in doctor's-office-lighting, i didn't tell you i was scared (whitemore)
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
in doctor's-office-lighting, i didn't tell you i was scared.
and i hate to make this all about me, but who am i supposed to talk to ? what am i supposed to do, if there's no you ? this won't go back to normal, if it ever was. it's been years of hoping, and i keep saying it because - 'cause i have to.
« Vous pouvez nous parler, vous savez, Ezra. » La phrase resta en suspend, avalée par le silence qui régnait dans la pièce. Le regard d’Ezra ne savait que venir se poser dans le vide, n’arrivant à s’accrocher à rien n’y personne. Sa tête reposait sur ses mains jointes, coude perchés sur les genoux. Le regard du psychologue, se tenant dans son fauteuil à quelques mètres à peine de là, ne s’arrêtait pas d’insister pour venir capter son attention. Et pourtant, sans résultats jusque là. « Tout ce que vous dites ici ne sortira pas de l’équipe assignée à votre famille. » Des mots qu’il avait déjà entendu il lui semblait un million de fois. Presque devenus dénués de sens, à présent. Le seul qui vint résonner en son sein fut famille. Famille. Comme s’ils y connaissaient quelque-chose, eux, à sa famille… si l’on pouvait s’autoriser à appeler ça une famille. Il se souvenait de sa famille, lorsqu’il était enfant. Elle était déjà assez disparate comme ça pour l’époque, que parfois il entendait des bruits de couloirs, des chuchotements à l’école, qui le concernaient. Un père seul élevant six enfants. Ca faisait jaser, et les voisines du quartiers se donnaient à coeur joie pour que les Beauregard soient le sujet principal des dernières conversations. Mais ça n’avait peu d’importance, voire même pas d’importance, car ils étaient une famille. Le modèle n’était pas parfait, mais ça fonctionnait. Même si certains avaient quitté le navire trop tôt, même si les mésententes faisaient que les discussions se faisaient de plus en plus rares entre certains membres, le mot famille avait son importance dans leur histoire. United we stand, divided we fall qu’ils disaient tout le temps, mes gamins. Petite phrase simple au demeurant qui résumait bien leur dynamique. C’était grâce à tout ça qu’Ezra n’avait jamais porté attention aux commérages de quartier, qu’il s’était toujours moqué de ce qu’on pouvait dire derrière son dos, de ce qu’on dirait toujours même après les dernières nouvelles annoncées par ses frères et soeur. Pourtant, aujourd’hui assis dans cette pièce, c’était comme si toutes ces résolutions avaient foutu le camp. Parce-qu’il luttait déjà assez pour que justement, ce soit sa famille, qu’il avait pas besoin qu’on vienne en parler sans savoir de quoi il en ressortait. Un gamin malade, un mère qui n’était que l’ombre de celle qu’il avait connu, et lui. Homme aux pensées perdues et au coeur meurtri. On avait connu mieux, comme modèle de famille. « Je sais que c’est encore difficile à digérer, et qu’il va vous falloir un peu de temps pour comprendre exactement tout ce qu’il se passe. » Les mots du psychologue semblaient loin, si loin. Comme un écho qu’on peinerait à discerner si la volonté n’était pas là - et c’était clairement le cas. Ezra avait déjà tellement à faire avec ce qu’il se passait à l’intérieur de lui, qu’il ne lui semblait pas nécessaire d’ajouter des éléments de l’extérieur. Pourtant, il s’était rendu de lui-même dans cette pièce. Personne ne lui avait forcé la main. On lui avait expliqué que l’hôpital avait mis en place une équipe pluridisciplinaire pour être à leur écoute, quoi qu’il arrive. Pluridisciplinaire semblait un mot barbare quand il résonnait dans la tête d’Ezra, mais ce n’était rien comparé à la fin de l’affirmation. Quoi qu’il arrive. Rien qu’à voir cet enfant qu’il ne connaissait à peine plus que de nom, son fils, les yeux fermés dans son lit, il en avait la nausée. Le quoi qu’il arrive était de trop dans la situation. Vrai, mais trop à procéder encore. Noah n’avait rien demandé de tout ce qu’il lui arrivait. Ca fendait le coeur d’Ezra de le voir comme ça, quand il avait passé les sept dernières années à l’imaginer grandir en toute innocence à l’autre bout de la planète. « Ezra ? » Presque de façon mécanique, son regard se releva enfin vers le psychologue, qui lui tira un petit sourire poli. « Rebienvenue parmi nous. » Référence à l’heure passée où son discours n’avait été que monologue et où il avait été tellement perdu dans ses pensées que si personne ne s’était tenu à ses côtés, il n’aurait pas ressenti la moindre différence. Son enfant venait d’être officiellement plongé dans un comas artificiel pour le protéger de son état de santé se dégradant de façon alarmante, et on lui demandait presque de discuter de la pluie et du beau temps comme si tout était normal. Les hirondelles qui chantaient le printemps étaient le cadet des soucis d’Ezra. « J’ai besoin de prendre l’air. » Il se leva, sortant tel un fantôme de la pièce, sans attendre son reste.
Le vent qui vint s’écraser sur son visage à peine un pied mis hors de l’établissement lui fit un bien fou. Comme s’il pouvait, l’espace d’un infime instant, respirer de nouveau. Ses oreilles continuaient de bourdonner, mais au moins il prenait un bouffée d’air. Il fallait qu’il en profite, il avait bien compris que ces moments où il arrivait un minimum à lâcher prise pour respirer ne seraient pas bien nombreux dans les jours, les semaines - voire les mois à venir. Noah venait d’être plongé dans le comas. Le coeur d’Ezra s’était brisé en mille morceaux lorsque le médecin avait annoncé leur décision. C’était pour son bien, sa santé avait besoin d’être préservée le temps que la greffe soit possible. Mais Ezra avait déjà eu tellement peu de temps avec lui, qu’il avait déjà l’impression qu’on lui arrachait son enfant loin de lui de nouveau. Parfois, il lui arrivait de se demander si les choses auraient été différentes, ici. Si Ginny n’était jamais partie, si elle avait mis au monde leur beau petit garçon dans un foyer aimant, qu’ils auraient porté vaillamment tous les deux. Il se surprenait parfois à avoir un petit sourire en l’imaginant bercer son garçon, devant une fenêtre donnant sur un jardin où dans le fond, de temps à autre, serait passé un kangourou. De doux rêves qu’il n’aurait jamais la possibilité de découvrir - ou en tous cas, pas composés de Ginny, ni de Noah. Ouvrant les yeux, il se surprit à sentir une larme venir couler de le long de sa joue. D’un revers rapide de la main, il la chassa. Il avait beau être désormais vide à l’intérieur, meurtri, il fallait qu’il tienne bon. Le plus dur était à venir, et Ginny avait déjà besoin de lui. Le psychologue avait peut-être raison, quand il lui parlai d’extérioriser les choses qu’il ressentait à l’intérieur. Malheureusement, ce n’était pas un don qui se transmettait de père en fils, chez les Beauregard. Pas quand il avait de parfaits inconnus en face de lui, en tous cas.
