets n'était pas exceptionnel en soi, mais jusqu'à présent ça ne leur était jamais arrivé de s'y lancer tous les deux, presque d'un commun accord. C'était tout nouveau, pas aussi effrayant que Yasmine le pensait dans ce coin reculé de sa petite tête ; isolé entre deux courants qu'elle avait du mal à distinguer, pas assez à l'aise avec l'idée d'engagement pour décider lequel il valait mieux emprunter pour voguer le plus tranquillement, à la vitesse qu'elle se sentait capable de maintenir pour ne pas faire naufrage, se sentant trop novice pour tenir la barre seule, sans être assistée. C'était un peu au petit-bonheur la chance, alors qu'elle croisait prudemment les doigts derrière son dos en espérant ne pas se noyer dans des eaux trop nébuleuses. C'était étrange, cette soudaine impression de concret quand une minute auparavant à peine, elle avait eu la sensation un peu désagréable d'être rejetée par la marée. Elle marqua une pause mentale, stoppant sa dégustation de frites pour verrouiller résolument son regard à celui d'Edge et mesurer silencieusement à quel point il était sérieux malgré le caractère nonchalant qu'il tentait habilement de donner à ses paroles. Et ça, c'était vraiment dangereux ; d'essayer de draguer tout ce qu'elle lisait dans les eaux sombres de ses yeux, alors qu'elle était déjà convaincue que ce genre d'échanges, ceux dans lesquels ils se lançaient trop régulièrement, cillant à peine, était son point faible – son chant de la sirène personnel, qui pourrait la mener à sauter par-dessus bord pour se laisser bêtement envoûter. A cette pensée, elle cligna brusquement des paupières, et ses cils lui donnèrent la drôle de sensation de tinter. Ça évoluait si vite tout à coup qu'elle décida de lentement se lever pour se diriger tout droit vers la fontaine à eau, et prendre deux gobelets qu'elle remplit trop vite pour qu'elle ne puisse totalement enregistrer ce qu'Edgerton venait de laisser échapper en l'espace de quelques secondes. Intérieurement, elle se sentit idiote de se laisser impressionner par la façon, si naturelle, dont il déclama qu'il l'appréciait, même si l'évidence était telle qu'elle les avait menés à devenir un couple, un vrai, sous certaines conditions – elle aussi elle l'appréciait, c'était irréfutable, et jamais elle ne reviendrait là-dessus. Vraiment, ça lui faisait quelque chose, un peu tout et son contraire à la fois, de l'entendre le lui assurer à haute et intelligible voix… et ça avait beau beaucoup lui plaire d'un côté ; de l'autre, quelque chose la tourmentait un peu. Mais elle s'obstinait à ne pas se l'avouer tout à fait.
Pendant qu'elle rebroussait chemin avec ses deux gobelets d'eau, dont un qu'elle sirota comme un cocktail, du bout des lèvres et du bout des doigts, en faisant bien attention de ne rien renverser au passage, elle trouva dans cette gorgée salutaire le courage nécessaire de reprendre le fil de la conversation sans rien montrer d'autre qu'un sourire un tantinet espiègle – mais son cœur battait un peu plus vite sous sa blouse "C'est moi, ou tu parles d'expérience ? Ça sent l'anecdote douteuse… que je tiens pas à connaître d'ailleurs. Pour toi." Elle posa un gobelet rempli devant le jeune homme, termina l'eau qu'il restait dans le fond du sien, et s'installa à côté de lui, plutôt qu'en face. Pendant une poignée de secondes, elle s'amusa à faire tourner le gobelet entre ses mains soignées, puis le délaissant pour se tourner de trois-quarts vers Edge, elle resserra sa queue de cheval pour se donner l'impression d'avoir la situation bien en mains, et pencha enfin la tête sur le côté pour mieux le regarder "Oh, ton chez toi. Comme c'est pratique." Elle n'était pas née de la dernière pluie non plus, même si elle paraissait parfois bien naïve avec ses grands yeux verts en amande, ses taches de rousseur et son sourire plein de fossettes ; elle ne l'était pas. Yasmine aussi savait agir en fonction de la situation qui se présentait à elle… elle ne se laissait juste plus tellement de marge pour s'y risquer, alors il se pouvait qu'elle avait un peu perdue la main et que ça l'effrayait trop pour qu'elle s'y lance à corps perdu, même si elle ne risquait pas grand-chose en définitive. C'était vrai, après tout : elle ne risquait pas grand-chose, pourquoi se convainquait-elle constamment du contraire depuis quelques temps ? Prise d'un petit élan d'audace inopiné, son amour-propre se rappelant timidement à elle, elle reprit