Je ne le supportais plus. Être enfermée avec deux enfants à la maison, je ne le supportais plus. Cela faisait bien un mois que je ne me sentais pas bien. Depuis l’annonce de cette grossesse nullement désirée, je me sentais fatiguée, lasse. Lukà m’avait promis d’être là. Et pourtant, il était aux abonnés absents. Artémis avait quitté le pays sans me le dire. je l’avais appris aujourd’hui, alors que je venais au Candy avec les jours de garde. Quelle ne fut ma surprise de retrouver le club vide, fermée. Le propriétaire a quitté les lieux. Seulement, on ne ferme pas un tel établissement du jour au lendemain. Ce n’était pas que j’étais encore amoureuse de lui ou autre mais j’avais besoin de lui. a défaut de pouvoir compter sur Lukà -qui sortait boire des verres tous les soirs avec des femmes inconnues-, je pouvais au moins me reposer sur le père de ma fille ainée. Une violente douleur a vrillé mon ventre alors que Lucy se tenait près de moi. j’ai hurlé avant de tomber sur le sol. Cela faisait plusieurs jours que j’avais des saignements. Vu que j’en avais eu au début de ma grossesse avec Lucy, je ne m’étais pas inquiétée. Je vins donc me recroqueviller contre le sol alors qu’un passant se stoppa. « Madame, tout va bien ? » Je pleure à chaudes larmes connard. Tu vois bien cela ne va pas. L’homme compose sous les cris incessants de ma fille le numéro des pompiers qui viennent me chercher. Ma fille m’accompagne en me tenant la main, en train de pleurer. « Reste avec moi, Mama, mumura ma petite. » Je sentais la peur dans sa voix. Et j’avais peur aussi. Mais pas pour moi. pour l’enfant que je portais. Je tentai de déglutir alors que l’on vint me poser un masque à oxygène. Et tout devint noir. Je me réveillai -visiblement quelques heures plus tard- puisqu’il faisait nuit. Lucy dormait dans un fauteuil alors que le médecin venait d’entrer dans la pièce. « Comment vous sentez vous, miss Khaan ? » Je me relevai avant de porter une main à mon ventre. « Le bébé ? » J’avais fait la première échographie toute seule. je l’avais pourtant signalé à Lukà la semaine d’avant mais il ne s’était pas pointé. « Il va bien. Mais il est très mal accroché. Nous allons devoir vous garder quelques jours, le temps de stabiliser l’embryon. Avez-vous un proche à contacter ? » Je déglutis. « Non. » Ma décision était prise. Lukà était avec des filles différentes tous les soirs donc il ne pleurera pas ma perte. Je lui envoie un sms pour lui stipuler avant de reposer le cellulaire. Lucy vient se réveiller pour s’embarrer de mon mobile alors que vaseuse, je viens vomir dans la bassine prévue à cet effet. Une infirmière vint me prendre mes constantes me forçant à m’asseoir. « Vous êtes à 18,7. Souffrez-vous d’hypertension ? » Je hochai la tête. Ainsi que de troubles de l’attention, bien évidemment. Ma fille se leva avant de dire qu’elle allait se chercher une glace tandis que je l’entendis crier dans le couloir. « Si tu passes cette porte, je te jure que je vais te faire mal comme t’as fait mal à maman et au petit pois qui est dans son ventre. Connard. » J’étais trop fatiguée pour me soucier à qui elle s’adressait. Alors, je vins me recroqueviller sur moi-même, écoutant les battements de cœur de mon petit pois pour fondre en larmes comme une femme faible, un maudit bébé.

Beaucoup de boulot, t'es content la maison d'édition que tu as monté toi-même fonctionne à merveille. Elle tourne à plein régime et surtout à cette période de l'année où les romances de Noël sortent. T'en as sortis plusieurs cette année et ça te demande pas mal de boulot, surtout au niveau des stocks. Tu n'es pas beaucoup à la maison, tu le sais bien et ça te fait chier de ne voir que ton fils ou ta copine une heure trente-cinq le matin et deux heures le soir. Parfois même, Jayden et Lucy sont déjà couchés lorsque tu franchis le seuil de la maison. Des rendez-vous professionnels, et aussi quelques sorties avec tes amis telle que Robin. Elle est ta meilleure amie depuis des années et vous ne vous voyez pas très souvent. Rarement d'ailleurs. Tu ne rate donc jamais une occasion de la voir quand elle te le propose. Tu as complètement délaissé Shay ces derniers temps. Depuis votre retour de l'Angleterre, Shay et Lucy, ainsi que Persée sont venues vivre chez vous. Maison bien trop petite pour quatre mais qui fait très bien l'affaire pour le moment. Les enfants sont très contents de dormir dans la même chambre. Ce soir, tu rentre tard encore une fois. Tu rentre des courses avec ton fils. La voiture de Shay n'est pas dans l'allée. Étrange. Enfin non, tu sais qu'elle devait aller trouver son ex mari pour convenir des jours de garde de leur fille. Tu n'as pas ce problème là avec Anna, elle s'est barrée. C'est donc toi qui a la garde exclusive de Jayden ce qui te convient très bien. Ton fils est aussi heureux de vivre avec toi que l'inverse. Courses rangées, douche prise pour ton fils. T'es en train de lui faire réchauffer un plat préparé ta mère. Soudainement, ton smartphone se met à vibrer. Coup d'oeil rapide, tu marque un temps d'arrêt. T'entends même pas ton fils qui descend te voir après avoir enfilé son pyjama Cars. Shay te quitte. Tu ne comprend pas ce qui lui prend. Serait-ce les hormones qui la font divaguer ? Quelques échanges de message texte violent. Tu te découvre une force de caractère que tu ne soupçonnais plus chez toi. Regardant l'instagram de ta copine, tu apprend qu'elle est à l'hôpital. Tu ne comprends rien. T'arrête tout ce que tu es en train de faire. T'enfile le manteau et les chaussures de ton fils puis les tiennes et tu files chez ta mère. Pas la moindre explication, t'embrasse ton fils et roule jusqu'à l'hôpital comme un taré. Tu viens même griller un feu rouge. T'arrive en trombe sur le parking, tu te gare à la première place vide et débarque en furie à l'accueil. "SHAY KHAAN !! OU EST SA CHAMBRE ??" Pas un bonjour, tu ne lui laisses pas le temps de parler. "C'EST MA PETITE AMIE !!" Tu tapote d'impatience tes doigts sur le pupitre alors qu'elle te donne son numéro de chambre. Tu te rends sur place et là, tu croise Lucy qui est loin d'être tendre avec toi. « Si tu passes cette porte, je te jure que je vais te faire mal comme t’as fait mal à maman et au petit pois qui est dans son ventre. Connard. » Tu trouve vraiment que la fillette a un très mauvais langage, ça ne va pas du tout. T'as pas envie que ton fils prenne la petite fille comme modèle et se comporte comme elle. "Parle mieux s'il te plait ! Si je veux aller voir ta maman, j'irais !" Tu passes la porte malgré les menaces de la fillette. Shay est allongée sur le li, recroquevillé sur elle-même. "Shay .." Le ton de ta voix redescend et la panique passe par-dessus. "Tu peux m'dire ce qui te prend ? Pourquoi tu crois que je te trompe ? Jm'appelle pas Artémis !" Précise-tu, une légère pointe de jalousie dans la voix.

