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 (camil) on top of the world

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Message(#)(camil) on top of the world EmptyJeu 10 Oct 2019, 02:48


camil & hassan
on top of the world

I've had the highest mountains, I've had the deepest rivers, you can have it all but life keeps moving. I take it in but don't look down 'cause I'm on top of the world, I'm on top of the world waiting on this for a while now, paying my dues to the dirt. I've been waiting to smile, been holding it in for a while, take you with me if I can, been dreaming of this since a child. ☆☆☆



Le jour commençait à décliner lorsqu’Hassan avait quitté les locaux d’ABC, dans lesquels il était resté enfermé une grande partie de l’après-midi. Mettant à profit le temps libre que lui laissaient les vacances de printemps, et auxquelles succédait toujours l’intense période des examens de fin d’année, il venait d’enregistrer les séquences en facecam d’un documentaire que la chaîne prévoyait de diffuser pour la journée mondiale des droits de l’homme, en décembre prochain. Lentement, et sans qu’il n’en ait pleinement conscience, Hassan s’était rajouté à la liste des visages de la chaîne que le spectateur moyen commençait à considérer avec un semblant de familiarité – le genre de familiarité que lui-même ressentait à l’égard du présentateur météo de sept heures du matin, à force de l’entendre lui raconter le temps qu’il ferait tous les jours – et pour cette raison ainsi que pour la possibilité d’apposer Amnesty International à côté de son nom dans le sous-texte, il avait été décidé que le brun serait de la partie. Peu habitué à fréquenter Spring Hill à l’heure de la sortie du bureau en revanche, il avait eu la désagréable surprise de quitter les locaux du groupe audiovisuel pour mieux se retrouver coincé dans les bouchons de fin de journée, et pianotait du bout des doigts sur son volant avec un brin d’impatience en se maudissant de n’avoir pas opté pour la moto lorsqu’il était parti ce matin. Conducteur consciencieux, mais avant tout conducteur qui ne souhaitait pas réitérer l’expérience de la suspension de permis de conduire, il n’avait pas répondu lorsque son téléphone avait sonné dans sa poche, mais profitant d’un énième arrêt du trafic il s’était malgré tout contorsionné pour récupérer le cellulaire et s’enquérir de l’identité de l’appelant. Les semaines étaient passées, et malgré les mises en garde de l’avocate spécialisée qu’il avait consulté pour le prévenir que l’attente pourrait bien durer de plusieurs semaines à plusieurs mois, il ne pouvait s’empêcher de trouver le temps long – et malgré lui il se surprenait à espérer, grave erreur compte tenu des chances minimes qu’avaient son dossier de demande d’adoption d’aboutir à quoi que ce soit d’autre qu’un échec. Pas d’avocate au bout du fil cela dit, mais un message vocal de son frère qu’Hassan s’était autorisé à écouter en haut-parleur, non sans avoir au préalable vérifié dans ses trois rétroviseurs qu’un véhicule de police ne trainait pas dans les environs. Tradition désormais inscrite dans le calendrier avec autant de certitude que la fête nationale tombant toujours un vingt-six janvier, Qasim et Olivia avaient l’habitude de remonter à Brisbane pour les fêtes de Noël – que les deux frères Jaafari ne s’évertuaient à fêter que pour faire plaisir aux enfants et à l’épouse de monsieur – puis de s’octroyer deux semaines de vacances durant lesquelles il revenait à Hassan de s’occuper de sa nièce et de ses neveux : une tâche dont le brun s’acquittait habituellement sans se le faire dire deux fois, toujours ravi de pouvoir jouer son rôle d’oncle qui les laissait dépasser un peu l’heure du coucher et manger des fraises tagada en guise de dessert. Cette année néanmoins, il peinait à se projeter aux fêtes de fin d’année et à tout ce qui suivrait : 2019 avait eu son lot de chamboulements, et la partie de lui la plus sujette aux superstitions ne pouvait s’empêcher de craindre à un cataclysme supplémentaire d’ici à la fin décembre. Pour les mêmes raisons, Hassan n’avait toujours pas donné de réponse à Gwen concernant sa proposition de partir en vacances ensemble une semaine durant l’été – ou du moins il aimait se dire qu’il repoussait sa réponse pour les mêmes raisons, quand en réalité l’étape « vacances en couple » correspondait à un niveau d’engagement de relation dont il n’était pas certain de vouloir … Il rechignait toujours à laisser une brosse à dent chez elle, après tout. Le fil de ses pensées l’ayant perdu un instant, le brun avait été ramené à la réalité par le bref coup de klaxon du véhicule qui le suivait, et appuyant aussitôt sur l’accélérateur il avait au moins eu la satisfaction d’atteindre le bout du Victoria Bridge pour s’engager dans une artère moins encombrée du centre-ville. Remontant Ann Street en balançant sa tête en rythme sur les vieux tubes des années 80 que crachotait la radio, il avait presque dépassé le city hall lorsqu’une silhouette masculine occupée à héler un taxi sur le trottoir avait retenu son attention. Continuant sa course sans s’arrêter, le taxi avait continué son chemin là où la Mazda rouge avait ralenti à hauteur du malheureux « Besoin d’un chauffeur ? » Un bras appuyé nonchalamment sur son volant, l’enseignant avait baissé la tête pour croiser le regard rattaché à l’imposante silhouette de Camil, et sans attendre la réponse de ce dernier il avait désactivé le verrouillage central de la voiture « Grimpe, tu me diras où tu as besoin que je te dépose. J’allais nulle part. » Ou tout du moins il rentrait chez lui, ce qui en jargon sous-entendu voulait effectivement dire qu’il n’allait nulle part.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyMer 20 Nov 2019, 17:13

Le directeur du cabinet de Brisbane quitta la mairie d’un pas pressé, le visage fermé et le regard noir. Habituellement, son passage dans les couloirs à une heure de grande fréquentation suscitait toujours quelques interpellations de la part de ses collaborateurs, mais cette fois-ci, il n’en fut rien : vraisemblablement, chacun avait compris que l’aîné des Smith n’était pas d’humeur, et essayer de l’arrêter dans sa course folle vers la sortie représentait un véritable risque que personne n’était prêt à prendre. Si généralement, Camil essayait de ne pas faire subir à ses collègues sa mauvaise humeur, aujourd’hui, il avait été tout bonnement incapable de se recomposer un masque lisse, et de laisser derrière lui les tracas qui avaient constellé sa journée. Il avait enchaîné quelques réunions houleuses, et n’avait que très moyennement apprécié que l’on remette en cause son travail sous prétexte qu’il avait de l’ambition. Une ambition un peu trop débordante, selon les termes des adjoints du maire de Brisbane. L’Australien n’avait jamais caché son désir de gravir les échelons de la réussite, jusqu’à arriver au sommet. Et maintenant qu’une possibilité d’évolution conséquente se profilait, on prétendait que son travail était orienté et ne visait pas à servir les intérêts de la mairie ? Il avait soupiré d’agacement, et ricané au nez de ses détracteurs. Leur jalousie faisait peine à voir. Il avait quitté la réunion sur ces mots, et comptait bien débriefer de cela avec sa petite-sœur, mais celle-ci avait eu d’autres projets de dernière minute. Une fois n’est pas coutume, le politicien avait opté pour une livraison directement à son bureau – un plat chaud, qui avait eu du retard et était arrivé froid. Et alors qu’il pensait que la journée ne pouvait que s’améliorer, il reçut un appel du garage, qui s’étonnait de ne pas l’avoir vu honorer son rendez-vous de la matinée et lui proposait de le reporter au milieu de l’après-midi. Non, vraiment, s’il y avait une journée à oublier, c’était bien celle-ci. Il se mit sur le bord du trottoir pour héler un taxi (qui lui passa bien évidemment sous le nez sans s’arrêter), et soupira pour la énième fois de la journée. Est-ce que le monde entier s’était ligué contre lui ? Qu’avait-il fait pour être si injustement puni, à la moindre occasion qui se présentait ? Une petite voix intérieure lui souffla qu’il exagérait ses malheurs et qu’il n’y avait fondamentalement rien de dramatique dans tout cela – ce qui était vrai, mais Camil n’était pas encore d’humeur à l’admettre.

