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 Hassan&Owen 2

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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyLun 4 Nov 2019 - 12:01

La fondation Pearson préparait depuis plusieurs semaines déjà le grand événement sportif de l’année dans le complexe sportif de Saint Anthony’s School. Un événement qui revenait chaque année à la période anniversaire de la mort du père Pearson, grand rugbyman reconnu qui avait perdu la vie sur le terrain. Le rôle de la fondation Pearson était de sensibiliser les jeunes joueurs aux risques qu’ils pourraient encourir à pratiquer ce sport sans protection. De la prévention, noble cause et bel hommage au père d’Evie, même si Owen savait que la jeune femme n’était pas une grande fane de toutes ces démonstrations en grande pompes. A l’école de rugby, on en parlait depuis quelques semaines déjà, la date était fixée et c’était un grand rendez vous que petits et grands attendaient avec impatience. C’était non seulement une journée d’hommage, de prévention mais aussi une journée où les familles des uns et des autres étaient aussi invitées à enfiler leurs crampons et aller talonner la pelouse. Grande journée pour les gamins qui pouvaient partager quelques minutes sur le terrain avec leur père, leur mère, les oncles et les tantes et parfois même papi et mamie.
Ce soir là Owen donnait un coup de main à Hassan pour l’entrainement des mômes, cela faisait longtemps qu’il n’était pas venu prêter main forte à son ami et c’était avec plaisir qu’il restait sur le côté du terrain à vérifier le chronomètre ou donner des coups de siffler de temps en temps. Owen s’était engagé à encadrer une équipe pour les 10-12 ans lors du tournoi et était venu leur rafraichir la mémoire en montrant sa tête de joueur du dimanche fatigué et qui commence à bien vieillir. Une fois l’entrainement des mômes terminés, Owen invita son ami à se rendre au bar du stade pour aller boire une bière. Owen pouvait compter sur les entrainements hebdomadaires et quelques matchs amicaux par ci par là pour voir son ami mais ces derniers temps, les moments festifs en dehors de ces rencontrent sportives se faisaient plus rares. « Le jeune Dawis est prometteur, tu devrais appeler des recruteurs de centre de formation. Il peut pas passer inaperçu. » qu’il y va de son commentaire le prêtre, il dit ça après l’avoir vu pendant un seul entrainement, mais il doutait pas qu’Hassan avait déjà remarqué ses talents prodigieux. « J’vais voir pour jouer avec les vétérans bientôt, j’crois que j’assume plus le rythme et les efforts. J’ai du m’encrouter ces derniers temps, les dernières trêves m’ont pas fait que du bien. » le prêtre qui ressent chaque fois plus de douleurs après un entrainement ou un match. « J’ai pas encore 40 ans que c’est déjà la fin pour moi, la tristesse. » qu’il dit en commandant une bière et un soda pour son ami. « Ca m’déplairait pas d’être plus souvent aux entrainement des mômes non plus. » si ca pouvait coller avec son emploi du temps de curé.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyLun 11 Nov 2019 - 16:45

Chaque printemps quand arrivait la période des examens de fin d’année, couplée à celle durant laquelle les élèves les plus avancés dans leurs études peaufinaient leurs mémoires et leurs thèses en réclamant les dernières lumières de leurs professeurs référents, Hassan se coupait de la grande majorité de ses loisirs et réduisaient les moments de pause à leur minimum : la surveillance des examens, la correction des copies qui s’en suivait et le passage des oraux, tout cela nécessitait que chaque minute soit mise à profit, afin que les élèves obtiennent leurs notes en temps et en heures et puissent s’octroyer des vacances en sachant de quoi serait faite l’année suivante. La période qui s’étalait entre novembre et décembre était donc faite pour le brun de très peu de sommeil, et d’un taux de caféine et de théine dans le sang qui frisaient l’indécence la plus totale. Seul faisait pourtant exception le temps, chaque semaine, qu’il continuait à consacrer chaque semaine au Logan City Rugby Club. À ce jeu-là Phil n’avait d’ailleurs jamais eu besoin de le supplier, le brun ayant suffisamment eu de ses trois années de maladie puis de convalescence pour se rendre compte de la nécessité pour lui de se dépenser dans une activité sportive régulière – c’était bien simple, si pour une raison ou une autre Hassan ne pouvait pas honorer la case horaire réservée à ses entraînements ou à ceux des rugbymen en culottes courtes dont il avait la responsabilité, il se sentait ronchon toute la semaine qui suivait. Pour rien au monde, donc, n’aurait-il manqué le tournoi annuel organisé par la fondation Pearson, attendu chaque mois de novembre par les petits et les grands avec le même engouement que la kermesse annuelle de l’école. C’était toujours beaucoup d’organisation en amont, un réveil à l’aube et une journée de bruits, d’enfants qui ne tenaient pas en place et de brouhaha constant, mais bien qu’il ait appris à apprécier les instants de calme à mesure qu’il vieillissait, le brun avait toujours été de ceux qui se plaisaient dans l’avalanche d’interactions sociales.

