But that's enough for now, he should have never left you broken, he should have held you: things your father never could do. Breathing comes in pairs, except for twice, one begins and one's goodbye. ☆☆☆
Une partie de lui s’en voulait un peu de n’avoir proposé à Oakley de passer la voir qu’une fois cette dernière sortie de l’hôpital. Il essayait de se donner bonne conscience en se répétant que ce n’était de toute façon pas sa place, qu’en situation inverse il n’aurait eu envie de voir personne exceptée les personnes les plus proches de lui – et Dieu sait qu’elles n’avaient pas été nombreuses a s’en donner la peine lors de sa dernière hospitalisation presque trois ans plus tôt – et que l’attachement que Moïra (et lui) avait développé pour celle qui fut un temps sa baby-sitter ne justifiait pas qu’il aille l’importuner alors qu’elle avait besoin de repos, au fond il savait. S’il ne l’avait pas fait c’était aussi parce que la simple idée de mettre un pied à l’hôpital lui donnait des sueurs froides. Il lui avait fallu du temps pour s’en apercevoir, et d’autant plus de temps pour l’admettre, mais lorsque l’angoisse et les palpitations lui étaient tombées dessus au détour d’un couloir à l’époque où il avait rendu visite à Leah il avait compris. Compris, mais décidé que s’arranger pour ne plus avoir remettre les pieds dans un hôpital était bien mon coûteux en temps et en énergie que l’idée d’affronter la source du problème. Alors il avait pris des nouvelles d'Oakley par SMS faute de mieux, évitant les sujets qui fâchaient et se contentant de lui souhaiter chaque fois d’être sur pieds au plus vite. Il avait néanmoins fallu que ce soit elle qui propose de passer lui tenir compagnie un après-midi pour qu’il accepte, faute d’avoir osé proposer lui-même ; L’éternelle peur de déranger dont souffrait Tommy allait jusque-là. Levé à trois heures et quart, au travail à quatre, journée terminée un peu avant midi, il était rentré s’accorder une sieste d’une heure ou deux et une douche pour détendre ses muscles endoloris par les lourdes charges qu’il déplaçait à longueur de matinées, puis avait sauté dans le bus juste à temps pour ne pas avoir à attendre le suivant une demi-heure plus tard, direction Toowong. Sur le chemin il était passé devant la vitrine d’une pâtisserie, et sans y réfléchir à deux fois il avait fait déposer dans une jolie boîte deux parts de fraisier qu’il avait emmené avec lui, pour accompagner la promesse de café faite par Oakley dans leur dernier échange de messages la veille. Arrivée dans ce qui lui semblait être la bonne rue, le brun avait d’ailleurs pris le temps d’extirper – difficilement – son téléphone de sa poche d’une seule main pour vérifier l’adresse exacte, et fort de sa certitude il avait parcouru les derniers mètres un peu plus sereinement jusqu’au 17 Sherwood Road pour y enfoncer la sonnette du bout des doigts. La blonde avait emménagé provisoirement chez l’un de ses frères, le temps de se retourner sans doute, et toujours dans cette optique de détester déranger Tommy s’était laissé envahir un instant par l’éventualité que ce soit le dit frangin qui vienne lui ouvrir. C’est donc avec un léger soupir de soulagement que le brun s’était vu ouvrir la porte et avait découvert la silhouette filiforme d'Oakley « Hey … » Y allant d’un sourire plus timide qu’à l’accoutumée, il s’était autorisé une brève accolade envers la jeune femme, les fraisiers dans une main et l’impression subite de devoir faire attention à la jeune femme comme si elle était en verre ou en cristal réduisant néanmoins son aisance. « Ça me fait plaisir de te voir. » Et surtout de la voir en un seul morceau, bien qu’il n’aurait pas manqué de délicatesse au point de le préciser à voix-haute. « J’espère que tu ne fais pas partie de ces gens qui estiment que le goûter est réservé aux enfants, parce que c’est pas pour eux que j’ai amené ça. » Et par ça il voulait dire la boite en carton entourée d’un ruban rouge, qu’il avait présenté à Oakley en attendant qu’elle l’invite à entrer.
A mon plus grand bonheur, il y a quelques jours, mon médecin m’a enfin redonné le feu vert pour reprendre le sport et le travail. N’étant plus vraiment habitué et ‘en forme’, mon manager m’a placé sur un poste un peu plus simple que celui de donner des cours intenses pour le moment, mais je ne m’en plains pas. J’ai donc repris hier, super motivée et aujourd’hui mon corps me le fait bien comprendre. Chaque millimètre de mes muscles me fait mal, mais je dois avouer que c’est une sensation assez géniale. Non pas le fait que j’ai mal de partout et que, ne serait-ce que levé le bras pour boire est une épreuve, mais le fait que je puisse enfin me remettre en forme et re muscler mon corps. Depuis que je suis toute petite, le sport a toujours fait parti de ma vie, c’est quelque chose que j’ai toujours énormément apprécié et d’avoir pu devenir coacher et danseuse est exactement ce que j’ai eu envie. J’en ai donc fait mon métier et je n’imagine pas ma vie sans l’un de ses deux éléments, ce qui explique pourquoi les quelques derniers mois à ne rien pouvoir faire ont été très long pour moi. Pourtant aujourd’hui je n’ai pas fait grand-chose, je suis allé travailler ce matin, assistant simplement de nouveaux membres et créant leurs programmes avec eux. Je suis rentré, me suis fait à déjeuner et j’ai décidé de me poser devant la télé, devant un bon film en attendant qu'Isaac, mon frère ainé ne rentre du travail. Je me suis pourtant à peine posé dans la télé que quelqu’un frappe à la porte. Je mets quelques secondes à me relever du canapé, grimaçant légèrement sous la douleur des courbatures et vais ouvrir la porte pour me retrouver face à Tommy. « Hey… » « Hey salut Tommy, entre. » Une brève accolade et je me décale pour le laissé rentrer avec un sourire. Tommy est quelqu’un que j’ai rencontré un peu par hasard, en cherchant un peu de baby sitting à coté de travaille pour compléter un peu mon salaire, mais surtout parce que j’ai toujours adoré les enfants. C’est donc comme ca que j’ai rencontré Tommy et sa fille Moira, avec qui le contact a tout de suite était très facile et a qui je me suis rapidement attaché. Je vois encore Moira de temps en temps, même si elle est maintenant trop grande pour avoir un baby-sitter, je prends toujours plaisir à aller la chercher à l’école et passer quelques heures avec elle entre filles. Et puis son père est maintenant devenu un très bon ami. Lorsque je travaillais encore pour lui, il avait toujours été adorable, me proposant même souvent de rester dormir ou dîner lorsque la soirée avait été trop entamée pour rentrer sûrement. Nous avions donc beaucoup discuté et je le considère aujourd’hui comme un ami et non plus comme un patron. « Ça me fait plaisir de te voir. » « Moi aussi Tommy, ca faisait bien trop longtemps. » Je lui adresse un sourire. « J’espère que tu ne fais pas partie de ces gens qui estiment que le goûter est réservé aux enfants, parce que c’est pas pour eux que j’ai amené ça. » Je laisse échapper un petit rire et saisis la boite en carton qu’il me tend avant de l’entrainer à la cuisine. « Alors là, absolument pas ! Il n’y a pas d’heure et pas d’âge pour le goûter. » Je lui offre un nouveau sourire avant d’ouvrir la boite, ca a l’air bien trop délicieux. Je sors deux petites assiettes, mettant une tartelette dans chaque, et deux petites cuillères. « Alors, comment tu vas ? Comment va Moira ? » J’ai toujours aimé passer du temps avec Tommy et de le voir chez moi pour prendre des nouvelles me fait vraiment très plaisir. « Assis toi, fais comme chez-toi. » Je sors deux boissons avant de m’asseoir avec lui sur le tabouret du bar de la cuisine.
