Une nouvelle session d’écriture de prévu. C’est bien. C’est cool. C’est moins stressant que d’être chez toi et de te sentir comme un lycéen puceau. Nerveux. Là vous avez un truc à faire. Y’a un but à cette visite. Et c’est le meilleur but possible. Ecrire avec Levi c’est la meilleure chose au monde. T’as l’impression que c’est réciproque. Il a ce truc qui pétille dans ses yeux à chaque fois. Ou c’est peut être juste la réflexion de ta personne qui irradie quand t’es dans ton élément. T’arrives au studio un peu en retard parce que tu sais pas gérer le temps de transport. T’as ta guitare avec toi. T’as déjà utilisé la sienne ou celle du studio mais c’est pas pareil. La tienne c’est sentimental. T’as vécu plein de truc avec et t’es attaché à elle. Tu lui as même donné un nom. Melody.

Tu donnes ton nom à l’entrée du studio d’enregistrement qui n’est pas un petit truc de pacotille. T’as jamais enregistré ici. C’est un partenariat avec The Voice donc ça rigole pas. Ils doivent avoir un budget illimité. Pas comme toi à l’époque. Never recorded in Brisbane. Not true. T’as été chez Jack. T’es déjà en train de zapper ton parcours en solo. Parce que oui, c’est le début de quelque chose. I’d rather be a duo. Ouais, avec Levi. On sait.

Tu frappes un coup à la porte et tu entres, sachant que Levi sera à l’intérieur et c’est le cas. Il est seul. Ton coeur bat plus vite de le voir. Ça faisait un moment. Vous vous textez tous les jours ou presque, mais vous vous voyez pas tant. Et là tu te sens con. Parce que c’est la première fois que tu le retrouves quelque part et que vous êtes seul. Should I kiss him? La réponse est oui. Mais ça te fait toujours bizarre. Mais un bizarre bien.

« Hey… »

Tu poses ta guitare et tu vas jusqu’à lui. Tes joues s’empourprent légèrement alors que tu vas poser tes lèvres sur les siennes en un simple baiser. Ton coeur bat si vite. Toujours. A chaque fois.

« I’ve got some stuff to show you. I got so many ideas… »

T’es inspiré de fou. C’est pire quand il est avec toi. Ta muse.

La mascarade avait assez duré. Parfois, tu regrettais cette période où, bien que tu sentais au fond de tes tripes que ton état de santé n'était pas au beau fixe, tu jouais à l'autruche. Tu feignais, tu ignorais, tu espérais que les symptômes disparaissent. Bien sûr, vous ne vivez pas dans un conte de fée et le retour d'Ariane avait sonné le glas sur la réalité. Les rendez-vous médicaux s'en étaient suivis, le pire avait été déclaré : celui que tu redoutais mais qu'au fond de toi, tu te préparais à devoir encaisser.

Ironiquement, tu avais une deuxième chance. Tu avais mis au tapis le cancer une première fois, si bien que tu avais été en rémission jusqu'à la fin de The Voice. Tu avais décidé de mener ce premier combat en solo - ou presque : Ariane avait demeuré ton acolyte dans cette lutte. Le soutien moral et financier. Toutes tes autres connaissances avaient été laissées dans une pure ignorance, voire un mensonge, certains songeant que tu voguais mers et océans pendant qu'en réalité, tu subissais une ablation d'un rein et plusieurs séances d'immunothérapie.

Cette fois-ci, tu avais l'opportunité de ne pas t'exiler et t'éloigner de tous pour militer une deuxième fois contre le fléau que composait ton cancer. Tu n'étais pas certain de qui de toi ou lui seraient KO en premier, mais il était hors de question que tu ne te battes pas à 100%. Et bien que le secret planait, petit à petit, tu dévoilais ton état de santé aux gens qui t'entouraient. Ça te détruisait à petit feu de les voir souffrir par ces circonstances, mais ultimement, tu songeais que c'était la meilleure chose à faire pour cette retour sur le ring. Tu priais simplement pour que le trio que tu formes avec Kane et Ariane ne soit pas réduit en poussières et que la rouquine ne finisse pas en pire état que toi avec toute la pression qu'elle s'imposait sur les épaules.

La tension avait été palpable sur le bateau que tu occupais avec Parker lorsque tu l'avais quittée pour rejoindre le studio. Elle savait que tu voyais Asher aujourd'hui et le blond n'était pas toujours une source de félicité. Aussi, tu profiterais de cette journée où tu te sentais bien pour remplir les conditions - revues - de ton contrat pour The Voice. Tu étais malade mais pas mort : tu n'abandonnais pas ton rêve ni toutes ces personnes qui avaient eu assez confiance en toi pour te donner les moyens de partager ta musique et concrétiser un de tes rêves.