Il arqua un sourcil en voyant une voiture ralentir, puis s’arrêter finalement à sa hauteur. Un large sourire illumina le visage de Camil lorsqu’il entendit et reconnut Hassan – le premier depuis la fin de la matinée, qui avait cristallisé de nombreuses tensions. Il réalisa qu’il n’avait pas vu son ami depuis longtemps – trop longtemps à son goût, d’ailleurs – et ne résista pas à l’envie de le charrier, alors que son humeur changeait du tout au tout. « C’est quoi, ça ? » Demanda le politicien se penchant légèrement, prenant appui sur le toit de la voiture de son ami Hassan. Il fit la moue, mais les premières gouttes de pluie qui s’écrasèrent sur ses paumes le firent rapidement prendre une décision. Il ouvrit la portière de la voiture d’Hassan, et s’engouffra à l’intérieur de l’habitacle. Même s’il n’approuvait pas le choix de modèle de son ami, il restait préférable à une sévère averse. « Si un de mes adversaires politiques m’a vu monter et qu’il a eu le temps de me prendre en photo, je suis foutu. » Plaisanta le politicien, qui jeta un rapide coup d’œil sur le parvis de la mairie, où quelques-uns de ses collaborateurs fumaient une cigarette. Il s’attendait à ce que ces silhouettes disparaissent de son champ de vision, mais il n’en fut rien : la voiture d’Hassan restait obstinément à l’arrêt, et un simple regard échangé avec son ami lui fit comprendre d’où venait le problème. Camil leva les yeux au ciel, mais s’empara de la boucle de la ceinture de sécurité, qu’il verrouilla la seconde d’après. « Tu sais que je ne suis plus un enfant ? » Demanda le politicien, alors qu’Hassan se décidait finalement à démarrer. Il ne fut cependant pas capable de masquer le léger sourire qui ourlait ses lèvres. Une fois de plus, l’Américain réalisa qu’il avait de la chance d’être si bien entouré. « Chez moi, chauffeur. » Déclara finalement Camil. Ayant quitté le travail plus tôt que d’ordinaire, il réalisa que rentrer chez lui ne serait pas aussi rapide que d’habitude : à l’heure de pointe, Spring Hill était un quartier particulièrement dynamique et fréquenté. Les hommes et femmes d’affaires délaissaient leurs bureaux, et rentraient chez eux, têtes baissées. Ce spectacle était, aux yeux du politicien, particulièrement intéressant à observer et trahissait, selon lui, l’aspect individualiste que chaque être humain pouvait avoir en lui. « Qu’est-ce que tu deviens, depuis le temps ? » Demanda Camil en tournant la tête vers son ami, qui conduisait prudemment en raison du trafic, particulièrement dense à cette heure-ci.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptySam 07 Déc 2019, 21:58

Faute de savoir s’il comptait oui ou non partir en vacances cet été – avec Gwen ou tout seul, d’ailleurs – Hassan avait vaguement songé à le faire durant les congés de printemps, avec le sentiment de plus en plus ancré qu’il avait besoin de changer d’air et de voir du paysage. Et puis finalement le cambriolage de sa maison quelques semaines plus tôt l’en avait dissuadé, le brun se sentant incapable de quitter la ville sereinement sans avoir eu le fin mot de cette histoire, et malgré tout conscient qu’il ne l’obtiendrait sans doute jamais et devrait simplement faire avec … Plus tard, peut-être. Le temps libre que lui laissait les vacances de printemps, il le passait donc à honorer un peu plus d’engagements qu’à l’accoutumée auprès d’ABC et à caler des rendez-vous divers, s’étant toujours préféré submergé par les choses à faire que trop peu occupé. Bien sûr il y aurait toujours eu quelque chose à faire chez lui aussi, les travaux et le bricolage on n’en voyait jamais véritablement le bout, mais Hassan sentait qu’il avait besoin de voir du monde et aussi fort aimait-il ses deux chiens leur capacité de conversation demeurait quelque peu limitée. Que Camil semble débarque de nulle part dans son champ de vision avait donc des airs d’heureuse coïncidence, et voyant le bonhomme héler un taxi sans que celui-ci ne s’arrête l’enseignant avait quitté la file de voiture pour venir longer le trottoir et s’arrêter à hauteur de son ami, prêt à le déposer de bonne grâce là où il aurait besoin d’aller – et puis, si cela lui permettait de repousser à un peu plus tard le moment de rentrer chez lui, il n’allait pas s’en priver. S’appuyant au toit de l’habitacle de la Mazda – troisième du nom – le politicien s’était penché vers la fenêtre ouverte en faisant mine de remuer son museau d’un air dubitatif « C’est quoi, ça ? » Ça, ce n’était rien de plus que la voiture qui lui permettrait de ne pas détremper son costume de couturier dans l’attente du prochain taxi. Mais comme pour lui signaler qu’il pouvait tout aussi bien repartir sans lui, Hassan avait donné un coup d’accélérateur et fait ronronner le moteur de la berline d’un air goguenard. « Si un de mes adversaires politiques m’a vu monter et qu’il a eu le temps de me prendre en photo, je suis foutu. » Se décidant enfin à monter en voiture, le blond avait claqué vigoureusement la portière, laissant à Hassan le temps de remonter ses lunettes de soleil sur le sommet de son crâne maintenant que la pluie semblait vouloir être de la partie. « Ça, comme dirait mon frère, c’est une voiture de divorcé. » Couleur rubis, moteur puissant, coupe légèrement sport … Pas le genre de voiture que l’on achetait pour transporter bobonne et trois ou quatre mouflets, en somme. « T’y viendras un jour mate, mais pour ça faudrait déjà que tu commences par te marier. » Condition sine qua non pour en venir à l’étape du divorce, étape sur laquelle Hassan estimait s’être morfondu assez longtemps pour pouvoir maintenant s’en moquer avec le recul suffisant. Le regard fixant toujours Camil avec insistance, il attendait patiemment que celui-ci réagisse et attache sa ceinture de sécurité, obtenant dès lors du principal intéressé un roulement d’yeux digne d’un adolescent en pleine rébellion. « Tu sais que je ne suis plus un enfant ? » Franchement, il y avait parfois de quoi se poser la question. Mais préférant user du même ton le brun avait rétorqué « Et tu sais que selon les lois de la physique, tu as de ce fait bien plus de chances de passer à travers ce pare-brise qu’un enfant si je freine brusquement pour éviter un wallaby ? » Les chances de manquer écraser un wallaby étaient minimes voire inexistantes à l’heure de pointe et en plein centre-ville ? Un détail, rien de plus. Camil ayant quoi qu’il en soit fini par se plier au code de la route, Hassan avait consenti à reprendre la route et s’était faufilé à nouveau dans le flot de voitures qui tentaient de fuir le centre-ville pour que leurs occupants puissent retrouver le calme de leurs foyers. « Chez moi, chauffeur. » Le majeur et l’index allant faire un aller-retour contre sa tempe à la manière des capitaines de navire, Hassan s’était fendu d’un « Water Street, prochain arrêt. » cérémonieux, la seule contrainte étant que même s’il l’avait voulu il n’aurait pas filé à toute allure vers l’adresse du politicien … La voiture était peut-être rouge, mais se faire passer pour un véhicule prioritaire aurait été un peu exagéré, hm. « Qu’est-ce que tu deviens, depuis le temps ? » Une main attachée nonchalamment au côté de son volant, l’enseignant avait dodeliné la tête d’un air mesuré – il essayait de se rappeler à quand remontait la dernière fois que Camil et lui s’étaient vus, et le fait qu’il ne parvienne pas à s’en souvenir instantanément voulait tout dire. « Oh, tu sais, la routine. Le boulot, le rugby, le bénévolat … Je doute pas que c’est beaucoup plus palpitant de ton côté de la barrière. Comment se portent ces bons vieux libéraux ? » Il ne le portait pas dans son cœur Hassan, le nouvel occupant de la mairie ; Pas plus que celui dont il avait pris la suite après l’épisode de démission d’avril dernier. Et l’on pouvait raisonnablement se demander comment il parvenait alors à apprécier Camil, mais sans doute que l’amitié avait elle aussi ses raisons que la raison ignorait. Accroché au tableau de bord, son téléphone s’était mis à sonner et la photo de Gwen s’était affichée, arrachant au brun une moue incertaine. Mais la présence de son ami sur le siège passager lui donnant une excuse pour repousser une fois supplémentaire sa prochaine discussion avec la jeune femme, Hassan avait rejeté l’appel du bout de l’index et préféré questionner « Et ta sœur ? Elle vit toujours avec toi ? » l’air de rien. Il trouvait le contraste attendrissant, en vérité ; Camil, comble de l’indépendance, mais partageant son canapé et sa salle de bain avec sa petite sœur.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyDim 15 Déc 2019, 12:50

