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 Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3

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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyVen 18 Oct 2019 - 16:01

Can't help thinkin' that I love it still@Auden Williams
J+2 après Clément. Après le thé, le piano et les adieux à quelque chose qui n'était définitivement pas fait pour moi. Peu d'efforts, le doute, mon incapacité à tenir mes engagements relationnels et Clément en avait eu le cœur brisé. La faute de personne, sinon de nos fonctionnements différents. Probablement plus de ma faute que de la sienne, cependant, même si nous avions discuté de ma potentielle incapacité à m'engager plus de deux semaines. Et ça n'avait pas manqué. Mes prédictions s'étaient montrées justes. Quelqu'un d'autre entrait malgré tout dans l'équation. Un peintre vantard, talentueux et beau comme un Dieu - même si, fallait-il le noter quelque part, aucune de ces qualités ne devaient sortir de ma tête pour parvenir jusqu'à ses oreilles. Un peintre chez qui, une fois de plus, j'allais me réfugier, me sortir de mon ennui mortel et de mes doutes.

En fait, par 'chez lui' était plutôt sous entendu 'son atelier'. L'endroit le plus inspirant de la ville, ou peut-être même du pays. Je ne me lassais absolument pas de passer les portes de ce lieu qui me faisait perdre la notion du temps.

Je manquai de me casser la figure en freinant devant l'atelier. Le manque de sommeil me rendait maladroit, ces jours-ci. Je dormais peu. Mais j'avais tout juste terminé le portrait que j'avais fait de Auden. Des jours que je m'abîmait les yeux - et les mains - sur ce dessin. Les vacances de printemps s'étaient tout juste terminées, alors je pouvais encore me le permettre. Je retirai mon bonnet en entrant, ébouriffai mes cheveux, le cœur battant. Auden avait accepté de me voir aujourd'hui. Enfin, il avait ensuite ajouté un "on verra bien" qui ne me fit pas ralentir mon pas pour autant. L'atelier était plutôt vide. Je me faufilai discrètement dans un couloir, cherchant le peintre des yeux. « Auden ? » lançai-je en jetant des regards de droite à gauche. Mon regard fatigué trouva enfin sa cible. « 'On verra bien' c'est chiant comme réponse, ça donne pas trop d'indications. » Je m'approchai de l'artiste, l'air de rien, le regard perdu sur les étaux de séchage installé pêle-mêle. « Tu bosses sur un truc en particulier ? » demandai-je distraitement. Mes yeux me tiraient affreusement. Je rêvais d'une bonne sieste, ou d'une nuit d'au moins sept heures bien tassées. « Du genre une peinture sur laquelle je pourrais rajouter du rouge ? » Les mains dans les poches, ma pochette à dessin sous le bras, pas moyen pour autant de rentrer me reposer.
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Auden Williams
Auden Williams
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Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptySam 19 Oct 2019 - 17:40

Généralement quand on dit “demain” à la place de répondre à la question “on se voit à quelle heure aujourd’hui ?” le sous entendu pas du tout innuendo c’est que la personne n’a pas envie de voir la première. Mais c’est justement ce genre de choses qui ne fonctionnent pas avec Léo, parce que même si ça avait été écrit noir sur blanc il aurait quand même trouvé une excuse pour ramener sa pomme, pour crier mon nom dans les couloirs alors que y’a personne à l’atelier et que ma porte est la seule d’ouverte. Il fait toujours tout pour se faire remarquer, pour qu’on se dise “oh mais, il est donc là !”. Le grand il, le grand Léo. Le grand Auden qui n’a aucune patience aujourd’hui et qui aurait du dire “dans trois semaines” plutôt que demain, parce que la vérité c’est que je vais ramasser le brun en petit morceaux et que je ne fais pas dans cet art là. Reconstruire ce qui a été cassé ne m’intéresse pas. J’embellis, je ne répare pas. Je casse seulement, parce que ça procure un bien fou. “Tu t’es bien débrouillé même sans indications, apparemment.” Il a pas oublié l’adresse de l’atelier, le con. Ca a sans doute quelque chose à voir avec le fait que je l’ai amené ici à de bien trop nombreuses reprises et que y’a deux cons dans l’équation.