« Il a pourtant l’air si paisible, comme ça… » Les mots étaient autant chuchotés pour lui que pour Ginny, se tenant de l’autre côté du lit. Leurs regards à tous les deux étaient désormais dénués de toute émotion positive. Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis que les yeux de Noah avait été fermés sous l’influence des médicaments, et aucun donneur ne semblait vouloir leur tomber du ciel. C’était affreux, de voir à quel point on pouvait en venir jusqu’à presque souhaiter la mort de quelqu’un d’autre pour pouvoir sauver son propre enfant. De ce qu’il avait compris au fil des récapitulatifs que Ginny et les médecins lui avaient fait - la jeune femme était devenue une mordue de médecin et de néphrologie au fur et à mesure des soins prodigués à Noah, c’était assez impressionnant à voir -, un don d’une personne vivante était possible, le décès d’un tiers n’était pas l’unique solution pour le don de rein. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle ils avaient tous passé les tests de compatibilité - qui étaient tous revenus négatifs. Ce n’était pas pour autant que parfois, il l’avouerait presque sans difficultés, l’esprit d’Ezra s’en était allé à souhaiter une morte miracle qui pourrait sauver la vie de son gamin. La vérité était devenue aussi horrible que ça. Et c’était en pensant à ça que les mots des médecins lui revinrent en mémoire. Si quelque-chose ne semblait plus vouloir tourner rond, il ne fallait pas qu’il hésite. Ils seraient à leur disposition, prêt à les écouter et à les guider, quoi qu’il arrive. Il se doutait qu’ils étaient habitués à de telles situations, mais ce n’était pas le cas d’Ezra, et rien que d’imaginer exprimer à haute voix ses pensées, il aurait l’impression de passer pour un meurtrier sans coeur. Alors que, concrètement, il était juste meurtri du coeur pour le moment. Déposant un léger baiser sur la main de Noah, puis sur le front de Ginny en passant à ses côtés, il lui tira un léger sourire avant de sortir de la chambre. Le bruit des machines le rendaient fou à lier, et il avait l’impression que son coeur allait s’arrêter à chaque fois que celui de Noah décidait de faire un battement de travers. Plus d’une fois, les machines s’étaient affolées et il avait cru y passer avec lui. La plupart du temps, ce n’était vraiment rien d’autre qu’une batterie basse ou un câble de défaillant, mais le pire passait par ses pensées à chaque fois, quoi qu’il arrive. Comme si c’était l’unique issue possible, tous les éléments présents pris en comptes. Alors qu’il savait très bien que ce n’était pas le cas, mais la noirceur mangeait facilement tout sur son passage. Ses pas continuaient d’avancer dans le couloir aux néons trop fatigués, sans qu’un but réel ne lui viennent en tête. Ce qu’il avait surtout besoin, dernièrement, c’était d’espace pour penser. D’endroits où se laisser emporter par la foule pour se perdre complètement. Sauf que la foule de l’hôpital n’avait rien d’accueillant, ni de rassurant. Au fond d’un couloir, Ezra entendait une femme pleurer, alors que de l’autre côté du service, un médecin semblait ordonner aux infirmières les plus proches des choses incompréhensibles, mais nécessaires. Le brouhaha était constant, oppressant. Il vidait de toute énergie. Il y avait pourtant des moments de joie qui venaient ponctuer toute cette noirceur, mais ils étaient tellement discret au milieu du malheur qu’Ezra ne les percevaient plus désormais. Il finit par pousser une porte sur sa gauche, menant à une cage d’escaliers. Et là, il se laissa presque tomber sur son derrière, soupirant de tout son soûl, laissant son visage venir être cueilli par le creux formé de ses mains. Bordel.
In doctor's-office-lighting, I didn't tell you I was scared.
Enfin, Hannah effleurait le dernier cap de son parcours d'étude. Après l'université, les stages et la résidence qui avaient à eux seuls représentés neuf années de sa vie, elle entamait désormais le début de son fellowship en psychiatrie à l'hôpital Saint Vincent où elle était déjà résidente depuis qu'elle avait commencé sa pratique sur des cas bien réels. Passer de la théorie à vie en hôpital était quelque chose d'impressionnant, et la brune avait beau déborder d'assurance, elle n'en avait pas moins été désarçonnée, réalisant qu'on ne les préparait pas aussi bien qu'elle l'avait pensé. Obligée de passer par la case "médecine" avant de pouvoir finaliser sa spécialisation, la brune en avait vu de toutes les couleurs avant d'en arriver là où elle en était aujourd'hui. Elle avait encore cinq ans à tirer, mais elle était plus proche de la fin que du commencement, et c'était un véritable soulagement en soi. Ces longues études exigeaient d'innombrables sacrifices, surtout quand on désirait briller et être la meilleure - comme Hannah. En entamant cette première année, elle ne s'attendait pas à être immédiatement projetée dans le bain car, après tout, la psychiatrie n'était pas forcément un secteur aussi palpitant que pouvait l'être la chirurgie traumatique ou autre spécialisation nécessitant un découpage d'urgence dans le torse d'un patient. Si la jeune femme avait choisi cette spécialité, c'était avant tout par passion pour le cerveau humain. Non pas uniquement d'un point de vue biologique - bien que cet aspect ait tout de même son importance - mais bien dans les façons de réagir qu'avait les êtres humains dans telle ou telle situation. Son besoin de comprendre s'était développé très tôt, et si vous aviez en tête l'image d'un enfant de huit ans posant des questions à la pelle dès qu'il en avait l'occasion, dites vous bien qu'Hannah avait déjà dépassé le stade du "Pourquoi est-ce que les étoiles brillent la nuit?" ou encore du "Pourquoi il y a des arcs-en ciel?" et en était plutôt à s'intéresser à l'état d'esprit des personnes qui l'entouraient en les interrogeant sur leurs sentiments tout en émettant des hypothèses tirées d'une analyse extrêmement précise pour une enfant qui n'avait même pas encore atteint la puberté. L'oeil vif, toujours à l'écoute de ce qui l'entourait, l'enfant du milieu des Whitemore acquis très vite des capacités de compréhension sortant de l'ordinaire, faisant d'elle une gamine "éveillée" et "maligne" comme se plaisaient à dire ses professeurs de l'époque. Il apparu un peu plus tard qu'elle avait surtout un QI surdéveloppé et une soif inimaginable d'apprendre, ce qui n'empêcha pas ses parents de la garder dans l'enseignement public afin de la forcer à développer la sociabilité qui lui manquait cruellement au début de sa vie. Grâce à eux, elle finit par s'adapter aux enfants de son âge et à mettre de côté son côté "je sais tout" pour s'amuser avec ses amis, sans pour autant laisser de côté les piles de livres qui l'attendaient chez elle une fois rentrée de l'école. Il n'y avait donc rien d'étonnant au fait qu'elle se retrouve près de vingt ans plus tard dans un hôpital, prête à terminer les cinq ans de formation qu'il lui restait pour enfin être autorisée à pratiquer la psychiatrie et à endosser le rôle qu'elle était prête à avoir depuis toujours, ou presque. Déjà bien connue dans l'établissement, Hannah n'avait pas eu à attendre bien longtemps avant d'être assignée à son premier dossier psy. Elle fut cependant étonnée de constater qu'elle ne serait pas seule pour ce cas, mais bel et bien entourée d'une équipe complète de praticiens. On lui avait demandé de maîtriser tous les détails de ce dossier et elle s'était donc plongée dans l'étude de celui-ci avec la plus grande des attentions. Pas de schizophrénie, d'autisme ou encore de crises psychotiques, non. Il s'agissait là du suivi d'une famille vivant une tragédie dans leur vie; un enfant de sept ans prénommé Noah était en attente d'une greffe de rein. Toute la famille avait passé les tests de compatibilité dans l'espoir de pouvoir se faire donneur, mais malheureusement aucun d'entre eux ne s'était révélé compatible. Une moue avait quelque peu déformé le visage de la brunette, réalisant que cette épreuve et cette mauvaise nouvelle avait déjà du pas mal anéantir les parents, car après tout, quelles étaient les chances pour que personne n'ait un rein compatible? C'était vraiment pas de chance. Elle avait continué sa lecture en se mordant la lèvre, s'imaginant sans peine l'état d'esprit dans lequel ils devaient se trouver en cet instant. Le gamin était dans un état grave et le personnel médical avait du se résoudre à le plonger dans un coma artificiel pour préserver ses organes vitaux ainsi que pour ralentir la venue de l'issue qui commençait à doucement venir aux esprits de chacun. La famille Beauregard. Ce nom sonnait familièrement aux oreilles du médecin, et après quelques recherches - car Hannah ne restait jamais avec une question dénuée de réponse à l'esprit - elle avait fini par visualiser à qui elle avait affaire. Ce dossier était sensible, pour tout un tas de raisons, et la jeune femme avait fini par se résoudre à l'idée de travailler en équipe dessus car il s'agissait là de la meilleure décision - en toute objectivité. Une fois le dossier parfaitement maîtrisé, elle avait commencé à travailler sur l'analyse des rapports que le psy en chef lui faisait parvenir à chaque entrevue passée avec le père, ou la mère. Il était le seul à être autorisé à avoir des entretiens avec eux, car il était le plus expérimenté et surtout, trop de visages différents auraient fini par perturber l'éventuel lien de confiance qui s'établissait entre eux. La brunette jouait donc un rôle invisible, apportant son aide sans jamais avoir affaire en personne aux parents du petit Noah. Au vu des rapports sur lesquels elle planchait, elle fut convaincue qu'il en était peut-être mieux ainsi. Le psy passait la plupart du temps à parler tout seul, ne parvenant pas à arracher la moindre bribe d'information sur ce que le père, Ezra, pensait ou ressentait. Au plus elle lisait, au plus elle se disait que la méthode adoptée n'était pas forcément la plus juste. Ceci étant dit, Hannah avait beau être consciente de son potentiel, elle n'en savait pas moins rester à sa place lorsque cela s'avérait nécessaire. Et critiquer les méthodes de son supérieur