À la fin de la journée néanmoins, il n’était pas mécontent de retrouver les vestiaires, et la douche qui s’en était suivie avait été salvatrice. Ses affaires de sport roulées en boules à la va-vite dans son sac, et le casque de sa moto sous le bras, il avait volontiers accepté l’invitation d’Owen à boire un verre au bar du stade avant de repartir – sa conscience lui avait bien dicté que pendant ce temps-là, la correction de ses copies n’allait pas avancer toute seule, mais rechignant un peu à retourner en tête-à-tête avec son stylo rouge il avait sauté sur cette rare occasion pour lui de se détendre depuis le début de la session d’examens. Sans compter qu’il avait l’impression de ne pas avoir vu Owen depuis une éternité ; Ce n’était pas le cas, bien sûr, ils se croisaient chaque semaine au club de rugby, mais ils ne se voyaient pas à proprement parler en dehors et n’avaient pas pris le temps de discuter depuis ce qui semblait au brun être des siècles. Était-ce ça, vieillir ? Ne plus avoir le temps de rien et voir les jours, les semaines défiler à une allure toujours plus folle ? Toujours est-il que sa limonade posée devant lui, Hassan se laissait bercer par le brouhaha ambiant propre aux bars de sportifs. « Le jeune Dawis est prometteur, tu devrais appeler des recruteurs de centre de formation. Il peut pas passer inaperçu. » Dodelinant la tête d’un air un brin chagriné, il avait répondu « Ouais, Phil est sur le coup déjà … Mais c’est un peu compliqué, les parents ne sont pas emballés. » Syndrome typique des parents qui inscrivaient leur rejeton à une activité sportive dans le but de le fatiguer et pour ne pas l’avoir dans les pattes pendant une heure ou deux, mis qui n’y voyaient pas véritablement un avenir à long terme – et encore moins une carrière. « Ils étaient horrifiés quand Phil leur a parlé de l’option sport-études – c’est le mot qu’il a employé. Selon eux c’est un truc qu’on ne fait que quand on n’est pas assez intelligent pour faire des études ‘normales’. » Mimant des guillemets avec ses doigts, il avait bu une gorgée de sa boisson puis reposé son verre avant d’ajouter d’un ton un peu las « On verra … Peut-être qu’on finira par les avoir à l’usure. » Et puis, Phil gérait ce club depuis suffisamment longtemps maintenant pour avoir des contacts dans sa manche ; D’autres plus prestigieux qu’eux dans le milieu sauraient peut-être trouver les arguments nécessaires. Restant pensif quelques instants, Owen avait finalement repris sur un autre sujet « J’vais voir pour jouer avec les vétérans bientôt, j’crois que j’assume plus le rythme et les efforts. J’ai dû m’encrouter ces derniers temps, les dernières trêves ne m’ont pas fait que du bien. » Soupirant tout en attrapant sa bière, il avait ajouté « J’ai pas encore quarante ans que c’est déjà la fin pour moi, la tristesse. » d’un air dépité, et histoire de dédramatiser un peu Hassan avait laissé échapper un bref rire et commenté avec ironie « T’as raison papy, c’est plus de ton âge ces âneries. » avant de reprendre un brin de sérieux. « Non, pour de vrai, je vois ce que tu veux dire. C’est clair que j’ai plus les articulations de mes vingt ans, moi non plus. » Et ça, la douleur chronique dans l’épaule luxée durant ses années universitaires ne se gênait pas pour le lui rappeler à intervalles réguliers. « Mais j’en suis pas encore à me tenir le dos comme un petit vieux en me levant le matin, alors pour l’instant j’estime que ça passe encore. » Pour le reste, il préférait croire que les restes de ses ennuis de santé jouaient un peu, et qu’il ne s’agissait pas simplement des affres du temps sur son organisme ; Le déni pouvait prendre bien des formes. « Ça m’déplairait pas d’être plus souvent aux entrainements des mômes non plus. » Le visage de l’enseignait s’était illuminé face à cet aveu, et l’avait poussé à répondre avec enthousiasme « C’est vrai ? Ça serait vraiment chouette. » Et un créneau supplémentaire au club c’était des adhérents supplémentaires potentiels également – on ne crachait pas dessus. « Je me rends compte que ça m’avait vraiment manqué, la période où j’avais dû arrêter … On y prend goût, à s’occuper de cette bande de gremlins. » Les mauvaises langues diraient qu’Hassan compensaient un peu des enfants que lui-même n’avaient pas, et sans doute y’avait-il une part de vérité là-dedans … Mais peu importait, au fond, la démarche n’en était pas moins sincère et n’importe qui le connaissant un peu savait que le brun avait toujours eu un bon contact avec les enfants.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyMar 19 Nov 2019 - 20:08

Owen posa une fraction de seconde ses yeux sur la limonade d’Hassan et regarda ensuite sa pinte de bière dont il avait du mal à se défaire lorsqu’il allait boire un verre dans un bar. Comme si c’était un automatisme, il y a bien longtemps qu’il avait choisi une boisson non alcoolisée dans un pub. Ça n’étonnait plus le prêtre de voir Hassan se passer d’alcool par conviction, même si durant son plus jeune âge, l’ex dentiste avait du mal à croire que pour la religion, on pouvait se passer d’un si bon breuvage. Discours qui avait forcément changé avec les années, déjà par habitude et par une capacité de tolérance plus élevée de la part d’Owen mais aussi parce qu’il avait enfin compris comment la religion pouvait prendre place dans la vie de quelqu’un et comment la foi était si forte qu’elle pouvait influencer nos modes de vie. Cette foi que le prêtre implorait chaque jour depuis quelques temps, priant pour être ramené dans le droit chemin et cesser de se laisser distraire si facilement par des yeux de biches qui scintilles ou une tignasse flamboyante qui danse sous ses yeux. Bien qu’il eût déjà franchit une limite qu’il n’aurait jamais dû, il tentait toujours de se persuader que ce n’était pas si grave et qu’il pourrait toujours résister à ces tentations qui sont devant son nez. Elles portaient deux prénoms et l’un d’eux en particulier avait marqué au fer rouge le prêtre depuis bien longtemps. L’approche d’Evie dans les parages du prêtre ne faisait que raviver cette cicatrice qu’il avait, se rappelant alors le bon vieux temps. Nostalgique d’une période où il pouvait tout se permettre et à la fois, l’instant présent lui était aussi plaisant tant le jeu de séduction était meilleur et la dangerosité n’en apportait que plus de piment. A ses risques et périls mais plus il voyait Evie, moins il voulait s’en éloigner.
Repensant à ce jeune Dawis, Owen se doutait qu’il n’était pas le seul à avoir remarqué ses talents, le club n’avait surement pas attendu sa venu à l’entrainement hebdomadaire de l’équipe pour mettre en valeur ses compétences. Toute fois, la grimace d’Hassan laissait Owen hésitant. « Ouais, Phil est sur le coup déjà … Mais c’est un peu compliqué, les parents ne sont pas emballés. » et il comprenait mieux cette moue visible sur le visage de son ami. « Ils étaient horrifiés quand Phil leur a parlé de l’option sport-études – c’est le mot qu’il a employé. Selon eux c’est un truc qu’on ne fait que quand on n’est pas assez intelligent pour faire des études ‘normales’. » le prêtre haussa les épaules et hocha la tête ensuite. « Personne n’a su leur dire que justement, une place en sport études était méritée et qu’au-delà la performance sportive, les résultats dans les autres matières sont tout aussi attendus. Je crois qu’on est bien plus exigeants avec ces jeunes qu’avec les autres. » D’ailleurs, si Owen n’avait pas pour projet de poursuivre ses études dans le domaine de la santé, pour devenir dentiste, il y avait de forte chance pour qu’il soit lui-même dans ce type de classe adaptée. « On verra … Peut-être qu’on finira par les avoir à l’usure. » « Il doit bien y avoir des portes ouvertes au centre de formation, histoire de les rassurer. » et qu’ils se rendent compte par eux même de leur jugement biaisé.
Quant au cri de désespoir d’Owen concernant son état physique, surement du à tous ces coups qu’il avait pris depuis toutes ces années, Hassan semblait préféré en rire, ce qui à son tour, faisait sourire le prêtre. « T’as raison papy, c’est plus de ton âge ces âneries. » c’était sur le ton de la plaisanterie, mais mine de rien, Owen en était persuadé. « Non, pour de vrai, je vois ce que tu veux dire. C’est clair que j’ai plus les articulations de mes vingt ans, moi non plus. » et voilà, ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient, se passer une jeunesse éternelle, leur corps était là chaque jour pour les remettre face à la réalité. « Mais j’en suis pas encore à me tenir le dos comme un petit vieux en me levant le matin, alors pour l’instant j’estime que ça passe encore. » jusqu’au jour où ! « tu vois, j’serai plutôt du genre à dire : vaut mieux prévenir que guérir. J’viendrai te supporter dans les gradins avec mon club de pompom. » et en tenue dominical s’il le voulait même. Le prêtre souriait en pensant à cette image qu’il préféra vite chasser de son esprit. « C’est vrai ? Ça serait vraiment chouette. Je me rends compte que ça m’avait vraiment manqué, la période où j’avais dû arrêter … On y prend goût, à s’occuper de cette bande de gremlins. » et en même temps, ça ferait pas de mal à Owen non plus pouvoir consacrer un peu plus de temps à son repos, ayant suffisamment à faire avec sa paroisse mais le rugby était quelques chose qui lui tenait vraiment à cœur. « J’en toucherai un mot à Phil. Faut déjà que j’arrive à m’dégager un peu de temps, c’est là que ça se complique. » et c’est là que la présence des bénévoles, d’Heïana, d’Evelyn et de Lyly en particulier lui était précieuse. Elles avaient en peu de temps pris pas mal de place auprès de lui, lui permettant de se dégager un peu de temps libre. « Au fait. » il rapprocha son verre près de lui, regardant les gouttes de condensation glisser tout le long. « Des nouvelles d’Amal ? »
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyMer 27 Nov 2019 - 16:12

