When you mourn the death of your bloody valentine (spaceraeleah)

(#)Mer 27 Nov 2019 - 13:51

When you mourn the death of your bloody valentine
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann

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Elle m’a posé une question, et à présent la réponse ne semble pas lui convenir. Tant pis pour elle. La haine que je nourris à l’encore de son espèce est ancrée en moi, comme elle est ancrée dans la plupart des autres espèces qui peuplent l’univers. Si elle veut défendre l’indéfendable qu’elle fasse, mais je en perdrais pas mon temps à débattre avec elle à ce sujet pendant des heures : j’ai une fuite à organiser. « Tous les humains ne se pensent pas supérieurs à vous, et les erreurs de notre passé ne devraient pas avoir des répercussions sur ce que vous pensez de nous à présent. Si j’analyse de plus près la situation, c’est bien toi qui a débarqué ici pour tuer sans raison la personne que j’aimais et qui me traite maintenant comme une malpropre pour te sortir de là, je me trompe ? » La situation est bien analysée. Mais je n’en rougis pas, loin de là, j’ai de mon côté cessé d’avoir peur d’utiliser les autres pour sauver ma peau, je fonctionne comme ça depuis des années et c’est pas prêt de s’arrêter. « Les humains sont belliqueux et nombrilistes, ça n’a pas changé. » Je hausse les épaules, avant de continuer. « Et oui, je généralise. Mais tu m’as demandé ce que j’avais contre ta race. Si tu m’avais demandé ce que j’avais contre toi, je t’aurais simplement répondu que tu jacasses bien trop. » Un sourire insolent sur les lèvres, j’écoute la suite de son joli discours. « Si je devais me faire une idée sur ton espèce en me basant sur toi et tes actes, ça serait bien triste… » Je laisse échapper un rire amusé. Si elle savait. « Ça serait surtout bien optimiste. Les miens sont pas des tendres, et t’as de la chance d’être tombée sur moi. » Faut croire que les conneries d’Hannah me montent à la tête. Un sourire un coin, je penche la tête en l’observant un instant. « Le meurtre n’est pas illégal sur Kereseth. » Être aussi mauvais menteur que son fiancé devrait l’être par contre. « Et pourtant vous nous battez toujours à plate couture dans la course de l’espèce la plus détestée de la galaxie, si c’est pas merveilleux ça. » J’aime qu’elle ait de la répartie au fond. Je me serais bien emmerdée si ça n’avait pas été le cas.

Je suis soulagée lorsque nous sortons de la coursive, et en jetant un œil autour de moi il me semble commencer à reconnaître les environs. « A partir d’ici, on risque de rencontrer du monde. » Je hoche la tête sérieusement, sans prendre la peine de lui répondre. J’ai été assez claire quant à ce qui l’attend, si elle tente de jouer à la plus maligne, je ne pense pas avoir besoin de le lui préciser à nouveau. Une fois l’entrepôt traversé nous débouchons dans un couloir que je reconnais comme étant celui qui mène à la longue rangée de pont d’embarquement. On y est presque. Ma main se resserre sur mon arme, et si j’aurais préféré que nous soyons deux pour nous défendre, je n’ai pas une once de confiance en elle, hors de question de lui en confier une.

