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 Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10

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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyMar 22 Oct 2019, 21:22

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De toutes les mauvaises idées qu’elle aurait pu avoir, elle a sûrement choisi l’une des pires. Tout est venu d’elle mais il n’y a nul doute qu’elle saura largement en tenir rigueur à Kane, lui qui aurait dû la retenir, la raisonner, ou faire n’importe quoi d’à peu près censé pour eux eux. Il n’en a rien fait, bien sûr, parce qu’il l’avait prévenu dès le premier jour : lui aussi, il est fucked up. Ils le sont tous les deux et cette nuit l’a encore une fois prouvé, entre excès et excès. Et excès. Encore, toujours. De la drogue. Cocaïne. Retour aux bases, aux bonnes vieilles habitudes, aux chemins déjà tracés, usés par les mêmes semelles à de si nombreuses reprises. Elle connaît ses limites, ses réactions, le temps qu’il lui faut pour monter et celui qui lui faut pour redescendre mais pas assez, histoire de reprendre une seconde ligne au moment parfait. Une seconde, une troisième. Une journée passée à regarder le plafond comme s’il s’agissait de la voûte céleste, à scruter son ventre de peur qu’il ne s’arondisse dans la seconde. Parce que la vérité, la seule qui compte aujourd’hui et qui comptera demain, c’est qu’elle est terrifiée. Le thé au gingembre ne suffit pas, son avenir incertain ne va pas devenir lisse grâce à un remède de grand mère sorti de nulle part. Rien ne va s’arranger et elle avait prévenu, pourtant. Elle avait dit qu’elle n’était pas forte, qu’elle n’était pas celle que tout le monde pensait. Elle n’a pas la force de Levi, ni son courage, ni quoi que ce soit d’autre parce que lui, c’est la mort qui le colle. Et il se bat, il fait tout pour vivre un jour de plus. Charlie, elle, c’est la vie qu’elle est supposée porter. Et c’est la mort qu’elle s’insuffle à petites doses. Petites mais bien réelles, toujours un peu plus douloureuses, un peu plus vraies, un peu plus horribles. La blonde n’imaginait pas la vie comme ça, parce qu’à ses yeux cela ne ressemble pas à ça, la vie. Kane fait de son mieux et elle l’aime, elle l’aime réellement. Comme elle aime Léo. Pas comme elle aime Tim. Son attachement au blond est indéniable et elle lui doit énormément si ce n’est tout, mais il ne sera jamais Tim. Impossible de lui en vouloir pour ça, bien sûr, pourtant c’est bien sa voix et celle d’Ariane qu’elle entend de l’autre côté de la porte et cette dernière qu’elle n’ose pas poser. Elle se contente de se laisser glisser le long du bois, de sortir son téléphone pour parler à le seule personne qui hante ses rêves. Mais, promis, elle ne lui dit pas tout ce qu’elle a sur le bout de la langue parce qu’il ne veut apparemment pas l’entendre. Il ne veut pas savoir qu’elle l’aime littéralement à en crever alors oui, d’accord, elle ne dira rien. Elle ne dira rien sur ce mal qui la ronge, cet égoïsme pur qui voudrait le savoir près d’elle et non d’une autre. Cet égoïsme et ce besoin d’être heureuse.
Les genoux repliés sur elle même, elle garde le chiot près d’elle et le caresse calmement alors qu’il dort déjà depuis un certain temps - depuis quand est ce qu’elle parle à Levi, à Tim ? Aucune idée. Tout ce qu’elle sait, c’est que ce dernier est en chemin et qu’il sera incapable de lui pardonner son écart tout comme elle est incapable de faire semblant d’être heureuse sans lui. La comédie a trop duré et même avec ses pupilles dilatées elle sait qu’il va la repousser, qu’il va prétexter peu importe quel nom a sa petite amie, qu’il va dire avoir besoin de mûrir pour retrouver sa blonde alors qu’il est pourtant déjà parfait ainsi. Il va prétexter mille et une choses et elle va le détester. Elle va le détester parce qu’elle aura fait tout ça pour rien, qu’elle aura encore une fois éfilé la fine corde retenant leur enfant à la vie. Fine, si fine.
Et quand il arrive enfin, elle souffle doucement, s'autorise à respirer.

”On peut prendre Hope ? T’as pas répondu au dernier message. Je pars pas sans Hope. Je veux pas qu’on l’abandonne. Je veux pas qu’on l’abandonne. S’il te plait on l’abandonne pas. J’ai besoin de lui aussi. Aussi lui.”

Ses ongles griffent le carrelage, son regard bleu se plonge dans le sien malgré la pénombre. Elle attendait Tim. Elle voulait seulement Tim et ni le froid de l’hiver ni l’obscurité du soir n’avaient aucune sorte d’importance à ses yeux. Elle voulait seulement Tim, comme toujours.

"Et toi aussi. Besoin de toi. Mais c'est un secret, shhht. Le dis pas à Tim. Il veut pas que je lui dise. Que je lui dise que je l'aime. L'aime d'amour. S'il te plait lui dis pas, je veux pas qu'il soit en colère."
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyMer 23 Oct 2019, 19:43

C'était la boule au ventre que Tim se dirigea à pas vif vers l'adresse que Charlie lui avait indiqué. Il n'avait pas un bon pressentiment, elle n'avait vraiment pas l'air d'être dans son état normal. Et s'il découvrait quelque chose d'affreux? Et si elle allait mal? Timothy ne savait pas ce qu'il pourrait faire parce que les mots de sa sirène restaient coincés dans sa conscience, elle lui avait répété qu'elle l'aimait et qu'elle avait besoin de lui. Ils finissaient toujours par en revenir à cette maudite conversation et le soldat n'avait toujours pas de réponse parfaite à lui apporter. Il aurait aimé que tout soit simple, qu'il puisse la prendre dans ses bras et lui murmurer que tout irait bien pour eux mais il n'en avait pas le droit alors Tim gardait ses distances. Du moins, il essayait parce qu'ils avaient fait un enfant ensemble et pour cette raison, ils continuaient à se côtoyer de manière fréquente. Decastel était d'ailleurs inquiet de ne pas être à la hauteur de sa future mission: on ne pouvait pas dire qu'il avait eu un exemple probant avec ses parents. Alors, la panique le gagnait à chaque fois qu'il y pensait, pourquoi la vie n'était jamais aussi simple que dans les films? A l'heure actuelle, il était en train de courir dans les rues vides de Brisbane, en espérant arriver à temps pour ne pas trouver Charlie dans un triste état. Il appuya sur tous les boutons de l'immeuble pour qu'un voisin énervé daigne enfin ouvrir la porte, c'était une urgence après tout et comme Tim s'attendait au pire, il ne prit même pas la peine de toquer à la porte avant d'entrer. Elle était là et Tim se rendit compte qu'il avait totalement arrêté de respirer en grimpant quatre à quatre les marches de l'escalier. Il avait peur, bordel, si peur et c'était une émotion constante qu'il devait gérer depuis que Charlie lui avait annoncé qu'elle portait leur enfant. C'était même arrivé avant cela, le jour où elle l'avait laissé en plan mais désormais, Timothy n'y pensait plus. Il ne voyait que le présent et Charlie face à lui, les yeux habités par quelque chose que Decastel n'était pas en mesure de comprendre. "Hope? Le... Chien, c'est ça? Oui, Charlie, on peut, si tu me dis où tu veux qu'on aille." Il n'y comprenait rien et il se rapprocha d'elle alors qu'elle se mettait à parler à nouveau, ses paroles ne faisant aucun sens dans le cerveau de Timothy. Elle était repartie: elle l'aimait mais c'était un secret, comme si ce n'était pas au principal intéressé qu'elle était en train de parler. Tout d'un coup, Tim sentit ses muscles se tendre, pile au moment où il allait lui demander ce qu'elle avait parce qu'il avait aperçu sur la table basse les restes de cocaïne et il s'approcha, doucement, le ventre noué. Tim attrapa le sachet et regarda les restes de rails qui trônaient là avant de se retourner vers Villanelle, les yeux remplis de larmes. "Dis moi que t'as pas fait ça, Charlie. Je t'en supplie, dis moi que t'as pas pris ça... Dis le moi parce que je te jure que ça, c'est... Notre bébé, Charlie." Il ne pouvait même pas former de pensées cohérentes en enfonçant le sachet de poudre dans sa poche, hors de question qu'il le laisse là si cela laissait l'occasion à la blonde d'en reprendre une dose. "Qu'est-ce que t'essayes d'accomplir, Charlie?" Est-ce qu'elle voulait se venger de lui? Est-ce qu'elle souffrait à un tel point qu'elle avait besoin de drogue pour arrêter de penser? Est-ce qu'elle n'était pas en train de se tuer, avec le bébé dans son ventre? Tout cela faisait un mal fou à Tim alors, il baissa la tête, silencieux, en attente que son monde s'écroule une nouvelle fois. Allait-il s'en relever cette fois?
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyMer 23 Oct 2019, 22:06

