Lorsque Jasper se souvînt qu'il avait accepté de se rendre à cette soirée d'Halloween il y a des semaines, il était déjà trop tard pour faire machine arrière et trouver un prétexte pour annuler. La date n'aurait pourtant pas du être compliquée à retenir, et bien que l'enseignant n'était pas du genre à se dérober, ce soir il aurait volontiers accepté de se soustraire à ce cocktail chez l'un de ses collègues qui n'était ni amusant ni intéressant. La semaine avait été longue, bien trop longue, et dans l'optique de ne faire qu'une apparition éclair dans la petite fête lisse et sans faux pli des Davidson, l'océanographe avait demandé à Rosalie de l'accompagner dans un sms qui ne laissait pas vraiment de doutes quant à la nature de cette faveur qu'il lui demandait : "Je suis coincé. Soirée chez un collègue ce soir. Aucune envie d'y aller seul. On n'y reste que dix minutes." Il ne voulait pas ennuyer la jeune femme trop longtemps en la plongeant dans cet amas d'universitaires pompeux, et bien que la brune ait accepté sans trop s'épancher sur les questions (ce n'était pas son genre) Jasper se sentait à la fois reconnaissant et ennuyé de l'avoir à ses côtés et de lui faire subir l'ennui dans sa plus belle représentation. "J'ai l'impression d'être dans une salle des profs géante." qu'il soufflait à son attention en pénétrant dans le hall de cette maison gigantesque. Bien trop pour le couple qui recevait. Bien trop pour n'importe qui. "Ils ont invité là moitié du corps enseignant. Finalement on réussira peut être à s'éclipser plus rapidement que prévu." Ou peut être pas, mais ça l'océanographe ne pouvait pas le savoir tout de suite. Il attrapait une coupe de champagne sur l'un des plateaux acheminés par des serveurs en queue de pie, la tendant à Rosalie avant d'en prendre une seconde pour lui, espérant que ça puisse lui donner suffisamment de contenance pour les dix minutes à venir. Naïvement. "Le type qui nous reçoit c'est lui là bas." qu'il désignait du menton. Une silhouette grande et athlétique, le professeur Thomas était un quinquagénaire qui s'était pris d'affection pour le Wickham, et dans la mesure ou ce dernier dirigeait le département de biologie marine ... "Il est sympa juste .." BOUM. Sans trop en comprendre la raison, Jasper avait vu la lumière s'éteindre brusquement, et alors qu'un brouhaha s'élevait, des cris retentirent sitôt les lampes rallumées, et pour cause. Le corps du professeur gisait désormais au sol dans une sorte de marre de sang. Oh seigneur. Interdit, le blond n'avait pas bougé d'un cil, se contentant de s'assurer que Rose était toujours à ses côtés en lui glissant un coup d'oeil paniqué. "Mesdames et messieurs bonsoir, un meurtre vient d'être commis." Hein ? Le sourcil arqué, Jasper regardait à la ronde sans trop savoir ce qu'il se passait. Dans des hauts parleurs raisonnait une voix, et lui commençait à songer à une mauvaise blague d'Halloween. "Vous êtes tous suspectés. Le meurtrier n'a pas pu s'échapper et des indices ont sûrement été laissés dans toute la maison pour vous aider à trouver le coupable. A vous de jouer." .... Hein ?² A nouveau, Jasper glissait un regard à la psychologue, et alors qu'autour d'eux des murmures réjouis leur parvenaient, lui avait du mal à savoir ce qu'était une murder party. "C'est quoi tout ça ?" qu'il demandait pour finir, observant à la ronde les autres convives s'activer et commencer à arpenter la pièce comme s'ils étaient le plus à l'aise possible.
Dernière édition par Jasper Wickham le Jeu 14 Nov 2019 - 12:15, édité 1 fois
“miss scarlett with the candlestick in the ballroom ”
Je commence sérieusement à me demander ce que je fais là. Accepter une invitation de dernière minute ça me ressemble pas spécialement. Mais Jasper avait l’air désespéré et surtout il n’avait clairement pas l’air d’avoir envie d’y aller à ce cocktail. Alors j’ai accepté sans trop d’hésitation mais je le regrette déjà. Ma semaine au travail n’a pas été exceptionnelle et s’est déroulée comme toujours. Des patients sont morts, et leur famille ont pleuré. Beaucoup. Voilà, tel est mon quotidien au travail. Des morts, de la souffrance et des pleurs. Mais ça va je le vis bien, il suffit de prendre la bonne distance pour que tout ça ne m’impact pas dans ma vie personnelle, c’est pas très compliqué. Et je suis sûre qu’en disant tout ça je passe pour une garce sans cœur. "J'ai l'impression d'être dans une salle des profs géante." Me glisse mon ami alors que nous venons d’entrer dans ce qui est certainement la maison la plus grande dans laquelle j’ai mis les pieds. « Je savais pas qu’être prof à l’université ça rapportait autant. » Sérieusement, cette maison doit valoir une fortune. J’ai loupé ma carrière j’aurais dû me diriger vers un métier de l’éducation nationale. « Tu crois qu’ils cherchent des psychologues pour dispenser des cours en psycho en ce moment ? » Je lui demande en souriant, histoire de lui faire comprendre que je ne suis pas sérieuse. J’ai pas envie de devenir prof. Enfin, si ça rapporte si bien je veux bien essayer en fait.On vient d’entrer dans une pièce remplie de personnes qui semblent toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Bon, j’ai accepté de venir mais je risque de lui demander quelque chose en retour un jour. "Ils ont invité là moitié du corps enseignant. Finalement on réussira peut être à s'éclipser plus rapidement que prévu." Génial. Pas que la compagnie du jeune homme soit forcément désagréable, c’est surtout la présence que toutes ces autres personnes qui m’énerve déjà. « Cool, tu m’inviteras au McDo dès qu’on a réussi à se barrer. Pour te faire pardonner. » Encore une fois, je lui souris mais par contre pour le coup je suis sérieuse. En soit j’ai accepté et j’aurais complètement pu refuser et le laisser se démerder tout seul à son cocktail. Mais je me suis retrouvée emporter par un élan de gentillesse et de générosité. Ça arrive pas souvent, il a eu de la chance. Il me tend une coupe de champagne. Merde. Je bois pas d’alcool, moi. Enfin j’en bois plus. Depuis quatre ans. Mais ça il peut pas le savoir. Je prends la coupe, la gardant entre mes mains, mais je n’en bois pas une goutte. J’essaie de voir si j’ai la possibilité de me trouver une boisson sans alcool, mais rien à l’horizon. Tant pis je vais me contenter de garder une coupe de champagne pleine. C’est dommage c’est tellement bon le champagne… "Le type qui nous reçoit c'est lui là bas." Je regarde l’homme qu’il désigne et une légère grimace naît sur mon visage. « Il a une tête de con ton pote. » Je lui dis sans la moindre gêne. Je suis sans filtre, quand je pense quelque chose je le dis et je pense que Jasper a fini par le comprendre. "Il est sympa juste .."… juste qu’il a une tête de con ? Les lumières s’éteignent subitement. C’est maintenant le moment où on devrait en profiter pour partir sans que personne ne puisse remarquer notre départ précipité, non ? Mais les lumières se rallument et des cris se font entendre. Un homme, allongé dans un bain de sang. Pardon ? C’est une blague ? Depuis que je suis revenue à Brisbane c’est la deuxième personne qui se fait tuer sous mes yeux, ça commence à faire beaucoup. Et je commence à me dire que je porte peut-être un peu la poisse. Je fronce les sourcils tout en relevant le menton vers Jasper, toujours présent à mes côtés. D’un geste instinctif je recule de quelques pas. " Mesdames et messieurs bonsoir, un meurtre vient d'être commis." Non mais dites-moi que c’est une blague ? Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Je jette un coup d’œil à toutes les personnes présentes autour du corps. " Vous êtes tous suspectés. Le meurtrier n'a pas pu s'échapper et des indices ont sûrement été laissés dans toute la maison pour vous aider à trouver le coupable. A vous de jouer." Ben voyons… Ça doit être une blague c’est pas possible autrement. Ils viennent pas de nous dire que quelqu’un vient d’être assassiné et que c’est à nous de trouver les indices ? "C'est quoi tout ça ?" J’aimerais pouvoir lui apporter une réponse précise mais j’en suis incapable. C’est quoi tout ça ? J’en sais rien. C’est lui qui m’a invité à cette soirée, pas moi. Et j’ai l’impression que nous sommes les deux seuls à nous retrouver un peu perdus parce que les autres convives ont déjà commencé à s’activer. « À nous de jouer ? Mais ils sont sérieux ? Ils ont cru qu’on était dans une sorte de cluedo géant ou quoi ? » Je lui demande en le regardant. Mais je suppose qu’il n’a lui non plus aucune réponse à me donner. Bon. Bon. Très bien. Super. Je soupire un instant, et je pars poser ma foutue coupe de champagne sur le bar. J’aurais bien besoin d’un remontant là, maintenant, tout de suite. Bon. Allez. Si on veut sortir d’ici au plus vite il faut qu’on s’y mette. « Il avait des ennemis ? » Je demande à Jasper tout en désignant le corps inerte du professeur. « Bon en soit une murder party ça peut toujours être drôle non ? Il suffit de faire comme au cluedo et éliminer les indices un par un. » Au moins ça sera moins emmerdant qu’une soirée cocktail banale, là il y a de l’action et il y a moyen qu’on puisse s’amuser.