« Hey… » Tu n'émets pas le moindre mouvement vers le Baxton, esquisses un léger sourire en coin en guise de salut. Il faut que tu te prépares. Tu t'ordonnes de ne pas te défiler, cette fois-ci, comme tu l'avais fait au Death before Decaf. Today is no excuse day. Il pose ses lèvres contre les tiennes, tu réprimes quelques frissons. Tu penses à Ariane, comme si son franc parlé et son caractère bien trempé pouvaient t'aider à ne pas succomber totalement à Asher une énième fois et te convaincre qu'il serait plus heureux sans savoir que tu vas commencer bientôt la chimio contre les métastases colonisant tes poumons. « I’ve got some stuff to show you. I got so many ideas… » « I got something to tell you. » Tu te lances, l'air grave, le regard interdit. Tu te fais tellement violence que tu as l'impression que quelqu'un d'autre a parlé pour toi. Mais les mots sont là, sortis, gravitent entre vous deux. Tu perçois déjà l'incompréhension - l'attente - dans le regard bleuté du garçon. « Your ideas are great. » Même celles dont tu n'as pas eu connaissance. Tu le sais d'avance, Ash a du talent. « But you'd be better off me to execute them. » Tu cherches toujours à faire diversion, bien évidemment, à fuir : tu ne te sens pas de lui annoncer de but en blanc, alors qu'il sent encore les rues de Brisbane, que t'as un cancer. Ce que tu ne réalises pas, toutefois, c'est que tes paroles sonnent comme si tu voulais rompre avec lui, et la mine sombre que tu tires conforterait nullement qui que ce soit épris de cette impression. Tu croises les bras doucement contre ta poitrine. Tu n'oses pas le toucher, ni te rapprocher de lui. C'est à peine si tu t'autorises à le regarder, ton esprit te traitant de tous les noms de devoir lui faire du mal alors que tu t'es quasiment imposé dans sa vie et après tout ce que vous avez vécu tous les deux.

« I got something to tell you. » Tu l’avais quelque peu senti qu’un truc était bizarre en arrivant dans la pièce. Il le confirme tout de suite avec ces mots là qui n’augurent rien de bon. Tes sourcils s’haussent d’abord, puis se froncent alors que t’es en train de retourner vers ta guitare que t’as posé sur le canapé à côté de la porte. That doesn’t sound good. Et ça n’a pas que l’air, tout ce qui dégage de Levi annonce quelque chose qui va pas te plaire. Comme souvent tu restes silencieux au lieu d’être spontané parce que t’es toujours en train de vérifier si ce que tu vas dire ne va pas te mettre dans une position délicate. It’s Levi. I don’t need to do that with him. C’est vrai. T’es entier avec lui. Mais t’es tellement conditionné à mentir à tout le monde que c’est ça qui te vient en tête en premier. Tourner la langue sept fois dans ta bouche avant de parler. « Your ideas are great. » But…? « But you'd be better off me to execute them. » Ta main sur ton étuis que t’as ouvert machinalement.

« So you don’t want us to work together anymore ? »

Tu vois comme il est fermé. Tu vois comme il évite ton regard alors que tu cherches le sien comme si c’était la seule chose qui allait te donner de l’oxygène. Et tu débloques ta position pour t’asseoir sur le canapé. Levi est à l’autre bout de la pièce. Tu sens que y’a besoin de la distance là. Tu sais pas. Tu le sens.

« Does it have something to do with your contract ? »

Parce que tu veux pas croire que de lui même il ne veuille plus. C’est impossible. Vous faites tellement des beaux trucs ensemble tu veux pas croire que y’a que toi qui ressent tout ça. Ca serait pas si fort, ça serait pas si beau s’il ne ressentait pas la même chose. Why aren’t you looking at me? Parce que toi t'es bloqué sur lui. Ton coeur bat si vite mais ça c'est rien de nouveau quand il est dans le coin.

Les premiers termes fusent de ta bouche, éjectés, au bon gré de ta raison, au mal gré de tes sentiments. Tu suis du regard la silhouette du blond qui s'éloigne de toi pour se rapprocher de sa guitare égarée sur un des canapés du studio. Tu enchaînes, dans un vain et puéril but de ménager le drame quand, vraiment, avec le recul, la mélodie de tes prochaines syllabes ajoutent aucun confortant. « So you don’t want us to work together anymore ? » Il cherche à capter tes prunelles, tu le lui refuses. Tu ne peux pas te résoudre à faire du mal au Baxton en le regardant directement dans les yeux. T'es un salaud, tu en as conscience, mais tu n'as jamais atteint ce niveau de méchanceté directe. Tu es maître pour laisser les gens derrière toi et penser qu'à ta pomme, mais t'as jamais confronté franco qui que ce soit - sauf Jet et Colton - pour leur causer impunément du mal. « Does it have something to do with your contract ? » Il est à côté de la plaque, un bref et fin sourire narquois étire tes lèvres spontanément. Tu conserves la distance entre vos deux corps, tu sens ses pupilles brûler ta chaire. Il y a encore le fantôme de son dernier baiser qui plane sur tes lippes.

