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Noa & Elora

Il m’a fallu du temps pour accepter que j’avais besoin d’aide. Depuis le décès de maman, je voulais absolument tout gérer seul et en particulier mes problèmes d’argent. Je pensais qu’en cumulant deux boulots et en me privant pratiquement de tout, j’allais pouvoir rembourser les dettes laissées par maman. En réalité, je me voilais complètement la face et il a fallu attendre que mon propriétaire me vire de l’appartement pour que je finisse par réaliser que je n’y arriverais jamais seule. Pour autant, je n’ai pas commencé à étaler mes problèmes sur la voie publique. Je me suis dirigé vers mes proches et notamment vers Thomas qui a toujours été un véritable pilier dans ma vie. Il m’a aidé à trouver une colocation pour me remettre sur pied et me permettre de garder mon indépendance. Surtout, Thomas à décider de m’aider à mieux comprendre les dettes que je me traîne depuis plus d’un an. Je ne voulais pas qu’il me donne de l’argent, je n’arrive pas à accepter cela. Je veux dire il à trois enfants, cet argent doit être pour eux et clairement pas pour moi. Bien entendu, Thomas est tout aussi têtu que moi, voir même plus et il a fini par trouver une solution différente. Il m’a pris rendez-vous avec le comptable de l’association de la famille Beauregard pour que cet homme puisse étudier toute la paperasse que j’ai tant de mal à comprendre. L’idée était de monter un plan de financement voir même de dissoudre certaines des dettes. Je ne savais pas réellement ce que ça allait donner, mais je tentais de garder espoir.

Après des semaines d’attente, me voilà dans les locaux de l’association à attendre ce fameux comptable. C’est Thomas qui a réglé les détails de ce fameux rendez-vous et j’ai la sensation d’être accueilli tel une princesse, car je viens de la part d’un Beauregard. L’idée me fait rire, mais je perds rapidement mon sourire lorsque le comptable un brin austère m’entraîne dans son bureau. On restera enfermer pendant près d’une heure, le temps que je lui explique clairement la situation et que je lui transmette le dossier que j’avais mis en place pour tenter de lui faciliter le travail. L’homme m’indique avoir besoin de temps pour se pencher sur cela et me propose un nouveau rendez-vous dans quelques semaines. Je le remercie une bonne dizaine de fois avant de quitter son bureau quelque peu soulagé et un brin optimiste. Alors que je traverse le bâtiment pour rejoindre la sortie, je me retrouve nez à nez avec une femme brune qui me semble soudainement si familière. Il me faudra quelques secondes pour m’exclamer bruyamment. « NOA ?! » Je suis réellement surprise de la voir ici. Cela fait si longtemps que je ne l’ai pas vu que cela en devient presque honteux. J’ai si longtemps laissé mes problèmes prendre le dessus que je me suis éloigné de mes proches sans réellement le vouloir. Noa était ma voisine lorsque j’étais bien plus jeune et elle a toujours été un modèle pour moi. Parfois, je lui envoie un message, mais la vie nous a quelque peu séparer. Je suis donc surprise de la voir, mais réellement heureuse. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » demandais-je en souriant.    

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Je me suis fais toute petite lorsque je suis arrivée ce matin à l’association. Ou plutôt, lorsque je suis arrivée à midi alors que j’avais un rendez-vous à neuf heure ce matin même. J’avais l’excuse la plus honteuse que j’avais jamais eu à donner : mon réveil n’avait pas sonné.  Ou alors, il avait sonné, je l’avais bel et bien entendu mais dans un déni total, je l’avais éteint et m’étais rendormi aussitôt, me sentant si bien dans les bras de morphée que celle-ci m’avait kidnappée pour plusieurs heures de rab. Heureusement pour moi, ce rendez-vous de neuf heure n’était pas très important et Hannah, psychologue de l’association avait pris mon relai ne me voyant pas pointer le bout de mon nez.
Ca m’apprendra à penser que j’ai toujours vingt ans et croire que je pouvais sortir en semaine et assumer les conséquences le lendemain. Clairement, je n’assumais pas. Non seulement j’étais en retard mais en plus, j’avais ce mal de crâne qui ne me quittait plus. Frappant dans chaque coin de mon crâne, je n’avais aucun répit. Comme s’il y avait une entité qui me rappelait chaque minute : bien fait pour toi, ça t’apprendra. Je me promettais de ne plus recommencer, jusqu’à la prochaine fois. Je me fais petite à l’accueil, persuadée que personne n’a vraiment remarqué mon entrée puisque les deux hôtesses d’accueil sont occupées avec des patients. « NOA ?! » qu’on s’esclaffe derrière moi. Pour la discrétion, pour le coup, on peut repasser… tous les regards sont rivés sur moi, se demandant sans doute qui m’appelait par mon prénom si fort dans les couloirs. Je me retourne et suis surprise de voir Elora dans le coin et en même temps, je flippe aussi. Pourquoi est-ce qu’elle est ici ? A l’association Beauregard, là où on accueille des personnes qui sont malades du cancer. Est-ce qu’elle va bien ? « Qu’est-ce que tu fais ici ? » je fronce les sourcils, bien que je sois contente de la voir – même si le contexte m’inquiète – c’est plutôt à moi de lui poser cette question. « Est-ce que tu vas bien ? » je dois m’en assurer dans un premier temps. « Je travaille ici. » et plus exactement, je suis la directrice des lieux… et quand je sens toujours ces regards accusateurs qui sont posés sur moi, je n’ai qu’une envie, c’est de m’éclipser et m’enfermer dans mon bureau. « T’allais partir ? Tu arrives ? Tu fais quoi ? »

