Nate & Romy ⊹ Are you happy, are you satisfied? How long can you stand the heat? Out of the doorway the bullets rip to the sound of the beat

Romy fixait la ligne de départ qui se dressait devant elle avec une détermination inhabituelle dans le regard. Comme prête à en découdre, la blondinette -plus habituée aux dimanches « netflix & coma, roulée en boule dans le fin fond de son canapé » que « spartan race de dix kilomètres dans la pampa »- observait son adversaire du jour avec une énergie débordante qui ne lui ressemblait pas. « J’espère que t’es prêt à te servir de tes muscles pour autre chose que pour impressionner des cougars, on va exploser le chrono Barnes. » que lançait d’ailleurs cette sportive en carton à l’attention de son ami, s’étirant une énième fois les bras dans un geste approximatif ; c’est qu’elle n’était pas habituée à faire de l’exercice, la petite. Elle avait toujours été adepte de la pratique du sport de façon variable (comprenez deux séries d’abdominaux huit jours avant d’enfiler un bikini) et savait donc que sa volonté de participer à une course de cette envergure avait pu dérouter Nate lorsqu’elle la lui avait proposée imposée. C’était pour cette raison qu’elle ne lui avait pas laissé l’opportunité de se moquer d’elle en prenant les billets pour la mudrace de la ville sans l’en informer au préalable, se contentant de lui demander vaguement d’embarquer des fringues qu’il ne comptait pas trop revoir et lui indiquant le lieu de rendez-vous de la course la veille au soir. Le plus tard était le mieux. « Arrête de me regarder avec cet air je sais très bien ce que tu penses. Sérieux, ça va le faire. » Ou pas. En fait elle n’en avait pas la moindre idée. Sur le moment prendre ces billets lui était apparu comme étant l’idée du siècle. Elle avait besoin de se vider l’esprit, de se recentrer sur elle-même après l’annonce cataclysmique de Caleb, sa rencontre avec Alex, le retour de Wylda en ville et son rendez-vous de la veille avec Lonnie Hartwell. Tout ça représentait bien trop pour la cadette Ashby, et dans la mesure où elle ne pouvait parler d’aucun de ces sujets à qui que ce soit l’esprit tranquille … cracher ses poumons et prendre un bain de boue lui semblait être la meilleure option pour se défouler différemment. Sur le moment. Derrière son ordinateur le choses semblaient toujours simples et les obstacles franchissables, mais dans les faits, du haut de son mètre soixante Romy planterait sûrement dès le premier mur à grimper, et c’était là que le fils Barnes entrait en piste. Au-delà du fait qu’elle appréciait énormément sa présence (mais plutôt crever que de le lui avouer) il lui serait bien plus utile qu’aucun autre de ses amis aujourd’hui. Pour lui cette matinée sportive ne serait qu’une formalité. « DEPART DANS DEUUUUX MINUTES » Dans un mégaphone, l’un des membres du staff intimait aux coureurs du jour de se placer en ligne avant de lancer le top, ce que tous firent sans ciller ou presque dans un mouvement général. Romy jetait un regard à mi-chemin entre la panique et l’excitation à Nate, s’attachant les cheveux dans un bun approximatif. « Ouais, ça va le faire. » qu’elle soufflait à nouveau, sans trop savoir qui de lui où d’elle-même elle tentait de convaincre.  

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Lorsqu'il avait découvert le plan de Romy, il n'avait pu retenir un fou-rire tant c'était inattendu de la part de l’Australienne. Il commençait à bien la connaître pourtant, depuis le temps qu'il fréquentait la petite sœur Ashby. Et bien qu'elle soit une petite boule de folie, toujours capable de surprendre Nate, cette fois, elle avait fait fort. Romilda Ashby, une course dans la boue de dix kilomètres. Une course de dix kilomètres c'était déjà énorme et Nate se demandait depuis quand Romy s'était mise en tête de se lancer dans une telle aventure. Elle devait avoir une bonne raison pour délaisser son appartement, le quartier et ses dimanches netflix & chill au profil d'une course dans la boue. C'était assez extrême comme changement de programme pour celle qui habituellement refusait même de se lever pour un petit footing matinal sans pression. La elle se lançait à l'aventure, dans une course extrême, et même si elle semblait pleine d'énergie, Nate se demandait comment son amie allait tenir le choc. C'était un poids plume, sans muscle, sans endurance et Nate devait bien l'avouer, il n'aurait raté pour rien au monde l'opportunité de voir Romy Ashby se rouler dans la boue. « J’espère que t’es prêt à te servir de tes muscles pour autre chose que pour impressionner des cougars, on va exploser le chrono Barnes. » Une énergie folle, qui s'exprimait par un petit mot gentil à l'intention du grand brun. « Quand tu seras en galère, viens pas demander d'aide, je garde mes muscles pour les vieilles. Et pour le chrono, essayes déjà de finir la course avant qu'ils ne rangent tout le matériel. » Nate regardait Romy s'agiter dans ce qui semblait être des étirements, elle était visiblement à la limite de l'excitation et du tract total, du moins c'était ainsi que Nate interprétait l'agitation de la blonde à coté de lui. Et il devait la regarder avec un peu trop d'insistance puisqu'elle lui avait fait le remarque, ajoutant que ça allait le faire. « J'ai aucun doute, j'ai confiance en toi mais calmes toi, à ce rythme tu vas te blesser avant même de commencer. » Le départ allait être donner, et tout les participants allaient s'élancer le sourire aux lèvres avant de se confronter au premier obstacle du parcours. Nate ne relâchait pas son attention, concentré sur Romy plus que sur la course en elle même. « Ouais, ça va le faire. » Nate le savait, pour lui la course serait sans doute assez facile, surtout qu'il comptait s'adapter au rythme de la sportive du dimanche qu'était Romy. Il n'allait pas la lâcher d'une semelle, c'était son idée et si, elle avait pensé que cette course était une bonne idée, Nate voulait la soutenir dans sa démarche. Et, il était là pour elle, pour passer un moment avec elle et aussi comprendre comment dans l'esprit de Romy, cette expérience avait pu sembler, durant un instant, être l'idée du siècle. Comment, elle s'était retrouvée à prendre deux places et à vouloir se lancer dans cette aventure qui ne lui ressemblait pour ainsi dire pas du tout. C'était une grande question, dont seule l'Australienne possédait les réponses. Mais même s'il ne réussissait pas à percer le mystère de ce choix d'aventure venant de Romy. Il se contenterait aisément de passer cette journée avec elle. Parce que, honnêtement, c'était réellement improbable comme moment et ça lui donnerait des souvenirs incroyables, il n'en doutait pas. Il était même prêt à supporter l'énervement de Romy quand elle comprendrait dans quoi elle venait réellement de s'engager. Oh que oui, il allait prendre un plaisir monstre à la regarder galérer, hurlant sans doute sur l'idée horrible qu'elle avait eu. Sourire aux lèvres, il s'apprêtait à partir avec Romy et il ne lui avait pas avoué, mais il était heureux qu'elle ait fait appel à lui pour partager ce moment. Ils étaient sur son terrain, et c'était assez plaisant de voir Romy hors de son cercle habituel. « Je surveille tes arrières Romy comme toujours, mais pendant la course n'oublies jamais que c'est toi qui nous a traîné ici. Et d'ailleurs, un jour tu devras me dire ce que tu avais pris le jour ou tu as acheté les places ! Tu ne pouvais pas être sobre, c'est impossible. » Nate lui faisait un petit clin d’œil avant de regarder devant lui alors que le départ s'apprêtait à être donné. Si d'ordinaire, il aurait sûrement été dans les starting-block, prêt à prendre un départ actif et dynamique, là il se tenait calmement au côté de Romy, sourire aux lèvres, prêt à vivre cette expérience avec la blonde. Prêt à être à la fois son coach, son ami, son soutien, il ne la lâcherait pas et il s'était donné comme mission d'amener la jeune femme jusqu'à la fin du parcours, c'était l'objectif de cette journée. Pour une fois, ce ne serait pas ses propres limites qu'il tenterait de repousser, mais celle de son amie pour qui cette expérience s'annonçait assez incroyable !

