| The heart brings you back (ft. John) |
| | (#)Ven 4 Oct 2019 - 14:44 | |
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The heart brings you back Quinn Callahan & John Williams Dimanche 8 Septembre 2019.Mon saladier de pop-corn devant moi, je suis en plein épisode de la nouvelle série phare lancée par Netflix au moment où mon téléphone sonne. Je pousse un profond soupir et tend la main pour atteindre le Samsung posé sur la table basse. Numéro inconnu, de Brisbane visiblement, mais pas enregistré dans mon répertoire. Je fronce les sourcils en réalisant qu’il est plus de vingt-et-une heures. Qui peut bien m’appeler maintenant ? J’hésite à décrocher. Je me retrouve enfin dans mon canapé après un week-end passé presque intégralement au CMS, je suis lessivée, et surtout vraiment enthousiaste à l’idée d’avoir un moment à moi avant de devoir retourner au labo demain, et voilà qu’on me dérange. Pour autant, je me dis qu’il faut que je prenne cet appel tardif. Comme un mauvais pressentiment. A peine deux minutes plus tard, je suis en route pour l’hôpital. Le cœur battant de peur, contrairement à celui de John qui a bien failli s’arrêter pour de bon. Alors que je suis en ligne droite, je réalise soudain que je roule vite. Bien trop vite. Je ralentis aussitôt, consciente que ce n’est pas raisonnable. Mais l’inquiétude me ronge. Le médecin a été clair : John ne peut pas rentrer seul. Son malaise a été bien trop important pour qu’il prenne le volant – ou le guidon dans son cas. Il ne perd rien pour attendre ! Je n’arrive toujours pas à croire qu’il ait pu oublier son traitement. Ce n’est pas comme si on venait de lui diagnostiquer sa maladie : il vit avec depuis ses vingt ans ! Je peste seule dans la voiture, à mi-chemin entre l’envie de serrer John dans mes bras pour ne plus jamais le lâcher et l’envie de l’étrangler de mes propres mains pour sa connerie. Je me gare sur le parking bondé de l’immense établissement médical, non loin des urgences. Je sais exactement où elles se trouvent puisqu’il y a presque un mois maintenant, une ambulance m’a déposée ici après mon accident. Lorsque je suis à la réception, j’annonce. « Bonsoir, je viens pour John Williams. » J’essaie tant bien que mal de faire abstraction des gens blessés qui attendent leur tour, plus ou moins en silence. Evidemment, je compatis, mais il n’en reste pas moins que je ne peux malheureusement rien pour eux. « Le Docteur Petersen m’a appelée tout à l’heure pour que je vienne le chercher. » « Oui, il est dans la salle d’auscultation numéro 2. Par ici. » Sans se départir de son sourire, elle s’apprête à faire le tour pour me guider. « Oh, ne vous dérangez pas, je peux y aller seule, je sais où elle se trouve. » Je lui montre mon arcade en voie de guérison. « J’y étais il y a peu. » J’avoue, presque contrite. Elle hoche la tête et retourne à son poste. Quand je vois tout le travail qui lui incombe, je me dis que si j’ai pu lui permettre de gagner ne serait-ce qu’une minute, ce serait toujours ça de pris. Je frappe doucement et une voix grave m’invite à entrer. « Bonsoir, je suis Quinn Callahan. » J’annonce en passant le seuil et en refermant derrière moi. « Bonsoir, Mme Callahan. » Je m’approche de John et le serre contre moi quelques secondes, soulagée de le voir, avant de reprendre contenance. Nous ne sommes pas seuls, et j’imagine que son médecin a beaucoup d’autres patients à voir. « Est-ce qu’il reste des détails à régler avant de quitter l’hôpital ? » Je lui demande finalement, ne sachant pas si je suis là simplement pour reconduire John chez lui ou pour recevoir un topo de la situation. Parce que si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais plein de questions à lui poser. Mais je n’ai pas envie de lui faire perdre un temps précieux, et je sais que je suis capable de me montrer assez persuasive avec mon ami de toujours pour qu’il me raconte les moindres détails de cette fâcheuse histoire… @John Williams
Dernière édition par Quinn Callahan le Mer 9 Oct 2019 - 12:52, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 7 Oct 2019 - 14:01 | |
| Les sirènes de l'ambulance retentissent au loin. Toi, t'es parti. T'es déjà loin, très loin, dans un autre monde. Les yeux clos, allongé sur ce brancard, quelqu'un se tient à côté de toi. Tu ne sais pas de qui il s'agit. Harvey ? Terrence ? Lexie ? Tu n'en sais rien, la personne ne parle pas. Elle se contente de t'accompagner avec les ambulanciers qui eux sont très bruyants. Tout autour de toi, il y a beaucoup de lumière. Tu ne vois pas où tu es mais tu entends quelques oiseaux se mettre à gazouiller. La lumière s'estompe. Tout autour de toi, il y a des arbres. Ils sont assez imposants, on pourrait très bien se poser en-dessous, un bouquin à la main appréciant le moment. Ici, tout est calme et paisible. C'est agréable, t'aimerais rester ici pour le restant de tes jours. Tu aimerais lâcher prise, faire cesser ton cœur de battre. Tu ne peux pas, tu n'as pas le droit de faire ça. Tu ne peux pas jouer à l'égoiste. Des gens comptent sur toi. Ils ne sont pas nombreux certes mais tu sais qu'ils tiennent beaucoup à toi. Shay, Quinn, Elwyn. Tu ne peux pas les laisser et pourtant, ça serait tellement simple de tout lâcher, de tout arrêter. Un seul battement de cœur qui manque et tout est fini. Depuis que tu as agressé Léo, Charlie et Primrose, tu ne penses qu'à en finir, qu'à mourir. Tu pensais que tout irait mieux avec Maddie, qu'elle te sauverait. Non, elle n'en a pas été capable. Elle t'as laissé, elle t'as abandonné. Comme tout les autres avant elle, même ta mère t'as laissé en décidant de mettre fin à ses jours elle aussi. Ta mère a été égoiste en prenant cette décision qui te torture l'esprit. Tu sens que ça bouge dehors. On transporte ton corps tu ne sais où. « AU BLOC OPERATOIRE ! » Crie une voix masculine sur un ton qui sonne comme un ordre. Tu ne sais pas ce qu'ils sont en train de te faire, t'entends simplement les BIP incessants des machines se trouvant autour de toi. De toutes tes forces, tu as essayé de faire taire ton cœur. Tu as voulu mourir, tu l'as tellement voulu. Cette maladie de