« No. It doesn't. » Tu expliques, adresses le sujet de The Voice avant celui de votre collaboration. « I don't want you to work with me. » Tu soupires. Tu es incapable de prendre de nouvelles inspirations. Tes poumons sont gelés, ton corps tout entier transi par l'horreur de tes propos. Cependant, tu te dois, tu te forces à les articuler. Tu ne peux laisser Asher dans l'ignorance et tu ne peux pas lui faire subir ce qu'Ariane et Kane endurent par ta faute - par celle de ta santé, par celle de ton organisme qui n'a pas su rester en rémission et chasser une bonne fois pour toute sa tendance à créer des cellules anormales. I don't want you to work with me, en opposition à I don't want to work with you, parce que le vœu pieux invoque qu'Asher te fasse cette fleur de te quitter plutôt que tu n'aies à le repousser. « And I don't want you to see me anymore. » Tu réalises soudainement qu'il y a deux raisons pour lesquelles tu ne peux pas regarder Asher en face : non seulement t'es incapable de constater effrontément les dégâts que tu causes éventuellement et les mener en le fixant, mais t'as aussi beaucoup trop d'orgueil pour qu'il lise au sein de tes yeux brillants à quel point tu t'accables. Tu te pinces les lèvres, retiens les mille autres phrases qui te viennent en tête. « You're better off me » Tu répètes, inapte à entrer dans les détails, à poursuivre tes aveux, tes confidences, ton argumentaire, ta voix déjà brisée par ces premiers échanges et les sensations qu'ils engendrent.

Ca le fait sourire. Un sourire de connard. Mais tu l’aimes avec cet air de salaud. T’es vraiment into deep. T’es vraiment maso aussi. T’aimes souffrir parce que c’est tout ce que tu connais au fond de toi. « No. It doesn't. » Et là, t’es en train de comprendre que y’a un truc qu’il dit pas.  « I don't want you to work with me. » Mais il dit ce qu’il faut pour te repousser.  « And I don't want you to see me anymore. » Tout ça sans explication.  « You're better off me » Tout ça qui sort de nul part d’un coup d’un seul.

« I should have seen that coming. »

Parce que c’est compliqué de le voir depuis un moment. Parce que tu peux juste pas être heureux dans ta vie. Parce que c’était beaucoup trop beau pour être vrai. Il te donne même pas d’explication et tu sais qu’il est une tête de mule, qu’il va rien te donner s’il ne veut pas le faire. I should try anyway. Parce qu’il est beaucoup trop important pour toi. Tu peux juste pas juste sortir de là en lui laissant le loisir de te virer si facilement. Parce que tu veux pas sentir cette douleur qui est en train de se former dans ta poitrine. Ces mots qu'il a dit que tu détestes plus que tout au monde. He wants me gone. When all you want is him in.

« I don’t know what happened but you’re a fucking ass. »

Il le sait en plus. Ton coeur bat si vite. Tu sens ton pouls dans ta gorge. C’est fort. C’est super fort. Il veut plus te voir alors que vous avez mis des mots sur votre relation. C’était officiel. Vous étiez boyfriends. We are. You are not anymore. Il fait tout voler en éclat. There’s more. He doesn’t want to say. C’est obligé. Tu veux pas le croire. T’essaies de choper ses yeux, il te les donne pas. He’s hiding something. Tu le sais. Tu le sens.

« You can’t even look at me. This is hilarious. »

Tu vas pas filer si facilement. Tell me why you do this Levi and I will go. Mais t’as trop peur qu’il te réponde sincèrement et que tu partes comme promis. Tu veux pas qu’il sorte de ta vie. Pas si facilement. Mais tu le feras si c’est vraiment ce qu’il veut. Look at me. Tell me. And I go.

Tes muscles se contractent, tu orientes l'intégralité de tes forces sur l'ambition - l'impératif - de pousser Asher hors de ton histoire. Ce n'est pas juste qu'il demeure ce protagoniste important lorsque tu as tant de nocif à imposer. Le cancer n'est pas obligatoirement une fatalité, tu ne te juges pas tel un homme condamné même si ton mal détient des armes mortelles. Tu ne comptes pas passer ton traitement alité ou branché à des perfusions ou un appareil de dialyse ; tu planifies poursuivre tes projets et profiter de la vie, de tes proches. Tu partiras en road trip avec Ariane, en virée maritime avec Thomas, passeras des soirées au Death before Decaf avec les McGrath et participeras à quelques soirées open mic avec Kane. Oui, tu soupçonnes que ta maladie saura très bien te mettre KO, mais cet état ne sera pas éternel. Et même si tu vas avoir plus souvent besoin de souffler que d'ordinaire, ça ne t'empêchera assurément pas de tout faire pour avoir encore le souffle coupé autant de fois que possible.