Il fait chaud et ses sens ne sont plus. Plus rien n’a d’odeur, elle ne sent même pas le parfum de Tim alors qu’il s’approche près d’elle. Elle aurait tant aimé le sentir encore une fois, pour ne pas l’oublier. Même ça, on le lui refuse. Les conséquences de ses actions s’étendent jusque là, jusqu’à son incapacité à sentir le parfait de l’être aimé. Il sent si bon, pourtant, Tim. Et il est si beau, même paniqué. Il a le souffle court, comme elle. Sauf qu’elle c’est parce qu’elle oublie de respirer, qu’elle a du mal à déglutir. Lui, c’est parce qu’il est paniqué à cause d’elle, à cause de ses messages, à cause de ses mots qui ne font aucun sens. Elle, c’est parce qu’elle est désespérée. C’est parce qu’elle a repris des rails alors que Kane avait arrêté, alors qu’elle est presque certaine qu’il a tenté de l’en empêcher pendant un temps. Comme si ça ne l’arrangerait pas, lui, que le bébé meure. Mais Tim la sort de ses pensées chaotiques, il lui accorde le droit de prendre Hope et elle sourit sans ne rien regarder précisément. Ils prennent Hope. Parfait. Il faudra penser à envoyer un message à Kane. Il va s’inquiéter sinon. Pas maintenant parce qu’il est avec Ariane, mais après. Faut vraiment y penser Charlie, c’est important, très important.
Ca l’était avant que Tim ne comprenne tout le déroulé de la soirée, qu’il exhibe le paquet en plastique sous ses yeux comme un putain de trophée. Et ça l’énerve, ô que ça l’énerve, ô qu’elle a envie de taper dans quelque chose. Si elle en avait la force, elle l’aurait fait. Effets de la drogue, encore et toujours. Colère, accès de rage. Contre qui pourrait-elle bien se mettre en colère si ce n’est elle même ? Il ignore ses mots et ça aussi, ça la met en colère. Regarde moi, Tim. Je suis là Tim. S’il te plait Tim. Hey Tim. Tim. Tim, eh oh. Tim. Elle se répète, croit dire à voix haute comme une gamine en manque d’attention. Son regard bloqué sur lui, elle voit le bleu de ses yeux se raviver et sait que ce spectacle rime avec larmes. Celles de la blonde arrivent en même temps, par mimétisme. Et parce qu’il hausse la voix sans même le vouloir. Elle ne veut pas qu’il crie, qu’il soit en colère. Son propre poing se referme et s’abat sur la sol. Sa tête rebondit encore et encore sur la porte, comme si cela pouvait réellement arranger quoi que ce soit. ”Je te l’avais dit. J’t’avais dit que je suis pas toi. Je peux pas gérer. Je peux pas faire semblant. J’y arrive pas. J’y arrive pas. C’est trop dur Tim.” Ses yeux le cherchent mais ne le trouvent pas. Il a son regard rivé vers le sol et il n’arrive même plus à la regarder. Ils en sont là. Il s’inquiète pour le bébé et elle le déteste d’exister, lui aussi. Parce que s’il l’avait pas là Tim ne serait sûrement pas venu. Mais s’il n’avait pas été là, elle n’aurait pas fait ça non plus. Le serpent se mord la queue, et ça fait mal. ”Voulais pas lui faire du mal. Juste besoin d’oublier un moment. Voulais juste un moment, Tim, mais même ça j’ai pas le droit. Pas le droit d’être avec toi, peux pas être avec Kane, et suis obligée d’être avec le bébé. C’est pas juste Tim, je voulais pas ça.”
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyMer 23 Oct 2019, 22:43

Tim était en chute libre totale. Il ne comprenait pas ce qui se passait, il sentait juste le trou béant au creux de sa poitrine et il avait peur d'affronter le regard de Charlie. Elle l'avait fait, elle avait consommé cette drogue et il ne supportait pas même l'idée qu'une dose de cocaïne puisse circuler dans ses veines. Timothy n'avait jamais été du genre à juger les choix d'autrui mais là, il n'était pas seulement question de la jolie blonde, il y avait aussi un petit être quelque part dans son ventre qui cherchait à se développer. Cette fiche cocaïne mettait tout en péril, sa survie, son évolution, son existence même puisqu'en agissant ainsi, Villanelle faisait comme si elle avait oublié qu'il était présent. Tim n'avait jamais eu aussi mal de toute sa vie et pourtant, il avait subi de multiples sévices qui l'avaient marqué de traumatismes lourds. Rien n'était aussi douloureux que de regarder Charlie sombrer. De relever son regard larmoyant à ce moment précis pour tenter de soutenir le sien et voir cette fichue drogue naviguer dans son système. Elle était en train de se tuer et elle l'avait appelé pour qu'il assiste au spectacle. C'était morbide, c'était à la hauteur de ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre depuis plusieurs mois. Un coup, c'était l'un qui tuait l'autre puis l'inverse se produisait. Le jeu était interminable et leur coeur finissait toujours blessé un peu plus que la fois précédente. Tim avait même du mal à respirer à l'heure actuelle parce que c'était son univers qui s'écroulait: Charlie qui se faisait du mal, qui en faisait à leur bébé, c'était toute son existence qui perdait son sens. Il n'arrivait pas à saisir les raisons, il se perdait dans les méandres de ses pensées alors que le sachet de poudre disparaissait de leur champ de vision commun. "Je comprends pas, Charlie. Tout allait très bien jusqu'ici... Pourquoi maintenant? Pourquoi comme ça?" Il n'avait même plus la force de crier, il voulait juste comprendre et c'était sûrement trop demandé. Charlie était bien trop jeune pour savoir ce qu'elle faisait et ce serait leur enfant qui paierait le prix de ses erreurs de parcours. "Si tu voulais pas ça... Pourquoi t'as pas avorté? Pourquoi t'as changé d'avis? Tu tues le bébé, Charlie sauf que c'est plus un minuscule embryon là, c'est devenu notre enfant. En essayant d'oublier comme tu dis, tu fais du mal à notre petit nous. Si tu m'aimais autant que tu le dis, tu ferais pas ça, si?" Il y avait une larme qui coulait et Tim voyait celles de Charlie en face de lui et là, maintenant, il avait peur. Elle était capable de tout, du meilleur comme du pire et elle le prouvait une nouvelle fois. Il aurait aimé pouvoir la rassurer dans l'immédiat mais le choc était encore trop intense et le mal se propageait dans toute sa poitrine. La panique était proche et il voulait juste tout effacer lui aussi. Oublier pour ne plus avoir à pleurer, ni à la regarder.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyMer 23 Oct 2019, 23:11