Un peu incertain quant à l’état dans lequel il trouverait Oakley, Tommy avait été un brin soulagé lorsque la jeune femme lui avait ouvert la porte en semblant en forme. Ayant lui-même fait la désagréable expérience de la convalescence post-hospitalisation trois ans plus tôt, après sa mésaventure durant le blackout d'Halloween en 2016, il n’avait pas bien vécu cette période d'immobilisation durant laquelle il avait eu l’impression de dépendre de tout le monde, obligé de s’installer provisoirement chez ses parents et de retrouver son ancienne chambre d'adolescent le temps que sa plaie guérisse, faute de pouvoir correctement s’occuper de lui-même et de Moïra quant rester debout plus de dix minutes le plongeait dans un état de fatigue extrême. Oakley avait visiblement dépassé ce stade et eu le temps de reprendre du poil de la bête, et il était ravi de le constater. Craignant un court instant de tomber sur le frère de la jeune femme – le brun n’était pas de ceux qui prenaient plaisir aux nouvelles rencontres et aux interactions sociales imprévues – il avait été doublement soulagé d’en conclure que si la blonde avait ouvert elle-même cela signifiait sans doute que le propriétaire des lieux était absent. « Moi aussi Tommy, ça faisait bien trop longtemps. » lui avait-elle aussitôt répondu dans un sourire lorsqu’il s’était réjoui de la revoir. Remerciant d’un signe de tête lorsqu’elle s’était décalée pour l’inviter à entrer, il avait mis les pieds dans la maison puis glissé un mot sur ce qu’il avait amené avec lui – moins décoratif que les fleurs, mais beaucoup plus parlant pour l’estomac. « Alors là, absolument pas ! Il n’y a pas d’heure et pas d’âge pour le goûter. » Lui adressant un clin d’œil complice, il s’était fendu d’un « Pile ce que j’espérais entendre. » amusé puis l’avait laissée sortir assiettes et cuillères pour faire honneur aux tartelettes star de la conversation. S’accoudant au bar de la cuisine, le brun s’était permis un coup d’œil rapide autour de lui : il n’était jamais venu ici, mais n’avait également que très peu eu l’occasion de voir l’intérieur de l’ancien appartement de la jeune femme. À la lueur des derniers événements il comprenait d’ailleurs mieux pourquoi. S’affairant à dresser leur goûter la blonde avait d’ailleurs repris la première « Alors, comment tu vas ? Comment va Moira ? » avant d’ajouter en lui adressant un sourire « Assis toi, fais comme chez-toi. » en lui indiquant l’un des tabourets. S'exécutant et remerciant dans la foulée Oakley pour le verre qu’elle venait de lui servir, il avait dodeliné la tête comme on le faisait lorsque l’on n’avait pas grand-chose de palpitant à raconter – et pour cause, la vie quotidienne de Tommy était d’un ennui difficilement égalable. « Oh tu sais, la routine ... Et Moïra va bien oui, elle t’embrasse. » S'était-il alors contenté de répondre, s’armant d’un sourire teinté de bienveillance au moment de rependre d’un ton plus doux « Et puis c’est plutôt moi qui devrait te poser cette question … Comment toi tu vas ? » Et il ne faisait là pas uniquement référence à sa santé physique, mais aussi – et surtout – à tout le reste. Semblant alors hésiter un instant, il avait pincé ses lèvres avec incertitude avant de reprendre, l’air subitement moins assuré « J’espère que tu ne m’en veux pas de ne pas être passé te voir à l'hôpital ... C’est juste que je n’ai pas osé. » La peur de déranger, d’être de trop ou de nuire au repos dont elle devait assurément avoir eu besoin à ce moment-là. Et le malaise profond que lui inspirait toujours les hôpitaux, mais ça, il préférait le garder pour lui. « Mais regarde-toi, tu as l’air en forme. Quand est-ce que tu reprends le boulot ? » La meilleure des thérapies selon lui, probablement parce qu’elle permettait de concentrer son énergie et ses pensées sur autre chose, quand zoner toute la journée sans pouvoir sortir était le meilleur moyen de cogiter, de ressasser, et donc de broyer du noir.
Tommy a toujours été comme cela, à se faire du souci pour les autres, mais à ne jamais osé déranger et dans le fond, je me retrouve un peu dans cette façon d’agir. Lorsque je l’ai rencontré il y a quelques années, alors que je devais la baby sitter de sa fille, c’est moi qui n’osais pas m’imposer alors qu’il me proposer souvent de rester dîner. C’est mon coté timide, bien que lorsqu’on ne me connaît pas se soit difficile de croire que je le suis, mais au premier abord, j’ai toujours peur de déranger, ou de ne pas être à ma place. Mais pourtant cela me fait plaisir de voir mon ami débarquer, cela fait quelques mois que je ne les pas vus et que je n’ai pas vu sa fille et de pouvoir me retrouver en face du brun me redonne le sourire. Tommy a toujours eu cet effet-là, il a toujours su me redonner le sourire, trouver les bons mots et surtout toujours être présent dans les moments où j’en ai eu besoin. Je l’invite alors à entrer dans l’appartement de mon frère que j’ai pour moi toute seule ce soir-là et il ne faut que quelques secondes pour le brun me présente un gouter, gouter qui d’ailleurs, je dois bien l’avouer, tombe à pique parce que mon estomac se met à gargouiller. Je lui fait alors bien sûr comprendre qu’à mes yeux il n’y a pas d’âge et encore moins d’heure pour manger un goûter. Je suis le genre de personne qui, lorsqu’elle a faim, ne ce gène pas pour aller me servir un bon goûter, quelle que soit l’heure de la journée. Je pense que la nourriture est d’ailleurs un très bon moyen de m’amadouer, car je suis une grande gourmande. « Pile ce que j’espérais entendre. » Je lui adresse un sourire et ne tarde pas a sortir deux petites assiettes ainsi que des couvert pour pouvoir manger les tartelettes, qui ont l’air très appétissantes, que mon ami à ramener. On aurait sûrement pu manger cela comme cela, sans assiette, sans couvert, mais les habitudes que j’ai pris en vivant avec David à ce que tout doive être fait le plus proprement possible reviennent au galop. Je tente de ne pas penser à cela et lui demande alors de sa fille. « Oh tu sais, la routine ... Et Moïra va bien oui, elle t’embrasse. » J’adore Moira, et il est vrai que depuis que le temps que je ne l’ai pas vu, l’enfant me manque. Elle a du d’ailleurs bien grandir depuis notre dernière sortie ensemble. « Elle me manque tu sais, il faudrait que je l’emmène en après-midi fille à l’occasion, comme avant. » Moira grandit avec son père, et d’aussi loin que je sois au courant, elle n’a jamais connu sa mère. J’ai toujours été un peu ce coté féminin et ce coté maternel qu’elle n’a pas eu et je dois avouer que je suis fière de le faire. « Elle a du tellement grandir depuis la dernière fois que je l’ai vu ! » J’invite alors d’un geste de la main l’ancien barman à s’assoir en face de moi. Je lui adresse un sourire et l’écoute en prenant une bouchée de la tartelette, qui est délicieuse ! « Et puis c’est plutôt moi qui devrais te poser cette question … Comment toi tu vas ? » La grande question, que tout le monde semble me poser d’une manière différente ces derniers temps. « Ca va. Doucement mais surement. Je