en haussant un sourcil "Je dois le prendre comme une invitation officielle à un rancard, ou un défi pour venir vérifier par-moi si t'es vraiment aussi bon cuisinier que t'es boxeur ? Dans les deux cas, c'est plutôt tentant, c'est vrai." conclut-elle en laissant son regard vadrouiller sur le visage du jeune homme. Elle s'arrêta furtivement sur sa bouche, le temps de faire mine de faire durer le suspense… jusqu'à ce qu'elle consente à reprendre la parole, les yeux plissés, qu'elle remonta pour affronter les yeux, et le sourire à deux doigts de poindre "Je marche. Je suis libre samedi soir, et tu vas devoir me dire ce qu'on apporte dans ce genre de circonstances, parce que je crains avoir oublié comment fonctionnent les vrais rancards, Price." Etrangement, la voix de Molly choisit ce moment précis pour résonner en écho dans sa tête, lui débitant une liste effroyables de propositions les plus crues les unes que les autres ; ce fût assez pour qu'elle se jure à elle-même de ne pas lui parler de ce projet de soirée chez le jeune homme avant qu'elle ne soit terminée, et demander expressément à Sohan qu'il lui explique comment verrouiller son téléphone portable. |
| | | | (#)Mar 22 Oct 2019 - 22:48 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Qu'on se le dise, tu ne sais pas vraiment sur quel pied danser avec Yasmine. Tu ne l'as jamais vraiment su et une partie de toi sait que ça sera le cas... Pendant longtemps. Avant que la brune ne décide de véritablement te faire confiance et ne pas prendre tout ce que tu dis au pied de la lettre. Quand est-ce que cela finira par arriver ? Tu n'en sais rien, tu ne peux pas juste lui poser la question de but en blanc et techniquement, cela ne fait qu'un petit et maigre mois que vous êtes ensemble. Ce genre de questions serait beaucoup trop sérieuse pour un début de relation, tu en as conscience, tu le sais et pourtant... Pourtant, tu as envie d'espérer, tu as envie de lui dire que oui, si tu l'apprécies bien c'est pour une raison, et que c'est sans doute un peu cliché mais que si elle t'accorde une chance tu ne la décevras pas. Oui, la décevoir carrément, cette femme est dans ta vie depuis seulement quelques semaines et tu te sens déjà responsable de... De quoi au juste ? De tout et rien à la fois, de la faire sourire, de s'assurer qu'elle va bien, qu'elle ne manque de rien et ... C'est bien pour ça que tu es là ce soir pas vrai ? Un mot de sa part et tu as accouru, juste pour vérifier par toi-même, avec tes propres yeux, que tout va bien. Tu pourrais rouler des yeux face à ton comportement hâtif et prématuré et pourtant, tu n'es pas désolé. C'est ce que tu ressens et tu fonctionnes à l'instinct et aux tripes, et quelque chose te dit qu'à propos de Yasmine et toi, tu ne te trompes pas, il y a quelque chose de plus que d'ordinaire. Mais voilà, il ne faudrait pas aller trop vite ou trop présumer d'ailleurs... Tu fronces les sourcils quand elle finit par se lever et tu la suis du regard, mangeant un peu plus de frites par la même occasion, réfléchissant à la bribe d'information que tu viens de lâcher. Oui, elle te plaît, ce n'est un secret pour personne et certainement pas pour elle; ça ne peut pas être la raison de son éloignement soudain, ça doit être toi qui te fait des films, tout simplement. Tu n'es pas si certain de cette affirmation, encore moins quand Yasmine te fait de nouveau face, l'infirmière visiblement plus fascinée par son gobelet en plastique que toi. Et tu pourrais mal le prendre, mais tu sais qui tu as en face de toi, du moins, un portrait commence à se dessiner. Yasmine n'a pas l'air d'être directe ou même impulsive, c'est même tout le contraire, elle réfléchit, prend son temps et... Est-ce qu'elle est encore en train de se demander si vous deux, c'est une bonne idée ? La question plane dans l'air tandis que Yasmine reprend la parole et il te faut une seconde ou deux pour te concentrer sur ces mots à elle. Car c'est plus qu'évident que vous deux, c'est juste un essai... Probablement temporaire et pas forcément conséquent pour elle, ça ne servirait à rien de s'impliquer maintenant, non ? Sauf que si, tu as envie de lui donner des raisons de s'impliquer. Avec quelqu'un d'autre, tu aurais probablement commencé par la liste de tes défauts, aurais cité ton penchant pour l'alcool et la violence et tout ce qui va vite et qui n'a pas de fin, tu lui aurais donné de bonnes raisons de partir et de ne pas t'intéresser