| Hanging by a moment (ft. Cade) |
| | (#)Lun 14 Oct 2019 - 13:56 | |
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Hanging by a moment Quinn Callahan & Cade Grimes Lundi 14 Octobre 2019. « Pour Quinn, merci beaucoup. » J’esquisse un sourire poli en direction de la serveuse, alors qu’elle note mon prénom sur le gobelet avant de le poser derrière les autres. Cinq minutes d’attente, m’avait-elle annoncé. Je me recule donc, laissant ainsi la place aux prochains clients, me concentrant sur les alentours pour passer le temps. Je ne viens quasiment jamais chez Starbucks, mais je n’ai pas réussi à trouver un autre endroit où acheter un café à emporter dans le secteur. Et il est neuf heure vingt-cinq, soit presque l’heure à laquelle j’ai pour habitude de boire la seconde dose de ma drogue favorite. Comme le savent ceux qui me connaissent bien, il faut se lever très tôt pour espérer changer ma routine. Mais n’étant exceptionnellement pas au labo aujourd’hui, il avait bien fallu me trouver une solution de dernière minute. Et, si possible, avant que je ne fasse une crise de manque. Par là il fallait comprendre : avant que mes nerfs ne prennent les rênes, et ne me fassent dire – ou faire – quelque chose que je pourrais regretter ensuite. Autour de moi, les gens entrent et sortent sans discontinuer, dans un ballet bien rôdé. Evidemment, je ne suis pas la seule à avoir besoin d’un peu de caféine dans le sang. J’observe les visages de ces inconnus, en costard avec valise au bout du bras ou en vêtements quotidiens, ternes ou colorés. Certains me donnent l’impression qu’ils sont réveillés depuis des heures, quand d’autres ont encore la marque de l’oreiller sur leurs joues. Je me fais la réflexion que Starbucks est, en fait, typiquement le genre d’endroit propice aux rencontres inattendues. Tous les profils se mélangent ici, comme si les boissons chaudes avaient pour but de rapprocher les êtres humains. Dis donc, t’es philosophe toi, ce matin. Je me retiens de rire fasse à cette remarque intérieure d’autodérision. D’un autre côté, si mes pensées partent dans tous les sens, c’est certainement parce que je manque de sommeil. Trop de boulot, une nuit courte, et tout part en cacahuète. Mais ma légèreté de ce matin prend vite fin au moment où la télévision accrochée à l’un des murs – et qui semble intéresser ceux qui ne sont pas déjà sur leurs téléphones portables – fait le point infos de neuf heure trente. Le simple mot « enlèvement » me donne déjà des frissons. Mais quand il est couplé à « enfant » dans la bouche de la présentatrice, mon cœur rate un battement et, comme les autres, je lève les yeux en retenant mon souffle. Mais le pire est encore à venir. Car bientôt, le journaliste prend le relais de sa collègue, et s’empresse de faire le parallèle avec « la sombre histoire de 1990 ». Au moment où deux photos de petites filles apparaissent à l’écran, je me sens vaciller. Je fais un pas de côté pour m’appuyer contre la table. Mes oreilles ne me rapportent plus qu’un bourdonnement. J’ai l’impression que mes tempes vont exploser sous des pulsations beaucoup trop rapides. Mes yeux se voilent et ma respiration se fait plus saccadée. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Une partie encore fonctionnelle de mon cerveau m’intime que je suis en pleine crise. Et j’entends ma voix, dans ma tête, demander avec effroi : mais une crise de quoi ?Puis, je réalise que je ne suis pas seule, et je panique encore plus. Il faut que je sorte de là, il faut que je m’en aille. J’essaie de faire un pas en direction de la sortie. Et au moment où je sens mes jambes céder sous le poids de mon corps, un bras puissant me rattrape, m’empêche de m’écrouler au sol et m’emmène au loin. @Cade Grimes |
| | | | (#)Ven 18 Oct 2019 - 15:11 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Il était trop tôt. Bien trop tôt pour être déjà sur la route et bien trop tard pour pour terminer le trajet, rentrer chez lui et se faire couler un café. Cade avait roulé toute la nuit, ou presque, et avalé un vulgaire sandwich en guise de dîner. Autant dire qu'il ne laisserait pas passer le café du matin dont le manque se faisait sentir depuis plusieurs dizaines de kilomètres. Le panneau Brisbane passait devant ses yeux et il appuyait déjà sur la pédale de freins. Les Australiens partaient sûrement au boulot, chacun de leurs côtés, avec plus ou moins d'entrain et les rues étaient déjà pas mal embouteillées. Définitivement... Grimes ne tiendrait pas jusqu'à chez lui pour prendre son petit dej', et de toute façon, il avait bien trop de choses en tête pour se retrouver face à lui même, seul au dessus de son mug. Il arriva à se freyer un chemin dans Spring Hill et, miraculeusement à trouver une place pour garer sa voiture.
Cade n'avait jamais été fan du concept des Starbucks. L'attente, surtout, lui était difficilement supportable. Cette grande chaine s'était tellement développé sur la planète que certaines personnes en faisaient leurs QG et les visiteurs occasionnels comme lui devaient se glisser comme ils le pouvaient entre les habitués. Il commanda un double café sérré et vraisemblablement, la chance était avec lui ce matin là. Le contraire aurait été très mal prit après une nuit passée sur la route. Il n'attendit que quelques minutes avant qu'un haut gobelet lui soit tendu, "Mulder" inscrit ironiquement dessus. Cade le saisit avec un sourire amusé et s'assit au fond de la salle pour prendre sa dose.
Le monde arrivait progressivement. La queue s'allongeait devant le comptoir. En fond sonore, la télévision était en boucle sur les dernières nouvelles du pays et à l'international. Grimes avait bu la dernière gorgée de son café et s'était levé pour prendre la direction de la sortie quand son regard fut happé par le gros titre à l'écran. Ses pas ralentirent, jusqu'à s'arrêter et il se laissa le temps d'écouter ce que les médias savaient des derniers enlèvements d'enfants dont il avait beaucoup entendu parler. C'était peu dire...L'agent fédéral déchu qu'il était bossait clandestinement sur le sujet depuis quelques semaines. Devant lui, une jeune femme blonde écoutait aussi de façon très attentive... trop peut être. Son profil lui paru peu commode, son teint blafard ne lui disait rien de bon. Il plissa les yeux, se doutant déjà que quelque chose n'allait pas. Elle se lève et vacille pour tenter de rejoindre la sortie. Sans attendre et se doutant qu'elle n'y parviendrait pas, Cade la suivit et la retint juste à temps, en posant ses mains autour de sa taille.. - Wow wow... doucement ! Il sentait qu'elle ne tenait plus sur ses jambes, alors en passant son bras autour de son cou et en marchant de façon courbée, Cade la conduisit vers le fond de la salle et veilla à ce que son corps reposa sur le bord de la banquette la plus proche. Accroupit devant elle, il s'occupa de savoir dans un premier temps si elle reprenait ses esprits. - J'suis pas médecin mais j'dirais que ça ressemblait à un joli malaise ! Il dégagea une mèche de cheveux de son visage et croisa enfin un petit regard.
Une toute jeune serveuse, sans doute à peine majeure, arriva d'un pas hésitant. Des paires d'yeux curieux étaient rivés dans leur direction. - Tout va bien ? Vous voulez qu'on appelle une ambulance ? Cade lâcha difficilement la demoiselle du regard pour répondre à la serveuse. - Non, ça ira. Elle a juste besoin d'un verre d'eau... Il reporta son attention sur sa malade du jour. Un verre d'eau suffira t-il ? Il n'en saurait rien avant de l'avoir entendu...