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C’était dans la tête. Ouais. Romy s’en persuadait en faisant de petits bonds sur le sol comme une boxeuse prête à en découdre avec son adversaire. Elle fixait la ligne de départ avec une détermination nouvelle dans le regard, tâchant de motiver son binôme avec des paroles qui n’avaient rien d’encourageant, mais Nate en avait l’habitude après plus d’une décennie à la supporter quasi quotidiennement. « Quand tu seras en galère, viens pas demander d'aide, je garde mes muscles pour les vieilles. Et pour le chrono, essayes déjà de finir la course avant qu'ils ne rangent tout le matériel. » Ahahah. Par réflexe Romy lui balançait son poing dans l’épaule, mais le flic avait raison sur un point ; elle n’avait pas suffisamment de force pour franchir les obstacles sans s’effondrer sous son poids plume. Qu’importe, elle prierait pour la montée d’adrénaline le moment venu. L’esprit domine la matière et autres conneries de ce genre. « J'ai aucun doute, j'ai confiance en toi mais calmes toi, à ce rythme tu vas te blesser avant même de commencer. » Hééé. « N’importe quoi. » rétorquait elle avec sérieux, poursuivant ses étirements avec application. C’est qu’elle avait regardé des tutos youtube avant de venir la petite, et bien qu’elle n’ait pas vraiment l’air comme ça, elle était déterminée à passer la ligne d’arrivée en un seul morceau. Le sentiment d’avoir accompli quelque chose de suffisamment conséquent pour qu’on lui colle une médaille autour du cou était nécessaire après des semaines à essuyer les mauvaises passes. Entre le travail qui s’accumulait à la prison, les « problèmes » de Caleb et le retour de sa sœur, elle avait besoin de prendre du temps pour elle, de redorer son ego. Un challenge sportif c’était l’idéal. Le top départ allait être lancé, et alors que tous se préparaient à partir, Nate précisait : « Je surveille tes arrières Romy comme toujours, mais pendant la course n'oublies jamais que c'est toi qui nous a traîné ici. Et d'ailleurs, un jour tu devras me dire ce que tu avais pris le jour où tu as acheté les places ! Tu ne pouvais pas être sobre, c'est impossible. »  La blondinette haussait les épaules, se tournant d’un quart pour lui répondre : « Alors figure toi que… AH BORDEL » Pan. D’une balle à blanc, le staff avait lancé les coureurs qui commençaient à trotter vers le premier obstacle. Emportée par l’effet de foule, le petit gabarit qu’était Romy jouait des coudes pour retrouver sa place aux côtés de son ami, l’entraînant le suivant jusque du mieux qu’elle le pouvait. D’un côté, heureusement qu’elle était nulle. La dernière place leur assurait de ne pas faire de crise d’angoisse au milieu de tous ces cinglés en fringues fluos qui sentaient la transpiration. Il leur avait fallu une petite minute pour arriver au premier obstacle ; un bain de boue géant façon Man vs. Wild. Si les coureurs devant eux plongeaient sans se poser de questions à l’intérieur pour le traverser, Romy s’était elle, stoppée nette, jaugeant le bassin du regard, le sourcil arqué. « Bon. » quand faut y aller … « C’est dégueulasse. » Dans un juron, elle s’était enfoncée dans la boue jusqu’à la taille, avançant avec de petits couinements là où d’autres fusaient. « Si tu veux tout savoir, c’est la merde au boulot. » Euphémisme. « C’est la merde dans ma famille. » Euphémisme ² « Et c’est la merde pour moi qui me retrouve tata d’un putain de gamin de huit ans. » Euphémisme3. Vider son sac dans l’effort avait au moins le mérite de lui donner la force d’avancer, puisqu’à grand coup de breaking news elle en arrivait péniblement au milieu du bassin. « Mais sinon tout va bien. » Ou pas. « Et toi Holden ? Des trucs neufs ? Pas de nouveau triangle amoureux dont je peux me moquer ? » Histoire qu’elle ait du croustillant à se mettre sous la dent pour s'éviter de sombrer.        