L’apparition d’Hassan s’apparentait presque à une manifestation divine, selon Camil. Il réalisa soudainement qu’il n’avait pas vu son ami depuis des lustres, et il s’en voulut d’avoir été si peu présent ces derniers temps. C’était bien simple : depuis qu’il avait décidé d’affiner sa stratégie politique et d’affirmer ses ambitions, Camil avait été accaparé par son projet. Egoïstement, il s’était montré peu disponible pour les autres, sans même se soucier de savoir si ses amis auraient pu avoir besoin de lui. Mentalement, il se promit de se rattraper prochainement – et il en toucherait aussi deux mots à Sixtine, qui était habituellement son garde-fou. « Très drôle. » Grommela l’Australien en faisant la moue, alors que la pluie s’intensifiait. Il ouvrit la portière de la voiture, et s’engouffra rapidement dans l’habitacle. Il soupira de soulagement, heureux d’être au sec et ravi d’avoir l’opportunité de passer un moment avec Hassan. « Tu fais dans le mélodramatique ? » Demanda Camil sur un ton badin, alors qu’il faisait remarquer qu’il s’agissait d’une voiture de divorcé. Le politicien n’était pas sans savoir que la vie sentimentale de son ami n’avait pas été de tout repos – bien au contraire. Ils en avaient parfois parlé, à chaque fois sous l’impulsion d’Hassan. Celui-ci savait qu’il pouvait venir trouver son ami, que celui-ci pouvait être une oreille attentive. Mais la pudeur des deux hommes avait sans doute eu raison de quelques-unes des possibles confidences d’Hassan. « Ça ira, merci. Je préfère éviter certaines expériences. » Confia le politicien en levant les yeux au ciel. Se marier, lui ? Et puis quoi encore ? Avant de parler mariage, il faudrait qu’il trouve la personne qui lui convienne – et ça, c’était loin d’être gagné. « Et puis ça te donnerait une occasion de plus de te moquer de moi, et ça, c’est hors de question. » Plaisanta le politicien, attendant patiemment que son ami ne se mette en route. Ce qu’il ne fit que lorsque l’Américain, non sans avoir préalablement soupiré, attacha sa ceinture de sécurité. « Un wallaby ? » Répéta-t-il en arquant un sourcil. « Tu veux dire une petite vieille plutôt, non ? » Cynique, mais typique de Camil. Les rues de la ville étaient bondées, et les piétons prenaient des risques inconsidérés pour pouvoir traverser un boulevard alors que leur feu était rouge. Hassan se plia, de bonne grâce, à son tout nouveau rôle de chauffeur de taxi. Ils discutèrent de tout et rien, rattrapant le temps perdu. « Toujours aussi occupé à l’université ? » Demanda-t-il. Camil savait que son ami avait peu de temps libre. Quand il n’enseignait pas, il jouait au consultant géopolitique sur ABC – spécialiste du Moyen Orient, ou s’investissait dans la jeune équipe de rugby de Brisbane. « Je vais bientôt avoir besoin de tes lumières, d’ailleurs. Je peux toujours faire appel à toi ? » Il savait qu’avec Hassan à ses côtés, les choses seraient plus faciles. Il pourrait complètement lui faire confiance, et se fier à ses jugements. « Le timing devient de plus en plus intense ; les élections se rapprochent, et tout le monde commence à stresser. » Ce qui n’était pas de tout repos. « Toujours aussi… » L’Australien hésita. Quelle était la bonne terminologie, dans ce cas ? Les libéraux comptaient certains profils intéressants, mais beaucoup s’apparentaient à de vieux réacs, à des moralisateurs, ou à des privilégiés qui avaient l’impression d’avoir accompli de grandes choses. Les égos des politiciens étaient surdimensionnés – le sien n’échappait d’ailleurs pas à la règle. Mais Camil avait une chance : il était entouré de personnes franches. Les membres de son équipe n’hésitaient pas à se montrer honnêtes, et cela lui permettait de garder les pieds sur terre. « Libéraux. » Finit-il par dire, alors que le téléphone portable d’Hassan s’illuminait. Sur son écran venait d’apparaître la photo d’une fille que Camil ne connaissait pas. Il arqua un sourcil, prêt à faire passer un interrogatoire à son ami – mais celui-ci lui coupa l’herbe sous le pied en lui parlant de Sixtine. « Ouais. » Affirma-t-il, alors qu’Hassan lui demandait si Sixtine vivait toujours chez lui. « Et elle bosse avec moi, aussi. Dans le service communication. » Pour Camil, la présence de sa sœur dans son entourage professionnel avait été une évidence. L’Américain n’ignorait pas les bruits de couloir : il savait que l’arrivée de la dernière des Smith dans l’équipe n’avait pas fait que des heureux. Mais s’il y avait bien une personne sur terre en qui il avait une confiance aveugle, c’était Sixtine. « Et elle me demande souvent de tes nouvelles. » Faux, archi faux. Il s’agissait juste d’une manœuvre pour en venir là où il le souhaitait. « Elle va être déçue d’apprendre qu’une autre prend vraisemblablement de la place… »  Jusque dans l’habitacle de sa voiture. « Une voiture de divorcé, tu disais, hein ? » Lança Camil, un petit sourire narquois vissé aux lèvres. Il n’allait pas se priver de chambrer son ami, alors que la photo d’une femme était soudainement apparue sur l’écran du téléphone portable d’Hassan. « Mais pas seulement, on est d’accord ? » A en croire l’étrange moue qui était apparue sur le visage de son ami, Camil comprit qu’il avait vu juste. « T’as vraiment cru que tu allais couper à la discussion sur cette fille ? » Demanda le politicien en arquant un sourcil. C’était bien tenté, mais c’était mal connaître l’Américain : quand il avait une idée en tête, il ne pouvait simplement pas l’occulter. « Allez, Hassan, ne sois pas timide : raconte- moi tout. »
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyMer 15 Jan 2020, 10:03