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| | | | (#)Jeu 31 Oct 2019 - 16:23 | |
| Je crois entendre quelques mots à mon intention mais je n’en suis pas sûre. Dans le brouhaha ambiant surmonté du sifflement dans mes oreilles, je ne saurais dire avec certitude qu’une personne m’a parlé. En revanche, je suis sûre d’une chose : sans l’intervention d’un inconnu – ou d’une inconnue - je me serais effondrée sur le carrelage froid du Starbucks. Je sens d’abord des mains sur ma taille pour me maintenir debout. Puis, c’est un bras qui vient se mettre autour de mes épaules. Ainsi soutenue, j’avance sans savoir où je vais, me laissant guider entre les tables et les chaises de cette grande salle bondée de monde. Finalement, je me retrouve en position assise. Les points noirs devant mes yeux s’effacent progressivement et la tête me tourne un peu moins. Au moment où mon regard se relève pour se poser juste devant moi, un homme, accroupi à ma hauteur, écarte la mèche qui me barre le visage d’un geste doux. Ses sourcils sont froncés. Il semble concerné, presque inquiet. « J'suis pas médecin mais j'dirais que ça ressemblait à un joli malaise ! » J’aimerais lui répondre mais ma respiration n’est pas encore tout à fait remise de cette épreuve. Je me contente alors d’acquiescer lentement, avant d’observer les alentours. Je réalise que je suis au fond de la pièce, dans un coin. C’est une bonne chose. Sauf que tous les yeux sont rivés sur moi, et une serveuse en tablier vert foncé s’approche d’un pas rapide. Elle aussi a l’air soucieuse. Arrivée près de nous, elle nous demande si tout va bien et si elle doit appeler une ambulance. Non, certainement pas ! Je secoue la tête, plus vigoureusement cette fois, pour montrer mon désaccord. « Non, ça ira. Elle a juste besoin d'un verre d'eau... » Je soupire presque de soulagement. Je tente de m’éclaircir la gorge et, d’une voix rauque, me dépêche de confirmer ses propos. Hors de question de finir aux urgences. « Oui, s’il vous plaît. » Et il ne faut pas plus de trente secondes à la jeune employée pour déposer un grand verre d’eau sur la table devant moi. Je la remercie, et après avoir précisé qu’elle était juste à côté en cas de besoin, elle retourne à son poste. En la suivant des yeux, je vois que je reste l’objet de toutes les attentions. Il y a maintenant un silence presque religieux à l’instar de quelques chuchotements, sans doute à mon propos. Et cela m’est tout simplement insupportable. Soudain, je me sens à nouveau oppressée, comme si quelque chose est en train de me serrer peu à peu la poitrine. « J’ai besoin… J’ai besoin d’air. Il faut que je sorte d’ici. »Je prends mon verre avec moi et essaie de me relever. Mes jambes sont encore flageolantes, mais elles ne menacent plus de lâcher. Pour autant, je me laisse faire au moment où je sens l’inconnu qui m’a aidée m’apporter une fois de plus un soutien bienvenu. Il me guide vers la porte la plus proche donnant sur l’extérieur, normalement réservée au personnel car menant vers l’impasse à l’arrière, comme je peux le constater une fois que je me retrouve à l’air libre. Personne n’a cherché à nous barrer le passage. Je respire à plein poumons, accueillant cette bouffée d’oxygène comme une délivrance. J’aperçois un vieux banc tagué à deux mètres à peine. Je le rejoins et m’y installe, toujours accompagnée de mon sauveur. J’apprécie sa présence silencieuse alors qu’il me laisse le temps de me remettre de mes émotions. Enfin, je plonge mon regard dans le sien, le voyant vraiment pour la première fois. « Merci. J’ai eu de la chance que vous soyez là. » Je me hâte de prendre une longue gorgée du verre d’eau que je tiens toujours entre mes mains. Ça me fait du bien. Mais malgré cela, malgré l’air frais, le visage de la petite fille continue de me hanter sous la forme de cette photo diffusée par les médias. Les larmes me montent aux yeux. L’une d’elle coule sur ma joue et je la chasse d’un geste rapide. « Ça va aller. » Je ne sais pas si je prononce ces mots pour rassurer celui qui se trouve à mes côtés, ou pour me rassurer moi-même. « J’aurais retrouvé mes esprits d’ici peu. » Je bois à nouveau un peu d’eau, essayant de reprendre contenance, avant de porter mon attention sur l’inconnu du Starbucks. « En tout cas, encore merci. Et aussi pour avoir évité l’ambulance. Ce n’était qu’un tout petit malaise, je me serais sentie encore plus mal d’arriver aux urgences pour ça. » J’avoue avec un petit sourire presque contrit. Et je sais précisément de quoi je parle, l’un de mes amis proches étant infirmier dans ce service. Sans compter que malaise ou non, je n’ai pas besoin d’un médecin pour savoir ce qui a causé cette rupture soudaine chez moi. Son prénom occupe déjà toutes mes pensées. Mary…@Cade Grimes (Le crackship de ton post. ) |
| | | | (#)Jeu 7 Nov 2019 - 15:59 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade La nuit au volant avait été longue et molle malgré le plaisir que Cade prenait toujours à conduire sa chère Chevrolet. Sa journée aurait du être tout à fait semblable. Il n’avait pas grand-chose de prévu et se voyait déjà affalé sur le modeste canapé qui trônait au milieu de son petit salon, ou sur son lit, sans doute encore défait depuis la veille… Il n’avait cependant pas prévu qu’en allant boire un café dans un Starbucks, l’endroit parfait où l’on trouvait de jeunes ados innocemment amourachés ou des groupes de pipelettes en pause lors de leur sortie shopping, il serait amené à jouer les sauveurs. Cette jeune femme, là devant lui, s’écroulait littéralement. A voir son teint et ses yeux roulant, elle ne faisait pas semblant et semblait se trouver très mal. Plutôt que de sortir son téléphone portable pour filmer, ou de la regarder comme si elle venait de l’espace, Cade s’empressa de la soutenir pour l’emmener s’asseoir plus loin dans la salle. Plutôt sec sans le vouloir, il commanda un verre d’eau afin qu’elle se rafraichisse et puisse voir plus clair. Elle paraissait d’accord avec cette idée… Le son de sa voix rassura un peu Grimes qui, accroupit face à elle, s’assurait qu’elle ne pique pas du nez. Elle leva les yeux, scruta autour d’elle et… plus rien n’allait.
« J’ai besoin… J’ai besoin d’air. Il faut que je sorte d’ici. » L’ambiance était certes étouffante, surtout dans son état. Les regards étaient tournés vers eux, ceux du personnel également. Personne, cependant, ne vint aux nouvelles de peur qu’elle ne crache du feu ou qu’elle sorte un sabre laser peut-être… De toute façon, la voilà qui se levait déjà. Faible, elle semblait tanguer sur ses jambes et Cade lui tint le bras, une fois encore, pour la conduire vers la porte de sortie. Impossible pour lui de la laisser seule dans cet état. Elle suffoque, elle est en pleine crise de panique et s’asseyant sur un banc non loin de là, elle tente de retrouver peu à peu ses esprits. Cade reste silencieux. Le seul – Doucement… qu’il souffla semblait dérisoire par rapport à ce qui se passait dans la tête de cette jeune femme. Il rencontre enfin son regard. « Merci. J’ai eu de la chance que vous soyez là. » Il n’avait pourtant pas fait grand-chose. – S’il fallait compter sur ce serveur boutonneux…c’est sûr que vous seriez encore sur le carrelage ! Usant de son ironie, il espérait voir naitre un petit quelque chose de mieux sur son visage. A la place, une larme dévala le long de sa joue. C’était sérieux même si elle tente de le cacher. « Ça va aller. J’aurais retrouvé mes esprits d’ici peu. » Et si ce verre d’eau ne contenait pas de potion magique ? – Hm. Vous voyez pas d’inconvénient à ce que je vous colle encore un peu pour m’en assurer ?! Il faisait quand même frisquet dans cette ruelle en cul-de-sac. Cade se tassa dans sa veste et reposa ses yeux sur la jeune femme.