plus que cela à Edgerton Price. Parce que tu n'as jamais rien accompli de bon et que les étreintes que tu donnes ne sont pas pour les plus faibles. Pas dans ce cas précis, ici, tu as envie d'essayer, de devenir quelqu'un d'autre justement, un peu plus poli, te rappeler tu n'es pas que tes zones d'ombre, tu essayes tous les jours au boulot, la boxe c'est pour canalyser toute cette énergie justement et que tu pourrais éventuellement arrêter de courir pour quelqu'un. Quelqu'un justement, sauf que tu ne peux décemment pas dire ça à voix haute non, si la perspective d'aller chez toi provoque ce genre de réaction... Qu'est-ce ça sera pour le reste ? "... Oui, parce que c'est là-bas que j'habite ...?" finis-tu par répondre, sortant enfin de ta propre tête et pour ne pas être celui qui la fixe un peu trop intensément car il est en train de tout analyser. Ce n'est définitivement pas toi, ce n'est jamais toi d'ordinaire... Avec Yasmine, si, il semble bien. Puisqu'elle est désormais assise à côté de toi et non en face, tu en profites pour te tourner de trois quarts et étudier le visage de la brune. Tu la regardes tandis que ses mains à elle se perdent dans ses mèches brunes, et tu considères pendant une seconde sa nouvelle salve de questions, te demandant qui est le plus nerveux dans tout ça. Toi ou elle ? Impossible de le dire. "Les deux ? Oui, on va dire les deux." Que tu finis par répondre, bien entendu que tu veux l'impressionner, tu pensais que c'était plus qu'évident, ou alors tes efforts n'ont pas encore été remarqués, ou alors Yasmine s'en moque tout simplement. Encore une fois, tu doutes, tu n'aimes décidément pas la boule qui est en train de se former dans ton estomac, tu as presque envie de la féliciter et lui dire que peu de femmes ont réussi à te rendre aussi nerveux. Aucune avant elle d'ailleurs, et même si ça n'a pas des allures de vie ou de mort, tout à l'air vraiment sérieux, surtout ce rendez-vous avec un grand R. "Okay. Samedi soir. Tu ne seras pas déçue." Tu joins le geste à la parole et attrapes ton téléphone portable et ouvrant l'application Agenda, tu bloques tout le samedi soir pour Yasmine et tu le lui montres la seconde d'après, plutôt fier de toi. "Et je ne sais pas... Apporte le dessert ? Ce que tu veux, ça peut même être une boite de donuts, histoire qu'on prenne les calories ensemble... Encore une fois." Vous semblez plutôt doués pour cette activité-là et impossible de mal le faire alors... Car tu n'as pas la moindre idée du fonctionnement normal d'un rendez-vous, tu ne fais pas autant d'efforts en temps "normal", même pas quand c'est Ariel qui vient te rendre visite, c'est la seule comparaison que tu peux faire pour le moment. Non, quand c'est elle qui squatte ton canapé tu te contentes de t'assurer que tu as assez de bières dans le frigo et ... C'est tout. Vous ne restez généralement pas longtemps chez toi, mais tu as du mal à imaginer Yasmine avec une bière à la main en train de se moquer ouvertement de toi. Tu as bien du mal en effet. "Juste... T'es pas la seule rouillée Khadji, donc si je fais quelque chose qui te déplait, ou au contraire que je ne fais pas quelque chose, n'hésite pas à me le dire." Tu hoches la tête à tes propres mots, fixant Yasmine probablement quelques instants de trop, tu ne sais pas quoi dire d'autre pour la rassurer, pour s'assurer qu'elle ne te posera pas un lapin ou qu'elle n'a pas mal interprété tes propos. "Et sur ce, samedi soir, c'est noté parlons d'autre chose." Car d'expérience, tu sais que ça ne sert à rien de se prendre la tête sur quelque chose qui n'est pas encore arrivé, samedi soir ? Pfff c'est loin, tu penseras à quoi faire la veille ou quand tu seras en train de faire les courses pour votre soirée hypra-romantique et cliché. Tes yeux se promènent rapidement sur la cafétéria, à la recherche d'une distraction, n'importe quoi, pour faire disparaître toute la tension que tu peux sentir dans l'air. "On est sur ton lieux de travail, des confessions gênantes à faire sur tes collègues de boulot ou sur celui qui est le plus irritant ? ... Non parce que j'ai un collègue qui mange toujours à son bureau, et pas juste un sandwich non, la dernière fois il nous a ramené un plat typique de chez lui, et oui, les autres cultures c'est beau tout ça, mais pas quand ça ruine l'ambiance générale et que ça empeste le poisson après." Un sujet complètement aléatoire ? Oui, mais c'est un peu ça ta spécialité.