cœur, en revanche, tu ne l'as jamais souhaité. C'est simplement un cadeau empoisonné de la part de ton cher et tendre père. Tu n'en veux pas, il peut le reprendre son cadeau. Pour une fois qu'il t'en fais un d'ailleurs, il a fallu que ça soit une maladie. Elle te tue à petit feu. Peut-être n'aurais-tu pas dû oublier tes médicaments lors du road trip. C'est trop tard pour regretter et espérer refaire les choses autrefois. La vie n'accorde pas de seconde chance. C'est bien dommage, il y a tellement de choses que tu voudrais changer, tellement de point que tu voudrais améliorer. Pour commencer, t'aurais dû sauver ta mère. Te battre pour elle, quitte à finir en prison pour avoir tué ton paternel. Au moins l'humanité serait débarrassé de cet être ignoble et détestable. Les médecins viennent de te ramener dans une des chambres libres. Des fils sont branchés à ton bras et vers ton cœur afin de voir si ce dernier bat normalement. Aussi normalement que possible. Autour de toi, tout est paisible. Il n'y a que le bruit des machines et celui d'un stylo sur un morceau de papier qui se fait entendre. Soudainement, une voix féminine se fait entendre et là, ton cœur rate un battement avant de reprendre son cours tranquillement. Cette voix, tu la connais très bien. Ça ne peut pas être elle, c'est impossible. Elle se présente au médecin présent dans ta chambre. Si, c'est elle. C'est Quinn, ta meilleure amie d'enfance. Celle à qui tu es lié depuis vos neuf ans, celle qui te connait par cœur et certainement l'une des seules personnes dans cette ville a avoir la possibilité de te juger. Péniblement, tu ouvre les yeux. La lumière des néons au plafond te font terriblement mal aux yeux. C'est horrible, tu gardes néanmoins les yeux ouverts. Tu ne dis rien, tu te contente de ls écouter parler. « On peut le laisser sortir. Commence par dire le médecin. Mais, il ne doit pas passer les quatre ou cinq jours tout seul, il est encore très affaibli dû l'opération et doit prendre ses médicaments précautionneusement. »Poursuit le médecin avant de sortir de la chambre afin de préparer ton énorme sac contenant tes cachets. Tu tourne la tête en direction de ton amie et lui tend lentement la main. « Quinn .. » Dis-tu en sentant ton souffle court, comme si tu venais de courir le marathon de Paris. « T'es là .. » Une larme coule le long de ta joue. T'es touché d'être toujours si proche de la jeune femme après toutes ses années. Quinn c'est ta meilleure amie, ta plus ancienne amie également. Tu la considère comme ta sœur, ta confidente. Quinn elle compte énormément pour toi. Tu refuse de la décevoir, pourtant si elle savait tout ce que tu as fait tout au long de ses derniers mois, ses dernières semaines, elle te détesterais certainement. « Je suis désolé .. De t'avoir fait peur .. »
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| | | | (#)Mer 9 Oct 2019 - 10:21 | |
| Je serre les poings, nerveuse, alors que je me trouve face à face avec le médecin. Sa présence m’empêche de retourner auprès de John et en cet instant bien précis, c’est la seule et unique chose que je désire. Mon esprit me rappelle en boucle que j’ai failli le perdre. A jamais. Je ne peux concevoir un monde sans mon meilleur ami, sans celui qui m’accompagne et me soutient depuis tant d’années. Les larmes me montent aux yeux subitement. Je me fais violence pour les retenir et me concentrer sur les mots du Dr. Petersen. « On peut le laisser sortir. Mais, il ne doit pas passer les quatre ou cinq jours tout seul, il est encore très affaibli dû à l'opération et doit prendre ses médicaments précautionneusement. » Je hoche la tête pour lui signifier que j’ai compris mais intérieurement, je tente surtout de me rassurer comme je peux. S’il laisse John rentrer chez lui ce soir, c’est qu’il est tiré d’affaire, non ? Je n’ose pas poser la question à voix haute et me contente de répondre. « Bien sûr, je resterai avec lui tout le temps qu’il faudra. » Le Dr. Petersen esquisse un sourire à mon attention. « Parfait. Je vous laisse tous les deux un instant, le temps de préparer les médicaments. Une infirmière va également venir déposer un fauteuil roulant, ce sera plus simple pour faire le chemin jusqu’à l’endroit où vous êtes garée. Les vêtements de M. Williams sont là, dans la penderie. Avez-vous besoin d’aide ? » « Non, ça ira, merci. On va se débrouiller. » J’acquiesce avant de laisser sortir de la pièce. A peine une seconde plus tard, me revoilà au chevet de John. Il me regarde de ses yeux fatigués et lorsqu’il me tend la main, je ne tarde pas à la saisir pour la serrer dans la mienne. Maintenant que nous sommes seuls, je ne peux retenir mes larmes plus longtemps, et je les sens bientôt rouler le long de mes joues. C’est avec une grande difficulté que je réponds à John, m’asseyant doucement sur le bord du lit. « Bien sûr que je suis là. Tu sais que je le serai toujours. » Comme quand on était gamins, et que je représentais sa seule famille. Et même si aujourd’hui – heureusement pour lui, John est beaucoup plus entouré, je suis soulagée de constater qu’il me voit toujours comme celle vers qui se tourner en cas de besoin. Car pour ma part, rien n’a changé malgré notre longue séparation de dix ans : quoi qu’il advienne, je veux être là pour l’aider, pour le soutenir. Jusqu’au bout. Malgré un réveil compliqué et la brume qui doit encore le tenir prisonnier, il semble repérer ma détresse puisque ses seconds mots à mon attention sont des excuses. Il s’en veut de m’avoir fait peur. Si seulement il savait à quel point. « Je sais, mais ne t’inquiète pas pour ça. » Sous-entendu qu’on en parlerait plus tard. Car pour l’heure, il était nécessaire de laisser passer le choc. Pour l’un comme pour l’autre. J’esquisse un sourire qui se veut réconfortant. Je n’ai pas d’autre choix que de bloquer toutes ces sombres pensées qui m’assaillent et me donnent envie d’éclater en sanglots dans les bras de John. Bientôt, l’infirmière va arriver et il est très probable qu’elle soit suivie du médecin. Le temps n’est pas aux lamentations, même si j’ai envie de hurler au monde toute la peur que j’ai ressentie depuis le coup de fil du Dr. Petersen. « Est-ce que tu te sens de te lever, ou au moins de t’asseoir ? » Je lui demande finalement. Je me relève, esquisse quelques pas en direction du meuble encastré et récupère ses vêtements. « Montre-moi à quel point tu es sexy en chemise de nuit d’hôpital, avant qu’on ne te rhabille. » J’ajoute, espiègle, en posant ses fringues sur le lit. Comme d’habitude, je me sers de l’humour pour dissimuler mes émotions. Si ça marche avec quasiment tout le monde, je suis consciente que John saura lire entre les lignes : c’est là tout le problème quand quelqu’un vous connaît aussi bien. Mais je sais aussi que, comme moi, il voudra attendre l’intimité de la maison – ou au moins celle du trajet en voiture – pour laisser véritablement parler nos cœurs. @John Williams |