« En tout cas, encore merci. Et aussi pour avoir évité l’ambulance. Ce n’était qu’un tout petit malaise, je me serais sentie encore plus mal d’arriver aux urgences pour ça. » Au moins, il était sûr qu’elle pouvait aligner quelques mots, et que donc, elle se sentait un peu mieux. – Un « tout petit malaise », je ne dirais pas ça. Mais je déteste les hôpitaux moi aussi... Il marque une pause pour la faire réfléchir. Et puis, un petit sourire sur les lèvres, il poursuivit. – Alors quoi ?! Votre café était trop chaud ou bien votre nuit trop mouvementée ?! Peut être qu’elle travaillait de nuit et avait enchainé les gardes… Si elle ne l’éclairait pas un minimum, pas sûr qu’il mette le doigt sur la raison de ce mal-être.
@Quinn Callahan
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| | | | (#)Mer 13 Nov 2019 - 16:36 | |
| C’est étrange comme la fin d’une crise de panique est comme une vague qui se retire doucement. On se sent redevenir soi-même étape par étape. D’abord, les jambes reprennent contenance. Puis, le sang cesse de battre les tempes, et les tâches noires devant les yeux disparaissent. Enfin, l’étau qui enserre la tête se relâche et on reprend conscience de tout ce qui nous entoure, avec la désagréable impression de revenir de l’Enfer. Je sens le banc sous moi qui me tient solidement. Le verre au creux de ma main qui soulage ma gorge asséchée. Et l’air frais qui m’offre une atmosphère respirable. Mais aussi et surtout, je vois cet ange gardien en veste de cuir qui ne me quitte pas du regard, certainement inquiet à l’idée de me voir replonger dans les abysses. Les premiers mots qui traversent mes lèvres sont des remerciements sincères. Cet inconnu, venu chercher un simple café comme tous les autres, avait su réagir vite pour éviter que je ne m’écroule sur le sol dur et froid du Starbucks. « S’il fallait compter sur ce serveur boutonneux… c’est sûr que vous seriez encore sur le carrelage ! » J’ai conscience de sa tentative d’humour pour me détendre. Et il ne saura jamais à quel point j’aurais voulu répliquer par un sourire. Mais le visage de Mary me hante encore et pour toute réponse, une nouvelle larme dévale ma joue. J’essaie de m’en débarrasser aussi rapidement que possible. A l’intérieur de moi, c’est une lutte sans merci pour éviter que d’autres ne suivent le même chemin. Je ne peux m’empêcher de me dire que mon vis-à-vis a peut-être des choses à faire, et qu’il n’ose tout simplement pas me laisser seule sans être sûr que je vais mieux. Alors, j’essaie de le rassurer autant que possible. Mais au lieu de saisir cette opportunité de reprendre le cours de sa vie, il balaie la proposition d’un revers de la main. « Hm. Vous voyez pas d’inconvénient à ce que je vous colle encore un peu pour m’en assurer ?! » J’aurais dû en voir, des inconvénients. Parce que je ne suis pas habituée à être aussi vulnérable face aux autres, à fortiori un inconnu. C’est quelque chose qui me met profondément mal à l’aise. Pourtant, sans être capable de me l’expliquer, je me sens soulagée qu’il choisisse de rester encore un peu à mes côtés, plutôt que de me laisser livrée à moi-même. Je plonge mon regard dans le sien et, pour la première fois depuis notre rencontre, lui adresse un vrai sourire. Discret, mais bien réel. Pour lui faire comprendre que je suis, encore une fois, reconnaissante qu’il soit là. Je brise le silence en lui avouant que je n’aurais pas vraiment supporté l’appel d’une ambulance. « Un « tout petit malaise », je ne dirais pas ça. Mais je déteste les hôpitaux moi aussi... » Je me demande s’il y a une raison à cela. Sûrement même. C’est donc un homme qui connaît la souffrance, en tout cas assez pour en arriver à haïr les établissements médicaux. « Alors quoi ?! Votre café était trop chaud ou bien votre nuit trop mouvementée ?! » Premier rictus amusé de ma part. Il est décidément très fort. « Vous savez que je n’ai même pas eu l’occasion de le boire, ce café ? » Je demande, éludant ainsi la vraie question. « Et vous non plus d’ailleurs, je me trompe ? » S’il se trouvait encore dans la file d’attente avec moi, c’est qu’il attendait soit de passer commande, soit de récupérer sa boisson chaude. « Je vous en dois un. Et c’est très franchement le moins que je puisse faire. » Mais hors de question de retourner au Starbucks, où les informations sont sans doute en train de tourner en boucle. Et il fait malheureusement trop froid pour se mettre en terrasse afin d’éviter les médias. A cours d’idées pour le moment, je fouille une petite seconde dans mon sac à main et en sors ma carte professionnelle. Pas celle du CMS (je n’en ai pas et n’en aurais aucune utilité), mais celle que j’ai fait éditer pour la fondation, avec mon nom, mon métier, mon poste au sein d’Ocean Life, et surtout mon numéro de portable. Je lui tends le rectangle de papier glacé. « Appelez-moi quand vous avez un peu de temps. Je vous promets de vous emmener ailleurs qu’au Starbucks. » J’ajoute avec juste une pointe de malice dans la voix. « Comme vous le savez maintenant, je m’appelle Quinn. Et vous ? » Je demande finalement, impatiente de mettre enfin une identité sur cet homme qui a su m’apporter une aide précieuse. @Cade Grimes |
| | | | (#)Mer 20 Nov 2019 - 15:34 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Cette fille était encore pâlichonne. Elle avait frôlé le malaise et semblait se remettre tout doucement pendant que l’air extérieur lui frappait le visage. Cade ne la lâchait pas du regard, comme s’il s’attendait à l’entendre nier son état et à la voir faire mine d’être d’aplomb. Il ne savait rien d’elle. Peut être qu’elle était l’une de ses filles à ne rien manger de la journée et à se sentir mal dés que leur corps tirait la sonnette d’alarme… à la voir, elle ne paraissait pas rachitique. Alors pourquoi avait-elle flanché de la sorte ? Au beau milieu d’un café certes blindé, mais pas forcément désagréable ? Avait-elle un quotidien mouvementé ? Peinait-elle à dormir la nuit pour sentir ses jambes fléchir sous son poids ? Les superhéros ne demandent guère d’explications après un sauvetage. Cade n’était pas un superhéros…Et il s’assurerait qu’elle aille mieux avant de la laisser reprendre le cours de sa journée.
« Vous savez que je n’ai même pas eu l’occasion de le boire, ce café ? » Ça, il n’en savait rien. Il ne se souvenait même pas l’avoir vu avec sa commande à la main, trop préoccupé par ses yeux vacillants qui indiquait qu’elle allait sans doute partir très loin de ce Starbuck… « Et vous non plus d’ailleurs, je me trompe ? » En vérité, il en avait déjà bu un et s’apprêtait à partir quand il l’avait vu tomber. Mais tous ceux qui le connaissait savaient bien qu’il pouvait prendre jusqu’à 3 ou 4 cafés le matin. Il haussa les sourcils devant elle. – Si la dose que j’ai eu s’appelle un café… alors on va dire que j’ai eu le temps de l’avaler avant de venir vous sauver la vie ! Il en rajoutait. C’était bien lui. Et c’était sans doute un bon moyen de redonner quelques couleurs à ce visage, face à lui.
