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 Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby

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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyLun 11 Nov 2019 - 10:44

Sorry Seems To Be The Hardest Word


Gabriel observait avec attention le grand gaillard qui pianotait sur l’ordinateur de la State Liberty. Tac tac tac Lui avait toujours été plus doué avec les livres qu’avec l’informatique. A un ouvrage abîmé il pouvait rendre sa splendeur d’antan, un peu de sa superbe. Mais dès qu’il était question de souris, claviers et autres écrans, ses compétences étaient infiniment plus restreintes. Alors quand son poste de travail était tombé en panne l’irlandais s’était trouvé bien désemparé. Tic tic tic Par chance, la librairie était voisine d’un geek store, dont le gérant, Elwyn, était bien plus au point en matière de technologie que ne l’était, et ne le serait sans doute jamais, Gaby. Les deux hommes étaient plutôt en bons termes, ils se croisaient régulièrement à l’ouverture et la fermeture de leur boutique respective, discutaient parfois, de tout, de rien, avaient déjà évoqué à la volée des idées de collaborations. Alors quand l’ordinateur sur lequel il travaillait lui avait décidé de faire des siennes, le libraire avait fini par oser appeler son voisin à la rescousse. Ni une ni deux ce dernier était arrivé sur les lieux et semblait déjà parvenir à dompter l’insolente machine tel un charmeur de serpents. Et Gabriel l’observait, essayant de saisir ici ou là une bribe d’information sur le pourquoi du comment de cette panne, toujours curieux d’apprendre, toujours soucieux de comprendre. Quelques clics ici, encore deux trois autres par là et voilà que tout semblait aller de nouveau comme sur des roulettes. Gabriel était impressionné, ces choses là le dépassaient un peu. Impressionné et surtout extrêmement reconnaissant quand une bonne partie de son travail se faisait sur cet engin. « Merci beaucoup d’être venu, je ne sais pas comment j’aurai fait sinon. C’est fou comme un tas de choses se fait là-dessus maintenant. » Il allait vraiment falloir qu’il fasse des progrès dans ce domaine. Ses yeux clairs passèrent de l’ordinateur à Elwyn. Il aurait eu un tas de choses à lui demander, un tas de questions informatiques, mais il n’en fit rien, il n’avait pas envie de l’ennuyer avec ça. Déjà qu’il avait eu la bonté de venir le dépanner. « Un café ? », proposa t-il en guise de prime remerciement. La librairie étant fermée au public, Gabriel invita le grand brun à le suivre jusqu’au petit appartement qu’il occupait juste au-dessus de la boutique. Là il l’invita à faire comme chez lui, tandis que Sirius, son chien, vint inspecter le nouveau venu. « Sirius sois sage. » D’un ton doux mais ferme comme il savait l’esprit joueur du jeune animal. Plus loin un matou roux les observait, à moitié somnolant, Aodh dans toute sa splendeur, véritable force tranquille partageant son temps entre siestes et repas. L’endroit été cosy, empli d’une lumière douce, et tout agrémenté de plantes et de photos grand format de paysages ou animaux, la plupart signées de Moïra. Elle qui aimait tant saisir le monde qui l’entourait sur ses pellicules. Sur les étagères se pressaient grandes quantités de livres, disques, CDs et films. Et puis quelques cadres, ceux-ci plus rares et plus petits, protégeant d’autres clichés, des souvenirs cette fois-ci. Sur certains figurait une resplendissante tornade rousse, rayonnante et toute en sourires. Gaby se dirigea vers la cuisine ouverte, séparée du reste de la pièce par un bar au beau plateau de bois. Il entreprit de préparer le café, les arômes corsés emplissant déjà l’atmosphère du lieu, lui conférant un petit quelque chose de plus chaleureux encore.
@Elwyn Cadburry & Gabriel
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyLun 11 Nov 2019 - 11:56

Inspecteur Cadburry à la rescousse, bon, on ne rigolait pas autant qu'avec le célèbre Inspecteur Gadget mais il arrivait tout de même avec tout un attirail de solutions informatiques de grande qualité. Il y en avait des neurones là dessous, avec son quotient intellectuel relativement ingérable au quotidien et ses savoirs inutiles qui ne s'arrêtaient jamais... Trop d'énergie tuait l'énergie, a priori, mais avec Elwyn, c'était plutôt l'inverse. Et là, à l'heure actuelle, c'était Gabriel qui devait en payer les frais puisque Cadburry parlait à n'en plus finir en cliquant à droite et à gauche sur l'écran, tapant quelques codes ici et là pour réparer sa vieille machine en rade. "Finalement, c'est simple comme bonjour, tu vois. Un ordinateur, c'est un peu comme un chiot, il faut lui donner les bonnes indications sinon il pisse sur ton tapis... Bon, le PC te plantera à la face au lieu de te pisser au nez mais tu saisis l'idée... Non? Bon, ok, c'est mieux quand je parle de la gestation des kangourous, ça fait plus sens que l'histoire du chiot sur le tapis, il faut que je reste basique, bien noté monsieur." Il arrivait à parler et à réparer l'outil en un rien de temps, pas peu fier de présenter le travail fini auprès du brun à peine quelques secondes plus tard. Il était même prêt à danser la Macarena pour fêter cette réussite d'envergure mais Elwyn tâcha de conserver les pieds sur terre. Oui, un café, c'était sûrement plus sérieux alors, le quarantenaire suivit Gabriel dans son humble demeure, se retrouvant au beau milieu du salon à observer le décor alentour. Il y avait les animaux qui le regardaient d'un oeil mauvais, ils devaient faire la sieste avant que la cavalerie ne débarque et Cadburry comprenait que tout cela pouvait les perturber dans les phases les plus réparatrices du sommeil. Rien que pour cette raison, il les laissa tranquilles, observant plutôt la multitude de livres qui hantaient l'appartement. A chaque nouveau titre, Elwyn souriait, pour sûr que son compatriote était cultivé. Pendant ce temps là, Carnahan s'affairait dans la cuisine et le geek s'arrêta devant l'armada de photographies, un peu perturbé tout d'un coup. Il y reconnaissait la rousse et en vue des clichés pris, il se douta bien vite qu'il y avait eu une relation amoureuse là dessous. Le monde était-il si petit que cela? "Dis, Gab', c'est... Moïra là?" Il mettait les pieds dans le plat, surtout qu'il ne lui avait pas parlé depuis des années parce qu'il avait déconné, quel gamin et là, Elwyn allait rapidement le regretter. Idiot.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyMer 13 Nov 2019 - 11:43