Bien qu'agacé devant la réaction des parents Dawis, Hassan tentait de ne pas vendre la peau de l’ours, et surtout il tentait de ne pas juger aveuglément sans connaître tous les tenants et les aboutissants de la situation. Il pouvait tenter de se faire l’avocat du diable en pensant à la réaction qu’auraient eu ses propres parents à la place de ceux du gamin ; Ils avaient fui une révolution et la menace d’une exécution dans leur pays d’origine, et l'Australie avait été pour eux un Eldorado. Un pays dans lequel ils aspiraient à élever un, puis deux fils avec l’espoir qu’ils grandissent dans une société plus libre que celle qu’ils avaient quitté en catastrophe. Assurément ils auraient souhaité que leurs garçons fassent de longues études – et ils l’avaient fait – et si le prédécesseur de Phil s’était présenté à eux pour leur affirmer que leur cadet avait des prédispositions pour le rugby, sans doute que Kaveh Al-Jaafari aurait eu la même réaction que ces parents d’une ou deux générations plus jeunes. Il n’aurait pas quitté ses racines pour voir l’un de ses fils courir après un ballon plutôt qu’obtenir un diplôme. « Personne n’a su leur dire que justement, une place en sport études était méritée et qu’au-delà la performance sportive, les résultats dans les autres matières sont tout aussi attendus ? Je crois qu’on est bien plus exigeants avec ces jeunes qu’avec les autres. » avait de son côté commenté Owen, sur un avis bien plus similaire à celui que partageait Hassan. « Il doit bien y avoir des portes ouvertes au centre de formation, histoire de les rassurer. » Acquiesçant, le brun ne pensait pas la situation définitivement perdue – il y avait un espoir, et Dawis était encore jeune. « Ouais, c’est ce que je me dis. » Levant son verre pour boire une gorgée, il avait fini par reprendre après une pause « J’hésitais à demander à Rhett de leur en toucher un mot … après tout c’est la preuve qu’on peut faire des études et réussir dans le sport. » mais malgré tout l’idée semblait le laisser dubitatif. « Mais j’ai peur que ce soit pire que mieux, vu les circonstances. » Pire pour les parents qui, s’ils voulaient voir le verre à moitié vide, n’y verraient que la carrière tuée en pleine gloire sur blessure, et le diplôme que Rhett n’avait jamais finalisé pour avoir préféré les sélections des Queensland Reds aux derniers partiels de fin d’année. Pire pour Rhett qui n’aimait pas trop remuer le passé et reparler de cette période dont Hassan savait qu’il n’avait pas encore fait le deuil.

Sur une note beaucoup plus amatrice, Owen et Hassan faisaient peu à peu face aux limites de leurs vieux os sur un terrain de rugby désormais, et le blond particulièrement semblait peiner à suivre le rythme, même modéré, qu'imposait à leurs corps leurs entraînements hebdomadaires. « Tu vois, j’serais plutôt du genre à dire : vaut mieux prévenir que guérir. » n’avait-il de ce fait pas hésité à avancer lorsque le brun, sans doute pas encore prêt à admettre avec autant d’aisance les limites de sa propre forme physique, avait tenté de minimiser les choses. « J’viendrai te supporter dans les gradins avec mon club de pompom. » Laissant échapper un rire, Hassan avait fait teinter son verre contre celui d'Owen avant de répondre « Fais donc, ça me rappellera ma folle jeunesse. » d’un ton faussement sérieux, quand bien même les souvenirs jaunis d’une époque où Joanne n’aurait pour rien au monde déserté les gradins du stade universitaire les jours de matchs s’étaient un court instant frayé un chemin dans son esprit. « Couettes et mini-jupe comprises, évidemment ? » avait-il même ajouté histoire de donner à la plaisanterie un niveau de drôlerie supplémentaire. Il tenait bien trop la religion en respect pour oser se moquer frontalement de la soutane et du col romain que son ami revêtait désormais pour exercer son office – ce qui ne l’avait pas empêché d’avoir, au début, eu un peu de mal à s'y faire – mais l’idée d’imaginer Owen en jupette et armée de pompom suffisait à satisfaire son besoin de dire des âneries. Reste que, sur une note plus sérieuse, Hassan était plus qu'enthousiaste à l’idée que le prêtre envisage de rejoindre le banc des entraîneurs de marmaille. Lui-même y trouvait un certain équilibre, en plus d'y prendre du plaisir. « J’en toucherai un mot à Phil. Faut déjà que j’arrive à m’dégager un peu de temps, c’est là que ça se complique. » Le brun ne doutait pas que la paroisse de son ami devait lui prendre beaucoup de temps ; Comme tout ce qui tenait de la vocation à vrai dire, il ne fallait pas compter ses heures. « Donne-lui tes dispos et il fera en fonction, il essaye d’être arrangeant. » lui avait-il alors assuré, faute d’une meilleure réponse à pouvoir lui apporter, et avant d’ajouter d’un ton plus léger « T’as de la chance, le créneau du dimanche matin est déjà pris, la messe est sauve. » Pris par lui-même, comme depuis trois ans maintenant, et quelques années avant que ses ennuis de santé ne créent un bug dans la matrice.

Prenant l’un et l’autre le temps de s’abreuver, ils avaient laissé passer quelques secondes d’un silence qui tenait plus de la fatigue que du manque de conversation, le brouhaha du bar donnant à Hassan une légère sensation de tournis qu’il avait fait passer avec une nouvelle gorgée. « Au fait. » reprenant la parole, Owen avait attendu d’obtenir de nouveau toute l’attention de l’enseignant avant de reprendre « Des nouvelles d’Amal ? » Soupçonnant qu’il ne s’agisse là que d’une perche tendue vers autre chose, le brun avait néanmoins joué le jeu, et haussé les épaules avec juste assez de nonchalance « On se voit toujours de temps en temps, quand nos plannings se croisent. On va à la même conférence à Sydney dans dix jours … » Marquant une pause, comme s’il hésitait sur la pertinence de l’information, il avait néanmoins fini par ajouter « Son fiancé et elle ont jeté l’éponge. Elle m’a pas vraiment dit pourquoi – j’ai pas vraiment demandé non plus. » Il se foutait pas mal du pourquoi en réalité, bien qu’à en juger par la discussion qu’il avait partagé avec le dit fiancé l’année précédente, la confiance était loin de régner dans cette union « C’est le genre de sujet qu’on évite d’aborder quand on se voit. » Haussant à nouveau les épaules, il s’était autorisé une gorgée supplémentaire avant de reposer son verre et d’adopter un sourire en coin « Mais ne me fait pas croire que cette curiosité envers Amal t’es venue comme par enchantement … Tu crois que je n’ai pas remarqué la présence d’Evelyn dans les gradins tout à l’heure ? » A vrai dire tout le monde l’avait remarquée – c’était bien la première fois que la jeune femme se donnait la peine d’apparaître à cet événement, bien qu’organisé par la fondation de sa famille. « Vous êtes bien sûr d’être totalement innocent dans cette histoire, Padre ? » Son petit doigt – et pas que – lui disait le contraire.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyMar 31 Déc 2019 - 13:20