« Je vous en dois un. Et c’est très franchement le moins que je puisse faire. » Cette phrase prouvait qu’elle reprenait ses esprits et qu’elle se sentait surtout redevable. Cade, quant à lui, haussa les épaules, un brin détaché. – Si c’est pour un vrai café… pourquoi pas. Et pas une dose pour un chaton comme il venait d’avoir… La jeune femme cherche quelque chose et lui tend finalement une carte. Cade, un peu surprit de ce geste, l’attrapa et déposa immédiatement les yeux dessus. « Appelez-moi quand vous avez un peu de temps. Je vous promets de vous emmener ailleurs qu’au Starbucks. » Il lisait sur la carte de visite et haussa les sourcils, agréablement étonné de ce qu’il pouvait y voir. « Comme vous le savez maintenant, je m’appelle Quinn. Et vous ? » L’agent fédéral ne tarda pas à relever le regard sur Quinn. – La fondation Ocean Life hein.. ?! Il contenait un sourire. – Joli projet. J’imagine que ça doit vous prendre beaucoup de temps… et d’énergie. Peut être que c’était là la raison de son malaise. Il essayait de comprendre et puis, il rangea la carte dans la poche arrière de son jean. – Cade. Finit-il par dire pour se présenter. – Alors…Quinn. Est-ce que je vais devoir deviner tout seul ou alors vous allez finir par me dire ce qui s’est passé, à l’intérieur ? Il fit un signe de tête en direction du Starbuck dont la sortie, ou l’entrée du personnel, se trouvait devant eux.
@Quinn Callahan ;)
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| | | | (#)Sam 23 Nov 2019 - 17:38 | |
| Je me sens somme toute coupable d’avoir bousculé les plans matinaux de l’inconnu qui m’accompagne. Il est entré dans ce Starbucks avec la simple attention d’acheter une boisson chaude et voilà qu’il se retrouve coincé à me faire la conversation dans la ruelle annexe, luttant contre une météo encore fraîche en ce début de printemps. Bien qu’il ne semble pas pressé, comment savoir s’il ne reste pas avec moi par politesse ? « Si la dose que j’ai eu s’appelle un café… alors on va dire que j’ai eu le temps de l’avaler avant de venir vous sauver la vie ! » Il réussit finalement à me faire rire. Je me laisse aller à cette légèreté retrouvée, comme si mon malaise était déjà en train de devenir un mauvais souvenir, rien de plus. Au moins, il a eu le temps de boire un pseudo-café avant de se changer en super-héros pour sauver la damoiselle en détresse. Je lui tends ma carte et lui propose de le remercier par un vrai café cette fois, ayant cru comprendre que ceux du Starbucks ne lui plaisaient pas spécialement. Et voilà notre premier point commun : il semblerait que, comme moi, ce charmant inconnu se soit retrouvé ici par obligation et non par envie. S’il préférait vraiment le fait maison à l’industriel, il n’allait pas être déçu de celui que je prévoyais de lui faire découvrir. Je l’observe déchiffrer ma carte avant de me présenter plus officiellement, dans l’espoir d’obtenir son propre prénom. N’est-ce pas la suite logique à cette conversation qui a démarré de la plus étranges des manières ? Revenir à un peu de normalité ne me fera aucun mal, au contraire… « La fondation Ocean Life hein.. ?! Joli projet. J’imagine que ça doit vous prendre beaucoup de temps… et d’énergie. » J’esquisse un sourire. Ça ne rate jamais quand on évoque la fondation, que je considère comme mon bébé. « Oui, c’est vrai. Mais je suis loin de me plaindre. J’ai la chance de vivre de ma passion. » Il fait finalement glisser ma carte dans la poche arrière de son jean et se tourne de nouveau vers moi. « Cade. » J’acquiesce, contente de pouvoir enfin mettre un nom sur celui qui m’a évité bien des ennuis. « Enchantée, Cade. Et encore merci. » Je termine le verre d’eau que je tiens entre les mains. Avant que je ne puisse desserrer de nouveau les lèves, il me repose la seule et unique question que j’espérais éviter. « Alors… Quinn. Est-ce que je vais devoir deviner tout seul ou alors vous allez finir par me dire ce qui s’est passé, à l’intérieur ? » Là-dessus, le mal-être revient en force, éclipsant tous les efforts faits par Cade pour me remonter le moral. Je plonge mes yeux dans les siens, incapable de dissimuler ma détresse. « Je… » Je ne sais pas vraiment de quelle manière formuler tout ça. Je n’ai pas envie de le vexer. Je veux qu’il comprenne que l’histoire derrière cette crise d’angoisse n’est pas une chose que l’on peut raconter au premier venu, quand bien même il vient de vous éviter un séjour à l’hôpital. « Pour être franche, j’aimerais vraiment pouvoir vous répondre. Mais je ne peux pas. C’est… C’est au-dessus de mes forces. C’est… » Je cherche mes mots, qui ne me viennent que difficilement. « On va commencer par partager ce café que je vous dois. Et si d’ici quelques années on a développé une belle amitié, alors on en rediscutera. » Je conclus dans un demi-sourire un peu confus. Maintenant, au moins, Cade sait qu’il s’agit d’un sujet plus sérieux qu’il n’y parait. C’est plus sûre de moi que j’ajoute. « Je vous rassure, ça va aller. Vraiment. Je ne voudrais pas vous retenir trop longtemps non plus, vous avez sans doute des choses à faire… » Je lui montre le verre désormais vide. « Loin de moi l’idée d’abuser de votre gentillesse, mais ça vous embêterait de ramener ça à la serveuse ? » J’ai toutefois conscience qu’un semblant d’explication s’impose. « Je… J’aimerais autant éviter de retourner à l’intérieur. » Ce n’est pas tant les gens qui me font peur. Les clients ayant assisté à la scène sont sûrement partis pour la plupart. Ne restent que les employés. Je pourrais gérer. Non, ce qui m’effraie au plus haut point, ce sont les infos à la télé, qui doivent tourner en boucle. Et je ne sais pas ce qu’il adviendrait de moi si mon regard tombait à nouveau sur la photo de Mary. @Cade Grimes - Spoiler:
On est toujours d'accord qu'il a reconnu son nom hein ? Parce que la blondinette elle le crachera pas, le morceau.
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| | | | (#)Mer 4 Déc 2019 - 16:14 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Cette jeune femme n’était pas avare de remerciements. Pourtant, Cade n’avait fait que l’emmener prendre l’air et lui éviter un stage à l’hôpital. Il n’avait été question d’aucun massage cardiaque ni d’aucune autre action héroique qui aurait pu lui sauver la vie. Elle proposa de lui offrir un café, certainement bien meilleur que celui qu’il venait de boire en hâte au Starbucks et Grimes accepta volontiers. C’était une façon suffisante de lui prouver qu’elle était redevable. La carte qu’elle lui tendait lui révéla son identité. Aussi, l’association dans laquelle elle semblait s’épanouir, vu le sourire qui se dessinait sur son visage à la simple évocation de son nom. « Oui, c’est vrai. Mais je suis loin de me plaindre. J’ai la chance de vivre de ma passion. » Il esquissa à son tour un sourire compréhensif. C’était une chance de pouvoir faire quelque chose qui ne donne pas envie de se recoucher dés que le réveil sonne le matin. Ce n’était pas le cas pour tout le monde. A son tour, Cade se présenta. « Enchantée, Cade. Et encore merci. »
Dans une deuxième et sans doute dernière tentative, l’ex agent fédéral essaya de lui tirer les vers du nez pour connaitre la raison de son tracas. Un malaise n’étant jamais anodin, Quinn devait traverser une période difficile moralement, ou bien avait-elle subit un choc émotionnel qui lui avait fait perdre la notion du temps et de l’espace… A l’écouter, il y avait bien un soucis. « Pour être franche, j’aimerais vraiment pouvoir vous répondre. Mais je ne peux pas. C’est… C’est au-dessus de mes forces. C’est… » Elle semblait perturbée rien que d’y repenser. Cade fronça les sourcils en la regardant chercher ses mots. « On va commencer par partager ce café que je vous dois. Et si d’ici quelques années on a développé une belle amitié, alors on en rediscutera. » Au moins, elle était prudente et ne se livrait pas au premier venu. Chacun a son petit jardin secret comme on dit.. Cade acquiesça et il sourit légèrement, amusé par cette dernière réplique. – Très bien. Je mets ça dans un coin de ma tête ! Et il ne manquerait pas de mettre les pieds dans le plat lorsque l’occasion se présenterait.
