Lorsque je me réveille ce matin-là, la pluie tombe déjà en trombe et cela ne me donne pas envie de me lever. Pour une fois, j’ai passé une nuit agréable, sans aucun cauchemar et cela fait vraiment du bien. J’attrape mon téléphone et passe quelques minutes sur Instagram avant de me décider à me lever. Il n’est pas très tard, Isaac est en train de petit-déjeuner et je viens embrasser sa joue avant de me joindre à lui. Il a une longue journée de boulot à l’hôpital devant lui et je me promets de lui cuisiner pleins de bonnes choses pour quand il rentrera ce soir. Je lui souhaite une bonne journée et le regarde partir avant de ranger la cuisine et de partir me glisser dans un bon bain. Aujourd’hui j’ai décidé que ça serait journée détente, avec le temps qu’il fait je n’ai aucune envie de sortir mais bien envie de me faire une grosse journée de feignante. J’échange quelques messages avec Tad qui prend toujours le soin de prendre de mes nouvelles avant de mettre un peu de musique. C’est une fois bien détendu, et l’eau commençant à devenir un peu froide, que je décide de sortir de mon bain. J’enfile un bas de jogging confortable et un gros pull appartenant à mon frère avant de me mettre à cuisiner. Un gâteau au chocolat et une crème à la vanille, les préférés d’Isaac. Occupant ma matinée tranquillement, ce n’est que donc aux alentours de 14 heures que je finis par me poser dans le canapé après avoir grignoté un repas de midi. Je commence à chercher sur netflix un film à regarder et décide de me mettre, sûrement pour la deux centième fois « The Holiday ». Le film commence à peine que ca frappe à la porte, ce qui est bizarre, car je n’attends personne. Lorsque j’ouvre la porte je me retrouver alors face à Noa, la meilleure amie d’Isaac. « Hey, salut No. Si tu viens pour voir Isy il bosse cette après-midi. » Isaac et Noa ont été colocataires pendant des longues, et de ce fait cela fait un moment que je connais la jeune femme. Au contraire de certains des amis de mon frère ainé, elle ne m’a jamais traité comme une gamine, bien au contraire. Malgré nos onze ans de différence, elle a toujours pris soin de m’intégrer et d’être sympa avec moi. C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai toujours beaucoup apprécié. Je la compte parmi mes amies, même si techniquement elle est la meilleure amie de mon grand frère. « Enfin, rentre si tu veux. » . Je lui adresse un sourire et me pousse de l’ouverture de la porte pour la laissé passer. Noa est toujours un peu comme chez elle ici, surtout qu’elle y a vécu bien avant moi. « Tu veux quelque chose à boire, ou à manger ? Je venais de commencer à regarder ‘The Holidays’ si tu veux regarder avec moi. » Peut être qu’elle a mieux à faire, ou qu’elle n’est pas venu pour me voir, mais cela serait avec grand plaisir que je passerais du temps avec elle si elle a envie de se joindre à moi. Je lui adresse un nouveau sourire avant d’aller dans la cuisine pour récupérer un jus de pomme pour moi et ce que me demande Noa.
J’ai bien regardé l’agenda d’Isaac avant de me décider à me pointer à mon tour à l’improviste. Le weekend qu’on avait passé ensemble m’avait fait tellement de bien et depuis quelques semaines, on s’était décidé à reprendre nos bonnes vieilles habitudes. Même si maintenant, il avait Ginny et qu’il n’était plus forcément aussi disponibles qu’avant, mais c’était normal. Je l’étais beaucoup moins quand j’étais avec Andy aussi et maintenant que nous avions rompu, j’avais du temps à consacrer à mes amis et Isaac le premier. Si ce n’était pas le cas à l’inverse, je ne pouvais pas lui en vouloir. J’avais des rendez vous qui s’étaient annulés cet après midi et au lieu de repartir au bureau pour faire de la veille documentaire et du tri dans mes papiers, j’avais décidé de me pointer chez mon meilleure ami. Une excuse que je tairais auprès de mon assistante et de la psy avec qui je partage mon bureau. Même si mon assistante savait bien que mes rendez-vous étaient tous annulés et que je n’avais rien d’autre au programme. Je lui avais dis qu’elle pouvait, si elle le