Je n’ai plus envie de parler à personne. alors que j’étais assise dans la salle d’attente du gynécologue, j’ai espéré que Lukà franchisse la porte. je lui avais rappelé plusieurs fois mais il n’était pas venu. J’ai commencé à avoir des soupçons dans l’avion en partance pour l’Angleterre. Mais ils se sont confirmés lorsque je suis tombée par hasard sur ses sms. Je ne les aurai jamais lus s’il avait été présent. S’il ne rentrait pas uniquement pour me sauter et s’endormir sur le bas-côté. Mais je l’ai lu. Il proposait à une fille d’aller boire un verre. Sans me concerter au préalable alors que nous ne nous voyions plus depuis des semaines. Que je me tapais tout à la maison. Que je restai la journée en silence, recroquevillée sur le canapé avec les chiens à mes côtés. Si c’était pour être aussi malheureuse autant que je sois seule. Autant que je le laisse. Je ne supportais pas cette situation. J’aurai aimé partager avec lui la découverte des battements de cœur de notre enfant, j’aurai aimé qu’il me tienne la main alors que mon obstétricien me disait de faire attention à ma santé. Qu’il me tienne les cheveux alors que je vomissais. Qu’il voit à quel point j’étais devenue pâle, le regard absent perdu dans le vide. Mais non, il n’avait rien vu. J’ai donc fait défiler les messages pour voir ceux d’une certaine Robbie -AVEC UN PUTAIN DE CŒUR, TRIPLE CONNARD- à qui il proposait également un verre. Juliana également. Mais qui étaient ces filles dont il ne m’avait pas parlé un seul instant ? Il savait à quel point j’avais souffert avec Artémis. Lucy vient à hurler à quelqu’un alors que profondément blessée, meurtrie, je viens me tourner sur le côté pour pleurer. Je ne faisais jamais preuve de faiblesse. J’avais horreur de ça. "Parle mieux s'il te plait ! Si je veux aller voir ta maman, j'irais !" Alors que je reconnais sa voix, je sens la boule prendre place dans ma gorge. Je ne voulais pas le voir. Je ne voulais PLUS le voir. Jamais. Never. Dégage. Mais Lukà entre quand même. Il s’en fiche de mes avis, de mes sentiments, de ma solitude imposée. Il se fiche du fait que notre enfant va mal. Il ne pense qu’à lui ou à ses catins. « Shay. » Je serre les dents. « C’est Shayleen pour toi. » Ma voix n’est que glace et je me sèche les yeux à l’abri avant de venir me redresser. Tout mon bassin est douloureux à cause de la fausse alerte. J’avais encore mal dans le tréfond de mes entrailles. Mais on s’en bat les couilles. "Tu peux m'dire ce qui te prend ? Pourquoi tu crois que je te trompe ? Jm'appelle pas Artémis !"  Lorsqu’il mentionne Artémis, c’était comme s’il m’assénait une gifle violente. « non t’es pire. » Ma voix est faible mais j’essaie de tenir face alors que ma main cherche l’interrupteur pour appeler une infirmière. « T’ES PIRE PARCE QUE TU NOUS AS ZAPPÉ. TU AS OUBLIÉ QUE J’ÉTAIS ENCEINTE DE TOI. QUE J’ATTENDAIS TON PUTAIN DE BATARD PENDANT QUE TU PARTAIS BOIRE DES VERRES AVEC JILLIAN, ROBBIE OU JULIANA SANS ME PRÉVENIR. » j’étais proche de l’hystérie. Je sentais les bips des moniteurs qui s’affolaient alors que je vins les arracher pour me mettre sur mes jambes douloureuses. « J’ai failli perdre le bébé à cause de toi. A CAUSE DE VOUS DEUX. PARCE QUE VOUS M’AVEZ ABANDONNÉ L’UN COMME L’AUTRE. » Les larmes commencent à couler le long de ma joue tandis que des gouttes de sang se mettent à atterir sur le sol. « BARRE-TOI. VA RETROUVER TES PUTES. Au moins Artémis, il était présent pendant ma grossesse. Il venait aux échographies. Il ne les oubliait pas. Il n’attendait pas QUE JE SOIS AU BORD DE LA PUTAIN DE FAUSSE COUCHE POUR S’INQUIÉTER DE MON SORT. ALORS… » La porte s’ouvrit avec fracas sur des infirmiers qui se ruèrent sur moi. Le constat était simple. La dépression, la solitude. « Calmez-vous madame, me dit l’un d’eux en levant les bras. » Je pris le premier objet qui me vint sous la main pour commencer à tout jeter dans la pièce au visage de Lukà, au visage du personnel qui essayait de calmer le jeu. « SORTEZ TOUS. NOUS N’AVONS BESOIN DE PER… » Un hurlement sortit de ma gorge alors que je vins me recroqueviller sur moi-même en me tenant le ventre. Une piqûre me fit part d’une aiguille alors qu’on vint me poser l’appareil pour la tension autour du bras. « 19,7, indiqua l’un d’eux, on l’emmène. Il faut agir vite si on veut sauver l’embryon. » Je fus ballotée sur un lit alors que je fixais le vide. Une petite main vint se glisser dans la mienne. « Papa est parti. Il serait temps que tu suives son exemple, Lukà, dit Lucy en suivant le chariot en pleurant, mama me laisse pas. Steu plé. Me laisse pas, laisse pas petit pois. Fais pas comme l’autre fois. » Puis, je fermai les yeux et tout devint noir.