| | | | (#)Jeu 24 Oct 2019 - 5:42 | |
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Quinn est là. Cette fille que tu côtoie depuis que tu as neuf ans et que tu considère comme ta meilleure amie. Elle est là. Elle est venue te voir après que t'es fait ce malaise au bord de la route, à des centaines de kilomètres de Brisbane. Où est Harvey ? Et Terrence ? Et Lexie ? Où sont-ils ? T'es ici, tout seul. Tu te retrouves à nouveau dans cet hôpital que tu déteste tant. Murs blancs, les néons du plafond te font mal aux yeux. Il n'y a que Quinn dans la pièce, le médecin vient de sortir pour vous laissez seuls. Tu connais la jeune femme, elle va te réprimander surtout lorsqu'elle va découvrir que tu as oublié de prendre tes médicaments avec toi. Tu tournes la tête sur le côté, en direction du chevet, une dizaine de boites de médicaments au nom imprononçable est entreposée. Ils t'ont doublés ton traitement. Tu fixe à nouveau le plafond en poussant un soupir. Tu déteste ton père, tu le déteste tellement. T'as eu envie de crever, de mettre fin à tout ça. C'est pas une vie de vivre avec une déficience cardiaque. Des dizaines de cachets avalés quotidiennement, une interdiction de faire le moindre petit effort. Tu sais très bien qu'avec ce malaise, les médecins vont te forcer à te mettre en arrêt. Pitié non, pas ça ! Pas en arrêt ! De toute ta vie, tu n'as jamais été en arrêt. Tu te connais et rester les bras croisés, sans rien faire chez toi ce n'est pas ton truc. Ton visage se pose sur sur ta meilleure amie d'enfance. Faible sourire sur ton visage, t'éprouve un léger sentiment de bonheur de la voir à tes côtés. Si tu venais à mourir, il y aurait au moins une personne triste de ton décès. « Bien sûr que je suis là. Tu sais que je le serai toujours. » Elle vient s'assoir sur le bord du lit, tu prends sa main dans la tienne ne te détachant pas ton regard du sien. Elle ne peut pas savoir à quel point cela te touche de la voir à tes côtés. T'aimerais la prendre contre toi, la serrer fort et lui dire merci mais tu reste bien trop faible encore pour faire ce genre de choses. Tu te contentes de lui sourire tout en serrant sa main. "Merci .." Dis-tu tout simplement. Quinn, tu la connais depuis que vous êtes haut comme trois pommes. À l'époque, elle était à peu de choses près ta seule famille. Tu passais énormément de temps chez elle et quand ce n'était pas le cas tu trainais en compagnie de Callum, ton meilleur pote d'enfance. Rares sont les amis que l'on conserve à ses côtés depuis que l'on est gosses, tu n'as jamais été très entouré et tu es ravis de constater que ton amitié avec la blonde a traversé les années et perdurera dans le temps. Vous avez beau avoir été séparés durant dix années, Quinn et toi êtes toujours aussi proche qu'autrefois. Peut-être même plus. Tu t'en veux tellement d'avoir été égoiste le temps d'un instant, d'avoir oublié de prendre ses fichus boites de médicaments qui t'auraient sûrement empêchés de te retrouver ici, dans cette situation. Quinn ne souhaite pas parler de ta présence à l'hôpital, tu sais qu'elle va te faire la morale tôt ou tard. Plut tôt que tard d'ailleurs. Elle te fait un de ces sourires qui se veut réconfortant envers toi, mais au fond d'elle, la jeune femme a envie de pleurer. Elle est comme toi Quinn, elle s'est très bien cachée ses émotions. « Est-ce que tu te sens de te lever, ou au moins de t’asseoir ? » Pour lui montrer que rien, ni personne ne peut affaiblir John Williams, tu tente de t'assoir. Ton coeur te fait encore mal, tu ne peux te plaindre qu'envers toi-même de toute façon. C'est de ta faute si tu te trouve ici, en train de souffrir le martyre. Allongé tout va bien, c'est lorsque t'essaie de t'assoir ou de te lever que cela devient difficile. "Tu m'connais, rien ne peut m'abattre !" Dis-tu à la jeune en bombant fièrement le torse. Même dans les pires situations, tu as toujours ce besoin de dire ou faire des conneries. "Mais donnes-moi la main quand même .." Ajoutes-tu en n'ayant pas peur de te montrer faible face à elle. C'est Quinn, elle t'as vu et connu dans tes pires états. Quinn te tend tes affaires, qu'elle dépose sur le lit. « Montre-moi à quel point tu es sexy en chemise de nuit d’hôpital, avant qu’on ne te rhabille. » Ah les tenues de l'hôpital ... Tu pense sincèrement qu'ils pourraient renouveler leur garde-robe parce que bon, la chemise de nuit où l'on te voit la moitié des fesses sous prétexte qu'elle est ouverte derrière non merci. C'est aussi pour cela que tu déteste venir entre ces murs blancs. "Moque toi vas-y !" Réponds-tu en tirant la langue à ton amie, puis tu viens éclater de rire. Tout comme toi, Quinn se sert de l'humour pour cacher son malaise et sa tristesse de te voir ici. Tu lui souris et enfiles d'abord ton caleçon puis ton jean. Tu viens te mettre torse nu devant elle. "Tu baves pas trop sur mon corps d’Apollon hein ?!" Sourire en coin, t'enfile ton tee-shirt mais t'avoue galérer un peu avec ces fils branchés à toi. Tu lance un regard de chien battu à ton ami avant de soupirer d'agacement. Tu ne veux pas tirer le vêtement, ça serait dommage de tirer les fils en même temps. "Tu veux bien m'aider .. ?" lui demandes-tu en la suppliant par le regard. Il est rare lorsque tu demande de l'aide ou montre tes faiblesses mais face à elle, tu n'as pas peur de le faire.
