Lorsque le moral est au plus bas et que même la danse ou le théâtre ne m’aident pas à le remonter, je sais que je peux tout de même encore compter sur l’amour d’autres êtres vivant : Moana et ses semblables. Depuis tout petit je suis un amoureux des chiens et je suis persuadé à 100% que l’amour qu’on leur donne nous est rendu en triple voire quadruple. Les canidés –et animaux en général- ne compte pas. Une fois leur confiance gagné, il est très difficile de la briser et même dans les pires moments ils nous restent fidèles. Et bien trop souvent cet excès de confiance leur joue des tours. Malheureusement, ils existent bien trop d’enflure sur cette terre qui ne méritent aucunement l’amour inconditionnel d’un chien ou d’un autre animal et ceux-ci se retrouvent sans famille. On les abandonne comme s’ils étaient de vulgaires objets sans tenir compte de leur sentiment.

Voilà le sentiment d’injustice qui se propage en moi alors que je marche le long du couloir dans lequel se trouvent les chiens. Tout est lumineux et bien entretenu, certes, mais savoir que toutes ces âmes ne retrouverons peut-être jamais un foyer chaud et aimant reste quelque chose d’ignoble. Alors, en attendant, j’essaie, moi, de leur donner une certaine quantité d’amour et je sais qu’aujourd’hui je retrouverais peut-être le bonheur en caressant le poil soyeux de Nero, le border collie de deux ans qui a été récupéré dans la rue le mois dernier. Je me suis tout de suite prit d’affection pour ce chien qui déborde tellement d’amour qu’il ne sait pas quoi en faire. Ça fait plusieurs semaines que je passe régulièrement le voir afin de le sortir et jouer avec lui ou simplement m’allonger avec lui dans l’herbe et profiter du beau temps. Je l’ai rencontré peu après l’officialisation de mon couple avec Léo et je lui ai tout raconté, littéralement. Je ne pense pas qu’il m’ait comprit, mais il a très rapidement capté ma joie qui se répercutait sur lui et son énergie.

Aujourd’hui,malheureusement, la joie fait place à la morosité alors que je m’installe dans sa cage. Comme d’habitude, Nero s’approche mais il est plus calme, moins serein et, au lieu de sauter partout, il fourre son museau dans mes mains et m’observe de ses grands yeux dorés «Mon petit chou » soufflais-je en passant ma main sur sa tête « Tu vas bien ? hm ?» demandais-je alors qu’il s’installe face à moi et me fixe avec son air adorable «Moi ça va pas trop» murmurrais-je en baissant le regard, gardant ma main sur son cou «Tu sais, je t’ai beaucoup parlé de Léo et de ce que je ressentais pour lui, pas vrai ? Je me suis rendu compte il y a quelque jour que c’était quand même bien plus fort que de l’amitié et je pense que c’était réellement de l’amour. Pas forcément l’amour fou qui te fait perdre la tête, mais l’amour mignon, gentillet, qui te met des papillons dans le ventre, qui te donne des sensations vraiment agréable. » je pousse un soupire et laisse tomber ma main sur ma cuisse « Maintenant tout ça c’est du passé» je déglutis, alors que Nero s’avance vers moi avant de s’allonger, posant sa tête sur mes jambes « Léo ne m’a jamais vraiment aimé. Il a définitivement une autre vision du couple que moi et je …» je soupire doucement et ferme les yeux « ça me tue. Je peux même pas lui en vouloir parce que je le comprends aussi et je …» je rouvre les yeux, posant mon regard sur Nero et secoue légèrement la tête « si seulement ru pouvais parler» soufflais-je en passant mes doigts sur son pelage « je suis sûr que tu aurais de super conseils …» je laisse un léger sourire triste s’afficher sur mon visage alors que je me recule contre le mur, me taisant totalement afin de profiter de la chaleur du chien qui n’a toujours pas bougé.