Jasper avait la désagréable sensation d’être étriqué dans une soirée où l’intégralité de ses collègues avait troqué leurs pulls en jersey pour un costume trois pièces. Lui-même s’y sentait à l’étroit, mais se satisfaisait d’avoir la présence de Rose à ses côtés pour apaiser un peu le mal de crâne qui pointait. Au moins avec elle il pourrait s’éclipser rapidement sans s’attirer les « reste encore un peu » qui l’agaçaient lorsqu’il désirait couper court à des moments comme celui-ci, ceux dont il avait l’impression qu’ils étaient des pièces de théâtre savamment orchestrées. Il y avait trop de convives et trop de champagne pour que tous s’apprécient réellement. « Je savais pas qu’être prof à l’université ça rapportait autant. » Il haussait les épaules, cédant toutefois à un petit rire. « C’est surtout qu’ils aiment bien le montrer. » Là où lui vivait dans son bateau avec ses affaires entassées dans des cartons. Jasper avait pourtant eu un appartement dans un quartier cossu, et si aujourd’hui il avait délaissé tout cela ce n’était pas pour autant que sa remarque était légitime mais … il se la permettait quand même. « Tu crois qu’ils cherchent des psychologues pour dispenser des cours en psycho en ce moment ? » Rose avait relevé le menton vers lui dans un demi-sourire, laissant ainsi sous-entendre qu’elle n’était sérieuse qu’à moitié. « Seulement pour les personnes avec des vestes en tweed, c’est un club très fermé. » Sûrement la phrase la plus cliché qu’il ait dite, mais en toute honnêteté elle n’était pas totalement infondée. Le département de littérature regorgeait de types dont le style vestimentaire était un ennui profond, comme leurs conversations dont il espérait que son amie en soit épargnée. « Cool, tu m’inviteras au McDo dès qu’on a réussi à se barrer. Pour te faire pardonner. » Et ruiner leurs entrainements avec une montagne de graisses saturées ? Ouais, bonne idée. Enfin, pourquoi pas après tout. La réflexion pouvait se lire d’elle-même dans le regard de cet accro au sport, mais si Rose lui forçait la main, sa volonté risquait de ne pas faire long feu. « Deal. Les nuggets sont pour toi. » Ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs, ce n’était pas comme s’ils avaient l’habitude de se voir souvent en dehors de leurs courses du dimanche et des quelques soirées qu’ils avaient passées ensemble, Jasper ignorait beaucoup de choses au sujet de la brune, bien qu’il en appréciait la présence. Le champagne les aiderait sûrement à s’assouplir les nerfs, et alors que Jasper lui tendait l’une des deux coupes qu’il avait prises sur un plateau, son regard fut attiré par leur hôte qu’il présentait à la psychologue. « Il a une tête de con ton pote. » Clairement, mais dans le fond l’air si pompeux qu’il se donnait n’était qu’une couverture et il était parfaitement affable sous son costume. Un peu du moins. Alors que le blond tentait de se porter avocat pour son collègue, un bruit sourd l’interrompit, et rapidement les lumières s’étaient éteintes puis rallumées. Il y avait un cadavre au milieu de la pièce, et une voix qui raisonnait dans les hauts parleurs. Joyeux Halloween. S’il n’y avait zéro panique sur le visage de Jasper, c’était uniquement parce que le mort n’avait pas l’air si mort que ça, et que l’assemblée au complet semblait ravie de la suite des évènements. Exception faite d’eux deux. « À nous de jouer ? Mais ils sont sérieux ? Ils ont cru qu’on était dans une sorte de cluedo géant ou quoi ? » Ouais … ? C’était quoi ce principe ? Rose soupirait, et lui la regardait déposer sa coupe sur le bar sans trop savoir s’il devait l’imiter ou non. « Il avait des ennemis ? » Elle désignait le corps du faux cadavre du menton, et lui fronçait les sourcils. « Bon en soit une murder party ça peut toujours être drôle non ? Il suffit de faire comme au cluedo et éliminer les indices un par un. » Une murder quoi ? « Hein ? Eh mais. C’est pas les soirées à thème où il faut … » élucider un meurtre, ouais. Bravo Einstein. Un doctorat plus tard et voilà de quoi il était capable niveau réflexion. « Faut croire qu’on pourra pas s’éclipser de si tôt. » Pas vraiment. « Ses étudiants le détestent. Mais je ne me souviens pas en avoir vu. » Jasper plissait le regard, balayant le hall des yeux. « On devrait aller voir les autres pièces, peut-être qu’on trouvera des trucs. » Parce que l’idée d’inspecter le corps de son collègue ne l’enchantait pas, le blond entraînait Rosalie dans la bibliothèque d’où un livre tiré de façon exagérée de la rangée impeccablement triée attirait son attention. « Vingt mille lieues sous les mers. Pour le chef du département océanographie c’est pas mal. » L’enseignant l’ouvrait, faisant au passage retomber un pendentif qui renfermait un petit mot : je sais ce que tu as fait, tu paieras pour tes crimes. « …. c’est une écriture de femme. C’est sûrement elle, la meurtrière. » et sur le pendentif que Rose avait ramassé au sol pour l’inspecter l’on pouvait y voir un S finement gravé.