hiérarchique n'était pas exactement la meilleure façon de procéder si elle voulait se créer un avenir durable dans cet hôpital. Tout le monde savait qu'il fallait être dans les petits papiers des titulaires pour obtenir les cas intéressants, tout comme de bonnes recommandations pour plus tard. Elle s'était donc contentée de discuter avec lui sans jamais critiquer directement sa façon de faire, cherchant davantage à analyser l'état d'esprit de Monsieur Beauregard. Il en était ainsi depuis plus d'une semaine maintenant, et Hannah mettait toute son énergie dans ce dossier qui commençait à lui tenir à coeur pour une raison qu'elle n'aurait su expliquer. La première chose que l'on leur apprenait était qu'il devait absolument créer une distance entre eux et les patients, sous peine d'absorber leurs émotions comme des éponges. La brune voulait à tout prix éviter ça, mais avait très vite comprit qu'elle aurait à travailler sur elle-même tout au long de sa vie pour s'éviter des situations difficiles à gérer. En attendant, elle faisait au mieux et restait professionnelle jusqu'au bout, même si elle s'isolait parfois pour évacuer son "trop plein de sensibilité" comme elle aimait à l'appeler. Et c'était précisément ce qu'elle comptait faire après avoir eu un entretien avec une jeune fille de dix-sept ans, victime d'un accident de voiture lui ayant fait perdre l'usage de ses jambes. Si la jeune femme se pensait parfois assez forte, elle ne mit pas bien longtemps à comprendre que toutes les situations qui pouvaient faire écho de près ou de loin à des évènements de sa propre vie étaient une possible source de craquage pour elle. Et cette pauvre fille ressemblait bien trop à Ella, sa meilleure amie décédée au même âge. Hannah avait serré les dents pendant toute la durée de leur entrevue, mais le besoin de s'isoler s'était révélé trop fort une fois que celui-ci eut été terminé. Cherchant du regard un endroit où s'évader l'espace de quelques minutes, la brune avait fini par pousser une porte qui menait à la cage d'escaliers - pratiquement jamais empruntée depuis que les ascenseurs avaient été inventés. Prenant une longue inspiration, elle failli s'étouffer en constatant que quelqu'un d'autre avait eu la même brillante idée qu'elle. En effet, un homme était assis sur la première marche, la tête entre ses mains. "Je... Excusez-moi." Lança-t-elle sur un ton sérieux, bien que sa voix soit quelque peu tremblotante. Elle commença à refermer la porte afin de lui laisser son intimité, mais c'est à ce moment précis qu'il décida de relever la tête dans sa direction, lui montrant ainsi son identité sans le vouloir. Beauregard. Le comportement à adopter en cet instant était plutôt clair; il fallait qu'elle le laisse tranquille et qu'elle reporte ce qu'elle avait vu à son psy. Pourtant, elle resta plantée là, la main sur la poignée de la porte, sans pouvoir se résoudre à la fermer complètement. Sa bataille intérieure lui sembla durer une éternité - même s'il ne s'agissait en réalité que de quelques secondes - et elle décida finalement de faire l'exact inverse de ce qu'elle aurait du faire. "Je peux vous apporter quelque chose? Appeler quelqu'un?" Le désarroi de son interlocuteur était palpable, et si elle prévoyait rapidement de lui dire qu'elle savait qui il était, elle se persuada que le plus urgent consistait à savoir s'il avait oui ou non besoin d'aide. "Je suis le docteur Whitemore. Je fais partie de... De l'équipe qui vous entoure, vous et votre famille." Voilà, c'était dit. Peut-être qu'il allait lui hurler d'aller se faire foutre, d'aller rejoindre son équipe de bras cassés ou autre - après tout il ne s'était jamais montré très réceptif aux signaux envoyés par son supérieur - mais là tout de suite, elle se contenta d'attendre. Il ne la connaissait pas, elle oui. La moindre de chose était donc de se présenter dans les formes, même si elle estimait qu'elle aurait peut-être pu en tirer quelque chose s'il l'avait prise pour un simple médecin lambda. Mais tant pis, les faux semblants n'avaient rien de déontologique, si on lui demandait son avis.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
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and i hate to make this all about me, but who am i supposed to talk to ? what am i supposed to do, if there's no you ? this won't go back to normal, if it ever was. it's been years of hoping, and i keep saying it because - 'cause i have to.
Les pensées qui purent enfin se délier, se défiler, se laisser aller. Le silence de la cage d’escaliers avait quelque-chose de rassurant, d’apaisant. Comme si la hauteur sous plafond, le fait de se perdre à travers la hauteur des marches qui se suivaient, permettait de se sentir moins oppressé. Là, le visage plongé dans ses mains, à prendre de grande inspirations, il se sentit presque en sécurité. Comme s’il avait réussi, pour la première fois depuis les dernière semaines, à vraiment alléger son coeur. C’était idiot, et tellement anodin comme endroit, mais ça lui permettait de partir ailleurs en gardant les pieds sur terre. Cette liberté retrouvée fut cependant de courte durée, car déjà un bruit se fit entendre en face de lui, au niveau de la porte. Il était persuadé que les escaliers n’étaient plus empruntés par personne de nos jours, et pourtant quelqu’un avait décidé d’y venir au même moment où il s’y était réfugié pour avoir un peu de tranquillité. « Je… Excusez-moi. » Ezra soupira légèrement, et un petit vous pouvez vous excuser oui traversa ses pensées - il le retint cependant, ce n’était pas du tout civilisé de dire ce genre de remarque sarcastique à autrui. Et puis, ce n’était pas parce-qu’il était devenu fragilisé de l’intérieur et que son coeur était teinté de noir qu’il devait en venir à se comporter comme un idiot avec les autres. Il avait appris mieux que ça. Alors, après avoir pris une discrète inspiration - à la fois pour se donner du courage et surtout pour se reconstituer un visage présentable -, il vint relever le regard vers la personne qui se tenait non loin de lui. « Pas de soucis. » Ses mots étaient à la fois transparents de vérité, tout en étant inconfortables et hésitants. Ezra voulait montrer à la jeune femme que ce n’était pas grand chose, et même s’il ne l’avouerait pas, c’était peut-être pour le mieux qu’elle soit venu l’interrompre dans son fil incessant de pensées. D’un autre côté, les trémolos dans sa voix ne pouvaient réellement être effacés, comme ne faisant plus qu’un avec elle désormais. Même si la plupart du temps, c’était quelque-chose qui l’embarrassait plus qu’autre chose, il tentait de se dire que c’était normal à la vue des circonstances de ne pas être en forme optimale. Il s’attendait à la suite à ce que la jeune femme reparte d’où elle était venue, qu’elle disparaisse aussi soudainement qu’elle était arrivée. Mais son regard sembla s’arrêter un instant davantage sur le Beauregard, ses gestes semblaient se faire désormais hésitants. Comme si elle pesait intérieurement le pour, le contre et tout le reste. Si Ezra réussissait à plus ou moins décerner tout ça, c’était surtout qu’il n’avait pas relevé son regard de son côté non plus. Plus intrigué par le dialogue silencieux qui semblait s’être instauré sans qu’il ne l’ait demandé entre eux. Déconcerté, même. A laisser ses yeux plonger dans ceux de la jeune femme, il se sentait à la fois de plus en plus perdu, et à deux doigts de retrouver son chemin. Etrange situation, sensation dérangeante. « Je peux vous apporter quelque chose? Appeler quelqu’un? » Se grattant rapidement la gorge, aussi discrètement que possible, il détourna enfin le regard. Il tenta de venir tirer un petit sourire en coin, de ceux qui étaient polis, courtois - et surtout destinés à accuser réception des paroles de votre interlocuteurs sans pour autant adhérer à ce qu’il disait. « Ca ira, merci à vous. » Les personnes dites normales se seraient contentées de s’excuser en entrant dans la cage d’escaliers et de repartir ensuite. L’être humain basique n’aimait pas se retrouver dans ses situations qui pourraient le mettre mal à l’aise. Etre au contact des émotions d’autrui, devoir s’immiscer dans la vie de quelqu’un d’autre - ce n’était pas des choses tant naturelles que ça, qu’importe ce qu’on pourrait vous dire. Et pourtant, elle était toujours là. Sa main avait même peut-être désormais quitter la poignée de porte, comme pour indiquer qu’elle ne partirait finalement pas de si tôt. Cela rendait Ezra mal-à-l’aise d’avance, comme si un piège tentait de se refermer sur lui. Ses émotions continuaient d’être sans dessus-dessous, ne se ménageant pas de changer d’un instant à l’autre sans réellement prévenir. « Je suis le docteur Whitemore. Je fais partie de... De l'équipe qui vous entoure, vous et votre famille. » Le regard d’Ezra se releva lentement vers la jeune femme, comme prenant son temps, alors que le semblant de sourire qu’il avait réussi à faire apparaître par politesse sur son visage fondait comme neige au soleil. C’était peut-être un traquenard, après tout. Etait-ce dans les habitudes des médecins de suivre de si près, littéralement, leurs patients et leurs proches ? « C’est l’autre psy qui vous envoie ? » Il avait beau feindre l’effort, l’amabilité avait presque déserté son ton de voix désormais. Il s’en mordrait les doigts plus tard, il n’aimait pas se voir agir de la sorte, mais son coeur battait si vite dans sa cage thoracique qu’il avait du mal à tout maitriser d’un coup. Son regard était désormais de plomb dans celui de la jeune Whitemore, parce-que l’idée qu’elle puisse être arrivée ici par hasard ne lui effleurait plus l’esprit désormais. Et tout ce semblant d’apaisement qu’il avait pu ressentir quand leurs regards s’étaient croisés pour la première fois un instant plus tôt avait totalement disparu. « Ecoutez, j’avais juste besoin de respirer. Rien à analyser ici, là. » D’un geste de la main, Ezra vint s’auto-désigner, montrant en parallèle sa position assise à mêmes les escaliers - il évita de montrer son visage où ses émotions le trahissaient surement bien plus qu’il ne saurait le tolérer s’il en était conscient.