Il comprend pas. Il comprend rien, Tim. Personne comprend, de toute façon. Tout le monde juge mais personne ne la comprend. Comment est ce que lui pourrait le savoir alors qu’ils ne se côtoient même plus ? Ils s’entrapercoivent par les jalousies de leur appartement respectif, voilà ce qui pourrait qualifier leur relation. Leur absence de relation. Deux fantômes qui parcourent la même ville, le même quartier. Deux fantômes qui parlent deux langues différentes, qui n’arrivent même plus à se regarder dans les yeux ou à se côtoyer plus de quelques secondes sans que le monde n’explose à côté d’eux. C’est dur, tout ça. Tellement dur. Cela ne ressemble en rien au rêve qu’elle avait dessiné avec lui il y a de ça quelques mois à peine. Ils rêvaient en grand pour mieux se contenter de la réalité, mais finalement ils n’ont le droit à rien du tout. On leur a refusé même les miettes. ”Y’a rien qu’allait. Ca allait pas. Y’a rien du tout qu’allait. Depuis que t'es plus là ça va pas.” Ca allait pas. Ca va toujours pas. Ca va mieux quand elle plane, quand elle est saoule ; mais le reste du temps ça va pas. Elle a résisté à la drogue pendant trois mois et rien que ça ça semble être beaucoup, parce que ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. Elle était à court de solutions hier, et elle a profité de son ventre encore plat pour retourner voir ses contacts, se délester quelques billets et gagner quelques grammes dans un paquet qui a tout de louche. Paque que Tim lui a repris, qu’il ne veut même pas partager avec elle. Il devraient prendre ce qu’il reste, il pourrait aimer. Il ne porte pas d’enfant, lui. Personne ne lui en voudra. Si c’est lui qui dévie du droit chemin on dire que c’est normal, qu’il est humain et qu’il a le droit de fauter lui aussi. On trouvera toutes les excuses du monde pour le dédouaner, comme on trouve toutes les excuses pour accuser Charlie. C’est donc la raison pour laquelle personne ne devra être au courant de cette nuit ; ça et le fait qu’elle pourrait être envoyée à l’hopital ou en cure de désintox à tout moment alors qu’elle n’est même pas accro à cette merde. ”C’est simple comme ça. Y’a juste à faire la ligne, et le reste c’est simple. Je connais.” Lui avait-elle dit qu’elle n’a rien de ces filles parfaites, que la drogue et l’alcool sont deux excès dans lequel elle est déjà tombée il y a bien longtemps ? Peut être. Peut être pas. Maintenant, il sait. Il apprend toujours violemment au dernier moment, mais au moins a-t-il le mérite de savoir. Trop tard, mais il sait. Il apprend tout quand il est trop tard, parce que la seule chose qui l’aurait empêché de prendre ces merdes est aussi la seule chose qu’il continue de lui refuser. Le problème reste insolvable, crève coeur. Il demande pourquoi elle n’a pas avorté et la réponse est tristement logique à ses yeux. ”Parce que toi tu voulais pas. J’ai vu tes yeux. J’ai vu tes yeux et tu voulais pas. T’étais triste quand je te l’ai dit. Je voulais te rendre heureux. Juste une fois.” Elle a donc, sans aucune logique, choisi de garder la vie en elle, de la porter pendant neuf mois et de s’en occuper pour les soixante années qu’il lui reste à vivre. Tiens Tim, sois heureux. Elle aurait pu arrêter de l’attaquer avec ses mots mais elle a choisi de garder cet enfant, leur enfant, comme si c’était réellement un bon choix. Tout ceci a seulement mené Tim près d’elle ce soir pour qu’il recommence à pleurer alors qu’ils s’étaient promis de ne plus se faire de mal. Une nouvelle promesse qui s’envole. Une parmi tant d’autres. ”Je crains je sais, je suis pas bête. Arrête de répéter. Ca sert à rien. Tout ça là ça sert à rien. Il est pas mort. Je sais qu’il est pas mort. Je suis nulle mais je suis sa mère quand même. Et il est pas mort. Il va pas mourir. Je veux pas qu’il meure. “ La drogue la rend agressive mais l’émotion de l’instant reste bien présente. Ses genoux se replient un peu plus et elle ne cesse de les rapprocher de sa poitrine pour se faire toujours plus petite, pour minimiser encore un peu plus les conséquences qu’auront ses actions. ”On peut rentrer ? On peut rentrer à la maison ?” Elle demande sans transition, supplie presque.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyJeu 24 Oct 2019, 00:00

Comment avait-il pu être aussi aveugle face à un tel désespoir? Pourtant, Tim se targuait de connaître Charlie comme sa poche mais il s'était clairement fourvoyé. Il n'avait pas senti à quel point elle souffrait de la situation. Certes, il avait vite compris qu'elle avait été triste de ne pas avoir le droit de naviguer à ses côtés mais le soldat s'était dit que tout cela lui passerait parce qu'elle n'était pas toute seule après tout, elle avait Kane. Quel con il était parfois, elle n'allait pas bien du tout et ses mots résonnèrent au fond de son crâne. Il était fautif de ce mal être persistant chez elle et au final, c'était à cause de lui que leur enfant souffrait. Il en tremblait en plus d'en pleurer parce que Tim n'avait pas voulu tout cela. Lui, il était juste le gamin paumé qui passait sa vie dans un cimetière et tout lui avait pété à la gueule du jour au lendemain parce qu'il avait osé y sortir pour une fois dans sa vie. Depuis ce moment de folie, plus rien ne tournait rond chez lui. Il s'était engagé dans l'armée, il avait commencé à boire et sortir, coucher avec des filles alors qu'il était vierge de toute expérience jusque là... Et il commençait à avoir peur de lui-même, de quoi était-il capable au bout du compte? De briser le coeur de Charlie, tout simplement. C'était quelque chose dont il ne se serait jamais pensé capable, c'était elle qui avait le pouvoir sur son âme pourtant. Du moins, cela avait été le cas le soir où elle l'avait laissé pleurer au fond de son lit pour aller rejoindre son futur petit ami. "J'ai pas vu, Charlie... J'ai pas compris tout ça." Il ne prenait même pas la peine de commenter cette histoire de rails de coke parce qu'il n'y connaissait rien et ce n'était pas le principal à l'heure actuelle. Ce qui le préoccupait le plus, c'était les raisons de ce dérapage et elles étaient encore plus terribles que ce qu'il avait pu imaginer en amont. Elle avait gardé le bébé pour lui, juste pour lui faire plaisir et cette révélation le rendait nauséeux au possible. "Non, Charlie, non, c'est pas bien ça... Tu peux pas garder un enfant pour quelqu'un, tu peux pas penser comme ça. Tu sais très bien que si tu m'avais dit que tu le gardais pas, j'aurais accepté et je t'aurais accompagnée tout le long du processus... J'aurais préféré ça que tu sois dans cet état là, à te faire du mal et bousiller l'enfant dont tu voulais même pas en même temps. C'est une trop grande responsabilité à assumer pour moi." Tout était de sa faute, voilà ce qu'elle lui disait au final et lui n'était pas en mesure de garder une face neutre, pas maintenant, pas alors qu'il la regardait se recroqueviller sur elle-même, pas quand elle pleurait et qu'il n'était pas dans un meilleur état, de toute manière. "Si tu veux pas qu'il meure, il faut que tu arrêtes tout ça. Je peux t'aider mais il faut que tu le veuilles. Si tu continues comme ça, le bébé va mourir, Charlie et toi aussi, tu peux mourir. C'est ce que tu veux? Parce que moi, non. Et je suis sûr que tout un tas de gens pensent comme moi." Il n'allait pas lui détailler l'état dans lequel il serait si elle disparaissait parce qu'elle n'avait vraiment pas besoin de culpabiliser par avance de la loque qu'il serait sans elle. Timothy lui tendit la main, essuyant les dernières larmes d'un revers de manche. "C'est où la maison?" Il reprit son souffle, sans savoir ce qui se tramait mais il devait lui dire. "Si tu continues ça, Charlie, je sais pas si je pourrais te pardonner parce que ça me fait mal aussi. Quand tu te fais du mal, quand t'en fais au bébé, ça me blesse trop et je peux pas vivre comme ça." Il ne pouvait plus continuer à souffrir autant, il était trop fragile pour cela.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyJeu 24 Oct 2019, 01:28