Mais Asher ne fait pas partie de cette équation. Le Baxton ne sera pas l'élément que tu imposeras dans tout l'incertain qui t'attend. Tu le refuses, le rejettes, parce qu'à tes yeux, c'est simplement incorrect envers lui. La star du rock se doit d'avoir quelqu'un de stable à ses côtés. Il a besoin d'un individu qui saura l'épauler en permanence comme tu avais pu le faire au début de votre relation, quelqu'un qui lui assurera qu'il est valable, qu'il est important, qu'il a ses qualités et un talent indéniable ; un rôle que tu ne peux plus assumer.

« I should have seen that coming. »

Tu le laisses monologuer, bras croisés contre ta poitrine, cœur battant inévitablement la chamade. « I don’t know what happened but you’re a fucking ass. » T'encaisses le choc, pouffes de rire de manière inaudible parce que c'est ta manière de recevoir les coups. T'en ris, t'affiches un sourire insolent sur ton minois, mais tu restes incapable de lui dévoiler ton regard. Il n'aura pas accès à ton âme et tout ce qui s'y trame. « You can’t even look at me. This is hilarious. » Isn't it? Tu rétorques intérieurement, provocateur. Tu hésites à attraper ta veste et mettre les voiles, mais tu n'as pas terminé. Tu n'es pas sûr que le message soit passé et Asher ne connait pas encore toute la vérité. Tu ne veux pas qu'il apprenne que tu as un cancer par un inconnu ou par un réseau social comme ça risque d'être le cas prochainement. Tu avais retenu la nouvelle de filer quelques jours supplémentaires mais ceux qui avaient misé sur toi devaient justifier ta présence plus que réduite. Alors, rivé sur le but de vider l’entièreté du contenu de ton sac, de te confier jusqu'à t'en ranger la moelle, tu déclares, distant, ignorant les dernières paroles du garçon : « I got cancer. »

Ca le fait rire. Le pire c’est que ça te fait sourire aussi. Mais genre. T’es enragé intérieurement. Tu comprends rien et il dit rien. « I got cancer. » Ok il dit. Il dit et t’aime pas ce que tu viens d’entendre. Il dit et tu fronces les sourcils en le regardant toujours. Il dit et il te regarde toujours pas. Il dit et ça sous entend que tu peux partir; parce qu’il t’a dit. Did not say that aloud. Alors tu restes. Tu le regardes. T’es déboussolé. He is not joking. Parce que l’humour noir c’est son créneau. Mais là tu sens que ce n’est pas le cas.

« Ok. »

La vérité c’est que tu sais pas quoi dire. T’encaisse la nouvelle. T’es grave dérouté.

« And you can’t have me and cancer at the same time. »

C’est comme ça que tu comprends. T’as aucune idée de ce qu’il est en train de vivre. Mais plus tu traites l’information dans ta tête, plus tu réalises combien la situation pue la merde. T’es plus en colère. T’es déboussolé. Tu t’attendais pas à un truc pareil. Tu t’attendais surtout pas à ce qu’il crache le véritable morceau. T'étais sûr qu’il allait dire des trucs encore plus horrible pour te faire partir. He did. Sauf que ça te fait pas partir.

« I’m sorry. »

Désolé de quoi ? De la phrase que tu viens de dire juste avant ou qu’il a le cancer ? Ou qu’il est en train de faire un choix et ce n’est pas toi. Mais tu bouges pas. T’es toujours dans cette pièce et tu te répètes qu’il ne veut pas de toi dans sa vie à présent. Tu comprends pas pourquoi mais tu sais qu’il doit avoir ses raisons. You’re so fucked up you think you deserve that. You deserve him letting you when he seems to need you the most. He doesn’t want me. Ton coeur est en train de se briser à cette réalisation. Mais y’a un truc qui stuck in your mind, he wants you gone. C’est ce qu’il a dit.

« If you want me gone. I go. »

Parce que tu sais pas ce qu’il est en train de traverser. Parce que tu sais que dans une situation similaire tu serais aussi en train de shut down pas mal de personnes de ton entourage. Don’t let me go.

« If you want me back. I’ll be there. » He wants me gone.

Tu te mords la lèvre. Tu sais pas comment tu te sens là. Tes émotions sont all over the place. Entre la nouvelle de sa maladie et son désir de plus te voir. C’est beaucoup. T’as pas l’habitude de ressentir autant. You care so much about him. I don’t deserve him anyway. So that’s it ? You’re just gonna go ? If that’s what he wants. Yes. Tu le regardes, t’attends qu’il ose te regarder.