In doctor's-office-lighting, I didn't tell you I was scared.
Cet endroit était le premier qui lui était venu à l’esprit pour se laisser aller à l’abri des regards, pour reprendre le souffle qui avait commencé à lui manquer à l’instant où elle avait posé les yeux sur cette fille et où la ressemblance avec Ella l’avait frappée tel un fouet. Elle avait pris sur elle devant cette patiente, n’avait pas voulu montrer le moindre signe de faiblesse devant ses collègues et encore moins courir le risque que le bruit ne se propage chez son supérieur. Celui-ci l’avait déjà interrogée sur sa charge de travail et elle l’avait rassuré, craignant qu’il ne lui retire le moindre cas s’il jugeait qu’elle avait beaucoup trop à faire. Prendre plus de responsabilités qu’elle ne pouvait en assumer était précisément la façon dont elle fonctionnait car la pression était son carburant, ce qui la faisait tenir et l’empêchait de craquer. La brune voulait assurer sur tous les tableaux, mettant sciemment de côté sa vie personnelle et ne privilégiant que l’aspect professionnel et ses patients. Malheureusement, elle devait parfois faire face à des cas qui lui renvoyaient en plein visage ses propres problèmes – pas toujours tout à fait résolus – et qui éveillaient la fragilité émotionnelle qu’elle enfouissait sous une charge astronomique de travail à abattre. C’était précisément ce qu’il venait de se passer à l’instant, et ce qui l’avait poussée à se réfugier dans une cage d’escalier qu’elle savait vide la plupart du temps afin de chasser des images vieilles d’une décennie qui faisaient leur apparition dans son esprit avec la clarté d’un souvenir datant de la veille. Ce n’est qu’en ouvrant la porte à la volée que son regard tomba sur une silhouette d’un homme assis sur les escaliers, les épaules voûtées et la tête entre ses mains. Aussi surprise que mal à l’aise à l’idée d’avoir pu déranger une autre âme en peine, des excuses s’échappèrent des lèvres d’Hannah tandis qu’un soupir provenant de son interlocuteur lui signifia que de plates excuses n’allaient rien changer. « Pas de soucis. » Des paroles prononcées avec une hésitation qui laissait entendre qu’il y avait bien un souci mais que la politesse l’empêchait de le lui faire savoir. Leurs regards se croisèrent l’espace d’une seconde et les sourcils de la brune se froncèrent lorsqu’elle comprit à qui elle avait affaire, ce qui ne fit que renforcer le malaise qu’elle ressentait face à cette situation qui arrivait de manière impromptue. Ezra Beauregard était son patient par extension et si elle savait tout de ce qu’il traversait, ce dernier ignorait jusqu’à son existence. La brunette savait qu’elle n’avait pas le droit ni l’autorité de rester en sa compagnie alors qu’un protocole avait été mis en place et devait être suivi scrupuleusement. Mais elle ne pouvait ignorer ce qu’il se passait sous ses yeux, et elle ignorait s’il s’agissait des tremblements de sa voix ou de regard empreint de tristesse qu’il lui avait lancé, mais elle décida d’envoyer paître les paroles qui dansaient dans son esprit et qui lui soufflaient de refermer la porte et de passer son chemin. Reprenant un peu de contenance et en oubliant presque ce qui l’avait poussée à se retrouver ici, elle lui demanda si elle pouvait appeler quelqu’un car après tout, elle ignorait s’il était seul ou accompagné aujourd’hui. Avoir un proche hospitalisé était quelque chose de difficile psychologiquement, les heures passées au chevet d’un être que l’on aimait étaient éreintantes et la jeune femme savait qu’il avait vu son fils souffrir pendant un long moment avant que le personnel médical ne décide de le plonger dans le coma. Ezra avait vu et vécu des choses que beaucoup d’autres n’auraient pas supportés comme il l’avait fait, mais cela ne voulait pas dire qu’il allait bien. Loin de là. Son incapacité à parler au psy montrait qu’il ne faisait pas face à la réalité ni à ce qu’il ressentait, ce qui n’était pas très bon signe même s’il s’agissait là du plus simple des systèmes défensifs de l’esprit. « Ça ira, merci à vous. » Il avait une nouvelle fois détourné le regard, se demandant sans doute ce qu’elle faisait encore là à l’observer de la sorte. Hannah comprit qu’il était sans doute temps de se présenter afin qu’ils soient à armes égales, car la jeune femme se sentait embarrassée de lui parler en sachant qui il était alors qu’il la prenait pour un simple médecin lambda. Elle hocha donc simplement la tête à sa réponse avant de reprendre la parole, lui avouant finalement faire partie de l’équipe présente pour lui et sa famille dans l’épreuve qu’ils traversaient tous. A peine eut-elle terminé sa phrase que le sourire de circonstance d’Ezra s’effaça, laissant place à une froideur qui la fit presque frissonner. « C’est l’autre psy qui vous envoie ? » L’autre psy. Si Hannah avait encore eu un doute sur ce qu’il pensait de son supérieur, celui-ci venait de s’évaporer et de laisser place à la certitude ; il ne le portait pas dans son cœur. Soutenant son regard sans se démonter, elle secoua ses boucles brunes en s’abstenant de faire le moindre autre geste dans sa direction, laissant simplement une épaule se poser contre le pan du mur. « Pas du tout, je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un ici. » Elle esquissa un sourire, sachant pertinemment que la réciproque était vraie et qu’elle l’avait vraisemblablement dérangé en débarquant ainsi. Elle pouvait sentir un brin d’hostilité dans sa voix et elle ignorait si c’était son propre désarroi qui le faisait parler ainsi ou s’il avait un réel souci avec l’équipe dont elle faisait partie. « Écoutez, j’avais juste besoin de respirer. Rien à analyser ici, là. » D’un geste, il désigna sa propre personne avec un air blasé qui ne faisait qu’accentuer les cernes qui assombrissaient le dessous de ses yeux. Rien à analyser. Il avait des aprioris certains sur la façon dont ils travaillaient et cela ne fit que conforter Hannah dans le fait que la méthode employée n’était pas forcément la plus adéquate. « C’est pour ça que je suis venue moi aussi. » Elle plongea ses mains dans ses poches, laissant son regard se perdre sur le visage de son interlocuteur. « Qu’est-ce qui vous fait penser qu’on cherche à vous analyser ? Le but de tout ceci est de vous apporter notre aide, dans la mesure du possible. Vous aider à vivre un peu mieux la situation horrible que vous traversez, vous et votre famille… » Elle ne savait pas trop où elle mettait les pieds et à ce stade, elle espérait simplement ne pas être entrain de commettre un impair qui la ferait virer de ce cas sur le champ.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
in doctor's-office-lighting, i didn't tell you i was scared.
and i hate to make this all about me, but who am i supposed to talk to ? what am i supposed to do, if there's no you ? this won't go back to normal, if it ever was. it's been years of hoping, and i keep saying it because - 'cause i have to.