Hassan semblait toujours faire preuve de logique avec un train de retard lorsqu’il était question de véhicule. L’achat de sa première voiture avait subi maintes remises à plus tard toujours avec cette excuse qu’il n’en avait pas vraiment besoin et qu’un train reliait déjà Logan City au centre de Brisbane. Puis était venu l’achat totalement irréfléchi de cette moto, peu après l’annonce de sa rémission et illustrant à la perfection le caprice du gars qui s’achetait quelque chose dont il n’avait pas besoin – il n’avait même pas le permis deux-roues, à l’époque – simplement parce qu’il pouvait le faire. Et puis il y avait eu cette voiture, qu’il avait hésité à acheter durant des mois parce qu’il avait déjà une moto et qu’il avait mis suffisamment de temps à la rentabiliser après presque deux ans à moisir sous une bâche dans son garage. Et si l’argument du transport de ses deux colocataires canins avait finalement fait mouche, le brun en avait profité pour rompre avec d’autres traditions, délaissant le tout-terrain pour un modèle sport et rompant l’accord tacite de fidélité qui le liait à Ford depuis l’achat de sa première voiture. Tant de raisons pour son aîné d’y voir le pendant matériel de l’acceptation de son divorce – et après cinq ans, il était plus que temps. « Tu fais dans le mélodramatique ? » s’était de son côté contenter de moquer Camil d’un ton léger et y répondant du même ton Hassan avait obtenu en retour un « Ça ira, merci. Je préfère éviter certaines expériences. » las dont on sentait qu’il venait du cœur. « Et puis ça te donnerait une occasion de plus de te moquer de moi, et ça, c’est hors de question. » Une main restant prudemment sur le volant, l’autre avait fait un geste vers son cœur et accompagné l’air faussement effaré par cette accusation que le brun arborait soudainement. « Tout de suite, comme tu y vas. » Mais qu’on s’entende, Hassan n’imaginait pas Camil marié un seul instant – ce qui n’était en rien un reproche, au contraire. La plaisanterie n’en faisant pas moins quelqu’un de respectueux du code de la route, il avait sagement attendu que le blond devine tout seul que s’attacher n’était pas une option, les protestations à base de « Un wallaby ? Tu veux dire une petite vieille plutôt, non ? » lui arrachant un sourire entendu sans pour autant le faire céder. La ceinture bouclée il avait tout de même trouvé le moyen de faire remarquer « Une petite vieille de moins, c’est une électrice de moins susceptible de considérer ta belle gueule comme un argument de campagne supplémentaire, j’dis ça j’dis rien. » et sans se faire prier plus longtemps il avait quitté le trottoir, retiré ses warnings et rejoins la file de voiture à sa droite.

Le bruit régulier des essuie-glaces agissant comme un métronome, Hassan n’avait que survolé un quotidien qui, s’il lui plaisait, n’avait à ses yeux rien de très palpitant. Les semaines se suivaient et se ressemblaient plus ou moins, frustrant parfois sa nature de grand dadet qui peinait à rester en place, mais chaque rendez-vous hebdomadaire que constituaient ses différentes casquettes professionnelles comblait un vide ou un silence qui n’était pas le bienvenu. « Toujours aussi occupé à l’université ? »« Il faut bien justifier toutes ces vacances qu’on nous donne. » Un cliché qu’il se permettait de moquer parce qu’il en connaissait le revers. Et à vrai dire Hassan avait été bien plus intrigué par la suite de ce que Camil avait eu à dire « Je vais bientôt avoir besoin de tes lumières, d’ailleurs. Je peux toujours faire appel à toi ? » Coup d’œil machinal dans son rétroviseur, après quoi il s’était autorisé un regard vers le politicien en faisant remarquer « Tu en as trop dit ou pas assez, là … » Reste que sur le principe, le brun était toujours disposé à filer un coup de main quand on le lui demandait, tant professionnellement que personnellement d’ailleurs. « Mais oui, évidemment. » avait-il de ce fait ajouté pour ponctuer la première partie de sa phrase. Tâchant par ailleurs de ne pas paraître trop sournois en mentionnant l’entourage professionnel de son ami, quand bien même Camil n’était pas sans ignorer que les penchants politiques d’Hassan ne cadraient pas avec ceux défendus par l’équipe municipale en poste, il écoutait néanmoins avec intérêt. « Le timing devient de plus en plus intense ; les élections se rapprochent, et tout le monde commence à stresser. Toujours aussi … » Arriérés, moralisateurs, réactionnaires … ? « Libéraux. » Un mélange de tout cela, en somme. Mais certaines choses ne changeaient pas, aussi clair que le soleil se levait le matin et que la lune prenait le relais le soir.

