| got nothing left to give, nothing to lose ▲ ginauden |
| | (#)Lun 11 Nov 2019 - 3:56 | |
| Le dimanche, tout était en bordel. Malgré mes bonnes intentions, malgré mes résolutions muettes, malgré tout ce que je tentais de mettre en place pour que rien ne tombe, que rien ne salisse, que rien ne donne l'impression que la salle où les ateliers avaient lieu ressemble à une représentation d'art impressionniste qui aurait décidé de jouer aux temps modernes, c'était toujours la même histoire. Et aujourd'hui plus qu'à l'habitude.
Le soleil entrait à gauche, les chevalets étaient tous alignés sur la droite. À peine la classe était lancée qu'on avait tout changé, tout déplacé, emmené avec nous des restes de peinture, étalés malencontreusement des palettes complètes aux murs. Mais c'était beau de les voir travailler, de les voir comprendre le matériel, de les voir faire de l'atelier le leur, artistes qui n'avaient aucun endroit à eux ailleurs que celui-ci. C'était la maison ici, c'était la famille. C'était la cafetière qui appartenait à tous, les canapés tout autant. Ils étaient rares les créatifs qui partaient tout de suite après l'atelier, ils restaient tous ensuite à discuter, de tout, de rien, de la vie en général, la leur comme celle des autres. Malgré les soupirs d'un Auden ambiant, malgré ses coups d'oeil noirs qui finissaient toujours par brûler même à distance.
La pièce sentait encore la peinture fraîche et le café tout juste moulu lorsque le dernier des élèves avait finalement quitté le local, me laissant constater que non, même après 3 heures à refaire le monde, l'endroit était en aussi piètre état que lorsqu'on avait terminé l'atelier du jour. J'ose même pas jeter un coup d'oeil au pauvre miroir à l'entrée dont la lourde tâche est de me confirmer le compte exact de toutes les couleurs mêlées à mes cheveux lorsque j'inspire tout le courage du monde pour m'atteler à la l'ouvrage, et ranger approximativement les dégâts jusqu'à la prochaine fois. Étrangement, Auden s'est envolé à la seconde où je me suis mise à nettoyer, lui qui avait si bien tenté de montrer sa présence une poignée de minutes plus tôt.
« Virginia? » le balai entre les mains, le chignon qui ne sert à rien vu toutes les mèches qui s'en échappent, et la voix, que je reconnaitrais entre mille. Assez pour que je m'immobilise, que chaque terminaison nerveuse de mon corps soit incapable de fonctionner pendant une brève mais intense seconde. « Oh non. » je m'entends chuchoter, pas prête, pas prête du tout. « Virginia. » je ravale difficilement, lève instinctivement la tête, incapable de croire qu'ils seraient là, qu'eux deux auraient fait tout le trajet pour venir me voir, pour venir ici surtout. Tout mon corps qui prend un temps d'arrêt, un temps à apprivoiser, qui rassemble ses forces, qui regrette déjà la suite.
Mais ils sont là. Ils avaient dit qu'ils me tiendraient au courant, ils avaient dit qu'ils me donneraient leur réponse, qu'ils y penseraient. Ils l'avaient dit y'a des mois de ça - et avaient finalement choisi de venir m'annoncer leur décision en personne. S'ils voulaient revenir dans la vie de Noah, selon mes conditions et surtout pas les leurs. C'est bon signe, n'est-ce pas? Alors pourquoi est-ce que je tremble, pourquoi est-ce que mon ventre se serre? Pourquoi est-ce que je sens le manche du balai sous mes paumes qui craque, presque prêt à se fendre en deux sous la pression? Pourquoi est-ce que je lance un regard entre la colère et la panique à Auden qui s'est dégagé la tête dans l'embrasure de la porte à l'instant où je décide enfin d'aller les rejoindre?
« Maman, papa. » je sors de l'atelier en oubliant complètement à quel point j'ai l'air d'un arc-en-ciel poussiéreux. En oubliant à quel point les prunelles acérées de mon père, la stature trop stoïque de ma mère, leurs présences à tout les deux avaient un effet suffoquant sur moi, effet que je déteste depuis toujours et encore plus maintenant. « J'ignorais vous aviez prévu passer. » |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 11 Nov 2019 - 13:44 | |
| Les côtes. C’est ce qui fait le plus mal. Les putains de côté qui me rappellent que je suis une tête à claque à chaque fois que je respire, à chaque fois que je bouge, à chaque fois que je suis autre chose qu’une larve couchée sur le canapé. Et même couché sur le canapé, ça fait mal. N’importe quoi devient raison à s’énerver et à crier - encore pire que d’habitude. Mon seuil de tolérance est inexistant et il est bien sûr hors de question que je me remette en question : tout est à cause de Jack. La prochaine fois que je le vois il est un homme mort.