souhaitait, prendre sa journée mais elle semblerait n’avoir rien de particulier à faire à ce jour. Me demandant si elle pourrait bénéficier de cette offre une fois où ce sera plus opportun pour elle. Il semblerait qu’elle n’avait pas l’habitude de pouvoir prendre des heures ici et là lorsqu’elle travaillait pour James. J’avais tendance à penser que tant que le travail était fait… elle pouvait s’absenter lorsque cela était nécessaire et je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle n’abuserait pas de cette générosité de ma part. Si c’était le cas, je lui ferais savoir que je serai plus ferme à l’avenir. Je frappe à la porte, espérant qu’Isaac soit là et que Ginny soit quant à elle, restée chez elle. Même si Isaac m’avait informé qu’il lui avait donné l’occasion de s’installer petit à petit chez lui, j’avais cru comprendre que ce n’était encore pas totalement le cas… « Hey, salut No. Si tu viens pour voir Isy il bosse cette après-midi. » ah ! Pas mécontente de croiser Oakley non plus, mais j’étais pourtant persuadée qu’Isaac ne travaillait pas aujourd’hui. « Une fois de plus, j’ai du me planter… » trompée de ligne ou de jour sur son planning, ce ne serait pas la première fois. C’est d’ailleurs comme ça que j’avais rencontré Ginny à l’hopital pour la première fois. « Enfin, rentre si tu veux. » je lui souris et accepte l’invitation. « Désolée, j’suis mal polie ! » je lui fais une accolade pour la saluer. « Comment tu vas ? » je prends la température, Isaac m’avait avoué que sa sœur vivait chez lui pour des raisons qui lui étaient très personnels et la pauvre, j’espère qu’elle s’en remettait bien. « Tu veux quelque chose à boire, ou à manger ? Je venais de commencer à regarder ‘The Holidays’ si tu veux regarder avec moi. » the Holidays, film que j’avais toujours eu envie de voir en voyant la bande annonce et que je n’avais en réalité jamais pris le temps de regarder. « J’veux bien boire un truc, bien frais s’il te plait ! » bien que le temps n’était pas de notre côté et qu’il pleuvait depuis le matin, je préférais les boissons fraiches aux boissons chaudes. « J’te dérange pas, j’espère ? J’t’avoue que j’pensais voir Isaac… j’ai son planning tous les mois et j’y comprends jamais rien. Mais ca m’fait plaisir de te voir ! »
C’est assez rare pour moi de passer une journée à ne rien faire. J’ai toujours été, un peu comme mon frère jumeau d’ailleurs, un peu hyperactive et toujours à vouloir bouger de partout, c’est d’ailleurs pour cela que je suis devenue danseuse et coach sportif. Cependant, aujourd’hui, je n’ai eu envie de rien faire, j’ai envie de me poser devant un bon film, de regarder en buvant un bon thé chaud puis de trainer toute la journée. Je l’aurais bien fait avec Isaac, mais il devait aller travailler et je n’allais pas le démotiver. Lorsqu’il a quitté l’appartement j’ai donc rangé un peu et fait un peu de ménage avant de me poser dans le canapé et de commencer vraiment à ne rien faire. Mais quelques minutes plus tard à peine, quelqu’un frappe à la porte. Je ne me suis pas attendu à voir Noa, cela fait quelques semaines que je ne l’ai pas croisé parce que depuis qu’Isaac a une nouvelle copine, on la voit un peu moins. « Une fois de plus, j’ai dû me planter… » Je lui adresse un sourire, mais me décale pour la laissée entrer dans l’appartement. Noa est tellement gentille que ce n’est pas le genre de personne que j’ai envie de mettre à la porte, bien au contraire. « C’est pas grave. » Elle pénètre dans l’appartement avant de me faire une accolade. « Désolée, j’suis mal polie ! Comment tu vas ? » Je referme la porte derrière elle et l’entraine avec moi au salon. « Ca va plutôt bien, et toi ? » Je me doute bien qu’Isaac a dû parler à Noa de pourquoi je vis avec lui et de ce qu’il s’est passé avec mon ex petit ami. Je ne peux pas lui en vouloir d’en avoir parlé, je sais à quel point il est inquiet et je sais également qu’il a toujours été très proche de Noa et qu’entre eux les secrets sont assez rares. Au fond je suis bien contente que mon frère ait quelqu’un d’aussi génial sur qui compter.