Mes yeux ne se dérobent pas de la peinture, quand bien même le souffle du gamin est bruyant et qu’il se fait ressentir jusque dans ma nuque. Rien n’a changé depuis notre première rencontre mais je l’avais prévenu. Je lui avais dit que je n’étais pas un gentil, que je n’allais pas l’accueillir à bras ouverts comme l’aurait fait un ami parce qu’on est même pas amis. On est rien du tout, je le sais, il devrait le savoir aussi. Parce qu’à mes yeux tout semble atrocement logique, de ne rien attendre de personne parce que les êtres humains se déçoivent entre eux. “Je bosse, tout court.” Si Ginny était là elle serait prise d’un fou rire incontrôlé parce qu’il n’est pas dans mes habitudes que de travailler à l’atelier et sans doute une partie de moi espérait que Léo vienne sonner à Spring Hill pendant des heures sans jamais n’avoir aucune réponse. C’aurait été le scénario simple, le scénario parfait.
Il parle de rajouter du rouge et je vois bien là où il veut en venir, encore plus ce à quoi il fait référence. Private joke. Je comprends mais je ne suis pas, j’y adhère encore moins. Pas de ça aujourd’hui, ni ce soir, ni jamais jusqu’à ce que je change d’avis sans aucune raison. “Y’a pas de peintures à modifier ici. T’aurais pas du venir Léo.” Mes yeux ne se dérobent toujours pas sur lui parce que je ne veux pas le voir, je veux ignorer le problème. Je veux simplement vivre ma vie sans personne à chapeauter parce que jusque là toutes mes actions menaient à ce but précis et il est le seul à tout avoir remis en question d’un simple claquement de doigts. “Je vois tes cernes d’ici. Va dormir.” L’excuse des cernes, du sommeil manquant. C’est une super excuse, non ? Moi je trouve que si.
please leave


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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyDim 20 Oct 2019 - 1:02

Can't help thinkin' that I love it still@Auden Williams
La froideur et l'indifférence du ton de l'artiste ne me frappèrent pas, de prime abord. Il me semblait que c'était une de ses caractéristiques essentielles que j'arrivais plutôt bien à soustraire à mon attention. Aujourd'hui, c'était probablement différent; la faute à la fatigue, probablement. Je pris ses premiers mots un peu plus mal que je ne l'aurais imaginé, mais ne dis rien de plus. J'enchaînai, pour détourner mon attention du sang qui battait à mes oreilles. Puisque ses yeux ne trouvèrent pas les miens, je forçais mes prunelles à s'accrocher à la peinture sur laquelle travaillait le brun. Je n'étais pas encore à sa hauteur. Pas encore, mais pourtant. Il me sembla que le froid s'était installé dans la pièce, mais c'était probablement encore à mettre sur le dos de la fatigue. De la main droite, je cornais maintenant nerveusement un des angles de ma pochette. La pochette qui renfermait le Saint-Graal, des heures de travail, mes nuits blanches... Un dessin que j'avais autant envie de montrer à Auden que de brûler.

Dans une tentative un peu maladroite, je lançais dans la conversation ce qui avait été le cœur de notre rencontre. Le rouge. Léo l'apprenti peintre. Mais la couleur ne prit pas. Pire, il semblait qu'elle n'avait jamais existé. L'angle de ma pochette meurtrit aurait pu souffler de soulagement, s'il avait été animé : je venais tout juste d'arrêter de le torturer, blessé. Mes yeux se posèrent à nouveau sur Auden. Je campais droit sur jambes, assez proche pour apercevoir une marque sur sa joue. Comme une blessure. « Qu'est-ce qui est arrivé, à ta joue ? » Je me blindais dans l'attente de me faire à nouveau rabrouer. Il fallait changer de sujet, de toute manière. Pourquoi étais-je venu ? J'aurais dû comprendre les sous-entendus des messages.

Probablement avais-je simplement très envie de le voir. Et les marques dans mon cou - ses marques à lui - s'estompaient à peine. Je repoussais la vision de Clément et de ses yeux tristes et ouvrait doucement la pochette que je tenais entre les mains. « Tu peux pas savoir si j'ai des cernes si tu détaches pas tes yeux de la toile. » marmonnai-je distraitement en tirant sur les élastiques usés de la chemise au carton bleu. « Je passe juste pour te montrer un dessin. Je repars après, promis. Je voulais pas t'embêter. » Simplement prendre un peu de ton précieux temps. Les traits de crayon sur lesquels j'avais passé tant d'heures s'élançaient sous mes yeux, encore posés dans la pochette bleutée. « C'est- Tu te souviens peut-être pas, mais je voulais te le montrer. » Tout en moi battait la chamade. La fatigue. Bien sûr.
LE BRUIT DU CŒUR BRISÉ FAIBLIT,
ET LA CENDRE BLANCHIT LA BRAISE.
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Auden Williams
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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyDim 20 Oct 2019 - 12:05