Son teint était redevenu coloré. Quinn voulait prendre congés. « Loin de moi l’idée d’abuser de votre gentillesse, mais ça vous embêterait de ramener ça à la serveuse ? Je… J’aimerais autant éviter de retourner à l’intérieur. » Elle lui tendait le verre vide que Cade attrapa sans attendre. – Bien sûr… Cade envoya un sourire à la jeune femme avant de faire un pas vers la porte arrière du Starbucks. – Prenez soin de vous Quinn. Un conseil qu’elle devrait avoir à suivre si ce genre de malaise lui arrivait souvent. Il ouvrit la porte, et puis… tout à coup… il tilta. Quinn. Il venait de voir son nom. Callahan. Il venait de le voir sur sa carte, mais il l’avait aussi entendu et lu ailleurs. Quinn Callahan. Cade s’arrêta et regarda le dos de la jeune femme, sourcils froncés, elle s’éloignait déjà…
-Callahan ! Il stagna devant la porte entrouverte et observa la réaction de Quinn. Elle venait de comprendre qu’il n’ignorait plus la vérité. Grimes ferma la porte, posa le verre vide à terre, et se rapprocha d’elle lentement. – La gamine qui a été enlevé et qui a réussi à échapper à son bourreau… Quinn Callahan. Plus proche d’elle, il lui faisait désormais face. Les yeux dans les siens, il conclut en hochant de la tête. – Je comprend mieux…
@Quinn Callahan Oui oui, je comptais y arriver ;)
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| | | | (#)Mer 11 Déc 2019 - 21:12 | |
| Contrairement à mes craintes, Cade semble comprendre mon choix (mais en est-ce vraiment un ?) de ne pas partager les raisons de mon malaise. Peu de personnes connaissent cet événement de ma vie en-dehors de ma famille proche. En parler est toujours aussi pénible malgré les années, sans compter que je ne suis pas du genre à m’ouvrir au premier venu, quand bien même il vient de m’éviter un trajet en ambulance direction St Vincent. Il se contente donc de hocher la tête et sans même le connaître, je sais que ses questions sont terminées, qu’il ne cherchera pas à insister pour en savoir davantage. Je me sens libérée d’un énorme poids, et sa réponse me fait sourire. « Très bien. Je mets ça dans un coin de ma tête ! »Maintenant que je vais mieux, je songe forcément à le libérer de ses obligations. Cade a déjà eu l’immense gentillesse de rester avec moi jusqu’à s’assurer que mes joues reprennent une couleur normale – quoi qu’un peu plus rosies compte tenu de la température assez fraîche – et il est hors de question que je lui fasse perdre plus de temps. Je me permets néanmoins de lui demander un dernier service afin de m’éviter une rechute, puisque la télévision du Starbucks semble mettre un point d’honneur à passer les informations en boucle. Cade accepte volontiers et d’un même geste, on se lève du banc sur lequel on était installés. « Prenez soin de vous Quinn. » « C’est promis. Merci encore. Et à très bientôt pour un vrai café ! » Je lui lance un dernier sourire reconnaissant avant de faire volte-face, direction le bout de la ruelle pour rejoindre ma voiture. Soudain, j’entends Cade prononcer mon nom de famille d’un ton étrange. « Callahan ! » Sans attendre, je me retourne, un peu crispée et sentant l’appréhension monter dangereusement en moi. Mon regard plonge dans le sien, brillant, sûr de lui. Il vient de réaliser quelque chose. J’aimerais pouvoir dire qu’il me connaît du CMS par exemple, et qu’il n’a pas fait le rapprochement avant (ma carte étant celle de la fondation), mais pour une raison obscure, j’ai la sensation qu’il s’agit d’une raison autrement plus profonde que ça. Et mon instinct se trompe rarement. « La gamine qui a été enlevé et qui a réussi à échapper à son bourreau… Quinn Callahan. » Ses mots, violents, me heurtent de plein fouet. Mon rythme cardiaque et ma respiration s’accélèrent à nouveau. Je voudrais reculer, mais je reste tétanisée sur place. Cade est pratiquement à ma hauteur quand il conclut en acquiesçant. « Je comprend mieux… »Il faut que tu te reprennes, Quinn. Je fronce les sourcils et secoue la tête en faisant un immense effort pour ne pas me laisser envahir par la terreur. Il y a forcément une explication logique. Cade ne pouvait pas connaître mon identité avant. Il ne pouvait pas savoir que je serais au Starbucks ce matin, ni que la télé montrerait la photo de Mary, ou encore que cette dernière me causerait une crise de panique devant tout le monde. Mais alors… ? Je lève les yeux sur lui et lui demande d’une voix dure, méfiante. « Comment vous le savez ? Comment vous savez que c’est moi ? » Cade a plutôt intérêt à avoir une excellente réponse à me donner. Parce qu’il ne reste plus aucune trace de malaise en moi. Et au moindre élément de menace, tant pis pour son geste chevaleresque : il allait découvrir que la fragile petite gosse de neuf ans avait su transformer son plus grand traumatisme en sa plus grande force… @Cade Grimes - Spoiler:
Quinn parle pas beaucoup mais compte tenu des circonstances, je pouvais pas trop faire autrement. Hésite pas si tu veux que je réfléchisse à ajouter quelque chose quand même.
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| | | | (#)Jeu 19 Déc 2019 - 11:32 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Ce n’était vraiment pas sûr que Quinn et Cade se revoient. Car derrière l’invitation à prendre un véritable café avec un vrai gout, subsistaient les obligations de chacun. Et si la demoiselle gérait une association, il y avait fort à parier que ses journées étaient bien remplies et qu’elle ait oublié son « sauveur » dans les quelques jours à venir. Il n’était pas question de paroles en l’air. Juste du cours de la vie qui est fait, pour bien du monde, de rebondissements certains. C’est comme ça que Cade s’apprêtait à la laisser là, en espérant que sa journée se déroule bien mieux qu’elle n’avait commencé.
« C’est promis. Merci encore. Et à très bientôt pour un vrai café ! » Souriant, l’agent fédéral se retourna vers l’entrée du café où il allait rendre le verre vide mais soudain…comme une lumière dans ses idées. Callahan. Ce nom lui était bien familier et pour cause… Ce dossier d’enfants enlevés, il avait bossé dessus pendant longtemps. Et coïncidence ou non, il y avait eu des nouveautés qu’il avait prit très au sérieux. Certes, Grimes n’était plus en service depuis plusieurs mois maintenant, mais tout ceux qui le connaissaient savaient qu’il ne pouvait rester en place en voyant ces atrocités se dérouler sous son nez. Des gosses fauchés dans leur innocence et leur début de vie en fleurs…comment pouvait-il rester les bras croisés ?! – Je comprends mieux. finit-il par dire en se rapprochant de Quinn qui s’était stoppé net en entendant son nom et les faits déversés sans ménagement et sans doute un peu maladroitement. Elle arborait des yeux ronds, et une mine bien moins confiante.