Tout ce qu’elle souhaite, c’est remonter le temps. Juste ça. Tout le monde le remonte, dans les films à la télévision, alors pourquoi pas elle ? Elle ne veut pas changer le cours de l’histoire tuer un dictateur ou aller sur la Lune la première. Elle veut seulement faire une action qui a du sens, elle veut seulement rester auprès de Tim cette soirée là. Leur première soirée après qu’ils se soient tout avoués. Tout avait commencé à chavirer mais ils ont miraculeusement su reprendre les choses en main pour passer une incroyable soirée. Avant que leur embarcation ne coule inopinément. Depuis elle se bat contre vents et marées sans que cela n’ait aucun résultat. Désormais le bateau prend l’eau régulièrement et elle s’obstine à le garder à flot en utilisant des sceaux. Ca ne fonctionne pas, bien sûr. La survie ne revient pas à vivre différemment, cela n’a même rien d’une vie. ”Je l’aime lui aussi. Maintenant. Y’a de Tim en lui alors je l’aime.” Contre toutes attentes, ça aussi c’est la vérité. Il lui fait mal, il la détruit de l’intérieur, mais il est aussi son enfant. Elle l’aime autant qu’elle a su le détester. Si elle pouvait se faire du mal sans que cela n’ait de conséquences pour lui alors elle l’aurait fait. Si elle devait donner sa vie pour sauver la sienne, alors elle le ferait. Elle fait souvent face à des dilemmes pour lesquels elle ne choisit que très rarement la bonne solution, mais cette fois ci elle saurait qu’elle est en train de faire le bon choix. Elle ne l’a pas fait aujourd’hui mais elle le ferra demain. C’est promis Tim. Elle le ferra pour lui, pour toi, pour vous et pour un “nous” possible un jour. ”Il a rien choisi lui. Je sais qu’il a rien choisi. Je sais que je crains. Je sais, je sais. J’ai tout fait bien Tim, je te jure. J’avais tout fait bien, y’a mon téléphone qui me dit que c’est un citron, que y’a un duvet sur sa peau et plein de trucs que je comprends pas. Je veux pas tuer le citron.” Ses mains tremblent, son corps sait que le carrelage est beaucoup trop froid pour elle même si la drogue lui dit que la pièce est encore en feu. Le chien est retenu par la laisse alors qu’il est allé se réfugier dans un coin, peu habitué aux effusions de larmes et aux accès de colère. Elle lui fait peur et elle s’en veut, de même pas être capable de s’occuper d’un chien. Comment s’occuper d’un enfant, alors ? ”J’suis pas une toxico. J’suis pas une putain de toxico. C’est pas grave si je meurs, mais lui je veux pas. Faut qu’il soit heureux parce que c’est qu’est ce qu’on a dit. On a dit qu’on voulait être heureux. On a dit ça le premier jour, j’ai pas oublié. J’oublie rien. Il va pas mourir … Il va pas mourir.” Si elle le répète assez alors peut être qu’on entendra ses prières, peut être qu’une petite fée viendra prendre soin de ce petit être déjà bien amoché par la vie. Les conséquences seront réelles, mais il a le droit de vivre. Elle veut qu’il vive. Elle veut peupler le monde d’un petit Tim, d’un être à moitié parfait qu’elle aimera de tout son coeur. Charlie ne relève pas que tout un tas de gens ne voudraient pas qu’elle meurt puisqu’elle en pense tout l’inverse. Même sous effets de la drogue, elle se souvient que parfois il vaut mieux se taire, que c’est préférable pour tout le monde. Comme maintenant. Elle ne croit pas un traître mot de cette phrase mais ce n’est pas le lieu ni le moment pour argumenter à ce sujet ; elle n’en a de toute façon pas la force.
Ses yeux bleus embués de larmes et aux pupilles dilatées se redressent vers la main qu’il lui tend pour peu à peu remonter jusqu’à son visage. Il est si triste. Et c’est encore de sa faute. Elle a essayé de toute son âme et de tout son corps de ne pas le rendre triste mais là encore ça a été un échec. La jeune femme revient chercher le chien et le prend dans son bras, étire l’autre vers Tim pour enfin se relever. Elle tangue, dérive, mais ne chavire pas. Une partie de son corps se repose sur le mur, l’autre dans la main du brun qu’elle serre bien trop fort. ”C’est là où on va quand il pleut. C’est là où j’vais quand tu m’appelles. C’est là où y’a la meilleure douche de tout Brisbane, même. Mais je prends même pas de douche si tu veux pas. Je fais rien si tu veux pas. Je veux juste dormir, je suis fatiguée. On peut dormir comme avant ?” Et les fois où ils ont dormi ensemble sont facilement dénombrables : deux. Ils n’ont réellement dormi ensemble que deux fois. La première remonte à deux éternités, la seconde à une éternité seulement. La première fois était à Brisbane, il l’avait entouré de ses bras et elle était déjà follement amoureuse de son triton fou. La seconde fois était chez lui et elle s’était endormie sans crier gare, sans s’en rendre compte, recroquevillée près de lui lors de leurs derniers instants de bonheur. Elle souhaite seulement revivre ces moments une dernière fois, s’endormir près de la personne en qui elle croit le plus en ce monde bien que cela semble être un paradoxe fou. ”Je veux pas continuer ça. J’ai jamais voulu commencer, c’est juste arrivé. C’est juste arrivé et ça arrivera plus. Je me bats, ok ? Pour toi et pour lui. J’veux juste que tu sois heureux et si c’est avec elle, que même pas je connais son nom, bah je te finirai par l’accepter à un moment. Mais là c’est trop dur encore parce que toi t’es le seul qui compte et moi je suis pas la seule qui compte et ça ça fait mal. Ca fait hyper mal, comme quand y’a plus la drogue dans mon sang. Pareil. Tout pareil.”
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyJeu 24 Oct 2019, 12:30