Il n’y avait que très peu de personnes qui pouvaient se vanter d’avoir vu Ezra Beauregard à nu, les émotions à fleur de peau, le visage trahissant les émotions. Il faisait partie de ces personnes qui ne s’exposaient pas facilement, voire même pas du tout, ne supportant pas l’idée de montrer sa vulnérabilité de la sorte. Ca le mettait dans des états qui étaient presque pires que celui de base dans lequel on pouvait le trouver. Peut-être était-ce une forme de honte qu’il n’avait pas encore identifié - néanmoins, jamais il n’avait prévu que la jeune médecin puisse tomber sur lui dans cet état. « Pas du tout, je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un ici. » Elle avait beau y avoir mis toute la sincérité dont elle disposait, la vérité dans ses paroles n’arriva jamais jusqu’aux oreilles d’Ezra. Il se contenta de prendre les mots dans le contexte qu’il se montait, seul, dans sa tête - à savoir qu’elle était réellement envoyée par l’un des médecins séniors de l’équipe, par le psychologue qui s’efforçait de le faire parler. Alors il vint détourner son regard, échapper un léger soupire, lever les yeux au ciel. Il se laissa aller à un comportement qui n’était pas très gentleman et encore moins parfaitement civiliser. Le chagrin et le stress retirait le meilleur de lui, il s’en apercevait de plus en plus - mais ce n’était pas pour autant qu’il réussissait à en faire quelque-chose. Il finit par lui faire comprendre qu’elle pouvait repartir d’où elle venait, qu’il n’y avait rien à ajouter à leur dossier médical pour aujourd’hui. Implicitement, il lui indiquait également qu’il était mieux seul à ruminer ses pensées plutôt qu’à se sentir observer. Mais il n’avait pas l’oeil médical, il n’avait pas le raisonnement d’une jeune femme comme Hannah, alors qu'elle vint s’appuyer légèrement contre le mur, ancrant ses pieds dans le sol et sa présence à la pièce. « C’est pour ça que je suis venue moi aussi. » Ca, quoi ? Analyser ? Il n’était pas là pour ça, lui. Il venait de lui dire, qu’il avait juste besoin de respirer, de prendre l’air, par extension se changer les idées. Voir un médecin débarquer, la blouse blanche tant emblématique, n’était pas dans son programme. Oh, wait. Ce fut en laissant ses mots se déverser, emportant avec eux l’amertume qui envenimait ses paroles, qu’il comprit qu’il ne réfléchissait pas vers la bonne direction. Elle n’était pas là pour l’analyser - elle était là pour respirer. C’était ça, le ça. Il avait peut-être bien fait de retenir ses paroles sur ce coup-ci. Au moins, il n’avait pas blâmé de nouveau la jeune femme pour rien. Il sentit ses épaules se relâcher quelque peu, son souffle se calmer alors qu’il n’avait nullement conscience jusque maintenant qu’il avait accéléré sa fréquence respiratoire. « Qu’est-ce qui vous fait penser qu’on cherche à vous analyser ? Le but de tout ceci est de vous apporter notre aide, dans la mesure du possible. Vous aider à vivre un peu mieux la situation horrible que vous traversez, vous et votre famille… » Il avait peut-être réussi à calmer un peu ses pensées et ses attaques inutiles, ce n’était pas pour autant qu’il était à l’aise avec ce qui se déroulait là, sous ses yeux. La blouse blanche avait toujours été quelque-chose qu’il avait eu en horreur. Aucun heureux souvenir ne lui était associé, et elle avait même plutôt tendance à ramener de vieilles angoisses à la vie. Le seul moment dans une vie qui aurait pu changer tout ça, ça aurait été la naissance de son fils - mais il n’avait pas eu la chance de pouvoir être présent. Se frottant de nouveau le visage de ses mains calleuses, s’octroyant la possibilité de laisser de échapper un soupire pour la énième fois, il s’hésita à réellement répondre à la question du médecin. Mais il devait admettre que, pour une fois, quelqu’un venait de lui poser une question qui prenait réellement en compte son point de vue. Jusque là, les questions des autres paraissaient creuses, sans réel intéressement. Le psychologue en chef même se contenait juste de lui demander de parler, de s’exprimer - sans oser mettre des mots sur ce qui dérangeait vraiment. « Parce-que c’est votre métier, non ? » Après tout, les psychologues et compagnie étaient présents pour analyser les autres, pour comprendre les réaction d’autrui. S’ils avaient été là pour arroser les fleurs, Ezra s’en sera aperçu. Hors, ce n’était pas le cas. Et c’était pour ça que ça le dérangeait autant. Il n’aimait guère qu’on s’intéresse à lui pour ce qu’il ressentait en temps normal - là était un moment encore moins bien choisi. Demandez-lui ce qu’il pense des dernières voitures mises en vente chez le concessionnaire du coin, et il prendra son plus beau sourire pour tenter de vos donner le plus de détails précis. Parlez-lui des années qui ont suivi après la perte d’un membre de sa famille, et il vous répondra que ce n’était pas quelque-chose qui se demandait si on avait un minimum de bienséance. « Vous êtes là pour analyser les gens, en tirer des conclusions et faire un dossier de tout ça. » Comme si ça, ça appartenait à de la bienséance que de tenir un dossier sur les gens. Dans ces moments là, ces derniers n’étaient pas dans leur meilleur jour et il fallait qu’on leur pose des questions qui ne cessaient de remuer le couteau dans la plaie. Etrange façon de vouloir aider les gens… Bien sûr, toutes ces pensées et paroles, Ezra se contenta de les réciter dans sa tête, alors qu’il évitait soigneusement le regard de Hannah. Pour aujourd’hui, elle en avait déjà surement assez vu de l’état du jeune homme.
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Ezra était clairement sur la défensive et Hannah ne s’en formalisait pas : elle était habituée aux préjugés que la plupart des gens avaient sur son métier en général. Elle avait rencontré cet état d’esprit à de nombreuses reprises tout au long de ses études et de ses divers stages et elle ne pouvait pas en vouloir à ces personnes qui voyaient les psys comme des charlatans qui n’en avaient qu’après l’argent. Depuis le début, ses motivations étaient liées à la compréhension de l’esprit humain et c’était cette passion qui l’avait aidée à tenir le cap au travers de toutes ces années d’étude. La brune ne tarda pas à rétablir la vérité sur sa présence dans cette cage d’escalier, relativement surprise d’être tombée sur quelqu’un d’autre. Et en plus, il avait fallu que ça soit lui. Elle avait immédiatement senti son désarroi et les traits fatigués qui tiraient son visage ne faisaient qu’accentuer le drame qui se lisait dans ses yeux. Même si Hannah n’avait pas été sur son dossier, elle aurait vite compris que quelque chose n’allait pas. La précision apportée par le médecin ne suffit pas à rassurer son interlocuteur qui détourna rapidement le regard dans un soupir qui signifiait qu’il espérait sans doute qu’elle fasse demi-tour et passe à nouveau cette porte, dans l’autre sens cette fois. Et c’est ce qu’elle aurait dû faire, si seulement son instinct ne la poussait pas à rester et à chercher à en savoir plus sur ce qu’il pensait. Déformation professionnelle. Si quelqu’un de l’équipe la voyait, elle se ferait remonter les bretelles et plutôt deux fois qu’une. Mais c’était un risque qu’elle était prête à prendre en voyant l’air abattu du jeune homme. Lentement, elle lui expliqua qu’elle aussi était venue dans cet endroit pour respirer un peu, sans trop s’attarder sur le sujet non plus. Après tout, il n’était pas question d’elle ici. D’ailleurs, elle embraya sur la réflexion qu’il avait faite en la voyant et en apprenant qui elle était. Pourquoi pensait-il être sujet à analyse ? Elle l’observa avec curiosité tout en laissant son regard se perdre sur la respiration saccadée qu’il avait, signe révélateur du stress qu’il subissait. Il n’allait pas bien, pas bien du tout. Elle se demanda brièvement ce que foutaient ses collègues depuis tout ce temps, il était évident qu’il fallait qu’il s’autorise à évacuer un peu la pression sans quoi il n’allait pas tarder à exploser. « Parce-que c’est votre métier, non ? » Elle haussa un sourcil, étonnée qu’il lui réponde aussi directement. Il n’avait pas l’air d’apprécier l’intrusion dans sa vie privée, cela dit il fallait qu’il comprenne que c’était parfois un mal nécessaire pour accepter la situation et être en phase avec ses émotions. « Vous êtes là pour analyser les gens, en tirer des conclusions et faire un dossier de tout ça. » Le brun s’obstinait à fuir son regard, comme si le croiser risquait de le pétrifier ou une connerie du genre. Cette histoire de dossier était plutôt étrange et la jeune femme s’imagina un instant une pièce où elle conserverait les plus noirs secrets des patients qu’elle rencontrait, alors que dans la réalité le tout était le plus souvent conservé dans son ordinateur et dans les dossiers médicaux de l’hôpital qui faisaient partie de la procédure de toute façon. « Une partie de mon métier, oui. » Concéda-t-elle en esquissant un sourire, presque amusée par les raccourcis que les gens prenaient quand il s’agissait de décrire sa profession. La psychanalyse était bien plus qu’un simple devoir d’analyse, mais c’était ce qui en ressortait le plus souvent. « Mais dans ce cas-ci, le but n’est pas de vous analyser mais bien de vous aider à aller mieux et de composer avec ce qu’il vous arrive. Parce que c’est une épreuve terrible et que parfois, avoir les bons outils pour gérer tout ça ne nous vient pas naturellement. C’est là qu’on intervient. » Lança-t-elle finalement sans quitter Ezra des yeux, jaugeant ses réactions pour savoir si elle était sur la bonne voie ou si elle ne faisait qu’empirer les choses en discutant avec lui. La brunette avait toujours pensé que l’honnêteté était primordiale avec les patients, et le fait qu’il se sente comme un singe de laboratoire l’inquiétait un peu. « Par contre, si vous m’avouez avoir une phobie particulière ou des hallucinations, alors à ce moment là on balancera peut-être dans l’analyse effectivement. » Elle fronça le nez, une lueur amusée dansant dans ses yeux. Elle espérait ainsi détendre l’atmosphère et voir se détendre ce visage fermé qui lui faisait face depuis qu’elle avait fait irruption dans cette cage d’escalier. L'envie de l'interroger sur ce qui l'avait poussé à venir se réfugier ici la taraudait, mais elle sentait que ça n'était pas le bon moment. Pas du tout même.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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and i hate to make this all about me, but who am i supposed to talk to ? what am i supposed to do, if there's no you ? this won't go back to normal, if it ever was. it's been years of hoping, and i keep saying it because - 'cause i have to.