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Le départ venait d'être donné, et tous s'agitaient en direction du premier obstacle de la journée, avec entrain et enthousiasme. Pour la moitié, c'était l'excitation qui parlait et dans quelques minutes, le rythme serait retombé, et il verrait déjà les sportifs du dimanche payer le prix d'un effort trop brusque. Mais c'était aussi le charme de ce genre de course, et beaucoup venaient surtout pour le côté original de cette course. Nate lui aurait pu partir bien plus vite, mais il n'était pas là pour se tester au chronomètre, mais pour accompagner la plus que novice Romy. Alors dans un rythme des plus tranquille, il laissait les concurrents le doubler par dizaine tout en cherchant à ne pas perdre de vue son amie avant le premier obstacle. Laisser les concurrents se dispersaient pour pouvoir courir ensuite tranquillement avec elle. Et après quelques mètres de course, Nate était arrivé au bain de boue géant. Il n’avait pas hésité,il s'était élancé sans même une once de doute. Ça allait être du même genre toute la journée alors c’était bien d’y aller directement, quitte à se salir autant le faire à fond. Et comme pour respecter sa promesse faite quelques minutes plus tôt, une fois dans le bain de boue, il avait jeté un regard derrière lui, cherchant du regard mini-Ash', la trouvant debout devant le bassin. Il la regardait sourire aux lèvres devant la réticence qu'il lisait dans ses yeux. « Bon. ...C’est dégueulasse. » Nate ne pouvait s'empêcher de rire en la voyant avancer avec un dégoût non dissimulé. Il l'attendait au milieu du bassin un sourire aux lèvres prêt à se moquer d'elle. Mais une fois arrivée à sa hauteur, Romy avait commencé à  vider son sac et Nate avait eu une confirmation, l'envie soudaine de sport de son amie n’était pas sans raison. Elle semblait en avoir gros sur le cœur. Il lui tendait la main pour l’aider à avancer dans cet amas de boue, tout en écoutant la blonde exposer toutes les merdes qui lui tombait dessus une à une. Et alors qu'ils avançaient dans un amas de boue, l'une des merdes évoquée par Romy avait particulièrement attiré l'attention du policier. « Attends attends Asbhy. Minute. » Tata non mais elle ne pouvait pas annoncer une telle chose sans donner des détails. Pas au milieu d’une marre de boue. Pas comme ça alors qu’ils étaient censés passer une journée tout les deux. Une journée spéciale mais que Nate avait pensé marrante. Et apprendre que Romy était tata d’un enfant de 8 ans c’était pas sa définition de marrant. Il ne voyait pas Simon papa, il l’aurait su non ? Personne ne pouvait cacher une grossesse et un enfant pendant 8 ans non ? A moins de fuir et de couper tout liens avec ses proches. Alors c’était pour ça que Wylda avait arrêté de venir à Brisbane? Nate se trouvait bien con incapable de comprendre le sens de l’information balancée comme ça par Romy. Et depuis quand elle le savait elle d’ailleurs ? « C’est quoi cette histoire de tata ? Wylda a un goss ? Et c'est quoi la merde dans ta famille ? » Et d’un coup cette matinée prenait une toute autre direction. Nate n’était pas du genre à paniquer mais là il était un peu déboussolé. Il aimait discuter avec Romy, il aimait passer du temps avec elle, mais là, c'était peut-être un peu trop d'un coup et elle lui balançait cette information sans ménagement et il espérait que les explications seraient suffisantes pour lui apporter un peu de calme pour que cette journée ne prenne pas des allures de parcours de l'enfer même pour lui. Et, ce n'était pas la tentative de détournement de sujet de Romy qui pouvait lui faire oublier ce qu'il venait d'entendre. Romy n'allait pas bien, elle avait choisi de venir ici, elle avait choisi Nate pour l'accompagner et il devait être à la hauteur malgré cette information qu'il avait du mal à intégrer tant elle semblait improbable. Alors il essayait de faire abstraction, de se concentrer sur la petite Ashby qui semblait s'enfoncer dans la boue à mesure qu'ils avançaient et calmement il avait reprit tout en la regardant. « Tu sais qu'on est ensemble pour un moment, je te lâche pas mais tu dois tout m'expliquer. Tout ce qui va pas dans ta vie, on va avancer ensemble. » Sa main dans celle de Romy, il ouvrait la marche dans la boue qui lui semblait finalement moins plaisante d'un coup. Il n'aimait pas savoir Romy malheureuse, et il s'en voulait un peu de ne pas avoir été là pour elle ces derniers temps. Et il essayait de faire un peu d'humour pour rendre les choses moins solennelle. « Je me réserve le droit de te traiter de loser si tu avances pas. Allez on va le faire. » Un dernier message d'encouragement à destination de sa partenaire de galère, c'était eux deux contre le parcours, contre les merdes de la vie de Romy et il n'y avait plus de course, ou de concurrents à ce moment là. Il n'avait d’intérêt que pour la petite blonde, ses yeux étaient rivés sur elle, bienveillant et amical. Il voulait lui apporter un peu de sérénité et de confiance au milieu de ce trou rempli de boue, pour qu'elle puisse vider son sac et s'alléger de ce poids pour avancer, dans tout les sens du terme.

Spoiler:

Il était hors de question qu’elle se salisse cinq minutes après être partie, non. Romy fronçait les sourcils devant le premier obstacle, bien décidée à ne pas y aller de sitôt alors que Nate plongeait sans hésiter. Lui et des dizaines d’autres d’ailleurs. Mouais, cette course avait beau être son idée, dans les faits la blondinette demeurait réfractaire à toute forme de bain de boue qui ne se fasse pas dans un spa, et finalement, il avait fallu que le flic la fixe avec insistance (déformation professionnelle ?) pour qu’elle se décide à plonger ; non sans râler. Sautillant du mieux qu’elle le pouvait pour se dépêtrer dans tout ce foutoir gluant et crasseux, Romy pestait à chaque mouvement, et comme si cela suffisait à cristalliser toutes les frustrations qu’elle retenait depuis des semaines, elle craqua complètement arrivée à hauteur de son ami. Point positif : le petit sourire satisfait de Nate s’était envolé sitôt son sac vidé, mais alors qu’elle attrapait sa main pour s’aider à avancer, ce dernier demanda des précisions. « Attends attends Asbhy. Minute. » Ce n’était pas comme si elle était coincée avec lui toute la matinée après tout. « C’est quoi cette histoire de tata ? Wylda a un gosse ? Et c'est quoi la merde dans ta famille ? » Oula. Romy fronçait les sourcils, peinant à se remonter de l’autre extrémité du bassin bien qu’elle y arrive finalement après avoir glissé environ seize fois. « J’en sais rien, si ça se trouve elle en a un ouais. La dernière fois que je lui ai parlé c’était à pâques, depuis elle aurait pu accoucher. » Ou pas. L’idée que sa sœur aînée ait pu avoir un bébé lui apparaissant comme hautement improbable. « Attends tu vas pas me dire que tu crois que … ? » Le sourcil arqué, la blondinette riait nerveusement en observant Nate se hisser sans la moindre difficulté à ses côtés, comme paniqué à l’idée d’être concerné par la gestation d’un membre de la famille Ashby/Anderson. « Non, toi t’es safe. Enfin avec ma sœur du moins. En revanche Caleb a un gamin. Nathan. Il a huit ans mais sa mère a pas jugé bon de le mettre au courant. Il s’est pointé chez moi avec une photo l’autre jour. Et depuis j’arrête pas d’y penser. » Elle avait même chipé le numéro de cette Alex pour lui demander des comptes, mais c’était un autre débat. Débarrassant son short et son tshirt du trop-plein de boue, Romy jetait alors un coup d’œil au ciel grisonnant ; bien. Au moins leurs fringues ne sècheront pas trop vite et ils s’en sortiraient avec le minimum syndical d’irritations. « Tu sais qu'on est ensemble pour un moment, je te lâche pas mais tu dois tout m'expliquer. Tout ce qui va pas dans ta vie, on va avancer ensemble. » Revenus sur la terre ferme, Nate l’aidait toujours, et bien que la reconnaissance ne fusait pas sur le visage de la blondinette, elle se sentait tout de même reconnaissante de toute la patience dont le brun faisait preuve pour la suivre dans ses lubies sportives. Il était désormais temps d’avancer vers le second obstacle, et alors que Romy s’activait avec plus ou moins de vivacité, cette dernière eut droit à un : « Je me réserve le droit de te traiter de loser si tu avances pas. Allez on va le faire. » qui la fit lui balancer le revers de sa main sur le bras. « Bien évidemment qu’on va le faire. » La blondinette étant bien plus têtue que prête à écouter ses jambes. Puis dix kilomètres ce n’était pas la mort après tout. Quand bien même elle pourrait toujours prétexter une entorse à un moment donné pour s’alléger. « Et tu vois on est pas derniers. » Du menton elle désignait un groupe de filles visiblement venues célébrer un enterrement de vie de jeune fille et qui passaient plus de temps à alimenter leurs stories instagram qu’à avancer. Peut-être pas le bon exemple mais qu’importe. « Sinon pour en revenir aux joyeusetés, j’ai … un sentiment bizarre au boulot. Je me sens perdue. » C’était la première fois qu’elle en parlait à quelqu’un d’autre qu’à son ancien mentor, et bien qu’elle sache pertinemment que Maggie lui avait déconseillé de se jeter corps et âmes dans le dossier de la ô combien bornée Gail Hartwell, Romy s’était laissée attendrir … et s’y était engouffrée corps et âme. Elle avait beau n’avoir aucun doute sur sa volonté de voir la détenue en dehors de la prison, elle ne pouvait décemment pas se raccrocher à la simple barrière professionnelle pour justifier son implication, et se voiler la face ne fonctionnait qu’un temps. « Mais sinon tout baigne. » Littéralement ? Rendus devant le second obstacle après ces quelques foulées pendant lesquelles la blondinette constatait que son souffle n’était pas si nul (elle avait quand même réussi à tenir une conversation), le duo se retrouvait face à une épreuve un brin plus coriace : ramper dans une marre de boue sous les barbelés. « Je te jure que sur le site internet ça avait l’air marrant. » Romy ne savait pas bien auprès de qui elle s’excusait. Nate se remettrait sûrement d’une épreuve de ce genre (ils devaient faire ça chez les flics à un moment où à un autre non ?) mais elle … mouais. Peut être pas.