Il en avait le coeur brisé, une nouvelle fois. Voir Charlie dans cet état, c'était lui crever l'âme peu à peu. Tim n'avait jamais voulu tout cela, au contraire, il avait toujours demandé qu'une seule chose, être avec elle et ne jamais avoir à l'abandonner. Leurs choix avaient créé un autre destin et ils devaient tous deux vivre avec. Decastel ne pouvait pas revenir en arrière, il pouvait juste se repasser le film à toute vitesse au fond de son esprit et se demander à quel moment tout avait dérapé. Il le savait bien, il n'avait pas besoin d'y penser des heures, le jour où Charlie l'avait quitté, c'était là que tout avait changé. Decastel n'avait plus jamais été le même depuis, il était passé de l'état de môme naïf et innocent à un adulte qui se prenait toutes ses fêlures dans la figure. Alors, il avait fallu qu'il parte, qu'il recommence à zéro, en espérant que ce serait suffisant pour réparer le trou béant au fond de sa poitrine. Pas vraiment. Tim avait juste continué à avancer et là, l'univers lui ordonnait de se stopper net parce que Villanelle était en train de se détruire à petit feu. Le soldat ne pouvait pas vivre dans cette réalité, il la méprisait au plus haut point. Charlie était la clé de voûte de toute son existence, elle était celle qui l'avait mis debout et aussi celle qui était capable de le mettre à terre. Pour autant, Tim n'était pas prêt de la laisser derrière lui, alors, il ne pouvait que la regarder avec ses yeux embués, espérant sincèrement que cette simple conversation suffirait à la remettre sur le droit chemin avant qu'il ne soit trop tard. "Tu devrais aussi l'aimer parce qu'il y a du Charlie en lui, tu sais." C'était tout ce qu'il pouvait dire parce que c'était ce qu'il pensait, lui. Cet enfant était un mélange d'eux deux et il préférait largement celle qui était prise de sa sirène, comme elle semblait préféré l'autre partie. C'était ce que leur amour provoquait, ils se haïssaient plutôt que d'apprécier ce qu'ils avaient à offrir à l'autre et ce n'était pas sain outre mesure. Rien de tout cela n'était beau au bout du compte, il ne s'agissait qu'un amas de souffrance putride, des moments volés où le bonheur était trop intense et leur coeur menaçait d'imploser et puis, tout repartait vers le côté obscur. Ce soir, Tim ne voulait pas penser à tout cela, il se contentait de regarder Charlie lui parler du citron qu'elle avait dans le ventre et il voyait bien qu'elle ne mentait pas alors, il ne dit rien. Qu'ajouter de plus de toute façon? Elle avait parfaitement conscience de ce qu'elle avait fait en choisissant la drogue ce soir là, dans un moment de désespoir plus profond que les autres et Decastel ne pouvait pas en rajouter, il n'en avait pas la force de toute manière. "Si tu meurs, ni moi ni lui, on sera heureux. Mets toi bien ça dans le crâne, Charlie." Timothy savait que c'était la plus triste des réalités mais il ne voulait pas vivre dans un monde où elle n'était plus là, c'était trop dur à envisager. Bien sûr, la jolie blonde ne devait pas voir les choses ainsi à cause de la drogue et des hormones mais Decastel n'allait pas la laisser agir de la sorte. Plus jamais, ou alors, il s'enterrerait avec elle. Là, Tim ne voulait que la voir se relever, ce qu'elle finit par faire avec le chien entre ses bras. Le soldat la regarda avec insistance, plus déterminé que jamais à la retrouver aussi heureuse et innocente qu'au premier jour. "D'accord, on va chez moi et tu vas te reposer. Demain, il y aura plus de drogue." Il la soutint fermement alors qu'il s'avançait dans le couloir pour qu'ils sortent de là. Tim avait encore mal au coeur et les paroles de Charlie ne l'aidèrent pas réellement à se sentir mieux. Il fallait qu'elle lui refasse le discours de tout ce qu'elle ressentait, de la manière dont elle se sentait mise de côté depuis que Freya était entrée dans l'équation, ce qui provoquait ses réactions outrancières chez elle. Cette putain de drogue, c'était à cause de lui, voilà ce qu'elle sous entendait. "Tu te bats, Charlie. T'arrêtes ça. Et c'est pas tellement vrai ce que tu dis, tu te rappelles qu'il y a Kane? Parce que c'est lui qui tu as choisi il y a plusieurs mois, j'ai jamais été le seul qui compte pour toi, c'est ce que tu m'avais dit, tu te souviens? Et moi, je peux pas être heureux si je te vois comme ça alors tu vas te battre, oui, et tu seras pas toute seule." Ils se retrouvaient dans la rue et Tim essayait de tenir debout, pour elle. Au fond, il avait encore mal au coeur mais il la soutenait parce que c'était ce qu'il avait toujours fait et ce qu'il ferait toujours. Pour Charlie Villanelle, il se bousillerait toujours.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyVen 25 Oct 2019, 12:16

Le joli Tim a des mots sensé que la jeune femme a du mal à croire, ne trouvant réellement aucune raison pour qu’il puisse aimer cet enfant pour la part d’elle qui représente. Depuis le début de leur relation elle n’a fait que panser superficiellement ses plaies pour les rouvrir ensuite de manière plus brutale, plus profonde. Elle a passé des heures à le haïr et d’autres à le détester et rien n’est logique dans tout cela. Rien n’aurait dû se passer de cette manière ci, pas alors que tout ce qu’elle souhaite c’est qu’il soit heureux. Heureux près d’elle, parce que Charlie ne peut pas être autre chose qu’égoïste par la même occasion. Elle l’aime trop pour le laisser s’envoler, la situation actuelle étant déjà impossible à supporter pour elle comme le prouvent ses dernières actions. Ses sens inhibés et ses pensées décuplées, plus rien ne semble faire sens ce soir. Pour une fois ce n’est peut être pas dû à la drogue, mais une simple vérité. Le regard qu’il lui tend alors qu’elle se retrouve à nouveau à sa hauteur n’a plus rien de celui du Tim qu’elle a connu, de son insouciance et sa douceur incomparable. Il est dur. Si dur. Tellement qu’elle ne trouve rien à lui répondre, telle une enfant se faisant gronder par ses parents pour la première fois. Les marches se descendent une à une et elle prend un soin particulier à ne pas gêner le chiot bien plus qu’à réellement bien placer son pied sur la marche. ”Il avait besoin de moi. Kane avait besoin de moi.” Voilà la première raison pour laquelle elle a choisi Kane. Elle connait les proches de Tim, même ceux qu’elle déteste de toute son âme et de tout son coeur. Elle sait qu’il aurait trouvé quelqu’un, qu’il n’aurait pas été seul. Elle n’était pas certaine de toutes ces choses à propos du pompier et aujourd’hui encore il n’y a rien d’acquis. Rien de su. Ce n’est pas la seule raison, mais celle ci fait largement peser la balance selon la blonde qui se la joue défenseure de veuves et orphelins à ses heures perdues. ”Toi, toi t’as toujours compté différemment..” Elle l’a bien assez répété ces derniers mois mais une fois encore elle ressent le besoin d’utiliser ces mêmes mots, comme pour leur donner un peu d’ampleur, un peu plus de réalisme, de sincérité. La vérité se perd trop facilement dans l’amas de mensonges qu’elle a su lui donner au fil des mois et elle ne comprend que trop facilement qu’il puisse s’y perdre et douter de ses sentiments envers lui. Elle même n’y comprend pas grand chose, finalement.

Alors qu’ils s’exposent au froid de la nuit, elle relâche le bras de Tim pour s’accroupir un instant dans le but de déposer le chien au sol pour qu’il puisse se dégourdir les pattes. Ils ressembleraient presque à des gens normaux, à un couple qui baladerait leur chien une dernière fois avant la nuit à venir. Presque. S’il n’y avait pas tout le reste à côté. ”Désolée d’être rentrée dans ta vie. J’ai tout gâché. Y’a tout ça part en vrille.” Sa tête tournée vers le sol, elle se repère uniquement selon les trottoirs alors que ses pas la mène naturellement vers l’appartement de Tim, comme si tout cela avait quoi que ce soit de logique ou même naturel. Elle est simplement heureuse que ses cheveux blonds cachent largement son visage parce qu’elle n’est fière d’absolument aucun de ses mots et encore moins de ses actes. ”Je la déteste pas. Ta copine. Je la déteste pas. Elle elle aurait pas fait ça. Elle elle aurait pas tout gâché comme ça et elle elle te dit pas des trucs horribles.” Pas besoin de la connaître pour savoir tout ça, parce qu’il n’y a que Villanelle pour lui faire autant de mal. Elle veut le bien du monde entier et elle finit par ne faire du mal qu’à celui qu’elle aime le plus. ”Donne moi le sachet. On le jette. On le jette et on oublie. Je veux pas que y’ait ça chez toi.” Sa mine devient soudainement plus sérieuse et elle s’arrête au beau milieu du chemin, tendant la paume de sa main en direction de Tim pour souligner ses paroles. Elle a besoin de jeter ce qu’il reste de drogue pour pouvoir passer à autre chose, pour ne pas non plus avoir la responsabilité d’un tel sachet dans l’appartement de Tim.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptySam 26 Oct 2019, 13:35