@Charlie Villanelle

Égoïstement, elle aurait préféré ne jamais avoir assisté à cette scène pour continuer à vivre une vie dans laquelle elle n’est au courant de rien. Une vie dans laquelle Clément est toujours “le paumé”, ce même bonhomme qui n’a pas de coeur et qui est seulement là au mauvais endroit au mauvais moment, comme il en a pris l’habitude. Pourtant désormais elle est bien incapable de rester de marbre face à ces doux élans d’affection, face à sa voix qui dérape, qui hésite, qui recommence, qui flanche. Il met son coeur à nu face au chien et Charlie sait bien qu’il n’aurait jamais tenu de tels propos face à elle mais la destin les relie encore une fois et elle n’a d’autres choix que de l’accepter. Elle est venue au refuge pour donner de son temps et aider ses collègues volontaires pour prendre soin des chiens, mais elle est aussi venue pour signer des papiers et avait pris soin d’emmener Hope avec elle pour que les volontaires puissent profiter de son doux pelage quelques heures de plus encore. Et, oui, elle avait dû faire des pieds et des mains face à Kane pour qu’il daigne la laisser lui retirer le chiot pendant quelques heures. Il est devenu le papa poule typique en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

”Il t’aime toujours à sa façon.”

Le chiot dans ses bras, elle s’appuie contre le grillage pour observer Clément continuer de caresser l’animal. Elle a parlé le plus doucement possible pour ne pas le faire sursauter, pour ne pas passer pour une voyeuse. Promis juré elle n’a pas provoqué ces événements là, promis juré elle n’est pas ici pour lui chercher des embrouilles. Elle n’a plus le force pour ce genre de choses et peut être que ça a quelque chose à voir avec le fait qu’elle vient de passer le premier trimestre de grossesse - ça y est, elle parle en trimestres, elle est fichue. ”Désolée, je ne voulais pas écouter, je devais juste passer pour lui et … voilà.” Le lui qu’elle pointe aussitôt du bout du doigt et le Golden qui pense en même temps qu’il s’agit de la nouvelle knacki à croquer absolument. Ses dents sont encore petites mais ô combien aiguisées, malheureusement. ”Je compte pas t’enfermer là dedans, c’est promis. Je crie même pas. Juste … ça va ? Léo m’a dit, pour vous deux.” Et pour le fait qu’il y avait surtout un troisième homme dans l’équation, ce qui a fait se briser la relation des deux premiers. Mais peut être qu’il est encore un peu trop tôt pour ce genre de détails. Pour une fois elle cherche simplement à savoir si le brun va bien, ce stupide bonhomme qu’elle apprécie bien plus que de raison.

« Il t’aime toujours à sa façon» ces quelques mots prononcer par personne d’autre Charlie Villanelle ne font qu’arracher d’avantage mon cœur. Qu’est-ce que cette façon d’aimer une personne ? De quelle façon peut-il m’aimer ? Ais-je réellement envie de n’être que son ami ? Puis-je retrouver les mêmes sensations avec quelqu’un d’autre ? C’est avec lenteur que je me tourne vers la jeune femme qui, debout à l’entrée de la cage de Nero, m’observe, une expression de douceur sur le visage. Elle qui en général ne cache jamais sa joie de savoir que ça ne va pas très bien entre Léo et moi, se montre aujourd’hui presque compatissante.

Elle s’excuse, s’empresse de rajouter qu’elle ne voulait pas écouter et qu’elle ne venait que pour lui, le chiot qu’elle tient entre les mains. Hope de son nom a trouvé en Charlie la maîtresse de ses rêves et je suis persuadé qu’il sera heureux avec elle. C’est donc un léger sourire qui s’affiche sur mes lèvres avant que je ne baisse le regard sur Nero alors que la jeune blonde reprend en me promettant ni de m’enfermer ni de crier et souhaite simplement savoir comment ça va.

«ça va » haussais-je les épaules « je dirais pas que ça va très bien mais …je sais pas» je caresse la tête du jeune chien puis soupire doucement « J’arrive pas à lui en vouloir à Léo. Je veux dire, je …» j’hausse les épaules «en fait on a juste pas la même définition de couple et …bref, ça va aller » Un jour ça ira mieux, oui. Mais pas tout de suite. Là, maintenant, j’ai juste envie de comprendre réellement pourquoi il m’a trompé, pourquoi il n’a pas pu se montrer fidèle. « J’espère juste qu’il est plus heureux, seul ou avec l’autre personne j’en sais rien. Mais heureux» c’est tout ce que je souhaite, le bonheur de Léo, peu importe comment il l’atteindra.