Je n’ai absolument aucune idée de ma venue à l’atelier en plus.Ce n’aurait pas été la première fois que je ne pointe pas le bout de mon nez ; certainement pas la dernière non plus. J’aurais balancé une blague, elle m’aurait détesté et atténué le tout avec beaucoup de smileys parce que Ginny reste Ginny. Plus j’y pense, plus je me dis que j’aurais dû faire ça plutôt que de prendre toute la place sur le canapé et simplement rester là à tenter de survivre - oui je dramatise, ne faisons pas semblant d’être choqués. Je souffre en silence et c’est au moins déjà un bon point que je n’ai pas mis la peintre au courant de mes folies nocturnes sinon je lui aurais fait un rapport détaillé de mes constantes vitales minute par minute. Et elle aurait passé sa journée à me mettre des coups de coude bien placés dans les côtes. Je sais qu’elle aurait fait ça et que ça serait devenu son nouveau jeu préféré plutôt que d’essayer d’apprendre quoi que ce soit à des artistes de bas étage.
A un moment je me suis levé pour juger leurs œuvres d’art et puis le cours a été considéré comme terminé, la journée avec. Le sol est jonché de couleurs en tout genre, les pinceaux abandonnés de partout et moi, là, comme toujours, il est hors de question que je participe en quoi que ce soit au ménage de ce bazar sans nom. Alors retour case départ, retour sur le canapé duquel mes pieds dépassent largement - on aurait dû en prendre un plus grand, je le savais. Je dos une heure ou deux et ferme l’atelier lorsqu’on s’en ira ensemble, ça sera ma contribution au rangement. Plan parfait. « Virginia? » Sauf ça. « Virginia. » Merde. Problème au carré. Double dose d’emmerdes. Je râle, je peste, je grogne et étend mon cou jusqu’à l’encablure de la porte pour être certain de mes hypothèses. Peut être que quelqu’un d’autre (deux autres personnes) aurait appris son prénom, celui qu’elle n’utilise jamais et dont elle cache bien le secret ? Peut être que ce n’est qu’un mal - … nan. Ils ressemblent bien trop à Ginny pour que ce ne soit un malentendu. Mes yeux dérivent vers l’artiste, celle qui s’agrippe à son misérable balais comme si sa vie en dépendait, celle dont le corps entier vient de se figer alors qu’elle était si heureuse ; même en fisant le ménage. Et pour une fois, je n’y suis pour rien. C’est ce qui me dérange le plus dans cette histoire : que quelqu’un d’autre soit la cause de sa peine et de son trouble. J’ai la carte Gold, la Premium +, la Business. J’ai toutes les cartes et eux n’ont rien. Ils ont perdu ce droit là le jour où ils l’ont arraché à ce pays.
”Ginny la cuisine est en feu !” Ginnny, pas Virginia. Je crie, alors ça fait mal. Ca fait mal, alors je tousse. Et ça fait encore plus mal de bordel d’idée de merde que de frapper dans les côtes. C’est pour la bonne cause, pourtant. C’est pour donner à la brune une seconde de répit, pour mettre au point un plan d’attaque parce que son coeur s’est serré autant que le mien quand elle a prononcé son maman, papa. Je lui offre une porte de sortie de quelques secondes, une pause dans le temps pour qu’on se retrouve seuls un simple instant. Elle accourt, elle a cet air paniqué qui vient davantage d’eux que de moi et mon corps est déjà prêt à changer de cible n°1. Jack peut bien attendre. Jack est loin. Eux sont, là, juste là, dans la gueule du loup. Je me relève difficilement, grince des dents. Mon ton baisse, mes yeux confrontent les siens ; personne n’a besoin de lui expliquer que rien ne brûle réellement. ”Tu veux qu’ils partent ?” Ca serait un jeu d’enfant pour moi. On le sait tous les deux. ”Méthode forte ou méthode extra forte ?” J'aurai même pas à m'inventer une raison de les détester puisque c'est déjà le cas.
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| | | | (#)Lun 11 Nov 2019 - 15:39 | |
| ”Ginny la cuisine est en feu !” stop, arrêt sur image. Isaïah qui hausse le sourcil, qui juge comme il sait si bien le faire. La dernière fois où je l'avais vu, il avait à peine dit un mot, brèves formalités de bonjour, d'au revoir, quelques toussotements à travers quand mes paroles heurtaient à son sens. Marianne qui se tient droite, impassible, les cheveux parfaitement tirés, le regard vrillé dans le mien. La dernière fois où je l'avais vue, elle avait été sèche, insensible. Elle l'était tout le temps. « Je reviens. » la plus longue inspiration du monde que je prends, et les flashbacks d'eux me disant qu'ils allaient y penser, qu'ils allaient me revenir, qu'ils me tiendraient au courant. Ils l'avaient dit y'a des semaines de ça maintenant, et le plus lâchement du monde, j'aurais préféré rester dans le silence encore un petit moment. « La cuisine est en feu. » je précise, faisant demi-tour, le pas bien trop pressé pour qu'ils ne le remarquent pas.
Auden a mauvaise tête, pire que d'habitude. J'ai pas posé de questions, il se serait vanté de la scène s'il avait voulu en parler anyways. ”Tu veux qu’ils partent ?” et il excellerait à les faire déguerpir, j'en douterai jamais. ”Méthode forte ou méthode extra forte ?” et probablement qu'il prendrait autant de plaisir que moi à les voir sortir de ma vie aussi abruptement qu'ils auraient dû, depuis toujours. « Pas tout de suite. Je veux entendre ce qu'ils ont à me dire avant. » mais apparemment, j'ai fait le deuil d'eux, j'ai réussi à remettre une distance entre eux, j'ai fait l'effort surhumain de me détacher de mes parents pour ne voir que l'objectif derrière, parce que « C'est pour Noah que je fais ça. Pas pour moi. ». Il sait aussi bien que moi que si j'avais pu arrêter de leur parler comme c'était prévu au tout début, je serais restée campée sur mes positions. Mais Noah ne méritait pas de subir le même traitement que moi ; Noah ne méritait pas d'avoir toute une branche de sa famille retirée de sa vie s'il voulait foncièrement les connaître. Alors j'avais mis mes règles, j'avais mis mes pions, j'avais espéré qu'ils les entendent. Et aujourd'hui, j'espérais qu'ils les acceptent. pour lui, pas pour moi.