L’attention momentanément déviée par l’appel de Gwen, qu’il s’était empressé de rejeter avec presque la satisfaction d’avoir la présence de Camil pour lui servir d’excuse, Hassan avait laissé passer un deux-roues avant de changer de file, et questionné au passage le politicien sur la tenue de sa colocation cent pour cent Smith. « Ouais. Et elle bosse avec moi, aussi. Dans le service communication. » Autrement dit la gamine avait pris du galon, et pas de n’importe quelle manière. « Tu veux dire qu’elle te supporte à la maison ET au bureau ? On la canonise quand ? » Sifflant avec une admiration feinte, il y avait ajouté un sourire taquin, laissant à Camil le champ libre pour enchaîner et prétendre « Et elle me demande souvent de tes nouvelles. Elle va être déçue d’apprendre qu’une autre prend vraisemblablement de la place … » d’un air plus qu’entendu. « Une voiture de divorcé, tu disais, hein ? » Jouant à l’adolescent qui faisait le malin, Hassan avait fait mine de ne pas comprendre et agité sa main droite à laquelle ne trônait plus aucune alliance – elle croupissait au grenier, avec le reste des choses qu’il ne souhaitait plus avoir sous la main. « Mais pas seulement, on est d’accord ? » Il aurait bien proposé à Camil de lui coincer les doigts dans une porte s’il venait ne serait-ce qu’à envisager de nouveau le mariage, mais en réalité, là n’était pas la question. « T’as vraiment cru que tu allais couper à la discussion sur cette fille ? Allez, Hassan, ne sois pas timide : raconte- moi tout. » Ses deux mains retrouvant le volant, le brun avait questionné « Qu’est-ce qui te faire croire que ce n’est pas simplement une collègue ? » Le fait qu’il réponde à sa question par une autre et opte l’évitement, probablement, et roulant des yeux de sa propre bêtise l’enseignant avait tout de même ajouté, comme si cela faisait réellement une différence « Parce que c’en est une. De collègue. » Mais pas seulement, on est d’accord, bis repetita. Épargnant néanmoins à Camil de se répéter, il avait dodeliné la tête d’un air vague et souligné d’un ton narquois « Y’a une différence entre divorcer et faire vœu de chasteté, tu sais ? » Il laissait ce genre d’extrêmes à Owen. « C’est rien de sérieux. Elle est dispo qu’une semaine sur deux, ce qui continue à faire de moi un joyeux célibataire une semaine sur deux aussi … C’est un peu le deal parfait. » A ceci près qu’il avait progressivement cessé d’utiliser toutes les opportunités qu’offraient ces semaines de « liberté » … Mais ça il ne l’assumait pas plus qu’il n’assumait la conversation qu’il repoussait chaque fois qu’il rejetait ses appels, tout en sachant que plus il l’éviterait plus elle serait désagréable.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyLun 20 Jan 2020, 18:01

« Je te connais par coeur. » Répliqua le politicien en souriant, alors qu’Hassan faisait l’offusqué. Mais il ne lui en voulait pas : il aimait leur relation, il aimait qu’ils soient honnêtes l’un envers l’autre. Hormis Sixtine, il n’y avait bien qu’Hassan qui pouvait se permettre d’être parfaitement franc avec Camil, sans craindre de subir ses foudres. « Je préfère faire comme si je n’avais rien entendu. » Maugréa Camil, les bras croisés sur son torse. Et pour cause : si l’idée de faire fantasmer lui plaisait grandement, l’idée que les petites vieilles dont ils discutaient puissent elles aussi se rincer l’oeil le mettait mal à l’aise. Mais si cela lui permettait de récolter quelques voix… Alors, qu’il en soit ainsi. Il se contenterait de sourire poliment, et d’oublier ce moment gênant.


« C’est bien vrai, ça. » Acquiesça le politicien en souriant. « Et encore, je sais que tu n’es pas un tir au flanc. » Sous-entendu, contrairement à d’autres. Il grossissait le trait, évidemment : il savait que tous les professeurs n’étaient pas mauvais, ou profondément fainéants. « J’ai quelques projets à long terme, mais ils ne sont pas encore clairement définis. » Admit l’Américain en haussant les épaules. La mairie semblait lui tendre les bras, mais Camil souhaitait mieux. Plus grand. Plus haut. Avec un peu plus de challenge et d’intérêt. « Des ambitions plus… Publiques. » Ajouta l’Australien. Il occupait le poste de directeur du cabinet du maire de Brisbane depuis quelques années, et il avait eu le temps d’appréhender les différentes strates de la vie politique. Il connaissait beaucoup de monde, savait qui étaient ses alliés et qui seraient ses ennemis. Et il espérait bien pouvoir compter sur la précieuse aide d’Hassan.


« Je t’emmerde. » Grommela-t-il en faisant la moue. S’il y avait bien un sujet sur lequel il ne plaisantait pas, c’était sa relation particulière avec sa petite-soeur. L’égoïste Camil s’effaçait au profit de la petite blonde, qu’il couvait autant que possible. Il avait une peur bleue de la voir souffrir, et souhaitait lui éviter toute contrariété. Sixtine, une fille gâtée ? Un peu, il devait bien l’admettre. Il lui accordait tout, lui cédait tout, et voir ses yeux pétillants de malice était sa plus belle récompense. « Je te signale que je suis le meilleur des frères, avec Sixtine. » Jugea-t-il bon de préciser. Et une meilleure personne tout court, à vrai dire. Plus patient, plus gentil, plus ouvert : ceux qui connaissaient bien Camil étaient toujours surpris de voir la façon dont il agissait et se comportait avec sa petite soeur. Il aurait volontiers pu épiloguer sur le sujet, mais un appel reçu par Hassan fit sourire Camil. « Le fait que tu te sentes piqué, alors que je posais une simple question ? » Suggéra l’Australien en souriant. Hassan s’était grillé tout seul, en déployant une défense qui n’était pas nécessaire. « Moi aussi, j’ai des collègues. » Commenta le politicien en mimant des guillemets autour du mot collègue. Il ne blâmait pas son ami, bien au contraire : profiter était, pour Camil, une philosophie de vie. Il jugea néanmoins bon de préciser ses propos. « Et il y en a certaines dont j’aime voir les dessous en dentelle. » Il était connu pour avoir une vie sentimentale débridée, et assumée. Mais depuis quelques semaines, il nourrissait un projet aussi particulier que nécessaire : faire oublier son image de playboy, en se stabilisant auprès d’une femme. Il n’avait pour le moment rien dévoilé de ses ambitions, conscient que cela interpellerait forcément ceux qui le connaissait bien. Et puis, surtout, il n’avait pas encore trouvé la femme parfaite pour l’accompagner sur cette route périlleuse. « Tu prêches un convaincu. » Répliqua Camil, poursuivant les allusions religieuses. Faire voeu de chasteté ? Une hérésie, selon l’Américain. À quoi bon se priver des plaisirs de la vie, alors que cette dernière pouvait être si courte ? « Si avoir des rapports sexuels dépendaient uniquement du mariage, je t’assure que j’aurais franchi le pas depuis bien longtemps. » À vrai dire, il aurait sans doute passé la bague au doigt de sa première petite-amie — mais aurait vraisemblablement passé son temps à courir après d’autres proies. « Une semaine sur deux ? » Nota le politicien en fronçant légèrement les sourcils. Voilà une contrainte qui l’aurait, lui, freiné dans ses ardeurs. Si sa vie professionnelle était parfaitement orchestrée pour des raisons évidente, il aimait pouvoir profiter d’une certaine liberté dans sa vie personnelle. À quoi bon s’entraver, alors qu’il n’avait aucune obligation qui l’y forçait ? « Une raison particulière à cela ? » Camil supposait que la copine d’Hassan avait quelques obligations personnelles qui l’empêchaient d’être pleinement disponible — comme le fait d’avoir la garde partagée d’un enfant, par exemple. « J’espère que tu mets ta semaine de liberté à profit pour sortir et draguer tout ce qui porte une jupe ? » Mais Camil en doutait fortement : après tout, on parlait d’Hassan, là. Et même s’il n’avait pas une vie de moine, ce n’était pas non plus le plus grand des fêtards. « À moins que Madame soit jalouse… » Suggéra le politicien en arquant un sourcil, curieux d’en apprendre davantage. Parce qu’apparemment, elle ne répondait pas aux critères de la femme parfaite d’Hassan.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyMar 03 Mar 2020, 10:58