Dernière édition par Jasper Wickham le Ven 29 Nov 2019 - 22:25, édité 1 fois
“miss scarlett with the candlestick in the ballroom ”
Je pense que c’est la première fois que j’entre dans une maison aussi grande. Enfin non, je me souviens que pour mes quinze ans avec un de mes amis du foyer on avait fugué pour s’incruster dans une soirée de bourges. C’était génial, sûrement un de mes meilleurs anniversaire. Ce qui est assez triste à dire parce que j’ai trente-deux ans et je me rends compte que depuis mes quinze ans je n’ai pas passé de bonnes soirées d’anniversaire. Mais ce soir, je ne m’autorise à aucune pensée déprimante. J’ai accepté – je ne sais toujours pas pourquoi d’ailleurs – d’accompagner Jasper à une soirée ennuyante, alors je vais faire de mon mieux pour être de bonne compagnie. Je lui fais une remarque qui se veut amusante concernant le salaire des profs à l’université et sa réponse me fait sourire. « C’est surtout qu’ils aiment bien le montrer. » Ah oui, en général les personnes qui gagnent bien – très bien – leur vie aiment le montrer en s’achetant une maison beaucoup trop grande, une horrible voiture de sport ou un sac qui a la même valeur que mon appartement entier. Bon peut-être que j’abuse un peu. Ou pas. « Seulement pour les personnes avec des vestes en tweed, c’est un club très fermé. » Sa réponse m’arrache un léger rire, je me souviens de mes profs à l’université et ils avaient tous un style vestimentaire qui laissait à désirer. « Si un jour je décide de donner des cours à la fac, rappelle-moi que je dois remonter le niveau du département de littérature. » Pas que je pense sincèrement être plus belle, plus intelligente ou avoir plus de style de les autres. Mais au moins j’ai une personnalité et c’est clairement ce qui manquait à mes chers professeurs. En tout cas si un jour je veux enseigner je plains d’avance mes futurs élèves. Juste après je lui demande de m’inviter au fast food quand on aura réussi à se sortir de là et il accepte. Cool. Et je suis en plein débat intérieur avec moi-même en me demandant ce que je vais prendre au McDo. Des nuggets ? Oui mais non, parce que j’ai faim et que ça ne suffira clairement pas à me rassasier. Un hamburger ? Oui mais lequel ? Je n’ai même pas le temps d’y réfléchir plus parce que les lumières s’éteignent quelques secondes pour se rallumer et nous laisser autour d’un cadavre. Sympa l’ambiance. J’écoute une voix provenant des haut-parleurs nous donner des indications et il me faut quand même quelques minutes avant de comprendre ce qui est en train de se passer ; nous sommes à une murder party et bizarrement je regrette beaucoup moins d’avoir accepté de l’accompagner ici ce soir. « Hein ? Eh mais. C’est pas les soirées à thème où il faut … » Je le regarde, je ne dis rien, je le laisse comprendre par lui-même ce dans quoi il nous a embarqué. « Faut croire qu’on pourra pas s’éclipser de si tôt. » Je secoue ma tête de gauche à droite. « Non mais c’est pas grave, c’est trop cool ! » Oui, je trouve ça amusant moi, devoir élucider un meurtre comme si on était des policiers menant une enquête. « Mais je te préviens j’aime pas perdre. » Je suis mauvaise perdante, et pas qu’un peu. Alors si j’accepte de m’investir dans ce jeu je veux être sûre de gagner. Parce que non, l’important c’est clairement pas de participer, je ne sais pas qui est le con qui a commencé à dire ça mais c’est faux. « Ses étudiants le détestent. Mais je ne me souviens pas en avoir vu. » J’acquiesce doucement d’un signe de tête et mon cerveau commence déjà à être en ébullition. J’observe chaque personne présente avec nous dans la pièce mais Jasper me coupe dans ma réflexion. « On devrait aller voir les autres pièces, peut-être qu’on trouvera des trucs. » Pas bête. Je ne bronche pas et je le suis dans la bibliothèque. Au moins ici on est seuls et trouver un indice sera peut-être plus simple. « Vingt mille lieues sous les mers. Pour le chef du département océanographie c’est pas mal. » Je ne retourne vers Jasper qui tient un livre entre ses mains. Je m’approche de lui et au même moment un pendentif tombe de ce livre quand il l’ouvre. Je fronce les sourcils et me baisse pour le ramasser, et je regarde par la suite le mot qui a été laissé entre les pages de l’ouvrage : Je sais ce que tu as fait, tu paieras pour tes crimes. et j’observe juste après le pendentif. « …. c’est une écriture de femme. C’est sûrement elle, la meurtrière. » Sûrement oui. Mes doigts touchent la lettre gravée sur le pendentif. « Il y a peut-être la liste des invités quelque part. » Parce que j’ai envie de penser que le prénom ou le nom de famille de la meurtrière doit commencer par la lettre S. Je fais quelques pas jusqu’au bureau au fond de la pièce et je le fouille, touchant à tous les papiers posés sur celui-ci, j’ouvre et je referme tous les tiroirs ; mais rien. Bon oui il fallait bien que je m’en doute avec la liste des invités ça serait beaucoup trop facile. Comme dans un élan de désespoir je m’assieds sur la chaise du bureau, toujours en tripotant le pendentif que je n’ai pas quitté depuis tout à l’heure. Je fronce les sourcils en sentant comme une sorte d’ouverture. « Hé ! Je crois qu’il y a un truc dans le pendentif. » Je lui dis presque comme dans un cri de victoire, je réussi à l’ouvrir pour en sortir un petite photo pliée en plusieurs fois. Sur ce cliché se trouve le professeur accompagné d’une femme. Une jeune femme. Elle doit bien avoir une dizaine d’années de moins que lui. Intéressant. « Je suppose que c’est pas sa femme ? » Je demande en relevant la tête vers Jasper un instant. « Ça doit être sa maitresse. S, c’est sa maitresse. C’est peut-être une de ses étudiantes ? » Une nouvelle question à laquelle Jasper n’aura peut-être aucune réponse. Notre enquête avance doucement, mais sûrement.
Jasper avait l'habitude de voir ses collègues exposer leurs richesses comme si elles étaient la chose la plus importante qu'ils possédaient, et bien que lui sache qu'il fallait creuser pour découvrir qu'ils n'étaient pas que des coquilles vides, il pouvait aussi comprendre que ce ne soit pas le cas pour tout le monde, Rosalie compris. La brune venait de souligner qu'elle aurait bien troqué sa carrière de psychologue pour une d'enseignante, et si elle plaisantait, Jasper en fit de même en expliquant qu'il faudrait se mettre à porter du tweed pour accéder au sacro-saint poste d'universitaire pompeux. Ce qui n'était de toute façon pas totalement faux après tout. Bon nombre de ses collègues en portaient. « Si un jour je décide de donner des cours à la fac, rappelle-moi que je dois remonter le niveau du département de littérature. » Un demi sourire lui naissait au coin des lèvres, bien qu'il hoche la tête de façon tout à fait sérieuse. "Je compte sur toi Lovegood." car si Rose venait épaissir les rangs du corps enseignant, pour sûr il faudrait qu'elle s'habitue à se voir appelée par son nom de famille. Ils pourraient en rediscuter au fastfood, alors que Jasper venait de promettre à la brune de sauver cette soirée du désastre en terminant cette dernière autour de nuggets.... ou pas. Les lumières s'étaient éteintes, puis rallumées, mettant en évidence le corps de leur hôte, et alors que lui freezait complètement ou presque, le reste des convives semblait le plus détendu possible. Normal. Tout était tout à fait normal. « Non mais c’est pas grave, c’est trop cool ! » Il lui avait fallu une bonne minute pour comprendre qu'il s'agissait d'une de ces soirées à thèmes où les invités devaient élucider un crime façon Sherlock. Dans leur cas, ils étaient mal barrés, car si Rosalie semblait ravie, lui était un peu plus perplexe. Et comment ça fonctionnait tout ça ? « Mais je te préviens j’aime pas perdre. » Lui non plus, et c'est sans doute cette phrase qui suffisait à le remotiver et à rentrer dans le jeu. "On ne va pas perdre." Jasper connaissait les règles du jeu depuis quelques minutes à peine, mais déterminé, il se rendait jusque dans la bibliothèque pour y glaner quelques indices. Le cerveau en ébulition, l'un et l'autre tâchait de mettre sa réflexion à contribution pour mener l'enquête. La brune faisant la liste des suspects potentiels tandis que lui, attrapait un bouquin mal rangé pour tenter d'y trouver quelque chose, et bingo. Un pendentif gravé de la lettre S s'en était échappé, et avec lui le sentiment que cette S était la meurtrière. « Il y a peut-être la liste des invités quelque part. » Sûrement. Leur hôte était du genre à garder une liste d'à peu près tout. Jasper sortait son téléphone de sa poche, consultant sa boîte mail pour vérifier le nom de tous les destinataires de l'invitation à la soirée de ce soir lorsque ... « Hé ! Je crois qu’il y a un truc dans le pendentif. » Du regard, le blond suivait le cri de victoire d'une Rosalie posée sur la chaise du bureau, s'en approchant en quelques enjambées. Elle y avait trouvé une photo, celle d'une femme qu'il ne reconnaissait pas. Du moins pas tout de suite. « Je suppose que c’est pas sa femme ? » Il secouait le menton négativement. "Non, sa femme a la cinquantaine, du genre country club et gin fizz." Ils ne l'avaient pas encore vue, mais Rosalie n'aurait pas pu la louper. Cette femme n'était pas quelqu'un qui passait inaperçu, surtout lorsque la soirée se déroulait chez elle. « Ça doit être sa maitresse. S, c’est sa maitresse. C’est peut-être une de ses étudiantes ? » Peut être, ou peut être pas. Il arquait le sourcil, relevant le menton vers la brune. "Si c'est sa maîtresse elle ne doit sûrement pas être une invitée ... et ne doit pas s'être introduite ici par la grande porte. Viens on va aller voir près des cuisines, ou du jardin d'hiver. Ou peut être le garage." Il y avait beaucoup trop de possibilités, et Jasper avait encore un peu de mal à savoir comment procéder pour faire avancer leur affaire, mais cette fois ci il laisserait Rose décider de leur destination.