J'ai occupé mes mains pour les empêcher de trembler à faire du thé. English breakfast sonnait trop cliché, j'y suis allée avec du earl grey, nuage de lait, le typique sur lequel ils railleront quand même j'en suis persuadée. « Est-ce que tu peux amener cette tasse-là s'te-plaît? » est-ce que tu peux rester proche le temps qu'ils sont là, s'te-plaît? Je n'ai pas la force d'assumer qu'ils me font encore peur, quand depuis un an je tente de me reconstruire sans eux.
« Y'avait pas de feu finalement, mais j'ai fait du thé. » « Tu n'as pas besoin de mentir, Virginia. » je tends la première tasse à maman, la deuxième pour papa arrive dans les mains d'un Auden qui est fidèlement dans mon sillage. Ma salive qui passe difficilement le long de ma trachée, je mets ça sur le fait que je retiens de toutes mes forces une insulte, n'importe laquelle, probablement même pas assez acide pour m'outrer de passer mes lèvres même si cela ferait l'effet inverse. Relativise Ginny, tu fais ça pour Noah. « Alors c'est ici que tu travailles? » il parle enfin le patriarche, il parle et il balaie l'endroit des yeux, et il plante ses iris dans ceux de Williams, et j'espère qu'on est rendus télépathes depuis le temps. Pas pour lui dire de se calmer, mais bien pour lui dire de m'empêcher de perdre mon calme. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 14 Nov 2019 - 18:06 | |
| Je devrais apprendre à ne pas poser les questions pour lesquelles je n’ai pas envie d’en connaître la réponse. Je savais que ce qu’elle allait me dire n’allait pas me plaire et pourtant j’ai encore voulu jouer au plus con - et gagné, bien sûr. « Pas tout de suite. Je veux entendre ce qu'ils ont à me dire avant. » Elle s’active à choisir le bon parfum de thé à leur servir alors que j’aurais plutôt eu tendance à lui montrer dans quel placard se trouve la mort aux rats. Question d’habitude, question de servir ce qui leur est le plus adapté aussi. Ça me tuerait de l’aider à préparer leurs boissons alors je me contente de rester appuyé sur le plan de travail, mon regard analysant le moindre de ses gestes. Je savais que cette journée allait être merdique, mais je ne savais pas à quel point encore. « C'est pour Noah que je fais ça. Pas pour moi. » La voilà qui se justifie, Ginny, qui ressent le besoin de combler ce silence qui s’est rapidement installé entre nous deux alors que jusque là ça n’avait semblé gêner personne. Son mal être est palpable, je déteste les deux vieux de la pièce d’à côté un peu plus encore. Cela ne fait qu’empirer à chaque seconde qui s’écoule.
« Est-ce que tu peux amener cette tasse-là s'te-plaît? » Auden le gentil, Auden qui prend la tasse de la main avec laquelle il aimerait tant frapper l’autre homme au visage. Je me retiens de souffler et de faire claquer ma langue sur mon palais, je me dis que mon regard assassin saura parler à ma place et qu’ils reviendront rapidement de là où ils viennent - l’autre côté du monde, c’est pas mal comme endroit. Mais j’accepte néanmoins parce que cette fois ci je ne la laisserai pas seule avec eux, je ne la laisserai pas non plus amener les deux tasses en même temps avec des mains tremblantes qui trahiraient le peu de confiance qu’elle essaye de montrer. Je reste. Je ne promets rien, je ne promets jamais rien, mais je peux rester.
« Y'avait pas de feu finalement, mais j'ai fait du thé. » « Tu n'as pas besoin de mentir, Virginia. » Rester calme rester calme rester calme. Mes doigts se referment dangereusement autour de la poignée de la putain de tasse, frapper du poing n’importe où me démange avec mon autre main. ”Y’a pas d’feu et y’a du thé, c’quoi le problème ?” Mes yeux cherchent ceux de la génitrice mais bien sûr qu’ils ne la trouvent pas, bien sûr qu’elle préfère continuer à juger Ginny plutôt que ne serait-ce oser me faire face. Stronza.