Le constat est sans appel, Shay est à l'hôpital. Ni une, ni deux, tu habille ton fils et vient le déposer chez ta mère. Pas un mot, rien. Tu ne dis rien et roule imprudemment travers la ville. Tu ne fais attention ni aux limitations de vitesse, ni aux panneaux de signalisation. Tu t'en fiche de te faire arrêter par la police. Tu as délaissé Shay, tu le sais. Tu te souviens de ce bout de papier sur le réfrigérateur indiquant la toute première échographie de Shay. T'as oublié cette échographie. T'as complètement oublié de te rendre là-bas afin de voir si votre bébé va bien. Connard Lukà ! Sale enfoiré ! Dire que tu as été présent pour Anna et sa grossesse depuis le début et ce jusqu'à ce qu'elle parte soudainement. Shay a eu besoin de toi, de son mec. Et tu n'es pas assuré. Tu ne cesses de t'insulter dans ta tête alors que ta voiture se garde en trombe sur le parking de l'hôpital. Le ton de la voix énervée et paniquée, tu t'adresses sèchement à la dame de l'accueil. Coopérative, elle te donne son numéro de chambre et là, dans le couloir tu croises Lucy. Elle te parle sèchement et de manière très vulgaire pour ne fillette de sept ans. Il va falloir que t'es une discussion avec Shay, si elle accepte de te pardonner. Tu ne sais pas ce qu'elle te reproche exactement. Tu ne vas pas tarder à le savoir vu que tu pénètre avec fracas dans la chambre où Shay se trouve recroquevillée sur le lit. Des larmes coulent le long de ses yeux, cette image te glace le sang et te pétrifie sur place. « C’est Shayleen pour toi. » Pas de cri, de hurlements. Mais sa voix reste sèche et glaciale. Tu ne dis rien tandis que la jeune femme reprend la parole mais cette fois de manière plus violente. Jusqu'à présent, tu n'as jamais eu l'occasion de la voir dans un tel état de colère. Tu découvre une partie de sa personnalité que tu ne soupçonnais pas jusqu'à présent. « non t’es pire. » Pire qu'Artémis ? Est-ce qu'elle le pense réellement ? Est-ce la colère ou les hormones qui parlent ? Tu ne la comprends pas, tu ne la comprends plus. « T’ES PIRE PARCE QUE TU NOUS AS ZAPPÉ. TU AS OUBLIÉ QUE J’ÉTAIS ENCEINTE DE TOI. QUE J’ATTENDAIS TON PUTAIN DE BATARD PENDANT QUE TU PARTAIS BOIRE DES VERRES AVEC JILLIAN, ROBBIE OU JULIANA SANS ME PRÉVENIR. » Soudain, tout s'éclaire. Tu comprends enfin ce qui lui arrive. Elle a fouillée ton portable. Mais pourquoi as-t-elle fait ça ? Cela veut donc dire que Shay n'a aucune confiance en toi et ça, ça te blesse. "Attends t'as fouillé mon téléphone ?" S'il y a bien une chose que tu déteste c'est cette pratique. C'est le symbole de la non confiance dans un couple. "Je suis désolé de ne rien t'avoir dit. Je suis désolé de t'avoir délaissé et d'avoir oublié ce rendez-vous important pour toi, pour nous." Tu ne sais pas quoi répondre donc mais le ton de ta voix est sec, froid et distant. Personne ne pourra croire que vous êtes -ou étiez- un couple. Les paroles de la jeune femme t'ont blessées et tu compte bien lui rendre la pareille. Putain d'égo de mâle de merde ! Le pire fut lorsqu'elle dit que t'es pire que son ex mari. T'es pas comme lui, tu trompe jamais la fille avec qui tu sors. « J’ai failli perdre le bébé à cause de toi. A CAUSE DE VOUS DEUX. PARCE QUE VOUS M’AVEZ ABANDONNÉ L’UN COMME L’AUTRE. » La sentence tombe. Le bébé. Elle a failli perdre le bébé. Ton visage devient livide, presque blanc. L'autre abruti est parti ? Ah bah enfin, c'est pas trop tôt. Pauvre Lucy, elle ne partagera pas un moment avec son père. Ce n'est peut-être pas plus mal. Tu n'as pas le temps de rétorquer quoi que ce soit. « BARRE-TOI. VA RETROUVER TES PUTES. Au moins Artémis, il était présent pendant ma grossesse. Il venait aux échographies. Il ne les oubliait pas. Il n’attendait pas QUE JE SOIS AU BORD DE LA PUTAIN DE FAUSSE COUCHE POUR S’INQUIÉTER DE MON SORT. ALORS… » Des gouttes de sang tombent sur le sol alors que Shay alors que la demoiselle tient à peine sur ses jambes. Les infirmiers et médecins débarquent prenant en charge Shay. Le bébé va mourir si personne en s'occupe de la sauver. "Papa est parti. Il serait temps que tu suives son exemple, Lukà," Les mots de Lucy te blessent également. Tu la fixe sans rien dire. Tu regarde les médecins partirent avec Shay. Ta main effleure la sienne, une larme coulant sur ton visage. "Me laisse pas Shay .. J'ai besoin de toi .. De vous.." Malgré tout ce que tu as pu lui dire, tu l'aime Shay. Tu ne veux pas la perdre.