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 13:16 | |
| Je garde toute mon attention portée sur John alors qu’il tente de se mettre en position assise sur son lit, essayant de repérer le moindre signe avant-coureur d’un malaise, ou d’une douleur trop insupportable. Car dans un cas comme dans l’autre, il me faudrait réagir, vite et bien. Je tente de me rassurer en me disant que si son médecin avait le moindre doute concernant son état de santé, il ne l’autoriserait pas à rentrer chez lui maintenant. Il l’aurait gardé en observation au moins cette nuit. « Tu m'connais, rien ne peut m'abattre ! » Je lui réponds par un petit sourire amusé pour l’encourager, mais le cœur n’y est pas vraiment. En réalité, je brûle de lui hurler que pourtant, il a failli être abattu aujourd’hui même. Par une maladie qu’il connaît, avec laquelle il vit depuis de longues années, et qui n’aurait pas dû avoir cette occasion de l’envoyer six pieds sous terre. Je décide de me mordre la lèvre pour ne pas craquer face à l’émotion. Car encore une fois, ce n’est ni le lieu ni le moment. Fort heureusement pour moi, j’ai toujours su garder un certain sang-froid, même dans les pires situations. Et ce jour ne fera pas exception à cette règle des plus précieuses. « Mais donne-moi la main quand même… » Au moins, il arrive à mettre sa fierté de côté pour ne pas aggraver les choses. Je m’approche un peu plus et lui apporte le soutien nécessaire jusqu’à ce qu’il soit assis sur le rebord du lit. Je récupère et lui ramène ses affaires, tentant un petit trait d’humour, pour repousser et dissimuler au mieux les émotions qui menacent de me submerger. « Moque-toi vas-y ! » Il me tire la langue et éclate de rire. Et contre toute attente, j’en fais de même. L’ambiance s’allège peu à peu. Je l’observe mettre ses vêtements, mais comme chez John, les blagues ne s’arrêtent jamais, il me demande bientôt d’un air espiègle. « Tu baves pas trop sur mon corps d’Apollon hein ?! » Là-dessus, il se poste torse nu devant moi. C’est d’un ton tout aussi taquin que je lui réponds. « T’es irrésistible, et je suis à deux doigts de t’arracher tes fringues. Mais tu t’es donné tellement de mal à les enfiler que ça me ferait franchement mal au cœur. » Puis j’ajoute, un tantinet plus sérieuse. « Allez Casanova, cache-moi vite ces abdos que je ne saurais voir. » J’ai terriblement hâte de le sortir de l’hôpital. Et de sortir de l’hôpital tout court, en fait. Au moment de passer au t-shirt, il galère pour de bon et me demande à nouveau mon aide. Je la lui apporte aussitôt et l’abandonne trente secondes pour récupérer le fauteuil roulant déposé à l’entrée de la chambre par l’infirmière. « Grimpe là-dessus. » Je lui ordonne gentiment. Bientôt, on se retrouve dans le long couloir rempli de personnel en blouse blanche réglementaire, de patients qui se dégourdissent les jambes, et aussi de simples visiteurs. Tout au bout, on s’arrête devant le bureau où une infirmière nous tend des papiers. « M. Williams, je vous laisse signer la décharge. Mme Callahan, il faut également votre signature ici. » John et moi faisons le nécessaire comme demandé avant de prendre l’ascenseur qui nous mène au rez-de-chaussée. Lorsque je sens l’air frais de l’extérieur me fouetter le visage, je prends une grande inspiration. J’ai toujours trouvé l’atmosphère des établissements hospitaliers à la limite du respirable. « Prêt à rentrer la maison ? » Je demande à John en lui ouvrant la portière passager. Je ramène très rapidement le fauteuil dans le hall et retrouve mon meilleur ami dans la voiture. Tout en bouclant ma ceinture, je m’assure qu’il ne manque de rien. « Est-ce que ça va ? Si tu as froid, je peux allumer le chauffage. » Il nous faudra à peine quelques minutes pour rejoindre sa maison, située dans ce même quartier. Mais je tiens à ne prendre aucun risque. @John Williams |
| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 0:25 | |
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Tu ne te souviens pas de grand chose avant de faire ton malaise. T'étais là, devant ce môtel à des centaines de kilomètres de Brisbane. T'étais en train de chouchouter ta bécane quand, soudain, ton coeur s'est mis à se serrer dans ta poitrine. Tout est devenu flou très vite, ça tournait autour de toi. Tu as articulé brièvement le prénom de ton collègue Harvey et puis plus rien. C'est le trou noir. Tu ne sais pas comment t'es arrivé ici. Par le biais d'une ambulance certainement. Ni Harvey, ni Terrence, ni Lexie ne semble être présent. Tu t'es réveillé dans cette chambre aux murs blancs et froids. Tu pensais être seul et lorsque tu as tourné la tête sur le côté, elle était là. Quinn, ta meilleure amie depuis que vous êtes gosses. Sourire faible sur tes lèvres, une larme s'est mise à couler le long de ta joue. Vous avez traversés de nombreuses péripéties tous les deux. L'enlèvement et la séquestration de ton amie, son départ et absence de ta vie durant dix années. Tu es heureux de l'avoir là et dans ta vie, de pouvoir toujours compter sur elle. Tout comme elle pourra toujours compter sur toi. Jour et nuit, dans la maladie ou dans la joie. Vous restez un moment à vous regarder les yeux dans les yeux. Rien. Pas un son, pas une parole. Tu sais qu'elle va te passer un savon lorsqu'elle va découvrir la raison de ta présence ici, et de la sienne aussi accessoirement. « Tu m'connais, rien ne peut m'abattre ! » Oh ça oui, tu ne le sais que trop bien. Rien ne peut l'abattre, comme rien ne peut l'arrêter. C'est ça que tu aime chez elle, sa combativité. Elle a toujours ce sourire franc et sincère sur les lèvres. Tu sais que t'as failli crever aujourd'hui, que t'aurais pu y rester. À croire que ce n'était pas ton heure encore. C'est dommage ... "Tu sais bien que jamais jt'abandonnerais Quinn .., dis-tu en haussant les épaules, Je compte bien t'embêter encore très longtemps." Oh que oui ! Elle n'en a pas fini avec toi. Quinn te connait, elle sait que t'es malade du coeur bien que cette maladie te fiche la paix pour le moment. Ça ne durera pas, tu le sais. D'ailleurs, au vu du nombre de boites de comprimés sur ta table de chevet, t'en déduis que ton traitement à été renforcé. "C'est pour moi tout ça .. ?" Demande-tu en désignant les boites. Tout ça à prendre en une journée, ça t'épuise d'avance. Si jamais t'en oublie un seul, Quinn te le fera payer très cher. Tu tente de te lever. Le moindre effort te fait horriblement mal encore et tu tends la main à ton amie afin qu'elle t'aide à te mettre sur tes deux jambes et, surtout, que tu ne viennes pas te casser la gueule. Tu te moque de te montrer faible face à ta meilleure amie. S'il y a bien une personne avec qui tu as le droit de montrer tes faiblesses c'est bien elle. Quinn t'amène tes vêtements soigneusement pliés sur le lit. Tu vas enfin pouvoir troquer cette affreuse chemise d'hôpital contre des fringues te correspondant plus. T'as beau être faible encore, tu ne peux t'empêcher de faire des blagues. C'est tout toi, toujours à répondre par l'humour même si ce n'est pas le moment. T'éclate de rire, Quinn t'accompagne. Ça fait du bien de rire le temps de quelques minutes. « T’es irrésistible, et je suis à deux doigts de t’arracher tes fringues. Mais tu t’es donné tellement de mal à les enfiler que ça me ferait franchement mal au cœur. » Elle répond toujours parfaitement à tes remarques. Depuis toujours, vous êtes sur la même longueur d'onde. C'est ça la vraie amitié. Des moments de peine, des moments de joie, de rigolade. Une vraie amitié, forte et solide. "Je savais bien que tu avais un crush pour moi. Je le savais. « Allez Casanova, cache-moi vite ces abdos que je ne saurais voir. » Tu lui obéis mais tu viens réclamer son aide, les fils t'empêchent de passer ton tee-shirt. Ou sinon, t'arrache tout et mieux vaut éviter de le faire. Une grimace sur le visage, tu refuse de grimper dans le fauteuil roulant. T'es ni handicapé, ni vieux. Connaissant Quinn, elle ne te laissera pas t'en aller si rapidement comme cela. Tu capitule en levant les bras aussi haut que tu le peux et t'assois dans le fauteuil. "T'as pas intérêt à parler de cette escapade en fauteuil roulant à qui que ce soit !" La menace-tu gentiment. Vous quittez enfin cette chambre. À l'accueil, on te fait signer une décharge de sortie ainsi qu'à Quinn. "Je vous dis pas à bientôt .." T'exclames-tu en les saluant de la main. Tu n'es mécontent de quitter cet endroit te filant la chair de poule. "J'en déduis que tu vas passer la nuit à la maison ?" Interroge-tu ta meilleure amie. Installé côté passager, tu viens poser ta tête sur la vitre froide en attendant le retour de Quinn. « Est-ce que ça va ? Si tu as froid, je peux allumer le chauffage. » Elle a subitement l'instinct maternelle qui se réveille. Tu la laisse démarrer et pose ta main sur la sienne. "T'as l'air d'oublier que j'ai jamais froid. Ça va t'inquiète pas !" Tu t'autorise à choisir la station de radio et donc, à choisir la musique. C'est dans un grand silence que vous traversez la ville, éclairée par les lampadaires sur le bord des routes. Peu de temps suffit à ce que vous atteignez ta nouvelle demeure. Une maison fraichement retapé et aménagé par tes soins. Tu sors du véhicule et te traine lentement jusqu'à l'entrée de chez toi. "C'est la première fois que tu découvre ma maison. Fais pas gaffe au bordel hein .." Dis-tu comme si cela devrait l'effrayer. Elle te connait, t'es loin d'être le garçon le plus maniaque du monde.