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Une des choses les plus étonnantes chez Elwyn était sans doute la manière qu’il avait de se lancer dans de surprenantes explications et autre digressions en tous genres. Gabriel n’avait jamais rencontré personne qui connaisse autant de choses sur autant de sujets plus improbables les uns que les autres, ni qui puisse manier l’art de la comparaison douteuse avec plus de talent. C’était un personnage à lui tout seul. Un personnage hait en couleur, ce qui ne manquait pas de le rendre foncièrement attachant. Et Gaby avait ce côté bon public, cette curiosité naturelle qui le poussait à s’intéresser réellement à ce que son voisin pouvait lui raconter. Il n’en avait, certes, pas tout retenu mais il en était quelques bribes encore présentes dans son esprit. Saviez-vous, par exemple, qu’une personne passait en moyenne six mois de sa vie assise devant un feu rouge ? Ou que la probabilité de mourir en tombant de son lit était de un sur deux millions ? Que les raisins explosent quand on les met au micro-onde ou encore qu’en criant sans s’arrêter pendant 8 ans, 7 mois et 6 jours, une personne pouvait produire l’énergie nécessaire pour chauffer une tasse de café ? eh bien le libraire savait tout ça à présent. A vrai dire il ne savait pas trop quoi faire de ces informations qui s’étaient imprimées dans sa mémoire. En revanche il trouvait passionnant toutes ces petites questions existentielles que certaines personnes pouvaient se poser alors qu’elles n’effleuraient jamais l’esprit de la plupart des gens, et puis il était drôlement impressionné par la mémoire d’Elwyn qui semblait pouvoir emmagasiner sans limités l’ensemble de ces connaissances. Ca n’avait peut-être l’air de rien mais c’était un véritable petit exploit. Sans parler de son colossal débit verbal et de son énergie débordante. Visiblement il n’était pas équipé d’un bouton OFF ou d’un mode veille, contrairement aux machines qu’il bricolait et remettait en était de marche. Il en fit une belle démonstration alors qu’il s’enlisait dans une comparaison pour le moins originale entre un ordinateur et l’éducation d’un chiot. Soit, admettons. Gaby s’était contenté de hocher vaguement de la tête, un sourire amusé aux lèvres. Non vraiment il ne devait y avoir qu’un seul spécimen de cette sorte à Brisbane, peut-être même dans tout le Queensland. Et tout en digressant Elwyn avait dompté le récalcitrant ordinateur en un claquement de doigts, et affichait à présent un air profondément satisfait. « Heureusement que j’ai un voisin avec des doigts de fée dans le domaine de l’informatique », que l’irlandais s’amusa en observant le visage victorieux de l’australien. Et pour le remercier Gabriel l’invita à partager un café chez lui, quelques marches au-dessus de la librairie. L’appartement n’était certes pas immense, mais tout, de son agencement à son ambiance, et même la lumière qui baignait l’endroit, participait à le rendre accueillant et confortable. Le libraire se lança dans la préparation de la boisson caféinée promise. L’appareil ronronnait tandis que l’eau filtrait lentement le précieux grain moulu, en libérant les arômes au fur et à mesure. De son coté Elwyn explorait du regard la pièce principale, son intérêt se portant en particulier sur les étagères emplies d’ouvrages, carnets et disques. Ce ne fut cependant rien de tout cela qui sembla le figer sur place, rayant soudainement sa bonne humeur d’un trait. Ses yeux s’étaient arrêté sur une photo, un cliché empli de bonheur et sourires, un souvenir qui ne parlait qu’à Gabriel quand c’était lui-même qui s’était trouvé derrière l’objectif pour saisir cet instant de grâce. Puis un second cadre non loin, où les rires semblaient presque audibles, où une belle rousse perdait distraitement ses doigts fins dans les boucles brunes de Gaby. Des images insouciantes, fragments d’une autre vie. Gaby ne vit pas le changement sur le visage d’Elwyn trahissant un trouble évident, trop occupé à attraper sucre et biscuits. Ce furent ses mots qui l’alertèrent, le heurtèrent soudain, manquant de lui faire échapper des mains l’une des tasses qu’il venait de saisir. Son cœur lui sembla manquer bien trop de battements dans sa poitrine. L’irlandais se tourna doucement, incrédule, cherchant à accrocher le regard de son invité parce qu’il n’avait pas demandé qui était-elle, non, il avait bien prononcé son prénom. Moïra. Moïra Bon sang. Evidemment elle était née et avait grandi à Brisbane, mais quelles étaient les chances qu’une telle chose arrive ? Qu’il tombe précisément sur quelqu’un qui la connaissait, qui l’avait connu. Gabriel dû s’appuyer contre le plan de travail de sa cuisine pour tenter de ne pas perdre pied, pour chasser cette insupportable impression de vertige. « C’est euh… Oui c’est elle mais… » Il avait du mal à remettre de l’ordre dans ses idées, dans ses pensées. « Tu… Vous vous connaissiez ? » Comme il reprenait le passé, comme il n’avait pas encore tout à fait noté qu’Elwyn, lui, avait utilisé le présent. Comme il n’avait encore aucune idée de ce qui les attendait tous les deux.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyMer 13 Nov 2019 - 14:59

Elwyn avait suivi toutes ces histoires de théories du complot et les hypothétiques dates de fin du monde, mais il lui semblait, aux dernières nouvelles, que ce jour-là ne devait pas constituer l'apocalypse. Et s'il s'était planté dans ses statistiques? Et si la terre s'arrêtait de tourner, là, tout de suite, maintenant? Il n'était pas prêt Cadburry, il n'avait pas fait son testament, il n'avait pas nourri Juanita ni dit à sa copine qu'il l'aimait. Oh, bon sang, l'existence était bien trop fragile pour qu'il tienne le coup. Pourtant, il y avait un truc qui clochait là, c'était une évidence. Il y avait les clichés de la rousse un peu partout à travers l'appartement et Elwyn ne l'avait pourtant jamais croisée dans les rues de Brisbane, ce qui était fort étrange puisque sa boutique était voisine de celle de Carnahan. Ils se croisaient quasiment tous les matins, aux heures d'ouvertures et il était fréquent qu'ils partagent une bonne cafetière avant de se mettre au travail. Il n'avait jamais parlé de Moïra, Elwyn n'avait même jamais su qu'elle faisait partie de sa vie, tout cela était fort étrange et il était autant intrigué que stressé pour être honnête. D'habitude, le quarantenaire était le cliché de l'hyperactif de base, qui bougeait dans tous les sens et parlait à foison car il méprisait le silence plus que tout. Cette fois, rien. Aucune réponse. Juste la bouche entrouverte, à ne pas lâcher du regard cette fichue photographie d'une jeune femme heureuse au bras du bouclé. Merde, c'était quoi le délire? Gabriel avait l'air tout aussi décontenancé en vue de son timbre de voix en entendant le prénom de la rousse. Elwyn lui répondit un peu mécaniquement, souriant malgré tout car les souvenirs partagés avec la belle étaient heureux, malgré les disputes non voulues, pour sûr. "Si on se connaît? Mais, on a grandi ensemble, plus ou moins. Je veux dire, elle m'a supporté un temps fou avant que je fasse un peu le con et qu'on se perde un peu de vue. C'est ta copine? Je l'ai jamais vue aux alentours alors..." Pourquoi demandait-il cela? Pourquoi s'évertuait-il à se faire du mal? Elwyn allait clairement descendre de un ou deux étages en entendant la réponse du brun mais il ne s'était pas préparé à l'annonce d'un tel événement. A la disparition de cette femme si extraordinaire, lui qui n'avait plus jamais recherché à la revoir. Déjà, il s'en voulait, avant même d'entendre la réponse. Avant même de savoir pour sûr.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyVen 22 Nov 2019 - 15:31