L’atmosphère est toujours aussi électrique, un craquement d’allumette suffirait à tout faire exploser. Là tu l’aurais eu ton feu, connasse. Ca serait sans doute mieux ainsi, peut être, ça éviterait à tout le monde de subir ce supplice consistant à prétendre que les liens familiaux existent toujours. Je connais, aussi. Tous dans la même merde apparemment. « Alors c'est ici que tu travailles? » On se retrouve assis à côté sur le canapé, faisant front face à l’envahisseur. Mes dents crissent, tous mes muscles se tendent alors que je venais d’entourer les épaules de Ginny avec mon bras. De la mère absente, mon regard passe au père qui aurait dû apprendre à se taire. Il aurait dû savoir que j’étais au maximum de mon self contrôle et que là, ce qu’il vient de faire, ce qu’il vient de dire ; c’est réellement de trop. ”Là où on travaille, oui.” Je ne sais pas auquel de nous deux il posait sa question de merde, mais c’est au moins histoire de lui rappeler que sa fille n’est pas seule. Peu importe à quel point ils auront été et continueront à être mauvais pour elle, d’autres seront là. Mon index caresse son épaule comme si elle était un nourrisson qu’il fallait continuer à stimuler. ”N’est ce pas luce dei mei occhi ?” Reste avec moi Ginny, c’est bientôt fini.” Le surnom le plus mielleux que j’ai trouvé, ma langue maternelle que j’ai dû re-explorer le temps de quelques secondes pour remettre en place mes souvenirs. Tout le monde comprend bien que c’est mielleux et que ça dégouline d’un amour qui ne m’est pas familier ceci dit le monde se portera bien mieux tant qu’elle n’en aura pas l’exacte traduction. Qu’elle ne compte pas sur moi pour la lui donner ni répéter ces quelques mots. ”On allait préparer un nouveau vernissage, là, de toute façon.” Donc vous nous dérangez, là. Et je reste encore poli, très poli, trop poli, alors profitez de ce moment tant que vous le pouvez parce que ça ne va pas durer. Et non je ne compte plus lâcher son père du regard. Pas tant qu’il ne sera pas parti.
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| | | | (#)Jeu 14 Nov 2019 - 19:17 | |
| ”Y’a pas d’feu et y’a du thé, c’quoi le problème ?” le problème, ce sont les coups d’œil dont ils nous gratifient, le problème c’est qu’ils soient ici, sans avoir rien dit. Le problème c’est que maman ne me lâche pas des yeux, alors que papa déteste la galerie d’une poignée de mots à peine. ”Là où on travaille, oui.” Auden resserre un bras autour de mes épaules, je fais attention à comment je me replace sur le canapé, ma façon à moi de lui renvoyer un merci silencieux qui lui évitera d’avoir mal aux côtes au moins pour la prochaine minute. ”N’est-ce pas luce dei mei occhi ?” d’ordinaire j’aurais ri du surnom, j’aurais renchéris avec un truc en espagnol censé le faire rager et sur la mauvaise langue, et sur le cheesy de la chose. Mais dans ma tête ça tourbillonne, trop d’éléments en même temps. Ils sont ici, ils sont venus. Ils jugent tout, ils me jugent moi, ils le jugent lui. Et ils n’auront aucune bonne nouvelle à m’apporter, j’arrive déjà à le constater.
« Quel artiste? » maman demande, le sourcil haussé, la question qui prise hors contexte aurait pu être un premier pas de leur part dans ma direction, premier pas avorté par un « Laisse. Ça n’a pas d’importance. » que mon père rappelle d’emblée. Ils n’y avaient jamais cru, à ma lubie de devenir peintre. Encore moins à ce que la galerie (leur champ de bataille, ouais) dans laquelle on se trouvait tous actuellement puisse me rapporter autant de la valeur monétaire que de la valeur tout court. « Ça en a pour moi. » ça en a toujours eu, qu’ils approuvent mes choix, qu’ils les encouragent. Même des années après avoir réalisé que je ne serais que la gamine à protéger, que l’enfant à cacher dans une bulle de coton pour eux.
Papa réalise qu’Auden ne le lâchera pas des yeux, il arrête de l’ignorer pour finir par tourner la tête dans sa direction en faisant tout au ralenti, en s’attendant à ce qu’on y voit un honneur. « Et vous êtes? » « Auden. » je sais pourquoi il pose la question, je sais qu’il veut que je définisse son rôle dans ma vie, je le sais pertinemment. Mais Auden n’a pas de rôle précis ; parce qu’il les joue tous. Il est là depuis toujours, il a porté tous les chapeaux, il est la valeur sûre, et surtout, surtout, ils ont depuis longtemps perdu le droit de choisir qui remplissait quelles cases dans ma vie. « Ce serait possible, qu’Auden nous laisse seuls? » je sais qu’à la seconde où papa exige, Auden se calera encore plus confortablement dans le canapé. « Non. Je vois pas d’inconvénients à ce qu’il entende la suite. » il connaît le début par cœur, le chemin de croix qui a suivi. Tout me confirme que c’est plus que logique qu’Auden assiste aussi à la fin. « Évidemment. » maman pique, gratte, rage, garde tout son poise d’anglaise aussi, évidemment.