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| | | | (#)Lun 11 Nov 2019 - 12:30 | |
| Au moment où je dépose ses vêtements sur le bout du lit, John lance un regard aux nombreuses boîtes de médicaments et me demande si elles sont toutes pour lui. Je me contente de hocher la tête en silence pour ne pas entamer un sujet des plus périlleux. Parce que s’il n’avait pas « oublié » une ordonnance qu’il connaît par cœur et qu’il suit depuis ses vingt ans, il n’en serait pas là ce soir. Il doit déjà s’estimer heureux d’être encore en vie et de ne récolter qu’une double dose de cachets. Je compte bien le lui rappeler quand on sera enfin tranquilles à la maison. Même si je ressens surtout l’envie d’éclater en sanglots pour avoir failli le perdre, il est hors de question que je me laisse envahir par l’émotion. Mon rôle, c’est de garder la tête froide. Assez pour filer un savon mémorable à mon meilleur ami afin qu’une telle chose ne se reproduise jamais. Car la seconde fois ne pardonnera pas. Les minutes qui suivent sont consacrées aux efforts considérables de John pour se débarrasser de sa chemise de nuit d’hôpital et enfiler ses fringues. Je le laisse faire, tout en apportant mon aide lorsque cela est nécessaire. Bientôt, je le force à s’asseoir sur le fauteuil roulant qui lui permettra de rejoindre la voiture sans effort. « T'as pas intérêt à parler de cette escapade en fauteuil roulant à qui que ce soit ! » J’éclate de rire en le guidant vers la sortie de la chambre. « On verra. » Je lui réponds, l’air faussement mystérieux de celle qui risque de ressortir le dossier au pire moment. En imaginant le chantage que je pourrais faire avec ça, je suis presque déçue que la situation ne se soit pas prêtée à une petite séance photo. Rien de tel que de belles preuves mettant la contrepartie en péril pour tourner n’importe quelle discussion houleuse à mon avantage, non ? Tu regardes trop de séries télé. Et là-dessus, je pousse John jusqu’au comptoir d’accueil. J’ouvre la portière de mon Hilux bleu affublé du logo du CMS et le laisse s’installer côté passager. « J'en déduis que tu vas passer la nuit à la maison ? » « T’es pas prêt de te débarrasser de moi, je te le garantis. » Je lui réponds avant de ramener le fauteuil à l’entrée. A mon retour, je m’assois derrière le volant et allume le moteur. La soirée est fraîche bien que les températures soient en hausse à l’arrivée du printemps. Je propose donc à John d’allumer le chauffage le temps d’arriver. « T'as l'air d'oublier que j'ai jamais froid. Ça va t'inquiète pas ! » Je hoche la tête, passe une vitesse et quitte lentement le parking. Il a raison, mais compte tenu de ce qu’il vient de vivre, je tenais malgré tout à m’en assurer. Sentant le silence se faire un petit nid douillet entre nous durant le court trajet, John prend les devants et allume la radio pour choisir sa station. Je ne peux m’empêcher de me demander si c’est parce qu’il a conscience que maintenant qu’on est tous les deux, l’engueulade approche. La musique est-elle son moyen de me faire comprendre qu’il préfère attendre encore un peu ? Je décide de lui accorder ce répit et me contente de concentrer mon attention sur la route. Il n’a pas besoin de me guider. Je ne suis jamais entrée chez lui mais lors de l’achat de sa maison, il m’avait emmenée devant, pour me montrer l’extérieur. Par la suite, le temps de la retaper, j’étais interdite de venir. Il souhaitait me faire la surprise de la voir uniquement quand elle serait presque prête. Mais comme j’ai eu un empêchement le jour de l’emménagement, je ne la découvre qu’aujourd’hui. « Fais pas gaffe au bordel hein… » « Depuis le temps, j’ai appris à faire comme s’il n’existait pas. » Je lui réponds avec un sourire, alors qu’il déverrouille la porte. Je me fraye un chemin à l’intérieur. Mes yeux se posent sur la première pièce et je pousse une exclamation de stupeur. « Je dois bien admettre que t’as du goût en matière de déco. » Mon ton est taquin mais le compliment, lui, et bien réel. Son appart en location n’était pas aussi travaillé. Un peu comme si le simple fait de devenir propriétaire lui avait fait pousser des ailes. Considérant mon expérience personnelle, je ne peux que le comprendre. Moi aussi j’avais attendu d’être dans ma propre villa à Bayside pour mettre ma touche personnelle dans les moindres recoins. Je m’approche de la table basse du salon et dépose l’énorme sachet en papier contenant la nouvelle ordonnance du Dr Petersen ainsi que les médicaments. Puis, à la dernière seconde, je décide que la conversation compliquée que je dois avoir avec John peut encore attendre un court instant. Alors, je me retourne pour pouvoir lui faire face, et d’un ton presque impatient, lui demande. « Tu te sens assez en forme pour me faire visiter ? » Et j’ajoute, pour faire d’une pierre deux coups. « Comme ça, tu pourras en profiter pour me montrer ma nouvelle chambre. » Il me semble que le sous-entendu est assez clair pour qu’il comprenne le message. Je ne suis plus son amie. Je suis désormais et jusqu’à nouvel ordre sa baby-sitter attitrée, dont la tâche principale sera de s’assurer qu’il prenne bien tous ses cachets sans exception. @John Williams |
| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 9:53 | |