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Noa & Elora

Lorsque maman est décédée, je me suis retrouvé catapulter dans un monde d’adultes que je ne connaissais que de loin. J’ai toujours tout fait pour aider ma mère à la maison surtout lorsqu’on, c’est retrouver toutes les deux, mais c’est elle qui s’occupait de l’argent et des papiers. Je me contentais de travailler et de lui donner une grosse partie de mon salaire. Je savais que l’on avait des dettes, mais jamais je n’aurais imaginé que ce soit aussi important. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé propulser dans un monde bien trop compliqué pour moi et pourtant, je tenais à faire face seule. Il m’aura fallu plusieurs mois et surtout plusieurs remontrances de la part de Thomas pour comprendre que je n’allais pas y arriver seule et que j’avais réellement besoin d’aide. Il fallait que quelqu’un jette un œil à mes finances et surtout à ce que ma mère avait laisser derrière elle. Je pensais qu’à son décès tout allait s’annuler, mais il faut croire que les dettes se transmettent. J’en veux tellement à maman de ne m’avoir jamais parlé de tout cela. On doit de l’argent a différent organisme et bien entendu ils me harcèlent tous pour recevoir les payements. Heureusement, Thomas a eu l’idée de me proposer un rendez-vous avec le comptable de l’association de sa famille. Je flippais à l’idée de me rendre à ce rendez-vous, mais finalement tout s’est très bien passé. Je vais devoir revenir une fois qu’il aura analysé tous les papiers que je lui ai donné afin de me proposer une solution viable.

Je connaissais l’existence de l’association Beauregard depuis toujours, mais je ne m’étais jamais rendu dans les locaux. C’est bien pour cela que je lâche un véritable cri de surprise lorsque je croise Noa sur le chemin de la sortie. Je ne m’attendais pas du tout à la voir ici. Cela fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu que je suis réellement surprise. Visiblement, elle aussi. Elle paraît surtout très inquiète de me voir là et je dois avouer que je ne comprends pas réellement. « Oui oui ça va. » Et soudainement, je me souviens de la fonction de l’association. « Je suis pas malade Noa. » Je lui souris un peu pour la rassurer alors que tous les regards du hall sont tournés vers nous. Je me recule afin d’être un peu plus hors de vue. « Je partais, je… C’est une longue histoire, mais j’avais rendez-vous avec le comptable. » Et clairement, c’est une très longue histoire que je ne suis pas prête à lui raconter au milieu du hall comme cela. « Je veux pas te déranger, mais il faut vraiment qu’on se voie plus souvent !! »     