remonte doucement la pente, ce n’est pas encore tous les jours facile, mais je suis bien entouré. » Je dois tellement à mon frère et à tout mes proches qui m’aide énormément dans ce process de ‘guérison’. Je lui adresse un sourire pour le rassurer avant de prendre une nouvelle bouchée de tartelette. « J’espère que tu ne m’en veux pas de ne pas être passé te voir à l'hôpital ... C’est juste que je n’ai pas osé. Mais regarde-toi, tu as l’air en forme. Quand est-ce que tu reprends le boulot ? » « Bien sur que non je t’en veux pas Tom. Puis tu es là maintenant, ca me suffit, tu sais. » Je lui adresse un nouveau sourire. Je sais que même si Tommy n’est pas venu à l’hôpital il se soucie de moi, et il n’a vraiment pas de quoi s’excuser. « J’ai recommencé le boulot cette semaine, ca y est. Pour le moment, je fais des trucs plus calmes que les cours de sport intense, mais je peux te dire que j’ai des courbatures partout. » Je ris légèrement. Il est vrai que de reprendre le sport me fait grandement du bien, mais cela fait des années que je n’ai pas eu autant de courbatures. « Mais ca fait vraiment du bien de reprendre. Enfin, et toi ? A part ca, tu me racontes quoi de beau ? » Je prends un nouveau morceau, levant mon regard vers mon ami.
Tommy n’avait pas grand mérite, après tout très peu de personnes devaient être totalement insensibles à de bonnes pâtisseries ; Mais il était néanmoins satisfait d’avoir visé juste, et de voir Oakley sortir assiettes et couverts avec ce qui ressemblait à un brin de légèreté. Et il pariait que toute légèreté quelle qu’elle soit était bonne à prendre lorsque l’on revenait de là où la jeune femme revenait à peine. N’ayant de son coté jamais besoin de se faire prier pour donner des nouvelles de sa fille, Tommy s’était exécuté sans problème lorsque la jeune femme lui en avait demandé et avait acquiescé avec douceur lorsqu’elle avait suggéré « Elle me manque tu sais, il faudrait que je l’emmène en après-midi filles à l’occasion, comme avant. » Pour la fillette, habituée depuis aussi longtemps qu’elle pouvait s’en souvenir à vivre seule avec une présence masculine – Tommy, mais aussi avant cela Marius – la fillette s’était prise d’admiration pour Oakley dans un premier temps, puis également de Lene. Et bien que les deux femmes ne semblent pas avoir grand-chose en commun, le brun parvenait néanmoins à voir une certaine causalité dans les figures féminines que Moïra choisissait de prendre comme exemples. « Elle a du tellement grandir depuis la dernière fois que je l’ai vue ! » Prenant place en face de la blonde après y avoir été invité, Tommy s’en était presque lamenté « Elle grandit même beaucoup trop vite à mon goût ... Mon bébé me parait tellement loin. » Il s’en souvenait encore, minuscule bébé nageant dans une grenouillère un peu trop grande pour elle, si fragile que le brun avait d’abord eu peur de la casser la première fois qu’elle s’était endormie dans ses bras. Dix ans étaient passés depuis, une éternité et en même temps un claquement de doigts. « Mais je suis sûr que ça lui ferait plaisir de passer un peu de temps avec toi à elle aussi. C’est bientôt les vacances d’été, on essayera d’organiser ça à ce moment-là. » Une fois les fêtes de fin d’année passées, du moins. Bien que généralement rentré du travail pour midi, puisque sur le port à quatre heures du matin pétantes, Tommy avait un peu mauvaise conscience à l’idée de laisser sa fille seule toute la matinée durant tout un été … Mais elle était grande maintenant, dixit la principale intéressée, et entre ses grands-parents, son oncle, ses deux tantes, mais aussi la petite Lindley dont Moïra ne se séparait plus depuis le début de l’année scolaire, nul doute que la fillette n’aurait pas le temps de s’ennuyer durant l’été.
Du genre à se préoccuper des autres avant toute chose, la blonde en aurait en tout cas presque échappé au fait de devoir renseigner comment elle allait, elle aussi. Une question à laquelle elle devait sans doute déjà avoir répondu mille fois, Tommy s’en rendait compte maintenant qu’il la posait lui aussi, mais ne semblant pas lui en tenir rigueur Oakley avait répondu « Ça va. Doucement mais sûrement. Je remonte doucement la pente, ce n’est pas encore tous les jours facile, mais je suis bien entourée. » La laissant goûter au dessert la première, le brun avait fini par en faire de même après avoir acquiescé d’un air compréhensif « Tant mieux, c’est le plus important. » Être entouré c’était ce qui empêchait de réembrayé sur de mauvaises décisions. À ce sujet, Tommy se sentait d’ailleurs un peu fautif de n’avoir pas trouvé le courage de rendre visite à la jeune femme lorsqu’elle de trouvait encore au Saint Vincent. L’hôpital cela restait au-dessus de ses forces. « Bien sur que non je t’en veux pas Tom. Puis tu es là maintenant, ca me suffit, tu sais. » Il n’en était pas certain, mais il se promettait néanmoins de répondre présent si elle en avait besoin désormais, et pour l’heure il l’avait laissée répondre à ses autres questions. « J’ai recommencé le boulot cette semaine, ca y est. Pour le moment, je fais des trucs plus calmes que les cours de sport intense, mais je peux te dire que j’ai des courbatures partout. » Il voulait bien la croire sur parole. « Mais ça fait vraiment du bien de reprendre. Enfin, et toi ? A part ca, tu me racontes quoi de beau ? » Picorant dans son assiette à allure régulière, intoxiqué au sucre mais paradoxalement du genre à manger avec lenteur, il avait commenté « J’imagine , oui … Et puis, à force de tourner en rond ici, je suppose que ça doit faire du bien de reprendre un peu contact avec le monde extérieur. » avec bienveillance avant de hausser les épaules lorsqu’il avait été question de parler de lui. Tommy pensait n’avoir jamais rien d’intéressant à raconter, sans doute parce qu’il ne se trouvait pas intéressant lui-même. « Et oh, moi, tu sais … Rien qui ne sorte de l’ordinaire. Je vais bosser le matin, je vais récupérer Moïra à l’école l’après-midi, et rebelote le lendemain. C’est pas trépidant comme quotidien. » Un quotidien de parent célibataire en somme, on y trouvait rarement de la place pour l’imprévu. À part quand c’était la progéniture qui se chargeait de secouer un peu la cage, et à ce sujet-là le brun avait finalement évoqué la seule anecdote qui en soit ressortie ces derniers mois. « Moïra et une de ses copines de classes ont eu la merveilleuse idée de m’inscrire sur un site de rencontres, je ne sais pas qui leur a soufflé cette ânerie. Tu aurais vu ma tête quand je me suis retrouvé booké du jour au lendemain pour un rendez-vous avec une totale inconnue à qui j’ai dû expliquer que c’était une mauvaise blague. » Il arrivait à en rire maintenant, mais sur le coup il n’y avait rien trouvé de drôle et s’était même senti particulièrement mal à l’aise. « Mais ça m’apprendra à avoir négligé l’utilité du contrôle parental sur l’ordinateur. » Et quand on y pensait, il avait bien de la chance que Moïra et sa copine ne se soient pas aventuré sur plus douteux que ça dans les méandres de la toile.