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Vingt-trois ans. Ça fait vingt-trois ans que tu es forcé de prendre un traitement pour ton coeur. Tous les jours, tu as besoin d'avaler une montagne de cachets afin que ton coeur te fiche la paix le plus longtemps possible. En voyant le double de boites de cachets sur la table à côté de ton lit, tu comprends que ton traitement a été doublé. T'attends que Quinn te le confirme mais oui, c'est bel et bien pour toi. Tu n'as pas peur de te montrer sous ton plus mauvais jour face à Quinn. Elle est ton amie. Ta plus ancienne et ta meilleure amie d'enfance. Tu tiens très fort à elle. Il est rare que les amitiés traversent le temps de cette manière et tu es ravi de constater qu'entre la blonde et toi c'est toujours aussi fort. Il n'y a jamais aucune ambiguité entre vous. Quinn, tu la considère comme ta soeur ou ta confidente. Jamais tu ne pourras envisager une relation avec elle, t'aurais bien trop peur de sacrifier votre amitié pour pas grand chose. T'es bien conscient que tu vas te faire réprimander par ta meilleure amie. Si tu n'avais pas oublié tes cachets lors de ce road trip entre collègues, tu n'en serais pas là. La jeune femme semble retarder l'échéance, tu sais d'avance que tu n'y couperas pas. Tu passeras à la casserole que tu le veuilles ou non. T'as déjà failli perdre ton amie une fois, lorsqu'elle a fuit Brisbane sans dire un mot. Rien, même pas une explication. Tu ne sais que trop bien ce que ça fait de perdre une amie, tu refuse d'infliger cela à Quinn. "Je te demande pardon .." Il est rare de te voir t'excuser face à qui que ce soit mais encore une fois, il ne s'agit pas de n'importe qui. Elle te connait par coeur et sait comment tu fonctionnes. "J'suis désolé de t'avoir foutu la trouille de ta vie Quinn.." Ta main tremblante attrape la sienne. Tu lui souris faiblement et viens, par la suite, enfiler tes fringues. Tu déglutis lorsque ton amie vient prendre un fauteuil roulant pour te faire traverser l'hôpital. Chouette alors, toi qui a toujours rêvé de tester le confort des fauteuils roulants pour finir tes vieux jours. Ironie, ironie. Tu lui fais promettre de ne pas se moquer de toi. Tu connais la jeune femme, elle te ressortira ce dossier au moment où tu t'y attendras le moins. C'est de bonne guerre. Tu ferais probablement comme elle à sa place. Tu soupire avant de prendre place dans le fauteuil. Quinn te pousse. Faites que tu ne rencontre personne que tu connaisse. Quoi que, le ridicule ne tue pas. Vous traversez le hall d'entrée, là-bas on te fait signer un as de papier ainsi qu'à ta meilleure amie et enfin, vous sortez de l'hôpital afin de rejoindre le véhicule de ton amie. « T’es pas prêt de te débarrasser de moi, je te le garantis. » Vient-elle te préciser avant de ramener le fauteuil à l'intérieur des locaux. Ça, t'y compte bien qu'elle ne te laisse jamais tomber. Tu ne sais pas ce que tu deviendrais sans elle. Quinn est ta meilleure amie, ta confidente. Elle est cette fille qui te tient la main depuis vos retrouvailles il y a vingt ans déjà. Grand silence dans la voiture, tu viens allumer le poste de radio et là, la musique se met à résonner dans l'enceinte du véhicule. L'engueulade est proche. Tu sais bien qu'elle a eu peur de te perdre et que de toute façon, tu ne fais que retarder le moment où ton amie viendra te faire la morale. Tu gagne du temps, c'est tout. Quinn n'a vu que l'extérieur de ta maison. Tu le lui as montré le jour où tu as signé l'achat de manière officielle. À l'intérieur de la maison, il y a toute une montagne de cartons que tu n'as pas encore pu déballer. Il te manque un tas de meubles à acheter pour pouvoir déballer tes affaires. Malheureusement, l'argent ne pousse pas sur les arbres. C'est bien dommage ! « Depuis le temps, j’ai appris à faire comme s’il n’existait pas. » C'est exact, t'es loin d'être l'homme le plus maniaque que la Terre puisse connaitre. « Je dois bien admettre que t’as du goût en matière de déco. » Tu te gratte le sommet du crâne, légèrement gêné par le bazar chez toi. "C'est loin d'être terminé, il me manque plein de meubles encore à acheter mais ça coute cher donc ben, j'ferais petit à petit !" Réponds-tu en hochant simplement la tête. Ton ancien appartement en location, t'as jamais pris le temps de le décorer. Tes meubles n'étaient que de la récupération pour certains et des achats effectués rapidement pour le reste. Tu t'es débarrassé de l'entièreté de tes anciens meubles. En emménageant ici, t'as racheté le plus urgent comme un réfrigérateur, un four, un canapé et un lit. Le reste se fera au fur et à mesure. Tu fais face à ton amie lorsqu'elle vient te demander. « Tu te sens assez en forme pour me faire visiter ? » Tu hôche la tête positivement et viens passer ton bras par-dessous le sien. "J'suis toujours en forme. Tu devrais le savoir !" Réponds-tu en prenant un air faussement vexé. Tu commences donc par tourner sur toi-même. "Donc là, bah t'as le salon qui donne sur la petite cuisine." Petite oui, il est inutile d'en posséder une grande puisque tu ne cuisines quasiment jamais. « Comme ça, tu pourras en profiter pour me montrer ma nouvelle chambre. » OK, elle essaie de te faire passer un message mais ce n'est pas celui que tu aurais aimé recevoir mais tant pis. Quinn vient de se transformer en nourrice. T'es pas prêt de remettre le nez dehors. Le rez de chaussée de ta maison est très vite présenté. À l'étage, on trouve ta chambre, une chambre d'amis, une autre pièce plus petite faisant office de débarras plutôt que de bureau (sa fonctionne d'origine) et la salle de bain. Tu viens t'assoir sur le lit, ressentant une vive douleur au coeur. "ça t'ennuie si je fais une sieste ... ? Tu peux v'nir te reposer à côté de moi." Tu lui dis en venant te poser sur ton lit. Ça ne sera pas la première fois que vous dormirez l'un à côté de l'autre.