L’inspiration vient, celle qui amène avec son expiration les faits difficiles à entendre. « Virginia, nous sommes conscients qu’il y a eu des torts des deux côtés. » je laisse échapper un rire, sec, dépassé. Des deux côtés, bien sûr. « Et nous avons bien entendu ce que tu demandais. » « Mais ce sera impossible. » le glas tombe, et là, juste là, je réalise à quel point j’ai été stupide. À quel point tout le monde me l’avait dit. Ezra le premier ; jamais ils ne plieraient. Jamais ils ne feraient quoi que ce soit en mon sens. Jamais ils ne changeraient. Y’a une boule qui monte le long de ma gorge, les mots bloquent, pas de surprise ici, juste une puissante, puissante déception. « Noah n’a jamais vraiment été un McGrath de toute façon. » mais là, par contre, c’est une claque du revers que je reçois, l’argument que je n’aurais jamais vu venir de leur part, l’argument que je refuse d’une voix que je ne me connais pas. « Tant mieux pour lui. » je me lève, parce que je n’en peux plus de sentir leurs regards qu’ils baissent en harmonie sur nous, comme si on était des moins que rien. Comme si Noah n’était qu’un moins que rien. « Vous êtes venus jusqu’ici que pour ça? » Noah qu’ils détrônent, Noah qu’ils maudissent, Noah qu’ils ont probablement toujours détesté au point de l’utiliser comme une menace, comme une marionnette à mes yeux. Je ne le réalise que trop tard, que maintenant. « C’était la moindre des choses. »
« La moindre des choses aurait été de- » je m’arrête dans mes mots, les cherchent, les énumèrent, me rendant compte que depuis tout ce temps, la seule chose que je voulais, la seule chose que j’espérais de leur part n’était jamais venue. « Vous ne vous êtes jamais excusé. Pour tout ça. » mes iris passent de l’un à l’autre. La seule chose que j’attendais pour tourner la page, la seule chose qui aurait pu tout sauver. « Et vous ne vous excuserez jamais, n’est-ce pas? » la seule chose qui n’arrivera pas. Noah mérite mieux, Noah ne mérite pas ça. Noah ne mérite pas des gens qui restent là à me fixer sans dire un mot, rien que pour prouver un point. Noah ne mérite pas un grand-père qui encercle sa paume autour de mon poignet, qui m’empêche de quitter la salle en serrant fort, alors que j’annonce calmement que « Je n’ai plus rien à vous dire. », paroles étouffées dans un sursaut que j’additionne de mon bras qui tente de se déloger, qu’il retient encore plus fort. « Arrête papa. C’est fini. »
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mer 20 Nov 2019 - 18:46 | |
| Plus la discussion avance et plus ma haine pour eux deux s’accroît. Ils ne font aucun effort, ne tentent même pas de faire un pas vers Ginny alors qu’elle est déjà bien trop gentille de les laisser lui parler après tout ce qu’ils lui ont déjà fait subir. Elle tente encore de recoller les morceaux alors que pour moi tout est déjà trop tard, la frontière a été franchie il y a longtemps de cela et maintenant ils viennent en territoire ennemi sans même avoir de foutu drapeau blanc. Mon sang ne fait qu’un tour lorsque son père daigne enfin me regarder dans les yeux mais qu’il ose ensuite m’adresser directement la parole. Ginny le sait, Ginny contrecarre les paroles cinglantes qui commençaient à prendre vie dans mon esprit. Elle sauve la soirée pour quelques minutes de plus. « Ce serait possible, qu’Auden nous laisse seuls? » Auden a un rire étouffé, Auden manque de griller les étapes et directement passer au moment où il oublie la douleur qui le tiraille pour seulement venir frapper le front du père contre n’importe quel objet solide qui lui ferait atrocement mal. Je m’enfonce dans le canapé, me replace sur le dossier, étend un peu plus mon bras autour de la brune. Mais oui, bien sûr qu’Auden va vous laisser seuls. Continue d’espérer. Continue de me dicter quoi faire de ma vie pour que je prenne un plaisir malsain à faire le contraire.
Le fait que je ne dise rien est un véritable miracle en soit. Le fait que je laisse ma colère bouillonner à l’intérieur est tout sauf un miracle.
« Et nous avons bien entendu ce que tu demandais. » « Mais ce sera impossible. » Finalement, contre toutes attentes, mes yeux lâchent son père un instant. Je n’en ai soudainement plus rien à faire, de lui, de deux. Je sais cependant ce que ça fait que d’être trahi par la chair de sa chair et c’est la raison pour laquelle mes yeux se posent sur elle seule. Elle encaisse encore sans rien dire mais elle a mal, elle souffre, et je les hais de faire endurer ça à leur fille qui a toujours tout fait pour tenter de les contenter. « Noah n’a jamais vraiment été un McGrath de toute façon. » Pardon ? Ils tombent assez bas pour s’en prendre à un enfant. Leur propre petit enfant qu’ils dénigrent d’un naturel accablant. ”La chance.” « Tant mieux pour lui. » On est sur la même longueur d’onde sans que cela n’ait rien d’étonnant. J’ai pu garder mes remarques pour moi quand elles portaient sur Ginny, mais s’en prendre à Noah est encore un autre degré de lâcheté que je ne peux tolérer.