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Alors c’était ça ? La vie lui jouait encore un de ces mauvais tours dont elle avait le secret ? Quelques semaines seulement après qu’il soit revenu d’Irlande, un voyage en forme de retour aux sources, entouré de sa famille, de son amie la plus chère sur cette terre. Un voyage pour fêter ses quarante ans de vie, un anniversaire suivi de bien trop près par un autre, plus funeste, plus sombre. Cinq ans. Ça faisait cinq ans depuis l’accident, depuis que son existence avait éclaté en millions de fragments. Cinq ans sans elle, sans Moïra. Et une vie qu’il acceptait de reconstruire lentement, parfois difficilement encore, qu’il avait envie de savourer à nouveau, du mieux qu’il pouvait malgré toutes ses blessures. C’était aussi dans cette optique qu’il avait choisi de se défaire de l’alliance qu’il portait depuis tant d’années, pour la première fois. Comme pour s’autoriser un nouveau départ. C’était sans doute plus symbolique qu’autre chose, quand son cœur, lui, demeurait fragile. Mais c’était pourtant un pas de géant pour le libraire, une décision complexe mais mûrement réfléchie et actée au cœur de sa belle campagne irlandaise. Et voilà que le destin lui lançait un nouveau défi, à peine cette étape franchie. Le revers risquait d’être aussi violent que douloureux. Pour eux deux. Gabriel le vit dans le regard égaré et interrogateur d’Elwyn, il l’entendit dans sa voix, dans le trouble qui abîmait quelque peu son ton habituellement si assuré et énergique. L’expert en informatique pressentait que quelque chose ne tournait pas rond, ses yeux ne mentaient pas malgré le sourire qu’il composa sur son visage. Et Gaby commençait à comprendre qu’il s’apprêtait à faire l’une des choses les plus difficiles de son existence, que cette fois c’était lui qui allait devoir annoncer la terrible nouvelle. Il en eut le souffle coupé, comme une douleur indescriptible lui écrasa soudain la poitrine, et cette impression que le sol se dérobait inévitablement sous ses pieds. Gaby resserra un peu sa prise sur le bois du plan de travail, assura un peu plus son appui, comme pour fixer un ancrage plus que nécessaire à la réalité. Les mots d’Elwyn arrivaient en pagaille à ses oreilles, il lui fallut quelques instants pour y remettre de l’ordre, pour les intégrer alors qu’il sentait son teint pâlir à leur écoute. Ainsi ils étaient amis, ou l’avaient été à en croire les propos du grand brun. Amis d’enfance, et ça ne rendait que plus difficile encore la situation pour Gabriel. Il prit une profonde inspiration alors que ses yeux bleus accrochèrent ceux de son voisin. Et au fond de ses prunelles brillaient déjà milles mots d’excuses pour ce qu’il s’apprêtait à faire quand il ne connaissait que trop bien la souffrance qu’était la perte d’une personne chère, essentielle, une personne aimée. « Ma femme… », qu’il souffla en réponse à la question de l’australien. Gabriel laissa une main se perdre dans ses boucles brunes, comme il le faisait toujours lorsque la situation le dépassait. Il chercha un instant ses mots, ceux qui pourraient faire le moins de mal à cet homme auquel il s’était attaché à force de conversations autour de quelques tasses de café. Mais il dut se résoudre à l’évidence, il n’y avait pas de bonne manière de le dire. Alors il se lança, tant bien que mal, sa voix déjà abîmée par des larmes sèches. « Ecoute Elwyn… » Bon sang que c’était dur, cette brûlure amère dans sa gorge et ce poids qui pesait lourdement sur ses poumons. Le temps semblait s’être figé, engluant le petit appartement, pourtant si chaleureux, dans une atmosphère pesante. « Moïra elle… Elle n’est plus là tu sais. » La fragilité dans sa voix signifiait tout. Non, son rire clair et communicatif n’emplirait plus l’air, le soleil ne viendrait plus jouer dans sa flamboyante chevelure rousse, le vent marin ne viendrait plus caresser sa peau satinée, et ses beaux yeux lagons ne se poseraient plus avec tendresse et bienveillance sur tous ceux qu’elle aimait. Elle n’était plus là, physiquement. Il demeurait son souvenir, partout autour, partout dedans, son insatiable énergie dans chaque seconde de joie, sa délicatesse dans chaque seconde de calme. Et sans le moindre doute, d'une manière ou d'une autre, elle veillait encore sur eux. « Je… Je suis désolé, vraiment désolé. » Et ses iris couleur de ciel ne mentaient pas, comme Gabriel lui demandait déjà pardon à travers eux. Pardon d’être celui qui portait cette tragique nouvelle et la responsabilité de briser quelque chose en l’annonçant. Pardon
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Mer 4 Déc 2019 - 17:08, édité 1 fois
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptySam 23 Nov 2019 - 22:19

Éternel optimiste qu'il était, Elwyn ne se laissait jamais descendre par la mauvaise humeur ou les surprises plus tragiques. Il avait toujours le mot pour rire et faire sourire, lui, le fameux clown qu'on ne comprenait pas toujours. Il n'avait jamais l'air d'en être franchement dérangé quand on le regardait comme s'il était fou dans les transports commun ou lors de rassemblements publiques. Il s'était habitué à l'idée d'être un paria, un scientifique un peu timbré qui n'avait pas nécessairement les pieds sur terre. Au moins, les gens de son entourage l'acceptaient tel qu'il était, jamais dans le jugement de ses idées fixes un peu hors des considérations du commun des mortels. Moïra avait fait partie de cette catégorie de personnes, elle qui était capable de l'écouter pendant plus d'une heure déblatérer sur les conditions de vie des phoques de l'autre côté du globe. Il pouvait même y ajouter un merveilleux diaporama et tout un panel de statistiques qu'elle n'était pas apte à comprendre mais elle posait des questions, s'intéressait à la moindre affaire qui préoccupait son ami, sans jamais se moquer de sa fougue étrange. La rousse avait été cette femme-là pour Cadburry et il n'avait jamais eu l'occasion de la remercier pour cela après cette brouille qui n'avait vraiment plus de sens au final. Pourquoi avaient-ils arrêté de parler, d'ailleurs? Ah oui, cette affaire de femme mariée qui avait mis en l'air des années d'amitié. Elwyn s'en voulait maintenant qu'il tombait à nouveau sur des clichés de Moïra, souriante, comme il s'en rappelait, totalement incapable de penser que la tragédie allait venir. Il releva un regard interrogateur vers le bouclé en face de lui et termina bouche bée en entendant qu'elle était devenue sa femme. Alors, ainsi, Moïra avait trouvé chaussure à son pied? Elwyn en était ravi, elle qui avait toujours eu peur pour elle dans ce monde de brutes parce qu'elle était si douce et si énergique, loin d'avoir peur de l'univers. "Oh je savais pas qu'elle s'était mariée, c'est génial. Dis moi qu'il y avait des images de loutres à la cérémonie? Elle m'avait promis d'en mettre quand on était ados alors..." Il s'était fait mille promesses à cette époque et finalement, aucun d'eux n'avait dû en tenir une seule. Elwyn, en tout cas, avait failli à sa tâche de toujours veiller sur elle et prendre de ses nouvelles de manière régulière, tout cela à cause d'une sombre affaire qui n'avait pas duré plus de quelques mois. Bon dieu qu'il regrettait et les suites des mots de Gabriel ne le rassuraient pas plus. Il essayait de comprendre, de faire entrer le discours dans son crâne habituellement trop rempli, mais cette fois, Cadburry se sentait vide. Proprement vide. Comment cela, plus là? Elle avait déménagé? Elwyn cherchait la logique dans tout cela, mais il ne la trouvait pas. Il ne pouvait pas le croire. "Elle est partie où? Non, parce que je me rappelle qu'elle voulait s'installer en Europe, c'était son rêve de gamine alors si c'est arrivé, je pourrais qu'être heureux pour elle, faut pas t'excuser tu sais, pourquoi tu t'excuses d'ailleurs?" S'il n'avait pas eu le cerveau à deux doigts d'exploser, l'informaticien aurait pu voir le regard de Gaby, comprendre qu'il ne s'agissait pas du type de disparition auquel il pensait mais Elwyn n'était pas là. Il refusait de voir la vérité en face, encore une fois en plein déni et il aurait mal quand tout cela lui sauterait à la figure. Pire encore, il chuterait à coup sûr.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyJeu 5 Déc 2019 - 17:17