« Elle grandit même beaucoup trop vite à mon goût ... Mon bébé me parait tellement loin. » Il est vrai que lorsque j’ai connu Tommy et Moira, l’enfant était encore petite, elle était encore à l’âge ou elle avait besoin que quelqu’un s’occupe d’elle, alors qu’aujourd’hui elle a dix ans. Les années sont passées tellement vite pour moi que je me doute bien que cela doit être encore plus étrange pour Tommy. Cela doit lui faire bizarre de se retrouver devant une ‘presque’ adolescente alors qu’hier encore il devait avoir l’impression d’avoir son petit bébé devant lui. « Oui, je me doute, ca passe bien trop vite. » Moira n’a dans sa vie que son père. Je n’ai jamais vraiment su l’histoire avec sa mère et cela n’a jamais été ma place de demander ce qu’il s’est passé. Mais de pouvoir faire partie de la vie de Moira de pouvoir partager ces « girls talk » est quelque chose que j’ai toujours beaucoup aimé. Moire et ma nièce, la fille de ma sœur, sont les deux seuls enfants que j’ai dans ma vie, mais je les aime énormément et de passer du temps avec elles a toujours été un véritable bonheur. Cela ne fait d’ailleurs que confirmer que j’aimerais avoir des enfants un jour, peu importe que ce soit une fille ou un garçon, mais pour cela il faut d’abord trouver un homme bien. « Mais je suis sûr que ça lui ferait plaisir de passer un peu de temps avec toi à elle aussi. C’est bientôt les vacances d’été, on essayera d’organiser ça à ce moment-là. » Je lui adresse un sourire. « Avec grand plaisir. Et tu sais même si tu veux partir quelque part un week-end avec des amis ou quelque chose comme ca, je peux la garder sans soucis, on se ferait une soirée pyjama. » J’ai de très bons souvenirs de soirée pyjama entre filles, que ce soit avec ma sœur lorsque j’étais plus jeune, avec mes amies ou même avec Moira. Pour une fille, de grandir avec seulement un père peut être un peu difficile des fois, il y a des choses qui sont plus faciles de confier à une autre fille plutôt qu’à son père. Je me suis toujours promis d’être là pour elle si elle en a besoin et je sais que Lene, une autre amie de Tommy, l’est aussi.
Tommy me demande alors comment je vais et je ne peux m’empêcher de lui adresser un sourire pour le rassurer. Bien que beaucoup de monde se soit inquiéter pour moi au cours des dernières semaines, des derniers mois, je vais à présent mieux. Je remonte doucement cette épreuve, tentant de faire un trait sur ce que j’ai vécu, de le mettre derrière moi et d’avancer avec mes proches. « Tant mieux, c’est le plus important. » J’écoute alors mon ami s’excuser de ne pas être venu me voir à l’hôpital mais à vrai dire je ne lui en veux absolument pas. J’ai revu tellement de monde depuis mon passage à l’hôpital et depuis que les nouvelles de ce que j’ai vécu se sont répandu qu’au final je lui en suis même reconnaissante. J’ai vu tellement de monde ces derniers temps et tellement du rassurer les gens, leur dirent que je vais bien que le fait que Tommy ai attendu pour venir me voir m’a permis un peu de reprendre mon souffle. La reprise du sport aide d’ailleurs beaucoup avec cela également, à me calmer les nerfs et à ne pas penser à trop de choses. « J’imagine , oui … Et puis, à force de tourner en rond ici, je suppose que ça doit faire du bien de reprendre un peu contact avec le monde extérieur. » « Oui, ca me fait beaucoup de bien. Mais ca fait surtout du bien de pouvoir reprendre une activité physique, crois moi. Je crois que c’est la première fois que je passe plus de cinq jours sans faire du sport. » Le sport fait partit de mon quotidien, de ma vie, depuis tellement longtemps qu’en général il n’y a que quand je suis malade que je me permets de ne rien faire, et comme je suis rarement malade… Eh bien rare ont été les occasions où je ne faisais pas du sport au quotidien. Je prends une bouchée de la petite tartelette devant moi avant, à mon tour, de demander des nouvelles à mon ami. « Et oh, moi, tu sais … Rien qui ne sorte de l’ordinaire. Je vais bosser le matin, je vais récupérer Moïra à l’école l’après-midi, et rebelote le lendemain. C’est pas trépidant comme quotidien. » « C’est un bon quotidien je trouve. Comment se passe ton boulot ? » J’aimerais un jour moi aussi avoir ce quotidien. Même si dit comme cela ca peut sonner un peu ennuyeux, j’aimerais pourtant l’avoir. Je veux avoir la chance d’être maman un jour, de pouvoir transmettre des choses à un enfant. « Moïra et une de ses copines de classes ont eu la merveilleuse idée de m’inscrire sur un site de rencontres, je ne sais pas qui leur a soufflé cette ânerie. Tu aurais vu ma tête quand je me suis retrouvé booké du jour au lendemain pour un rendez-vous avec une totale inconnue à qui j’ai dû expliquer que c’était une mauvaise blague. Mais ça m’apprendra à avoir négligé l’utilité du contrôle parental sur l’ordinateur. » Je ne peux m’empêcher de rire légèrement en entendant l’histoire que me raconte le brun. Connaissant Moira et son petit caractère, cela ne me surprend pas trop d’elle. Mais au moins, elle n’a pas fait de grosse bêtise et elle pensait sûrement à bien en faisant cela pour pouvoir rendre son père heureux. « Je me doute, ca n’a pas dû être sympa pour ton rendez-vous, mais Moira ne pensait qu’au bonheur de son papa. Elle prend soin de toi. » Je lui adresse un sourire tendre. Tommy est vraiment un bon père, malgré son passé un peu difficile il a su s’en sortir et je le trouve merveilleux avec sa fille. « Elle veut que tu sois heureux. » Et quelle petite fille ne voudrait pas voir son papa heureux ?