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Quelques minutes plus tôt, elle avait découvert cette femme nue au-dessus du corps sans vie de David, et à présent, elles fuyaient toutes les deux tout en débattant sur les espèces et leur point de vue. Une nouvelle fois, Leah avait l’impression de vivre quelque chose d’improbable et se persuadait presque qu’elle ne tarderait pas à se réveiller aux côtés de son compagnon, lui racontant toute cette histoire en riant tandis qu’il lui demanderait si elle n’avait pas trop forcé sur l’alcool la veille. Une bien jolie conclusion romancée qui était malheureusement bien loin de la réalité. La brunette avait toujours eu la capacité de s’évader des situations difficiles en se plongeant dans une bulle qui la protégeait de ce qu’il se passait autour d’elle, mais en vieillissant il était de plus en plus difficile de faire l’autruche – surtout quand une alien à couettes vous faisait la morale sur l’espèce humaine en braquant un flingue dans votre dos. « Les humains sont belliqueux et nombrilistes, ça n’a pas changé. Et oui, je généralise. Mais tu m’as demandé ce que j’avais contre ta race. Si tu m’avais demandé ce que j’avais contre toi, je t’aurais simplement répondu que tu jacasses bien trop. » C’était si drôle. Grimaçant, la jeune femme décida d’abandonner cette bataille qui n’avait pas la moindre importance par rapport à celle qu’elle s’apprêtait à livrer dès qu’elle en aurait l’opportunité. « Ah c’est donc pour ça. » Ironisa-t-elle en levant une nouvelle fois les yeux au ciel tout en avançant, réfléchissant en parallèle à la suite des évènements et à ce qu’elle pourrait bien faire pour se sortir de là sans donner entière satisfaction à cette femme. « Ça serait surtout bien optimiste. Les miens sont pas des tendres, et t’as de la chance d’être tombée sur moi. Le meurtre n’est pas illégal sur Kereseth. Et pourtant vous nous battez toujours à plate couture dans la course de l’espèce la plus détestée de la galaxie, si c’est pas merveilleux ça. » Il y aurait donc pire qu’elle sur leur planète ? Leah avait bien du mal à la croire, mais n’ayant jamais entendu parlé de cette espèce , elle allait bien devoir la croire sur parole sur ce coup là. « Si le meurtre n’est pas illégal chez vous, il n’en est pas de même ici. Et pourtant vous vous obstinez à faire votre loi et à ignorer celles des autres en vous invitant chez eux, si ça c’est pas être belliqueux et nombrilistes alors… » Elle sourit très légèrement avant de se laisser tomber dans le dépôt, regardant partout si la voie était libre. Le reste du chemin se fit dans un silence presque religieux, et une fois arrivées à la porte, Leah lui annonça que la suite des évènements risquait d’être un brin plus mouvementée. La brune hocha simplement la tête, pas l’air le moins perturbée du monde à cette perspective. Elles firent donc leur entrée dans le couloir et quelques secondes plus tard, une troupe de gardes arrivèrent droit devant elles. « A l’aide. » Cria-t-elle en se laissant aller sur le côté, laissant l’alien seule face à ces hommes armés jusqu’aux dents, un air faussement apeuré sur le visage ; il ne manquerait plus qu’ils pensent qu’elles soient ensemble.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann

J’ai toujours été le genre de femme qui ne se formalisait pas lorsque je me retrouvais dans des situations un peu… Hors norme. Sans trop savoir pourquoi – peut-être que le fait d’avoir grandi avec une demie sœur dont le père avait été assassiné par ma génitrice la nuit de ma conception aide dans toute cette histoire – je n’étais pas du genre à m’étonner des drôles de directions que ma vie prenait parfois, comme aujourd’hui alors que je me retrouvais à devoir traverser le spatioport avec comme guide la fiancé de l’homme auquel je venais d’ôter la vie. Et il m’est tout bonnement impossible de concevoir que d’autres individus voient les choses autrement, tant je ne m’étonne de mon côté de rien. « Ah c’est donc pour ça. » Je tourne la tête vers elle, lui adressant un large sourire provocateur. « Si le meurtre n’est pas illégal chez vous, il n’en est pas de même ici. Et pourtant vous vous obstinez à faire votre loi et à ignorer celles des autres en vous invitant chez eux, si ça c’est pas être belliqueux et nombrilistes alors… » Je hausse les épaules. « J’ai pas prétendu être pacifiste… » Non, je crois qu’il aurait été beaucoup trop hypocrite, même pour moi, de mentir sur ce point ci. Surtout aujourd’hui. Surtout vu la situation dans laquelle nous nous étions rencontrées. « Qu’est-ce que tu peux être rabat joie quand même… » Rapport au meurtre, et son illégalité entre ses murs. Fort heureusement pour la galaxie, nous sommes encore l’une des rares planètes sur laquelle ôter la vie reste légal. Il faut dire qu’en même temps, certains le mérite non ? Et si tout le monde n’en fait un pas sport comme je le fais, ou un hobbies, il n’est pas rare sur Kereseth de régler ses comptes soit même et de façon…. Définitive.