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| | | | (#)Dim 1 Déc 2019 - 5:13 | |
| J’avance lentement de quelques pas, prenant le temps de laisser mon regard embrasser les alentours directs. Je suis agréablement surprise de ce que je découvre et ne manque pas de le partager avec John. Je suis fâchée contre lui mais cela ne m’empêche pas de faire la part de choses quand même. Car cette tête en l’air qui me sert de meilleur ami prendra sa dérouillée à la Quinn Callahan bien assez tôt. Et en attendant, c’est avec franchise que je le complimente sur son bon goût en matière de décoration. « C'est loin d'être terminé, il me manque plein de meubles encore à acheter mais ça coute cher donc ben, j'ferais petit à petit ! » J’acquiesce, compréhensive, et me fais une petite note intérieure de bien mémoriser le style de la maison pour lui offrir le meilleur cadeau d’emménagement possible. Du coup, je demande à John s’il est en mesure de me faire visiter les lieux au complet. Sa réponse aurait pu me faire rouler des yeux, mais j’essaie de prendre mon mal en patience. Inutile de riposter un truc du genre « Ah ouais, t’es certain ? Non parce que t’avais pas l’air si en forme que ça quand je suis arrivée dans ta chambre d’hôpital tout à l’heure. » J’en meurs d’envie, OK, je l’admets volontiers. Mais dans le fond, je sais que ce ne serait pas le comportement le plus adulte qui soit. Et la dernière chose dont j’ai envie, c’est de me disputer trop fort avec John. S’il avait une seconde crise par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. Même si techniquement, son traitement devrait l’en empêcher, cette histoire est encore bien trop fraîche pour que j’ignore le danger. Alors, je me tais et le laisse m’attraper le bras. « Donc là, bah t'as le salon qui donne sur la petite cuisine. » J’esquisse quand même un sourire face à sa description de cette dernière. « Et moi qui espérais profiter de ces quelques jours pour t’apprendre à te faire à manger correctement… » Je le taquine, faussement exaspérée. John me guide ensuite dans les autres pièces, et on se retrouve rapidement à l’étage. Succession de deux chambres, un ancien bureau transformé en débarras et une salle de bains rénovée. Je trouve beaucoup de charme à cet endroit et me dis qu’il a vraiment abattu un sacré bon boulot. En repassant devant les chambres, je m’attends à ce que l’on redescende mais John retourne dans la sienne. Je reste d’abord à l’embrasure, me disant qu’il s’est peut-être arrêté pour prendre quelque chose avant de rejoindre le rez-de-chaussée. A la place, il s’assoit sur le bord du lit. « Ça t'ennuie si je fais une sieste ... ? Tu peux v'nir te reposer à côté de moi. » Une sieste ? Il est tard en réalité. Sans doute pas loin de vingt-deux heures trente compte tenu du temps passé au centre hospitalier. Je sais que si John s’endort maintenant, il n’émergera pas avant le petit matin. D’un autre côté, il a l’air fatigué. Et ce n’est pas comme si on avait mieux à faire aussi tardivement. Je viens m’installer à ses côtés. Au moment où on s’allonge tous les deux, je réalise que je suis, moi aussi, plus qu’épuisée. L’appréhension. La peur panique. Me ronger les sangs, et penser au pire. Tout ça m’a vidée de toute mon énergie. Je me tourne alors sur le côté pour me rapprocher de John et pose ma tête sur son épaule. Ma gorge se serre. « J’ai vraiment eu peur, tu sais. » Je sens les larmes monter mais tente de les ravaler. Si je laisse l’émotion me submerger maintenant, je vais passer la nuit à pleurer, je le sais. Et John n’a pas besoin de ça. « J’avais prévu de t’engueuler. Je sais pas comment tu fais, t’arrives toujours à esquiver. Un instant je me vois te passer le savon de ta vie, et la seconde d’après j’ai juste envie de te serrer dans mes bras. Tu fais vraiment chier, Williams. Tu le sais ça ? » Le sérieux revient vite, pourtant, quand j’ajoute. « J’ai besoin que tu me promettes que ça n’arrivera plus. T’es conscient que t’as pas droit à l’erreur, John, alors qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que tu oublies un truc aussi vital ? » Peut-être qu’il y a une raison derrière tout ça. Ou peut-être qu’il n’y a simplement pas pensé. J’espère que ma première hypothèse est la bonne, même si rien ne devrait l’empêcher de prendre ses médicaments. Car si c’est la seconde, et qu’il est capable de zapper son traitement juste comme ça, à n’importe quel moment… Disons que cette éventualité me remplit d’une indicible terreur. @John Williams |
| | | | (#)Ven 6 Déc 2019 - 6:35 | |
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S'il y a bien une personne qui peut se vanter de te connaitre par coeur, c'est bien Quinn. Vous vous connaissez depuis que vous avez neuf ans et même si la vie vous a séparés durant une dizaine d'années, tu es content de constater que votre amitié n'as jamais perdue de son éclat. Il n'y a pas grand monde en qui tu as confiance dans cette ville. Quinn en fait partie et tu as content qu'elle soit venue te chercher à l'hôpital. Tu sais que la jeune femme va te passer un savon pour avoir oublié tes médicaments durant le road trip, elle ne fait que retarder l'échéance. Arrivés chez toi, tu descend péniblement de la voiture de ton amie et viens ouvrir la porte de ta maison. À l'intérieur c'est un capharnaüm. Les cartons ne sont même pas encore déballés, il te manque la moitié des meubles pour pouvoir les déballer. Chaque chose en son temps, tes finances ne sont pas si florissantes. Quinn, elle te connait depuis des années. Ton bazar ambiant, elle le connait bien et elle a certainement dû apprendre à l'accepter. T'es de très loin être le mec le plus maniaque et ordonné qui existe sur la planète. Comme pour faire les course, tu les fais généralement au jour le jour. Ton réfrigérateur n'est composé que de plats tout prêts et de bières, c'est tout. La fatigue est là, tout comme la douleur mais néanmoins, tu viens faire la visite complète de ta maison à ta meilleure amie. Elle est la première étrangère à mettre les pieds dans cet endroit et t'es assez fier de pouvoir lui faire découvrir ce bien qui t'appartiens. Tu t'es endetté certainement jusqu'à ta mort mais qu'importe, au moins, tu as ta propre maison. Terminé de vivre dans cet appartement minuscule et au mur ressemblant de très près à du papier de soie. Quinn a ton âge, à peu de choses près, elle est bien plus mature que toi. Parfois, lorsque les gens t'observent bien tu ressemble plus à un gamin. Un grand enfant de quarante ans faisant un caprice. « Et moi qui espérais profiter de ces quelques jours pour t’apprendre à te faire à manger correctement… » Dit ton amie. Tu ne peux t'empêcher de sourire. La cuisine est la pièce où tu passes le moins de temps dans cette maison. Normal, tu ne sais vraiment pas cuisiner. Limite, tu sais te préparer une assiette de pâtes ou de riz mais c'est tout. Inutile de te demander de confectionner un plat nécessité un minimum de connaissance en cuisine. "Si tu as du temps à perdre, tu peux toujours m'apprendre mais n'ai pas trop d'espoir Quinn.." Tu hausses simplement les épaules et continue de jouer le guide à travers les différentes pièces de la maison. "Cette pièce, j'sais pas trop quoi en faire. J'pensais qu'elle pourrait faire une jolie chambre de bébé mais .." Mais Maddie est partie, elle a fichue le camp et aucune ne partage ta vie. C'est mieux ainsi. Qui serait assez folle pour faire partie de ta vie ? La visite de la maison s'achève par ta chambre. Fatigué, épuisé, tu viens t'assoir sur le rebord du lit. Ton coeur bat un peu trop vite, tu reprend doucement ton souffle et avale l'un des cachets de la boite posée sur ta table de chevet, là où une photo de Maddie et toi traine encore. Tu prend le cadre dans tes mains avant de l'envoyer valser contre le mur de ta chambre. Il est tard, un peu plus de vingt-deux heures. Tu ne cesses de penser que tu devrais être au travail à cette heure-là sauf que c'est impossible. Tu tiens à peine debout plus d'une heure. Le médecin t'as forcé à te mettre en arrêt de travail, chose que tu n'as encore jamais fait depuis que tu as commencé à travailler à tes dix-sept ans. Tu t'allonge sur le lit, Quinn ne tarde pas à te rejoindre. Face à face, elle se livre à toi « J’ai vraiment eu peur, tu sais. » Cette phrase te crève le coeur. Tu la sens sur le point de pleurer. Ta main caresse doucement sa joue et tu lui souris faiblement et maladroitement également. "Je sais .. Je m'en veux tu sais.." Si elle savait à quel point tu t'en veux. Le mal est fait à présent et puis, tu vas bien. "J'suis en vie. C'est le plus important non ?" L'engueulade est proche. Si elle commence à t'en parler,ses remontrances finiront bien par arrivé plus tôt que prévu. « J’avais prévu de t’engueuler. Je sais pas comment tu fais, t’arrives toujours à esquiver. Un instant je me vois te passer le savon de ta vie, et la seconde d’après j’ai juste envie de te serrer dans mes bras. Tu fais vraiment chier, Williams. Tu le sais ça ? » Tu souris à ton amie. Oh que oui, tu le sais bien que tu fais chier ! Tu ne tolère des engueulades uniquement de Quinn, c'est tout. Et Shay bien évidement, les deux femmes sont au même niveau dans ton coeur. « J’ai besoin que tu me promettes que ça n’arrivera plus. T’es conscient que t’as pas droit à l’erreur, John, alors qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que tu oublies un truc aussi vital ? » Tes doigts parcourent le bras de ton amie pendant que ton regard la fixe silencieusement. Tu hausses les épaules ne sachant pas quoi répondre. "J'sais pas.. l'euphorie de partir en road trip avec mes collègues je pense.." Ou alors, et c'est une hypothèse à ne pas négliger, est-tu simplement un idiot ? Un mec inconscient et malade qui plus est, jouant avec la mort. "Je te le promet Quinn.. J'oublierais jamais plus mes comprimés.." Il est tard et la fatigue s'empare de toi. Tu te mets à bailler aux corneilles avant de reporter ton attention sur ta meilleure amie. "Tu dors avec moi ce soir ? Enfin, tu reste dormir ici .. ?" Bien évidement que oui et ça ne sera pas la première et dernière fois qu'elle dormira avec toi. Quinn c'est comme ta soeur, il ne se passera jamais rien avec cette dernière.