“miss scarlett with the candlestick in the ballroom ”
Ce qui s’annonçait comme étant une soirée moyennement amusante semble avoir pris une tournure bien plus attrayante. Nous sommes donc à une murder party, nous allons devoir élucider un meurtre en éliminant petit à petit tous les indices. Ça, c’est marrant et je pense qu’au final on devrait pouvoir passer une bonne soirée lui et moi. J’ai en général l’habitude de le voir les Dimanches matin lors de nos entraînements hebdomadaires mais si j’apprends que la plupart des soirées auxquelles il est invité sont comme ça, je ne serais pas contre le voir un peu plus souvent. Je suis déjà à fond dans ce petit jeu mais par contre je refuse d’avance la défaite. Parce que je n’aime pas perdre, et quand je m’investis dans quelque chose c’est forcément pour gagner, sinon j’en vois vraiment pas l’intérêt. "On ne va pas perdre." Je souris face à son assurance. Très bien. Au moins je sais que lui et moi on est sur la même longueur d’onde. Il est hors de question qu’on perde. Et c’est donc sur ces mots que nous nous séparons de la plupart des invités qui étaient restés eux dans la salle principale. Nous voilà dans la bibliothèque à en fouiller les moindres recoins et notre détermination paye très vite. Il commence par trouver un mot et un pendentif sur lequel la lettre S y est finement gravée. Et c’est peu de temps après que je me rends compte qu’un indice se cache dans ce collier. Une photo du professeur en compagnie d’une jeune femme. J’appelle Jasper pour qu’il y jette un coup d’œil, parce que moi je ne connais pas ces gens mais je peux dire que je suis presque persuadée que la jeune femme sur cette photo n’est très certainement pas sa femme. Ce qu’il me confirme très vite. "Non, sa femme a la cinquantaine, du genre country club et gin fizz." Oh. D’accord, très bien je vois le genre. Si ce n’est pas sa femme je vote donc pour le fait qu’elle soit sa maitresse. Après tout c’est plausible, non ? À en croire la photo ils semblent tous les deux proches – trop proches – pour qu’ils ne soient que de simples amis ou encore pire, qu’elle ne soit que son étudiante. "Si c'est sa maîtresse elle ne doit sûrement pas être une invitée ... et ne doit pas s'être introduite ici par la grande porte. Viens on va aller voir près des cuisines, ou du jardin d'hiver. Ou peut être le garage." Ah bah il serait sacrément con s’il avait décidé d’inviter sa maitresse à sa petite soirée cocktail chic. À moins qu’il ne veuille mettre un peu de piment dans sa vie, sans ça je vois vraiment pas pourquoi elle aurait reçu une invitation elle aussi. Donc oui il a raison, elle s’est sûrement introduit ici. À moins que… « Oui mais ça veut pas forcément dire que c’est elle la coupable. Peut-être que c’est sa femme qui l’a tuée et cette photo est là simplement pour nous montrer qu’elle avait un motif. » Je fais bouger ma bouche de droite à gauche, signe d’une intense réflexion chez moi. « OU BIEN… » Peut-être que j’ai parlé un peu trop fort pour le coup. « …ou bien sa maitresse a réussi à s’introduire ici, sa femme les a surpris, la confrontation a mal tournée et l’une d’entre elles a fini par le tuer. » Ou bien elles se ont toutes les deux monté une alliance contre le professeur pour se venger de lui, de son infidélité ou de ses mensonges. Ça c’est un scénario de film Hollywoodien que je trouve assez dôle, mais honnêtement, dans la vraie vie, est-ce que c’est le genre de chose qui arrive vraiment ? Enfin de toute façon tout ça n’est qu’une mise en scène alors pourquoi pas ? Ou bien je pars un peu trop loin… Oui ça c’est complètement possible aussi. « Mais ouais t’as raison on va aller voir…dans les cuisines tiens. » Bon, j’avoue avoir choisi ce lieu un peu au hasard parce que je ne connais pas cette maison et je ne sais pas vraiment par où commencer. « C’est trop cool comme concept, tu trouves pas ?! » Je lui demande, avec une pointe d’excitation dans la voix. Ce genre de jeu ne fait que me rappeler que j’aurais aimé faire un métier en rapport avec la police, les enquêtes sur les criminels ou tout ce genre de chose. Assez drôle et ironique quand on connait tout mon passé, j’ai vécu dans l’illégalité de la drogue la prostitution et ce connard d’ex pendant plusieurs années. Et c’est donc sur ces derniers mots que nous nous dirigeons tous les deux vers les cuisines dans l’espoir d’y trouver de nouveaux indices pour faire avancer notre enquête.
Jasper avait l’esprit de compétition à n’en pas douter, alors lorsque Rose lui confiait qu’elle n’aimait pas perdre, il avançait avec assurance qu’ils allaient remporter cette partie de cluédo géante alors même qu’il n’en comprenait pas encore tous les codes. Élucider un meurtre ne devait pas être si compliqué s’ils faisaient fonctionner leurs deux cerveaux, et la brune étant psychologue, il y avait de fortes chances qu’elle soit bien plus à même que lui de relier tous les indices entre eux et d’en comprendre le sens. Ils s’étaient séparés des autres invités, se rendant dans la bibliothèque pour commencer là où d’autres avaient plutôt grimpé à l’étage ou s’étaient mis à explorer des pièces de vie plus intimes. Ils avaient mis la main sur un pendentif finement gravé, et qui contenait une photo de femme. Jeune. Très loin de la Madame Thompson qu’il connaissait comme il l’expliquait. Peut-être était-ce sa maîtresse. Jasper ne savait pas vraiment comment se comportait son directeur de section dans cet univers alternatif, alors l’idée pouvait être restée sous le coude. Dans tous les cas cette femme –si elle était coupable- ne pouvait pas être entrée ici à la vue de tous. Ils l’auraient déjà remarquée. Elle était sûrement entrée autre part, mais si cette piste s’imposait dans l’esprit de Jasper, Rosalie lui rappelait qu’il y en avait d’autres à explorer. « Oui mais ça veut pas forcément dire que c’est elle la coupable. Peut-être que c’est sa femme qui l’a tuée et cette photo est là simplement pour nous montrer qu’elle avait un motif. » La psychologue avait parlé. L’océanographe hochait la tête, se penchant vers elle pour l’entendre. Il ne faudrait pas non plus que le fruit de leurs réflexions profite à d’autres. « OU BIEN… » MAIS. Jasper ramena son index contre ses lèvres, fronçant légèrement les sourcils. Il fallait qu’ils gagnent pas qu’ils alertent toute la bâtisse, même si cette dernière était suffisamment grande pour que quelqu’un crie sans être entendu depuis l’autre bout. « …ou bien sa maitresse a réussi à s’introduire ici, sa femme les a surpris, la confrontation a mal tournée et l’une d’entre elles a fini par le tuer. » Oula. Tout était possible. Carrément. Jasper réfléchissait un instant, repositionnant tous les indices à l’identique pour ne pas donner d’avance à leurs concurrents. « Il faut qu’on trouve ses effets personnels. Son manteau, son agenda, son sac à main … » du moins, il imaginait qu’ils ne mettraient pas la main sur le vrai, mais que si cette voie était la bonne quelque chose de faux avait sûrement été mis en place. Pour l’heure tous deux étaient d’accord pour passer à une autre pièce, et c’était Rose qui choisissait. « Mais ouais t’as raison on va aller voir…dans les cuisines tiens. » Jasper hochait la tête. Des indices avaient sûrement été disposés un peu partout dans la maison alors … allons y. Il en prenait la direction, sa complice du jour sur les talons. « C’est trop cool comme concept, tu trouves pas ?! » D’ordinaire blasée et agacée par le commun des mortels, Rosalie montrait ici une autre facette de sa personnalité qui ne laissait pas Jasper insensible. Il s’autorisait à sourire à son tour, confiant que : « Ouais, j’ai l’impression d’être dans une série du genre … esprits criminels. Enfin on fait un meilleur casting je trouve. » Il campait volontiers le rôle du scientifique bien que dans son cas, le blond était plus à même d’analyser le milieu de vie d’une crevette que de passer au peigne fin une scène de crime. « Bon... allons voir si on trouve quelque chose dans les … » Sitôt entré dans la cuisine, quelque chose clochait. Le bruit du vent s’engouffrant dans une fenêtre attirait son attention, et celui d’une brise fraîche également. Jasper en suivait l’origine, ne tardant pas à découvrir que la porte menant au jardin avait été fracturée de façon à ouvrir la porte. « Alors, je pense qu’on peut exclure l’hypothèse de la femme complice. Elle n’aurait pas volontairement fracturé sa propre maison pour faire entrer la meurtrière. » Sauf pour brouiller la piste. Cette piste restait à explorer. S’agenouillant près des morceaux de verre, Jasper fut rapidement attiré par un bout de tissu lamé déchiré… une robe de soirée. Pas l’élément le plus discret pour passer inaperçu. « Elle a opté pour le culot. Il faut qu’on retrouve cette femme, elle est encore ici. Parmi les invités. » Ce ne serait sûrement pas évident puisqu’il devait y avoir des dizaines et des dizaines d’invités. Les Thompson ne faisaient rien à moitié et avaient invité la moitié de l’université et leurs épouses. « Il faut aussi qu’on retrouve quelque chose qui prouve qu’elle est sa maîtresse. » Et pour ça il faudrait fouiller dans les fausses-affaires du faux-macabé.