C’est plongée dans mes pensées que je pénètre dans le couloir, et lorsque mon regard se pose sur les quatre gardes armés, je mets quelques secondes à réagir. La brune elle, semble avoir préparé son coup depuis plusieurs minutes déjà, si bien que j’en viens même à me demander si d’une façon ou d’une autre ce n’est pas elle qui les aurait alertés. « A l’aide. » Elle s’écarte, et lâchant un juron, je réagis tout de même plus vite que les officiers. Il faut dire que j’ai mon holster déjà serré dans ma main. Et il faut dire que c’est un BLM-326, un beau joujou flambant neuf, à lasers multiples. Assez pour leur transpercer le crâne, en tuant d’abord deux puis quatre, sans qu’ils n’aient le temps de dégainer leurs ridicules E-13. Ils s’effondrent au sol sans me causer une seule égratignure, alors que de mon côté, je fonds sur la brune incapable de contenir mes nerfs plus longtemps. L’alarme se mets à nouveau à raisonner, annonçant une alerte de niveau 4 dont je suis cette fois sure d’être à l’origine. Hurlant pour couvrir le bruit, je braque mon arme sur elle avant de l’empoigner par les cheveux. « T’as envie de mourir ou t’es juste VRAIMENT complètement conne ? » Sans plus aucune douceur je ressers ma prise et la traine avec moi, peu intéressée de savoir si je lui fais mal ou tire trop fort. « JE T’AI DONNE UNE PUTAIN DE CONSIGNE ! » Je sens la colère pulser dans mes veines, et toute ma violence que je contenais jusqu’ici se déverser. « UNE PUTAIN DE CONSIGNE. LA FERMER. C’EST SIMPLE NON ? » Accélérant le pas je pénètre dans la zone des quais d’embarquement. G40, G41, G42, j’ai peur de ne pas arriver à temps jusqu’à notre vaisseaux, déjà, j’entends le pas des troupes humaines se rapprocher, et même mon BLM ne pourra rien contre plusieurs dizaine d’entre eux.

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Le débat continuait toujours, et si Leah se trouvait dans une position à haut risque, rien ne semblait indiquer qu’elle s’en soucie le moins du monde. En effet, la brune n’hésitait pas à faire entendre son point de vue sans s’imaginer une seule seconde que la moindre réponse un brin vexante pourrait se solder d’une balle dans la tête, mais elle ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher ; l’injustice la rendait dingue, tout comme la mauvaise foi dont faisait preuve son interlocutrice lorsqu’il s’agissait de porter des jugements sur les autres espèces sans se remettre une seule seconde en question. « J’ai pas prétendu être pacifiste… Qu’est-ce que tu peux être rabat joie quand même… » Leah haussa les épaules à son tour, comprenant que le sujet était maintenant clos. Les avis étaient et seraient toujours divergents, il fallait qu’elle se fasse une raison. La jeune femme avait toujours envié les autres espèces pour ces pouvoirs dont ils avaient été dotés à la naissance sans avoir rien eu à demander à personne, tandis que les humains devaient simplement composer avec ce qu’ils avaient – c'est-à-dire pas grand-chose, comme l’avait très justement fait remarquer la femme avec qui elle traversait le spatioport sous la menace de son holster. Une fois dans le couloir, la chance sembla sourire à Leah tandis qu’une bande de gardes s’avançaient dans leur direction. N’écoutant que son instinct de survie – ou pas – la brunette cria à l’aide avant de se laisser aller contre un mur, dégageant le passage pour laisser ces hommes en découvre avec l’alien qui lui pourrissait la vie depuis près d’une heure maintenant. C’était en tout cas le scénario qu’elle espérait voir se jouer sous ses yeux, mais malheureusement, la femme les tua en l’espace de quelques secondes et ce sans même recevoir la moindre égratignures ; elle était mal. « T’as envie de mourir ou t’es juste VRAIMENT complètement conne ? » Un cri s’échappa des lèvres de Leah tandis que la brune l’attrapait par les cheveux en hurlant afin de couvrir le bruit strident de l’alarme qui s’était une nouvelle fois déclenchée. « JE T’AI DONNE UNE PUTAIN DE CONSIGNE ! UNE PUTAIN DE CONSIGNE. LA FERMER. C’EST SIMPLE NON ? » Sans se soucier de la douleur qu’elle infligeait à la jeune femme en la tenant de la sorte tout en s’avançant vers les quais, l’alien accéléra le pas à la recherche de son vaisseau. Les larmes aux yeux, Leah s’abstint du moindre commentaire tout en lui suivant comme elle le pouvait, ne pouvant retenir un petit sourire en entendant les dizaines de gardes qui s’étaient mis à leur poursuite. « Tu vas pas… Pouvoir t’en sortir. » Lança-t-elle avec une respiration saccadée, jetant un regard en arrière pour évaluer la distance entre elles et les gardes.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann

Elle veut voir mon vrai visage ? Elle va voir mon vrai visage, aucun souci. Endormir mon interlocuteur est une sorte de talent que j’ai toujours possédé, parce qu’on ne soupçonne pas au premier abord, et on peut vite oublier à mon contact que je suis avant tout une meurtrière. Un horrible individu, le genre qui tue de sang-froid et pour le sport, enveloppé dans une jolie enveloppe pour faire passer la pilule plus facilement. Pour faire oublier, que je suis plus dangereuse que mignonne. Sans mes bijoux Kereseth et mes couettes signatures, je peux aisément passer pour une gentille fille, le genre qui ne veut pas faire d’histoire. Bon, il est temps de rappeler à la brune à qui elle à faire en tout cas, puisqu’il semblerait que me trouver à côté du corps ensanglanté de son petit ami n’ait pas suffi. Il faudrait que je prenne une douche, d’ailleurs. Quand mes doigts se referment autour de ses cheveux et que je laisse enfin échapper la violence, celle qui pulsait au fond de moi, rongeant son frein, attendant que je la laisse sortir, se décharge sur la demoiselle. Je me fiche de lui faire mal, je me fiche de savoir si elle arrive à suivre ma cadence avec sa jambe de bois, elle a usé ma faible patience. Je considère avoir été clémente, je l’ai jusqu’ici laissée respirer, maintenant je me fous de savoir si je cogne sa tête contre un mur ou si elle survit sur le trajet jusqu’au vaisseau.

Quand nous arrivons aux ponts, je comprends rapidement que je n’attendrai pas le vaisseau avant que les forces de l’ordre ne nous rattrapent. Surtout pas avec le boulet que je me traine. « Tu vas pas… Pouvoir t’en sortir. » Elle aussi le réalise, et relève des yeux larmoyant dans ma direction, clairement essoufflée, ou effrayée pour ce que j’en sait. « Tu crois ? Regarde-moi faire. » Etudiant mes options, je la traine jusqu’au vaisseau le plus proche, celui amarré au point G43. Un Millenium IV, un petit vaisseau utilisé principalement par des particuliers pour le tourisme. Maniable, mais peu équipé en armement. Tant pis, cela fera l’affaire, et si je n’y connais rien je sais que ces bestioles se volent plutôt facilement. Je règle la puissance de mon holster pour griller le système de sécurité, et quand la porte s’ouvre je jette la brune à l’intérieur, avant de verrouiller l’entrée du vaisseau derrière moi. « T’as trois minutes pour le faire décoller. » Dans son dos, je braque à nouveau le holster contre l’arrière de son crâne. « S’ils me chopent je suis finie, alors crois moi, j’ai plus rien à perdre, et j’hésiterais pas à t’éclater la cervelle. » Cela me fous les jetons mais elle à notre destin à toutes les deux entres les mains à présent…