Ils auraient pu être heureux, tous les deux. Les conséquences de leurs actes étaient désastreuses cela dit. Voilà que Tim devait sauver Charlie d'elle-même, lui qui avait déjà bien du mal à s'occuper de lui en temps normal. Ils devaient être les deux personnes les plus perdues de cet univers et le pire dans tout cela, c'était qu'ils avaient engendré un enfant qui ferait partie de ce monde d'ici quelques mois. En cet instant, Timothy avait peur, vraiment peur puisque Villanelle ne semblait pas être à même de gérer ce qui allait arriver, pas tant qu'elle irait se perdre dans la drogue et l'alcool plutôt que d'être en phase avec elle-même. Ce n'était pas simple à gérer bien entendu, surtout pas alors qu'on était aussi jeune qu'elle et qu'on n'avait rien demandé en amont. Charlie avait juste fait l'amour avec Tim, parce qu'elle l'avait voulu certes, mais elle n'avait clairement pas imaginé qu'un petit être en découlerait après une première fois. Désormais, ils devaient tous les deux vivre avec ce qu'ils avaient fait et surtout, essayé de trouver un terrain d'entente avant que leur histoire toute entière ne sombre dans les abysses. Ils avaient déjà connu tellement de dispute au cours des dernières semaines et à chaque fois, Decastel sentait son coeur se briser un peu plus. Ce soir-là ne faisait pas exception à la règle malheureusement parce qu'il avait eu mal de voir Charlie dans cet état, vulnérable et fragile, incapable de résister aux vices alors que tout cela était le plus grand danger pour leur enfant. Le moment était douloureux, les mots n'étaient pas forcément agréables à entendre, certainement parce qu'elle avait choisi Kane pour de mauvaises raisons, mettant en péril plus ou moins tout ce qu'ils avaient tenté de construire ensemble. "J'avais besoin de toi, moi aussi." Il ne faisait que lui dire la vérité et Heïana aurait pu en témoigner, vu l'état dans lequel elle l'avait retrouvé, quelques semaines seulement après cette douloureuse séparation d'avec Charlie. Tim avait eu un mal fou à s'en remettre et même s'il avait trouvé quelqu'un, cela ne voulait pas dire qu'il ne pensait plus à tout cela, à tout ce qui aurait pu être si des choix avaient été différemment. "Pourquoi tu me l'as pas montré, alors, Charlie, que je comptais comme ça?" Tim n'aurait pas dû poser la question, il ne voulait sûrement pas entendre la réponse, plus maintenant. Sa vie s'ordonnait peu à peu et là, maintenant, l'urgence n'était pas à ce genre de discussions mais plutôt à ramener Charlie st son chien jusqu'à son appartement pour qu'elle puisse se reposer et ne plus jamais toucher à la moindre drogue. "Je regrette pas que t'y sois dans ma vie, tu le sais bien." Elle n'avait pas à s'excuser pour quelque chose qui avait toujours apporté tant de bonheur à Tim, qui l'avait épanoui et qui l'avait changé, en bien des points. Il continua à la soutenir alors que son immeuble arrivait dans leur champ de vision commun. Instinctivement, le soldat accéléra le mouvement pour que Charlie puisse retrouver le cocon apaisant d'un leu chauffé, ce qui ne serait pas un mal durant la phase de descente. "Aucune relation n'est parfaite, Charlie. Personne ne l'est, de toute manière alors, je pense pas que te comparer à elle apporte quoique ce soit de bon." Elle ne savait pas que Freya aussi avait ses démons à affronter et qu'il était parfois un dommage collatéral dans cette affaire. Non, personne n'était parfait mais iil suffisait d'accepter ce fait pour que le bonheur puisse s'établir sereinement. Alors que Tim arrivait sur le perron de la résidence, il entendit les mots de Charlie et sortit le sachet de poudre de sa poche de pantalon pour la regarder dans les yeux. Sa sirène. Si malheureuse. Son coeur en était serré. "Plus jamais, alors?" Ses yeux bleutés montrèrent leur détermination avant de la lâcher des yeux pour balancer le sachet dans la bouche d’égout, aucun risque qu'on aille le chercher là bas. Puis, il ouvrit la porte de l'immeuble, appela l'ascenseur avant de s'y engouffrer, Charlie à son bras. Bien vite, il la fit entrer dans l'appartement qu'elle connaissait par coeur, rassuré de la savoir en un seul morceau et avec lui, toujours. "Tu veux boire un peu d'eau avant d'aller te reposer? Je peux m'occuper du chien pendant ce temps là, fais moi confiance." Tim tenta un faible sourire vers elle mais la sensation de peur était encore présente au fond de ses entrailles parce qu'il avait la sensation de perdre Charlie, peu à peu. Et si c'était irréversible?
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyDim 27 Oct 2019, 14:09

"J'avais besoin de toi, moi aussi."
Et moi de toi.

Les adultes aussi prennent parfois de mauvaises décisions en pensant que c’est la meilleure chose à faire. Les adultes aussi se font du mal à eux même en pensant bien faire. Les adultes aussi sont vraiment cons, voués à nettoyer les dégâts de leurs choix après que le mal ait été fait et le pire commis. En réalité il ne semble s’agir que du cercle vicieux dans lequel Tim et Charlie se sont immiscés pour ne plus jamais en ressortir, une mauvaise décision en amenant une autre toujours pire encore. Tous les deux avaient besoin d’elle et elle des deux, cela ne pouvait décemment pas fonctionner. Elle regrette son choix pour un milliard de raisons mais au fond elle sait qu’elle a fait la meilleure chose possible, quitte à faire passer son bonheur au second plan parce que cela ne semble n’avoir que peu d’importance face à tout ce qu’aurait pu perdre Kane si elle n’avait pas été là. C’est à dire tout. Littéralement. Sûrement. Malheureusement.
La logique implacable du brun l’attaque de pleine face. Oui, Charlie, pourquoi es-tu simplement restée dans ton coin en pensant naïvement et d’une manière totalement utopique qu’il allait deviner ton état d’esprit et revenir dans tes bras ? Cela n’arrive pas dans la vraie vie, ça, Charlie. Maintenant au moins tu le sais. ”J’avais peur.” Devient sa seule réponse alors qu’elle enroule ses deux bras autour de celui de Tim et qu’elle le serre plus fort que de raison. Il est le soleil et elle est Icare ; il est tout ce qu’elle désire et ce qui lui fait le plus de mal en ce monde. Même à terre, même blessée, même morte, ses yeux se porteront toujours vers lui car il sera toujours éclatant comme au premier jour. Il continuera de l’éblouir, de près ou de loin, et c’est au moins une certitude. Il brillera peut être aux côtés d’une autre mais il faut croire que c’est le prix à payer pour avoir été trop impétueuse. Leur relation à eux n’est peut être pas parfaite mais au moins a-t-elle le mérite d’exister pleinement et entièrement ; ce qui n’a jamais été le cas avec Charlie. Pas au sens propre ni même au sens conventionnel du terme. Et parfois les conventions ont du bon. La blonde ne rétorque rien, enfonce seulement un peu plus sa tête dans le cou de Tim.
A peine arrivés devant cet immeuble qu’elle connaît si bien, ils s’accordent tous les deux sur la nécessité de jeter ce sachet de poudre et de se battre contre à partir de maintenant. La gorge de la jeune femme se noue à tel point qu’elle n’arrive à prononcer aucun mot mais sa détermination se lit dans le vif hochement de tête qu’elle lui tend en contre partie. Plus jamais. Normalement, plus jamais. Elle ne peut pas promettre d’y arriver mais elle peut promettre de se battre contre ses idées noires qui font du mal à tout le monde. Si elle ne le fait pas pour elle alors elle le ferra pour Tim, pour le bébé. Ses yeux observent la matière blanche se faire happer par la bouche d’égoût et toute une partie d’elle se sent soudainement plus à l’aise, plus libre. Au moins un problème de moins pour le moment, bien que ce ne soit sans prendre en compte la facilité qu’est de se procurer quelques grammes de nos jours.