« Comment vous le savez ? Comment vous savez que c’est moi ? » Craignait-elle qu’il ne soit l’un de ces curieux qui trouve ces histoires divertissantes ? Il reprit un air sérieux et tenta de la rassurer comme il le pouvait. En levant un peu les mains, il voulait éviter qu’elle ne fuit. Le tout était de prendre des gants pour ne pas qu’elle flanche de nouveau sous l’évocation de cette affaire. – Détendez-vous, vous ne craignez rien… Il s’efforça de lui dire la vérité tout de suite. – Je travaille au FBI américain. J’ai… bossé sur votre affaire. Bien sûr, pas depuis ses débuts puisqu’il aurait fait un agent fédéral bien trop jeune. Mais comme les faits s’étaient reproduits, la petite Callahan avait plusieurs fois figurée dans divers rapports. Avec un air qu’il voulait plus détendu, il reprit. – Quinn, j’suis navré pour c’qui vous est arrivé… Il revoyait les photos de ces fillettes, et les médias s’affairant autour de Quinn, fraichement retrouvée. – Vous… vous voulez marcher un peu ? Rentrer dans le café ne lui paraissait plus être une bonne solution. Peut être que la jeune femme, dont il retrouvait à présent les traits connus, voudrait se confier. Peut être qu’au contraire, elle chercherait à échapper à tous ces souvenirs douloureux en tournant les talons et en espérant ne jamais le revoir…
@Quinn Callahan ;)
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| | | | (#)Dim 22 Déc 2019 - 15:27 | |
| Je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine et une vive inquiétude sourdre dangereusement en moi. Comment pouvait-il avoir connaissance de mon secret le plus enfoui ? Mon visage se ferme soudain, le ton de ma voix se fait plus dur alors que ma question fuse en réaction à ses propres mots. Mes poings se serrent, mes jointures blanchissent. Le mouvement est involontaire. Instinctif. Guidé par de longues années d’entraînement soutenu, mon corps se prépare à répondre dans le cas d’une éventuelle attaque. Mon cerveau a pourtant conscience que Cade ne me fera rien. Du moins pas maintenant. Pas ici. Le boulevard qui jouxte la ruelle dans laquelle nous sommes est passant, surtout en ce matin de semaine. Il me suffirait d’un seul cri pour alerter des dizaines de piétons en plus des gens qui se trouvent au Starbucks. Je secoue la tête, perdue. S’il est réellement malintentionné, je ne peux m’empêcher de me dire que sa manière de m’approcher ne tient pas la route. Rien ne colle dans tout ça. Démunie, incapable d’entrevoir la vérité, je me repose uniquement sur l’explication que je viens d’exiger de lui, en croisant les doigts pour qu’elle me réconforte au lieu de me terrifier davantage. « Détendez-vous, vous ne craignez rien… Je travaille au FBI américain. J’ai… bossé sur votre affaire. » Tout en restant sur mes gardes, je laisse mon esprit faire son travail d’analyse. Premier bon point pour Cade : il a effectivement un accent laissant à penser qu’il est originaire des Etats-Unis (et qu’il n’est pas à Brisbane depuis assez longtemps pour le dissimuler). « Quinn, j’suis navré pour c’qui vous est arrivé… » Son expression sincère laisse peu de place au doute, même si cela ne constitue pas une preuve en soi. Mais pour une raison obscure, je ne l’imagine pas être en train de me manipuler pour gagner ma confiance. Appelez ça une intuition. Un autre bon point pour lui. Lentement, mes muscles se détendent. « Vous… vous voulez marcher un peu ? » Mon regard vient attraper le sien et j’acquiesce en silence. Quitte à lui demander des précisions sur la situation, j’aimerais autant que l’on change d’endroit. Je commence à me sentir à l’étroit ici, coincée entre les deux murs sombres de l’impasse. D’un signe de tête, je l’invite à me suivre sur le boulevard. Je bifurque à gauche, passant devant la vitrine du café, et me décide enfin à élever de nouveau la voix. Certes, j’accepte de lui donner le bénéfice du doute. Cela ne veut pas dire que je le crois complètement. Pas encore. « Pour être franche, j’ai du mal à me dire que ce qui m’est arrivé ait fini entre les mains du FBI. Sans compter que ça remonte à presque trente ans. Vous n’étiez qu’un enfant, vous aussi, à cette époque. » Je ne manque pas de souligner cet élément des plus importants. Pour quelle raison mon dossier serait-il rouvert aux Etats-Unis de nos jours, en sachant que le coupable croupit toujours en prison ? « J’ai besoin de plus de détails, Cade. Autrement, je ne suis pas sûre de pouvoir vous faire confiance. » J’admets d’une voix neutre, haussant les épaules. Soudain, l’évidence me frappe de plein fouet. Je me tourne vivement vers mon interlocuteur en me demandant pourquoi ça ne m’avait pas traversé l’esprit plus tôt. « Vous pourriez peut-être commencer par me montrer votre badge ? Que vous soyez à Brisbane pour le personnel ou le professionnel, vous devez toujours l’avoir sur vous, non ? » Je fronce les sourcils. Ce serait, à mon sens, la preuve ultime de sa bonne foi. Même si cela ne l’exempterait pas de me raconter comment l’histoire de mon enlèvement a pu se retrouver sur son bureau… @Cade Grimes |
| | | | (#)Ven 10 Jan 2020 - 10:33 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Tout devenait limpide à présent. Si les jambes de Quinn avaient faibli dans le café, ce n’était pas parce qu’elle avait de rudes journées bien chargées par ses occupations au sein de son association, comme Cade avait d’abord pu le penser. C’était tout simplement parce que les informations qui passaient au même moment, à la télévision, avaient été sources d’angoisses. Et il y avait de quoi. Ce que cette fille avait vécu devait être une expérience traumatisante qui animait sa vie de jeune femme et il y avait fort à parier que ce n’était pas la première fois qu’elle défaillait en y repensant. Maintenant qu’il avait devant lui la petite fille dont la photo parcourait encore les dossiers du FBI, et qu’il n’avait pas pu se sauver sans lui faire comprendre qu’il la connaissait, il fallait la rassurer. Connaitre Quinn Callahan de façon plus… personnelle que ce que les médias voulaient bien révélés n’était pas courant et pouvait paraitre suspect. Cade s’efforça de se rapprocher de nouveau d’elle, à petit pas, comme si elle risquait de fuir au moindre mot et il pensa que lui révéler son métier pourrait permettre de la tranquilliser. Avide de nourrir sa curiosité professionnelle et surtout inquiet quant à l’état de Quinn suite à ces révélations, il lui proposa de marcher.
« Pour être franche, j’ai du mal à me dire que ce qui m’est arrivé ait fini entre les mains du FBI. Sans compter que ça remonte à presque trente ans. Vous n’étiez qu’un enfant, vous aussi, à cette époque. » Il suivait ses pas, tentant de rester sur la réserve alors que des tas de questions fulminaient en lui. Il avait bossé sur cette affaire pendant des mois. Il sourit à la remarque de la jeune femme. A priori, elle ignorait que ce dossier passait encore de main en main. – La photo de la petite fille qui a réussi à s’en tirer traine toujours sur les bureaux des fédéraux. Ce dossier est loin d’être clos et il est épais comme la Bible ! Il haussa les sourcils. Des gosses avaient subi le même sort ces dernières années et le lien avec Quinn et son assaillant était toujours d’actualité. Il était inutile de lui dire que ces gamins… on ne les avait jamais retrouvés. « J’ai besoin de plus de détails, Cade. Autrement, je ne suis pas sûre de pouvoir vous faire confiance. » Il hocha de la tête positivement et pour lui-même en regardant le sol qu’ils foulaient lentement. Des détails ? Il réfléchissait à ce qu’il pouvait bien lui sortir quand elle eut une autre idée. « Vous pourriez peut-être commencer par me montrer votre badge ? Que vous soyez à Brisbane pour le personnel ou le professionnel, vous devez toujours l’avoir sur vous, non ? » Grimes redressa la tête et la regarda brièvement avant que son regard ne fuît ailleurs, prouvant qu’un léger malaise l’envahissait. Il finit par lâcher enfin… - Malheureusement, vous allez devoir me croire sur parole… Il n’avait pas de mauvaises intentions mais il se mettait à sa place. Difficile de se confier à un pur inconnu qui ne peut même pas prouver son statut. – Je n’ai pas été très… sage ces derniers mois. Ma punition n’est pas encore levée. Ceci ne pouvait qu’alimenter ses doutes, il en était bien conscient. Mais il insista tout de même. – Je peux juste vous dire que ça a recommencé… des dizaines de fois, après vous. Et qu’aucun de ces enfants n’a réussi à y échapper comme vous l’avez fait. Il soupira et reprit. – J’imagine le calvaire que ça a été pour vous et pour ces gosses... Il se souvenait des quelques informations qu’il y avait écrites sur ces feuilles. Ce que la petite Quinn avait raconté quand elle avait été interrogée après sa libération.