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| | | | (#)Ven 25 Oct 2019 - 9:55 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price Prétendre qu'elle savait où elle allait avec Edgerton serait un mensonge qu'elle ne se sentait pas capable de porter. Cette histoire, elle lui était tombée dessus sans annoncer, sans qu'elle ne puise véritablement se préparer à l'anticiper. Cérébrale, c'était de cette façon que les gens avaient tendance à la définir et dans son travail, c'était une force qui faisait sa bonne réputation, la mettant sur la première ligne tant elle était vive à la réflexion, douée pour agir à la seconde où son cerveau tombait sur la meilleure approche à adopter, sur la meilleure procédure à mettre en place. A une certaine époque, ça lui permettait aussi d'être d'une spontanéité rafraichissante. Mais la donne avait changé depuis qu'elle s'était fait agresser ; s'enfoncer dans des ruminations plus poussées lui paraissait désormais plus prudent, et elle en pâtissait. Pourtant, l'urgence était comme une seconde nature, et dans cette conjoncture, Yasmine ne la craignait jamais. Elle savait y faire et l'adrénaline aidant, faire tout et son possible pour maximiser les chances d'un patient de s'en sortir vivant n'était pas un choix : c'était un devoir qu'elle accomplissait sans sourciller, minutieuse, rapide et bonne technicienne. S'il lui était permis, son droit à l'erreur était toutefois amoindri par la volonté de son équipe à sortir glorieuse de leur campagne de sauvetage. Yasmine finissait souvent par se montrer dure avec elle-même… mais c'était normal de flancher, c'était normal de se tromper. Sans doute. Seulement pas quand des vies étaient en jeu, et elle en avait toujours été atrocement consciente. Tout ça, ça se répercutait dans sa vie privée. Elle avait beau se frotter à l'urgence durant ses heures de travail, lorsqu'elle y était confrontée en dehors des murs du St-Vincent, elle sentait que quelque chose ne fonctionnait plus comme il fallait, que ça bloquait ; elle analysait tout avec autant de volonté que si sa propre vie en dépendait. Pas avec Edge, et pour cause : elle n'en avait pas le temps. Tout s'enchaînait trop rapidement pour elle, et alors que l'urgence était son domaine, qu'elle aurait dû s'y complaire, elle se surprenait au contraire à battre en retraite sous le prétexte que ça l'effrayait un peu d'être ainsi incapable de se laisser porter par l'instant sans réfléchir à la suite des évènements. Cet homme qu'elle regarda un long instant, il avait l'air si sûr de lui en comparaison… c'était un peu pour ça qu'elle s'en voulait finalement – ça avait l'air important pour lui, mais l'était-ce autant pour elle ? Yasmine ne pouvait pas répondre à la question, même dans l'intimité de ses pensées. Toujours est-il que leur relation avait beau être toute belle et toute neuve, elle avait la certitude qu'elle ne regrettait pas, qu'elle ne regretterait jamais, d'avoir osé sauter le pas avec le jeune homme. Toutes les réticences qui tomberaient très certainement avec le temps, elles étaient de sa propre responsabilité, et s'il lui demandait pourquoi elle agissait comme ça plutôt qu'autrement, elle le rassurerait sur l'idée qu'il n'y était pour rien – mais n'était-ce pas un peu cliché d'user de la rengaine c'est pas toi, c'est moi ? D'un point de vue extérieur, certainement que si ; mais pour elle, projetée dans ce tourbillon de petites attentions et d'affection timide, mais bien présente cependant, elle était consciente qu'il n'aurait pas grand-chose à se reprocher si ça ne fonctionnait pas entre eux. Même s'il repoussait ses questions, même s'il n'était pas très éloquent à propos des choses qu'elle aurait aimé savoir, elle avait la sensation qu'il ne dissimulait pas de gros secrets comme les siens – ceux qui, de plus en plus, nourrissaient ses angoisses profondes et étouffaient la personne qu'elle était vraiment.
Elle prit une légère inspiration qui fit gonfler sa poitrine et qui se mêla en harmonie au petit rire qu'elle laissa filer par le nez. Se redressant en détournant le regard sur son gobelet vide, elle lui dit avec un air un tout petit peu dubitatif "Ma mère me renierait si je m'amenais avec un dessert tout fait. Je fouillerai dans ses vieux grimoires, je cuisinerai un truc marocain… t'en fais pas, c'est aussi calorique que les donuts." Pour ne pas dire plus encore. Mais puisqu'elle avait un bon métabolisme, qui s'en souciait ? "Du coup, ton offensive-pas-si-secrète pour me faire prendre une taille a encore de l'avenir avec mes recettes de famille, sois sans craintes." Sa pauvre petite maman, si elle savait que sa benjamine s'apprêtait à nourrir un homme avec ses recettes secrètes ; un homme qu'elle se ferait un plaisir non-dissimulé de rayer de la liste de ses prétendants sans même apprendre à le connaître, qui plus est. Mais ce que Fatima ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal, un mantra qu'elle ne cesserait jamais de se répéter. Elle arqua un sourcil, le temps de se demander si la légère tension qui prit place de l'autre côté de la table n'était qu'un effet de son imagination. Et puis Edge reprit la parole, et elle décida qu'elle n'aimait pas cette idée – cette tension fugace qui s'était vicieusement