« J’veux bien boire un truc, bien frais s’il te plait ! » « Bien sûr, je t’amène ca tout de suite. » Je vais rapidement à la cuisine et revient avec une bouteille d’eau pour un et une boisson fraîche pour Noa. Je me pose dans le canapé et fait signe de faire de même avec un petit sourire. « J’te dérange pas, j’espère ? J’t’avoue que j’pensais voir Isaac… j’ai son planning tous les mois et j’y comprends jamais rien. Mais ca m’fait plaisir de te voir ! » « Non, non pas du tout. Je me fais une journée un peu feignante aujourd’hui. J’ai appris que je peux pas encore reprendre le sport donc… Je tente de m’occuper. » Il est vrai que cela me manque beaucoup de ne plus faire de sport, de ne plus aller travailler à la salle, de voir mes clients et donner mes cours. J’ai toujours adoré mon travail et de ne pas pouvoir travailler depuis maintenant presque deux mois devient un peu long. Je sais cependant qu’il faut que je respecte l’ordre du médecin sinon je risque de me refaire mal et de ne pas laisser mes cotes guérir correctement. « J’espère pouvoir reprendre le boulot bientôt, mais en attendant, il faut que mes cotes guérissent correctement, et puis… Je dois me rendre au tribunal bientôt, pour témoigner. » Je dois bien avouer que l’idée de faire à nouveau face à David et de me retrouver à parler de tout cela me terrifie quelques peu, mais je sais que je ne serais pas seul. Isaac a déjà posé sa journée afin de pouvoir m’accompagner et cela me rassure un peu. Je sais que c’est quelque chose qui doit être fait, qu’il est temps que les choses soient claires pour que je puisse vraiment tirer un trait sur tout ce qu’il s’est passé au cours des derniers mois. Mes séances psy, ainsi que d’avoir retrouver de grands nombres de mes proches me fait déjà beaucoup de bien.
Bien sûr que l’étais venu en premier lieu voir Isaac et que je sois si cruche pour ne pas savoir lire son planning m’agace un peu, mais finalement, tomber sur Oakley n’était pas déplaisant. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas vu et ces quelques rares fois où j’étais venue chez Isaac ces derniers temps, elle n’était pas là alors que mon ami m’avait bien dit qu’elle s’était installée chez lui. Il m’avait même montré sa brosse à dent quand j’étais aussi tombée sur celle de Ginny. C’est bien ce qui m’a mis la puce à l’oreille en pensant qu’Isaac me faisait, quelques secrets. Soirée révélations de toutes part, que ce soit lui ou moi, on avait enfin pu mettre à plat tout ce qu’il se passait dans nos vies respectives et cette soirée avait été forte en émotion. « Ca va plutôt bien, et toi ? » je hoche la tête, ravie de la voir et surtout, oui, on pouvait dire que ça allait en ce moment dans ma vie. Entre le taf, Andy, ma vie privée en générale, je pouvais dire que j’étais pas trop mal logée. Je m’installe, comme si j’étais chez moi, connaissant les lieux par cœur et je n’étais pas mal à l’aise lorsque j’étais dans cette maison. Je laisse Oakley jouer les parfaites hôtes en me proposant à boire. Ma seule inquiétude étant de savoir si je ne la dérangeais pas en me pointant comme ça à l’improviste, qui sait ce qu’elle avait prévu de base. « Non, non pas du tout. Je me fais une journée un peu feignante aujourd’hui. J’ai appris que je peux pas encore reprendre le sport donc… Je tente de m’occuper. » je souris en l’entendant parler de journée feignante, pour moi, c’était sans nulle doute les meilleures journées que je pouvais me faire. De temps en temps, ça fait pas de mal. Toute fois, ce qui m’interroge plus, c’est pour le fait qu’elle ne puisse pas faire de sport… du moins, qu’elle ne puisse pas encore reprendre le sport. Je sais bien qu’Isaac m’avait parlé des raisons pour lesquelles elle habitait avec lui, mais j’osais espérer que les violences qu’elle avait subit ne soient pas si grave pour l’empêcher de faire une activité physique… « J’espère pouvoir reprendre le boulot bientôt, mais en attendant, il faut que mes cotes guérissent correctement, et puis… Je dois me rendre au tribunal bientôt, pour témoigner. » ok donc mon inquiétude est confirmée. Ca me glace le sang… « Isaac m’a dit que tu… » quels mots je pouvais bien choisir pour ne pas être trop violente à mon tour ? « ce qu’il s’est passé… j’ignorais que c’était si grave… » sans vouloir minimiser quoi que ce soit. « Les côtes cassées… » les mecs qui pouvaient faire ça à leurs nanas méritaient vraiment de finir leurs vies en tôles. « Comment tu te sens ? J’espère que tu vas pas seule au tribunal. » et surtout qu’elle y serait bien accompagnée… « c’est quand ? Si jamais tu as besoin, tu peux compter sur moi, ma belle. » j’étais si triste et désolée pour elle…