@Quinn Callahan ;)
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| | | | (#)Jeu 16 Jan 2020 - 19:18 | |
| Les informations de Cade me laissent presque sans voix. Comment et surtout pourquoi mon dossier s’est-il retrouvé aussi loin ? Des milliers de kilomètres, représentés par un immense océan, séparent Brisbane des Etats-Unis. Je peine à comprendre l’intérêt du gouvernement américain pour un enlèvement sur un territoire aussi distant qui ne leur appartient même pas. N’ont-ils pas assez à faire avec leurs propres criminels ? Cette question reste cependant secondaire et je décide de me concentrer sur celle qui me préoccupe davantage : la réelle identité de Cade. J’ai envie de le croire car il semble honnête. Pour autant, je ne peux pas ignorer mes doutes. J’ai besoin d’une preuve afin d’en avoir le cœur net, raison pour laquelle je lui réclame son badge. Cade prend une expression étrange, comme s’il était désolé, avant de fuir mon regard. Je fronce les sourcils, essayant de lutter contre la méfiance qui revient au galop. Mais peut-être a-t-il une bonne explication ? Et cette dernière ne tarde pas. « Malheureusement, vous allez devoir me croire sur parole… Je n’ai pas été très… sage ces derniers mois. Ma punition n’est pas encore levée. » « Oh. » Je lâche mécaniquement en réalisant ce que ses mots sous-entendent. Si je comprends bien, il est en Australie suite à une mise à pied ou, en tout cas, des vacances ordonnées par sa hiérarchie. Je me demande quelle faute il a pu commettre. Ai-je vraiment raison de vouloir lui faire confiance sous prétexte qu’il m’a secourue tout à l’heure ? Comme s’il ressentait mes incertitudes, Cade reprend, visiblement désireux de me rassurer quant à ses intentions. « Je peux juste vous dire que ça a recommencé… des dizaines de fois, après vous. Et qu’aucun de ces enfants n’a réussi à y échapper comme vous l’avez fait. J’imagine le calvaire que ça a été pour vous et pour ces gosses... » Mon cœur s’emballe. Les souvenirs remontent un par un malgré moi. Quelques années plus tôt encore, j’aurais coupé court à la conversation. Aujourd’hui et en dépit de ma crise d’angoisse en apercevant la photo de Mary, je suis plus forte, capable d’en parler posément. « Lorsque quelque chose comme ça vous arrive, vous ne pouvez jamais l’oublier. Vous apprenez juste à vivre avec. » Je finis par avouer. Cependant, ce n’est aucunement de moi dont il s’agit. Je sens la nausée m’envahir à la pensée de tous ces enfants qui, eux, n’ont pas pu en revenir pour vivre leur vie. « Je fais partie des rares chanceux. J’en ai conscience. Depuis mes neuf ans, je fais de mon mieux, jour après jour. Pour honorer la mémoire de Mary. » Je ne prends pas la peine de préciser qui elle était. Il connaît le dossier officiel. Il sait déjà. Cade et moi traversons la route pour rejoindre le petit parc d’en face et j’entreprends de l’interroger sur ce qui serait visiblement son enquête en cours (du moins, avant qu’il ne soit mis à pied). « Vous dîtes que le dossier n’est pas clos, mais… L’homme qui nous a enlevées, Mary et moi, a été arrêté et est en prison depuis. Pourquoi ce qui s’est passé trente ans plus tôt intéresse encore le FBI ? » Je suis soudain prise d’un moment de panique et plonge un regard désespéré dans celui de Cade. « Il est bien derrière les barreaux, n’est-ce pas ? » La police m’aurait prévenue autrement, non ? Et puis, je sais que sa peine n’est pas encore terminée. Non, ça doit être autre chose. J’enchaîne sans laisser le temps à Cade de réagir. « Ou alors… Le mode opératoire de celui qui kidnappe les enfants maintenant est similaire au sien et vous pensez à un copycat ? Il se serait déplacé et aurait sévi chez vous aux USA avant de… de faire d’autres victimes ici, à Brisbane ? » Je fronce les sourcils, mes yeux sérieux ne quittant pas ceux de Cade. Maintenant qu’il m’en a parlé, il ne peut plus faire marche arrière. J’ai besoin de savoir quel lien existe entre « mon » affaire et celle de la vague d’enlèvements qui sévit aujourd’hui ici-même. Car si pour une raison ou une autre je peux me rendre utile, je n’hésiterais pas une seconde. @Cade Grimes |
| | | | (#)Jeu 6 Fév 2020 - 10:56 | |
| Hanging by a moment. Quinn & Cade Sa situation professionnelle ne donnait que peu de crédit à Cade face à une personne qui ne connaissait rien de lui mais dont il savait quelques détails de vie pourtant…Il était conscient, en lui avouant qu’il était sous la coupe d’une « punition » de sa hiérarchie, qu’il se risquait à la voir faire preuve d’une trop grande méfiance pour se livrer plus que ça. L’expression du visage de Quinn traduisait ce sentiment. Et ce « Oh. » prudent ne l’inspirait pas quant à la suite de la conversation. Peut être que la jeune femme allait préférer passer son chemin plutôt que d’alimenter la curiosité d’un agent fédéral borderline… et ça se comprendrait. Son histoire n’était pas facile. L’exposer, même des années après, devait être encore plus pénible. Quinn paraissait sensible à ce niveau. Il n’y avait qu’à voir le malaise dont elle avait été saisie en plein milieu de la salle, quelques minutes auparavant…
Ils marchaient sans but précis alors que la petite fille devenue une femme au regard expressif, osait parler, mettant de côté ses doutes sur les desseins de son interlocuteur. « Lorsque quelque chose comme ça vous arrive, vous ne pouvez jamais l’oublier. Vous apprenez juste à vivre avec. » Cade ne pouvait qu’acquiescer, baissant la tête au sol en réalisant que les mots qu’elle prononçait allaient illustrer ce dossier qu’il avait épluché page après page, de nombreuses fois avant sa mise à pieds, et encore aujourd’hui avec ces nouveaux cas. « Je fais partie des rares chanceux. J’en ai conscience. Depuis mes neuf ans, je fais de mon mieux, jour après jour. Pour honorer la mémoire de Mary. » Grimes redressa la tête et lui adressa un regard à la fois compatissant et encourageant. – A vous voir, vous et votre association… on peut dire que y arrivez de façon honorable ! Il sourit. Un mince sourire qui accompagnait des mots sincères. Des victimes, il en avait rencontré. Et certains en bien moins bon état… - Vous êtes courageuse Quinn. Il faut une certaine force pour vivre avec ce genre de traumatisme, croyez-moi, j’ai croisé des gens qui se laissaient complètement dépérir… et ce n’était pas très beau à voir. Si elle n’avait pas fait ce malaise au Starbucks, Cade n’aurait probablement pas deviné les atrocités qu’elle avait vécu dans sa jeune vie. Elle était très jolie, souriante malgré leur conversation, et elle inspirait une rare sérénité.
