| (frelias) y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur... |
| | (#)Mer 2 Oct 2019 - 23:07 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
Couché sur le sol froid de cette traverse déserte, Elias semble assommé par une douleur qui lui est encore étrangère. L’inconnu ne l’effraie pas et il ne semble même plus respirer. Son thorax ne bouge plus au rythme de ses respirations. Parce qu’il ne respire plus. Ses yeux s’ouvrent d’un bond et avec un naturel déconcertant il se relève. Comme par magie, comme si il était à présent devenu un autre. Elle est là cette vérité qui le dérange, très certainement. Mais sa tête peine à réfléchir. Il a besoin de la retrouver cette nana. Sa nana. La seule pour qui il aurait été prêt à changer, si elle lui avait demandé. Mauvais timing, quand l’un fait un pas en avant, l’autre recule. Ca a toujours été ainsi dans l’ère du temps. Et la donne ne change pas avec une tempête Doherty. Il arpente les rues de Brisbane par cette nuit calme. Chaude mais calme. Trop pour lui. Mais le flic n’est plus tout à fait le même, il est différent. Il est devenu plus sombre, son âme du moins, son regard aussi. Comme si désormais le diable le hante. Il s’est fait piéger, et il est tombé dans leur filet. A présent ni sa cousine Lullaby, ni sa sœur chérie Elisha ne pourront le sauver. Tous ses amis, ou potentiels amis ne pourront changer quoi que ce soit. Pas même elle, Freya Doherty. Pas même celle pour qui il a déjà tué sans préavis, avec laquelle il se déchire de leur passé désastreux. Il marche des minutes, des heures comme ça, sans comprendre ce qui l’anime présentement. Une lueur sombre envahit tout son cœur, toute son âme et il n’est plus le Elias Sanders joviale et souriant. Il n’est plus ce bon vivant avec une bière à la main en train de regarder un match de foot avec Justin. Il n’est plus cet être solitaire qui veut rivaliser avec les plus doués coureurs de voitures lors de ses soirées de courses illégales. Il n’est plus qu’une cause perdu, une âme errante qui veut offrir l’éternité à sa meilleure amie. Ou presque. Parce qu’avant de devenir l’un des leurs, Elias faisait encore partie du monde du vivant. Et pour rien au monde il aurait échangé cette place si chère à son cœur, jamais il n’aurait tourné le dos à cette nana. Ou presque, juste un talon mais s’rait vite revenu vers elle. Il en a tué des zombies, mais il faut croire que la vie n’a pas décidé de l’épargner et qu’il n’a pas su se protéger comme il le devait. Cela devait bien arriver un jour, poussé par cette adrénaline, il n’a jamais pu rester enfermé dans ses putains de bunker attendant que le jour se lève. C’était trop difficile pour lui. Il marche encore, tournant son visage froid à chaque bruit comme si ça lui était destiné. Comme si il le savait, qu’elle serait là au coin d’une rue, à l’attendre. Avec une bouteille à la main, comme au bon vieux temps. « Je te cherchais… » Qu’il dit quand ses yeux noirs se posent délicieusement sur sa proie. Elle l’extirpe de ses merveilleux songes, et il n’a clairement d’yeux que pour elle. Il la veut, elle est à lui. A personne d’autre. Juste pour quelques minutes, quelques heures. Juste le temps qu’il faudra pour lui donner toute l’éternité pour la conquérir. Car l’éternité ne leur suffit pas, pour se dire combien leur amour dépasse tous les autres. Dans une autre vie, il y a toujours eu Freya Doherty et Elias Sanders, main dans la main. Jeune adolescente frêle courant dans le pré, le loup qui la poursuit avant de se jeter sur sa brebis égarée. Il est loin ce temps, mais Elias s’en souvient comme si c’était hier. Il se souvient de chacun de leurs paresses sur la plage, ou de ses longues promenades à faire la course de vélo. Il se souvient qu’ils allaient réclamer les bonbons le soir d’halloween déguisés. Jamais sans sa Freya, jamais sans son Elias… « J’avais besoin de te parler… » De te dire combien sans toi, sa vie n’existe plus, sans toi qu’il n’y voit plus rien.
@freya doherty |
| | | | (#)Sam 5 Oct 2019 - 17:39 | |
| Freya avait retrouvé son aîné il y a quelques semaines maintenant. Ils ne se quittaient plus habituellement, l’un veillant sur l’autre d’une façon presque obsessionnelle parce que c’est la dernière chose qu’ils leur restent à faire actuellement. Ça leur donne un sentiment d’être utile, de penser à autre chose que juste survire. Et pourtant, c’est exactement à ça que se résume leur quotidien : survivre. Trouver de l’eau potable, chercher de quoi rassasier cet estomac trop vide. Freya a commencé à faire ses preuves dans la chasse et elle voit bien que Wren considère d’un œil enflammé le cannibalisme. Elle a caressé l’idée aussi. ‘‘Il suffirait de cramer un corps et de fermer les yeux, ça pourrait passer crème’’, lui avait dit Wren. Parce que des corps, ce n’est pas ça qui manquent dans les rues apocalyptiques de Brisbane. Mais les trois quarts d’entre eux sont des cadavres humains, des hommes, des femmes, même des enfants qui ont été contaminés. Dans une autre vie, dans leurs vies d’avant qui lui semblent datées d’un millénaire au moins, ce genre de pensées l’aurait dégouté. Elle aurait pensé que son frère était en train de devenir encore plus fou, encore plus dingue. Se laisser entrainer par ses instincts bestiaux, la seule chose que les Doherty savent faire. Et dans un monde comme celui dans lequel ils évoluent en ce moment, ils peuvent laisser place à l’étendue de leur créativité. Alors non, Freya n’est pas dégoûtée. Elle n’a pas peur de son frère – plus maintenant, pas tant qu’il n’allume aucune mèche devant elle. Même pour la protéger, même pour la sauver.