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Forcément, dès que je vois une tête que je connais passer la porte de l’association, je me pose milles questions. Les personnes qui viennent ici ne viennent pas forcément par guetter de cœur, elles auraient sans doute préféré ne jamais devoir fréquenter l’association. Soit, elles sont malades, soit, elles ont un proche malade et viennent chercher du soutien. Concernant Elora, je n’avais aucune idée de ce qui pouvait la pousser à venir ici : était-elle atteinte d’un cancer, venait-elle pour un proche ? Elle a l’air de pas capter pourquoi je m’alerte comme ça et me rassure assez rapidement. « Je suis pas malade Noa. » C’est déjà une bonne chose, du coup, est ce qu’elle est ici pour quelqu’un qu’elle connait ? Je souffle soulagée et remercie Dieu pour ça. Je me demandais toujours comment je pourrais réagir lorsque quelqu'un que je connais vraiment bien viendrai ici pour être accompagné par l'association. « Je partais, je… C’est une longue histoire, mais j’avais rendez-vous avec le comptable. » je n’y comprends absolument rien, pourquoi le comptable ? Pourquoi ici à l’association Beauregard ? Je passe ma main derrière ma nuque et tente de me faire petite devant ces regards qui nous accusent, enfin, qui m’accusent. « Je veux pas te déranger, mais il faut vraiment qu’on se voie plus souvent !! » une chose sur laquelle je suis entièrement d’accord. « Attends, tu m’dérange pas. » je me tourne vers la secrétaire d’accueil « Si jamais on me demande, je suis en rendez-vous. » et elle sait autant que moi que c’est pas vrai mais elle dit rien. « Viens, j’suis pas à ça près. » que j’ose souffler, après un retard et un rendez-vous raté, j’étais plus à ça près. Je guide alors Elora jusqu’à mon bureau où on pourrait être bien plus tranquille. « C’est la honte, j’avais rendez vous ce matin à 9h, mon reveil a jamais sonné et j’viens d’arriver ! » que je lui explique en allant allumer le théière sur l’étagère derrière mon bureau. « Tu prends un thé ? j’ai pas de café, j’en bois pas, si non, faut aller à la machine dans le couloir. » plus qu’à attendre que l’eau chauffe. « Du coup, tu disais… rendez-vous avec le comptable ? » je fronce les sourcils, signe de mon incompréhension. « tu cherches à te reconvertir ? »

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Noa & Elora

Noa semble si paniquée de me voir ici que je m’empresse de la rassurer : je ne suis pas malade. Je vois le soulagement se dessiner sur son visage et lui souris tendrement. La raison de ma présence ici est un peu complexe pour être résumé dans un couloir où les oreilles de tous semblent traîner. Je vois bien que Noa ne comprend plus vraiment ce que je fais ici, mais elle semble en plein travail et je ne souhaite pas la déranger bien plus longtemps. Pourtant, la brunette en décide autrement. En souriant, je la suis dans son bureau tandis qu’on nous observe du coin de l’œil. J’ai très envie de me tourner afin de tirer la langue à cette commère de secrétaire, mais me retiens afin de conserver un comportement d’adulte. Une fois à l’abri dans son bureau, Noa m’explique qu’elle a beaucoup de retard et je retiens un rire. « Toujours autant de problèmes avec ton réveil à ce que je vois. » Je la taquine quelque peu avant de prendre place sur l’un des fauteuils présents dans son bureau. Je pose ma veste et mon sac au sol avant de me tourner vers mon amie que je n’ai pas vu depuis si longtemps. Je réalise, qu’encore une fois, j’ai vraiment été nulle pour garder contact. Pourtant, Noa ne semble pas m’en vouloir. Heureusement. « Un thé s'est parfait. » ajoutais-je pour l’éviter de bafouiller à l’idée de ne pouvoir me servir autre chose. Je ne suis pas difficile et il faut bien avouer que je ne suis pas une fan absolue de la caféine préférant de loin l’arôme parfumé d’une bonne tasse de thé. « Du coup, tu disais… rendez-vous avec le comptable ? Tu cherches à te reconvertir ? » Un rire s’échappe d’entre mes lèvres tandis que je secoue la tête pour la négative. « Oula non pas du tout. » Je m’installe un peu mieux sur le fauteuil et lève les yeux vers mon amie. « Tu dois connaître Thomas Beauregard. C’est… Un ami très proche. Et… Enfin, depuis le décès de maman, j’ai beaucoup de dettes. J’ai perdu mon logement et tout. Enfin ça a été compliqué et Thomas m’a dirigé vers le comptable ici pour tenter de trouver une solution de remboursement et tout ça. » Je hausse un peu les épaules. « Je dois le revoir la semaine prochaine, mais il a trouvé un moyen de m’aider et je dois dire que ça me soulage vraiment, je savais plus trop quoi faire pour m’en sortir. » Je souris un peu. « Tout commence à aller mieux depuis quelques semaines et je dois dire que ça fait du bien. »       