Oui les choses que j’ai vécues ne sont pas faciles. Bien sûr que je continue encore à y penser, que cela me hante encore et m’empêche des fois de dormir la nuit ou me déclenche des crises de panique, mais j’avance. J’avance doucement, à mon rythme, prenant petit à petit mes marques afin d’aller mieux, afin de retrouver la vrai moi, la vrai Oakley, celle qui est heureuse et qui voit la vie du bon cotés des choses. Isaac, et beaucoup de mes amis proches, me sont d’une aide énorme lorsqu’il s’agit de cela et ca me fait toujours du bien de passer du temps avec eux. J’apprécie également beaucoup de rattrape le temps perdu, d’apprendre ce qu’il se passe dans la vie de mes proches plutôt que de m’étaler encore sur ma vie dont je n’ai plus vraiment envie de parler. « Isaac m’a dit que tu… ce qu’il s’est passé… j’ignorais que c’était si grave… Les côtes cassées… Comment tu te sens ? J’espère que tu vas pas seule au tribunal. » Je me suis douté que Isaac a du parler de ce qu’il s’est passé à Noa, après tout, c’est sa meilleure amie. Je sais également qu’il a du en parler parce qu’il a surement du le faire pour que tout cela soit moins lourd à porter sur les épaules pour lui. Je peux tout à fait le comprendre, tout comme cela m’a fait du bien également d’en parler les premières fois, d’enfin pouvoir dire la vérité. J’adresse cependant un sourire rassurant à Noa. « Je vais mieux. Je t’assure. J’ai juste besoin d’encore un peu de temps pour guérir, mais ca va. Et puis je suis bien entourée, ca aide beaucoup tu sais. » J’apprécie vraiment que Noa se soucie de moi, parce qu’il est vrai que si les rôles étaient inversé, je me soucierais beaucoup d’elle également. « C’est quand ? Si jamais tu as besoin, tu peux compter sur moi, ma belle. » « C’est dans quelques semaines, je crois qu’Isaac viendra sûrement avec moi. C’est vraiment gentil, je le note si jamais j’ai besoin. » Je lui adresse un nouveau sourire. Noa est vraiment une personne adorable et cela ne me surprend pas qu’elle soit la meilleure d’Isaac. Au fond, tous les deux, se ressemblent un peu et c’est ce qui fait que leur amitié fonctionne. « Mais et toi alors ? Qu’est ce que tu me racontes de beau depuis tout ce temps, tu dois bien avoir quelque chose. » Je connais Noa certes, mais au fond cela fait des mois que je ne l’ai pas vu et que je ne suis pas vraiment au courant de ce qui se passe dans sa vie. Comment se passe son travail, sa vie sentimentale, sa vie sociale ? « Tu travailles toujours à l'association Beauregard ? Ca se passe bien ? »
A peine installée qu’on entre dans le vif du sujet et les terribles mésaventures qui sont arrivées à Oakley ces derniers temps. La pauvre… j’étais toujours aussi révoltée quand j’entendais qu’en 2019 il y avait encore des hommes qui frappaient leurs femmes, leurs petites amies, que certaines mourraient sous leurs coups. J’avais lu un article qui donnait précisément la cause de chaque femme morte depuis le début de l’année et c’était glaçant. Défénestrée, tuée par balle, par arme blanche, étranglées, étouffées, brûlées, noyées… j’en passe. Et toujours aussi peu de réponse de la part des responsables politiques si ce n’était un numéro ouvert 24h sur 24. Quelle tristesse. Oakley avait eu la présence d’esprit de s’en sortir, de s’échapper de cette emprise, ce qui n’était pas toujours aussi simple. On reproche souvent aux femmes victimes de violences conjugales d’en redemander, de rester au foyer, de rester près de leurs bourreaux, de ne pas être capable de protéger leurs enfants. Elles passent de victimes à coupables, un raisonnement dégueulasse qui montre à quel point on réfléchit peu, à quel point il n’est pas évident de voir plus loin que son nez et de ne pas faire preuve d’empathie. Parce que si tout était si simple, tout serait bien plus beau et il n’y aurait plus de problème. On oublie souvent le volet psychologique, comme si à chaque problème, il y avait une solution très simple. « Je vais mieux. Je t’assure. J’ai juste besoin d’encore un peu de temps pour guérir, mais ca va. Et puis je suis bien entourée, ca aide beaucoup tu sais. » je lui souris, par empathie, je sais qu’elle est si bien entourée, elle a la chance d’avoir comme frère Isaac