Les coups de pinceau s’amassent sur le tableau de manière quasi robotique. Je ne fais pas ce que j’aime, ni meme ce que je voudrais faire. Cette peinture sera probablement jetée dès qu’il sera parti parce qu’elle est un peu plus gâchée à chaque seconde qui passe puisque mes pensées sont d’une part et mes gestes de l’autre. Il parle trop pour que je puisse me concentrer et sa présence meme suffit à me faire perdre l’esprit, ce que je ne peux pas accepter et encore moins tolérer. Le silence entre chacun de nos mots est pesant, il n’a pour une fois rien de rassurant ni même régénérant. Tout est devenu pesant sans que personne ne le voit venir. Je le vois triturer le coin de sa pochette et tout mon corps a envie de lui crier d’arrêter ce manège, de calmer ses affreux tocs de gamin nerveux que je déteste. La question à propos de ma joue me surprend, me fait me souvenir de cette dernière bagarre dans un bar qui a pris une tournure exquise. Tout ceci valait bien une petite entaille qui repartira dans quelques jours, c’est certain. J’ai mis deux blonds en rogne et embrassé Ariane, c’était une soirée gagnante. “L’autre a eu pire.” Peut être pas physiquement, parce qu’on était au même point ; mais mentalement en tout cas. Le lawless rockstar est out pour quelques jours, là. Tant mieux. Je ne l’aime pas, de toute façon.

“J’ai une super vision périphérique.” Parce que si je tourne les yeux ça va encore mal tourner, ça va finir comme d’habitude et j’en ai marre que ce scénario se répète encore et encore. Je fais pas dans l’habitude, je fais pas dans le train train quotidien et surtout, je ne fais pas dans les conquêtes récurrentes. Jamais. Sinon on finit inévitablement par s’attacher. “Léo j’ai pas le temps de m’occuper de toi aujourd’hui.” Dessin ou pas, besoin de me le montrer ou pas. Toujours le même problème : tout sera relié à lui. Ca fait plusieurs mois que ça dure et c’est déjà beaucoup trop pour moi, y’a jamais eu d’antécédents se rapprochant de près ou de loin à ce cas de figure là et je n’ai pas envie d’aller jusqu’au bout de l’expérience. Je n’ai pas envie d’en essuyer les conséquences parce que qu’elles quelles soient ça n’en vaudra pas la peine. Ca n’en vaut jamais la peine avec les relations humaines. “Ginny fait un cours pour les intermédiaires ce soir, t’auras qu’à déposer ton dessin dans le tas. Elle le regardera.” Je nie l’évidence, fait comme si je ne savais pas exactement ce dont son dessin retournait, comme s’il en avait quelque chose à faire d’avoir un avis extérieur autre que le mien à ce propos. “T’es venu pour rien.” Et peut être que comme ça tu ne reviendras plus ?


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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyDim 20 Oct 2019 - 17:33

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L'air de la pièce était de plomb. Et peut-être que ce qui avait causé la blessure à sa joue était aussi la cause de sa mauvaise humeur ? Peut-être que j'arrivais juste au mauvais moment, que demain, tout rentrerait inévitablement dans l'ordre. Que s'il fallait faire quelque chose, c'était juste partir pour le moment, pour mieux revenir plus tard. Je m'auto-rassurais et me blindais au mieux, sans pour autant parvenir à arrêter mon agitation croissante, qui m'emmerdait toujours au pire des moments.

Moi, je fuyais les bagarres depuis ce qui était arrivé avec l'ex-petit ami de Charlie; par peur de me faire abîmer les mains. Mon poignet ne me faisait plus mal, désormais. Mais l'expérience m'avait définitivement vacciné. Surtout depuis que je n'avais plus envie de continuer mes études. Ma passion pour les arts s'était accrue, depuis ces derniers temps. La faute de qui ? Mes yeux se posèrent sur le portrait du coupable, celui qu'il ne voulait visiblement pas voir. « Je te demande pas de t'occuper de moi. Je suis grand. » marmonnai-je en enroulant nerveusement les élastiques de la pochette autour de mes doigts. Je me mordis l'intérieur des joues lorsque le peintre me proposa - non, m'imposa - de laisser le dessin pour Ginny. « Il n'est pas pour Ginny. C'est le portrait que j'ai fait de toi. Je m'en fiche, que Ginny le regarde. » Parce que bordel, c'était son regard à lui que je voulais. Son attention, juste une seconde de plus, rien qu'un peu, pas beaucoup, une micro seconde et rien de plus.