@Charlie Villanelle

Les réponses sont basiques, fausses au possible. On répond d’un “ça va” quand rien ne va, et c’est ce qu’est en train de faire Winchester comme elle a tant l’habitude de le faire aussi. Qu’il lui retourne la question et elle répondra aller bien elle aussi, ils formeront ainsi une bande de joyeux menteurs et la boucle sera bouclée, hein ? Ce serait presque plus facile que de faire leurs mensonges une réalité, leurs rêves une réalité parallèle dans laquelle ils pourraient sombrer quand le besoin se ferait ressentir. Pourtant, heureusement, le brun continue son discours. Il hache les mots, hésite, s’arrête et recommence et jamais Charlie ne le presse. Au contraire, son regard doux et quasi maternel est baissé en sa direction et un fin sourire sur le bout de ses lèvres l’enjoint à continuer. Cette fois ci ils agissent comme des adultes, pas deux stupides adolescents. ”Ce n’est pas parce que c’est terminé que c’est forcément une mauvaise chose.” Elle ajoute, affirme même d’une voix qui n’est pas la sienne. Ils auront vécu de beaux et bons moments et rien ne les empêche de continuer à les vivre d’une autre manière, sans rentrer dans des catégories préconçues par la société cette fois ci. Sans doute qu’elle transfère trop, qu’elle pense que Clément et Léo sont Kane et elle. Tant pis. Ca marche pour les deux, pas vrai ? Ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus un couple qu’ils ne peuvent plus s’aimer à leur manière. Quelque chose change assurément, mais ce n’est peut être pas une mauvaise nouvelle. Seul le temps le dira.

En qualité de meilleure amie elle ne peut pas s’empêcher de prendre la défense de Léo à sa façon. ”Il n’est pas avec l’autre personne, tu sais.” Son prénom reste ancré au bout de sa langue mais il est de toute façon préférable de s’en tenir aux périphrases pour le moment. Elle finit par ouvrir le verrou de la porte pour entrer dans la cage à son tour, supprimer cette barrière entre eux qui n’a pas lieu d’être. Hope dort dans ses bras et ses gestes lents et minutieux sont calculés pour ne pas qu’il se réveille. La blonde finit par se laisser glisser au sol à son tour, non loin du danseur. ”Certaines personnes ont simplement besoin de se sentir entouré en étant en couple et … pour d’autres, ça ne fait que les étouffer. Tu ne savais pas qu’il était comme ça et lui non plus, t’es le premier avec qui il a osé affronter ses peurs. Tu devrais être fier qu’il t’ait autant fait confiance, ça veut dire que tu comptes beaucoup pour lui.” Il aura au moins su le rendre heureux pendant un temps et Charlie lui sera à jamais reconnaissante.

J’avoue que j’aurais préféré rester dans mon coin, faire une conversation à sens unique avec le border collie et juste déverser mon cœur sur le chien. En vrai c’est typiquement le genre discussion dont je n’attends pas forcément une réponse et qui pourrait facilement être silencieuse. Et pourtant Charlie s’en mêle. Non pas de façon intrusive mais plutôt de manière gentille, sympa et compréhensive. A aucun moment je ne ressens de jugement dans sa voix et son ton. Ses mots bien que naturels semblent être pesés et jamais elle ne fait de faux pas. Pas même lorsqu’elle me dit que le fait que ce soit fini ne signifie pas que ce soit une mauvaise chose. Je déglutis, baissant le regard sur Nero et continue de caresser sa tête, alors que Charlie, s’approchant un peu pour entrer dans la cage, reprend en disant que Léo n’est pas avec l’autre personne.

Je ferme les yeux et hoche la tête, pinçant les lèvres, soupirant discrètement. Est-ce ça me rassure ? Oui. Est-ce une bonne chose ? Egoïstement, je dirais oui. Mais dans le fond, je n’en suis pas sûr du tout. S’il n’est pas avec cette autre personne, pourquoi alors m’a-t-il quitté ? Pourquoi m’avoir mit sur le banc de touche s’il n’y a personne d’autre dans sa vie ? Je me mordille la lèvre inférieure alors que je relève mon regard sur Charlie qui se laisse glisser au sol à côté de moi. Sur un ton doux comme si elle se confiant à moi, elle m’annonce qu’il existe des personnes qui ont besoin d’être en couple pour se sentir entourés et d’autre qui sont plutôt étouffé par le fait de partager leur vie avec quelqu’un d’autre. D’après elle je devrais, au contraire, être fier que je sois celui avec qui Léo a réussi à affronter ses peurs car c’est une preuve qu’il me fait confiance et que je compte beaucoup pour lui.