“miss scarlett with the candlestick in the ballroom ”
On fait marcher nos neurones et on est tous les deux sur la même longueur d’onde ; la défaite n’est pas une option. De toute façon perdre n’est jamais une option chez moi, j’ai l’esprit de compétition et en plus je suis assez mauvaise joueuse. Je ne sais pas si lui aussi risque de rager et râler pendant environ cent-sept ans si on perd mais dans tous les cas je suis soulagée de voir que mon partenaire pour la soirée est du même avis que moi. On ne tarde d’ailleurs pas à faire de premières trouvailles qui nous poussent à commencer notre investigation avec quelques hypothèses ; cette histoire semble impliquer une histoire d’adultère quelque part, c’est drôle parce que quand on voit la tête de la victime je me demande comment il a réussi à se taper deux femmes en même temps. Il n’est pas horriblement dégueulasse, mais c’est clairement pas mon style. Et en plus de réussir à attirer deux femmes différentes dans son lit on constate très vite que sa maîtresse est bien plus jeune que lui. Comme quoi quand on est jeunes on est tous obnubilés par l’argent et le pouvoir. Moi aussi je l‘étais et ça m’a poussé à prendre des décisions que maintenant je regrette. Je commence par lui exposer quelques théories, par exemple comme quoi la découverte de ce triangle amoureux qui aurait mal tournée. À réfléchir comme ça j’ai l’impression d’être dans esprits criminels, NCIS ou une série dans le genre. « Il faut qu’on trouve ses effets personnels. Son manteau, son agenda, son sac à main … » J’acquiesce d’un bref signe de tête. Il y aura peut-être des indices là-dedans. On se met d’accord pour quitter la bibliothèque et je le suis jusqu’aux cuisines lui avouant que cette soirée ayant pris une tournure inattendue me plait plutôt bien. Parce qu’au fond on ne peut pas vraiment dire que je le connaisse très bien Jasper. Mais du peu de choses que je connais sur lui je peux clairement dire qu’il fait partie de la catégorie « gentil garçon ». Et ils sont si rares. Tellement rares. Beaucoup trop rares. Ou bien je n’ai pas eu de chance durant les trente-deux premières années de ma vie et je n’ai croisé le chemin que des plus gros connards que la terre puisse porter. « Ouais, j’ai l’impression d’être dans une série du genre … esprits criminels. Enfin on fait un meilleur casting je trouve. » Bien sûr qu’on fait un meilleur casting la question ne se pose même pas. « Carrément ! On va résoudre cette enquête en un temps record Wickham, tu verras. » Je suis peut-être un peu trop confiante pour le coup. Je ne sais pas quel rôle je pourrais tenir dans cette série. Peut-être celui du psychologue qu’on appelle de temps en temps pour venir analyser le profil psychologique du suspect. À peine arrivés dans la cuisine, Jasper semble vouloir prendre les choses en main. « Bon... allons voir si on trouve quelque chose dans les … » …dans les ? Je fronce doucement les sourcils et le suis du regard. Oh. Une porte a été forcée et elle semble donner sur le jardin. Je m’avance vers celle-ci pour l’observer un instant. « Alors, je pense qu’on peut exclure l’hypothèse de la femme complice. Elle n’aurait pas volontairement fracturé sa propre maison pour faire entrer la meurtrière. » Certainement pas, non, à moins qu’elle soit un peu dérangée. Dans ce cas je peux lui donner les coordonnés de collègues qui seraient partants pour lui faire passer une thérapie. Mais il y a tout de même une autre possibilité qu’il ne semble pas envisager. « Ou bien elle a elle-même fracturée la porte pour brouiller les pistes et nous faire croire que le coupable n’était pas parmi les invités ce soir. » Je souligne, parce que c’est une hypothèse complètement plausible à envisager. Il s’agenouille à terre et semble avoir découvert quelque chose qui pourrait nous intéresser. « Elle a opté pour le culot. Il faut qu’on retrouve cette femme, elle est encore ici. Parmi les invités. » Mes yeux se posent sur le bout de tissu qu’il tient entre ses mains. Je le prends pour le regarder de plus près. Je ne suis clairement pas une grande connaisseuse de tissu ou de mode mais celui-ci ne semble pas avoir quelque chose d’exceptionnel qui pourrait la démarquer des autres. « On sait que sa robe est rouge en tout cas, c’est déjà ça. » Malheureusement il y a plusieurs femmes portant une robe rouge ce soir. « Il faut aussi qu’on retrouve quelque chose qui prouve qu’elle est sa maîtresse. » Ah oui pas bête. J’y avais pas pensé à ça. Je réfléchis avant de lui répondre le plus normalement du monde. « Ils ont peut-être fait une sex-tape. Vient on va voir dans sa chambre, on va fouiller pour trouver ça. » Sans même faire attention à sa réaction, je quitte la cuisine pour essayer de trouver la chambre du professeur. Et oui, je suis sérieuse. Enfin presque. « Avoue que résoudre un meurtre et gagner ce jeu, grâce à une sex-tape ça pourrait être vachement drôle non ? » Je lui dis en riant doucement. Mais on monte quand même pour entrer dans la chambre, parce que même si l’idée de la sex-tape est à moitié sérieuse – vous retiendrez que j’y crois quand même un peu – je pense qu’on pourrait trouver des indices ici. « Tu crois qu’il pourrait avoir une sorte de coffre avec un code pour garder tous ses secrets ? » Et à l’intérieur on pourrait peut-être trouver une photo de lui et sa maîtresse en train de s’embrasser, ou bien même une sex-tape, je vous assure que je trouverai vraiment ça très, très drôle. Je m’amuse à retirer tous les tableaux de la chambre à la recherche d’indices, je finis par retirer mes talons – et je me sens plus libre d’un coup – pour monter sur le lit et enlever le tableau qui se trouve au-dessus de la tête de lit. « T’as une idée pour le code ? » Je lui demande, me retrouvant maintenant nez-à-nez avec un coffre qui ne demande qu’un code à quatre chiffres pour être ouvert.