Cinq jours plus tard,
Je suis dans le brouillard le plus total. Je me sentais comme Alice qui tombait dans le terrier du lapin. Est-ce que j’allais mourir ? Je n’en avais aucune idée. Je ne me souvenais plus de mon prénom. Je ne savais plus qui j’étais. J’étais bien, comme enveloppée dans du coton. Je me sentais bien. J’entendais des voix, des personnes qui venaient me parler, qui me tenaient la main. Certaines étaient froides, d’autres très chaudes. Des lèvres se posaient sur mon front plusieurs fois. On me caressait mes cheveux mais je gardai les yeux clos. Je ne voulais pas me réveiller. Sans doute ne me réveillerai-je jamais ? Uma Thurman a bien réussi à accoucher dans son coma. Je continue de tomber, tomber, toujours tomber. Les mots de Lukà se répercutent sur moi. « Si tu n’as pas confiance en moi, il vaut mieux qu’on se sépare. » Ses mots, son visage. Sans doute la première fois que nous avions une conversation aussi longue depuis des semaines. Des larmes coulèrent sur mes joues et une main vint les essuyer tandis qu’on continuait de me caresser les cheveux. « Réveille-toi, mera pryar. » Ce surnom que seul lui me donnait. Que seul Ishtar employait et dont j’avais qualifié Lukà. Encore une fois, j’avais accordé ma confiance à la mauvaise personne. Et je savais que j’en serai dévastée. Pas autant qu’avec Artémis car au final, avec Lukà nous nous connaissions à peine mais j’en serai dévastée. Je vins serrer la main de mon frère qui continuait de me parler dans notre langue natale alors que je vins cligner des paupières. La lumière vint m’aveugler pendant quelques secondes alors que je tentai de tourner la tête. « Calme-toi, calme-toi, naafa. Tout va bien. » la voix douce de mon jumeau me parvint jusqu’aux oreilles tandis que je vins le regarder. Il avait les yeux injectés de sang tandis que je constatai qu’une perfusion me traversait le bras. « 5 jours, devança-t-il. » Moins que la dernière fois. Je me redressai, constatant l’absence de tuyau. « on t’a maintenu dans un sommeil artificiel pour faire baisser ta tension et sauver ton petit pois. » Je vins caresser mon ventre qui commençait à prendre forme avant de déglutir. Puis, j’écoutai son récit. Comment il avait aligné un coup dans la mâchoire de Lukà qui devait faire dix centimètres de plus que lui. Comment il avait récupéré Lucy, le chien, la voiture et toutes mes affaires. Mon cœur se serra en comprenant que tout était fini. « Cet mawzir n’a même pas tenu à faire les choses dans les règles, déclara-t-il dépité. Dis-moi que tu ne le reverras plus jamais. » ça serait difficile dans la mesure où je ne le priverai pas de notre enfant. Mais il est clair que tout était désormais terminé entre nous. L’infirmière vint à entrer dans la pièce avant de me saluer et m’expliquer que j’allais me rendre en obstétrique pour faire une seconde échographie exceptionnelle afin de voir l’état du bébé. « Le père est dans la salle d’attente, voulez-vous… ? » Que faisait-il ici ? Il devait être avec sa copine normalement. Après tout, je n’étais qu’une passade dans sa vie. Je hochai la tête pour donner mon consentement avant de demander à Ishtar de rester ici. Je passais une main dans mes cheveux coiffés -merci mera pryar- et ensuite prendre place dans le fauteuil roulant, plus lasse que jamais. On m’emmena dans la salle de consultation pour venir m’allonger sur le fauteuil. La porte s’ouvrit et je savais que c’était lui. « Juste pour l’enfant. Rien de plus, dis-je d’une voix profondément blessée, nous deux c’est terminé comme tu l’as dit si bien. Et je te souhaite plein de bonheur avec elle. » Ainsi, c’était l’histoire de ma vie. Un homme ne pouvait pas être avec moi sans me tromper. « J’aurai espéré que tu sois différent. Que tu sois capable de m’aimer au moins et que ça n’était pas que sexuel mais j’avais tort. Donc, je ne te priverai pas du bébé mais notre collaboration s’arrêtera là. » des larmes coulèrent sur ma joue alors que mon cœur saignait abondement. Ma main se stoppa sur mon ventre rebondi pour le caresser tandis que je déglutissais.
Tout était fini. Réellement fini. Mais dans le fond, est-ce que quelque chose avait vraiment commencé entre nous ?
J’en doutais.

"Tu n'es qu'un imbécile Lukà Petterson." Te dit ta conscience. En effet, tu n'es qu'un imbécile. Depuis l'Angleterre, t'as totalement délaissé Shay. Tu l'as laissé s'occuper de la maison, des corvées quotidiennes et des enfants également. Tu l'as totalement délaissé, abandonné. Tu la revois encore tenir à peine debout, ses jambes tremblantes et ce sang qui s'écoule par terre. As-t-elle perdue le bébé ? Tu ne sais pas. Les médecins ne te laissent pas la voir. T'as beau être le père du bébé, tu n'es pas le mari de Shay. Tu n'as pas le droit de la vir. Cinq jours ont passés. Cinq jours durant lesquels tu n'as pas fermé l'oeil un seul instant. Tu ne t'ai même pas rendu à ton bureau. Ta mère t'as littéralement incendié lorsqu'elle a appris ce qui est arrivé à Shay et que t'en as la caude principale. Tu te rappelles de chacun des mots que ta mère a prononcé, le ton de sa voix n'avait absolument rien d'amical. "LUKA PETTERSON. TU N'ES QU'UN IMBECILE. JE NE T'AI PAS ELEVER COMME CELA !!!" C'est vrai, elle ne t'as appris à être un connard avec les nanas. Shay n'est pas n'importe qui. C'est ton âme soeur, tu le sais bien. Votre relation a été une évidence pour toi. Avoir cet enfant t'as rendu tellement heureux. Alors durant cinq jours, tu t'es rendu à l'hôpital. Le frère jumeau de Shay est là, c'est lui qui a récupéré ses affaires ainsi que Lucy et le chien. Il t'as même mis un violent coup de poing au visage pour défendre sa soeur. Même ton fils te déteste, il ne cesse de pleurer et de réclamer Shay. Il a déjà perdu sa mère biologique, tu as réussis à lui retirer la pakistanaise alors que Jayden l'adorait. Ton fils vit chez ta mère depuis cinq jours, toi tu passes tes jours et tes nuits dans cet hôpital en espérant que l'on te laisse voir ta bien-aimée. T'as beau lui avoir dit que c'était inutile de continuer à avancer ensemble, à être un couple, c'est faux. Tu n'en pense pas un mot. Shay tu l'aime, elle est ta moitié. T'en es toujours fortement convaincu. Cinq jours sans te raser, c'est le frère jumeau qui te force à aller faire un aller et retour chez toi afin de prendre une douche. Tes fringues sont froissées, tes cheveux à peine brossés. Tu ne manges plus rien, toute sorte de nourriture ne passe pas. Tu carbure au café. Mains sur la tête, espoir que Shay se réveille. Que les médecins viennent te prévenir en te disant que le bébé va bien. Ce n'est pas tant l'état de votre enfant qui te préoccupe c'est Shay. Son frère jumeau t'as parlé. Il t'as appris des choses que tu ignorais sur elle et qui t'ont littéralement glacée le sang. Agression, viol, coma de cinq mois. Tu ne tiendras jamais cinq mois comme cela. T'es capable de rester cinq mois à attendre la brune, t'es bien resté six années à attendre comme un parfait idiot à attendre ton ex copine et pour au final te rendre compte que tu n'éprouve plus rien pour elle. Abattu, perdant de plus en plus espoir de revoir ta bien-aimée se réveiller un jour, un médecin vient te prévenir du réveil de Shay. Lueur d'espoir. Tu te demande à la voir, à ta grande surprise elle accepte et on vient te conduire dans une salle d'examen. Le frère de Shay est là lui aussi. La jeune femme est assise dans un