installée, là tout près. Si elle n'était pas capable de retenir sa nervosité, elle était en revanche plutôt douée pour apaiser la tension chez les autres quand s'élevait soudain ; au sein de sa famille, c'était elle la préposée à ce genre d'exercice dans lequel elle excellait plutôt, très tôt utilisée comme tampon au débordement verbaux des uns et des autres. Alors, après avoir soigneusement repoussé son gobelet loin d'elle, elle attendit qu'il tourne la tête dans sa direction pour très doucement lui attraper le visage d'une main. Son menton entre ses doigts délicats, son nez pas très loin du sien, elle le fronça très légèrement en lui répondant "Prenons les choses sous un autre angle ; et si je te disais plutôt ce qui me plaît ?" Elle leva doucement la tête en même temps qu'il leva les yeux pour les plonger dans les siens. Ne lui lâchant pas le visage, c'est après avoir ouvert la bouche avec un court temps d'anticipation, mimant la réflexion alors qu'elle avait déjà une idée précise de ce qu'elle allait lui dire, qu'elle se prépara à s'exprimer de nouveau. Son regard vert clair s'illumina enfin, et elle poursuivit un peu plus bas "Que tu m'appelles Khadji, par exemple. Tu le prononces parfaitement en plus, et c'est vraiment pas donné à tout le monde." Certains réussissaient à prononcer Matthew McConaughey sans avoir la langue qui fourche, mais Yasmine Khadji avait toujours demandé beaucoup trop d'effort à ceux plein de mauvaise foi – ou de préjugés racistes, l'un n'allant pas sans l'autre, en définitive. Elle laissa échapper un sourire qu'un léger mordillement de sa lèvre inférieure amenuit, avant d'affronter son regard quelques secondes de trop. Elle y décela… du doute ? Elle ne sut le dire, mais si c'était ce qu'elle avait cru voir passer dans ses grands yeux sombres, elle le fit taire en lui plantant un long baiser sur les lèvres. Enfin, elle lui lâcha le menton. Elle l'embrassa une seconde fois un peu plus furtivement – parce qu'elle y prenait goût à ce genre de choses, vraiment –, puis respectant son souhait de ne pas s'appesantir sur la question de cette soirée qui prenait de plus en plus des allures de corvée en vérité, la nervosité d'Edgerton devenant aussi palpable que la sienne, elle se tut un instant "J'aurais tellement de choses à te raconter sur Molly." s'entendit-elle lui répondre enfin, le bout de ses doigts triturant le bord de la table dans une tentative maladroite de garder bonne contenance "Je suis sûre que c'est elle qui t'a envoyé ce message de mon téléphone. Elle t'aime bien." Coulant un regard dans sa direction elle ajouta, tout en tendant nonchalamment sa main pour la poser sur l'épaule du jeune homme et laisser son pouce tracer un chemin au hasard, de son oreille au creux de son épaule, pas loin de sa clavicule "Mais prends pas ça pour argent comptant, elle tombe amoureuse de la moitié des patients qui se présentent à son guichet. Je la soupçonne d'avoir un cœur d'artichaut… mais on se connaît pas très bien, alors qui sait." Elle haussa tout de même les épaules, même si elle semblait distraite par le joli contraste des couleurs – de ses doigts sur la peau d'Edge – pendant quelques secondes qui s'étirèrent assez pour qu'elle couve l'envie réelle de vouloir rester là pendant un moment ; long, si possible. Jusqu'à ce que son regard glisse sur le cadran de la montre qu'elle portait toujours au poignet, et que dans un soupir non-feint, et une rapide inclinaison de la tête pour que ses lèvres atteignent l'endroit qu'elle avait caressé à peine quelques secondes plus tôt, elle l'informa tout bas "Je vais bientôt devoir y retourner, notre demi-heure est presque écoulée." |
| | | | (#)Dim 3 Nov 2019 - 13:19 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Si tu sors autant de blagues et ce très rapidement et dans la vie de tous les jours, c'est justement pour éviter ça. Les grands moments de pause, le sérieux de certaines situations, les longs silences... De ton expérience, ce n'est jamais bon signe, c'est qu'il y a toujours quelque chose de pire qui arrive. Avec les conséquences tout aussi lourdes à porter et même à supporter. Alors oui, l'humour vaseux, c'est un peu ton armure de protection, ajoutez à cela tes épaules carrées et on a une combinaison gagnante. Tu le fais depuis des années, tellement que parfois tu n'en as même pas conscience, ça vient naturellement dès que tu peux ressentir un moment gênant arriver ou juste quelque chose de beaucoup trop concret ou de réel. Tu n'as pas l'habitude de bien gérer tout ce qui tombe dans les deux dernières catégories, encore une fois, tu le sais, des années d'expérience et de bêtises enchaînées sont là pour te le rappeler et pourtant... Avec Yasmine, tu essayes. Comme si tu n'avais pas bien compris la leçon et que tu as besoin qu'on te secoue brutalement et qu'on te réveille. Tu n'as pas vraiment envie de te réveiller, justement, tu veux jouer les idiots quelques secondes de plus, et croire naïvement que ça pourrait marcher avec une femme comme elle. C'est bien pour toutes ces raisons que les blagues fusent, oui, tu es content de votre prochain rendez-vous, plannifié à la hâte et encore plus pour plaisanter, mais tu n'as pas envie d'y penser comme cet événement qui doit être absolument