Mes yeux suivent Ginny quand elle se lève, l’inspectent, la paternent, se préparent à ordonner à mes bras de venir la soutenir si jamais elle en a le besoin. Mais elle gère comme une cheffe, elle gère comme si elle n’était pas la personne la plus douce que je n’aie jamais rencontré de ma vie. Elle leur renvoie leurs arguments, elle leur renvoie des années d’absences et d’erreurs impardonnables à la figure. Même si mon visage reste fermé, ma fierté n’en est pas moindre. Elle sait se battre. Elle sait le faire, et elle le fait. Sauf qu’il vient à nouveau tout gâcher et cette fois ci je me relève aussitôt, supprimant la pression qu’il exerçait autour du poignet de Ginny en venant entourer de mon poing sa main. La position devient inconfortable pour lui et le force à se cambrer alors que ma main se presse toujours un peu plus sur la sienne et que cela ne me dérangerait pas de lui déboîter quelques phalanges. Il s’en est pris à sa propre fille, à son propre petit fils. Il ne mérite aucune considération et n’en recevra certainement aucune de ma part. ”Elle a dit stop.” Il devrait écouter, il devrait vraiment écouter avant que j’aille jusqu’au bout de mes idées. Ma main ne lâche toujours pas la sienne et mes yeux préviennent les siens que rien de tout cela n’a quoi que ce soit de drôle. ”Retournez d’où vous venez.” Et pas à l’hôtel dans n’importe quel quartier de la ville, mais bien dans leur maison à l’autre bout du monde. A Londres. Retournez y, et n’amenez personne avec vous. ”Elle n’a pas besoin de vous et Noah non plus.” Bien au contraire.
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| | | | (#)Jeu 21 Nov 2019 - 6:30 | |
| Les doigts d'Isaïah qui brûlent ma peau, mais pas autant que mon regard brûle le sien. C'est fini, papa. Chaque parcelle de mon corps qui le lui fait comprendre, de ma silhouette immobile à mon visage fermé. C'est terminé, c'est trop tard, c'est derrière moi. Les souvenirs et le passé qu'ils m'ont tissé de force depuis ma naissance, qu'ils ont réitéré depuis celle de Noah. Le chapitre est clos, il aurait dû l'être depuis des années, j'osais enfin le fermer une bonne fois pour toute.
”Elle a dit stop.” Auden est apparu parce qu'il apparaît toujours au pire comme au meilleur moment ; c'est sa marque de commerce après tout. Il dégage la main de papa de mon poignet, il la serre assez pour que j'entende une phalange et autres jointures craquer sous la pression. ”Retournez d’où vous venez.” un frisson qui se perd le long de ma colonne vertébrale à la mention sous-entendue de Londres, le sujet qui fait mal, le sujet qui blesse. Frisson que je me garde bien de ne pas montrer quand je sens le coup d'oeil de maman scruter le moindre millimètre d'une expression vide que je lui renvoie sans craquer une seule fois. Elle scanne, elle cherche la faiblesse, elle cherche la fissure pour se faufiler, pour faire mal à travers. L'ironie restant le masque immuable que j'ai enfilé des années plus tôt grâce à eux, à cause d'eux, et qui aujourd'hui est plus fort encore que tout le reste. ”Elle n’a pas besoin de vous et Noah non plus.” le dernier coup qu'il assène d'une langue claquant sur son palais, les menaces qui suivront s'ils n'obéissent pas.
« J’appelle la police. » les menaces, mais venant d'elle, et non de nous. Marianne qui fait mine de dégainer son portable quand je reprends ses prunelles au vol, que je ne les lâche pas. « C’est moi qui l’appelle si vous ne partez pas d’ici tout de suite. » elle s'arrête dans l'élan. Ils devront comprendre que c'est fichu, que c'est leur fin. Ils devront le comprendre et je pense même qu'ils le comprennent enfin. Quand papa dégage agressivement sa main de celle d'Auden, que ma paume à moi se pose sur le bras de Williams pour le retenir de faire quoi que ce soit d'autre que de les contempler - à distance - sortir enfin de ma vie. « Te fais pas mal pour eux. Ils en valent pas la peine. » il a oublié l'état dans lequel il est entré ce matin, c'est assuré que je ne le laisserai pas s'empirer au profit de parents qui n'en ont jamais vraiment été.
La galerie est plongée dans un silence de coton plusieurs minutes après que leurs dos respectifs se soient tournés à notre intention, soient sortis d'ici aussi vite qu'ils sont entrés. « J’ai - » ma voix se brise dans ma gorge, enrouée d'être restée muette et sur le qui vive, détestant l'impression qu'ils pouvaient aussi bien rebrousser sur leur chemin et revenir pour une deuxième ronde question de faire encore plus mal. Ils en étaient bien capables, l'avaient démontré des dizaines de fois déjà. « Je veux casser quelque chose. » j'en ai besoin. J'ai les doigts qui se triturent, j'ai la boule dans mon ventre qui brûle. « N’importe quoi. » ma tête que je tourne vers lui, la crise que je sens proche, l'explosion qui est là, la bombe au détonateur qui tourne depuis 10 ans déjà. Une toile, un balai, un canevas, un chevalet. N'importe quoi. J'en ai besoin. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Dim 1 Déc 2019 - 0:07 | |
| Mon regard haineux dérive du paternel vers sa génitrice. « J’appelle la police. » Si elle veut réellement une raison pour appeler la police, je peux lui en donner. Elle pourrait les appeler parce que j’ai tabassé un inconnu. Ce ne serait pas la première fois ni même la dernière. J’attends le bon moment pour utiliser toutes mes forces pour briser les doigts de son père et peut être même lui coller mon poing sur la mâchoire mais Ginny se mêle à l’histoire avant que je n’en arrive là. Dommage, tant mieux, je ne sais pas quoi en penser. Une immense partie de moi même n’attendait que le meilleur moment pour enfin remettre son père à sa place. Il ne comprend rien aux mots que lui martèle sa fille alors les gestes auraient été l’ultime solution. Malheureusement il se dégage rapidement de mon emprise et Ginny, la trop douce Ginny, lui sauve une nouvelle fois la mise. Il ne le saura jamais, il ne s’en rendra jamais compte, mais la main qu’elle pose sur mon bras est la seule chose qui m’évite de le frapper. Il a eu ce regard mauvais, il a eu ce geste vif, il a eu ces quelques indices de plus qui font que je bouillone intérieusement, encore plus si on les ajoute à toute la haine accumulée contre sa personne depuis dix ans. Une haine qui a traversé les océans, voyagé entre les continents. Quelque chose qui ne saurait jamais s’apaiser. Mon coeur bat encore bien plus vite que de raison et tout mon corps reste tendu, seulement préoccupé par les deux intrus qu’il en oublie la douleur qui m’irradiait jusqu’alors. Les priorités.