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| | | | (#)Mer 11 Déc 2019 - 16:45 | |
| La cuisine est sans aucun doute ma seconde passion dans la vie. Je passe donc de nombreuses heures derrière les fourneaux à concocter de bons petits plats pour mes proches, mais aussi pour moi-même. Je pense me débrouiller plutôt correctement à en croire les compliments de mon entourage. J’en arrive même à faire oublier à certains d’entre eux que mes repas ne contiennent ni viande, ni produits de la mer. Quoi qu’il en soit, sauf exception, je ne mange jamais de repas achetés tout prêts. La nourriture industrielle me sort par les yeux. Cette petite pièce qui me fait face et dont John ne se servira jamais lui convient donc parfaitement. Pour moi en revanche, ce manque de place et de matériel sera un énorme casse-tête les prochains jours, mais tant pis. J’irai faire des courses pour acheter les ingrédients nécessaires et retrousserai mes manches. Parole de Quinn : John ne pourra plus remplir son estomac de malbouffe tant que je serai sous son toit. « Si tu as du temps à perdre, tu peux toujours m'apprendre mais n'ai pas trop d'espoir Quinn… » Je me contente d’esquisser un sourire amusé à son attention. Cela fait bien longtemps que je n’en ai plus à ce sujet. Et d’un côté, je peux le comprendre. Je ne me débrouillerais sans doute pas mieux sur une moto que lui devant un four. Raison pour laquelle c’est moi qui vais m’atteler à la tâche, et lui n’aura plus qu’à mettre les pieds sous la table. La visite continue au second étage et lorsque John et moi arrivons devant la pièce non déterminée, ses mots me brisent le cœur. « Cette pièce, j'sais pas trop quoi en faire. J'pensais qu'elle pourrait faire une jolie chambre de bébé mais… » Je pose une main chaleureuse sur son épaule, avant de conclure à sa place. « … Mais ça attendra un peu plus longtemps, c’est tout. » J’essaie de lui faire voir le verre à moitié plein. En tant que meilleure amie, en tant que celle qui le connait par cœur, c’est mon rôle. Lors de nos retrouvailles presque vingt ans plus tôt, je me suis fait la promesse que je ne l’abandonnerai plus jamais. Je l’ai tenue jusque-là et je compte bien continuer encore longtemps. Bientôt, John et moi nous retrouvons dans sa chambre et au-delà de la fatigue, je peux sentir tout le poids du monde sur ses épaules. Avec violence, il jette un cadre de Maddie et lui, auparavant posé sur la table de chevet. Je ferme les yeux un court instant mais ne dis rien et laisse la colère le déserter aussi rapidement qu’elle l’a envahi. John est un impulsif : avec lui, il faut que ça sorte, peu importe la manière. J’ai l’habitude et il m’en faudrait plus pour être choquée ou effrayée. Alors, je me contente de le rejoindre sur le lit et de m’installer à ses côtés. Là, dans l’obscurité, maintenant que le calme est revenu et que le silence se fait, je sens la peur revenir à grands pas. Celle d’avoir failli le perdre. Celle de le perdre un jour pour de bon. A cause d’un simple oubli. « Je sais… Je m'en veux tu sais… J'suis en vie. C'est le plus important non ? » « Oui, mais… » Oui mais voilà. Je devrais l’engueuler, je devrais lui passer le pire savon de toute son existence, peu importe qu’il soit désolé ou qu’il soit encore là, avec moi. Étonnement, je n’en ai plus la force. C’est donc d’un ton plus posé que prévu que je lui fais mes remontrances. « J'sais pas… l'euphorie de partir en road trip avec mes collègues je pense… » Et merde. « Je te le promet Quinn… J'oublierais jamais plus mes comprimés… » Ma voix est rauque d’avoir trop essayé de retenir mes sanglots quand je réponds. « J’espère bien. Parce que tu n’auras sans doute pas de seconde chance. » C’est sorti peut-être plus durement que je ne l’aurais voulu. Cependant, je n’ai aucun regret. John a besoin de comprendre qu’il a joué son premier et dernier joker. Et c’est aussi ça, être une amie. « Tu dors avec moi ce soir ? Enfin, tu reste dormir ici… ? » Il me demande après un long bâillement. Je sais que la conversation n’ira pas plus loin dorénavant, et en même temps, j’ai eu les réponses à mes questions, je lui ai donné mon avertissement. Il ne reste qu’à se reposer. Ça lui fera du bien. « Je te l’ai dit : tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement. » Je réponds, plus taquine. Je me cale contre et lui et lui embrasse la joue, avant de fermer mes paupières qui commencent à devenir lourdes. Moi aussi, je suis épuisée après les montagnes russes émotionnelles de cette dernière heure. « Et si tu ronfles, je te pince le nez. » Je le préviens avec humour en guise de bonne nuit. Une poignée de minutes plus tard, on a tous les deux glissé dans les bras de Morphée. @John Williams ---- SUJET TERMINE ---- |
| | | | | | | | The heart brings you back (ft. John) |
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