fauteuil roulant, elle est faible. Ton coeur se serre lorsque tu t'approche d'elle à pas feutrés. Tu ne peux t'abstenir de passer une main dans ses cheveux. Ce contact te procure des frissons tout le long de la colonne vertébrale. « Juste pour l’enfant. Rien de plus, nous deux c’est terminé comme tu l’as dit si bien. Et je te souhaite plein de bonheur avec elle. » Du bonheur avec qui ? Quelle femme serait assez cinglée pour passer du temps avec toi ? Tu n'es qu'un imbécile, un parfait idiot qui n'a même pas été capable de voir que sa petite amie était en train de faire une dépression. C'est décidé si tu parviens à récupérer Shay pour de bon, t'engage une nourrice et tu travailleras depuis la maison. "Je ne le pensais pas Shay. Je ne peux en aimer une autre que toi. Je n'ai aucune autre femme dans ma vie, je te le jure sur la vie de mon fils.." Tu supplies la brune presque à genoux. Shay sait très bien que Jayden est ta plus grande fierté, tout comme ce bébé dans son ventre. tu poses ta main dessus, c'est encore trop tôt pour le sentir bouger. "Il faut que tu me crois !" Tu dis, des sanglots dans la voix. « J’aurai espéré que tu sois différent. Que tu sois capable de m’aimer au moins et que ça n’était pas que sexuel mais j’avais tort. Donc, je ne te priverai pas du bébé mais notre collaboration s’arrêtera là. » Ces mots te blessent. Ces mots te font mal. Différent de son ex mari, c'est certainement ce qu'elle a voulu dire. "Je t'ai aimé Shay. Je t'ai aimé et je t'aime toujours !" Tu souhaiterais que son frère et le médecin vous laissent seuls mais tu sais que ce n'est pas possible. Elle pleure. C'est la seconde fois que tu vois les larmes ruisseler le long de sa joue. Ton coeur se serre, si tu ne te retenais pas tu viendrais te coller des baffes. Shay n'a jamais été qu'une passade dans ta vie. T'en a vais discuté avec ta mère lorsque tu lui as appris que la jeune femme attendait ton enfant. "Je compte sur toi Lukà Petterson pour prendre tes responsabilités et te comporter comme un homme en venant la demander en mariage !" Elle t'as même donné sa bague de fiançailles, celle avec laquelle ton beau père a demandé ta mère en mariage. Elle trône fièrement entre tes caleçons afin que Shay ne la découvre pas, t'attendais simplement le bon moment pour faire te demande. Shay adore les grandes initiatives romantiques, ça tombe très bien toi aussi. En attendant de pouvoir le faire, tu vas te battre afin de récupérer ta dulcinée. Tu ne la perdras; tu vas te comporter en homme et ramenais Shay à la maison coute que coute. Tu t'accroupis devant elle et prend sa main dans la sienne. "Je t'aime Shay. Je n'ai jamais cessé de t'aimer." Certainement que tu as une haleine épouvantable, tu tiens tout de même assez loin d'elle et lui tend une boite contenant un pendentif. "Je comptais te l'offrir à Noël .. Je l'ai fait graver exprès pour toi, pour nous.." Il s'agit d'un pendentif à quatre côtés. Sur chaque face on peut lire un prénom différent. Celui de Lucy, de Jayden, le mot "notre bébé" et la combinaison de vos deux prénoms "Shaykà". Tu caresses la paume de sa main pendant que le médecin prend la tension de Shay. "13. c'est nettement mieux !" S'exclame-t-il. Tu ne lâche pas la jeune femme du regard attendant sa réaction à la vue du pendentif. "Shay et Lukà, ensemble, pour la vie ! Tu te souviens ?!" Son frère ne dit rien mais il garde un oeil sur toi malgré tout, prêt à bondir au moindre faux pas.

J’ai dormi pendant cinq jours. Cela aurait pu être pire en somme. Ishtar ne m’en a pas dit plus mais son air sombre laissait présager pire. Sans doute Lukà était-il parti ? Je n’en avais aucune idée. On vint me poser dans un fauteuil roulant avant de me signaler que « le père » attendait patiemment à l’extérieur. Lorsque je sortis de la chambre, j’étais encore à moitié dans le cirage pour faire attention aux personnes qui patientaient pour voir leurs proches. on me fit prendre l’ascenseur alors que la perfusion me suivait, montée sur roulettes avant de m’emmener dans le service d’obstétrique. J’y étais venue quelques jours auparavant avec Lucy pour voir le petit pois. Lukà nous ayant boudé et par la même occasion l’enfant que je portais. L’un des infirmiers vint me porter pour venir me coller sur le siège d’auscultation et me laisser seule avec mes regrets. Je dus réprimer mes sanglots avant que quelqu’un ne vienne me toucher les cheveux. Je sus que c’était lui mais je n’étais pas assez en forme pour le repousser verbalement. Je vins me redresser pour lui dire que tout était bel et bien fini entre nous.  "Je ne le pensais pas Shay. Je ne peux en aimer une autre que toi. Je n'ai aucune autre femme dans ma vie, je te le jure sur la vie de mon fils.." Dans le fond, je savais qu’il disait la vérité mais j’étais trop blessée. Blessée qu’il nous ait oublié. « Fils que tu as négligé, murmurai-je, autant que tu nous as négligé nous. » Le bébé et moi. Si bébé, il y avait encore. Je tournai la tête alors que le médecin entra dans la salle pour nous saluer. « Ah vous avez meilleure mine Miss Khaan. Et je vois que vous êtes venu avec votre époux cette fois-ci. » Je me rembrunis avant de cracher, venimeuse. « Nous ne sommes pas mariés. » Après tout, je n’étais plus rien pour lui. Même s’il affirmait m’aimer, je n’en croyais pas un traitre mot. On me fit passer l’appareil pour la tension autour de mon bras alors que Lukà s’approcha, ainsi que le capteur pour le cœur. 13. Ça veut dire que je suis faible. Lukà vint me glisser quelque chose dans la main alors que le médecin partit chercher le dossier médical. "Je comptais te l'offrir à Noël .. Je l'ai fait graver exprès pour toi, pour nous.." je ne regardai même pas l’objet. Je m’en fichai. Tout comme je ne le regardai pas lui. Je savais que je craquerai si je rencontrais ses yeux verts. « Shay et Lukà, ensemble, pour la vie ! Tu te souviens ?!" Évidemment. Mais j’en foutais. J’allais lui répondre que son cheminement était puéril mais le docteur revint. « Donc Miss Khaan, vous avez fait une hémorragie rétroplacentaire. Suite à votre hypertension. » Il vint afficher l’intérieur de mon ventre en gros sur un tableau lumineux pour nous montrer la tâche. « Votre hypertension a causé un hématome sur le placenta de l’embryon. Nous avons évité la fausse couche en vous plaçant en sommeil artificiel pendant quelques jours afin de baisser votre tension. » Je hochai la tête avant de chercher la main de Lukà et la prendre dans la mienne de manière inconsciente. « C’est dû à quoi ? Ma dépression ? » Après tout, il ne fallait pas être un génie pour s’en être rendu compte. « Stress. Vous avez eu des changements importants dans votre vie récemment ? » Je lâchai les doigts de Lukà pour les replacer sur ma jambe. « Je gère deux enfants à la maison en plus de ma grossesse ainsi que deux animaux. Le père de ma fille aînée est partie sans m’avertir. Puis, je viens de vivre une séparation. » Mon cœur se serra à ses mots alors que la boule se forma dans la gorge. « Vous n’avez pas d’aide à la maison ? Vos parents peut-être ? » Je fondis en larmes, n’y tenant plus. « Mes parents sont morts. » Le docteur hocha la tête, visiblement gêné. « Je vois. Je vais chercher le… enfin le matériel pour faire l’échographie. » Puis, il quitta la pièce avant de me laisser seule à seul avec Lukà tandis que je ne contrôlais plus ma crise de nerfs. Foutue grossesse à la con.