On garde le silence. On garde la même position, les yeux rivés vers la seule et unique porte de l’atelier, par là où ils sont rentrés et sortis ; par là où ils ne rentreront, on l’espère, jamais. Il faut croire qu’on a seulement besoin de plusieurs minutes pour en être certains et faire redescendre la pression. Je garde toujours un poing serré accroché à la table, bien incapable de faire redescendre la pression aussi bien qu’elle. « J’ai - » Aussi bien que je pensais qu’elle y arrivait, en tout cas, parce qu’elle vient seulement de me prouver que je ne suis qu’un abruti qui avait tort. Je déteste le son de cette voix qui s’enroue, de cette phrase qu’elle n’arrive pas à continuer. Cela me fait lâcher des yeux cette fichue porte pour me concentrer sur elle. J’aurais dû faire ça depuis le début, et c’est ce que j’aurais fait si je ne m’appelais pas Auden. Il y a seulement cette horrible impression que ma gorge est aussi nouée que la sienne, maintenant, alors que toute cette histoire ne me concerne même pas directement. « Je veux casser quelque chose. » C’est une tâche largement à ma hauteur et je ne fais aucun commentaire à ce sujet, me contentant de hocher la tête avec sérieux. « N’importe quoi. » La demande est urgente, le besoin pressant, et j’ai tout le mal du monde à détacher mes yeux des siens pendant un instant pour la simple et bonne raison que je ne l’ai jamais vu dans cet état. Même à Londres, ça allait mieux. Même à Londres. Même à putain de Londres. Aujourd’hui ils sont venus l’attaquer sur son propre territoire et je les déteste pour ça. La prochaine fois que je les recroise il n’y aura pas menaces et seulement des coups. Beaucoup de coups.
Ma main vient entourer la sienne pour qu’elle arrête de triturer ses doigts pendant un instant au moins et je l’entraîne à ma suite dans la cuisine. Cette même cuisine dans laquelle j’ouvre tous les placards rapidement, à la recherche des assiettes traînant là depuis toujours, celles là même horribles dont personne ne se sert jamais. Celles là même qui ont des fleurs dessinées dessus, celles là dont le blanc a viré au crème pour ajouter encore un peu plus de vintage à ce qui est en réalité une vieille bricole. Je serre des dents au moment de porter le lot de dix, demanderais presque à ce que son père revienne pour que je pense à autre chose qu’à mon corps qui a décidé d’avoir sa revanche sur des années de bagarres de rue. Je lui tends une première assiette, la laisse tomber au sol une simple seconde avant que ses doigts ne viennent l’agripper. Ma manière à moi de lui montrer la marche à suivre, de lui stipuler qu’on ne va pas ranger la cuisine pour l’apaiser mais qu’on va bien tout faire voler en éclats. Un sourire au coin de mes lèvres tente de la rassurer alors que je n’ai pas de mots pour l’aider. Mes gestes ont toujours été plus éloquents.
Je fais glisser le lot d’assiette jusqu’à elle, fais déjà attention de ne pas marcher sur les morceaux de verre sur le sol alors que je pars en quête de nouveaux objets à détruire. S’y ajoutent des bols, des verres fantaisies, des petites assiettes, des grandes assiettes. Tout ça pour elle, tout ça pour qu’elle détruise tout, tout ça pour qu’elle fasse de l’atelier un champ de bataille digne des pires No man’s land de l’histoire. "Je t'aurais bien proposé de casser un de mes os mais, crois le ou non, j'en suis venu à la conclusion que ce n'était peut être pas une bonne idée." Avec des os brisés, personne n’aurait pu en faire une oeuvre d’art par la suite. Parce qu’aussi étonnant que cela puisse paraître, j’ai même pensé à quoi faire de tous ces objets brisés donnés en offrande à Ginette. |
| | | | (#)Dim 1 Déc 2019 - 21:18 | |
| Je veux casser quelque chose. N’importe quoi. Besoin. Need is a strong word. Et Auden réagit au quart de tour, bien sûr qu’il n’attend pas. Il perd une seconde à me fixer trop fort, j’en perds des dizaines d’autres à lutter de tout ce qu’il me reste pour ne pas jeter un coup d’œil par-dessus son épaule, pour ne pas quitter ses iris des miens et retourner à nouveau vers la porte, espérer qu’ils ne reviennent pas, qu’ils ne reviennent plus jamais.