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Il fut pris au dépourvu Gaby, face à la réaction d’Elwyn. Il lisait pourtant bien dans ses yeux cette vague inquiétude naissante, ce doute que ses mots avaient semé dans l’âme du grand brun. Mais comment lui en vouloir ? De ne pas y croire, d’imaginer que tout cela voulait dire autre chose, qu’il n’y avait pas de drame, nul besoin d’excuses, que Moïra devait être heureuse, quelque part. Continuer à l’imaginer telle qu’elle l’était, pleine de vie et de fougue, la liberté et la passion chevillées au corps, rayonnante, solaire. Merveilleuse. C’était ainsi que Gabriel voulait s’en souvenir, ainsi qu’il souhaitait que les autres s’en rappelle aussi. Alors être porteur d’une nouvelle aussi tragique lui déchirait les entrailles, mais que pouvait-il faire d’autre ? Une nouvelle fois sa main vint se perdre dans ses boucles brunes, comme si ce geste anodin avait le pouvoir de lui redonner un peu de contenance, de remettre un peu d’ordre dans ses pensées quelque peu secouées par les événements qui lui laissaient un goût étrange de surprise et de chagrin. Il ne savait trop quoi dire, quoi faire face à cette histoire de loutres. « Euh… Je… » Si étonnant que cela puisse paraître cette anecdote lui remémora quelque chose, ce qui aurait pu avoir l’air d’un simple détail et qui ne l’était pas en fin de compte. « Il n’y avait pas d’images de loutres non. » Etaient-ils vraiment en train de parler de ça ? Ça paraissait si surréaliste. Et pourtant non, ça ne l’était pas comme Gaby se replongeait dans les méandres d’une autre vie. « Mais tu sais elle… » C’était complètement dingue de soudain rassembler les pièces de ce puzzle-là. « Il y avait une vieille photo dont elle ne se séparait jamais et elle avait tenu à l’avoir sur elle ce jour-là, comme toujours. Ça semblait si important pour elle, elle qui n’était pourtant pas vraiment attachée aux choses matérielles. » Et le libraire s’étonnait lui-même, de parvenir à tant parler malgré la situation, de ne pas flancher, que sa voix ne se brise pas. « Elle m’avait dit que c’était son cliché préféré de son tout premier shooting animalier à son arrivée au Canada. Elle en était très fière tu sais. » L’irlandais posa alors ses prunelles couleur de ciel dans celle de son camarade. « Elle disait que les loutres de rivière n’étaient pas si faciles à photographier, et que celle-là avait plongé son regard dans le sien, dans son objectif. Elle adorait cette photo. » Il comprenait mieux pourquoi à présent et se remémorer ce souvenir lui laissa un gout doux-amer au fond de la gorge. Ce cliché il l’avait toujours. Lorsqu’on lui avait remis les effets personnels de Moïra, il l’avait retrouvé dans la poche intérieure de son vieux blouson favori, celui qui avait été de tous les voyages, de toutes les expéditions. Une photo glissée tout près de son cœur, jusqu’à son dernier souffle. Gabriel sentit sa poitrine se serrer irrémédiablement. C’était un peu étrange de découvrir de cette manière ce petit bout de vie que sa belle avait gardé pour elle malgré leurs dix années de vie commune. Peut-être était-ce de ces petites choses que l’on se confie l’âge venu. Il l’ignorait et ne le saurait plus jamais à présent. Et puis il n’avait jamais cherché à percer les mystères qu’elle conservait, trop respectueux du jardin secret de tout un chacun, comme il n’en connaissait que trop bien l’importance, ne forçant jamais la confidence, se contentant d’être là, prêt à écouter sans jugement et avec toute sa sincérité ce que les autres voulaient bien lui confier. L’irlandais se racla doucement la gorge, essayant de ravaler sa tristesse comme il s’apprêtait à répondre à la dernière question d’Elwyn. « Ce n’est pas… » Gaby se sentait si déboussolé tout à coup. Il savait que la chute serait rude. « Elwyn… » Et il aurait voulu, oui, que sa voix ne s’écorche pas à cet instant mais c’était plus fort que lui. « Moïra est décédée. » Trois mots, le drame tenait en trois mots. Et c’était atrocement dur, âpre. Comme si cette simple phrase lui arrachait la gorge. Gabriel ne se souvenait même pas l’avoir déjà prononcé auparavant. Il ne l’évoquait presque jamais, toujours si discret, si effacé, à évoluer dans un monde qui lui était propre, plus prompt à écouter les autres qu’à parler de lui. « Ça a fait cinq ans en octobre. » Cinq années à errer sur cette terre sans la femme qu’il avait tant aimée. Cinq années à réapprendre à vivre, à recoller les morceaux de son cœur, à apprivoiser le vide qu’elle avait laissé derrière elle. Et dans ses yeux bleus montaient les eaux troubles d’un chagrin jamais éteint. Ce fut ce regard trop brillant, si triste, si désolé, qu’il posa sur l’informaticien. C’est pour ça que je te présente des excuses Elwyn. Parce que je ne sais que trop bien combien ça fait mal. Il aurait voulu le lui dire mais sa gorge était bien trop nouée, trop douloureuse.
@Elwyn Cadburry & Gabriel
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptySam 7 Déc 2019 - 17:36