Tout en intégrant le fait que son directeur de département était au cœur d’un triangle amoureux dans ce scénario, Jasper tachait d’émettre des hypothèses plus ou moins tenables. Il fallait en premier lieu qu’ils trouvent des indices pour concrétiser leurs théories avec Rose, car bien décidés à ne pas perdre, le duo d’enquêteurs se devait de mettre à partie leur détermination pour démêler le vrai du faux. Ça n’avait rien d’évident, mais pour sûr c’était amusant et comme le soulignait l’océanographe il avait l’impression d’être dans une sorte de série télévisée. « Carrément ! On va résoudre cette enquête en un temps record Wickham, tu verras. » Chrono lancé, NCIS spirit in action, Kate et DiNozzo avançaient dans leur enquête et dans l’exploration de la maison, tombant sur cette porte fracturée qui avait fait se couper le blond dans son élan. Les méninges en ébullition, il avançait que la femme du mort n’avait certainement pas fracturé l’entrée de sa propre maison, à moins que … « Ou bien elle a elle-même fracturée la porte pour brouiller les pistes et nous faire croire que le coupable n’était pas parmi les invités ce soir. » Jasper hochait la tête, les lèvres pincées. C’était assez osé, mais alors pourquoi le bout de tissu rouge qu’il avait retrouvé sur le bout de verre ? Pour appuyer le fait que ce n’était pas elle la coupable ? Il fallait être sacrément tordu, mais les deux hypothèses étaient encore possibles alors en bon scientifique le blond les rangeait soigneusement dans un coin de son esprit. « On sait que sa robe est rouge en tout cas, c’est déjà ça. » Comme celle de dizaine d’autres malheureusement. Il fallait qu’ils trouvent une preuve plus tangible qu’un bout de tissus pour mettre en lumière la vérité, alors se relevant Jasper se mit en tête de poursuivre l’exploration de la maison. « Ils ont peut-être fait une sex-tape. Vient on va voir dans sa chambre, on va fouiller pour trouver ça. » Pardon ? L’océanographe s’arrêtait net, à des centaines de kilomètres de cette idée. Comment ç’avait pu venir à l’esprit de Rose ? Sûrement un truc de psy. Elle devait entendre des énormités à longueur de journée. Cette dernière ne l’attendait pas pour grimper les escaliers, poursuivant : « Avoue que résoudre un meurtre et gagner ce jeu, grâce à une sex-tape ça pourrait être vachement drôle non ? » , Jasper sur les talons. « Si jamais sex tape il y a, c’est toi qui regarde. Hors de question de perdre la vue ce soir, ni jamais. » Il en était persuadé, ce serait aussi gênant que de surprendre ses parents. C’était un peu le cas d’ailleurs ; ce type était son patron, et il le connaissait depuis près de quinze ans maintenant pour l’avoir eu comme prof. « Mais au moins on aurait un visage. » En théorie. Il ne perdait pas le nord et alors qu’ils pénétraient dans ce qui devait être la chambre (ou plutôt suite parentale ; cette pièce était énorme) Rose suggérait : « Tu crois qu’il pourrait avoir une sorte de coffre avec un code pour garder tous ses secrets ? » Il arquait le sourcil avec amusement, arpentant les tableaux aux murs en imitant sa compère. « Genre une sex tape ? » Pour sûr, cette remarque resterait gravée dans les annales, mais alors qu’ils œuvraient plus ou moins silencieusement (efficacité et détermination, pas le temps de niaiser) Jasper se retournait à l’entente d’un : « T’as une idée pour le code ? » car bingo, Rosalie avait trouvé quelque chose. Debout sur le lit et à pieds nus, la brune avait découvert le coffre derrière le tableau de la tête de lit. Il la rejoignait rapidement, répondant sans l’ombre d’une hésitation : « 2892. Le deux août ‘92 c’est le jour où l’Australie a remporté la coupe du monde de waterpolo. Il était dans l’équipe c’est sa plus grande fierté. » et Dieu savait à quel point le Wickham en avait été informé. Le type radotait, mais preuve était que s’il ne l’avait pas fait les deux n’auraient pas su ouvrir ce coffre car sitôt la psychologue ayant tapé les chiffres que ce dernier se déverrouillait comme par magie. Heyhey. « Bien, voyons voir ce qu’il y a là dedans. » Délesté de ses chaussures, jasper avait grimpé à son tour sur le lit, examinant les objets qui pleuvaient. Des billets factices, des bijoux, et … « Un pistolet. Tu crois qu’elle aurait pu le tuer avec ça ? » Si c’était le cas ce serait donc l’épouse la meurtrière. La maîtresse ne devait pas connaître le code. « Enfin après tout ils ont peut-être ça là pour se protéger en cas de cambriolage. » Vu la maison, c’était plausible aussi. Le coffre avait toutefois d’autres indices en réserve, et bien des secrets à leur livrer …
“miss scarlett with the candlestick in the ballroom ”
La soirée avance et on continue à récolter des indices, les idées fusent et ne manquent pas. Je nous sens proche du but et j’ai déjà hâte qu’on élucide enfin tout ce mystère. Cette soirée qui était censée être ennuyante à mourir au final, moi je l’aime plutôt bien et je prends mon pied à essayer de rassembler tous les indices pour découvrir qui est l’assassin du professeur. C’est drôle, c’est amusant, on s’emmerde pas au moins. Et ça me permet de découvrir Jasper sous un autre jour, autrement qu’en jogging basket à Bayside en train de courir pour s’entraîner pour le marathon. On est plutôt d’accord sur la manière de mener cette enquête et avant quoique ce soit on prend la décision de trouver la preuve que cette jeune femme est bien et bien la maîtresse du défunt. Sans même que je ne sache pourquoi je m’imagine un indice original et drôle : une sex tape. Honnêtement je suis incapable de vous expliquer pourquoi j’ai pensé à ça mais sérieusement, ça serait drôle, non ? J’ai l’esprit tordu je le sais et après cette soirée Jasper va lui aussi le comprendre et peut-être même qu’il ne voudra plus de nos entraînements du Dimanche matin de peur qu’on finisse par retrouver son corps sans vie de la même manière que celui du professeur a été retrouvé. Je n’attends même pas son approbation pour prendre les escaliers à la recherche de la chambre conjugale dans le but de trouver un indice – sex tape ou autre chose – « Si jamais sex tape il y a, c’est toi qui regarde. Hors de question de perdre la vue ce soir, ni jamais. » Sa réponse m’amuse et je me tourne vers lui, un petit sourire aux lèvres. « Je savais pas que t’étais une petite nature comme ça. » Je le taquine même si en soit, je peux comprendre sa réticence à voir son patron nu en pleine partie de jambes en l’air avec une petite jeune « Mais au moins on aurait un visage. » Théoriquement oui. Normalement. M’enfin je ne m’attarde pas encore plus sur cette histoire de sex tape, même si j’ai encore des trucs à dire là-dessus je pense qu’on ferait mieux de fouiller de fond en comble cette chambre pour réussir à ressortir un maximum d’informations. Je commence par vérifier le mur se cachant derrière chaque tableau et je remarque que Jasper fait de même. « Genre une sex tape ? » Je lâche un rire, amusée. Je crois qu’il risque de me parler pendant encore très longtemps de cette sex tape. « Ouais par exemple. » J’hausse les épaules, un petit sourire aux lèvres. Juste pendant deux secondes imaginez que l’on tombe vraiment sur une sex tape et que l’on soit obligés de la regarder pour obtenir les derniers indices ? Pour moi ce serait drôle, parce que ce mec je ne le connais pas et je ne risque pas de le revoir un jour. Alors que Jasper lui, il travaille avec. Et nos recherches finissent par payer, debout sur le lit je découvre un coffre qui se cachait derrière un tableau. Je demande alors à mon compère de me donner une combinaison de chiffres. « 2892. Le deux août ‘92 c’est le jour où l’Australie a remporté la coupe du monde de waterpolo. Il était dans l’équipe c’est sa plus grande fierté. » Aaaaah d’accord. Je compose le code et…bingo ! ça fonctionne. Le coffre s’ouvre et c’est sans plus attendre qu’il me rejoigne sur le lit pour observer le contenu de ce coffre. Pas grand-chose de bien intéressant, des billets, des bijoux, et j’aperçois même tout au fond un petit sachet rempli d’une fine poudre blanche. De la cocaïne. Bah bravo, c’est pas très sérieux ça. Oui je sais, venant de ma part c’est l’hôpital qui se fou de la charité. « Un pistolet. Tu crois qu’elle aurait pu le tuer avec ça ? » …quoi ? Je tourne le regard vers lui et j’observe l’arme un court instant. Est-ce qu’il s’agit de l’arme du crime ? Peut-être oui. C’est possible. « Enfin après tout ils ont peut-être ça là pour se protéger en cas de cambriolage. » …possible aussi. J’ai besoin de vérifier quelque chose alors j’attrape des un paquet de mouchoirs posé sur la table de chevet pour en ressortir un. Je prends doucement le pistolet dans mes mains le tenant avec le mouchoir. Oui parce que même si tout ça est faux et qu’il ne s’agit que d’un jeu, le pistolet lui est vrai et mieux vaut être prudent. La sécurité est bien mise. Très bien. « Aucune balle dedans, il est vide. » Je lui dis après avoir constaté que le chargeur est complètement vide. Oui je sais, il me voit manipuler un flingue avec tant de facilité il va se poser des questions mais moi je n’ai jamais touché à ces trucs-là, par contre, mon ex avait lui exactement le même modèle d’arme et à force de le voir l’utiliser je sais plus ou moins comment ces merdes fonctionnent. « Soit il est vide parce que la dernière balle se trouve maintenant dans la poitrine de ton collègue, soit on a pas la bonne arme du crime. » Logique en soit. Je continue de fouiller le coffre et j’en ressors un couteau. Qui semble plutôt tranchant et surtout…avec une trace rouge ressemblant à du sang séché sur le manche de celui-ci. « Intéressant. » Je dis, doucement. « On a deux armes potentielles, le flingue et le couteau mais toujours rien sur sa maîtresse. » Peut-être que pour sa maîtresse on fouille au mauvais endroit mais ce qui est sûr c’est qu’on vient de trouver l’arme du crime et pour savoir laquelle est la bonne il suffit de retourner analyser le corps, non ?