Cinq jours que tu n'as pas dormis. Cinq jours que tu ne cesses de faire les cents pas dans cet hôpital à attendre que Shay se réveille. Tu ne vas plus bosser depuis une semaine déjà, tu ne peux pas la laisser. Ton coeur se serre en l'imaginant allongé dans le lit. Tu ne peux ni la voir, ni la toucher. Elle te manque tellement, c'est horrible. Tu n'as été qu'un imbécile. Tu n'as même pas vu la détresse de ta petite amie, tu ne l'as pas aidé avec la maison, les enfants et le chien. Ta mère a eu raison de t'engueuler, tu le mérite. Shay ne devrait pas te reparler, pourtant t'espère qu'elle choisira l'option de te pardonner. Cinq jours que tu ne fais que des passages express chez toi afin de te doucher et chez ta mère afin de voir ton fils. Jayden ne cesse de réclamer Shay, tu ne lui réponds rien. Tu ne sais pas quoi lui dire alors tu te contente de lui dire qu'elle va bientôt revenir, ainsi que Lucy. Tu ne peux pas croire que tout est terminé entre la pakistanaise et toi. Ça ne peut pas se terminer comme cela, ce n'est pas possible. Perdu dans tes pensées, tu te trouve dans la salle d'attente de l'hôpital lorsqu'un médecin vient te conduire dans une salle d'auscultation. Shay est là, allongé sur le fauteuil. Elle ne daigne pas t'accorder un seul regard. Bien, c'est comme elle veut. Vous n'êtes que tous les deux, son frère jumeau n'est pas là. C'est le moment de parler de vous, de votre relation. « Fils que tu as négligé,  autant que tu nous as négligé nous. » Elle a raison. Tu as négligé ta petite amie, ta famille. Tu n'as aucune excuse mais cependant t'espère que Shay réussira à te pardonner. Tu t'excuse devant elle. La jeune femme ne t'accorde toujours aucun regard. "Si tu savais à quel point je m'en veux Shay.." Honnêtement, cela ne sert pas à grand chose de s'excuser. Le mal est fait. Tu ne changeras pas le passé. Pas le temps de répondre, le médecin entre dans la pièce. « Ah vous avez meilleure mine Miss Khaan. Et je vois que vous êtes venu avec votre époux cette fois-ci. » Shay se précipite pour le rectifier en précisant que vous n'êtes pas mariés. C'est vrai mais le fait qu'elle réponde si rapidement te brise le coeur. C'est un retour de bâton Lukà ! Le médecin prend la tension de la brune alors que tu tiens sa main, contact qui te fait frissonner. Treize de tension, un nombre normal pour un être humain. Shay ne dit rien, elle ne prend même pas la peine de regarder le pendentif que tu as fait gravé exprès pour elle. Un cadeau symbolique montrant à quel point tu tiens à elle et à votre famille recomposée. « Donc Miss Khaan, vous avez fait une hémorragie rétroplacentaire. Suite à votre hypertension. » Le médecin revient en nommant la maladie de Shay à haute voix. Tu ne comprends pas tout à ce qu'il veut dire par-là. « Votre hypertension a causé un hématome sur le placenta de l’embryon. Nous avons évité la fausse couche en vous plaçant en sommeil artificiel pendant quelques jours afin de baisser votre tension. » Hypertension ? Tu tourne la tête vers la brune, arquant un sourcil. "T'es hyperactive .. ? Je savais pas.." En effet, tu ne le savais pas. Entre vous deux, tout s'est fait rapidement. Trop rapidement d'ailleurs. Dépression, stress. Les mots sont difficile à entendre, tu les encaissent plus ou moins difficilement. « Stress. Vous avez eu des changements importants dans votre vie récemment ? » Dis le médecin. « Je gère deux enfants à la maison en plus de ma grossesse ainsi que deux animaux. Le père de ma fille aînée est partie sans m’avertir. Puis, je viens de vivre une séparation. » Lucy t'as prévenue que ton père a déserté la ville. Tant mieux, bon débarras ! Mais pauvre Lucy, elle commençait à accepter de devoir voir son père. "On est pas séparés Shay. Tu dis en haussant le ton de ta voix. Tu n'as pas envie de hausser la voix, mais c'est plus fort que toi. Pas pour moi en tout cas !" Dans ton coeur, la brune a toujours la même place qu'avant toute cette histoire. T'es toujours amoureux d'elle comme au premier jour. Le médecin demande si elle a de l'aide à la maison. Elle t'as toi, tu n'en démords pas. C'est ça, laisse nous un instant. T'as besoin de lui parler seul à seul. "Shay !! tu m'as moi. J'sais pas si tu le sais mais ton frère est venue chercher tes affaires ainsi que ta fille et le chien. Reviens à la maison !! j'te promet d'être présent pour toi dès que t'en auras besoin de toi. J'irais plus au bureau, je bosserais de la maison tout en m'occupant d toi et des enfants." La supplie tu. "Reviens à la maison." La phrase est dites sur un ton plus agressif, autoritaire. "Jayden te réclame.." Le médecin revient avec le matériel et commence à s'installer. Tu ne dis plus rien, installé dans le fauteuil. Ta main glisse dans la main de la jeune femme.