« Look at me, Levi. »

T’es pas en train de l’attaquer. T’es perdu. T’es triste. T’es peut être en train de le regarder pour la dernière fois. No. It won’t be the last time. Parce que quoi qu’il décide, tu sais que tu ne sauras pas rester loin trop longtemps.

Tu as le sentiment d'être un pantin désarticulé, ton esprit ailleurs, ton cœur en perdition, ton corps transi par les maux. Tu observes la scène, tu imagines les traits tirés d'Asher à défaut d'avoir la force de le regarder directement : tu rejettes le réel de ces circonstances, tu ne quêtes que sa finalité. Il faut que cette relation cesse, tu ne pourras pas assumer faire souffrir une personne de plus contre ton gré. Tu es totalement égocentrique de décider pour le Baxton, mais à tes yeux, il mérite - nécessite - quelqu'un de stable, quelqu'un qui saura se dédier totalement à lui et l'aimer comme il se doit. Et tu ne sauras le faire doté du qualificatif de cancéreux.

« Ok. » His damn okays. Tu penses, rageur. Tu vas développer un traumatisme issu de sa manie à encaisser les chocs avec des « Ok. ». It's not okay, Asher. It's all but okay. I'm screaming « SOS » over here, you can't answer with an « Ok. » « And you can’t have me and cancer at the same time. » Il t'élucide promptement, te connait manifestement très bien - ou alors, tu es très prévisible pour une fois. « I can't. » Tu affirmes donc, valides sa conjecture. Tu te sens entrer en mode survivor, avec ton cœur qui bat la chamade contre ta poitrine, martèle tes côtes déjà courbaturées de tousser ou vomir. I definitely can't have them both. Il s'excuse et c'est à ton tour d'être dérouté. Est-ce qu'il compatit ou est-ce qu'il demande pardon par avance de ce qu'il s'apprête à te balancer en plein visage ? Parce que clairement, tu mérites sa rage, sa rancune, sa désapprobation. Même si tu n'as pas choisi ton infortune, il n'en demeure que tu es maître de ces décisions et ton vœu de protéger Asher en l'éloignant du combat contre la maladie que tu as déjà débuté à mener mais qui risque d'être de plus en plus prenant et tortueux.

« If you want me gone. I go. » Sa tonalité révèle sa peine, exhibe l'impact que tu causes sans merci en lui. Avoir su, tu n'aurais pas écouté tes envies à le poursuivre comme tu l'as fait, à nouer ce lien, à dresser ce portrait de sentiments tenaces, poser les bases d'une relation vouée à être brusquée avant même de prendre toute l'ampleur qu'elle mériterait. « If you want me back. I’ll be there. » Tu hoches la tête en signe de dénégation. Non, Asher, tu ne seras pas celui qui attend et qui reste sur la touche. Tu repousses avec véhémence l'optique d'un Baxton qui gravite sur du conditionnel, qui te garde en option quand il a toute une vie à mener et un bonheur à traquer. « Don't wait up on me. » Tu lui réponds ainsi, lui ordonnes presque bien que ton intonation soit étonnement neutre. Tu ne veux pas être son geôlier sous prétexte qu'il t'aime - que vous vous insufflez multiples émotions. Tu veux qu'il poursuive son histoire, et si ton cancer est de nouveau terrassé et il s'avère que vous êtes tous les deux libres, vous reprendrez votre histoire si vous le souhaitez. Mais personne n'a à se mettre sur pause - tu le refuses. Plus, you don't do promises.

« Look at me, Levi. » Tu inspires profondément, sourcils froncés. Tu tousses à quelques reprises et finalement, dégageant ton visage de quelques mèches rebelles, tu te résous à planter ton regard émeraude dans ses yeux kérosène. Car il faut qu'il lise tout ce que ton âme a à lui déclamer, il faut qu'il saisisse la gravité de la situation et surtout ce besoin viscéral qu'il ne te considère plus comme du plausible quand rien n'est figé avec toi. « You got to live your life et don't count me in. I don't want to be the one who keeps you from good things and happiness. You deserve all that's sweet on this planet and you can't have any of that with me anymore. » I'm not compatible with the life I want you to have, nor the life I wanted to build with you - to give you. Parce que t'avais cru pouvoir le guider vers toute cette euphorie, ce bonheur à l'état pur. T'avais pensé, ambitieux, le rendre heureux, lui faire pousser des ailes, le faire aimer qui il est, ce qu'il deviendra et même ce qu'il a été. Mais ce n'est plus possible, et tu ne désires rien de moins pour Asher. Ainsi, tu remets son futur dans les mains de la destinée, persuadé qu'elle possède en banque de bons plans pour lui malgré tout. T'as échoué à ta tâche, on t'a arraché la dernière promesse que tu as osé te faire : le rendre heureux ; aujourd'hui, tu apprends une énième fois cette leçon et en assumes les conséquences, aussi pénibles soient-elles.