Les dernières paroles d’Ezra vinrent jeter un léger froid sur la conversation - si peu dense fut-elle jusque maintenant, il s’agissait quand bien même d’une conversation. Bien sûr qu’à la suite, il ne s’attarda pas à tenter de rencontrer les pupilles de la jeune femme. Ses paroles sortaient bien plus crues et piquantes qu’il ne l’aurait voulu, une partie de lui s’en voulait d’avance. Il n’était pas dans son meilleur jour pour avoir ce type de conversation, et pourtant elle semblait vouloir insister, continuer de tisser cette toile dans laquelle il foirait piégé contre son gré. S’il avait relevé le regard vers elle, cependant, il aurait vu l’éclair d’étonnement qui avait traversé ses pupilles alors qu’il répondait à sa question, comme si son comportement n’était pas en adéquation avec la théorie qu’elle devait connaître par coeur désormais. « Une partie de mon métier, oui. » Si Hannah avait pu être étonnée des paroles du jeune homme quand à sa question, sa franchise alors qu’il fuyait la conversation, il fut tout autant surpris de l’entendre venir approuver ses paroles. Il s’attendait à ce qu’elle démente tout en bloc, qu’elle vienne lui prouver le contraire et rien d’autre - mais elle admettait qu’effectivement, au moins une parcelle de cette exercice se basait sur des dossiers de patients. S’il avait été dans un état stable, autant physiquement, émotionnellement que moralement, Ezra aurait compris qu’il était idiot de penser de la sorte. Bien sûr que les médecins avaient au minimum besoin de tenir un dossier sur leurs patients. Cela faisait partie de leur métier - mais pas pour le mal de ces derniers, simplement pour que la continuité du suivi et du soin soit cohérente avec l’état dans lequel les soignés pouvaient se trouver. Cependant, il ne se trouvait stable dans aucun de ces états et la jeune femme pouvait parfaitement s’en rendre compte sans creuser davantage. Alors pourquoi, diable, s’éternisait-elle dans cette cage d’escaliers ? Ce n’était peut-être pas ses émotions qui allaient avoir la peau d’Ezra aujourd’hui, mais peut-être simplement Hannah si elle continuait de le fixer avec autant d’intensité. « Mais dans ce cas-ci, le but n’est pas de vous analyser mais bien de vous aider à aller mieux et de composer avec ce qu’il vous arrive. Parce que c’est une épreuve terrible et que parfois, avoir les bons outils pour gérer tout ça ne nous vient pas naturellement. C’est là qu’on intervient. » Un léger rire, comparable à une simple brise, vite s’évader des lèvres d’Ezra. Amer petit rire, mais tout ce qu’elle semblait lui apporter comme argument résonnait comme du charabia à son oreille. Une épreuve terrible, rien que ça. Le coeur d’Ezra pourrait lui crier à haute intensité que ce n’était pas que simplement une épreuve terrible. Il avait l’impression que tout son être était tiraillé de tous les côtés, que la moindre fondation de sa vie s’écroulait, qu’à tout moment son coeur allait tambouriner si fort qu’il allait en sortir de sa cage thoracique. Sa vie, son sang, était allongé là sous ses yeux et il ne pouvait rien y faire. Impuissance qui venait, sourire radieux, les narguer jour et nuit, l’un après l’autre. Ce petit être les yeux fermés pour un temps encore indéterminé qui n’avait absolument rien demandé d’autre que de vivre. Et tout ça pouvait s’arrêter d’un instant à l’autre. Uns souffle de travers, une respiration manquée - et ce rêve deviendrait cauchemar éveillé. Ezra avait attendu tant de temps pour simplement pouvoir croiser le regard de son fils qu’il avait l’impression de tout ressentir en double simplement parce-que le temps le rattrapait d’un coup. Double peine, double chagrin, double crainte. Et elle, elle continuait de dévier la conversation sur ses ressentis à lui, sur ce qui le tracassait à l’intérieur, sur ce qu’il savait exprimer de cette douleur. Si seulement elle savait. « Par contre, si vous m’avouez avoir une phobie particulière ou des hallucinations, alors à ce moment là on balancera peut-être dans l’analyse effectivement. » Parce-qu’il fut plus surpris qu’autre chose, instinctivement, le regard d’Ezra vint se mettre à la hauteur de celui d’Hannah. Leurs pupilles se croisèrent, et l’éclair d’amusement qui traversa les siennes fut surement la goutte de trop, celle qui fait déborder le vase, pour Ezra. Son bon sens s’était définitivement fait la malle, car dans une situation ordinaire, il aurait saisi la blague. Il aurait d’instinct compris qu’elle tentait ces mots, cette formulation pour débrider l’atmosphère. S’il était honnête en tous points, il aurait même admis qu’il était le premier à user de ce stratège pour délier les atmosphères pesantes. Dans toutes autres situations, il aurait apprécié ce geste de vouloir alléger ses émotions, mais aujourd’hui n’était pas une de ces situations. « Je suis désolé si vous trouvez ça drôle, mais ce n’est pas mon cas » Et comme elle ne semblait pas sur le point de prendre la poudre d’escampette, son regard toujours ancré dans le sien, Ezra prit la décision de se lever plutôt que de continuer d’attendre. « Je vous assure que je préférais avoir des hallucinations plutôt que de voir ça. Au moins, y’aurait un espoir que ce soit quelque-chose de positif. » La colère mélangée à la tristesse qui sommeillait en lui, tant latente que transparaissant dans ses yeux, lui faisait avoir des propos secs et crus. Il détesterait ça le lendemain, mais la soupape de sécurité n’était pas miraculeuse à ce point là. Dévoiler autant ce qu’il avait sur le coeur était normalement réservé aux personnes qui lui étaient proches. Ce n’était pas le cas de Hannah. Elle, elle avait simplement réussi à mettre de l’huile sur le feu - ça ne faisait pas bon ménage. « Si votre collègue veut en savoir plus, vous pourrez lui dire d’aller se faire foutre. J’ai d’autres choses à faire que de m’exposer devant un psy. » Et alors qu’il secouait la tête, désabusé autant par la situation que par son comportement, il vint contourner la demoiselle pour atteindre la porte qui se trouvait de l’autre côté de la pièce, derrière elle.