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Maintenant qu’Elora et moi étions à l’abri des regards et des oreilles radars de l’accueil, on pouvait enfin se poser et profiter quelques instants de cette rencontre imprévues sur mon lieu de travail. Je n’allais pas la retenir trop longtemps, elle était sans doute occupée et en réalité, je n’étais pas là pour prendre le thé avec une amie, mais ça faisait parfois parti des dérives que je m’autorisais en tant que directrice – et pour autant, je n’empêchais jamais personne d’aller papoter à droite et à gauche, j’ai tendance à dire : tant que le taf est fait, faites ce qu’il vous plait ! « Toujours autant de problèmes avec ton réveil à ce que je vois. » je souris, amusée par cette phrase criante de vérité. « Je m’efforce à être adulte, c’est assez compliqué ! » l’amour pour mon lit surtout, d’autant plus que j’avais acheté un nouveau matelas il y a moins d’un mois et mon dieu, on sous-estime tellement l’importance d’avoir un très bon matelas ! qu’est ce que je dors bien ! trop bien sans doute même. « Un thé c’est parfait. » sans doute pour ne pas me faire courir davantage partout et je remercie sa politesse. Je m’occupe alors de faire chauffer l’eau, sortir deux tasses, une petite boite de chocolat « pour les grandes occasions. » que je dis en lui glissant sous le nez, piquant ce petit chocolat noir qui me faisait de l’œil déjà, ganache pistache à l’intérieur, tellement bon !
Je cherche à en savoir un peu plus sur les motifs qui ont poussé Elora à venir rencontrer le comptable de l’association, par curiosité personnelle et à la fois professionnelle, j’avoue. « Oula non pas du tout. » pas de reconversion au programme alors, j’attends donc la suite de ses explications. « Tu dois connaître Thomas Beauregard. C’est… Un ami très proche. Et… Enfin, depuis le décès de maman, j’ai beaucoup de dettes. J’ai perdu mon logement et tout. Enfin ça a été compliqué et Thomas m’a dirigé vers le comptable ici pour tenter de trouver une solution de remboursement et tout ça. » Ah les Beauregard, une famille généreuse… « Je dois le revoir la semaine prochaine, mais il a trouvé un moyen de m’aider et je dois dire que ça me soulage vraiment, je savais plus trop quoi faire pour m’en sortir. » La pauvre quand même, je réalise toutes les galères dans lesquelles elle se trouve, c’est pas évident et Thomas a eu le bon reflexe en dirigeant Elora vers notre comptable. « Tout commence à aller mieux depuis quelques semaines et je dois dire que ça fait du bien. » je pince mes lèvres, signe de compassion envers elle. « Tant mieux alors… je savais pas que c’était galère ces derniers temps pour toi… » la bouilloire me fait signe que l’eau est bien chaude, je rempli les deux tasses et tends la petite boite avec les différents sachets de thé à Elora et la boite de sucre que je pose aussi sur le bureau. « C’est de grosses dettes ? T’habites où, si t’as plus d’appartement ? »

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Noa & Elora

Dans le fond, c’est presque rassurant de voir que Noa a toujours autant de mal à se réveiller et à quitter son lit. C’est quelque chose que je connais, quelque chose sur lequel j’ai toujours eu l’habitude de la taquiner. On retombe très facilement dans la complicité qui nous a toujours liées. Je sais qu’elle vient d’arriver en retard et qu’elle est sur son lieu de travail, mais je suis incapable de refuser sa proposition d’aller discuter dans son bureau. Cela fait bien trop longtemps que l’on ne s’est pas vu et je comprends assez rapidement que Noa est véritablement inquiète de me voir à l’association. Je m’empresse de la rassurer dès que l’on se retrouve toutes les deux. Il ne faut pas qu’elle s’affole, je ne suis pas malade. Je vois le soulagement sur son visage et lui sourit tendrement. Une fois installer sur la chaise en face de la sienne, j’accepte de prendre une tasse de thé. Il faut avouer que le rendez-vous avec le comptable à remuer quelques émotions et que j’aurais bien besoin d’une tasse de boisson chaude pour me réconforter quelque peu. Noa, qui glisse une boîte de chocolat sous mon nez, me fait rire. « Tu me connais bien. » Et sans attendre, je me penche au-dessus de la boîte pour sélection un petit chocolat. On ne refuse jamais du chocolat.