‘‘Eureka !’’ elle s’exclame tout en extirpant une bouteille non brisée de décombres. Son sac sur son dos, ses vêtements ne ressemblent plus à rien et ne parlons même pas de cette tête. Les cheveux sales et partant dans tous les sens qu’elle a essayé de foutre dans une queue de cheval avec un élastique trouvé sur le corps d’une fillette, les traits cernés et le teint blanc, tellement blanc qu’on pourrait presque croire qu’elle a été transformée aussi. Mais ce n’est pas le cas. Elle appartient encore pleinement au monde des vivants et cela, malgré ses envies suicidaires qui ont pu lui traverser l’esprit dans cette autre vie. Mais sa maladie passe au second plan, ici. Comme un hola, comme un stop. La présence des créatures mystérieuses et effrayantes doit jouer d’une façon insoupçonnée sur son mental car malgré sa faiblesse mentale et physique, sa bipolarité se fait plutôt silencieuse. Un calme plat retrouvé quand elle a pu prendre son frère dans ses bras. Elle débouchonne la bouteille d’une main tremblante avant de se dégager de l’endroit qu’elle fouillait. Freya avait déjà prévenu Wren ce matin qu’elle allait faire un tour en ville. Il lui fait un minimum confiance pour savoir qu’elle lui reviendra en un seul morceau. Même si ça ne l’a pas empêché de lui foutre une nouvelle arme dans la poche arrière de son jean miteux. ‘‘Par précaution. Mieux vaut en avoir trop que pas assez, lil sis.’’ Et c’est plutôt rassurant.
La main portant la bouteille à ses lèvres, Freya se remet à marcher dans les rues calmes et silencieuses. Trop silencieuses. Elle en vient à regretter cruellement la foule, la vie, la circulation. Ce qui n’est pas peu dire quand on sait à quel point elle est toujours plus heureuse quand elle se terre dans son trou. L’alcool a un goût vieilli, il n’est pas de première fraîcheur – il est même carrément dégueulasse. Mais la suédoise s’en fiche. Son corps entier s’en abreuve parce qu’elle a besoin de force et que c’est sa façon d’en prendre. Elle n’a pas pu boire depuis des semaines et c’est presque avec culpabilité qu’elle se la joue égoïste. Après tout, elle aurait pu attendre de retrouver Wren pour la savourer – si ça peut vraiment être savouré – ou même la garder sagement pour des futures blessures. Le matériel médical descend tellement vite, elle a même dû blesser mortellement un type l’autre jour pour de malheureux bandages. Son frère était blessé, elle n’a pas réfléchi deux fois. Freya n’est que ça ; une pure égoïste. Et elle ne réfléchit pas plus pour vider la moitié de la bouteille en moins de temps qu’il ne faut pour dire ouf. D’ailleurs, Freya boit tant et si bien qu’elle finit par plisser les yeux en voyant une apparence qu’elle pense reconnaitre au loin. De l’autre côté de la rue. Une hallucination ? Elle regarde la bouteille ; ça ne serait pas étonnant. « Je te cherchais… » Okay, un peu trop réelle comme hallucination, ou mirage là. « Elias ? » qu’elle murmure à voix basse, comme si elle a peur qu’il s’évapore si elle le crie trop fort. « J’avais besoin de te parler… » Oui, c’est bien Elias. Freya aurait presque pu avoir envie de lâcher sa bouteille pour l’enlacer, pour s’assurer qu’il est bel et bien là mais son visage… Son visage est tordu, ses yeux habituellement brillants et piquants de ce bleu perçant ne sont qu’un voile absent. Non… ? La suédoise déglutit, elle sert sa bouteille un peu plus entre les doigts, elle a une douche froide qui s’abat sur sa tête. Elle veut s’approcher mais son instinct lui dit que non. Recule même s’il s’approche. Ne le laisse pas te toucher.
« Elias, qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Dis-moi que tu vas bien, rassure-moi en disant que c’est juste mon esprit qui me joue des tours. Elle a son cœur qui chiale parce que non, tout le monde sauf lui. Freya aurait préféré le voir mort que comme ça. Ce n’est pas Elias, ce n’est pas son Elias. Et ça lui fait mal partout parce qu’elle avait passé bien trop de temps à essayer de savoir s’il s’en est tiré ou non. Maintenant qu’elle le revoit… Ce n’est pas lui. Mais hors de question de dégainer une arme. Parce qu'elle ne veut pas y croire. Pas encore, pas tout de suite.
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| | | | (#)Mer 9 Oct 2019 - 19:08 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
Un loup solitaire, une âme errante, Elias a toujours été cet être imbu de lui-même. Qui se fout des lois bien plus qu’on ne voudra l’admettre. Car sa seule règle c’est d’être libre de ses mouvements, il a toujours cherché à se détaché de tout sentiment qu’il aurait pu avoir. L’amitié pour lui n’est quelque chose qu’abstrait, dont il n’a jamais vraiment pu goûter. Qui voudrait sincèrement d’une amitié avec un type arrogant comme lui ? Qui voudrait devoir se plier corps et âme à ses exigences alors que lui-même ne veut faire aucun pas en avant. Et quand il ouvre son jardin secret, quand ce mur s’effondre devant lui, il tourne le dos à la personne. Tellement peur d’être déçu qu’il n’a jamais réussi à se laisser aller. Il sera mort avant d’avoir pu goûter son corps, avant d’avoir pu le caresser de ses mains habiles. La peur que son monde s’effondre, la peur de tout voir dégringoler alors Elias se cache derrière ce sentiment. Il ne voudra jamais qu’elle l’atteigne. Jamais qu’elle ne voit plus que ce qu’il cède : tellement peu de choses. Il l’aime, et l’aimera jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais lui, est déjà mort n’est-ce pas ? Il n’y a plus de cœur qui bat, plus de respiration et c’est un sentiment étrange mais doux à la fois. La mort ne lui a jamais fait peur, Elias savait qu’un jour ça arriverait. Son esprit est entier, et il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Il est mort, mais se tient habilement droit devant elle. Avec cette carapace, ce charisme qu’il a toujours eu. Son visage tourne légèrement vers la gauche, puis la droite au son des bouteilles qu’elle tient en main. Il est au milieu de cette rue alors qu’une voiture l’évite de peu, dans la pénombre on ne le voit à peine. Mourir une seconde fois voilà ce qu’il recherche. Prisonnier d’un corps qui n’est plus le siens, des pensées néfastes dans ce cerveau, il n’est pas mauvais. Il ne veut pas être aussi mauvais que son père, putain, il serre les poings, et entend les os craquaient. Cette sensation pourtant est si douce et ne l’effraie pas, même si il se détruit lui-même. « Elias ! » Elle se tient face à lui, cherche à attirer son attention et elle finira par y arriver. Mais pas de la meilleure des manières qui existent. Il s’inquiète pour elle, car l’avoir sur son chemin n’est peut-être pas la meilleure des