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Hannah comprenait un peu plus ce que son supérieur leur exposait lors de leurs réunions lorsque la famille Beauregard était mise sur le tapis, et notamment Ezra, le père du petit. Il n’était pas facile et ne faisait rien pour leur faciliter la tâche, restant braqué face à l’aide qu’on lui offrait. Une main tendue qu’il ignorait volontairement, et la brune ne pouvait s’empêcher d’essayer de comprendre pourquoi. Pourquoi s’obstinait-il à traverser ça tout seul en se renfermant sur lui-même et en emprisonnant avec lui cette douleur au lieu de faire en sorte de la gérer pour qu’elle ne l’étouffe pas autant ? La jeune femme n’avait pas de réponse mais espérait en obtenir, voyant cette rencontre davantage comme un coup du sort que comme une véritable coïncidence. Peut-être qu’elle parviendrait à établir un dialogue avec lui, à réussir là où ses supérieurs avaient échoué. Avec cette idée en tête, elle s’aventura à rester dans cette cage d’escalier auprès de lui et ce en dépit de l’hostilité apparente qu’il affichait. Tout chez lui indiquait qu’il n’était pas prêt à parler ; sa posture fermée, son regard fuyant, son ton cassant… Mais la brune ignora ces signes, poussée par le besoin de faire ses preuves tout en sachant pertinemment que ça n’était probablement pas une très bonne idée. Elle n’était pas psychologue, elle ne le serait pas avant plusieurs années. Et même si la théorie avait déjà fait son petit bonhomme de chemin, elle était à des années lumières de comprendre l’esprit humain comme elle se l’imaginait. Sans chercher à démentir la remarque de son interlocuteur, elle concéda que cette histoire de dossiers était bel et bien une partie de son métier, mais que c’était loin d’en être la seule composante. Ezra sembla surpris par sa réponse et la jeune femme imagina qu’elle était sur la bonne voie, que peut-être elle commençait à se détacher de l’image qu’il se faisait des psys en général. Elle reprit la parole, poussée par un excès de confiance en sentant qu’elle était parvenue à obtenir son attention, lui expliquant qu’ils n’étaient pas là pour l’analyser mais pour l’accompagner dans l’épreuve que lui et sa famille traversaient. Hannah fut surprise d’entendre un rire froid s’échapper des lèvres du brun, pour toute réponse à cette tentative d’explication qui ne sembla pas faire mouche comme elle l’aurait espéré. Ça aurait été trop facile cela dit, qu’il décide de s’ouvrir juste parce qu’elle lui expliquait une énième fois le rôle que l’équipe jouait pour eux. Se mordant la lèvre, le médecin hésita sur le comportement qu’elle devait adopter face au mur que représentait Ezra. Elle s’en voulait de l’avoir dérangé dans ce moment d’intimité dont il semblait avoir besoin, mais maintenant qu’elle était là, la brunette voulait à tout prix lui apporter l’aide ou le réconfort dont il souffrait cruellement. Mais comment venir en aide à quelqu’un qui considérait n’avoir besoin de personne ? Une question à laquelle Hannah n’avait pas encore trouvé de réponse et qui pourtant était l’essence même du métier qu’elle voulait faire dans un futur proche. Désarçonnée, la jeune femme commis un impair en tentant de dérider cette atmosphère empreinte de lourdeur, mais la réaction d’Ezra se fit violente et impulsive, contraire à tout ce à quoi Hannah aurait pu s’attendre en prononçant ces mots pourtant dénués de la moindre moquerie. Ses prunelles vinrent se fixer aux siennes et il la toisa avec une froideur qui provoqua un frisson le long de son échine. « Je suis désolé si vous trouvez ça drôle, mais ce n’est pas mon cas » Et sans attendre qu’elle réponde – la brune était de toute façon trop abasourdie que pour trouver quoique ce soit à dire - le brun se leva de l’escalier sur lequel il était assis sans cesser de l’observer. « Je vous assure que je préférais avoir des hallucinations plutôt que de voir ça. Au moins, y’aurait un espoir que ce soit quelque-chose de positif. » La jeune femme réalisa qu’il avait mal interprété ses paroles et surtout, qu’il lui prêtait des intentions qui n’étaient pas les siennes. Elle avait simplement cherché à dérider quelque peu l’atmosphère pesante, à lui montrer qu’elle n’était pas le diable personnifié sous prétexte qu’elle portait une blouse blanche. Mais il était trop tard désormais, le dialogue qu’elle cherchait à mettre en place était rompu avant même d’avoir existé et l’air qu’affichait Ezra en la regardant en disait long sur ce qu’il pensait d’elle. Elle avait merdé. « Je suis désolée, je n’ai pas voulu… » « Si votre collègue veut en savoir plus, vous pourrez lui dire d’aller se faire foutre. J’ai d’autres choses à faire que de m’exposer devant un psy. » Le jeune homme la coupa sans ménagement, secouant la tête avec dépit avant de la contourner et d’ouvrir la porte qui les séparaient du remue-ménage de l’hôpital, signant ainsi la fin de cet entretien hasardeux. Hannah le laissa passer en gardant ses mains dans ses poches, perdant cet air assuré qui faisait d’elle ce qu’elle était l’espace d’un instant et serrant ses poings sans trop savoir comment réagir. Peut-être valait-il mieux le laisser s’en aller et espérer qu’il ne décide pas de faire état de ce qu’il s’était passé à ses supérieurs. Ou alors… Non Hannah, mauvaise idée, mauvaise… « Attendez ! » Lança-t-elle en passant la porte à son tour, s’exposant ainsi au personnel de la salle dans laquelle ils se trouvaient ainsi qu’à la colère d’Ezra qu’elle pouvait sentir de là où elle était. « Vous m’avez mal comprise, je ne cherchais pas à tourner la situation en dérision, simplement à désamorcer l’ambiance tendue, je… » Elle s’interrompit en voyant le brun s’arrêter net devant elle et elle leva un sourcil, espérant avoir fait mouche et obtenu une nouvelle fois son attention. Whitemore tu te mets le doigt dans l’œil. Il y avait des moments pour avoir raison et d'autres où il fallait laisser passer. La brunette ne l'avait malheureusement pas encore compris et en cet instant, faire entendre raison à son interlocuteur lui semblait être une priorité absolue.
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
in doctor's-office-lighting, i didn't tell you i was scared.
and i hate to make this all about me, but who am i supposed to talk to ? what am i supposed to do, if there's no you ? this won't go back to normal, if it ever was. it's been years of hoping, and i keep saying it because - 'cause i have to.
« Je suis désolée, je n’ai pas voulu… » Ezra ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase. Le moment n’était plus aux excuses ou aux explications. Il n’était plus à tenter de faire passer la pilule comme c’était possible, à décortiquer et expliciter le moindre fait et geste du Beauregard. L’instant n’était pas à s’excuser pour apaiser les maux. Il avait fait son choix, il prenait les conséquences qui allaient avec, et il ne désirait pas rester un instant de plus cloitré dans cette cage d’escaliers avec, à ses yeux, une gamine un peu trop curieuse. Bien sûr que ce comportement là n’avait rien d’habituel avec ce qu’il présentait en temps normal. Bien sûr que tout était biaisé, déformé, par cette colère et cette injustice qui le traversaient de part en part. Jamais, dans d’autres circonstances, Ezra ne se serait permis d’avoir un tel comportement, ne se serait osé à avoir des paroles comme celles qu’il employait devant la demoiselle. Mais quelque-chose en lui était différent. Savoir que son fils pouvait, à tout moment, rendre son dernier souffle lui avait ôté la capacité à sourire au bon côté de ce que les gens lui disaient. Il se refermait, mieux qu’une coquille d’huitre, imperméable à la moindre tentative extérieure de venir voir ce qu’il s’y passait à l’intérieur. Là où il était juste hésitant vis-à-vis de ses émotions en tant normal, il était devenu renfermé comme peu on avait pu le voir. Fuir la situation était ce qui lui semblait le plus juste, le plus adapté à l’instant. Il ne désirait plus entendre la voix de la jeune femme, trop curieuse, tentant de savoir ce qu’il se passe sous cette surface, sous ces airs. Il voulait simplement désormais revenir dans le bruit ambiant de l’hôpital, revenir auprès de son fils et de Ginny - dans un autre monde, il aurait pu dire auprès de son fils et de sa femme -, et peut-être même prier que le meilleur et seulement le meilleur leur tombe dessus pour la suite. Tellement de choses restaient encore incertaines que monologuer à l’intention de Dieu semblait être quelque-chose de justifié, ces derniers temps, aux yeux d’Ezra. Au moins, il ne paraitrait jamais pour un idiot à adresser des prières en ces temps compliqués. « Attendez ! » Il n’eut cependant pas le temps de retourner à de tels loisirs que la jeune femme était déjà en train de marcher à sa suite, tentant de venir le retenir un instant de plus dans cette bulle de jugement qu’elle lui avait imposé une bonne dizaine de minutes plus tôt. Elle ne savait donc pas lâcher prise. Les pas d’Ezra s’arrêtèrent nets dans son élan, alors qu’il venait inspirer une bouffée d’air à pleins poumons. Il se devait de se calmer, ce n’était pas lui d’être autant à cran, autant prêt à dégainer le moindre mot de travers. Les circonstances étaient, certes, atténuantes - mais ça ne justifiait en rien d’aborder un tel comportement. « Vous m’avez mal comprise, je ne cherchais pas à tourner la situation en dérision, simplement à désamorcer l’ambiance tendue, je… » « Vous, quoi ? » Il avait réussi à prendre un ton presque cordial, car désormais plusieurs paires d’yeux pouvaient être posées sur eux. Autant, dans cette cage d’escaliers, il aurait pu se laisser aller à des propos plus crus et plus secs, autant ici son visage n’était plus inconnu. Nombreux étaient les soignant de l’aile pédiatrique qui le connaissaient désormais. Nombreux étaient ceux aussi qui le savaient doux comme un agneau la plupart du temps… Mais malheureusement, nombreux étaient ceux qui pouvait être témoins, également, de son changement de comportement des derniers temps, de la dégradation de son humeur, de la perte d’espoir dans son regard. Il ne voulait pas se donner en spectacle et leur prouver, en quelques sortes, qu’ils avaient tous raison de penser qu’il était sur le point de craquer - et ce serait malheureusement la jeune Whitemore qui était à deux doigts d’en payer les frais. Parce-que si elle pensait qu’il était en train de changer d’avis, d’obtempérer à ses propos - c’était jusqu’au coude qu’elle se mettait le doigt dans l’oeil. Alors, lentement, il vint de nouveau lui faire face. Tel un duel de cowboys de l’ancien temps, ses prunelles venant s’ancrer dans celles de la jeune femme. La moindre parcelle de bleu dans ses iris avait disparu, ne laissant place qu’à un regard noir - de tristesse, de colère, d’injuste. Il fit un pas, puis deux, en direction de Hannah afin de réduire la distance qui se trouvait entre eux deux et pour ainsi pouvoir lui parler à voix basse, mots presque inaudibles, murmurés du bout des lèvres. « Vous pensez qu’il suffit de faire un blague mal placée pour que tout s’arrange ? Si c’est le cas, votre naïveté aura raison de vous, docteur. » Comme s’il doutait de la vérité dans ce dernier mot. C’était petit et méchant, c’était tout ce qu’il n’était pas. Mais quand votre coeur se retrouvait meurtri de la sorte, toutes ces choses là n’importaient plus. Seule la libération de la douleur venait ajouter de la valeur aux paroles prononcées. « Retournez donc voir vos autres rats de laboratoire. » Les mâchoires d’Ezra vinrent se serrer davantage, ses derniers mots comme suiffés à travers ses dents. C’était dans ces moments là qu’il se découvrait être un autre homme, de ceux que son père aurait surement apprécié avoir en tant que fils - tout ce que le plus jeune homme Beauregard détestait. « Vous pouvez pas comprendre ce qui m’arrive, et ce qui arrive à ma famille, alors allez voir ailleurs et laissez-moi tranquille. » Sans attendre réponse de la part de la jeune femme, sans lui rendre la monnaie de sa pièce, Ezra vint faire volte face et repartit en direction de la chambre de Noah. Il se laissa emporté un instant par la foule d’infirmières, médecins et autres praticiens se trouvant dans les parages, laissant sa colère s’évader dans leurs pas, leurs gestes précis, avant de venir ouvrir la porte qu’il ne connaissait que trop bien ces dernières semaines. Retrouver le calme de la petite pièce, entendre de nouveau la respiration de Noah à travers la machine, croiser le regard de Ginny qui s’inquiéta instantanément - ce n’était pas le moment, il vint chasser ses futures questions d’un revers de la main. Prendre de nouveau place sur la chaise presque devenue confortable au fil du temps de l’autre côté du lit, venir poser son front sur la petite main de Noah, à travers les siennes. Prier que tout irait pour le mieux.