« J’hésitais à demander à Rhett de leur en toucher un mot … après tout c’est la preuve qu’on peut faire des études et réussir dans le sport. » Hassan semblait avoir compris aussitôt que Rhett était peut être pas forcément le meilleur exemple en la matière, tant en terme de choix personnel que de malchance arrivée sur le terrain, mais nul n’était dupe, le rugby était loin d’être le sport le plus safe qu’il existe et de cette vision, on pouvait comprendre que des parents ne puissent souhaiter que le meilleur pour leur fils et le meilleur c’est aussi rester en bonne santé. Mais pour Owen, le sport était aussi facteur de bonne santé et en réalité, ceux qui s’en sortaient bien étaient plus nombreux que les gueules cassées, n’est ce pas ? « Mais j’ai peur que ce soit pire que mieux, vu les circonstances. » ou alors se faire à l’idée que le jeune Dawis ne soit pas l’un des futurs visages du paysage célèbre du rugby. De jeunes talents, il y en avait d’autres et ils se bousculaient aussi aux portes des centres de formations ou en sport étude. L’Australie était un vaste territoire qui regorgeait de sportifs talentueux.
Quand à Owen, il s’était fait à l’idée qu’à l’approche de la quarantaine, il serait sans doute temps de laisser place à de plus jeune que lui, la relève était déjà bien présente, lui qui était relégué du côté des vieux vétérans depuis un moment mais qui s’accrochait encore à jouer dans l’équipe des plus jeunes et plus frais que lui. Bientôt, sa sentence arriverait et elle serait terrible. Songeant, pourquoi pas à une reconversion de pompom girl – avec sa soutane, ça ferait détonner dans les gradins – Owen s’amusait à s’imaginer devant une telle scène, fidèle supporter d’Hassan Jaafari. « Fais donc, ça me rappellera ma folle jeunesse. » en effet, ça fait bien longtemps que les jeunes demoiselles ne se hissent plus dans les gradins pour les supporter eux, encore moins en ce qui concerne Owen d’ailleurs – normal n’est ce pas. « Couettes et mini-jupe comprises, évidemment ? » il hoche la tête le prêtre, amusé, ajoutant son détail personnel. « Et ma Baxton Touch : la soutane spéciale fête. » il lève un œil au ciel, comme pour demander pardon de s’amuser tant de sa position. Mais si Owen avait appris quelques choses, c’est qu’il fallait bien rire de tout et dédramatiser quant à ce qu’il est et ce qu’il représente. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de respecter sa foi et son seigneur, bien que ces derniers temps, ce soit plus compliqué quant à certains aspects de sa vie mais qu’il préfère mettre comme entre parenthèse pour ne pas trop avoir l’impression de souiller ce qu’il est. Une stratégie d’évitement qui l’empêche de penser être un véritable imposteur.
« Donne-lui tes dispos et il fera en fonction, il essaye d’être arrangeant. T’as de la chance, le créneau du dimanche matin est déjà pris, la messe est sauve. » Amen « J’aurai pas voulu te faire concurrence de toutes façons. » qu’il lance comme si son arrivé dans le game des entraineurs de mômes allait tout changer pour le club.
Comme un flash qui venait de s’allumer dans la tête d’Owen, repensant à Amal et Hassan qui se revoyaient de temps en temps dans un cadre professionnel, il se montrait alors curieux de savoir où ces retrouvailles avaient débouchées. « On se voit toujours de temps en temps, quand nos plannings se croisent. On va à la même conférence à Sydney dans dix jours … Son fiancé et elle ont jeté l’éponge. Elle m’a pas vraiment dit pourquoi – j’ai pas vraiment demandé non plus.» Sourire amusé sur le visage du prêtre, laissant place à la petite gossip qu’il pouvait y avoir en lui, se disant que c’était peut-être une porte ouverte pour Hassan et en même temps, regrettait la séparation entre elle et son fiancé : qui par définition voulait bien dire qu’ils étaient proche du mariage à un moment donné. « C’est le genre de sujet qu’on évite d’aborder quand on se voit. » peut être encore trop frais pour elle. « et t’y vois pas une opportunité ? » qu’il plaisante le prêtre, ne pensant pas une seconde que son ami soit capable de se jeter sur Amal comme si elle était un bout de viande prête à être dégustée sur un plateau en argent. « Mais ne me fait pas croire que cette curiosité envers Amal t’es venue comme par enchantement … Tu crois que je n’ai pas remarqué la présence d’Evelyn dans les gradins tout à l’heure ? » le prêtre n’avait pas du tout fait de lien avec Evie en abordant le sujet d’Amal – ou peut être dans son inconscient le plus profond – et se sentie presque gêné lorsque Hassan prononça son prénom et fit un raccourcit entre les deux jeunes femmes. Owen se redressa sur son tabouret et resserra son verre entre ses doigts, sentant presque ses joues rougir et mettrait ça sous le coup de la bière. « Vous êtes bien sûr d’être totalement innocent dans cette histoire, Padre ? » pourquoi Owen se sentie obligé de jeter un œil tout autour de lui pour pouvoir répondre à cette question ? ou alors pour s’assurer qu’on avait pas entendu la dite question justement, pour n’éveiller aucun soupçon dans l’assemblée, bien que si Hassan se l’était posée, il se pourrait bien qu’il ne soit pas le seul. Owen cherchait ses mots, il resta silencieux, comme si le signal était brouillé entre eux. « C’était pas l’idée, que j’te parle d’Amal pour que tu rebondisse sur Evie. » qu’il lance en se frottant l’arrière du crâne avec un ton gêné même s’il tentait de tenir bon. « Jusqu’à preuve du contraire, mon innocence est encore intacte. » encore, c’est bien l’mot et encore… il avait déjà dépassé une limite qu’il n’aurait pas du franchir, ce baiser langoureux et ces gestes partagés avec Evie l’autre soir au abord du parc aquatique… « J’ai aucune idée de ce qu’il est entrain de se passer et crois moi, j’ai l’impression de m’engouffrer dans un trou et de creuser ma propre tombe ! » et pourtant, absolument toutes les sensations qu’il apprenait à découvrir à nouveaux lui faisait énormément de bien, beaucoup trop, le poussant à se sentir à la fois coupable et cette envie de ne se laisser guider que par ses émotions. Joyeux bordel entre ses convictions, ses intérêts et ses envies personnelles. C’était tout là la difficulté d’être prêtre et ce qui différencier un bon d’un mauvais prêtre aussi : être capable de résister à toute forme de tentation. Cette belle tentation qui s’appelait Evelyn Pearson lui faisait des pieds de nez à chaque fois que leurs regards s’échangeaient et le prêtre prenait énormément sur lui. « Depuis quand t’as grillé un truc ? » qu’il se demande et surtout : qu’est-ce qu’il a grillé ? Comment, pourquoi ?
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyLun 3 Fév 2020 - 20:02