parfait, et qui pourra définir toute votre future relation. C'est juste un samedi soir, comme tous les autres samedis soirs après et ceux d'avant, pas besoin de se mettre autant la pression, n'est-ce pas ? "Ouais... Ou pas. Encore une fois, ta vie est tellement difficile, je suis certain que tu ne prendras pas un seul gramme et ce malgré mes meilleurs efforts." Que tu finis simplement par répliquer, le sourire facile et automatique au bord des lèvres, et pourtant, même toi tu es bien incapable d'ignorer la tension qui semble te saisir, chose nouvelle, chose très rare aussi pour toi. C'est l'effet Yasmine, tu en es certain, et peut-être que dans quelques mois tu lui en reparleras, en lui disant qu'elle mérite probablement une médaille ou quelque chose comme ça, car c'est la seule femme qui a réussi à te faire tout remettre en question. Tellement que tu es surpris par son prochain geste, geste que tu aurais pu avoir toi-même et dans d'autres circonstances; tes yeux sombres soudainement plongés dans ceux plus clairs et plus doux de la brune tandis que ses mains viennent entourer ton visage. ".... Hmmm ?" L'intonation t'échappe sans que tu ne puisses vraiment la contrôler, tu ne contrôles rien pendant les prochaines secondes, le rire débile et la remarque toute aussi stupide que tu aurais pu sortir à Yasmine pour répondre à sa question s'effacent également car tu réalises, probablement avec une seconde de retard, que la brune est plus que sérieuse. Elle semble hésiter elle-même pendant une fraction de secondes, pour trouver quelque chose à dire, et tu pourrais la couper, et lui dire que vous n'êtes pas obligés d'en passer par là, qu'elle trouvera de bonnes raisons quand vous aurez passé un peu plus de temps ensemble mais la réponse arrive. Honnête, adorable au possible et tellement à des kilomètres de tes propres attentes... les remarques sur ton physique, tu sais les encaisser, elle aurait même pu évoquer ton métier, ta voiture ridicule, ton humour justement mais non... Tu n'avais même pas remarqué que tu utilisais son nom de famille de manière récurrente, pas de doute, Yasmine a touché quelque chose, et elle a également vu quelque chose qui t'a échappé, et tu te demandes de quoi tu as l'air à travers le regard de la brune. Peut-être que ce Edge-là se tient un peu plus droit que toi. Impossible d'y penser plus longtemps, les lèvres de la brune sont déjà posées sur les tiennes et tu réponds au baiser, sentant ton coeur battre la cadence un peu trop rapidement pour qu'il s'agisse d'un flirt innocent. Tu la fixes l'instant d'après, pas dérangé par ce nouveau silence, car dans le fond, tu es à court de mots, véritablement, une partie de toi essayant de comprendre l'effet que Yasmine Khadji a sur toi. Ce n'est pas quelque chose de rationnel ou que tu peux expliquer facilement, c'est certain. Tu as cependant un sourire sur le visage, celui-ci plus sincère et moins cynique que tous les autres et tu laisses échapper un rire quand la conversation reprend. Tu avais plus ou moins compris que Molly était responsable de ta venue ici, mais tu es bien incapable de lui en vouloir à cette seconde précise. "Je vais ignorer ta dernière remarque, qui est juste là pour blesser mon ego, je le sais, et on va dire qu'elle a de très bon goût, je veux dire.... " Tu fais un geste de la main pour désigner ta propre personne. "Est-ce que j'ai besoin d'en rajouter plus ? Nan, je crois pas." De l'humour encore une fois ? Oui, le moment est bien fini, il semble du moins et tu laisses échapper un léger soupir, de déception probablement, quand Yasmine t'indique qu'elle doit retourner bosser. Dans un sens tu comprends, probablement mieux que quiconque, mais une légère partie de toi a tout de même envie de passer plus de temps en sa compagnie. Et même si cela implique que tu sois constamment nerveux. "Okay, okay... j'te retiens pas plus, je sais que l'amour de ta vie c'est bon boulot, et en plus tu es encore plus mignnone quand tu prends ton air d'infirmière très professionnelle et très sérieuse... Et si, tu vois exactement de quoi je veux parler." Car c'est bien cet air-là qui t'a donné envie d'insister et d'en savoir un peu plus sur cette infirmière-là, et maintenant vous en êtes là. "Mais j'en dis pas plus, on va dire que ... Samedi soir ça sera à mon tour de te dire ce qui me plait chez toi. Et oui, la liste est longue." Vos visages sont de nouveau proches, à croire que vous êtes incapables de garder vos distances ce soir, et la fin de ta phrase est un léger murmure qui n'est que pour la jeune femme. Tu finis par replacer une de ses mèches brunes derrière son oreille, avant qu'elle ait l'occasion de le faire comme elle en a souvent l'habitude et tu te penches ensuite vers elle pour déposer un baiser sur sa joue droite. Léger et rapide, avant de dévier et de l'embrasser vraiment, sans l'ombre d'un doute cette fois-ci et essayant, tentant, de lui faire comprendre que tu es exactement là où tu as envie de te trouver. Mais tu finis par reculer, bien conscient que tu ne peux pas la retenir indéfinément et puis tu sais à qui tu t'adresses, se mettre entre elle et son travail ? Non, tu n'es pas un idiot à ce point-là. "Va sauver des vies Khadji, t'en fais pas pour moi je trouverai la sortie."