Son appartement représente étrangement un lieu rassurant. Il ne s’est pas passé que de bonnes choses, ici, et loin de là ; mais elle sait qu’elle y est en sécurité. Elle n’en a jamais été chassée, a toujours été maître de ses actions et ses allers et venus. Charlie a aussi d’incroyables souvenirs ici, quoi qu’on en dise. Elle a vécu des moments inoubliables, à jamais gravés dans son esprit. C’est ici que tout a commencé, que tout s’est concrétisé. Ce sera sûrement ici que tout s’arrêtera aussi, si jamais ce n’est pas déjà le cas, si elle n’a pas déjà franchi le point de non retour. ”Pas d’eau. Merci.” Ses mains osent enfin se détacher de son bras et cela a tout à voir avec le fait qu’elle y soit contraint par la force des choses. S’accroupissant, elle enlève la laisse du chiot pour le laisser aller dans l'appartement comme bon lui semble. Comme s’il était chez lui. ”Il est sage. Il fait pas de bêtises. On repart demain matin de toute façon, on veut pas t’embêter plus.” Ses bras ramènent le petit animal vers elle une dernière fois alors qu’elle le couvre de câlins et de baisers en tout genre. Ce n’est qu’après qu’elle le laisse vivre de lui même et qu’elle se relève difficilement, ses pas la guidant naturellement vers la chambre de Tim. Elle se déleste de son blouson ainsi que de son pantalon, ne gardant finalement sur elle que son long pull. ”On peut dormir comme avant, alors ? Tes bras qui me protègent des monstres le temps que je m’endorme, et si t’en as marre t’es pas obligé de rester. Je prends pas beaucoup de place promis juré.” Elle questionne une dernière fois, cherche la peluche de requin du regard dans la pièce obscure. Tous les éléments doivent être respectés pour que la nuit se passe bien.

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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyDim 27 Oct 2019, 14:32

Tim ne pouvait pas nier cela, pas qu'il avait eu besoin d'elle. Durant ces longues semaines au camp, il avait eu la sensation de dépérir sans voir ses cheveux blonds et entendre son rire cristallin. Il était parti d'un trop plein de souffrance lié au choix de Charlie mais il savait bien de quoi il retournait en réalité, un trop plein d'amour. Sa peur de l'abandon avait été à son paroxysme à ce moment là et il s'était senti sombrer dans les bras fonds, sans rien pouvoir y faire car Villanelle n'était plus là. Alors, qu'elle lui apprenne aujourd'hui, bien trop longtemps après qu'elle avait eu peur de leur relation, quelque part, ce ne pouvait être qu'un soulagement pour Decastel. A cette époque, elle lui avait surtout donné l'impression qu'il n'avait été qu'un passe temps avant qu'enne ne retourne entre les bras de son véritable petit ami. Il y avait pensé souvent, les soirs de fatigue extrême liée à l'entraînement intensif qu'on lui forçait à suivre. S'il n'était voué qu'à être un substitut jusqu'à la fin de ses jours, juste un second choix? Tim avait eu mal d'avoir ce genre de pensées mais c'était ce qu'il avait toujours vécu, avec ses parents d'abord et puis, c'était ce qu'il avait cru en regardant Charlie le quitter. Au final, il avait été pris d'une crise de paranoïa, ce n'était pas ce que la jolie blonde avait voulu lui transmettre comme message et Tim ne put que hocher la tête, ses yeux brillants quelques instants de l'émotion d'apprendre cette nouvelle. Lui aussi avait eu peur mais il n'était pas spécialement en mesure de lui dire, pas maintenant, ce n'était pas ce dont elle avait besoin à l'heure actuelle. Non, à la place, Decastel l'enferma dans le cocon rassurant de son appartement, espérant qu'elle y retrouverait ses habitudes sans problème malgré les semaines qui s'étaient écoulées depuis qu'elle y était venue. Cette fois, il y avait Hope avec elle et le chien semblait être pressé de gambader pour visiter les lieux, sous le regard attendri de Tim. Il avait vu Charlie offrir des gestes tendre à l'animal et il avait l'impression de la reconnaître, du moins bien plus que ce qu'il avait vu d'elle en proie à la drogue une petite heure auparavant. Il ne fallait pas qu'il y pense tout de suite, à la place, il attendit qu'elle choisisse la marche à suivre et après un refus du verre d'eau, elle se dirigea bien vite vers la chambre. Un endroit qu'elle connaissait presque mieux que personne. Elle y avait passé plusieurs nuits et Tim aurait été mal avisé de laisser la mère de son enfant dormir sur le divan. Non, il la laissa se délester de quelques vêtements, un léger sourire aux lèvres. "Vous me dérangez pas, ne t'en fais pas. Et bien sûr, allonge toi et ferme les yeux, Charlie. Il faut vraiment que tu te reposes maintenant, je reste là pour que tu t'endormes, promis." Tim tourna la tête pour attraper Nemo et le poser sur le lit pour que Charlie puisse s'y raccrocher si elle en avait le besoin ou l'envie. Puis, il s'allongea, ouvrant ses bras pour sa sirène, espérant qu'il ne dépassait aucune limite en agissant ainsi, cherchant juste à la rassurer et lui promettre qu'il serait là, pas seulement maintenant mais plus tard, quand leur bébé naîtrait. "Tout ira bien, tu verras. T'es pas toute seule. Tu le seras jamais." Il lui murmura ces quelques mots à l'oreille en caressant sa chevelure blonde, il fallait qu'elle s'apaise et lui, il devait à tout prix oublier que la drogue était encore dans son système parce qu'il ne voulait plus être triste ou en colère. Tim voulait juste se sentir mieux et être en paix, revenir en arrière et ne plus jamais avoir à souffrir. Ni lui, ni elle. Aucun d'eux. Jamais.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyDim 27 Oct 2019, 15:12

D’un œil attentionné et amoureux, elle observe Tim déposer la peluche sur le lit et ce n’est qu’ensuite qu’elle s’autorise à s’y engouffrer à son tour, laissant son corps se faire recouvrir par la couverture rassurante. Elle a cependant tout à envier aux bras du brun et la jeune femme se rapproche un peu plus de lui pour qu’il puisse totalement l’envelopper. Ses genoux sont repliés sur elle même et ses mains les plus petites possibles se retrouvent devant sa poitrine. Elle aimerait se faire encore plus petite pour pouvoir se lover toujours plus près de lui, mais elle ne peut décemment pas tout avoir. Ses yeux bleus se plongent dans les siens, elle n’avait pas eu l’occasion de les observer de si près depuis une éternité et cela fait parti de la liste des milliers de choses qui lui ont manqué. Le seul point commun entre toutes ces choses reste Tim, parce qu’il est le coeur de ses pensées, la raison de chacune de ses actions et même (surtout) les moins sensées. Il est le coeur de beaucoup de choses, plus que la raison ne l’autorise. La raison n’a de toute façon jamais fait parti intégrante de leur relation, ils ont seulement été guidé par leur coeur tout du long, pour le meilleur comme pour le pire. La jeune femme se laisse seulement bercer par ses mots rassurants et ses gestes doux, se retient de faire n’importe quel geste pouvant ruiner ce moment même si elle crève d’envie de réduire cet espace entre leur deux têtes pour ne serait-ce poser son front contre le sien et ressentir le chaleur de sa peau un instant de plus. ”Dans six mois on aura un bébé entre nous, juste là. Un bébé nous encore plus petit que Nemo.” Une de ses mains se détache de l’autre pour venir se poser sur son ventre. Elle fait remonter son pull, cherche à entrer directement en contact avec sa peau si fine, seule barrière la séparant de cet être qu’elle a tant détesté qu’aimé durant ces trois derniers mois. Cette même main finit par venir quérir celle de Tim pour que lui aussi puisse se sentir proche de son enfant pour un temps. Charlie essaye de contrôler sa respiration et de la calmer alors qu’elle dépose sa propre main au dessus de celle du brun, comme pour l’intimer à ne plus jamais la retirer. Bientôt il touchera la peau de son propre enfant, de la chair de sa chair. Bientôt tout ira mieux. ”T’es pas seul non plus, mon triton. Tu sais que je t’attendrai toujours. Même si je fais n’importe quoi, je continue à t’attendre.” Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, cela reste une vérité immuable. Elle pourrait clamer le contraire que ce ne serait qu’un mensonge de plus à ajouter à cette liste déjà grande. Elle continuera de l’attendre dans l’espoir fou qu’il revienne vers elle un jour, qu’il réussisse à lui pardonner toutes ses erreurs. Quel espoir fou, aussi fou que leur amour.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyDim 27 Oct 2019, 15:39