« J'ai vraiment mis beaucoup, dans ce dessin. Et j'en ai rien à foutre de le poser dans une pile d'autres dessins. C'est pas un énième truc pour un atelier d’intermédiaires ou je sais pas quoi. » J'avais envie de taper des pieds, des poings, de hurler d'énervement et de pleurer sous ma couette - tout en même temps. Le manque d'énergie exacerbait mon sentiment d'être à fleur de peau. Et pourtant, j'étais absolument incapable de manifester autre chose qu'un regard épuisé et que des gestes prudents, par peur de me faire jeter de façon définitive. Cette option là était inenvisageable. « Je t'en avais parlé le premier jour. Ici. Au milieu de l'atelier. » Étendu sur le sol, comme Jésus sur sa croix. Et depuis, je n'avais pas arrêter de penser au portrait, et à celui à qui appartenaient les traits que j'avais tant repris, sur lesquels je m'étais arraché tant de cheveux. Celui que je contemplais en priant très fort "pitié, que ça ne soit pas la dernière fois".
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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptySam 26 Oct 2019 - 0:13

Je le vois qui trépigne sur place, incapable de rester une seule putain de seconde à la même place parce qu’il est un connard de gamin hyperactif. Pour le moment je le déteste pour qui il est, pour ces tics et ces tocs qui sont les siens et qui jusque là me faisaient rire ; qui m’agacent désormais. Non. La vérité c’est que tout m’a toujours agacé mais je croyais en la nouveauté, en l’inconnu, en ce petit goût d’aventure qu’il avait. Ce petit goût d’interdit, surtout. Je croyais en un peu tout, comme si j’étais redevenu le gamin paumé arrivé en Australie par le plus grand des hasards, y’a de ça beaucoup trop de temps. Ce pays qui n’est pas le mien, qui a su me supporter et moi l’adopter. ”Tu me demandes toujours de m’occuper de toi.” Je finis par trancher, implacable. Il est toujours question de s’occuper de lui, dans un sens. Léo qui envoie un sms, Léo qui veut passer à l’appartement, Léo qui veut passer à l’atelier. Léo Léo Léo. Toujours Léo. ”Ginny aura un meilleur avis. Elle a fait des études et tout ça. Elle sera objective.” Qu’il m’emmerde, ce petit con, à continuer à argumenter en sa faveur alors que je viens de lui refuser le tout. Mon ton devient encore plus dur, encore plus cassant. Il m’exaspère autant que la situation en elle même parce que le tout ressemble à un putain de guet-apens. Les coups portés à la toile de ma main gauche deviennent plus rêches, plus secs. Elle devient le réceptacle de ma colère qui monte peu à peu et pour la première fois contre le brun qui pense un peu trop que je suis son ami ou je ne sais quoi. Il ne fait qu’accentuer sa lente agonie, parce que je n’ai rien d’une figure amicale pour lui.
Après la conviction il passe à la persuasion. C’est presque mignon. Il pense réellement qu’il pourra m’avoir par les sentiments ou par n’importe quelle sorte de stratagème aussi enfantin. Sweet. Cela fonctionne pour certaines personnes lesquelles je compte sur les doigts d’une seule main, et il n’en fait pas parti. Me rappeler cette soirée passée à l’atelier, notre première soirée, notre première à peu près tout … ça ne change absolument rien. Mes yeux balayent la toile du regard, partent en quête de tous ces détails que je trouve imparfaits et que je ressens le besoin de corriger dans la seconde même si je devrais attendre que tout sèche. J’ai besoin d’utiliser mes mains, les deux, et de penser à tout sauf à ces mots qui continuent de voler dans la trop petite pièce. ”Peut être. J’ai dû oublier.” Et certes mon cerveau a cet incroyable don d’oublier tout ce qui ne m’intéresse pas, mais je me souviens de cette discussion et d’une autre qui a suivi, chez moi. Il m’en parlait plus souvent que de raison, de son putain de portrait. Je n’ai pas besoin de ça, je vis très bien sans. ”Je ne compte pas remplacer ton petit ami, si c’est pour ça que t’es venu. Ou ton ex. Peu importe.” Au final, c’est la seule chose dont il est question et la seule chose qui m’énerve aussi : il tourne autour du pot. Il me prend pour un con.