choses qui puisse arriver à l’Australienne. Il va devoir lutter contre cette chaleur humaine parce qu’elle est sa meilleure amie, celle-là même qui s’est toujours trouvé à ses côtés. Celle-là même qu’il aime plus que tout au monde. Plus que lui-même. Il le voit bien qu’elle ne pige rien, lui non plus de toute manière. Tout ce qu’il se souvient c’est cette poignée de truc immonde qui sont parvenus à le coincés dans une ruelle sans issue. Il n’est jamais parvenu à les semer, ou les tuer, ils étaient trop nombreux et Elias prit de court. Il s’est réveillé sur le sol froid de la ruelle avec cette envie irrésistible de s’en prendre à la première chaire humaine qu’il finirait par croiser. « Elias, qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Elle fronce ses sourcils, cherchant à ce qu’il la rassure. En est-il capable aujourd’hui ? Peut-il y prétendre Elias ? Il n’a jamais su la canaliser par le passé, encore moins la rassurer alors ce n’est pas aujourd’hui que ça allait commencer. Vidé de tout sentiment, il ne saurait pas lui répondre à ses attentes, encore moins à ses questions. Il ne serait jamais ce qu’elle attendait de lui. Cet homme qui même si il l’aime plus que tout, agira toujours contre elle, un jour ou l’autre. Pourquoi ? Il n’en savait rien et ne s’était jamais préoccupé de changer pour elle. Pour eux. Il s’était laissé parfois rêvasser d’un futur possible auprès d’elle. D’un futur où il pourrait sans concession, lui tenir la main dans la sienne. Un monde où il regarderait dans la même direction que cette nana. Il pourrait avoir ses atouts, bon sang mais Elias ne pense qu’à sa gueule, c’est un putain d’égoïste qui dès lors qu’il sent ce cœur s’emballait prend ses jambes à son cou et se tire. Le plus loin possible, le plus vite possible pour ne plus rien ressentir. Pour que ce cœur reprenne un battement indélicat, dans une normalité flagrante. Mais aujourd’hui, il est éteint et ce n’est pas cette lumière qu’il observe dans les yeux de Freya – pourtant à une certaine distance de lui, qui fera renaître le flic. « Tu me reconnais Freya ? » Sa voix est brutale et il pose ses yeux sur son corps qui l’a tant de fois attiré. « Qui je suis pour toi ?! » Il demande alors que l’atmosphère est lourde, dans le coin tout n’est que silence, seule sa voix résonne comme si on tambourinait dans la rue. Est-ce qu’il est possible qu’elle l’aime au point de tout vouloir quitter pour lui ? De devenir une autre personne pour lui ? Est-ce qu'il est possible qu'il l'a retrouve ? Comme avant... |
| | | | (#)Mer 9 Oct 2019 - 19:38 | |
| Une voiture vient percuter le silence de plomb de la rue. Une simple voiture qui a suffit de détourner son attention un quart de seconde, ce quart de seconde de trop qui a permis à Elias de s’approcher de dix pas sur elle. Comment une voiture peut encore conduire dans de telles conditions ? Elle n’en sait rien, Freya, peut-être qu’il y en a qui sont assez riches pour pouvoir se payer encore de l’essence, des brides de liquide noir pompées quelque part. L’électricité, le gaz, le pétrole, tout ça, ça appartient au passé à présent pour elle. Classe sociale pauvre, une enfant des rues elle était, elle est et elle restera. Elle ne connaitra donc jamais le luxe d’avoir une voiture pour la conduire là où elle voudrait en période apocalyptique. De toute façon, elle n’a jamais eu le permis – pas que cela a déjà été un frein dans le passé. Freya repose les yeux sur son meilleur ami et ses boyaux se resserrent un peu plus, son visage se décomposant. Elle est littéralement clouée sur place, hypnotisée par le spectacle morbide devant elle. Elle ne veut pas le retrouver comme ça, ce n’est pas ce qu’elle avait prévu, ce qu’elle avait pensé. En retrouvant Wren, elle avait pensé que les autres gens qu’elle aime s’en étaient sortis aussi. Pourquoi Elias ne s’en est pas sorti ? Pourquoi il est comme ça, en manque total de vitalité, d’énergie, de passion, de fougue ?
« Tu me reconnais Freya ? » Bien sûr qu’elle te connaitrait, Elias, qu’est-ce que tu racontes. Un pilier de sa vie, une ombre au-dessus d’elle, un petit ange parfois diabolique sur son épaule, veillant et protégeant toujours et encore. Elle te reconnaitrait parmi mille visages, même défigurés, même meurtris, parce qu’elle t’a tellement observé, elle a vaguement essayé de te reproduire sur papier (chose qu’elle n’a jamais dite, qu’elle n’a jamais montré et qui reste perdue à jamais). Même si elle devenait aveugle demain, elle pourrait te retrouver juste en te touchant parce que c’est comme ça que ça se passe entre vous, vous êtes vos meilleurs ennemis, aimants l’un envers l’autre, incapables de se rejeter éternellement. Pour que les retrouvailles en soient plus douces, plus savoureuses peut être. Mais là, ce n’est ni doux ni savoureux. C’est piquant, c’est affolant et c’est meurtrier. Parce qu’Elias n’est plus, elle le voit, elle le sent et sa façon de parler… « Qui je suis pour toi ?! » La suédoise le regarde avec émotion – mais lequel, elle ne sait pas trop. Elle veut s’approcher mais elle hésite. Ce n’est pas prudent. On ne sait jamais. Mais c’est Elias. Non, c’était Elias. En face de toi se tient une forme physique qui ressemble à Elias mais dans sa boite crânienne, ce n’est pas Elias. Il n’y a plus rien, gamine, c’est fini, end of the story. Non, ce n’est pas comme ça que c’est censé se passer. Mais Freya ne peut pas s’en empêcher. Elle a le visage barré par une longue cicatrice, souvenir d’une attaque qui a célébré les retrouvailles avec son frère, et elle porte la bouteille une nouvelle fois à ses lèvres avant de s’approcher. De lui, qu’importe ce qu’il est. « Tu l’sais très bien, Elias. » Elle déglutit légèrement. « J’aimerai te dire que j’te reconnais mais la vérité c’est que… T’es pas toi, Elias, pas vrai ? » Répéter son prénom pour essayer d’attiser une flamme humaine en lui, quelque part, n’importe où. S’il y a encore un faible espoir d’éviter une catastrophe, elle veut s’y raccrocher. Petite sotte qu’elle est. Une larme roule sur sa joue. Ses doigts laissent glisser la bouteille qui se fracasse par terre – mais elle s’en fiche. Seul lui importe le jeune homme en face d’elle. Freya glisse ses mains sur chacune de ses joues pour lever son regard vers elle. Un regard vide, dénué de toute expression. C’est gris, c’est moche, c’est triste à en crever. « Réveille toi, Elias, ste plait. S’il y a encore une once d’humanité en toi, bats-toi. Tu peux faire ça pour moi, Elias ? J’ai besoin de mon meilleur ami, j’ai besoin d’toi, reviens vers moi, Elias. Ne m’abandonne pas. » Et ne m’oblige pas à penser à une autre alternative. J’en survivrai pas.