Il était hors de question que Jasper ne mette le nez dans les affaires du professeur si ces dernières contenaient une sex tape, non. Ses yeux n'en réchapperaient pas et il en était persuadé, quand bien même les chances de voir un tel film se trouver dans les indices mis à leur disposition étaient minces. « Je savais pas que t’étais une petite nature comme ça. » Il haussait les épaules, pas le moins du monde piqué au vif par cette remarque. "Si tu veux, mais au moins mes pupilles termineront leurs jours intactes" rétorquait il en se mettant à l'exploration de la chambre, cherchant des preuves de l'adultère, voire n'importe quoi qui pourrait leur permettre d'élucider ce meurtre. « Ouais par exemple. » Levant les yeux au ciel avec amusement, Rose avait rapidement trouvé quelque chose derrière un tableau au dessus du lit, et Jasper n'avait pas tardé à la rejoindre. Il fallait un code pour le déverrouiller, mais le Wickham connaissait son hôte, suffisamment pour se douter du mot de passe qu'il avait désiré vouloir employer... et bingo, le coffre s'était ouvert, dévoilant des secrets... ou presque. Ils ne trouvaient rien de bien inquiétant là dedans, si ce n'est des bijoux, des faux sachets de cocaïne ou un pistolet. Est ce que c'était ça l'arme du crime ? Ou est ce que c'était posé là pour brouiller les pistes ? Rose l'attrapait à l'aide d'un mouchoir, vérifiant le contenu du chargeur avant d'annoncer que : « Aucune balle dedans, il est vide. » Bon. Cela ne voulait rien dire. En revanche ... "Je savais même pas comment accéder au chargeur. T'as un background de fauteuse de troubles à l'ordre public ?" Au ton de sa voix, on devinait qu'il plaisantait, mais dans les faits Jasper était tout de même intrigué par la facilité déconcertante avec laquelle Rosalie avait manipulé l'arme. « Soit il est vide parce que la dernière balle se trouve maintenant dans la poitrine de ton collègue, soit on a pas la bonne arme du crime. » Il hochait la tête en retour, méthodique. "Mais il n'y a pas de balles dans le coffre. C'est forcément que sa place n'est pas ici d'habitude sinon quel intérêt ?" Et pour vérifier, Jasper jetait un dernier coup d'oeil au coffre, rejoint par Rose qui fit une découverte qui pourrait changer la donne. « Intéressant. » Le sourcil arqué, il l'observait sortir du coffre un couteau dont la lame était imbibée de sang séché. Intéressant ou carrément flippant. Qui avait ça au dessus de son oreiller ? Ou du moins, qui de sain d'esprit ? « On a deux armes potentielles, le flingue et le couteau mais toujours rien sur sa maîtresse. » Ce qui ne les aiderait pas à prouver ni à vérifier leurs hypothèses, effectivement. "Il est intelligent, il n'a rien du laisser à portée de sa femme ... alors peut être que c'est sur lui qu'on trouvera des indices ?" Retournant sur la terre ferme, Jasper avait replacé avec soin les éléments qu'ils avaient trouvés dans leur emplacement d'origine (ne manquerait plus qu'ils laissent le passage vers la victoire à leurs adversaires. "On devrait y retourner. Fouiller dans ses poches. Si ça se trouve il a encore son téléphone sur lui ?" Ils n'avaient pas une minute à perdre, et c'est ainsi que ce duo d'enquêteurs rebroussait chemin vers le hall.
Le corps du professeur avait été remplacé par un mannequin ( heureusement, car le Wickham n'aurait certainement pas supporté fouiller dans les poches de son supérieur hiérarchique en feignant que tout était normal) et alors qu'ils s'en approchaient, Jasper avait commencé sa fouille par les poches de sa veste, sortant un agenda en cuir d'une autre époque. Des cours, encore des cours, un rendez vous chez le dentiste ... rien de bien fou là dedans, à ceci près qu'il avait souvent rendez vous chez le chiropracteur. Une certaine Selena Atwood. "Tu crois que ça peut être elle S ? Un délire BDSM sous fond médical ?" Oh on ne juge pas. Quoique. Peut être un peu.
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Si on reste vraiment réaliste, il y a très peu de chance qu’on tombe sur une sex tape en guise d’indice même si, je le répète ce serait très original et assez drôle. Pour moi du moins qui ne connais pas cet homme et qui ne le reverra certainement plus jamais de ma vie. Par contre pour Jasper qui travaille avec lui et qui le croise donc certainement tous les jours dans les couloirs de l’université cette idée semble beaucoup moins amusante. Soit, ça se comprend. "Si tu veux, mais au moins mes pupilles termineront leurs jours intactes" J’hausse les épaules et nous continuons tous les deux notre investigation avec toute la motivation du monde. Parce qu’on semble avoir tous les deux cette grande envie de gagner ce petit jeu, la défaite c’est pour les faibles. On trouve rapidement un coffre dans lequel se trouvent plusieurs petits indices comme par exemple, un pistolet. Ce n’est pas forcément l’arme du crime même s’il y a de fortes chances que ce soit le cas. Je vérifie avec une certaine facilité le chargeur ; il est vide et je fais part de cette constatation à mon compère. "Je savais même pas comment accéder au chargeur. T'as un background de fauteuse de troubles à l'ordre public ?" Ah oui, ça. J’ai presque tendance à oublier qu’il ne me connait pas si bien que ça et que me voir manipuler un pistolet avec tant de facilité pourrait très facilement l’inquiéter. « Je t’avoue qu’en fait je suis une criminelle recherchée par la police. Rosalie Lovegood, c’est une fausse identité. » Je me tourne vers lui, je garde un air très sérieux bien qu’au final il puisse aisément comprendre au son de ma voix que je ne suis absolument pas sérieuse. « Non ça va t’inquiète. J’ai jamais utilisé un flingue moi, je connaissais juste quelqu’un qui avait le même. » Je me sens presque obligée de lui expliquer brièvement – sans trop en dire – parce qu’il pourrait vraiment se poser des questions et je n’ai pas envie qu’il ait peur de moi et qu’il décide de mettre fin à notre amitié sportive. "Mais il n'y a pas de balles dans le coffre. C'est forcément que sa place n'est pas ici d'habitude sinon quel intérêt ?" Réflexion pertinente. Jasper et moi on forme une super bonne équipe, je suis sûre qu’on formerait un duo incroyable si on décidait de faire des escape games ensemble. Il vérifie le coffre et effectivement, aucune balle, aucune recharge alors que de mon côté je trouve un couteau avec une tâche de sang séché sur le manche. Le sang ne date pas forcément du meurtre mais c’est quand même une idée à ne pas laisser de côté. "Il est intelligent, il n'a rien du laisser à portée de sa femme ... alors peut être que c'est sur lui qu'on trouvera des indices ?" Sur lui oui, on trouvera clairement des indices. J’acquiesce d’un signe de tête et range le couteau dans le coffre avant de tout remettre en place. Je quitte le lit et remets tout de suite après mes chaussures. "On devrait y retourner. Fouiller dans ses poches. Si ça se trouve il a encore son téléphone sur lui ?" Son téléphone ou tout autre chose qui nous apportera des indices nous menant à une potentielle – certaine – victoire. « Faudra qu’on observe ses blessures pour déterminer l’arme du crime. » On est proches du but, je sens déjà le parfum de la victoire et c’est extrêmement plaisant. C’est sans plus tarder que nous retournons dans le salon là où il y a maintenant une bonne demi-heure – ou plus, je ne sais