« I can't. » Tu savais déjà. Il l’a bien fait comprendre. C’était pas une question que t’as posé. C’était un constat. Mais qu’il le confirme, ça te fait chier. « Don't wait up on me. » Il se rend pas compte le gars. Il comprend pas c’était quoi ta vie avant qu’il entre dedans. Il sait pas. T’as jamais rien dit à ce propos. Il a jamais demandé. Il a sûrement des idées vu les circonstances de pas mal de vos interactions avant que vous soyez un item officiellement. Un item qui n’a pas duré bien longtemps officiellement. Un item qui sera toujours une relation qui a été un immense virage dans ta vie. « Look at me Levi. » Et tu pensais pas qu’il le ferait mais il te regarde. Il tousse. Tu le vois malade. Tu n’aimes pas ça. Mais il est malade. Il a le cancer. C’est une réalité et elle te frappe de le voir affaiblit en ayant cette information. Tu avais remarqué qu’il était pas au top de sa forme avant, mais ça t’a jamais alarmé. Là. C’est différent. Tout est différent. Et t’essaies de lui faire comprendre un tas de truc au travers de tes yeux. Tout ce que tu veux vraiment lui dire mais que tu diras sûrement pas. Why tho ? Maybe you should. I don’t know what to say. Just speak your mind. Mais Levi parle en premier. « You got to live your life et don't count me in. I don't want to be the one who keeps you from good things and happiness. You deserve all that's sweet on this planet and you can't have any of that with me anymore. » Il se rend tellement pas compte le gars que y’a absolument aucune chance que tu trouves quelqu’un d’autre parce que tu cherches juste pas. Parce que tu veux personne d’autre que lui. Tu devrais lui dire. I don’t know.

« Levi… »

T’es pas sûr de ce que tu veux dire. T’as tellement l’habitude de faire attention à ce que tu dis. Fuck that. Mais avec lui tu t’es trouvé la liberté de dire les choses difficile à assumer. Tu sais que tu peux. Qu’il te juge pas. Et là vraiment, t’as rien à perdre. Parce qu’il vient de te dire que tu l’as perdu. C’est fini. You can say the fuck you want. Nothing can be worst than that.

« Are you dying? »

Yeah. Ok. That could be worst than losing him. Not having his perfect ass on this planet anymore. T’as encore tant de choses que tu veux lui dire mais… ça. C’est l’information la plus importante.

« Is it treatable ? »

Et là tu te dis que t’as pas été très judicieux avec ta première question. Pourquoi faut que la mort soit si omniprésente dans ta tête ? La deuxième question va répondre tout autant à la première. Please say it is treatable. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please. Please… Tu le lâches pas des yeux et tu continues ton imploration jusqu'à ce qu'il réponde. Please...

Des émeraudes étincelantes d'émotions, de fatigue, de vérité, se plantent sans cérémonie dans son regard azur. Tu le fixes, ne décroches ce contact visuel comme s'il pouvait être le dernier, comme si tout d'un coup, demain devenait une option beaucoup moins fiable. Tu le scrutes, te noierais presque dans l'océan de ses yeux, à la recherche de graines à y implanter pour lui prodiguer une vision plus nette axé sur son bonheur, en quête d'armes à y insuffler pour que jamais il ne se permette d'être si malheureux qu'il doive boire à l'inertie de son organisme. Tu le dévisages, requiers promesses, propulses courage - parce que chez toi ce dernier n'est pas une denrée rare. Flirter avec La Faucheuse ne te fait pas peur, tu n'as jamais su craindre la mort. Et puisque tu ne veux pas te fier aux silences lourds de sens, tu explicites ta sémantique par des termes qui franchissent la barrière de tes lèvres spontanément, sans passer par la case cérébrale, le cœur demeurant leur tremplin.

« Levi… » Tu prends bien soin de conserver les mètres entre vous, tes bras se soudent de nouveau contre ta poitrine après que ta paume ait réceptionné les microbes de ta dernière toux. « Are you dying? » Il parvient à te figer, t’assaillant de questions si brutales. Tu crèves d'envie de lui dire non, mais sens que si tu affirmes demeurer encore des décennies sur cette planète, tu le retiendras et le priveras peut-être d'horizons jouissifs. « Is it treatable ? » Mais tu ne peux pas lui mentir. T'as su lui voiler la vérité de ta maladie assez longtemps, mais jamais tu n'as pu trahir éhontément la confiance que le Baxton t'accordait. Il mérite la vérité, ta sincérité. Il mérite tant, que tu ne peux plus lui donner, ce qui explique pourquoi tu te fais si mal présentement. « There's a treatment, but it's not 100% sure. » Là est toute la fatalité du cancer. Les pronostics, les statistiques, les protocoles de soins : rien n'est jamais sûr. On peut être du bon comme du mauvais côté des pourcentages. L'on peut commencer perdant pour finir victorieux, ou au contraire, s'effondrer foudroiement vers une spirale mortelle. La seule assurance que tu pouvais faire était celle de te battre, mais ce combat n'était pas gagné d'avance. Tu donnais ton mieux, tu ne baissais pas les bras, mais n'avais aucune garanti à offrir.