Avoir le coeur en miettes, ce n'était pas une image qui seyait réellement au quarantenaire. Elwyn était un homme bien trop vif et dynamique pour se laisser emporter par le chagrin et pourtant, celui-ci semblait lui coller à la peau ces derniers temps. Après le départ précipité de son meilleur ami, les problèmes judiciaires à venir vis-à-vis de cette histoire de garde du neveu de sa colocataire, Cadburry devait gérer tout un tas d'événements dont il était loin d'être le spécialiste. Néanmoins, il y avait toujours eu une lueur d'espoir au fond de son regard ambrée parce qu'il n'y avait pas mort d'homme jusque-là, n'est-ce pas? Et bordel, là, justement, il s'agissait de cela, de la disparition d'une personne qu'il avait tant chéri et qu'il avait atrocement déçu en voulant jouer à l'adolescent égoïste qu'il avait été jusqu'à ses trente cinq ans, plus ou moins. Moïra avait essayé de le soutenir dans chaque épreuve qu'il avait traversé mais il n'avait pas su lui rendre la pareille car elle avait disparu de son existence aussi brutalement qu'elle y était arrivé. De cette perte, Elwyn ne se remettrait peut être jamais parce qu'il n'arrivait pas spécialement à contrôler le deuil, ce n'était pas quelque chose auquel il était habitué. On pouvait même dire qu'il en avait peur et sur le moment, il avait bien du mal à imaginer que la belle rousse se retrouve six pieds sous terre. Non, il parlait de loutres à Gabriel, des délires qu'il avait eues avec cette femme que le bouclé avait épousé, sans connaître toutes les histoires qu'elle avait vécues avant de le rencontrer. Elwyn, lui, savait et il comprenait tout à fait ce que le jeune homme lui disait. C'était tout à fait le genre de Moïra de conserver un amour éperdu pour un shooting animalier, surtout lorsqu'il était question de loutres parce que c'était quelque chose qu'ils avaient toujours adoré tous les deux, quelque chose qui aurait dû les garder ensemble. Ce n'était pas arrivé pourtant, leur chemin respectif avait dévié et maintenant, Elwyn ne pouvait que le regretter en souriant d'un air nostalgique à son interlocuteur. "Je la reconnais bien là. Je suis content de constater qu'elle ait jamais vraiment oublié tout ça. Du Moïra tout craché." Et il aurait très bien pu rajouter une bonne centaine d'anecdotes heureuses pour pimenter ce moment mais ce n'était plus le moment. Non, c'était fini. Gabriel lui confessait cette atroce vérité et Elwyn dût se retenir à l'étagère pour ne pas se retrouver à terre le souffle coupé. Elle était décédée, balayée, disparue et il n'en avait jamais rien su. Quel ami ne pouvait pas savoir quelque chose d'aussi important au bout de cinq ans? Il avait envie de vomir, Elwyn, c'était trop dur pour lui. Il n'y arriverait pas, il n'était pas assez fort sans elle. "Comment... Que... Quoi? Qu'est-ce qui..." Qu'est-ce qui s'était passé, Gabriel? C'était ce qu'il voulait lui demander mais les mots refusaient de sortir de sa poitrine béante. La peine était si grande, l'amour si voué à l'échec. Elwyn s'assit et il reprit ses esprits, du moins il essaya parce qu'il avait encore du mal à réaliser. Il ne le ferait pas tant qu'il n'aurait pas tout le récit.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyJeu 19 Déc 2019 - 20:40

Sorry Seems To Be The Hardest Word

Jamais Gabriel n’aurait imaginé se retrouver dans pareille situation en raison d’une panne informatique. Vraiment, quelles probabilités y avait-il que son voisin de boutique ait connu Moïra, et qui plus est qu’il fut l’un de ses amis d’enfance ? Si c’était une plaisanterie le libraire n’y trouvait réellement rien d’amusant, s’il s’agissait d’un mauvais rêve alors il fallait qu’il se réveille au plus vite. Hélas ce n’était ni l’un ni l’autre. Tout était réel, bien réel. Et il se trouvait désormais dans le rôle de celui qui devait annoncer la disparition d’un être cher. Il se sentait si mal, comme toute la bonne humeur qui les entourait normalement s’était volatilisée en un clin d’œil alors que la tragédie s’imposait à eux sans la moindre pitié. Fébrile sous le coup de l’émotion, il était heureux que le libraire trouve appui contre le plan de travail de sa cuisine tant ses jambes semblaient se défiler sous lui. Gaby ne put empêcher les larmes d’inonder ses yeux couleur de ciel, la tristesse de rouler dans sa gorge. Il avait l’insupportable impression de la tuer une seconde fois sa belle australienne. L’histoire des loutres lui avait offert une courte parenthèse de souvenirs, un peu de douceur avant le déluge, mais il n’avait pu retarder davantage la sentence. Il ne pouvait priver Elwyn de la vérité, si dramatique fut-elle. Et ce fut sans doute l’une des choses les plus difficiles que Gabriel dut faire dans sa vie déjà pourtant bien remplie. Les mots avaient à peine franchi ses lèvres qu’il vit l’australien se décomposer, son teint virant à une effrayante pâleur, sa haute stature semblant soudain s’affaisser sous le poids de cette terrible nouvelle. Il lui sembla tanguer un instant, s’appuyant contre les étagères pour éviter de perdre pied. Cette sensation, cette détresse, l’irlandais ne la connaissait que trop bien. L’impression que le temps s’arrête et que la terre s’écroule, que plus rien n’a de sens. Celle qui sonnait, assommait comme un violent coup de masse, qui laissait sur le carreau, complètement perdu. Ne restait plus dès lors que le chagrin, la douleur, l’incompréhension. Et les questions, toutes ces questions qui s’entassaient, s’entrechoquaient, dans une insupportable cacophonie. Celles qui ne franchirent pas les lèvres de l’informaticien mais que Gabriel ne devinait que trop bien. L’irlandais le regarda s’asseoir, s’affaler presque, sous le coup de l’émotion, balayé par le choc de cette funeste nouvelle. Le libraire non plus n’était pas bien certain que ses jambes parviendraient à le supporter s’il se risquait à faire un pas, pas plus qu’il ne l’était de parvenir à répondre à Elwyn de manière intelligible. Il rassembla pourtant ce qu’il lui restait de courage pour ne pas s’effondrer. Il avait la désagréable impression de suffoquer quand l’air qu’il inspirait semblait lui brûler les poumons, quand une pression terrible lui écrasait la poitrine. Il trouva malgré tout, et sans trop bien savoir comment, assez de force pour poser son regard clair sur l’australien et laisser les mots franchir ses lèvres, aussi porteurs de tragédie fussent-ils. « C’est… » Ses mains se crispèrent davantage sur le bois du plan de travail. Ne pas sombrer, ne pas perdre pied, ne pas laisser sa voix se briser. Pas maintenant, car Elwyn avait droit à ces réponses. « Nous étions partis pour une excursion de quelques jours. Moïra avait repéré de superbes endroits pour ses photos. » De merveilleux souvenirs, les derniers aussi. « C’est sur la route du retour que… » Le libraire dut s’éclaircir la voix, sa gorge enrouée d’une trop grande tristesse. « Nous avons eu un accident. » Et au-delà, le flou, des flashs, des sensations. « Moïra elle… Elle est morte sur le coup. Je… je ne l’ai appris qu’à mon réveil, plusieurs semaines plus tard. » Et cette fois il ne put rien faire contre la vive émotion qui le saisit. « Ils ont dit qu’on aurait rien pu faire pour éviter l’autre véhicule mais… » Sa voix étouffée. « Elwyn… » Et il les sentit, ces blessures qui se rouvraient, la douleur qui le transperçait. Il releva des yeux emplis de larmes vers le grand brun. « C’est moi qui conduisait. » Et cette culpabilité crasse qui ne l’avait en fait jamais quitté, qui broyait son âme, qui le hantait encore. Toujours.
@Elwyn Cadburry & Gabriel
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 20 Déc 2019 - 13:35, édité 1 fois
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyJeu 19 Déc 2019 - 21:53