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Leah savait qu'elle avait dépassé les limites du raisonnable en agissant de la sorte alors que cette femme avait tué son compagnon et ce peu de temps avant de lui avouer dans un sourire sinistre que le meurtre était une pratique parfaitement légale sur sa planète de dégénérés. La brune avait été imprudente mais son ego l'avait empêchée de conserver le silence qui aurait pourtant été le seul comportement logique si elle avait craint pour sa vie. Elle avait eu peur, mais cette femme lui avait paru bien plus indulgente qu'elle ne l'était en réalité et la jeune femme avait eu un excès de confiance en se retrouvant dans la position de celle qui allait pouvoir la faire quitter le vaisseau sans se faire arrêter. Même si finalement, son but depuis le début était précisément l'inverse. A l'instant même où la brune lui avait fait part de ses plans de l'emmener avec elle, Leah avait décidé de tout mettre en oeuvre pour se sortir de là et ne pas avoir à obtempérer le moment venu. Autant de plans qui avaient lamentablement échoués et qui avaient eu pour seule conséquence d'énerver encore plus son interlocutrice qui s'était maintenant mis dans la tête de la tirer comme un vulgaire bout de viande jusqu'à sa porte de sortie; un des vaisseaux qui se dressaient face à elle. Persuadée qu'elles ne parviendraient pas à s'en sortir face à l'armée de gardes qui courrait dans leur direction, la brune lui fit part de sa pensée sans pouvoir empêcher une larme de couler le long de sa joue - un mélange de peur et de douleur. Elle se sentait humiliée face à son manque de ressources dans une telle situation et c'est sans rien ajouter de plus qu'elle continua de la suivre jusqu'à un petit vaisseau; un Millenium IV. « Tu crois ? Regarde-moi faire. » Elle relâcha son emprise le temps de faire sauter le système de sécurité afin d'ouvrir la porte, y entrant et poussant violemment Leah à l'intérieur. Cette dernière se rattrapa de justesse à un pan de mur, manquant de perdre l'équilibre pour de bon. « T’as trois minutes pour le faire décoller. S’ils me chopent je suis finie, alors crois moi, j’ai plus rien à perdre, et j’hésiterais pas à t’éclater la cervelle. » La brunette ferma les yeux en sentant une nouvelle fois le métal froid contre son crâne. "Je suppose qu'il est inutile de préciser que je n'ai aucune compétence en tant que pilote?" La question était rhétorique et d'ailleurs, elle n'attendit pas la réponse pour se diriger vers le poste de commandes et pour s'y installer. Devant elle se dressaient une quantité astronomique de boutons et de voyants lumineux et Leah serra les dents en les analysant à toute vitesse; trois minutes c'était un peu juste. Mais elle n'avait pas envie de mourir.

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Le cœur qui bat la chamade, la peur et l’excitation qui montent, j’ai beau être du genre à régulièrement me foutre dans la merde jusqu’au coup, je sais que cette fois ci j’ai tapé fort, et que mon sort ne m’appartiens plus complètement. Je sais aussi que je ne laisserai pas les forces de l’ordre du spatioport me prendre vivante et je préfère mourir – littéralement – plutôt que de passer le rester de mes jours enfermée dans une cellule de six mètres carrés. Alors oui, je sais que j’ai peu de chances de mourir tranquillement dans mon sommeil, mais si je peux retarder l’échéance et voir venir le jour de mes trente ans je préfèrerais. J’ai encore tant de planète et vaisseaux à piller, tant de draps à chauffer d’homme à choisir de ne pas laisser vivre, je n’ai pas envie de tirer ma révérence tout de suite. Pourtant si nous ne décollons pas, je suis faite comme un rat. Si nous ne décollons pas et que deux douzaines de gardes m’attrapent, ma première balle sera pour la brune – je tiens toujours mes promesses – et la seconde sera pour moi. Hannah perdra une demie sœur, elle s’en remettra certainement, mais je préfère ça plutôt que de devenir un animal en cage. Et je ne suis pas folle ou idiote : on ne s’échappe pas lorsqu’on est faite prisonnière sur un spatioport. Alors je fais tout ce que je peux pour qu’elle me prenne au sérieux, parce que je le suis mortellement sérieuse. « Je suppose qu'il est inutile de préciser que je n'ai aucune compétence en tant que pilote ? » Ma seconde main rejoint la première sur la crosse de mon holster, que j’incline à l’horizontal pour une meilleure préhension, et j’appuie le canon en métal un peu plus fort contre sa tête. « Je suis pas suicidaire. » Que je crache d’un ton sec. « Je savais piloter un Millénium avant de savoir marcher. » La mesure n’est pas réellement mon truc, j’ai toujours préféré l’exagération. « Ton boulot c’est de contourner les services de sécurité, de pirater ce truc pour m’en donner les commandes. Ensuite tu pourras te taire et admirer. » Parce que oui, réussir à déverrouiller le vaisseaux et le faire décoller ne fera pas tout. Il faudra ensuite échapper aux forces de l’ordre qui tenteront de me suivre. Mais le Millénium, s’il n’est pas de tout confort avec son unique couchette, ni très offensif puisque doté d’aucun laser, reste l’un des vaisseaux les plus rapide qui existe. Et je suis une bonne pilote. Mes mains restent stables et ne tremblent pas, pourtant dans ma tête c’est la tempête. « Deux minutes trente. Ton temps file. » Et le mien par la même occasion.