Tu finis par capituler, t'installer sur un siège derrière toi. Tu voulais rester debout pour garder un minimum de contrôle sur cet échange, te dire que tu pouvais te déplacer si jamais Asher devenait menaçant envers les sordides objectifs de cette discussion, mais celle-ci dure et ton énergie, elle, n'est pas indéfectible. Les sentiments te ravagent et tu as déjà passé la journée en studio pour répondre à tes obligations vis-à-vis de The Voice. Tu ne te plains pas, mais clairement, tu ne vas pas jouer les caïds et finir en malaise. Tu es de plus en plus familier avec tes limites, ce qui te permet de ne pas alerter tes proches plus que de raison.

« There's a treatment, but it's not 100% sure. » Tu hoches la tête. C’est pas la meilleure réponse, mais c’est pas la pire non plus. Y’a des chances. C’est possible que ça se termine bien. Tu sais pas ce que ça veut dire de son côté. Ce qu’il a comme traitement, comment ça l’atteint physiquement et mentalement. It’s not looking good. C’est ça que tu conclus de ton côté. Pour qu’il ne veuille plus de voir, c’est que ça se passe pas bien. Sinon y’aurait pas de raisons ? Maybe cos I’m the worst piece of shit? Yeah that’s a good reason it’s true. He doesn’t need a burden like me in his life. What are you doing Asher ?

Levi s’asseoit, tu le quittes pas des yeux. Tu pensais qu’il était sur le départ parce que toi, tu ne l’es pas. Parce que toi c’est ce que tu fais. Si tu veux pas voir la personne qui est en ta compagnie, c’est toi qui te tire. C’est beau de dire à l’autre de se tirer mais t’as aucun contrôle sur ce qu’il va vraiment faire. Levi. Il s’en va pas. Il s’assoit et il tousse. Et t’aimes pas ça. Et avant que t’aies pu y penser, t’es debout. T’avance jusqu’à lui. Tu prends une chaise pour te mettre à côté de lui. Tu le regardes. Tu vas poser une main sur sa cuisse. T’as aucune idée de quoi dire. De quoi faire. Tu veux juste le sentir là présent. Vivant. T’es pas bien. Lui non plus. Et ton coeur l’aime trop il te fait passer tes bras autour de lui même s’il a rien demandé. Même s’il veut pas. Même s’il va te repousser pour te dire de te barrer. He doesn’t need to repeat. I understood very well. Tu l’aimes trop et t’as juste physiquement besoin de le prendre contre toi. Parce que tu es en train de crever de le voir comme ça. De le savoir comme ça. De te repasser les mots qu’il t’a dit en permanence dans ta tête. Tu peux pas partir sans le tenir contre toi une dernière fois.

I hate you. No you don’t.

Il hoche la tête, tu attends son traditionnel « Ok » mais cette fois-ci il ne vient pas. Seul un épouvantable silence vous englobe, t'étrangles sans merci. Tu tousses dans ta manche, soupires doucement, capitules en t'installant sur une chaise. A ce moment précis, tu te sens totalement vide. Tu as le sentiment d'avoir tout perdu : ta liberté, tes amis, tes passions, tes rêves, tes projets - Asher. Tu sais que tu es en train de démolir Ariane à petit feu contre ton gré, tu as conscience que ton meilleur ami se distance de toi et tu n'as pas l'ambition ni la force de te battre pour qu'il soit davantage à tes côtés quand tu n'offres que poison. Puis Asher, le précieux de ta vie que tu tentes de rescaper en rejetant sans merci. Tu es convaincu prendre les bonnes décisions, que tes motifs sont honorables, mais sans doute es-tu à côté de la plaque. Sinon, tu ne te sentirais pas si démuni et perdant, si ?

Les secondes se faufilent, les minutes agonisent, ton cœur martèle avec anxiété ta poitrine douloureuse. Tu ne bouges pas, tu te persécutes dans tes pensées. En ce moment-même, en silence, tu révèles au Baxton à quel point t'es vulnérable, brisé. A quel point tu as beau promettre de te battre, parfois, tu n'en vois plus l'intérêt et tu as juste envie de profiter de ce qu'il te reste, te contenter du court terme. Tu ressens les effets de cancer, tu as l'impression de sentir la vorace maladie progresser en toi. Elle te suffoque par les poumons, t'aspire toute l'énergie que tu as sans scrupule aucun. Puis elle te tape sur le mental et bien vite, même si Parker est toujours dans les parages, tu te sens partir dans le mauvais sens de ton histoire.