« Vous dîtes que le dossier n’est pas clos, mais… L’homme qui nous a enlevées, Mary et moi, a été arrêté et est en prison depuis. Pourquoi ce qui s’est passé trente ans plus tôt intéresse encore le FBI ? » Le silence de l’agent fédéral en disait long sur l’affaire. D’ailleurs, Quinn fut pris d’une inquiétude si logique. « Il est bien derrière les barreaux, n’est-ce pas ? » Elle lui faisait face, comme si sa réponse allait faire surgir chez elle tout un flot de sentiments désagréables. Sans qu’il ne puisse lui répondre, elle enchainait, telle une véritable enquêtrice qui employait des mots dignes des services officiels. « Ou alors… Le mode opératoire de celui qui kidnappe les enfants maintenant est similaire au sien et vous pensez à un copycat ? Il se serait déplacé et aurait sévi chez vous aux USA avant de… de faire d’autres victimes ici, à Brisbane ? » Avant toute révélation, Cade avait à cœur de la rassurer. Il sentait une certaine pression monter et il posa une main sur le bras de la jeune femme. – Rassurez-vous… votre agresseur est toujours hors d’état de nuire. Mais on est en droit de penser qu’il n’agissait pas seul… et qu’un probable complice aurait prit la suite. Grimes, légèrement gêné de faire naitre de l’angoisse chez Quinn baissa la tête et regarda autour de lui avant de poser ses yeux verts sur elle de nouveau. – La piste du copycat est plausible. Il nous faudrait…plus de cas pour statuer véritablement sur le profil. Il avait presque honte de dire ça. Plus de victimes… plus de gosses enlevés pour pouvoir être sûr et agir ! – Quinn pour l’instant je ne suis plus officiellement sur l’affaire. Je ne sais pas où ça en est, j’ignore même si ce type est encore sur le sol australien. Mais je vous assure que je fais mon possible pour que votre histoire ne se reproduise pas !
@Quinn Callahan ;)
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| | | | (#)Dim 9 Fév 2020 - 10:45 | |
| Je mets toute mon énergie dans cette mission qui est la mienne : voir le positif dans chaque moment même les plus durs, apprécier chaque seconde passée avec les personnes qui me sont proches, même les plus insignifiants, et surtout, donner aux autres au lieu de prendre. Je le dois aux enfants qui n'ont pas eu ma chance. Mais surtout, je le dois à Mary, qui a su tenir ma main et apaiser mes angoisses dans les instants les plus sombres de mon existence. Cette philosophie de vie est ma manière personnelle de lui rendre hommage, de ne pas l'oublier. « A vous voir, vous et votre association… on peut dire que y arrivez de façon honorable ! » J'esquisse un sourire reconnaissant envers Cade. « Vous êtes courageuse Quinn. Il faut une certaine force pour vivre avec ce genre de traumatisme, croyez-moi, j’ai croisé des gens qui se laissaient complètement dépérir… et ce n’était pas très beau à voir. » Je ne peux m'empêcher de baisser les yeux face à autant de compliments. Je ne sais pas pour quelle raison je me sens aussi confiante envers lui, mais je me dis que puisque j'ai commencé à m'ouvrir, autant continuer dans cette direction. « J'aimerais pouvoir vous dire que j'ai toujours été forte. Mais ce serait vous mentir. » J'avais été suivie, bien évidemment, après cette tragédie. Et le verdict de la professionnelle ne s'était pas fait attendre. Il avait été l'une des raisons de notre déménagement aux Etats-Unis, pour m'aider à m'en sortir. « La vérité est que j'ai longtemps été atteinte ce ce que l'on appelle la culpabilité du survivant. J'imagine que le terme vous est plutôt familier, compte tenu de votre travail. » J'évoque rarement cette conséquence de mon enlèvement et de ma séquestration, mais si quelqu'un doit comprendre, c'est très certainement Cade. Combien de gens comme moi avait-il croisé au cours de ses enquêtes ? Je ne suis pas la première à le vivre, et malheureusement, je ne suis sans doute pas la dernière. « Aujourd'hui, je vais mieux. Mais croyez-moi, il y a eu une période où… ce n'était pas beau à voir. » J'admets avec un sourire discret en reprenant ses propres mots. Alors que nous entrons dans le parc où l'atmosphère est plus agréable, Cade et moi évoquons ce qui se passe actuellement. Mes muscles se tendent soudain face à son histoire et je m'empresse de m'assurer que mon ravisseur est bien toujours enfermé entre quatre murs. Mais le côté rationnel de mon cerveau continue à travailler, à réfléchir, et je ne tarde pas à former mes propres hypothèses. « Rassurez-vous… votre agresseur est toujours hors d’état de nuire. Mais on est en droit de penser qu’il n’agissait pas seul… et qu’un probable complice aurait prit la suite. » Des sentiments vraiment contradictoires s'éveillent en moi. Je suis soulagée de savoir que mon monstre n'a pas été relâché dans la nature mais d'un autre côté, l'idée d'un complice me remplit de terreur. « La piste du copycat est plausible. Il nous faudrait… plus de cas pour statuer véritablement sur le profil. » Je sens son embarras. Cette idée est loin de me plaire également, pourtant que peuvent-ils faire de plus, s'ils n'ont aucune véritable piste et font face à une impasse ? « Quinn pour l’instant je ne suis plus officiellement sur l’affaire. Je ne sais pas où ça en est, j’ignore même si ce type est encore sur le sol australien. Mais je vous assure que je fais mon possible pour que votre histoire ne se reproduise pas ! » Je sens cet engagement dans sa voix. Il a beau être privé de son badge (temporairement, d'après ce que j'ai pu comprendre), il n'a pas l'intention de laisser tomber. Il doit faire partie de ces agents qui ont choisi ce métier par pure vocation, et qui traitent chaque affaire avec une détermination sans faille. « Vous avez ma carte. Je… Je ne sais pas comment je pourrais vous être utile, mais si vous avez besoin de m'appeler pour quoi que ce soit, si je peux aider même un tout petit peu, n'hésitez pas. » Je plonge un regard confiant dans le sien. « Et j'espère que vous serez vite remis sur le dossier. Je ne peux pas me prononcer sur vos collègues puisque je ne les connais pas, mais vous… Vous ne lâchez rien, n'est-ce pas ? » Je demande avec un sourire en coin. « Peut-être au point de vous mettre vos supérieurs à dos… » Je tente, haussant les épaules, faisant référence à sa suspension. « Est-ce que vous me tiendrez au courant ? Autant que possible, bien sûr… » Je ne suis pas naïve, je me doute que les autorités ne peuvent pas transmettre des éléments d'enquête à de simples civils sans avoir une excellente raison. A fortiori une enquête en cours. « De toute façon, on sera amenés à se revoir. Je vous rappelle que je vous dois un café - un vrai ! » Mais une curiosité me brûle les lèvres et je me jette finalement à l'eau. « Du coup, vous êtes à Brisbane pour… des vacances forcées ? Vous avez de la famille ici ? » Maintenant que nous avons abordé les sujets les plus sensibles, pourquoi ne pas apprendre à mieux le connaître ? Je n'ai pas un temps infini devant moi (et sans doute que lui non plus) mais pour l'heure, je ne suis pas encore en retard, alors autant en profiter. @Cade Grimes |
| | | | | | | | Hanging by a moment (ft. Cade) |
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