Elwyn n'avait jamais été réellement confronté au deuil. Sa famille était en parfaite santé, fait suffisamment fou pour qu'il en crée de superbes statistiques sur les chances que cela arrive. Son destin allait changer, il ne le sentait pas spécialement venir, perdu entre ses histoires de loutres et tous les souvenirs qu'il partageait désormais avec un fantôme. Cadburry voulait croire qu'il était assez fort pour supporter cette tragique vérité mais c'était un bien cruel mensonge. Il n'était pas prêt pour subir cette perte et ce, même s'il n'avait pas eu l'occasion de côtoyer Moïra depuis bien des années. Cela n'empêchait pas qu'elle avait été une amie proche et un soutien précieux lors des périodes de doute et dieu savait à quel point elles avaient été nombreuses celles-là. La rousse avait toujours le sourire, éternel optimiste qui lui avait remis les pieds sur terre en de multiples occasions et maintenant, qui allait le faire à sa place? Personne, parce que cette femme était juste irremplaçable et Gabriel était sûrement le seul à le savoir en dehors de lui. Elwyn avait mal au coeur parce qu'elle n'était plus là, que le monde était injuste et qu'il se demandait pourquoi lui était encore en vie. Moïra méritait tout le bonheur du monde, sûrement pas autant de souffrance et une fin aussi triste et pour la première fois depuis ce qui semblait être des millénaires, Elwyn ne put pas prononcer un seul mot. Il s'accrocha à l'étagère attenante, incapable de reprendre son souffle correctement parce qu'il avait vécu dans le noir depuis tellement d'années, qu'il avait loupé les funérailles et surtout, l'occasion de se réconcilier avec son amie avant qu'elle ne parte... Il ne pouvait rien faire et toutes les expériences scientifiques de la planète ne la feraient pas revenir et bon sang que c'était injuste. Elwyn avait les yeux rivés au sol, sentant que Gabriel n'avait pas fini de tout lui confesser, mais est-ce que son discours allait soulager le brun? Rien n'était moins sûr: un accident de la route. Moïra, morte dans une putain de voiture. Rien de tout cela n'avait de sens et Elwyn se sentait mal, au plus haut point. Il n'était pas le seul dans ce cas-là néanmoins puisqu'il sentit le ton brisé de Carnahan en fin de discours: il l'avait tuée et clairement, il ne s'en était jamais remis. Comme Elwyn le comprenait, s'il tuait Nea, pour sûr qu'il se laisserait mourir après elle mais ce n'était pas ce que le libraire avait choisi comme parcours de vie et Elwyn le considérait comme courageux pour cette raison. "Qu'est-ce que... Comment tu...?" Il ne pouvait pas lui demander comment il tenait le coup, Elwyn n'en avait pas la force, s'approchant timidement de Gabriel avant de s'écrouler dans ses bras, espérant que le bouclé laisserait libre court à son chagrin et évacuerait cette fiche culpabilité qui l'assaillait. Cadburry aussi la ressentait, même si ses larmes étaient plus légères que son compatriote, elles existaient et elles ne s'envoleraient pas de sitôt, dans le silence funèbre de l'appartement du littéraire.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyMer 8 Jan 2020 - 0:14

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Ca faisait longtemps maintenant qu’il ne s’était laissé aller à pareille expression de sa douleur Gaby. A fondre en larmes de cette manière, qui plus est devant quelqu’un. Il y avait peut-être quelque chose de pudique dans son chagrin, réservant ses sanglots à ces moments où il se trouvait seul, où tout lui semblait si froid, si triste. Ces moments où le vide qu’avait laissé Moïra derrière elle était plus palpable que jamais, envahissant, assourdissant. Il avait tant pleuré déjà. Avec le temps sa tristesse s’était néanmoins faite plus sourde, plus intérieure, inondant moins son visage. Elle demeurait pourtant toujours bien présente. Le libraire apprenait lentement à vivre avec cette blessure incurable. Il le savait, que cette douleur là ne disparaitrait pas, elle se contentait seulement de diminuer, sans jamais s’en aller, et son âme en conserverait perpétuellement l’évidente cicatrice. Une meurtrissure qui venait de se rouvrir, si cruellement, alors qu’en une poignée de minute les événements avaient pris une tournure tragique. Si inattendue aussi, il n’y avait pas été préparé à cet instant Gabriel, et il en recevait le contrecoup de plein fouet, avec une telle violence. Il était évident que c’était également le cas pour Elwyn, lui qui apprenait le drame de manière si abrupte, qui découvrait si brutalement la perte de celle qui semblait avoir été une amie si chère. Et ce fut peut-être cela autant que sa propre douleur qui brisa Gabriel, laissant sa voix s’écorcher sur ses derniers mots. Ces mots qui le tuaient toujours davantage. Il avait pourtant fini par l’entendre qu’il n’était pas directement responsable de cet accident, que rien n’aurait pu l’empêcher, mais cela n’avait pas empêché cette terrible culpabilité de s’installer en lui, de s’y enraciner, pour ne plus le quitter. Jamais. Et il en faisait une nouvelle fois l’âpre expérience alors que les larmes qu’il était parvenu à contenir tant bien que mal dévalaient soudain et avec abondance sur ses joues. Il ne put les retenir davantage. Gabriel ne réalisa pas tout de suite que l’australien avait quitté l’appui de la bibliothèque pour s’avancer vers lui, trop occuper à essuyer quelque peu les flots de ses yeux bleus du revers de la manche. Il avait mal, affreusement mal à cet instant. Il ne savait quoi répondre aux interrogations à peine formulées de l’informaticien, et quelles qu’elles soient il doutait pouvoir articuler le moindre mot à présent qu’il avait laissé cours à son chagrin. Il sentait les sanglots qui le secouaient sans qu’il ne puisse plus rien y faire et ce ne fut qu’alors qu’il réalisa la nouvelle proximité d’Elwyn. Il eut un moment de latence, Gaby, quand la silhouette du grand brun s’échoua tout contre la sienne. Ca n’était pas quelque chose d’une grande évidence pour lui tout ce qui relevait du contact physique, ou tout au moins n’était-il pas du genre à sauter au cou des autres. Pourtant il y avait quelque chose de si réconfortant dans le geste de son camarade, de si chaleureux, qu’il s’en sentit comme soutenu, et même presque apaisé l’espace d’une seconde. Ce fut presque inconsciemment, instinctivement, que ses propres bras se refermèrent sur l’imposante carrure de l’australien, alors qu’il laissait un peu plus de place à ses larmes. « Je suis désolé Elwyn », qu’il murmura entre deux sanglots, « tellement désolé… » Il l’était sincèrement, du plus profond de son être, de tout, de la mort de Moïra, de ce qu'il estimait être sa responsabilité. Et il pleurait l’irlandais, toutes les larmes de son corps, toute l’amère culpabilité, toute la douleur qui l’habitait encore et pour toujours. Il était si fatigué de tout ça. Si fatigué.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyMer 8 Jan 2020 - 16:16