On croyait souvent à tort que les premiers mois, les premières années de vie d’un enfant étaient les plus difficiles à gérer pour les parents. Mais bien que son expérience de père ne soit pas celle de monsieur tout le monde, un veuvage précoce et un court séjour – une éternité pour lui – par la case prison l’ayant fait déraper hors de l’autoroute de la normalité, Tommy croyait pouvoir affirmer avec la plus grande certitude que les années les plus difficiles dans sa paternité seraient celles à venir. Bien que relativement facile à vivre et peu encline aux caprices, Moïra restait une enfant au caractère affirmé et ne démordant pas facilement de ses opinions – en cela elle lui rappelait un peu Scarlett, et quand bien même le brun avait toujours pris le parti de sa sœur face à leurs parents, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un début d’angoisse en imaginant se retrouver bientôt de l’autre côté de la barrière. Celui qu’il considérait jusque-là encore comme le « mauvais côté » mais qui serait sans doute le sien plus vite qu’on ne le pensait, avec l’entrée au collège qui succéderait aux vacances d’été. Mais l’été, pour l’heure, n’avait pas encore commencé, bien que sa fille croule déjà sous les invitations, assurant ainsi à son père qu’elle n’aurait pas le temps de s’ennuyer comme il l’avait craint au début. « Avec grand plaisir. Et tu sais même si tu veux partir quelque part un week-end avec des amis ou quelque chose comme ça, je peux la garder sans soucis, on se ferait une soirée pyjama. » Un peu gêné de devoir admettre que cela avait fort peu de chances d’arriver, la liste de ses amis se comptant sur les doigts d’une seule mains et chacun ayant déjà ses propres problèmes à solutionner, Tommy avait alors tout de même trouvé le courage de répondre « J’ai rien de prévu pour le moment, mais je saurais m’en souvenir si l’occasion se présente. C’est adorable de ta part. » en décochant un sourire. Mais loin de lui l’idée de vouloir fatiguer la jeune femme, elle aussi aux prises avec ses propres problèmes, et bien qu’un peu rassuré de l’entendre dire qu’elle allait bien – tout en gardant à l’esprit que dans le cas contraire il ne serait de toute façon pas la personne à qui elle se confierait – il restait prudent. La perspective que la blonde ait pu reprendre le sport, intimement lié non seulement à sa santé mais également à son travail – le réjouissait en tout cas sincèrement, et acquiesçant avec légèreté Oakley avait assuré « Oui, ça me fait beaucoup de bien. Mais ça fait surtout du bien de pouvoir reprendre une activité physique, crois-moi. Je crois que c’est la première fois que je passe plus de cinq jours sans faire du sport. » Et pour tout avouer, il en était particulièrement admiratif. Quelque part il en faisait désormais tous les jours sans le vouloir, son travail sur les docks de Redcliffe n’étant clairement pas étranger à sa carrure, mais sur son temps libre il cédait du coup plus facilement à la paresse qu’au besoin de se dépenser. « Le retour de flamme des courbatures n’a pas été trop virulent ? » s’en était-il en tout cas amusé avec bienveillance, persuadé néanmoins d’avoir affaire à quelqu’un pour qui les courbatures étaient une satisfaction plutôt qu’une contrainte. Peut-être parce que désireuse de laisser la conversation glisser vers autre chose que ses soucis, Oakley avait fini par retourner certaines questions au brun, non sans picorer son goûter à la même allure que Tommy – qui se retenait de tout engloutir pour le simple plaisir d’en profiter plus longtemps. Le père de famille estimait cependant n’avoir pas grand-chose de palpitant à raconter, sa vie était d’une monotonie qu’il qualifierait presque d’affligeante s’il ne s’y complaisait pas tant. « C’est un bon quotidien je trouve. » lui avait pourtant assuré la blonde avec douceur, avant de questionner « Comment se passe ton boulot ? » pendant que le barbu s’autorisait un coup d’œil furtif à l’horloge de la cuisine ; Il ne voulait pas risquer d’être en retard à la sortie de l’école. « Ça se passe bien … Même mieux que je l’imaginais en arrivant, pour être honnête. » Après tout, l’une des choses qui l’avait attirée à la base était la possibilité de faire son travail avec ses écouteurs dans les oreilles et sans rien demander à personne … Tommy n’avait clairement pas postulé dans le but de se faire des amis. « Y’a deux-trois types pas très nets dont j’évite de m’approcher, je veux pas d’ennuis. Mais le reste des gars sont cools, c’est beaucoup plus bon enfant que quand je bossais au McTavish étonnamment. » Mais la restauration était un milieu un peu particulier au fond, on avait vite fait d’y perdre sa patience et de baisser son seuil de tolérance. « Y’a même un calédonien depuis quelques semaines, ça me donne l’occasion de pratiquer un peu mon français, même si j’ai un peu de mal à décoder son accent. » Toute occasion était malgré tout bonne pour lui de pratiquer la langue natale de feu son épouse, avec l’espoir de pouvoir enfin être d’une quelconque d’aide dans les devoirs de Moïra lorsqu’elle entamerait les cours de français à la rentrée suivante. Et puisque son esprit revenait à nouveau à sa fille – un tic probablement commun à tous les parents – il en avait profité pour évoquer la dernière bêtise en date de sa chipie et d’une de ses amies : une mésaventure qui avait arraché un éclat de rire à Oakley et à laquelle Tommy lui-même repensait maintenant avec une pointe d’amusement, mais qui sur le coup l’avait beaucoup moins amusé. « Je me doute, ça n’a pas dû être sympa pour ton rendez-vous, mais Moira ne pensait qu’au bonheur de son papa. Elle prend soin de toi. Elle veut que tu sois heureux. » Mais était-ce vraiment dans l’ordre des choses, pour une enfant de dix ans, de prendre soin de son père ? Sans doute que non. « Mais je le suis, heureux. J’ai pas besoin d’ajouter une femme au tableau pour ça … Je pense même pas en avoir envie. » C’était le constat qu’il avait fait après le fiasco qu’avait été son bref flirt avec Liviana ; Avant qu’il ne sabote tout en la rejetant, lui balançant son passé judiciaire à la figure comme pour s’assurer qu’elle prenne ses jambes à son cou. Ce qu’elle avait fait, assurément, pour mieux retourner dans les bras de son ex-futur-ex-mari qui en comparaison avait de nouveau dû lui apparaitre comme l’homme parfait. « Pour être honnête, je me suis demandé si ce n’était pas sa façon de me faire passer un message sur le fait de ne pas avoir un père et une mère comme tout le monde. » Elle avait deux tantes, une grand-mère, et même Lene et Oakley pour lui servir de modèle … Mais cela ne suffisait peut-être pas. « Enfin, pas comme tout le monde, mais tu m’as compris. » Comme l’image clichée que l’on se faisait de la famille parfaite, plutôt. Un père et une mère, pourquoi pas des frères et sœurs, deux paires de grands-parents, et des oncles et des tantes qui ne tentaient pas de s’écharper comme des chiffonniers à chaque repas de famille – tout le contraire de ce à quoi Moïra était habituée depuis presque toujours.