et même si ces derniers temps, rien n’était simple pour lui, je sais qu’il ferait passer sa sœur avant tout, avant ses propres problèmes. « C’est dans quelques semaines, je crois qu’Isaac viendra sûrement avec moi. C’est vraiment gentil, je le note si jamais j’ai besoin. » Elle peut compter sur moi pour être présente si besoin, et même Isaac d’ailleurs, je lui signalerai, peut être que lui-même avait besoin d’être épaulé dans cette histoire. Je le savais très fragile en ce moment et peut être que porter seul le poids des souffrances de sa sœur pouvait être aussi compliqué. « Compte sur moi. » « Mais et toi alors ? Qu’est ce que tu me racontes de beau depuis tout ce temps, tu dois bien avoir quelque chose. » est ce que c’était le moment de parler de ma vie sentimentale désastreuse et cette relation avec Andy qui m’empêche de dormir convenablement ? Nop, c’était des soucis pour moi si minime, que ce n’était pas juste d’en parler avec Oakley. « Tu travailles toujours à l'association Beauregard ? Ca se passe bien ? » et là, je pouvais fièrement répondre. « Toujours ! et d’ailleurs, depuis mi aout, je suis directrice. J’ai suivi une formation de plusieurs mois pour pouvoir prétendre à cette place. C’est une belle promotion. Même si c’est fatiguant, c’est très prenant mais très intéressant ! » Je découvrais peu à peu les coulisses et les rouages de la fonction de directeur. « Tu t’ennuie pas trop par ici ? Ton frère est genre très pris, entre le taf et sa nana. Tu t’entends bien avec ? » pourquoi j’suis toujours obligée de tout ramener à Ginny et de poursuivre mon enquête sur elle ?
Il est vrai que j’ai énormément de chance d’être si bien entourée. Au début, lorsque je m’étais retrouvé à l’hôpital ce soir-là, que j’ai cru que j’allais y passer pour de bon, j’avais eu énormément de chance qu’Isaac travaille. Si il n’avait pas été là, je ne serais sûrement pas resté à l’hôpital. J’avais eu de la chance qu’il soit présent, mais encore plus de chance qu’il ne soit pas en colère contre moi, qu’il ne m’ait pas repoussé et dit de me débrouiller parce qu’au fond, je me dis que je l’aurais sûrement mérité. Je tente encore de me persuader que tout ce qu’il s’est passé n’est pas de ma faute, que je ne méritais pas ce que David m’avait fait subir au cours de l’année passée, mais dans le fond, je ne suis pas sûr de le croire. Personne ne m’a jamais forcé à m’éloigner de mes amis et de faire du mal à ma famille en coupant les ponts du jour au lendemain, et pourtant, je l’ai fait, je les ai repoussés. Je m’en veux encore terriblement de leur avoir fait ca, de ne simplement pas leur avoir dit la vérité dès le début, même si c’est loin d’être une vérité facile. Aujourd’hui, je tente de passer à autre chose, de ne plus penser à cette période de ma vie, bien qu’elle ne soit pas si lointaine que cela, mais ce n’est pas chose facile. Je ne peux m’empêcher d’y repenser, d’en faire encore des cauchemars et avec le procès qui approche, cela ne m’aide pas vraiment. J’appréhende de me retrouver une nouvelle fois face à lui, de devoir lui faire ca. J’ai peur de perdre mes moyens, de perdre mes mots et de ne pas être capable de témoigner, même si les évidences contre lui sont déjà bien nombreuses pour qu’il ne sorte pas de prison avant des années. Simplement de parler du procès me rend nerveuse et j’adresse un sourire à Noa lorsque me dit que, si j’ai besoin, elle serait là pour moi. « Compte sur moi. » Me confirme-t-elle en m’adressant un sourire rassurant. J’ai de la chance de la connaître elle aussi. Elle a beau être la meilleure amie de mon frère ainé, Noa a toujours été tellement gentille avec moi. Je tente alors un changement de sujet en lui demandant des nouvelles d’elle. Il est vrai que j’ai quelques nouvelles de temps en temps par le biais d’Isaac mais cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu de conversation avec la jeune femme. « Toujours ! et d’ailleurs, depuis mi août, je suis directrice. J’ai suivi une formation de plusieurs mois pour pouvoir prétendre à cette place. C’est une belle promotion. Même si c’est fatiguant, c’est très prenant, mais très intéressant ! » Je ne peux m’empêcher de lui adresser un grand sourire. Je sais à quel point Noa mérite cette promotion parce qu’elle s’est toujours investie corps et âme dans son travail. Je suis vraiment contente pour elle et que sa carrière fonctionne à merveille. « C’est génial ca ! Même si je me doute que