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| | | | (#)Dim 13 Oct 2019 - 9:35 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
Ce temps querelleur est loin derrière eux désormais. Elias Sanders n’est plus ce qu’il a été autrefois, il le ressent au plus profond de lui. Elle n’est plus sienne depuis longtemps, mais demeure vouloir la garder près de lui. Pour une éternité qu’il ne juge pas assez longue. Elle aura été sa plus lente torture, sa plus longue douceur. La seule qu’il ne pourra jamais aimer autant, mais s’était cherché des raisons de ne jamais lui dévoiler. Parce qu’il n’a jamais appris à aimer, il n’a jamais été de ceux qui acceptent d’être aimé. C’est douloureux, ce sentiment en lui, il l’a tant de fois repoussé. Freya avec, sans aucun ménagement, sans la possibilité qu’un jour ça s’arrange. Peut-être, peut-être que si on lui avait dit qu’il allait mourir, il aurait foncé droit sur elle, pour le lui dire. Combien ça le tue de la voir auprès d’un autre. Combien ça l’effraie ce sentiment qui se développe en lui quand elle est là, proche de lui. Ce battement raté, ses papillons dans le ventre, ce cœur qui ne cesse de vouloir sortir de sa cage thoracique. Il serre les poings quand il pose son regard sombre sur elle, Elias aurait aimé lui dire tout ça, mais laisse juste un cœur vide. Des pensées qui ne seront jamais comblées. Il l’aime mais jamais de la bonne manière. Il l’aime, au point d’avoir toujours tout détruit autour de lui. « Tu l’sais très bien, Elias. » Elle aborde une mine méfiante, coupant ce silence déjà installé depuis de longues minutes. Il l’observe, restant à distance d’elle. Il aimerait combler ce vide, mais elle ne le laissera jamais faire. Car il n’est plus son Elias Sanders, ce meilleur ami un peu brute, mais compréhensif. Il n’est plus ce meilleur ami, peu docile mais protecteur. Il n’est plus ce meilleur ami, solitaire mais fou amoureux. Il penche son visage quand elle parle, il ne perçoit rien d’autre que des mots, pas de sentiment, pas de rancœur. Plus d’amour. Son instinct lui dicte de partir, que tout est à présent terminé, mais ses jambes ne répondent à aucune obéissance. Elias reste immobile, au milieu de cette route où le vent se lève. Son cœur saigne, comme il a toujours saigné face à elle. Comme il saignera pour l’éternité. « J’aimerai te dire que j’te reconnais mais la vérité c’est que… T’es pas toi, Elias, pas vrai ? » C’est faux, il a envie de le hurler. Faire ressortir cette hargne en lui qu’il a toujours eu. Ce besoin de vouloir tout détruire autour de lui. Parce qu’il est trop con, trop impulsif, trop bagarreur. Parce qu’il est Elias Sanders, l’incorrigible talon solitaire qui vogue d’histoire en histoire en pensant que sa bonne étoile veille sur lui. Eternellement. Mais aujourd’hui, c’est terminé. Il n’est plus qu’une ombre, un cœur solitaire. Il n’est plus rien, à présent. Qu’un démon, un monstre pensent certains. Un enfant paumé diront les plus gentils. La vérité, c’est qu’il ne retrouvera plus jamais ce corps qu’il avait autrefois. Il ne sera à jamais qu’un tueur. Et sa proie, la plus douce et la plus douloureuse se tient face à lui, à présent si proche de lui. Il peut sentir son odeur, il peut sentir cet affront qu’elle lui fait sans le vouloir. Elle touche ses joues, lui relève ses yeux sur elle. Il se laisse dominer, pour la première fois, à sa merci. Comme si il avait attendu ça. Il ne sait pas vraiment quoi répondre, il espérait qu’elle le devine, qu’elle sache que la lutte est impossible. Que le fort et le grand Elias avait à présent rendu les armes et que demeurait au fond de lui, ce monstre qui ne renaîtra jamais… « Tue-moi… » Elle allait s’effondrer mais il ne s’en rendait pas compte. Deux mots qu’elle ne pourra jamais accepter, jamais tolérer de sa bouche. Pourtant, si elle ne le tue pas, il la tuerait elle. Elle est là leur destinée à présent. Être séparés à jamais, savoir vivre l’un sans l’autre. Un deuil qu’elle finira par faire, que le temps effacera de sa mémoire sa présence. C’est douloureux pour les humains d’y penser, plus pour lui. Il ne sait même pas ce qu’il est devenu. Un monstre sans cœur, sans une once de culpabilité et de sentiment. « Réveille toi, Elias, ste plait. S’il y a encore une once d’humanité en toi, bats-toi. Tu peux faire ça pour moi, Elias ? J’ai besoin de mon meilleur ami, j’ai besoin d’toi, reviens vers moi, Elias. Ne m’abandonne pas. » C’est pitoyable Freya, et même Elias vivant lui aurait fait la remarque. Il aurait néanmoins traversé la même crise si cela lui était arrivé. Parce que peu importe si ils se font du tort, si ils s’aiment ou pas, Freya a toujours été protégée par le flic. « Je peux t’offrir l’éternité à mes côtés… » Il susurre de sa voix suave, tout en caressant sa joue d’un geste qu’on prétendrait affectueux. La vérité c’est que lui-même ignore la raison de ce geste. Mais ça lui rappelait avant, avant que tout s’effondre entre eux, et que grandir vienne leur mettre des bâtons dans les roues. C’était plus simple quand ils étaient gosses, quand les sentiments n’étaient plus là… Ce qu’il pouvait lui offrir aujourd’hui… |