"Si tu savais à quel point je m'en veux Shay.." Oui bah le mal est fait. Je choisis de ne pas répondre alors que le médecin entre dans la salle pour me parler -oui car j’ai décidé de faire comme s’il n’existait pas- et m’annoncer le fond de ma maladie. Un hématome sur le placenta. J’ai failli perdre le bébé à cause de mon hypertension alors que je prenais pourtant un traitement. « Vous souffrez d’hypertension depuis longtemps ? » Je prends le temps de réfléchir. Ishtar et moi avions les mêmes soucis de santé. Les jumeaux terribles. Rowling a dû s’inspirer de nous pour écrire les jumeaux Weasley car nous étions pires. « Je devais avoir sept ou huit ans. et j’ai également un trouble de l’attention. » Mais mon traitement fonctionnait bien d’ordinaire. Sauf que si mes souvenirs étaient exacts, nous avions dû le changer pendant ma grossesse avec Lucy. Lucy qui avait d’ailleurs hérité de ce trait de ma personnalité. Je ne prends pas le temps de le regarder car je savais que je serai faible devant ses beaux yeux ou sa frimousse adorable. STAY FOCUS SHAYLEEN. Mais je prends note de l’émotion dans sa voix. Sans doute est-il réellement impacté par ce qui m’arrivait ? Je n’en avais aucune idée. et soyons honnête, je n’en avais rien à foutre. "T'es hyperactive .. ? Je savais pas.." Non, il a dit ça pour la forme espèce d’abruti ! Je lève les yeux au ciel alors que le médecin fait les gros yeux. « On m’a également relaté des troubles du sommeil. Vous avez un traitement ? » Tu parles que j’ai un traitement. Je dois m’occuper de deux gamins dont un dépressif car sa mère vient de se casser. De deux chiens qu’il faut promener. Je dois faire les courses, le repassage, le fucking ménage, à manger également. Et à côté, je dois maintenir mes cuisses disponibles au bon plaisir de monsieur afin qu’il puisse répandre sa putain de semence dans mon vagin. Mais oui, j’ai un bon traitement pour dormir. « Non. » Épaules voûtées, tête baissée alors que mes cheveux devaient faire pâlir de jalousie ceux de Médusa. « Bon je vais vous en donner un. Il faudra éviter le stress pour les jours à venir et je pense que ça devrait aller. » La voix douce du médecin me calme et j’essaie de caler les battements de mon cœur sur la musicalité de cette dernière. « On est pas séparés Shay ! » Je tourne la tête vers Lukà alors que le médecin se tire sans demander son reste. « Pas pour moi en tout cas. » C’est la première fois que je pose mon regard sur lui depuis le début de cet examen. « Bah pour moi si. Va boire un verre avec tes grosses putes. » Puis, de nouveau, je fixe l’hématome qui me riait au nez. J’allais devoir élever cet enfant tout seul. Comme je l’avais fait pour Lucy. Mais mener une grossesse à terme sans l’aide de personne. Femme indépendante. "Shay !! tu m'as moi. J'sais pas si tu le sais mais ton frère est venu chercher tes affaires ainsi que ta fille et le chien. Reviens à la maison !! j'te promet d'être présent pour toi dès que t'en auras besoin de toi. J'irais plus au bureau, je bosserais de la maison tout en m'occupant d toi et des enfants." Ok donc le fait que je pleure devant lui, on s’en bat les couilles ? Très bien. Je grogne avant d’ouvrir la bouche pour répliquer mais Lukà est plus rapide., « Reviens à la maison. » Pardon et il me donne un ordre en plus ? IL ME DONNE UN FUCKING ORDRE. J’entends le prénom de Jayden et…
BOUM
KABOOM
« Tu te fous de ma gueule, j’espère ? » Le médecin entre dans la salle et je me tourne vers ce dernier. « Vous cassez vous et allez vous chercher un putain de café pendant que j’égorge le connard qui m’a mise en cloque. » Je me mets sur mes deux pieds avant d’arracher ma main pour poser le pied sur sa chaise entre ses jambes, pile à deux millimètres de ses parties. Puis d’un coup vif, je le fais reculer. « TU TE FOUS DE MA GUEULE ? TU OSES, À MOI, À MOI, ME DONNER UN PUTAIN D’ORDRE DE MERDE ?! TU DEVRAIS RAMPER À MES PIEDS POUR QUE JE REVIENNES. ET EN PLUS TU OSES ME DIRE QUE JAYDEN ME RÉCLAME ALORS QUE TU L’AS COMPLÈTEMENT NÉGLIGÉ ?! VA. TE. FAIRE. FOUTRE. JE TE DÉTESTE. JE TE HAIS POUR CE QUE TU NOUS AS FAIT SUBIR À PETIT POIS ET MOI. » Les larmes se mettent à couler sur mes joues à mesure que je manque de renverser la table sur laquelle sont posés les ustensiles. « C’est terminé. CASSE-TOI DE CETTE SALLE, BARRE-TOI AVANT QUE JE NE TE PLANTE UN SCALPEL SUR LE BOUT DE TA BITE AFIN QUE T’AILLES PLUS SAUTER TES POUFFIASSES AVEC QUI T’ALLAIS BOIRE UN VERRE PENDANT QUE JE CONSOLAIS TON FILS. » Soudain, la tête se met à me tourner et je viens me tenir à la fenêtre alors que la porte s’ouvre en grand sur Ishtar qui déboule en trombe. Mon frère m’attrape sous le bras tandis que je m’écroule au sol, visiblement à bout de force. Dans les bras de ma moitié, je me recroqueville pour fondre de nouveau en larmes. Les infirmiers viennent me prendre en charge alors que mon jumeau fonce sur Lukà pour l’agripper par le col. On me passe à nouveau l’appareil à tension. « 20, c’est beaucoup trop. » Ishtar qui me fixait, se permet de mettre un coup de poing à Lukà. « D’où tu donnes un ordre à ma sœur ? T’as pas vu qu’elle était en train de pleurer espèce d’enculé ? Shayleen qui ne pleure jamais. Tu l’as pas vu ? Tu nous as promis de prendre soin d’elle, sale fils… » Je me gronde. On n’insulte pas les mères. « … et on la retrouve à l’hôpital ? Dégage d’ici. J’vais m’occuper de Shay, tout seul. » Il vient me soulever ue sol pour me coller contre lui avant de sortir de la pièce. « On va reporter l’échographie si vous voulez bien. Ou faites un scanner à cet enfoiré pour voir s’il a de la matière grise ? Ou alors un examen cardiaque pour voir s’il a un cœur car visiblement il semble dépourvu des deux. » Puis d’un pas décidé il quitte la pièce suivi par la gynécologue tandis qu’il me murmure tout bas que ça va aller. « Dès que tu sors, on rentre à la maison, susurra-t-il entre ses dents, c’est fini le temps où je te laissais seul avec des connards comme Artémis ou cet enfoiré qui ne te mérite pas. »