« J’ai rien de prévu pour le moment, mais je saurais m’en souvenir si l’occasion se présente. C’est adorable de ta part. » C’est toujours avec plaisir que je m’occupe de la petite fille et toujours avec autant de plaisir que l’on se fait des soirées pyjama où l’on danse. Les soirées que j’ai fait avec Moira jusqu’ici, aussi rare soit-elles, j’ai toujours l’impression que rajeunir, de me retrouver comme si j’avais à nouveau 7-8 ans, à l’époque ou on est encore assez jeune pour que les choses soient simple. Quand on est enfants il n’y a pas à penser que certaines choses que l’on dit peuvent être mal prises, pas à penser que l’on doit payer tel ou tel chose, ou alors que l’on doit bosser dur pour réussir. Moira est à l’age ou la vie est simple et des fois c’est bien pouvoir retrouver un peu de cela. « Ca me fait plaisir tu sais. Je suis sûr que tu ferais la même chose si j’avais un enfant. » J’ai toujours voulu des enfants un jour, depuis que je suis gamine je sais que je deviendrais maman, que j’aurais un ou deux enfants, mais plus je vieillis et plus j’y pense. Peut-être que si les choses avaient été différentes avec David nous en serions là, mais cela viendra quand le temps sera bon. J’ai envie d’avoir cette expérience de sentir son bébé grandir dans son ventre, de le sentir bouger, puis de le voir venir au monde et de pouvoir le serrer dans ses bras juste après. En plus de cela, je suis sûr que mes frères et ma sœur seraient des tontons et tante géniaux. Cette idée me fait d’ailleurs sourire. Je secoue légèrement la tête puis parle à Tommy de ma reprise du sport et du boulot et même si cela m’a fait beaucoup de bien, ca a également été très douloureux, je dois bien l’avouer. « Le retour de flamme des courbatures n’a pas été trop virulent ? » « Un peu, j’avais l’impression d’être une véritbale grand-mère, mais ca va mieux. » Je ris légèrement puis lui demande à mon tour comment se passe la travail. Je sais que Tommy a quelques années un peu difficiles derrière lui et de retrouver une routine, de retrouver sa fille devait quand même lui faire du bien. « Ça se passe bien … Même mieux que je l’imaginais en arrivant, pour être honnête. » « C’est génial ca, je suis content pour toi. » Je lui adresse un nouveau sourire. « Y’a deux-trois types pas très nets dont j’évite de m’approcher, je veux pas d’ennuis. Mais le reste des gars sont cools, c’est beaucoup plus bon enfant que quand je bossais au McTavish étonnamment. Y’a même un calédonien depuis quelques semaines, ça me donne l’occasion de pratiquer un peu mon français, même si j’ai un peu de mal à décoder son accent. » « Ah ouais ? C’est cool ca. Je me rappelais pas que tu parlais français. Tu sais que je le parle aussi ? » J’ai appris le français à l’école, au lycée et j’ai également pris des cours à l’université, je ne me débrouille pas trop mal je crois, mais cela fait bien longtemps que je ne l’ai pas parler. J’écoute Tommy me parler de son rendez vous catastrophique et même si cela me fait un peu rire, je me doute que cela n’a pas du être une situation très agréable. « Mais je le suis, heureux. J’ai pas besoin d’ajouter une femme au tableau pour ça … Je pense même pas en avoir envie. » Je lui adresse un sourire tendre. « Alors c’est ce qui compte. Tu devrais peut-être l’expliquer à Moira, elle est assez grande pour comprendre je suis sur. » Après tout, Tommy a bien raison, on a besoin de personne pour créer notre propre bonheur. Cela n’est pas toujours facile, et on se dit peut-être souvent qu’il faut avoir quelqu’un à ses côtés pour être heureux, mais au final, ce n’est pas le cas. Je suis bien plus heureuse depuis que je suis loin de David que quand j’étais avec lui. « Pour être honnête, je me suis demandé si ce n’était pas sa façon de me faire passer un message sur le fait de ne pas avoir un père et une mère comme tout le monde. Enfin, pas comme tout le monde, mais tu m’as compris. » « Ouais, je vois ce que tu veux dire. » Il est vrai que pour un enfant, cela ne doit pas toujours être facile. Ayant moi-même grandit dans une famille catholique, et qui prône le fait d’être en couple, et en particulier avec quelqu’un du sexe opposé, je comprends que cela puisse être un difficile. « Il faut peut-être essayer de lui expliquer les choses. Tu as déjà essayé de lui parler de tout ca ? » Je dois avouer que moi-même je ne sais pas tout à fait l’histoire complète. « Ou alors de lui parler de sa mère ? »
Si dans un premier temps la relation entre Oakley et Tommy avait été purement professionnelle, la jeune femme ayant été engagée par le brun comme baby-sitter selon un savant mélange entre tarifs raisonnables, inspiration à la confiance et modèle qu’il jugeait sain pour les yeux de sa fille chérie, une relation plus personnelle et sincère avait fini par se tisser entre les deux adultes au fil des mois, tant et si bien que le fait que Moïra ait passé l’âge d’être baby-sittée n’avait pas empêché Tommy de continuer à voir Oakley et à prendre de ses nouvelles régulièrement. De la même manière, lorsque la jeune femme décidait d’accorder un peu de temps à sa fille, le brun savait qu’il ne s’agissait plus désormais que de profiter un peu de la compagnie d’une enfant à laquelle elle avait fini par s’attacher un peu, une chose que le Warren savait totalement réciproque. Rien d’étonnant donc au fait qu’il confirme d’un signe de tête lorsque la blonde avait assuré « Ça me fait plaisir tu sais. Je suis sûr que tu ferais la même chose si j’avais un enfant. » avec certitude. Et elle avait sans doute raison, car si Tommy faisait sans aucun doute partie de ceux qui voyait dans les enfants des autres les défauts qu’il ne trouvait pas à sa propre progéniture, il était capable de faire preuve d’exception avec celle de ses amis – et ils étaient rares, ceci expliquant peut-être cela. Se refusant néanmoins à monopoliser la conversation plus longtemps, le brun avait rapidement fait revenir la lumière sur Oakley, et sur le rythme qu’elle se laissait adopter pour redonner à sa vie le semblant de normalité qui lui avait manqué ces derniers mois. Elle avait repris le sport, un détail pour n’importe qui d’autre mais un essentiel pour la jeune femme, et bien qu’elle ait admis avec amusement « Un peu, j’avais l’impression d’être une véritable grand-mère, mais ça va mieux. » lorsque Tommy avait questionné à ce sujet, on la sentait soulagée d’avoir repris ce qui, en plus d’être son métier, semblait être sa meilleure thérapie. « Une grand-mère très en forme alors. » s’en était donc simplement amusé le brun avec bienveillance, comprenant finalement à la façon dont elle rabattait sans cesse la conversation vers lui qu’elle ne souhaitait plus parler d’elle. De bonne grâce il avait donc glissé quelques mots sur son propre boulot, et sur le fait qu’il s’en accommodait plus encore qu’il ne l’avait imaginé lorsqu’il avait postulé sur les docks. On restait dans un emploi purement alimentaire, qui ne nourrissait aucune ambition ou passion particulières, mais il y régnait une certaine camaraderie à laquelle la tendance des uns et des autres à ne pas vouloir s’étaler sur leur vie en dehors du boulot fixait une certaine forme de cadre. « C’est