Hassan était toujours occupé, désormais. Il courait à droite, à gauche, avait toujours rendez-vous quelque part ou était toujours attendu ailleurs, et loin de s’en plaindre l’enseignant faisait au contraire tout pour qu’il en soit ainsi. Au précédent carrefour de sa vie il avait fait le choix de privilégier sa vie personnelle, et s’il ne le regrettait pas un instant, lorsque la route sinueuse et accidentée de ses ennuis de santé avait de nouveau cédé sa place à deux routes goudronnées entre lesquelles choisir, le brun avait décidé d’emprunter la voie qui faisait la part belle aux opportunités professionnelles plutôt qu’au reste. Son équilibre avait changé, son besoin de se garder occupé s’était accru, et loin du « Et encore, je sais que tu n’es pas un tir au flanc. » lancé par Camil comme une boutade Hassan était avant tout guidé par une envie de tout voir, de tout faire, mais tout en se persuadant que ses préoccupations n’intéressaient que lui et ne méritaient pas qu’il s’épanche sur la question. Sa curiosité en revanche avait été titillée à l’instant où le blond avait mentionné un éventuel concours de sa part pour ses propres projets, et bien que le « J’ai quelques projets à long terme, mais ils ne sont pas encore clairement définis. » obtenu lorsqu’Hassan avait tenté de lui tirer les vers du nez ne l’avançait pas beaucoup plus, il connaissait suffisamment le blond pour savoir qu’insister n’amènerait à rien de supplémentaire. Il lui faudrait donc pour l’instant se contenter d’un « Des ambitions plus … Publiques. » à l’aura mystérieuse, et acquiesçant d’un signe de tête mesuré l’enseignant s’en était tenu à un « Je vois. » de circonstances, avant d’assurer sans avoir besoin de se forcer outre mesure « Écoute, le moment venu, tu sais que je suis ton homme. » Sauf s’il était soudainement question pour lui de cracher sur ses principes, mais Camil le connaissait sans doute assez pour savoir tracer lui-même la limite de ce qu’il pouvait ou ne pouvait pas espérer de sa part. Visiblement dans l’un de ces jours où il n’était pas à prendre avec des pincettes, le politicien avait par ailleurs accueilli d’un air bougon la plaisanterie d’Hassan à propos de sa chère petite sœur, son « Je t’emmerde. » lui donnant l’air plus grincheux qu’à l’accoutumée et ayant presque arraché un rire au brun … À ceci près que Camil s’était senti obligé de préciser « Je te signale que je suis le meilleur des frères, avec Sixtine. » et craignant d’avoir commis un impair ou appuyé sur un bouton qu’on avait trop sollicité récemment, le brun avait rétorqué « Mais oui, je te fais marcher. » en y accolant un sourire calme. Le visage que l’on offrait à la famille était souvent bien différent de celui que l’on offrait à autrui, Hassan était bien placé pour le savoir, et bien qu’il n’ait jamais encore eu l’occasion de croiser Sixtine en dehors du cadre universitaire – et donc en présence de son frère – il suffisait d’entendre son frère parler d’elle pour savoir qu’elle avait droit à toute la patience et toute la candeur dont il ne saurait faire preuve avec qui que ce soit d’autre.

Trouvant son épilogue dans le coup de téléphone qu'Hassan avait rejeté du bout des doigts tout en gardant un œil sur la route, le sujet Sixtine n’avait pas été plus loin mais avait cédé sa place aux questionnements suspicieux de Camil à l’égard de l’inconnue du téléphone. Pris sur le fait d’une situation qu’il avait lui-même du mal à définir, le brun avait accepté sans broncher le « Le fait que tu te sentes piqué, alors que je posais une simple question ? » qu’il méritait, mais néanmoins botté en touche en désignant Gwen par le biais de leur lien professionnel – qui n’avait rien d’un mensonge, en réalité, bien qu’il s’agisse là d’une vérité tronquée. « Moi aussi, j’ai des collègues. Et il y en a certaines dont j’aime voir les dessous en dentelle. » avait à ce sujet rétorqué Camil du tac-au-tac, arrachant à Hassan un sourire amusé pour lui faire remarquer « C’est très corporate de ta part. » d’un ton gentiment moqueur. Mais célibataire ou divorcé, le brun les estimait sur le même pied d’égalité son ami et lui sur l’autel de la liberté à se faire plaisir, et sans surprise Camil n’avait pu que valider cet état de fait. « Tu prêches un convaincu. Si avoir des rapports sexuels dépendait uniquement du mariage, je t’assure que j’aurais franchi le pas depuis bien longtemps. » Quant à Hassan, il se serait probablement remis à la quête d’une épouse depuis un moment – mais Dieu merci, ils étaient au vingt-et-unième siècle. « Une semaine sur deux ? » s’était en tout cas étonné le passager de la voiture « Une raison particulière à cela ? » Et même peut-être plus d'une, mais la principale servait d'officielle. « Son fils, et la certitude commune qu’elle n’a pas plus envie de me le présenter que moi de le rencontrer. » À d’autres cela semblerait peut-être abrupt, mais à Camil Hassan savait qu’il pouvait dire les choses sans les enrober d’un joli ruban. Il adorait les enfants, là n’était pas le problème, mais rencontrer cet enfant-là relevait d’un niveau d’implication qu’il refusait pour le moment de franchir. « J'espère que tu mets ta semaine de liberté à profit pour sortir et draguer tout ce qui porte une jupe ? À moins que madame soit jalouse … » La jalousie était un vilain défaut. Pour d’autres c’était la curiosité, pour Hassan c’était plutôt celui-là, et sa main glissant machinalement sur le volant tandis qu’il prenait la prochaine à droite il avait affirmé « L’exclusivité ne fait pas partie du contrat. » sans pour autant répondre foncièrement à la question. « Mais ça n’empêche pas d’être un minimum regardant, cela dit. Porter une jupe, c’est à la portée de tout le monde. » C’était comme se jeter sur un paquet de chips plutôt que de prendre le temps de cuisinier, et Hassan estimait avoir atteint l’âge où l’on préférait déguster un bon repas plutôt que simplement se remplir l’estomac avec ce qui tombait sous la main. « Rappelle-moi comment on est passé de tes ambitions politiques à ma vie sexuelle, déjà ? » Tout ça pour ne même pas avoir eu de véritables informations sur les premières, en plus … à croire que Camil testait sa gestion du suspens.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyVen 27 Mar 2020, 19:10

Si Camil s’était montré relativement nébuleux concernant ses projets d’avenir, il avait laissé entrevoir à Hassan que sa carrière allait prendre un autre tournant prochainement. Le directeur du cabinet du maire de Brisbane « Je suis content de pouvoir compter sur toi. » Répondit Camil d’une voix douce, sur un ton presque solennel. À vrai dire, l’Américain n’en avait pas douté : dans les bons comme dans les mauvais moments, son ami avait toujours répondu présent. Il s’était toujours arrangé pour être à ses côtés lorsque cela était nécessaire. Il avait toujours fait preuve d’une honnêteté et d’une franchise à toute épreuve à l’égard de Camil, s’opposant parfois à lui sans sourciller ni rougir de son audace — une qualité rare, quand on évoluait dans le monde politique. En plus d’être un ami cher dans la vie, il était aussi un allié dans l’univers professionnel ; la combinaison était gagnante, et Camil s’en félicitait. « J’aime mieux ça. » Soupira-t-il, presque soulagé. Hassan n’ignorait pas que les deux Smith partageaient une relation unique, rare. Si l’Américain pouvait tolérer des brins d’humour à ce sujet, il restait néanmoins relativement perméable à la critique, comme il venait une fois de plus de le prouver. Sixtine, la prunelle de ses yeux, était son véritable talon d’Achille. Le moyen le plus sûr et le plus efficace de l’atteindre, et de lui faire perdre les pédales. Il ne laisserait personne dire du mal d’elle, ou la blesser d’une quelconque façon. Camil savait que, tôt ou tard, on finirait par découvrir sa faiblesse — il espérait juste qu’à ce moment là, il serait suffisamment fort pour ne pas s’effondrer. C’était là sa plus grande crainte.