Les rugbymen en culottes courtes qui grandissaient à Brisbane ou dans n’importe quelle autre grande ville du pays avaient un avantage indéniable sur ceux qui voyaient le jour dans les zones blanches d’Australie, loin de tout. Ici les recruteurs n’avaient qu’à faire leur marché dans les clubs amateurs pour tenter de dénicher les futurs talents du ballon ovale et œuvrer pour leur faire intégrer des structures adaptées à leur potentiel bourgeonnant. Avec ou sans leur appui Dawis finirai par attirer l’attention de quelqu’un, le véritable enjeu résidait simplement dans la frilosité de ses parents à cette idée, et bien que cela soit frustrant le mieux à faire pour ne pas les braquer restait peut-être de laisser faire les professionnels. Toujours est-il que l’intérêt d’Owen pour les jeunes recrues du club ne sortait finalement pas de nulle part, et que le blond semblait titillé par l’idée de mettre lui aussi la main à la pâte – une idée dont Hassan peinait à ne pas s’enthousiasmer, bien que rien ne soit encore fait. « J’aurais pas voulu te faire concurrence de toute façon. » s’en était de ce fait simplement amusé le blond lorsqu’il avait mentionné le créneau du dimanche matin, déjà pris par ses propres ouailles et déjà occupé dans le cas d’Owen par son rôle de berger devant guider le troupeau de ses croyants. « T’es passé à ça – la courte distance entre son pouce et son index, montrait-il – que je te mette des bâtons dans les roues en te filant des tips erronés pour le diplôme d’entraîneur. » Goguenard, le brun avait ponctué la chose d’une longue gorgée de limonade et donné l’occasion à son ami de dévier la conversation vers totalement autre chose. Aux premières loges du microcosme que représentaient leurs émois de lycéens, Owen plus que les autres était à même de comprendre la place particulière qu’occupait Amal aux yeux d’Hassan … Mais influencé par les révélations faites quelques semaines plus tôt par le blond à l’encontre de la jeune femme et des sentiments qu’il avait nourri à son égard sans jamais l’avouer, Hassan était resté vague à ce sujet. Trop peut-être, ou pas assez, mais suffisamment en tout cas pour que le « Et t’y vois pas une opportunité ? » lancé par pure taquinerie ne lui fasse avaler sa boisson de travers et sourire nerveusement pour masquer son trouble. Mais le désespoir d’un soir ne faisait pas foi, même lorsqu’il se produisait à deux, et au bout du compte le constat restait le même « J’ai passé l’âge de courir plusieurs lièvres à la fois. » Bien qu’il ait tout fait pour passer au travers, la relation supposément non-exclusive et sans prise de tête dans laquelle ils s’étaient lancés Gwen et lui n’était pas dispensée de tracas et de questionnements, et en définitive Amal et lui avaient tout intérêt à faire comme si ce moment de faiblesse n’avait pas existé. Mais puisque de Amal à Evelyn il n’y avait qu’un pas ou presque, Hassan n’avait en tout cas eu aucun mal à retourner la situation et renvoyer la balle à son ami, obtenant d’abord en guise de réponse un long silence au bout duquel Owen avait marmonné « C’était pas l’idée, que j’te parle d’Amal pour que tu rebondisses sur Evie. » d’un ton gêné. Un peu désolé mais pas entièrement non plus, le brun avait plaidé la bonne foi en haussant les épaules comme s’il ne s’en était pas douté, mais invité Owen du regard à continuer. « Jusqu’à preuve du contraire, mon innocence est encore intacte. » Certain que le bonhomme dramatisait un peu, l’enseignant n’avait pas su s’empêcher de commenter d’un ton taquin « Alors c’est vrai ce qu’on raconte, on vous accorde vraiment une seconde virginité quand vous rentrez au service du Grand Barbu ? » mais sans se douter qu’il avait mis le doigt sur quelque chose d’un peu plus profond que le simple retour pour Owen d’un béguin adolescent susceptible de réveiller, au pire des cas, de vieux souvenirs et les quelques sensations qui allaient avec. Son air s’était donc fait bien plus sérieux lorsque son ami avait enchaîné, l’air véritablement soucieux « J’ai aucune idée de ce qu’il est en train de se passer et crois moi, j’ai l’impression de m’engouffrer dans un trou et de creuser ma propre tombe ! » Est-ce qu’il avait loupé un épisode ? Est-ce qu’il avait un meilleur flair que lui-même n’en avait conscience ? « Depuis quand t’as grillé un truc ? » Donc il avait véritablement grillé un truc, et un truc sérieux de toute évidence. Reposant son verre comme pour souligner la part de désinvolture que venait de prendre leur échange, Hassan avait dodeliné la tête avec hésitation. « Disons qu’avant que tu ne la mentionnes la dernière fois je ne l’avais jamais vue se donner la peine de venir jusqu’au club pour récupérer son neveu. Ça et le fait que quand elle le fait elle donne toujours l’impression de chercher quelqu’un du regard, et pas parmi les enfants. » Et puis il y avait aussi ça, le fait qu’aujourd’hui elle se soit décidée à faire acte de présence à un événement organisé par la fondation de sa famille alors qu’auparavant personne ne l’y avait jamais vue, mais ça le brun l’avait déjà fait remarquer un peu plus tôt dans la conversation. « Mais je pensais pas que … Enfin je croyais pas sérieusement qu’il se passait un truc entre vous, je te faisais marcher. » Autrement dit Owen venait ni plus ni moins de se griller tout seul, et à la manière dont il regardait autour de lui comme s’il avait soudainement peur que l’on découvre qu’il gardait Mein Kampf comme livre de chevet, le prêtre qu’il était n’avait pas la conscience tranquille. « Tu veux en parler ? » Il n’avait pas non plus envie que le blond se sente le couteau sous la gorge, Hassan avait beau plaisanter il n’avait pas pour but de mettre son ami dans l’embarras. « Je serai une tombe, si ça peut t’empêcher de creuser la tienne … C’est la règle numéro deux du code des amis d’enfance. La numéro un c’est de toujours partager ses petits suisses à la cantine, si tu te posais la question. » Et dans un registre plus sérieux il ne jugerait ni les pensées ni les actes d’Owen, évidemment, mais ça le brun ne l’avait jamais fait et osait espérer ne plus avoir besoin de le préciser.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyMar 25 Fév 2020 - 22:55