Elle me prend de court, là. J’avoue être un peu abasourdis m’ayant imaginé déjà toutes les remontrances possibles et imaginable de sa part. Mais, non, rien. Elle semblerait presque compatissante aussi. «ça fait mal » soufflais-je finalement, le regard fuyant « Je crois que je l’ai un peu trop aimé et je…» je soupire « J’en sais rien. J’ai envie de te croire, vraiment. J’ai envie de croire au fait que tu dis la vérité mais je sais pas. J’ai aucune idée de ce que je dois penser. Pour l’instant je me sens juste …vide. Trahis. Minable aussi, comme si tout ça était de ma faute. Comme si … j’ai l’impression que je n’ai fait aucun effort, que j’ai tout laissé coulé et que j’ai tout accepté sans imaginer que ça se finirait comme ça» je secoue doucement la tête «maintenant je sais comment ils se sentent dans les films hollywoodien quand ils découvrent l’infidélité de leur compagnon. Je ne me moquerais plus jamais de cette fille qui bouffe de la glace devant un film à la con » rayais-je, ne pouvant empêcher ce trait d’humour qui a pour but premier de détendre un peu l’atmosphère. Ou plutôt me détendre moi-même.

«ça t’es déjà arrivé, toi ? » reprenais-je finalement dans un souffle. « Qu’on te trompe ? Et que tu le découvres par la suite ?»


@Charlie Villanelle

Ca fait mal et ça continuera de faire mal, Clément. Ca te fera mal longtemps, ça te fera pleurer, ça te mettre en colère. Longtemps. Et un jour, tu n’en auras plus rien à faire, tu seras passé à autre chose, tu aimeras quelqu’un d’autre. Un jour tu trouveras la bonne personne pour toi et vous serez tous les deux heureux. Un jour, tu rendras quelqu’un réellement heureux et pour longtemps. Jusque là, ça va faire mal et personne ne peut rien y changer.

Le fond de sa pensée enfin exposé, Charlie tourne doucement la tête vers lui avec un fin sourire compatissant sur le bout des lèvres. Elle le cherche des yeux alors que ses mots se bousculent et cette fois ci elle ne trouve rien à lui dire. Elle n’a pas les mots pour le rassurer dans cette épreuve, surtout pas alors qu’il devient soudainement si transparent avec elle et qu’il ne l’a jamais habitué à un tel discours. Au moins, il les fait rigoler un instant à l’évocation de la phase de déprime devant un pot de glace. La blonde a connu cette même phase il y a quelques mois pour la première fois de sa vie et les images de ce temps là lui reviennent douloureusement en tête. Tout est encore plus douloureux lorsqu’il lui retourne la question, incapable de savoir qu’il vient de viser droit dans le coeur. Avant de parler elle souffle doucement, étend son bras autour des épaules de Clément pour venir poser sa tête sur son épaule, les yeux perdus dans le vide. “Y’a quelques mois, oui. Avec mon ex petit ami. Ca n’avait rien d’une relation saine. Ca avait tout du contraire, en fait. Quand ça s’est terminé ça ne m’a pas empêché de traîner chez Léo en me goinfrant de glace en pyjama devant des films à la con.” Elle n’a aucune de ce qu’elle fait ou si c’est la meilleure chose à faire que de parler de sa dernière histoire d’amour à Clément. Peut être que ça pourrait lui faire penser à autre chose, que ça pourrait le faire relativiser. Ou peut être que ça ne pourrait que lui faire ressasser ses souvenirs avec Léo. Elle n’a aucune idée de ce qu’il se passe dans son esprit à lui mais au fond elle espère seulement qu’il arrivera à remonter la pente lui aussi, parce que son meilleur ami n’a jamais voulu lui faire de mal contrairement à John. “C’est lui qui avait envoyé Léo à l’hôpital, blessé Cian. Frappé Primrose.” Frappé Charlie, aussi. “Et au milieu de ça il avait trouvé le temps de coucher avec d’autres filles. Je fais pas un concours Clément, je te dis juste que Léo sera toujours là pour toi. Ca ne sera pas pareil, mais tu pourras toujours compter sur lui.” Il ne sera jamais un John.

Bien que j'aurais clairement préféré être seul en cet instant, je dois avouer que la discussion avec Charlie m'ouvre les yeux. Non seulement sur le fait que Léo est et restera l'être le plus adorable de cette terre, mais aussi, et surtout, sur le fait qu'en fait Charlie semble tout de même tenir un minimum à moi. Ses paroles ne sont pas jugeante, son ton est calme et posé. Tout est dans la confidence tel que nous ne l'avons jamais été auparavant et je me rends compte que la présence de la jeune femme est bien plus précieuse que ce que j'aurais imaginé.