| | | | (#)Sam 19 Oct 2019 - 22:17 | |
| « Tue-moi… » Pardon ? Freya sent toute couleur sur son propre visage s’évaporer. Elle pourrait presque se comparer à lui mais non, il n’y a rien à comparer. Elias n’a plus cette vie derrière ses pupilles, il est complètement vidé de son essence de vie. Une existence toute entière foutue en l’air parce qu’il n’a sûrement pas fait attention, parce qu’il a sûrement dû vouloir jouer les preux chevaliers pour quelqu’un et qu’il s’est laissé piéger comme un putain de débutant. Ça lui fait mal au cœur à Freya de voir son meilleur ami dans cet état. Elle avait espéré qu’elle le retrouverait sain et sauf, comme pour son frère. Mais non, l’espoir a été vain et c’est le cœur qui pâtit en premier de cette constatation. La jeune femme se mord la lèvre et elle pourrait presque pleurer. Mais à vrai dire, elle est trop en colère. Enervée contre le monde entier pour ne pas avoir pris soin de lui. De ne pas l’avoir fait revenir vers elle avec ses paroles ironiques et son air hautain qu’elle adore autant qu’elle déteste. Elle est aussi en colère contre Elias lui-même. De ne pas avoir fait attention, d’avoir sûrement eu un trop plein de confiance et d’assurance comme il en avait l’habitude. D’avoir rejeté toutes les précautions possibles parce qu’il peut simplement le faire et s’en sortir. Elle est en colère contre lui de lui faire subir ça, cette vision qu’elle aurait préféré ne jamais voir. Et elle a envie de lui hurler dans les oreilles qu’il est dégueulasse à lui suggérer l’idée pourtant raisonnable de l’achever. Non, ce n’est pas envisageable, pas maintenant, pas encore. Il y a peut-être un espoir. Fichu espoir auquel elle veut se raccrocher parce qu’il n’y a plus que ça à faire à présent. Et elle se maudit aussi elle-même de ne pas avoir été présente pour lui, de ne pas avoir été à ses côtés, de n’avoir pas cherché plus pour le retrouver. Avant, plus tôt. Depuis combien de temps il est dans cet état-là ? Freya n’ose pas lui demander. Elle n’est même pas sûre comment fonctionner un cerveau comme le sien. Elle ignore s’il a conscience de l’espace-temps. A vrai dire, elle ne veut rien savoir. L’ignorance, c’est bien aussi. Et Doherty ne veut pas non plus prendre la réalité en compte. Celle où l’homme qu’elle a toujours considéré dans sa vie comme celui qui sera toujours à ses côtés, pour le meilleur et le pire, n’est plus. Qu’il n’est qu’une enveloppe vide, creuse et sans aucune once de vie. Une réalité qu’elle ne peut pas accepter. « Je peux t’offrir l’éternité à mes côtés… »
« Non. Je sais que tu veux pas faire ça, Elias. T’as jamais voulu me faire du mal. C’est pas maintenant que tu vas commencer, pas vrai ? » La main du jeune homme est sur son joue et elle est froide, putain qu’elle est glacée. Freya pose la sienne par-dessus et le constat est le même. Il n’y plus aucune chaleur sur ses phalanges, autant qu’il n’y a plus vraiment d’air qui sort de ses lèvres. La jeune femme est sûrement bien trop proche et elle ferait mieux de s’éloigner avant que le moindre accident arrive. Il y a Wren, il y a toujours Wren et il y a Tobias qu’elle n’a toujours pas retrouvé. Elle ne peut pas se laisser se perdre pour les deux pupilles bleutées devant elle, sans expression et sans émotion. Freya sent son cœur se serrer alors qu’elle ôte sa main de sa joue avant de le reculer de quelques pas, doucement. « L’éternité, c’est long, Elias. T’es vraiment sûr de pouvoir me supporter aussi longtemps ? » C’est ça, fais un peu d’humour. C’est vrai que la situation s’y prête allègrement. La suédoise préfère avoir ce visage légèrement souriant, qu’elle crispe dans un rire sans chaleur. Les mots sont là mais le cœur n’y est pas. Non, le cœur, il a dû s’arrêter en même temps que le regard porté d’Elias sur elle. Les battements sont irréguliers et elle a peur. Peur qu’il fasse quelque chose qu’elle ne veut pas. Parce qu’elle ne veut pas devenir comme ça, comme lui. Et elle a aussi peur parce qu’elle sait que la suite sera inévitable. Pour se protéger elle-même et pour le protéger lui. Parce que son Elias lui supplie de le tuer, de mettre fin à ce supplice, elle en est persuadée. Mais c’est une vision insupportable que celle de devoir mettre fin aux jours de celui qu’elle a aimé plus que tout. Bordel qu’elle l’a aimé et c’est quand la fin arrive qu’elle s’en rend vraiment compte. Et ça aussi, elle maudit l’univers pour ça.