Oublier la réalité le temps d'un court instant, même si tout cela semblait bien futile en comparaison de tout ce qu'ils avaient traversé jusque là. Tim savait que tout retournerait à la normale dès l'aube et qu'il leur faudrait retrouver leur route respective mais cette fois, le jeune homme aurait la peur au ventre de voir Charlie s'en aller parce qu'elle s'était droguée ce soir là. Était-ce le seul d'ailleurs? Il n'en savait fichtrement rien car il n'avait pas fait partie de sa vie récemment, en dehors des quelques disputes qui semblaient inévitables quand on faisait un enfant avec quelqu'un qui nous échappait. C'était bien ce qui était arrivé, Charlie lui avait échappé quelques mois auparavant et c'était lui qui avait fui ensuite, ils ne faisaient que cela, en somme. Timothy ne voulait pas lui faire plus de mal pour le moment, il ne voulait pas faire partie de ses cauchemars alors, il se contenta de la bercer contre lui, ses doigts se baladant dans ses cheveux blonds, en espérant qu'elle s'endorme sans vivre aucun trouble pour les heures à venir. Lui en aurait sûrement parce que cette situation était loin d'être simple: ils n'étaient pas ensemble après tout et pourtant, ils n'arrivaient jamais à se détacher totalement l'un de l'autre, ils ne le feraient certainement jamais, préférant mettre en péril tous les autres liens qu'ils pouvaient avoir avec d'autres personnes. Decastel ne put que sourire face à la remarque de sa sirène, il avait encore du mal à l'imaginer, cet enfant, tout cela lui paraissait si loin et pourtant, ils avaient fait la moitié du chemin. "Tu crois qu'il aimera Nemo lui aussi? On pourra lui donner, je suis sûr même s'il finira par le dépasser en taille." Il fallait être insouciant, ne pas penser au pire parce qu'il y avait eu cette fichue drogue et que personne ne pouvait plus avoir la moindre certitude dans ce monde. En attendant, Timothy laissa son regard se river vers celui tout aussi bleu de Charlie, ne remarquant qu'à peine de prime abord qu'elle avait passé sa main sous son pull pour caresser la peau de son ventre, là où le petit être se développait tout doucement. Il le constata réellement au moment où elle attrapa sa propre main pour qu'il puisse le toucher lui aussi. Son sourire s'élargit quand celle de Charlie se posa sur la sienne, ses doigts caressant instinctivement la peau nue, en espérant que l'enfant lui donnerait un signe. C'était encore trop tôt pour tout cela mais Tim voulait juste s'assurer qu'il allait bien. Que tout irait mieux, comme il le disait si bien à Villanelle. "D'accord, ma sirène, ça me va. Mais en attendant, je t'en supplie, quand t'as envie de faire n'importe quoi comme ça, tu m'appelles, hein? Je peux pas revenir vers toi si t'es plus là, tu sais..." Ses yeux montraient son appréhension qu'elle se fasse du mal jusqu'au point de non retour et cela, Timothy ne pourrait pas le supporter. Son bras entoura plus étroitement Charlie en prononçant ces mots alors qu'il libérait son ventre, espérant apporter un peu de repos à leur enfant également. Pourvu que tout ce petit monde finisse par s'en sortir, que leur petite famille ne périsse jamais et ce, malgré leur étrange situation.
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Message(#)Des mensonges qui rendraient la vérité jalouse | timlie #10 EmptyDim 27 Oct 2019, 16:30

Ce sont des moments comme celui ci dont elle a besoin dans sa vie, des moments pendant lesquels il ne se passe absolument rien de mal pour une fois dans sa vie. Ils sont simplement là, tous les deux, à s’aimer et se le montrer sans pour autant le dire, à être proche de cette frontière dangereuse sans jamais l’outrepasser. Ils jouent avec le feu mais s’en sortent bien, continuent leurs gestes tendres et emplis d’une absolue sincérité. Elle lutte contre le sommeil qui l’a pris de court, veut encore profiter de cet instant quand elle le peut encore. Demain sera une nouvelle journée et ils recommenceront cet horrible jeu consistant à faire comme si les bons moments n’avaient jamais existé pour se concentrer sur les mauvais. Ils continueront à se faire mal sans le vouloir, à souhaiter le meilleur à l’autre dans son couple respectif tout en rêvant secrètement être l’autre personne. Ils recommenceront ce jeu dans lequel ils sont devenus maîtres à force d’entraînement et ce bien malgré eux. ”C’est un petit nous, il aimera Nemo. C’est certain.” L’animal fera deux fois sa taille pour les premiers mois de sa vie et cela ne fait rien, parce qu’au moins il aura toujours quelqu’un près de lui pour le protéger de tous les maux du monde et c’est bien ce que représente cet objet inanimé. La jeune femme sourit plus encore pendant les quelques secondes durant lesquelles Tim caresse son ventre, animé seulement par tout l’amour qu’il porte déjà à leur enfant. Il est si doux. Il sera un père formidable, aucune doute possible là dessus. Il sera formidable quoi qu’il arrive. ”Je fais plus n’importe quoi Tim je promets. Je veux pas vous perdre. Je veux pas te perdre toi ou le bébé, je veux plus faire n’importe quoi.” Ses yeux émus ne se dérobent plus des siens alors qu’elle parle avec tout son coeur. Elle voudrait réellement ne plus jamais rien faire de mal et enfin se comporter comme une mère devrait le faire. Elle veut être un exemple pour son enfant, pas la cause de tous ses maux avant même qu’il ne naisse. Elle voudrait tant qu’il soit fière d’elle. ”Et un jour on sera juste tous les trois. Pour toujours.” Charlie ponctue ses paroles rassurantes en venant à son tour caresser ses cheveux de son autre main, jouant de ses boucles, jouant de caresses. Elle laisse le bras de Tim dicter de son rapprochement avec lui, n’a aucun mal à accepter être assez proche de son visage pour sentir son souffle sur le sien. Leurs nez s’effleurent et leurs bouches en font de même. La jeune femme laisse glisser son pouce sur le front du jeune homme, quelques secondes à peine pendant lesquelles elle caresse sa peau diaphane avant de venir y déposer un baiser, yeux fermés. Ca au moins, ça ne leur fait pas franchir la frontière. Sa tête se repose à sa place, sa main dans ses cheveux et la dernière qui vient quérir la main qu’il avait posé sur son ventre. Elle découvre ses doigts, les appréhende, les agrippe pour ne plus jamais les laisser repartir. Leur main s’entortille, elle vient les ramener près de leur poitrine respective, là où tout est né. ”Bonne nuit, mes amours.”
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