A se montrer trop curieux, le prêtre avait fini par attirer les foudres sur lui. Hassan qui ne pensait pas viser juste en rétorquant à Owen qu’il ne devait pas être tout blanc en ce qui concerne Evie, celui-ci plongea tête première dans le piège. Cette manie de se méfier de tout, se sachant coupable dans l’histoire, la moindre suspicion le faisait transpirer. Il n’était pas bon au bluff et encore moins lorsque l’un de ses amis le mettait au pied du mur. Peut être pourrait-il tenir la barque un peu plus longtemps dans son église, mais ici alors qu’il n’avait pas sa soutane, il n’était rien de plus qu’un joueur de rugby qui venait pour s’entrainer, à découvert, il n’était d’aucun cas figure d’autorité auto-proclamée qu’on oserait pas tenter de faire perdre pied. « Disons qu’avant que tu ne la mentionnes la dernière fois je ne l’avais jamais vue se donner la peine de venir jusqu’au club pour récupérer son neveu. Ça et le fait que quand elle le fait elle donne toujours l’impression de chercher quelqu’un du regard, et pas parmi les enfants. » Il avait pas forcément fait attention le prêtre, du moins, bien sûr qu’il voyait Evie souvent dans le coin, mais de là à dire que c’était plus fréquent qu’avant… et en même temps, avant, il n’était pas là pour le voir, puisqu’il avait revu Evie que très peu de temps après son retour en ville. « Mais je pensais pas que … Enfin je croyais pas sérieusement qu’il se passait un truc entre vous, je te faisais marcher. » le prêtre se sentie à présent d’autant plus con qu’il n’avait pas décelé l’humour de son ami. Il laissa sa lourde tête partir en arrière, regardant le plafond du club house un moment avant de fermer les yeux et se tenir droit à nouveau. « Quel con ! » grillé tout seul à vrai dire. Il se sentait tellement fragile ces derniers temps, sentant que son avenir ne tenait qu’à un fil, il creusait sa tombe, comme il avait dit, qu’il n’avait su ignorer les fausses accusations d’Hassan. Maintenant, il flippait aussi que quelqu’un puisse entendre cette conversation, que quelqu’un puisse répendre les rumeurs en dehors de ces murs. Par chance, chacun semblait être pris dans sa propre discussion et ne faisait pas tellement attention à ce qu’il se disait entre les deux hommes. « Tu veux en parler ? » il haussa les épaules, pas sûre de vouloir prolonger dans ces conditions-là. Pas ici, pas avec une quinzaine de personne autour. « Je serai une tombe, si ça peut t’empêcher de creuser la tienne … C’est la règle numéro deux du code des amis d’enfance. Le numéro un c’est de toujours partager ses petits suisses à la cantine, si tu te posais la question. » et cette règle numéro une avait au moins le mérite d’arracher un sourire au prêtre. Il sortie les clés de sa voiture de sa poche et les fis tourner autour de son index. « J’te ramène ? » les deux hommes avaient fait du co-voiturage pour venir ensemble au stade et le cadre du trajet au retour serait plus reposant pour le prêtre. Il savait bien que si une personne ne le jugerait en rien, ce serait bien Hassan, lui qui était finalement le seul à avoir toujours été présent pour Owen, même quand celui-ci s’obstinait à vouloir écarter toute personne de sa vie lors de sa dépression, mais Hassan s’était montré patient et avait répondu présent, sans montrer un signe de rancune envers Owen lorsque celui-ci l’avait de nouveau contacté, allant bien mieux et remis de ses peines.
Owen se leva, glissant un billet sur le comptoir pour payer à la fois sa bière et la limonade et après avoir agrippé son sac, se rendit vers sa voiture. « Si quelqu’un l’apprend, je risque gros… » qu’il lâche, comme une mise en garde, même s’il faisait confiance en son ami, il se sentait obligé de le préciser. « La logique, ce serait que je plaque tout, que je démissionne de la paroisse et de l’Eglise. » mais il y tenait à cette place, il y avait construit sa nouvelle identité, le prêtre Baxton, c’était ce qu’il était à présent, que pourrait-il devenir d’autre s’il ne pratiquait plus ? « On a déjà franchit une limite impardonnable. » surement pas la peine de faire de dessin à son ami. Le prêtre, arrivé près de la voiture, appuya sur sa clé pour ouvrir les portes automatiquement et prendre place au volant après avoir envoyé son sac et celui d’Hassan dans le coffre. Attendant ensuite que le brun prenne place côté passager. « c’est le fruit de plusieurs mois de luttes acharnée, crois moi… » lutter contre Evelyn c’était comme lutter contre une tempête qui petit à petit se transformait en tornade.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptySam 4 Avr 2020 - 1:53

La discussion avait pris une tournure qu’Hassan n’aurait absolument pas soupçonnée lorsqu’ils s’étaient attablés. Et qu’Owen ait inconsciemment utilisé le biais d’Amal pour que la discussion dérive vers Evelyn ou que le brun ait glissé dans cette direction tout seul, le résultat était allé bien plus loin que la plaisanterie sur fond de vieux souvenirs à laquelle il pensait simplement se livrer. L’expression soudainement soucieuse, le blond avait serré la mâchoire avant de se saisir de son verre, laissant Hassan dérouler le fil de sa perspicacité sans commenter mais changeant résolument d’expression lorsque son ami lui avait avoué être le premier surpris qu’il s’agisse de quelque chose de sérieux. Basculant en arrière d’un air las, Owen s’était fendu d’un « Quel con ! » nerveux et avait passé une main sur son visage comme pour reprendre ses esprits, l’enseignant arborant quant à lui un regard concerné. Loin de lui l’idée de forcer la main de son ami pour lui faire admettre quelque chose qu’il n’avait pas envie d’admettre, mais il lui semblait que pesait sur ses épaules un poids dont il aurait tout intérêt à se débarrasser, et si la discussion en était arrivée là où elle en était peut-être était-ce l’occasion pour lui de vider son sac. La plaisanterie d’Hassan destinée à détendre un peu l’atmosphère ne lui arrachant qu’un vague sourire, le prêtre avait fouillé ses poches à la recherche de ses clefs de voiture et s’en était tenu à un « J’te ramène ? » qui noyait totalement le poisson, et n’ayant pas pour ambition d’insister le brun s’était contenté d’acquiescer, terminant d’une traite ce qu’il restait de son verre et prenant la suite d’Owen jusqu’à l’extérieur du bar, son sac de sport chargé à la va-vite sur son épaule. Au bout de quelques mètres cependant le blond avait repris la parole, marmonnant à voix basse « Si quelqu’un l’apprend, je risque gros … » comme s’il craignait que quiconque en dehors d’Hassan ne puisse l’entendre à la volée. « La logique, ce serait que je plaque tout, que je démissionne de la paroisse et de l’Église. » Retenant machinalement son ami par la manche tandis qu’ils arrivaient au niveau de sa voiture, Hassan l’avait interrompu « Wow, wow, attends. Tu penses pas que tu vas un peu vite en besogne, là ? » Pour seule réponse, Owen avait enclenché le déverrouillage automatique du véhicule, balancé son sac dans le coffre et attendu du brun qu’il en fasse de même avant de faire volte-face. « On a déjà franchi une limite impardonnable. » Pris au dépourvu par cet aveu, Hassan avait ouvert la bouche sans trouver quoi répondre et s’était retrouvé bras ballants tandis que le prêtre rejoignait le siège conducteur, forcé de gagner à son tour l’habitacle pour prendre place côté passager. Sans mettre le contact, Owen avait simplement attendu qu’il se soit installé, et sentant le regard d’Hassan pointé dans sa direction il avait repris. « C’est le fruit de plusieurs mois de lutte acharnée, crois-moi … » Secouant la tête, le brun avait assuré « Je te crois. » d’un ton calme et posé son coude sur le rebord de la vitre en laissant échapper un vague soupir. Il n’était pas certain de pouvoir être de bon conseil sur ce sujet-là ; La religion – celle d’Owen autant que la sienne – sacralisait les relations charnelles d’une manière qu’Hassan n’approuvait pas. Il s’en était toujours accommodé, convaincu en son for intérieur que pour chaque dogme religieux existait une part d’interprétation laissée au libre-arbitre de ses croyants, mais Hassan n’était qu’une brebis au milieu d’un troupeau de fidèles, quand Owen était supposé en être un berger. « Vous en êtes où actuellement, elle et toi ? » Quitte à savoir son ami dans le pétrin, il préférait savoir jusqu’à quel point avant de dire quoi que ce soit d’autre. « T’es sûr que c’est pas juste la nostalgie qui parle ? » La nostalgie, oui. « J’veux dire, vous vous êtes perdus de vue pendant longtemps, ça vous a fait un truc de vous revoir, tout ça … Je peux comprendre. C’est humain. » Disant cela il avait repensé à Amal, à ce qu’il n’avait ni nié ni avoué un peu plus tôt, et seule la crainte que le blond se méprenne l’avait dissuadé de sourire avec amertume alors qu’il reprenait « Mais on fout pas en l’air sa carrière et ses valeurs sur une erreur d’une seule fois avec un béguin de lycéen. » Autrement dit, soit Owen se flagellait bien trop fort pour un moment de faiblesse qui n’avait pas vocation à devenir une habitude, et qu’un peu de pénitence auprès du Grand Barbu pouvait suffire à expier … Soit ce n’était pas juste un moment de faiblesse, et pas juste un vieux béguin de lycéen.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 18:13