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Leah commençait à sentir l’étau se resserrer contre elle, et maintenant que les portes de ce vaisseau s’étaient refermées sur elle, elle savait qu’elle était fichue. Plus aucune idée ne lui venait en tête pour réussir à rester dans ce spatioport en vie, pas tant que cette femme tiendrait une arme en joue contre son crâne. Les voix des soldats se rapprochaient et la brune l’observait avec froideur, lui faisant comprendre que le laps de temps qui lui permettait de rester en vie s’étiolait de seconde en seconde. L’esprit embrumé et cédant doucement à la panique, Leah ne comprit pas tout de suite où cet alien voulait en venir en lui demandant d’intervenir puisqu’elle n’avait jamais piloté un seul vaisseau de toute sa vie – sauf dans les jeux vidéo. Ce qu’elle se retint de préciser à son interlocutrice en lui faisant part de ses quelques lacunes en pilotage. « Je suis pas suicidaire. Je savais piloter un Millénium avant de savoir marcher. » Ah d’accord. Chacun son truc après tout. « Ton boulot c’est de contourner les services de sécurité, de pirater ce truc pour m’en donner les commandes. Ensuite tu pourras te taire et admirer. » Bon, tout ça était déjà un peu plus dans ses cordes. Elle faisait de la programmation et ne s’était jamais essayée à hacker quoique ce soit – officiellement du moins – mais le système de ce vaisseau avait l’air d’être plutôt facile à bidouiller même si elle n’en était pas tout à fait certaine. « Deux minutes trente. Ton temps file. » Et La pression du métal froid se fit sentir encore un peu plus et la jeune femme se dégagea de son contact pour se diriger vers le poste de contrôle où elle pourrait accéder à la matrice du système informatique. « Je vais faire ce que je peux. Mais si j’y arrive pas en deux minutes, il faudra que tu tiennes un peu. » Marmonna-t-elle, pas vraiment ravie de travailler avec la pression d’une balle dans la tête dans deux minutes à peine. Sans même jeter un regard en direction de la brune, elle commença à s’atteler à la tâche, ouvrant le premier boîtier de contrôle tout en tapant à une vitesse folle sur l’un des claviers de commande. Ce truc était plein de pare-feu en tout genre et de mots de passe qu’elle contournait les uns après les autres, sans jamais encore voir arriver le but final qui la ferait prendre le contrôle de l’engin.

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Il n’y pas la moindre trace de gentillesse, de tendresse ou de serviabilité en moi. Je ne suis guidée que par le service de mes propres intérêts, animée par la recherche de ma satisfaction personnelle. Voler m’enrichit ? Je n’hésite pas une seule seconde. Tuer m’excite ? J’ai bien du mal à m’empêcher de le faire, faisant fi de toute notion de bien et de mal. Je pense que la brune ne saisit pas la chance qu’elle a d’être encore en vie, parce que même si j’ai bel et bien besoin d’elle pour quitter le spatioport en un seul morceau, ma propre impulsivité a tendance à causer ma perte, et j’aurais très bien pu la descendre sans réfléchir aux conséquences. C’est Hannah qui réfléchit, moi j’exécute, et je le fais plutôt bien. Dès lors que je me retrouve séparée de ma demie sœur, je suis du genre à prendre des décisions impulsives, et généralement je me fous dans une sacré merde. Sans Hannah il est probable que je serais déjà six pieds sous terre à l’heure actuelle, mais de son côté, elle serait certainement morte d’ennui si je n’étais pas là pour pimenter son quotidien et ajouter un peu d’audace dans sa vie.