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Alors qu'il rejoignait Romy sur la terre ferme, quittant cet amas de boue dans lequel Romy venait de se décharger de toutes ses tensions, laissant apparaître les vrais raisons qui étaient à l'origine de cette sortie sportive. Et Nate l'écoutait parler, il l'écoutait lui apporter des précisions sur cette histoire de neveu sur laquelle il avait bien malgré lui eu un léger moment d'affolement. C'était totalement con d'ailleurs, puisqu'il n'avait pas revu l’aînée des Ashby depuis son départ à l'armée et c'était y'a plus de huit années de ça. Mais imaginer Wylda maman l'avait quelque peu déboussolé et heureusement pour lui que Romy s'était chargée de lui apporter les informations nécessaires, des informations sur lesquelles il pouvait concentrer ses pensées. Ça lui évitait au moins d'avoir à chercher un sens à sa réaction illogique. Il se concentrait sur l'information que c'était un autre qui vivait cette expérience, et surtout sur le fait que ce n'était pas Wylda dont il était question. « Non, toi t’es safe. Enfin avec ma sœur du moins. En revanche Caleb a un gamin. Nathan. Il a huit ans mais sa mère a pas jugé bon de le mettre au courant. Il s’est pointé chez moi avec une photo l’autre jour. Et depuis j’arrête pas d’y penser. » C'était égoïste de sa part, surtout qu'il connaissait et appréciait Caleb, le cousin 'nul en sport' de Romy. Mais ce n'était pas Wylda, Wylda n'avait pas d'enfant et au fond c'était suffisant comme information pour qu'il se sente mieux, ce qui n'était pas le cas de Romy. « C'est long huit ans. » Intervention au combien primordiale de l'officier Barnes, mais il n'était pas toujours des plus doué pour s'exprimer. « Tu dis que tu arrêtes pas d'y penser, tu veux le rencontrer ? » Nate connaissait la capacité de Romy de prendre les choses à cœur, parfois un peu trop. Ça faisait partie de ce qu'il adorait chez elle, mais c'était aussi un trait de son caractère qui pouvait la rendre vulnérable et il voulait s'assurer qu'elle garde un peu de recul dans ce qui semblait être une situation compliquée pour son cousin. « Garde en tête que tu ne peux pas régler les problèmes de tout le monde  d'accord ? » C'était quasiment une seconde nature chez elle, elle en avait même fait son métier, mais à force de s'investir et de voler au secours de ses proches et même d'inconnus, elle s'épuisait et Nate n'était pas la voir ainsi. Et sur ces paroles, ils étaient repartis, au pas de course, les chaussures alourdies par  la boue qui s'étaient infiltrées partout jusque dans leurs sous-vêtements. Mais sous les encouragements de Nate, Romy avançait vers le second obstacle avec plus ou moins d'envie. Nate sentait que la motivation semblait déjà s'être envolée, ou elle s'était noyée dans la boue quelques mètres derrière eux alors il avait essayé de la motiver, à sa manière tout en essayant avec une touche d'humour d'alléger la peine qui semblait envahir Romy. Et ça semblait fonctionner un peu, puisqu'après une tape sur l'épaule, elle s'était tournée vers le groupe de filles qui gloussaient derrière eux. Mais même si la vision des filles avaient quelque chose d'assez ironique, Romy avait visiblement décidé de vider son sac et c'est qu'elle semblait en avoir emmagasiné des choses en elle Ashby. « Sinon pour en revenir aux joyeusetés, j’ai … un sentiment bizarre au boulot. Je me sens perdue. »  Et ce que craignait Nate semblait pointer le bout de son nez. Romy se perdait à vouloir sauver tout le monde, s'épuisait à se plonger corps et âme dans les histoires plus ou moins sordides de ces femmes qu'elles côtoyaient à la prison. « Qu'est-ce qui se passe ? Qui est-ce que tu t'entêtes à vouloir aider ? » Et il savait par expérience, que certaines histoires pouvaient secouer les esprits, même des professionnels les plus expérimentés et il se demandait jusqu'à quel point Romy se sentait perdue, espérant simplement qu'elle n'avait pas déjà donné trop de sa personne. Et il avançait vers le deuxième obstacle dans un rythme ridiculement lent pour lui mais qui semblait nécessaire pour que Romy puisse gérer ses émotions autant que son souffle. Il s’accommodait de ce rythme même s'il était persuadé qu'il pourrait aller plus vite en prenant la blonde sur son dos, mais elle avait besoin de se lâcher, et ce genre d'expérience semblait agir sur elle puisqu'elle se livrait un peu et Nate espérait juste qu'elle ne craquerait pas totalement alors que se pointait à portée de vue l'obstacle suivant. Et une fois devant, Romy semblait tout aussi dépitée qu'elle ne l'avait été devant la marre de boue quelques instants plus tôt. « Je te jure que sur le site internet ça avait l’air marrant. » Nate n'avait pu retenir un rire devant la réaction presque dépitée de la blonde. Lui, en temps normal, il trouvait ce genre de sortie, non pas forcément amusante, mais au moins intéressante mais comment convaincre Romy que ramper dans la boue sous des barbelés pouvait être une expérience enrichissante ? « Tu sais, il me suffit de voir ta tête à l'instant pour trouver ça marrant. » C'était pas réellement convaincant ça non ? Se moquer d'elle, c'était un coup bas de sa part, parce qu'elle était pas au mieux de sa forme. Mais elle n'avait pas été des plus tendres non plus, par le passé lorsqu'il avait eu besoin de soutien. « C'est toi qui a dit qu'on allez le faire y'a quelques minutes non ? C'est pas dur ça, à quatre pattes et tu avances. » Il se mettait au sol en position, prêt à se frotter à la marre de boue bien retournée par tout les participants passés avant eux. Et une fois en position. « Allez Romilda, on va voir qui c'est le loser maintenant. » C'était quitte ou double, ou elle bouderait et elle refuserait de faire un pas de plus tant qu'il ne se serait pas excusé, ou elle se coucherait à son tour pour traverser cet obstacle à une vitesse folle pour venir frapper sur Nate qui avait osé utiliser son prénom, affront ultime !  

Spoiler:

Romy venait de livrer à Nate des informations qui lui pesaient sur le moral depuis des jours, à savoir : Caleb a un fils, et Caleb est de nouveau au fond du trou. La petite blonde aurait menti en affirmant que de voir son cousin aussi abattu ne lui avait rien fait, car c'était faux, mais au delà de cette bombe elle devait aussi composer avec le fait de se découvrir tantine d'un petit bout de huit ans qui ignorait tout de leur famille. Ça, ça faisait mal. « C'est long huit ans. »  Elle penchait la tête, le sourcil relevé. Evidemment que huit ans c'était long, t'as rien d'autre à dire de plus pertinent Barnes ? Non pas qu'elle était remonte déjà. Peut être un peu.  « Tu dis que tu arrêtes pas d'y penser, tu veux le rencontrer ? » Oula. Non. Peut être. Enfin elle n'en savait rien. "Je sais déjà pas comment intégrer l'information ... et puis c'est à Caleb de le voir d'abord. J'ai vu une photo j'étais déjà retournée. Je sais pas comment cette ..." connasse. "a pu lui cacher la vérité si longtemps." Elle serrait les poings, puis les refermait sans trop savoir si sa colère s'envolerait après avoir terminé cette foutue course alors qu'elle pestait déjà au premier obstacle, mais comme pour apaiser les choses, son ami poursuivait : « Garde en tête que tu ne peux pas régler les problèmes de tout le monde  d'accord ? » Romy eut un rire sans joie. C'était pourtant son instinct premier, ses réflexes, et Dieu sait qu'elle aurait aimé ne pas avoir à intervenir une nouvelle fois dans la vie du restaurateur pour le soutenir. Il était sa famille, et ça le bouleversait vraiment de le sentir si affecté. La petite blonde se contenta d'afficher un air renfrogné qui en disait long sur ce qu'elle pensait, à savoir : "je fais ce que je peux" sans trop savoir si "ce qu'elle pouvait" comprenait une séance de méditation visant à la faire redescendre. Elle ne savait pas encore si elle en avait vraiment envie, alors plutôt que de tergiverser Romy préférait se diriger vers le second obstacle, se confiant au passage sur le restant de ses doutes. Quitte à être la plus transparente possible. « Qu'est-ce qui se passe ? Qui est-ce que tu t'entêtes à vouloir aider ? » Elle se mordait l'intérieur de la joue, regardant l'obstacle avant de pousser un profond soupir. Et dire que c'était elle qui avait eu l'idée de cette foutue course. "Une femme. Elle est là depuis plus de vingt ans. Elle a été condamnée à perpétuité, mais tu sais comment ça se passe. Je fais pas ce boulot pour rien. Mais elle occulte complètement les propositions de libération conditionnelle que je lui soumet. Alors ... j'ai contacté son fils." Et c'est là que l'histoire se compliquait un peu dans la tête d'une Romy que Lonnie Hartwell avait mise en vrac. Elle haussait les épaules, se souvenant dans un demi sourire de leur dernière soirée. "On s'est vus quelques fois pour en parler. On a prévu de se revoir." Ils s'étaient vus deux fois. Mais Nate n'avait pas besoin de connaître tous les détails pour savoir où Romy voulait en venir. Elle l'espérait. Si la jeune femme ne se privait pas d'interférer dans la vie personnelle du brun, lui ne pouvait pas en dire de même. Romy ne lui en parlait pas, ou alors très peu, alors si elle le faisait aujourd'hui c'était parce qu'elle se sentait vraiment en proie aux doutes. "On a rendez vous vendredi soir." soufflait elle ensuite. "Et peut être que ... peut être que ça se passera bien. Enfin ça se passera bien. J'ai aucun doute la dessus. J'ai juste ... enfin je l'aime bien." et ça, Romy l'expliquait mal. Lonnie n'aurait jamais du s’immiscer dans son esprit de cette façon, tout comme Gail n'aurait jamais du le faire. Elle s'imposait des barrières pour éviter de tout mélanger, mais les Hartwell étaient visiblement bien décidés à ne pas tenir compte de ce cordon rouge et à prendre possession de son esprit comme personne ne l'avait encore jamais fait. Elle se battait pour Gail, pour réveiller la femme et la mère de famille laissée au placard à l'issue du jugement qui l'avait condamnée, et se battrait pour Lonnie qui avait fichu un bazar monstre dans son esprit depuis qu'il avait effleuré le dos de sa main du bout des doigts, depuis qu'il lui avait proposé un rendez vous qu'elle avait accepté tout en sachant pertinemment qu'il n'aurait rien de professionnel. "Mais ça va." qu'elle ajoutait pour finir, s'agenouillant devant le premier obstacle en essuyant les remarques de Barnes après avoir laissé sous entendre que cette course n'avait plus grand chose de drôle maintenant qu'ils y étaient. « Tu sais, il me suffit de voir ta tête à l'instant pour trouver ça marrant. » Ben voyons. Romy levait les yeux au ciel, lui assénant un coup dans le tibia pour la peine. « C'est toi qui a dit qu'on allez le faire y'a quelques minutes non ? C'est pas dur ça, à quatre pattes et tu avances. » Ouais peut être, mais c'était dégueulasse. Le flic n'avait aucun problème à se plier à l'exercice, se retrouvant aisément à filer au travers des barbelets malgré sa taille plus imposante que la sienne. « Allez Romilda, on va voir qui c'est le loser maintenant. » Hééé. Les sourcils froncés, Romy se mit à son tour à plat ventre, maugréant et râlant à chaque mouvement. "Holden, t'es mort." Même si le brun était tout à fait en sécurité avec elle. La blondinette ne faisait pas le poids, elle ne l'avait jamais fait, mais elle possédait en revanche la possibilité de le faire tourner en bourrique comme personne, ce qui n'était pas si mal après tout. Il lui fallut cinq bonnes minutes pour arriver au bout de cet obstacle, de la boue logée sur chaque centimètre carré de sa peau. Seul son visage était plus ou moins épargné et encore. "Bon, j'en ai marre." conclut elle en se relevant sitôt libéré de ce parcours du combattant qu'ils s'imposaient. "Je veux rentrer. Je veux qu'on aille chercher un McDo sur la route et je veux une vraie douche." Envolée la belle motivation, la volonté de se changer les idées en dépassant ses limites. Romy croisait les bras contre sa poitrine, fixant l'horizon devant elle avec un air un brin trop agacé. Il était hors de question qu'elle continue à s'user de la sorte sans râler.       
 

Nate & Romy ⊹ Are you happy, are you satisfied? How long can you stand the heat? Out of the doorway the bullets rip to the sound of the beat

Nate découvrait peu à peu les vraies raisons qui avaient poussé Romy à quitter le confort de son appartement un dimanche matin. Il découvrait après même pas un obstacle, tout les tourments qui tracassaient la jeune femme. Il adorait faire du sport, il adorait se dépasser, mais il ignorait, jusqu'à présent, le pouvoir du sport associé à un peu de boue pour délier les langues. C'était du moins très efficace sur Romy, qui à défaut de montrer une joie de vivre communicative, déballait un à un ses tracas. Le policier l'écoutait et s'il avait cru dans un premier temps qu'il aurait pu se retrouver affecter par l'une de ses mauvaises nouvelles, tout était revenu dans l'ordre, pour lui et Wylda du moins. Pour Romy et son cousin, c'était une autre histoire. Une histoire sur laquelle il n'avait aucune emprise, et qui semblait impossible à résoudre. Chose que Romy lui confirmait. Et il sentait la colère de son amie, il sentait aussi que cette information semblait l'avoir quelque peu retournée au point d'être incapable d'intégrer l'information. Elle ne comprenait pas et Nate ne pouvait guère lui être d'une grande aide, il ne pouvait pas l'aider à y voir plus clair, il ne pouvait pas non plus l'aider à digérer cette nouveauté, il ne pouvait que la pousser à se confier et à se libérer de tout ces questionnements. Et après lui avoir rappeler qu'elle ne pouvait pas aider tout le monde, il lui avait donné le seul conseil qu'il pouvait. « Parfois quand on as besoin de réponse, le meilleur moyen de les obtenir c'est en posant les questions. » La vie pouvait être simple parfois, mais si les conseils semblaient logiques, la réalité était toute autre et Nate n'était pas le premier à éviter de poser des questions par peur d'obtenir une réponse qui pourrait potentiellement être plus éprouvante que le silence autour. C'était ainsi qu'il avait fonctionné avec Wylda, ne posant pas de questions, ne cherchant pas à combler les vides qu'elle avait laissé dans sa vie et vivant encore avec un puzzle aux pièces manquantes que Wylda détenait en otage quelque part sur l'une des côtes Australiennes. Et le voilà qui repensait à Wylda. Romy lui avait fait peur avec cette histoire d'enfant, et depuis son esprit avait du mal à oublier les contours du visage de la sœur aînée des Ashby.