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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyDim 27 Oct 2019 - 22:19

Can't help thinkin' that I love it still@Auden Williams
C'était de pire en pire. Il aurait probablement fallu que je parte en grognant une insulte, que je claque la porte et que je ne revienne que des jours plus tard. Un truc impossible à faire, donc. Ma raison me hurlait de prendre le peu de dignité que je gardais encore quelque part en moi et de partir avec. Loin. Mais ce dessin que je tenais entre mes mains me dissuadait de bouger. Le ton sec de l'artiste m'en fit lever les yeux. « Arrête de croire que j'ai besoin de ton attention constante. Je passe pas non plus ma vie dans tes pattes. » Ouh le menteur. Pinocchio aurait été jaloux, s'il avait pu voir mon nez s'allonger. Mon manque d'assurance momentané trahit évidemment mes mots. Et puis, en témoignait aussi ma rupture avec Clément. Même si je m'auto roulais dans le "je n'étais pas fait pour ça", notre rupture n'était pas que et uniquement due à mon manque d'intérêt pour le couple en lui-même. Elle était plutôt la conséquence de mon intérêt pour tout autre chose. Les cours d'art, bien sûr, rien d'autre. Pas la personne qui les donnait, mais non. Quelle idée.

« Depuis quand tu valorises les études des gens ? » C'était à s'en arracher les cheveux. Rien n'avait de sens. Ou pas un sens que je comprenais. Non - pas un sens auquel je voulais penser. Le théorème rassurant de la mauvaise journée tournait à plein régime dans ma tête pour cacher le capharnaüm que faisait l'autre, celui qui passait en fond comme un disque rayé - "tu l'emmerde" et son titre phare "il s'est lassé". Alors je me servais de mon modeste portrait, celui qui m'avait donné mal de dos, crampes et valises sous les yeux. Parce que peut-être que par des moyens détournés, on pouvait trouver le chemin de la porte d'entrée - vachement dérobée - qui menait à l'attention de Auden Williams. « T'as oublié. » Deux mots pleins de sarcasme qui précédaient les suivants, les plus violents. Ceux qui firent grimper à mes joues un rouge ardent de colère et de frustration, exacerbé par la fatigue et le stress ambiant. « Tu m'emmerde. Tu sais très bien que je suis pas venu pour ça. » Ou le menteur, le retour. Faux, faux, faux, archi-faux, j'étais venu pour mon portrait. Pour rien d'autre. Ce putain de portrait qui encombrait mes mains, mon esprit, ma vie, qui m'avait foutu des cloques aux doigts, des idées dans la tête, des nuits blanches et des saletés de mensonges servis à Clément sur un plateau d'argent de merde entre deux notes de musique...

...Et ce foutu portrait que je plaquais d'un coup sec contre la toile fraîchement peinturlurée de l'artiste. Parce que de toute façon, il ne l'aimait pas, sa peinture de merde, qu'il peignait machinalement sans même en détourner le regard. Ma main gauche refusait de quitter le portrait écrasé contre la peinture - qui devait tenir tout seul - et je sentais mon cœur cogner jusque dans mes oreilles. Le regard brûlant, je cherchais les yeux de l'artiste. Quelque chose grondait en moi. Le regret immédiat, bien sûr, parce que j'étais absolument certain de me manger une droite - pour changer - mais aussi une pointe de colère et d'amertume, cocktail mortel qui brûlait ma gorge et rendait mon souffle ténu, comme si mes poumons étaient maintenus sous un étau. Quel con. Tout ça pour avoir voulu rajouter du rouge sur un tableau dans une galerie.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyDim 27 Oct 2019 - 23:09