La brune prend place derrière le panneau de commande, et préférant rester libre de mes mouvements je ne m’assieds pas pour attacher le harnais de sécurité passager. « Je vais faire ce que je peux. Mais si j’y arrive pas en deux minutes, il faudra que tu tiennes un peu. » Les mains resserrées sur mon glock, je l’observe, j’observe les différents panneaux de contrôle et ses doigts voler sur le clavier, et je me sens impuissante. Elle a autant notre sort entre les mains que moi. Si je me retrouve obligée de lui coller une balle dans la boîte crânienne avant de me faire sauter la cervelle, cela sera entièrement sa faute. « Tu perds du temps à discuter, dépêche-toi. » Parce que la deadline, le faible temps imparti je n’en suis pas maître, et déjà je vois à travers l’immense pare-brise les forces de l’ordre se rapprocher dangereusement du petit vaisseau. Nerveuse, des fourmillements dans les jambes, je fais les cents pas, sans jamais baisser mon bras qui tient le holster dans sa direction. Quand finalement le tableau de bord s’allume, et je comprends qu’elle a réussi. « Bouge-toi de là. » Je l’attrape par le bras pour la tirer hors du fauteuil de pilote, sans ménagement, y prenant sa place. « Je te conseille de t’accrocher. » Maintenant que les commandes sont miennes, je sens un soulagement se répandre dans mon corps, le doux sentiment de reprendre le contrôler alors que mes doigts glissent sur le tableau de bords et ses différents boutons, avant que je n’attrape les deux manettes qui se trouvent de chaque côté de mon siège.

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La situation devenait peu à peu hors de contrôle et Leah savait qu’elle n’avait désormais plus le choix ; il fallait qu’elle fasse démarrer ce vaisseau car sinon, elle y passerait tout simplement. Elle pensait ne pas avoir peur de mourir, mais ce holster braqué contre son crâne lui avait gentiment fait changer d’avis sur la question. A présent, il fallait qu’elle se débrouille pour pirater le système de pilotage et même si elle ne l’avait jamais fait, à ses yeux, tous les systèmes se ressemblaient à peu près. Disons simplement que certains étaient plus performants que d’autres, mais Leah était un petit génie en la matière et en vérité, pas grande chose ne lui résistait. Travailler sous pression ne faisait habituellement pas partie de ses prérogatives, mais il fallait bien avouer qu’elle n’avait pas trop le choix. Face à elle se dressait tout un tas de boutons de toutes les couleurs et de toutes les tailles, mais son attention était dirigée vers le centre du programme dans lequel elle entra avec plus ou moins de facilité, uniquement ralentie par les différents codes demandés afin de pouvoir procéder au démarrage de l’appareil. Paniquée en entendant les cris et les pas des soldats se rapprochant, elle demanda à la brune de gagner un peu de temps si le besoin s’en faisait ressentir tout en sachant qu’elle n’avait pas droit à l’erreur. « Tu perds du temps à discuter, dépêche-toi. » Quel sens de l’humour. Ça n’était pas elle qui se retrouvait à taper à une vitesse folle pour contrer tous les pares-feux qui se mettaient sur son chemin. « Ça arrive, ça arrive… » Marmonna-t-elle machinalement sans lâcher des yeux l’écran qui lui faisait face. Finalement, le miracle arriva et le tableau de bord s’alluma, signe qu’elle avait réussi l’impossible – elle l’avait dit qu’elle avait du talent. « Bouge-toi de là. Je te conseille de t’accrocher. » La somma-t-elle sans le moindre ménagement, lui attrapant le bras pour la sortir du siège afin de s’y installer à sa place pour se mettre à piloter. Leah savait que c’était sa chance, qu’elle devait trouver le moyen de se débarrasser d’elle, là maintenant. Mais une voix s’élevant à l’extérieur hurla aux hommes de tirer à vue, et quelque chose lui disait qu’elle n’avait pas plus de chance de s’en sortir au sein du spatioport qu’en restant avec cette femme. « Comment ça m’accrocher ? » Jurant intérieurement, elle prit place sur le siège à côté du sien et s’attacha rapidement avant de fermer les yeux et de respirer bruyamment ; elle avait une peur bleue des voyages dans l’espace, et de l’espace tout court en fait. Les portes se fermèrent toutes et elle sentit le moteur gronder, lui donnant une sensation de vertige alors même qu’elles n’avaient pas encore décollé ; c’était mal barré.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann

Les voix des soldats se rapprochent, et je sens l’agitation monter en moi, alors que chaque seconde me semble une éternité. Je commence à me dire que j’aurais peut-être dû trouver une humaine plus intelligente, plus dégourdie, bref, je commence sérieusement à m’imaginer que je vis mes dernières heures, et je dois admettre que ça me fais chier. Je n’ai pas encore trente an, et mourir aujourd’hui, alors que je suis une représentante d’une espèce dont l’espérance de vie atteins les 165 ans, ça fait tâche. Surtout mourir dans ces conditions, pour une baise décevante, et pas à l’assaut d’un vaisseaux de la marine humaine, ou au prise avec les rebelles. « Ça arrive, ça arrive… » Je compte sur son envie de vivre, à cent pour cent, c’est le dernier espoir qu’il me reste. On dit que face à la mort certains se révèlent, et se découvrent des capacités dont ils ignoraient l’existence. J’espère sincèrement que ma comparse imposée fait partie de ceux-là.

Visiblement oui, ou alors la chance est de notre côté mais je n’ai pas le temps de m’interroger plus à ce sujet, pas pour l’instant en tout cas, et sans laisser le temps à la demoiselle de réagir et sans cérémonial je l’attrape pour libérer la place du pilote, à laquelle je m’installe rapidement. Envolée la demoiselle insouciante, qui plaisante et fait de l’esprit. Concentrée, je m’attache rapidement en serrant ma ceinture de sécurité au maximum et prend le contrôle du panneau de commande. Je n’ai fait pas fait voler de Millenium depuis des années, mais je soulagée de me rendre compte que cela ne s’oublie pas, et que mes automatismes reviennent rapidement. Le moteur gronde, et le sol se met à trembler. « Comment ça m’accrocher ? » Un bref coup d’œil à la brune m’apprend qu’elle a certainement le mal de l’espace – curieux pour la représentante d’une espèce qui vit sur un spatioport – et un sourire en coin étire mon visage. Elle est presque plus blanche que moi, ce qui étant donné la carnation naturelle de mon espèce relève de l’exploit. J’entends les cris derrière la porte mais trop tard, le vaisseau se met en mouvement, et je passe le sas de sortie avant qu’ils n’aient le temps de boucler les issues. Bon c’est là que les choses sérieuses commencent, ils ne me laisseront pas m’en tirer comme ça. Dommage que le Millenium ne soit pas équipé d’un système d’armement, j’aurais adoré détruire quelques vaisseaux éclaireurs humain.

L’un d’eux se dirige d’ailleurs vers nous, et dans un sourire je tire les manettes à fond et d’un coup sec vers moi, et le Millenium pique du nez dans un plongeon acrobatique. J’éclate de rire en redressant les manettes, clairement shootée à l’adrénaline, alors que la brune perd de plus en plus ses couleurs. La course poursuite dure plusieurs minutes, mais finalement, les vaisseaux humains commencent à disparaître de nos radars. Je pousse le vaisseau à sa vitesse maximale une demie heure supplémentaire, avant d’estimer que nous les avons définitivement semés, et d’enfin ralentir pour me tourner vers la brune. « Si tu gerbes sois mignonne, va faire ça dans les toilettes. » Je rentre des coordonnées, celles de notre point de ralliement à Hannah et à moi, et enclenche le pilote automatique du Millénium, avant de détacher mon harnais de me lever de mon siège, étirant mes articulations. « Rassure moi, c’est quand même pas la première fois que tu quittes ton spatioport ? » Je lève un sourcil en me massant les cervicales.

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