Le problème d’un petit habitacle, tel que celui d’une voiture, c’était que la notion d’intimité était partielle, pour ne pas dire inexistante. Quand le téléphone portable d’Hassan sonna, les yeux de Camil glissèrent automatiquement vers l’écran tactile ; s’en suivit une discussion animée, pleine de sous-entendus plus ou moins scabreux. « Merci de reconnaître ma grande aptitude dans le rayon des ressources humaines. » Déclara le politicien en souriant, amusé d’entendre son ami se moquer de son intérêt pour les courbes de certaines de ses collaboratrices. À ce jour, il ne déplorait pas de crise qu’il n’avait su contenir — même s’il s’était fait une frayeur, il y a quelques années, en s’envoyant en l’air avec la fille du maire. « Mouais. » Commenta Camil en arquant un sourcil, alors qu’Hassan justifiait sa relation prenant forme qu’une semaine sur deux. Une garde d’enfant se mettait entre eux, mais ça semblait convenir à son ami. « Ça ne sent pas le grand amour. » Fit remarquer l’Australien, sans réellement attendre de réponse. Il y avait donc peu de chance pour que leurs deux chemins se croisent, un jour prochain. Soucieux du bien-être de son ami, Camil s’enquit de la frivolité de son existence. Heureusement, il fut rapidement rassuré par son chauffeur. « Petit veinard ! » S’exclama Camil, un air narquois clairement affiché sur ses traits. Une relation libre, sans demande expresse d’exclusivité ? Pour l’Américain, c’était la combinaison gagnante par excellence. S’accorder un moment de bien-être, quand on le voulait, sans risque de subir une crise de jalousie et sans contrepartie. C’était sensiblement ce qu’il avait eu avec Raelyn, même si leur relation avait dû rester discrète et secrète, en raison de son appartenance connue au Club.  Une soirée et une nuit de débauche par mois, voilà sur ce sur quoi ils s’étaient accordés. Beaucoup de plaisir, beaucoup d’interdit ; et une fin évidente, inéluctable. Leur parenthèse enchantée avait suffisamment duré, et avait récemment pris fin. Ses ambitions politiques grandissantes et le risque trop important que représentait Raelyn avaient finalement supplanté les étreintes fiévreuses et débauchées qu’ils partageaient depuis plus d’un an. Camil éclata d’un rire franc lorsque son ami lui fit remarquer que le simple fait de porter une jupe ne garantissait pas la marchandise avec certitude. « Tu as des confidences à me faire, peut-être ? » Suggéra l’Australien, taquin. « Tu sais, je ne te jugerai pas. » Promit-il, alors qu’il affichait un air narquois affiché sur ses traits. Bien qu’il soit ouvertement moqueur, ses propos transpiraient la sincérité : jamais il ne se permettrait de juger un ami pour ses préférences ou hobbys. Au pire, il aurait du mal à comprendre. « C’est plutôt lié, si tu veux mon avis. » Répondit l’Américain en posant son regard sur la route encombrée. Il fronça les sourcils en voyant un automobiliste dépasser son chauffeur d’un jour, sans respecter les consignes de distance dispensées par les autorités compétentes. Si Camil avait parfois l’habitude de brûler la vie par les deux bouts, il avait pourtant établi une règle primordiale : ne rien faire qui puisse mettre son intégrité physique en jeu — et, pire encore, celle des autres. Qu’on veuille se faire du mal était une chose ; mais pourquoi mettre en péril la santé des autres ? L’acharnement de certains à mettre leur vie en danger le dépassait complètement, lui qui avait frôlé la mort de près. « Même si, Dieu m’en préserve, je ne serai jamais associé aux habitudes discutables et libidineuses de mes collègues d’un autre temps. » Si le mouvement me too avait permis de faire du ménage, il restait encore du travail : certains prédateurs étaient discrets et, surtout, bien implantés. Il serait difficile de les déloger malgré les faits avérés, et de les juger pour les fautes qu’ils avaient commises.  
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyJeu 16 Avr 2020, 12:42