Il était temps qu'il craque car personne ne pouvait venir avec le poids d'une telle culpabilité sur les épaules. Bien sûr, Elwyn restait encore fortement surpris de l'annonce et il n'était pas tout à fait certain d'avoir compris ce que le message reçu impliquait, qu'il ne reverrait plus jamais le joli sourire de son amie Moïra. Ce qui comptait en cet instant, c'était l'état psychique de Gabriel avant tout et Cadburry n'avait pas hésité une seule seconde avant de l'enlacer étroitement, espérant par ce geste faire taire les mots terribles qu'il devait avoir envers-lui même ces cinq dernières années. Rien ne pourrait le guérir, certainement pas les mots de Cadburry, pas plus que sa présence mais le brun avait espoir qu'il pouvait apaiser quelque peu ce désespoir au fond de lui. Ses larmes aussi roulaient doucement le long de ses joues mais Elwyn n'y prenait pas garde, ce n'était pas son chagrin qui avait une quelconque importance à cet instant, surtout pas après tout ce qui s'était passé avec la rousse. Ils s'étaient pris la tête comme des mômes et Elwyn n'avait jamais fait le premier pas pour la retrouver, s'excuser d'être toujours irresponsable et de mettre les pieds dans le plat comme un idiot puisque, bien évidemment, Moïra avait eu raison sur sa relation avec cette femme. Il n'était pas resté avec elle, son coeur avait été éparpillé et émietté un peu partout et le peu de fierté qui lui restait, l'informaticien l'avait mis dans ce refus catégorique de retourner parler à sa vieille amie. Pouvait-on être plus abruti que cela, réellement? Elle ne reviendrait pas et il n'y aurait plus jamais aucune raison de rire sans elle, Elwyn en avait la certitude mais ce qui le blessait peut être le plus à ce moment là, c'était d'imaginer que Moïra avait eu une vie de femme rangée, mariée au bouclé qui souffrait tant sans elle et on lui avait retiré ce bonheur bien trop tôt. Cadburry se demandait s'il ne devrait pas faire plus attention de son côté, avec Nea, mais il aurait sûrement le temps d'y repenser plus tard, lorsqu'il n'aurait plus Gabriel contre lui, qui s'excusait de mille manières sans que le quarantenaire n'arrive à en saisir les raisons. C'était le destin qui s'était joué de lui, le destin qui avait provoqué cet accident et parfois, il fallait juste accepter qu'on avait été un pion sur un échiquier géant mais qu'on devait pouvoir passer à autre chose. Une autre étape, plus belle encore. "C'est pour toi que je suis désolé, Gaby, c'est toi qui a tout perdu, juste toi. J'avais déjà perdu Moïra avant qu'elle disparaisse... C'est toi qui n'as pas mérité ça." Evidemment, on ne parlait que de mots et leur importance était moindre dans ce genre d'instants mais Elwyn se détacha légèrement de Gabriel, le tenant par les épaules pour qu'il ne chute pas face à la réalisation renouvelée de cette tragédie. "Je suis là pour toi. Pour n'importe quoi." Lui et ses regrets. Lui et ce temps qu'il ne pourrait plus jamais rattraper. Lui et sa carcasse vide mais jamais dénuée de joie à offrir.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyDim 16 Fév 2020 - 8:34

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Les larmes s’éparpillaient le long de ses joues, avec toute l’amertume qu’elles laissaient sur leur passage et ce goût saumâtre au fond de la gorge. Pourtant c’était aussi libérateur quelque part, car dans ces petites gouttes d’eau c’était sa douleur, sa tristesse, qui se matérialisaient, qui s’évacuaient, trouvant là une certaine forme d’expression. Mieux valait cela que de tout garder enfoui au fond de lui, au risque de l’y laisser pourrir et le détruire de l’intérieur. Il le savait bien l’irlandais, il ne le savait que trop bien même. Et il était si fatigué de lutter perpétuellement contre lui-même, contre la mélancolie qui n’était jamais bien loin, toujours toute prête à l’engloutir, à le dévorer. Il avançait tant bien que mal, depuis cinq ans maintenant, cinq longues années, à flirter avec les pires gouffres, pour finalement remonter peu à peu à la surface, et si chaque jour ressemblait de moins en moins à une lutte pour vivre, il suffisait néanmoins parfois d’un rien pour le faire trébucher, une fois de plus. Exemple parfait que cet instant, et Gabriel n’avait pu retenir l’émotion qui l’avait si vivement saisi alors qu’il avait senti cette blessure qui ne guérirait jamais se rouvrir si soudainement, si douloureusement. Alors c’était une vraie petite armée de perles salées qui noyait ses yeux couleur de ciel, qui inondait son visage, et il ne pouvait rien faire d’autre que laisser aller, laisser des sanglots contenus secouer doucement ses épaules et sa poitrine, sa respiration se saccader, et tenter de sécher ses joues du revers de la main, à grand peine. Il ne s’y était pas vraiment attendu, pas du tout même, à ce qu’Elwyn s’approche pour lui offrir un soutien nouveau dans une accolade. C’était franc, amical, infiniment réconfortant. Ils partageaient désormais la même blessure, le même chagrin d’avoir perdu une personne chère à leur cœur, mais peut-être dans ce malheur avaient-ils trouvé l’un chez l’autre quelqu’un sur qui se reposer. A vrai dire Gaby n’y songeait pas vraiment à cet instant, il ne pensait pas à grand-chose d’ailleurs. Il essayait seulement d’apaiser la tristesse à laquelle il s’était laissé aller, et il y avait fort à parier que la présence de l’australien l’y aidait davantage qu’il n’aurait su le dire. Et justement il ne disait rien le libraire, incapable de formuler quoi que ce soit d’autre que des excuses disparates de sa voix brouillée par les larmes. Il laissait seulement les secondes s’étiraient lentement, comme si le temps s’enlisait irrémédiablement chaque fois qu’il devait revivre un tant soit peu cette tragédie. Les mots d’Elwyn parvinrent à ses tympans comme une maigre consolation, pourtant ils avaient le mérite d’être prononcés ici et maintenant, et nul doute qu’ils feraient leur chemin en temps voulu. Ils le faisaient déjà en vérité. Et les derniers que l’australien prononça comme une promesse touchèrent plus profondément encore Gabriel. C’était un réel soutien qu’il venait de trouver, que la vie plaçait sur son chemin, et, bien qu’il ne le réalisait pas encore, peut-être cela l’aiderait-il à continuer de retrouver le goût de vivre, un jour après l’autre. « Merci. Vraiment », dit-il en essuyant ses yeux du revers de la main, manquant encore de mots. Peu à peu ses sanglots se calmaient et sa respiration se faisait de nouveau plus fluide, moins douloureuse. Il se sentait pourtant encore si désemparé, aussi passa t-il ses doigts sur son visage avant de les perdre dans ses mèches brunes, cherchant à se recomposer quelque peu, avant de souffler doucement. « Finalement… » Il s’éclaircit la gorge, sans toutefois bouger, comme s’il craignait de s’effondrer sans le soutien de l’australien. « …je crois qu’il va falloir quelque chose de plus fort qu'un café. » Il lui fallait bien ça à lui en tout cas. Oui, il avait vraiment besoin d'un verre, et de s'asseoir.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyDim 16 Fév 2020 - 11:05