Owen s’était lui-même vendu, sans capter le ton qu’avait emprunter Hassan. L’humour qu’il avait pris pour comptant, l’ayant forcé à se dévoiler plus qu’il n’aurait fallu. Hassan était alors la première personne – et il espérait qu’il soit le seul pour un bon moment – à savoir ce qu’il se tramait réellement entre Owen et Evie. Le seul à savoir que ca y est, Owen avait franchit un pas impardonnable et qu’il serait compliqué pour lui à présent d’aller en arrière. D’autant plus qu’Owen sentait ses démons prendre le contrôle – sans pour se retirer toute responsabilités, il se savait seul responsable de ses choix – cette face de lui qui était restée bien cachée pendant de longues années et à présent, ses envies les plus primitives reprenaient le dessus. Mais ce qui le différenciait de l’animal, c’était qu’il était doté de la pensée, d’une intelligence et de toute la complexité que cela engendrait : les réflexions liées à toute sa vie, à son engagement, à la trahison, ses promesses une fois de plus bafouées. La foi qu’Owen avait envers le seigneur, Dieu tout puissant, les convictions et les doctrines auxquelles il avait dit oui, que devait-il en faire ? Avec la réponse la plus rationnelle, il devrait tout dire et se faire radier, mais il n’en était pas là. « Wow, wow, attends. Tu penses pas que tu vas un peu vite en besogne, là ? » Bien sûre qu’il n’allait pas faire ça, bien sûre qu’il n’allait pas se jeter dans la bouche du loup aussi rapidement. « J’ai pas dis que je le ferai. » pas tout de suite en tout cas, pas avant de savoir dans quelle direction il allait. En tout cas, qu’Hassan se rassure, Owen ne prendrait aucune décision sans qu’elle ne soit mûrement réfléchit et qu’il soit certain que c’est la meilleure décision pour lui.
Se sentant coupable, il se senti obligé de se justifier, de justifier qu’il avait bien tenté de résister mais qu’à force, il n’y était plus parvenu et qu’il avait fini par lâcher totalement prise, se laissant aller à ses envies. Il n’avait pas envie de se sentir juger par son meilleur ami et il lui rendait bien. « Je te crois. » Owen savait comme la foi et la religion prenait partie importante pour son ami aussi, bien qu’elle soit différente, leur religion avait tout de même bons nombres de points en commun, partageant des valeurs importantes. Hassan était un fidèle religieux et il aurait aussi pu ne rien comprendre et ne pas être tolérant envers Owen. Lorsque l’on choisi d’être prêtre – rabin - imam peu importe, on s’engage dans une foi profonde et on s’engage surtout à en respecter non seulement le positif mais surtout les sacrifices qui font qu’on est reconnu pour ce que l’on est. « Vous en êtes où actuellement, elle et toi ? » il haussa les épaules le prêtre. « A se voir en cachette dans des hôtels… » qu’il fit pas si fier de lui. « T’es sûr que c’est pas juste la nostalgie qui parle ? J’veux dire, vous vous êtes perdus de vue pendant longtemps, ça vous a fait un truc de vous revoir, tout ça … Je peux comprendre. C’est humain. » C’était peut être ça, le prêtre pouvait pas tant se défendre sur ce point, il n’avait aucune idée où tout ça les mènerait. Et il avait aussi parfois l’impression d’être un défi pour Evie, un vrai challenge et à présent, elle était parvenue à ses fins. Il ne lui en voudrait même pas si c’était le cas, simplement il espérait qu’elle ne le laisse pas tomber du jour au lendemain parce qu’elle avait fini de jouer. « Mais on fout pas en l’air sa carrière et ses valeurs sur une erreur d’une seule fois avec un béguin de lycéen. » il hocha la tête. « J’vais me montrer patient. J’ai besoin de plus de visibilité sur mon avenir et j’ai besoin d’être sûre de moi pour prendre une décision. J’veux rien regretter. » et pour le moment, il ne regrettait rien. « j’compte vraiment sur toi pour que personne soit au courant de tout ça. J’ai pas envie d’être contraint d’une manière ou d’une autre de quitter mes fonctions parce que des bruits de couloirs seraient arrivés jusqu’à sa sainteté. » bien qu’il faisait confiance à Hassan. « Dans l’doute, si ta langue fourche, j’t’en voudrai pas quand même. » parce que c’était vite arriver de gaffer aussi. « Le pire ce serait que ma sœur sache tout ça. » ca l’fait sourire pour finir. « J’crois qu’elle pourrait me balancer elle-même pour être sûre que j’sois rayé des ordres. » elle qui n’avait jamais compris son engagement pour devenir prêtre.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyLun 25 Mai 2020 - 14:29