génial ça, je suis content pour toi. » s’en était alors réjouie Oakley avant de s’étonner « Ah ouais ? C’est cool ça. Je me rappelais pas que tu parlais français. Tu sais que je le parle aussi ? » Il l’ignorait, ou si elle le lui avait déjà dit il l’avait oublié « C’est vrai ? » Mais comme toutes les choses qu’il savait faire, Tommy les mentionnait peu ; C’était là toute l’ironie de la chose, se sentir sans cesse comme un bon à rien et ne trouver aucune légitimité à se vanter des choses dans lesquelles il se débrouillait un peu. « La mère de Moïra était française, et comme c’était aussi l’autre langue officielle au Canada ça faisait deux raisons de s’y mettre. » avait-il alors expliqué comme s’il essayait de se trouver des excuses. « Mais ça fera au moins une matière dans laquelle je pourrai aider Moïra à partir de l’année prochaine. » En réalité il ne le savait pas encore, mais ses difficultés à l’écrit compromettraient grandement cet espoir ; Pour l’heure il se contentait encore d’y croire dur comme fer, sans se souvenir qu’il était aussi bien moins mauvais en maths et en physique qu’il ne le croyait avec le recul. Malgré lui incapable de ne pas laisser la conversation tourner autour de sa progéniture, comme bon nombre des parents à vrai dire, il en avait profité pour mentionner l’une des dernières bêtises en date de la fillette, s’en amusant désormais mais s’étant trouvé fort dépité sur le moment. Bienveillante, Oakley avait fait remarquer que Moïra pensait sans doute bien faire, et bien qu’au fond de lui Tommy n’en doute pas il s’agaçait de cette tendance généralisée à croire qu’il faudrait obligatoirement une nouvelle femme dans sa vie pour qu’elle lui semble à nouveau plus belle. La vérité c’est qu’il ne croyait pas que l’on puisse aimer deux fois comme il avait aimé Alice, et un amour au rabais dans le simple but de combler la solitude ne l’intéressait pas. « Alors c’est ce qui compte. Tu devrais peut-être l’expliquer à Moïra, elle est assez grande pour comprendre je suis sûre. » L’était-elle ? Oakley avait sans doute raison, mais le brun lui peinait encore à imaginer sa fille suffisamment grande pour qu’il ait ce genre de conversation avec elle. Une erreur de sa part, sans doute, et il semblait beaucoup plus envisageable pour lui que Moïra exprime simplement sa frustration de ne pas avoir la famille lambda que possédaient certains de ses camarades de classe. « Ouais, je vois ce que tu veux dire. » Pavée de bonnes intentions, la blonde avait tenté au mieux de le conseiller en ajoutant « Il faut peut-être essayer de lui expliquer les choses. Tu as déjà essayé de lui parler de tout ça ? Ou alors de lui parler de sa mère ? » et si Tommy avait paru un brin pensif en retour c’était parce que parler d’Alice à sa fille, il avait déjà tenté de le faire … Pour des résultats plus que mitigés. « J’ai essayé à une époque … » Penchant la tête sur le côté d’un air incertain, il avait poursuivi « Au mieux elle devenait muette, et au pire elle se braquait. » Et peinant déjà beaucoup à recréer des liens que ses deux années d’incarcération avaient grandement mis à mal, il avait rapidement abandonné l’idée. « Peut-être qu’elle était encore trop jeune … Je ne sais pas trop. Je me suis dit qu’elle m’en parlerait d’elle-même quand elle en aurait envie. » Chose qui, hormis via l’album photos que sa fille était allée chipée dans sa chambre à plusieurs reprises au point qu’il ne finisse tout bonnement par lui laisser, n’était encore pas venue. « Je ne pense pas qu’elle se souvienne vraiment de sa mère … Elle était trop jeune quand c’est arrivé. » Et non sans difficultés, le père avait fini par accepter l’idée qu’Alice lui manquerait toujours plus à lui qu’à leur fille. Réalisant en tout cas qu’il venait de mentionner bien plus feu son épouse en quelques minutes de conversation qu’en l’espace de ces derniers mois, il avait murmuré un « Bref. » maladroit et préféré reprendre une bouchée de sa tartelette aux fraises pour se donner une contenance. Il était là, à s’appesantir sur ses états d’âme comme si la blonde n’avait pas déjà ses propres drames à gérer actuellement ; Quel idiot. « Tu fais quelque chose en particulier après ? » avait-il finalement demandé en retrouvant un brin de sourire « Ça te dit de venir chercher Moïra à l’école avec moi ? Je suis sûr que ça lui fera plaisir. »
Tommy a beau avoir été en quelque sorte mon patron au début, aujourd’hui je ne le considère plus du tout comme ca. Aujourd’hui, c’est un ami, un bon ami avec qui j’apprécie fortement de passer du temps et qui s’est toujours soucier de moi, tout comme je me soucie de lui d’ailleurs. Même si je ne connais pas vraiment les détails, je sais que Tommy n’a pas forcément un passé facile, qu’il n’a pas toujours eu la vie simple et je lui ai toujours dit que je suis là si il en a besoin, que ce soit pour lui ou pour la jeune Moira d’ailleurs. Moira continue de grandir et elle va bientôt entrer dans une période ou des fois, il est plus facile de parler de certaines choses à d’autres femmes qu’à son père. Alors je suis là pour elle également, au bout du téléphone et prenant soin de passer du temps avec elle de temps en temps bien sûr, dès qu’elle en a envie. Moira me rappel un peu lorsque j’avais son âge, toujours à bouger partout. Il faudrait d’ailleurs un jour que je lui propose de faire de la danse avec moi, peut être que cela pourrait lui plaire. J’apprends ainsi à Tommy que j’ai moins même repris le travail et le sport après quelques mois d’arrêt. Quelques mois difficiles, mais que je vais enfin pouvoir mettre derrière moi. Et comme je lui dis, même si j’ai encore quelques courbatures, cela fait vraiment du bien de pouvoir enfin reprendre une activités. « Une grand-mère très en forme alors. » Je ne peux m’empêcher de rire légèrement. J’ai toujours été plutôt en forme, pratiquant au minimum quarante cinq minutes de sports par jour. « Il faut croire oui. Tu en fait un peu du sport toi ? »
« La mère de Moïra était française, et comme c’était aussi l’autre langue officielle au Canada ça faisait deux raisons de s’y mettre. Mais ça fera au moins une matière dans laquelle je pourrai aider Moïra à partir de l’année prochaine.» « Je suis sur que tu vas pouvoir l’aider sur plus de trucs. Je t’aurais bien proposé mon aide, mais j’ai jamais été très douée à l’école. » Dans les jumeaux, ce n’est pas moi qui a le mieux réussi à l’école mais Zeppelin. C’est d’ailleurs bien grâce à lui si j’étais arrivé jusqu’à la face et si j’avais fini par trouver une voie qui m’intéresse aujourd’hui vraiment. Sans mon frère je crois que j’aurais sûrement redoublé plus d’une fois. Même si j’ai toujours beaucoup aimé les langues, si je parle le français, je n’ai jamais été très doué. Le sport m’avait beaucoup aidé durant mon temps à l’école et m’avait permis de passer de temps en temps de juste dans la classe du dessus, alors heureusement que je suis au moins douée pour cela. Mais parlant français pas trop mal, je me suis d’ailleurs dit qu’un jour j’aimerais beaucoup apprendre une nouvelle langue. Peut-être le chinois, ou le japonais, parce que nombreux sont les Asiatiques qui viennent vivre en Australie.