Il ne fuit pas, Asher. Il n'obéit pas non plus, ne se laisse pas aller aux pessimistes sous-entendus. Tu rêves de te voir passer la porte en lui adressant un au revoir glacial, mais plutôt, tu apprécies la chaleur de sa main contre ta cuisse et le fait qu'il prenne la peine de persévérer, de vous défendre quand tu ne peux plus te permettre de le faire. En quelque sorte, il procure cette impression de prendre le relais de votre duo. Puis ses bras passent autour de tes épaules, il t'attire dans une étreinte à laquelle tu consens, au sein de laquelle tu te reposes, pour éventuellement mieux sombrer.

« Are you dying ? » Les souvenirs de ses dernières paroles te hantent, te heurtent. « Will you leave now? » Tu questionnes, n'esquissant pas le moindre mouvement. Vas-tu ? Veux-tu ?

 
Il te repousse pas. C’est ce que t’espérais au fond de toi et t’es encore plus triste au fond de toi de voir qu’il te veut à tes côtés, mais qu’il te dit de partir. He doesn’t really want me to go. Parce que le corps dit les choses que sa bouche se refuse. Parce que t’es pareil since day one. Il a fait ressorti des trucs de toi que t’aurais pas cru. C’est ton tour de lui faire sortir ce qu’il ose pas montrer. « Will you leave now? » Mais il insiste. Ca ne fait que resserrer ton bras autour de lui.

« What if I say no ? »

Tu étais prêt à partir sans question tout à l’heure. C’était avant de l’avoir contre toi et de le voir accueillir cette étreinte sans un mot. Ton coeur bat si fort. Tu l’aimes trop. I can’t leave him like that. C’est physiquement impossible. Tu vas déposer un baiser sur le dessus de sa tête, tu te tournes un peu mieux pour qu’il puisse être encore mieux mis contre toi. Confortable. I’m here… Mais bizarrement t’as pas d’autres mots qui sortent de ta bouche que ceux que tu as dit juste avant. Parce que ton corps dit tout pour toi. Tu le veux proche. Tu veux l’aimer. Tu veux le réconforter. You don’t really want me gone… Il t’aurait repoussé bien vite et ça t’en es sûr et certain. He is breaking… Il a sûrement du penser que breaking up va de paire, mais non. Le silence englobe la pièce mais il ne te dérange pas. C’est chargé. L’atmosphère est chargée. Faut laisser le temps aux choses et t’as tout le temps du monde pour Levi. Absolument tout le temps du monde. Il est ton number 1. Y’a pas une situation où tu choisirais quelqu’un d’autre que lui.

Tu mets ton cœur, ton esprit, ta vie, sur pause. Tu essaies de chasser les douleurs physiques, alléger les charges mentales. Asher t'apporte du réconfort mais tu t'interdis de quitter le studio sans avoir mis un terme à votre relation. Tu ne peux pas te résoudre à garder cette affection sur respirateur artificiel, comme ton existence ne tient qu'à un fil, déambulant au gré de la fatalité. Tu inspires doucement, son eau de Cologne te happe une dernière fois. Tu lui demandes s'il va partir - s'il veut partir - ; en guise de réponse, il resserre davantage votre étreinte à t'en faire légèrement grimacer, ton dos toujours aussi sensible.

« What if I say no ? »

Tu ne dis rien, tu inspires profondément, tentes de t'insuffler courage. I don't make promises and I'm not giving you a choice. Tu sens son cœur battre fort contre sa poitrine, il se mouve de manière à déposer un baiser sur ton crâne et rendre l'échange plus agréable - mais aussi tortueux. Comment lui faire du mal quand il veut te faire du bien ? Le silence perdure, tu en es reconnaissant. Tu ne veux pas discuter davantage, déblatérer sur le futur, souligner le présent, ressasser le passé. Tu rejettes te noyer dans le conditionnel, t'ériger des espoirs dans l'ombre de projets bancals. Tu soupires doucement, les minutes défilent en grand nombre, tu ne les retiens pas, tu les emmagasines tels des souvenirs, des fioles à énergie, force, volonté, pour plus tard. Puis, tu tapotes l'avant-bras d'Asher, le priant de se redresser. Tu quittes le siège, fais face au garçon. « Goodbye, Asher. » Ces mots-là aussi, tu as le sentiment qu'il s'agit d'une toute autre personne qui les formule. Ta voix les communique machinalement, docile au devoir que tu t'infliges : ce lien-là se doit d'être rompu. Il ne peut être poursuivi. Pour votre bien à tous les deux.

Tu augmentes la distance entre vos deux corps, papillons de nuit désormais éteints, et ouvres la porte du studio vers un futur sans la star du rock.