Je m’installe un peu plus confortablement dans la chaise et prends le temps d’expliquer la véritable raison de ma présence ici à Noa. Je tente de ne pas partir dans trop de détail, je ne veux pas qu’elle s’inquiète de trop pour moi. Alors, je ne donne que les informations principales en évoquant malgré tout le fait que mes problèmes d’argent sont aller un peu trop pour que j’arrive à m’en sortir seule. Je vois que Noa semble doucement réaliser toutes les galères que j’ai traversé. « Je n’en parlais à personne, tu sais. » Je ne veux pas qu’elle se sente coupable de quoique ce soit. Je ne voulais jamais en parler, il a fallu des mois et des mois à Thomas pour me faire admettre que je devais me faire aider, que je devais accepter qu’il me prête un peu d’argent et surtout qu’il s’en mêle. Je ne voulais pas devenir un fardeau pour qui que ce soit. J’ai compris que ce n’était pas le cas, mais aujourd’hui encore, j’ai du mal à accepter le fait que je n’ai pas pu être capable de m’en sortir seul. « Disons que maman avait accumulé pas mal de dettes. » Je ne veux pas donner un chiffre exact. Je crois que je refuse de le voir. C’est assez important pour que j’aie besoin de faire des papiers avec un comptable. « Oh ça a été toute aventure. » répondis-je à Noa à la question de mon endroit d’habitation. « J’ai squatté quelques jours chez mon demi-frère, mais son appart était réellement petit donc ce n’était pas pratique. » Je hausse un peu les épaules. « Et Thomas m’a trouvé une place dans une colocation. J’ai emménagé avec eux début septembre et depuis ça va très bien. J’ai l’impression d’avoir de nouveau un chez moi, un endroit où je me sens vraiment bien. » Je souris un peu en pensant à Clément et Sybille. On a trouvé une bonne dynamique tous les trois et depuis, je me sens un peu plus heureuse. « Je remonte la pente doucement. »       

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Maintenant qu’on a toutes les deux notre petit chocolat – et la boite que je laisse volontairement sur le bureau pour taper à foison dedans – et notre thé, on peut entamer le réel sujet : pourquoi Elora est-elle venu voir le comptable de l’association ? Ça a l’air sérieux, vu sa tête. Ca m’inquiète un peu mais je vais lui laisser prendre la parole. « Je n’en parlais à personne, tu sais. » je sais pas si c’est pour me rassurer, j’ai compris en travaillant ici que parfois, il valait mieux parler de ses soucis plutôt que de tout garder pour soit, ca pouvait délier pas mal de situation. « Disons que maman avait accumulé pas mal de dettes. » je grimace, ce genre d’héritage qu’on aurait préféré ne pas avoir… J’ignore si c’est possible mais peut être qu’elle a droit de refuser à la succession… ca veut dire renoncer à absolument tout. « T’es obligée de tout assumer ? » j’imagine aussi qu’elle ne me parle pas seulement d’une centaine de dollars, de la à aller voir un comptable, c’est qu’il y a surement une grosse somme à absorber. « T’as pu trouver quelques solutions ? » que son rendez-vous lui soit utile… en réalité, en terme de succession, j’ai aucune idée de ce qu’il peut se passer et la question de la gestion de l’argent chez moi est assez catastrophique, je suis incapable de mettre un rond de côté et pourtant, depuis que je suis directrice, je gagne bien mieux ma vie, je flambe, je flambe et je flambe. Mais au moins, pas de découvert et aucune dette. On va dire que je profite…
Ma question reflète plutôt de l’inquiétude plutôt que de la curiosité de savoir où elle habite. J’espère qu’elle est entre de bonnes mains et qu’elle est bien au chaud ! « Oh ça a été toute aventure. J’ai squatté quelques jours chez mon demi-frère, mais son appart était réellement petit donc ce n’était pas pratique. Et Thomas m’a trouvé une place dans une colocation. J’ai emménagé avec eux début septembre et depuis ça va très bien. J’ai l’impression d’avoir de nouveau un chez moi, un endroit où je me sens vraiment bien. » ouf, depuis septembre… ca semblait être suffisament stable. Les colocations… toute ma vie ! « Je remonte la pente doucement. »Je suis soulagée de l’entendre. « Tu sais que si tu as le moindre problème tu peux aussi frapper à ma porte ! J’suis désolée d’entendre tout ça… mais bon, les choses ont l’air de rentrer dans l’ordre et tant mieux ! J’espère que tu trouveras une vraie solution pour tes soucis de dettes. » et quand je vois le temps qu’elle passe à travailler pour gagner convenablement sa vie… si ses moindres économies doivent passer à rembourser de l’argent dont elle n’a jamais vraiment profité… « il va falloir que j’me mette sérieusement à travailler, t’es dispo quand ? Qu’on aille boire un verre au DBD, le patron est un très très bon ami, il lève facilement le coude. » autrement dit : pas de risque pour elle d’alourdir sa dette en sortant la bas, c’est Matt qui rince !