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| | | | (#)Lun 4 Nov 2019 - 20:59 | |
| ≈ ≈ ≈ {so if i call you, don't make a fuss...} crédit/ (tumblr) ✰ w/ @edge price "Je vois pas du tout de quoi tu veux parler." entama-t-elle pendant que le jeune homme lui assurait le contraire, fronçant momentanément les sourcils pour emprunter le fameux air d'infirmière très professionnelle et très sérieuse qu'il lui reconnaissait. Ca la fit rire, puis incliner la tête en arrière après quelques secondes, un peu comme vaincue face à son affirmation. Juste le temps que son dos vienne se caler contre le dossier du siège qu'elle avait rejoint, elle rompit le contact initié par sa main sur son épaule et marqua une pause silencieuse qui étira légèrement le temps qu'ils s'étaient accordés. Mentalement, Yasmine revint sur la réflexion d'Edge à propos de son travail et encore une fois, alors qu'elle aussi s'appliquait à parler de tout et de tout le monde sauf d'elle-même, elle fût surprise de la précision avec laquelle il posait ses conclusions sans trop d'effort, se montrant plutôt clairvoyant sur la façon dont elle envisageait son travail. Il ignorait pourtant toutes les étapes de son parcours professionnel, sa frustration enfouie, mais réelle, de ne pas avoir pu rejoindre le cursus dont elle rêvait sous le prétexte qu'elle ne tenait pas à imposer des dépenses exorbitantes à ses parents ; combien elle s'était échinée à cumuler des petits jobs dès le lycée pour leur éviter d'avoir à débourser ne serait qu'un centime pour assurer la suite de son parcours académique, et entamer son option de secours avec un peu d'amertume, ayant pris conscience très tôt que ça ne lui était pas tout à fait accessible et qu'il fallait qu'elle redescende de son petit nuage, mais avec aussi une détermination profonde qui lui avait permis de briller rapidement et de rendre concret ce pour quoi elle avait sacrifié son rêve de devenir médecin. Elle ne regrettait pas d'être devenue infirmière, loin de là : elle adorait son métier, mais parfois elle avait l'impression d'avoir plus à offrir que de l'assistanat, tandis qu'elle côtoyait des internes qui ne saisissaient pas toujours les tenants et les aboutissants de leurs décisions. Elle avait appris à étouffer ça, l'espèce d'envie qui l'animait lorsqu'elle en voyait débarquer de nouveaux dans le service, pour mieux les accompagner avec bienveillance… même si c'était souvent difficile de se dire qu'elle serait plus consciencieuse que certains d'entre eux, plus douée aussi. Aussi, elle s'interdisait sévèrement de penser de cette façon, pas à l'aise avec l'arrogance et loin d'être suffisamment aguerrie pour fouler le terrain de la confiance en soi sans s'en sentir atrocement coupable la seconde suivante. Elle sortit de sa courte rêverie, le moment n'étant pas vraiment propice pour ce genre de réflexion, de confession encore moins. Au lieu de quoi, alors qu'il lui apparaissait de plus en plus évident qu'elle devrait bientôt fausser compagnie au jeune homme pour assurer le remplacement pour lequel elle s'était engagée sans hésiter, elle préféra tendre vers la continuité du ton dont il usa pour lui renvoyer la balle. La longueur supposée de la liste des choses qu'il lui plaisaient de son côté la fit arquer un de ses sourcils bien dessinés et pencher la tête sur le côté pendant que ses paupières en amande se plissèrent tout doucement, et qu'elle lui répondit enfin "Je t'ai déjà dit que je pouvais être extrêmement impatiente parfois ?" Ses yeux cherchèrent les siens pour y dénicher la réponse à sa question. Un léger signe de tête, et elle lui assura que "Non ? Je te le dis alors : je peux être extrêmement impatiente parfois, Edgerton." Soudainement, samedi lui paraissait beaucoup trop loin, presque inaccessible. L'idée que cette liste lui donne matière à réfléchir au cours des prochains jours la rendait toute chose à l'intérieur et son cœur manqua un battement significatif, comme quand on rate la marche d'un escalier particulièrement escarpé ; parce qu'elle aussi se demandait à quoi elle pouvait ressembler au travers des yeux d'Edgerton. Ça avait quelque chose d'intimidant de se dire qu'il avait peut-être une image d'elle plus reluisante que celle qu'elle avait d'elle-même – en fait, c'était très certainement le cas, ne serait-ce que de part les compliments qu'il avait laissé échapper quelques fois, pointant du doigt sa photogénie et sa mignonnerie. Cette idée lui fit rouler ses lèvres l'une sur l'autre pour chasser le furtif engourdissement que leurs baisers y avait laissés et baisser doucement les yeux sur ses ongles colorés, prise d'un doute qu'elle ne voulait pas qu'il remarque. Elle n'était pas armée pour supporter ça, pour parfaitement répondre au cliché sans défauts qu'il avait pris d'elle dans son esprit, se reposant sur les bribes de détails qu'il avait récolté soigneusement, tout observateur qu'il était. Alors, elle se disait au fond qu'elle pourrait toujours essayer d'amortir la chute vers laquelle il tendrait lorsqu'il se rendrait compte à quel point elle était loin d'être parfaite, à quel point elle était difficile à saisir sur certains aspects, même si ce n'était pas toujours conscient… elle comment s'en sortirait-elle ? Ça lui importait assez peu sur le moment et de nouveau, elle choisit de ne pas s'enfoncer trop loin dans sa propre tête.