tu dois faire un peu plus d’heures qu’avant oui. » Je lui adresse un nouveau sourire. Je ne peux m’empêcher de faire ma curieuse et de reprendre la parole pour lui parler de ses amours, peut être a-t-elle de la chance de ce côté-là. « Et les amours alors ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? » Je vois tout de suite à son expression que visiblement elle aurait bien aimé éviter le sujet. « Tu t’ennuie pas trop par ici ? Ton frère est genre très pris, entre le taf et sa nana. Tu t’entends bien avec ? » J’hausse les épaules avant de lui répondre. « Je m’occupe tu sais. Isy est pas mal pris entre le boulot et Ginny, mais je ne veux pas trop bousculer sa vie. C’est chez lui ici. » Je dois avouer que je ne connais pas vraiment Ginny, je les croiser quelques fois, j’ai discuté cinq minutes avec elle, elle a l’air gentille et c’est déjà pas mal. Et puis l’essentiel à mes yeux c’est qu’elle rende mon frère heureux, il le mérite après tout ce qu’il a traversé avec son ex fiancé. « Je ne la connais pas vraiment tu sais. Mais elle a l’air sympa. Tu la connais toi ? »
« C’est génial ca ! Même si je me doute que tu dois faire un peu plus d’heures qu’avant oui. » effectivement, je pouvais plus vraiment me permettre de compter mes heures et d’aller les réclamer pour quitter plus tôt le vendredi et profiter de mon weekend. Là, j’avais plutôt tendance à trainer le vendredi et ne pas pouvoir être en weekend avant que la nuit ne tombe. « C’est ça ouais… plus d’heure, mais je sais que ça ira mieux d’ici quelques temps aussi. J’ai beaucoup à apprendre et beaucoup de choses à rattrapé depuis que l’ancien directeur est vraiment partie. Mais ca va aller. C’est différent, c’est tout. » et la paie aussi était différente, j’avais un autre rythme de vie mais aussi un autre confort de vie. Et ça, je ne pouvais pas cracher dessus. « J’vais pas m’plaindre, y a le salaire qui va avec la fonction aussi, ça aussi, ca m’change la vie. » fini de flipper d’arriver à la fin du mois et de regarder tous les jours mon compte en banque. Je pourrais même prétendre à un plus grand appartement, plus moderne, mais en réalité, j’adorais celui-ci et vivre avec Loan était aussi une bonne chose. Tant que je n’avais pas de mec avec habiter officiellement, ca serait largement suffisant comme ça. J’avais pas envie de changer de mode de vie pour autant. « Et les amours alors ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? » elle avait forcément déjà entendu parlé de Andy ou alors, elle l’avait croisé. « Plus maintenant. » je grimace, c’est compliqué. « J’étais avec Andy, le voisin de ton frère, enfin… un des voisin, puisque c’est une colocation. Le colombien. » peut être que ça lui parlera plus comme ça. « Mais on s’est séparé. C’est compliqué… on a pas les mêmes attentes. » et je sens que ma gorge se noue à mesure que j’en parle, je souffle, ne voulant pas que mes émotions prennent le dessus. « Ainsi va la vie ! » je lève les yeux au ciel, me trouvant ridicule de sortir ce genre de citation. C’est encore assez frais pour que ce soit encore assez douloureux et pénible d’en parler. Et bon, les raisons de notre ruptures étaient finalement assez ridicule comparé à ce qu’elle avait vécu et même si j’étais adepte du : chacun sa vie, chacun son histoire, je ne pouvais m’empêcher de comparer à ce moment précis. Je me demande si elle ne trouve pas le temps trop long d’ailleurs, à rester chez son frère. « Je m’occupe tu sais. Isy est pas mal pris entre le boulot et Ginny, mais je ne veux pas trop bousculer sa vie. C’est chez lui ici. » je comprends qu’à force, elle puisse se sentir comme étant de trop dans le coin, elle est pas vraiment chez elle et en même temps, elle reste la sœur d’Isaac, elle a aussi sa place ici. « Je ne la connais pas vraiment tu sais. Mais elle a l’air sympa. Tu la connais toi ? » je hausse les épaules. « Pas plus que ça, mais bon, j’entends que du bien d’elle, même sa sœur, qui semble pas trop l’aimer a pas su me faire la liste de ses défauts. » du moins, pas des défaut qui me semblent dangereux pour Isaac. « Je pense qu’elle est celle qu’il faut à Isaac. Mais je surveille. » que j’admet honteusement tout en étant amusée. « je mène l’enquête. Je crois que ça plairait pas à Isaac, mais j’crois que j’suis un peu jalouse aussi. » oops. Jalousie mal placée et en toute amitié. Mais en réalité, je restais aux aguets pour que son histoire avec Chloé ne se reproduise pas.