Heureusement pour le policier, Ashby en avait gros sur le cœur aujourd'hui, pas qu'il se réjouissait des malheurs de Romy, mais le fait qu'elle ait besoin de s'épancher sur ses problèmes permettait au brun de faire taire ses souvenirs. L'obstacle devant eux, Romy semblait incapable de se résigner à l'idée de plonger dans la boue et de ramper sous les barbelés. Cette pensée semblait tellement dérangeante pour elle, qu'elle s'était mise à parler. Pas que ce soit rare pour la blonde de parler, mais  Nate sentait qu'elle était réellement dans une position délicate et la voir ainsi, l'inquiétait. Et après la famille, c'était cette fois le boulot qui semblait peser la jeune femme, le boulot mais pas uniquement. Et Nate l'écoutait se confier, comme elle le faisait finalement assez rarement. Et quand il avait comprit que Romy semblait mélanger travail et sentiments, il avait senti venir les problèmes. « Tu sais que mélanger boulot et privée n’est jamais une bonne idée non ? » Elle travaillait dans une prison ça devait sembler logique pourtant non ? Mais si elle s’arrêtait devant la marre de boue l’air dépitée en déballant tout ça, c’était sans doute qu’elle attendait plus qu’un simple rappel aussi logique que ridicule. Son boulot était déjà bien assez compliqué et laisser une distance était primordiale pour survivre à tant de malheurs. Mais Romy semblait avoir franchi la limite et tout cela ne semblait plus rien n’avoir de professionnel. Chose que la jeune femme avait fini par lui confier.  "On s'est vus quelques fois pour en parler. On a prévu de se revoir. On a rendez vous vendredi soir. Et peut être que ... peut être que ça se passera bien. Enfin ça se passera bien. J'ai aucun doute la dessus. J'ai juste ... enfin je l'aime bien." Il écoutait Romy, les sourcils fronçaient, se demandant pourquoi elle se confiait à lui d'un coup. Nate n’était pas le plus doué pour conseiller et trouver les bons mots, et il n’avait pas pour habitude de se mêler de la vie sentimentale de Romy. Il aurait pu aisément venir la secourir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans n'importe quelle situation, mais la vie sentimentale de Romy n'était pas un sujet sur lequel ils s'épanchaient ensemble. Nate pensant, à juste titre, n'être pas le meilleur conseiller matrimonial du monde, vu l'état de sa vie sentimentale. "Mais ça va." Et si la blonde avait cru bon d'ajouter ces trois petits mots, c'était qu'au fond, ça n'allait pas tant que ça. Non elle n'allait clairement pas bien, et si Nate aurait pu le deviner rien qu'à leur présence un dimanche matin dans la boue, voir Romy s'agenouiller devant l'obstacle l'air dépitée et pas uniquement par la gadoue qui se tenait devant elle. Elle allait pas bien, malgré son 'ça va' qui n'avait rien de crédible. Alors Nate s'était laissé aller à aborder le sujet délicat, il s'était risqué à entrer dans la vie privée de Romy, avec plus ou moins de délicatesse. « Tu l’aimes bien du genre plutôt un bon partenaire pour t’aider à faire sortir cette femme de prison ou un bon partenaire tout court ? » Maladroit dans sa façon d'aborder la chose, Nate essayait tant bien que mal de se montrer présent et attentif. Mais il avait encore du mal à démêler toute l'histoire. Il y avait cette femme emprisonnée qui refusait l'aide de la conseillère, et il y avait ce gars qui arrivait dans l'histoire et Nate, semblait aussi perdu par la confidence en elle même que par son côté inattendu. « Et c’est plus la mère ou le fils ou les deux qui t’ont poussé à te lancer à la conquête de ce parcourt ? » En d'autres termes, était-ce pour le sort de la femme ou pour les beaux yeux de cet homme que Romy sembler se prendre la tête ?

Et toutes ces confidences semblaient avoir consumé toute l'énergie de Romy qui n'avait plus l'envie de rire ou de sa salir ou même de se faire violence. Elle en avait déjà marre, renonçant bien trop vite au goût du policier. Il s'inquiétait pour elle, mais il ne pouvait pas la laisser abandonner aussi rapidement, pas avant d'avoir évacué toutes les énergies négatives qu'elle semblait porter en elle. Son cousin, sa vie familiale, son travail, et sa vie sentimentale, Romy semblait en proie aux doutes et Nate, n'allait pas la laisser renoncer à l'idée d'avant. Il concevait le sport comme une belle métaphore de la vie, et il voulait que Romy aille chercher au fond d'elle même avant d'abdiquer et de céder face aux jérémiades de la blonde. Alors pour qu'elle accepte de se jeter visage contre terre, coude dans la boue, à ramper sous des barbelés, il l'avait un peu chercher, se prenant au passage un coup de pied dans le tibia. Mais elle l'avait fait, elle avait atteint l'autre côté, là ou Nate l'attendait sourire aux lèvres, fier de la voir débarquer toute marron. "Bon, j'en ai marre. Je veux rentrer. Je veux qu'on aille chercher un McDo sur la route et je veux une vraie douche." Nate regardait Romilda, et cette fois, il avait comprit que les limites de la jeune femme semblaient avoir été atteintes. Les bras croissaient contre sa poitrine, elle boudait, le regard fixant le vide. Et si avec la grande sœur, il aurait pu jouer sur leurs côtés compétiteurs et provoquer la jeune femme dans un défi perpétuel, avec Romy c'était peine perdue. Ils n'avaient fait que deux obstacles et elle abandonnait déjà, et si ça n'étonnait pas Nate, il s'était donné pour mission de pousser la jeune femme au delà de ses limites, et les limites n'étaient pas encore atteintes. « Allez encore un obstacle. » Il tentait de la convaincre, connaissant le programme qui les attendait à quelques mètres de là. Une piscine d'eau, qui devait ressembler à un nouvel amas de boue après le passage de tout les concurrents, dans laquelle il fallait se jeter avant de remonter à l'aide des cordes de l'autre côté. « Je te promets qu'après ça, je t'offrirai tout les McDo que tu désires. » Avec sourire pour tenter de la convaincre. Il s'approchait d'elle tout en lui tendant la main. « Allez  tu vas jusqu'au prochain obstacle et ensuite je te ramène jusqu'à la voiture sur mon dos. C'est un bon compromis ça non ? » Il n'était pas encore prêt à renoncer à l'idée de se dépenser encore un peu et il était prêt pour ça, à porter la jeune femme sans soucis, ce serait sa dernière épreuve à lui.