Hassan n’était pas dupe, il connaissait Owen depuis suffisamment longtemps pour savoir que le masque de sérénité à toute épreuve qu’il s’efforçait d’arborer de par ses responsabilités d’homme de foi n’était qu’une façade. Jamais cependant n’aurait-il deviné la nature des tracas qui animaient son ami depuis plusieurs semaines – plusieurs mois – si ce dernier n’avait pas lui-même vendu la mèche, se pensant à tort découvert quant en réalité son secret n’était connu que de son for intérieur, et de lui uniquement. Nerveux, pétri d’un sentiment de culpabilité qui semblait déjà suffisamment le travailler pour que nul n’ait besoin d’en rajouter une couche, le blond se perdait dans des justifications dont Hassan n’avait pas véritablement besoin pour le croire – sa parole lui suffisait, et parce qu’il s’agissait de celle de son ami bien plus que parce qu’il s’agissait de celle d’un homme d’église. Le silence s’éternisant quelques secondes à l’intérieur de la voiture, le brun marchait sur des œufs pour tenter de prendre la température de la situation sans pour autant avoir l’air de mettre le nez dans ce qui ne le regardait pas. Moins disposé que lui à y mettre les formes cependant, considérant probablement que maintenant que son secret n’en était plus un pour Hassan il avait toute la latitude nécessaire pour se décharger de ses pêchers auprès de quelqu’un, lui qui d’ordinaire se contentait d’accueillir ceux des autres pour les en laver, Owen avait haussé les épaules « À se voir en cachette dans des hôtels … » Et si l’enseignant avait fait au moins pour ne rien en laisser paraître, force était de constater que son ami lui semblait donner un coup de pelle supplémentaire pour creuser son trou à chaque nouvelle révélation qu’il lui faisait. Malgré tout, le brun se sentait l’obligation de jouer la voix de la raison – et peu importe que d’avoir ainsi raisonné pour ses propres tracas lui ait jusqu’à présent apporté bien plus de tristesse que de bonheur. Owen n’était pas lui, et c’était sans doute toute la différence. « J’vais me montrer patient. » avait finalement repris le prêtre « J’ai besoin de plus de visibilité sur mon avenir et j’ai besoin d’être sûre de moi pour prendre une décision. J’veux rien regretter. » et à cela Hassan s’était contenté de hocher la tête pour lui indiquer qu’il y voyait la solution la plus sage, dans l’immédiat. Fronçant légèrement les sourcils le blond avait néanmoins ajouté « J’compte vraiment sur toi pour que personne soit au courant de tout ça. J’ai pas envie d’être contraint d’une manière ou d’une autre de quitter mes fonctions parce que des bruits de couloirs seraient arrivés jusqu’à sa sainteté. » et à cela son ami lui avait lancé un regard désabusé : vraiment ? « Mec, pour qui tu me prends ? » Mais soit, il était prêt à lui accorder le fait que sa nervosité lui donne l’impression de devoir enfoncer des portes ouvertes et énoncer des évidences. « Ça ne sortira pas de cette voiture. Tu as ma parole. » avait-il alors assuré, d’un ton plus léger, Owen préférant malgré tout rajouter « Dans l’doute, si ta langue fourche, j’t’en voudrai pas quand même. » d’un ton songeur et Hassan ne voyant pas l’intérêt de renchérir une seconde fois pour tenter de prouver sa bonne foi. Mais les comptes que le prêtre avait à rendre avec sa hiérarchie ecclésiastique ne regardaient au fond que lui, et le brun s’adressait quant à lui à l’ami et non à l’homme d’église. « Le pire ce serait que ma sœur sache tout ça. J’crois qu’elle pourrait me balancer elle-même pour être sûre que j’sois rayé des ordres. » Laissant échapper un vague rire empreint de nervosité, Owen avait posé ses mains sur le volant. « Y’a un monde entre ne pas adhérer à tes choix de vie et te souhaiter sciemment du mal, tu sais. » Et bien que Jane n’ait jamais accepté les décisions d’Owen et continue encore aujourd’hui de lui en tenir rigueur, Hassan peinait à imaginer qu’elle puisse trouver une quelconque délectation dans l’idée de voir s’écrouler le monde de son aîné. « T’es seul maître à bord, Owen. Et peu importe la décision que tu prendras et le temps qu’il te faudra pour le faire, tu peux compter sur moi. » Posant une main amicale sur l’épaule du blond, l’enseignant lui avait offert un sourire qu’il voulait bienveillant. Pour le reste, la nuit portait conseil, parait-il.
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Message(#)Hassan&Owen 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 14:01

Owen avait sans doute besoin de parler une bonne fois pour toute à quelqu’un de ce qu’il était en train de vivre et il savait, que si une personne pouvait être cette oreille attentive, il s’agissait d’Hassan. S’il y avait quelqu’un pour qui Owen n’avait jamais émis de doute sur sa loyauté c’était son ami de toujours. Et il espérait ne pas se tromper, malgré ses mises en gardes – sans doute infondées d’ailleurs, le prêtre n’avait en réalité aucun doute sur le fait que Hassan était capable de garder ça pour lui. Il avait toujours cru en son ami, et même face à la pire torture – des chatouilles interminables par exemple – il savait qu’il ne le trahirait pas. Peut-être que ce malentendu qui avait mené Owen à cracher le morceau plus qu’il n’aurait du, l’arrangeait, il en aurait fini de porter sur ses seules épaules le poids de ce secret. Même si ca pouvait être égoïste de se décharger ainsi, il en trouvait une réelle utilité. Et bien sûr, il ne pouvait pas se rendre dans un confessionnal d’une autre église de Brisbane, nul doute que ses confidences seraient malvenues. Il ne pouvait pas délivrer ses pêcher si facilement à un disciple du Seigneur. Il prendrait le risque de se faire radier de l’ordre ecclésiastique bien plus rapidement qu’il ne l’avait envisagé.
« Mec, pour qui tu me prends ? » le prêtre grimaça à l’idée même d’avoir pu émettre l’hypothèse d’une fuite de la part de son ami, alors qu’il avait totalement confiance en lui. C’était sa langue qui fourchait, pas celle d’Hassan. « Ça ne sortira pas de cette voiture. Tu as ma parole. » d’un simple regard, il remercia son ami pour sa compréhension, même si les convictions d’Hassan étaient autres que celles du prêtre, elles n’en étaient pas moins importantes et tout aussi forte. Et Hassan était fidèle et pourtant ne semblait porter aucun jugement à la confidence de son ami. Owen lui en serait à tout jamais reconnaissant. Il s’attendait à moins de tolérance de la part d’autres personnes.
Owen était un peu plus détendu à présent, se laissant même le droit de vanner sa sœur, pauvre Jane. Mais au fond, même s’il aurait aimé pouvoir en parler à sa famille en premier lieu, comme son choix n’avait jamais vraiment été accepté, il n’avait pas la force d’affronter une nouvelle fois un conflit qu’il voyait venir de très loin. Mais sa touche d’humour avait eu le mérite de faire rire Hassan. « Y’a un monde entre ne pas adhérer à tes choix de vie et te souhaiter sciemment du mal, tu sais. » Il hocha la tête, acquiesçant, se doutant bien que Jane agissait avant tout par amour et par incompréhension, par crainte sans doute aussi, surtout pas en mal. « T’es seul maître à bord, Owen. Et peu importe la décision que tu prendras et le temps qu’il te faudra pour le faire, tu peux compter sur moi. » et il n’avait finalement pas besoin de plus de mots que ceux prononcés par Hassan, touché en plein cœur, le prêtre, en route pour déposer son ami chez lui, pris le temps de lui adresser un regard ému au prochain feu rouge. « Si y a bien quelqu’un à qui je pouvais parler librement de tout ça, c’est bien toi. C’est dans ces moments là, qu’on se rend compte de la chance qu’on a… » et une petite tape amicale derrière l’épaule pour refermer ce chapitre avant d’appuyer à nouveau sur l’accélérateur.
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