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| | | | (#)Lun 4 Nov 2019 - 1:32 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
La mort ne l’effraie pas. Elle ne l’effraie plus, désormais qu’il est en face de Freya. Il ne montre aucune réticence à ce qu’elle le tue elle, de ses propres mains, entre deux larmes qu’elle essuiera à la va-vite. Entre deux cris qu’elle étouffera du reste du monde. Il l’avait prédit qu’il finirait par y laisser de sa vie, et tant mieux qu’il soit encore jeune. Encore beau, tel un apollon dans le chaos de la terre. Le monde est vaste et pourtant, ils ne cessent de se retrouver. A chaque instant. Ils ne cessent de lui dire combien sans elle, sa vie ne serait que misérable, et que loin d’elle, il n’est plus vraiment ce Elias qu’il aimerait être. Elle n’a jamais voulu accepté cela, elle n’a jamais voulu approfondir ce lien les unissant. Et le flic sait qu’il est désormais trop tard pour revenir en arrière. Elle ne devrait pas s’approcher de lui, elle devrait faire comme tous les autres humains, prendre ses jambes à son cou et fuir. Elle devrait juste ne pas se retrouver devant lui, parce qu’il n’est plus Elias Sanders. Il n’est plus ce protecteur. Il n’est plus ce garçon qu’elle a connu, celui qui l’a toujours protégé du monde néfaste. Celui qui malgré ses tourments, a toujours été ce pilier exemplaire dans sa vie alors que tout autour d’eux, se détruisaient au fur et à mesure. Cette oreille attentive à qui elle pouvait tout dire. Il n’est plus comme ses bras protecteurs, qui l’éloignaient du danger. Elias Sanders est devenu sombre, est devenu le diable incarné, il n’y a qu’à le regarder quelques secondes pour s’imaginer quelle genre de créature il est devenu. Elle s’avance, elle complète cette distance et il est vrai qu’il a beaucoup de mal à lutter. Il ne pourra pas lutter bien longtemps. Cette envie de se jeter sur elle, de la dévorer de son entier se fait plus présente, et cette pensée malsaine lui déchire un cri douloureux. Elle ne semble pas voir le danger parce que pour elle, Elias reste son meilleur ami, celui qui la protégera de tout et surtout de lui-même. Ils sont si proches physiquement, et si loin mentalement. Diamétralement opposé l’un à l’autre, il y a toujours cette connexion entre eux. C’est en tout cas ce que Freya voudrait, et quand il pose sa main glacée sur le visage chaud de son amie, Elias ne ressent plus rien. Plus de joie, plus de tristesse. Plus d’amour. Plus rien, c’est le néant absolu, alors qu’elle ferme les yeux à ce contact. Il ne parvient même pas à retirer cette main, tant il aime ce contact. Au plus profond de lui, subsiste cette douleur de l’avoir perdu à jamais. « Non. Je sais que tu veux pas faire ça, Elias. T’as jamais voulu me faire du mal. C’est pas maintenant que tu vas commencer, pas vrai ? » Elle retire violemment sa main, sa voix est triste c’est ce que ressent l’insensible cœur du monstre en tout cas, elle réalise peut-être elle-même que tout est trop tard. Que la vie prend fin. L’histoire d’Elias Sanders s’arrête ici. Et quand elle recule, il hurle. De douleur, d’acharnement. Il hurle parce qu’il réalise qu’elle ne le choisira pas. Parce que Freya décide de vivre plutôt que le suivre. « Je t’aime Freya qu’il avoue sans réaliser ce que cela signifie pour Elias d’aimer, je t’aime Freya et je n’ai jamais cessé de t’aimer » C'est des mots qui ne l'effraie plus désormais. Le genou à terre, il hurle. Le regard fixant tout sauf cette ombre devant lui, se tenant à présent, à distance. Maintenant qu’elle ne serait plus sienne, et qu’il venait de le réaliser il pouvait lui dire combien son cœur n’a jamais battu pour personne d’autre. Que Elias Sanders, même de son vivant a rêvé d’elle plus que de personne d’autre. Que c’était elle, ou personne d’autre. Et la sentence est levé, ce sera personne. « L’éternité, c’est long, Elias. T’es vraiment sûr de pouvoir me supporter aussi longtemps ? » Il relève ses yeux sur elle, et croise ce regard. « Tu en doute ? » Pas lui pourtant… Lui ne doute de rien, sauf de cette séparation. |
| | | | (#)Lun 11 Nov 2019 - 6:59 | |
| Il est vide, il est mort, il n’y a plus rien dedans. Il faut qu’elle en prenne conscience, il faut qu’elle se réveille. Parce que si Elias est complètement abruti par le démon et la maladie qui perlent dans ses veines, Freya a encore l’occasion de s’enfuir. Elle est resplendissante de vie, elle tient encore sur ses jambes, elle peut encore sourire. Elle doit se foutre une claque mentale pour qu’elle se réveille de cette transe qui n’en finit pas depuis qu’elle a posé les yeux sur lui. Cette bulle qui est arrivée autour d’eux parce qu’elle refuse de voir la réalité en face. Cette putain de réalité qu’est devenue leur monde, un monde qui déraille totalement, où la vie n’a plus de sens mais la survie est toujours là, présente à chaque instant. Freya ne veut pas la bousiller cette bulle parce qu’elle lui permet d’avoir un peu de repos, de se laisser bercer à des souvenirs de temps plus joyeux. De temps qu’ils ont gâché peut-être plus d’une fois avec des disputes sans odeur et sans aucun sens. Du temps perdu où ils auraient pu profiter d’être ensemble, juste ensemble, en pleine santé, les mains reliées. Parce que maintenant, celle d’Elias est froide, tout comme son visage. Ses mots sont vides et pourtant, il doit le croire, il doit le penser. Il lui murmure qu’il l’aime, qu’il l’a toujours fait et Freya a des larmes qui perlent dans ses yeux bruns. Elle veut reposer sa main sur sa joue mais il se met à hurler, il tombe par terre, et elle recule d’un pas. Parce qu’elle a peur, elle ignore encore comme les créatures comme lui peuvent fonctionner. Elle déglutit en le regardant d’un air apeuré, l’émotion grandissante et palpable dans son for intérieur.