Camil faisait indubitablement partie de ces amis dont on se demandait comment Hassan avait pu sympathiser avec, tant ils semblaient différents. Mais la clef se trouvait peut-être justement là, dans le seuil de tolérance suffisamment élevé du brun pour accepter dans son cercle amical sans même y songer à deux fois des caractères et des sympathies qui, à premières vue, n’allaient pas toujours de pair avec sa façon d’envisager le monde, les choses, ou plus précisément ici : la politique. Camil aurait fait partie de ces amis que Joanne n’aurait pas appréciés s’ils avaient encore été mariés, trop golden boy et trop homme à femmes pour qu’elle n’y voit pas le risque qu’Hassan ne retombe dans ses propres travers de Dom Juan à son contact, mais comme à son habitude le brun n’en aurait fait qu’à sa tête et qui sait, la situation aurait peut-être même amusé le politicien. Comme il venait de s’amuser de la remarque d’Hassan sur le cœur qu’il mettait à l’ouvrage quand il s’agissait de resserrer ses liens avec le personnel. « Merci de reconnaître ma grande aptitude dans le rayon des ressources humaines. » Après tout Camil était un grand garçon, et tant que tout le monde était majeur et consentant il n’y avait pas mort d’homme aux yeux de l’enseignant … D’autant plus que tous les hommes politiques ne pouvaient pas en dire autant, hm. Et si du côté de Camil on papillonnait sans vergogne, du côté d’Hassan on tentait de trouver un juste équilibre entre faire preuve d’un peu de constance et ne pas attacher de boulet à son pied de quelque nature que ce soit, y compris lorsqu’il prenait la forme d’un pré-adolescent en garde partagée. « Mouais. Ça ne sent pas le grand amour. » Quittant un bref instant la route des yeux pour darder son regard sur son passager, Hassan avait pointé un index dans sa direction « Exactement. » Ça ne sentait pas le grand amour parce que ça ne l’était pas, et c’était là tout le principe de la chose. Ou au moins sur le papier, car rien n’était jamais aussi simple qu’on le souhaitait et l’enseignant se voilait peut-être un peu la face à ce sujet. Pour l’heure cette semi-liberté était en tout cas à son goût et le « Petit veinard ! » balancé par Camil en guise de commentaire lui avait arraché un sourire entendu, quand bien même avoir le droit de batifoler ailleurs ne sous-entendait pas pour autant qu’il ne savait pas se montrer un minimum regardant – ils n’étaient pas des bêtes, tout de même. La métaphore avait au moins eu le mérite de faire rire le politicien, qui d’un air narquois avait commenté « Tu as des confidences à me faire, peut-être ? Tu sais, je ne te jugerai pas. » tandis qu’Hassan enclenchait son clignotant pour changer de file. « Tu sais ce qu’on dit, ce qui se passe en soirées étudiantes reste en soirées étudiantes. » Et il s’en tiendrait à cela pour ce qui était de cette histoire de jupes. Il y aurait beaucoup à dire néanmoins sur le fait que d’ambitions politiques la discussion ait dérivé vers d’autres préoccupations beaucoup plus frivoles, mais loin de s’en étonner Camil avait commenté avec sans doute un brin de cynisme « C’est plutôt lié, si tu veux mon avis. » et force était d’admettre qu’il marquait probablement un point. « Même si, Dieu m’en préserve, je ne serai jamais associé aux habitudes discutables et libidineuses de mes collègues d’un autre temps. » L’automobiliste qui venait de lui faire une queue de poisson l’avait fait grincer des dents, le feu passé au rouge juste avant qu’il ne puisse le passer lui avait quant à lui arracher un roulement d’yeux blasé, quant à la remarque de Camil elle avait réveillé chez lui une pointe de cynisme le faisant commenter « Pas qu’il y ait besoin d’être un politique ou d’être né avant la guerre du Viêt-Nam pour avoir des mœurs discutables, tu me diras. » Encore une corde que l’homme par lequel Joanne avait décidé de le remplacer pourrait fièrement – ou pas – rajouter à son arc, avant de s’offusquer à nouveau sans aucune bonne foi que la terre entière tente de faire entendre raison à la blonde et sa naïveté. Et voilà que le carrefour était bouché, rendant impossible le fait de passer malgré le feu passé au vert, et déclenchant un concert de klaxons auquel le brun avait répondu par un soupir las. « Je ne sais pas comment tu fais pour habiter dans le coin. T’as jamais songé à te mettre au vert ? » Pas forcément très loin, on ne parlait pas de quitter Brisbane … Mais à Logan City on entendait les oiseaux piailler le matin, c’était autre chose que les automobilistes pressés. Mais enfin, tout était une question de goûts ; Les deux ans qu’Hassan avait passés dans un appartement de Fortitude Valley après son divorce et sa convalescence lui avaient en tout cas largement suffit pour savoir qu’il préférait le bruit des tondeuses à gazon à celui du ronflement des moteurs de bus.
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Message(#)(camil) on top of the world EmptyMer 22 Avr 2020, 11:35

Pendant une fraction de seconde, le politicien posa un regard particulièrement sérieux sur son chauffeur. Les pensées de ce dernier étaient indéchiffrables, et Camil n’avait aucun moyen de deviner où il en était sentimentalement, et si la présente situation lui convenait. Il savait pertinemment que son divorce lui renvoyait l’image d’un échec cuisant. Il devinait aussi que sa chère et tendre Joanne l’avait abîmé plus qu’il ne voulait bien l’admettre, et c’était une vérité que Camil avait bien du mal à digérer. Il veillait néanmoins à ne jamais en parler à son ami, conscient que ça n’aurait aucun effet positif. Remuer le couteau dans la plaie n’était pas dans ses habitudes — sauf quand cela s’avérait être hautement nécessaire. « Tu sais, j’espère vraiment que tu trouveras la personne qui te convient. » Commenta l’Américain à voix basse, sur un ton solennel. Il était probablement la personne la plus méritante : droite, honnête, franche. Stable et équilibré, avec le coeur sur la main. Hassan était une perle, et le politicien trouvait inconcevable que la gent féminine ne s’en soit pas encore rendue compte. « Tu le mérites. » Ajouta-t-il, avant de revenir à un discours un peu moins sérieux — à savoir les divertissements et autres écarts que le professeur d’université consentait à s’octroyer, de temps à autre. « Tu m’invites quand tu veux. » Plaisanta Camil, alors qu’Hassan lui faisait remarquer que tout ce qui se passait dans les soirées étudiantes devait rester secret. Il savait que les jeunes adultes n’étaient pas les derniers quand il s’agissait de faire la fête, ou de s’adonner à des plaisirs primaires sans penser aux conséquences. Une pointe d’amertume envahit sa bouche, alors qu’il songeait que c’était cette même insouciance qui avait permis à Sixtine de voir le jour. Contrairement à ce que les Smith avaient bien voulu faire croire à leur entourage et leurs voisins, cet enfant n’avait pas été voulu, désiré. Cet enfant n’était même pas le leur, en réalité. Les traits juvéniles de Carlo se dessinèrent dans son esprit, et Camil se força à reporter son attention sur autre chose — comme faire un triste état des moeurs et habitudes de certains politiciens. Il grimaça lorsqu’il vit un automobiliste faire une queue de poisson à son chauffeur personnel, et se mordit la langue pour ne pas l’insulter copieusement. Difficile de se laisser aller et de dire tout ce qu’il pensait, vue la profession qu’il exerçait.


« J’aime l’agitation de la ville. » Confia le politicien en haussant les épaules. Il avait eu la chance de grandir dans un quartier résidentiel de Houston, où se trouvait un coin de verdure derrière la maison de ses parents. Il se souvenait des heures en compagnie de Carlo, au cours desquelles les deux Américains s’étaient entraînés au baseball. Ou les après-midi entières qu’ils avaient passé allongés, côte à côté, à discuter de leurs camarades respectifs et des derniers potins qui alimentaient les conversations des cours de récréation. Et puis Camil était parti, pour poursuivre ses études. Il était l’esprit brillant de la famille, celui qui avait une ambition débordante. Il n’avait commis aucune erreur, aucun impair, et c’était pour cela qu’il pouvait se permettre de vivre au coeur de la ville, dans un appartement luxueux. « Même si de gros blaireaux polluent les routes. » Admit-il en roulant des yeux, passablement agacé. « Mais je pourrais changer d’avis, un jour. » S’il se décidait à fonder une famille, par exemple. Il s’imaginait mal vivre en ville, sans possibilité de pouvoir sortir et faire prendre l’air à une éventuelle progéniture. Mais ce n’était pas dans ses projets, à court ou moyen terme. Ce qu’il avait en ligne de mire, au cours des années à venir, c’était son élection à la chambre des représentants. « T’en fais pas, je te préviendrai, si ça arrive. » Ajouta l’Australien en souriant, amusé de voir l’air interloqué de son ami. « Tu devrais te mettre là. » Indiqua Camil, en pointant du doigt un espace libre le long du trottoir. Une place de livraison, naturellement — mais à cette heure de pointe, il ne fallait pas compter sur une place de parking facile à trouver. « Merci de m’avoir déposé. » Déclara-t-il avant de sortir de l’habitacle, alors que la pluie tombait sans discontinuer. Foutu pour foutu, il prit une seconde supplémentaire pour se retourner, et lui faire un signe qui lui ferait comprendre qu’il l’appellerait bientôt. S'accouder à un bar serait plus agréable qu'une conversation rapide dans une voiture.
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