Spoiler:

Elle s’était livrée assez vite quant à son ressenti sur toute cette histoire, et bien qu’elle ne sache pas bien si sa langue s’était déliée pour s’épargner cette course qui ne lui correspondait pas le moins du monde (autant être honnête) ou si c’est parce que tout lui pesait grandement sur le cœur, Romy n’y allait pas par quatre chemins. Caleb, les Hartwell … absolument tout y passait, et si elle-même ne savait pas où elle mettait les pieds, elle ne pouvait pas blâmer Nate de ne pas pouvoir lui apporter de solution miracle sur un plateau. « Parfois quand on as besoin de réponse, le meilleur moyen de les obtenir c'est en posant les questions. » En temps normal, elle lui aurait sûrement donné une tape sur l’épaule en balançant quelque chose comme « quel philosophe » mais non. Romy était bien trop perdue et à fleur de peau pour quoique ce soit d’autre. Ses nerfs avaient bien trop enduré ces dernières semaines, et la coupe commençait à se remplir dangereusement. Heureusement pour elle, l’obstacle de boue lui permettrait de pouvoir se défouler, et bien que la jeune femme n’ait pas la moindre envie d’y plonger la tête la première elle le faisait quand même. Avec plus ou moins d’adresse. Il y avait fort à parier qu’une crampe pointerait le bout de son nez durant les prochaines minutes à venir, alors sans trop y mettre les formes, elle poursuivait sur sa lancée dans les histoires qui la travaillaient. « Tu sais que mélanger boulot et privée n’est jamais une bonne idée non ? » Oui. Elle savait. Les lèvres pincées, elle avait remonté le regard vers Nate, détestant le fait qu’il ait raison, mais préférait reporter sa contrariété sur la marre de boue qui se profilait devant elle. Dire qu’elle les trouvait chouettes, ces baskets. « Tu l’aimes bien du genre plutôt un bon partenaire pour t’aider à faire sortir cette femme de prison ou un bon partenaire tout court ? » Elle croisait les bras contre sa poitrine, ouvrant la bouche pour répondre avant de se raviser. Le flic n’était pas la personne la plus délicate qui soit, plus ours que papillon, mais il avait néanmoins le mérite de ne pas survoler ses problèmes, et elle l’avait toujours beaucoup apprécié pour ça. « Les deux. » avait-elle alors répondu, sans détour, puisque cela ne servait à rien de tourner autour du pot. Ce second rendez-vous avec Lonnie ne serait pas professionnel et elle l’avait su du moment même où sa main avait frôlé la sienne et que le sujet de leur conversation avait dévié, bien trop dévié. « Et c’est plus la mère ou le fils ou les deux qui t’ont poussé à te lancer à la conquête de ce parcourt ? » Sa réponse bouclait, mais comme s’il s’agissait de l’évidence même, Romy répliquait à nouveau « Les deux » avant de toutefois fournir une explication. « Elle … on se voit depuis des mois. J’ai bien du mal à comprendre son fonctionnement, et elle me peine. Beaucoup. » et bien que Romy n’ait pas une carrière immensément longue derrière elle, elle avait suffisamment de recul et de pression familiale sur les épaules pour ne pas perdre les pédales au boulot. Si ce dossier l’avait tiré de ces principes, c’est qu’il l’avait vraiment chamboulée, et elle espérait que Nate la comprenne.

Usée, épuisée, et vraisemblablement irritée (littéralement) par toute cette boue, Romy avait capitulé après le second obstacle. Poings sur les hanches, elle n’avait même pas essayé de diminuer son attitude de gamine pourrie gâtée pour signifier à Nate qu’ils rentraient. Médaille autour du cou ou pas. « Allez encore un obstacle. » NAON. Elle fronçait les sourcils, peu encline à bouger l’orteil en direction de la suite. Hors de question de pratiquer le décès de façon prématurée. « Je te promets qu'après ça, je t'offrirai tout les McDo que tu désires. » Oh qu’il était chou avec ce sourire, mais non. Romy secouait du menton. Quoique l’idée d’avoir des happy meal gratis n’était pas si déplaisante. « Allez tu vas jusqu'au prochain obstacle et ensuite je te ramène jusqu'à la voiture sur mon dos. C'est un bon compromis ça non ? » Haussant le sourcil, Romy concédait à faire un pas, jaugeant le flic de haut en bas. Il avait dit aller jusqu’au prochain obstacle …. « Ouais, si tu veux. Je vais jusque là, et ensuite plus jamais tu ne m’autorises à avoir des idées de ce genre Nate, plus ja-mais. » En temps normal elle aurait fait le serment du petit doigt (oui, comme les enfants) mais dans la mesure ou blondinette n’avait pas la moindre envie de se confronter à l’obstacle et qu’elle jouerait sur les mots une fois sur place, elle évitait de blablater promesses de type croix de bois croix de fer. « Allons-y, haut les cœurs. » Pas vraiment, mais râler n’empêchait pas Romy de s’activer et de marcher en direction du troisième (et dernier, pour eux) obstacle du jour.

- sujet terminé –