Elias relève la tête vers elle et elle réalise qu’il serait prêt à passer l’éternité avec elle. Qu’il est sûrement en train de se battre avec lui-même pour ne pas la blesser, pour ne pas lui faire du mal. Parce qu’il a toujours ce réflexe de vouloir la protéger, d’essayer de la séparer de ce qu’il y a de pire dans ce monde. Freya en a le cœur qui se chagrine, qui a mal et elle finit par se mettre à genoux à son tour tout en reposant sa main sur son visage, le regard embué. « Je sais, Elias, je sais. » La suédoise essaie de tenir ce regard en face d’elle, cette expression à la fois vide de sens mais qu’elle comprend, qu’elle capte. Elle essaie de se rappeler à quoi son visage aurait pu ressembler à présent s’il ne s’était pas laissé prendre au piège. Elle tente de se souvenir de ses sourires, de son rire, de ses yeux bleus pétillants. Mais en vrai, ça lui fait encore plus mal parce que la bulle à éclater, que la réalité lui arrive en pleine gueule et qu’elle réalise ce qu’elle va sûrement de voir faire. « Mais tu sais que j’peux pas te suivre là où tu vas, Elias. » Freya veut lui faire comprendre qu’il n’y a pas de retour en arrière. « Si ce n’est pas moi, ça sera quelqu’un d’autre. Je peux t’apaiser, Elias. » Parce qu’au final, la mort parait bien plus douce que ce qu’il peut subir à ce moment-là. Des tourments, des blessures, de l’incompréhension peut-être. L’envie de tuer aussi, de manger qui doit être assommante et une obsession constante. Doherty finit par sortir une dague d’une poche de son pantalon, sans vraiment la brandir sous Elias, dans un geste lent. « Est-ce que tu veux que je fasse ça ? Laisse-moi faire quelque chose pour toi une dernière fois. » Le monde d’après sera tellement plus beau pour toi, Elias.
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| | | | (#)Mar 3 Déc 2019 - 19:27 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
Elias ne lui en a jamais parlé mais depuis enfant, il l’envie. Parce qu’elle, elle est tout son contraire, elle n’est pas cette nana solitaire, à l’affût du moindre démon qui pourrait se hisser en elle. Elle, elle tombe amoureuse du simple fait d’aimer, regard pétillant et aucune ombre noirci par des années de lutte dans sa misérable vie à elle aussi. Son nom de famille n’est pourtant pas un cadeau, et Elias l’a vite comprit, la prenant sous son aile comme si c’était la seule manière pour elle de s’en sortir. Mais c’était faux, sans lui elle aurait pu devenir quelqu’un d’autre, de plus grande, de plus forte il en est désormais convaincu ! Que c’est lui, qui la tire vers le bas, que c’est lui et lui seul qui lui fait subir une énième fois, tout ce déferlement de tristesse, qui s’abat sur eux à présent. Mais ce n’est plus le fort et doué Elias Sanders, aujourd’hui c’est plus qu’une ombre néfaste, comme un sentiment d’échec alors qu’il voulait toute les protégées de ses hommes. Ses hommes comme son père, qu’il déteste plus que tout. Elle est en face de lui, immobile et silencieuse tentant en vain de capter l’attention d’Elias. Capter un signal d’alerte, toute sensation qu’elle pourrait reprendre vie, sans jamais que ça n’arrive. Le flic ne saurait expliquer ce qu’il se passe dans sa tête, il hurle, la douleur ou ce qui s’y apparente. Une douleur qu’il parviendra à maîtriser parce que désormais il ne fait plus partie de ce monde, aujourd’hui c’est devenu un autre homme, qui est bien plus fort que ça, et qu’elle… Elle se met à sa hauteur, à genou lui tenant son visage et il reste immobile, se laissant faire sans même respirer. Il n’avait plus besoin de faire gonfler son torse pour respirer désormais. « Je sais, Elias, je sais » Qu’elle avoue, d’une voix éteinte, écrasée par cette scène dont elle ne maîtrise plus rien, mais probablement que lui c’est pareil. Il aurait préféré ne pas lui laisser le choix, de la piéger peut-être lui en aurait-elle voulu, mais le temps finit par tout effacer de la peine et de la rancœur. Le temps finit par réparer des cœurs, il le sait lui… Il n’y a que le temps qu’on répare pas. Elle sait, elle comprend mais elle ne fera rien pour venir auprès de lui, parce que c’est ça qui veut lui, et rien d’autre. Qu’elle le choisisse lui et pas la vie sans lui… « Mais tu sais que j’peux pas te suivre là où tu vas, Elias. » Il a ce déclic, cette étincelle qui traverse son esprit et il comprend. Il comprend qu’elle va le lâcher, qu’elle va l’abandonner là, sur la route. Que quoi qu’il se passe, qu’elle ne le suivra pas. Et qu’ils ne formeront à présent que deux âmes distinctes. Il serre ses poings et ses membres craquent sous cette pression alors que son genou est toujours à terre. Il bombe le torse avant qu’un énième hurlement déchirant en sorte. Un animal, voilà ce qu’il est devenu. Il repose ses yeux sur elle quelques secondes, et sa voix se fit entendre, plus froide, plus distante que jamais, même quand il était qu’un humain en rage contre elle et le monde entier, « Tu me lâches Doherty ? » Si il avait été encore humain, son souffle se serait déposé lentement sur son visage mais il n’a plus rien d’humain désormais, plus même son amour pour elle. « Si ce n’est pas moi, ça sera quelqu’un d’autre. Je peux t’apaiser, Elias. » Il ne comprend pas le flic, ou il ne souhaite pas comprendre ce qu’elle veut lui dire. Il ne pourra jamais être apaisé, pas sans elle. « Tu peux rien faire pour moi Doherty, si tu me suis pas… » C’était devenu une obsession à présent et dans un geste brusque il se relève, elle en fait de même, elle recule fixant la silhouette du jeune homme ou de ce qu’il est devenu… « Est-ce que tu veux que je fasse ça ? Laisse-moi faire quelque chose pour toi une dernière fois. » Il le regarde à présent qu’elle lui demande de la laisser faire, qu’est-ce qu’elle en sait, elle, que rien de plus pire l’attend ? « Jamais ! » Il crie, il a mal il est dévasté de l’intérieur, le poison qui se répand en lui et qui lui donne cette impression d’être bien plus fort que n’importe qui. « Tu veux en finir… ? Qu’il demande pourtant sans crainte d’une voix mielleuse, prêt à riposter, je t’attends… » Parce que rien ne sera facile, parce qu’il n’a pas l’intention de la perdre une nouvelle fois. Ce sera tout ou rien cette fois… |
| | | | (#)Ven 6 Déc 2019 - 6:15 | |
| « Tu me lâches Doherty ? » Cette dernière penche la tête sur le côté, l’air abattu. Elle aurait aimé lui dire non, elle aurait préféré et choisi de trouver n’importe quel remède pour le guérir, pour le soigner de ce mal qui a envahi sa peau et pourri la bleuté de ses iris. Mais Freya n’est pas surhumaine, elle n’est pas une scientifique et elle ignore totalement si ce genre de choses existe. Elle y va toujours à l’instinct, celui de survie, le seul qu’elle connaisse, qu’elle maitrise et dont elle a confiance. La jeune femme a toujours dû se battre tout le long de sa vie, ce n’est pas maintenant que ça va changer. « Tu peux rien faire pour moi Doherty, si tu me suis pas… » Mais pour Elias, elle ne peut rien faire. Tout son être est en compétition flagrante, tiraillée entre l’envie de finalement le suivre comme il le demande et celui de vouloir quand même continuer à vivre. Une ironie foudroyante pour celle qui a joué avec la mort plusieurs fois dans sa misérable existence.