Et au final elle m'expose des faits quasi imaginables et qui, pourtant, font sens. La jolie blonde me parle d'un ex copain qui l'a trompé, que cette relation était tout sauf saine avant d'entrer un peu plus dans les détails. C'est à ce moment là que je relève mon regard, lorsqu'elle évoque le passage à l'hôpital de Léo, la blessure de Cian et l'agression de Primrose. Trois prénoms appartenant à trois personnes auxquelles je tien le plus et cet ex copain à réussi à s'en prendre à toutes les trois. Quatre si on compte Charlie.

Et à l'observer me parler de cette relation, je me rends compte que le regret est bien profond, que cet homme qui a fait du mal à toutes ces personnes a laissé des marques sur son âme. Pinçant les lèvres, je déglutis, puis, sans réellement réfléchir à mon geste, je passe mon bras autour des frêles épaules de la jeune femme et la sert contre moi. Silencieux, je ferme les yeux et essaie de lui faire comprendre par ce geste toute la reconnaissance qui m'anime en ce moment même.

 « Merci» soufflais-je après un moment sans parler  « pour ta sincérité et ...» je prends une profonde inspiration  «pour tes paroles rassurantes» je souris doucement alors que mon regard se pose enfin sur le chiot qui dort dans les bras de la blonde  «C'est qui lui, au fait ?» demandais-je en avançant ma main vers le museau de l'animal  «il est adorable » comme tous les chiots en même temps. Et tous les chiens aussi.

 «Tu viens souvent ici ? » demandais-je finalement en me redressant, relâchant Charlie, trouvant que c'est assez de proximité physique pour aujourd'hui  « Je demande parce que j'ai l'impression de passer ma vie ici et je ne t'ai jamais croisé ici. Alors qu'on se croise dans les endroits les plus improbables » dans une librairie au rayon cuisine, par exemple.

@Charlie Villanelle

Elle accepte la moindre marque d’affection de la part de Clément sans ajouter un seul mot, se fait encore plus petite entre ses bras en même temps qu’elle ferme les yeux pour tenter de se détendre après ses dernières révélations. Il n’est pas au courant de beaucoup de choses à propos de son histoire récente et parfois les secrets sont davantage en sécurité s’ils ne sont pas dévoilés, pour le bien de tous. Il sait ce qu’il a à savoir, le reste est autant superflus que cela ne le regarde pas. En parlant au danseur elle a l’impression de servir la cause de Léo et c’est finalement ce qui compte le plus à ses yeux. A défaut d’être présente physiquement pour son meilleur ami, elle réussit quand même à l’être par échanges interposés en espérant sincèrement que sa relation avec Clément saura continuer en bons termes.

La tête posée sur son épaule, elle sourit en entendant ses remerciements mais une fois encore ne trouve rien à rajouter. Son visage ne fait que s’illuminer de plus belle lorsqu’il commence à parler de Hope, le nouveau rayon de soleil arrivé dans la vie de la blonde. Il est endormi et c’est une chose qui n’arrive que lorsque les planètes sont alignées - le reste du temps il l’occupe à détruire tantôt le canapé tantôt les chaussures favorites de Kane.
Sûrement envieux de changer de discussion, il fait s’enchaîner les questions et elle prend tout son temps pour ne justement pas lui répondre, le laissant aller au bout de ses idées. Charlie se contente seulement de caresser l’animal qui revête encore son poil duveteux de chiot et elle finit par relever la tête, jugeant avoir assez profité de ce moment de répit entre eux. Une chose est sûre : aucun n’osera poser de mots là dessus, bien trop fiers pour avouer qu’au final ils s’entendent comme le ferraient de véritables amis. ”Il s’appelle Hope, il a été secouru par le refuge mais tous les boxs étaient déjà pleins alors je l’ai adopté.” Sans en parler à Kane, ce qui aurait pu/dû déclencher la Troisième Guerre mondiale. Finalement le blond passe ses journées à lui renvoyer la balle baveuse dans l’appartement et le parc de la ville, donc la cohabitation ne se passe pas si mal que ça. ”Avant oui, je venais souvent. Maintenant, c’est plus compliqué.” Cette histoire là sera pour un autre jour. Comme dirait River, c’est pas l’heure. ”Et puis les endroits improbables ont toujours un charme en plus.” Sans doute devraient-ils déposer un panneau à l’entrée pour prévenir d’une possible rencontre gênante en perspective, mais finalement elle a su s’y habituer et ranger tant sa fierté que son ego et sa jalousie - et ce n’était pas une mince affaire. Tout va pour le mieux, aujourd’hui. Tout ira bien.