In doctor's-office-lighting, I didn't tell you I was scared.
Il y avait certains moments dans la vie où le temps semblait suspendu, comme si on parvenait à prendre conscience de certaines choses au-delà des faits et des mots. Hannah Whitemore était en train d’en vivre un par le biais du regard qu’Ezra venait de lui lancer, lui faisant comprendre en l’espace d’une seule seconde qu’elle avait merdé, et pas qu’un peu. Elle n’avait pas affaire à un patient lambda et la brune savait parfaitement qu’il avait le pouvoir de tirer des ficelles qui pourraient la pousser tout droit vers la porte de sortie de cet hôpital, ruiner la réputation qu’elle essayait de se bâtir et la forcer à abandonner ce pour quoi elle s’était battue toutes ces années. La meilleure solution aurait été de faire profil bas et de s’en aller en proférant suffisamment d’excuses pour qu’il en tienne compte à un moment donné, mais Hannah avait tendance à suivre son instinct et celui-ci lui soufflait de ne pas baisser les armes et de le suivre afin de lui fournir une explication rationnelle sur son comportement. Des excuses basées sur des faits fonctionnaient à merveille sur elle, la jeune femme ne voyait donc pas pourquoi le brun ne prendrait pas en considération ce qu’elle avait à lui dire. Après tout, il s’était mépris sur ses intentions à l’instant même où elle avait ouvert la porte donnant sur cette cage d’escalier, avait porté un jugement sur elle au moment où elle avait décliné son identité et avoué faire partie de l’équipe psy qui avait pris en charge le suivi de leur soutien pendant que leur fils était hospitalisé. La brunette était convaincue que dans les faits, elle n’avait rien à se reprocher, mais est-ce que Beauregard était réellement dans son état normal pour juger de la situation avec autant d’impartialité qu’elle ? Rien n’était moins sûr. Le médecin n’était pas sans savoir ce qu’il traversait actuellement et n’osait imaginer ce qui devait lui passer par l’esprit, et la façon dont il avait parlé de ses collègues en disait long sur sa vision des choses concernant le suivi mis en place pour lui et sa famille. Le voyant tourner les talons sans lui laisser le temps de venir à bout de sa phrase et des excuses qu’elle souhait formuler, la brune se lança à sa poursuite afin de terminer de dire ce qu’elle avait à dire. Mauvais plan. A peine lui demanda-t-elle d’attendre qu’il s’arrêtât net, se retournant avec une abominable lenteur pour lui faire face, ses yeux bleus assombris par les éclairs qu’il lui lançait en la dévisageant. Loin de se démonter, Hannah arriva à sa hauteur afin de lui expliquer que tout n’était qu’un malentendu et qu’il avait mal compris ses propos destinés à alléger une atmosphère qu’il avait volontairement rendue hostile à l’instant même où il avait compris qui elle était. « Vous, quoi ? » Son ton était moins agressif que celui qu’il avait employé quelques instants plus tôt lorsqu’il n’était que tous les deux, mais la brune n’était pas dupe et restait consciente qu’il ne s’agissait que d’une façade destinée à tromper les quelques spectateurs qui avaient décidé de suspendre leur activité du moment afin d’observer la scène qui se jouait sur les yeux. Cela n’avait l’air de rien, mais n’importe qui aurait pu sentir l’ambiance électrique qui venait de s’élever entre Ezra et Hannah tandis que le regard du Beauregard se plongeait dans le sien avec une quasi-férocité qui la fit frémir. Serrant les dents, elle se figea lorsqu’il s’avança vers elle afin de réduire la distance entre eux jusqu’à parvenir à murmurer quelques paroles à voix basse qu’elle serait la seule à entendre parmi le brouhaha significatif de l’hôpital et de l’aile dans laquelle ils se trouvaient. « Vous pensez qu’il suffit de faire un blague mal placée pour que tout s’arrange ? Si c’est le cas, votre naïveté aura raison de vous, docteur. » Cette façon de prononcer son titre était pratiquement une gifle qu’il lui infligeait, avec condescendance et un rien de dénigrement, comme s’il remettait en doute ses capacités par cette simple façon de formuler le mot médecin. Hannah avait plus que probablement sous-estimé la souffrance du brun et ses possibles réactions face à une rencontre inopinée à laquelle il n’était pas préparé, comme si elle était entrée de force dans la bulle dans laquelle il s’était enfermé l’espace d’un instant. Elle avait violé ce moment privilégié et en payait désormais les conséquences, se sentant presque humiliée par l’air mauvais qu’il adoptait en posant le regard sur elle. « Retournez donc voir vos autres rats de laboratoire. Vous pouvez pas comprendre ce qui m’arrive, et ce qui arrive à ma famille, alors allez voir ailleurs et laissez-moi tranquille. » Et sans prendre la peine d’attendre une quelconque réponse de sa part – qui n’aurait de toute façon eu aucun effet à ce stade, sauf peut-être celui de jeter de l’huile sur le feu – il tourna une nouvelle fois les talons pour disparaître dans les méandres des couloirs de l’hôpital, sans doute pour retourner dans la chambre de son fils inconscient. Les mains légèrement tremblantes, la brune resta un moment sans savoir quoi dire ou quoi faire, prenant pleinement conscience de tout ce qu’il venait de se passer. Elle avait sciemment discuté avec un patient sans prendre la peine d’en parler au préalable avec l’un de ses supérieurs, et avait par la même saboté le peu de travail qu’ils avaient mis en place avec lui. Il aurait fallu qu’elle en parle, qu’elle explique ce qu’il s’était passé, mais cela mettrait probablement en péril ce qu’elle n’était pas prête à abandonner. Son seul espoir résidait dans le silence d’Ezra, dans l’espoir qu’il s’abstienne de ne pas faire mention de cet incident, auquel cas elle s’en sortirait peut-être tout en conservant en mémoire la lâcheté dont elle aura fait preuve en omettant de dire ce qu’il s’était passé. Encore hésitante, Hannah plongea les mains dans les poches de sa blouse et se dirigea vers son bureau, se repassant encore et encore la scène afin d’analyser dans les moindres détails ce qui avait pu amener à une conclusion aussi désastreuse. Le temps lui apprendrait finalement que certaines réactions n’avaient tout simplement rien à voir avec les personnes impliquées, mais étaient bien liées à l’impulsivité et la colère qu’on gardait au fond de soi lorsqu’on faisait face à une situation sur laquelle on avait aucune emprise. Ezra Beauregard était tout bonnement dépassé par les évènements et la brunette espérait qu’il parviendrait à retrouver le calme et la sérénité au travers de la guérison de son fils Noah, car personne ne méritait de vivre ça.