Se préparant à remettre en place une mèche de cheveux échappée de sa queue de cheval, elle releva le menton. Edge la prit de court, et quand ses lèvres touchèrent sa joue, elle ferma les yeux en murmurant en retour, un léger sourire transperçant le ton de sa voix qu'elle perçut plus rauque que d'ordinaire "Je sais ce que t'essayes de faire… c'est à deux doigts de fonctionner." Elle aurait pu expliciter, lui dire qu'elle le voyait venir ; que ses petites attentions avaient pour simples but de lui donner envie de rester avec lui encore quelques secondes de plus. Et elle disait vrai – à ce moment-là, elle aurait pu caresser l'idée de rentrer avec lui, de prendre de l'avance sur la soirée qu'ils s'étaient promise ; lui demander d'attendre que sa collègue revienne de son passage express chez elle et reprenne son poste pour qu'elle puisse quitter le travail à son bras… les possibilités ne manquaient pas. Qui sait, elle aurait même pu grapiller quelques révélations sur la longue liste qu'il lui avait dit tenir au sujet des choses qui lui plaisaient chez elle et elle se serait sentie nettement plus sereine pour les jours à venir, envisageant leur samedi soir sans avoir l'impression d'évoluer avec un poids sur l'estomac, trop consciente de ce qui se passerait peut-être – ou ne se passerait peut-être pas. Mais les lèvres du jeune homme dérivèrent et trouvèrent les siennes, bâillonnant le filet de voix qui s'apprêtait à s'échapper de nouveau de sa gorge et qu'elle ravala discrètement, portée par l'intention qu'elle le sentit mettre dans leur étreinte et qu'elle tacha de lui rendre avec autant d'élan, un main posée à la base de son cou. "Je peux te montrer la sortie moi, si tu veux. J'ai tout le temps." La voix doucereuse de Molly se fit entendre tout près de l'entrée de la cafétéria des urgences alors qu'Edgerton se recula pour rompre leur baiser, laissant une Yasmine muette le temps d'une seconde. Elle rouvrit les yeux, croisa brièvement ceux du jeune homme à qui elle sourit avec une pointe de dépit provoquée par l'intervention malvenue de sa collègue vers qui elle tourna enfin la tête, contrainte et forcée de faire comme si elle ne venait pas d'interrompre quelque chose "Le charme vient définitivement de se rompre. On dit merci Molly." Il lui sembla que la rousse exécuta un petit pas de danse tout en finesse pour célébrer son manque criant de timing, laissant encore une seconde à Yasmine pour dire au revoir à Edge avec deux baisers rapides et une promesse qu'il fût le seul à entendre, son visage encore tout près du sien "Je t'appelle demain." Envolées les quelques requêtes visant à passer le reste de la soirée tous les deux – parties comme elles étaient venues : sans prévenir, tandis qu'elle repassait déjà, et sans s'en rendre vraiment compte, l'air d'infirmière très professionnelle et très sérieuse que le jeune homme avait mentionné quelques minutes plus tôt. Une caresse du pouce sous l'ourlet de ses lèvres, un dernier baiser au coin de sa bouche, puis elle récupéra son badge et son téléphone, se levant dans la foulée en accordant un regard faussement accusateur à l'adresse de Molly ; qui lui donna une tape sur les fesses en passant et profita de la levée le camp de sa comparse pour s'avancer, l'air de ne pas y toucher, vers la table toujours occupée par Edgerton. Elle s'assit en face de lui avec, dans les yeux, une lueur d'interrogation qu'il devrait supporter jusqu'à ce qu'elle daigne enfin le laisser rentrer chez lui.
rp terminé.
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| | | | | | | | (yasmine & edge) so if i call you, don't make a fuss... |
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