Ma main se crispe autour du pinceau, mes doigts en font le tour, mes ongles s’enfoncent dans la peau de mon pouce. Les coups ne font plus réellement sens, ce tableau me déplaît un peu plus à chaque seconde j’attends seulement qu’il franchisse le bas de la porte pour m’en débarrasser à tout jamais. Sauf que le problème avec Léo, c’est qu’il ne part jamais. Il ne s’en va jamais de son plein gré et il est tenté de rester même sous la menace. Il ne bouge pas d’un poil, joue avec les élastiques que j’ai envie de lui faire éclater sur la figure. Voilà même qu’il ose répondre, qu’il demande avec ironie depuis quand je valorise les études. Voilà qu’il me prouve qu’il ma écouté le quelques fois où j’ai parlé de moi et de mes pensées, qu’il n’est pas qu’une needy bith mais une needy bitch à l’écoute. Il rend tout ça encore plus compliqué, me fait le haïr davantage. Finalement ma technique change, plutôt que de lui répondre avec froideur je me dis que si je ne lui réponds pas du tout il finira par se lasser. Vague utopie. Bien sûr qu’il ne se lassera pas, parce que c’est Léo et qu’il me voue cette sorte d’admiration que je ne comprends pas, cette chose sortie de nulle part que je n’ai jamais quémandé ni même appelé. Je n’ai jamais rien fait pour que ce soit le cas pourtant le brun ne peut passer plus d’une semaine sans quémander une minute, une heure, une seconde. Une nuit, parfois. Souvent. Parce que je lui ait offert tout ça bien trop souvent, bien trop facilement, comme si j’étais si facilement manipulable.
Ce qui n’est pas le cas.
Et quand il force les choses, quand sa main vient s’abattre sur la peinture, le dessins sous elle, je ne réfléchis plus. Mon instinct prend le dessus et vient fermement agripper son poignet, ce même membre que j’avais massé il y a de ça des semaines. Les rôles s’inversent, je deviens le bourreau. Sans chercher à lui faire mal, je garde sa main en l’air sans m’en rendre compte alors que la feuille de papier s’est déjà collée à la peinture fraîche. Il vient de sonner la fin de mon après midi de peinture en même temps qu’il a épuisé le peu de patience que je gardais précieusement depuis des années. Je me lève rapidement, laisse le tabouret grincer sur le sol, n’en ait rien à faire de Ginny qui va se plaindre à nouveau des traces que cela fait sur le parquet. Ma main gauche garde son poignet enfermé, ma main droite se pose près de son cou pour le forcer à reculer jusqu’au mur contre lequel il se retrouve rapidement plaqué. Je le toise une seconde, une minute, pose enfin mes yeux sur ce gamin impétueux qui me quémande tant de choses alors que je l’ai déjà averti de ma véritable nature. Il savait dans quoi il s’embarquait. Il le savait, pourtant. Mes lèvres s’abattent sur les siennes sans délicatesse et le baiser qui s’ensuit n’en a aucune non plus. Tout est fougueux, rapide, haché. Tout crie “c’est vraiment ce que tu veux ?”, tout en moi essaye de le faire s’éloigner de cette horrible addiction qui le consume. Le tout ne dure pas longtemps. Quelques dizaines de secondes, assez pour qu’il y prenne goût, trop peur pour qu’il y retrouve du plaisir. ”C’est pour ça que t’es venu ? C’est ça que tu demandes ?” Mes dents se retrouvent sur sa lèvre inférieure que je me retrouve à mordre sans même le vouloir et le sang se mêle à l’équation. Ma main sur son cou se rapproche un peu plus de sa mâchoire que mon pouce vient tâter. ”Parce que t’es venu pour rien, Léo. Le pouce redescend finalement jusqu’à sa trachée, laquelle je me mets à appuyer dessus sans pour autant chercher à lui faire mal. Seulement un inconfort. Parce que tout ça, nous deux, le tout ; ça n’a rien de bien, ça rien rien d’agréable.


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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyLun 28 Oct 2019 - 0:21

Can't help thinkin' that I love it still@Auden Williams
Et un séjour à l'hosto' de Brisbane de plus, un. A ce compte là, bientôt, ils allaient avoir une chambre avec mon nom dessus. Toujours pour les mêmes raisons, en plus de ça. A croire que ça devenait une vilaine addiction. Une addiction à l'adrénaline, à l'éclat de félicité balancé jusque dans mes entrailles, fugace et bien vite remplacé par autre chose de moins sympa, de plus pernicieux. Ma main fut vite stoppée dans son élan ravageur - trop tard. Le mal était fait, gisant déjà dans la peinture fraîche. Tant mieux. Si j'avais eu plus d'audace, j'aurais déchiré la toile d'un grand coup. C'aurait donné un truc potentiellement artistique, quelques heures de travail gâché mais une bonne dose de colère relâchée avec soulagement.

Dans ma tête, on a changé le disque "tu l'emmerde" par un "t'as gagné" non pas vainqueur, mais horrifié. Mes orbites s'élargirent d'elles-mêmes, tirant douloureusement sur des paupières alourdies par mon envie de dormir grandissante. En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "ouf", je me retrouvais plaqué contre un des murs de l'atelier. Maîtrisé en moins de dix secondes. Mon corps eut un violent frisson, comme une secousse interne, un raz-de-marée de panique. Je serrai le poing gauche, comme par réflexe, pour m'assurer qu'il était toujours là, coincé par la poigne de l'artiste. Mon pauvre poignet qui morflait toujours en premier, auquel je faisais plus attention qu'à n'importe quoi d'autre; qui importait moins que la respiration rabougrie qui s'échappait de ma gorge.