Puis la discussion repasse alors doucement sur la fille du brun en face de moi, et des choses qu’elle fait vivre à son père en ce moment. Je dois bien avouer que ca ne doit pas être toujours facile de gérer une enfant qui arrive doucement, mais sûrement dans l’adolescence. Moira a son petit caractère et visiblement elle le montre bien à son père et elle ne se laisse pas faire. « J’ai essayé à une époque … » Penchant la tête sur le côté d’un air incertain, il avait poursuivi « Au mieux elle devenait muette, et au pire elle se braquait. » Je grimace légèrement. « Je comprends. Ca ne doit pas être évident. » Être parents est quelque chose de difficile, qui demande chaque jour d’apprendre de nouvelle chose, et je pense que Tommy est un bon père pour Moira. « Peut-être qu’elle était encore trop jeune … Je ne sais pas trop. Je me suis dit qu’elle m’en parlerait d’elle-même quand elle en aurait envie. » « Ou peut être qu’elle n’ose pas t’en parler, de peur que tu te braques, ou que cela te rende triste. » Je sais que Tommy avait aimé la mère de Moira, je le vois dans ces yeux lorsqu’il parle d’elle. Il y a cette tristesse mélangé à cet amour dans son regard. « Je ne pense pas qu’elle se souvienne vraiment de sa mère … Elle était trop jeune quand c’est arrivé. » « Mais peut être qu’elle aimerait que tu lui racontes de souvenirs, je ne sais pas. » Je ne pourrais pas vraiment conseiller Tommy, après tout je n’ai pas d’enfants moi-même. Je pose ma main sur la sienne pour tenter de le rassurer un peu. « Bref. Tu fais quelque chose en particulier après ? Ça te dit de venir chercher Moïra à l’école avec moi ? Je suis sûr que ça lui fera plaisir. » « Oh oui avec plaisir ! Je n’ai rien de prévu en plus ! » Je lui adresse un sourire. « Ca me ferait plaisir à moi aussi. »
Faire du sport était au fond une notion un peu propre à chacun, tant par la définition qu’on en avait que par le temps que l’on pensait devoir y consacrer pour pouvoir décemment dire que l’on en faisait. Face à Oakley Tommy avait parfaitement conscience de faire pâle figure, l’abonnement à une salle de sport ne faisait pas partie des priorités de son budget, et il n’avait pas spécialement besoin de sentir tous ses muscles endoloris à la fin de la journée pour estimer qu’elle avait été bien remplie. Pour autant, il ne se serait pas rendu justice en répondant simplement « non » de but en blanc lorsque la blonde lui avait demandé « Il faut croire oui. Tu en fais un peu du sport toi ? » car de l’énergie, il en dépensait allègrement tous les jours tant nerveusement que physiquement. Dodelinant la tête, il s’était alors armé d’un sourire léger pour faire remarquer, sans reproche « Je gagne ma vie en déchargeant des cargos et j’élève une pré-adolescente, ça coche à la fois le physique et le mental. » Il n’était de toute manière pas très à l’aise avec le concept de salle de sport, à ses yeux temple de la frime et de la compétition dans ce qu’elle avait de malsain … Une preuve supplémentaire que malgré ce que stipulait son acte de naissance Tommy n’était qu’un australien de pacotille. Ironiquement, et comme il avait d’ailleurs fini par le confier à la blonde, son expatriation couplée à son mariage avec Alice représentaient d’ailleurs sa seule occasion d’espérer aider sa fille sur le plan scolaire dans les quelques années à venir. « Je suis sûre que tu vas pouvoir l’aider sur plus de trucs. » lui avait pourtant assuré Oakley avec optimisme, mais secouant la tête Tommy n’avait pu que la suivre sur sa propre confession « Je t’aurais bien proposé mon aide, mais j’ai jamais été très douée à l’école. » car lui-même se situait assurément du côté cancre de la force, et se retrouvait force de l’admettre non sans une pointe de « Moi non plus … C’est dans ces moments-là que je me dis qu’elle n’est pas vraiment aidée avec moi. » Tout dans sa scolarité n’était pourtant pas à jeter, à défaut d’être un littéraire le brun avait toujours eu certaines facilités à comprendre le concret, la géométrie, les règles de la physique – tout ce qui demandait un esprit logique en somme. Mais comme souvent il peinait à ne pas retenir que le négatif, et tout ce qui le dévalorisait. Seule Alice était à force de patience parvenue à lui donner un peu de confiance en lui, et la jeune femme désormais disparue Tommy avait été renvoyé à la case départ. Bien des années après son absence continuait de peser sur le foyer, sur les épaules de Tommy qui n’aurait jamais imaginé devoir un jour vivre sans elle après lui avoir passé la bague au doigt, sur les épaules de Moïra qui n’en avait pas assez de souvenirs pour qu’elle lui manque tout en subissant le décalage qui la démarquait de ses camarades dotés de deux parents. « Je comprends. Ça ne doit pas être évident. » Se l’autorisant rarement, le brun avait tenté de mettre des mots sur les tracasseries que l’absence d’Alice causait dans sa relation avec sa fille, comme s’il espérait trouver en Oakley un point de vue qui l’éclairerait un peu – elle avait passé suffisamment de temps avec Moïra pour avoir peut-être recueilli certaines de ses confidences. « Ou peut être qu’elle n’ose pas t’en parler, de peur que tu te braques, ou que cela te rende triste. Peut-être qu’elle aimerait que tu lui racontes de souvenirs, je ne sais pas. » Peut-être oui. Peut-être. Ou peut-être n’aurait-elle jamais de questions, jamais d’intérêt à en savoir plus, et qu’une fois passée ce stade de l’adolescence où l’on ne cessait de se comparer à son voisin, à ses camarades de classe ou à ses amis, le sujet finirait par tomber dans l’oubli … Et d’y penser Tommy avait senti son cœur se serrer, tout en sachant que Moïra n’était pas responsable de ne pas regretter quelque chose dont elle n’avait de souvenirs. Laissant échapper un soupir destiné à changer le sens de la conversation, le brun avait repris un ton plus léger et proposé à Oakley de l’accompagner jusqu’à la sortie de l’école, certain que sa fille serait ravie d’y trouver la blonde de façon impromptue. « Oh oui avec plaisir ! Je n’ai rien de prévu en plus ! » s’était alors exclamée la concernée d’un ton enjoué. « Ça me ferait plaisir à moi aussi. » Et acquiesçant d’un air satisfait Tommy s’était de son côté fendu d’un « Alors vendu. » avant d’engloutir la dernière bouchée de sa part de tarte. « En plus il est bientôt l’heure. » Et puisque de l’aveu de la jeune femme quelques instants plus tôt, elle avait passé suffisamment de temps enfermée dans cette maison ces dernières semaines pour que prendre l’air lui fasse le plus grand bien, cela lui ferait une nouvelle occasion de sortir s’aérer.