« C’est ça ouais… plus d’heure, mais je sais que ça ira mieux d’ici quelques temps aussi. J’ai beaucoup à apprendre et beaucoup de choses à rattrapé depuis que l’ancien directeur est vraiment partie. Mais ca va aller. C’est différent, c’est tout. J’vais pas m’plaindre, y a le salaire qui va avec la fonction aussi, ça aussi, ca m’change la vie. » Dans tout travail, il faut s’habituer lorsque l’on change ou lorsqu’on est promu, mais je sais que Noa le mérite vraiment. De ce que je la connais, la brune a toujours été quelqu’un de très motiver et qui donne toujours le meilleur de soi-même que ce soit dans sa vie de tous les jours ou dans son travail. Je l’avais vu une fois, il y a plusieurs mois, à l’association Beauregard, mais je suis vraiment sûr qu’elle mérite amplement cette promotion et je ne pourrais pas être plus contente pour elle. « Oui, je me doute que tu as ce qui va avec. » Vivra avec un SMIC à Brisbane est assez compliqué, je pense que ca l’est d’ailleurs dans beaucoup de villes et avoir un salaire un peu plus élevé change tout de suite beaucoup les choses, et surtout le mode de vie. Plus de stress en fin de mois, plus besoin de trop se serrer la ceinture et surtout une possibilité de mettre un de l’argent de côté. Et puis, personne ne refuserait une augmentation. Je lui demande alors comme se passe sa vie amoureuse, parce que bien que la mienne ai été désastreuse au cours des dernières années, je ne peux m’empêcher de toujours aimer parler de ca et d’écouter les histoires des autres. « Plus maintenant. J’étais avec Andy, le voisin de ton frère, enfin… un des voisin, puisque c’est une colocation. Le colombien. Mais on s’est séparé. C’est compliqué… on a pas les mêmes attentes. » Je grimace légérement. Je connais Andy, ou du moins je le connais de vue pour l’avoir croisé quelques fois. « Oh, je suis désolée. C’est jamais facile… » Non, ca c’est bien vrai, l’amour ce n’est jamais facile. A part mes parents, les histoires d’amour qui se finisse bien, ou qui fonctionne, je ne crois pas en connaître beaucoup. Celle d’Isaac n’était pas les plus joyeuses, les miennes non plus et visiblement, c’est également le cas pour Noa. « Ainsi va la vie ! » Je lui adresse un léger sourire. « Oui, c’est sur… » Et à parler d’amour, d’hommes et d’histoires, nous nous retrouvons à parler de l’histoire de mon grand frère et de sa nouvelle petite amie Ginny. J’avoue à sa meilleure amie ne pas vraiment la connaitre parce qu’à part l’avoir croisé deux ou trois fois, je n’en sais pas réellement plus sur elle. Il me semble juste savoir qu’elle a un fils d’après ce que j’ai entendu, mais le reste je n’en ai pas vraiment demandé plus à Isaac pour le moment. « Pas plus que ça, mais bon, j’entends que du bien d’elle, même sa sœur, qui semble pas trop l’aimer a pas su me faire la liste de ses défauts. » « Tu connais sa sœur ? Je savais même pas qu’elle avait une sœur. Je sais juste qu’elle a un fils, enfin… Je crois. » Bien sûr que j’aurais aimé en savoir plus sur elle, savoir qu’elle genre de femme elle est pour pouvoir savoir si elle est assez bien pour mon frère ainé. Avec tout ce qu’il a vécu, je ne peux m’empêcher d’être un peu protectrice, tout comme je le suis un peu avec Hanna et Zeppelin alors que pourtant je suis la petite dernière. « Je pense qu’elle est celle qu’il faut à Isaac. Mais je surveille. Je mène l’enquête. Je crois que ça plairait pas à Isaac, mais j’crois que j’suis un peu jalouse aussi.» « Tu me tiens au courant alors, si tu apprends des choses sur elle parce que je t’avoue que j’aimerais bien en savoir plus aussi. » Par curiosité bien sûre, mais également parce que je ne veux pas le voir souffrir à nouveau, il a bien assez donné. « Pourquoi tu es jalouse ? Je suis que tu n’as pas l’être, tu sais. Isaac tient à toi, tu es sa meilleure amie. »