« Vous souffrez d’hypertension depuis longtemps ? » C'est ce que demande le médecin à Shay. C'est à ce moment-là que tu te rends compte que tu ne connais pas la jeune femme si bien que ça. « Je devais avoir sept ou huit ans. et j’ai également un trouble de l’attention. » Tu ne connais vraiment pas la mère de ton enfant. Vivre avec elle et être amoureux d'elle est une chose. Avant de faire ce voyage à Londres, tu n'avais aucune connaissance de sa famille. Mis à part le fait qu'elle avait perdue ses parents dans un accident de voiture. Treize frères, elle a treize frères autour d'elle. Voilà pourquoi elle a un si fort caractère. Dans la salle d'auscultation, tu ne dis rien. Tu te contentes de rester dans ton coin, observant la jeune femme et le médecin silencieusement. Shay ne te regarde pas. As-t-elle peur de toi ? As-t-elle peur de retomber dans tes bras ? La récupérer ne sera pas facile mais tu ne lâcheras pas. Shay c'est ta moitié, la mère de ton enfant. Tu n'abandonneras pas. « On m’a également relaté des troubles du sommeil. Vous avez un traitement ? » Tu rentre assez tard à cause de tes réunions ou rendez-vous avec tes amis, mais il est vrai que Shay ne dort que très peu. Elle est souvent levée avant toi. Pas de traitement. C'est à cet instant que tu te rends compte que tu as totalement délaissé ta petite amie mais également ton fils. Tu t'es focalisé sur ton travail et la préparation des livres de Noël. C'est ta faute si Shay est à l'hôpital, c'est ta faute si Shay a failli perdre le bébé. Tu leur a fait du mal, tu n'es qu'un abruti Lukà Petterson. « Bon je vais vous en donner un. Il faudra éviter le stress pour les jours à venir et je pense que ça devrait aller. » OK. Cest terminé les conneries cette fois. T'es pas obligé d'aller travailler tous les jours au bureau. Tu n'iras qu'en cas de grande nécessité, c'est tout. Peut-être faudra-t-il prendre une nourrice pour s'occuper de Lucy et Jayden. Si Shay est hyperactive, il y a de forte chance pour que sa fille le soit également. Le médecin s'en va, il te laisse seul avec elle dans la salle. « Bah pour moi si. Va boire un verre avec tes grosses putes. » Comment ça vous êtes séparés ? Non, non, non et re non. Ça ne peut pas se terminer comme cela. Il n'est pas question que tu la laisses mener cette grossesse toute seule. Il est exclu que tu l'abandonne. Le ton de voix est autoritaire, lui donne un ordre et là, la colère de Shay sort soudainement. « Tu te fous de ma gueule, j’espère ? » Le médecin revient mais s'en va aussitôt lorsque la brune le lui ordonne. « TU TE FOUS DE MA GUEULE ? TU OSES, À MOI, À MOI, ME DONNER UN PUTAIN D’ORDRE DE MERDE ?! TU DEVRAIS RAMPER À MES PIEDS POUR QUE JE REVIENNES. ET EN PLUS TU OSES ME DIRE QUE JAYDEN ME RÉCLAME ALORS QUE TU L’AS COMPLÈTEMENT NÉGLIGÉ ?! VA. TE. FAIRE. FOUTRE. JE TE DÉTESTE. JE TE HAIS POUR CE QUE TU NOUS AS FAIT SUBIR À PETIT POIS ET MOI. » Dit-elle en te poussant en arrière sur ta chaise. C'est la première fois que tu la vois autant en colère. Aucun mot ne sort de ta bouche, de toute façon elle a raison. Tu l'as négligé et tu as abandonné ton fils également. Les larmes se mettent à couler le long de sa joue. Tu crève d'envie de la prendre dans tes bras, de la serrer fort et de lui demander pardon. Chaque mot que tu pourras lui dire ne changera probablement rien, pas maintenant du moins. « C’est terminé. CASSE-TOI DE CETTE SALLE, BARRE-TOI AVANT QUE JE NE TE PLANTE UN SCALPEL SUR LE BOUT DE TA BITE AFIN QUE T’AILLES PLUS SAUTER TES POUFFIASSES AVEC QUI T’ALLAIS BOIRE UN VERRE PENDANT QUE JE CONSOLAIS TON FILS. » Tu te lève d'un bond, près à la ramener sur le lit. Même pas peur de te prendre un coup de sa part. C'est le frère de Shay qui arrive soudainement dans la salle, il a certainement entendu les cris de sa soeur. « D’où tu donnes un ordre à ma sœur ? T’as pas vu qu’elle était en train de pleurer espèce d’enculé ? Shayleen qui ne pleure jamais. Tu l’as pas vu ? Tu nous as promis de prendre soin d’elle, sale fils… et on la retrouve à l’hôpital ? Dégage d’ici. J’vais m’occuper de Shay, tout seul. » C'est bien son frère, même caractère. Shay s'en va dans les bras de son frère. Tu ne dis rien. Les larmes refusent de couler, pour le moment. Tu sais bien que tôt ou tard, tu ne pourras pas les retenir. T'as l'impression de revivre ce que tu as vécu avec Anna : la perte de ton enfant. Shay est partie. Tu restes planté là encore deux minutes avant de quitte l'hôpital. Direction chez ta mère qui va certainement te mettre une gifle pour ce que tu as fait subir à ta petite amie et mère de ton enfant.