C’est sa main autour de la mienne qui me fait sursauter, pas par la pression naturelle qu’elle opère, mais par l’urgence de le suivre. Mes doigts qui arrêtent de s’enlacer sadiquement entre eux pour s’accrocher aux siens, la cuisine où il me traîne de force sans que je n’oppose aucune résistance. Il farfouille dans les placards, dégaine des assiettes, fait le compte, j’y reconnais toutes celles que j’ai achetées compulsivement à ma dernière virée dans une brocante, des caisses et des caisses de vaisselle dépareillée que j’ai dispersée ici, chez moi, chez Isy, chez qui que ce soit voulait (ou pas) de nouvelles pièces dans ses armoires.
Je déteste l’air qu’il fait quand il revient vers moi, chaque parcelle de son visage qui se contracte de douleur à cause de ses bagarres du moment, du poids des assiettes que je fais un pas pour aller tenter de lui retirer de là. Mais lui, il pense à autre chose, j’ai pas capté, ou du moins, j’étais trop perdue dans ma tête pour suivre. Auden qui m’en tend une, ma main qui s’avance instinctivement, l’écho du bruit qui m’occasionne un soupir de surprise lorsque la céramique éclate au sol, mes sourcils froncés qui finissent par se calmer quand je vois le sourire en coin qu’il arbore. Je respire enfin un peu plus facilement quand il part à la recherche de bols et de verres, que mon index fait doucement le trajet le long des dessins bleu clair sur le blanc immaculé de la porcelaine. "Je t'aurais bien proposé de casser un de mes os mais, crois le ou non, j'en suis venu à la conclusion que ce n'était peut être pas une bonne idée." et une assiette qui remonte dans mes paumes, mes prunelles qui remontent vers celles d’Auden au passage. « Pas grave. Je garderai ce ticket-là pour une prochaine fois. » mon épaule que j’hausse, et l’assiette dans mes mains qui retombe bruyamment entre nous deux, cassant sous l’impact, brusquant le silence de l’atelier.
Y’a quelque chose de thérapeutique, à chaque bruit, à chaque éclat, à chaque fois que je laisse tomber un nouveau morceau, une nouvelle arme. Je lui en tends plusieurs, tentant presque de tenir le ratio 3 pour moi 1 pour lui. J’ai étrangement besoin d’entendre qu’il casse tout de son côté aussi, comme si ça doublait le travail, comme si ça amplifiait le soulagement. À chaque assiette viennent les flashbacks qui me serrent la gorge, qui s’envolent quand je me repropulse à nouveau dans la galerie, quand la grande salle commune devient notre champs de bataille aux couleurs craquelées, aux pièces éparpillées à nos pieds. Je quitte le casse-tête grotesque qui s’étale sous nos soins pour aller verrouiller dans un éclair de génie la galerie, clairement consciente que je suis tout sauf capable de partager ça avec qui que ce soit d’autre. Les yeux d’Auden que je trouve sur le chemin du retour, que je sème à la dernière seconde en allant maintenant à l’autre bout de la pièce, chercher des couleurs et d’énièmes sceaux. Je fais bien attention à choisir ses couleurs dans le lot, celles qu’il utilise tout le temps, celles que je n’utilise jamais. Je prends les miennes par instinct, reviens une poignée de minutes à peine constater le chaos qui n’a pas bougé et que je n’aurais pas toléré voir disparaître. Pas tout de suite. Ses pots que je pose calmement à ses pieds, les miens qui me donnent l’impression d’être des bidons d’essence quand j’en recouvre les éclats d’assiettes et de vaisselle et de regrets et de rage qui s’amoncellent au sol.
J’ai les mains de 5 teintes différentes, et la respiration épuisée, essoufflée, quand je relève la tête vers Williams, qu’il est toujours là, qu’il a pas bougé. Des merci, j'en ai pleins. J'en ai pour mes parents, d'être enfin partis, de m'avoir enfin libérée d'eux. J'en ai pour ma soeur et pour mon frère, qui doivent être à même de les gérer à l'heure où je pense à eux. J'en ai pour quiconque m'a encouragé à arrêter d'être une ombre, de la plus douce comme de la pire des façons. Et j'en ai pour Auden, j'en ai tellement pour lui qu'ils se bloquent tous un par un dans ma gorge, qu'ils se chevauchent et qu'ils arrivent pas à sortir, parce qu'il y en a trop.
À peine un mètre à faire pour le rejoindre, pour arriver à sa hauteur. Pour barbouiller ses joues, son front, ses lèvres et son menton du revers de mes paumes, comme des peintures de guerre, comme une évidence qui m’arrache un rire de bêtise, de mauvais coup. Mes merci ils auront l'air de ça. Parce qu'il ne voudra sûrement pas les entendre, et parce que je suis incapable de tous les dire, que je sais qu'il en manquera, et que je serai horrifiée d'oublier. J'improvise donc, un remerciement qui se cache dans chaque expiration, dans chaque mouvement. « Comme ça, on les voit presque plus, tes os cassés. » il sait aussi bien que moi que j’ai évité toutes ses ecchymoses et son nez brisé, que j’ai concentré mon attaque là où il n’avait miraculeusement pas été touché.
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| | | | | | | | got nothing left to give, nothing to lose ▲ ginauden |
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