Je préfère ne pas trop m’étaler sur le sujet d’Andy qui est encore un peu trop frais pour moi et je ne trouve pas ça très légitime de m’en plaindre auprès d’Oakley non plus. Andy était entré dans ma vie brutalement et il en était sortie de la même manière. Enfin, dire qu’il en était sortie était sans doute un peu trop radical puisque j’avais ce besoin si profond d’aller vers lui. Je me faisais violence pour ne pas lui envoyer de message, pour ne pas me pointer chez lui en sortant d’ici par exemple, pour ne pas lui courir après et me dire que j’étais capable de supporter tout ça. Non, j’en étais incapable et je savais qu’il valait mieux que je souffre une bonne fois pour toute de cette rupture plutôt que de continuer à croire à quelques choses qui n’arrivera jamais : qu’Andy se livre enfin à moi et qu’on trouve une solution ensemble pour avancer ensemble. Il n’était pas prêt et je commence à me dire qu’il ne le saura jamais, alors à moi de respecter ça en quelques chose, plutôt que de vouloir le changer à tout prix. Même si je suis certaine d’une chose : il ne pourra jamais être heureux s’il continue comme ça. Et loin de moi la prétention de dire que je pourrais le rendre heureux et effacer toutes ses blessures. J’espère quand même que quelqu’un d’autre y arrivera. Qu’il sache que je serai de toutes façons, toujours présente pour lui mais pas de la manière dont il le veut : pas dans son lit ou entre mes cuisses où qu’on soit d’ailleurs. Concernant Ginny, j’ai bien l’impression qu’Oakley a une vision aussi flou que moi à son sujet, pourtant, j’aurai mis ma main à couper qu’en habitant chez son frère, elle aurait eu plus l’occasion de croiser la sœur de Matt et d’en savoir plus à son sujet. « Tu connais sa sœur ? Je savais même pas qu’elle avait une sœur. Je sais juste qu’elle a un fils, enfin… Je crois. » je hoche la tête, me semblant bien qu’il y avait une histoire de môme aussi mais j’étais incapable de dire quel âge il avait et comment il s’appelait. « Je connais sa sœur et son frère même. Mais Matt m’en a jamais vraiment parlé par contre. J’ai l’impression que les liens fraternels sont fragiles dans leur famille. » Mais je suis bien la première à savoir que les familles, c’est toujours compliqué et à ce niveau là, j’ai rien à dire, la mienne ou les miennes mêmes sont assez bancales. « Tu me tiens au courant alors, si tu apprends des choses sur elle parce que je t’avoue que j’aimerais bien en savoir plus aussi. » c’était comme un marché conclu entre Oakley et moi qui venait de se faire. Qu’elle compte sur moi. « Pourquoi tu es jalouse ? Je suis que tu n’as pas l’être, tu sais. Isaac tient à toi, tu es sa meilleure amie. » C’était toujours assez complexe ces histoires de relation, cette amitié avec Isaac et le fait de l’avoir perdu une première fois. « C’est juste que quand il est sortie avec Chloé, tout a été très compliqué, il est partie de la coloc et on s’est pas mal éloigné, parce qu’elle le voulait. Et je flippe que ca puisse de nouveau se passer, mais bon, j’en ai pas l’impression… La dernière fois que je l’ai croisé avec Ginny, elle avait l’air d’être mal à l’aise et de vouloir fuir, comme si elle se sentait de trop. Alors que je ne faisais que passer. Enfin… voilà, c’est dans ma tête tout ça. J’suis assez possessive mine de rien. » j’hausse les épaules et fini la dernière gorgée de mon verre. « J’vais te laisser, t’embrassera ton frère pour moi ? Et ca m'a fait plaisir de pouvoir discuter avec toi un moment!» je me lève et me dirige vers la porte de sortie de l'appartement. «Tiens moi au courant pour l'audience surtout! »
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