Elwyn n'était pas spécialement l'homme de la situation, parce qu'il n'avait pas réellement connu le deuil, pas plus que la solitude. Il n'avait jamais perdu personne, non, pas dans une tragédie pareille en tout cas, pas alors qu'il était au volant d'une voiture qui amena la mort à l'être aimé alors, il ne pouvait qu'imaginer ce que Gabriel pouvait ressentir, rien de plus. Au moins, il pouvait être présent pour le soutenir, même si c'était trois ans trop tard, qu'il n'y aurait jamais d'adieu vis à vis de Moira, que les regrets le tirailleraient jusqu'au jour de sa mort. Cadburry avait conscience qu'il avait failli à la tâche, qu'il n'avait pas été l'ami idéal, un poil égoïste à des moments où il aurait dû être tout l'inverse parce que son amie aussi traversait des choses. Il n'avait même pas été présent à son mariage et on lui avait également volé l'opportunité d'être à ses funérailles, c'était sa faute. C'était lui qui s'était écarté d'elle, lui qui l'avait laissé tomber mais maintenant, il était présent pour son veuf. Carnahan pleurait encore mais Elwyn le tenait fermement, tâchant de s'exprimer comme il le pouvait au milieu d'une situation de crise. Il ne pouvait rien faire de plus de toute manière, car aucun mot ne serait assez proche de la réalité. Leurs sentiments s'emmêlaient à ce moment là, tous les deux pris dans le vif du deuil à retardement et Cadburry ne put que le regarder une fois qu'il eut senti les gouttes d'eau se tarir sur le visage de son comparse. Le regarder, attendre, ne pas savoir quoi dire, lui qui parlait constamment pour ne rien dire. A croire que même aux instants où on lui demandait d'être le plus grand bavard de la planète, il chutait face à l'ampleur de la mission mais quelque part, c'était aussi le signe qu'il était humain et que, comme tous les autres, il avait des émotions. Celles-ci le submergeaient à cet instant précis, alors que Gabriel le remerciait de tout cela, sans qu'Elwyn ne comprenne réellement ce qu'il avait fait de bien. En tout cas, il réussissait à se tenir debout de son côté, continuant de soutenir l'irlandais de manière imperceptible parce qu'il avait envie de boire un coup soudainement. "Non, t'as besoin de te changer les idées mais l'alcool, ça aide pas pour ça... Y a beaucoup mieux, tu sais, l'innocence. Jouer dans des châteaux gonflables, se perdre dans des parcs à jeux, rire comme des cons pour trois fois rien. C'est ça qu'il te faut, pas un verre qui te rendra accro à quelque chose de pire que le chagrin." Il lui fit un clin d'oeil en lui tapotant l'épaule: apparemment, Elwyn était devenu un expert en moins de cinq minutes sur les besoins d'autrui. Bientôt, il deviendrait psychiatre, peut être.
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Message(#)Sorry seems to be the hardest word ~ Elwyn & Gaby EmptyMer 18 Mar 2020 - 20:19

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Les perles salées et amères, qui trouvaient leur source au cœur des yeux bleus de Gabriel, se tarissaient peu à peu à mesure que les minutes s’égrenaient. Les vannes avaient été ouvertes, le chagrin s’était écoulé, la douleur exprimée. Il en restait encore les traces sur le visage fatigué de l’irlandais certes, mais les flots de tristesse s’atténuaient malgré tout, lentement. Le soutien que lui offrait Elwyn n’y était sûrement pas étranger, autant celui moral que physique, comme celui-ci l’australien le retenait encore par les épaules. Et Gaby n’avait pu s’empêcher de l’en remercier. Le remercier d’être là, de lui assurer qu’il le serait encore, quelle qu’en soit la raison. Il lui en était reconnaissant le libraire, sans doute bien plus qu’il n’aurait su le dire ou que son camarade ne pouvait l’imaginer. Il pouvait déjà le pressentir, que ce lien qui venait de se nouer entre eux avait beau être tissé de la douleur d’un tel drame, il n’en demeurait pas moins sincère et solide. Parce qu’ils avaient été présents pour la même femme, avaient partagé d’une manière ou d’une autre son existence, l’un sa jeunesse australienne, l’autre sa vie canadienne, qu’ils avaient chacun les pièces d’un même puzzle qu’il était temps de compléter pour l’un comme pour l’autre. Le hasard n’existait sans doute pas vraiment, ou tout au moins était-il bien fait, et il y avait peut-être une raison à ce que leurs routes se réunissent à cet instant, en ces circonstances, alors même que leurs boutiques respectives se trouvaient à deux pas l’une de l’autre et qu’ils étaient de bons voisins depuis bien des mois à présent. Alors, certes, pour l’heure Gabriel ne s’y retrouvait pas encore au milieu de tout ça, mais avec le recul les choses s’éclairciraient sûrement. Ce qui était certain c’est que, les secondes filant, il se sentait peu à peu moins fébrile, moins fragile, ses jambes visiblement décider à reprendre leur rôle en le maintenant debout sans menacer de se défiler sous lui. Il respirait un peu mieux, et, après un dernier revers de la main destiné à débarrasser ses yeux des derniers cadavres de larmes qui y perlaient il s’osa à accrocher le regard du grand gaillard qui lui faisait face. « Donc tu me proposes d’aller jouer dans un château gonflable ou de me perdre dans un parc là ? » Gaby avait beau avoir le ton encore enroué de toute la tristesse mêlée de douleur qui l’avait saisi, y transparaissait une certaine pointe d’amusement teintée d’étonnement. Pourtant l’australien, lui, semblait on ne peut plus sérieux, tant et si bien qu’un fin sourire, passablement las, mais surtout infiniment doux, se dessina lentement sur le visage du libraire. Et c’était déjà en soi un véritable petit exploit. Il y avait tant de candeur chez ce grand gaillard face à lui, tant de gentillesse aussi, et Gabriel ne pouvait qu’en être touché. Alors il fit abstraction du besoin qu’il éprouvait d’un remontant, n’ajouta rien au sujet de ce verre qu’Elwyn lui refusait, pas plus que sur les travers d’addictions dans lesquels il était tombé après l’accident et dont l’alcool ne faisait toutefois pas parti. Non, il ne voulait pas aller à l’encontre de cette frêle innocence, qu’il savait, d’expérience, fragile et aisément malmenée par la vie. Lui qui s’y retrouvait sans doute un peu aussi quelque part, qui y retrouvait celui qu’il avait été, avant le drame. Celui qu’il était peut-être encore, au fond de lui, sans parvenir à s’en souvenir parce qu’il s’était perdu en chemin. L’informaticien avait probablement raison, c’était cela, ce soupçon d’insouciance, qu’il manquait à Gabriel pour réussir à réellement réapprendre à vivre, à retrouver le fil d’une existence qui lui échappait. Evidemment qu’il ne pouvait pas oublier, il ne le pourrait jamais, mais il pouvait en revanche essayer de renouer avec cette part de lui, la plus abîmée de toutes par les événements de ces cinq dernières années, celle qui parvenait autrefois à s’émerveiller d’un rien, à voir le beau autour, à savourer le plus infime des bonheurs. Celle qui lui donnait autrefois ses airs de doux rêveur, de Petit Prince. Celle qui revêtait les airs de l’enfance. Cette part qui lui manquait pour retrouver tout le goût de la vie, pour essayer d’être heureux, de nouveau, malgré tout.
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