Elias se relève brutalement et elle suit son geste pour ne pas le perdre de vue. Pour ne pas le laisser voguer dans des abysses qu’il n’aimerait pas lui-même, dont elle sait qu’il s’en voudrait si elle le laisse faire. « Jamais ! » Il a encore de la fougue, bizarrement, il reste tempétueux et buté malgré tout. Et à ça, Freya sourit légèrement, avec la nostalgie qui perle ses yeux bruns, perdus et tentant d’analyser la situation. « Tu veux en finir… ? Je t’attends… » La jeune femme se rapproche de lui, timidement et porte sa main sur sa joue. Doherty commence à avoir de l’humidité qui roule sur ses joues et pourtant, elle essaie de sourire. « T’aimerais pas rester comme ça, Elias, j’le sais. Le flic en toi supporterait pas de blesser des gens. De me blesser moi. » Sa voix est douce parce qu’elle ne veut pas que ses derniers instants soient douloureux. Même si ça le sera pour elle, pour un temps infini car ce n’est pas le genre de choses que l’on veut faire à l’être aimé. Doherty rapproche doucement sa tête de la sienne. « Qu’importe où on va, je t’aimerai toujours, Elias. » Même si elle reste parmi les vivants, même si lui s’en va dans l’autre monde. Liés à jamais, un cœur battant pour deux, des lèvres chaudes frôlant celles froides et sans vie du jeune homme. Sa main libre glisse sur sa nuque, c’est d’une inconscience monstre. Mais à travers ses lèvres, Freya l’embrasse tendrement, scellant le pacte qu’elle lui restera fidèle à jamais. Même s’ils n’auront jamais eu le temps de profiter de leurs bras respectifs, d’un moment de bonheur à être ensemble, de partager cet amour qu’ils se trainent mais qu’ils ne sont pas dits pendant toutes ces années. Un gâchis complet dont elle se rend compte alors qu’elle lève la dague au niveau de son torse pour aller la planter au niveau de la gorge, reculant de quelques pas brutalement. « Désolé, Elias, j’suis désolée, j’peux pas te laisser comme ça, faut que j’te libère… » pleure-t-elle en grimaçant, les doigts fermement accrochés sur la dague alors que l’autre main passe dans ses cheveux à lui.
C’est cruel, c’est monstrueux mais pour la survie de l’espèce humaine, il faut apprendre à mettre ses sentiments de côté. Freya aura tout le loisir de les contempler et de les supporter après.
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| | | | (#)Mar 17 Déc 2019 - 21:27 | |
| « y'avait pas d'images, y'avait pas d'couleurs, y'avait pas d'histoires mon âme soeur.. » freya doherty & elias sanders
Il ne parvient plus à voir la lumière dans les yeux des autres. Cette lumière qui pourrait l’apaiser par tant de façons. Cette lumière qui serait son seul guide pour des nuits compliquées, presque sans aucune peur sur son visage. Elias a toujours dit que la mort ne l’effrayez pas, et c’est un peu la vérité. Il n’est pas effrayé, il est calme. Trop alors qu’elle est sur le point de le sacrifier. Mais il n’en réalise pas bien la sentence. Et ne lui laisse guère le choix, c’est elle ou lui. Elle prend sans aucun doute la bonne décision et si le monstre face à elle fera tout pour l’en empêcher, ne comprenant pas cette décision, avide de son sang et de son corps bien plus que Elias ne l’a été un jour, attiré par elle – le flic en lui ne pourrait que comprendre le choix de cette meilleure amie. L’humain ne saurait véritablement lui en vouloir alors qu’il est ce type d’homme rancunier, à en vouloir à la terre entière. Quand le flic se relève, il ne répond plus de rien, plus rien ne passe dans son esprit, filtré. Seule l’image de Freya se projette dans ses rétines mortes. Ses yeux ne brillent plus de cette lueur comme quand il courrait sur les routes. Avec son bolide, la seule chose qu’on pourra retenir de cet humain. Les courses, lui qui se voyait mourir en pleine course. Il aurait tant souhaité cette mort parce que les courses illégales ont animés plus de dix ans de sa vie, et l’animera encore longtemps. « T’aimerais pas rester comme ça, Elias, j’le sais. Le flic en toi supporterait pas de blesser des gens. De me blesser moi. » Il penche la tête de côté, l’observant sans jamais quitter son regard sans jamais coupé ce silence. C’est elle ou lui, et lui aimerait que ce soit elle. Il est possédé sans aucune possibilité de retour. Sans même vouloir désormais résister, elle a été bien plus forte que lui cette fois, et l’humain est en train de périr dans ce corps encore articulé plus pour très longtemps. Il n’y a plus d’Elias Sanders, plus rien de son existence ne vit encore, ne respire aussi. Et même si elle cherche à lui parler gentiment, avec douceur, rien n’arrêtera ce monstre. « Qu’importe où on va, je t’aimerai toujours, Elias. » Il ne comprend pas ses paroles, et Elias ne les connaîtras jamais. Quelques secondes de répit avant d’hurler et de foncer droit sur elle, tel une personne posséder, rien ne saurait lui faire revenir l’image de Sanders à cet instant. Elle met en travers de son chemin la dague qu’elle possède dans sa main pour le faire reculer, et il s’arrête net, avant qu’elle la relève jusqu’à son torse puis la plante dans sa gorge sans une once d’hésitation. Et pourtant son regard ne fait pas la fière. « Désolé, Elias, j’suis désolée, j’peux pas te laisser comme ça, faut que j’te libère… » Échec et mat… FIN |
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