Mon poing se serra d'avantage lorsque les lèvres de Auden s'écrasèrent sur les miennes, comme une fausse protestation silencieuse. Toute ma raison criait "arrête", tout le reste s'était tu. Même ma main gauche s'était déliée, comme un drapeau blanc, un signe d'abandon et de reddition. Ma main droite grimpa jusqu'au col de l'artiste, presque machinalement, comme un geste trop répété, appris. Mes phalanges blanchirent probablement très vite lorsque mon poing droit s'abattit contre le sternum de mon aîné, avant que ce dernier ne s'attaque à ma lèvre inférieure; coup autant rageur qu'impuissant. « Vas te faire voir, Auden Williams, vas te faire- » Mais un facteur supplémentaire s'ajouta alors à l'équation, et ma respiration se retrouva de nouveau contrite, entravée. Sans pour autant repousser la sienne, sur ma gorge, ma main droite vint s'agripper à son poignet. Ma pomme d'Adam se mit à jouer l'ascenseur, par réflexe. « Qu'est-ce que tu fais, alors ? Je suis venu pour rien, hein ? Il est mieux comme ça, ton tableau. » que je lançai, presque goguenard, mais surtout dans un murmure qui s'amoindrit au fur et à mesure que je perdait en assurance et en souffle. « Je préfère 'riccioli', venant de toi. » Vrai, et sorti tout seul. Heureusement, je tentai de vite rattraper l'erreur. « Lâche moi, Auden. » Mais je ne bougeai pas pour autant. Se répandit alors sur ma langue le goût métallique du sang. Le mien. « Tu m'as mordu. » Mes lèvres allaient s'en souvenir, pour sûr. Et quelque chose en moi voulait déjà lui rendre son dû, mais la peur de vraiment prendre une droite était un peu plus forte que celle de tenter un baiser qu'il allait, de toute façon, probablement esquiver. Mon corps commençait à lutter pour sa liberté. Ou sa perte, tout dépendait du point de vue.
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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyLun 28 Oct 2019 - 7:46

Ce rôle de méchant, de connard, d’antagoniste que je joue avec brio depuis toujours n’a jamais été aussi difficile. D’habitude il n’y a aucun problème, jamais d’accrocs parce que c’est la chose la plus naturelle qui soit pour moi. Se faire déteste, c’est facile. Faire du mal aux autres, à sa famille, à ceux qu’on aime comme ceux qu’on déteste. Il n’y a rien de plus facile. Les hommes ont tous les mêmes insécurités, les mêmes failles dans lesquelles il est aisé de puiser pour en tirer toute leur énergie vitale. Quand il s’agit de proche, le tout devient encore plus facile. Les secrets et les blessures remontent à la surface pour mieux les noyer ensuite. Il n’y a rien de plus facile que de haïr son prochain, blesser son voisin, et tout ce qui va avec. Avec Léo c’est encore différent, c’est un exercice auquel il ne répond que trop bien. Un seul geste, un seul mot et tout prend des proportions inédites. Il continue de s’attacher pour un rien, prend une sorte de plaisir malsain à ce que je l’embrasse et ce peu importe les conditions. Ma main droite bloque toujours son poignet gauche mais je ne sens déjà plus aucune résistance dans se cernier, plaqué contre le mur. Bats toi Léo. Repousse moi.

Ses mots sont rageurs, presque inespérés. La morsure à la lèvre devient le coup de grâce de notre échange. Je l’écoute sans sourciller jusqu’à ce qu’il parle du tableau, comme si tout tournait autour de cette foutue pièce qui n’a jamais eu aucune sorte d’importance aux yeux d’aucun de nous deux. Je l’ai laissé m’agripper sans même m’en rendre compte et désormais il est trop tard pour l’en déloger. Seule ma main lâche enfin son poignet pour venir s’abattre contre le mur l’instant d’après, mes phalanges collées à la paroi blanche. ”Tu sais que ça n’a rien à voir avec le tableau.” Gamin que je manque d’ajouter alors qu’il vient de quémander le retour de son surnom trouvé naturellement dans une galerie d’art. On en revient toujours à ça, au début, à l’art. Au rouge, au sang, à la douleur. Tant physique qu’émotionnelle. ”Je te lâche et tu t’en vas, Léo. J’ordonne avec ce ton d’adulte qui n’est pas le mien, ce même ton avec lequel il me serait impossible de dire toutes les conneries que j’ai pris l’habitude de déblatérer au quotidien. Mon pouce se retire de sa trachée et mon poing du mur, je fais un pas en arrière, les mains en l’air. ”Si c’était à faire je recommencerais.” Pour la morsure et tout le reste. Absolument tout le reste.
Mon bras s’étend une dernière fois jusqu’à son visage pour que mon pouce vienne essuyer les quelques gouttes de sang perlant de sa lèvre inférieure. Elles colorent mon propre doigt mais je ne m’en formalise pas, appuie sans délicatesse autour de la plaie pour qu’il ne reste rien sur son visage si ce n’est une lippe gonflée. ”Comme s’il ne s’était jamais rien passé. Tu peux partir maintenant.”
[/b]