même pas depuis combien de temps la soirée a réellement commencé – nous apprenions que nous allons devoir passer la soirée à jouer à un cluedo géant. Très vite, Jasper trouve un agenda en cuir, il tourne les pages encore et encore dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant et cet homme semble avoir une vie des plus barbantes. Beaucoup de cours, des rendez-vous médiaux, à première vue rien de plus palpitant. "Tu crois que ça peut être elle S ? Un délire BDSM sous fond médical ?" Je le juge. Pas Jasper, mais le professeur. Après tout chacun de truc, s’il aime se faire attacher et fouetter, pourquoi pas. Mais ça ne m’empêche pas de le juger. « Je l’imaginais pas en mode Christian Grey. » Et c’est vrai, il fait tout propre sur lui voire même coincé du cul. « Tu crois que c’est le dominant ou le soumis ? » Je lève le regard vers lui et je ne peux pas m’empêcher de pouffer légèrement de rire. Je l’aime bien Jasper, il me fait rire et quelque chose me dit qu’après cette soirée lui, risque de m’aimer un peu moins. Il va peut-être me voir comme la femme étrange qui sait utiliser un pistolet et qui lui parlait de sex tape et de dominant et soumis. Après pour ma défense c’est lui qui a commencé à parler de BDSM, moi je n’ai fait que le suivre. « Mais sinon plus sérieusement oui, je pense que ça pourrait être elle. Il a des rendez-vous avec elle beaucoup trop souvent pour que ce soit normal. » Bon après je le redis, chacun son truc. Même si je le juge ouvertement et que je ne m’en cache pas. À mon tour de me baisse au-dessus de ce faux cadavre et j’ouvre la chemise pour observer ses blessures. « Ça ressemble pas à des blessures par balles ça. » Donc je pense que nous avons notre arme du crime, et il y a de fortes chances pour que cette Selena Atwood soit la maitresse coupable du meurtre de son amant. Je referme la chemise – hors de question de laisser à l’air des indices comme ça – et me relève avant de lui dire. « T’en penses quoi ? » Est-ce qu’il pense qu’on a réussi à récolter tous les indices nécessaires pour porter une véritable accusation comme au cluedo ? Et maintenant ? Où devons-nous aller ? À qui devons-nous faire part de son suspicions ?
Jasper n’avait jamais manipulé d’armes qui ne soit pas un pistolet nerf pointé sur lui par sa nièce de six ans, alors de voir Rosalie vérifier chargeur et barillet avec autant de dextérité le laissait pantois. « Je t’avoue qu’en fait je suis une criminelle recherchée par la police. Rosalie Lovegood, c’est une fausse identité. » Ceci expliquait donc cela. D’un air entendu, Jasper hochait la tête avant de laisser un sourire lui étirer le coin des lèvres. « Je me disais aussi que t’avais une tête à t’appeler Marnie où un prénom du genre. » Non pas que Marnie était un prénom si moche. Ou peut-être un peu. « Non ça va t’inquiète. J’ai jamais utilisé un flingue moi, je connaissais juste quelqu’un qui avait le même. » Il préférait sans doute l’explication précédente à celle-ci. Depuis quand les armes circulaient librement ici ? Et pourquoi Rose connaissait quelqu’un qui en possédait une ? Ils n’étaient pas assez proches pour qu’il se risque à poser ces questions, mais cette révélation l’intriguait et resterait pour sûr dans un coin de son esprit. Recentrant leur attention sur la murder party et les indices qu’ils récoltaient, Jasper avançait qu’il n’y avait aucun intérêt à ce que l’arme soit ici sans que les munitions ne s’y trouvent également. Rose de son côté avait trouvé un couteau, mais ils se rendaient aussi vite à l’évidence : il faudrait retrouver le cadavre du professeur pour tenter de récolter des preuves de ce qu’ils avançaient. « Faudra qu’on observe ses blessures pour déterminer l’arme du crime. » Méthodiquement, il opinait du chef, prêt à se rendre jusque dans le salon pour réexaminer la pièce, et bingo. Un agenda en cuir livrait quelques indices, dont ce S qui semblait être suffisamment important pour que le professeur le conserve comme un secret. « Je l’imaginais pas en mode Christian Grey. » Lui non plus. Clairement pas. « Tu crois que c’est le dominant ou le soumis ? » Aaargh, stop stop stop. Fermant un instant les paupières, Jasper tachait de chasser cette image de son supérieur en tenue de cuir pour tenter de se recentrer sur l’affaire, et de la gagner. « Je crois que je préfère ne pas savoir » conclut il en balayant le rire de Rose d’un revers de la main, fouillant dans les poches de sa veste après de nouvelles choses. « Mais sinon plus sérieusement oui, je pense que ça pourrait être elle. Il a des rendez-vous avec elle beaucoup trop souvent pour que ce soit normal. » La fameuse maîtresse donc, bien. Laissant la psychologue ouvrir la chemise du cadavre, Jasper observait ce qu’il s’y cachait avec attention, découvrant en même temps que sa compère des marques de blessures à l’arme blanche. « Ça ressemble pas à des blessures par balles ça. » Non. Pas le moins du monde. Il ne leur avait fallu que quelques secondes pour arriver à ce constat, et tandis que Rosalie reboutonnait le tout pour ne pas laisser des indices à disponibilité de leur adversaire, l’enseignant se relevait en soufflant : « C’est l’arme du coffre. » avant de regarder autour de lui, comme pour être sûr d’avoir capté tous les indices. « T’en penses quoi ? » Qu’ils avaient réussi. Jasper s’approchait pour lui répondre : « Selena Atwood, dans le hall, avec le couteau du coffre de la chambre à coucher. » comme pour parfaire cette cession cluedo rondement menée. « Il faut qu’on trouve quelqu’un. Je suis sûr qu’on est les premiers. » et qu’ils auraient mérité McDo gras et champagne ; un mélange assez étrange mais qui serait la récompense à cette soirée qui l’était tout autant. « Eh vous ! » Un homme en queue de pie qui faisait les cent pas près de la porte d’entrée attirait son attention. Ce n’était ni un invité, ni quelqu’un qu’il reconnaissait comme faisant partie de la famille où du personnel. « Vous avez résolu l’énigme ? Attention vous n’avez droit qu’à trois essais avant d’être retiré de la compétition. » commençait-il d’un ton presque solennel. Jasper glissait alors un regard à Rose sans trop savoir s’ils pouvaient se lancer ou non. La brune semblait pourtant aussi sûre d’elle que lui ne l’était, et à nouveau l’océanographe répétait le fruit de leur enquête, à savoir : « Selena Atwood, dans le hall, avec le couteau du coffre de la chambre à coucher. » et …. tadam. La réponse du type ne se fit pas attendre, ravissant ainsi ce duo de choc qu’ils avaient formé. « Félicitations. Vous êtes les premiers à résoudre le mystère. » Le sourire de la victoire au coin des lèvres, il portait désormais son attention vers la brune en prenant un air faussement détaché. « Evidemment. Nuggets pour fêter ça ? » Ce n’était pas vraiment une question, et alors qu’il s’approchait d’une table pour prendre une bouteille de Moët et Chandon encore fraîche (le prix des vainqueurs) Jasper lui proposait son bras pour l’escorter vers la sortie façon roi et reine de la soirée ; c’est ce qu’ils étaient après tout. « On ne pouvait que gagner de toute façon. Et je suis ravi qu’on n’ait pas trouvé de sextape. Mes yeux en sont reconnaissants. » Ils avaient terminé cette murder party avec classe et dignité, et pouvaient désormais profiter du restant de cette soirée sans s’embêter avec les mondanités.