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Message(#)Can't help thinkin' that I love it still ☼ Leoden #3 EmptyLun 28 Oct 2019 - 19:37

Can't help thinkin' that I love it still@Auden Williams
La lutte n'aura duré qu'un millième de secondes, avant la capitulation presque totale de ma raison. Les insultes n'en étaient pas vraiment; plutôt un semblant de résistance. Juste pour la forme. Juste pour plus tard, quand je ramasserai mon ego en miettes, l'histoire de pouvoir se dire "je ne me suis pas laissé faire". Mon cœur cognait trop fort, abattant au passage les murs - des murets plus que des murs fortifiés - de la colère. Je sentais monter une toute autre marée, plus forte encore que celle de la haine ou de l'envie de tout retourner dans ce putain d'atelier. Un soubresaut de surprise me fit bouger la tête, alors que le poing de l'artiste s'abattit contre le mur à côté de ma tête. Le bruit sec eut au moins le mérite d'installer un sifflement dans l'une de mes oreilles, couvrant partiellement le disque rayé - "t'as gagné", "tu l'emmerde", "il s'est lassé" - qui tournait encore vaguement dans mon occipital.

Je soutins son regard, un peu fébrilement, lorsqu'il répondit à ma provocation. Le tableau. Le tableau au portrait écrasé. Ce dernier devait probablement se couvrir de peinture aux angles, ceux que j'avais tant maltraité quelques minutes avant le séisme. Avant la catastrophe. Ou peut-être que tout n'était que catastrophe depuis le début. Comme les montagnes dans Interstellar. « Ça a tout à voir avec le tableau. » Que j'associais au portrait. Tout avait à voir avec l'acharnement dont j'avais fait preuve pour dessiner le peintre. Mais je manquais décidément de volonté dans mes propos, vaincu par une main sur ma gorge et le frisson presque douloureux de la proximité. Auden prit un ton que je ne lui connaissais pas pour me balancer ma liberté à la gueule. Ou plutôt pour me jeter dehors, hors de cet endroit que j'aimais tant. Je ne bougeai pas d'un cheveux, lorsque l'artiste recula, sinon pour passer une main sur ma gorge, le regard brûlant de colère et de tout autre chose encore.

« Tout ? » murmurai-je sans le lâcher des yeux, encore un peu trop éberlué pour prendre la fuite. Comme un lapin au milieu de la route, coincé dans les faisceaux blancs d'une voiture lancée à pleine vitesse. Moi, je savais que je recommencerais aussi. Tout, depuis la galerie d'art, depuis la peinture rouge, depuis mon poignet blessé, depuis tout le reste. C'était peut-être le point final. C'était certainement le point final. On en revenait au rouge, avec ce sang qui venait colorer le pouce de l'artiste. Je n'esquissais toujours aucun mouvement, la respiration altérée par autre chose que par la précédente entrave désagréable. Cet étau là était plus douloureux encore. Dans un ultime sursaut de rébellion, je dégageai la main de l'artiste et m'écartai du mur. « Arrête de parler comme si j'avais besoin de ton consentement pour respirer. » Mon regard fit le tour de la pièce, s'arrêta un instant sur le portrait sur lequel dégringolait une goutte de peinture violette, moqueuse. « Garde le, brûle le. Peu importe. » Les insultes suivantes moururent dans ma gorge et mon regard se posa une dernière fois sur l'artiste. Je pris mon envol la seconde d'après, le pas précipité, oubliant presque mon vélo attaché à l'entrée. Mes jambes voulaient me porter loin de l'atelier, loin de Auden.

Tout le reste voulait retourner le supplier de tout recommencer depuis le point zéro.
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